• Quand #Marseille brade la mémoire de ses #communards pour gentrifier

    on trouvera peu de villes, en Europe occidentale, qui aient subi un tel rejet de la part de leurs élites, et qui soient peuplées à ce point de gens qui ont fait, d’une manière ou d’une autre, l’expérience du mépris.

    Une histoire de Marseille et du quartier de #La_Plaine, où il est question de “montée en gamme” contre des “usages déviants” d’une “minorité malfaisante”..

    https://www.franceculture.fr/histoire/quand-marseille-brade-la-memoire-de-ses-communards-pour-gentrifier

    #luttes_sociales #urbanisme #gentrification

  • Le #monument aux morts de #Gentioux-Pigerolles : « Maudite soit la #guerre »
    J’ai entendu parler pour la première fois du monument aux morts de #Gentioux pendant mon service militaire. Un camarade, ayant séjourné au camp de la Courtine, m’avait affirmé que l’armée française refusait de défiler devant pour les célébrations du 11 novembre.

    Sans avoir jamais pu vérifier cette anecdote mais assez intrigué par l’histoire, j’ai eu depuis à plusieurs reprise l’occasion de m’arrêter sur la place du village pour saluer un des plus célèbres #monuments_aux_morts de #France, connu, paraît-il, des pacifistes du monde entier.

    Elevé en 1922 à l’initiative d’un maire ancien combattant, blessé de guerre, et fidèle à la tradition socialiste de ces terres rudes, le monument représente un écolier, en sabots et sarreau, dénonçant de son point fermé la légende « #maudite_soit_la_guerre ». Ce simple sujet a fait plonger ce souvenir dans l’enfer des orgueils militaires, et explique que l’Etat -aucun préfet ou sous-préfet n’a jamais daigné l’inaugurer- et l’état-major de la Courtine aient maudit cet extraordinaire édifice !

    Loin de la vague patriotique et nationaliste qui a pardonné aux généraux le sacrifice de plus d’un million de nos compatriotes, ce coin de Limousin, proche du lac de Vassivières, a été un des rares endroits où le #pacifisme et l’#humanisme ont su louer les valeurs de la #Paix.

    Le cimetière du village contiendrait les cendres d’un fusillé pour l’exemple, mais je n’ai pas eu le temps d’aller me renseigner sur place.

    Le petit écolier change parfois de couleur. Vert anglais il y a un quart de siècle, crème au cours de l’été 2011.


    http://histoire.et.cartes.postales.over-blog.com/article-le-monument-aux-morts-de-gentioux-pig
    #mémoire #nationalisme #géographie_culturelle

    ping @reka via @albertocampiphoto

  • https://next.liberation.fr/musique/2018/09/28/a-paris-le-rock-ne-tient-plus-les-bars_1681904

    Double peine pour les #cafés-concerts : confrontés à une vague de #fermetures_administratives, ils subissent aussi la #gentrification de l’Est parisien, avec une multiplication des plaintes pour tapage nocturne. Une situation qui fragilise toute la #scène_rock de la capitale.

    #Paris
    https://lesbeberts.bandcamp.com/track/debaucheries
    #bandcamp

  • Climate #gentrification: the rich can afford to move – what about the poor? | Environment | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2018/sep/25/climate-gentrification-phoenix-flagstaff-miami-rich-poor

    Et le #pauvre qui habite du “bon côté” est expulsé...

    Residents of the Miami districts of Liberty City and Little Haiti, traditionally African American and Hispanic areas, are seeing their neighborhoods transform around them. The districts, which sit a relatively safe 15ft above sea level, are currently having holes punched into them by bulldozers to make way for half a dozen apartment developments.

    “We are already seeing low-income homes and businesses being evicted, the new developments are popping up everywhere,” said Valencia Gunder, a Liberty City resident turned activist who grew up hearing warnings about gentrification that are now being realized.

    Previously blighted by poverty and crime, Liberty City is now seen as an attractive base for those worried their beachfront properties will soon be swamped. In 2000, no one in Liberty City paid more than $1,000 a month in rent – now it’s roughly one in six. Property prices have also risen sharply.

    “People are being forced out to places like Georgia and Alabama, where it’s more affordable,” said Gunder. “It’s becoming so expensive. These developers aren’t making Liberty City better for the people who already live here.”

    #climat #états-unis

  • #Montreuil (93) : Patrice Bessac et le Foyer Bara… réquisitionner, mais surtout expulser et trier
    https://fr.squat.net/2018/10/01/montreuil-93-patrice-bessac-et-le-foyer-bara

    Depuis une semaine, le maire de Montreuil Patrice Bessac est salué un peu partout comme « le maire humaniste », « le maire courage » qui a réquisitionné un bâtiment vide pour y héberger des travailleurs migrants. Mais cette #réquisition cache une stratégie pour détruire le foyer Bara, trier ses habitants, et pourquoi pas, gentrifier davantage le Bas Montreuil. […]

    #gentrification #sans-papiers #Seine-Saint-Denis #staliniens

  • La #police et les #indésirables

    Les #pratiques_policières de contrôles-éviction, visant à évincer certaines populations de l’#espace_public, participent aux processus de #gentrification. M. Boutros met en lumière le rôle central des forces de l’ordre dans les dynamiques de #transformation_urbaine.

    En décembre 2015, dix-huit adolescents et jeunes adultes du 12e arrondissement de Paris déposaient une plainte pénale collective à l’encontre de onze policiers d’une même brigade : le #Groupe_de_Soutien_de_Quartier (#GSQ), surnommé la « #brigade_des_Tigres » du fait de son écusson représentant un tigre fondant sur une proie. Les plaignants reprochaient aux policiers des #violences physiques, des #attouchements sexuels, des #arrestations_arbitraires, des destructions de biens et des #injures_racistes, à l’occasion de #contrôles_d’identité entre 2013 et 2015 [1]. Le 4 avril 2018, trois des policiers mis en cause ont été condamnés en première instance pour violences volontaires aggravées [2].

    La #plainte, parce qu’elle concernait un grand nombre de faits, reprochés aux mêmes policiers sur plusieurs années, a donné lieu à une enquête qui n’a pas seulement porté sur les faits dénoncés mais a également interrogé les pratiques quotidiennes de cette brigade, et les instructions qui lui étaient données. Au delà des preuves des faits de #violence, l’enquête de la police des polices a révélé une pratique policière jusqu’ici peu connue, que les policiers appellent le « #contrôle-éviction ». Il s’agit de #contrôles_d’identité dont l’objectif est de faire quitter les lieux à des personnes considérées comme « indésirables », même en l’absence d’infraction. Bien qu’il n’y ait aucune base légale à cette pratique, l’enquête a montré que la brigade des Tigres était missionnée par sa hiérarchie pour contrôler et « évincer » de l’espace public certaines populations, notamment des « #regroupements_de_jeunes », composés principalement d’adolescents #Noirs et #Maghrébins issus des #classes_populaires.

    Comment expliquer la perpétuation de telles pratiques policières en plein cœur de #Paris ? On le sait, en #France, le contrôle d’identité est un outil central du travail policier, et il cible de manière disproportionnée les jeunes hommes perçus comme Noirs ou Arabes et issus de #quartiers_populaires [3]. D’après des enquêtes ethnographiques, les policiers rationalisent ces pratiques discriminatoires sur trois modes : ces #contrôles_au_faciès permettraient de trouver des infractions, de recueillir des informations, et d’affirmer le #pouvoir_policier envers des jeunes en instaurant un rapport de force physique [4]. Si les enquêtes existantes ont examiné les rationalités policières des contrôles discriminatoires, on en sait peu sur les dynamiques locales qui façonnent ces pratiques. L’affaire de la brigade des Tigres permet d’analyser comment ces pratiques s’inscrivent dans une dynamique urbaine plus large, dans laquelle la police participe à l’instauration et au maintien d’un certain #ordre_social urbain.

    À partir d’une analyse de l’affaire de la brigade des Tigres (examen du dossier de l’enquête judiciaire, observation du procès, entretiens avec plaignants, habitants et avocats), cet article propose d’examiner la pratique du contrôle-éviction telle qu’elle s’inscrit dans une dynamique urbaine de gentrification, processus par lequel un quartier anciennement populaire se transforme progressivement avec l’arrivée de nouveaux habitants de classes moyennes ou supérieures [5].

    Des enquêtes étatsuniennes ont montré que, dans les quartiers en voie de gentrification, on observe une augmentation des contrôles policiers proactifs et agressifs ciblant les populations perçues par les nouveaux arrivants comme source de désordres et d’incivilités, notamment les SDF et les jeunes Noirs et Latinos [6]. Le procès des policiers du 12e arrondissement indique qu’une dynamique similaire existe à Paris. L’analyse montre que les plaignants étaient la cible de contrôles répétés et violents, souvent sans motif légal, parce qu’ils étaient considérés comme « indésirables » dans l’espace public, du fait de leur origine sociale et ethnique. Dans ce quartier où persistent des zones d’habitat social au sein d’un quartier largement gentrifié, des tensions grandissantes ont émergé sur la question de l’occupation de l’espace public. Certains habitants des classes moyennes et supérieures, majoritairement Blancs, ne toléraient pas la présence de jeunes hommes Noirs et Maghrébins des classes populaires dans l’espace public, surtout en groupes, car cette présence était perçue comme source d’incivilités et de désordres. Ces habitants réclamaient régulièrement des autorités des actions pour assurer la « tranquillité publique ». Pour répondre à ces demandes, le GSQ était envoyé pour procéder à des « contrôles-éviction » sur certains secteurs. Mais loin de cibler uniquement ceux les auteurs d’infractions, ces contrôles ciblaient les groupes d’adolescents issus de l’immigration et des classes populaires, quel que soit leur comportement.

    Ainsi, par les contrôles-éviction, la police accompagne le processus de gentrification et se met au service des acteurs qu’elle perçoit comme légitimes dans le quartier en leur garantissant un espace public libéré des « indésirables ».
    Contrôles violents, détentions illégales, injures racistes

    En décembre 2015, 17 garçons et une fille, âgés de 15 à 24 ans, tous issus de l’immigration et de familles populaires, déposaient collectivement plainte pour dénoncer 44 faits de violence commis entre 2013 et 2015 par les policiers du Groupe de Soutien de Quartier (GSQ) du 12e arrondissement de Paris. Les plaignants dénonçaient des agressions physiques lors des contrôles d’identité, tel que des coups de poing, coups de matraque, claques, clés de bras, et usage excessif de gaz lacrymogène. Plusieurs plaignants faisaient également état d’agressions sexuelles, notamment des attouchements des parties génitales lors des palpations de sécurité, accompagnés de coups et railleries si le contrôlé se débattait. Plusieurs plaignants dénonçaient également des injures racistes de la part de certains policiers (« sale noir », « espèces de singes », « je pisse sur le Ramadan »). Enfin, la plainte évoquait de nombreuses conduites au poste sans motif et hors du cadre légal, que les avocats qualifiaient d’« arrestations arbitraires et séquestrations ». L’enquête a en effet révélé que le GSQ emmenait régulièrement des adolescents au commissariat, sans se conformer aux procédures d’interpellation ou de vérifications d’identité. Dans leurs auditions, les plaignants racontent qu’on leur demandait le plus souvent de s’asseoir sur le « banc de vérif’ », et au bout de quelques heures, sans avoir vu d’Officier de Police Judiciaire ou fait l’objet de procédure de vérification d’identité, on appelait leurs parents pour venir les chercher.

    Suite à l’enquête de la police des polices, quatre policiers ont été renvoyés au tribunal correctionnel pour trois faits de violences physiques, pour lesquels il existait des preuves matérielles (certificats médicaux, photos, témoignages concordants). Les autres faits ont été classés sans suite pour insuffisance de preuves. Si les conduites au poste abusives n’ont pas été poursuivies pénalement, elles ont fait l’objet d’un avertissement ferme de la part du Procureur de la République. Dans un courrier au Directeur de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne, le Procureur s’alarmait d’un « grave dysfonctionnement sur le cadre des conduites au poste et des procédures de vérification d’identité au sein du commissariat du 12e arrondissement », et prévenait que l’absence systématisée de respect des procédures de vérification d’identité pouvait donner lieu à des poursuites pénales pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par dépositaire de l’autorité publique.

    Il ressort du dossier de l’enquête que les humiliations, les violences, et les conduites au poste hors cadre légal, avaient pour objectif de faire partir les personnes contrôlées de l’espace public. En effet, le GSQ était explicitement missionné par la hiérarchie du commissariat pour procéder à des « contrôle-éviction » sur certains secteurs ; et les éléments du dossier montrent que les contrôles se terminaient systématiquement soit par une injonction à quitter les lieux, soit par une conduite au poste. « La phrase qui revenait le plus souvent », raconte un plaignant, « c’était : ‘si on vous revoit ici, c’est commissariat direct !’ » (Entretien avec l’auteure, 24 mai 2018). Au procès, un des policiers confirmera : « On passe notre temps à expliquer aux jeunes qu’ils sont dans un lieu où ils n’ont pas à être ».

    Pour les avocats des plaignants, ces pratiques policières représentent un dévoiement des outils juridiques donnés aux policiers, et ont pour objectif non pas la lutte contre la délinquance mais le « nettoyage » des espaces publics. Comme l’explique Maître Felix de Belloy :

    Les policiers, pendant le procès, ont quasiment fait l’aveu qu’ils utilisent les catégories du code de procédure pénale pour faire un travail de nettoyage ou de gardiennage... Ils ont pris des bouts de code de procédure pénale, par exemple le contrôle, et ils ajoutent « contrôle-éviction ». On fait un contrôle pas pour contrôler leur identité mais pour qu’ils déguerpissent. Ou on les emmène au poste et on utilise la procédure de verif’ uniquement pour les mettre au frais quelques heures. C’est de la séquestration mais on appelle ça de la vérif’. Entretien avec l’auteure, 18 avril 2018

    Le dossier de l’enquête révèle que ces contrôles ciblaient toujours les mêmes personnes, que les policiers désignaient par le terme « indésirables ».
    Les jeunes Noirs et Maghrébins, des « indésirables » à évincer

    Dans le dossier de l’enquête figurent toutes les mains courantes d’intervention des brigades de l’unité d’appui de proximité, dans lesquelles les policiers résument leurs interventions. Sur environ 300 mains courantes d’intervention, aux côtés des interventions pour tapage ou vol, un tiers concernent des interventions pour des « indésirables ». Au procès, les avocats des plaignants ont interrogé les policiers mis en cause sur ce terme :

    Avocat : Dans la main courante que vous avez rédigée, vous avez écrit à « nature de l’affaire », en majuscules, « INDESIRABLES », et pour « type d’événement », « Perturbateurs - Indésirables ». Qu’est-ce que ça veut dire, « indésirables » ? (...) C’est qui les indésirables ?
    Policier : C’est un trouble à la tranquillité publique.
    Avocat : Donc les indésirables c’est les jeunes ?
    Policier : Ça peut être n’importe qui, ça peut être des jeunes, ça peut être des SDF. C’est des indésirables pour les gens qui habitent le quartier.

    En effet, les mains courantes pour « indésirables » indiquaient toutes que l’intervention ciblait soit des jeunes soit des SDF. Au procès, le chef de brigade a affirmé que le terme « indésirables » figure dans le logiciel de main courante, une information qui nous a été confirmée par plusieurs policiers dans d’autres commissariats [7].

    Le terme « indésirables » est apparu en France à la fin du XIXe siècle dans le cadre des débats sur l’immigration [8]. Il a désigné, au fil du temps, diverses populations considérées comme étrangères au corps national (les nomades, les juifs, et les Français Musulmans d’Algérie), et a justifié des politiques d’expulsion et d’internement. Dans les années 1930, le terme a été explicitement mobilisé dans les textes gouvernementaux et les lois sur l’immigration illégale, qui faisaient de « l’élimination des indésirables » une nécessité pour protéger le corps national. L’historien E. Blanchard note la disparition du terme des textes officiels et du langage bureaucratique après la deuxième guerre mondiale. Cependant, des enquêtes récentes montrent que le terme continue d’être employé de manière informelle par des agents publics pour désigner des populations perçues comme problématiques et dont il faut gérer la présence dans les espaces publics. Par exemple, pour les agents des transports publics, le terme indésirables peut désigner les SDF, les pickpockets, ou les vendeurs à la sauvette, et dans les politiques de logement, les indésirables sont les personnes étrangères ou d’origine immigrée dont il faut éviter la concentration dans les mêmes immeubles [9].

    Le procès des policiers du 12e arrondissement a révélé que le terme est également employé par l’administration policière pour désigner des catégories de personnes dont la présence dans les lieux publics est considérée comme problématique. Au procès, les policiers mis en cause ont affirmé que les « indésirables » sont des personnes commettant des incivilités ou causant un trouble à la tranquillité publique. Cependant, les éléments de l’enquête montrent qu’en réalité, ce ne sont pas uniquement les adolescents perpétrant des infractions qui sont ciblés, mais bien tous les jeunes hommes Noirs et Maghrébins issues de familles populaires présents dans l’espace public.

    Dans certaines mains courantes, les policiers justifient ces interventions par le fait que les jeunes « traînent toute la journée » et « causent diverses nuisances (tapage, incivilités en tout genre) ». Cependant, lors des interventions policières, aucune distinction n’est faite entre ceux commettant des infractions et ceux qui sont simplement là pour se retrouver entre amis. Dans une grande partie des résumés des mains courantes, il n’est fait mention d’aucune infraction qui aurait justifié le contrôle et il est noté que le contrôle s’est fait dans le calme et sans incident. Et pourtant, systématiquement, les jeunes « indésirables » sont contrôlés et évincés. Certaines mains courantes mentionnent simplement « Contrôle et éviction d’une dizaine d’indésirables. Pas d’incidents. RAS ». Ou encore : « Sur place nous avons constaté la présence de quatre individus discutant calmement. Nous leur avons demandé de quitter les lieux, ce qu’ils ont fait sans incident » [10].

    Ainsi, pour les policiers du GSQ, la simple présence d’adolescents Noirs et Maghrébins dans l’espace public est considérée comme « indésirable » et justifie un « contrôle-éviction », même si les adolescents sont calmes et ne commettent aucune infraction. Ce n’est donc pas l’infraction ou la suspicion d’une infraction qui justifie le contrôle, mais bien l’identité des personnes contrôlées, leur origine raciale et sociale. Cette stratégie policière assumée s’inscrit dans une dynamique urbaine plus large, dans laquelle la police est mandatée pour garantir à certains habitants un espace public libéré des « regroupements de jeunes ». Si les policiers contrôlent ces adolescents à répétition, les humilient, les frappent, les agressent sexuellement, et les conduisent au poste sans motif, c’est pour les chasser des espaces publics, pour leur signifier qu’ils n’y ont pas leur place.
    Le harcèlement policier et le processus de gentrification

    Au tribunal, les policiers et leur avocat ont expliqué que les contrôles répétés envers les mêmes adolescents répondaient à une demande des habitants du quartier, qui s’en plaignaient régulièrement. L’enquête a en effet montré que certains habitants appelaient la police et envoyaient des courriers de plainte à propos des nuisances causées par des regroupements de jeunes. Sur trois ans, vingt-six courriers ont été envoyés réclamant des autorités davantage de fermeté envers des « bandes » qui occupent certains espaces. La majorité des doléances dénoncent des nuisances sonores tard dans la soirée et réclament des verbalisations systématiques. Certains courriers mentionnent également des rodéos, des trafics, et des vols. En réponse à ces doléances, le commissariat envoyait des effectifs avec l’instruction d’effectuer plus de rondes, plus d’interpellations, et comme le montre le dossier de l’enquête, plus de contrôles-éviction.

    Les courriers de plainte, ainsi que les contrôles répétés, se concentraient sur un petit nombre de rues et places du quartier Reuilly-Montgallet, correspondant aux rues où des bâtiments HLM ont été conservés au sein d’un quartier qui a fait l’objet d’une forte gentrification depuis les années 1980 [11]. Avec l’arrivée d’habitants de classes moyennes ou supérieures dans ce quartier anciennement populaire, des tensions sont apparues entre les habitants, notamment sur la question de l’occupation de l’espace public. Dans mes entretiens avec des habitants du quartier, personne ne nie que les regroupements de jeunes sont parfois bruyants et que certains commettent des délits. Cependant, les tensions ne sont pas uniquement liées au bruit ou à la délinquance. En l’absence de lieux où ils peuvent se rassembler sans consommer, les jeunes des classes populaires se rassemblent en bas de chez eux, sur les places du quartier. Cette présence de « jeunes qui traînent » et qui occupent l’espace public n’est pas tolérée par certains habitants. Comme l’explique un militant du quartier, la transformation du quartier a amené une nouvelle catégorie de personnes « qui sont beaucoup plus dérangés par cette mixité sociale et qui finalement souhaitent faire en sorte que les anciens habitants quittent le quartier parce qu’ils ont l’impression que ça dévalorise, au niveau patrimonial, le quartier » (Entretien avec l’auteure, 31 janvier 2018.). Pour certains habitants, ces groupes de jeunes, majoritairement Noirs et Maghrébins, sont considérés comme potentiellement source d’incivilités et de bruit.

    Les éléments de l’enquête montrent que, pour régler les tensions entre les habitants, les politiques municipales et policières se sont centrées sur la répression et le harcèlement des adolescents en question. La mairie renvoyait systématiquement les courriers de plainte vers le commissariat, considérant que ce « problème » devait être réglé par la police (et non pas, par exemple, par la consultation des jeunes sur leurs besoins en termes d’espaces de socialisation). De plus, la mairie a fait enlever les bancs publics et installer des caméras de surveillance pour dissuader les jeunes de rester dans les rues où les tensions se concentrent.

    De son côté, le commissariat envoyait le GSQ « tenir le terrain » face aux jeunes. Le GSQ est une « police de la tranquillité publique », c’est-à-dire une brigade chargée de gérer les petits désordres urbains et de garantir la coexistence pacifique entre les gens [12]. À la différence des brigades anti-criminalité (les BAC), son objectif premier n’est pas la lutte contre la délinquance ; elle effectue des missions de sécurisation des secteurs sensibles. En particulier, le GSQ est une des brigades crées pour gérer les « jeunes qui traînent en bande » en bas des immeubles avec une approche purement répressive de harcèlement [13]. Bien que les doléances des habitants concernent des délits (tapage nocturne, rodéos), la police considérait que la simple présence de jeunes dans les rues, même en petits groupes calmes, était un problème à régler. Les bilans annuels du commissariat, inclus dans le dossier, mentionnent les « regroupements de jeunes » comme un « problème récurrent » ; les mains courantes d’intervention déplorent régulièrement la présence de jeunes qui « reviennent systématiquement sur ces secteurs malgré nos évictions répétées tout au long de la vacation » ; et les plaignants interrogés confirment que les contrôles se terminaient systématiquement par une injonction à dégager, même lorsque leur présence ne gênait personne et que le contrôle se passait bien. Ainsi, la police se basait sur les plaintes de certains habitants pour des problèmes de tapage et de délits pour justifier des pratiques de harcèlement policier envers les adolescents Noirs et Maghrébins du quartier, sans qu’aucune distinction ne soit faite entre ceux commettant des infractions et ceux simplement présents dans l’espace public.

    Dès 2013, certains adolescents du 12e et leurs éducateurs ont tenté d’alerter la municipalité, le commissariat, et les services de protection de l’enfance, sur les violences, y compris sexuelles, commises par les policiers du GSQ. Plusieurs réunions ont eu lieu, avec le conseil municipal de la sécurité et de la prévention, l’adjoint au maire chargé de la jeunesse et des sports, et avec la cellule de prévention du commissariat du 12e. Aucune autorité n’a réagi pour protéger ces enfants.

    En somme, les éléments de l’enquête laissent apparaître que, si le terme « indésirables » provient de l’administration policière (puisqu’il figure dans le logiciel informatique des mains courantes), la catégorie des « indésirables » est produite localement par une dynamique qui implique la police, certains habitants, et la municipalité. Indépendamment de la commission d’une infraction, les « indésirables » sont les adolescents et jeunes adultes qui se retrouvent en bas des immeubles, majoritairement des Noirs et des Maghrébins issus des classes populaires, et que la police doit « évincer ». Les contrôles-éviction s’inscrivent donc dans la dynamique urbaine locale où la police se met au service du processus de gentrification, en légitimant la présence de certains, et l’éviction d’autres, des espaces publics.
    Conclusion

    Les violences policières racistes sont de plus en plus visibles en France, notamment grâce à de fortes mobilisations autour d’affaires telles que la mort par asphyxie d’Adama Traoré lors d’un contrôle d’identité en 2016, ou le viol de Théo Luhaka lors d’un contrôle d’identité en 2017. Pour comprendre ces violences policières discriminatoires, des chercheurs se sont penchés sur l’héritage colonial de la police française, et sur les politiques policières contemporaines qui mettent l’accent sur l’anti-criminalité et le « chiffre » plutôt que sur la prévention [14]. Cet article met en lumière la contribution d’un facteur supplémentaire, le processus de gentrification. La transformation de quartiers anciennement populaires en quartiers bourgeois crée un terrain propice à des pratiques de #harcèlement_policier envers des jeunes issus des classes populaires et de l’immigration, qui sont catalogués « indésirables », et que la police tente d’ « évincer » des espaces publics, à force de contrôles, de coups, d’humiliations, et de conduites au poste abusives.

    http://www.laviedesidees.fr/La-police-et-les-indesirables.html

    #éviction #discrimination #urban_matter #géographie_urbaine #villes #xénophobie #racisme #éviction

    • VIDEO. « J’ai déjà vu des gamins de 8 ans se faire palper, contrôler, insulter » : un policier dénonce les abus de ses collègues

      Capuche sur la tête, plongé dans le noir, il parle sous couvert d’anonymat. Dans le documentaire réalisé par le journaliste Marc Ball Police, illégitime violence, diffusé sur France 3 Ile-de-France lundi 12 novembre, Frank*, un policier, dénonce les abus de certains de ses collègues dans les quartiers populaires. "La confiance est rompue entre les jeunes et la police. Les contrôles d’identité risquent à tout moment de déraper", explique le documentaire. C’est ce qu’a constaté Frank. D’après ce gardien de la paix, certains policiers "rabaissent" les personnes contrôlées. "J’ai déjà vu des gamins de 8 ans se faire palper, contrôler, mépriser, insulter. Des gamins d’origine africaine qui, à 8 ans, sont traités de ’#petits_négros', de ’#Maltesers”, de ’#Kit_Kat', de ’#Kirikou' quand ils courent dans la rue", raconte-t-il.

      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/video-jai-deja-vu-des-gamins-de-8-ans-se-faire-palper-controler-insulte

  • « Le #grime et la #gentrification de l’#East_London sont des sujets inséparables »

    Qui a découvert le grime à son déchaînement aux alentours de 2003-2004 se souvient d’une déflagration. Une explosion de basses hurleuses et de mélopées glacées, un son si brutal et futuriste qu’il était impossible à relier aux courants musicaux de la jungle urbaine dont il était issu, l’#East_End londonien. Surtout, un assaut lancé à toute berzingue - 140 BPM en moyenne - de formes vernaculaires imbriquées, une concrétion de #cockney et de #yardie, le #slang de la diaspora caribéenne, si fastueuse qu’elle semblait avoir été conçue in vitro. #Dizzee_Rascal, #Wiley, #Tinchy_Stryder, #Kano, les collectifs #Roll_Deep, #More_Fire_Crew, les hits I Luv U, Boys Love Girls et Eskimo n’annonçaient pas le futur dans la capitale londonienne, ils le faisaient advenir du jour au lendemain, devançant les donneurs d’étiquettes incapables de décider s’ils étaient en train d’assister à la naissance mille fois annoncée - jamais advenue - du rap britannique ou à une nouvelle forme de dance music.

    En vérité, pour comprendre d’où venait cette scène et où elle avait commencé à aller, il fallait oublier un instant les histoires de genres et d’esthétique pour s’intéresser aux racines sociales de ces artistes, à leurs conditions de (sur)vie et à l’endroit d’où ils venaient. Car ce qui avait commencé à se jouer dans leurs quartiers était ni plus ni moins qu’une OPA urbaine, dont les répercussions continuent de transformer la ville et la vie de ses populations une décennie après.

    http://next.liberation.fr/amphtml/musique/2018/08/16/le-grime-et-la-gentrification-de-l-east-london-sont-des-sujets-insep

    #gentrification #musique

  • Mediaspree in Friedrichshain-Kreuzberg: Hochhaus-Bau am Spreeufer dürfte es eigentlich gar nicht geben | Berliner Zeitung
    https://www.berliner-zeitung.de/berlin/-mediaspree-versenken--initiative-zieht-nach-zehn-jahren-bittere-bi

    Neben der East Side Gallery an der Spree ragt weithin sichtbar der 14-geschossige Wohnturm Living Levels empor, daneben entsteht ein 130 Meter langer Hotel- und Wohnriegel des Investors Trockland. Weitere Hochhäuser sind entweder in Bau oder geplant. Dabei dürfte es die Projekte eigentlich gar nicht geben, wenn es nach dem erfolgreichen Bürgerentscheid „Spreeufer für alle“ von 2008 geht.

    Am 13. Juli vor zehn Jahren sprach sich im Bezirk Friedrichshain-Kreuzberg eine Mehrheit dafür aus, dass das Spreeufer an der sogenannten Mediaspree auf einer Breite von 50 Metern frei von einer Bebauung bleibt. Neue Hochhäuser sollten zwischen der Stadtbahntrasse sowie der Schlesischen und Köpenicker Straße gar nicht entstehen. Das Problem: Vielen Projekten war vorher Baurecht eingeräumt worden. So ließen sie sich nicht verhindern.

    #Allemagne #Berlin #Friedrichshain-Kreuzberg #gentrification

  • Mieter für 20 Jahre geschützt - Schöneberg
    https://www.berliner-woche.de/schoeneberg/c-bauen/mieter-fuer-20-jahre-geschuetzt_a174482

    Der Milieuschutz und das Vorkaufsrecht werden konsequent zur Anwendung gebracht“, sagt Dezernent Jörn Oltmann (Grüne) und weiß die Senatsverwaltung für Stadtentwicklung und Wohnen sowie die Senatsverwaltung für Finanzen hinter sich. Aktuell konnte für 42 Wohnungen in der Gotenstraße 23 und Cheruskerstraße 21A eine Abwendungserklärung unterzeichnet werden. Durch diese sind die Mieter der Häuser für bis zu 20 Jahre vor Umwandlungen ihrer Wohnungen in Eigentumswohnungen und vor preistreibenden energetischen Sanierungen geschützt.

    #Berlin #Schöneberg #Rote_Insel #Gotenstraße #Immobilien #Gentrifizierung #Wohnen

  • Belebung für den Akazienkiez: Richtfest für Wohn- und Gewerbeprojekt „Bricks“ - Schöneberg
    https://www.berliner-woche.de/schoeneberg/c-bauen/richtfest-fuer-wohn-und-gewerbeprojekt-bricks_a173996
    Un schon isser weg, der Kubastern an der Brandmauer des Havanna.

    Die Sanierung der Bestandsbauten auf dem ehemaligen Postareal zwischen Hauptstraße und Belziger Straße ist abgeschlossen. Gleichzeitig wurden zwei Rohbauten an diesen Straßen fertiggestellt. Vor kurzem konnte Richtfest gefeiert werden. In den Neubauten entstehen bis Sommer kommenden Jahres 127 unterschiedlich große Mietwohnungen und Flächen für ein Café, einen Biosupermarkt und Büros. Die Wohnungen werden ab diesem Herbst unter dem Namen „Bricks“ (Backsteine) vermietet.

    Die vom Büro Graft entworfene Architektur lehnt sich an die Backsteinbauten des denkmalgeschützten Bestandes an. Moderne Akzente werden durch auffällig geformte Fassaden gesetzt. Ein Blickfang ist der Neubau an der Belziger Straße. Er thront auf Säulen über dem historischen Pförtnerhäuschen, in das ein Café einziehen wird. Erstmals wird man von der Belziger Straße über das Gelände direkt zur Hauptstraße laufen können.

    In den bereits sanierten alten Bauten auf dem rund 12 000 Quadratmeter großen Grundstück, das aus mehreren Höfen besteht, befinden sich eine Grundschule, eine Hochschule, Architektur- und Designbüros, das Kabbalah Centre Berlin, Post- und Telekommunikationseinrichtungen, Sportstätten und die Geschäftsräume des Investors, die 2010 gegründete Trockland Management GmbH mit ihrem Vorstandsvorsitzenden und Geschäftsführer, dem Israeli Heskel Nathaniel. Trockland hat Immobilien im Wert von 1,5 Milliarden Euro im Bestand. Dazu gehören Projekte am Checkpoint Charlie, PIER 61|63 an der East Side Gallery und das Bricks in Schöneberg.

    Tempelhof-Schönebergs Bürgermeisterin Angelika Schöttler (SPD) begrüßt das Projekt. Hier würden weitere Mietwohnungen im Bezirk entstehen. Stadtentwicklungsstadtrat Jörn Oltmann (Grüne) ist sich sicher: Das Höfeensemble wird den Kiez dank seiner „Durchmischung“ weiter beleben und „Magnetwirkung“ haben.

    #Berlin #Schöneberg #Immobilien #Gentrifizierung #Wohnen

  • Friedenauer Höhe wächst - Friedenau
    https://www.berliner-woche.de/friedenau/c-bauen/friedenauer-hoehe-waechst_a173693

    Wie der Stadtrat für Stadtentwicklung in Tempelhof-Schöneberg, Jörn Oltmann (Grüne), am Rande einer Veranstaltung mitgeteilt hat, erhöht sich die Zahl der Wohnungen, die unter dem Vermarktungsnamen „Friedenauer Höhe“ entstehen. Auf dem Gelände des ehemaligen Güterbahnhofs Wilmersdorf nahe dem Innsbrucker Platz sollen statt der ursprünglich geplanten 900 Wohnungen 1300 gebaut werden.

    #Berlin #Schöneberg #Friedenau #Stadtentwicklung #Verdichtung #Wohnen #Gentrifizierung #Verkehr

  • Hausbesetzer gegen Wohnungsunternehmen: „Sie müssen keine Angst vor uns haben“ - Berlin - Tagesspiegel
    https://www.tagesspiegel.de/berlin/hausbesetzer-gegen-wohnungsunternehmen-sie-muessen-keine-angst-vor-uns-haben/22865564.html

    Sie kamen zur Mittagszeit, bewaffnet mit Luftballons und bemalten Schildern. Rund 15 Aktivistinnen und Aktivisten der Hausbesetzerszene haben am Dienstag das Geschäftsgebäude der Wohnungsbaugesellschaft „Stadt und Land“ in Neukölln betreten. Weiter als bis zur Empfangshalle kamen sie nicht. Das war auch nicht nötig, denn die zweite Geschäftsführerin Anne Keilholz und Pressesprecher Frank Hadamczik unterbrachen ihre Mittagspause und diskutierten mit den Hausbesetzern.

    „Sie müssen keine Angst vor uns haben“, sagten diese. Doch eigentlich wollten sie Geschäftsführer Ingo Malter sprechen und ihn davon überzeugen, die Strafanzeigen zurückzunehmen, die dieser gegen einige Hausbesetzer erlassen hatte. Derzeit wird gegen 56 Frauen und Männer wegen Hausfriedensbruch ermittelt. Doch Malter befindet sich derzeit im Urlaub, teilte Keilholz mit.

    Auch Bausenatorin bittet, Anzeigen fallen zu lassen

    Am Pfingstsonntag wurde ein Haus der Gesellschaft in der Bornsdorfer Straße kurzzeitig besetzt. Malter hatte die Besetzung polizeilich beenden lassen. Mit dem Strafantrag sei er nur einer rechtlichen Verpflichtung nachgekommen, hatte er im Anschluss gesagt. Die Aktivisten sind der Meinung, dass das nicht stimmt. Keiner habe ihn gezwungen, eine Strafanzeige zu stellen und diese könne auch jederzeit zurückgezogen werden. Auch Bausenatorin Katrin Lompscher (Linke) hatte Malter gebeten, die Anzeigen fallen zu lassen. „Beweist Berlin, dass ihr nicht Feinde einer solidarischen Stadt seid“, sagten die Aktivisten zu Keilholz. „Sie haben ja keinen Mehrwert von den Anzeigen.“

    #Berlin #Neukölln #Bornsdorfer_Straße #Immobilien #Gentrifizierung #Hausbesetzer

  • Si vous allez à San Francisco, vous y verrez des seringues et de la merde (par Nicolas Casaux)
    http://partage-le.com/2018/07/si-vous-allez-a-san-francisco-vous-y-verrez-des-seringues-et-de-la-merde

    (Revue de presse Les Crises : https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-12-08-2018 )

    La ville de San Francisco est régulièrement promue dans les médias de masse comme un modèle de gestion écologique des déchets pour son taux de recyclage de 80%. En France, le film documentaire #Demain, réalisé par #Mélanie_Laurent et #Cyril_Dion, a beaucoup participé à la diffusion de cette idée. Partout où il passe, Cyril Dion brandit le cas de San Francisco comme une preuve de ce qu’il est possible de rendre une ville écolo-durable (« L’exemple le plus impressionnant, que nous présentons dans le film, est celui de la ville de San Francisco qui recycle 80 % de ses déchets »). Si seulement.

    Affirmer que San Francisco est un modèle de ville durable est une sacrée performance. Ou peut-être est-ce au contraire d’une simplicité confondante : il suffit de répéter cette affirmation sans l’étudier, sans aucun esprit critique. En creusant un peu, on réalise rapidement qu’elle se base sur un certain nombre d’absurdités. À commencer par le fait que le taux de 80% est une arnaque comptable[1]. La ville comptabilise en effet dans son calcul du taux de déchets recyclés, entre autres bizarreries, les déchets du bâtiment et des travaux publics. Ce qu’aucune ville ne fait[2]. Sans ce tour de passe-passe, le taux de recyclage de la ville serait plutôt de l’ordre de 60%. Au passage, on notera que Recology, l’entreprise chargée de la gestion des déchets de la ville, a été condamnée à payer 1,3 million de dollars en 2014 pour des pratiques frauduleuses. Mais cette arnaque comptable n’est rien au regard de ce qui suit.

    La ville de San Francisco (870 000 habitants) produit chaque année toujours plus de déchets, en 2013 elle en a produit plus de 2 millions de tonnes, quand la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (plus d’un million d’habitants) n’en produisait que 653 226 tonnes. Un modèle. La ville de San Francisco génère chaque jour environ 1 200 tonnes[3] de déchets non recyclables et non compostables qui sont enfouies sous terre. Un modèle.

    En outre, ce qu’ils (les gouvernements, les entreprises et les médias de masse) qualifient de #recyclage n’a rien d’écologique. Le traitement des déchets se fait toujours loin hors de la ville, dans des usines énergivores (sauf pour le bois/papier qu’ils brûlent en usine de biomasse, une autre catastrophe écologique). Dans le film Demain, on ne voit que la part des déchets qui est compostée, et c’est tout. Sachant que les déchets compostés constituent la part la moins importante des déchets collectés dans la ville. Ce qu’ils n’expliquent pas dans le documentaire, c’est qu’une grande partie des déchets (métaux, plastiques, etc.), uniquement triée, est exportée et disséminée à travers le globe, jusqu’en Chine, aux Philippines et au Vietnam — d’ailleurs, depuis que la Chine a restreint ses importations de déchets en 2017, #Recology se retrouve face à un problème relativement gênant, celui de trouver comment écouler les tonnes d’ordures qu’elle expédiait habituellement vers l’empire du Milieu. C’est-à-dire que ces déchets produits par les San-Franciscains sont compressés en balles en usine puis expédiés à l’autre bout du monde pour être recyclés — sachant que le recyclage n’est pas une véritable solution, d’abord parce que le recyclage infini est un mythe[4], ensuite parce que le recyclage du plastique est particulièrement inefficace[5], et enfin et surtout parce que le recyclage, dans le cadre d’une société industrielle capitaliste de croissance, ne résout aucun des problèmes fondamentaux qu’elle implique (de #surconsommation de ressources, y compris énergétiques, de pollutions en tous genres, d’étalement urbain, de croissance démographique, etc., etc.).

    Récapitulons. Ce qu’ils nous présentent comme un #modèle de vertu écologique, de durabilité, c’est une ville dont la production de déchets par personne, relativement élevée, ne cesse de croître, et dont la gestion de ces #déchets consiste à en enfouir une partie, à en expédier une autre en Chine et ailleurs, et à en brûler une partie en incinérateur  ; c’est aussi une ville qui trafique ses calculs de taux de recyclage. Un modèle.

    Mais nous ne devrions pas avoir besoin de discuter ainsi de la soi-disant #durabilité d’une ville comme San Francisco. Comme toutes les grandes métropoles du monde, San Francisco dépend directement de l’ensemble des infrastructures et des pratiques toutes plus insoutenables les unes que les autres de la civilisation industrielle. Il faut une sacrée dose d’ignorance historique et écologique pour ne pas comprendre que l’urbanisation de la baie de San Francisco a dramatiquement ravagé ce qui était jusqu’à il y a moins de 300 ans un écosystème sain (non pollué) et plein de vie. Où sont passés les condors de Californie, les wapitis, les ours, les loups et ainsi de suite, qui pullulaient dans la baie  ? Les conséquences du développement de la civilisation industrielle dans la baie de San Francisco rappellent les conséquences de son développement partout sur la planète : extermination et disparition de nombreuses espèces vivantes, pollution des eaux (aujourd’hui, on retrouve un peu de tout dans les eaux de San Francisco, du mercure, des résidus de médicaments en tous genres, des huiles de moteur usagées, des déchets plastiques, et ainsi de suite  ; cinq des plages les plus polluées de Californie se trouvent dans la baie, qui ne cesse de s’acidifier), pollution de l’air (en ce moment, la qualité de l’air dans la baie n’est pas loin d’être la pire de tous les États-Unis[6]), etc.

    Leur manière de mesurer la qualité écologique de la ville — et d’une ville en générale — est grotesque. Comme si on pouvait se contenter de statistiques concernant le « recyclage » des déchets produits par une ville pour l’estimer. Comme si on pouvait occulter les nombreux impacts environnementaux (sans parler des impacts sociaux), entre autres choses, de la production mondialisée des appareils électroniques les plus couramment utilisés par les San-Franciscains — iPods, iPads, iPhones, Google Glass… — ou de leurs voitures, réfrigérateurs, téléviseurs, ou de leur nourriture, ou de la construction des infrastructures qu’ils utilisent et des bâtiments dans lesquels ils vivent, et ainsi de suite. Si toutes ces choses étaient prises en compte, on s’apercevrait immédiatement de l’insoutenabilité totale de la civilisation industrielle et de son mode de vie. Mais elles ne le sont pas, évidemment, propagande oblige.

    Et comment ne pas parler des inégalités sociales  ? San Francisco est une des villes les plus chères des USA. La gentrification en cours n’a pour cesse d’épurer la ville de ses habitants les plus pauvres[7] :

    « La ville de San Francisco connaît un processus de #gentrification d’une violence sans commune mesure avec ce que l’on peut constater en France. On l’a longtemps appelé embourgeoisement, ou changement urbain dans le contexte de la recherche académique française, sans pour autant y mettre les significations que contient le terme anglo-saxon. Il faut pourtant être clair : il est bien question ici de processus similaires dans leurs conséquences, bien que la rapidité à laquelle ils se produisent diffère, ou que leur visibilité ne permette pas de les identifier aussi facilement. »

    Et comment ne pas voir toute la folie et l’inhumanité de la civilisation industrielle dans le fait que la ville ne parvient toujours pas à gérer les problèmes qui découlent de la présence des nombreux #sans-abri, souvent atteints de troubles psychiatriques, qui errent dans ses rues, résultat des politiques calamiteuses des gouvernements qui se sont succédé et symptôme du mal-être qui ronge la modernité  ? On estime qu’ils sont 7 500 à vivre dehors sur une population totale de 870 000 habitants (presque 1% de la population). Très récemment, la nouvelle maire de San Francisco, London Breed, dans une des premières interviews[8] qu’elle a accordées depuis son entrée en fonction, a expliqué qu’il y avait « plus d’excréments sur les trottoirs » que jamais, et qu’on « ne parle pas que de crottes de chiens, mais de matières fécales humaines ». Au cours des six premiers mois de l’année 2018, plus de 16 000 plaintes concernant des « excréments » ont été déposées auprès des autorités de la ville. La présence de déchets en tous genres, y compris de seringues, est actuellement un véritable problème pour la municipalité. Ainsi que l’explique le San Francisco Chronicle dans un article[9] intitulé « Pourquoi San Francisco fait face à un déluge de seringues » : « La ville de San Francisco distribue plus de seringues gratuites aux toxicomanes — 400 000 par mois, un chiffre qui ne cesse de croître — que la ville de New York, dix fois plus peuplée ». La consommation de drogue en public est un problème croissant dans toute la ville. Des habitants se plaignent, entre autres, de « devoir enjamber des gens qui s’injectent de l’héroïne dans les stations de métro ».

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=HWdurZWys4I

    Ainsi que l’a récemment titré[10] le Business Insider, « Le centre-ville de San Francisco est davantage jonché de seringues, de déchets et d’excréments que certains des plus pauvres bidonvilles du monde ». Dans l’article, on apprend notamment que « la contamination de certains quartiers de San Francisco est pire que celle de certains endroits du Brésil, du Kenya ou de l’Inde ». Un modèle.

    Je me suis promené dans les rues de San Francisco. Je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire de la ville. J’ai été stupéfait par le nombre de #clochards, de #toxicomanes et de malades mentaux qu’on y rencontre. Parfois au pied d’immeubles de luxe réservés aux super-riches, ou devant les bureaux d’#Uber, de #Microsoft, ou de #Twitter. J’ai vu les gratte-ciels, ces manifestations délirantes de l’hubris de la société industrielle, dont les constructions sont autant de désastres écologiques. Les travaux incessants qui font de toutes les villes d’interminables chantiers. Les magasins de luxe de l’#hypercapitalisme actuel. Les businessmen pressés — de faire du profit, toujours plus, en exploitant les hommes et en détruisant la planète, toujours plus — qui ignorent machinalement tous les clochards qu’ils croisent lors de leur jogging matinal. Je n’ai pas vu « des gens doux et gentils, le long des rues de San Francisco », me parler de fleurs et devenir mes amis. Je n’ai pas vu de fleurs dans les cheveux mais des oreillettes Bluetooth et des smartphones dans les mains. Bref, j’y ai vu la démence commune de la modernité.

    Il n’y a rien de #durable à #San_Francisco. Comme beaucoup d’autres, cette ville incarne précisément l’insoutenabilité, l’iniquité et la folie qui gangrènent la civilisation industrielle. Ceux qui se servent de son cas pour suggérer qu’on pourrait la rendre durable ou écologique sont les idiots utiles du #capitalisme_vert. C’est l’évidence même. Ceux qui ne le comprennent (toujours) pas aujourd’hui ne manqueront pas de le constater d’ici quelques années.

  • La France « périphériche »
    | par Xavier Molénat pour Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/france-peripheriche/00085592

    Souvent présentés comme des territoires de relégation, la banlieue et le périurbain affichent les niveaux de vie, en moyenne, les plus élevés. Les villes-centre restent des territoires très hétérogènes, accueillant notamment une forte proportion de population à très bas revenus. De quoi revoir bien des explications toutes faites sur les dynamiques de la société française.

    #urbanisme #gentrification #cartographie

  • Richtfest für die Umwandlung des Postkomplexes Bricks in Berlin Schöneberg
    https://www.property-magazine.de/richtfest-fuer-die-umwandlung-des-post-und-telekommunikationskompl

    Ein bedeutendes Postbaudenkmal steht kurz vor der Fertigstellung: Mit dem Richtfest am 19. Juli 2018 geht die Umwandlung des historischen Post- und Telekommunikationskomplexes Bricks Berlin Schöneberg in ein modernes Ensemble mit Büros, Restaurants, Geschäften, Bildungsreinrichtungen und Wohnungen in den Endspurt. Während die Sanierung der Bestandsbauten im Herzen Berlin-Schönebergs weitestgehend abgeschlossen ist, wuchsen zwei Rohbauten entlang der Hauptstraße und der Belziger Straße auf die Höhe der angrenzenden Dachfirste. Der Lückenschluss des aus mehreren Höfen bestehenden Areals war bereits in den 1920er Jahren geplant; schon bald werden hier 127 unterschiedlich große Mietwohnungen, ein Café, Biosupermarkt und Büros einziehen.

    Gemeinsam mit Jörn Oltmann, Bezirksstadtrat für Stadtentwicklung und Bauen für den Bezirk Tempelhof-Schöneberg, hat Heskel Nathaniel, CEO und Geschäftsführer von Trockland, den Bauarbeitern gedankt und den Richtkranz hissen lassen. In ihrem Grußwort an die Gäste zeigte sich die Bürgermeisterin von Tempelhof-Schönberg, Monika Schöttler, beeindruckt über die Dimension des Projektes und erfreut, dass weitere Mietwohnungen im Bezirk entstehen. Baustadtrat Oltmann drückte in seiner Ansprache seine Überzeugung aus, dass das Höfeensemble mit seiner Durchmischung den Kiez weiter beleben und Magnetwirkung haben wird.

    Die urbane Erneuerung des Ensembles hat die geschäftige Durchlässigkeit früherer innerstädtischer Gewerbehöfe eingefangen und will bewusst den Charakter des nachbarschaftlichen geprägten Akazienkiezes weitertragen. So ist die Durchwegung von Belziger Straße zur Hauptstraße erstmals möglich. Zukünftig werden auf dem rund 12.000 m² großen Grundstück mit knapp 25.000 m² Nettofläche ein kleines Café im wieder aufgebauten Pförtnerhäuschen, zwei Restaurants und ein weiteres Café zum Verweilen einladen.

    Schon kurz nach der Übernahme des Komplexes begann Trockland mit der behutsamen Sanierung des Bestandes. Dieser wird heute gewerblich genutzt und beherbergt eine Grundschule, Hochschule, Architektur- und Designbüros, das mit Designpreisen ausgezeichnete Kabbalah Centre Berlin, Post- und Telekommunikationseinrichtungen, Sportstätten und die Geschäftsräume von Trockland.

    Die beiden von Graft Architekten gestalteten Neubauten stehen gleichberechtigt neben den denkmalgeschützten Bauten durch das verbindende Element Backstein (englisch: bricks). Sie warten mit einer aufwändigen Lochfassade, teils großflächigen Verglasung und begrünten Dachterrassen für die Mieter auf. Eine Besonderheit ist der Neubau in der Belziger Straße, der auf Säulen über dem ehemaligen Pförtnerhäuschen thront.

    Die Fertigstellung von Bricks Berlin Schöneberg ist für Sommer 2019 vorgesehen. Die Gewerbeflächen sind bereits zu über 90% vermietet, die Vermietung der Wohnungen beginnt im Herbst 2018.

    #Berlin #Schöneberg #Hauptstraße #Belziger_Straße #Immobilien #Gentrifizierung

  • Mehr als Demonstrationen - In Berlin steht der geplante Google-Campus in der Kritik - ein Blick ins Ausland zeigt, wie Widerstand aussehen kann
    https://www.neues-deutschland.de/artikel/1092424.google-campus-in-berlin-mehr-als-demonstrationen.html

    Von Nina Scholz
    27.06.2018

    „Google ist kein guter Nachbar“: Viele Anwohner haben keine Lust auf einen Google-Campus in ihrem Kiez.

    Mittlerweile weiß es wahrscheinlich das ganze Land: Google möchte im Herbst in Berlin einen sogenannten Campus eröffnen. Im Bezirk Kreuzberg, der nicht nur auf eine lange stadtaktivistische Geschichte zurückblicken kann, sondern seit ein paar Jahren heftig mit Verdrängungen und explodierenden Mieten zu kämpfen hat, schlug die Nachricht ein wie eine Bombe: Nicht nur, aber vor allem aus San Francisco war bekannt, wie sich Gentrifizierung beschleunigt, wenn Technologieunternehmen und ihre gut bezahlten Mitarbeiter sich ansiedeln.

    In San Francisco hatten die Proteste 2013/2014 gegen den Google-Bus diese Verdrängungsprozesse sichtbar gemacht. Die Tech-Arbeiter wollten gerne im urbanen San Francisco wohnen, und so richteten die Unternehmen ihnen einen Busservice ein, mit dem sie kostenlos zur Arbeit fahren konnten.

    Ziel der Proteste war es unter anderem, darauf aufmerksam zu machen, dass rund um die Bushaltestellen des Google-Busses die Mieten durchschnittlich 20 Prozent höher waren als in umliegenden Gegenden. 30 bis 40 Prozent der Tech-Arbeiter hatten in einer Studie der Universität Berkeley angegeben, dass sie näher an ihre Arbeitsstelle ziehen würden, wenn es den Bus nicht geben würde. Bald spalteten sich die Proteste, nach Steinwürfen auf den Bus gab es Uneinigkeit darüber, ob die Tech-Arbeiter im Zweifel eher Verbündete sind, die es ebenfalls zu mobilisieren gilt, oder ob Google-Mitarbeiter per se als Gegner in dieser politischen Auseinandersetzung zu sehen sind.

    Das Berliner Bündnis, das gerade gegen den Campus mobil macht, ist derzeit weniger an den Tech-Arbeitern oder an offiziellen Gesprächen interessiert, sondern fährt eine Doppelstrategie, deren Vorbild eher die Aktionen gegen den Google-Bus sind. Einerseits demonstriert man an jedem ersten Freitag, macht Krach und projiziert »Google ist kein guter Nachbar« an das Gebäude, andererseits nehmen die Proteste auch die Form von Stadtführungen an.

    Man kann sich aber an so einem Punkt natürlich auch fragen: Was kann es außer Protest noch geben? Berlin gilt seit Jahren als Mekka für die internationale, auch widerständige Tech-Szene. Warum werden die Fragen, wie wir leben wollen, was es für Alternativen zu Smart-City-Konzepten und einer homogenen Start-up-City gibt, nicht offensiver gestellt? Warum finden kaum offensichtliche Kooperationen statt?

    Vielleicht braucht es dafür die Vermittlung der Politik. Dies wird etwa in Barcelona praktiziert, wo die Bürgermeisterin Ada Colau aus der Stadtbewegung kommt und das Problem wohl genau erkannt hat, als sie Francesca Bria zum »Chief Technology and Digital Innovation Officer« ernannte. Die Grundsätze ihres stadtpolitischen Ansatzes hat Bria gemeinsam mit Evgny Morozov in der Broschüre der Rosa Luxemburg Stiftung »Smart City anders denken« aufgeschrieben: Es geht darum, Alternativen zu Airbnb und Co. zu fördern, ein ökonomisches Öko-System zu schaffen, indem Genossenschaften es einfacher als Start-ups haben, und die demokratische Mitbestimmung in der Stadt auch mit technologischen Hilfsmitteln zu fördern.

    Doch Tech-Konzerne agieren supranational, daher kann es sinnvoll sein, sie nicht nur lokal anzugreifen. Barcelona ist bereits Teil des Rebel-City-Netzwerks, auch andere Städte könnten möglicherweise von einem Zusammenschluss profitieren. Diese Idee kam jüngst in den USA auf: Amazon hat dort einen Wettbewerb unter Städten ausgerufen, die sich um das zweite Hauptquartier des Quasi-Monopolisten bewerben konnten.

    Was folgte, war eine Art »Hunger Games meets Youtube«. Warum die Städte das machen? Weil sie seit Jahrzehnten totgespart werden, der neoliberale Kahlschlag trifft ihre Infrastruktur besonders hart, Technologieunternehmen sollen diese Lücken füllen. Doch Stadtaktivisten in Atlanta und anderen Städten wollten sich das nicht mehr länger gefallen lassen und machten mobil. So mobil, dass selbst ein Wissenschaftler wie Richard Florida neulich auf Citylab.com fragte: »Warum schließen sich die 20 Städte nicht zusammen, statt sich von Amazon gegeneinander ausspielen zu lassen?«

    Das ist gleich in doppelter Hinsicht interessant: Richard Florida war mit der These von der gewinnbringenden »Kreativen Klasse« der Vordenker der Prozesse, mit denen jetzt viele Gentrifizierungsprozesse legitimiert werden. Mit seinen alten Gedanken lag er falsch. Mit seiner neuen These, dass sich Menschen, Aktivisten und widerständige Städte nicht gegeneinander ausspielen lassen sollten, dass sie also gemeinsam stark sind - damit dürfte er hingegen recht behalten.

    #Allemagne #Berlin #Google #gentrification

  • Quand la créativité devient mot d’ordre
    http://www.laviedesidees.fr/Quand-la-creativite-devient-mot-d-ordre.html

    « Soyons créatifs ! » Andreas Reckwitz retrace la généalogie de ce nouveau mot d’ordre, explorant avec bonheur et érudition ses virages historiques successifs. Un ouvrage stimulant qui n’a pas renoncé à une certaine philosophie de l’histoire.

    #Recensions

    / #esthétique, #auto-entrepreneur, #gentrification

  • Histoire – Coordination Sociale des Marolles de Bruxelles
    https://www.lesmarolles.be/historique-des-marolles

    Bruxellisation — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxellisation

    Battle of the Marolles : Brussels Remembers, memorials in Brussels
    http://www.brusselsremembers.com/memorials/battle-of-the-marolles

    The Marolle (part of the Marolles), a working-class area of Brussels, already overshadowed by the gigantic Palais de Justice (Law Courts), was threatened with a major redevelopment project. The people rose up against this proposal in such strength that politicians publicly caved in. Since then the Marolle(s) has been sensitively restored and buildings renovated to the extent that gentrification is now a real possibility.

    La bataille de la Marolle, le retour - Brusselslife
    https://www.brusselslife.be/fr/article/la-bataille-de-la-marolle-le-retour

    Créé le 26/11/2014 - Dernière mise à jour le 26/11/2014

    Bien mal avisé celui qui s’attaque aux Marolles. Les habitants aiment leur quartier et le défendent bec et ongles depuis toujours. D’hier à aujourd’hui, il n’y a qu’un pas… Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le revivre !

    Les Marolles redoutent un nouveau projet immobilier dans le quartier
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_les-marolles-inquietent-par-un-nouveau-projet-immobilier?id=9770777

    Publié le jeudi 23 novembre 2017 - Mis à jour le vendredi 24 novembre 2017 à 06h03

    On ne parle pas encore de nouvelle « bataille des Marolles » comme en 1969 (à l’époque, le quartier s’était insurgé contre les projets d’extension du palais de justice)...mais quand-même ! Il est cette fois question de démolir, reconstruire ou rénover sept maisons de la rue de la Samaritaine et de la rue des Chapeliers.

    https://www.openstreetmap.org/relation/7052507

    #Belgique #Bruxelles #Marolles #urbanisme #gentrification

  • Manifestations anti-Tech à San Francisco
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/02/manifestations-anti-tech-a-san-francisco_5308658_3234.html

    La grande banderole jaune donne le ton : « la techsploitation est toxique ». Au sol, une dizaine de trottinettes électriques de location sont empilées. Jeudi 31 mai, les démonstrations anti-tech ont repris à San Francisco (Californie). Une cinquantaine de manifestants, vêtus d’une combinaison blanche, ont bloqué pendant une heure plusieurs bus transportant les salariés de Google, de Facebook et de YouTube vers la Silicon Valley.

    Au cœur des critiques : l’impact des sociétés technologiques, notamment sur les loyers. Depuis près de dix ans, les prix des logements ont explosé dans la région en raison de l’afflux de salariés du high-tech, dont la rémunération annuelle moyenne dépasse les 100 000 dollars (86 000 euros). Cette évolution a accéléré le phénomène de gentrification. Et le nombre de sans-abri a explosé.

    Deux mondes se côtoient

    Après les « Google Bus », les trottinettes électriques pourraient bien devenir un symbole de la contestation sociale. En moins de trois mois, plusieurs milliers d’exemplaires ont été déployés dans la ville par trois start-up, sans aucune autorisation. Elles peuvent être louées grâce à une application mobile pour un dollar. Mais elles agacent une partie de la population car elles sont souvent mal garées ou sont utilisées sur les trottoirs.

    La manifestation a eu lieu dans le Mission District, l’un des quartiers les plus chers de San Francisco. Ici, deux mondes se côtoient. L’historique, populaire et majoritairement latino, et le nouveau, qui gagne du terrain avec ses restaurants branchés et ses boutiques vintages. Fin avril, les tentes d’une centaine de SDF ont été enlevées par les services municipaux. « Nettoyer la tech, pas les tentes », proclamait une banderole.

    Entre la fin 2013 et le printemps 2014, plusieurs blocages avaient déjà eu lieu. Mais le mouvement s’était rapidement essoufflé, non sans quelques dérapages. Cette nouvelle vague de manifestations intervient à quelques jours d’une élection municipale très indécise. L’une des favorites du scrutin, la démocrate London Breed, est régulièrement attaquée pour ses liens avec plusieurs personnalités du tech.

    Voir aussi :
    https://www.nytimes.com/2018/05/31/us/google-bus-protest.html
    http://abc7news.com/traffic/protesters-use-scooters-to-block-traffic-in-sfs-mission/3545854

    #techsploitation #GAFAM #Silicon_Valley #gentrification #anti-tech #épuration_sociologique

  • *Kampf um Kreuzberg*

    https://www.nzz.ch/feuilleton/kampf-um-kreuzberg-ld.1388258

    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/655527799/Kampf-um-Kreuzberg

    Im Berliner Szenekiez sorgen zwei Grossprojekte für Aufruhr. Die Anwohner fürchten, verdrängt zu werden. Ist das nur gerechtfertigt? Oder auch ein wenig selbstgerecht?

    [Reposted from 02myhumsci-01]

    [...]

    Der Internetgigant plant in #Kreuzberg einen «Google-Campus», ein digitales Zentrum, in dem Startups gefördert werden sollen. Im Netz haben sich Gegner zusammengeschlossen, um das Vorhaben zu stoppen. Auf der Website «Fuck off Google» sammeln sie Ideen, um die Firma aus ihrem Viertel zu vertreiben.

    «Fuck off #Google»

    Die Menschen fürchten steigende Mieten im Umfeld des Campus, aber auch Überwachung durch den Konzern. Einige der Ängste sind konkret, andere diffus und überspitzt. Oft mischt sich berechtigte Sorge mit #Globalisierungs- und Kapitalismuskritik. Dabei stammt ein Teil der Aktivisten von «Fuck off Google» selbst nicht aus Kreuzberg – sondern aus dem Ausland. Der Sprecher der Initiative, er wählt für sich das Pseudonym Larry Blankpage, ist Franzose. Andere Teilnehmer, erzählt er, seien Amerikaner und seien vor den #Mietpreisen im #Silicon_Valley nach Kreuzberg geflüchtet.

    Viele Kreuzberger sind selbst Zugezogene und haben einst davon profitiert, ihren Wohn- und Arbeitsort auf der Welt selbst wählen zu können. Auch sie haben mit ihrem Zuzug wahrscheinlich jemanden verdrängt. Nun, da sie selbst betroffen sind, führen sie den Protest an. Blankpage ist sich des Widerspruchs durchaus bewusst. Er sagt: Gerade weil seine amerikanischen Mitstreiter wüssten, wie sehr die #Startup -Kultur eine Stadt verändere, wollten sie Berlin davor bewahren. «Ein Unternehmen kann das Problem der Gentrifizierung nicht lösen», sagt dagegen ein Sprecher von Google.

    Kann man es Firmen vorhalten, dass sie den für sie attraktivsten Standort wählen – genauso wie Magnus Hengge oder die Aktivisten aus San Francisco es einst getan haben? Hengge gibt zu, dass man Betrieben den Zuzug nach Kreuzberg nicht verbieten könne. Aber moralisch sei ihr Verhalten fragwürdig. «Sie verursachen einen Preisanstieg im Kiez – ob sie es wollen oder nicht.»

    «Fuck off Google» will nun zu zivilem Ungehorsam greifen, um den Google-Campus zu verhindern.
    «Was, wenn die Eröffnung ein Albtraum wird?», fragt Blankpage. «Wenn es jeden Tag Proteste gibt? Google wird nicht so dumm sein und den Campus trotzdem erhalten.»

    [...]

  • YIMBYs Exposed: The Techies Hawking Free Market “Solutions” to the Nation’s Housing Crisis
    http://inthesetimes.com/features/yimbys_activists_san_francisco_housing_crisis.html

    Zamudio now sees the YIMBY ethos as an oversimplification that doesn’t take into account the racist history of development: “They’re like, ‘Just build housing, you stupid brown people! I moved here last week, and I need a place to live!’ ” Zamudio has come to believe the YIMBY movement “is about developers and speculators who are starting to get a bad rap and need to rebrand themselves.”

    In order to sort through the wildly divergent portraits of the YIMBYs, In These Times looked at the ideology, lobbying efforts and funding of Bay Area YIMBY groups.

    #libertariens #san-francisco #logement #racisme #gentrification #YIMBY

    via @clhenrik

  • Eiszeitkino :: Neuigkeiten
    http://eiszeit.berlin/de/veranstaltungen


    Byebye eiszeit war schön jewesen unversehens befinden wir uns im glaziozän. jetzt ort der erinnerung an eine zeit als eiszeit noch metapher war heute als praxis universell. Du warst raum für gedanken gefühle debatten underground dark room revolts im off vor arthouse wie lupe schlüter studio am adenauer kurbel klick. Auf eisschollen stehen kant delphi filmkunst_66 fsk . Zukunft intimes krokodil digitale lichtspielhäuser kommerzieller art, 4k wohnzimmer tritt an gegen open-air kino ist beweglich ohne teuren Saal. The revolution will not be televised kein arthouse kommt nicht aus dem off . It’s time for http://www.piratecinema.org/?page=faq

    DAS EISZEIT MUSS SCHLIEßEN – WIR SAGEN DANKE, TSCHÜSS & AUFWIEDERSEHEN!

    Am Freitag, 18.05.2018 wird das EISZEIT Kino seine letzte Filmvorführung zeigen!

    Nach über 35 Jahren und mindestens 75.000 Filmvorführungen schließt eins der letzten unabhängigen Kreuzberger Kinos. Wir haben in den letzten Jahren alles versucht, um diesem einzigartigen Kino eine langfristige Perspektive zu ermöglichen.

    Zum Abschied möchten wir euch treuen alten und neuen Stammgästen danken für Eure Treue und langjährige Verbundenheit zum Kino! Das EISZEIT ist besonders in der Zeit nach dem Umbau zunehmend zum Ort für anregende Filmgespräche und zum Treffpunkt für Filmfreunde geworden. Zusammen mit euch haben wir im EISZEIT an neuen Formen und Inhalten für das Programmkino der Zukunft gearbeitet. Daher möchten wir unseren Abschied mit Euch gebührend feiern! Wir wollen bei einer letzten Filmvorführung an die schöne Zeit erinnern, bei Musik das Tanzbein schwingen und das ein oder andere Glas auf das EISZEIT Kino erheben.

    Programm:
    20.30 Uhr: Vorletzte Filmvorführung im EISZEIT KINO mit einem Überraschungsfilm
    22.00 Uhr: Letzte Filmvorführung im EISZEIT KINO mit einem Überraschungsfilm
    ab ca. 21.30 Uhr: Closing-Party!

    Kommt alle vorbei und sagt dem EISZEIT Kino und dem ganzen Team Tschüss!

    –—

    KONTAKT

    Allgemeine Anfragen: info@eiszeit.berlin
    Programm, Kinomiete, Sonderveranstaltungen: Lysann Windisch - windisch@eiszeit.berlin
    Kino: info@eiszeit.berlin
    Bar: bar@eiszeit.berlin

    Neue Eiszeit GmbH
    Zeughofstraße 20
    10997 Berlin
    Deutschland
    Tel.: 030. 616 29 477

    #Berlin #Kino #Kreuzberg #Eisenbahnstraße #Gentrifizierung