Juan Antonio Salado Twitter
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Nube de levante sobre #Gibraltar 🚂
nuage lenticulaire sur le rocher de Gibraltar
par temps d’Est ( levante )
le tweet contient une brève vidéo - dont est extraite l’image fixe ci-dessus - et plusieurs tweets en suite sur les nuages orographiques, avec d’autres vidéos - impressionnantes - sur l’impact de l’onde en aval sur les avions en approche sur l’aéroport de Gibraltar et une vue du sommet du phénomène
]]>La #marchandisation des #frontières - Comment la #militarisation de l’UE alimente les réseaux de trafic entre l’#Afrique_du_Nord et l’#Espagne
Ces dernières années ont été marquées par de très nombreuses traversées du nord du Maroc vers le sud et vers le Sahara occidental. De manière concomitante, les personnes impliquées dans les trafics illégaux ont également étendu leurs réseaux vers le sud. Cependant, ce changement n’est pas seulement d’ordre géographique mais aussi, et de manière substantielle, de nature. Jusqu’en 2019, où la militarisation des frontières du nord a atteint un pic, les traversées était organisées de manière relativement décentralisée ou collective : un groupe d’ami·es se rassemblait pour acheter un canot pneumatique pour traverser le détroit de Gibraltar, ou bien des groupes plus importants organisaient le passage des barrières de Ceuta et Melilla. L’hyper sécurisation des frontières du nord, orchestrée par l’Union européenne, a privé les voyageur·ses de ces modes d’organisation horizontaux. Désormais, ils doivent compter sur des réseaux de trafic de plus en plus centralisés. Ainsi, cette militarisation a non seulement favorisé des organisations qui sont plus verticales, mais elle a aussi diminué le nombre d’itinéraires possibles pour les voyageur·ses. Cela débouche sur une demande accrue vers une offre réduite d’itinéraires, et, en conséquence le marché est inondé de services de maigre qualité : des voyages avec un mauvais équipement ou dans des conditions météo dangereuses. Ce qui augmente le taux de décès. Ce phénomène est illustré, entre autres, par la prévalence actuelle des canots pneumatiques sur la route de l’Atlantique. Les membres d’Alarm Phone Maroc signalent également la hausse du prix d’un voyage, qui est passée d’environ 200 à plusieurs milliers d’euros, voire jusqu’à 5000 euros. Le fait que des personnes soient prêtes à payer ces sommes est révélateur autant de leur désespoir que de l’absurdité du discours de l’Union européenne : qui choisirait de payer 2000 euros s’iel pouvait avoir un visa pour 200 euros, soit un dixième ? Ces personnes ne « choisissent » pas de payer des passeurs – iels n’ont pas d’autre solution.
Une autre représentation erronée est celle selon laquelle le cœur du problème serait les « passeurs ». Comme le montre cette analyse sur plusieurs régions, ce type de trafic des frontières ne serait pas possible sans une corruption d’état bien enracinée. Il faut donner de l’argent à des auxiliaires de police marocains qui patrouillent le long de la côte. Pour certaines traversées (notamment, les dénommés « Voyages VIP »), des personnes de la Marine marocaine sont payées pour ne pas faire d’interception. Des fonctionnaires espagnols, également, ont la réputation de recevoir de l’argent en sous-main, en particulier aux frontières des enclaves de Ceuta et Mellila – secteur où le trafic a quasiment disparu ces deux dernières années car le Covid-19 a provoqué la fermeture des frontières terrestres. Les réseaux du trafic s’étendent de chaque côté des frontières. Ils impliquent la population locale, des entreprises et les autorités sur les deux rives de la Méditerranée. Et n’oublions pas que le principal bénéficiaire du trafic aux frontières a toujours été et sera toujours l’économie europénne. Sans la main-d’œuvre bon marché des exilé·es, qui cultiverait les champs au sud de l’Europe, qui nettoierait les toilettes, qui garnirait les rayons des entrepôts ?
Aussi, à Alarm Phone, nous faisons une analyse plus nuancée des « passeurs » et de leur rôle. Au fil des ans, nous avons rencontré des personnes très différentes impliquées dans le trafic aux frontières : celles qui gagnent de l’argent en organisant des voyages en bateau parce qu’elles n’ont pas d’autre source de revenus stables, celles qui organisent même gratuitement des voyages par bateau pour des personnes vulnérables (par exemple des femmes et des enfants), mais aussi celles qui exploitent avec brutalité les besoins d’autrui pour s’enrichir. Voici pourquoi nous utilisons des termes plus nuancés que celui de « passeurs ». Dans les communautés des voyageur·ses, les organisateurs sont appelés « Chairman ». En effet, il s’agit souvent de personnes qui, outre leur rôle d’organisateurs, jouissent d’une forte reconnaissance au sein de leur communauté, et gèrent une sorte d’agence de voyage. Ce sont bien des trafiquants, et nous n’hésiterions pas à les nommer ainsi et à dénoncer des pratiques d’exploitation si nous les rencontrions. Mais il y a toujours eu des agents de voyage qui font de leur mieux pour offrir un service indispensable. C’est pourquoi nous utilisons dans ce rapport les trois désignations (trafiquant, agent de voyage, Chairman), selon le contexte.
Le rapport qui suit met en évidence le fonctionnement du trafic des frontières dans différentes régions en Méditerranée occidentale et sur la route Atlantique. Nous espérons qu’il montrera comment le vrai problème du commerce des frontières ne réside pas dans les trafiquants individuels et les agents de voyage. Si le commerce des frontières est florissant, c’est lié à deux facteurs étroitement associés, a) des politiques frontalières racistes de l’Union européenne, qui ne permet pas d’itinéraire légal, militarise les frontières et pousse les migrant·es à avoir recours à des réseaux centralisés et souvent basés sur l’exploitation, b) les structures capitalistes qui permettent aux fonctionnaires d’état et aux populations locales de s’enrichir et aux économies européennes de prospérer.
2 Nouvelles des régions
2.1 La Route de l’Atlantique
Le commerce des frontières entre le Sahara occidental, le Maroc et les Îles Canaries.
Au cours des dernières années, le commerce sur la Route de l’Atlantique a explosé. C’est une conséquence directe de la fermeture des itinéraires plus au nord. Les trafiquants et les agents de voyage qui auparavant travaillaient dans le nord se sont désormais installés dans le Sahara occidental : « Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de “Chairmans” qu’en 2019. En raison des gros changements à Tanger et Nador, les Chairmans qui y travaillaient sont maintenant ici [au Sahara occidental] et des intermédiaires sont eux aussi devenus des Chairmans, explique A. d’Alarm Phone Maroc.
Ces trafiquants et ces agents de voyage ont également déplacé leurs réseaux de recrutement. De nombreux passagers qui quittent le Sahara occidental ou le sud du Maroc n’y vivent pas, en fait : iels sont dans des camps et des quartiers habités par des migrant·es, à Tanger, Casablanca, Nador, etc. et ne se déplacent vers le sud que quelques jours avant leur départ. Le recrutement pour les passages se fait de bouche à oreille. En général, ce sont des Sub-saharien·nes fraîchement arrivé·es en avion de leur pays d’origine, des personnes vivant dans les villes mentionnées ci-dessus, ou bien des voyageur·ses marocains, surtout ceux et celles des régions les plus pauvres. Les trafiquants et les agents de voyage,quant à eux, ne vivent pas non plus près des lieux de départ, mais résident ailleurs.
Le pic énorme de la demande, depuis 2020, a provoqué une forte hausse des bénéfices des trafiquants. Lors d’un entretien exceptionellement accordé au journal La Vanguardia, un agent de voyage marocain nous a dit qu’il gagnait € 70 000 en deux mois seulement. L’augmentation de la demande, cependant, a également pour conséquence la vente par des opérateurs douteux de services d’une qualité encore inférieure à ceux qui sont sur le marché, et qui sont déjà peu adéquats et dangereux. Comme l’explique B., militant d’Alarm Phone, « en même temps, les passagers sont plus souvent plumés par des organisations malhonnêtes, et ces voyages mal préparés provoque de nombreux décès et la disparition de bateaux ».
Selon un agent de voyage, il faut verser environ €20 000 par voyage pour le carburant et l’équipement, alors que celui-ci doit être fourni par les agents de voyage (bateau en bois, coque en fibre ou en aluminium, dispositif de navigation, etc.). Il faut souvent y ajouter €10 000 pour la corruption de fonctionnaires. A., militant de Laayoune, explique comment les trafiquants collaborent avec des autorités de l’état susceptibles d’être corrompues :
« Les bateaux qui partent d’ici, Laayoune ou Tarfaya, vous devez payer les garde-côtes, la police militaire. Si vous ne le faites pas, vous ne pouvez pas trouver un lieu de départ, puisqu’il y a un poste de contrôle tous les deux kilomètres. Les Marocains qui travaillent avec les trafiquants [sub-sahariens] vont s’arranger pour que les policiers soient payés et donc ne regardent pas quand des migrants embarquent ».
Ceux et celles qui peuvent payer plus, pour ce qu’on appelle un voyage VIP (en général entre € 3000 et € 5000), peuvent embarquer pour une traversée grâce à des « cadeaux » plus importants, et éviter ainsi d’être interceptés non seulement près des côtes mais aussi plus loin en mer. Le voyageur ou la voyageuse ordinaire paye habituellement entre € 2000 et € 2500 pour une place sur un bateau. S’iel veut acheter plusieurs essais en un seul paiement (la version dite « garantie », le prix est plus élevé, € 3000 ou plus.
En outre, le réseau de corruption entre les trafiquants bien rémunérés et des fonctionnaires est dense, et s’étend bien au-delà des départs de bateau. Quand des trafiquants sont arrêtés, ils encourent en général une peine entre 5 et 20 ans de prison. Mais la règle est différente pour les riches. Les trafiquants peuvent verser un gros “cadeau” et quitter la prison après quelques mois seulement. Cela signifie que les agents de voyage qui purgent vraiment leur peine de prison ne sont le plus souvent que du menu fretin. Il est intéressant de noter ce que l’agent de voyage de Dakhla interviewé par La Vanguardia en dit :
« Pour la police et pour nous, les « trafiquants », la migration est intéressante. Nous gagnons de l’argent ensemble. Tous les deux ou trois mois, ils arrêtent un trafiquant pour montrer qu’ils font leur travail, mais je n’ai pas peur, j’ai de bons contacts ».
Bien sûr, ces réseaux ne se limitent pas à la police (militaire) et aux trafiquants. Récemment un salarié de Caritas Meknès a été accusé d’avoir participé au trafic et d’avoir reçu sur son compte en banque personnel de substantielles sommes d’argent au cours des dernières années. Inutile de le préciser, la corruption flambe des deux côtés de la Méditerranée, avec des résidents locaux qui font partie des réseaux de trafic actifs dans les Îles Canaries. Ceci est bien illustré par le cas des bateaux et des moteurs abandonnés dans le port d’Arguineguin, Grandes Canaries. Une fois que les bateaux ont été remorqués au port par Salvamento Maritimo, les moteurs et le carburant sont volés et revendus pour € 300, puis ré-exportés vers la Mauritanie et le Sénégal par des petites entreprises espagnoles, par exemple des sociétés de matériel électronique, puis revendus dans les pays de départ jusqu’à €4000. Début octobre, un réseau de ce type, qui impliquait des travailleurs locaux du port d’Arguineguin ainsi que des habitants des villes voisines a été démantelé par les autorités espagnoles, lors de la découverte d’un conteneur avec 52 moteurs. Pendant longtemps, les autorités locales ne se sont pas préoccupées de ces bateaux et moteurs abandonnées, et ont laissé s’installer une espèce de cimetière de bateaux. L’automne dernier, le Ministre de l’intérieur a sous-traité avec une société la destruction de ces bateaux. Depuis, un peu plus 100 de ces bateaux ont été détruits pour la somme de € 60 000.
Si nous abordons le commerce des frontières sur la route de l’Atlantique, nous ne pouvons pas ignorer les bateaux qui transportent de la drogue. Ils représentent une part très lucrative du modèle économique associé aux réseaux de trafic au Maroc et en Espagne. Ces navires, cependant, qui arrivent en général à Lanzarote, ne contactent jamais Alarm Phone : en conséquence, nous ne les intégrerons pas dans cette analyse.
Traversées & Sauvetages : un mur invisible en Atlantique
Cette nouvelle année a vu une augmentation supplémentaire des traversées et des arrivées. En tout, pour la région Ouest Méditerranée et Atlantique, 7430 personnes ont réussi à traverser en janvier et février. Pour mémoire, il y a eu 3915 arrivées sur la même période en 2021. Ce bond des arrivées est encore plus net sur la Route des Canaries, où l’arrivée de 5604 personnes, jusqu’à maintenant pour cette année, constitue une hausse de 119% par rapport aux deux premiers mois de 2021.
Comme ces chiffres le montrent, les voyages jusqu’aux Îles Canaries représentent 3/4 de toutes les arrivées en Espagne. La route de l’Atlantique est toujours l’itinéraire le plus meurtrier vers l’Europe, avec une estimation de plus de 4404 décès et personnes disparues en 2021, selon le collectif Caminando Fronteras. Des naufrages importants continuent à se produire, pour les mêmes raisons que nous avons expliquées en détail dans nos rapports précédents. Par exemple, des bateaux se perdent en mer et disparaissent complètement (comme les 52 personnes qui ont quitté Tarfaya le 4 janvier ou les 60 personnes qui sont également parties la première semaine de janvier) ou par chance, sont secourus dans des lieux très éloignés (par exemple le bateau gambien avec 105 survivants et 17 décès, qui a été secouru à 800 km au sud des Canaries après 19 jours en mer en décembre ou les 34 personnes qui ont quitté Dakhla le 3 novembre, dont seulement 20 ont survécu aux trois semaines en mer). Une autre raison est que de nombreux bateaux rencontrent des problèmes peu après avoir quitté les côtes marocaines ou sahariennes. Ceci tient au choix des organisateurs, qui utilisent du matériel défectueux ou tout simplement ne prennent pas en compte les conditions météo. Par exemple, nous voyons de nombreux cas de canots pneumatiques percés ou de pannes de moteur.
Ces deux problèmes sont liés à l’indifférence des autorités. Dans plusieurs cas, Alarm Phone a alerté les autorités marocaines rapidement, mais les opérations de secours ont été retardées de plusieurs heures avec pour conséquence de terribles tragédies. Nous portons le deuil des 45 personnes (43 par noyades, 2 à l’hôpital) lorsque la marine marocaine n’a pas réagi au naufrage de 53 personnes le 16 janvier et celui des quatre personnes que l’on a laissé se noyer le 6 février, parce que MRCC Madrid a délégué la responsabilité du sauvetage à Rabat, qui ne l’a pas organisé assez tôt.
Ce cas met en évidence une orientation politique très troublante concernant l’Atlantique : la création d’un mur invisible en mer. Alarm Phone constate une tendance : de plus en plus d’opérations SAR sont déléguées aux autorités marocaines, bien que les bateaux soient dans la zone de chevauchement des deux zones SAR. En considérant que les bateaux qui relèvent à la fois de la responsabilité des autorités espagnoles et marocaines sont le problème de Rabat, l’état espagnol, en fait, applique une politique d’interception « où cela est possible ». Ceci peut être une réaction à la hausse du stock de téléphones satellites des agents de voyage. Depuis l’été dernier, de plus en plus de bateaux en ont été équipés. Avec un téléphone satellitte, les voyageur·ses en mer peuvent appeler les autorités et Alarm Phone et donner leur position GPS exacte. Cependant, dans plusieurs cas, quand la position GPS donnée est dans la zone SAR dont le Maroc revendique aussi la responsabilité dans le cadre de leur occupation du Sahara Occidental, des interceptions ont été organisées conjointement par les autorités espagnoles et marocaines.
La création de ce mur invisible n’est pas la seule évolution inquiétante. La route de l’Atlantique est également en train de s’étendre vers le nord. Certaines communautés marocaines ont commencé à organiser des départs depuis des villes aussi lointaines qu’Al Jadida (près de Casablanca). Cela représente un voyage de 650 km vers le sud jusqu’à Lanzarote. De même, pendant cette période, certains sauvetages ont eu lieu très au nord des Canaries, comme celui de 35 personnes à 210 km au nord-est de Lanzarote, le 18 janvier.
Les bateaux partent également toujours de plus loin au sud, mais moins souvent qu’à la fin de 2020. En 2021, 55% de tous les bateaux qui sont arrivés aux îles Canaries étaient partis du Sahara occidental, 26% du sud du Maroc, par exemple de Tan-Tan ou Guelmim. Cela correspond également à une baisse du pourcentage des voyages en provenance des pays du Sud. Maintenant, seulement un cinquième de toutes les arrivées sont des bateaux partant de la Mauritanie, de la Gambie, du Sénégal. La plupart des départs se font entre Boujdour et Tan-Tan, ce qui explique la très forte proportion d’arrivées vers la partie est des îles Canaries. Lanzarote, Fuerteventura et Gran Canaria reçoivent la quasi-totalité des arrivées. La moitié des voyageur·ses sont des ressortissant·es marocain·es, suivie par la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Pour les voyageur·ses marocain·es, les expulsions ont repris après la réouverture des frontières par le Maroc début février.
Les services d’accueil à Lanzarote sont connus pour être saturés. L’acheminement d’un plus grand nombre de bateaux secourus vers le port d’Arguineguin, à Gran Canaria, et le transfert des migrant·es vers Fuerteventura ne changent pas faire grand-chose à la situation. Jusqu’à très récemment, à leur arrivée dans le port d’Arrecife, les voyageur·ses étaient conduit·es dans un bâtiment industriel situé à quelques kilomètres de la ville et se voyaient attribuer un espace dans cet ancien entrepôt industriel. Les gens étaient retenus pour en quarantaine pendant 72 heures, et testés pour le Covid-19. Les conditions de détention étaient inhumaines : pas de lits convenables, pas d’intimité, pas de douches et pas d’espace sécurisé pour les mineur·es et les femmes. Des militant·es et des défenseur·ses des droits de l’homme ont fait campagne contre la “nave de la vergüenza“, l’”entrepôt de la honte”, et se sont plaints des conditions inhumaines auprès des autorités et d’un médiateur, qui ont à leur tour demandé la fermeture de cet espace. Au moment où nous finalisions ce rapport, le ministère de l’Intérieur a annoncé que la “nef” avait été vidée et que les nouveaux·elles arrivant·es seraient conduit·es au centre d’hébergement temporaire (CETI en espagnol) situé juste en face. Reste à savoir si cela se traduira par un changement significatif et un hébergement décent.
2.2 Tanger, Ceuta et le détroit de Gibraltar : Une diminution des départs
L’augmentation des traversées vers les îles Canaries s’est accompagnée d’une diminution des tentatives depuis Tanger, une route autrefois très fréquentée. Il y a environ 5 ans, tous les un ou deux mois, on entendait encore parler de Boza (arrivée) de 1 à 2 bateaux. Mais depuis le Covid-19 et, ajouté à cela, la fermeture des frontières, on n’entend plus beaucoup parler de Boza à Tanger.
Sur la période de ce rapport, Alarm Phone n’a observé que 3 cas autour de Tanger. Le 5 novembre, sept personnes en détresse à l’Est de Tanger sont rentrées au Maroc de manière autonome. Le 9 novembre, un bateau avec 13 personnes à bord (dont 1 femme) a été intercepté par la Marine Royale, et le 12 décembre, 3 autres personnes ont été interceptées. Le seul cas du début de l’année 2022 s’est cependant avéré être un Boza. Le 10 janvier, Alarm Phone a été informé que 3 personnes étaient parties de Fnideq, près de Ceuta, dans un kayak en plastique. De l’eau pénétrait dans l’embarcation. Alarm Phone a informé les autorités mais a perdu le contact avec le bateau. Le lendemain, le syndicat CGT Salvamento Maritimo a annoncé que trois Marocains avaient été secourus et emmenés à Algeciras.
L’une des principales raisons de la rareté des départs et de la rareté encore plus grande des réussites réside dans le fait que les autorités marocaines ont renforcé la sécurité et intensifié la militarisation de la frontière. Les personnes subsahariennes en exil vivent dans un état d’insécurité au Maroc car les attaques contre les personnes perçues comme migrant·es sont fréquentes. K., militant·e d’Alarm Phone à Tanger, rapporte :
“La vie quotidienne est pleine de problèmes et vous êtes soumis à une répression massive. Les violations quotidiennes des droits de l’homme et les arrestations arbitraires vous laissent dans un état constant de panique ou d’anxiété. Mais la réalité est que, même face à toutes ces politiques, les gens ne désespèrent pas et cherchent toujours des moyens de voyager, mais la situation devient de plus en plus difficile pour les personnes en déplacement”.
Cela entraîne une perte d’espoir et pousse de nombreuses personnes à se rendre à Laayoune, où les attaques et les arrestations ne sont pas aussi fréquentes et où il est encore possible d’effectuer la traversée.
Les Marocain·es travaillant dans les associations qui organisent la continuité des voyages dans le nord du pays ne sont plus très actif·ves, en raison du renforcement de la sécurité et de la militarisation des frontières. Dans le Nord, ce ne sont plus que des petits groupes de personnes qui organisent le voyage, peut-être en raison d’un manque de demande. Parfois, ceux qui tentent de passer en Europe sont interceptés par la Force Auxiliaire (police militaire) sur terre ou par la Marine Royale en mer. Lorsque des personnes sont en détresse ou en danger en mer, la Marine Royale est contactée, mais il arrive souvent qu’elle n’arrive pas à temps.
Des personnes en exil à Tanger nous ont dit que les prix pour les voyages depuis le Nord-Ouest sont variables, mais il est évident que la militarisation de la région a entraîné une augmentation massive des prix, et la professionnalisation du commerce frontalier. Pour les petits bateaux auto-organisés, chaque personne contribue entre 150 et 250 euros, mais le prix peut atteindre 500 à 750 euros. Les prix dépendent de la taille et de la qualité du matériel. Mais en raison de la militarisation massive de la zone frontalière de Tanger, il est désormais presque impossible d’organiser des voyages entre ami·es. Les gens continuent à faire la traversée, mais, en raison de l’augmentation de la surveillance des frontières, les voyageur·ses sont devenu·es dépendant·es de structures centralisées et paient entre 4000 et 6000 € pour le voyage. Ce prix est exorbitant, et montre que non seulement les voyageur·ses doivent rassembler eux-mêmes des sommes importantes, mais aussi qu’il permet à toutes les personnes impliquées dans ce trafic de réaliser de gros profits. Le prix représente un bon salaire pour les trafiquants, bien sûr, mais ils ne sont pas les seuls à en tirer profit. Lorsqu’il s’agit de corrompre la Marine Royale, pour les grands groupes, les chiffres sont énormes. Les chiffres qui nous ont été rapportés sont de l’ordre de 30 000 à 50 000 € pour les bateaux à moteur, mais les pots-de-vin peuvent atteindre 70 000 à 100 000 €.
Il est clair que les gains réalisés grâce à cette augmentation absurde de l’action de l’armée et de la police se font au détriment des voyageurs : “C’est un non-sens absolu. C’est devenu un gagne-pain pour de nombreuses personnes. L’UE et le Maroc ont fait de l’exil un commerce vraiment rentable” commente K. de Tanger.
2.3 Nord-est du Maroc : La répression continue dans la région de Nador
Les forêts autour de Nador restent soumises à de fréquentes descentes de police, à la répression de l’État et à la violence envers les personnes Noires. Dans le cadre de cette répression, de nombreux·ses intermédiaires subsaharien·nes ont été arrêté·es ces dernières années.
Les conditions de vie dans les camps sont loin d’être sûres. Le 24 janvier, elles ont entraîné la mort de 3 enfants. Ils sont morts étouffés après que leur abri de fortune en bâche ait pris feu dans la forêt de Gourougou (nord-ouest du Cimetière Sidi Salem, Nador). Leur mère, Happiness Johans, est décédée à l’hôpital quelques jours plus tard. En réaction, l’AMDH Nador a écrit une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur pour demander que les personnes en exil soient autorisé·es à louer des maisons à Nador.
Nador est non seulement un point de rassemblement pour les communautés de voyageur·ses subsaharien.nes, mais aussi un point de départ pour les ressortissant·es marocain·es qui se rendent en Espagne. Ils et elles souffrent également de la répression. Les arrestations et les expulsions inhumaines de mineur·es marocain·es à Nador continuent. L’AMDH de Nador rapporte que le 1er janvier, près de 80 mineur.es et jeunes non accompagné·es ont été embarqué·es de force dans des bus et emmené.es à Casablanca. Aucun·e d’entre eux·elles n’était originaire de cette ville.
Les ressortissant·es marocain·es continuent de se rendre en Espagne continentale par voie maritime, mais ils et elles s’organisent très différemment des voyageur·ses subsaharien·nes. La région du Rif ne fait pas exception. Plutôt que des équipes professionnelles, ce sont des ami·es qui se réunissent pour planifier et organiser la traversée. Ils et elles mettent en commun leurs ressources pour obtenir l’équipement nécessaire et, dans certains cas, pour soudoyer les officiers militaires qui surveillent les zones de départ. Les ami·es et les membres de la famille peuvent également fournir un soutien matériel pour le voyage. Comme nous ne disposons pas d’autres informations concrètes sur la manière dont les ressortissant·es marocain·es parviennent à surmonter le système frontalier, et de même pour d’autres communautés, par exemple les ressortissant·es syrien·nes et yéménites, nous pouvons seulement décrire la manière dont les voyageur·ses subsaharien·nes passent par Nador.
Le commerce frontalier autour de Nador : Les prix ont augmenté de façon spectaculaire
Le système établi autour du passage vers l’Europe via Nador a connu des changements fondamentaux au fil des ans. Les prix ont augmenté de façon spectaculaire pour les voyages à partir de cette région. Un membre local d’Alarm Phone, qui vit dans les forêts de Nador depuis 2001, se souvient que jusqu’en 2010, on pouvait obtenir une place dans un bateau pour seulement 300 €. Puis, entre 2010 et 2014, un nouveau système a vu le jour dans les forêts : le système “garantie” Les gens voyagent désormais avec “garantie”. Ils et elles effectuent un paiement unique plus élevé, mais sont assuré·es d’avoir autant de tentatives de traversée qu’il en faut pour atteindre l’Europe. Il s’agit peut-être d’une réponse aux taux d’interceptions élevés, tant sur terre que sur mer. Il faut désormais souvent plusieurs tentatives pour réussir la traversée. Le prix de la “garantie” est passé à 1500 euros. Vers 2018, les prix sont montés jusqu’à 3 500 € et, pour une femme avec des enfants, jusqu’à 4 500 €.
Pour comprendre comment les prix sont déterminés dans les forêts, il faut savoir que les négociations se font par le biais d’intermédiaires au sein des communautés subsahariennes. Ces intermédiaires rencontrent régulièrement les président·es des différentes communautés subsahariennes. Ils travaillent également avec des organisateur·ices de départs marocain·es. L’agent·e marocain·e demande aux intermédiaires une somme par tête pour organiser les bateaux. Cette somme est payée par le ou la futur·e passager·e, qui doit également verser une commission à l’intermédiaire.
L’agent·e et l’intermédiaire négocient le prix par tête. Les voyageur·ses uni·es pourraient exercer une grande influence sur les agent·es dans ces négociations, car les Marocain·es n’ont aucun autre lien avec leurs client·es potentiel·les. Mais la loi de l’offre et de la demande favorise les trafiquant·es. Les possibilités de voyage, les places dans les canots pneumatiques, se font rares depuis quelques années maintenant et certaines communautés subsahariennes ont accepté de payer des sommes plus élevées aux trafiquant·es marocain·es afin de s’assurer une place. Cela a entraîné une hausse des prix au niveau mondial. Il s’agit d’une activité très rentable pour les agents de voyage.
Nous savons que, face aux hausses de prix exorbitantes, les communautés ont tenté d’organiser elles-mêmes leurs voyages afin d’exercer une pression pour faire baisser les prix. Néanmoins, contrairement à la situation d’un Etat où la loi aurait permis à un syndicat de maintenir les prix à un niveau abordable, la criminalisation du commerce a mis les acheteur.euses à la merci d’un marché absolument non réglementé. Dans un contexte où le client se voit menacé de ne pas partir ou d’être tabassé s’il ne règle pas le montant d’avance, c’est le vendeur qui détient tout le pouvoir. Il n’est pas surprenant que des tentatives de négociations collectives au sein de groupes de client.es disparates aient échoué. Aujourd’hui, un.e candidat.e à la traversée est susceptible de payer jusqu’à 2600 euros d’avance au passeur et 900 euros à l’intermédiaire pour une place dans un bateau, aux côtés de 59 autres voyageur.euses.
Les chefs des communautés ainsi que les intermédiaires ont toujours eu accès à une liste de personnes vivant dans les forêts et n’ayant pas les moyens de payer pour le voyage, c’est-à-dire souvent des mères seules, mais aussi d’autres personnes n’étant pas en mesure de rassembler assez d’argent. Les chefs notent également les noms de “celles et ceux qui ne posent pas problème” dans les camps, c’est-à-dire des personnes qui suivent les codes et les règles destinées à assurer la sécurité de la communauté dans ces camps. Progressivement, au fil des années, des places gratuites ont été libérées pour ces personnes à bord des bateaux. Les prix ayant aujourd’hui atteint de tels montants, pouvant aller jusqu’à 3500 euros pour une place, cette forme de solidarité n’est plus réalisable. La situation des personnes sans moyens financiers est désormais sans espoir. L’unique moyen qu’il leur reste d’atteindre l’Espagne est de passer par-dessus les barrières de Melilla – option qui, mises à part quelques rares exceptions, n’est envisageable que pour des hommes.
Autour de Noël et du Nouvel An, de nombreuses tentatives collectives pour franchir les barrières de Melilla ont eu lieu. Ces tentatives ont été reçues violemment par les autorités espagnoles et marocaines. D’après le Ministre des affaires étrangères espagnol, plus de 1000 personnes ayant essayé de franchir les barrières de Ceuta et de Melilla ont été interceptées dans cette courte période. Les barrières frontalières de Melilla sont de plus en plus militarisées. La présence d’unités militaires armées y est désormais permanente. Néanmoins, le 2 mars, alors que nous rédigions le présent rapport, 2500 personnes sont parvenues à organiser une tentative pour franchir ces barrières. 500 d’entre elles environ ont réussi à rejoindre Melilla. C’est un énorme Boza. En terme d’arrivées, il s’agit de l’une des tentatives les plus fructueuses aux frontières de Melilla. Bienvenue en Espagne !
Les cas Alarm Phone de ces derniers mois : 27 personnes ont disparu sans laisser de traces
Pendant la période que couvre ce rapport, 16 embarcations en partance du Nord-Est du Maroc ont contacté l’Alarm Phone. 7 des 8 bateaux partis en novembre et en décembre entre Temsamane/Al Hoceïma et Nador sont bien arrivés à Motríl et à Almería. Seul un bateau, transportant 15 personnes, a été intercepté par la Marine Royale. Durant la toute première semaine de janvier, Alarm Phone a été impliqué dans deux cas : un bateau parti de Tazaghine a dû retourner au Maroc, un autre, parti de Nador avec 13 personnes à son bord, a été secouru jusqu’à Almería.
Le 8 janvier, on informe Alarm Phone qu’un bateau transportant environ 36 personnes est parti de Nador pendant la nuit. Le MRCC Rabat confirmera plus tard l’interception du bateau. Nous déplorons le fait qu’une autre embarcation, ainsi que les 27 personnes qui étaient à son bord, parties de Nador quelques heures seulement après la première, aient disparu sans laisser de traces. 9 des passager.es étaient des femmes.
En février, deux bateaux qui avaient contacté Alarm Phone après leur départ d’Al Hoceïma ont été secourus et amenés en Espagne. Un autre bateau a été intercepté par la Marine Royale. Le 12 février, on informe Alarm Phone de la disparition en mer d’Alborán d’un bateau transportant 7 personnes, après être parti de Bouyafar à l’aube. Ce n’est qu’après deux jours et une grande pression exercée par les proches des passager.es ainsi que par Alarm Phone qu’il a été possible de découvrir que les voyageur.euses avaient été secouru.es, emmené.es à Motril et immédiatement placé.es en détention. Comme nous l’avons tweeté à propos de ce cas, “nous condamnons le silence des autorités qui relève d’un racisme structurel à l’encontre des personnes en mouvement. #LibertéDeMouvement.”
2.4. Oujda et la frontière algérienne : les traversées deviennent plus dangereuses
La situation à Oujda et à la frontière entre l’Algérie et le Maroc reste dangereuse et a empiré ces dernières semaines. Les quatre dernières mois ont été le théâtre d’arrestations de personnes, mineur.es y compris, qui mendiaient, ainsi que de refoulements répétés à la frontière.
Bien des personnes ayant pour volonté de traverser la frontière qui sépare le Maroc de l’Europe doivent d’abord passer par l’Algérie. Puisque cette frontière est fermée depuis longtemps – y compris pour des personnes ayant des documents officiels leur permettant de voyager entre ces deux pays – traverser cette frontière est évidemment très difficile pour des personnes ne bénéficiant pas d’une telle permission. “Difficile” signifie presque toujours que cela coûte cher. Historiquement, les hommes devaient payer entre 150 et 200 euros, parfois même 250 euros, pour pouvoir traverser cette frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc. Les femmes devaient payer entre 300 et 400 euros et les personnes malades et/ou handicapées (physiques) devaient payer 500 euros.
Le 5 janvier dernier, le Maroc a officiellement établi une zone militaire à la frontière avec l’Algérie. Jusqu’alors, le Maroc était divisé en deux zones militaires, Nord et Sud. La création de cette troisième zone est due au conflit qui n’a cesse de s’intensifier entre le Maroc et l’Algérie. La frontière a été renforcée et équipée tant matériellement qu’en ressources humaines. En conséquence, traverser la frontière est également devenu plus coûteux et, récemment, le nombre de personnes qui la traversent a drastiquement baissé. Les prix ont doublé, voire triplé dans certains cas. Pour des hommes physiquement valides, le prix minimal est désormais de 250 euros, le double pour des femmes, et le triple pour des personnes (physiquement) handicapées ainsi que pour des femmes enceintes. On dit que les prix vont parfois jusqu’à 1000 euros. Ils dépendent des aptitudes physiques, plus particulièrement de la capacité à courir et de l’endurance. Désormais, traverser cette frontière est, en fait, surtout lié au transport de drogues et se fait en coopération avec les forces militaires marocaines qui, en échange, en profitent financièrement. On conseille aux personnes qui traversent d’avoir de l’argent et un smartphone sur elles afin de pouvoir payer leur sortie de prison si elles devaient être découvertes pendant la traversée.
Les personnes qui souhaitent traverser sont souvent exploitées mais, n’ayant aucune autre option, elles ne peuvent pas l’éviter. Des femmes sont souvent violées dans la zone frontalière et tombent enceintes ou contractent des maladies sexuellement transmissibles. De nombreuses personnes meurent pendant la traversée. D’autres meurent après l’arrivée du fait des épreuves vécues. Cela est particulièrement courant en hiver en raison du manque de vêtements appropriés au climat ou parce qu’elles glissent sur le sol détrempé et tombent dans le fossé inondé de la frontière et s’y noient. Lorsque quelqu’un meurt en traversant la frontière, la personne qui mène le groupe ne peut appeler personne à l’aide sous peine d’être envoyée en prison. Même après la traversée, presque personne n’a le courage de recenser les morts qui ont eu lieu dans la zone frontalière : des personnes disparaissent sans que leur mort n’ait été consignée où que ce soit. Après avoir traversé la frontière, particulièrement en hiver, les personnes souffrent des conséquences physiques de ce parcours dangereux. La traversée peut durer de 2 à 3 jours, mais va parfois jusqu’à une semaine.
Alors même que traverser la frontière devenait plus dangereux, les conditions de logement des personnes changeaient aussi. Alors qu’auparavant les personnes vivaient en plus grands groupes plus ou moins en auto-gestion, il est aujourd’hui plus courant de louer son propre petit espace dans un appartement bondé. Lorsque la police découvre qu’un grand nombre de personnes habitent dans un même appartement, elle s’y introduit de force et arrête les personnes sans papiers pour les déporter en Algérie en pleine nuit. A la fin de l’année dernière, par exemple, la police a arrêté 20 personnes à leur domicile. Nous avons été informé.es que sept personnes bénéficiant des papiers qu’il fallait ont été relâchées, que sept autres personnes ont été emmenées à la zone frontalière durant la nuit et que trois personnes ont été arrêtées pour privation de liberté et traffic d’êtres humains.
Le début d’année a vu le nombre de rafles aux domiciles des personnes augmenter. Ces rafles se concentrent au niveau des quartiers habités par les migrant.es : Andalous et Ben Mrah, quartiers où les descentes de police sont de plus en plus fréquentes. En janvier, 16 personnes ont été arrêtées pour privation de liberté à Sidi Yahya, un autre quartier d’Oujda, et sont actuellement poursuivies en justice.
En conséquence des mesures de contrôle liées au Covid-19, le “pass sanitaire”, l’attestation de vaccination en vigueur au Maroc, a été introduit de sorte que les personnes qui n’en bénéficient pas ne puissent pas faire leurs courses ou utiliser les transports en commun. L’accès au vaccin est variable. Il nous a été rapporté que des personnes sans titre de séjour ont pu être vaccinées au Maroc tant qu’elles étaient en mesure de montrer un passeport en règle. Néanmoins, le pass sanitaire n’est pas accessible à des personnes venant de traverser la frontière algérienne ou pour des personnes n’ayant pas les bons passeports. Cela signifie qu’elles ne peuvent pas voyager facilement. Le coût des transports est doublé, au moins, car les conducteurs cachent les personnes pour échapper aux contrôles.
2.5. L’Algérie et les départs pour l’Espagne
La tendance que nous avions remarquée dans les précédents rapports s’est poursuivie dans la période couverte par ce rapport. De novembre 2021 à mars 2022, le nombre de départs de jeunes hommes, de familles et de femmes parties des rives algériennes n’a cessé d’augmenter, en conséquence du retour de bâton du mouvement social de 2019, de la désillusion qui lui a succédée et des difficultés économiques dont la grande majorité de la population algérienne a fait l’épreuve et qui n’ont fait qu’empirer en contexte de pandémie.
Sur le plan politique, les militant.es et les syndicalistes algérien.nes, ainsi que toute personne ayant été engagée dans le hirak, font toujours face à une répression impressionnante. Récemment, plusieurs organisations et de nombreux individus ont publié une déclaration dénonçant la criminalisation par les autorités algériennes des partis politiques, des syndicats et des bases d’organisations politiques. La répression ne mène pas seulement à l’exil d’un grand nombre de personnes algériennes. Elle rend également difficile l’obtention d’informations sur le terrain concernant la situation des voyageur.euses, car la menace de criminalisation force le silence de nombreux.ses citoyen.nes et militant.es.
Dans un article publié par le site français Mediapart, un homme algérien résidant en Espagne demande : “Pourquoi on est autant à fuir l’Algérie ?,Tebboune [le président algérien] va se faire soigner en Allemagne et moi, je dois rester mourir ici ?”
La défaillance du système de santé pousse de nombreuses personnes à quitter le pays. D’après un article du site algérien algeriepartplus, “les ressortissant.es algérien.nes sont les plus nombreux.ses à demander un visa pour avoir accès à un traitement dans les hôpitaux français”.
Dans cette optique, il n’est pas surprenant que le nombre de départs depuis novembre soit resté très élevé et ait compté quelques pics pendant la période. Par exemple, la période entre le 30 décembre et le 4 janvier a vu le nombre de départs exploser, ce que les médias algériens ont largement documenté. Près de 40 bateaux sont partis de la côte algérienne en direction de la péninsule espagnole. D’expérience, nous savons que le nombre de départs augmente autour des périodes de fêtes nationales (par exemple autour de l’Aïd au Maroc). La Croix Rouge a recensé le passage de 312 personnes à ses bureaux d’Almeria. La moitié d’entre elles était arrivée au cours des 24h précédentes, entre le 31 décembre et le 1er janvier, d’après un article d’Infomigrants.
Si de nombreux bateaux rejoignent avec succès les côtes espagnoles, bien d’autres ont un destin tragique. D’après l’ONG Caminando Fronteras, pas moins de 169 harragas algériens ont été portés disparus en 2021 et les corps sans vie de 22 d’entre eux ont été retrouvés par le Salvamento Maritimo. Entre le 1er et le 5 janvier, 30 Algérien.nes sont mort.es dans leur tentative pour entrer en Europe. Nos pensées vont, comme toujours, aux familles et aux proches des défunt.es.
Notre emploi du mot “tragique” ne doit pas dissimuler où est la responsabilité de ces crimes : d’une part, le fait que les structures politiques algériennes n’offrent aucune perspective sociale et économique, d’autre part le refus délibéré des pays européens de permettre une route migratoire régulière ainsi que la militarisation des frontières que ces mêmes pays mettent en place. Combinés, ces facteurs forcent les gens à inventer et à risquer des chemins chaque fois plus dangereux vers un futur vivable.
Le soutien porté par à Alarm Phone aux Algérien.nes qui voyagent vers l’Espagne
Ces derniers mois, Alarm Phone a porté assistance à six bateaux partis d’Algérie en direction de l’Espagne (le 5 novembre, le 20 et le 30 décembre, le 11 et le 13 février). L’un d’entre eux transportait 9 personnes parties de Capdur (Béjaïa) le soir du 30 décembre et a finalement échoué sur l’île du Congrès (Espagne). Elles ont été finalement refoulées jusqu’à Nador, au Maroc.
Les voyageur.euses algérien.nes ne font pas seulement face aux risques en mer. Une fois arrivé.es en Europe, le risque de déportation est désormais de plus en plus grand. A la mi-novembre, une entrevue entre les ministres de l’Intérieur algériens et espagnols a eu pour issue la décision du gouvernement algérien de débloquer l’équivalent de 6,4 millions d’euros pour financer le rapatriement des harragas algériens en 2022. Depuis lors, les déportations ont dramatiquement augmenté. Le 20 février, une trentaine d’Algérien.nes a été déportée d’Espagne vers Oran ou Ghazaouet. Le 1er février déjà avait eu lieu une déportation au cours de laquelle 40 Algérien.nes ont été expulsé.es de force dans le port d’Almeria. D’après l’un de nos contacts à Oran, le risque d’arrestations et de poursuites judiciaires pour les personnes déportées de force vers l’Algérie est très élevé. Cela fait partie intégrante de la dure criminalisation des harragas par l’Etat algérien dont il était déjà question lors d’un précédent rapport. La procédure de déportation ajoute donc un nouveau risque à la liste de ceux que les personnes en mouvement connaissent déjà et nourrit la corruption en Algérie puisque le seul moyen pour les personnes déportées de sortir de prison est de soudoyer quelqu’un.
Un commerce frontalier florissant
Il est clair que le déchaînement général et continu des politiques répressives à l’encontre des personnes en mouvement a créé les conditions propices au développement d’un commerce frontalier prolifique géré par des organisations clandestines en constante expansion. Dans un article intitulé “Algérie : Le trafic de migrants vers l’Espagne a généré près de 60 millions d’euros en 2021” Jeune Afrique met en avant une enquête menée en 2021 par la police espagnole montrant que “ces réseaux disposent aujourd’hui d’une flotte de « bateaux-taxis », des embarcations dotées de puissants moteurs de 200 à 300 chevaux permettant de gagner rapidement les côtes espagnoles et d’effectuer plusieurs rotations par semaine.”
En Algérie, les organisations illicites impliquées dans le business des frontières sont devenues de plus en plus puissantes et structurées. En 2020, les observateurs.rices avaient déjà noté un changement dans le mode opératoire des voyageurs et voyageuses lié au rôle croissant des organisations criminelles dans l’organisation des traversées. Historiquement, l’exil des personnes algériennes était organisé de manière autonome. Des groupes d’une dizaine de personnes mettaient en commun leurs ressources pour financer un bateau et un moteur, puis préparaient correctement leur voyage avant de prendre la mer. Au cours des trois dernières années, la militarisation et la répression contre les voyageurs et voyageuses ont augmenté. Cela est allé de pair avec la corruption de la police des frontières. Cela a rendu possible le développement de puissantes organisations du marché noir. Celles-ci dominent désormais le marché. Nos contacts à Oran nous disent que l’organisation du passage clandestin telle qu’elle s’est développée en Algérie repose largement sur des pratiques systématiques de corruption au sein de la police des frontières. En outre, les départs autonomes sont désormais très difficiles, voire impossibles, car les trafiquants surveillent avec attention les côtes et les plages, à l’affût des départs de bateaux qui ne font pas partie de leur flotte.
Ce phénomène est, selon Mediapart, particulièrement notable dans la région d’Oran, région à partir de laquelle la majorité des départs ont eu lieu au cours des derniers mois. Un pêcheur d’Oran raconte que “la marine n’arrive plus à faire face à la situation. Même quand elle tente de les stopper, [les passeurs] arrivent à leur échapper car leurs embarcations sont plus rapides. […] Certains jours, j’ai compté jusqu’à 11 bateaux de passeurs au mouillage”. Selon la chercheuse Nabila Mouassi, également citée dans l’article de Mediapart, “la mafia travaille sur un pied d’égalité avec l’État.”
Quant au prix du passage, “tou.te.s les adolescent.e.s d’Oran et des villages alentours peuvent vous le dire”, affirme un contact local à Oran. Il varie de 750 à 4000 euros, selon le type de bateau, la qualité du moteur, la fourniture d’un GPS/téléphone satellite, etc.
3 Naufrages et personnes disparues
Au cours des quatre derniers mois, nous avons recensé plus de 200 décès et plusieurs centaines de personnes disparues dans la région de la Méditerranée occidentale. Alarm Phone a été témoin d’au moins dix naufrages et de cas de décès dus à un retard des secours ou à une absence d’assistance. Ces cas de “laissé.es pour compte” sont des évènements si courants qu’ils doivent être considérés comme faisant partie intégrante du régime mortel des frontières.
Malgré tous les efforts déployés pour recenser les mort.e.s et les disparu.e.s, nous pouvons être sûr.e.s que le nombre réel de personnes qui sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’UE est bien plus élevé. Nous voulons nous souvenir de chacun et chacune d’entre elles et eux et commémorer chaque victime inconnue afin de combattre le système politique qui les a tué.e.s.
Le 8 novembre 2021, un bateau avec des ressortissant.es gambien.nes et sénégalais.es est parti de Gambie pour tenter d’atteindre les îles Canaries. C’était un groupe d’environ 165 personnes. Après deux jours, leurs proches ont perdu le contact avec elleet eux. Aucune nouvelle des voyageurs et voyageuses depuis. 35 des passager.e.s étaient originaires de Gunjur. Le village reste sous le choc et dans la confusion. (source : AP)
Le 11 Novembre, quatre corps sans vie sont repêchés et trois personnes sont déclarées disparues. Les personnes décédées se sont noyées à proximité de la côte de Oued Cherrat, Skhirat, Maroc.
Le 14 Novembre, un bateau est retrouvé, à environ 40 miles au sud de Gran Canaria, Espagne, avec sept corps sans vie à bord. Le bateau avait passé au moins six jours en mer. Une huitième personne est morte après le secours dans le port de Arguineguin, Gran Canaria, Espagne
Le 15 Novembre, deux personnes meurent dans une embarcation à la dérive au Sud de Gran Canaria, Espagne. Il y a 42 personnes survivantes.
Le 18 Novembre, un corps sans vie est rejeté sur la côte à Nabak, 16km au Nord de Dakhla, au Sahara Occidental.
Le 18 novembre, un bateau avec deux corps sans vie et 40 survivant.es est retrouvé à la dérive à 216 km au sud de Gran Canaria, en Espagne.
Le 19 novembre, un corps sans vie est retrouvé après le chavirement d’un bateau à moteur dans les alentours de la côte de Sarchal, Ceuta, Espagne.
Le 20 novembre, Mutassim Karim est porté disparu alors qu’il tentait de rejoindre Melilla, en Espagne, à la nage. L’ONG AMDH pointe du doigt la Guardia Civil comme responsable du décès et demande l’ouverture d’une enquête sur cette disparition.
Le 23 novembre, un bateau avec 34 personnes est retrouvé par un navire marchand à 500 km au sud de Gran Canaria. 14 personnes sont mortes et seules 20 personnes survivent après 3 semaines en mer.
Le 25 novembre, une femme tombe à l’eau alors qu’un bateau de 58 personnes est intercepté par la marine marocaine au large de Laayoune, au Sahara occidental. Une autre personne était morte avant l’interception.
Le 26 novembre, deux personnes meurent et quatre sont portées disparues après qu’un dinghy/zodiac ait chaviré au sud de Gran Canaria, en Espagne.
Le 27 novembre, la mort de deux personnes est confirmée après qu’un bateau transportant 57 personnes ait chaviré pendant une opération de secours au sud-est de Fuerteventura, sur les îles Canaries, en Espagne. Quatre personnes sont toujours disparues.
Le 27 novembre, deux corps sans vie sont retrouvés en mer, à Punta Leona et à El Desnarigado-Sarchal, à Ceuta, en Espagne.
Le 30 novembre, cinq mineurs – Ahmed, Tarik, Yahya, Alae et Brahim – sont portés disparus dans le détroit de Gibraltar, au Maroc. Ils avaient quitté Ceuta deux semaines plus tôt dans un radeau sans moteur avec la péninsule pour cap. Nous sommes toujours sans nouvelle.
Le 1er décembre, au moins 40 personnes perdent la vie après le naufrage d’un bateau au large de Tarfaya, au Maroc.
Le 2 décembre, la dépouille d’un bébé est retrouvée à bord d’un bateau au large des côtes de Fuerteventura. Le bébé faisait partie d’un groupe de presque 300 personnes qui voyageaient dans cinq bateaux différents en direction de Fuerteventura en Espagne. L’Alarm Phone a été informé qu’un sixième bateau avait fait naufrage non loin de la plage de Tarfaya. 22 personnes ont été déclarées disparues et 13 personnes ont été retrouvées mortes.
Le 6 décembre, un bateau avec 56 personnes à son bord arrive à Gran Canaria, en Espagne. Un bébé, deux femmes et un homme meurent avant d’avoir atteint l’île.
Le 6 décembre, les dépouilles de trois personnes s’échouent sur le rivage, sur la plage de Beni Chiker, à Nador, au Maroc, très probablement après une tentative de traverser la frontière de Melilla.
Le 6 décembre, un bateau transportant 20 personnes est secouru au sud de La Gomera, îles Canaries, Espagne. On y retrouve un corps mort.
Le 8 décembre, 29 personnes meurent après qu’un bateau ait chaviré en Atlantique, au large de Laayoune, au Sahara occidental. 31 personnes survivent au naufrage.
Le 9 décembre, un corps est retrouvé à 50km au nord de Dakhla, au Sahara occidental.
Le 12 décembre, un corps mort échoue sur la plage de Fnideq au Maroc. Il semble s’agir du corps d’une personne ayant tenté d’atteindre Ceuta à la nage.
Le 13 décembre, un corps est retrouvé près de la plage de Sarchal, à Ceuta, en Espagne.
Le 14 décembre, un corps échoue sur la plage municipale de Tanger au Maroc.
Le 14 décembre, un corps est retrouvé près de la Corniche de Nador au Maroc. La personne est probablement décédée au cours de sa tentative pour traverser la frontière de Melilla en Espagne.
Le 17 décembre, un corps est retrouvé sur un bateau de 60 personnes au Sud-est de Gran Canaria, dans les îles Canaries, en Espagne.
Le 18 décembre, 17 personnes meurent en mer entre la Gambie et les îles Canaries, en Espagne. Un bateau composé de 105 survivant.es est retrouvé à 800kms au sud de Tenerife. Le bateau avait quitté la Gambie 19 jours plus tôt.
Le 18 décembre, 35 personnes meurent dans le naufrage d’un bateau transportant 52 personnes, au large de Boujdour, au Sahara occidental.
Le 20 décembre, deux corps sont retrouvés près de la frontière algérienne à Touissite, Jerada, au Maroc.
Le 21 décembre, un corps est retrouvé à Playa de los Muertos, à Almeria, en Espagne.
Le 21 décembre, un bateau de 15 personnes fait naufrage au large de la côte d’Arzew en Algérie. Seules huit personnes ont survécu.
Le 23 décembre, trois personnes meurent et trois disparaissent après qu’un bateau de 10 personnes ait chaviré à 3kms au large de Chlef, Mostaganem, en Algérie.
Le 23 décembre, deux corps sont retrouvés à Ras Asfour, à Jerada, au Maroc (près de la frontière algérienne).
Le 30 décembre, un corps sans vie est rejeté sur la plage de Ténès, Chlef, Algérie.
Le 30 décembre, un corps sans vie est retrouvé près du port de Beni Haoua, Chlef, Algérie.
Le 31 décembre, deux corps sans vie sont découverts sur la côte de Cherchell, Tipaza, Algérie.
Le 31 décembre un corps sans vie est repêché en mer près de BouHaroun, Tipaza, Algérie.
Le 31 décembre, six survivants et trois corps sans vie sont repêchés après un naufrage à 35 miles nautiques de la côte d’Almeria, Espagne.
Le 03 janvier 2022, trois personnes meurent et dix personnes disparaissent dans deux naufrages au large de Cabo de Gata, Almería, Espagne.
Le 04 janvier, deux bateaux avec 103 survivant·es et deux corps sans vie sont trouvés par des navires de la marine américaine lors de manœuvres dans l’Atlantique. Les survivant·es sont transféré·es à la Marine Royale.
Le 04 janvier, Alarm Phone est informé de la disparition d’un bateau avec 52 personnes à bord. Le bateau était parti avec 23 hommes, 21 femmes et huit enfants de Tarfaya, au Maroc.
Le 04 janvier, Alarm Phone est informé d’un cas de détresse avec 63 personnes à bord au large de Tarfaya, Maroc. Cinq personnes meurent en mer avant l’arrivée des secours et six personnes doivent être soignées à l’hôpital.
Le 07 janvier, après plusieurs jours de dérive, un bateau est secouru à 26 km des côtes d’Alicante, en Espagne. Cinq personnes peuvent être secourues, au moins 12 personnes sont portées disparues.
Le 07 janvier, Alarm Phone est informé de la disparition d’un bateau qui avait quitté Ain-El Turk, Algérie, le 03 janvier avec 12 personnes à bord. Le bateau semble avoir sombré en emportant tou.tes les passager·es.
Le 08 janvier, Alarm Phone est témoin du naufrage d’un bateau avec 27 personnes à bord au large de Nador, au Maroc. Cinq corps en décomposition sont retrouvés près de Malaga, en Espagne, 15 jours plus tard. 22 personnes sont portées disparues.
Le 9 janvier, Alarm Phone Maroc est informé qu’un bateau avec 12 personnes à bord a fait naufrage au large des côtes algériennes. Seules deux personnes ont survécu, dix personnes sont toujours portées disparues.
Le 11 janvier, un corps sans vie est retrouvé dans l’eau au large de Rocher Plat, Tipaza, Algérie.
Le 12 janvier, un corps en décomposition est rejeté sur le rivage à Plage Gounini, Tipaza, Algérie.
Le 13 janvier, un bateau avec 60 voyageur·ses est perdu. Il était parti une semaine auparavant à destination des îles Canaries, en Espagne.
Le 14 janvier, dix personnes meurent dans un naufrage au large des côtes algériennes. Seules trois personnes peuvent être sauvées après 12 jours de dérive.
Le 16 janvier, Alarm Phone est informé d’un cas de détresse avec 55 personnes à bord. Lorsque les secours arrivent enfin, deux personnes sont déjà décédées et dix seulement peuvent être sauvées. 43 personnes sont toujours portées disparues. Le naufrage a eu lieu près de Tarfaya, au Maroc. Il est rapporté que deux personnes sont décédées à l’hôpital.
Le 16 janvier, le corps d’un jeune homme est rejeté sur la côte orientale de Fuerteventura. Le jour suivant, le corps d’une jeune femme est également retrouvé.
Le 17 janvier, une personne est retrouvée sans vie dans l’un des deux canots pneumatiques secourus au sud-est de Gran Canaria, en Espagne.
Du 16 au 25 janvier, cinq corps sans vie sont rejetés sur le rivage sur différentes plages autour de Málaga, en Espagne :
Le 16 janvier, un corps mort est retrouvé sur la plage de Cabo Pino, à l’est de Marbella, en Espagne.
Le 17 janvier, deux corps morts sont retrouvés sur la plage de Las Verdas, à Benalmádena, en Espagne.
Le 23 janvier, un corps est retrouvé flottant près de la plage de La Caleta, Malaga, Espagne.
Le 24 janvier, un corps est retrouvé flottant à côté de la plage de Nerja, Espagne.
Comme 17 personnes ont disparu lors de leur traversée vers Almeria entre le 16 et le 25 janvier, nous supposons que ces corps font partie des personnes qui se sont noyées dans les différents naufrages de cette période.
Le 18 janvier, le corps sans vie d’une personne qui voyageait dans un bateau avec neuf autres hommes est repêché au large de Carboneras, Almeria, Espagne.
Le 24 janvier, il n’y a toujours aucune trace d’un bateau avec 43 personnes qui avait quitté Nouadhibou, Mauritanie, le 5 janvier. Parmi ces personnes qui tentaient de prendre la route des îles Canaries, sept femmes et deux enfants
Le 25 janvier, 19 personnes meurent et neuf personnes survivent à un naufrage à 77 km au sud-est de Lanzarote, en Espagne.
Le 1er février, au moins deux personnes meurent lorsqu’un bateau pneumatique chavire à 100 km au large de Plage David, Ben Slimane, Maroc. Le nombre de personnes disparues n’est pas clair. Le bateau transportait environ 50 personnes, mais seules sept d’entre elles ont été secourues.
Le 01 février, Alarm Phone Maroc rapporte qu’une personne est décédée pendant l’opération de sauvetage d’un bateau avec 58 personnes au large de Tarfaya, au Maroc.
Le 02 février, au moins un homme meurt et un autre est évacué par hélicoptère vers un hôpital après qu’un bateau avec environ 50 personnes à bord, chavire à 35 km au sud de Morro Jable, Fuerteventura, îles Canaries, Espagne.
Le 05 février, Alarm Phone Maroc découvre le naufrage d’un bateau transportant 58 personnes, survenu au large de Tarfaya, au Maroc. Huit personnes n’ont pas survécu à la tragédie selon les recherches d’Alarm Phone.
Le 6 février, Alarm Phone est alerté du naufrage d’un bateau pneumatique transportant 52 personnes à 75 miles nautiques au sud-ouest de Boujdour, Sahara Occidental. En raison des conditions météorologiques difficiles et du mauvais état du bateau, les personnes à bord sont en grand danger. Le téléphone d’alarme informe immédiatement les autorités mais les secours sont retardés pendant des heures. Quatre personnes sont mortes avant l’arrivée du navire de sauvetage.
Le 7 février, un bateau avec 68 personnes à bord fait naufrage à 85 km au sud de Gran Canaria, îles Canaries, Espagne. 65 personnes sont secourues mais trois personnes avaient sauté du bateau pneumatique et ont perdu la vie avant le début des opérations de sauvetage.
Le 13 février, les restes d’une personne sont rejetés sur la plage de Targha, Chefchaouen, Maroc.
Le 22 février, 40 personnes sont secourues après neuf jours de dérive au large de la côte de Sidi Ifni, au Maroc. Trois personnes étaient déjà décédées.
Le 23 février, Alarm Phone est informé d’un naufrage avec 87-94 personnes au large de la côte d’Imtlan, Sahara Occidental. Trois corps sans vie sont récupérés à bord après quatre jours en mer, 47 personnes sont secourues, mais 37-44 personnes sont toujours portées disparues.
4 Journée internationale de lutte : CommémorActions 2022 à l’occasion du 6 février
Le travail de Alarm Phone consiste principalement à soutenir par téléphone les personnes en détresse pendant leur traversée. Mais dans la plupart des cas, le travail va bien au-delà. En plus de documenter les refoulements illégaux et l’absence d’assistance de la part des autorités, nous finissons parfois par soutenir les familles dans la recherche de leurs proches disparu.e.s. Lorsqu’un bateau disparaît, les proches restent souvent sans information pendant des mois, ne reçoivent pratiquement aucun soutien de l’État et se sentent livré.es à eux et elles -mêmes dans la tentative de retrouver leurs proches. C’est souvent le cas en Gambie, point de départ habituel des bateaux sur la route de l’Atlantique. Malheureusement, Alarm Phone n’est pas vraiment en action dans cette région mais certain.es de nos camarades activistes qui y vivent nous ont parlé d’un cas dans lequel iels se sont retrouvé.es impliqué.es fin janvier :
Le 8 novembre 2021, un bateau avec des ressortissant.e.s gambien.ne.s et sénégalais.e.s est parti de Gambie pour rejoindre les îles Canaries. C’était un groupe d’environ 165 personnes, dont 8 femmes. Après deux jours, leurs proches ont perdu le contact avec elle et eux et n’ont plus de nouvelles depuis. Alarm Phone a rencontré plusieurs familles à Gunjur, en Gambie. Elles sont toujours désespérément à la recherche d’un groupe de 35 jeunes de leur village qui faisaient partie des passager.es du bateau. Jusqu’à aujourd’hui, elles n’ont reçu aucun soutien des gouvernements dans leur tentative de retrouver leurs proches.
Selon le Comité International de la Croix-Rouge (ICRC), seulement “13 % des personnes qui se sont noyées en route vers l’Europe en Méditerranée et dans l’océan Atlantique entre 2014 et 2019 ont été retrouvées ou enterrées en Europe du Sud.” Étant donné que les funérailles sont une étape importante dans le processus de deuil, ne pas pouvoir enterrer les parents et ami.es perdu.es ou rester dans l’incertitude quant à leur sort empêche les gens de trouver comment surmonter leur chagrin. Malgré cela, ça peut donner d’autant plus de force pour sortir de sa supposée impuissance, passer à l’action ensemble et commémorer publiquement les personnes disparu.e.s tout en dénonçant le régime frontalier meurtrier et les responsables de ces morts.
C’est pourquoi, chaque année depuis le massacre de Tarajal en 2014, des milliers de personnes à travers le monde descendent dans la rue le 06 février, Journée Mondiale de Lutte, en réponse à l’appel à l’action pour organiser des “commémorActions” décentralisées et locales. Ce sont des actions pour commémorer les personnes qui sont mortes, ont disparu ou ont été forcées de disparaître au cours de leurs voyages à travers les frontières. Cette année, de telles commémorations ont eu lieu au Cameroun, en Gambie, en Tunisie, au Mali, au Maroc, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal, en Turquie, au Mexique, en France, en Allemagne, en Grèce, à Malte, en Serbie, en Slovénie, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et ailleurs.
Vous pouvez trouver une collection de vidéos et de photos sur les médias sociaux (#CommemorActions). En parallèle, notre projet sœur “Missing at the Borders ” recueille des images de toutes les villes où des actions commémoratives ont eu lieu. Voici quelques images des événements que les activistes d’Alarm Phone ont (co-)organisés le 6 février 2022 :
http://alarmphone.org/wp-content/uploads/2022/03/4.jpeg http://alarmphone.org/wp-content/uploads/2022/03/6.jpeg http://alarmphone.org/wp-content/uploads/2022/03/7.jpg http://alarmphone.org/wp-content/uploads/2022/03/8.jpg En septembre 2022, une autre grande #commémorAction aura lieu en Tunisie. Nous espérons vous voir là bas, ou à l’une des nombreuses manifestations dans la lutte quotidienne contre l’inhumaine politique migratoire des puissants. Continuons à commémorer les personnes, pas les chiffres, et luttons ensemble pour la liberté de circulation pour toutes et tous !
▻https://alarmphone.org/fr/2022/03/31/la-marchandisation-des-frontieres
#asile #migrations #réfugiés #commémoration #morts_aux_frontières #décès #morts #route_atlantique #Atlantique #Sahara_occidental #Maroc #Canaries #mur_invisible #Tanger #Ceuta #Détroit_de_Gibraltar #Gibraltar #Nador #Oujda #Algérie #commerce_frontalier #naufrages #disparitions
England’s travel green list sends Madeira flight bookings soaring | Coronavirus | The Guardian
▻http://www.theguardian.com/world/2021/may/10/england-travel-green-list-sends-madeira-holiday-flight-bookings-soaring
▻https://i.guim.co.uk/img/media/8bf7ec2f420f7feb6da36f30aad165cdf576afaa/0_168_6000_3600/master/6000.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali
England’s travel green list sends Madeira flight bookings soaring. Portugal is only major European ‘sun and sand’ destination on list of countries for quarantine-free travel. Yet after months of lockdown it seems that not even the reputation of its international airport is deterring people in England from looking to Madeira, which has had the biggest jump in popularity among destinations on the government quarantine-free travel “green list”.
Daily booking volumes recorded by Skyscanner for flights to the Atlantic archipelago jumped by 625% on Friday after Portugal became the only major European “sun and sand” destination for which self-isolation would not be necessary on a return for people in England.With the country now hoping to welcome tourists back from next week, the Portuguese government is expected to outline its plan for the reactivation of the sector on Thursday.
Other figures provided to the Guardian by Skyscanner for economy-class return flights from the UK, showed that planned travel to Gibraltar went up by 335%. The other major choice was Israel, for which the daily booking volume was up by 290%. The green light for quarantine-free travel to the country with the world’s highest vaccination rate is also being seen as a lifeline for the airline industry.
#Covid-19#migrant#migration#angleterre#sante#circulation#frontiere#tourisme#portugal#madere#israel#gibraltar#listeverte
]]>Gibraltar looks to post-Covid era as vaccine drive nears completion | Gibraltar | The Guardian
▻http://www.theguardian.com/world/2021/mar/26/gibraltar-looks-to-post-covid-era-as-vaccine-drive-nears-completion
▻https://i.guim.co.uk/img/media/840fd0ad961ccf194708b1a9c5ec1c3c9c586e29/0_315_6098_3659/master/6098.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali
Gibraltar looks to post-Covid era as vaccine drive nears completion. British overseas territory is positioning itself as real-time case study in relaxing restrictions
This month Gibraltar’s health minister snapped a photo from her first dinner out in months, showing two glasses of red wine sitting prominently on the table and a face mask cast off in the background. “Operation freedom begins,” tweeted Samantha Sacramento alongside the photo.
Operation Freedom, the name given to Gibraltar’s vaccination programme, is now closing in on its target: in the coming days the British overseas territory will become one of the first places in the world where every willing resident over the age of 16 has been fully vaccinated.“It’s pretty much mission accomplished,” said Sacramento. “It does feel much better, much easier and as if we’re getting back to normal.”More than 90% of Gibraltar’s 33,000 residents have now had two doses of the vaccine. Save for the 3% or so who declined the jab, the rest are expected to receive their second dose in the coming days, igniting hopes that the territory can turn the page on a pandemic that has killed 94 residents and infected more than 4,200.
The vaccine drive has also stretched into neighbouring Spain, where doses have been offered to the more than 10,000 workers who cross into Gibraltar regularly. Hints of a post-Covid era have started to sprout across the territory; bars and restaurants are open until 2am, the curfew has been eliminated and mask-wearing mandates are soon to be eased to cover enclosed public spaces and public transport. The number of cases in the territory has dwindled to 15, and the hospital has zero Covid-19 patients.
#Covid-19#migrant#migration#espagne#grandebretagne#gibraltar#vaccination#sante#travailleurmigrant#travailleurfrontalier#circulation#frontiere
]]>Un nombre choquant de morts, mais aussi des luttes grandissantes sur place
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2020 a été une année difficile pour des populations du monde entier. Les voyageur.euses des routes de #Méditerranée_occidentale et de l’Atlantique n’y ont pas fait exception. Iels ont fait face à de nombreux nouveaux défis cette année, et nous avons été témoins de faits sans précédents. Au Maroc et en #Espagne, non seulement la crise du coronavirus a servi d’énième prétexte au harcèlement, à l’intimidation et à la maltraitance de migrant.es, mais les itinéraires de voyage ont aussi beaucoup changé. Un grand nombre de personnes partent à présent d’Algérie pour atteindre l’Espagne continentale (ou même la #Sardaigne). C’est pourquoi nous avons commencé à inclure une section Algérie (voir 2.6) dans ces rapports. Deuxièmement, le nombre de traversées vers les #Canaries a explosé, particulièrement ces trois derniers mois. Tout comme en 2006 – lors de la dénommée « #crise_des_cayucos », lorsque plus de 30 000 personnes sont arrivées aux Canaries – des bateaux partent du Sahara occidental, mais aussi du Sénégal et de Mauritanie. Pour cette raison, nous avons renommé notre section sur les îles Canaries « route de l’Atlantique » (voir 2.1).
Le nombre d’arrivées sur les #îles_Canaries est presqu’aussi élevé qu’en 2006. Avec plus de 40 000 arrivées en 2020, le trajet en bateau vers l’Espagne est devenu l’itinéraire le plus fréquenté des voyages vers l’Europe. Il inclut, en même temps, l’itinéraire le plus mortel : la route de l’Atlantique, en direction des îles Canaries.
Ces faits sont terrifiants. A lui seul, le nombre de personnes mortes et de personnes disparues nous laisse sans voix. Nous dressons, tous les trois mois, une liste des mort.es et des disparu.es (voir section 4). Pour ce rapport, cette liste est devenue terriblement longue. Nous sommes solidaires des proches des défunt.es ainsi que des survivant.es de ce calvaire. A travers ce rapport, nous souhaitons mettre en avant leurs luttes. Nous éprouvons un profond respect et une profonde gratitude à l’égard de celles et ceux qui continuent de se battre, sur place, pour la dignité humaine et la liberté de circulation pour tous.tes.
Beaucoup d’exemples de ces luttes sont inspirants : à terre, aux frontières, en mer et dans les centres de rétention.
En Espagne, le gouvernement fait tout son possible pour freiner la migration (voir section 3). Ne pouvant empêcher la mobilité des personnes, la seule chose que ce gouvernement ait accompli c’est son échec spectaculaire à fournir des logements décents aux personnes nouvellement arrivées. Néanmoins, beaucoup d’Espagnol.es luttent pour les droits et la dignité des migrant.es. Nous avons été très inspiré.es par la #CommemorAction organisée par des habitant.es d’Órzola, après la mort de 8 voyageur.euses sur les plages rocheuses du nord de #Lanzarote. Ce ne sont pas les seul.es. : les citoyen.nes de Lanzarote ont publié un manifeste réclamant un traitement décent pour quiconque arriverait sur l’île, qu’il s’agisse de touristes ou de voyageur.euses en bateaux. Nous relayons leur affirmation : il est important de ne pas se laisser contaminer par le « virus de la haine ».
Nous saluons également les réseaux de #solidarité qui soutiennent les personnes arrivées sur les autres îles : par exemple le réseau à l’initiative de la marche du 18 décembre en #Grande_Canarie, « #Papeles_para_todas » (papiers pour tous.tes).
Des #résistances apparaissent également dans les centres de rétention (#CIE : centros de internamiento de extranjeros, centres de détention pour étrangers, équivalents des CRA, centres de rétention administrative en France). En octobre, une #manifestation a eu lieu sur le toit du bâtiment du CIE d’#Aluche (Madrid), ainsi qu’une #grève_de_la_faim organisée par les personnes qui y étaient détenues, après que le centre de #rétention a rouvert ses portes en septembre.
Enfin, nous souhaitons mettre en lumière la lutte courageuse de la CGT, le syndicat des travailleur.euses de la #Salvamento_Maritimo, dont les membres se battent depuis longtemps pour plus d’effectif et de meilleures conditions de travail pour les gardes-côtes, à travers leur campagne « #MásManosMásVidas » (« Plus de mains, plus de vies »). La CGT a fait la critique répétée de ce gouvernement qui injecte des fonds dans le contrôle migratoire sans pour autant subvenir aux besoins financiers des gardes-côtes, ce qui éviterait l’épuisement de leurs équipes et leur permettrait de faire leur travail comme il se doit.
Au Maroc, plusieurs militant.es ont dénoncé les violations de droits humains du gouvernement marocain, critiquant des pratiques discriminatoires d’#expulsions et de #déportations, mais dénonçant aussi la #stigmatisation que de nombreuses personnes noires doivent endurer au sein du Royaume. Lors du sit-in organisé par l’AMDH Nador le 10 décembre dernier, des militant.es rassemblé.es sur la place « Tahrir » de Nador ont exigé plus de liberté d’expression, la libération des prisonnier.es politiques et le respect des droits humains. Ils y ont également exprimé le harcèlement infligé actuellement à des personnes migrant.es.
De la même manière, dans un communiqué conjoint, doublé d’une lettre au Ministère de l’Intérieur, plusieurs associations (Euromed Droits, l’AMDH, Caminando Fronteras, Alarm Phone, le Conseil des Migrants) se sont prononcées contre la négligence des autorités marocaines en matière de #sauvetage_maritime.
Les voyageur.euses marocain.es ont également élevé la voix contre l’état déplorable des droits humains dans leur pays (voir le témoignage section 2.1) mais aussi contre les conditions désastreuses auxquelles iels font face à leur arrivée en Espagne, dont le manque de services de première nécessité dans le #camp portuaire d’#Arguineguín est un bon exemple.
Au #Sénégal, les gens se sont organisées après les #naufrages horrifiants qui ont eu lieu en très grand nombre dans la seconde moitié du mois d’octobre. Le gouvernement sénégalais a refusé de reconnaître le nombre élevé de morts (#Alarm_Phone estime jusqu’à 400 le nombre de personnes mortes ou disparues entre le 24 et le 31 octobre, voir section 4). Lorsque des militant.es et des jeunes ont cherché à organiser une manifestation, les autorités ont interdit une telle action. Pourtant, trois semaines plus tard, un #rassemblement placé sous le slogan « #Dafa_doy » (Y en a assez !) a été organisé à Dakar. Des militant.es et des proches se sont réuni.es en #mémoire des mort.es. Durant cette période, au Sénégal, de nombreuses personnes ont été actives sur Twitter, ont tenté d’organiser des #hommages et se sont exprimées sur la mauvaise gestion du gouvernement sénégalais ainsi que sur les morts inqualifiables et inutiles.
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▻https://alarmphone.org/fr/2021/01/29/un-nombre-choquant-de-morts-mais-aussi-des-luttes-grandissantes-sur-plac
#décès #morts #mourir_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #Méditerranée #mourir_en_mer #route_Atlantique #Atlantique #Ceuta #Melilla #Gibraltar #détroit_de_Gibraltar #Nador #Oujda #Algérie #Maroc #marche_silencieuse
ping @karine4 @_kg_
#résistance #luttes #Sénégal
Revealed: No 10 explores sending asylum seekers to Moldova, Morocco and Papua New Guinea | UK news | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/uk-news/2020/sep/30/revealed-no-10-explores-sending-asylum-seekers-to-moldova-morocco-and-p
Downing Street has asked officials to consider the option of sending asylum seekers to Moldova, Morocco or Papua New Guinea and is the driving force behind proposals to hold refugees in offshore detention centres, according to documents seen by the Guardian.
The documents suggest officials in the Foreign Office have been pushing back against No 10’s proposals to process asylum applications in detention facilities overseas, which have also included the suggestion the centres could be constructed on the south Atlantic islands of Ascension and St Helena.
The documents, marked “official” and “sensitive” and produced earlier this month, summarise advice from officials at the Foreign Office, which was asked by Downing Street to “offer advice on possible options for negotiating an offshore asylum processing facility similar to the Australian model in Papua New Guinea and Nauru”.
#migration #asile #déportation #externalisation #déterritorialisation
]]>La partita marittima di Gibilterra
La carta inedita a colori della settimana è sullo Stretto di Gibilterra, uno dei più importanti colli di bottiglia del sistema globale dei traffici via mare. Il suo valore geostrategico è fuori discussione.
Compresso fra le propaggini rocciose di Europa e Africa, lo Stretto è l’unico punto d’accesso naturale al Mar Mediterraneo e nel 2018 è stato solcato da oltre 80 mila imbarcazioni di ogni tipo e varietà. Già palcoscenico del confronto navale fra le principali potenze europee in età moderna, la sua rilevanza è esplosa soprattutto dopo l’apertura del Canale di Suez nel 1869, che lo elevò al rango di snodo cruciale delle rotte marittime intercorrenti fra gli oceani Atlantico, Indiano e Pacifico.
Lo Stretto di Gibilterra è oggi dominato dalle potenze anglosassoni. La posizione preminente spetta al Regno Unito, forte della sovranità che mantiene sull’omonima Rocca. Assieme a Dover, Alessandria d’Egitto, Capo di Buona Speranza e Singapore, questa iconica fortezza in terra iberica era un tempo una delle cinque chiavi che chiudevano i domini globali di Sua Maestà britannica. Oggigiorno Gibilterra àncora la Gran Bretagna al Mediterraneo e le conserva il controllo del suo punto d’accesso occidentale, con buona pace delle sempiterne rivendicazioni spagnole.
Lo Stretto è inoltre uno dei gangli vitali su cui si fonda l’informale impero dei mari americano. Il passaggio consente alla Superpotenza di muovere uomini e mezzi dall’Atlantico al Mediterraneo e di lì volgersi verso i teatri di crisi nordafricani, levantini e mediorientali. Le forze aeronavali degli Stati Uniti accedono e operano da Gibilterra in virtù della relazione speciale con l’alleato britannico, mentre la loro residuale impronta militare nell’adiacente territorio spagnolo (base navale a Rota e base aerea a Morón) certifica l’area prioritaria su cui insistono gli interessi europei di Washington.
Sul versante meridionale del collo di bottiglia si collocano le due principali variabili suscettibili d’incidere sugli equilibri marittimi del passaggio.
Primo, la crescita tumultuosa della portualità del Marocco di re Maometto VI, capace di riscrivere i rapporti di forza fra gli scali di Africa e bacino mediterraneo grazie all’affermazione del superporto di Tanger Med.
Secondo, la crescente presenza cinese, per il momento circoscritta a corposi investimenti in tecnologia, logistica e commerci. Ma che in futuro potrebbe evolvere verso tentativi di acquisire influenza all’interno di una regione che resta cruciale per il successo dell’ambizioso progetto geopolitico di controglobalizzazione lanciato da Pechino, noto come nuove vie della seta.
▻http://www.limesonline.com/carta-gibilterra-stretto-importanza-strategica-tanger-med/114448
#Gibraltar #cartographie #visualisation #Détroit_de_Gibraltar #route_de_la_Soie #Méditerranée
ping @reka
#Espagne : les migrants inconnus des cimetières du détroit de #Gibraltar
Selon le décompte de plusieurs ONG andalouses, entre 6 700 et 8 000 personnes sont mortes en tentant la traversée de la mer Méditerranée entre le Maroc et l’Espagne, ces trois dernières décennies. Des tombes mais aussi des plaques à la mémoire de ces migrants morts en mer parsèment les cimetières qui bordent le détroit de Gibraltar.
De Tarifa, on aperçoit facilement les côtes marocaines. En ce mois de juin, le vent souffle avec sa force et sa régularité habituelle. Les voiles aux couleurs vives des kitesurf flottent dans un ciel d’un bleu intense.
La petite ville située tout au bout de la péninsule ibérique a des allures de station balnéaire. Mais ses habitués savent-ils que le vieux fort à l’entrée du port est un centre de détention pour les migrants entrés de façon irrégulière sur le territoire espagnol ? Qui sait que c’est sur la plage de Los Lances, à la pointe de la péninsule, qu’en novembre 1988 le premier corps d’un migrant marocain a été rejeté par la mer ?
Une visite au petit cimetière sur les hauteurs de la ville offre un autre regard sur Tarifa. Les sépultures sont simples, blanches, fleuries et se logent dans des niches, comme bien souvent en Andalousie. Un seau d’eau à la main, des habitants viennent enlever le sable et la poussière qui s’accumulent sur les tombes de leurs proches.
https://scd.infomigrants.net/media/resize/my_image_big/d0366fb6a8bac7f1ef1dc39c9424a5827dc5c684.jpeg En regardant vers les niches en hauteur, on découvre les tombes d’hommes et de femmes qui ont perdu la vie en traversant le détroit dans la clandestinité. « Immigrant du Maroc, 7 mars 2001 » : quatre plaques funéraires portent cette inscription. Un peu plus loin, deux autres portent la même mention mais sont datées de 2009. Enfin, une simple plaque déposée dans une niche porte une inscription encore plus administrative : « cadavre non identifié. 3ème chambre du tribunal d’Algésiras. Décision provisoire 47/2017 ».
En 2018, selon l’APDHA, 1064 personnes ont perdu la vie en tentant la courte mais périlleuse traversée vers l’Europe. La plupart de ces victimes sont rapidement identifiées, car, lorsque se produit un naufrage, les survivants connaissent souvent l’identité de ceux qui n’ont pas réussi à gagner le rivage. Mais il y a aussi les anonymes, ceux dont les corps sont alors enterrés sans noms, en Espagne.
En continuant la visite du cimetière de Tarifa, d’autres stèles attirent l’attention. Celles-ci portent des noms aux consonances peu espagnoles : Esther Adawale, Nigéria, 24 février 2003. Hope Ibrahim, Nigéria, 19 avril 2005. Yacouba Koné, Côte d’Ivoire, 17 avril 2013. Dans ces tombes reposent des migrants qui ont été identifiés par la police judiciaire espagnole mais qui, pour diverses raisons, n’ont pas été rapatriés vers leurs pays d’origine.
https://scd.infomigrants.net/media/resize/my_image_big/b7d9a8ae8339f09546aaa653509c20b06eab3538.jpeg José Maria Perez, un membre actif de la paroisse locale, raconte que ces tombes reçoivent les visites périodiques de « chrétiens et de musulmans » et que « de l’autre côté du détroit, on connaît l’existence de ces sépultures ».
Miguel Delgado, en charge de l’aide aux migrants à l’archevêché de Cadix (dont dépend la commune de Tarifa), organise, lui, chaque 1er Novembre une cérémonie œcuménique à la mémoire des immigrants morts dans les eaux du détroit.
Fidèle au message de l’église catholique sur le sujet des migrations, il réclame « un passage sûr pour ceux qui veulent émigrer en Europe et dont l’Europe a besoin ». Pour sensibiliser ses paroissiens et l’opinion publique, chaque deuxième mercredi du mois, dans plusieurs villes de part et d’autres du détroit (Cadix, Barbate, Tarifa, Algésiras, Ceuta, Tanger, Tétouan, Melila etc…) son association organise des « rondes du silence » qui réunissent des personnes de tous horizons derrière un seul mot d’ordre « solidarité avec les immigrants ».
Chaque année, pour la journée internationale des migrants, il se rend sur la plage de Tarifa pour une prière publique qui réunit militants, habitants et parfois quelques surfeurs.
A 25 kilomètres de Tarifa, dans le port de Barbate, l’apparition de corps de migrants sans vie sur les rivages n’est pas non plus inédite. Dans le cimetière, les mêmes tombes blanches nichées sur les murs révèlent les histoires des disparus du détroit.
Là aussi, des emplacements sont marqués par un simple numéro ou une mention « inconnu », ainsi qu’une date. Les plus anciennes de ces tombes de migrants anonymes datent de 2002, les plus récentes de 2019. Là encore, des corps non identifiés. Et une plaque à la mémoire « des victimes du détroit ».
Mais dans une des allées, une tombe se distingue des autres. Celle de Samuel Kabamba, un enfant originaire de la RD Congo âgé de 5 ans. Son histoire a provoqué une grande émotion dans cette région du sud de l’Espagne et bien au delà.
https://scd.infomigrants.net/media/resize/my_image_big/3fa9fa6a30ee71d3b7e2b483373cc6092d4f338a.jpeg Fin janvier 2017, son corps a été retrouvé sans vie sur une plage proche du petit port de pêche andalou. Celui de sa mère, Véronique, est rejeté par la mer 15 jours plus tard sur les côtes algériennes.
La découverte du corps du petit garçon a provoqué l’indignation des associations de défense des migrants et de Gabriel Delgado qui a organisé une veillée funèbre le 1er février sur la plage où il s’était échoué. Une centaine de personne sont venues prier et lancer des fleurs à la mer. L’affaire s’est médiatisée faisant écho à celle du petit Alan Kurdi, cet enfant syrien retrouvé noyé sur une plage de Turquie en septembre 2015.
Début mars, les autorités espagnoles ont autorisé le père du petit garçon à se rendre en Espagne. Un test d’ADN a confirmé que le petit Samuel était bien son fils. Le père de famille a organisé l’enterrement de son fils à Barbate, le 10 mars.
Ce jour-là, l’église était pleine à craquer. Les habitants de Barbate sont venus en nombre, le petit Samuel repose désormais parmi eux. Chaque jour, des femmes fleurissent sa tombe « car ses proches sont loin, il faut bien que quelqu’un s’occupe de lui » confie une vieille dame.
حكومة جبل طارق تفرج اليوم عن ناقلة النفط الإيرانية
▻https://www.alarabiya.net/ar/iran/2019/08/15/%D8%AD%D9%83%D9%88%D9%85%D8%A9-%D8%AC%D8%A8%D9%84-%D8%B7%D8%A7%D8%B1%D9%8
Apparemment, le Grace 1 repart en mer aujourd’hui (confirmation de ▻https://seenthis.net/messages/797036).
]]>GBC - Gibraltar News - GBC TV and Radio Gibraltar
▻https://www.gbc.gi/news/gib-authorities-and-royal-marines-board-and-detain-supertanker-en-route-syria
Gibraltar Port and Law Enforcement agencies, assisted by a detachmentof Royal Marines, boarded and detained a super tanker carrying crude oil to Syria in the early hours of Thursday morning.
This followed information giving the Gibraltar Government reasonable grounds to believe that the vessel, the Grace 1, was acting in breach of European Union sanctions against Syria.
The operation took place overnight as the giant vessel sailed into Gibraltar waters.
The Government says it has reason to believe that the Grace 1 was carrying its shipment of crude oil to the Banyas Refinery in Syria.The refinery is the property of an entity subject to European Union sanctions against Syria.
#piraterie #gibraltar reste un atout géopolitique
en arabe : ▻https://www.raialyoum.com/index.php/%d8%b3%d9%84%d8%b7%d8%a7%d8%aa-%d8%ac%d8%a8%d9%84-%d8%b7%d8%a7%d8%b1%d9%8
où il est précisé que le navire est sous pavillon de Panama et que le pétrole serait iranien.
Sur la trace des derniers Néandertaliens: une empreinte de pas dans les dunes côtières du Pléistocène inférieur de Gibraltar.
La revue internationale Quaternary Science Reviews a publié un travail commencé il y a plus de dix ans, lorsque les premières dates utilisant la méthode OSL ont été obtenues. C’est alors que les premières traces d’empreintes laissées par les vertébrés ont été retrouvées. Au cours des années suivantes, l’effondrement naturel successif du sable a révélé d’autres matériaux et a permis une étude détaillée incluant de nouvelles dates.
Les nappes de sable dans les dunes rampantes au-dessus de la baie Catalan sont un vestige de la dernière glaciation, alors que le niveau de la mer était à 120 mètres au-dessous du niveau actuel et que se dressait un vaste champ de dunes s’étendant vers l’est depuis la base du Rocher. Les empreintes identifiées correspondent à des espèces dont on sait qu’elles ont habité Gibraltar à partir de matériaux fossiles. Les empreintes identifiées correspondent au red deer, à l’ibex, l’aurochs, le leopard et l’élephant. En outre, les scientifiques ont trouvé l’empreinte d’un jeune homme (de 106 à 126 cm de hauteur), probablement de Neandertal, qui date d’environ 29 000 ans. Cela coïnciderait avec les dates tardives de Néandertal de la grotte de Gorham.
S’il était confirmé que ce serait Neandertal, ces dunes ne deviendraient que le deuxième site au monde d’empreintes de pas attribuées à ces humains, l’autre étant la grotte de Vartop en Roumanie. Ces découvertes confèrent une importance internationale supplémentaire au patrimoine du pléistocène de Gibraltar, déclaré valeur de patrimoine mondial en 2016.
Following the last Neanderthals: Mammal tracks in Late Pleistocene coastal dunes of Gibraltar (S Iberian Peninsula) - ScienceDirect
Fernando Muñiz, Luis M. Cáceres, Joaquín Rodríguez-Vidal, Carlos Neto de Carvalho, João Belo, Clive Finlayson, Geraldine Finlayson, Stewart Finlayson, Tatiana Izquierdo, Manuel Abad, Francisco J. Jiménez-Espejo, Saiko Sugisaki, Paula Gómez, Francisco Ruiz. Following the last Neanderthals: Mammal tracks in Late Pleistocene coastal dunes of Gibraltar (S Iberian Peninsula). Quaternary Science Reviews, 2019;
DOI: 10.1016/j.quascirev.2019.01.013
#Paléolithique #Néandertal #29000BP #emprunte #Europe #Gibraltar
]]> L’Encyclopédie des migrants est un projet d’#expérimentation_artistique à l’initiative de l’artiste #Paloma_Fernández_Sobrino, qui vise à réunir dans une encyclopédie 400 #témoignages d’#histoires_de_vie de personnes migrantes. Il s’agit d’un travail contributif qui part du quartier du #Blosne à #Rennes et qui rassemble un réseau de 8 villes de la façade Atlantique de l’Europe, entre le Finistère breton et Gibraltar.
▻https://www.encyclopedie-des-migrants.eu
La version numérique, est disponible online :
▻https://www.encyclopedie-des-migrants.eu/digital
#migrations #encyclopédie #art
La carte du projet :
Et le #film :
►https://www.encyclopedie-des-migrants.eu/projet/film
#film_documentaire #lettre #traduction #mots #terminologie #vocabulaire #lettre_intime #Mouraria #solitude #intimité #nostalgie #écriture #distance #garder_le_contact #échange_épistolaire #parole #désir_de_lettre #partage #souffrance #doutes #vérité #photographie #souvenir #témoignage #rétrospective #passé/présent #souvenir #rupture
Des #ressources_pédagogiques :
▻https://www.encyclopedie-des-migrants.eu/projet/pedagogie
Brexit: May gives way over Gibraltar after Spain’s ’veto’ threat ht...
▻https://diasp.eu/p/8080535
Brexit: May gives way over Gibraltar after Spain’s ’veto’ threat ▻https://www.theguardian.com/politics/2018/nov/24/brexit-may-gives-way-over-gibraltar-after-spains-veto-threat #Brexit #Gibraltar #Spain #Europe #EuropeanUnion #DonaldTusk #TheresaMay #UKnews #Politics #Worldnews
]]>Gibraltar-Konflikt : Diplomaten : #Spanien lehnt « Brexit »-Deal ab - n...
▻https://diasp.eu/p/8069957
Gibraltar-Konflikt: Diplomaten: #Spanien lehnt „Brexit“-Deal ab - news.ORF.at
Die Vorbereitungen für den „ #Brexit “ machen große Sprünge: Vorige Woche kam eine Grundsatzeinigung zustande, am Donnerstag einigten sich Brüssel und London auf eine Erklärung über die künftigen Beziehungen. Ausgerechnet aus der EU kommt nun allerdings der große Dämpfer: Solange die #Gibraltar -Frage nicht geklärt ist, will Spanien keinem Deal zustimmen, heißt es nun.
]]>Pays basque, la nouvelle route de l’exil
De plus en plus de migrants entrent en Europe par l’Espagne et franchissent la frontière dans le Sud-Ouest. Reportage.
Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à #Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.
De #Gibraltar, ils remontent vers le nord de l’Espagne
Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».
Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis #Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la #France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).
Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la #police_aux_frontières (#PAF) en poste à #Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de #CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la #Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.
Les agents de la Paf ne cachent pas leur lassitude. Même si la loi antiterroriste de 2017 autorise des contrôles renforcés dans la zone frontière, même si des accords avec l’Espagne datant de 2002 leur permettent de renvoyer sans grande formalité les personnes contrôlées sans papiers dans un délai de quatre heures, ils ont le sentiment d’être inutiles. Parce qu’ils ne peuvent pas tout surveiller. Parce que l’Espagne ne reprend que contrainte et forcée les « réadmis », les laissant libres de franchir la frontière dès qu’ils le souhaiteront. Certains policiers ne prennent même plus la peine de raccompagner les migrants à la frontière. Gare d’Hendaye, un après-midi, le TGV pour Paris est en partance. Des policiers fouillent le train, ils trouvent trois jeunes avec billets mais sans papiers, ils les font descendre, puis les laissent dans la gare. « De toute façon, ça ne sert à rien d’aller jusqu’à la frontière, dans deux heures, ils sont de nouveau là. Ça ne sert qu’à grossir les chiffres pour que nos chefs puissent faire de jolis camemberts », lâche, avec aigreur, l’un des agents.
La compassion l’emporte sur le rejet
L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à San Sebastian ou à Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.
Chaque soir, place des Basques à Bayonne, des migrants embarquent dans les bus pour Paris.
Le car est à peine garé le long du trottoir que, déjà, ils se pressent à ses portes. Ils regardent avec anxiété la batterie de leur téléphone, elle est presque à plat, il faut qu’elle tienne quelques minutes encore, le temps de présenter le billet. Quatre jeunes filles s’inquiètent, leur ticket affiche un prénom masculin, le chauffeur les laissera-t-il passer ? Ou vont-elles perdre les 100, 200 ou 300 euros qu’elles ont déboursés à des « frères » peu scrupuleux - la valeur officielle est de 35 euros - pour acquérir ce précieux sésame vers Paris ? Chaque soir depuis quelques semaines, le même scénario se répète au terminus des « bus Macron » sur la place des Basques, à Bayonne. Une centaine de jeunes, pour la plupart originaires d’Afrique francophone, plus rarement du Maghreb, monte par petits groupes dans les cars en partance pour Bordeaux ou Paris, dernière étape d’un périple entamé depuis des mois. Ils ont débarqué la veille d’Irun, en Espagne, à 40 kilomètres plus au sud, après un bref passage par la ville frontalière d’Hendaye.
Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.
Des dizaines de bénévoles se succèdent pour apporter et servir des repas aux migrants, place des Basques, à Bayonne.
Les arrivées ont commencé au compte-gouttes au printemps, elles se sont accélérées au cours de l’été. Depuis que l’Italie se montre intraitable, l’Espagne est devenue le principal point d’entrée en Europe, avec 48 000 nouveaux exilés depuis le début de l’année. Croisés à Irun ou à Hendaye, qu’ils viennent de Guinée-Conakry, de Côte d’Ivoire ou du Mali, ils racontent la même histoire. Thierno est guinéen, il a 18 ans. Il a tenté la traversée par la Libye, sans succès, il a poursuivi par l’Algérie et le Maroc, puis fini par franchir le détroit de Gibraltar en bateau après deux échecs. Tous évoquent la difficulté à travailler et à se faire payer au Maroc, les violences, parfois, aussi. Puis ils parlent de l’Espagne, d’Algesiras, Cadix ou Malaga, en experts de la géographie andalouse. Parfois, la Croix-Rouge espagnole, débordée au Sud, les a envoyés en bus vers ses centres de Madrid ou Bilbao, leur assurant une partie de leur voyage. Aboubacar, 26 ans, est, lui, remonté en voiture, avec des « frères ».
Personne n’en parle, les réseaux sont pourtant bien là, à prospérer sur ces flux si lucratifs. On estime à 1500 euros le prix de la traversée à Gibraltar, 100 ou 200 euros le passage de la frontière française depuis Irun. Tous n’ont qu’un objectif, rejoindre la France, comme cette femme, sénégalaise, qui demande qu’on l’emmène en voiture et suggère, si on se fait contrôler, de dire qu’elle est notre bonne. La quasi-totalité veut quitter l’Espagne. Parce qu’ils n’en parlent pas la langue et qu’ils ont souvent en France sinon de la famille, au moins des connaissances. Parce qu’il est plus difficile de travailler dans la péninsule ibérique, où le taux de chômage reste de 15 %. Parce qu’enfin ceux qui envisagent de demander l’asile ont intérêt à effectuer les démarches en France, où 40 575 protections ont été accordées en 2017, plutôt qu’en Espagne (4 700 statuts délivrés).
Un migrant traverse le pont de St Jacques à Irun en direction de la France.
Alors, ils essaient, une fois, deux fois, trois fois, dans un absurde jeu du chat et de la souris avec les policiers français. Les 150 agents de la police aux frontières (PAF) en poste à Hendaye tentent, avec l’aide d’une compagnie de CRS, de contrôler tant bien que mal les cinq points de passage. Depuis le début de 2018, 5600 réadmissions ont été effectuées vers l’Espagne, contre 3520 en 2017, mais, de l’aveu même d’un officiel, « ça passe et ça passe bien, même ». Si l’autoroute est gardée quasiment toute la journée, il reste un créneau de deux heures durant lequel elle ne l’est pas faute d’un effectif suffisant. Chaque nuit, des taxis espagnols en profitent et déposent des gens sur la place des Basques à Bayonne. La surveillance des deux ponts qui enjambent la Bidassoa et séparent Irun d’Hendaye est aléatoire. A certaines heures, le passage à pied se fait sans difficulté. Il ne reste plus ensuite aux migrants qu’à se cacher jusqu’au prochain passage du bus 816, qui les conduira à Bayonne en un peu plus d’une heure.
Un groupe des migrants se fait arrêter à Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.
Un groupe des migrants se fait arrêter à #Behobie, côté français, après avoir traversé la frontière depuis Irun en Espagne.
La compassion l’emporte sur le rejet
L’amertume n’a pas encore gagné le reste de la population basque. Au contraire. Dans cette zone où l’on joue volontiers à saute-frontière pour aller acheter des cigarettes à moins de cinq euros ou du gasoil à 1,1 euro, où il est fréquent, le samedi soir, d’aller boire un verre sur le littoral espagnol à #San_Sebastian ou à #Fontarrabie, où près de 5000 Espagnols habitent côté français, où beaucoup sont fils ou petits-fils de réfugiés, la compassion l’emporte sur le rejet. Même le Rassemblement national, qui a diffusé un communiqué mi-août pour dénoncer « une frontière passoire », doit reconnaître que son message peine à mobiliser : « Les gens commencent à se plaindre, mais je n’ai pas entendu parler de débordements, ni rien d’avéré », admet François Verrière, le délégué départemental du parti. Kotte Ecenarro, le maire socialiste d’Hendaye, n’a pas eu d’écho de ses administrés : « Pour l’instant, les habitants ne disent rien, peut-être parce qu’ils ne les voient pas. » Lui, grand joggeur, les aperçoit lorsqu’il va courir tôt le matin et qu’ils attendent le premier bus pour Bayonne, mais aucun ne s’attarde dans la zone frontière, trop risquée.
Des migrants sont accueillis en face de la mairie d’Irun par des associations de bénévoles.
Le flux ne se tarissant pas, la solidarité s’est organisée des deux côtés de la #Bidassoa. A Irun, un collectif de 200 citoyens a répondu aux premiers besoins durant l’été, les autorités jugeant alors qu’organiser de l’aide était inutile puisque les migrants ne rêvaient que d’aller en France. Elles ont, depuis, changé d’avis. Mi-octobre, un centre de la Croix-Rouge proposait 70 places et un hôpital, 25. « Ils peuvent rester cinq jours dans chaque. Dix jours, en général, ça suffit pour passer », note Ion, un des piliers du collectif. Dans la journée, ils chargent leurs téléphones dans un coin de la gare ou patientent, en doudounes et bonnets, dans un campement installé face à la mairie. Dès qu’ils le peuvent, ils tentent le passage vers la France.
A Bayonne aussi, l’improvisation a prévalu. Le réseau d’hébergeurs solidaires mis en place depuis 2016 n’était pas adapté à cette situation d’urgence, à ces gens qui n’ont besoin que d’une ou deux nuits à l’abri avant de filer vers Paris. Chaque soir, il a fallu organiser des maraudes avec distribution de repas et de vêtements, il a fallu trouver des bénévoles pour loger les plus vulnérables - des femmes avec de jeunes enfants sont récemment apparues. Sous la pression de plusieurs collectifs, la mairie vient de mandater une association locale, Atherbea, pour organiser l’aide. A proximité du terminal des bus, vont être installés toilettes, douches, lits, repas et prises de téléphone - un équipement indispensable à ces exilés, pour qui le portable est l’ultime lien avec leurs proches. La municipalité a promis des financements, mais jusqu’à quand ?
Longtemps discret sur la situation, le gouvernement affiche désormais son volontarisme. Depuis quelques semaines, des unités en civil ont été déployées afin d’identifier les filières de passeurs. Dans son premier entretien comme ministre de l’Intérieur au JDD, Christophe Castaner a dit s’inquiéter de la pression exercée dans la zone et promis un « coordonnateur sécurité ». Les policiers espèrent, eux, surtout des renforts. « Il faudrait 30 à 40 agents de la police aux frontières de plus », juge Patrice Peyruqueou, délégué syndical Unité SGP Police. Ils comptent sur la nomination de Laurent Nuñez comme secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur pour se faire entendre. L’homme n’a-t-il pas été sous-préfet de Bayonne ? N’a-t-il pas consacré son premier déplacement officiel au Pays Basque, le vendredi 19 octobre ? Mais déjà les voies de passage sont en train de bouger. De nouvelles routes se dessinent, à l’intérieur des Pyrénées, via Roncevaux, le tunnel du Somport ou la quatre-voies qui relie Saragosse, Pau et Toulouse, des accès moins surveillés qu’Irun et Hendaye. Le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer.
▻https://www.lexpress.fr/actualite/societe/pays-basque-la-nouvelle-route-de-l-exil_2044337.html
#pays_basque #asile #migrations #réfugiés #routes_migratoires #parcours_migratoires #Espagne #frontières #solidarité #contrôles_frontaliers
via @isskein
Gibraltar votes to remain with Britain – archive, 11 September 1967...
▻https://diasp.eu/p/7698602
Gibraltar votes to remain with Britain – archive, 11 September 1967 ▻https://www.theguardian.com/world/2018/sep/11/gibraltar-votes-to-remain-with-britain-archive-1967 #Gibraltar #Europe #Worldnews #Foreignpolicy
]]>Il y a déjà beaucoup de matériel sur seenthis concernant les #ONG en #Méditerranée (v. ▻https://seenthis.net/messages/678296)
Je me suis dite que cela valait la peine de commencer un nouveau fil, car il y aura encore beaucoup de choses à archiver depuis que le nouveau gouvernement en Italie a été formé...
Ce fil complète plus particulièrement celui-ci : ►https://seenthis.net/messages/514535
#asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #sauvetage
cc @isskein
British nuclear submarine spotted in #Gibraltar
▻http://www.dailymail.co.uk/news/article-4553060/British-nuclear-submarine-spotted-Gibraltar.html
There was increased security around a naval base as a nuclear submarine was spotted breaching the surface - just one day after Spanish warships were reportedly seen.
]]>En laissant entendre, vendredi 31 mars, que l’#Espagne pourrait avoir un droit de veto sur le futur post-Brexit de la colonie britannique de #Gibraltar, le président du Conseil européen Donald Tusk a fait sortir Boris Johnson de ses gonds. « Gibraltar n’est pas à vendre. Gibraltar ne peut pas se marchander. Gibraltar ne sera pas soldé », a répliqué le ministre des affaires étrangères du #Royaume-Uni dans le Sunday Times. La première ministre Theresa May a confirmé qu’elle ne conclurait « jamais d’accord qui laisserait passer les habitants de Gibraltar sous une autre souveraineté sans leur volonté librement et démocratiquement exprimée » — en 2002, rappelait récemment Lola Parra Craviotto dans nos colonnes, près de 99 % de la population avaient déjà refusé par référendum son rattachement à l’Espagne.
▻https://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/CRAVIOTTO/56427 #st
▻http://zinc.mondediplo.net/messages/57708 via Le Monde diplomatique
]]>#Theresa_May durcit le ton dans la « bataille » de #Gibraltar
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/030417/theresa-may-durcit-le-ton-dans-la-bataille-de-gibraltar
L’ouverture des négociations du #Brexit s’est accompagnée d’un vif regain de tension entre Londres et Madrid sur l’avenir de Gibraltar. À Londres, un conservateur table même sur une nouvelle guerre des #Malouines... Est-ce un avant-goût des deux années de discussions électriques à venir ?
#International #boris_johnson #Donald_Tusk #Espagne #Mariano_Rajoy #Royaume-Uni
]]>#Theresa_May déjà contrainte de durcir le ton dans la « bataille » de #Gibraltar
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/030417/theresa-may-deja-contrainte-de-durcir-le-ton-dans-la-bataille-de-gibraltar
L’ouverture des négociations du #Brexit s’est accompagnée d’un vif regain de tension entre Londres et Madrid sur l’avenir de Gibraltar. À Londres, un conservateur table même sur une nouvelle guerre des #Malouines... Est-ce un avant-goût des deux années de discussions électriques à venir ?
#International #boris_johnson #Donald_Tusk #Espagne #Mariano_Rajoy #Royaume-Uni
]]>Les murs de la mer
par Maël Galisson,
paru dans CQFD n°148 (novembre 2016)
▻http://cqfd-journal.org/Les-murs-de-la-mer
Moins exposé médiatiquement que les routes migratoires de Méditerranée centrale ou de mer Égée, le détroit de Gibraltar est resté un lieu de passage où les soldats marocains jouent le rôle de supplétifs des politiques européennes. Les voyageurs sans visa y vivent de longues périodes d’attente, de violence et de misère. Reportage à Tanger, Ceuta et Melilla.
#Ceuta, #Melilla, #Tanger, #Routes_Migratoires, #Forteresse_Europe
]]>Britain reaffirms commitment to #Gibraltar post Brexit | Reuters
▻http://in.reuters.com/article/britain-eu-gibraltar-idINKCN0ZX02O
Foreign Secretary Boris Johnson reaffirmed Britain’s commitment to Gibraltar on Saturday and said it would fully involve the territory in its discussions with the European Union following last month’s vote to leave the bloc.
Johnson told Chief Minister Fabian Picardo in talks in London that Britain would never agree to the people of Gibraltar being transferred to the sovereignty of another state against their wishes, the Foreign Office said in a statement.
]]>Article 13
Une #traversée sous le signe de l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme. Entre le 08 au 14 août 2015.
Face à la tragédie humaine qui se joue tous les jours en Méditerranée, face aux conséquences assassines de l’Europe forteresse, face aux dérives langagières du personnel politique sur les personnes migrantes, face à l’indifférence générale que suscite leur terrible sort, face à la montée des égoïsmes nationaux… Deux parfaits anonymes, Maria Guerra et Alain Gomez ont décidé de réagir en déclarant, à leur manière, l’urgence sur l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Un article qui affirme le droit de chacun à circuler librement sur la planète. Un droit aujourd’hui paradoxalement refusé à ceux qui le plus souvent n’ont d’autre solution que l’exil pour sauver leur vie.
#solidarité #migration #réfugiés #Déclaration_des_droits_de_l'homme #article_13 #libre_circulation #Emmaüs #Gibraltar #détroit_de_Gibraltar
]]>Artist Project / A Life Full of Holes
The collapse of the colonial enterprise has left behind a complex legacy, bridging the Mediterranean and shaping how movement across the Strait of Gibraltar is managed and perceived. Before 1991, any Moroccan with a passport could travel freely to Europe. Since 15 European countries united their borders under the 1991 Schengen agreement, frontier states like Spain require Moroccans to present special visas, which are almost impossible to obtain. As a result, visiting rights have become unilateral across what is now legally a one-way strait. A generation of Moroccans has grown up facing this troubled space which manages to be at once physical, symbolic, historical, and intimately personal. The word strait, like its French—and as chance would have it, Arabic—equivalent, combines the senses of narrowness and distress palpable here.
#migration #photographie #Yto_Barrada #Méditerranée #Gibraltar #Espagne #Maroc #art #Tanger
cc @albertocampiphoto
African migrants attempt sea crossing through strait of #Gibraltar
Nearly 1,000 people intercepted by Spanish coastguard in past three days as they attempt treacherous marine voyage
Penser le détroit de Gibraltar pour figurer l’entre-deux
▻http://belgeo.revues.org/10632
Le détroit de Gibraltar constitue un lieu singulier au sein duquel se superposent et s’entrecroisent quantité de lignes de passage, de seuils, de zones de démarcation. Ce lieu articule et sépare en même temps des entités politiques (frontière entre trois Etats, limite de l’espace Schengen) et forme un point de jonction entre des univers humains, sociaux, religieux distincts. De ce fait, son étude fournit un exemple heuristique pour l’analyse frontalière. La richesse de cette frontière à la fois espace de connexion et espace limite, à différentes échelles d’analyse, est idéale pour proposer une grille de lecture de la figure de l’entre-deux ou de l’interface. La modélisation des espaces frontaliers et leur évolution sont ensuite discutées à partir de cette notion d’entre-deux.
#marge #entre_deux #frontières #territoires #gibraltar #micro-territoires
]]>Crossing #Gibraltar in a #kayak takes 8 hours: ▻http://globalhobo.com.au/2013/11/15/a-plastic-kayak-a-piss-bottle-and-so-many-guns
It might even take less time with a little sail assist. So why pay thousands Euros to smugglers ? Why take hopeless chances on the fence ? Why not buy a kayak instead for a few hundred Euros ?
]]>#Gibraltar : après le sable, les cailloux ; toujours pour des raisons écologiques !
Les douanes espagnoles ne laissent plus entrer les camions de remblais rocheux. Ils servent à construire des épis sur les plages de l’est du rocher, mettant en danger la patelle ferrugineuse, espèce protégée…
España prohíbe exportar roca a Gibraltar por un delito medioambiental
▻http://www.lavozdegalicia.es/noticia/espana/2013/08/24/espana-prohibira-paso-camiones-cargados-piedras-gibraltar/00031377349257214482654.htm
La Dirección de Aduanas de España ha ordenado hoy que se impida la entrada de roca de escollera a Gibraltar tras varias denuncias que sostienen que con este material se construyen espigones, en una actuación que podría constituir un delito ambiental por afectar a zonas y especies protegidas.
(…)
Informes oficiales españoles han certificado la construcción de rellenos y de sendos espigones entre los puntos del Peñón conocidos como «Eastern Beach» y «Catalan Bay», una zona de gran valor ecológico porque constituye el hábitat de la especie «patella ferruginea», una lapa considerada como uno de los invertebrados en mayor riesgo del Mediterráneo e incluida desde 1999 en la categoría oficial de especies en peligro de extinción.
Patella ferruginea - Wikipédia
▻http://fr.wikipedia.org/wiki/Patella_ferruginea
La Patelle ferrugineuse ou arapède géante (Patella ferruginea) est une espèce protégée de mollusques présente en Méditerranée. D’un diamètre pouvant atteindre jusqu’à 8 cm, c’est la plus grande patelle de Méditerranée. On la reconnaît facilement par sa taille mais aussi par sa coquille marquée de côtes écailleuses, qui est également très épaisse et solide.
(…)
Il s’agit probablement de l’espèce marine la plus menacée de disparition rapide en Méditerranée.
Écologie, vous dis-je !
]]>#Gibraltar, la Guardia Civil attaque au double décimètre, le gouvernement de Gibraltar proteste contre cette intrusion inadmissible. Un plongeur professionnel plante le drapeau sangre y oro sur l’un des parpaings de béton. Les caméras de surveillance gibraltariennes ont été retournées et «vidéoprotègent» désormais les guérites espagnoles…
La Guardia Civil examina los bloques de hormigón arrojados por Gibraltar al mar | España | elmundo.es
▻http://www.elmundo.es/elmundo/2013/08/23/espana/1377256810.html
En las imágenes grabadas por el Instituto Armado puede verse a un miembro del Grupo de Especialistas en Actividades Subacuáticas (GEAS) tomando medidas en uno de los 70 bloque de hormigón que ahora reposan en la Bahía de Algeciras. De cada uno, como se puede observar, salen unos pinchos de metal donde los pescadores españoles denuncian que se enredan y rompen las redes con las que faenan.
▻http://www.youtube.com/watch?v=OYTlrKusbBY
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BBC News - Gibraltar criticises Spanish police dive
▻http://www.bbc.co.uk/news/uk-23822189
The Gibraltar government said in a statement: "Her Majesty’s Government of Gibraltar notes the incident of executive action taken by the Guardia Civil in British Gibraltar Territorial Waters in the area of the new artificial reef.
“The matter of this serious incursion will not assist in de-escalating the present tensions.”
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Un buzo español “conquista” los bloques de hormigón lanzados por Gibraltar - Noticias de España
▻http://www.elconfidencial.com/espana/2013-08-23/un-buzo-espanol-conquista-los-bloques-de-hormigon-lanzados-por-gibra
Álvaro Cuadros ha puesto su particular pica en Flandes, o mejor dicho, la bandera española en pleno bloque de hormigón lanzado por las autoridades gibraltareñas en plena Bahía de Algeciras. A Cuadros le acompañaba también el buzo Vicente Javier Jiménez.
El buzo, un profesional de La Línea con muchas horas de inmersión a sus espaldas, acompañaba a un equipo de televisión para rodar unas imágenes de los bloques que originaron la discordia. Ni corto ni perezoso, ha decidido “conquistarlos” poniendo la bandera española en ellos e inmortalizándolo para la ocasión.
Una patrullera gibraltareña ha acudido al observar la embarcación del equipo de la TV y les ha pedido, muy educadamente al ver las cámaras, que abandonaran el lugar. Eso sí, la bandera ‘ondea’ bajo las aguas en disputa y encima de los bloques de la polémica.
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En fin de ce sujet, on apprend que les caméras de «vidéoprotection» de la douane de Gibraltar sont désormais pointées vers les guérites de la douane espagnole.
]]>Britain and Spain escalate dispute over Gibraltar - World Socialist Web
Site
▻http://www.wsws.org/en/articles/2013/08/22/gibr-a22.html
Britain and Spain escalate dispute over Gibraltar
By Paul Mitchell
22 August 2013
The Conservative/Liberal-Democrat coalition government in Britain and the Popular Party (PP) government in Spain are escalating the dispute over Gibraltar as part of an effort to whip up nationalist sentiment and deflect attention away from the social crisis in both countries. In addition the PP and the Spanish monarchy are embroiled in corruption scandals, which have seen support for the two institutions plummeting.
#gibraltar #espagne #royaume_uni #frontière #différend_territorial
]]>Le chroniqueur du Daily Mirror prépare une campagne : Rendez leur #Gibraltar
Brian Reade on Gibraltar, David Cameron’s holidays, Hillsborough, Maria Sugarpova and the five big questions of the week - Brian Reade - Mirror Online
▻http://www.mirror.co.uk/news/uk-news/brian-reade-gibraltar-david-camerons-2204106
Which is why I’m preparing a Hand Gibraltar Back campaign.
Asking why we want to keep a haven for tax exiles, Tory postal voters, winter fuel payment claimants and apes which is geographically part of Spain and of no strategic military use to us any more.
“But it’s British,” I hear traditionalists say.
Yes, but so is the English Defence League, the cast of Made In Chelsea, Ashley Cole, Jim Davidson, Nicholas Witchell, Joan Collins and John McCririck.
Would you go to war to defend them?
]]>#Gibraltar, une taxe à la frontière est illégale pour la Communauté européenne ? Pas de problème, on fera une écotaxe
Une congestion charge , comme le péage urbain introduit en 2005 pour Londres. Et dont il faudra revoir la traduction dans le cas d’espèce.
Spain threatens ’eco-tax’ on Gibraltar as Britain rejects demands for talks over sovereignty - Telegraph
▻http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/gibraltar/10254703/Spain-threatens-eco-tax-on-Gibraltar-as-Britain-rejects-demands-for-tal
Spain was also warned by the EU that any move to impose a tax at the border would be deemed “illegal” after Madrid said a 50 euro frontier levy and a ban on Gibraltar aviation traffic from using Spanish airspace were measures under consideration.
Instead Spain may get around a direct ban on border tax by imposing a London style “congestion charge” on frontier traffic in La Linea de la Concepcion because it would fall within current EU legislation.
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Sinon, tous les bateaux se Sa Majesté sont arrivés à bon port…
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Si le Royaume-Uni accuse le gouvernement espagnol d’entretenir la tension pour des raisons intérieures (faire oublier les scandales de corruption), on notera que de son côté, un ancien conseiller de Margaret Thatcher, intervenant régulier de Fox News, constate très objectivement dans le Telegraph que le candidat premier ministre de l’opposition est une c… molle…
Ed Miliband’s spineless stance on Gibraltar does not bode well for a Labour government – Telegraph Blogs
▻http://blogs.telegraph.co.uk/news/nilegardiner/100231899/ed-milibands-spineless-stance-on-gibraltar-does-not-bode-well-for
What has Ed Miliband, the Labour Party’s great hope for 2015, said about Spain’s mounting attempts to intimidate the people of Gibraltar? Absolutely nothing.
(…)
The Gibraltar issue has further underscored Ed Miliband’s shortcomings as a leader, both at home and abroad. His failure to support the inhabitants of Gibraltar and their right to self-determination is disturbing, and raises serious questions over the future of British policy on both Gibraltar and the Falklands should he become prime minister.
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Enfin, on notera que l’on va peut-être se trouver devant un premier (?) conflit à caractère écologique…
Les 70 blocs de béton, déclencheurs du conflit (et dont le retrait conditionne aujourd’hui une reprise de dialogue pour les espagnols), ont été immergés (presque…) uniquement pour des raisons d’écologie…
Spain tells Britain to remove Gibraltar reef - Telegraph
▻http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/gibraltar/10253964/Spain-tells-Britain-to-remove-Gibraltar-reef.html
The Gibraltar government says the concrete reef in the Bay of Gibraltar will regenerate marine life and argues that the Spanish raked for shellfish there illegally in its waters.
Et que la riposte espagnole risque d’être une vertueuse #écotaxe.
]]>Bruxelles crée une mission de conciliation sur #Gibraltar
▻http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/08/18/les-pecheurs-espagnols-manifestent-en-mer-contre-le-recif-de-gibraltar_34630
La Commission européenne a annoncé lundi 19 août l’envoi rapide d’une mission d’enquête à Gibraltar afin d’apaiser les tensions entre Londres et Madrid au sujet du territoire britannique situé à la pointe sud de la péninsule ibérique.
(…)
Alors que Londres et Madrid se menacent mutuellement de recours en justice, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a convenu au téléphone avec le chef de l’exécutif européen, José Manuel Barroso, de l’envoi rapide d’une mission pour enquêter sur les contrôles douaniers," aussi vite que possible « . Cette mission devrait se rendre en Espagne et à Gibraltar » courant septembre ", a précisé un porte-parole de la Commission, Olivier Bailly.
]]>#Gibraltar, y a pas l’feu au rocher…
L’Union européenne arrivera bien à trouver un créneau avant Noël pour créer la commission ad hoc .
Gibraltar : Cameron veut une action plus rapide de la Commission européenne
▻http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/08/16/gibraltar-cameron-veut-une-action-plus-rapide-de-la-commission-europeenne_34
L’Union européenne a annoncé qu’elle allait envoyer des observateurs en septembre ou octobre mais le premier ministre attend une intervention plus rapide. Selon le porte-parole de M. Cameron, « le président Barroso a répondu que la Commission européenne suivait de près la situation et qu’après une évaluation juridique approfondie, ils n’hésiteraient pas à prendre les mesures nécessaires pour faire respecter le droit de l’UE ». Selon un communiqué rendu public à Bruxelles, « le président Barroso a expliqué que la Commission suivait la situation d’une manière permanente et ferait ce qui relève de sa compétence pour assurer le respect des règles de l’UE ».
D’ici là, entre manifestations de marins pêcheurs (ce matin),…
GBC | Gibraltar Broadcasting Corporation
▻http://www.gbc.gi/news/news-details.php?id=2255
38 Spanish fishing vessels showed up at the waters off the North Mole on Sunday morning for a demonstration against the artificial reef constructed by Gibraltar. They were accompanied by Guardia Civil vessels. A tense stand-off ensued involving vessels of the Royal Gibraltar Police, Defence Police, Port Authority and the Royal Navy.
The demonstration began at 10 several hundred metres west of the runway, and saw the Spanish fishing boats accompanied by three Guardia Civil launches and the larger Rio Guadiana. Seven or eight pleasure craft also gathered, including several from Gibraltar.
There was a sustained attempt by a small number of fishing boats to breach the police cordon and attempt to move towards Western Beach. This was was repelled by some strong manoeuvres by large Port and RGP vessels, who blocked them off. Meanwhile, over a hundred people gathered on shore watching the demonstration and waving Gibraltar flags. The protest, which ended at around midday, passed without serious incident.
… et manœuvres navales (demain)…
Les pêcheurs espagnols manifestent contre le récif de Gibraltar - Le Point
▻http://www.lepoint.fr/monde/les-pecheurs-espagnols-manifestent-contre-le-recif-de-gibraltar-18-08-2013-1
Lundi, un navire de guerre britannique, la frégate HMS Westminster, accompagné de deux bateaux, doit faire escale à Gibraltar pour participer à ces manoeuvres militaires.
… on arrivera bien à avoir un vrai, bel incident.
Tout cela n’est pas bon pour le petit commerce frontalier.
Booming Gibraltar fears new era of sour relations with Spain | Reuters
▻http://uk.reuters.com/article/2013/08/18/uk-gibraltar-idUKBRE97H05P20130818
Spain, meanwhile, complains that Gibraltar is soft on money-laundering, contraband and tax evasion. All issues that Gibraltar insists it has cleaned up.
Spain says it seized 139 million illegal cigarettes smuggled in from Gibraltar last year. Gibraltar has no sales tax, so cigarettes cost 60 percent of what they cost in Spain.
Just inside Gibraltar, within sight of Spanish customs agents, stands a small kiosk where a harried sales clerk sells cigarette cartons to a perpetual line of customers, many of whom stop there every day.
They tear open the cartons and distribute cigarette packs into their pockets, handbags and shopping bags, in an effort to get around the four-pack limit for Spaniards.
“We all have to eat,” said one woman who did not want to be named, hiding cigarettes in her baby carriage before she walked over the border to Spain. Each carton represents a profit of 2 euros on the other side of the border for smugglers.
]]>#Cartographie_Critique de #Gibraltar, Hackitectura, 2004 (Espagne)
En 2004, une équipe de collaborateurs a développé le projet d’une #cartographie des territoires #géopolitiques du détroit de Gibraltar. Deux cartes papier présentent des lectures alternatives de ce #territoire unique. Parallèlement aux #flux_migratoires passant les #frontières, Hackitectura propose une cartographie des #réseaux qui se déploient dans le détroit : ceux liés au #complexe_militaro-industriel, les #réseaux_financiers, de #communication et de #surveillance.
▻http://antiatlas.net/blog/2013/08/14/cartographie-critique-de-gibraltar-hackitectura-2004-espagne
]]>La llegada masiva de inmigrantes desborda centros de internamiento y calabozos
–-> arrivée massive de migrants fait déborder les centres d’internement
La llegada masiva de inmigrantes a las costas españolas en aguas del Estrecho de #Gibraltar, cerca de 200 personas desde el fin de semana a bordo de embarcaciones precarias, ha desbordado los centros de internamiento e incluso los calabozos policiales de #Algeciras.
▻http://www.elmundo.es/elmundo/2013/08/12/andalucia/1376320262.html
]]>#Gibraltar : les deux parties campent sur leurs positions.
Gibraltar tensions soar as UK threatens legal action over border checks and Navy sets sail for Med - UK Politics - UK - The Independent
▻http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/gibraltar-tensions-soar-as-uk-threatens-legal-action-over-border-chec
Le R.-U. menace d’action légale (auprès de la Communauté européenne, sans doute), envoye la marine pour des manœuvres (prévues de longue date, of course ) et accuse Rajoy de faire diversion de ses problèmes intérieurs
Sources in London believe the Madrid government is stoking up the issue as a distraction from its political travails, which include accusations of corruption and the continuing pain of austerity measures.
L’Espagne affirme être en son droit et parle de porter l’affaire devant les Nations-Unies, profitant de la présence de l’Argentine au Conseil de sécurité pour titiller le R.-U. avec un paquet cadeau Malouines+Gibraltar
Reports in the Spanish media have suggested the row could escalate to the United Nations, with Madrid floating the idea of Spain and Argentina presenting a “united front” over Gibraltar and the Falkland Islands.
Argentina is currently a non-permanent member of the UN’s Security Council and could use its position to add Gibraltar to its agenda. Its president, Cristina Kirchner, has already renewed demands for talks over the sovereignty of the Falklands.
]]>Sur le détroit de Gibraltar by Abd Al Malik
►https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=N7lMR7ueX2g
“Dead at Borders” for Google Earth (noborder)
►http://www.noborder.org/dead.kml
#migrations #google #gibraltar #diplolab