• Interview de Sabrina Agresti-Toubache, secrétaire d’Etat à la ville, dans le Crapouillot du Dimanche | Renaud Epstein

    Que la sous-ministre chargée de la politique de la ville soit la 1ère membre du gouvernement à donner une interview au JDD version Bolloré-Lejeune n’est pas étonnant
    Qu’elle ait choisi ce média (ou que l’Elysée & Matignon aient choisi pour elle / l’aient laissé faire) qui a désormais pour fonction de préparer l’élection de Le Pen en 2027 est parfaitement cohérent.

    Et le contenu de son interview (moins d’argent & plus de flics dans les quartiers) ne laisse plus de doute quant aux raisons de sa nomination post-émeutes par E. Macron : il ne s’agit pas de lutter contre l’exclusion socio-spatiale, la stigmatisation territoriale et les discriminations. Il ne s’agit pas + de rétablir les liens police-population et - encore de transformer les mécanismes qui font que les quartiers concentrant les populations défavorisées sont aussi des territoires structurellement maltraités par les politiques publiques.

    Son discours ne s’adresse pas aux habitant·es des quartiers populaires mais à celles et ceux qui, gavés par les discours sur les « milliards pour les banlieues », sont convaincus que l’Etat en fait trop pour les noirs et les arabes.
    A quoi sert donc Sabrina Agresti-Toubache ? à rassurer un électorat de droite que les images des émeutes ont choqué et que le pouvoir macroniste a peur de voir intégralement basculer à l’extrême droite au 2nd tour de 2027.

    Si on laisse de côté ces considérations de basse tactique politique et les éléments de langage sur les « milliards pour les banlieues » répétés en boucle par la sous-ministre pour s’interroger sur la politique dont elle a la charge, les choses sont assez claires :

    Sur la politique de la ville entendue comme une politique améliorer la prise en charge, par l’ensemble des politiques & institutions publiques, des problèmes multi-dimensionnels des quartiers populaires, Sabrina Agresti-Toubache n’a rien à dire.
    Et il n’y a rien à en attendre.

    https://twitter.com/renaud_epstein/status/1688116800997728261

  • La presse mainstream et l’extrême-droite

    L’ensemble des personnels du JDD (groupe Lagardère tout juste racheté par Bolloré) viennent de voter (à 99%) une grève de 24 heures.

    Motif, l’actuel directeur de la rédaction, Jérome Béglé prend la direction de Paris-match (itou Bolloré).

    Remplacé par Geoffroy Lejeune, grand ami de Zemmour et Le Pen la jeune, tout juste viré du Point pour extrémisme :-)

    Qui sera secondé par Charlotte d’Ornenas, la nouvelle Jeanne d’Arc des fachos...

    2027 c’est demain...

    • Geoffroy Lejeune, une croisade réactionnaire jusqu’au « Journal du dimanche »
      https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2023/06/24/geoffroy-lejeune-une-croisade-reactionnaire-jusqu-au-journal-du-dimanche_617

      Une décennie qu’il fait sien le conseil livré en 2012 par l’idéologue d’extrême droite #Patrick_Buisson : « Investissez les médias. »

      A sa sortie de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris et d’un stage au Point, en 2011, Geoffroy Lejeune atterrit à Valeurs actuelles, recruté par le patron de l’époque, Guillaume Roquette, actuel directeur de la rédaction du Figaro Magazine. Le titre des droites anti-gaullistes vivote. Un nouveau directeur, Yves de Kerdrel, doit le relancer pour en faire le journal de « la droite qui s’assume ». En 2016, la revue célèbre ses 50 ans, le milliardaire franco-libanais Iskandar Safa vient de la racheter. Geoffroy Lejeune est promu directeur de la rédaction, il a 27 ans. Sa mission : faire oublier les excès, comme cette « une » sur les Roms ayant valu au journal d’être condamné pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence.
      Déterminé à mener le « combat culturel », Geoffroy Lejeune fait venir Charlotte d’Ornellas, qui a débuté au site d’extrême droite Boulevard Voltaire, proche des catholiques traditionalistes et des sphères identitaires. Mais aussi son propre frère, Bastien Lejeune, promu rédacteur en chef. Son ami Tugdual Denis, venu du Point, devient son adjoint. « Les Charlotte d’Ornellas, Eugénie Bastié, Alexandre Devecchio restent des exceptions dans le milieu médiatique », déplore-t-il, en appelant au « sursaut » à l’école créée par Marion Maréchal, l’une de ses amies les plus chères depuis l’adolescence.
      Pas de deux avec la Macronie jusqu’à l’irruption de Zemmour
      Outre la nièce de Marine Le Pen – à qui il consacre de nombreux numéros –, ses intimes comptent le chanteur Vianney, l’humoriste Gaspard Proust, avec qui il part en vacances dans son chalet des Alpes, ou encore l’écrivain aux accents réactionnaires Michel Houellebecq. En avril 2019, ce dernier l’invite à l’Elysée pour sa remise de Légion d’honneur, décision à laquelle #Geoffroy_Lejeune a concouru… à travers son ami Bruno Roger-Petit, actuel conseiller mémoire d’Emmanuel Macron.

      suivi de Comment l’extrême droite a infiltré les médias, juin 2022
      https://justpaste.it/agiif

      #media #extrême_droite #Vincent_Bolloré

    • L’impact de La Manif pour tous

      Le quinquennat de François Hollande marque un coup d’accélérateur. La droite conservatrice, pourtant peu habituée à battre le pavé, n’en revient pas du succès de La Manif pour tous, qui s’oppose au mariage entre personnes de même sexe. « J’ai été étonnée du nombre et de la durée de la mobilisation. Ça a créé un désir militant », se souvient Charlotte d’Ornellas, catholique conservatrice revendiquée, partie prenante du mouvement. Tandis que le couple Ménard lance le site de la droite « hors les murs » Boulevard Voltaire, des jeunes gens aux antipodes des caricatures poussiéreuses de la génération Le Pen ou des Versaillais en chaussures bateau trouvent le chemin des chaînes d’infos, qui cherchent justement des personnalités tranchées pour pimenter les débats – et soutenir les audiences.

    • Pourtant, de l’aveu même de ses protagonistes, la conquête gramsciste de l’opinion, qui vise à remporter la bataille culturelle des idées, ne cesse d’avancer. « Dans les années 1980, ceux qui critiquaient l’immigration, la mondialisation, on les voyait comme des Bourvil à vélo, des vieux cons des années 1950 », décrit le député RN Philippe Ballard, quarante ans de journalisme, dont vingt-cinq à TF1, et passé au RN en 2021. Selon eux, le réel aurait simplement rattrapé des médias idéologiquement aveuglés. Pourtant, alors qu’Eric Zemmour et les rédactions revenaient, cet automne, de manière obsessionnelle sur l’immigration, ce sujet ne figurait pas en tête des préoccupations des Français. « Un combat culturel est gagné quand un sujet devient normal dans la tête des gens », insiste Charlotte d’Ornellas.

    • En cinq ans, les choses ont changé : « Quand Emmanuel Macron a été élu, les chaînes d’infos faisaient l’actu. Maintenant, c’est une espèce de système réseaux sociaux-YouTube-chaînes d’opinion », constate une source à l’Elysée

    • re : https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2023/06/24/geoffroy-lejeune-une-croisade-reactionnaire-jusqu-au-journal-du-dimanche_617

      cité par @colporteur plus haut,

      En avril 2019, [#Michel_Houellebecq] l’invite à l’Elysée pour sa remise de Légion d’honneur, décision à laquelle #Geoffroy_Lejeune a concouru… à travers son ami #Bruno_Roger-Petit, actuel conseiller mémoire d’Emmanuel Macron.

      Si le « conseiller mémoire » de Macron est membre du club des réacs, c’est pas juste les médias / mainstream qui sont « investis » par l’extrême droite ; c’est carrément, officiellement, la tête de l’état :-)

      Plus les pieds, vu qu’on a réussi collectivement à envoyer presque 90 FN au parlement.

    • « Tableau de chasse » de #Vincent_Bolloré :

      https://www.francetvinfo.fr/economie/medias/canal-i-tele-paris-match-avant-le-jdd-la-mainmise-de-vincent-bollore-su

      Vincent Bolloré récidive. Spécialisé à l’origine dans la papeterie, l’homme d’affaires a débuté la construction de son empire médiatique il y a près de dix ans, en 2014, en accédant à la présidence du conseil de surveillance du groupe Vivendi, et du même coup de sa filiale Canal+. Récemment, le milliardaire a étendu sa toile en lançant une OPA (offre publique d’achat) sur les médias du groupe Lagardère. Après la validation de l’opération par la Commission européenne, le patron ultra-conservateur est entré en conflit avec la rédaction du JDD.

    • Soutien au « JDD » : la droite défend Geoffroy Lejeune, Jean-Luc Mélenchon détonne à gauche
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/06/29/soutien-au-jdd-la-droite-defend-geoffroy-lejeune-jean-luc-melenchon-detonne-

      Les trois chefs de partis de gauche ont signé la tribune de soutien où l’on retrouve des élus de La France insoumise (LFI), comme les députés Clémentine Autain, Manon Aubry, Louis Boyard, Alexis Corbière, Eric Coquerel et Raquel Garrido. Mais pas de trace de Jean-Luc Mélenchon. Une décision assumée en interne par l’ancien candidat à l’élection présidentielle, qui renoue avec ses critiques contre la presse. Dans une tonalité qui dépasse largement la critique, consensuelle à gauche, de la concentration des médias.

      Dans une boucle interne, M. Mélenchon a estimé que signer la tribune n’avait « pas de sens ». Il justifie : « Le JDD nous a insultés et traînés dans la boue toutes les semaines depuis au moins un an. Et dans son dernier numéro paru, encore. C’était d’ailleurs un véritable tract pro-Le Pen. » Il ajoute que « tous les larbins de Bolloré qui composent cette rédaction vont reprendre le travail pour lequel ils sont payés depuis longtemps, promouvoir l’extrême droite ».

    • J’en parlais ici des grévistes du JDD :
      https://seenthis.net/messages/1007908#message1007917

      Les grévistes du JDD ont-ils une explication au fait qu’ils ont zappés eux aussi ce naufrage sur ordre de Frontex ? Ont-ils une explication sur leur « point de vue équilibré » dans leur compte-rendu sur les évènements qui ont ponctué la réforme des retraites ? Pourquoi vont-ils s’étonner quand ils vont s’apercevoir que plus personne n’est en mesure de les soutenir, à la façon de l’histoire du « quand ils s’en sont pris aux juifs, je n’ai rien fait, etc... » ?

  • Réactions françaises. Enquête sur l’extrême droite littéraire, de François Krug (Seuil, 224 p.)

    #Michel_Houellebecq, #Sylvain_Tesson et #Yann_Moix, chacun de ces auteurs a réécrit, à sa manière, La Lettre volée (1844), d’Edgar Allan Poe. Ecrivains en vogue, ils ont cultivé des accointances avec l’extrême droite. Ces faits sont connus, mais, dans le débat public, une forme de pudeur persiste avant de les évoquer. Dans une enquête haletante, #François_Krug lève le voile sur ces relations. Journaliste indépendant, il collabore régulièrement au Monde et à « M Le magazine du Monde ».

    C’est sur Sylvain Tesson que François Krug nous en apprend le plus. Son récit Sur les chemins noirs (Gallimard, 2016) vient d’être adapté au cinéma avec Jean Dujardin dans le premier rôle. Le succès a permis à Sylvain Tesson de parfaire son personnage d’écrivain bourlingueur, usant sa bohème à maudire la modernité. Il marche dans les pas de Jean Raspail, amant lui aussi du voyage et auteur du Camp des saints (Robert Laffont, 1973), un roman imaginant une France envahie par une horde d’immigrés. Depuis son premier voyage, en 1993, jusqu’à la mort de Raspail, Tesson correspond avec lui. Il était également proche de #Dominique_Venner, père de l’extrême droite d’après-guerre. François Krug démontre d’ailleurs que l’émission « Un été avec Homère », animée par Sylvain Tesson, sur France Inter, en 2017, offrait une interprétation de l’Iliade et de l’Odyssée étrangement proche de celle développée par Venner.

    Sinistre cohérence

    Pour sa part, Michel Houellebecq accompagne depuis longtemps la carrière de jeunes pousses de l’ultradroite journalistique et littéraire. #Geoffroy_Lejeune arrive à la direction de la rédaction de #Valeurs_actuelles alors qu’il n’a pas encore 30 ans, et, très rapidement, il reçoit le soutien de Houellebecq.

    En 2010, le Goncourt remporté par le romancier pour La Carte et le territoire (Flammarion, 2010) lui ouvre les portes de l’Elysée. Michel Houellebecq répond à l’invitation à dîner de Nicolas Sarkozy, en se rendant au palais présidentiel accompagné des animateurs d’un ancien site de la fachosphère (Sur le ring), #David_Kersan et #Laurent_Obertone – auteur de La France Orange mécanique (Ring, 2013), un essai dénonçant le prétendu « ensauvagement » de notre pays.

    En 1996, Sébastien Lapaque et Luc Richard, jeunes membres de l’Action française, sont séduits par la poésie antilibérale de Michel Houellebecq et réalisent, avec lui, une interview pour Immédiatement, la revue monarchiste qu’ils viennent de créer. Michel Houellebecq continue de fréquenter l’#Action_française.

    En 2019, la presse avait révélé comment Yann Moix avait créé et distribué des fanzines antisémites lorsqu’il était étudiant. Par la suite, il s’est lié d’amitié avec Paul-Eric Blanrue, auteur d’un documentaire élogieux sur le négationniste #Robert_Faurisson. Pour Tesson, Houellebecq et Moix, ces rencontres ne relèvent pas de l’accident de parcours, mais d’une sinistre cohérence, que reconstitue, avec soin, le journaliste.

    (Le Monde)

    #extrême_droite #écrivains #curious_about

  • Saccage des retraites : jusqu’où l’exécutif est-il prêt à aller pour acheter la mansuétude de la CFDT ?

    Voilà la question qui a hanté les organisations patronales tout l’été…

    « L’#automatisme_des_droits ou pas, c’est la bataille qui s’est jouée entre nous et la CFDT », raconte #Geoffroy_Roux_de_Bézieux (#MEDEF).

    Résultats des courses :

    In fine, les #négociations_de_branche ont été retenues dans la réforme, mais pas l’automaticité des droits voulue par la #CFDT et refusée par toutes les organisations patronales. L’usure professionnelle - l’utilisation de cette expression qui renvoie à l’état du salarié plutôt qu’à la nature de son travail n’est pas anodine - sera constatée individuellement. Cette bataille, la CFDT l’a perdue dès l’automne : « On a exclu cette piste assez rapidement, dit-on au ministère du Travail. On ne voulait pas favoriser les départs anticipés mais développer la formation et la reconversion des salariés. » Travailler plus pour cotiser plus.

    (Les Échos)

    Mais c’est sans compter sur la riposte des dirigeants de la CFDT… (je plaisante).

  • Le Monde
    Logistique, hôtellerie, bâtiment… A travers l’Europe, la grande pénurie de main-d’œuvre
    par Eric Albert (Londres, correspondance), Jules Thomas, Emeline Cazi, Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale) et Clément Guillou.

    Les entreprises du Vieux Continent peinent à recruter. Au-delà des conséquences logistiques et matérielles qu’il provoque, le phénomène transfère progressivement le pouvoir de négociation vers les salariés.

    Avec la reprise économique au printemps, déconfinement oblige, Andrew Baxter explique ne pas avoir eu le choix : « J’ai dû augmenter le salaire de ma cinquantaine de chauffeurs routiers de 20 %, simplement pour les garder. » Le directeur général d’Europa Worldwide, une entreprise britannique de logistique, n’avait jamais vu ça en vingt-sept ans de carrière. « Sans la hausse du salaire, ils seraient partis ailleurs. » Avec les heures supplémentaires, la plupart d’entre eux gagnent désormais autour de 50 000 euros par an.

    De l’autre côté de la Manche, au Meurice, le palace parisien, recruter du personnel en cuisine relève aujourd’hui de la mission impossible. « D’habitude, nos petites annonces sur notre site attirent les candidats. Mais en ce moment, on ne reçoit pas de CV, raconte Amel Ziani Orus, sa directrice des ressources humaines. On a fait appel à trois cabinets de recrutement et aucun n’a réussi à nous proposer un CV. »

    Les petites annonces débordent de partout
    Drôle de période économique. Côté pile, le marché de l’emploi n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la pandémie : le chômage dans l’Union européenne restait de 7,1 % en juin, un demi-point au-dessus de décembre 2019, soit quand même 800 000 demandeurs d’emploi supplémentaires. Même constat au Royaume-Uni, où le chômage était de 4,7 % d’avril à juin, en hausse de presque un point. Rien de catastrophique par rapport à l’ampleur du choc de la pandémie, mais a priori pas une situation propice aux difficultés de recrutement.

    Et pourtant, côté face, partout à travers le continent – et le phénomène est le même aux Etats-Unis –, les entreprises font face à de sévères pénuries de main-d’œuvre. Dans l’hôtellerie et la restauration, le transport, la manutention, le BTP, l’industrie, l’aide à domicile, la santé, le nettoyage, les commerces ou encore l’informatique, il n’y a aujourd’hui pas assez de candidats.

    Sur le site de recrutement Indeed, les petites annonces débordent de partout : en Italie, leur nombre est 30 % au-dessus de son niveau d’avant la pandémie ; en Allemagne et au Royaume-Uni de 22 % ; aux Pays-Bas de 19 % ; en France de 9 %. Seule l’Espagne, plus dépendante du tourisme international et où le soutien du gouvernement à l’économie a été plus limité, n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant 2020.

    Même constat tiré par StepStone, un groupe qui possède des sites de recrutement dans toute l’Europe. En Allemagne, il parle de « Jobwunder » (« le miracle de l’emploi »), avec des demandes particulièrement fortes dans le commerce et le transport routier.

    En France, les petites annonces dans l’hôtellerie et la restauration ont doublé depuis le début de l’année. « Dans le secteur de la cuisine, qui était déjà sous forte tension, c’est dramatique, explique Alain Jacob, fondateur du cabinet de recrutement AJ Conseil, spécialisé dans l’hôtellerie-restauration. Du jamais-vu depuis vingt-huit ans que le cabinet existe. On ne trouve pas en quantité ni en compétence. On n’a jamais eu si peu de réponses à nos offres d’emploi. Les candidats sont dans l’indécision. Ils disent qu’ils verront en septembre. »

    Les cartes du marché de l’emploi rebattues
    La pénurie est telle qu’elle risque parfois d’étouffer la reprise économique. Au Danemark, 21 % des grandes entreprises affirment avoir dû renoncer à des commandes faute de main-d’œuvre, selon une enquête, en juin, du quotidien danois Berlingske. En Suède, certains restaurants ont dû revoir à la baisse leur menu et leurs horaires d’ouverture.

    Explication : la pandémie est venue complètement rebattre les cartes du marché de l’emploi. Avec la fermeture de secteurs entiers pendant les différents confinements, les salariés ont eu le temps de se remettre en cause. Et éventuellement d’aller monter leur propre projet ailleurs. « Certains sont allés ouvrir leur restaurant à Marrakech ou au Portugal, poursuit Mme Ziani Orus, du Meurice. Les employés sont jeunes, ils ne veulent pas rester à ne rien faire, même en étant payés. »

    En Allemagne, le syndicat de l’alimentation et de l’hôtellerie estime qu’un employé sur six a quitté le secteur, soit 275 000 employés en moins à l’échelle nationale
    D’autres en ont profité pour changer de métier, lassés d’horaires à rallonge et de conditions de travail très difficiles. En Allemagne, le syndicat de l’alimentation et de l’hôtellerie estime qu’un employé sur six a quitté le secteur, soit 275 000 en moins à l’échelle nationale. Selon Dehoga, l’organisation patronale de la filière, ils auraient été attirés particulièrement par les secteurs de la logistique (Amazon) et du commerce (Aldi, Lidl), qui visent spécifiquement les employés de l’hôtellerie et dont le travail a explosé avec le boom de l’e-commerce.

    Pierre Bard peut se frotter les mains. Ce chef de rang dans une brasserie du centre de Paris, 38 ans, affirme recevoir « une vingtaine d’offres par jour, ça vient de tous les côtés ». Ce marché de l’emploi fou est aussi une conséquence de l’ultraflexibilité demandée aux salariés. « Ces dernières années, à Paris, ça fonctionne beaucoup avec les extras, explique-t-il. Il y a très peu de CDI depuis que les cafés sont tous passés en location-gérance. L’intermédiaire doit verser chaque mois un gros loyer et rogne sur les salaires, les congés payés… Il y a donc beaucoup de rotations des effectifs. Dans ma brasserie, il doit trouver quatre serveurs pour le mois prochain. »

    Conséquences en cascade
    A cette situation extrêmement tendue dans toute l’Europe, le Royaume-Uni ajoute le casse-tête du Brexit. Suivant les estimations, entre un demi-million et 1,3 million d’Européens sont partis pendant la pandémie, préférant se confiner dans leur pays d’origine. Beaucoup ne sont pas rentrés, voire ne le peuvent pas : depuis le 1er janvier, il faut un visa de travail pour travailler outre-Manche, sauf à avoir obtenu un permis de résidence avant cette date.

    Jayson Perfect dirige les 121 pubs de l’entreprise Liberation Group présente dans le sud-ouest de l’Angleterre et les îles Anglo-Normandes. « Le Brexit et la pandémie représentent une tempête parfaite. Aujourd’hui, je cherche des chefs, des sous-chefs, des commis… »

    Le manque de main-d’œuvre a des conséquences en cascade. Faute de petites mains pour cueillir les récoltes, les agriculteurs peinent à fournir leurs produits. Faute de chauffeurs routiers, ils ne trouvent pas de transporteurs. « Il devient rare de recevoir des livraisons complètes, il manque presque toujours quelque chose à ce qu’on a commandé », continue M. Perfect. Le Royaume-Uni fait actuellement face à une pénurie de poulets, et l’enseigne Nando’s a dû fermer une cinquantaine de restaurants pendant une semaine. « On ne trouve plus de panais, j’ai dû les retirer du menu », ajoute M. Perfect.

    Le problème vient aussi de l’alternance confinement-déconfinement, un « stop and go » difficilement gérable. « Quand le confinement a été levé, on ne savait absolument pas quelle serait la demande. Est-ce qu’on allait devoir servir deux fois plus ou deux fois moins qu’avant la pandémie ? » La réponse a finalement été deux fois plus, ce qui l’a obligé à passer des commandes en urgence, renforçant les difficultés logistiques.

    Plusieurs mois avant de retrouver l’équilibre
    En France, où le chômage structurel est fort, la situation est moins tendue. Mais même dans les Hauts-de-France, région historiquement touchée par la crise de l’emploi, Pôle emploi est parfois obligé de ramener les employeurs à la raison.

    « Quand une entreprise recrute, elle a peur de se tromper, analyse Pascal Dumont, directeur de la stratégie et des relations avec les élus à Pôle emploi Hauts-de-France. Elle met donc un maximum de garde-fous. Mais plus elle en met, plus elle exclut des candidats potentiels. Nous, on leur demande : quelles sont les compétences essentielles pour travailler chez vous ? Il faut ramener l’entreprise à la juste exigence. »

    Certains secteurs, comme l’e-commerce, ont connu une forte accélération, qui ne disparaîtra pas ; d’autres secteurs ont tous rebondi de façon synchrone, avec les déconfinements
    Simple problème passager qui va se résorber avec la fin de la pandémie ou tournant économique structurel ? « Ce sont plus des goulets d’étranglement que de vraies pénuries », relativise Pawel Adrjan, économiste qui travaille pour Indeed. La pandémie a eu un double effet, analyse-t-il : certains secteurs, comme l’e-commerce, ont connu une forte accélération, qui ne disparaîtra pas ; d’autres secteurs ont tous rebondi de façon synchrone, avec les déconfinements. « Tous les employeurs se sont mis à recruter en même temps », explique M. Adrjan. Il faudra donc plusieurs mois pour que l’offre et la demande retrouvent un certain équilibre.

    Nicolas Bouzou, économiste qui dirige le cabinet d’études Asterès, parie au contraire sur un changement durable. « Historiquement, les guerres et les épidémies sont les deux grands chocs qui changent une société. Je crois que beaucoup de tendances qu’on observe actuellement vont durer : la volonté des gens de se rattraper et d’aller plus au restaurant va coïncider avec les salariés de ce secteur qui veulent au contraire changer de vie, par exemple. »

    Vers un transfert du pouvoir de négociation
    Pour Sebastian Dettmers, directeur général du site de recrutement StepStone, la pandémie vient accentuer un phénomène qui avait déjà commencé avant l’apparition du Covid-19. « Ce que nous connaissons actuellement n’est que le début d’une pénurie mondiale de travailleurs qualifiés. Des changements démographiques vont impacter le marché du travail. » La population vieillissante en Europe et la baisse de la natalité vont progressivement réduire le nombre d’actifs. A l’autre bout du monde, la démographie chinoise ne croît plus, ce qui va réduire le stock de main-d’œuvre bon marché.

    Dans ces circonstances, l’Europe est peut-être sur le point de voir un profond basculement économique : le transfert du pouvoir de négociation vers les travailleurs, après quatre décennies de salaires réduits et d’érosion des conventions collectives. Le phénomène est lent et ne concerne pas tous les domaines, loin de là, mais un secteur comme le BTP, déjà en tension avant la pandémie, connaît aujourd’hui une véritable guerre du recrutement.

    « Il y a des profils introuvables comme les chauffagistes, les frigoristes ou encore les chefs d’équipe espaces verts, explique Béatrice Vermot, consultante en recrutement pour l’antenne lyonnaise du cabinet Praxion. On ne les trouve pas sur Pôle emploi. On fait de l’approche directe, on va les chercher chez les concurrents ou sur les réseaux sociaux. » C’est sur LinkedIn que tout se passe. « On a plusieurs abonnements. On repère les profils “ouverts aux opportunités” et on envoie un mail. Mais il faut pouvoir leur offrir une meilleure rémunération, ou alors une évolution professionnelle : qu’ils deviennent chef d’équipe ou travaillent pour une grande entreprise qui permet des évolutions importantes. Ça n’est même pas une question de salaire, car les entreprises sont prêtes à payer 40 000 euros brut pour des CAP, BEP, BAC pro. »

    Pour attirer des candidats, les entreprises peuvent activer d’autres leviers que le salaire : selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), 27 % des entreprises rencontrant des difficultés de recrutement recourent à des changements dans le temps de travail, la durée du contrat ou l’organisation du travail. « Il faut entendre ce à quoi aspire le candidat, explique Pierre Lamblin, directeur des études à l’Association pour l’emploi des cadres. Il aspire à un cadre de travail où il peut s’épanouir, notamment avec la possibilité de télétravailler, et à trouver du sens dans ce qu’il fait. »

    Poussée d’inflation « possible »
    Dans ce contexte, partout en Europe, les salaires commencent à progresser. Au Royaume-Uni, ils ont fait un spectaculaire bond de 8,8 % en juillet (sur un an), mais en corrigeant de l’effet de base (le mois de juillet 2020 était catastrophique), le Bureau britannique des statistiques estime la progression autour de 4,2 %, ce qui reste significatif. En Allemagne, une étude de StepStone d’octobre 2020, en pleine pandémie, indiquait que la moitié des employeurs anticipait une hausse des salaires.

    Ce frémissement n’est pour l’instant guère perceptible en France. Selon la Dares, le salaire mensuel de base n’a augmenté que de 1,4 % au deuxième trimestre (en glissement annuel), mais il mesurait une période où les restrictions sanitaires étaient encore fortes, et le chiffre n’empêche pas de vraies poussées salariales sectorielles.

    De quoi favoriser une poussée d’inflation ? « A moyen terme, c’est une vraie possibilité. Mais ça ne me traumatise pas du tout si on a une inflation de 4 % ou 5 %, indique Nicolas Bouzou. Beaucoup de pays ont connu ça sans que ça ne pose de problème. » Après des décennies de prix au plancher, cela représenterait quand même un profond changement d’équilibre économique.

    • Les couteux DRH se lamentent de façon obscène :

      Je cite : « Ça n’est même pas une question de salaire, car les entreprises sont prêtes à payer 40 000 euros brut pour des CAP, BEP, BAC pro. »

      alors que le plus souvent, ils offrent moins que le smic pour ces qualifications.

      On comprends qu’en affirmant des trucs pareils, les futurs candidats se méfient et le postulent pas.

    • Des professions principalement occupées par les hommes (on me dira qu’il y a les serveuses pour la restauration, mais l’article parle du recrutement en cuisine ou il y a peu de femmes). C’est « étrangement » pas dans les secteurs de l’éducation, ni dans le domaine médicale ni dans l’administration qu’on va recruté. RAF des soins aux malades, aux vieilleux et aux enfants, ce qui est important c’est d’aller au resto.
      #backlash #domination_masculine #boys_club

    • Meg, dans une phrase, ça évoque la santé, le nettoyage et les commerces aussi (mais ensuite l’article ne développe que l’hotellerie/restauration et le BTP) :

      Dans l’hôtellerie et la restauration, le transport, la manutention, le BTP, l’industrie, l’aide à domicile, la santé, le nettoyage, les commerces ou encore l’informatique, il n’y a aujourd’hui pas assez de candidats.

    • De mon côté, pour le domaine qui est le mien, l’informatique, je confirme, il n’y a pas de candidats pertinents qui postulent à nos offres d’emploi. Tout simplement. Depuis le début de l’année, on a même supprimé la mention du salaire en la remplaçant par un « rémunération selon l’expérience ». Les candidats qui postulent sont des demandes d’alternances, quand l’offre précise un temps plein avec une expérience minimale. Et donc, pour le cas particulier de l’informatique, qui est différent de la restauration, du BTP ou de la santé, j’imagine qu’il s’agit tout à la fois d’une absence de volonté de bouger pour les personnes en poste, d’une forte demande par les très grosses boites et les startups (les deux étant capables de proposer des salaires illimités), et enfin, des écoles de formation à l’informatique qui sont défaillantes... les débutants sont décevants, je n’ai jamais autant stoppé de périodes d’essais que cette année.

    • Nicolas Bouzou, économiste qui dirige le cabinet d’études Asterès, parie au contraire sur un changement durable. « Historiquement, les guerres et les épidémies sont les deux grands chocs qui changent une société. Je crois que beaucoup de tendances qu’on observe actuellement vont durer : la volonté des gens de se rattraper et d’aller plus au restaurant va coïncider avec les salariés de ce secteur qui veulent au contraire changer de vie, par exemple. »

      #Nicolas_Bouzou est un expert, il écrit régulièrement dans la presse française (Le Figaro, Les Échos, L’Express, L’Opinion) et dans la presse étrangère (Financial Times, Le Temps). Et sa gueule de con s’affiche régulièrement dans les talk-show et à la rentrée sur Europe1
      https://twitter.com/nbouzou/status/1430180174868492294

      Je suis très heureux de vous retrouver à partir de la semaine prochaine chaque lundi, mercredi et vendredi, à 7h15 sur Europe1 pour défendre le développement économique, le progrès social et la liberté.

      Un article de notre expert dans L’Express (5/8/21).
      https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/nicolas-bouzou-pour-en-finir-avec-la-penurie-de-main-d-oeuvre_21

      Nous sommes nombreux à en avoir fait l’expérience pendant ces vacances : être servi dans un restaurant par une très jeune personne, qui prend la commande trente minutes après notre arrivée, qui apporte l’addition trente minutes après le café et sait à peine utiliser le terminal Carte bleue. Hors de question de râler, nous sommes en vacances, follement heureux de retourner au restaurant et on ne saurait reprocher son inexpérience à un jeune qui travaille l’été. Un débutant ne mérite pas un blâme mais un bon pourboire ! Ce qui est inquiétant, c’est le problème sous-jacent que révèle cette anecdote.

      Déjà, la formation continue doit inciter les salariés à se former prioritairement en vue de travailler dans des métiers en tension. En effet, beaucoup de nos concitoyens utilisent leur compte personnel de formation (CPF) pour prendre des cours de poterie ou de macramé. C’est fort sympathique, mais la France a aujourd’hui davantage besoin de serveurs de restaurants et de chaudronniers que de potiers. Il faudrait que les branches professionnelles et les régions puissent abonder beaucoup plus facilement les CPF, un excellent outil en soi, à la condition que les salariés suivent des formations économiquement pertinentes. L’assurance-chômage doit également, dans sa politique d’indemnisation, mieux intégrer les besoins de l’économie française.

      Franchement, entre Pôle emploi et la formation continue, on a parfois l’impression que la communication passe aussi bien que sur les lignes téléphoniques transatlantiques dans les années 1930. La dégressivité des indemnisations chômage pour les plus hauts revenus, entrée en vigueur ce 1er juillet, est une excellente chose. Il n’y a aucune raison que les plus hauts salaires de ce pays ne soient pas fortement incités à reprendre un emploi, même si ce n’est pas celui de leurs rêves. C’est au fond une question de solidarité. Néanmoins, cette politique punitive (mais justifiée) est insuffisante. Il faut aller plus loin en mettant en place des formations d’un haut niveau de qualité pour les demandeurs d’emploi prêts à travailler dans un secteur en tension. Tous au travail, pour soigner les séquelles économiques de la pandémie !

      En plus des pourboires de Mr Bouzou et ton pass sanitaire, tu vas pouvoir retourner au restaurant ! Mais apparemment, ce sera pour faire la plonge.
      Marre de l’assistanat, maintenant il faut venir en aide au Medef !
      https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-charline-vanhoenacker/le-billet-de-charline-vanhoenacker-13-avril-2020
      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/15275-13.04.2020-ITEMA_22324166-1.mp3

       

    • Chez les comiques, je demande Geoffroy Roux de Bézieux. (GRB pour les intimes et la gerbe pour les autres.)
      D’après le président du Medef, pour « tous les patrons » qu’il a vus, « le sujet numéro un, ça n’est plus la pandémie, c’est le recrutement ».
      https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/emploi-vu-les-difficultes-de-recrutement-il-y-aura-forcement-des-augment

      Pour résoudre en partie les problèmes de recrutement, le Medef soutient la réforme de l’assurance chômage, dont il demande l’application prévue le 1er octobre. Celle-ci « devrait faire revenir vers l’emploi un certain nombre de salariés », a souligné Patrick Martin. « Dans le système (actuel), il y a un certain nombre de paramètres qui permettent d’alterner des périodes de travail et des périodes de chômage en gagnant à peu près autant que si vous travailliez à plein temps », a expliqué Geoffroy Roux de Bézieux, estimant que « le système est mal conçu ».

      « Ce n’est pas la seule raison (aux problèmes de recrutement) : il y a des problèmes de mobilité géographique - déménager pour trouver un travail c’est compliqué -, des problèmes de formation professionnelle, d’adaptation entre la formation et le besoin des entreprises... On ne va pas pointer que la réforme du chômage mais c’est une des raisons et cette réforme est nécessaire », a insisté le président du Medef.


      https://twitter.com/GeoffroyRDB/status/1430218794656571395

      Mon interview dans Le Figaro à paraître demain : « il faut mettre un terme au « quoi qu’il en coûte », il faut réserver le soutien public à ceux qui en ont encore besoin ».

      Les petits secrets de Geoffroy de Bézieux, le patron du Medef. Un article de Capital.fr digne du meilleur de la presse people.
      https://photo.capital.fr/son-manoir-breton-sa-taupe-a-bercy-les-petits-secrets-de-geoffroy-de-b

      [2 Extraits] :

      Sa taupe à Bercy. Il n’aime pas qu’on l’interroge là-dessus. Sa soeur cadette, Laure, est, depuis un an, à la tête du département juridique du ministère de l’Economie et des Finances. Laure Bédier – elle est, par ailleurs, l’épouse de l’ancien directeur général délégué de Carrefour, Jérôme Bédier – donne-t-elle des infos à son frère ? “Absolument pas, il n’y a aucun conflit d’intérêts !”, tranche ce dernier.

      C’est dans ce vaste manoir donnant sur l’Atlantique que cet habitant de Neuilly se réfugie les week-ends. A son image, il est rugueux. “L’hiver, quand les vagues claquent, on se croirait à bord d’un bateau !”, nous confie Valérie Pécresse, amie intime des Roux de Bézieux et habituée des lieux (elle possède un pied-à-terre à La Baule, non loin, où elle fête ses anniversaires chaque 14 juillet, souvent en compagnie de Geoffroy et de son épouse Sabine). A l’intérieur, le décor austère est rehaussé par de grandes toiles représentant des scènes marines. Dans le parc, on peut apercevoir quelques blockhaus.” Il en a transformé un en cabane de jardin”, nous renseigne Franck Louvrier, autre invité régulier et ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. GRB y entrepose ses canoës. Le weekend, il fait son footing le long des sentiers du littoral ou se rend au club de tennis du Croisic. “Une année, mon fils aîné a joué contre lui, mais Geoff roy ne lui a pas laissé un seul point !”, relate sa voisine, l’ex-ministre très conservatrice Christine Boutin. Cet ancrage breton lui vient de sa femme, originaire de La Baule.

    • Ah ! l’inusable #stage_de_macramé ! Ça fait bien 40 ans qu’il est cité comme étant l’unique demande de formation, fort sympathique au demeurant, de beaucoup de nos concitoyens

      Rituellement invoqué longtemps avant l’existence du CPF, en fait, dès l’origine c-à-d la loi de 1971 (loi Delors) sur la Formation Professionnelle Continue.

      Ça ne me rajeunit pas, tiens !

    • En demande de formation, il y a hélas beaucoup trop de « médecines parallèles », voire de grosses daubes new age claquées au sol qui fleurent bon la secte. Avec le coaching et les formations « deviens développeur info en une semaine »… en gros, le problème, c’est qu’on a besoin de formations longues diplomantes, mais qui sortent des budgets/critères des organismes de gestion, donc, reste des thunes pour des formations courtes, pas forcément qualifiantes et probablement reconnues par personne.

  • Interdit d’interdire - Geoffroy de Lagasnerie sur les impensés du confinement — RT en français
    https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/74066-geoffroy-lagasnerie-sur-les-impenses-du-confinement

    Tiens, SeenThis n’est pas parfait !!! Personne n’a encore signalé cette très étonnante émission où Geoffroy de Lagasnerie (quel nom : Je ne connaissais pas, à ma grande honte) développe une pensée percutante, politiquement pertinente, du confinement et de ce qui va avec. Pour moi, c’est ce que j’ai lu/entendu de plus intéressant depuis que tout cela a commencé, on va dire grosso modo un mois... Bon, des fois, il pense un peu trop fort et il faut mettre le replay pour arriver à suivre mais ça en vaut la peine !

    (Au passage, sur RT popoff, et Tadéï qui continue à faire un travail de service public.)

    #covid-19 #geoffroy_de_Lagasnerie #philosophie

    • Ce truc m’a empêché de dormir une partie de la nuit. Beaucoup de choses intéressantes et qui poussent à réfléchir, mais aussi à mon goût pas mal d’éléments très très discutables.

      Le plus important à mon avis, c’est le côté « pas extraordinaire » de Covid-19, qui serait traité de manière « exceptionnelle » par le pouvoir politique comme par la population. Avec comme argument que je vois d’ailleurs énormément circuler ces jours-ci partout : la grippe de 69 et ses 31 000 morts en France qui n’ont intéressé personne d’ailleurs on l’a oubliée.

      Mais 31 000 morts, c’est effectivement pas extraordinaire. C’est beaucoup, mais ça reste dans les proportions de la grippe saisonnière. La grippe chaque année, c’est environ 10 000 morts. Une mauvaise année, c’est 17 000 morts. Alors 30 000, c’est beaucoup, mais ça reste dans des proportions similaires.

      Je ne retrouve pas les estimations qu’on avait des dégâts de Covid-19 début mars si on ne faisait rien, mais je pense que c’était au moins 100 000 à 250 000 morts, l’effondrement total de notre système de santé et, d’après ce qu’on constate maintenant, des centaines de milliers de personnes qui sortent de réanimation dans un état pas du tout enviable… Et comme on le sait aussi désormais : les soignants qui meurent (100 médecins morts en Italie), les enseignants qui crèvent (50 morts dans l’éducation à New York), etc.

      Et avec une telle situation, des risques de panique (phénomènes de « confinement » spontané, lynchages de gens suspectés de transmettre, etc.), et un impact politique, social et économique de toute façon terrible, donc même sans confinement.

      Il évoque aussi pas mal de « progrès » de la lutte contre le Sida. Mais en même temps : l’affaire du sang contaminé, on estime au pire que ce sont 1350 hémophiles contaminés, dont un millier de morts. Et ensuite, c’est un scandale politico-judiciaire qui a duré pendant des décennies.

      Du coup, toutes les considérations sur « épidémie pas extraordinaire traitée sur un mode exceptionnel », et donc les considérations sur les changements de paradigme, culturels, politiques, fascisants, nos sociétés qui ne sauraient plus gérer la mort, ça me semble particulièrement discutable.

      –---

      Dans un thème proche : les gens qu’on sauve quelque part, ce sont des morts provoquées ailleurs. Suggérant lourdement que ces choix se font à somme nulle.

      Ben non. (Après, comme disait l’autre, sur le long terme, on sera tous morts.)

      –---

      Dans le même temps, il dénonce les gens qui plaqueraient leur grilles de lecture sur l’épidémie (ce qu’il trouve absolument écœurant), mais pourquoi ne pas plaquer des grilles de lecture déjà existants si l’épidémie n’est pas à penser comme exceptionnelle ?

      Je pige l’idée que les catastrophes n’ont pas de « message », et qu’il est dangereux d’en chercher systématiquement ; mais la façon qu’ont les systèmes économiques et politiques d’accélérer la répétition de ces catastrophes, de répondre ou d’être détruits par ces catastrophes, ça me semble tout de même pertinent… Il le fait lui-même d’ailleurs de manière tout à fait intéressante (notamment son truc de confinement sur base sociale plutôt que sanitaire).

      Que certaines lectures soient discutables et discutées, que les tendances apocalyptiques puissent être problématiques, je veux bien. Mais l’air de dégoût, bof.

      –---

      Ricanement sur le fait que certains considèrent comme une crise de la modernité, alors que l’épidémie serait venue d’un marché traditionnel d’animaux sauvages. C’est particulièrement léger comme argumentation…

      –---

      Les considérations sur les outils de traçage numérique sont d’une légèreté également coupable, surtout si c’est pour citer Foucault par ailleurs… Affirmer que la surveillance ne serait grave que s’il y a répression, j’ai trouvé ce passage très faible.

      –---

      Pas mal de sous-entendus, plus ou moins explicités, sur le fait que la seule chose qui nous ferait accepter le confinement, ce sont nos tendances fascistes (je simplifie, mais c’est pas loin d’être balancé comme ça texto à un moment), dans un grand mouvement de moraline expiatoire. C’est une grosse réduction des enjeux…

      Il me semble que ce sont des points auxquels par exemple Zizk avait répondu il y a un mois, et que du coup, pour le moins, on ne peut prédendre qu’il s’agit d’« inpensés » :
      https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200318.OBS26237/tribune-surveiller-et-punir-oh-oui-s-il-vous-plait.html

    • Je l’ai conseillé mais en soulignant que tout n’était pas de même niveau et qu’il fallait se méfier de certains points de son discours car j’ai eu les mêmes réticences que toi @arno sur ce que tu soulignes parfaitement. Notamment sur le fait qu’il ne voit pas de problème à l’usage du traçage non répressif (alors que l’on voit sur l’écran son livre sur Snowden et Assange !). Avec ses références à Foucault ou Deleuze qui me fatiguent.

      Il parle de la / pandémie / grippe de HongKong en 1968 qui a fait un million de morts sans que ça n’émeuve beaucoup de monde …
      https://www.letemps.ch/suisse/leurope-se-moquait-epidemies

    • Oui, c’est très exactement de genre de considérations dont je parle, et tout ça pue le « grow a pair espèce de snowflake », sous des atours de concepts philosophiques.

      Professeur de philosophie dans un gymnase vaudois et libéral, Enzo Santacroce, lui, voit dans le confinement une ambition quasi prométhéenne : « Ces mesures de prudence résultent d’un orgueil à rester maître, à vouloir éradiquer la mort et la souffrance de la condition humaine, des réalités aujourd’hui intolérables, mais qui l’étaient encore en 1968. » Même si, pour cela, il faut mettre l’économie en veille, comme en manière de pénitence.

      C’est d’autant plus difficile au siècle de « l’euphorie perpétuelle », une thèse de Pascal Bruckner rappelée par le professeur : « Notre époque ne supporte plus ni l’échec, ni l’offense, ni les obstacles. Des Lumières, qui pensaient que le bonheur sur terre était possible, on est passé à l’impératif d’être heureux. Le coronavirus est un coup du sort vécu comme une offense. »

      Et le coup de la grippe de Hong-Kong est devenu la nouvelle tarte à la crème des médias, reprise partout depuis deux jours seulement…
      https://www.20minutes.fr/societe/2755815-20200414-coronavirus-entassait-morts-quand-france-frappee-grippe-h
      https://www.francebleu.fr/infos/societe/video-hiver-1969-la-grippe-de-hong-kong-revenait-par-le-sud-ouest-1586792
      https://blogs.mediapart.fr/nene09/blog/130420/la-grippe-de-hongkong-et-le-corona-virus
      https://www.atlantico.fr/decryptage/3588829/1957-1968--petits-et-utiles-rappels-des-annees-de-pandemie-benoit-rayski-c
      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-comment-la-france-setait-elle-debrouillee-lors-depidemies-p
      https://www.lci.fr/sante/virus-coronavirus-covid-19-ah1n1-grippe-chinoise-grippe-de-hong-kong-ces-pandemi

      Du coup, quand une posture se croit radicale alors qu’elle va clairement dans le sens de la réouverture de l’économie réclamée par le Medef, pue la moraline inversée (il faut accepter de payer le prix dû à la nature, l’Homme n’est pas éternel…), et se répand comme une traînée de poudre en 48 heures, je ne peux m’empêcher de trouver que ça ressemble très fort à un élément de langage pas du tout spontané.

      On prend ces considérations, et on pourrait tout aussi bien écrire « ah mais les hémophiles nous ont fait chier pendant 20 ans pour à peine 1000 décès avec le sang contaminé, dans le temps au moins on savait crever avec dignité d’une maladie nosocomiale sans faire chier tout le monde ».

    • Sauf que l’échantilon est moyen moyen...

      @gonzo
      je ne vois rien à redire aux statistiques officielles de décès hebdomadaires du Royaume-Uni
      (source : ONS, comme indiqué dans le graphique)

      données, année par année de 2010 à 2020, fichiers Excel annuel (dans un format merdique…) là

      https://www.ons.gov.uk/peoplepopulationandcommunity/birthsdeathsandmarriages/deaths/datasets/weeklyprovisionalfiguresondeathsregisteredinenglandandwales

      dernière semaine, semaine 14, se terminant le 3/04/2020

    • Ouille, ce fil est en train de devenir un câble (essayons de ne pas en péter un !)
      @simplicissimus, comme toujours, merci de ton regard. Je voulais dire que le biais est toujours possible sur deux repères seulement, qu’il faudrait élargir les données, intégrer des zones différemment touchées, etc.
      @arno : « trainée de poudre » ? Dans mon premier post je me montrais moi-même surpris que, un jour et demi après, il n’y ait pas eu d’écho sur SeenThis. Ne pas outrer les choses, ni dans un sens ni dans un autre : ce jeune type (qui parle trop vite) pose des questions qui font réfléchir... Il est bien dans son rôle de « philosophe », c’est déjà pas mal !

    • J’insiste : je trouve son interview vraiment très intéressante, hein, ça pose plein de questions, et c’est bien pour ça que je n’ai pas réussi à dormir, parce que ça tournait là-dedans. Comme le reste de notre petite bande, je te remercie de l’avoir partagée.

      Sur le dernier message, j’étais plutôt parti sur le fait que cette histoire de grippe de Hong-Kong soit en train de tourner à vitesse accélérée depuis 2 ou 3 jours (je l’ai comme par hasard reçue ce matin d’un proche ; ça fait un peu comme l’enthousiasme pour les textes du fan boy de Raoult, quand je recevais le texte par une multitude de canaux différents, y compris des liens personnels). Ce n’est plus l’intervention de Lagasnerie que je souligne là, mais le buzz plus général, dont je trouve qu’il « tombe bien ». Buzz dont le philosophe n’est évidemment pas responsable. Même évidemment, par contre-coup, je pense que ça minore l’aspect impertinent de son propos sur ce point. :-)

    • Je ne retrouve plus le texte de Lagasnerie sur ça. Il y a effectivement des trucs intéressants, par exemple sur le familialisme et les normes, mais globalement c’est très individualiste libéral et ça contribue à la même soupe que les BHL qui sortent un bouquin en ce moment qui conspue la servilité de « les gens ».

      Notre supposée soumission servile pendant le confinement – La Médiatrice
      https://mediateur.radiofrance.fr/message/notre-supposee-soumission-servile-pendant-le-confinement

      Vous avez reçu ce matin Mr BHL qui s’est permis de nous cracher son mépris en fustigeant notre supposée soumission servile pendant le confinement et aujourd’hui encore .... (..)

      (en ce qui me concerne j’ai 64 ans, je suis directrice d’école et j’ai été tout le temps sans masque avec les enfants de médecins et aujourd’hui je me bats pour essayer de trouver des solutions pour accueillir le maximum d’enfants dont les parents sont épuisés ou contraints par leurs employeurs au présentiel , et ce malgré un protocole sanitaire démentiel) Je ne suis pas dans la servilité, je suis dans la résistance active pour que nous puissions continuer à grandir ensemble en humanité.

      Ou encore : http://blog.ecologie-politique.eu/post/Deconfinement-et-rebellitude
      sur la rebellitude des critiques du confinement, qui ne proposent aucune prise en charge autonome et par en-bas de la crise sanitaire, se contentant de critiquer l’action d’un État qu’ils ne feront jamais dépérir.

  • Les poissons pilotes de La Colline | La Colline théâtre national
    https://www.colline.fr/spectacles/les-poissons-pilotes-de-la-colline

    Wajdi Mouawad, directeur de La Colline vous donne rendez-vous du lundi au vendredi à 11h pour un épisode sonore inédit de son journal de confinement, de sa propre expérience à ses errances poétiques : Une parole d’humain confiné à humain confiné. Une fois par jour des mots comme des fenêtres pour fendre la brutalité de cet horizon.

    • C’est beau en effet merci pour le partage @jacotte et pour le signalement @touti

      Je met des notes pour retrouvé certaines choses qui m’ont plus
      –----
      « il n’ y a pas de felis catus policier »
      #nos_ennemis_les_bêtes (pour le fichier du 6 avril)
      –---
      #sacrifices_humains #infanticide #chimu #dernier_sceau (pour le 3 avril)

      Pourquoi des enfants et des lamas étaient-ils sacrifiés par le peuple Chimú ?
      https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2019/02/pourquoi-des-enfants-et-des-lamas-etaient-ils-sacrifies-par-le-pe

      –----

      Le ciel était à boire tant il était bleu.

      (31 mars)

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      Infiniment grand & infiniment petit

      L’espace est une mémoire qui viens vers nous.

      (30 mars)
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      Accepter de ne pas être capable de faire le vide.

      exercices spirituels d’Ignace de Loyola & le dieu coronavirus (27 mars)
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      La nuit déplie nos âmes et si le jour existe c’est grâce à la nuit - la nuit serais éternelle sans la nuit

      (26mars)
      –---
      La mutation - Les morts-vivants et l’aveuglement

      Résister au confort des situation inconfortables

      (25 mars)
      –---
      Le son [ɲ] et la perversité de la langue française,

      Langue vicieuse, langue méchante qui ne connais rien de l’hospitalité de la langue arabe.

      (24 mars)
      –---
      Peut être que je sature mais j’aime moins les premiers jours de son journal. Il y parle d’ailleurs beaucoup de son fils et ne mentionne qu’une fois sa fille, j’aime pas trop ca.

    • J’ai surtout été sensible au fichier du 6 avril, quand il chuchote à celle ou celui qui va mourir seul·e pour l’aider à avoir moins peur, c’est bouleversant.

      Après, oui @mad_meg on dirait que le simple fait d’avoir des couilles plonge l’être dans une insensibilité totale vis à vis des femmes, surtout en cette période de virilisme guerrier ou les femmes sont redevenues un #sujet_secondaire.

      J’en ai eu un aperçu dernièrement sur un long fil de discussion de technique web dont le sujet était « tous en débardeur ». Quand j’ai pris mon courage pour faire remarquer à l’ensemble de la liste le manque d’inclusivité du sujet du mail, personne n’a répondu, aucun retour, rien. Ça fait mal. Comme si l’exclusion n’était pas une question actuelle importante à combattre et que les mecs construisaient toujours plus de boysclub (même et surtout en affirmant leur inclusivité sur des chartes) et se suffisaient à eux-même.
      Et j’ai pensé « tu viens de te cramer », tu n’as plus de taf et tu dépends de leur bon vouloir à t’en filer, plus tu ouvres ta gueule moins ils auront l’idée de t’en refiler.

    • Au fait j’écouté « penser (l’art) dans un monde mauvais » ce matin, c’est un mec blanc qui parle mais il dit tellement de choses ou je me reconnais que je te le recommande aussi - https://www.youtube.com/watch?v=FH5liBXAMIY


      et en plus de l’intérêt de ce qu’il dit, il n’oublie pas les femmes, les personnes racisées, les classes défavorisées. Je l’ai mis par ici, sur un poste qui devrait t’interessé aussi et que je suis pas sur que tu ai vu quand je l’avais écrit
      https://seenthis.net/messages/828811
      Un truc qu’il dit qui tourne dans ma tete « je ne parle que de ce qui va mal » et dit « etre radical et non révolutionnaire » - il s’appel Geoffroy de Lagasnerie peut etre que tu es deja tombé sur lui.

    • Super @mad_meg je regrette de ne pas avoir pu profiter de ce type d’approche lorsque j’étais étudiante aux Beaux Arts à Paris. C’était l’époque des copains artistes de Lang le décadent lécheur de caméras où l’art se joignait à la niaiserie ambiante et flirtait avec la publicité en déniant toute politisation à « la culture ».

      19:33 « Il n’y a pas d’art désengagé, parce qu’à partir du moment où nous nous construisons comme artistes ou chercheurs, il y a déjà des dispositifs de la culture qui nous précède qui si nous ne les interrogeons pas nous les faisons fonctionner malgré nous. »

      Et j’en discutais avec @jacotte justement, car pour moi la simple pensée de circonscrire la culture à certains espaces et d’y coller un ministère est du même ordre que le fonctionnement d’un Ministère de la pensée Orwellien. Forme institutionnel du détournement de la connaissance et de la culture de tout un chacun·e pour en faire un objet de pouvoir et de mépris.

    • Moi aussi j’aurais bien aimé avoir ce théoricien sous la patte quant j’etais aux beaux-arts mais en même temps ca ressemble à pas mal de points de ma démarche. J’ai particulièrement aimé l’argument que l’art non engagé est un art engagé contre l’engagement . Et l’idée d’une partique cynique des institution qui est la version radicale dont il se réclame au lieu d’une démarche révolutionnaire. Aussi les tentative du parti communiste pour faire venir l’art aux ouvriers et ceux ci vexé qu’on leur mette des Picasso ou monochromes disant qu’on leur mettait du sous art alors qu’ils ont droit comme les autres à du Poussin ou du Vinci ^^

  • La France est-elle vraiment le pays d’Europe où les impôts et taxes sont les plus lourds ? - Basta !
    https://www.bastamag.net/La-France-est-elle-vraiment-le-pays-d-Europe-ou-les-impots-et-taxes-sont-l
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7099.jpg?1545387340

    C’est une rengaine depuis quelques semaines, lancée par le Mouvement des entreprises de France (le #Medef), reprise par une partie de la presse et par certains #gilets_jaunes : la #France serait le pays le plus imposé d’Europe. « Je comprends les problèmes de pouvoir d’achat mais le problème, c’est d’abord les impôts et les taxes et malheureusement aucun gouvernement depuis trente ans n’a baissé les impôts » , a ainsi affirmé le « patron des patrons », #Geoffroy_Roux_de_Bézieux, sur le ondes de France Inter le 7 décembre. « Le problème, ce n’est pas dans les entreprises qu’il se pose, c’est un problème de révolte fiscale (…) Les Français sont étranglés. Chaque fois que l’on crée un euro, ce sont 47 centimes qui vont à l’État, aux régimes sociaux, aux collectivités locales », poursuivait-il. Le Medef ne veut surtout pas d’augmentation des salaires, l’une des revendications de l’actuel mouvement social. Dans la même interview, le président du Medef trouvait qu’un Smic augmenté de 55 euros était déjà bien assez.

    Les cotisations, plutôt du salaire différé que des impôts
    À y regarder de plus près, toutefois, ces comparaisons ne sont pas aussi évidentes. D’abord, les cotisations sociales, qui entrent dans ce calcul, ne sont pas des impôts aux sens propre. L’Unedic, la caisse qui gère l’assurance chômage, le rappelle : « Les allocations chômage sont financées par des cotisations prélevées sur les salaires bruts. Ce ne sont donc pas les impôts qui financent les allocations chômage. » Les cotisations prélevées sur les salaires, qu’elles soient patronales ou salariales, sont une partie du salaire utilisée pour financer les systèmes de protection sociale. Il s’agit en fait d’un « salaire différé », que l’on perçoit une fois à la retraite ou en cas d’impossibilité de travailler (maladie, accident, chômage, congé maternité).

    30 ans de baisse d’impôts pour les plus riches
    Le Medef continue pourtant de prétendre que les entreprises paient trop d’impôts. En fait, les baisses d’impôts pour les entreprises et les plus riches se succèdent en France depuis plus de dix ans. En 2006, une réforme fiscale réduit la taxe professionnelle et crée un « bouclier fiscal » qui plafonne l’imposition globale d’un contribuable à 60 % de ses revenus. En 2007, Nicolas Sarkozy a fait adopter une loi qui réduit l’impôt de solidarité sur la fortune (#ISF) et la taxation des successions, c’est-à-dire des héritages. Depuis, l’ISF a été supprimé par Emmanuel Macron.

    Le taux le plus élevé de l’impôt sur le revenu, pour les contribuables les plus aisés, baisse aussi depuis 30 ans : il était à plus de 60 % au début des années 1980, plus de 50 % jusqu’en 2000, puis passé à 48 % en 2005. Il est aujourd’hui de 45 % pour les revenus de plus de 153 000 euros annuels. À chaque fois, ces réformes impliquent une baisse des recettes fiscales de l’État. « Entre 100 et 120 milliards d’euros de recettes fiscales ont ainsi été perdues pour le budget général de l’État entre 2000 et 2010 », soulignait en 2016 le député communiste Nicolas Sansu dans un rapport parlementaire.

    https://www.unedic.org/a-propos/comprendre-le-financement-de-lassurance-chomage
    #impôts

  • « Gilets jaunes » : le patronat presse le gouvernement de sortir de cette crise. Le patron des patrons (#Geoffroy_Roux_de_Bézieux) propose de redistribuer « la taxe du versement transport » 8 milliards d’euros
    versée par les entreprises directement aux esclaves, pardon aux salarié·e·s Les entreprises se chargeant de cette redistribution, bien sûr précise GRDB.

    À plus long terme, le patron des patrons estime que l’État devra ensuite régler le problème qui existe dans certaines régions « pour se déplacer ». « Nos salariés habitent de plus en plus loin de leur lieu de travail. Ce problème-là, il faut le prendre à bras-le-corps. » Pour se faire, il propose qu’une partie des 8 milliards d’euros de « la taxe du versement transport » versée par les entreprises pour financer le transport collectif, « soit affectée dans les territoires où il n’y a pas de transports en commun pour aider les salariés qui ont du mal à se rendre à leur travail. Le meilleur système, c’est de verser les sommes aux entreprises qui se chargeraient ensuite de les reverser aux salariés sous forme d’indemnités kilométriques » détaille-t-il.

    Le figaro.fr

    https://payetonruissellement.tumblr.com


    #ruissellement #pognon_de_dingue #transport #medef #tumblr #en_embuscade #gilets_jaunes

  • Geoffroy de Lagasnerie : « Il n’y a pas d’intellectuel de droite » | Entretiens | Là-bas si j’y suis
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/geoffroy-de-lagasnerie-il-n-y-a-pas-d-intellectuel-de-droite
    https://la-bas.org/local/cache-gd2/28/d4bff1793a4fbfbbe9e5399b0a43ad.jpg?1529924810

    Pourquoi dialoguer avec Finkielkraut ou Zemmour ? Ça ne sert à rien, « il n’y a pas d’intellectuel de droite », répond le philosophe et sociologue Geoffroy de Lagasnerie. « La définition de la gauche, c’est l’incommensurabilité à la droite. C’est-à-dire que nous n’avons, avec la droite, aucun terrain d’accord. Nous ne sommes pas dans une position de débat, mais dans une position d’affrontement. C’est "une lutte – comme disait #Bourdieu à propos de #Manet et de l’Académie – à la vie, à la mort". » Contrairement à ce qu’on laisse croire, la force de la gauche aujourd’hui, c’est d’être « imaginatrice », « inventive » et d’avoir « une pensée ». À propos des médias, des révolutions symboliques, de Mai 68, des quartiers populaires ou encore de la politique pénale, Geoffroy de Lagasnerie prouve que la gauche peut encore avoir une pensée stimulante et enthousiasmante.

    Un entretien de #Daniel_Mermet avec #Geoffroy_de_Lagasnerie, philosophe, sociologue, auteur de Penser dans un monde mauvais (PUF, 2017)

    merci @labas (pour les abonné⋅e⋅s)

    Penser dans un monde mauvais - Geoffroy de Lagasnerie - Des mots - Format Physique et Numérique | PUF
    https://www.puf.com/content/Penser_dans_un_monde_mauvais

    Vérité et justice pour #Adama

    https://www.facebook.com/events/438530463237263

    #MarcheAdama

  • Le 26 mai, « nous serons dans le cortège de tête avec le comité Vérité et justice pour Adama »

    Par Geoffroy de Lagasnerie (sociologue et philosophe)
    et Edouard Louis (écrivain)

    Dans une tribune publiée par « Le Monde », Edouard Louis et Geoffroy de Lagasnerie soutiennent la revendication du comité Vérité et justice pour Adama Traoré à défiler en tête du cortège, lors de la manifestation du 26 mai

    Il y a parfois dans l’histoire des moments clés, des situations à côté desquelles il ne faut pas passer et qu’il faut même encourager de toutes les façons possibles pour que quelque chose se passe, enfin.

    Le comité « Vérité et justice pour Adama » a publié il y a quelques jours un texte majeur appelant à le rejoindre dans le cortège de tête lors de la « marée populaire » du 26 mai, organisée par une cinquantaine d’associations, syndicats et partis. L’enjeu de cet appel est clair : le comité Vérité et justice pour Adama veut placer les luttes des quartiers populaires en tête du mouvement social.

    Enjeu crucial

    Nous voudrions que le texte que nous publions aujourd’hui soit tout aussi clair : nous serons avec eux dans le cortège de tête pour qu’ils prennent les devants de cette manifestation. Et nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent réinventer une gauche puissante et un mouvement social contemporain à venir avec eux et avec nous.

    Depuis la mort d’Adama Traoré, le 19 juillet 2016, dans l’Oise, asphyxié par le corps de trois gendarmes qui tentaient de l’immobiliser, sa sœur, Assa Traoré, et le comité Vérité et justice pour Adama constituent l’un des groupes les plus puissants et les plus novateurs de la politique actuelle.

    A partir de l’enjeu si crucial des violences de la police et de la gendarmerie, ils ne cessent d’intervenir pour interroger les points de vue à partir desquels s’énonce la politique. La radicalité de ce mouvement, c’est qu’il ne se limite pas à ajouter la question des violences policières et du racisme aux autres revendications dites générales. Il prend comme point de départ les violences policières et ce que vivent les habitants des quartiers populaires pour réinterroger profondément nos manières de penser l’Etat, la justice, les services publics et les territoires, les classes sociales, le genre, l’école et l’université… Il s’agit de reconfigurer le mouvement social, de reconstruire le vocabulaire de la gauche.

    Avec cet appel qu’ils ont publié il y a quelques jours, c’est toutes les structures traditionnelles du mouvement social qui sont remises en cause.

    Un moment de vérité

    En entendant imposer à celles et ceux qui défileront le 26 mai de défiler derrière eux, avec eux – eux qui sont habituellement absents, c’est-à-dire exclus de ce qui se présente comme « le mouvement social » –, le comité Vérité et justice pour Adama adresse une forme d’interpellation éthique : derrière qui êtes-vous prêts à manifester ? Au nom de quoi ? Pourquoi ? Qui n’est pas là quand vous êtes là ? Si cela vous gêne d’être derrière les quartiers populaires, qu’est-ce que cela dit de vous et de celles et ceux que vous reléguez quand vous construisez ce que vous appelez « le » mouvement social ? Quelle lutte vous semble « proche » et quelle autre vous semble « lointaine » ? Pour quelles vies vous battez-vous et quelles vies ne prenez-vous jamais en compte ?

    Il y a quelques jours, à Beaumont-sur-Oise [Val-d’Oise], le comité a organisé un événement familial en soutien aux prisonniers du quartier. Des militaires – avec des fusils de guerre – sont venus pour intimider les participants. Qui a protesté ? Quand un député reçoit du gaz lacrymogène devant la maison des examens, tout le monde s’indigne, à juste titre. Et Beaumont ? Qui a parlé ? Qui a fait de cet enjeu national un enjeu national ? Nous le répétons : des militaires avec des fusils de guerre ont entouré des enfants qui jouaient à la boxe. Imaginez-ça dans le quinzième arrondissement de Paris.

    Depuis la mort d’Adama Traoré, le 19 juillet 2016, sa sœur, Assa Traoré, et le comité Vérité et justice pour Adama constituent l’un des groupes les plus puissants et les plus novateurs de la politique actuelle

    L’appel du comité Vérité et justice pour Adama vise ainsi à constituer un moment de vérité qui met en lumière le localisme de classe, de race et de genre de la gauche traditionnelle, qui construit ses actions et ses mots d’ordre à partir d’un ancrage social aussi puissant et excluant que dénié – et qui se dissimule le plus souvent derrière un économisme grossier.

    Nous sommes persuadés que, si nous vivons dans un moment où la gauche est frappée d’une sorte d’impuissance politique et où le mouvement social stagne, si nous perdons autant de batailles, si des mouvements comme Nuit debout ou « la fête à Macron » ont échoué, c’est parce que les cadres à partir desquels les luttes sont déployées se trouvent en déconnexion totale avec les vies réelles. Il y a tant d’impensés dans le mouvement social, tant de personnes et de groupes qui ne se reconnaissent ni dans les appareils qui prétendent parler au nom de la gauche ni dans leurs rhétoriques, leurs slogans et les images qu’ils utilisent.

    Réinterroger le mouvement social en profondeur

    Parler des classes populaires sans parler du racisme, de la police, de l’espace public, mais aussi du genre, de la masculinité, de l’homophobie, c’est ne pas parler des classes populaires, c’est ne pas parler de l’exploitation économique, et donc ne pas construire un mouvement social. C’est construire une abstraction qui n’a aucun rapport avec les souffrances réelles et c’est se condamner à produire un mouvement sans énergie ni ancrage.

    Si le geste du comité Vérité et justice pour Adama est important et peut représenter un moment de basculement, c’est parce qu’il s’agit bien de réinterroger le mouvement social en profondeur. Que voudrait dire élaborer une interrogation générale sur le monde, sur les dominations, les identités et les souffrances, à partir d’Assa et Adama Traoré, de ce qu’ils incarnent, et à partir de ce que, depuis la mort de son frère, Assa Traoré dit ?

    Le cortège de tête, c’est la manifestation qui interroge la manifestation, c’est le mouvement social réflexif, qui essaie de déborder les cadres imposés par les organisations et les Etats

    Nous pensons que c’est l’une des exigences de la gauche aujourd’hui, qui se situe aussi bien en rupture avec la gauche traditionnelle qu’avec certaines fractions du mouvement dit « décolonial ».

    Au fond, un mouvement social fonctionne comme un musée. Ça a l’air ouvert, gratuit, accueillant mais en fait, ça construit des frontières implicites et inconscientes dans l’accès à la légitimité et au droit à l’expression. Ces institutions servent à marquer des démarcations entre ceux qui sont là et ceux qui ne sont pas là, entre ceux qui sont au centre et ceux qui sont à la marge.

    Bouffée de réel

    Le 26 mai sera un moment de confrontation physique et symbolique du mouvement social avec lui-même, avec ses impensés, avec ses dynamiques d’inclusion et d’exclusion. Ce sera le moment où « le mouvement social » devra faire face à ce qu’il exclut, à ce qu’il minorise, à ce qu’il repousse pour se constituer.

    Et c’est la raison pour laquelle le « devenir cortège de tête » du comité Vérité et justice pour Adama constitue une rupture dans le présent et même dans l’histoire politique. Le cortège de tête n’est pas un ensemble de personnes. C’est la manifestation qui interroge la manifestation, c’est le mouvement social réflexif, qui essaie de déborder les cadres imposés par les organisations et les Etats pour produire une lutte plus confrontationnelle.

    Pour toutes ces raisons, nous sommes convaincus que le 26 mai sera une date essentielle pour l’avenir de la contestation. En faisant irruption dans un espace qui leur est dénié, interdit, dont elles sont repoussées et reléguées, les luttes des quartiers populaire vont, grâce au comité La Vérité pour Adama et au cortège de tête, avec nous, prendre leur place, mettre en lumière les structures hiérarchisantes de la politique actuelle et ainsi, peut-être, ouvrir la voie à une transformation radicale du mouvement social et de son langage.

    Gilles Deleuze disait que Mai 68 n’avait pas du tout été un moment utopique comme on le répète trop souvent. C’était au contraire « une bouffée de réel à l’état pur » : l’apparition des gens tels qu’ils sont, dans leur réalité, contre les cadres censurant de l’expression et de l’apparition publiques… C’est de cette bouffée de réel dont la gauche a besoin aujourd’hui et c’est un moment de cette nature qui peut se produire le 26 mai. C’est pourquoi nous appelons le plus grand nombre à venir avec nous, ce jour-là, dans le cortège de tête derrière le comité Vérité et justice pour Adama…

    https://twitter.com/laveritepradama/status/997405121507098624

    #Marée_contre_Macron #Adama #cortège_de_tête #Edouard_Louis #Geoffroy_de_Lagasnerie #quartier

  • #Geoffroy_de_Lagasnerie, 23 janvier 2002, la mort de #Pierre_Bourdieu
    https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-01-avril-2018

    Le jeune sociologue accompagne les luttes des dominés d’aujourd’hui « mais sans l’aspect critique que se donne habituellement la sociologie ». Des « luttes orphelines » selon lui, pour dénoncer un Etat de droit non respecté par l’Etat lui-même. Comme celle d’#Assa_Traoré, qui réclame justice pour son jeune frère, #Adama, mort au cours d’une interpellation musclée par des gendarmes en juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise. Celles des AntiFas – ces militants antifascistes radicaux en lutte contre le FN et l’extrême droite radicale– ou des groupes de défense de la liberté animale aux méthodes très démonstratives.

    http://rf.proxycast.org/1418369760072048640/17869-01.04.2018-ITEMA_21634497-0.mp3

  • Plénière de clotûre JPJ 2017 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=y9UWr_BbxAM

    Une plénière de clôture consacrée aux violences et à la répression policières, en présence de Assa Traoré, de Geneviève Bernanos et de Geoffroy de Lagasnerie.

    Intervention de Geneviève Bernanos jusque 36:00
    Intervention d’Assa Traoré de 37:30 à 1:12:00
    Intervention de Geoffroy de Lagasnerie à partir de 1:13:00
    Les interventions de Geneviève Bernanos et d’Assa Traoré sont très puissantes.
    #prison #violences_policières #genepi #assa_traoré #antonin_bernanos #adama_traoré #quartiers_populaires #Geoffroy_de_Lagasnerie

  • « Au-delà du principe de répression . Intervention en clôture de la journée « Prison-Justice » du Génépi, le 9 décembre à l’Université de Nanterre. | « Le site de Geoffroy de Lagasnerie
    https://geoffroydelagasnerie.com/2017/12/17/au-dela-du-principe-de-repression-intervention-en-cloture-de-l

    Le 9 décembre, à l’Université de Nanterre, je suis intervenu lors de la plénière de clôture de la journée « Prison-Justice » du Génépi. Je parlais avec Assa Traoré et Geneviève Bernanos qui intervenait à la place de son fils, Antonin, violemment interpellé depuis le mardi 5 et enfermé (la vidéo de son intervention est disponible ici.)

    Mon texte s’intitule « Au-delà du principe de répression ». Si nous voulons regagner du pouvoir sur le pouvoir et défaire les logiques répressives et policières, nous devons : 1/ déployer les luttes dans leur singularité et nous méfier de la « convergence des luttes » 2/ prendre plus les juges pour cibles, 3/ nous situer au-delà du principe de répression.

    #répression #Adama_Traoré #luttes #justice #prison #génépi #Geoffroy_de_Lagasnerie #Antonin_Bernanos #police

  • À Lille 3, une conférence sur littérature et violence vire à l’affrontement LVDN - Cédric Gout - 08/12/2017
    http://www.lavoixdunord.fr/277033/article/2017-12-08/lille-3-une-conference-sur-litterature-et-violence-vire-l-affrontement

    Jeudi soir, une conférence organisée à Lille 3 avec comme invité Édouard Louis s’est terminée par une intervention de police. Depuis plusieurs semaines, le climat est tendu entre un groupe d’étudiants et la direction de l’université et en particulier le vice-président, chargé de la sécurité.

    La conférence initiée par l’Institut de recherches historiques du Septentrion portait sur la capacité de la littérature à interroger la violence du monde. Un thème approprié à ce qui allait se passer…

    Les invités, Édouard Louis (Pour en finir avec Eddy Bellegueule) et Geoffroy de Lagasnerie, avaient été prévenus par des étudiants que l’assemblée générale qu’ils voulaient organiser juste après avait été interdite. Le collectif de résistance à la sélection (à l’entrée à l’université) était l’organisateur.

    Ce groupe est très actif depuis plusieurs semaines et ses relations avec la direction de la fac sont de plus en plus tendues. Le 28 novembre, des policiers étaient venus les déloger d’un amphi qu’ils voulaient occuper (voir vidéo).

    Bronca et doigt d’honneur
    Jeudi, après le début de la conférence, les intervenants ont reçu un mail de l’administration de Lille 3 leur demandant d’écourter leur intervention. À l’extérieur, des vigiles ont empêché le public d’entrer dans la salle. Au moment des échanges, un étudiant a demandé aux conférenciers comment un étudiant pouvait résister quand des assemblées générales étaient interdites.

    Il s’est fait arracher le micro des mains par Philippe Vervaecke, vice-président de Lille 3. Ce dernier a voulu prendre la parole et s’est fait huer. Il a adressé au public un doigt d’honneur et s’est ensuite assis sur l’estrade entre les conférenciers.

    Édouard Louis n’en revient toujours pas : « Je lui ai dit qu’il ne pouvait pas interrompre comme ça une conférence et qu’il ne pouvait pas monter sur scène. Il m’a soufflé à l’oreille, menaçant :« Toi et moi, on va avoir une explication. » On a essayé de finir la conférence, mais des policiers sont entrés et ont demandé à tout le monde de sortir. Dehors, un policier avait même un berger allemand. J’ai fait une tournée en Asie, dans des pays compliqués, mais cela n’a jamais été aussi violent ! »

    Le vice-président assume
    Un membre du collectif et un étudiant, qui a accepté de témoigner, confirment les faits et expliquent que les policiers ont aussi pris l’identité des personnes encore présentes dans l’amphi. Comme Édouard Louis, ils ne comprennent pas cette violence.

    « L’université doit rester un lieu de débats, d’échanges, indique l’écrivain nordiste. La violence n’y est pas normale, encore moins venant d’un de ses représentants. »

    Philippe Vervaecke assume néanmoins son comportement. Il le justifie par l’attitude des étudiants qui ont mené une campagne de diffamation à son encontre. Le vice-président ajoute : « Ils ne peuvent pas occuper les locaux de la fac sans autorisation. L’université n’est pas un camping ! » _

    #violence #université #Lille-3 #Édouard-Louis #Geoffroy-de-Lagasnerie #police #Philippe-Vervaeck

    • Sur facebook : https://www.facebook.com/LilleInsurg/videos/511765519201341
      Lille Insurgée 29 novembre, 04:21 ·
      [VIDEO, OCCUPATION, EXPULSION]

      L’AG de Lille 3, ce 28 novembre a rassemblé plus de 80 personnes, déterminées à agir contre la sélection sans plus attendre. Celle-ci s’est tenue en présence du vice-président de l’université, suscitant des débats.
Au fil de l’assemblée, la question d’investir un lieu qui deviendrait un endroit de lutte permanente et d’organisation a - encore - pointé le bout de son nez.
L’idée de l’occupation de l’amphi A1 où se tenait l’AG s’est donc imposée.

      Le vice-proviseur a même pris la parole (après un long moment d’hésitation de la part des personnes présentes qui se demandaient si cette identité hiérarchique avait son mot à dire sur nos ag, action). Il nous explique qu’une occupation nocturne est impossible.

      MAIS, il ne manquera pas de nous marteler avec fougue et passion que JAMAIS il ne ferait intervenir les forces de l’ordre sur Lille 3, car telle n’est sa politique ! Qui n’est pas la même que Lille 2 ! (Où une tentative d’occupation avait eu lieu mercredi dernier)

      Il déclenche donc tout d’abord une alarme extrêmement stridente. Rapidement neutralisée en mettant des vêtements sur les détecteurs de mouvement.

      C’est à notre grande surprise (ironie) que nous avons vu arriver, vers 22h15, les camions de la police nationale autour de la fac ! Trente minutes plus tard, plusieurs agents des forces de l’ordre s’amassaient devant l’amphi, et un gradé nous demandait de quitter les lieux, suite à la décision du président et du sous-préfet.

      Face à cette répression sans ménagement, nous demandons un départ sans fouille ni contrôle d’identité, tout d’abord accepté par le « haut-gradé ». Cette demande n’a pas été retranscrite à ses copains, situés en arc de cercle autour de la porte de l’amphi nous empêchant de sortir du bâtiment et nous demandant de sortir nos carte d’identités. Ce que, par conséquent, tous soudés, accrochés les un les autres, nous refusons.
Malgré cela, un ou deux camarades sont pris au hasard, le contrôle d’identité leur est imposé.

      Nous vous invitons à participer à la manifestation de jeudi, pour lutter ensemble contre la sélection à l’université. 14h - République.

  • Le #patronat se déchire autour d’un futur électrochoc social
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/241116/le-patronat-se-dechire-autour-dun-futur-electrochoc-social

    Même si, toutes tendances confondues, il souhaite que la France rompe avec le modèle social issu de la Libération, le patronat vit des jours tourmentés et apparaît plus divisé que jamais. Mediapart a fait une plongée dans le petit microcosme du #Medef pour en comprendre les raisons.

    #Economie #Alexandre_Saubot #Geoffroy_Roux_de_Bézieux #Olivier_Gainon #Pierre_Gattaz #Thaima_Samman #UIMM

  • #Surveillance et #punition

    Cette semaine d’"#Histoire_Vivante" est consacrée au philosophe #Michel_Foucault et à sa profonde réflexion sur le #pouvoir.

    Dimanche 31 mai 2015, vous pouvez découvrir sur RTS Deux : « Edward Snowden, ennemi d’Etat » un documentaire de John Goetz et Poul-Erik Heilbuth (2015 / France / Allemagne / Danemark / Norvège).

    Traître et espion pour les USA, héros pour les défenseurs des libertés individuelles : pour la première fois, le récit de la traque menée contre Edward Snowden, l’homme qui a fait trembler le gouvernement américain...

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6804587-des-philosophes-aux-activistes-1-5.html

    #activisme #philosophie