• Si vous allez à San Francisco, vous y verrez des seringues et de la merde (par Nicolas Casaux)
    http://partage-le.com/2018/07/si-vous-allez-a-san-francisco-vous-y-verrez-des-seringues-et-de-la-merde

    (Revue de presse Les Crises : https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-12-08-2018 )

    La ville de San Francisco est régulièrement promue dans les médias de masse comme un modèle de gestion écologique des déchets pour son taux de recyclage de 80%. En France, le film documentaire #Demain, réalisé par #Mélanie_Laurent et #Cyril_Dion, a beaucoup participé à la diffusion de cette idée. Partout où il passe, Cyril Dion brandit le cas de San Francisco comme une preuve de ce qu’il est possible de rendre une ville écolo-durable (« L’exemple le plus impressionnant, que nous présentons dans le film, est celui de la ville de San Francisco qui recycle 80 % de ses déchets »). Si seulement.

    Affirmer que San Francisco est un modèle de ville durable est une sacrée performance. Ou peut-être est-ce au contraire d’une simplicité confondante : il suffit de répéter cette affirmation sans l’étudier, sans aucun esprit critique. En creusant un peu, on réalise rapidement qu’elle se base sur un certain nombre d’absurdités. À commencer par le fait que le taux de 80% est une arnaque comptable[1]. La ville comptabilise en effet dans son calcul du taux de déchets recyclés, entre autres bizarreries, les déchets du bâtiment et des travaux publics. Ce qu’aucune ville ne fait[2]. Sans ce tour de passe-passe, le taux de recyclage de la ville serait plutôt de l’ordre de 60%. Au passage, on notera que Recology, l’entreprise chargée de la gestion des déchets de la ville, a été condamnée à payer 1,3 million de dollars en 2014 pour des pratiques frauduleuses. Mais cette arnaque comptable n’est rien au regard de ce qui suit.

    La ville de San Francisco (870 000 habitants) produit chaque année toujours plus de déchets, en 2013 elle en a produit plus de 2 millions de tonnes, quand la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (plus d’un million d’habitants) n’en produisait que 653 226 tonnes. Un modèle. La ville de San Francisco génère chaque jour environ 1 200 tonnes[3] de déchets non recyclables et non compostables qui sont enfouies sous terre. Un modèle.

    En outre, ce qu’ils (les gouvernements, les entreprises et les médias de masse) qualifient de #recyclage n’a rien d’écologique. Le traitement des déchets se fait toujours loin hors de la ville, dans des usines énergivores (sauf pour le bois/papier qu’ils brûlent en usine de biomasse, une autre catastrophe écologique). Dans le film Demain, on ne voit que la part des déchets qui est compostée, et c’est tout. Sachant que les déchets compostés constituent la part la moins importante des déchets collectés dans la ville. Ce qu’ils n’expliquent pas dans le documentaire, c’est qu’une grande partie des déchets (métaux, plastiques, etc.), uniquement triée, est exportée et disséminée à travers le globe, jusqu’en Chine, aux Philippines et au Vietnam — d’ailleurs, depuis que la Chine a restreint ses importations de déchets en 2017, #Recology se retrouve face à un problème relativement gênant, celui de trouver comment écouler les tonnes d’ordures qu’elle expédiait habituellement vers l’empire du Milieu. C’est-à-dire que ces déchets produits par les San-Franciscains sont compressés en balles en usine puis expédiés à l’autre bout du monde pour être recyclés — sachant que le recyclage n’est pas une véritable solution, d’abord parce que le recyclage infini est un mythe[4], ensuite parce que le recyclage du plastique est particulièrement inefficace[5], et enfin et surtout parce que le recyclage, dans le cadre d’une société industrielle capitaliste de croissance, ne résout aucun des problèmes fondamentaux qu’elle implique (de #surconsommation de ressources, y compris énergétiques, de pollutions en tous genres, d’étalement urbain, de croissance démographique, etc., etc.).

    Récapitulons. Ce qu’ils nous présentent comme un #modèle de vertu écologique, de durabilité, c’est une ville dont la production de déchets par personne, relativement élevée, ne cesse de croître, et dont la gestion de ces #déchets consiste à en enfouir une partie, à en expédier une autre en Chine et ailleurs, et à en brûler une partie en incinérateur  ; c’est aussi une ville qui trafique ses calculs de taux de recyclage. Un modèle.

    Mais nous ne devrions pas avoir besoin de discuter ainsi de la soi-disant #durabilité d’une ville comme San Francisco. Comme toutes les grandes métropoles du monde, San Francisco dépend directement de l’ensemble des infrastructures et des pratiques toutes plus insoutenables les unes que les autres de la civilisation industrielle. Il faut une sacrée dose d’ignorance historique et écologique pour ne pas comprendre que l’urbanisation de la baie de San Francisco a dramatiquement ravagé ce qui était jusqu’à il y a moins de 300 ans un écosystème sain (non pollué) et plein de vie. Où sont passés les condors de Californie, les wapitis, les ours, les loups et ainsi de suite, qui pullulaient dans la baie  ? Les conséquences du développement de la civilisation industrielle dans la baie de San Francisco rappellent les conséquences de son développement partout sur la planète : extermination et disparition de nombreuses espèces vivantes, pollution des eaux (aujourd’hui, on retrouve un peu de tout dans les eaux de San Francisco, du mercure, des résidus de médicaments en tous genres, des huiles de moteur usagées, des déchets plastiques, et ainsi de suite  ; cinq des plages les plus polluées de Californie se trouvent dans la baie, qui ne cesse de s’acidifier), pollution de l’air (en ce moment, la qualité de l’air dans la baie n’est pas loin d’être la pire de tous les États-Unis[6]), etc.

    Leur manière de mesurer la qualité écologique de la ville — et d’une ville en générale — est grotesque. Comme si on pouvait se contenter de statistiques concernant le « recyclage » des déchets produits par une ville pour l’estimer. Comme si on pouvait occulter les nombreux impacts environnementaux (sans parler des impacts sociaux), entre autres choses, de la production mondialisée des appareils électroniques les plus couramment utilisés par les San-Franciscains — iPods, iPads, iPhones, Google Glass… — ou de leurs voitures, réfrigérateurs, téléviseurs, ou de leur nourriture, ou de la construction des infrastructures qu’ils utilisent et des bâtiments dans lesquels ils vivent, et ainsi de suite. Si toutes ces choses étaient prises en compte, on s’apercevrait immédiatement de l’insoutenabilité totale de la civilisation industrielle et de son mode de vie. Mais elles ne le sont pas, évidemment, propagande oblige.

    Et comment ne pas parler des inégalités sociales  ? San Francisco est une des villes les plus chères des USA. La gentrification en cours n’a pour cesse d’épurer la ville de ses habitants les plus pauvres[7] :

    « La ville de San Francisco connaît un processus de #gentrification d’une violence sans commune mesure avec ce que l’on peut constater en France. On l’a longtemps appelé embourgeoisement, ou changement urbain dans le contexte de la recherche académique française, sans pour autant y mettre les significations que contient le terme anglo-saxon. Il faut pourtant être clair : il est bien question ici de processus similaires dans leurs conséquences, bien que la rapidité à laquelle ils se produisent diffère, ou que leur visibilité ne permette pas de les identifier aussi facilement. »

    Et comment ne pas voir toute la folie et l’inhumanité de la civilisation industrielle dans le fait que la ville ne parvient toujours pas à gérer les problèmes qui découlent de la présence des nombreux #sans-abri, souvent atteints de troubles psychiatriques, qui errent dans ses rues, résultat des politiques calamiteuses des gouvernements qui se sont succédé et symptôme du mal-être qui ronge la modernité  ? On estime qu’ils sont 7 500 à vivre dehors sur une population totale de 870 000 habitants (presque 1% de la population). Très récemment, la nouvelle maire de San Francisco, London Breed, dans une des premières interviews[8] qu’elle a accordées depuis son entrée en fonction, a expliqué qu’il y avait « plus d’excréments sur les trottoirs » que jamais, et qu’on « ne parle pas que de crottes de chiens, mais de matières fécales humaines ». Au cours des six premiers mois de l’année 2018, plus de 16 000 plaintes concernant des « excréments » ont été déposées auprès des autorités de la ville. La présence de déchets en tous genres, y compris de seringues, est actuellement un véritable problème pour la municipalité. Ainsi que l’explique le San Francisco Chronicle dans un article[9] intitulé « Pourquoi San Francisco fait face à un déluge de seringues » : « La ville de San Francisco distribue plus de seringues gratuites aux toxicomanes — 400 000 par mois, un chiffre qui ne cesse de croître — que la ville de New York, dix fois plus peuplée ». La consommation de drogue en public est un problème croissant dans toute la ville. Des habitants se plaignent, entre autres, de « devoir enjamber des gens qui s’injectent de l’héroïne dans les stations de métro ».

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=HWdurZWys4I

    Ainsi que l’a récemment titré[10] le Business Insider, « Le centre-ville de San Francisco est davantage jonché de seringues, de déchets et d’excréments que certains des plus pauvres bidonvilles du monde ». Dans l’article, on apprend notamment que « la contamination de certains quartiers de San Francisco est pire que celle de certains endroits du Brésil, du Kenya ou de l’Inde ». Un modèle.

    Je me suis promené dans les rues de San Francisco. Je ne connaissais pas grand-chose de l’histoire de la ville. J’ai été stupéfait par le nombre de #clochards, de #toxicomanes et de malades mentaux qu’on y rencontre. Parfois au pied d’immeubles de luxe réservés aux super-riches, ou devant les bureaux d’#Uber, de #Microsoft, ou de #Twitter. J’ai vu les gratte-ciels, ces manifestations délirantes de l’hubris de la société industrielle, dont les constructions sont autant de désastres écologiques. Les travaux incessants qui font de toutes les villes d’interminables chantiers. Les magasins de luxe de l’#hypercapitalisme actuel. Les businessmen pressés — de faire du profit, toujours plus, en exploitant les hommes et en détruisant la planète, toujours plus — qui ignorent machinalement tous les clochards qu’ils croisent lors de leur jogging matinal. Je n’ai pas vu « des gens doux et gentils, le long des rues de San Francisco », me parler de fleurs et devenir mes amis. Je n’ai pas vu de fleurs dans les cheveux mais des oreillettes Bluetooth et des smartphones dans les mains. Bref, j’y ai vu la démence commune de la modernité.

    Il n’y a rien de #durable à #San_Francisco. Comme beaucoup d’autres, cette ville incarne précisément l’insoutenabilité, l’iniquité et la folie qui gangrènent la civilisation industrielle. Ceux qui se servent de son cas pour suggérer qu’on pourrait la rendre durable ou écologique sont les idiots utiles du #capitalisme_vert. C’est l’évidence même. Ceux qui ne le comprennent (toujours) pas aujourd’hui ne manqueront pas de le constater d’ici quelques années.

  • La France « périphériche »
    | par Xavier Molénat pour Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/france-peripheriche/00085592

    Souvent présentés comme des territoires de relégation, la banlieue et le périurbain affichent les niveaux de vie, en moyenne, les plus élevés. Les villes-centre restent des territoires très hétérogènes, accueillant notamment une forte proportion de population à très bas revenus. De quoi revoir bien des explications toutes faites sur les dynamiques de la société française.

    #urbanisme #gentrification #cartographie

  • Mehr als Demonstrationen - In Berlin steht der geplante Google-Campus in der Kritik - ein Blick ins Ausland zeigt, wie Widerstand aussehen kann
    https://www.neues-deutschland.de/artikel/1092424.google-campus-in-berlin-mehr-als-demonstrationen.html

    Von Nina Scholz
    27.06.2018

    „Google ist kein guter Nachbar“: Viele Anwohner haben keine Lust auf einen Google-Campus in ihrem Kiez.

    Mittlerweile weiß es wahrscheinlich das ganze Land: Google möchte im Herbst in Berlin einen sogenannten Campus eröffnen. Im Bezirk Kreuzberg, der nicht nur auf eine lange stadtaktivistische Geschichte zurückblicken kann, sondern seit ein paar Jahren heftig mit Verdrängungen und explodierenden Mieten zu kämpfen hat, schlug die Nachricht ein wie eine Bombe: Nicht nur, aber vor allem aus San Francisco war bekannt, wie sich Gentrifizierung beschleunigt, wenn Technologieunternehmen und ihre gut bezahlten Mitarbeiter sich ansiedeln.

    In San Francisco hatten die Proteste 2013/2014 gegen den Google-Bus diese Verdrängungsprozesse sichtbar gemacht. Die Tech-Arbeiter wollten gerne im urbanen San Francisco wohnen, und so richteten die Unternehmen ihnen einen Busservice ein, mit dem sie kostenlos zur Arbeit fahren konnten.

    Ziel der Proteste war es unter anderem, darauf aufmerksam zu machen, dass rund um die Bushaltestellen des Google-Busses die Mieten durchschnittlich 20 Prozent höher waren als in umliegenden Gegenden. 30 bis 40 Prozent der Tech-Arbeiter hatten in einer Studie der Universität Berkeley angegeben, dass sie näher an ihre Arbeitsstelle ziehen würden, wenn es den Bus nicht geben würde. Bald spalteten sich die Proteste, nach Steinwürfen auf den Bus gab es Uneinigkeit darüber, ob die Tech-Arbeiter im Zweifel eher Verbündete sind, die es ebenfalls zu mobilisieren gilt, oder ob Google-Mitarbeiter per se als Gegner in dieser politischen Auseinandersetzung zu sehen sind.

    Das Berliner Bündnis, das gerade gegen den Campus mobil macht, ist derzeit weniger an den Tech-Arbeitern oder an offiziellen Gesprächen interessiert, sondern fährt eine Doppelstrategie, deren Vorbild eher die Aktionen gegen den Google-Bus sind. Einerseits demonstriert man an jedem ersten Freitag, macht Krach und projiziert »Google ist kein guter Nachbar« an das Gebäude, andererseits nehmen die Proteste auch die Form von Stadtführungen an.

    Man kann sich aber an so einem Punkt natürlich auch fragen: Was kann es außer Protest noch geben? Berlin gilt seit Jahren als Mekka für die internationale, auch widerständige Tech-Szene. Warum werden die Fragen, wie wir leben wollen, was es für Alternativen zu Smart-City-Konzepten und einer homogenen Start-up-City gibt, nicht offensiver gestellt? Warum finden kaum offensichtliche Kooperationen statt?

    Vielleicht braucht es dafür die Vermittlung der Politik. Dies wird etwa in Barcelona praktiziert, wo die Bürgermeisterin Ada Colau aus der Stadtbewegung kommt und das Problem wohl genau erkannt hat, als sie Francesca Bria zum »Chief Technology and Digital Innovation Officer« ernannte. Die Grundsätze ihres stadtpolitischen Ansatzes hat Bria gemeinsam mit Evgny Morozov in der Broschüre der Rosa Luxemburg Stiftung »Smart City anders denken« aufgeschrieben: Es geht darum, Alternativen zu Airbnb und Co. zu fördern, ein ökonomisches Öko-System zu schaffen, indem Genossenschaften es einfacher als Start-ups haben, und die demokratische Mitbestimmung in der Stadt auch mit technologischen Hilfsmitteln zu fördern.

    Doch Tech-Konzerne agieren supranational, daher kann es sinnvoll sein, sie nicht nur lokal anzugreifen. Barcelona ist bereits Teil des Rebel-City-Netzwerks, auch andere Städte könnten möglicherweise von einem Zusammenschluss profitieren. Diese Idee kam jüngst in den USA auf: Amazon hat dort einen Wettbewerb unter Städten ausgerufen, die sich um das zweite Hauptquartier des Quasi-Monopolisten bewerben konnten.

    Was folgte, war eine Art »Hunger Games meets Youtube«. Warum die Städte das machen? Weil sie seit Jahrzehnten totgespart werden, der neoliberale Kahlschlag trifft ihre Infrastruktur besonders hart, Technologieunternehmen sollen diese Lücken füllen. Doch Stadtaktivisten in Atlanta und anderen Städten wollten sich das nicht mehr länger gefallen lassen und machten mobil. So mobil, dass selbst ein Wissenschaftler wie Richard Florida neulich auf Citylab.com fragte: »Warum schließen sich die 20 Städte nicht zusammen, statt sich von Amazon gegeneinander ausspielen zu lassen?«

    Das ist gleich in doppelter Hinsicht interessant: Richard Florida war mit der These von der gewinnbringenden »Kreativen Klasse« der Vordenker der Prozesse, mit denen jetzt viele Gentrifizierungsprozesse legitimiert werden. Mit seinen alten Gedanken lag er falsch. Mit seiner neuen These, dass sich Menschen, Aktivisten und widerständige Städte nicht gegeneinander ausspielen lassen sollten, dass sie also gemeinsam stark sind - damit dürfte er hingegen recht behalten.

    #Allemagne #Berlin #Google #gentrification

  • Quand la créativité devient mot d’ordre
    http://www.laviedesidees.fr/Quand-la-creativite-devient-mot-d-ordre.html

    « Soyons créatifs ! » Andreas Reckwitz retrace la généalogie de ce nouveau mot d’ordre, explorant avec bonheur et érudition ses virages historiques successifs. Un ouvrage stimulant qui n’a pas renoncé à une certaine philosophie de l’histoire.

    #Recensions

    / #esthétique, #auto-entrepreneur, #gentrification

  • Histoire – Coordination Sociale des Marolles de Bruxelles
    https://www.lesmarolles.be/historique-des-marolles

    Bruxellisation — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxellisation

    Battle of the Marolles : Brussels Remembers, memorials in Brussels
    http://www.brusselsremembers.com/memorials/battle-of-the-marolles

    The Marolle (part of the Marolles), a working-class area of Brussels, already overshadowed by the gigantic Palais de Justice (Law Courts), was threatened with a major redevelopment project. The people rose up against this proposal in such strength that politicians publicly caved in. Since then the Marolle(s) has been sensitively restored and buildings renovated to the extent that gentrification is now a real possibility.

    La bataille de la Marolle, le retour - Brusselslife
    https://www.brusselslife.be/fr/article/la-bataille-de-la-marolle-le-retour

    Créé le 26/11/2014 - Dernière mise à jour le 26/11/2014

    Bien mal avisé celui qui s’attaque aux Marolles. Les habitants aiment leur quartier et le défendent bec et ongles depuis toujours. D’hier à aujourd’hui, il n’y a qu’un pas… Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le revivre !

    Les Marolles redoutent un nouveau projet immobilier dans le quartier
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_les-marolles-inquietent-par-un-nouveau-projet-immobilier?id=9770777

    Publié le jeudi 23 novembre 2017 - Mis à jour le vendredi 24 novembre 2017 à 06h03

    On ne parle pas encore de nouvelle « bataille des Marolles » comme en 1969 (à l’époque, le quartier s’était insurgé contre les projets d’extension du palais de justice)...mais quand-même ! Il est cette fois question de démolir, reconstruire ou rénover sept maisons de la rue de la Samaritaine et de la rue des Chapeliers.

    https://www.openstreetmap.org/relation/7052507

    #Belgique #Bruxelles #Marolles #urbanisme #gentrification

  • Manifestations anti-Tech à San Francisco
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/02/manifestations-anti-tech-a-san-francisco_5308658_3234.html

    La grande banderole jaune donne le ton : « la techsploitation est toxique ». Au sol, une dizaine de trottinettes électriques de location sont empilées. Jeudi 31 mai, les démonstrations anti-tech ont repris à San Francisco (Californie). Une cinquantaine de manifestants, vêtus d’une combinaison blanche, ont bloqué pendant une heure plusieurs bus transportant les salariés de Google, de Facebook et de YouTube vers la Silicon Valley.

    Au cœur des critiques : l’impact des sociétés technologiques, notamment sur les loyers. Depuis près de dix ans, les prix des logements ont explosé dans la région en raison de l’afflux de salariés du high-tech, dont la rémunération annuelle moyenne dépasse les 100 000 dollars (86 000 euros). Cette évolution a accéléré le phénomène de gentrification. Et le nombre de sans-abri a explosé.

    Deux mondes se côtoient

    Après les « Google Bus », les trottinettes électriques pourraient bien devenir un symbole de la contestation sociale. En moins de trois mois, plusieurs milliers d’exemplaires ont été déployés dans la ville par trois start-up, sans aucune autorisation. Elles peuvent être louées grâce à une application mobile pour un dollar. Mais elles agacent une partie de la population car elles sont souvent mal garées ou sont utilisées sur les trottoirs.

    La manifestation a eu lieu dans le Mission District, l’un des quartiers les plus chers de San Francisco. Ici, deux mondes se côtoient. L’historique, populaire et majoritairement latino, et le nouveau, qui gagne du terrain avec ses restaurants branchés et ses boutiques vintages. Fin avril, les tentes d’une centaine de SDF ont été enlevées par les services municipaux. « Nettoyer la tech, pas les tentes », proclamait une banderole.

    Entre la fin 2013 et le printemps 2014, plusieurs blocages avaient déjà eu lieu. Mais le mouvement s’était rapidement essoufflé, non sans quelques dérapages. Cette nouvelle vague de manifestations intervient à quelques jours d’une élection municipale très indécise. L’une des favorites du scrutin, la démocrate London Breed, est régulièrement attaquée pour ses liens avec plusieurs personnalités du tech.

    Voir aussi :
    https://www.nytimes.com/2018/05/31/us/google-bus-protest.html
    http://abc7news.com/traffic/protesters-use-scooters-to-block-traffic-in-sfs-mission/3545854

    #techsploitation #GAFAM #Silicon_Valley #gentrification #anti-tech #épuration_sociologique

  • *Kampf um Kreuzberg*

    https://www.nzz.ch/feuilleton/kampf-um-kreuzberg-ld.1388258

    via http://02mydafsoup-01.soup.io/post/655527799/Kampf-um-Kreuzberg

    Im Berliner Szenekiez sorgen zwei Grossprojekte für Aufruhr. Die Anwohner fürchten, verdrängt zu werden. Ist das nur gerechtfertigt? Oder auch ein wenig selbstgerecht?

    [Reposted from 02myhumsci-01]

    [...]

    Der Internetgigant plant in #Kreuzberg einen «Google-Campus», ein digitales Zentrum, in dem Startups gefördert werden sollen. Im Netz haben sich Gegner zusammengeschlossen, um das Vorhaben zu stoppen. Auf der Website «Fuck off Google» sammeln sie Ideen, um die Firma aus ihrem Viertel zu vertreiben.

    «Fuck off #Google»

    Die Menschen fürchten steigende Mieten im Umfeld des Campus, aber auch Überwachung durch den Konzern. Einige der Ängste sind konkret, andere diffus und überspitzt. Oft mischt sich berechtigte Sorge mit #Globalisierungs- und Kapitalismuskritik. Dabei stammt ein Teil der Aktivisten von «Fuck off Google» selbst nicht aus Kreuzberg – sondern aus dem Ausland. Der Sprecher der Initiative, er wählt für sich das Pseudonym Larry Blankpage, ist Franzose. Andere Teilnehmer, erzählt er, seien Amerikaner und seien vor den #Mietpreisen im #Silicon_Valley nach Kreuzberg geflüchtet.

    Viele Kreuzberger sind selbst Zugezogene und haben einst davon profitiert, ihren Wohn- und Arbeitsort auf der Welt selbst wählen zu können. Auch sie haben mit ihrem Zuzug wahrscheinlich jemanden verdrängt. Nun, da sie selbst betroffen sind, führen sie den Protest an. Blankpage ist sich des Widerspruchs durchaus bewusst. Er sagt: Gerade weil seine amerikanischen Mitstreiter wüssten, wie sehr die #Startup -Kultur eine Stadt verändere, wollten sie Berlin davor bewahren. «Ein Unternehmen kann das Problem der Gentrifizierung nicht lösen», sagt dagegen ein Sprecher von Google.

    Kann man es Firmen vorhalten, dass sie den für sie attraktivsten Standort wählen – genauso wie Magnus Hengge oder die Aktivisten aus San Francisco es einst getan haben? Hengge gibt zu, dass man Betrieben den Zuzug nach Kreuzberg nicht verbieten könne. Aber moralisch sei ihr Verhalten fragwürdig. «Sie verursachen einen Preisanstieg im Kiez – ob sie es wollen oder nicht.»

    «Fuck off Google» will nun zu zivilem Ungehorsam greifen, um den Google-Campus zu verhindern.
    «Was, wenn die Eröffnung ein Albtraum wird?», fragt Blankpage. «Wenn es jeden Tag Proteste gibt? Google wird nicht so dumm sein und den Campus trotzdem erhalten.»

    [...]

  • YIMBYs Exposed: The Techies Hawking Free Market “Solutions” to the Nation’s Housing Crisis
    http://inthesetimes.com/features/yimbys_activists_san_francisco_housing_crisis.html

    Zamudio now sees the YIMBY ethos as an oversimplification that doesn’t take into account the racist history of development: “They’re like, ‘Just build housing, you stupid brown people! I moved here last week, and I need a place to live!’ ” Zamudio has come to believe the YIMBY movement “is about developers and speculators who are starting to get a bad rap and need to rebrand themselves.”

    In order to sort through the wildly divergent portraits of the YIMBYs, In These Times looked at the ideology, lobbying efforts and funding of Bay Area YIMBY groups.

    #libertariens #san-francisco #logement #racisme #gentrification #YIMBY

    via @clhenrik

  • Linke ruft indirekt zum Hausbesetzen auf und stört den inneren Frieden – B.Z. Berlin
    https://www.bz-berlin.de/berlin/kolumne/linke-ruft-indirekt-zum-hausbesetzen-auf-und-stoert-den-inneren-frieden


    On entre dans l’époque des dénonciations et appels au lynchage, c’est comme en ’68 quand le même canard BZ-Berlin et son confrère BILD poussaient un berlinois modérément extrémiste à tirer sur le "leader" des étudiants révoltés Rudi Dutschke . Il est mort de ses blessures quelques années plus tard.

    Là ce sont la sénatrice pour le bâtiment Katrin Lompscher et la députée municipale Katalin Gennburg qui se font traiter de criminelles par la droite enragée. Quel plaisir d’entendre les aboiements parce qu’ils nous signalent que pour une fois la gauche a osé franchir les limites du terrain réclamé en exclusivité par les chiens de la droite.

    Katalin Gennburg a osé justifier les occupations d’immeubles et d’appartements vides par des gens en besoin d’un logement. Elle trouve qu’il faut imposer des limites au droit à la propriété privée de biens immobiliers quand ce droit empêche de loger tout le monde. Ce n’est pas si radical quand on se rappelle que jusqu’en 1988 l’hauteur des loyers berlinois était imposé par la ville pour garantir l’accès au logement pour tout le monde.

    Deux liens (DE) en bas de l’article vous orientent vers des textes plus approfondies.

    14. Mai 2018 17:30 Aktualisiert 18:04
    Gunnar Schupelius - Mein Ärger

    Foto: Davids/Picture Alliance/B.Z.-Montage, Inhalt: Katalin gennburg, Katrin Lompscher
    Unterzeile: Linke Sprecherin Gennburg, Bausenatorin Lompscher: „... mit der linken Gewaltszene verbunden?“

    Die linke Abgeordnete Katalin Gennburg nennt Hausbesetzungen „ein legitimes Mittel“. Unmittelbar danach ruft die Szene auf, „Häuser zu nehmen“. „Wie eng ist die Linkspartei mit den Gewalttätern verbunden?“, fragt Gunnar Schupelius.

    Die Sprecherin der Linkspartei für Stadtentwicklung, Katalin Gennburg, hat am vergangenen Freitag Hausbesetzungen für rechtmäßig erklärt.

    Wenn „das Recht zu Wohnen angegriffen“ werde, sei „Besetzen ein legitimes Mittel“ sagte sie in einem Interview mit der ehemaligen DDR-Zeitung „Neues Deutschland“.

    Frau Gennburg hat ihre Worte sorgfältig gewählt. Denn hätte sie direkt zur Beschlagnahme fremden Eigentums aufgerufen, hätte sie sich strafbar gemacht. Das will sie nicht, denn sie sitzt ja im Parlament und will dort bleiben.

    Sie hat also lediglich Verständnis für diejenigen ausgedrückt, die fremdes Eigentum besetzen. Das war dann nur noch ein indirekter Aufruf zum Gesetzesbruch. So macht man das.

    Die Angesprochenen ließen auch nicht lange auf sich warten. Prompt meldete sich eine anonyme Gruppe im Internet unter dem Stichwort „besetzen“. Auf der Seite heißt es: „Hiermit informieren wir darüber, dass wir (…) uns in Zukunft Häuser nehmen werden. (…). „Wir stellen uns gegen die Stadt der Reichen.“

    Die anonymen Autoren empfehlen ein „Handbuch für Hausbesetzungen“ als pdf zum Runterladen und geben schließlich doch noch zu erkennen, wes Geistes Kind sie sind: Sie würdigen die „Rigaer94 mit dem sich immer mehr öffnenden Szeneraum Kadterschmiede“.

    In der Rigaer Straße 94 verschanzen sich seit Jahren gewaltbereite Linksextremisten und greifen nachts regelmäßig die Polizeistreifen an, indem sie Gehwegplatten von den Dächern werfen. Diese Leute also wollen sich „Häuser nehmen“. Sie kündigen es an, direkt nachdem Frau Gennburg sagte, dass Hausbesetzen „ein legitimes Mittel“ sei. Sie verstehen sich offenbar als Brüder und Schwestern im Geiste mit Frau Gennburg. Ist die Linkspartei also mit der linken Gewaltszene so eng verbunden? Dieser Eindruck drängt sich auf.

    Der Generalsekretär der Berliner CDU, Stefan Evers, wertete Gennburgs Äußerung als Aufforderung zu einer Straftat. „Ich erwarte“, sagte Evers, „dass die Berliner Linkspartei klarstellt, wie sie zu dieser Haltung ihrer Abgeordneten und zu unserem Rechtsstaat steht“.

    Doch die Berliner Linkspartei denkt gar nicht daran, die Sache klarzustellen. Im Gegenteil. In dieser Partei spricht man immer ungenierter vom Angriff auf das Eigentum. So fragte der linke Bezirksverordnete Niklas Schenker das Bezirksamt Charlottenburg-Wilmersdorf am 24. Januar: „Wie können Bürger*innen tätig werden, mit dem Ziel, dass Immobilien im Bezirks enteignet werden? Wie wird das Bezirksamt die Bürger*innen dabei in Zukunft unterstützen?“

    Die Linkspolitiker wie Gennburg und Schenker sind Meister des politischen Populismus. Sie greifen die Sorge vor der Wohnungsnot auf, suchen einen Schuldigen und blasen zum Angriff.

    Wie im Falle der Hausbesetzungen distanziert sich die Partei nicht vom Schulterschluss mit den Linksextremisten. Der indirekte Aufruf zur Besetzung wird nicht zurückgenommen. Diese Politik gefährdet den inneren Frieden in dieser Stadt.

    „Mietpreisbindung als Dauerrecht“ - Berliner MieterGemeinschaft e.V.
    https://www.bmgev.de/mieterecho/archiv/2016/me-single/article/mietpreisbindung-als-dauerrecht.html

    Politische Mietpreisbindung statt Marktlogik

    In West-Berlin galt bis in die 1980er Jahre hinein eine weitgehende Mietpreisbindung. Die Mietpreise der Altbauwohnungen erhöhten sich weder durch die Marktverhältnisse noch durch ein Vergleichsmietensystem, wie wir es heute kennen, sondern sie waren – wie auch die Mieten der Sozialwohnungen – deutlich erkennbar das Ergebnis politischer Entscheidungen. Beim sozialen Wohnungsbau wurde der politische Charakter des Mietpreises vermittelt durch die vielen unterschiedlichen Regelungen zu den Förderkonditionen für die Bauherren sowie über die Bestimmung der Miethöhe für das einzelne Objekt oder den einzelnen Haushalt. Die dort zu beobachtenden Veränderungen zugunsten privater Investoren und besser gestellter Haushalte prägten die 1980er Jahre und erfuhren immer wieder die Aufmerksamkeit der Tagespresse ebenso wie den Protest der Mieter/innen, die allerdings nie als Gesamtgruppe durch einzelne Maßnahmen benachteiligt wurden. Vor allem die Proteste von Sozialmieter/innen entstanden deshalb in der Regel nur sehr punktuell. Die Wohnungspolitik unter sozialdemokratischen wie christdemokratischen Bundeskanzlern brachte indes die Produktion neuer Sozialbauten weitgehend zum Erliegen und nahm sorglos den Abbau von Sozialbindungen hin.

    Das Ende der Mietpreisbindung – eine Bilanz - 20 Jahre danach | Berliner Mieterverein e.V.
    https://www.berliner-mieterverein.de/magazin/online/mm0308/030814.htm

    ... im Januar 1988, begann im Westteil des geteilten Berlin die Ära des „Weißen Kreises“. Der vorherige schwarze Kreis West-Berlin, die letzte Bastion einer – nach offizieller Lesart – nachkriegsbedingten Zwangswirtschaft im Wohnungssektor, war geschliffen. Das MieterMagazin kommentierte mit trauerndem Unterton: „Fast auf den Tag genau 70 Jahre alt, ein Menschenleben also, wurde die Mietpreisbindung in Berlin zu Grabe getragen.“ Zwei Seiten, zwei Sprachregelungen. Für die einen ein überkommenes Stück marktfeindlicher Wohnungszwangswirtschaft, für die anderen ein wichtiges Stück Sozialstaat.
    ...
    Zum Zeitpunkt der rot-grünen Koalition war das Kapitel Mietpreisbindung in West-Berlin bereits endgültig abgeschlossen. Aber wie kaum ein anderes Thema der Berliner Wohnungspolitik hat es Politik-, Zeitungs- und Vereinsgeschichte geschrieben. Verständlich wird die durchschlagende Mobilisierung rückschauend nur für den, der weiß, dass Altbauwohnungen, die vor 1949 gebaut wurden, sich über Jahrzehnte zum eigentlichen sozialen Wohnungsbau West-Berlins entwickelt hatten. Während die freifinanzierten Neubaumieten 1980 als längst preisfreie Flecken bei 7,07 DM lagen und damit bundesweites Spitzenniveau aufwiesen, lagen die Sozialmieten des öffentlich geförderten Wohnungsbaus in Berlin bei 5,13 DM. Die damalige Durchschnittsmiete von 3,81 DM war ausschließlich dem in seiner Miethöhe staatlich gekappten Altbau geschuldet, der rund die Hälfte des Wohnungsangebots bestimmte. Damit waren die Altbaumieten die sozialpolitisch relevante Größe in der Inselstadt, die mit niedrigem Einkommensniveau, hohen Studentenanteilen und schlechten Wirtschaftsdaten am Dauertropf bundesdeutscher Subventionszufuhr hing.

    Rudi Dutschke
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Rudi_Dutschke

    Katalin Gennburg
    http://katalingennburg.de

    Katrin Lompscher
    http://www.katrin-lompscher.de

    #Allemagne #Berlin #logement #politique #gentrification

  • je m’appelle rue

    Entre politique et autobiographie, un regard et une réflexion sur Paris, le fait d’avoir ou de ne pas avoir « les codes », le rap comme parole portée à la limite du chant, la ville vitrifiée, notre violence, la leur :

    Violence de la non-violence, du non-contact, de la non-rencontre, de la séparation ; les opérations de police ne sont que la face spectaculaire et visible du processus. Tout commence dans / par la vie privée, dans / par les formes de vie.

    #rap #hip-hop #Paris #exclusion #gentrification #rue #graffitis #tags

    https://oulaviesauvage.blog/2018/04/26/je-mappelle-rue

  • Des générations de gentrifieurs
    http://www.laviedesidees.fr/Des-generations-de-gentrifieurs.html

    À partir d’une enquête menée dans deux quartiers gentrifiés, les Pentes de la Croix-Rousse et le Bas-Montreuil, Anaïs Collet déconstruit la catégorie de « bobos » et contribue à l’analyse des recompositions des #classes_moyennes et supérieures.

    #Recensions

    / #ville, classes moyennes, #gentrification

    • Depuis son apparition en 2000 sous la plume de David Brooks [1], le terme de « bobos » a connu un succès certain. Dans son livre Rester bourgeois, la sociologue Anaïs Collet souligne le caractère flou et variable de sa signification, et lui préfère la catégorie de « #gentrifieurs » regroupant les habitants de classes moyennes-supérieures résidant dans d’anciens #quartiers_populaires en pleine revalorisation. Son livre se situe dans la lignée des travaux de #sociologie_urbaine des années 1970-80 [2] qui ont mis en évidence que des quartiers populaires anciens ont permis aux « nouvelles couches moyennes salariées » de l’époque (enseignants, chercheurs, formateurs, journalistes, cadres de la fonction publique et autres jeunes diplômés se trouvant dans des positions d’expertise, de conseil, ou de mise en œuvre des politiques publiques) de se rassembler autour d’un modèle culturel critique et militant, et de constituer ce que certains ont appelé la « classe d’alternative » [3]. À partir de l’étude de « gentrifieurs » plus récents et dans une démarche inspirée des travaux de Pierre Bourdieu, Anaïs Collet pose la question des transformations qui ont affecté, depuis une trentaine d’années, la région de l’espace social située à la frontière des classes moyennes et des classes supérieures, dont les membres sont dotés en #capital_culturel plus qu’économique et se caractérisent par des valeurs plutôt progressistes. L’ouvrage vise deux objectifs : d’une part, contribuer à décrire la variété des « gentrifieurs » et, d’autre part, analyser leur « travail » (p. 31) sur les lieux, c’est-à-dire les manières dont ils agissent sur leur logement et leur quartier pour le transformer et se l’approprier.

      L’auteure a choisi de centrer son étude sur deux quartiers : les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon, lieu de révoltes ouvrières au XIXe siècle et investi par des intellectuels et des militants dans les années 1960, et le Bas-Montreuil, quartier plus populaire de la région parisienne, qui a connu un afflux de ménages #diplômés dans les années 1980 et surtout au début des années 2000. Entre 2005 et 2007, Anaïs Collet a mené une enquête par entretiens auprès d’une cinquantaine de ménages ayant participé à la « gentrification » de ces deux quartiers et appartenant à des générations différentes. Elle mobilise aussi, de manière plus ponctuelle, des données statistiques issues de recensements de l’Insee de 1968 à 2006 à l’échelle infracommunale et les bases de données notariales sur les transactions immobilières ayant été conclues dans les deux quartiers étudiés. Son enquête dans le Bas-Montreuil, qui a pris une dimension plus ethnographique que sur les Pentes de la Croix-Rousse, occupe une place plus importante dans l’ouvrage.

  • Ce soir à #Bruxelles : Rencontre avec Julien Guazinni et les #éditions Entremonde : « Tout ce qui est solide se volatilise »
    http://www.librairie-par-chemins.be

    Nous avons le plaisir de vous inviter, le vendredi 20 avril à 19h, à rencontrer et discuter avec Les Éditions Entremonde et Julien Guazinni, traducteur de l’essai de Marshall Berman : « Tout ce qui est solide se volatilise. L’Expérience de la modernité« .

    Londres et New York se réin­ven­tent, Saint-Pétersbourg sort de terre. La marche en avant de la moder­ni­sa­tion exhume des navi­res de pierre depuis les marais de la Neva ou fait flot­ter des palais de cris­tal dont les ver­riè­res cap­tu­rent les étincelles solai­res d’un monde en révo­lu­tion. Mais la moder­nité détruit et se dévore elle-même, elle menace tout ce qui semble soli­de : d’abord les hommes à son ser­vice et plus tard les formes mer­veilleu­ses qu’elle aura enfan­tées.
    C’est l’ambi­va­lence – le regard chan­geant des grands témoins, de Pouchkine, Marx, Dostoïevski ou Baudelaire – que ce livre inter­roge. Au cœur des métro­po­les, les trans­for­ma­tions urbai­nes façon­nent le mode de vie, le reflè­tent, mais four­nis­sent aussi les armes de sa sub­ver­sion. Les bou­le­vards de Haussmann liqui­dent une exis­tence étouffante et unis­sent le pro­lé­ta­riat pari­sien, tout en l’excluant de la scène qu’illu­mine le moder­nisme. Le maca­dam s’ins­talle, les voi­tu­res accé­lè­rent et le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel).
    Voilà un livre d’aven­tu­res, de celles que le siècle pré­cé­dent et celui d’avant encore pro­met­taient, à l’huma­nité entière, à la raison, à l’art. Des aven­tu­res en forme de villes nou­vel­les, des ave­nues tra­cées depuis la péri­phé­rie jusqu’aux cœurs des hommes, des artè­res du chan­ge­ment et de la moder­ni­sa­tion : des feux d’arti­fice dont les lueurs sus­ci­taient l’effroi et la fas­ci­na­tion.

    #livres #urbanisme #gentrification #philosophie #littérature

  • ‘It’s About Taking Back What’s Ours’ : Native Women Reclaim Land, Plot By Plot

    Fighting against colonization and now #gentrification in the #Bay_Area.

    In the San Francisco Bay Area, demand for land seems endless. Property values are sky-high, rents are backbreaking, and people just keep coming. Over 2 million more are expected to settle here by 2040. Bulldozers and backhoes reshape neighborhoods. Cranes dominate the horizon. Land, with a home or high-rise plopped atop, can build a fortune for its owner.

    Today’s land rush is nothing new. For more than 200 years, there has been a run on Bay Area real estate — a relentless wave of colonization, then suburbanization and now gentrification that left the Ohlone, the Bay Area’s first people, landless.

    “Nobody knew about us,” said Corrina Gould, a Chochenyo and Karkin Ohlone leader and activist. “There was this process of colonization that erased the memory of us from the Bay Area.”


    https://www.huffingtonpost.com/entry/native-women-oakland-land_us_5ab0f175e4b0e862383b503c?ncid=tweetlnku
    #résistance #peuples_autochtones #USA #terres #Etats-Unis #femmes #San_Francisco #Ohlone #urbanisation #colonisation #mémoire #destruction

    Note pour mon cours de #géographie_culturelle :
    Modification et destruction du #paysage pour effacer la mémoire de l’existence et de l’usage de ce territoire par des populations autochtones :

    “There was this process of colonization that erased the memory of us from the Bay Area.”

    –-> Lien avec les #forêts de pin en #Palestine :
    https://seenthis.net/messages/317236

  • [Nantes - 25 mars] Ballade des lieux à défendre : en route contre la métropole
    https://nantes.indymedia.org/articles/40622

    Plus de 150 cyclistes, précédés par un véhicule de tête diffusant à plein tube des morceaux de musique, ont traversé la ville de #Nantes d’est en ouest ce dimanche 25 mars. Une forme d’intervention originale et joyeuse contre la métropole et ses aménagements toujours plus délirants.

    #nantes_nécropole #gentrification #urbanisation #nantes_nécropole,gentrification,urbanisation

  • #La_Chapelle : un #quartier pour qui ?

    Comment décrire et comprendre aujourd’hui le quartier parisien de la Chapelle ? Alors qu’une pétition y a dernièrement dénoncé le harcèlement subi par les femmes, Anthony Goreau-Ponceaud revient sur les mutations récentes de ce quartier, où l’#espace_public est partagé entre commerçants sud-asiatiques, migrants, résidents gentrifieurs et dealers, questionnant la place de chacun et les possibilités de #cohabitation entre tous.


    http://www.metropolitiques.eu/La-Chapelle-un-quartier-pour-qui.html
    #géographie_urbaine #gentrification #Paris #urban_matter #villes #cartographie #visualisation #Little_Jaffna #femmes #cosmopolitisme

  • How #Queer People Can Fight Back Against Neighborhood #Gentrification

    #Real_estate developers and cities are turning historic #LGBTQ+ areas into playgrounds for the #rich. How can we push back?

    Griffin-Gracy, known to people in her community a “Miss Major,” is a veteran of both the #Stonewall rebellion and the early days of the HIV/AIDS crisis. She said she declined the White House’s invite. Now, when she’s in New York, she avoids the Stonewall. “To me, it’s unrecognizable from the place I knew in the 1970s,” she tells them. — a time when the city was alive with radical resistance against social standards that benefited only a privileged few. “When I go back [to the West Village], or the [Chelsea] piers, it makes me cry to see what they’ve done to it.” Through Miss Major’s eyes, the area has been gentrified beyond recognition.

    https://www.them.us/story/fighting-back-against-queer-neighborhood-gentrification

  • Les parents déchirés par l’école (Libération)
    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/17/les-parents-dechires-par-l-ecole_1623163

    « Je ne veux pas sacrifier mon enfant à mes idéaux ! » L’entrée en sixième sonne souvent comme un défi pour les familles installées dans les quartiers mélangés. Entre convictions solidaires et souci de protéger sa fille ou son fils, le choix prend des allures de dilemme intime.

    Personne n’a envie d’être généreux tout seul. Des associations de parents, comme, à Paris, Apprendre ensemble, tentent de faire entendre d’autres arguments : faire l’expérience d’une école diverse et moins déconnectée des réalités sociales peut être un atout, bien plus tard, sur le marché du travail. Si les familles jouent le jeu toutes ensemble, personne n’est perdant : une façon de résoudre le fameux dilemme du prisonnier.

    #éducation #école #territoires #gentrification #inégalités #école_publique #écoles_privées #mixité_sociale

  • La #Mondialisation des pauvres. Loin de Wall Street et de Davos

    La mondialisation ne se résume pas au succès de quelques multinationales et à la richesse d’une minorité de nantis. Les acteurs les plus engagés dans la mondialisation demeurent discrets, souvent invisibles. Depuis une trentaine d’années, les routes de l’échange transnational ont connu de profondes mutations. Elles relient aujourd’hui la Chine, l’atelier du monde, à un « marché des pauvres » fort de quatre milliards de consommateurs, en Algérie, au Nigeria ou en Côte d’Ivoire. Pour apercevoir ces nouvelles « Routes de la Soie », il faut se détacher d’une vision occidentalo-centrée et déplacer le regard vers des espaces jugés marginaux, où s’inventent des pratiques globales qui bouleversent l’économie du monde. On découvre alors une « autre mondialisation », vue d’en bas, du point de vue des acteurs qui la font.


    http://www.seuil.com/ouvrage/la-mondialisation-des-pauvres-armelle-choplin/9782021366525
    #livre #globalisation #marginalité #économie #marges #géographie_de_la_mondialisation #ressources_pédagogiques #post-modernisme #pauvreté #économie #marginalité #géographie #géographie_économique
    #inégalités #mondialisation_des_pauvres

    • Olivier Pliez : « Avec le #bas_de_gamme et la #contrefaçon, la mondialisation s’installe au plus près des pauvres »

      Les géographes #Armelle_Choplin et #Olivier_Pliez ont suivi à travers le monde les #vêtements, #jouets et autres extensions de cheveux de leur lieu de fabrication jusqu’au marché où ils sont vendus. Ces objets sont les indices d’une « mondialisation des pauvres » qui s’étend jusque dans les pays occidentaux.
      Peut-on parler de mondialisation sans passer par Wall Street, Davos, et tous les hauts lieux qui en sont habituellement les symboles ? Oui, répondent les géographes Armelle Choplin et Olivier Pliez dans la Mondialisation des pauvres (Seuil, La République des idées, 2018). Délaissant Manhattan ou la City de Londres, ils se sont rendus en #Afrique_du_Nord et dans le #golfe_de_Guinée, mais aussi en #Turquie et en #Chine, pour montrer que des espaces pauvres, que nous croyons exclus de la globalisation économique, ont aussi leurs réseaux internationaux. A défaut d’actions et de flux financiers, ces circuits voient transiter des produits bas de gamme : vêtements, électroménager, tongs, extensions de cheveux ou encore parpaings et ciment.
      En retraçant les parcours de ces #objets, ils dessinent les #réseaux d’une « #mondialisation_par_le_bas », de plus en plus sophistiqués et de plus en plus étendus. Né au cours des années 90 dans les marchés installés dans de nombreuses villes méditerranéennes comme Marseille, ce commerce à bas prix explose dans des métropoles chinoises d’envergure mondiale, où les produits bas de gamme s’exportent par conteneurs entiers. Olivier Pliez revient sur les logiques d’organisation de ce #commerce.

      Vous présentez cette « mondialisation par le bas » en suivant des objets à travers le monde. Comment les avez-vous choisis ?

      Nous avons sélectionné ceux qui révélaient l’étendue des réseaux à travers le monde. Nous racontons ainsi comment un homme d’affaires a fait fortune grâce aux extensions de cheveux artificiels : simple revendeur de mèches à Barbès dans les années 80, il est ensuite devenu le principal revendeur pour l’Europe, avant d’installer ses propres usines au Bénin puis au Nigeria, où il emploie 7 000 personnes ! Cet exemple de réussite économique, où des produits fabriqués en Afrique se vendent en Europe, nous pousse à sortir de nos schémas habituels : l’Afrique n’est pas seulement un continent pris au piège de la Françafrique ou de la Chinafrique. Certes, la mondialisation est avant tout un rapport de dominant-dominé, avec des riches qui exploitent des pauvres, des Nord qui profitent des Sud. Mais ces espaces pauvres et dominés intéressent le marché car ce sont des lieux de #consommation - je pense à des produits neufs mais aussi, par exemple, aux voitures de seconde main en provenance d’Europe - et parfois même des lieux de production d’objets que l’on ne trouve pas ailleurs. Nous essayons donc de montrer comment des marchands, des fabricants, qui ne sont pas les plus armés face à la mondialisation, arrivent tout de même à tirer parti de ces #réseaux_d’échanges.

      Comment a évolué ce commerce au fil du temps ?

      Tout a commencé dans les années 80 avec le « #commerce_au_cabas » : des gens se rendaient dans des marchés tel celui de #Belsunce à #Marseille. Ils achetaient des produits bas de gamme comme des vêtements, des objets électroniques ou du petit électroménager, qu’ils ramenaient à la main au Maghreb pour les rerevendre. Ce commerce est un succès, et la demande se fait de plus en plus forte, à tel point que les marchands augmentent les volumes et achètent les marchandises par conteneurs entiers. Ils vont alors se fournir vers des villes plus grandes : d’abord #Istanbul, puis #Dubaï, et enfin, des villes chinoises comme #Yiwu : véritable #ville-marché à deux heures de train au sud de Shanghai, on y trouve des magasins d’usines ouverts 364 jours par an, où l’on peut se fournir en « menus articles », c’est-à-dire des #appareils_ménagers, des #jouets, de la #papeterie, des #vêtements ou encore des #objets_religieux. Dans les cafés, des marchands parlent « affaires », dans toutes les langues.

      Marseille, Istanbul, Dubaï, et maintenant Yiwu : pourquoi ce commerce se déplace-t-il à l’Est ?

      Chaque changement de ville correspond à un élargissement des lieux de consommation, et donc à une augmentation de la demande. A Marseille dans les années 90, le marché alimente surtout le #Maghreb. Puis les marchands maghrébins sont partis se fournir à Istanbul, au moment où la chute de l’URSS fait exploser la demande de consommation dans l’aire ex-soviétique. Cette ville offre alors des prix plus intéressants que Marseille. Lorsque Dubaï émerge à son tour, ce sont l’#Iran et toute la #corne_de_l’Afrique qui s’ajoutent à la liste des lieux de consommation. Enfin, en Chine, Yiwu est une #ville_globale, qui vend des produits dans le monde entier. En plus des affiches en arabe ou en russe, on voit aussi des panneaux en espagnol, preuve de la présence de marchands latino-américains.

      Les villes qui se font doubler perdent-elles leur rôle commercial ?

      A Marseille, le #marché_de_Belsunce a disparu et le quartier est en cours de #gentrification. A Istanbul ou Dubaï, villes très internationales, le commerce reste très actif mais répond à des besoins plus spécifiques : par exemple, Dubaï assure des livraisons plus rapides que Yiwu. Plus largement, pour rester en compétition, de nombreuses villes se spécialisent : celles de #Malaisie vendent des #meubles_en_bois, celles du #Vietnam du #textile, etc.

      Qu’est-ce qui explique en Chine le succès de Yiwu, bien moins connue qu’Istanbul ou Dubaï ?

      Yiwu est connue des grossistes, pas des touristes. Contrairement à ses concurrentes, elle s’est développée pour le marché, alors qu’ailleurs, le marché naissait dans la ville préexistante. A la fin des années 90, Yiwu a fait le choix d’installer des magasins ouverts toute l’année, alors que ses concurrentes chinoises proposaient des foires ouvertes dans un temps limité, ce qui était plus contraignant pour les acheteurs. De plus, elle permet l’exportation sur de petits volumes - l’équivalent d’un demi-conteneur -, ce qui attire des marchands moins fortunés. Et puis, Yiwu a aussi élargi ses gammes de produits, en continuant à vendre du bas de gamme, mais en ajoutant des éléments de meilleure qualité, toujours dans le domaine du vêtement, des jouets, du papier. Il y a quelques années, on y trouvait jusqu’à 90 % de produits de contrefaçon. Ce n’est plus le cas. Cela permet d’atteindre de nouveaux marchés de consommation, jusque dans les pays du Nord ! En France, certaines grandes surfaces discount ou de petites boutiques proposent des produits venus de villes comme Yiwu.

      Donc, la « mondialisation des pauvres » concerne aussi les pays riches ?

      Oui. On le voit par exemple à #El_Eulma, le plus grand marché d’#Algérie, connu dans tout le Maghreb. On y trouve notamment des vêtements et des #fournitures_scolaires que tout le monde vient acheter, y compris des personnes qui vivent en Europe mais qui y viennent pendant leurs vacances. Les mêmes types de produits sont ainsi présents en #Afrique, en #Amérique_latine, en #Asie_du_Sud-Est, mais aussi ainsi dans les pays occidentaux : à Yiwu, les Etats-Unis et l’UE figurent en bonne place dans les listes de clients importants. C’est en quelque sorte l’illustration concrète des nouvelles routes de la soie que la Chine étend dans le monde entier. Aujourd’hui, des trains relient Yiwu à Téhéran, mais aussi à Madrid et à Londres ou Budapest. Economiquement, le #transport_maritime reste moins coûteux, mais c’est un symbole important de l’étendue de sa puissance commerciale.

      Ces réseaux commerciaux pourront-ils satisfaire les futurs besoins de l’Afrique, en forte croissance démographique ?

      En ce qui concerne le besoin de consommation, oui. Ce sera notamment le cas du golfe de Guinée : cette région portuaire de 30 millions d’habitants, anglophones ou francophones, a de bons atouts pour s’intégrer aux réseaux mondiaux. Pour d’autres zones, comme pour la bordure méridionale du Sahel, ce sera plus dur, même si les grandes capitales de cette zone affichent des publicités pour le port le plus proche, ce qui montre l’existence de lien avec le commerce international. En revanche, les activités économiques ne fourniront pas d’emploi à tout le monde, loin de là.

      Votre livre montre des commerçants qui circulent dans le monde entier. Comment analyser les contraintes que leur impose la politique migratoire européenne ?

      Tous les spécialistes des migrations disent depuis trente ans : laissez-les circuler ! Les conséquences de la fermeture des frontières européennes sont faciles à mesurer. Dans les années 90 et 2000, Istanbul a attiré de nombreux commerçants qui ne pouvaient pas se rendre en France faute de #visa. Aux Etats-Unis, des travaux ont montré la même chose dans les relations avec l’Amérique latine : les personnes avec un double visa circulaient et créaient cette mondialisation. Quand les contraintes de circulation s’accroissent, le commerce ne s’arrête pas, il se reporte. C’est bien ce qu’ont compris les Chinois en créant Yiwu et en y garantissant un bon accueil des marchands maghrébins, et plus largement, arabes.

      Avec cette image d’hommes et de produits circulant pour le plus grand bien de tous, ne glisse-t-on pas vers une « mondialisation heureuse » qui néglige la question des inégalités ?

      Nous dénonçons cette mondialisation qui est source d’inégalités. Mais nous essayons de comprendre comment elle s’installe au plus près des pauvres pour les inclure dans le #marché. Ce n’est pas une mondialisation plus angélique que l’autre, mais on n’en parle pas ou peu, notamment parce qu’il est difficile de quantifier les #flux qui circulent, comme on le fait pour les autres lieux de la mondialisation. Il manquait aussi une géographie à ce champ très marqué par les sociologues et les anthropologues, c’est ce que nous avons voulu faire.

      http://www.liberation.fr/debats/2018/04/06/olivier-pliez-avec-le-bas-de-gamme-et-la-contrefacon-la-mondialisation-s-
      #frontières #ouverture_des_frontières #fermeture_des_frontières #circulation #route_de_la_soie (les nouvelles "routes de la soie")

  • Chronik der Reichenberger Straße 55 in Kreuzberg - Bizim Kiez – Unter Kiez
    https://www.bizim-kiez.de/reichenberger-55-retten


    Vous voulez savoir porquoi les Berlinois souffrent du succès international de leur ville ? Voilà une exemple.

    Die Chronik der Reichenberger Straße 55 in Kreuzberg
    Mit R55 ist lang noch nicht Schluss…

    Appel aux investisseurs
    https://reacapital.de/wp-content/uploads/2016/09/Projektsteckbrief_ReaCapital_Kreuzberger-Carr%C3%A9_Berlin_09012017.pdf

    #Berlin #Kreuzberg #gentrification

  • #Rennes : bling bling aux prairies Saint-Martin !
    https://fr.squat.net/2018/01/29/rennes-bling-bling-aux-prairies-saint-martin

    Action de sabotage contre le projet de « parc naturel et urbain » des prairies Saint-Martin à Rennes. Bien vénères contre leurs projets urbains qui nous expuslent et veulent nous faire partir de leur ville, dans la nuit du 28 au 29 janvier, on a laissé sortir notre rage contre les élus, promoteurs et urbanistes. Des pubs […]

    #actions_directes #gentrification

  • Rituale allein reichen nicht - Kommentar Holocaust-Gedenktag Silke Mertens - TAZ 27.1.208
    http://www.taz.de/!5477381


    Raté ! Dans les pages du Journal de moins en moins à gauche TAZ la journaliste Silke Mertens nous rappelle que les rituels ne suffiront pas pour contrer une nouvelle montée du nazisme et de l’antisémitisme. Manque de bol son article est encore un de ces textes qui n’apportent rien de nouveau au discours ritualisé qui énerve tant de monde. En omettant des éléments essentiels de l’histoire antisémite quelle raconte elle crée des boucs-émissaires. Elle finit par prononcer implicitement l’absolution des vrais coupables.

    Reprenons dès le début.

    Dans les années 1930 le pouvoir nazi fait construire à côté du beau quartier Berlin-Friedenau des logements sociaux de bas de gamme pour les ouvriers fidèles au régime. La cité s’étend sur plusieurs blocs et met en pratique les idées politiques et architecturales du fascisme allemand. Contrairement au projets italiens on respecte la norme d’hauteur en vigeur pour toutes les maisons de la ville et on organise l’emplacement des blocs d’une manière à les protéger des tempêtes de feu après les bombardements.


    Une charmante cité nazie

    Jusque dans les années 1970 c’est une population d’ouvriers, d’employés de bureau et de petits fonctionnaires anticommunistes qui habite les immeubles restés entacts malgé de nombreux raids aériens sur les quartiers et gares avoisinants. Ceci change avec les nouvelles politiques de logement après la réunification de la ville. La cité appartient encore à la ville qui commence à remplacer les habitants allemands viellissants par des familles d’immigrés du Levant et d’Arabie et par des « Volksdeutsche » arrivant du Kazakhstan après l’écroulement de l’URSS. C’est un mélange socio-culturel de plus en plus disparate et explosiv. A la fin du siècle le taux de chômage dans la cité tourne autor de 70 pour cent.

    Nos amis qui habitent la cité ne laissent plus jouer leurs enfants dehors dans les jolies cours intérieures fleuries. Un gamin sans grands frères y est perdu. Les gosses de dix ans frappent et volent ceux de huit ans qui n’ont rien d’autre à faire de d’essayer ce quils viennent d’apprendre sur les petits de cinq et six ans. Quand tu te plains, c’est le grand frère qui règle l’histoire. Tu ne peux pas gagner. Quand il sont bien énervés les gamins arrivent à casser les tables de pingpong en béton armé épais de dix centimètres. Nos amis quittent la cité et acceptent un loyer deux fois plus élevé dès qu’ils trouvent un travail adéquat.


    Relief affichant un Hitlerjunge au dessus d’une entrée d’immeuble

    L’école où se passe le fait divers antisémite se situe dans le bloc d’immeubles à l’extrémité nord-ouest à l’endroit où l’autoroute frôle la cité. Au moment des événements l’apothicaire du coin est partie depuis quelques années déjà, la MJC dans le même bâtiment a cédé ses locaux à une secte évangéliste et de plus en plus d’appartements d’ouvrier sont rachetés par des non-berlinois cherchant à placer de l’argent où pour leurs enfants qui partent faire des études dans la capitale.

    C’est un melange instable qui devait exploser tôt ou tard. Depuis longtemps déjà les voisins connaissant la situation et ne mettent plus leurs enfants dans l’école du quartier. Parmi les nouveaux arrivant une malheureuse famille juive croit les affirmations de la direction de l’école où les enseignants font d’ailleurs un travail admirable. Il arrive ce qui doit forcément arriver. Le gamin juif se fait maltraiter par les enfants « arabes » déjà pas tendres entre eux et les journalistes de tous les bords crient à l’antisémitisme.


    Au centre du quartier à côté de l’église un magasin de légumes turc et une pizzeria, à gauche le local de vente d’appartements.

    Si seulement les voisin bourgeois s’étaient engagés autant pour empêcher la vente des immeubles aux spéculateurs, si seulement ils avaient oeuvré pour établir des contacts avec les familles du quartier, si seulement ils n’avaient pas abandonné les laissés pour compte de la société d’exclusion sociale.

    Les occasions pour agir contre les problèmes étaient nombreuses et proches. L’école à problèmes est située á deux cent mètres du quartier le plus aisé de la région où habitent des journalistes bien placés de tous les médias et pays. Il aurait suffit de passer sous le train et l’autoroute, il aurait suffit d’inviter les classes de l’école derrière la voie des chemins de fer à des projets communs avec les écoles du beau quartier. C’était possible mais personne ne le voulait. Alors c’est un pauvre petit enfant juif qui souffre des conséquences de la ségrégation sociale qui divise les cités du même quartier urbain.

    Je plains les parents qui essaient de prendre sur leurs épaules et sur cellles de leur enfant le poids de cet immense projet de société qui n’a pas eu lieu jusqu’à présent. Mais en réalité ils ne sont pas à plaindre. La réaction des parents juifs a été celle de leur classe sociale. Leur gamin va désormais sur une école privée et portera une rancoeur éternelle envers les arabes et autres muselmans pauvres pendant que ses parents et les médias bourgeois crient à l’antisémitisme.

    On connait le procédé - tu cries à tue tête au voleur afin de ne pas te faire prendre après récupéré le butin. L’événement traumatisant est-ce qu’il provoque un changement d’attitude des citoyens du beau quartier ? Pas vraiment. Comme d’habitude on fait faire le ménage après par les instituteurs et institutrices et on retourne organiser des vernissages et réceptions entre soi.


    Le beau quartier de Friedenau à quelques centaines de mètres

    Antisemitismus nimmt zu, die Erinnerungskultur hat versagt. Solange der Staat jüdische Kinder nicht schützt, sollte er Privatschulen für sie bezahlen.

    Es gibt nicht vieles, auf das man in Deutschland so stolz ist wie auf die Erinnerungskultur und die Aufarbeitung des Holocaust, dem größten Verbrechen der Menschheitsgeschichte. Gedenkstätten, Mahnmale, Stolpersteine, Gespräche mit Zeitzeugen, eine Vielzahl an Dokumentationen und Veranstaltungen. Am heutigen 27. Januar, dem Holocaust-Gedenktag, ist es wieder so weit. Politiker werden sagen, dass der Völkermord an den Juden eine unfassbare moralische Katastrophe war, aus der die immerwährende Verantwortung Deutschlands erwachse, so etwas nie wieder zuzulassen. Wehret den Anfängen!

    Das Problem ist nur: Niemand wehrt den Anfängen. Antisemitismus ist heute im deutschen Alltag wieder so verbreitet und so laut, dass nicht wenige jüdische Eltern ihre Kinder anweisen, in der Schule lieber nicht zu sagen, welcher Religion sie angehören. Denn wer es tut, dem kann es ergehen wie dem 14-jährigen Jungen an der Gemeinschaftsschule Friedenau in Berlin, der von seinen muslimischen Mitschülern gemobbt, verprügelt und schließlich scheinhingerichtet wurde. Dutzende ähnliche Fälle werden auch aus anderen Teilen Deutschlands berichtet.

    Die Vertreter des Staats reagieren durchweg mit bemerkenswerter Gleichgültigkeit. In Dresden waren es dann auch nicht Lehrer, sondern eine Schülerin, die ihre Klassenkameraden wegen Volksverhetzung anzeigte. In ihrer Klasse war es unter anderem cool geworden, den Handyakku auf 88 Prozent zu laden – 88 ist der Nazi-Code für „Heil Hitler“ – und Bilder von Rauchwolken als „jüdische Familienfotos“ zu bezeichnen.

    Nun soll die Bundesregierung einen Antisemitismusbeauftragter berufen. Und die Berliner Staatssekretärin Sawsan Chebli fordert neuerdings einen verpflichtenden Besuch in einer KZ-Gedenkstätte für alle Schüler und Neubürger. Beides sehr ehrenwert. Doch soll das ernsthaft eine Strategie gegen Antisemitismus sein? Der Leiter der Gedenkstätte Sachsenhausen,

    Günter Morsch, wehrt sich gegen die Vorstellung, NS-Gedenkstätten als antifaschistische Durchlauferhitzer zu verstehen. Zu Recht.

    Solche Forderungen zu erheben und einen neuen Beauftragten einzusetzen, ist leichter als sich das Unvermeidbare einzugestehen: Die deutsche Erinnerungskultur ist gescheitert. Ihr ist es auch nach Jahrzehnten nicht gelungen, Antisemitismus zurückzudrängen. Alte antisemitische Klischees wie das des Kindermörders und Brunnenvergifters tauchen beim Antiisraelismus und Antizionismus sogar neu und immer enthemmter auf. Es scheint, als wäre ein Damm gebrochen.

    Dennoch wird in den Schulen häufig die NS-Vergangenheit noch immer so unterrichtet, als habe man es, die Herkunft der Schüler betreffend, mit homogenen Klassen zu tun. Dabei liegt seit Jahren auf der Hand, dass für Schüler aus muslimischen Ländern andere Konzepte und Anknüpfungspunkte gebraucht werden. Ähnliches dürfte auf die Kinder aus russlanddeutschen Aussiedlerfamilien zutreffen, eine Minderheit, die überproportional stark in der AfD zu finden ist. Tatsache ist, dass 73 Jahre nach Auschwitz ein jüdisches Kind nicht gefahrlos auf eine ganz normale deutsche Schule gehen kann. Die betroffenen Familien weichen auf jüdische wie nichtjüdische Privatschulen aus. Auch der antisemitisch gemobbte Junge aus der Gemeinschaftsschule Friedenau geht inzwischen auf eine solche Privatschule. Dass die Eltern selbst für die Schulgebühren aufkommen müssen, ist so skandalös und beschämend wie das antisemitische Mobbing selbst. Solange der Staat und seine Institutionen den Schutz jüdischer Schulkinder nicht sicherstellen können, wäre es das Mindeste, diese Kosten zu übernehmen.

    Stattdessen werden Reden gehalten und Kränze niedergelegt. Erinnerungsrituale können wichtig sein, sogar identitätsstiftend. Aber wenn sich der Kampf gegen Antisemitismus auf sie verengt, sind sie bedeutungslos.

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    Siedlung am Grazer Damm
    https://de.wikipedia.org/wiki/Grazer_Damm#Siedlung_am_Grazer_Damm

    Tag des Gedenkens an die Opfer des Nationalsozialismus – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/Tag_des_Gedenkens_an_die_Opfer_des_Nationalsozialismus

    Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Journ%C3%A9e_internationale_d%C3%A9di%C3%A9e_%C3%A0_la_m%C3%A9moire_de

    Volksdeutsche
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Volksdeutsche

    Le terme Volksdeutsche (littéralement « Allemand par le peuple ») est un terme allemand, forgé au début du XXe siècle et ultérieurement investi de connotations raciales et nationalistes. Ce terme renvoie à des populations vivant hors des États à population majoritairement allemande dont elles n’ont pas la nationalité, mais qui se définissent (ou sont définies) ethniquement ou culturellement comme allemandes.

    Kazakhstan
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Kazakhstan#Histoire

    Dans les années suivantes du régime stalinien, le Kazakhstan, en partie dans le cadre du complexe correctionnel du « steplag » et du « karlag », est une destination pour de nombreuses déportations (et évacuations de guerre), et en particulier, pendant et juste après la Seconde Guerre mondiale, de groupes ethniques parfois entiers : Tatars de Crimée, Polonais, Tchétchènes, Allemands de la Volga, et autres.

    #Allemagne #Berlin #Friedenau #Rubensstraße #antisémitisme #gentrification

  • Enquête sur le 3eme arrondissement de Marseille (1/2) : l’arrondissement le plus pauvre de France
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/enquete-sur-le-3eme-arrondissement-de-marseille-12-larrondissement-le-


    En plein centre de la ville, à dix minutes de la gare et du Vieux-Port, l’arrondissement jouxte Euroméditerranée, l’une des opérations de rénovation urbaine les plus ambitieuses d’Europe. En marge des grands axes rénovés à coup de millions d’euros, les marchands de sommeil continuent à prospérer dans ce quartier aux allures de faubourg, surnommé “la zone des oubliés”, par ses habitants. Samia, 21 ans, et Sherazade, 16 ans, racontent comment elles vivent dans des logements insalubres.

    Le passage sur la teigne m’a vraiment choquée, et la réaction de l’école de la gamine qui menace de refuser l’enfant au cas où il n’y aurait pas de certificat médical. Par contre aider la famille dans ses problèmes de logement, apparemment c’était pas 1 option. Dans wikipedia on explique que « l’éviction scolaire n’est plus indispensable chez l’enfant correctement pris en charge ». Correctement pris en charge, voilà vraisemblablement le problème.
    Faudrait en parler au haut personnel de l’Assemblée Nationale logé gratuitement dans le luxe et un environnement spacieux, ils ont peut-être des bons plans à Marseille.
    Nous vivons clairement dans une oligarchie sociale et raciale et le pays n’a rien à envier aux pays les plus discriminants.
    #logement #insalubrité #marseille #gentrification #quartiers_populaires #logement_social #discriminations #lutte_des_classes #racisme