Le gouvernement australien travaille sur un « code de conduite contraignant », qui prévoit des pénalités de plusieurs millions d’euros en cas d’infraction et vise le « fil d’actualité » de Facebook et les recherches sur Google.
Le Monde avec AFP
Publié aujourd’hui à 04h56, mis à jour à 10h55
Google a menacé, vendredi 22 janvier, d’interdire aux internautes australiens l’utilisation de son moteur de recherche, si Canberra ne modifie pas son projet qui vise à contraindre le géant de l’Internet à rémunérer les médias pour leurs contenus.
Le gouvernement australien travaille sur un « code de conduite contraignant » censé régir les relations entre des médias en grandes difficultés financières et les géants qui dominent l’Internet, au premier rang desquels Google et Facebook, qui captent une part importante des revenus publicitaires.
Ce projet, l’un des plus contraignants au monde, prévoit des pénalités de plusieurs millions d’euros en cas d’infraction et vise le « fil d’actualité » de Facebook et les recherches sur Google.
Mais la directrice générale de Google Australia, Mel Silva, a déclaré vendredi devant une commission du Sénat que le « scénario du pire » serait que le projet de code passe tel quel. Le cas échéant, son groupe se verrait dans l’obligation de suspendre ses services de recherche en Australie. « Si cette version du code devenait une loi, cela ne nous laisserait pas d’autre choix véritable que de suspendre Google Search en Australie », a déclaré Mme Silva.
« Nous ne plions pas devant les menaces »
Une menace à laquelle le premier ministre australien, Scott Morrison, a sèchement répondu. « C’est l’Australie qui fait les règles quant à ce qui peut être fait en Australie. C’est notre Parlement qui en décide, a-t-il déclaré. Les gens qui sont prêts à travailler dans ce cadre en Australie sont les bienvenus. Mais nous ne plions pas devant les menaces. »
L’initiative australienne est suivie de près à travers le monde à un moment où les médias souffrent dans une économie numérique où les revenus publicitaires sont de plus en plus captés par Facebook, Google et d’autres grandes firmes de la tech. La crise des médias a été aggravée par l’effondrement économique provoqué par le coronavirus. En Australie, des dizaines de journaux ont été fermés et des centaines de journalistes licenciés.
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Le projet de code prévoit que Google et Facebook rémunèrent les médias australiens, qu’il s’agisse du groupe public ABC ou des titres du groupe News Corp, de Rupert Murdoch, pour la reprise de leurs contenus. Le gouvernement a cependant décidé de ne cibler que Facebook et Google, mais pas d’autres plates-formes très populaires, comme Instagram ou YouTube.
Mme Silva a insisté sur le fait que Google souhaitait soutenir les médias, et suggéré des modifications au projet de code qui doit entrer en vigueur cette année. « Il y a un chemin clair vers l’élaboration d’un code juste avec lequel on peut travailler, si on y apporte simplement de légers amendements », a-t-elle dit.