Corona Chroniques, #Jour23 - davduf.net
►http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour23
Le vieil homme est une icône, au sens religieux et informatique, une pop star déchue, mais mondiale, et chacun lui offre des cœurs colorés qui montent au ciel, des pokes et des vas-y, et des questions qu’il esquive soigneusement. Au Japon, il a ses fans : un commentaire sur deux est indéchiffrable, venu de loin. Grand-père répète : « Le #virus est une communication : comme ce qu’on est en train de faire… dont on ne va pas mourir, mais peut-être qu’on n’arrive pas à bien en vivre. » Et le voila, en grande forme, qui glisse sur son terrain de jeu : la théorie de l’information, celle qui fait qu’on est venu l’écouter, 90 minutes, où, enfin, on s’accorde voyage dans la pensée et répit depuis son canapé. LCI, dit-il, c’est une fois le matin, une fois le soir, et c’est assez, trop de langage et pas assez de parole, trop de rhétorique et pas assez de vrai, même les courbes de morts de la télévision sonnent faux : « le #Capitalisme, c’est la croissance ; l’#information, aussi, veut toujours aller de l’avant. Elle ne veut pas penser en arrière ».
À la fin de l’Insta conversation, tout le monde se remercie, on a même droit à un bonus, live, on voit un bout de son bureau, au sol, des tas de photos, des bouts de scénario. Un commentaire clignote : « Thank God, you can’t affect Jean-Luc #Godard »
L’attraction mexicaine
Joani Hocquenghem
▻https://lavoiedujaguar.net/L-attraction-mexicaine
L’attraction mexicaine, l’incroyable Mexique, l’envers de la conquête : l’hospitalité hallucinée de l’empereur Moctezuma attribuant à l’émigrant le rang d’un dieu, elle n’apparaît pas à l’école.
Cependant que Cortès et ses successeurs ratiboisent rapidement les Indes occidentales — on a quatorze ans et c’est le programme d’histoire au lycée —, en classe de français, le nouveau monde apparaît sur la route où Montaigne méditatif chemine vers Rouen, sous la forme d’un groupe de sauvages qui vont voir le roi Charles IX — ces émigrants-ci sont des échantillons exotiques, des roitelets de la France antarctique, comme on a appelé l’Amazonie. Montaigne note fiévreusement leur premier interview, leurs impressions de voyage, ce que nous leur inspirons, ce qu’ils nous inspirent : « ... quelqu’un en demanda leur avis, et voulut savoir d’eux ce qu’ils y avaient trouvé de plus admirable, ils répondirent trois choses, d’où j’ai perdu la troisième et en suis bien marri ; mais j’en ai encore deux en mémoire... »
La première était que les Suisses de la garde, grands et forts, obéissent à un roi enfant au lieu qu’on choisisse entre eux le souverain, et la deuxième qu’il y ait chez nous des gens « gorgés de toutes sortes de commodités » sans que leurs « moitiés » (ainsi nomment-ils leur semblables) qui mendient à leur porte « ne les prissent à la gorge ou missent le feu à leurs maisons ». (...)
#Mexique #Montaigne #Hugo #1968 #Artaud #Álvarez_Bravo #Diego_Rivera #Trotski #André_Breton #Godard #Clastres #Lowry #Traven #Chiapas #zapatisme
« Le Redoutable » | Geneviève Sellier
▻http://www.genre-ecran.net/?Le-redoutable
Le Redoutable, bien que souvent drôle, m’a laissé un sentiment de malaise. Adapté du récit d’Anne Wiazemsky, Un an après, publié en 2015, qui raconte sa vie avec Godard pendant l’année 1968, le film propose un sosie parfait du Godard de l’époque grâce à la composition impressionnante de Louis Garrel, Source : Le genre et l’écran
De la fiction à la falsification. A propos du Redoutable, de Michel Hazanavicius – CONTRETEMPS
▻http://www.contretemps.eu/redoutable-hazanavicius
Traiter cinématographiquement de Jean-Luc Godard, et singulièrement de Godard en 1968, implique nécessairement de porter un regard et un propos non seulement sur le cinéaste et le cinéma mais aussi sur l’engagement, celui des artistes aussi bien que l’engagement ordinaire.
C’est, sans en avoir l’air, ce à quoi s’essaye Michel Hazanavicius dans son dernier opus, Le redoutable. Derrière des airs de comédie, le film nourrit un air du temps anti-68. C’est au décryptage des attendus politiques du film que se livre David Faroult dans un article publié initialement sur le site Débordements.
[...]
Pour cela, il faut signaler certaines de ses fantaisies historiques et prendre la mesure de leur caractère éminemment délibéré. Même si un film de fiction n’est pas comptable des libertés qu’il prend avec l’histoire, ses écarts vis-à-vis des faits connus ou établis sont, au moins, interprétables. De sorte qu’il y a lieu dès maintenant, pour éviter toute confusion, de distinguer « Jean-Luc Godard » (entre guillemets), le personnage fictif du film Le Redoutable, de Jean-Luc Godard la personne réelle, que Hazanavicius lui-même, à sa conférence de presse cannoise, tient pour un des « cinéastes importants comme il y en a cinq, six dans l’histoire du cinéma[3] ».
7月12日のツイート
▻http://twilog.org/ChikuwaQ/date-160712
Top story: Pokemon Go is a huge security risk - adam reeve adamreeve.tumblr.com/post/147120922…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 09:15:33
The latest Papier! paper.li/ChikuwaQ/13277… Thanks to @WillemvdVen @BugsGroove @nordkraft_ #hihonews #snfcc posted at 09:13:45
#Godard #Coutard twitter.com/art_techne/sta… posted at 08:35:36
Top story: Cancer 3.0 | The Buttry Diary stevebuttry.wordpress.com/2016/07/11/can…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 04:42:59
Top story: Angela Eagle branded the ’Empire Strikes Back’ candidate by Corbyn a… www.theguardian.com/politics/blog/…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at (...)
Grèce vs Union européenne : la guerre des récits - Page 4 | Mediapart
▻http://www.mediapart.fr/journal/international/270215/grece-vs-union-europeenne-la-guerre-des-recits?page_article=4
Épilogue en forme de fable godardienne (qui ce dit en passant ne paie jamais de droits d’auteur...)
Jean-Luc Godard, qu’on n’écoute jamais assez, a proposé une solution simple et originale pour résoudre la crise grecque. Elle repose sur une réévaluation de la notion même de dette ; non plus la dette souveraine qui étrangle les Grecs mais la dette suprême que nous avons à l’égard de la Grèce, sa langue, sa philosophie, sa démocratie. « Les Grecs nous ont donné la logique. Nous avons une dette envers eux pour ça. C’est Aristote qui l’a apportée avec le fameux “donc”. Comme lorsque nous disons : “Tu ne m’aimes plus, donc…” Ou encore : je t’ai surprise au lit avec un autre homme, donc… » Manière très godardienne d’enseigner la logique aristotélicienne et son fameux syllogisme : « Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. »
La précieuse conjonction, qui fut bien utile aussi à Descartes pour formuler son cogito (« je pense donc je suis »), est au cœur des échanges entre les hommes, plus encore que l’euro ou le dollar. Nous utilisons ce mot des millions de fois. Il nous aide à prendre les décisions les plus importantes de nos vies. En période de crise, il prend le visage austère de la « rigueur ». « Donc », nos hommes politiques en font un usage ruineux par les temps qui courent. Godard nous dit : Il est temps de payer pour ça ! « Si chaque fois que nous utilisons le mot donc, nous devions payer 10 euros à la Grèce, la crise serait terminée du jour au lendemain et les Grecs n’auraient pas à vendre le Parthénon aux Allemands. Chaque fois qu’Angela Merkel dit aux Grecs : “Nous vous avons prêté tout cet argent, donc vous devez nous rembourser avec les intérêts”, elle devrait d’abord leur payer des droits d’auteurs. »
#grece #godard #logique #donc #dette #culture #nouvellevague
Exosquelette : les cyborgs du BTP arrivent !
Fiche technique du Hercule v3 :
Poids : 30 kg
Puissance crête : 600 Watts
Source d’énergie : batteries rechargeables Li-Ion
Autonomie : 4 heures en conditions normales d’utilisation
Dimensions : 1.100 mm de haut (existe en trois tailles selon la morphologie de l’utilisateur), 650 mm de large et 400 mm de profondeur
Architecture : 14 degrés de liberté dont 4 motorisés
Liens avec l’utilisateur : harnais dorsal, attaches aux pieds
Système de gestion en temps réel des mouvements : ARM Cortex A8"
–-----------
J’aime beaucoup dans la fiche technique les « 14 degrés de liberté dont 4 motorisés » ! Dit comme ça, on la voit mieux la « liberté »...
▻http://www.youtube.com/watch?v=-zzR40hUNYM&feature=player_embedded
Les petites femmes frêles continueront à bouger les vieux, les malades et les infirmes avec leurs seuls muscles.
Notez les propos du directeur qualité de Colas : le but du dispositif est de « maintenir l’opérateur au travail jusqu’à l’age de la retraite avec le même niveau de qualité »
Autrement dit l’opérateur, ici âgé d’une quarantaine d’années, est assuré de rester encore vingt ans au poste de « tireur-rateau » sans perspective d’évolution.
Super héro du BTP. Je suis pas sûr qu’il se vende beaucoup de costumes de BTP-man pour les carnavals...
#industrie_de_l'armement puisqu’il est bien dit dans la vidéo que l’#armement a créé ce développement robotique d’#exosquelette détourné (je me réfère à #Godard qui explique comment le cinéma a hérité de l’organisation de l’armée avec sa technologie). Évidemment tout le monde aura noté que c’est à un homme noir, symbole de l’#esclave_intemporel, qu’il incombe de faire la démonstration de ce matériel #BTP, ce #progrès_technique de 30 kilos de harnachement étant censé lui soulager le #travail.
A voir en #Europe : #Godard en #Grèce et semaine gay berlinoise
▻http://fr.myeurop.info/2014/06/13/europe-godard-grece-semaine-gay-berlinoise-14013
Delphine Nerbollier Effy Tselikas Camille Selosse
Que faire cette semaine à #Athènes, #Paris, #Reims, ou encore #Berlin ? #Expos, concerts, ciné, spectacles et inclassables : les coups de cœur de nos correspondants en Europe.
S’émerveiller devant un spectacle sons et lumières à Reims, préparer la #gay_pride à Berlin ou se refaire l’intégral de la filmographie de Godard lire la (...)
#Musiques #Scènes #Ciné #CULTURES #Allemagne #France #Festival #Hambourg #LGBT
A voir en #Europe : #Pink_Martini, street-art et vélos berlinois
▻http://fr.myeurop.info/2014/05/16/a-voir-en-europe-pink-martini-street-art-et-velos-berlinois-13852
Ariel Dumont Delphine Nerbollier Effy Tselikas Elise Gazengel Ludovic Clerima
Que faire cette semaine à #Athènes, #Paris, #Rome ou #Berlin ? #Expos, concerts, ciné, spectacles et inclassables : les coups de cœur de nos correspondants en Europe.
Déclarer sa flamme dans un jardin romain, se refaire l’intégralité des films de #Godard ou courir les rues barcelonaises déguisé en diable. lire la (...)
#Musiques #Scènes #Ciné #Allemagne #Espagne #France #Grèce #Italie #art #Barcelone #Cinéma #exposition #Festival #printemps #Tour
L’abolition du système salarial une utopie ?
L’empire de la domination masculine sur la sexualité des femmes a-t-il un fondement capitaliste ?
Serons-nous éternellement prisonniers de ce que nous produisons ?
British Sounds(1969) de jean-Luc Godard, Jean-Henri Roger et Jean-Pierre Gorin (Groupe Dziga Vertov)
Tourné en février 69, le film est revendiqué après coup par le groupe Dziga Vertov. C’est la première tentative de #Godard pour travailler en #dialogue avec quelqu’un. En fevrier 69, il se lie d’amitié avec un jeune militant #maioste, #Jean-Henri_Roger, qui n’a encore jamais tourné de #film. Il lui propose d’etre #coréalisateur d’un film commandé par une petite #telévison anglaise, #London_week-end televison.
#Jean-Henri_Roger sera ensuite l’un des membres fondateurs de #cinélutte puis coréalisateur de films avec Juliette Bertho, sa compagne, puis réalisteur de longs métrages et comédien dans #Eloge_de_l'amour.
Godard avait déjà tourné #One+one en #Angleterre à la fin de l’été #68. Il applique ici un principe de #Brecht selon lequel il ne faut pas donner d’#images trop complexes du monde. Godard et Roger vont simplifier le #monde avec une série de #plans-séquences longs avec, au maximum, une #idée par #plan.
A Londres ils ne rencontrent pas de #militants #maoïstes mais de la nouvelle #gauche #anglaise, des #trotskistes. London week-end #televison refuse de diffuser le film fini. Il ne sera que très partiellement montré, le 2 janvier 1970, au cours d’un débat qu’il illustre d’extraits. La première projection à Paris se fait lorsque le #groupe_Dziga_Vertov est formé.
#Industrie #Machines #Taylorisme #Aliénation #Travail #Exploitation #Prolétariat #Ouvriers #Bourgeoisie #Politique #Culture #Luttes-des_classes #Domination #Féminisme #Sexualité #Propriété #Capital #Capitalisme #Marxisme #théorie_de_la_valeur #Communisme #Marchandise #Histoire #Technique #Langage_cinématographique #Documentaire #Vidéo
Dans la série « Cinéastes de notre temps » le Dinosaure et le bébé Une rencontre mythique pour les cinéphiles entre Fritz Lang et Jean-Luc Godard.
Réalisé en 1964, quelques mois après le tournage du #Mépris, « le
Dinosaure et le Bébé » met en scène un dialogue entre et #Jean-Luc-Godard. Cet épisode de la série « Cinéastes de notre temps » n’a pas pris une ride. Salutaire coup de pied dans les conventions et autres centenaires fétichistes.
▻http://www.youtube.com/watch?v=XcAZu3GkBwI
▻http://www.liberation.fr/medias/0101129629-lang-et-godard-deux-monstres-sacres-du-cinema-confrontent-leur
Fritz Lang à propos de la #technique : « Je ne veux pas voir comme une #machine, comme un #automate. » Jean-Luc Godard, concernant le #romantisme : « Le #cinéma n’est pas l’#art du #siècle, c’est l’art de la #jeunesse. » Deux phrases parmi d’autres, férocement d’actualité, entendues dans le très #mythique Dinosaure et le Bébé, titre des conversations #Lang-Godard, et l’un des fleurons incontestés de la série « Cinéastes de notre temps » concoctée par #André_S._Labarthe et #Janine Bazin. On ne les remerciera jamais assez...
Flash-back : nous sommes en 1964, quelques mois auparavant Godard a achevé le tournage du Mépris, avec, dans le rôle d’un #metteur_en_scène qui s’appelle Fritz Lang, un metteur en scène, heureux faux hasard, qui justement s’appelle Fritz Lang. Au dernier #plan du #film, on s’en souvient peut-être, Godard s’autorise une hitchcockienne apparition et interprète le rôle du premier assistant langien. Si l’on veut, c’est là un ultime hommage du bébé à son dinosaure d’aîné. L’émotion (que l’on peut pour le coup vraiment qualifier d’intacte) éprouvée à la vision du Dinosaure et le Bébé tient pour une bonne part à ce respect timide, à cette #admiration pudique de l’ex-critique, déjà devenu à l’époque #trublion du cinéma français, envers le « vieux » Lang et ses 42 films au compteur. « Vous connaissez mieux mes films que moi », dit d’ailleurs ce dernier au début de l’#entretien.
Pourtant, l’intérêt essentiel du film ne réside paradoxalement pas dans les paroles prononcées par les deux loustics. Pour ne rien dire de la #nostalgie #fétichiste, genre #monstres_sacrés réunis, qui, centenaire aidant, ne demande ces temps-ci en de telles occasions qu’à ressurgir. Non, la beauté du Dinosaure et le Bébé est tout entière sise dans sa construction. Une vraie construction de film exigeant, avec ses extraits (#M le Maudit, le Mépris) pour une fois intelligemment insérés au fil des conversations, sa très savante utilisation du #champ-contrechamp qui ne se contente pas de suivre poussivement le locuteur mais permet d’éprouver de l’intérieur l’alternance de temps morts et de paroles qui disent l’amour (« Vous zavez très bien ze que je pense de vous Jean-Luc »), l’orgueil, et, parfois, l’incompréhension revendiquée. Bref, le Dinosaure et le Bébé repose avant tout sur un authentique travail de mise en scène. Dans l’épilogue, #Howard_Vernon, compagnon langien des dernières années, confirme d’ailleurs que le cinéaste considérait cet entretien avec autant de sérieux qu’un « vrai » film. L’occasion de voir quelques #rushes des #dialogues précédents, où Lang dirige lui-même la manoeuvre. Moment parfaitement poignant, qui dévoile l’obsession persistance du #director dans la gestion de ce qu’il considère visiblement comme étant aussi « sa » création.
Grand film sur le #langage Lang maîtrise difficilement le français, Godard joue à plein son rôle d’accoucheur de la parole de l’autre le Dinosaure et le Bébé est enfin un document rare sur la pratique concrète, noblement #artisanale, du #cinéma. Quand Lang empoigne le stylo et explique, croquis à l’appui, comment il conçoit l’organisation d’une scène puis son tournage, c’est bien évidemment l’impeccable mécanique de ses films qui apparaît en filigrane. Volonté maniaquement rigoureuse qui est d’ailleurs l’exacte antithèse du geste #godardien. « Vous avez toujours une grande vision », dit Lang. « J’aime mieux l’#ensemble que le #détail », répond Godard. Deux conceptions différentes du cinéma qui répondent pourtant à une seule et unique certitude : celle, partagée par les deux bonshommes, que tout film réussi est aussi (et surtout) un #documentaire sur la #vie. Au-delà des anecdotes qui croustillent (on sait que plusieurs séquences, apparemment de vrais dialogues, ont en fait été conçues de toutes pièces au montage, Godard étant parti badiner ailleurs), le Dinosaure et le Bébé, à l’instar des rares films qui ne vieillissent jamais, mérite d’être vu pour ce qu’il est : un #document exceptionnel sur l’#amour_du_cinéma.
#Cinéma #Analyse #critique #Cinéphilie #Censure #Méthode #Archives #Artisan #Allemagne #Suisse #Vidéo
Quand la poésie côtoie la phénoménologie, ou comment vouloir donner sens à une existence dépossédée de son horizon.
Deux ou trois choses que je sais d’elle (1967) de Jean-Luc Godard
▻http://www.youtube.com/watch?v=cVtYMQ2haeU
Doit-on souffrir pour faire un f#ilm ? 1966 : #Godard a tourné onze longs métrages en sept ans. De Deux ou trois choses que je sais d’elle, il dit « (…) c’est un peu comme si je voulais un #essai_sociologique en forme de roman, et pour le faire, je n’ai à ma disposition que des notes de musique. Est-ce donc cela le cinéma ? Et ai-je raison de vouloir continuer à en faire ? » Epuisé, englouti sous son travail, notre héros ? Craint-il d’avoir découvert ses propres limites ? Godard est mûr pour ne plus filmer désormais comme il s’y abandonnerait que ce qui s’offre à lui, la vie, et confondre son labeur avec elle. Le monde n’a qu’à se laisser regarder, se tenir coi, bien se tenir, le cinéma débarque, faisant feu de tout bois, et tout est son #objectif. Décomposant la vie en trois éléments (#réalité #objective, #subjectivité et #loi d’ensemble), JLG pense sincèrement naïvement ? pouvoir la retrouver telle qu’en elle-même, là, partout, autour. Dans une sorte de torpeur généralisée se joue plein pot un rituel de transsubstantiation brechtien : l’#actrice, son #corps et son #sang se métamorphosent en direct (par le seul effet du verbe) en personnage ; la #pensée entre en jeu. Le #style tend à rendre les #formes humaines, ou le contraire. Les villes changent et la vie s’ennuie dans les cafés (dans deux ans, Mai) ; les coeurs, les âmes grincent comme des portes. Alors, vive l’ivresse : trente ans après, le sujet la #construction de #grands_ensembles et la vie qu’on y mène, une #prostitution_généralisée est un sujet comme un autre (cette cité peu riante à la mode gaulliste, proprette, « #années_60 », est filmée comme #Tati filmait les gratte-ciel et #de_Broca, Brasília) et fait frémir (le pire arrivait). Godard, sans bouteille, filme comme il respire, avec la sérénité et la patience de la fatigue, sans plus aucune douleur, ou à son seuil, parce qu’il n’y a plus d’autre solution pour survivre. Alors, les #femmes, les #hommes, l’#argent, le #travail, la prostitution, l’#aliénation, tout, tout cela, c’est lui, mais aussi l’annonce de ses dix ou vingt autres films à venir : le produit dérivé est le #film lui-même… L’enfance de l’art a-t-elle 36 ans ? Un film, pour être adulte, facile et évident, doit-il être fabriqué à bout de force ? Faut-il avoir mal pour filmer, pour dire sa #souffrance, celle que vous inspire le #monde, celle du monde, ou suffit-il au contraire d’ouvrir l’oeil et le bon ?
#Cinéma #nouvelle_Vague #Société #Consommation #Politique #Littérature #Philosophie #Langage #Jean-Luc_Godard #Vidéo
« Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l’histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l’art. Cette botanique de la mort, c’est ce que nous appelons la culture. »
Les statues meurent aussi un court métrage d’Alain Resnais et Chris Marker.
Une démonstration fascinante de la dénaturation d’une culture par une autre culture.
▻http://www.youtube.com/watch?v=hzFeuiZKHcg
▻http://www.grecirea.net/textes/06TexteFF08.html
Les statues meurent aussi est un court métrage de 30 minutes consacré à l’art africain, réalisé par Alain Resnais et Chris Marker en 1953. Mais c’est aussi un film sur les ravages du #colonialisme en Afrique et la lutte des classes. Un film qui explique et nous fait ressentir comment la beauté et le mystère de ce que l’on appelait à l’époque art nègre a été avili. On y voit vivre et mourir des objets sacrés. La leçon est #universelle, elle vaut pour tous les arts, toutes les #cultures. Le film prouve, comme le disait Marcel Griaule, que la #pensée africaine est « à la hauteur des #civilisations grecque, romaine, chinoise ou de l’Inde ».
#Les_statues_meurent_aussi est #fondateur d’un genre documentaire qu’on appele aujourd’hui l’#essai_filmique. Préfiguration de ce qui va devenir le cinéma de Marker, il est à la fois démodé sans être dépassé. C’est un diamant noir qui n’a rien perdu de son tranchant. Un morceau de #cinéma définitif, comme les masques qu’il nous dévoile. Il est remarquable que l’art africain et le colonialisme aient été l’objet de ce film singulier. Les censeurs ne s’y sont pas trompés, qui l’ont mutilé pendant de longues années. L’histoire du film Les statues meurent aussi, que je vais esquisser ici, montre comment ce film documentaire s’inscrit l’Histoire. A moins, comme #Godard le propose, que l’#Histoire elle-même ne soit qu’un éclat de Cinéma.
Depuis les années 50, le cinéma a beaucoup évolué, et les commissions de censure ont changé de visage. Parallèlement à la censure politique, qui continue d’exister dans certains pays, notamment africains, il existe une censure #économique et #médiatique qui voudrait empêcher l’existence de films indépendants, en Afrique et ailleurs. Il existe une #standardisation des #représentations du #réel qui voudrait #déposséder les cultures et les #individus de leur capacité à créér leurs propres représentations. Le cinéma documentaire est un prisme de lecture particulièrement pertinent pour le comprendre et, c’est ma conviction, construire une alternative à ce phénomène.
#Art #Anthropologie #Afrique #Colonialisme #Anti-colonialisme #Racisme #Documentaire #Censure #Chris_Marker #Alain_Resnais #Vidéo
#Jean_Douchet analyse « Vivre sa vie » (1962) de Jean-Luc Godard qui est sans doute un de ses plus beaux films.
►http://www.dvdclassik.com/critique/vivre-sa-vie-film-en-douze-tableaux-godard
Après Une femme est une femme, un film en couleurs et en Cinémascope, une fantaisie musicale vaudevillesque et "socialogique", le virage que prend le cinéaste suisse pour son quatrième long métrage est à 180°. Dédié aux films de série B dont il reprend la vitesse d’exécution, la modestie du budget palliée par une constante inventivité de la mise en scène, la rapidité du tournage (à peine plus d’un mois) et même certains passages obligés du film noir (dont une fusillade, une guerre des gangs, etc.), Vivre sa vie est en même temps une poignante déclaration d’amour d’un réalisateur à sa muse et épouse, Anna Karina qui, coiffée à la Louise Brooks, s’avère ici étonnamment cinégénique, et son personnage sacrément touchant. Nana est vendeuse dans un magasin de disques mais a du mal à boucler les fins de mois. Expulsée de son appartement, elle doit absolument compléter son salaire et décide pour ce faire de se prostituer. Prise en charge par un souteneur, elle se met à faire régulièrement le trottoir... Mais contrairement à son homonyme du chef-d’œuvre littéraire de Zola, la Nana de #Godard n’est pas du tout manipulatrice et ne possède pas une once de méchanceté ; c’est au contraire une femme désemparée, fragile et très naïve qui, éprise d’absolu et de vérité, ne recherche qu’une seule chose : le bonheur ! « Tout est beau ! Il n’y a qu’à s’intéresser aux choses et les trouver belles » dira-t-elle à Yvette, une amie d’enfance qu’elle vient de retrouver et qui s’est mise elle aussi à la prostitution, trouvant son nouveau métier sordide comme à peu près tout ce qui l’entoure. En revanche, contrairement à cette dernière qui trouve des excuses à sa nouvelle situation, Nana lui rétorquera que « l’on est toujours responsable de ce que l’on fait. » D’une immense bonté, elle se révèle donc dans le même temps foncièrement honnête et suit son parcours avec grâce et sérénité, trouvant le bonheur dans les choses les plus simples : écouter une chanson de Jean Ferrat dans un bistrot, pleurer en même temps que la Jeanne d’Arc de Dreyer (deux séquences absolument sublimes), discuter philosophie avec un inconnu rencontré dans un bar... Anna Karina rayonne tout au long du film ; les gros et longs plans sur son visage sont d’une immense beauté et l’actrice peut remercier son mari de l’époque de lui avoir donné un personnage aussi admirable alors qu’elle était en pleine dépression, pas du tout confiante en elle sur le tournage.
Un extrait : scène déchirante d’une femme prise dans le piège de la prostitution. Le désespoir qui se lit dans le regard d’Anna karina est bouleversant.
Conférence de Caroline Champetier (19-10-2012) | Festival International du Film de La Roche-sur-Yon
▻http://www.fif-85.com/conference-de-caroline-champetier-19-10-2012.html
Entretien avec une grande directrice de la photographie du cinéma français (Godard, Lanzmann, Carax, etc). Première partie.
Cette place a une histoire : comme vous le savez, les metteurs en scène des années 1950 s’adressaient a un directeur de la photographie et à un cadreur. Le cadreur faisait souvent partie de l’équipe du directeur photo, mais cela n’empêchait pas une certaine triangulation. A l’arrivée de la Nouvelle Vague, ces jeunes metteurs en scène ont décidé qu’ils ne s’adresseraient plus qu’à une seule personne, le « chef opérateur », nouvelle figure de la cinématographie dont la génération de mes pères, et même un peu avant, fait partie. Personnellement, je préfère le terme de « directeur de la photographie ».
Si je suis fortement attachée au cadre, c’est donc aussi parce que le cadrage est lié à ce moment où le rythme des actes du plateau se modifie, où le temps devient celui des acteurs, dont je deviens spectatrice. Il y a alors une acuité extraordinaire de tous mes sens vers ce photogramme qui est aujourd’hui devenu une cible, malheureusement. En occupant cette place, on éprouve presque quelque chose de spirituel. La place du spectateur, qu’il s’agisse de la vôtre ou de la mienne à ce moment précis, est une place de grâce car nous recevons quelque chose. C’est peut-être en ce sens que Godard disait que le cinéma aurait pu devenir un culte.
Quand Nana fait de la philosophie sans le savoir avec le philosophe Brice Parain
extrait de « Vivre sa vie »(1962) de Jean Luc Godard
▻http://www.youtube.com/watch?v=co-c5gPWfiM
►http://www.dvdclassik.com/critique/vivre-sa-vie-film-en-douze-tableaux-godard
Après #Une_femme_est_une_femme, un #film en couleurs et en #Cinémascope, une fantaisie musicale vaudevillesque et "#socialogique", le virage que prend le #cinéaste #suisse pour son quatrième long métrage est à 180°. Dédié aux films de série B dont il reprend la vitesse d’exécution, la modestie du budget palliée par une constante inventivité de la mise en scène, la rapidité du #tournage (à peine plus d’un mois) et même certains passages obligés du film noir (dont une fusillade, une guerre des gangs, etc.), Vivre sa vie est en même temps une poignante déclaration d’#amour d’un #réalisateur à sa muse et épouse, Anna Karina qui, coiffée à la #Louise_Brooks, s’avère ici étonnamment cinégénique, et son personnage sacrément touchant. #Nana est vendeuse dans un magasin de disques mais a du mal à boucler les fins de mois. Expulsée de son appartement, elle doit absolument compléter son salaire et décide pour ce faire de se prostituer. Prise en charge par un souteneur, elle se met à faire régulièrement le trottoir... Mais contrairement à son homonyme du chef-d’œuvre littéraire de #Zola, la Nana de Godard n’est pas du tout manipulatrice et ne possède pas une once de méchanceté ; c’est au contraire une femme désemparée, fragile et très naïve qui, éprise d’absolu et de vérité, ne recherche qu’une seule chose : le #bonheur ! « Tout est beau ! Il n’y a qu’à s’intéresser aux choses et les trouver belles » dira-t-elle à Yvette, une amie d’enfance qu’elle vient de retrouver et qui s’est mise elle aussi à la prostitution, trouvant son nouveau métier sordide comme à peu près tout ce qui l’entoure. En revanche, contrairement à cette dernière qui trouve des excuses à sa nouvelle situation, Nana lui rétorquera que « l’on est toujours responsable de ce que l’on fait. » D’une immense bonté, elle se révèle donc dans le même temps foncièrement honnête et suit son parcours avec grâce et sérénité, trouvant le bonheur dans les choses les plus simples : écouter une chanson de Jean Ferrat dans un bistrot, pleurer en même temps que la Jeanne d’Arc de #Dreyer (deux séquences absolument sublimes), discuter philosophie avec un inconnu rencontré dans un bar... Anna Karina rayonne tout au long du film ; les gros et longs plans sur son visage sont d’une immense beauté et l’actrice peut remercier son mari de l’époque de lui avoir donné un personnage aussi admirable alors qu’elle était en pleine dépression, pas du tout confiante en elle sur le tournage.
#Godard #Anna_Karina #Nouvelle_Vague #Cinéma #Philosophie #Brice_Parain
Le nano-drone | Korben
▻http://korben.info/le-nano-drone.html
Baptisés nano-drone, ces appareils pilotables à distance ont tout de même la particularité d’être totalement silencieux, contrairement aux « hélicoptères » que nous avons tous chez nous. Ces hélicos sont équipés d’un GPS et d’un système de pilotage automatique avec gyroscope, accéléromètres et capteurs de pression, ce qui leur permet de rester stables même lorsqu’il y a du vent.
#drones
Si ceci est public, j’imagine les trucs secrets qui dorment dans les cartons...
Si ceci est public, j’imagine les trucs secrets qui dorment dans les cartons...
En 1991, j’ai discuté avec un ophtalmologue réputé par rapport au film de Wenders « Jusqu’au bout du monde » et de ces lunettes géniales pour visualiser les images du cerveau. Il me disait que les pauvres mortels que nous sommes ignorent totalement les avancées scientifiques. Il me parlait alors du déclenchement automatique des tirs dans les avions de chasse, relié aux impulsions du cerveau…
Et puis, évidemment, lire #Godard « Histoire du cinéma » pour comprendre le lien militaire avec le cinématographe !
Ben oui, dans le New York Times, quand on consacre un article à Jean-Luc #Godard, on se sent obligé de suivre les recommandations de l’AIPAC et de rappeler qu’il y aurait peut-être bien une « controverse » :
►http://www.nytimes.com/2011/01/02/movies/awardsseason/02raff.html
Some of the evening’s awkwardness could be chalked up to a mild controversy about Godard’s attitudes toward Jews: he is a longtime supporter of the cause of the Palestinians and has also over the years unburdened himself of a few ill-considered remarks, many of them about Hollywood producers, which have been criticized as anti-Semitic.
The presenters, among them the cinematographer Haskell Wexler and the producer Mark Johnson, forced to take note of these issues, characterized him tactfully as a “provocateur.” The screenwriter Phil Alden Robinson got a big laugh when he reminded the audience that “this isn’t the Hersholt Humanitarian Award.”
Remarquer la « blague » qui provoque un « gros rire » : à Hollywood, quand on est un « soutien de la cause des Palestiniens », évidemment qu’on ne pourrait pas être en même temps candidat pour un prix humanitaire. C’est vrai que soutenir les droits des Palestiniens, c’est évidemment le contraire d’une cause humanitaire ! Ah ah ah ah, mais c’est super drôle, ça. Ah ah ah.