• Retraites : trois mois de grèves et de manifestations

    https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/04/02/retraites-trois-mois-de-greves-et-de-manifestations_588675.h

    Un gouvernement sans majorité

    Le scénario de la #réforme_des_retraites, notamment le report de deux ans de l’âge de départ pour la quasi-totalité des salariés, soit à 64 ans, devait permettre à Macron de rallier Les Républicains et de les associer à cette «  mère de toutes les réformes  ». Son gouvernement avait déjà dû multiplier l’usage du #49.3 au cours des premiers mois de son deuxième mandat, puisqu’il a perdu sa majorité absolue à l’#Assemblée_nationale lors des législatives de 2022. Il pouvait raisonnablement croire que ce qu’il reste de l’ancien parti de la droite traditionnelle, partisan ouvert depuis des années d’un report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans voire au-delà, ne se désavouerait pas. Malgré le soutien des sénateurs LR et l’appel de plusieurs de leurs dirigeants, dont Éric Ciotti et Bruno (...)

    Un mouvement non explosif mais qui dure et s’étend

    Les directions syndicales à la manœuvre

    Vers une généralisation de la grève  ?

    La seule chose qui pourrait faire basculer la situation serait une entrée large et déterminée de la classe ouvrière dans la grève. Rien n’indique à ce jour que nous nous orientons vers ce basculement, qui viendrait perturber le bras de fer engagé entre les organisations syndicales et le pouvoir. Contrairement à ce qu’affirment nombre de commentateurs et de militants, qui évoquent une radicalisation, en mettant en avant la multiplication des actions de blocage devant des entreprises, des ronds-points ou des péages, il n’y a pour l’instant pas davantage d’indices d’une telle transformation. Cette radicalisation pourrait même être, si cela se substituait à des grèves sur les lieux de travail, un signe de renonciation ou de désespoir à engager le combat là où les travailleurs peuvent le gagner  : celui de la grève, qui seule peut faire plier la bourgeoisie. […]

    #syndicats #directions_syndicales #grève #manifestations #intersyndiale #confédérations_syndicales #CGT #CFDT #lutte_de_classe #gouvernement_borne #Emmanuel_Macron

    • Pour l’instant, c’est Macron qui cristallise l’essentiel des haines et des rancœurs. Mais on peut espérer que la classe ouvrière se nourrira de l’expérience tirée des mouvements qui ont secoué le monde du travail ces dernières années sans avoir inversé le cours des choses  : ripostes aux précédentes attaques contre les retraites, contre les lois Travail, ou mouvement des gilets jaunes. Elle est en mesure d’en tirer la conclusion qu’elle ne pourra vaincre que par des grèves puissantes, généralisées, contrôlées par elle-même, qui s’attaqueront aux profits et au pouvoir de ceux qui dirigent réellement l’économie  : le grand patronat, les banquiers, les financiers, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui dictent sa feuille de route à Macron et, demain, à son successeur…

  • Macron est pressé d’en finir ? On continue !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/macron-est-presse-den-finir-continue-548607.html

    Éditorial des bulletins d’entreprise LO (13 mars 2023)

    Ce week-end, 195 sénateurs grassement payés, aux longues siestes digestives et au régime de retraite exceptionnellement généreux, ont voté pour reculer l’âge de la retraite de 36 millions de travailleurs. Mercredi 15 mars, une Commission mixte paritaire finalisera le texte qui sera présenté, dès le lendemain, à l’#Assemblée_nationale.

    Le principal suspense consiste à savoir si Borne trouvera une majorité pour voter le texte ou choisira de dégainer le #49.3. La belle affaire ! 49.3 ou pas, l’adoption de cette loi contre l’opposition quasi unanime du monde du travail est un passage en force, un bras d’honneur à l’encontre de tous les travailleurs.

    C’est la preuve, s’il en était besoin, que le gouvernement est férocement antiouvrier. Si Macron, ses ministres et ses députés sont, pour la plupart, étrangers au milieu ouvrier, ils ont des yeux et des oreilles. Ils voient et entendent les difficultés et les attentes du monde du travail. Ils ont les chiffres des tendinites, des lombalgies, des accidents du travail et des burn out. Ils ont les chiffres de ceux qui meurent quelques mois après avoir pris leur retraite.

    Ils savent que le #patronat pousse hors des entreprises les travailleurs anciens qui, en général, coûtent plus cher et sont moins corvéables que les plus jeunes. Ils savent combien de travailleurs et de retraités recourent à l’aide alimentaire pour se nourrir, combien sont mal logés, combien ne peuvent pas se chauffer.

    Ils savent aussi, et bien mieux que nous, les milliards qui coulent à flots dans les caisses du grand patronat. Ils savent que les salaires n’ont pas augmenté au rythme des profits et qu’ils n’ont même pas suivi l’inflation. Ils savent que le déficit des caisses de retraite est une paille dans l’océan de profits et de dividendes versés à quelques-uns.

    Ils connaissent les groupes capitalistes qui ont profité de l’#inflation pour augmenter leurs marges et réaliser des #surprofits dans l’alimentaire, par exemple. S’ils voulaient agir contre les profiteurs de guerre, ils pourraient le faire, ils ont leurs noms. Eh bien non, c’est aux travailleurs qu’ils en font baver !

    Réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires pour augmenter celle de la #bourgeoisie est la feuille de route de tous les gouvernements, quels que soient le pays et l’étiquette politique. Pour le monde bourgeois, c’est une nécessité pour tenir son rang dans la jungle mondiale qu’est aujourd’hui le capitalisme en crise.

    Alors oui, les gens que nous avons en face de nous sont certes une minorité de privilégiés, mais ils n’en sont pas moins déterminés. Alors, à nous, à notre camp de trouver la même #détermination pour imposer nos intérêts de travailleurs !

    Après deux mois de mobilisation et face au risque d’usure, tout le monde comprend qu’il faudrait passer au stade supérieur, c’est-à-dire à la grève. Seuls certains secteurs s’y sont lancés : la #SNCF, la #RATP, #EDF, certaines #raffineries, les éboueurs de certaines villes ou encore des enseignants. Ils contribuent à maintenir la pression sur le gouvernement et le grand patronat et à créer une agitation qui encourage la mobilisation, mais ils ne l’emporteront pas tout seuls.

    Pour forcer Macron à reculer, il est nécessaire que ces grèves fassent tache d’huile. Bien sûr, faire grève a un coût. Mais la passivité nous coûte bien plus cher, car se résigner, c’est se condamner aux bas salaires et à une société de plus en plus injuste, barbare et guerrière. Il ne faut pas l’accepter et la mobilisation actuelle montre que des millions de femmes et d’hommes ne l’acceptent plus.

    Grâce à notre action collective, nous avons commencé à construire un rapport de force face au gouvernement et au #grand_patronat. Beaucoup de travailleurs réapprennent à s’exprimer et agir collectivement. Des liens de solidarité et de confiance se construisent et nombre de travailleurs se sentent plus légitimes que jamais pour revendiquer. Rien que prendre l’habitude de discuter entre nous de tous les problèmes qui se posent, #salaires, #horaires, #conditions_de_travail, #transport… est une avancée précieuse pour notre camp et un danger pour le #patronat. Alors, faisons en sorte que cette agitation continue et se généralise à toutes les entreprises pour réussir à peser sur le patronat et le gouvernement de toutes nos forces, c’est-à-dire par la grève.

    Macron espère que l’adoption de la loi sonnera la fin de la mobilisation et le retour au calme dans les entreprises. Il dépend de chacun d’entre nous qu’il en soit autrement.

    Le monde du travail est vaste. Il a de la ressource et un carburant inépuisable : celui de la colère. Continuons de l’exprimer ! Entraînons les hésitants et retrouvons-nous encore plus nombreux en #grève et en #manifestation mercredi 15 et après !

    #lutte_de_classe #gouvernement_borne #emmanuel_macron #grève_générale #saccage_social #régression_sociale #parasitisme #grande_bourgeosie #capitalisme #mobilisation_social #conscience_de_classe

  • Pendant le saccage des retraites (au prétexte de grappiller 15 milliards par an)…

    … les grandes entreprises françaises ont affiché une activité record en 2022. Les 37 sociétés à avoir publié leurs comptes pour l’année passée ont fait état d’un chiffre d’affaires agrégé de plus de 1.700 milliards d’euros, en hausse de 21 % sur un an, selon le décompte des Echos. [Soit] plus de 140 milliards d’euros de profits au total.

    Une piste peut-être, pour savoir de quel ciel pourrait tomber un pognon de dingue.

    Tandis que les gouvernements de la bourgeoisie, encore et encore, font les poches des travailleurs…

    #parasitisme #réforme_des_retraites #gouvernement_borne #capitalisme #cac40 #profits #dividendes #patronat #grande_bourgeoisie

    • 38 des 40 sociétés de l’indice-phare de la #Bourse_de_Paris ont réalisé un #bénéfice net cumulé de 152 milliards d’euros, soit quelque 15 milliards de plus que l’année précédente, déjà historique. Seuls #Renault et #Vivendi ont accusé une perte. Celle du constructeur s’élève à 338 millions d’euros, en raison de 2,3 milliards de dépréciations de sa filiale russe AvtoVAZ, cédée pour 1 rouble symbolique ; celle du groupe de média, à 1 milliard, après ajustement de la valeur de ses actions Telecom Italia. Il faudra attendre mai pour connaître les résultats du constructeur ferroviaire Alstom et l’été pour ceux de Pernod Ricard, leurs exercices étant décalés.

      Ces bénéfices sont sans précédent, notamment pour les poids lourds de la place de Paris.

      […] Pour la première fois, la #capitalisation_boursière de Paris a dépassé celle de Londres, note Pascal Quiry, professeur de finances à HEC et cofondateur du site spécialisé Vernimmen.net.

      […] Compte tenu des résultats de #LVMH, première capitalisation européenne, de ceux de Stellantis (dont la #famille_Agnelli est le premier actionnaire), de #L’Oréal (#famille_Bettencourt-Meyers), de Kering (#famille_Pinault), d’Hermès (#famille_Dumas), de #Bouygues, de #Michelin et de #Dassault, ou encore de l’entrée d’Eurofins au CAC 40 en septembre 2021, l’année 2022 confirme la montée en puissance des grandes familles, qui ont consolidé leur pouvoir à travers des rachats d’actions. Avec 21,5 % du #CAC40 en 2021, elles en sont devenues les premiers actionnaires, juste devant des #gestionnaires_d’actifs comme #BlackRock ou Vanguard, selon l’opérateur boursier Euronext.

      Et 2023 ? Les dirigeants du CAC 40 restent confiants…

      (Le Monde)

  • Continuer la lutte jusqu’à faire reculer Macron et le grand patronat !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/continuer-la-lutte-jusqua-faire-reculer-macron-et-le-grand-patronat-

    #editorial des bulletins d’entreprise LO #éditoLO (5 mars 2023)

    Pour s’opposer à la retraite à 64 ans, toutes les confédérations syndicales appellent à faire du 7 mars « une #journée_morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports ». Il faut en être, Macron ne nous laisse pas le choix !

    Alors que cette attaque a suscité des manifestations massives, le gouvernement poursuit, comme si de rien n’était, le train-train parlementaire. Avec l’appui de la droite, il devrait parvenir à faire voter sa contre-réforme au Sénat. En cas de difficulté, il pourra toujours dégainer l’article 49.3.

    Ces gens-là prétendent être les représentants du peuple. Mais ils se moquent de savoir si les ouvriers, les caissières et les manutentionnaires, les infirmières et les aides-soignantes, les aides à domicile et les auxiliaires de vie tiendront le coup jusqu’à 64 ans. Ils se moquent de savoir combien d’entre eux termineront leur carrière à Pôle emploi, en invalidité ou au RSA.

    Et ils nous mentent. Pendant des semaines, le gouvernement a mené tout le monde en bateau en disant qu’il assurerait un minimum retraite à 1200 euros. Maintenant, #Dussopt, le ministre du Travail, avoue que ce dispositif ne concernerait qu’entre 10 000 et 20 000 personnes.

    Depuis le début, #Macron a un seul objectif : trouver de l’argent dans la poche des travailleurs pour continuer d’arroser le grand patronat. Après avoir rogné sur les APL et les droits au chômage et mis à la diète la santé publique, l’éducation et les transports, il restait à prendre sur les retraites.

    Le déficit des caisses, 12 à 20 milliards par an, n’est qu’un alibi pour voler deux ans de pension aux travailleurs. Il suffit de comparer. L’État accorde 160 milliards par an d’exonérations aux entreprises. Cette année, il a même ajouté 50 milliards d’aides au titre de la relance économique. Pour augmenter le #budget_militaire, il a prévu d’en dépenser 14 de plus chaque année et ce, pendant sept ans…

    Quand il s’agit de trouver des milliards pour aider le grand patronat, ça ne fait ni une ni deux. Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque de ce côté-là puisqu’en 2022, Total a gagné près de 20 milliards, Stellantis près de 17 milliards et CMA-CGM 23 milliards, etc.

    C’est la même histoire avec l’#inflation. Le gouvernement trouve normal que les industriels augmentent leurs prix. Il n’a pas levé le petit doigt contre #TotalEnergies et les autres #spéculateurs et profiteurs de guerre qui ont fait flamber le prix de l’énergie et de certaines matières premières. Et nous voilà avec des prix alimentaires qui ont grimpé de 20, 30, voire 50 % ! Mais, quand les travailleurs demandent que les #salaires suivent la #hausse_des_prix, #gouvernement et #patronat expliquent, la bouche en cœur, que c’est dangereux pour l’#économie.

    Tant que nous ne revendiquerons pas notre dû, nous serons sacrifiés sur l’autel des #profits et condamnés à voir les milliards s’accumuler à un pôle, alors que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs sont forcés de recourir aux Restos du cœur. Alors, il faut se battre et le faire avec la conscience que nous pouvons gagner.

    Depuis le 19 janvier, le mouvement puise sa force dans la participation massive des travailleurs du privé comme du public, des petites entreprises comme des grandes. Même la tentative de division de la droite qui a mis les projecteurs sur les #régimes_spéciaux fait pschitt, tant il est évident que les véritables privilégiés sont du côté des capitalistes et des grands actionnaires parasites !

    Il faut donc continuer notre #mobilisation et passer à la vitesse supérieure.

    « Il faut bloquer le pays », entend-on. Mais s’il s’agit de se reposer sur les cheminots ou les travailleurs des raffineries pour gagner le bras de fer, c’est une illusion.

    Ces derniers peuvent jouer un rôle d’entraînement, en même temps qu’ils exercent une pression importante sur le gouvernement. Mais c’est avec les salariés du privé que nous pourrons, ensemble, mettre le grand patronat sous pression, si les grèves se développent.

    Pour gagner, notre camp a besoin de mobiliser tout le monde et d’utiliser les armes qui ont fait leur preuve dans le passé : la grève, les #manifestations_de_masse et l’#occupation_des_entreprises.

    Unis et déterminés, nous pourrons non seulement stopper cette attaque, mais aussi repartir à l’offensive sur le reste : l’inflation, les salaires, les conditions de travail et toutes les menaces que le capitalisme fait planer sur nos têtes.

    Alors, soyons le plus nombreux possible dans la grève mardi 7 mars et prenons conscience de notre force collective pour continuer jusqu’au recul du gouvernement !

    #lutte_de_classe #gouvernement_borne #Emmanuel_Macron #régression_sociale #prédation_sociale #réforme_des_retraites

  • 7 mars : amplifier la lutte pour faire reculer Macron et le Medef
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/7-mars-amplifier-la-lutte-pour-faire-reculer-macron-et-le-me

    3 semaines après la dernière manifestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, l’#intersyndicale appelle à faire du 7 mars « une journée morte dans les entreprises, les administrations, les services, les commerces, les lieux d’études, les transports » et « à participer massivement aux manifestations »...

    C’est bien dans la rue, par les manifestations, et plus encore dans les entreprises, par la grève, que les travailleurs peuvent faire ravaler leur projet à Borne et Macron. Malgré un rejet massif parmi toutes les catégories de #travailleurs, rejet qui augmente chaque fois qu’un ministre ouvre la bouche, le #gouvernement_Borne peut trouver une majorité de parlementaires pour faire adopter sa loi. À défaut, il dispose de l’article 49-3. Même les minuscules #concessions sur les longues carrières, imposées par les députés, ont disparu du texte soumis aux sénateurs. Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.

    La force des travailleurs est qu’ils font fonctionner toute l’économie. S’ils se mettent massivement en #grève, ils arrêtent la machine à profits de la #bourgeoisie. Et c’est bien les capitalistes qu’il faut viser pour faire reculer #Macron, simple exécutant de leurs exigences. Roux de Bézieux, président du #Medef, l’a dit sans fard sur CNews : « Les politiques doivent prendre des décisions qui ne sont pas populaires. » Et de préciser : « Cette réforme est douloureuse mais indispensable. » Douloureuse, elle l’est pour les #salariés qui devront s’user deux ans de plus au travail ou finir leur vie active au chômage ou en invalidité ; indispensable, elle l’est pour augmenter la part de richesses qui revient aux capitalistes.

    Cette réforme n’a pas d’autres raisons d’être. Elle est d’autant plus insupportable qu’elle s’ajoute à la flambée de tous les prix. À l’angoisse de ne plus pouvoir payer les factures, se chauffer correctement, se déplacer quand on veut et même d’être obligé de se restreindre sur la nourriture, s’ajoute le cauchemar de se faire exploiter jusqu’à la tombe. Pendant ce temps, les grandes entreprises annoncent les unes après les autres des records historiques pour leurs profits. Les bénéfices en hausse pour les capitalistes, les sacrifices multiples pour les travailleurs sont les deux bouts du même bâton. Eh bien ce bâton, les travailleurs doivent le briser pour défendre leur droit à l’existence !

    Sur Cnews, #Roux_de_Bézieux s’est dit plus préoccupé des grèves pour des augmentations, en cours un peu partout dans le pays à l’occasion des négociations annuelles obligatoires sur les salaires dans les entreprises du privé, que des grèves pour les #retraites. Son inquiétude confirme qu’il faut présenter l’addition au grand patronat : cela inclut les retraites, les salaires, la précarité, l’emploi. Macron et les patrons ne céderont que si la grève part dans quelques secteurs et menace de s’étendre à toutes les entreprises.

    Contrairement à l’intersyndicale interprofessionnelle, plusieurs fédérations syndicales, à la SNCF, dans l’énergie, la chimie, les ports et docks, appellent d’ores et déjà à une grève reconductible à partir du 7 mars. Sans s’arrêter aux petits calculs des divers chefs syndicaux, tous les travailleurs conscients, dans tous les secteurs, doivent s’appuyer sur le succès prévisible de la journée du 7 mars pour convaincre leurs collègues de travail qu’il est nécessaire d’engager le combat. Il devra être placé sous le contrôle des travailleurs eux-mêmes et devra s’élargir à l’ensemble de leurs revendications, à commencer par les #salaires. Il sera difficile car les capitalistes, qui s’affrontent dans une guerre économique acharnée, ne lâcheront rien facilement. Mais, s’ils la déploient sans réserve, la force collective des travailleurs est immense.

    #capitalisme #lutte_de_classe #mouvement_social #mobilisation_sociale #grève_illimitée #réforme_des_retraites #inflation #dividende #super-profits

  • Faire reculer Macron, c’est possible ! | Éditorial des bulletins d’entreprise (#LO, 5 février 2023)

    Il n’y a aucun doute : l’opposition à la retraite à 64 ans est unanime dans le monde du travail. Non seulement les sondages la mesurent jour après jour, mais plus de deux millions de salariés l’ont exprimée en se mettant en grève et en descendant dans la rue, par deux fois, les 19 et 31 janvier.

    Qu’en dit Macron ? Que ce sera comme ça et pas autrement ! Pour nous lanterner, Borne s’engage à faire « bouger » le texte à l’Assemblée. Ce qu’elle appelle « bouger » consiste à autoriser ceux qui ont commencé à travailler à 19 ou 20 ans, à partir dès qu’ils ont cotisé 43 annuités, c’est-à-dire avant leurs 64 ans. Et il faudrait dire merci ?

    L’autre point est une avancée… dans l’#enfumage : l’#index_senior ne concernera plus seulement les entreprises de 300 salariés, mais celles de plus de 50 salariés. La belle affaire ! Comment continuer de soulever des charges ou serrer des vis quand le dos, les épaules et les articulations ne suivent plus ?

    Ce n’est pas un index qui empêchera le grand patronat de se débarrasser des salariés devenus, à ses yeux, pas assez rentables, soit parce qu’ils sont usés physiquement et moralement, soit parce qu’ils sont mieux payés que les jeunes.

    Le #gouvernement_Borne se moque de nous. Il ne nous laisse pas le choix : si nous ne voulons pas crever au travail ou finir à Pôle emploi, il faut se battre ! #chômage

    C’est la même chose pour les #salaires qui ne suivent pas la flambée des prix. Tant que l’on ne se bat pas, le patronat refuse de les augmenter, et on s’appauvrit. Et c’est comme cela pour tout. Pour se faire payer toutes nos heures, il faut se battre. Pour que l’apprenti ou l’intérimaire soit embauché, il faut se battre. Pour ne pas avoir à faire le travail de deux, il faut se battre. #inflation

    Tant que le #grand_patronat dominera, la lutte contre l’#exploitation et contre les ravages de la loi du profit sur les hommes et la nature sera une nécessité. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une attaque contre nos #retraites, mais demain, vu l’escalade guerrière en Ukraine, nous aurons peut-être à nous battre pour ne pas faire la guerre.

    Dès maintenant, il est important de dire que nous ne serons pas les bons petits soldats de Macron et du grand patronat. Ni pour la retraite ni pour tous les autres sacrifices qu’ils veulent nous imposer. Alors, mardi et samedi prochains, soyons encore le plus nombreux possible à dire que la coupe est pleine, en faisant grève et en manifestant !

    Tous ceux qui doutaient de l’action collective peuvent se rassurer : les 19 et 31 janvier, le monde du travail a démontré qu’il était capable d’agir et de s’exprimer d’une même voix.

    Les #grèves ont touché un très grand nombre d’entreprises du privé ainsi que la fonction publique. Les cortèges ont été massifs. Dans des petites villes, les manifestations du 31 janvier ont rassemblé jusqu’à 20 % de la population. Partout, les rangs se sont grossis de travailleuses et de travailleurs non syndiqués, manifestant pour la première fois de leur vie. C’est la preuve d’un mécontentement profond et partagé.

    Nous avons commencé à transformer ce mécontentement en une force collective, il faut continuer ! Est-ce que nous pouvons gagner et faire reculer le gouvernement ? Oui, si nous parvenons à établir un véritable rapport de force en développant les grèves.

    Les réactions du gouvernement le montrent : les journées de mobilisation ponctuelles ne suffiront pas. Macron et Borne sont en effet prêts à tout, même à la plus grande impopularité. Ce qu’ils craignent, et ce que redoute le Medef, c’est une grève qui prenne et dure dans un secteur, puis deux, puis trois… de sorte que cela paralyse une partie de l’économie et fasse perdre de l’argent à la bourgeoisie.

    C’est ce qu’il s’est passé en 1995, avec la #grève_massive dans le secteur public contre le plan Juppé. Mais même en 1995, pour étendre la grève, il avait fallu que les travailleurs les plus combatifs et déterminés convainquent les plus hésitants. Ce n’est qu’ensuite, en se lançant dans l’action et en mesurant, jour après jour, le nouveau rapport de force que les travailleurs ont réalisé qu’ils pouvaient gagner.

    C’est à cela qu’il faut nous préparer, en discutant et en réapprenant à nous organiser dans toutes les entreprises, dans tous les services, dans tous les ateliers . Aussi unitaires soient-ils, les appels des centrales syndicales ne sont rien si les travailleurs n’en font pas leur combat. Alors, dès mardi, profitons-en pour constituer des équipes de travailleurs combatifs capables d’entraîner les autres ! Profitons de cette journée pour discuter entre nous, nous réunir en assemblées générales, formuler nos #revendications, qui vont bien au-delà des retraites et préparer la suite !

    #grève_générale #réforme_des_retraites

  • Retraites : la guerre est déclarée ! | #éditorial des bulletins d’entreprise #LO (9 janvier 2023)
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/retraites-la-guerre-est-declaree-466960.html

    Le nouveau chantier de #démolition des #retraites est officialisé ce mardi. Mais on sait déjà que Macron et Borne ont décidé de faire tomber le couperet à 64 ans, avec l’augmentation accélérée de la durée de cotisation.

    En 2019, Macron avait enrobé son attaque de propositions de la #CFDT pour la rallier à sa cause. Cette fois, il a passé un marché avec la droite pour s’assurer d’une majorité à l’Assemblée.

    Alors, c’est sans fioritures. Enterrée, l’histoire des points ! Fini le cinéma autour d’un âge pivot et d’un prétendu choix de l’âge de départ ! Tous les travailleurs devront travailler au moins deux ans de plus, point final. Ceux qui n’y sont pas forcés par l’allongement de la durée de la cotisation y seront contraints par l’âge légal.

    Toutes les confédérations syndicales sont forcées de le reconnaître : la réforme est brutale. Elle frappe de plein fouet le monde ouvrier, ceux-là mêmes qui ont commencé à travailler tôt, font les métiers les plus pénibles, les plus difficiles et les plus mal payés. Et elle sera menée au pas de charge, car Macron souhaite qu’elle s’applique dès la fin de l’été. La génération de 1961 serait donc la première à faire du rabiot.

    Quand le #gouvernement_Borne se pose en sauveur du système des retraites, il ment comme un arracheur de dents. Le #conseil_d’orientation_des_retraites l’a écrit noir sur blanc : le système n’est pas menacé sur le long terme. Il faut dire qu’une bonne partie du sale boulot a été faite par les socialistes, sous le #gouvernement_Hollande. C’est la #réforme_Touraine qui impose aux générations nées après 1973 de cotiser 43 ans.

    Alors, pourquoi un tel acharnement ? Parce qu’il manquerait 10 milliards dans les caisses de retraite, et ce, pendant quelques années. Mais quand il s’agit de trouver 10 milliards pour subventionner le grand patronat, ça ne fait ni une ni deux. Ce n’est pourtant pas l’argent qui manque de ce côté-là.

    Cette année, les actionnaires du CAC 40 vont empocher 80 milliards. Ces 80 milliards sont le fruit de notre travail, mais ils vont aller à ceux qui sont nés avec une cuillère d’argent dans la bouche, à des rentiers, à des retraités de naissance !

    Tant que nous ne nous faisons pas respecter, tant que notre sort est entre les mains du grand patronat et de ses pantins du genre de Macron, il ne faut pas nous attendre à être traités autrement.

    Ils se moquent de savoir si les ouvriers, les caissières, les infirmières, les aides à domicile ou les techniciens tiendront le coup.

    De plus en plus de travailleurs termineront leur carrière à Pôle emploi, en invalidité ou au RSA. Et ils le savent pertinemment. Mais de leur point de vue, cela fera toujours moins d’argent à sortir que de verser une pension complète. Et ce sera autant de gagné pour arroser la bourgeoisie.

    Encore une fois, ne nous étonnons pas ! #Macron ne gouverne pas pour empêcher les crises ou les guerres. C’est chose impossible dans un système aussi fou que le capitalisme. Il dirige pour faire respecter une de ses lois fondamentales : tout ce qui va dans les coffres forts des exploiteurs – bénéfices, plus-values, dividendes – doit croître toujours et encore. Pour ça, il faut en faire baver toujours plus aux travailleurs, il faut écraser leurs salaires, leur enlever des droits.

    Sans rire, avec cette #réforme, Macron explique préparer l’avenir et assurer 2040 ! Mais l’avenir qu’il nous réserve n’est pas seulement un avenir sans retraite. C’est une société où des spéculateurs peuvent prendre toute la société à la gorge en faisant flamber les prix. C’est une société où la recherche du profit détruit tout : du système de santé à l’approvisionnement en électricité en passant par les transports et l’éducation.

    Et qui sait si dans quelques mois, nous ne serons pas, nous aussi, rattrapés par la guerre et les bombes ? Et là, il ne sera plus seulement question de notre droit à la retraite, mais de notre droit à la vie.

    Non, l’avenir n’appartient pas à ces irresponsables qui sont en train de tout sacrifier sur l’autel de leurs capitaux. L’avenir appartient aux travailleurs et à leurs luttes. Il se joue dès aujourd’hui dans notre capacité à défendre nos #salaires et nos retraites. Et rien n’est joué d’avance !

    Les confédérations prétendent vouloir mener la lutte. Mais le simple fait qu’elles attendent mardi soir pour annoncer ce qu’elles comptent faire montre que leurs dirigeants sont de bien piètres généraux.

    L’essentiel va donc dépendre des travailleurs eux-mêmes. Il faut trouver en nous-mêmes l’énergie et la détermination pour faire reculer Macron.

    Pour l’instant, l’opposition massive à cette attaque n’est mesurée qu’au travers des sondages. Eh bien, il va falloir l’exprimer dans les entreprises au travers des grèves et dans la rue avec des manifestations de masse !

    #confédération_syndicale #riposte #lutte_de_classe #réforme_des_retraites #guerre_sociale #capitalisme #mensonge

    • Retraites : Borne sonne la charge
      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/11/retraites-borne-sonne-la-charge_467540.html

      Mardi 10 janvier 2023, la Première ministre, Élisabeth Borne, a exposé son plan d’attaque contre les retraites. Après avoir reculé à plusieurs reprises, cherché des soutiens dans les directions syndicales, négocié celui de la droite parlementaire, tenté de dorer la pilule aux travailleurs par une propagande mensongère, le gouvernement dévoile ses batteries.

      Dans ce plan, le nombre d’annuités nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein sera porté à 43 dès 2027. C’est une accélération de la loi Touraine de 2014 – ministre socialiste d’un président socialiste, faut-il le rappeler – qui avait programmé ce mauvais coup pour 2035.L’âge légal de départ sera de 64 ans dès 2030, au lieu de 62 aujourd’hui, et, pour y arriver, il augmentera d’un trimestre par an dès l’automne prochain.

      Ces deux mesures, conjuguées avec la baisse de la durée d’indemnisation du chômage et au fait que les patrons licencient les travailleurs trop âgés et trop fatigués, vont en pousser des millions vers la misère. En effet, aujourd’hui, la moitié des travailleurs qui arrivent à l’âge de la retraite sont au chômage, en maladie ou en invalidité. Ceux-là, ceux qui ont eu les travaux les plus durs, seront les plus touchés. Ils risquent de passer des années au RSA en attendant de toucher, à 64 ans, une pension amputée. De plus, lier la retraite au fait d’avoir eu une carrière complète garantit une décote généralisée. Qui donc n’aura jamais connu de période d’interruption d’activité ?

      La machine à mouliner les retraites, déjà souhaitée par Rocard et Mitterrand, inaugurée par Balladur en 1993 et poursuivie sous tous les présidents et tous les Premiers ministres, devrait donc faire un tour de plus. Borne y ajoute ce mépris particulier, cet aplomb antiouvrier caractéristique des macronistes. La décote serait annulée à condition de partir en retraite à 67 ans, car c’est ainsi que Borne « pense aux femmes et à ceux qui ont des carrières hachées ». Des millions de mères de famille, ouvrières d’usine, travailleuses du nettoiement, caissières, aides à domicile… apprécieront, qui devraient donc serrer les dents jusqu’à 67 ans.

      Par souci de justice car, dit-elle, « la justice est le deuxième pilier de cette réforme », Borne exigerait du patronat une contribution supplémentaire. Mais, ne voulant pas augmenter le « coût du travail », elle diminuerait en même temps les cotisations accidents de travail et maladie professionnelle. Faire payer les patrons consiste donc pour elle à se servir dans les caisses de secours des travailleurs ! Et puisqu’elle « ne peut pas se résoudre à ce que le travail puisse abimer tant de nos compatriotes », la Première ministre dit qu’elle va insister sur le suivi médical et créer un fonds de recherche sur le sujet. Ce n’est certes pas ce qui fera peur aux patrons, qui resteront maîtres chez eux, libres de pressurer les travailleurs jusqu’à l’accident, l’invalidité ou pire encore.

      Borne a évidemment glissé dans son discours quelques appels du pied lamentables aux moins regardantes des directions syndicales : des larmes sur la pénibilité, le mystérieux fonds sur la santé au travail, des mesures pour les salariés qui auraient commencé à 16 ans et travaillé sans discontinuer jusqu’à 58 et auraient le droit de partir si leur travail a été assez pénible, etc. Elle a évoqué une pension minimum de 85 % du smic « pour ceux qui ont eu une carrière complète au niveau du smic », ce qui est une condition quasiment impossible à satisfaire. Borne a fini par une gifle aux travailleurs et un clin d’œil démagogique à la droite, en annonçant que les régimes dits spéciaux, sauf ceux des policiers, militaires et pompiers, seraient désormais fermés à tous les nouveaux embauchés.

      Ce projet est la poursuite d’une politique bien connue, une attaque qui s’ajoute à bien d’autres, sur l’emploi, les salaires, la santé, le logement. Mais les travailleurs ont la force de l’empêcher de passer.

  • Guerre sociale contre les chômeurs : nouvelle offensive du gouvernement. Vers une descente aux enfers pour les plus vulnérables…

    Baisse de 40 % de la durée d’indemnisation des allocations si le taux de #chômage passe sous la barre des 6 %. Le capital, c’est la guerre permanente contre l’humain.

    Quelques réactions de chômeurs dans Libération (28 décembre 2022) :

    Cette énième réforme, passée en douce comme d’habitude, c’est leur manière de nous faire culpabiliser nous, les chômeurs, encore et toujours. J’ai peur des conséquences. Pour ma part, je suis inscrite à #Pôle_Emploi depuis septembre car mon contrat saisonnier dans la restauration a pris fin. Et tant mieux. L’ambiance post-Covid a laissé des séquelles sur le #relationnel. Les clients sont de plus en plus agressifs et exigeants, ça m’a convaincue d’entamer une reconversion professionnelle. Pour l’instant, je me cherche encore. Je sors d’un entretien Pôle Emploi avec mon conseiller qui m’a permis de faire un premier point sur mes compétences. Mais cette nouvelle baisse de la durée d’indemnisation, c’est un coup dur. Ça va me mettre la pression pour ne pas perdre mes allocations. J’ai peur de me sentir acculée, de me précipiter et de faire un mauvais choix. Si ça arrive, il ne faudra pas qu’ils s’étonnent que je retombe en dépression car j’ai pris un job par défaut. Ils auront tout gagné car la Sécu me paiera un arrêt maladie aux frais du contribuable. C’est fou ! On dirait que l’humain ne compte plus…
    « J’ai peur pour les futures générations, il va encore y avoir de la #casse_sociale. C’est dans la lignée de tout ce que fait ce gouvernement. J’ai encore en tête l’image d’#Emmanuel_Macron qui fanfaronne et parade au Qatar, un aller-retour qui a dû coûter aussi cher qu’il a généré de pollution. Et après on vient nous dire qu’il faut faire attention à l’électricité, attention au gaz... Qu’il faut empêcher les "assistés" de gaspiller les allocs. Facile à dire depuis son palais doré. Qu’on échange un moment nos vies, on verra comment il s’en sort.

    (témoignage dans Libération)
    #lutte_de_classe #prédation #capitalisme #gouvernement_Borne #capitalisme #réforme #régression_sociale

    Ôter 40 % d’une indemnisation lorsqu’elle est déjà faible, cela revient à donner l’équivalent d’un #RSA… Et c’est oublier que l’indemnisation d’un chômeur n’est pas une marque de générosité ou une quelconque faveur, mais un droit pour nous qui avons toujours cotisé. Au-delà, cette annonce rajoute pour nous de l’incertitude dans une période de notre vie déjà incertaine, d’autant que le calcul de l’allocation de retour à l’emploi s’avère très difficile à comprendre. Une telle mesure nous met encore davantage sous #pression. On cherche à pousser les chômeurs à accepter n’importe quel travail dans les derniers mois d’#indemnisation, quitte à les placer dans des situations de mal-être. Cette vision purement libérale met les individus en danger pour les obliger à travailler. Elle porte aussi une image uniformisée du territoire, en oubliant que chercher un poste s’avère très différent si l’on habite à Paris, dans la Creuse ou en Aveyron… »

    (Olivier, enseignant-chercheur en philo)

    Sonia Paccaud, CFDT Lyon-Rhône :

    Je ne sais pas si tout le monde comprend ce qui est en train de se passer. On met le chômage à distance quand on n’est pas concernés, mais cette nouvelle mesure est vraiment catastrophique pour les #demandeurs_d’emploi. Nous sommes très inquiets. Cette réforme de l’assurance chômage et ce nouveau décret renvoient à cette manière discriminante de voir le chômage, comme si c’était un choix de ne pas travailler, comme si les gens ne faisaient rien pour retrouver un emploi, comme s’il n’y avait que des abus. Cette réforme n’a pas provoqué jusqu’ici de grandes réactions car elle frappe surtout les précaires. La majorité des temps partiels sont occupés par des femmes et le plus souvent ils ne sont pas choisis. Comment on fait avec des horaires découpés, des problématiques de mobilité, de garde d’enfants ? La réalité, c’est que de nombreuses personnes sont contraintes de refuser des offres de Pôle Emploi parce qu’elles n’ont pas de solutions de garde.
    Avec la crise énergétique, l’inflation qui explose sur l’alimentation, ça va être la triple peine pour les plus précaires. Car ce sont les mêmes qui vivent dans des passoires énergétiques, qui sont au chômage et qui ont du mal à remplir le frigo. Ça risque d’être la dégringolade pour celles et ceux qui arrivaient jusque-là tout juste à rester à flots. On va les retrouver à faire des demandes de RSA, et encore, si les personnes le demandent.
    « Ce nouveau tour de vis de l’#assurance_chômage est dramatique car il va surtout peser sur les gens au #smic et à temps partiel. Il y aura plus de travailleurs pauvres. On va nous répondre qu’il y a des tensions de recrutement dans certains secteurs, mais il faut voir quelles sont les conditions de travail et les salaires proposés ! Ça va être la descente aux enfers pour les plus vulnérables.

  • Les attaques pleuvent, préparons la riposte de l’ensemble des travailleurs ! (#éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 26 décembre 2022)
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/les-attaques-pleuvent-preparons-la-riposte-de-lensemble-des-travaill

    La #grève des contrôleurs de la SNCF a sans doute gêné de nombreux voyageurs pendant le week-end de Noël et a donné lieu à un déchaînement anti grévistes du gouvernement et des journalistes. On ne les entend pas autant le reste de l’année, quand les retards et les suppressions de train dus aux économies réalisées par la direction de la #SNCF entraînent la galère quotidienne pour des millions d’usagers. C’est que la gêne des usagers, durant ce week-end de fêtes comme le reste de l’année, est le cadet des soucis du gouvernement.

    Face à des #travailleurs en grève, salariés des #raffineries de #Total, #éboueurs, travailleurs des transports ou de #GRDF, le refrain de la « prise d’otage » est un réflexe chez ces dirigeants. Par contre, face à l’envolée du prix du caddie, aux factures d’électricité ou de gaz qui doublent ou triplent, il n’est pas question de prise d’otage, pas plus que quand le patronat fait pression sur les #salaires et les #conditions_de_travail ! Ils choisissent leur vocabulaire selon les intérêts de la #classe_capitaliste qu’ils servent.

    Macron a saisi l’occasion pour dire qu’il faudrait interdire le #droit_de_grève à certaines périodes, au nom du droit à la libre circulation. Comme si ce n’étaient pas les mesures prises par ce gouvernement en faveur du capital qui entravent la liberté de millions de travailleurs de circuler, de se chauffer, de se loger et de vivre dignement !

    Les #contrôleurs ont mille fois raison de se battre. Ils dénoncent non seulement l’aggravation de leurs conditions de travail, mais aussi des salaires insuffisants, malgré des primes qui ne compensent pas des salaires qui démarrent sous le Smic, sautent en cas d’absence et ne comptent pas pour la retraite. Même s’ils l’ont exprimé de manière catégorielle, le problème posé par les contrôleurs est celui de tous les travailleurs aujourd’hui : des salaires qui ne suffisent pas pour vivre.

    L’autre aspect qui reste en travers de la gorge du #gouvernement_Borne comme de la direction de la SNCF, c’est que les travailleurs sont passés par-dessus les directions syndicales. Les contrôleurs ont propagé la grève eux-mêmes, non seulement sur les réseaux, au travers d’un collectif national, mais aussi dans les discussions individuelles et collectives. C’est ce qui a conduit à la démonstration de force du premier week-end de décembre, où 80 % des contrôleurs étaient en grève, puis à la mobilisation du week-end de Noël.

    Le ministre des transports, #Clément_Beaune, s’est insurgé contre ce collectif fait « pour contourner les syndicats ». Les commentateurs ont parlé d’irresponsabilité des grévistes, qu’ils imaginent forcément manipulés, car il est impensable pour eux que des travailleurs du rang, syndiqués ou non, puissent discuter de leurs intérêts et agir sans l’aval des #directions_syndicales. C’est pourtant bien toutes les grèves qui devraient être organisées et contrôlées par les travailleurs eux-mêmes.

    Les syndicats se sont empressés de signer un accord avec la direction, qui promet une prime annuelle de 720 euros et la création de 200 emplois supplémentaires. Dans la foulée, ils ont levé le préavis de grève pour le week-end prochain. Quelle que soit la décision des contrôleurs sur la suite du mouvement, c’est bien leur grève qui a permis d’obtenir ce premier résultat.

    Contre les grévistes, Véran a déclaré : « À Noël, on ne fait pas la grève, on fait la trêve ». Mais les attaques de son gouvernement et du grand patronat ne connaissent pas de trêve et leurs cadeaux pour l’année prochaine sont loin de nous faire rêver.

    Ainsi, le gouvernement a choisi le 23 décembre pour annoncer une nouvelle #mesure_anti_chômeurs : à partir du 1er février, la durée d’indemnisation pourra baisser de 40 % si le taux de chômage officiel ne dépasse pas les 6 %. C’est un moyen de plus de faire pression sur tous les travailleurs pour accepter n’importe quel emploi, à n’importe quelles conditions et pour n’importe quel salaire. S’y ajoutent la #réforme_des_retraites et la volonté du gouvernement d’allonger la durée du travail, ce qui condamnerait nombre de travailleurs, jetés dehors bien avant 65 ans, aux petits boulots et à des pensions de misère. Sans oublier, encore et toujours, la valse des étiquettes et le pouvoir d’achat qui dégringole.

    Des grèves éclatent ici et là sur les salaires. Pour faire reculer le patronat et le gouvernement, qui prennent nos #conditions_de_vie en otage, il faudra une riposte de l’ensemble de la classe ouvrière. C’est en discutant entre travailleurs, en décidant nous-mêmes de nos actions et de notre façon de nous organiser et en contrôlant nos représentants que nous pourrons la bâtir.

    #lutte_de_classe #grève_générale #collaboration_de_classe #Lutte_Ouvrière

  • La casse sociale de la réforme de l’assurance-chômage enfin chiffrée | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/social-eco/reforme-assurance-chomage/la-casse-sociale-de-la-reforme-de-l-assurance-chomage-enfin-chiffree-775894

    Unédic Les inscrits à Pôle emploi ne sont plus qu’un tiers à recevoir une indemnisation, dont le montant moyen a diminué de 16 %, d’après une étude d’impact sur la réforme Borne de 2021.

    #chomage #paupérisation #mensonge

    • Dans Les Échos ce soir :

      Le projet de texte, qui a été transmis ce vendredi aux partenaires sociaux, confirme que la durée d’indemnisation - actuellement d’un jour indemnisé pour un jour travaillé - baissera de 25 % avec un plancher à 6 mois et un plafond à 24 mois dans quelque 5 semaines, les paramètres actuels étant restaurés si le taux de chômage, aujourd’hui de 7,3 %, revient au-dessus de 9 %.

      Mais il va plus loin puisqu’il annonce qu’une marche supplémentaire pourrait être descendue si la conjoncture continue de s’améliorer. Si le taux de chômage descend à 6 %, la durée d’indemnisation baissera de 40 % par rapport à la situation actuelle, soit un taux de conversion du nombre de jours cotisés en nombre de jours indemnisés de 0,6 et non plus de 0,75, comme ce qui est prévu au 1er février.

      La régression sociale, un art dans lequel Macron & le #gouvernement_Borne excellent…

    • étude interne… qui a l’air de circuler pas mal dans les médias

      Réforme de l’assurance-chômage : le montant de l’allocation a baissé de 16 % en moyenne - Économie - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/economie/reforme-de-l-assurance-chomage-le-montant-de-l-allocation-a-baisse-de-1

      L’Unédic, qui gère le régime d’assurance-chômage, en a analysé les effets et publié ses résultats dans des documents diffusés en interne, que nous avons pu consulter.

      Premier enseignement, la précédente réforme a généré une baisse moyenne de 16 % des allocations journalières. L’Unédic note toutefois que les allocataires impactés par la réforme ont connu une augmentation de trois mois de leur durée potentielle de droits, la portant à 18 mois.

      L’organisme paritaire constate également une baisse de 20 % du nombre d’ouvertures de droit entre juin 2019 et juin 2022. Elle est particulièrement marquée chez les moins de 25 ans (-26 %), les personnes sortant de CDD ou de période d’intérim (- 30 % et - 37 %). Les cadres et les plus de 55 ans sont les moins touchés (- 5 % et - 8 %).

      La part des inscrits à Pôle emploi indemnisés par l’assurance-chômage a aussi baissé, passant de 40,4 à 36,6 % entre décembre 2021 et juin 2022. À noter aussi que, désormais, 11 % des allocataires ont ouvert un droit avec une allocation journalière inférieure au RSA socle de 19 euros par jour, contre 7 % en 2019.

  • « Les oubliés de la retraite ont des raisons d’espérer », dixit la presse patronale. Comme si le #gouvernement_Borne, entièrement dévoué à la cause patronale de la #régression_sociale, allait se permettre une petite concession aux plus précaires. La bonne blague.

    Créés par le #gouvernement_Fabius en 1984, les #TUC, qui ont duré jusqu’en 1990, devaient permettre de réduire le chômage des jeunes en les faisant travailler dans des associations, des collectivités, etc. « Une belle arnaque », grince Yves Coussement, qui avait réalisé l’un de ces TUC au sein d’une association gérant des colonies de vacances à la montagne. Aujourd’hui âgé de 62 ans, ce porte-parole de l’association « TUC, les oubliés de la #retraite » a réalisé que son expérience ne lui avait pas permis de « valider des trimestres ». « Si je pars maintenant, il me manque huit trimestres, cela me ferait 250 euros en moins sur ma retraite », note-t-il. Comme lui, les autres personnes recrutées en TUC, considérées à l’époque comme #stagiaires de la formation professionnelle, ne peuvent pas faire valoir cette expérience pour leur retraite.

    [Les Échos]

  • La version finale du #projet_de_loi_de_finances pour 2023 que s’apprête à adopter l’Assemblée prévoit un #déficit_de_l'Etat de 165 milliards contre 158 milliards annoncé en septembre. Un signal politique adressé aux classes populaires qui, déjà soumises à la prédation constante du capital, seront comme de principe harcelées de tous côtés pour rembourser en saccages sociaux supplémentaires (destruction des services publics, dévastation des régimes de retraites, guerre aux chômeurs, etc.). Pendant ce temps-là, trop insuffisamment gavés à leur goût, le #grand_patronat ordonne à son État de nouvelles pluies de milliards pour faire face à la « crise de l’énergie ».

    #budget #gouvernement_Borne #guerre_sociale #régression_sociale #État_bourgeois

  • Non à la grande régression ! #éditoLO du 12 décembre 2022
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/non-la-grande-regression-451487.html

    La #guerre_en_Ukraine menace, à tout moment, de dégénérer en conflit plus large. L’envolée des prix, ahurissante pour l’énergie, force certaines entreprises à s’arrêter (#inflation). Le pays risque d’être plongé dans le noir et, pour l’éviter, le gouvernement prépare des coupures d’électricité. Et quelle est la préoccupation de Macron ? Reculer l’âge de départ à la retraite ! (#réforme_des_retraites)

    Dans la pire des situations, même dépassés par les évènements, ceux qui nous gouvernent utiliseront leur dernier souffle pour s’attaquer aux travailleurs . C’est dans leurs gènes politiques. Pour eux, gouverner, c’est servir les intérêts de la #bourgeoisie et donc imposer des sacrifices aux travailleurs. C’est d’autant plus vrai dans les périodes de crise où la guerre entre les capitalistes pour assurer leurs profits s’intensifie. (#lutte_de_classe)

    Alors oui, malgré les menaces qui pèsent sur la société et sur les classes populaires en particulier, #Macron en rajoute. Après avoir réduit les indemnités #chômage, il veut sabrer dans les droits à la retraite.

    Macron s’est encore donné quelques semaines pour préciser son projet de loi. Mais celui-ci sera présenté courant janvier. Il y aura ensuite quelques semaines de cinéma où l’opposition s’agitera à l’#Assemblée_nationale. Et si nécessaire, le coup de sifflet final sera donné par le #49.3. Tout cela pour une entrée en vigueur de la réforme à l’été 2023.

    Seule l’intervention des travailleurs peut empêcher cette attaque au pas de charge. Pour l’instant, l’opposition massive à ce recul n’est mesurée qu’au travers des sondages. Eh bien, il va falloir l’exprimer dans les entreprises et dans la rue au travers de #grèves et de #manifestations !

    Pour bien des travailleurs, la priorité est de réussir à se chauffer et se nourrir correctement malgré l’envolée des prix. Cela alimente, dans toutes les entreprises, un mécontentement sur les salaires. Il faut le faire entendre et le transformer en un coup de colère général contre la #politique_antiouvrière du #gouvernement_Borne et du #grand_patronat.

    La défense de notre #pouvoir_d’achat et de nos #retraites constitue un seul et même front de combat . C’est parce que les capitalistes n’augmentent pas les #salaires de base, et font, ici et là, diversion avec des primes, que les caisses de retraite ne se remplissent pas.

    Si les femmes étaient payées autant que les hommes, cela ferait rentrer des milliards dans les caisses de retraite. Et si les plus de 50 ans étaient salariés, plutôt qu’écartés par les entreprises, il n’y aurait pas de déficit.

    Rien n’oblige le gouvernement à reculer l’âge de la retraite à 65 ans. Le déficit annoncé des #caisses_de_retraite, 12 milliards en moyenne par an dans les prochaines années, serait facile à combler.

    12 milliards, ce sont les profits que #TotalEnergies a réalisés en six mois . Cela correspond à un petit dixième des profits réalisés par les entreprises du CAC 40 en 2022. Et c’est 6,5 % de la fortune de Bernard Arnault, estimée, cette semaine, à 185 milliards de dollars. Alors, la bourgeoisie a largement de quoi payer les retraites !

    Et ce serait la moindre des choses ! La classe capitaliste s’enrichit par l’#exploitation des travailleurs pendant toute leur vie : cela devrait être à elle de payer intégralement leurs retraites , et non à d’autres salariés, par leurs cotisations, comme c’est le cas aujourd’hui au travers du système par répartition.

    Nous pouvons sauver nos retraites, à condition de nous battre contre le gouvernement, dévoué corps et âme à la bourgeoisie, et contre l’ordre social capitaliste.

    Un pays comme la France n’a jamais eu autant de possibilités pour soigner, nourrir, éduquer, transporter la population, et nous voyons nos #conditions_de_vie reculer dans tous ces domaines.

    Oh, pour les plus riches, la vie est douce et prospère. Ils n’ont jamais de problème d’emploi, de salaire ou de retraite : sans rien faire de leurs dix doigts, ils touchent le pactole en jonglant avec leurs capitaux. Cela leur donne le pouvoir d’occuper tous les postes de commandement dans les entreprises comme dans les institutions.

    Où nous mène la domination de cette #grande_bourgeoisie ? À la régression générale pour l’écrasante majorité des travailleurs. Le plus grave est qu’en imposant son système de #concurrence et sa guerre économique permanente, elle nous conduit aussi à la guerre tout court.

    Alors, les travailleurs doivent affirmer leurs revendications et se battre avec la conviction d’avoir tout à gagner à contester cet ordre social.

    Nous ne sommes pas condamnés à la domination de la bourgeoisie et de ses politiciens. Toute la production de richesses dépend de nous, il dépend aussi de nous de changer la société pour mettre un coup d’arrêt à son évolution catastrophique et guerrière .

  • Quelle est cette nouvelle réforme de l’assurance-chômage ?
    https://www.frustrationmagazine.fr/quelle-est-cette-nouvelle-reforme-de-lassurance-chomage

    “C’est une réforme de bon sens” nous dit François Lenglet, l’économiste à lunettes, face à Yves Calvi sur RTL. Les deux bonshommes se marrent en parlant de la réduction d’un quart de la durée d’indemnisation des chômeurs lors d’une “période verte”, où le chômage serait faible et la vie plus facile. Cette réforme est tellement […]