• La guerre à Gaza fragmente [ou déplace] le Fatah palestinien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/15/la-guerre-entre-israel-et-le-hamas-fragmente-le-fatah-palestinien_6200182_32


    Un drapeau du Fatah, dans le village de Qusra (Cisjordanie), le 19 octobre 2023. VIRGINIE NGUYEN HOANG / HUMA POUR « LE MONDE »

    Soumis à une intense pression militaire israélienne, le mouvement au pouvoir en Cisjordanie est pressé par sa base de renouer avec la lutte armée et de se réconcilier avec le Hamas. D’ores et déjà, nombre de ses responsables refusent de voir le parti assumer le pouvoir dans les ruines de Gaza.
    Par Louis Imbert (Ramallah, envoyé spécial)

    Voilà deux semaines qu’Atta Abu Rmeileh croupit dans une prison israélienne. Le patron du #Fatah dans la province de Jénine a été arrêté le 1er novembre. Quelques heures plus tôt, ce haut cadre du parti au pouvoir en #Cisjordanie occupée avait appelé les #Palestiniens à une #grève_générale. Dans une vidéo diffusée en ligne, il se tenait au côté de deux responsables locaux du #Hamas et du #Jihad_islamique. L’armée israélienne n’a pas toléré leur démonstration d’unité, après l’attaque menée par le mouvement islamiste dans le sud de l’Etat hébreu, le 7 octobre.

    M. Abu Rmeileh est un ancien combattant : il a déposé les armes après la seconde Intifada, en 2005. Il croit sincèrement en la résistance pacifique et en une solution négociée au conflit, les deux leitmotivs de son vieil ami Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. Depuis plus de deux ans, il s’échinait à faire le pont entre les insurgés armés du Fatah à Jénine et M. Abbas, dont les services de sécurité collaborent avec Israël. Mais, après le 7 octobre, Atta Abu Rmeileh a baissé les bras. « La résistance pacifique a échoué. La guerre a commencé et elle ne s’arrêtera pas », confiait-il, amer, avant son arrestation. Il craignait que M. Abbas n’ait bientôt plus d’autre choix que de « dissoudre l’Autorité palestinienne ».

    « On n’éradique pas une idée »

    Ces mots résonnent depuis un mois dans toutes les cellules du Fatah. Une lame de fond est en train d’emporter ce parti déboussolé, miné par la #corruption et les #luttes_de_pouvoir, écartelé entre le moignon de souveraineté qu’Israël lui concède encore et la tentation de la lutte armée. En réaction, M. Abbas a imposé le silence au mouvement. Lui seul s’exprime. Il exige un #cessez-le-feu à Gaza et un règlement politique de la crise : la création d’un Etat palestinien dans l’enclave et en Cisjordanie, avec Jérusalem-Est pour capitale.

    Le leader le plus âgé du monde arabe (87 ans), élu en 2005 pour un mandat censé durer quatre ans, a pour la première fois l’oreille du président américain, Joe Biden. Washington soutient l’effort de guerre israélien, tout en appelant son allié à confier Gaza, libéré du joug du Hamas, à une Autorité palestinienne « renforcée », puis à relancer les négociations en vue de la création d’un Etat palestinien. Mais ces plans paraissent une vue de l’esprit à nombre de responsables du Fatah, qui craignent une destruction totale de l’enclave, au fil d’interminables mois de l’opération israélienne.

    https://archive.ph/7yemf
    (je veux bien être prévenu si les pages trouvées sur https://archive.ph risquent davantage que d’autres trouvées ailleurs de disparaître...)

    #Israël

  • L’explosion sociale de mai-juin 1968
    https://lutte-ouvriere.org/publications/brochures/lexplosion-sociale-de-mai-juin-1968-107027.html

    #archiveLO | 13 avril 2018

    Sommaire :

    Les prémices de Mai 1968  : la France des années soixante
    ➖ L’intensification de l’exploitation
    ➖ La montée du chômage et des attaques contre les travailleurs
    ➖ La politique des bureaucraties syndicales et de la gauche
    ➖ Des grèves emblématiques
    ➖ «  Les temps changent  »  : la politisation de la jeunesse

    De Nanterre au Quartier latin  : la jeunesse produit l’étincelle et ouvre la voie
    ➖ Le monde étudiant en 1968
    ➖ Les débuts du mouvement dans la jeunesse
    ➖ L’attitude du Parti communiste
    ➖ L’occupation de #la_Sorbonne et la «  nuit des barricades  »

    La grève ouvrière et les occupations d’usine
    ➖ La journée du 13 mai
    ➖ Les premières occupations
    ➖ Le virage de la CGT et du PC
    ➖ L’extension maximale de la grève
    ➖ L’encadrement des grévistes et les limites du mouvement
    ➖ Le pouvoir reprend la main
    ➖ Les #accords_de_Grenelle
    ➖ Les tentatives de Mendès France et de Mitterrand
    ➖ En avant vers les élections...
    ➖ La reprise imposée par les appareils syndicaux

    Paul Palacio (ouvrier à Renault Billancourt en 1968)

    Jean-Louis Gaillard (ouvrier chez Roussel-Uclaf à Romainville en 1968)

    Georges Kvartskhava (ouvrier à l’usine Peugeot Sochaux de Montbéliard en 1968)

    Que reste-t-il de Mai 1968  ?
    ➖ Des transformations sociétales...
    ➖ ... inachevées et déjà remises en cause
    ➖ Un renouveau politique  ?
    ➖ Le renforcement des bureaucraties syndicales...
    ➖ ... et des illusions dans la gauche
    ➖ Du côté de l’extrême gauche
    ➖ La faillite du #maoïsme et du gauchisme
    ➖ Reconstruire un parti communiste révolutionnaire

    #mai_68 #PCF #CGT #stalinisme #grève_générale #extrême_gauche #répression #de_Gaulle #classe_ouvrière #lutte_de_classe

  • Réforme des retraites : grève reconduite à la raffinerie TotalEnergies Gonfreville-l’Orcher
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/reforme-des-retraites-greve-reconduite-a-la-raffinerie-totalenergies-gonf

    Réforme des retraites : grève reconduite à la raffinerie TotalEnergies Gonfreville-l’Orcher
    De Lila Lefebvre

    Vendredi 7 avril 2023 à 15:34
    Par France Bleu Normandie (Seine-Maritime - Eure)

    La grève est reconduite jusqu’à mardi à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), annonce la CGT du site. Les expéditions et les transferts de carburants restent à l’arrêt, tout comme la production.
    Salariés regagnant la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher vendredi 7 avril.


    Salariés regagnant la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher vendredi 7 avril. © Radio France - Lila Lefebvre

    En grève depuis le 7 mars dernier, les salariés de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher près du Havre ont reconduit leur grève quatre journées supplémentaires, ce vendredi en début d’après-midi, lors d’une assemblée générale. C’est la dernière raffinerie en France à maintenir le mouvement contre la réforme des retraites. Les expéditions et les transferts sont toujours à l’arrêt, tout comme la production.

    "Il n’y a aucun dirigeant confédéral qui est venu sur des piquets de grève"
    Alexis Antonioli, secrétaire CGT à la Raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher, dénonce la stratégie adoptée par l’intersyndicale au niveau national depuis le début du mouvement. Selon lui les journées de grèves à répétition « en pensant que si on met le plus de logos possible ça va marcher », n’ont pas fait reculer le gouvernement. Car l’élu syndical constate : « on en est à onze jours de manifestation et on fait la démonstration que cette union des logos ne sert à rien, seule la grève reconductible fonctionne ».

    « Il n’y a aucun dirigeant confédéral qui est venu sur des piquets de grève, regrette également Alexis Antonioli. On a eu une direction confédérale qui a plus été avec la CFDT que sur les piquets de grève. »

    Carburant : la justice suspend les réquisitions à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher
    Jeudi, les salariés ont obtenu une victoire en justice avec la suspension par le Tribunal administratif de Rouen de l’arrêté de réquisitions de salariés pris mardi 4 avril par la Préfecture de la Seine-Maritime. La Justice a estimé qu’il s’agissait d’ « une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève. » L’État est également condamné à verser 2.000 euros d’amende. « L’interruption des expéditions a immédiatement repris », indiquait jeudi Alexis Antonioli, la production est elle à l’arrêt depuis le 21 mars.

    Levée de la grève dans la plupart des raffineries et dépôts
    Ce vendredi, les grévistes de la bioraffinerie marseillaise de La Mède, détenue par TotalEnergies, de la raffinerie de Donges (TotalEnergies) et des terminaux pétroliers du grand Port maritime de Marseille détenus par Fluxel ont levés leur mouvement. Jeudi, la grève a été levée à la raffinerie Esso ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine, où les unités reprennent progressivement depuis mardi et l’arrêt du mouvement à la CIM, le dépôt pétrolier du port du Havre, où la grève a été levée lundi.

    Lila Lefebvre
    France Bleu

    #grève_par_procuration #grève_générale

  • La motion de censure des travailleurs, c’est la grève !

    https://www.lutte-ouvriere.org/qui-sommes-nous
    #editoLO Editorial des bulletins d’entreprisedu 20 mars 2023

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/Edito21032023-1.mp4

    Jeudi dernier, le gouvernement a dégainé l’article 49.3 pour reculer l’âge de la retraite à 64 ans. Sans état d’âme, Macron a piétiné les millions de travailleurs qui s’y opposent depuis plus de deux mois. Alors oui, il y a de quoi être en colère !

    Et il y a aussi de quoi être conforté dans notre volonté de nous exprimer et de nous battre. Car le recours au 49.3 est un aveu de faiblesse de la part de Macron. Il a été contraint de passer en force, parce que, malgré ses petits marchandages avec la droite, il n’a pas trouvé de majorité pour voter sa loi.

    C’est un premier résultat des grèves et des manifestations. Les députés de droite qui manquaient à l’appel pour faire passer la loi n’ont pas été frappés par la grâce. Ils ont senti le souffle des manifestations qui se succèdent depuis plus de deux mois dans leur circonscription. Eh bien, il faut continuer en utilisant les armes des travailleurs : la grève et les manifestations !

    Il n’y a rien à attendre du côté du Parlement.

    Après le vrai-faux suspense autour d’un vote en bonne et due forme à l’Assemblée nationale, il y a eu celui autour des motions de censure. Toute la journée de lundi, les députés de la Nupes comme du RN ont fait croire que des députés de droite pouvaient jouer les sauveurs des travailleurs en votant la censure ! Et ensuite, ce sera quoi ? Un suspense autour d’un référendum, peut-être organisé dans des mois ?

    Ne nous laissons pas abuser par ces gesticulations politiciennes !
    Depuis jeudi, les rassemblements se multiplient dans de nombreuses villes. Des secteurs qui étaient en grève l’ont reconduite. D’autres prévoient de se remobiliser avec l’objectif que la journée de mobilisation et de grève appelée par l’intersyndicale, jeudi 23 mars, soit la plus massive possible. Engageons-nous, plus nombreux encore, dans cette brèche !

    La loi est adoptée, mais il dépend de nous, travailleuses et travailleurs, qu’elle ne soit jamais appliquée.

    Et au-delà de ce qui serait un premier revers pour Macron, ce serait, pour nous tous, un encouragement pour nous battre sur les salaires, les conditions de travail et contre tous les sacrifices que le gouvernement et le grand patronat nous ont imposés ces dernières années.

    Car cette attaque des retraites en cache bien d’autres, tout aussi graves. Si les manifestations ont été aussi massives, c’est que la coupe est pleine. Elle l’est pour les jeunes confrontés à la précarité. Elle l’est pour les plus âgés, cassés par le travail, et à qui on promet une pension de misère. Elle l’est pour tous les travailleurs confrontés à l’explosion des prix de l’alimentation et de l’énergie.

    La coupe est pleine pour tous ceux qui ont cru dans les promesses des politiciens annonçant des lendemains enchanteurs alors que tout s’aggrave, en particulier la guerre économique qui fait craindre une troisième guerre mondiale. C’est un ras-le-bol général que nous avons commencé à exprimer au travers de la mobilisation sur les retraites.

    Ensemble, nous représentons une force qui pèse sur le monde politique, la force de notre nombre. Mais c’est la grève qui lui donne tout son impact.

    Et lorsque nous trouverons la détermination pour nous y lancer, nous présenterons la note non seulement au gouvernement mais aussi au grand patronat.

    Nous nous ferons véritablement craindre et respecter sur toutes nos revendications quand la grève s’étendra aux grandes entreprises privées et que la machine à profits se grippera. Nous inverserons le #rapport_de_force quand le grand patronat sentira que les travailleurs ne sont plus prêts à obéir et à se taire.

    Pour l’instant, seuls certains secteurs connaissent des grèves.

    C’est vrai dans le public à la SNCF, EDF ou dans l’Éducation nationale. Dans le privé, des travailleurs sont en grève dans les raffineries Total ou les incinérateurs qui dépendent de Suez.

    Il a été dit que la #grève des éboueurs à Paris s’expliquait par le fait que c’étaient des agents publics. C’est un mensonge, car des éboueurs de l’entreprise privée Pizzorno ont aussi été en grève, et c’est le cas d’autres entreprises de ramassage dans les régions. Preuve que le privé peut et doit prendre toute sa place.

    Les #éboueurs sont mal payés et méprisés, mais ils ont de l’énergie et de la dignité à revendre pour se faire respecter et ils nous montrent l’exemple. Alors, dans le privé comme dans le public, montrons à la petite bande de privilégiés qui a les yeux rivés sur les cours boursiers qu’elle va devoir compter avec des travailleurs qui ont renoué avec la volonté d’agir collectivement !

    Partout discutons et organisons-nous pour rejoindre la grève ! Jeudi, retrouvons-nous à plusieurs millions dans la rue !

    Ce que le gouvernement fait, les travailleurs peuvent le défaire par la grève !

    #réforme_des_retraites #lutte_de_classe #inflation #détermination #mobilisation #grève_générale

  • Caisses de grève contre la réforme des retraites ! - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/caisses-de-greve-contre-la-reforme-16708

    Caisses de grève contre la réforme des retraites !

    « Ça ne sert à rien que je fasse grève, je ne bloque rien »… Avec celle-ci, il y a mille raisons pour lesquelles on peut ne pas souhaiter se mettre en grève. Pendant ce temps, les secteurs à forte capacité de blocage sont en première ligne : visibles, stigmatisés, et portant par ailleurs le poids financier de la grève. Financer les caisses de grève des secteurs mobilisés permet d’ancrer la lutte dans la durée, seule perspective à même de contrer les assauts dirigés contre tous et toutes. Faites nous passer vos infos pour la région parisienne ! (sur paris-luttes-infos@riseup.net)

    #greve_generale #49-3 #soutien_grevistes

    • Je comprends : les éjecter et les plonger dans le goudron nous ferait un bien fou, mais on le sait, n’est-ce pas : ça ne serait pas Macron que ça en serait un autre. Et parfaitement équivalent et tout autant toxique.

      D’ailleurs, Macron est dans la lignée de tous les saccageurs auxquels il a succédé : Rocard et Mitterrand, puis Balladur en 1993, puis tous les présidents et tous les Premiers ministres ensuite, dont Sarkozy et Hollande.

      Avec à chaque fois le même objectif : mener et amplifier l’offensive permanente du capital pour se retribuer (en milliards) via son appareil d’État.

      Et gageons qu’il en sera de même avec une autre bande organisée de prédateurs au service du grand capital.

      Ciblons donc plutôt (et froidement :) ses donneurs d’ordre : la classe possédante. C’est de la liquidation de son pouvoir sur la société et l’économie qu’on réglera les problèmes – mais pas pas en changeant les chiens de garde en charge de son État.

  • Macron est pressé d’en finir ? On continue !
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/macron-est-presse-den-finir-continue-548607.html

    Éditorial des bulletins d’entreprise LO (13 mars 2023)

    Ce week-end, 195 sénateurs grassement payés, aux longues siestes digestives et au régime de retraite exceptionnellement généreux, ont voté pour reculer l’âge de la retraite de 36 millions de travailleurs. Mercredi 15 mars, une Commission mixte paritaire finalisera le texte qui sera présenté, dès le lendemain, à l’#Assemblée_nationale.

    Le principal suspense consiste à savoir si Borne trouvera une majorité pour voter le texte ou choisira de dégainer le #49.3. La belle affaire ! 49.3 ou pas, l’adoption de cette loi contre l’opposition quasi unanime du monde du travail est un passage en force, un bras d’honneur à l’encontre de tous les travailleurs.

    C’est la preuve, s’il en était besoin, que le gouvernement est férocement antiouvrier. Si Macron, ses ministres et ses députés sont, pour la plupart, étrangers au milieu ouvrier, ils ont des yeux et des oreilles. Ils voient et entendent les difficultés et les attentes du monde du travail. Ils ont les chiffres des tendinites, des lombalgies, des accidents du travail et des burn out. Ils ont les chiffres de ceux qui meurent quelques mois après avoir pris leur retraite.

    Ils savent que le #patronat pousse hors des entreprises les travailleurs anciens qui, en général, coûtent plus cher et sont moins corvéables que les plus jeunes. Ils savent combien de travailleurs et de retraités recourent à l’aide alimentaire pour se nourrir, combien sont mal logés, combien ne peuvent pas se chauffer.

    Ils savent aussi, et bien mieux que nous, les milliards qui coulent à flots dans les caisses du grand patronat. Ils savent que les salaires n’ont pas augmenté au rythme des profits et qu’ils n’ont même pas suivi l’inflation. Ils savent que le déficit des caisses de retraite est une paille dans l’océan de profits et de dividendes versés à quelques-uns.

    Ils connaissent les groupes capitalistes qui ont profité de l’#inflation pour augmenter leurs marges et réaliser des #surprofits dans l’alimentaire, par exemple. S’ils voulaient agir contre les profiteurs de guerre, ils pourraient le faire, ils ont leurs noms. Eh bien non, c’est aux travailleurs qu’ils en font baver !

    Réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires pour augmenter celle de la #bourgeoisie est la feuille de route de tous les gouvernements, quels que soient le pays et l’étiquette politique. Pour le monde bourgeois, c’est une nécessité pour tenir son rang dans la jungle mondiale qu’est aujourd’hui le capitalisme en crise.

    Alors oui, les gens que nous avons en face de nous sont certes une minorité de privilégiés, mais ils n’en sont pas moins déterminés. Alors, à nous, à notre camp de trouver la même #détermination pour imposer nos intérêts de travailleurs !

    Après deux mois de mobilisation et face au risque d’usure, tout le monde comprend qu’il faudrait passer au stade supérieur, c’est-à-dire à la grève. Seuls certains secteurs s’y sont lancés : la #SNCF, la #RATP, #EDF, certaines #raffineries, les éboueurs de certaines villes ou encore des enseignants. Ils contribuent à maintenir la pression sur le gouvernement et le grand patronat et à créer une agitation qui encourage la mobilisation, mais ils ne l’emporteront pas tout seuls.

    Pour forcer Macron à reculer, il est nécessaire que ces grèves fassent tache d’huile. Bien sûr, faire grève a un coût. Mais la passivité nous coûte bien plus cher, car se résigner, c’est se condamner aux bas salaires et à une société de plus en plus injuste, barbare et guerrière. Il ne faut pas l’accepter et la mobilisation actuelle montre que des millions de femmes et d’hommes ne l’acceptent plus.

    Grâce à notre action collective, nous avons commencé à construire un rapport de force face au gouvernement et au #grand_patronat. Beaucoup de travailleurs réapprennent à s’exprimer et agir collectivement. Des liens de solidarité et de confiance se construisent et nombre de travailleurs se sentent plus légitimes que jamais pour revendiquer. Rien que prendre l’habitude de discuter entre nous de tous les problèmes qui se posent, #salaires, #horaires, #conditions_de_travail, #transport… est une avancée précieuse pour notre camp et un danger pour le #patronat. Alors, faisons en sorte que cette agitation continue et se généralise à toutes les entreprises pour réussir à peser sur le patronat et le gouvernement de toutes nos forces, c’est-à-dire par la grève.

    Macron espère que l’adoption de la loi sonnera la fin de la mobilisation et le retour au calme dans les entreprises. Il dépend de chacun d’entre nous qu’il en soit autrement.

    Le monde du travail est vaste. Il a de la ressource et un carburant inépuisable : celui de la colère. Continuons de l’exprimer ! Entraînons les hésitants et retrouvons-nous encore plus nombreux en #grève et en #manifestation mercredi 15 et après !

    #lutte_de_classe #gouvernement_borne #emmanuel_macron #grève_générale #saccage_social #régression_sociale #parasitisme #grande_bourgeosie #capitalisme #mobilisation_social #conscience_de_classe

  • Sur la mobilisation contre la réforme des retraites.

    Le texte de l’introduction au Cercle Léon Trotsky du 10 mars 2023, par Jean-Pierre Mercier (vendredi 10 mars 2023). #conférenceLO #Lutte_Ouvrière

    https://videos.lutte-ouvriere.org/download/video/20230310-clt-chine-introduction-retraites-sd.mp4

    La journée de manifestations et de grèves du 7 mars a encore été très massive, preuve que la mobilisation contre le projet de Macron ne faiblit pas.

    Dans un certain nombre d’entreprises comme à la SNCF, ou dans plusieurs raffineries ou chez les éboueurs de Paris et dans d’autres grandes villes, les travailleurs ont décidé de continuer la grève. Et à côté de cela, il y a une multitude d’actions et de débrayages dans des entreprises. Toutes ces actions contribuent à maintenir la pression sur le gouvernement et le #grand_patronat. Eh bien, il n’y a pas le choix, il faut continuer !

    En opposition à cette mobilisation, les médias et le gouvernement mettent en avant le calendrier parlementaire.

    Après le cirque à l’Assemblée nationale où l’opposition et la majorité ont joué respectivement leur partition, c’est au tour du Sénat de faire son bla bla.

    Alors, à grand renfort de publicité, chaque article est voté avec une majorité finalement toute trouvée. Des sénateurs grassement payés, aux longues siestes digestives légendaires, au régime de retraite exceptionnellement généreux, viennent donc de voter l’article 7 qui vole 2 ans de vie à plus de 36 millions de travailleurs.

    Car bien sûr, il n’est pas question ici, de s’attaquer aux régimes très spéciaux des retraites chapeau des PDG des groupes du #CAC40 qui engloutissent des dizaines de millions € par an ou ceux des grands bourgeois qui n’ont de toute façon pas de retraite à prendre, passant toute leur vie à vivre sur le dos des travailleurs.

    Une fois votée au Sénat, le projet de loi repassera à l’Assemblée nationale. Le seul suspense consiste à savoir si le gouvernement trouvera une majorité ou sera contraint à dégainer le 49.3.
    La belle affaire !

    Le gouvernement espère que ce moment-là sonnera la fin de la mobilisation.

    Eh bien il dépendra aux millions de travailleurs d’en décider autrement car nous contestons le droit à ces parlementaires de décider de ci qui est bon ou mauvais pour les travailleurs !

    Quand on parle de la situation avec les travailleurs, de ce qu’il faudrait faire, ils nous disent souvent : il faut tout bloquer. Et dans la tête de bien des travailleurs, bloquer cela signifie en réalité, faire grève.

    Et faire grève cela coute cher. Les médias, tellement ils craignent que les travailleurs se mettent grève le rabâche constamment.

    Oui, c’est vrai que ça coûte cher mais quel prix nous payons en laissant passer les coups et les attaques ? Certainement beaucoup plus cher que de s’engager réellement dans la lutte.

    Et bien souvent, parce que les travailleurs ne se sentent pas encore la force et la détermination de se mettre eux-mêmes en grève, se limitent à exprimer leur soutien à ceux qui font grève, à ceux qui bloquent, parfois même en donnant de l’argent aux caisses de grève…

    Et bien ça ne suffit pas, et nous devons prendre le temps de nous expliquer avec nos camarades de travail sur ce sujet. Ne serait-ce que parce que le mot de « blocage » peut recouvrir des idées, des politiques bien différentes voire opposées.

    Du fait de leur position incontournable dans l’économie, les travailleurs ont la capacité de peser sur les évènements sociaux et politiques du pays car ils sont à la base du fonctionnement, du moindre rouage de la société.

    S’il arrêtent le travail, s’ils se mettent en grève, c’est la société tout entière qui s’arrête, comme cela a été le cas en 1936 et en 1968, où 5, 6, 8 millions de travailleurs ont cessé le travail, y compris dans les métiers et les catégories où il n’y avait jamais eu de grève auparavant.
    La #grève, la #grève_générale, c’est le moment où la colère, la détermination des travailleurs est telle que plus personne ne se pose la question de savoir si l’on a, ou non, les moyens de faire grève, où chacun connait et assume la difficulté, les sacrifices qu’implique le fait de perdre son salaire pour se battre. C’est dans ces moments que le monde du travail, dans son ensemble, est susceptible de peser réellement sur le cours des choses, tout simplement parce que la société ne peut pas fonctionner sans les travailleurs.

    C’est toute la différence qu’il y a – et le patronat et le gouvernement le savent bien – entre une grève qui se généralise et une grève par procuration, portée par une fraction du monde du travail, occupant une position stratégique dans l’économie, comme les #cheminots, les #routiers ou ceux des #raffineries, même avec le soutien massif de la majorité de la population. Soutenir ne suffira pas : il faudra tôt ou tard que la majorité des #travailleurs et notamment ceux des grandes entreprises industrielles du privé soient entraînés à leur tour dans la grève par ceux qui ont commencé la lutte.

    En réalité, chaque profession occupe une position stratégique dans une entreprise et chaque secteur d’activité occupe à lui tout seul une position stratégique dans le fonctionnement de l’économie.
    Mais la force des travailleurs elle réside dans son nombre. C’est quand la masse des travailleurs se mobilise, agit qu’elle devient puissante et peut tout changer.

    Oui, la seule voie possible pour espérer faire plier un gouvernement ou le grand patronat c’est quand la grande masse des travailleurs prends le chemin de la grève, d’une grève profonde, déterminée car à ce moment-là tout peut devenir possible.

    Bien sûr, une grève générale aurait pour conséquence immédiate de bloquer, de paralyser le fonctionnement de l’économie.

    Mais elle permet surtout de débloquer les travailleurs de leur poste de travail auquel ils sont enchaînés, prisonniers physiquement et même dans leur tête. La grève, elle libère les corps et l’esprit.

    C’est en se mettant en grève que les travailleurs peuvent occuper leur entreprise et jusqu’à contester la propriété privée patronale.
    Et ça, nos patrons en sont pleinement conscients, bien plus que la majorité des travailleurs. Et c’est cela qu’ils craignent plus que tout !
    Par exemple, cette semaine, la direction centrale de Stellantis a mis au chômage préventivement, les usines de Sochaux, Mulhouse, Rennes, Hordain, Poissy qui sont les grosses usines de production du groupe. Préventivement, pour que les travailleurs, à l’appel des équipes militantes, ne puissent même pas se réunir en Assemblée générale même sur le temps de pause. Et de telles fermetures préventives, sous les prétextes les plus bidons, ont eu lieu dans de nombreuses grandes usines du pays.

    Les patrons savent que le mécontentement est présent et ne veulent courir aucun risque ou tout simplement ne veulent pas simplifier la tâche des militants pour que la mobilisation démarre dans les usines.
    Alors cette semaine à Stellantis, c’est le patron qui a bloqué lui-même, volontairement, sa propre production.
    Ce ne sont pas les travailleurs qui bloquent l’économie, ce sont les capitalistes. Ce sont eux qui bloquent et sabotent l’économie, pas les travailleurs qui la font tourner.
    Ce sont les capitalistes qui bloquent les millions de travailleurs sans emploi qui sont en train de s’appauvrir au chômage et à qui Macron vient encore de supprimer des droits.

    Ce sont les capitalistes qui sont en train de bloquer des millions de jeunes et de moins jeunes travailleurs dans la précarité leur imposant les postes les plus durs et les plus mal payés.

    Ce sont les capitalistes qui bloquent les salaires face à une inflation galopante.

    Ce sont les capitalistes qui veulent nous bloquer deux ans de plus au boulot.

    Ce sont les capitalistes qui bloquent l’économie en la sabotant avec leur spéculation, leur rentabilité, leurs bénéfices, leurs dividendes.
    Ce sont les capitalistes qui bloquent l’économie avec leur sacrosainte propriété privée de leurs usines et de leurs banques.

    En tant que communistes révolutionnaires, notre objectif est que les travailleurs se débarrassent de ces parasites et de ces saboteurs, prennent en mains les rênes de la société, non pas pour la bloquer mais pour la réorganiser de fond en comble pour la faire tourner et satisfaire les besoins élémentaires de la population !
    Car il faut bien avoir conscience d’une chose : si la mobilisation actuelle contre l’attaque brutale de Macron sur les retraites est complètement légitime, ce que nous prépare la grande bourgeoisie au niveau international est d’une tout autre ampleur.

    Depuis un an, il y a la guerre en Ukraine, une guerre dont personne ne voit la fin à court terme. Une guerre où l’impérialisme américain a tout intérêt à ce qu’elle continue car cela lui permet de renforcer sa position économique en Europe.

    La guerre en Ukraine a accéléré la politique de chaque État occidental pour augmenter leur budget militaire dans des proportions jamais atteintes depuis bien longtemps. Les états-majors alertent les gouvernements sur le fait que les armées ne sont pas en état de faire une guerre « de haute intensité » comme ils disent, c’est-à-dire d’entrer véritablement dans une guerre, longue, coûteuse et terriblement meurtrière. Alors les États dégainent des dizaines, parfois des centaines de milliards pour réarmer, au plus grand profit des marchands de canon.
    Oui ils nous préparent tous la guerre !

    Et avant d’entrer en guerre réelle, c’est-à-dire militaire, le monde capitaliste et principalement les États les plus riches ont déjà commencé une autre guerre, la guerre économique mondiale.

    L’exposé de ce soir va être consacré à la politique de l’impérialisme américain vis-à-vis de la Chine. Mais la guerre économique se déroule également entre les Etats-Unis et les pays européens.

    Le monde capitaliste est en pleine crise économique. Tout peut basculer d’un jour à l’autre à la suite d’un krach boursier par exemple. Et tout ce que la bourgeoisie fera pour défendre ses profits et ses intérêts, soyez en sûrs, elle le fera avec la peau des travailleurs, sur le dos de toute la société.

    Dans la société capitaliste, tout est lié : aussi bien l’attaque de Macron contre les retraites que la crise économique et les menaces de guerre.
    Dans cette situation qui s’aggrave, ce qu’il y a de profondément positif dans la #mobilisation sur les #retraites, c’est cette capacité de la classe ouvrière à se mobiliser, à exprimer son opposition en comptant uniquement sur elle-même, en agissant en tant que classe, en faisant grève, en manifestant.

    Cela n’est pas suffisant ? oui, c’est vrai !

    Mais ce n’est qu’une bataille parmi d’autres dans la guerre de classe qui a le mérite de remuer les consciences, de faire en sorte que de très nombreux travailleurs se posent des questions sur ce qu’il faudrait faire pour faire plier #Macron, qui se posent des questions sur comment être plus nombreux en grève, en manifestation.

    Les périodes de mobilisations sociales ont cela de positif – et c’est entre autres pour cette raison que les patrons et leurs larbins politiques les craignent – que les travailleurs se posent mille et une questions sur tous les sujets de la vie sociale et politique : les vraies raisons de l’#augmentation_des_prix, quoi faire pour que les #salaires augmentent, que faire face aux menaces de guerre, bref mille et une questions sur le fonctionnement général de la société.

    Oui, c’est vrai aussi, notre camp social a du retard sur la bourgeoisie et son personnel politique, tant sur la conscience politique que sur la détermination à se battre et à défendre coûte que coûte ses intérêts.
    Mais ce retard peut se combler très vite. Parce que justement dans les périodes de mobilisation sociale, même limitées comme celle que nous vivons actuellement, on discute politique comme on n’avait pas discuté depuis longtemps. Alors cela laisse entrevoir comment, dans une période bien plus aigüe de #lutte_sociale, les consciences peuvent évoluer extrêmement vite.

    Alors, dès aujourd’hui, il faut mettre toutes les chances de notre côté, ne pas perdre de temps. Il faut être sur la brèche, ne laisser filer aucune occasion de discuter et de prendre contact, il faut sauter sur la moindre discussion, en ayant comme objectif de s’entourer d’un maximum de travailleurs qui se posent des questions et qui cherchent des réponses. C’est à ce prix que nous pourrons espérer avancer dans la construction du #parti_communiste_révolutionnaire qui sera indispensable pour l’emporter quand éclateront les grandes explosions sociales.

    Il faut effectuer ce travail militant en défendant inlassablement, contre vents et marées, la perspective de la lutte de classe, en gardant notre confiance inébranlable dans la capacité de la classe ouvrière à retrouver sa #combativité, son intelligence, sa #conscience_de_classe.

    En étant convaincu qu’elle saura le moment venu réécrire les plus belles pages de son histoire révolutionnaire, en débarrassant la société des tous ces #capitalistes qui ne savent nous préparer que la misère et la guerre.

    Alors camarades, bon courage dans ce travail militant et rendez-vous les 11 et 15 mars dans la rue, en grève et en manifestation.

    Vive la grève ! Vive la #classe_ouvrière !

    #communisme_révolutionnaire #lutte_de_classe #réforme_des_retraites

    • L’Intersyndicale, entre absence de détermination et recherche de compromis impossible
      https://tendanceclaire.org/breve.php?id=42790

      Ce manque de détermination s’est vu, par exemple, le 7 mars au matin, avant que toute la force de la classe ouvrière ne se soit déployée en ce jour historique, lorsque Laurent Berger s’est attaqué au slogan utilisé par un dirigeant de la fédération CGT de la pétrochimie de « mettre l’économie à genoux », discréditant, dans le même temps, toute tendance à la grève reconductible. « L’économie à genoux, ça veut dire nos emplois », a déclaré Laurent Berger, avant d’ajouter : « il est hors de question de le faire pour la CFDT, ça a toujours été très clair ». Une déclaration en phase avec la position de Olivier Dussopt, ministre du Travail qui avait expliqué la veille : « mettre l’économie à genoux, c’est en réalité mettre les travailleurs à genoux. C’est mettre ceux qui rencontrent déjà des difficultés dans des difficultés encore plus grande », avant d’ajouter que la mobilisation du 7 mars « ne change[ait] pas le caractère nécessaire de la réforme » pour réaffirmer la détermination du gouvernement.

      De son côté, Philippe Martinez, qui avant le 7 mars se gargarisait de la nécessité de généraliser les grèves reconductibles partout où c’était possible, ne s’est pas rendu sur un seul des piquets des secteurs en grève pour renforcer cette dynamique, choisissant dans la pratique de ne rien faire qui puisse mettre en péril l’unité de l’Intersyndicale.

      Cette attitude des deux principaux dirigeants syndicaux du mouvement actuel rappelle celle de toutes les bureaucraties syndicales lorsqu’elles sont contraintes d’aller au-delà de leurs souhaits. En 1926, alors que l’Angleterre entrait dans une grève générale et une confrontation ouverte entre les classes, Léon Trotsky s’exprimait ainsi sur la bureaucratie syndicale britannique de l’époque :

      « La puissance d’Etat n’est pas une idée, mais un appareil matériel. Si l’appareil d’administration et d’oppression est paralysé, la puissance d’Etat est paralysée également. Dans la société moderne, on ne peut pas dominer sans avoir en mains les chemins de fer, la navigation maritime, les postes et télégraphes, les stations de force électrique, le charbon, etc… Le fait que Macdonald [principal leader travailliste] et Thomas [leader syndicaliste et travailliste] repoussent tout but politique quelconque les caractérise eux-mêmes, mais ne caractérise en aucune façon Ia nature de la grève générale qui, si elle est menée jusqu’au bout, doit inévitablement placer la classe révolutionnaire devant la nécessité de l’organisation d’une nouvelle puissance d’Etat. Mais à cela s’opposent de toutes leurs forces précisément ceux qui ont été placés par le cours des événements à la tête de la grève générale. Et c’est en cela que consiste le danger principal. Des hommes qui ne veulent pas la grève générale, qui nient le caractère politique de la grève générale, qui ne redoutent rien tant que les conséquences d’une grève victorieuse, doivent inévitablement faire tous leurs efforts en vue de maintenir la grève dans les cadres d’une demi-grève semi-politique, c’est-à-dire, en fait, la priver de ses forces. Il faut voir les faits tels qu’ils sont. Les principaux efforts des chefs officiels du Labour Party et d’un nombre considérable des leaders syndicaux n’auront pas pour but de paralyser l’Etat bourgeois au moyen de la grève, mais, bien au contraire, de paralyser la grève générale au moyen de l’Etat bourgeois. » [3]

      Aujourd’hui, les déclarations et l’opposition absolue de Berger à tout appel à la grève reconductible, l’attitude suiviste de Martinez, la lettre de l’Intersyndicale à Macron exigeant un compromis impossible ainsi que la continuité des journées d’action isolées (parfois sans appel de l’Intersyndicale à la grève comme ce samedi 11 mars) dessinent une situation où nous nous trouvons dans le cadre d’une « demi-grève semi-politique », pour reprendre les termes de Trotsky, et ce malgré les énormes difficultés du gouvernement qui n’a jamais été autant sur la défensive dans l’application d’une contre-réforme. Et cela sans même que la France de 2023 soit jamais entrée dans une grève générale comme ce fut le cas en Angleterre en 1926. L’entière responsabilité en incombe aux dirigeants syndicaux.

      Et pourtant, la possibilité de gagner existe

      Cette semaine, Le Monde publiait un article du collectif de chercheurs Quantité critiqué, dans lequel le collectif présentait les résultats de son enquête sur l’opinion des actifs sur la réforme des retraites et sur leur participation au mouvement social. Cette enquête montre toutes les potentialités du mouvement actuel et sur lesquelles nous avons cherché à insister depuis le début du mouvement. Cette enquête montre ainsi « un rejet massif dans toutes les catégories d’actifs [qui] nourrit la mobilisation », un « refus massif [qui] envoie d’abord à un fait documenté depuis des années : la détérioration des conditions d’emploi et de travail ». En ce qui concerne les secteurs déjà mobilisés, les auteurs ajoutent que « si l’opposition à la réforme des retraites est massive dans tous les secteurs d’activité, tous les individus ne sont pas également armés pour se mobiliser. Les individus jusque-là mobilisés dans les grèves ou les manifestations (15 % des actifs) correspondent à une fraction spécifique des opposants, d’abord caractérisée par la proximité avec un syndicat. Davantage que la syndicalisation, c’est le lien avec les syndicats et le fait d’entretenir des relations de solidarité au travail qui apparaissent décisifs. L’isolement au travail joue ainsi un rôle ambivalent : s’il alimente l’opposition à la réforme, il constitue, dans le même temps, un frein à l’action. »

      Mais le plus intéressant de cette enquête est l’examen de cette « armée de réserve » qui pourrait se mobiliser : « Dans le secteur privé, ce sont en revanche surtout les ouvriers qualifiés, puis les agents de maîtrise et les employés, qui se sont les plus mobilisés. Elément inédit, les salariés de la sous-traitance affichent un niveau de mobilisation égal à celui du reste du salariat (15 %) et un fort potentiel de mobilisation, avec une forte proportion de personnes estimant pouvoir basculer dans l’action (20 %). » Le collectif conclue ainsi que « 15 % des actifs n’ont pas encore participé à la mobilisation mais se disent "prêts à le faire". Ce sont d’abord des jeunes (19 % des 18-24 ans), mais également ceux qui subissent les plus mauvaises conditions de travail et les plus grandes difficultés financières (16 % chez ceux qui en éprouvent tous les mois). »

      Nous insistons sur cette dimension depuis le début de ce grand mouvement social : la question stratégique centrale est de savoir comment mettre en action ces secteurs importants du mouvement de masse. Ces derniers sont plus éloignés des syndicats mais sont ceux qui rejettent le plus la réforme et qui, par ailleurs, souffrent des pires conditions de travail et craignent de perdre leur niveau de vie dans les mois à venir. Mais on peut en dire de même des jeunes, dont la plupart sont ultra précaires, comme l’a démontré l’explosion du recours au colis alimentaires du début de la crise Covid jusqu’à aujourd’hui. La stratégie de l’Intersyndicale de se limiter uniquement au retrait de la réforme et de ne pas élargir le champ des revendications aux questions ultra-sensibles des salaires et des conditions de travail empêche pour l’instant l’entrée massive de ces secteurs dans la mobilisation. Parallèlement, l’Intersyndicale cherche à ce que, si elle venait à se concrétiser, cette entrée en scène se fasse dans le cadre de journées pacifiques proposées par les dirigeants syndicaux, limitant d’emblée le caractère politique et explosif qu’aurait l’irruption des secteurs les plus exploités de la classe ouvrière.

      C’est ce dernier point que redoutent les dirigeants syndicaux qui ne parviennent pas à trouver une issue honorable au conflit. Laurent Berger s’est ainsi expliqué sur France Bleu Loire Océan jeudi 9 mars, observant dans les rangs des militants « une sorte d’incompréhension, de malaise et de colère qui commence à monter ». François Hommeril, président de la CFE-CGC ajoutait pour sa part que, dans les lieux de travail « la base est très en colère, le gouvernement mise sur une résignation et les gens le savent », se disant pour sa part « très inquiet » car la situation « peut vraiment dégénérer ». Un autre dirigeant syndical soulignait pour sa part : « On tient pour l’instant mais beaucoup de copains veulent en découdre, quand on écrit au chef de l’Etat que la situation pourrait devenir explosive, ce n’est pas une blague [4]. »

      Malheureusement, du fait de la stratégie défaitiste de Berger et Martinez, à laquelle Jean-Luc Mélenchon a également adhéré malgré les mises en scène parlementaire de ses troupes, le risque est que tout ceci finisse par s’essouffler. Pour reprendre Trotsky,« en enlevant à la grève son programme politique, les réformistes sapent la volonté révolutionnaire du prolétariat, mènent le mouvement dans une impasse et obligent ainsi les différentes catégories ouvrières à mener des combats isolés... Tel est le danger principal de la lutte actuelle [5]. »

      Depuis Révolution Permanente, à travers le Réseau pour la Grève Générale qui se prépare à organiser un grand meeting de la grève ce lundi 13 mars à la Bourse du travail à Paris avec certains des principaux secteurs en grève, nous nous opposons consciemment à cette stratégie de l’Intersyndicale. Nous luttons pour tous les éléments qui vont dans le sens de l’auto-organisation, de l’auto-activité et de la coordination des grévistes, en cherchant à créer des liens et en élaborant un programme offensif qui fasse écho aux sentiments des secteurs les plus exploités, en créant un petit pôle qui se bat pour imposer à la direction actuelle du mouvement une autre perspective que celle qui mène à la défaite.

      Comme le dit justement un des référents du réseau, dirigeant syndical CGT dans la principale raffinerie de France, au Havre, relayé par Mediapart : « Au micro, Alexis Antonioli, secrétaire général de la CGT de la raffinerie, appelle aussi à reconduire la grève. Il annonce, comme au niveau national, plus de 70 % de grévistes. Mais l’arrêt complet des installations – pour lequel il faut compter un délai de cinq jours de "mise en sécurité" – n’est pas encore à l’ordre du jour. Pour l’heure, il s’agit seulement d’assurer le service minimum dans la raffinerie. Et le délégué syndical de tacler la stratégie de l’intersyndicale, jugée trop molle : "Leur calendrier avec des dates saute-moutons, 24 heures toutes les deux semaines, c’est la stratégie de la défaite… Si on envisage de se mettre quinze jours, trois semaines en grève, ce n’est pas juste pour obtenir le statu quo, c’est pour aller plus loin et reconquérir la retraite à 60 piges, avec 55 ans pour les métiers pénibles." Applaudissements nourris [6]. »

      Sans aucune ambiguïté, nous affirmons que, contrairement à ce que défend l’Intersyndicale, nous devrons bloquer le pays et construire la grève générale pour gagner. Mais pour que la victoire devienne une réalité et que nous puissions lutter jusqu’au bout, nous devons gagner les masses au fait de rejoindre les secteurs stratégiques, sur un programme offensif commun. C’est le seul moyen de vaincre Macron et sa contre-réforme.

  • Mars-avril 1963 : les mineurs en grève résistent à la réquisition
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/01/mars-avril-1963-les-mineurs-en-greve-resistent-la-requisitio #archiveLO

    Pendant plus d’un mois, du 1er mars au 5 avril 1963, les #mineurs en #grève affrontèrent le pouvoir de #De Gaulle, ignorant notamment son ordre de réquisition. Alors que syndicats et partis de gauche le présentaient comme un pouvoir fort face auquel on ne pouvait rien faire, le mouvement des mineurs démontra qu’il ne l’était que tant que personne ne se dressait contre lui.

    Au début de l’année 1963, les #bassins_houillers avaient été touchés par des grèves. Les mineurs réclamaient des augmentations de salaire, mais étaient également inquiets de la politique des Houillères, alors nationalisées. Le #gouvernement_Pompidou commençait à fermer des puits. Mais, pour la #CGT, il n’était pas question d’affronter de front ce gouvernement. Elle préconisait la « grève des bras croisés », consistant à travailler au ralenti.

    Lorsque des négociations salariales s’ouvrirent le 15 février 1963, la CGT revendiquait 11 % d’#augmentation, justifiant ce chiffre par le retard des #salaires dans les #mines sur ceux du secteur privé. Cette manière de poser le problème excluait d’emblée la possibilité que la revendication puisse être reprise par l’ensemble de la classe ouvrière. Les Houillères et le gouvernement ne voulant céder que 5,77 % d’augmentation, la CGT se contenta d’appeler à une journée de grève le 1er mars, suivie de grèves du rendement. C’est alors que le gouvernement annonça qu’il réquisitionnerait les mineurs.

    La grève du 1er mars fut un succès qui dépassa largement les attentes de la CGT. Presque totale dans les puits du Nord, du Pas-de-Calais et de Lorraine, des mineurs de fond aux ingénieurs, elle fut aussi suivie dans les mines de fer, de #potasse, de #bauxite et d’#uranium. De Gaulle signa alors un décret de réquisition qui précisait : « Les agents intéressés devront se mettre sans délai à la disposition des établissements désignés pour assurer le service qui leur sera demandé. » Ce décret, pris en application d’une loi de juillet 1938 concernant « l’organisation générale de la nation en temps de guerre », était une atteinte sans précédent au droit de grève, visant non seulement les mineurs mais l’ensemble de la classe ouvrière. Tout mouvement de protestation pouvait désormais être interdit.

    Face à cette attaque, la CGT se limita à appeler à une #grève_générale de 15 minutes dans tout le pays, qui fut largement suivie. Surtout, les mineurs refusèrent de descendre. La réquisition fut effective le 1er mars pour les cokeries et le 4 mars pour les mineurs du Nord, du Pas-de-Calais et de Lorraine. La CGT appela à faire la « #grève_des_bras_croisés » dans les cokeries. Mais, dès le 2 mars, la grève fut totale dans le #Nord et le #Pas-de-Calais. Elle fut suivie à 95 % en Lorraine. Les mines de l’Hérault, de l’Aveyron, des Cévennes se mirent également en grève. Les mineurs traitaient le décret de De Gaulle comme un vulgaire chiffon de papier.

    Le 4 mars, les #CRS arrivèrent autour des puits de mine. Un correspondant du journal L’Humanité décrit ainsi ce qui se passa à Forbach comme dans tous les bassins houillers : « Des véhicules chargés de CRS stationnent le long de la route nationale et des gendarmes mobiles patrouillent sur le carreau des mines. » Mais cette tentative d’intimidation policière resta sans effet. Dès lors, les mineurs allaient résister pendant cinq semaines à un gouvernement qui, n’ayant pu les forcer à travailler, cherchait en vain à les affamer. Des cortèges de grévistes applaudis par la population n’allaient cesser de parcourir la région, fanfares ouvrières en tête, en scandant : « Pas de sous, pas de charbon ».

    La résistance acharnée des mineurs face au coup de force de De Gaulle posait clairement le problème de l’extension de la grève, d’autant plus que les mineurs jouissaient d’un large soutien dans le pays et que le mouvement était susceptible d’ouvrir une crise politique. Mais la direction de la CGT, alors fermement tenue par le PCF, se garda bien de s’engager dans cette voie. Tout en organisant des actions de solidarité avec les mineurs en grève, elle n’appela à aucun moment le reste de la classe ouvrière à les rejoindre dans un mouvement d’ensemble contre le pouvoir gaulliste et le patronat.

    Il y eut ainsi des appels à des grèves de solidarité chez les électriciens, les gaziers, à la SNCF ou à la Poste. Il s’agissait de débrayages de quelques heures, parfois d’une journée entière, auxquels les travailleurs répondirent présents. La solidarité financière fut aussi organisée, sur le thème : « Les mineurs comptent sur les milliards de la solidarité ». La CGT appela au versement d’une journée de salaire pour les mineurs. Mais rien de tout cela ne pouvait suffire à faire plier le gouvernement.

    Le 27 mars, de Gaulle annonça que le gouvernement proposait 6,5 % d’augmentation au 1er avril, portés à 7,25 % en juillet et 8 % au 1er octobre. Les journées de grève n’étaient pas payées. La CGT signa l’accord et appela à la reprise, mais une vague de colère s’exprima parmi les grévistes. Ceux-ci huèrent le secrétaire de la fédération CGT du sous-sol et refusèrent l’accord.

    Le premier jour, 50 % des mineurs ne reprirent pas le travail. Certains piquets tentèrent spontanément de faire continuer la grève mais, désormais sans direction et sans perspectives, les mineurs reprirent le travail la rage au ventre. Le 5 avril, la grève était terminée.

    Dans le numéro du 8 avril 1963 de leur journal Voix Ouvrière, nos camarades rapportent ainsi comment les mineurs exprimèrent leur colère : « Quelque 3 000 mineurs ont manifesté à Lens au chant de L’Internationale sous les fenêtres du siège de la CGT, afin de protester contre la trahison de leur lutte par les chefs de la classe ouvrière. D’habitude, au cours des manifestations organisées par le #PCF ou la CGT, s’il arrive que quelques manifestants entonnent l’Internationale, ils se font immédiatement traiter de provocateurs par les dirigeants “communistes” qui, eux, ne connaissent qu’un seul chant, La Marseillaise, un seul drapeau, celui de la bourgeoisie. Seulement, quand les travailleurs entrent sérieusement en lutte, ils retrouvent le vieux chant et le drapeau rouge du #prolétariat. Ils trouvent également face à eux les flics et les CRS tricolores, et leurs propres “dirigeants” qui le sont aussi pour saboter leur lutte. »

    Cette grève avait marqué un retour de la classe ouvrière sur la scène. Elle montrait à toute une génération que #de_Gaulle n’était pas le « pouvoir fort » que décrivaient à l’envi les dirigeants syndicaux. Des travailleurs massivement en lutte peuvent mettre un gouvernement bourgeois en échec, cependant pour vaincre, ils ne doivent pas se fier à la direction syndicale, mais se donner les moyens de diriger eux-mêmes leur mouvement. Cette leçon de #1963 est toujours d’actualité.

    #répression #éphéméride

  • #6_février_1934 #éphéméride

    Dix années de guerre civile (#Barta, 6 février 1944)

    Quand le 6 février 1934, sous prétexte de lutter contre la « corruption », les #bandes_fascistes faillirent s’emparer du Palais Bourbon, une grande émotion s’empara des ouvriers et des milieux populaires de Paris et de province.

    La veille encore de soi-disant chefs répétaient : « La France n’est pas l’Allemagne ». Mais en Allemagne aussi les ouvriers avaient été bernés par de pareils leaders qui leur disaient, en présence des bandes de Hitler, que « l’Allemagne n’est pas l’Italie ».

    Malgré l’échec en ce qui concerne le but principal, la tentative fasciste du colonel de la Rocque et des différentes ligues paramilitaires ouvrait en France une époque de guerre civile qui ne pouvait se terminer que par la victoire du capitalisme sur les masses réduites à l’impuissance et à un niveau de vie inférieur ("vaincre la crise") ou par la victoire du socialisme, c’est-à-dire l’expropriation des capitalistes par le prolétariat.

    L’entrée en scène des bandes fascistes pour soutenir le capitalisme ouvrit la série des gouvernements extra-parlementaires, les gouvernements des décrets-lois et des mesures anti-démocratiques, qui eurent ce caractère sans exception de Doumergue, en passant par Léon Blum, jusqu’à Daladier et Reynaud.

    Au coup fasciste les masses prolétariennes ripostèrent par la #grève_générale_du_12_février, qu’elles imposèrent à la direction capitularde de la #CGT et de la #SFIO, et au #PC qui avait manifesté seul le 9 février. Par une politique instinctive et par une volonté puissante de combat, les masses prolétariennes réalisaient ainsi l’unité prolétarienne de combat, par dessus la tête des vieilles organisations.

    L’histoire des années qui suivirent peut se résumer ainsi : les masses, et non seulement les masses ouvrières mais l’immense majorité de la population pauvre des villes et des campagnes, voulaient en finir avec un régime qui les vouait à la misère et à l’insécurité. Mais leur poussée se heurta à la politique des organisations ouvrières officielles (CGT, #CGTU, SFIO, #SFIC) qui, elles, s’accrochèrent au cadavre pourrissant du #parlementarisme. Les masses entrèrent en lutte d’une façon décisive en juin 1936. Mais au lieu de pousser la lutte, à travers les étapes nécessaires jusqu’au renversement de la bourgeoisie, le parti « communiste » donna le signal de la retraite sur la base des #accords_Matignon : « il faut savoir finir une grève », tel est le « bolchévisme » qu’enseigne Thorez aux travailleurs de France au moment-même où la révolution espagnole se transformait en LUTTE ARMEE.

    Toute l’histoire de la #classe_ouvrière montre que si l’on n’ose pas aller jusqu’au bout, toute demi-victoire mène à une grande défaite. Juin 1936 fut une demi-victoire que le #Front_Populaire (alliance des partis ouvriers avec les agents « démocratiques » de l’#impérialisme : Daladier, Sarraut, Cot, etc...) transforma en une grande défaite. A juin succédèrent les #fusillades_de_Clichy en 1937, quand le « socialiste » #Dormoy fit tirer sur les manifestants ouvriers. La #grève_générale de novembre 1938 à laquelle les masses participèrent avec dévouement sous le coup des sanctions impitoyables prises par le #gouvernement_Daladier, échoua parce qu’à la tête des organisations se trouvaient les mêmes chefs bons à encaisser les cotisations, mais non à se battre contre la bourgeoisie.

    Mais c’est la guerre impérialiste à l’extérieur qui permit à la bourgeoisie de porter le coup décisif aux masses. De novembre 1939 à juin 1940 #Daladier et Reynaud introduisirent le système des camps de concentration, de la chasse à l’étranger, des emprisonnements, des tortures et de la peine de mort contre les militants de la classe ouvrière adversaires de leur politique, montrant ainsi ce que cachait véritablement l’écran du parlementarisme : l’Etat bourgeois, c’est-à-dire « des hommes armés et des prisons » (Engels).

    Après juin 1940, avec l’#Occupation, ce système prit une ampleur exceptionnelle, sa violence décupla, centupla le nombre des victimes. Mais en aurait-il été autrement si #Reynaud était resté au pouvoir derrière des troupes se battant sur le front ?

    L’agonie du #capitalisme arrivé au stade impérialiste, ne laisse pas d’autre issue aux masses qu’une guerre civile menée jusqu’au bout, jusqu’au renversement du capitalisme. Sans cette volonté du prolétariat d’aller jusqu’au bout dans sa guerre civile contre la bourgeoisie c’est la bourgeoisie qui mène jusqu’au bout sa #guerre_impérialiste à l’extérieur et sa #guerre_civile à l’intérieur contre le #prolétariat.

    A BAS LA GUERRE IMPERIALISTE !

    VIVE LA GUERRE CIVILE CONTRE LA BOURGEOISIE !

    #lutte_de_classe #fascisme #extrême_droite #émeutes_fascistes

  • Faire reculer Macron, c’est possible ! | Éditorial des bulletins d’entreprise (#LO, 5 février 2023)

    Il n’y a aucun doute : l’opposition à la retraite à 64 ans est unanime dans le monde du travail. Non seulement les sondages la mesurent jour après jour, mais plus de deux millions de salariés l’ont exprimée en se mettant en grève et en descendant dans la rue, par deux fois, les 19 et 31 janvier.

    Qu’en dit Macron ? Que ce sera comme ça et pas autrement ! Pour nous lanterner, Borne s’engage à faire « bouger » le texte à l’Assemblée. Ce qu’elle appelle « bouger » consiste à autoriser ceux qui ont commencé à travailler à 19 ou 20 ans, à partir dès qu’ils ont cotisé 43 annuités, c’est-à-dire avant leurs 64 ans. Et il faudrait dire merci ?

    L’autre point est une avancée… dans l’#enfumage : l’#index_senior ne concernera plus seulement les entreprises de 300 salariés, mais celles de plus de 50 salariés. La belle affaire ! Comment continuer de soulever des charges ou serrer des vis quand le dos, les épaules et les articulations ne suivent plus ?

    Ce n’est pas un index qui empêchera le grand patronat de se débarrasser des salariés devenus, à ses yeux, pas assez rentables, soit parce qu’ils sont usés physiquement et moralement, soit parce qu’ils sont mieux payés que les jeunes.

    Le #gouvernement_Borne se moque de nous. Il ne nous laisse pas le choix : si nous ne voulons pas crever au travail ou finir à Pôle emploi, il faut se battre ! #chômage

    C’est la même chose pour les #salaires qui ne suivent pas la flambée des prix. Tant que l’on ne se bat pas, le patronat refuse de les augmenter, et on s’appauvrit. Et c’est comme cela pour tout. Pour se faire payer toutes nos heures, il faut se battre. Pour que l’apprenti ou l’intérimaire soit embauché, il faut se battre. Pour ne pas avoir à faire le travail de deux, il faut se battre. #inflation

    Tant que le #grand_patronat dominera, la lutte contre l’#exploitation et contre les ravages de la loi du profit sur les hommes et la nature sera une nécessité. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une attaque contre nos #retraites, mais demain, vu l’escalade guerrière en Ukraine, nous aurons peut-être à nous battre pour ne pas faire la guerre.

    Dès maintenant, il est important de dire que nous ne serons pas les bons petits soldats de Macron et du grand patronat. Ni pour la retraite ni pour tous les autres sacrifices qu’ils veulent nous imposer. Alors, mardi et samedi prochains, soyons encore le plus nombreux possible à dire que la coupe est pleine, en faisant grève et en manifestant !

    Tous ceux qui doutaient de l’action collective peuvent se rassurer : les 19 et 31 janvier, le monde du travail a démontré qu’il était capable d’agir et de s’exprimer d’une même voix.

    Les #grèves ont touché un très grand nombre d’entreprises du privé ainsi que la fonction publique. Les cortèges ont été massifs. Dans des petites villes, les manifestations du 31 janvier ont rassemblé jusqu’à 20 % de la population. Partout, les rangs se sont grossis de travailleuses et de travailleurs non syndiqués, manifestant pour la première fois de leur vie. C’est la preuve d’un mécontentement profond et partagé.

    Nous avons commencé à transformer ce mécontentement en une force collective, il faut continuer ! Est-ce que nous pouvons gagner et faire reculer le gouvernement ? Oui, si nous parvenons à établir un véritable rapport de force en développant les grèves.

    Les réactions du gouvernement le montrent : les journées de mobilisation ponctuelles ne suffiront pas. Macron et Borne sont en effet prêts à tout, même à la plus grande impopularité. Ce qu’ils craignent, et ce que redoute le Medef, c’est une grève qui prenne et dure dans un secteur, puis deux, puis trois… de sorte que cela paralyse une partie de l’économie et fasse perdre de l’argent à la bourgeoisie.

    C’est ce qu’il s’est passé en 1995, avec la #grève_massive dans le secteur public contre le plan Juppé. Mais même en 1995, pour étendre la grève, il avait fallu que les travailleurs les plus combatifs et déterminés convainquent les plus hésitants. Ce n’est qu’ensuite, en se lançant dans l’action et en mesurant, jour après jour, le nouveau rapport de force que les travailleurs ont réalisé qu’ils pouvaient gagner.

    C’est à cela qu’il faut nous préparer, en discutant et en réapprenant à nous organiser dans toutes les entreprises, dans tous les services, dans tous les ateliers . Aussi unitaires soient-ils, les appels des centrales syndicales ne sont rien si les travailleurs n’en font pas leur combat. Alors, dès mardi, profitons-en pour constituer des équipes de travailleurs combatifs capables d’entraîner les autres ! Profitons de cette journée pour discuter entre nous, nous réunir en assemblées générales, formuler nos #revendications, qui vont bien au-delà des retraites et préparer la suite !

    #grève_générale #réforme_des_retraites

  • Des écoles ouvertes pendant la grève ? Le service minimum expliqué aux Britanniques
    https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-royaume-uni-des-ecoles-ouvertes-pendant-la-greve-le-ser

    Vu du Royaume-Uni. Des écoles ouvertes pendant la grève ? Le service minimum expliqué aux Britanniques

    L’heure est aux grandes grèves en France et au Royaume-Uni. Mais alors que les deux pays se retrouvent bloqués certains jours, la vie reste un peu plus facile dans l’Hexagone grâce au service minimum, constate le “Daily Telegraph”.
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    Courrier international
    Publié le 02 février 2023 à 16h11 Lecture 1 min.
    La manifestation contre la réforme des retraites, à Paris, le 31 janvier 2023. Photo BENOIT TESSIER/REUTERS

    “Les Français gardent les écoles ouvertes pendant des grèves monstres : comment font-ils ?” s’interroge le Daily Telegraph à Londres. Alors que le Royaume-Uni est pris dans le plus important mouvement de grève des dernières décennies, le quotidien conservateur, d’ordinaire toujours prompt à dénoncer les faiblesses du modèle français, jette un regard envieux par-dessus la Manche.

    “Alors qu’en Grande-Bretagne les parents et les familles doivent composer comme ils peuvent avec leurs obligations professionnelles et la garde des enfants, en France, quand des grèves paralysent le pays, les écoles restent ouvertes”, rapporte le quotidien. Et de préciser que le Premier ministre britannique Rishi Sunak souhaite instaurer un service minimum dans plusieurs secteurs clés au Royaume-Uni.
    Lire aussi Bras de fer. Face à la colère sociale, Londres dégaine une “loi antigrève”

    Le journal rappelle la phrase de Nicolas Sarkozy restée célèbre : “Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit.” C’est sous sa présidence, en 2007, que la loi sur le service minimum a été adoptée. Le texte contraint les écoles primaires et élémentaires, avec d’autres secteurs publics comme les transports, à assurer un service minimum en fonction du nombre de grévistes parmi les professeurs.

    Si 25 % ou plus des enseignants d’un établissement sont déclarés grévistes, c’est à la commune que revient la charge d’organiser l’accueil des enfants, dans l’école ou dans d’autres locaux.

    C’est ainsi que mardi 31 janvier, alors que des milliers de professeurs grévistes étaient dans la rue pour participer aux manifestations qui ont réuni 1,3 million de personnes contre la réforme des retraites, les écoles sont restées globalement ouvertes aux heures de classe.
    Lire aussi Vu du Royaume-Uni. À l’ère du télétravail, les grèves sont-elles devenues inutiles ?

    Quelque 25,92 % des enseignants de France métropolitaine ont fait grève le 31 janvier, en moyenne pondérée, contre 38,50 % le 19, selon le ministère de l’Éducation nationale, qui ne communique pas sur le nombre d’établissements restés fermés.

    Le système ne s’applique pas à l’enseignement secondaire, observe le Telegraph, et les enseignants des collèges et lycées ne sont pas tenus de déposer leur préavis de grève 48 heures à l’avance.

    Si les établissements maintiennent l’accueil des élèves, “certains collégiens et lycéens sont dans l’impossibilité de se rendre en cours en raison des blocages organisés par leurs camarades. Cette semaine, des opérations de ce genre ont ainsi eu lieu dans 200 établissements du secondaire”.

    Courrier international

    Quand il y a le feu au lac, c’est toujours mieux chez le voisin. Question d’optique.

    Les grévistes des écoles en France (Éducation nationale et territoriale) sont souvent fustigés par le « bon peuple » (via la presse, notamment) pendant les journées de grève. Rappelons qu’il n’y a pas encore d’obligation effective de service minimum dans les collectivités territoriales et l’Éducation nationale mais que divers gouvernements (notamment ceux de Sarko et Macron) visent à l’imposer. L’État n’a pas hésité à casser les grèves l’automne dernier dans le secteur des carburants avec les réquisitions ; ces dernières étant utilisées également dans le secteur de la santé. On entend cette petite musique, depuis quelques semaines, selon quoi ce serait vraiment bien d’imposer ça à tout le service public et les secteurs d’activité « stratégiques ». Nous avons connu ces dernières années des remises en causes du droit de grève dans la fonction publique territoriale par la mise en place de nouvelles conditions sur les délais de préavis et de déclaration préalable à la participation à la grève. Du coup nous avons décidé, dans mon syndicat (quand je travaillais), de déposer systématiquement un préavis pour 30 jours, chaque premier jour du mois, de façon à couvrir tout mouvement, même ceux qui ne sont pas à l’initiative des centrales syndicales (il peut y avoir des grèves « catégorielles » qui ne touchent que les écoles ou les crèches, par exemple). Après chaque grève, le nombre d’écoles fermées donnent à chaud un aperçu (pas vraiment scientifique mais assez significatif quand même) du suivi de local de la grève. J’espère que les écoles seront massivement fermées demain et que le blocage touchera bien d’autres secteurs, sur plusieurs journées consécutives. Je suis convaincu que ce sera la seule manière d’obtenir un rapport de force significatif pour faire plier le gouvernement et, au-delà, de favoriser ("créer les conditions pour") l’alternative révolutionnaire à la hauteur de la situation.

    La grève massive dans les écoles, c’est aussi l’occasion de créer de vrais moments de solidarité entres parents et d’expliquer que les grévistes luttent pour l’émancipation de la société et pour les droits des tous, enfants, parents, professionnels.

    #droit_de_grève #service_minimum #grève_générale

  • « La fraternisation des forces de l’ordre avec les manifestants marque le passage d’une révolte à une révolution » - Basta !
    https://basta.media/Entretien-Mathilde-Larrere-la-fraternisation-des-forces-de-l-ordre-avec-les

    « Fraternisation » : ce mot semble désormais obsolète tant le fossé s’est creusé entre forces de l’ordre et les citoyens et citoyennes qui contestent les politiques actuelles.

    Si aujourd’hui policiers et gendarmes ne semblent plus que le bras armé des gouvernements successifs de moins en moins enclins à écouter, à négocier et à rechercher des compromis, ce ne fut pas toujours le cas. Des fraternisations ont bien eu lieu à plusieurs reprises durant l’histoire de la France. Et elles ont souvent fait basculer le rapport de force avec le pouvoir en place. Entretien avec l’historienne Mathilde Larrère, spécialiste du 19e siècle.

    #révolution #lutte_de_classes #violence_révolutionnaire #grève_générale

  • Les attaques pleuvent, préparons la riposte de l’ensemble des travailleurs ! (#éditorial des bulletins d’entreprise #LO du 26 décembre 2022)
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/les-attaques-pleuvent-preparons-la-riposte-de-lensemble-des-travaill

    La #grève des contrôleurs de la SNCF a sans doute gêné de nombreux voyageurs pendant le week-end de Noël et a donné lieu à un déchaînement anti grévistes du gouvernement et des journalistes. On ne les entend pas autant le reste de l’année, quand les retards et les suppressions de train dus aux économies réalisées par la direction de la #SNCF entraînent la galère quotidienne pour des millions d’usagers. C’est que la gêne des usagers, durant ce week-end de fêtes comme le reste de l’année, est le cadet des soucis du gouvernement.

    Face à des #travailleurs en grève, salariés des #raffineries de #Total, #éboueurs, travailleurs des transports ou de #GRDF, le refrain de la « prise d’otage » est un réflexe chez ces dirigeants. Par contre, face à l’envolée du prix du caddie, aux factures d’électricité ou de gaz qui doublent ou triplent, il n’est pas question de prise d’otage, pas plus que quand le patronat fait pression sur les #salaires et les #conditions_de_travail ! Ils choisissent leur vocabulaire selon les intérêts de la #classe_capitaliste qu’ils servent.

    Macron a saisi l’occasion pour dire qu’il faudrait interdire le #droit_de_grève à certaines périodes, au nom du droit à la libre circulation. Comme si ce n’étaient pas les mesures prises par ce gouvernement en faveur du capital qui entravent la liberté de millions de travailleurs de circuler, de se chauffer, de se loger et de vivre dignement !

    Les #contrôleurs ont mille fois raison de se battre. Ils dénoncent non seulement l’aggravation de leurs conditions de travail, mais aussi des salaires insuffisants, malgré des primes qui ne compensent pas des salaires qui démarrent sous le Smic, sautent en cas d’absence et ne comptent pas pour la retraite. Même s’ils l’ont exprimé de manière catégorielle, le problème posé par les contrôleurs est celui de tous les travailleurs aujourd’hui : des salaires qui ne suffisent pas pour vivre.

    L’autre aspect qui reste en travers de la gorge du #gouvernement_Borne comme de la direction de la SNCF, c’est que les travailleurs sont passés par-dessus les directions syndicales. Les contrôleurs ont propagé la grève eux-mêmes, non seulement sur les réseaux, au travers d’un collectif national, mais aussi dans les discussions individuelles et collectives. C’est ce qui a conduit à la démonstration de force du premier week-end de décembre, où 80 % des contrôleurs étaient en grève, puis à la mobilisation du week-end de Noël.

    Le ministre des transports, #Clément_Beaune, s’est insurgé contre ce collectif fait « pour contourner les syndicats ». Les commentateurs ont parlé d’irresponsabilité des grévistes, qu’ils imaginent forcément manipulés, car il est impensable pour eux que des travailleurs du rang, syndiqués ou non, puissent discuter de leurs intérêts et agir sans l’aval des #directions_syndicales. C’est pourtant bien toutes les grèves qui devraient être organisées et contrôlées par les travailleurs eux-mêmes.

    Les syndicats se sont empressés de signer un accord avec la direction, qui promet une prime annuelle de 720 euros et la création de 200 emplois supplémentaires. Dans la foulée, ils ont levé le préavis de grève pour le week-end prochain. Quelle que soit la décision des contrôleurs sur la suite du mouvement, c’est bien leur grève qui a permis d’obtenir ce premier résultat.

    Contre les grévistes, Véran a déclaré : « À Noël, on ne fait pas la grève, on fait la trêve ». Mais les attaques de son gouvernement et du grand patronat ne connaissent pas de trêve et leurs cadeaux pour l’année prochaine sont loin de nous faire rêver.

    Ainsi, le gouvernement a choisi le 23 décembre pour annoncer une nouvelle #mesure_anti_chômeurs : à partir du 1er février, la durée d’indemnisation pourra baisser de 40 % si le taux de chômage officiel ne dépasse pas les 6 %. C’est un moyen de plus de faire pression sur tous les travailleurs pour accepter n’importe quel emploi, à n’importe quelles conditions et pour n’importe quel salaire. S’y ajoutent la #réforme_des_retraites et la volonté du gouvernement d’allonger la durée du travail, ce qui condamnerait nombre de travailleurs, jetés dehors bien avant 65 ans, aux petits boulots et à des pensions de misère. Sans oublier, encore et toujours, la valse des étiquettes et le pouvoir d’achat qui dégringole.

    Des grèves éclatent ici et là sur les salaires. Pour faire reculer le patronat et le gouvernement, qui prennent nos #conditions_de_vie en otage, il faudra une riposte de l’ensemble de la classe ouvrière. C’est en discutant entre travailleurs, en décidant nous-mêmes de nos actions et de notre façon de nous organiser et en contrôlant nos représentants que nous pourrons la bâtir.

    #lutte_de_classe #grève_générale #collaboration_de_classe #Lutte_Ouvrière

  • Août 1914 : Le suicide de l’Internationale
    https://www.partage-noir.fr/aout-1914-le-suicide-de-l-internationale

    ❝Conscients de l’imminence d’une guerre de grande ampleur, les différents mouvements ouvriers européens réunis dans la Deuxième Internationale, résolument pacifistes, furent pourtant incapables, non seulement d’empêcher la Première Guerre mondiale, mais même de s’y opposer.


    #Internationale #pacifisme #syndicats #Première_Guerre_mondiale #greve_generale
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/gavroche-n147.pdf

  • Petite rétrospective sur les grèves de 2003 : quand les enseignant·es ont conscience d’être une force politique (n’en déplaise à leurs centrales syndicales).

    https://wikirouge.net/Gr%C3%A8ves_de_2003_en_France

    Encore dix ans auparavant, les salariés du privé comme du public pouvaient prendre leur retraite à taux plein dès 37,5 années de cotisation. En 1993, la réforme Balaldur avait attaqué séparément le privé, allongeant à 40 annuités, malheureusement sans combat. En 1995, le plan Juppé voulait aligner les fonctionnaires sur le recul imposé au privé, ce qui a été mis en échec par un massif mouvement de grève.

    Raffarin (premier ministre) et Fillon (ministre des affaires sociales) annoncent l’alignement des fonctionnaires sur le régime du privé, utilisant démagogiquement l’écart qui s’est creusé (à cause d’un autre gouvernement capitaliste !) pour diviser les travailleurs. Et cela alors même que cette nouvelle réforme Fillon contenait également une mesure attaquant l’ensemble des salariés : la hausse progressive de la durée de cotisation, à 41 ans en 2012 et 42 en 2020, pour tout le monde.

    Des appareils syndicaux conciliants

    Les principales confédérations acceptent alors de jouer, bien plus qu’en 1995, le jeu du « dialogue social » et la recherche du « diagnostic partagé ». Même FO et la CGT, qui en 1995 s’étaient considérées comme attaquées en tant qu’appareils syndicaux, au niveau de la gestion de la sécurité sociale, tiennent cette fois à paraître beaucoup moins offensives, dans la continuité de leur longue évolution (« à la CFDT ») vers le « syndicalisme de proposition et de négociation ».

    #éducation_nationale #grève #grève_générale #syndicats

  • Grève générale en Birmanie : mobilisation monstre contre le pouvoir...
    https://diasp.eu/p/12496639

    Grève générale en Birmanie : mobilisation monstre contre le pouvoir militaire

    Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le pays lundi lors d’une journée de grève générale contre le pouvoir militaire malgré les mises en garde des autorités et la répréssion violente du week-end.

    Une mobilisation sans précédent en Birmanie. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, lundi 22 février, pour manifester contre le pouvoir militaire en Birmanie.

    Les commerces ont fermé leurs portes dans le cadre d’une grève générale et les manifestants se sont rassemblés à travers le pays, malgré l’avertissement effrayant de la junte qui a prévenu qu’une confrontation coûterait des vies supplémentaires.

    Trois semaines après avoir pris le pouvoir et emprisonné la dirigeante (...)

  • Die Wut in Myanmar wächst
    https://diasp.eu/p/12497316

    Die Wut in Myanmar wächst

    Die Protestbewegung in Burma nimmt nach dem Putsch am 1. Februar eine neue Dimension an. Die Militärs waren überrascht über den starken Widerstand der Bevölkerung gegen ihre erneute totalitäre Machtübernahme und gegen die Verhaftung der gewählten Regierungsmitglieder sowie der wichtigsten politischen Führer und Führerinnen, allen voran der bekannten Friedensnobelpreisträgerin Aung Suu Kyi. Aber nicht nur Politiker, auch Künstler, Journalisten und andere Oppositionelle wurden verhaftet. Von Jinthana Sunthorn, Hongkong, aus dem Englischen von der Redaktion.

    Es dauerte nur ein paar Tage, bis sich die burmesische Bevölkerung von der anfänglichen Schockstarre erholt hatte und damit begann, sich zu organisieren. In Burma ist, wie in anderen Ländern auch, eine neue, aufgeklärte (...)

  • Le soulèvement paysan en Inde

    Le premier ministre, #Narendra_Modi, péniblement élu à la tête d’une coalition conservatrice en 2014, cristallise toutes les colères. Depuis sa prise de fonctions, il a accentué la destruction de la protection étatique qui entourait les paysans, voie ouverte par la gauche dans les années 1990. Il a exacerbé les conflits entre les communautés religieuses. Sa politique réactionnaire contre la condition des femmes a également suscité des mouvements de contestation.

    Tout s’arrête le 24 mars à cause du #Covid-19. Modi, dans la sidération générale, décide de privatiser tout, de la défense aux écoles, en passant par la santé et les transports. Avec un temps de retard, les grèves s’étendent dans le pays, métier par métier, Etat par Etat, sans trouver de réponse. Les femmes et les paysans imposent aux directions syndicales un appel à la #grève_générale le 26 novembre qui mobilisera 250 millions d’indiens . Et c’est de là que tout est parti.

    Depuis deux mois, ils sont des centaines, des milliers et, maintenant, un million à avoir afflué aux portes de Delhi, la capitale indienne. Ils se sont organisés pour tenir ce siège et obtenir l’abrogation complète des lois ultralibérales.

    Jacques Chastaing restitue les contexte de ces luttes, dans un entretien réalisé par les animatrices de l’émission L’Actualité des Luttes sur #Fréquence_Paris_Plurielle le 2 février 2021 (et repris sur #Radio_Zinzine le 7 février 2021).

    L’INDE AUX PORTES DE NEW DELHI :
    Entretien avec #Jacques_Chataing.

    https://actualitedesluttes.info/linde-en-plein-soulevement

    #paysan, #Inde, #Terre_&_Liberté !
    Et aussi #occultation_des_luttes...

  • Inde : des salariés saccagent leur usine de fabrication d’iPhone - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/economie/inde-des-salaries-d-un-fournisseur-d-apple-saccagent-leur-usine-13-12-202

    Inde : des salariés saccagent leur usine de fabrication d’iPhone
    Dans cette usine proche de Bangalore ; l’équipe de nuit dénonçait des salaires inférieurs à ceux promis par la firme taïwanaise Wistron.

    L’usine de Wistron à 60 km de Bangalore est très récente, les autorités ont multiplié les démarches pour faire venir la firme taïwanaise. AFP/Manjunath Kiran
    Par J.Cl.
    Le 13 décembre 2020 à 13h21, modifié le 13 décembre 2020 à 14h32

    Une centaine de personnes ont été arrêtées après la mise à sac d’une usine fabriquant des iPhone dans le sud de l’Inde par des ouvriers en colère.

    L’émeute s’est produite entre vendredi soir et samedi dans l’usine du groupe taïwanais Wistron Infocomm Manufacturing en banlieue de Bangalore. Des images tournées sur place montrent des vitres pulvérisées par des membres de l’équipe de nuit. Les caméras de vidéosurveillance, des lampes et des ventilateurs ont également été brisés, les bureaux des cadres dirigeants étant pris pour cible, et une voiture a été incendiée.

    • Pas si vite ! Mélenchon ou un ami à lui - rentier d’une quelconque république, lui aussi ?- a peut-être choisi de conseiller discrètement l’employeur (cf. passage en gras plus bas).

      ...ils affirment qu’ils étaient sous-payés et que leurs heures supplémentaires n’étaient pas rétribuées.

      Il est 6 h du matin, samedi, et c’est l’heure du changement d’équipe dans cette usine de la banlieue de Bangalore, au sud du pays. Les salariés viennent de recevoir leur paie, et c’est alors que la révolte éclate.

      Beaucoup estiment qu’ils sont exploités par la compagnie taiwainaise Wistron, car ils sont payés environ deux fois moins que ce qui leur était promis. 130 euros pour un ingénieur, 60 euros pour un ouvrier qualifié, qui fabriquent entre autres le modèle iPhone SE. Les heures supplémentaires, elles, ne seraient pas rétribuées.

      Cette gronde dure depuis des mois, elle éclate finalement de manière anarchique. Certains prennent des batons, et détruisent tout ce qu’ils trouvent : les vitres de l’entrée de l’usine, les bureaux à l’intérieur. Ils retournent aussi six voitures et incendient deux véhicules utilitaires.

      Un délégué syndical dénonce une « exploitation brutale des ouvriers », mais la société taiwanaise soutient que ce sont des personnes extérieures qui sont responsables du sacage, sans raison apparente, dit elle. Le producteur d’Iphone restera dans tous les cas fermé pendant une semaine afin de tout remettre en ordre.

      https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20201213-inde-saccage-dans-une-usine-d-iphone?ref=tw_i
      #Inde #salaire #travail #ouvriers #sous-traitance #révolte

    • En toile de fond de la révolte des ouvriers de cette usine de fabrication d’iPhone, grèves ouvrières et blocus paysans

      Inde, colère paysanne (menace de blocus sur New Delhi)
      https://seenthis.net/messages/890431
      https://seenthis.net/messages/890424

      En Inde, la plus grande #grève de l’histoire mondiale
      https://www.humanite.fr/en-inde-la-plus-grande-greve-de-lhistoire-mondiale-696823

      La plus grande grève du monde : 200 millions de travailleurs paralysent l’Inde (fin novembre)
      https://www.revolutionpermanente.fr/La-plus-grande-greve-du-monde-200-millions-de-travailleurs-para

      Jeudi, quelque 200 millions de travailleurs ont participé à une grève générale en Inde, à l’appel de dix centrales syndicales, contre les politiques du gouvernement de Narendra Modi, le Premier ministre du pays. Le train de réformes comprend de nouvelles lois sur le travail, une plus grande flexibilisation (des réglementations plus souples) sur les régulations en matière de santé et de sécurité sur le lieu de travail et dans le secteur agricole, ainsi que des privatisations du secteur public.

      Le gouvernement a approuvé quatre codes du travail qui remplacent les lois protégeant les travailleurs. Ces réglementations permettent aux employeurs et aux gouvernements d’augmenter la charge de travail, de contraindre encore davantage l’obtention de salaires équitables, de licencier facilement les travailleurs, de réduire la couverture d’assurance maladie et de rendre plus difficile la création de syndicats.
      En coordination avec les syndicats, une plateforme de plus de 300 organisations d’agriculteurs a appelé à une manifestation pour ce vendredi 27 novembre.

      Les travailleurs des principaux secteurs industriels tels que la production d’acier, de charbon, les télécommunications, l’ingénierie, les transports, les ports et docks, les banques et transporteurs de fond se sont joints à la grève, tandis que dans plusieurs Etats (l’Inde est une république fédérale composée de vingt-huit États et huit territoires de l’Union), une grève rurale est en préparation.

      Les réformes proposées par le gouvernement contre les droits des travailleurs s’inscrivent dans le contexte des effets de la pandémie de coronavirus sur le pays. Le gouvernement de Modi répond à la pandémie en donnant la priorité aux profits des grandes entreprises et en protégeant la fortune des milliardaires plutôt que la vie et les moyens de subsistance des travailleurs.

      L’Inde compte plus de 9,2 millions de personnes infectées par le COVID-19, le deuxième plus grand nombre au monde et près de 135 000 décès, selon les données officielles. La pandémie s’est étendue aux grandes villes comme Delhi, Mumbai et d’autres centres urbains, ainsi qu’aux zones rurales où les soins de santé publique sont rares ou inexistants.

      Des millions de personnes ont perdu leurs revenus, et ce dans un pays où, avant la pandémie, 50 % des enfants étaient en malnutrition. L’économie indienne a connu une chute de 23,9 % de son produit intérieur brut (PIB) au cours du trimestre d’avril-juin, alors qu’elle devrait baisser au total d’environ 10 % au cours de l’exercice 2020-2021. Dans ce contexte, des dizaines de millions de personnes ont perdu leur emploi de façon permanente, ou ont vu leurs heures de travail réduites. Selon un rapport du FMI publié en octobre, d’ici la fin de 2020, 40 millions d’Indiens supplémentaires se retrouveront dans une « pauvreté extrême », définie comme le fait de survivre avec 1,60€ ou moins par jour.

      Les salariés de l’industrie, les employés du secteur des services et du public exigent une augmentation du salaire minimum, la fin du travail précaire, le contrôle des prix des produits de première nécessité et la fin de la politique gouvernementale de privatisation du secteur public.

      Les revendications incluent 10 kilos de nourriture pour les familles dans le besoin, la fourniture d’une aide d’urgence aux secteurs les plus démunis de la population, effectuer un paiement unique de 7 500 roupies (environ 85 euros), le renforcement du système de distribution publique, le retrait des nouveaux codes du travail et des trois lois agricoles qui ouvrent les portes à l’agrobusiness, ainsi que l’abandon de la nouvelle politique d’éducation.

      En outre, les travailleurs revendiquent l’allocation de 5% du PIB à l’éducation, aux soins de santé pour tous et de 6% du PIB pour la santé. Les agriculteurs réclament depuis des années de meilleurs prix pour leurs produits, que l’exécutif annonce des prix minimaux de soutien sur la base de la recommandation faite il y a 16 ans par la Commission nationale des agriculteurs, et l’élimination de la dette des travailleurs ruraux.

      Les directions syndicales ont appelé à la grève pour désamorcer le mécontentement de millions d’indiens contre le gouvernement, mais pour l’instant elles ne donnent pas de réelle continuité aux protestations.

      Le profil nationaliste et de droite du gouvernement a répondu à la pandémie en intensifiant son discours contre les minorités religieuses, comme les musulmans, et en cherchant à attaquer les droits de millions de personnes avec des lois qui aboutiraient à une plus grande flexibilité du travail au profit des seuls milliardaires locaux et des entreprises étrangères.

      La rhétorique nationaliste de Modi s’est également intensifiée, en particulier contre la Chine, en plus d’approfondir la coopération stratégique et militaire avec les États-Unis en essayant de tirer profit du différend entre Washington et Pékin.

      #paysans #grève_générale

  • « C’est la douche froide » : pas de prime pour tous les salariés de la grande distribution qui travaillent, les syndicats s’indignent
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/c-est-la-douche-froide-pas-de-prime-pour-tous-les-salaries-de-la-grande

    Une prime de 1 000 euros défiscalisée pour récompenser les salariés qui travaillent pendant la crise sanitaire : l’appel a été lancé le 20 mars par Bruno Le Maire aux entreprises privées, celles qui exercent une activité essentielle à la nation. Dans la grande distribution, Auchan est le premier à répondre l’appel du gouvernement. Le groupe s’engage à verser une prime forfaitaire de 1 000 euros à 65 000 collaborateurs pour saluer leur exceptionnel engagement. Mais un mois plus tard, adieu la prime forfaitaire. Aux dernières nouvelles, elle sera finalement calculée en fonction du temps de travail effectif, sur une période définie.

  • 12h13 : Macron exhorte les entreprises et les salariés à poursuivre leur activité

    https://www.challenges.fr/monde/direct-l-allemagne-depasse-la-barre-des-10-000-cas_703249

    Emmanuel Macron a exhorté ce jeudi 19 mars les entreprises et les salariés à poursuivre leur activité « dans le respect des règles de sécurité sanitaire », malgré les difficultés provoquées par la crise du coronavirus, selon l’Elysée.

    A l’occasion d’une visioconférence avec le Premier ministre Edouard Philippe et plusieurs ministres, le chef de l’Etat a appelé à « la responsabilité ’civique’ des entreprises pour poursuivre leur activité lorsque cela est possible » et sur « l’importance pour les salariés des entreprises qui se sont mis en conformité avec les règles sanitaires d’aller travailler sur les sites de production », a précisé la présidence.

    Je me suis fait abonner par je ne sais quel hasard depuis plusieurs mois à la liste du syndicat CGT interne de Chronopost et je trouvais intéressant de voir comment cela tournait donc j’ai continué à recevoir et lire les discussions. Actuellement, comme le service est nécessaire pour l’envoi de médicaments et de ressources vitales, il a été maintenu. Depuis quelques jours, les salariés se battent pour obtenir des gants et des masques qu’ils n’ont toujours pas. Résultat à prévoir dans les prochaines heures : l’arrêt du service Chronopost.

    Le mail qui tourne aujourd’hui :
    « Ce matin, L’AE TG2 de Strasbourg a informé son chef d’agence du droit de retrait de l’ensemble de l’équipe TG2 Chronopost. »
    (Je sais pas bien ce que signifient les sigles)

    La politique de l’impasse et du déni se poursuit donc en sommant d’injonctions contradictoires les salariés qui devraient se confiner, retourner au turbin, protéger leurs proches et ne rien porter comme protections. Voila où on en est des représentants politiques et d’un abruti qui n’a pensé qu’aux élections municipales au lieu de s’occuper de sauvegarder la #santé_publique.

    Dans ta gueule la #grève_générale

    • Montreuil, le 18 mars 2020.
      Lettre au Président Directeur Général du Groupe La Poste

      Monsieur le Président,

      Alors que notre pays entre dans une phase de confinement qui concerne tous ses habitants et donc tous les travailleurs et travailleuses, nous vous interpellons sur la situation des salariés appelés à travailler dans les entreprises du Groupe La Poste dans cette période.
      Alors que le corps médical est unanime pour considérer que le seul moyen de stopper l’épidémie est de rester chez soi, il revient aux dirigeants du Groupe La Poste de tout faire pour créer les conditions pour que les postières et postiers puissent respecter cette consigne pour eux-mêmes, leurs familles et les usagers de La Poste.
      La CGT demande l’arrêt immédiat de toutes les activités ne participant pas à la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population.
      C’est pourquoi à chaque fois que la question se pose, la CGT considère que c’est en premier lieu, l’option de permettre aux postières et postiers, de rester chez eux par un placement administratif en ASA Covid-19 qui doit être envisagé avec les intéressés.
      Ces exigences concernent toutes les entreprises du Groupe, filiales et maison mère, ainsi que les salariés de la sous-traitance pour lesquels La Poste a une responsabilité en tant que donneur d’ordre.
      Elles concernent également tous les salariés de ces entités, quel que soit leur contrat de travail et notamment, la catégorie des cadres qui ont une place et une responsabilité particulière.
      Cette crise doit être l’occasion pour La Poste de rompre avec le salariat à deux vitesses mis en place pour tirer vers le bas les droits et garanties collectives de toutes et tous dans le Groupe.
      Les témoignages nombreux que nous recevons, les échanges divers qui se tiennent avec les directions locales, montrent en grande majorité que ce n’est pas cette voie que vous semblez aujourd’hui privilégier. C’est, pour la CGT, une infraction à l’obligation faite aux employeurs d’assurer la préservation de la santé de ses salariés.
      Nous vous demandons de respecter cette obligation avant toutes choses. Il revient à la direction elle seule, de tout faire pour fournir sans délai, les équipements de protection indispensables à celles et ceux qui travaillent.
      Par ailleurs, les salariés de MEDIAPOST payés au-delà du SMIC, nous font part aujourd’hui de leur mise en chômage partiel et du fait que la direction leur annonce qu’ils seront payés à 84% de leur salaire. Si c’est le cas, les engagements du Président de la République qu’aucun travailleur ne perdra d’argent dans la crise, ne sont pas respectés.
      Nous vous demandons donc de faire le nécessaire pour que pas un cent ne manque à ces salariés sur leur paie, dont ils ont impérativement besoin pour vivre.
      La CGT défend de longue date le service public postal aujourd’hui encore mis à mal par les effets d’une stratégie qui soumet l’ensemble des activités à des critères de rentabilité financières, incompatibles avec la réponse aux besoins de la population.
      Un service public aujourd’hui soumis, à juste titre, à des obligations de continuité destinée à maintenir un minimum d’accès au service pour la population en cas de crise par exemple.
      Montreuil, le 18 mars 2020.

      Cette obligation semble aujourd’hui tenir de prétexte pour obliger les postières et postiers à travailler dans leur grande majorité, qui plus est, dans des conditions de sécurité inacceptables.
      Deux feuilles de papier jetables, un savon et une bouteille d’eau, représentent-ils vraiment le kit officiel proposé par le COMEX aux facteurs pour assurer en tournée leur sécurité sanitaire et celles des usagers ?
      Nous demandons officiellement la transparence aux postiers, à leurs représentants syndicaux et aux usagers, sur les missions fondamentales répondant aux besoins essentiels de la population, définies a priori par la direction du Groupe.
      Par ailleurs, la continuité du travail ainsi retenue, devra s’effectuer avec les garanties de sécurité maximale pour les salariés qui auront, sur la base du volontariat, à les assumer y compris avec la reconnaissance qui leur sera due.
      Nous vous demandons, dans ce cadre, que la direction de La Poste organise à son initiative la réunion de tous les CHSCT sur le territoire.
      La CGT considère que les postières et postiers qui effectuent leur travail au quotidien dans un contexte difficile, ont leur mot à dire, à tous les niveaux des décisions prises les concernant.
      Ce sont des centaines de postières et postiers qui, ces dernières heures, ont fait part aux directions locales de leur souhait de faire valoir leur droit de retrait.
      S’ils l’ont fait, c’est à chaque fois en considérant l’absence de mesures crédibles qui garantissent leur sécurité et celle de l’ensemble des salariés.
      Nous considérons comme légitime l’activation par les postiers du droit de retrait à chaque fois que les faits ou le doute existent quant à leur sécurité et celle des usagers.
      Malheureusement, il semble qu’une fois de plus, les directions de La Poste aient dans de nombreux endroits, fait le choix de l’arbitraire et de la menace de sanction, plutôt que du dialogue pour trouver une solution dans l’intérêt général que commande le contexte de crise actuel.
      Cela n’est pas acceptable et indigne d’un Groupe comme La Poste qui a besoin de restaurer son image auprès de ses salariés et de l’opinion publique.
      Le service public c’est d’abord le respect des femmes et des hommes, celles et ceux qui le font, celles et ceux qui en bénéficient. C’est l’inverse de la brutalité.
      C’est aujourd’hui, par son comportement envers la population et ses salariés, par sa volonté de replacer ses choix dans l’intérêt général, avant les exigences du business, que la direction de La Poste préparera au mieux l’avenir du Groupe et de ses salariés.
      Pour la CGT FAPT,
      Christian MATHOREL, Secrétaire Général.
      Fédération nationale des salariés du secteur des activités postales et de télécommunications CGT

    • donc pendant que les salariés de Chronopost n’ont pas de masques de protection, les entreprises privées du transport de produits pharma se positionnent sur ce marché et offrent des masques à l’état, voir
      Covid-19 : CMA CGM fait un don de 100.000 masques FFP2 à l’État français
      https://seenthis.net/messages/832074