• Denain, Longwy nous montrent le chemin
    https://infokiosques.net/spip.php?article574

    Publiées en supplément à la revue Front Libertaire des luttes de classes n°107 (26 mars 1979), ces quelques pages reviennent sur la journée historique du 23 mars 1979, quand la jonction entre autonomes et sidérurgistes a mis la police en #Déroute à Paris. Sommaire :- Du 8 mars à Denain... au 23 mars à Paris- Ce qui s’est passé ce jour-là...- Qui sont les provocateurs ?- Manif à Denain- Notre point de vue sur la chose- Non à la répression D

    / Infokiosque fantôme (partout), #Grèves_et_luttes_des_classes, #Mouvance_autonome, #Insurrections,_révoltes,_émeutes

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/communismelib/frontlibertaire/frontlibertaire-n107.pdf
    https://archivesautonomies.org/spip.php?article4
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/denain-longwy-pageparpagea3.pdf

  • Pourquoi cette crise économique sera différente – Bue Rübner Hansen, rédacteur au magazine Viewpoint. ACTA
    https://acta.zone/pourquoi-cette-crise-economique-sera-differente

    Les choses vont incroyablement vite. Il y a une semaine, le gouvernement social-démocrate du Danemark a annoncé qu’il couvrirait 75 % des salaires des travailleurs qui seraient autrement licenciés. J’avais espéré que cela donnerait des munitions à ceux qui essayent de faire pression sur le gouvernement conservateur darwiniste social du Royaume-Uni. Mais je pense que personne ne s’attendait à ce que le Royaume-Uni annonce, quelques jours plus tard, une politique qui couvrirait 80 % des salaires des travailleurs sur le point d’être licenciés.

    Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Pour faire court, le fait que les gouvernements renflouent non seulement les banques, mais aussi les consommateurs et les détenteurs de prêts hypothécaires n’est pas un signe qu’ils se sont ramollis, mais plutôt un signe du type de crise dans laquelle nous entrons. Cette crise est très différente de la précédente, et il est probable qu’elle remodèlera la politique et l’économie du Nord pour les années à venir.

    (...) Quelle est la gravité exacte de la situation ? L’économiste Nouriel Roubini, célèbre pour avoir prédit la dernière crise financière, le dit avec audace : « Le risque d’une nouvelle Grande Dépression, pire que la première – une Plus Grande Dépression – augmente de jour en jour » .

    Les monstres financiers JP Morgan et Goldman Sachs ont prédit que le PIB des États-Unis chuterait de 14 % et 25 % respectivement au cours des trois prochains mois. Ils prédisent avec optimisme un rebond rapide, mais il est difficile de voir comment il sera possible de revenir rapidement d’un crash qui obligera des millions d’entreprises et de particuliers à ne pas honorer leurs dettes et leurs loyers. Mais les prévisions sont toujours difficiles, et de nos jours, elles le sont encore plus que d’habitude. Mais nous pouvons discerner les grandes lignes de la crise dans laquelle nous entrons maintenant et en quoi elle est différente de la grande crise financière de 2007-2008.

    Les marchés financiers se comportent bizarrement à un niveau jamais vu depuis 2008. L’argent s’écoule des actions, mais pas vers des actifs plus sûrs comme les obligations ou l’or, comme c’est habituellement le cas. Si l’argent ne circule pas, ce n’est pas parce qu’il est bloqué dans des investissements ou dans l’épargne. Le problème, c’est que l’argent n’est tout simplement pas là. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’une crise de liquidité, mais de solvabilité. Le nombre d’entreprises, de travailleurs et de consommateurs incapables de payer leurs dettes et leurs dépenses augmente rapidement.

    L’insolvabilité est une pandémie

    Cela fait de la crise actuelle une bête très différente de la crise de liquidité essentiellement financière qui a débuté fin 2007. Bien sûr, cette dernière trouvait son origine dans une crise de solvabilité plus étroite parmi les détenteurs de prêts hypothécaires à risque, enracinée dans des prix du pétrole extraordinairement élevés, mais cette fois-ci, le problème de la solvabilité est omniprésent.

    Aujourd’hui, la condition généralisée d’insolvabilité a créé les conditions d’une réponse politique radicalement différente de celle de 2008-2010. En 2008, les liquidités ont été gelées, les sociétés financières n’étant plus disposées à prêter et à investir. Aujourd’hui, peu importe le nombre de billions que la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales injectent dans l’économie fiévreuse, cela ne compensera pas comme par magie les heures de travail qui ne sont pas effectuées et les biens et services qui ne sont pas produits et consommés en ce moment. Pour reprendre les mots de James Meadway : « Il n’y a pas de somme d’argent qui puisse simplement faire naître des produits. »

    Pour comprendre cette crise de l’offre et de la demande, et en fin de compte de la solvabilité, nous devons examiner les blocages, la pénurie de main-d’œuvre qui en résulte et les faiblesses préexistantes de l’économie mondiale.

    La main-d’œuvre en quarantaine

    Les premiers chocs sont venus des lock-out en Chine, qui ont affecté les chaînes mondiales de produits de base. Avec la gestion à flux tendus, les entreprises ne disposent pas de stocks qui peuvent compenser les arrêts de travail, même temporaires, qu’ils soient dus à des grèves ou à une contagion massive. Aujourd’hui, un nombre croissant de villes, de régions et de pays, dont l’Inde avec ses 1,3 milliard d’habitants, tentent de fermer des secteurs « non essentiels » de l’économie (comme toujours, les plus pauvres seront les moins à même de trouver la sécurité et les plus susceptibles de souffrir). Les gens ont cessé d’aller dans les cafés, les bars et les restaurants, les cinémas, les croisières et les vacances. La plupart ont cessé de prendre l’avion. Les travailleurs mis en quarantaine ou licenciés consomment moins, et auront bientôt du mal à payer leur loyer ou leur hypothèque.
    Plus important encore, les quarantaines, les maladies et les lock-out retirent une grande partie de la force de travail des lieux de production. Les grèves sauvages des travailleurs qui ne veulent pas travailler dans des conditions dangereuses viennent s’ajouter à ce nombre. Beaucoup travaillent à domicile avec leurs enfants, de façon improductive lorsqu’ils s’occupent d’eux et péniblement lorsqu’ils les ignorent. La fermeture des frontières entrave le commerce international et les flux de travailleurs migrants, qui sont essentiels à la production alimentaire et au secteur de la santé et des soins dans de nombreux pays.

    En bref, Covid-19 a donné au capitalisme mondial un choc de pénurie de main-d’œuvre, qui frappe simultanément la demande et l’offre. Les travailleurs ne peuvent pas travailler pendant les quarantaines et les lock-out, et donc les entreprises ne peuvent pas produire et les travailleurs ne peuvent pas consommer1. Les capitalistes et les travailleurs deviennent simultanément insolvables. La crise de la dette hypothécaire de 2007-2008 a été extrêmement limitée par rapport à la crise de la dette généralisée qui se profile à l’horizon.
    Le résultat est la destruction d’une énorme quantité de valeur. La destruction de la valeur des remboursements de la dette se fera d’abord sentir – tandis que la dépréciation des stocks de capital et du « capital humain » se fera plus subtilement – à mesure que les chaînes de production s’empoussiéreront et rouilleront, et que les routines et les compétences s’atrophieront. En bref, l’insolvabilité pandémique est le signe d’une crise de reproduction capitaliste et sociale à part entière. (...)

    #toctoc

    #capitalisme #crise #crise_de_la_dette #accélération #économie #nécropolitique #darwinisme_social #insolvabilité #pénurie_de_main_d'oeuvre #travail #lutte #éthique_de_solidarité #grèves_sauvages #refus_du_travail (non comme option mais comme nécessité) #double_pouvoir.

  • Les Gilets jaunes n’ont pas sommeil
    https://infokiosques.net/spip.php?article1723

    Ceci est une participation non exhaustive, tentant de recenser les actions qui ont été exécutées par les Gilets jaunes en dehors des manifestations, en s’appuyant principalement sur le blog sans attendre. Celles-ci ont souvent été noyées, voire tues par les médias, c’est pourquoi il nous semble important de les mettre en lumière, et de montrer à quel point la lutte s’est aussi déroulée sur ce terrain-là, avec des impacts matériels souvent conséquents. Si de nombreuses personnes ou groupes ont pu être arrêtés à la suite de ces actions, cela ne peut qu’inciter à plus de prudence lors des actions, ainsi qu’à apprendre à se défendre face à la justice et à soutenir les inculpés. Il est aussi important de voir que de nombreuses actions effectuées avec quelques précautions ont mis les enquêtes en échec. [...] Alors, (...)

    #G #Infokiosque_fantôme_partout_ #Insurrections,_révoltes,_émeutes #Grèves_et_luttes_de_travailleurs
    https://sansattendre.noblogs.org
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/lesgiletsjaunesnontpassommeil-28p-fil.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/lesgiletsjaunesnontpassommeil-28p-cahier.pdf

  • Community managers à Mediapart, nous sommes en grève !

    https://blogs.mediapart.fr/community-managers-en-greve/blog/161219/community-managers-mediapart-nous-sommes-en-greve

    Nous sommes des travailleurs du web, nous refusons la réforme des retraites et nous voulons le faire entendre en exerçant notre droit de faire la grève. Nous voulons que cette grève ait aussi un impact sur l’économie du numérique. Nous savons que c’est difficile, que cela peut nous mettre en difficulté avec notre employeur, que cela a un coût et que chaque jour de grève est une perte de salaire supplémentaire. C’est pourtant notre seul moyen de pression, nous n’en avons pas d’autre, et nous trouvons insupportable de ne pas pouvoir l’exercer correctement. Alors ce weekend, nous avons réfléchi à des solutions pour pallier l’inefficacité de la grève.

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    Community Managers En Grève

    #Greve_Generale #Reforme #Retraite #tech #greves_invisibles #Droit_de_Greve #c'est_comment_qu'on_greve

    • À la fin du XIXe siècle, en France, se sont déroulées des grèves pour la dignité. Des ouvrières se mettaient en grève pour dénoncer le harcèlement sexuel de certains chefs d’atelier. Vous en avez entendu parler ?
      Un des contre-maîtres était réputé pour « faire passer les femmes par un petit couloir, et puis… »

      Ce mouvement a connu son apogée en 1905 à Limoges. La plus importante usine de porcelaine appartenait à un certain Haviland. Elle employait 5.740 hommes, 2.400 femmes et 1.528 enfants (et oui, parce que sans le travail des enfants, l’économie s’effondrerait, disait-on...). Penaud, un des contre-maîtres, était réputé pour « faire passer les femmes par un petit couloir, et puis… » Celles qui refusaient de coucher étaient virées.

      Quand on voit comment sont traitées actuellement les femmes qui portent plainte pour viol contre un homme plus puissant qu’elles, on imagine bien qu’en 1905, ça devait être coton.

      La chambre syndicale de la céramique est saisie de plusieurs plaintes. Il ne se passe rien. Pour Haviland, on remet en cause sa liberté de patron de choisir ses collaborateurs.

      Parmi les ouvriers et les ouvrières, la pression monte. Une grève est lancée avec le soutien financier du syndicat. La revendication : soit le départ de Penaud, soit sa rétrogradation au statut de simple ouvrier.

      Mais Penaud, en accord avec Haviland, explique que vu de la nature des faits qui lui sont reprochés, il en va de son honneur de ne pas démissionner. Les politiques minimisent cette grève sans revendication sérieuse (c’est-à-dire salariale). Pour eux, ce sont de simples problèmes de mœurs et de susceptibilité. D’autres usines rejoignent le mouvement, on occupe, on manifeste. L’armée est envoyée sur place (toujours un grand signe d’apaisement ça !). Il y a des affrontements, une bombe explose.

      Des « émeutiers » sont arrêtés, leurs collègues défoncent l’entrée de la prison pour les libérer. La cavalerie intervient et tire sur la foule. Un ouvrier de 19 ans est tué. Le 24 avril, Haviland finit par céder et Penaud est viré.
      La dénonciation des violences n’est pas l’apanage d’une classe sociale qui serait plus « éclairée »

      Pourquoi je vous parle de ça ? D’abord parce que je suis sans cesse étonnée par notre/ma méconnaissance de notre histoire. Comme pour les femmes artistes invisibilisées, on pouvait penser que la condition de ces ouvrières les empêcherait de parler de ces problèmes. Eh bien pas du tout : elles ont fait grève, elles ont manifesté contre ces agressions sexuelles.

      Mais ce qui m’intéresse encore plus, c’est que cela nous montre clairement que la dénonciation des violences n’est pas l’apanage d’une classe sociale qui serait plus « éclairée » ou en avance. Pas du tout, mais alors vraiment pas. En matière de lutte concrète contre les violences faites aux femmes, les ouvrières ont été en avance sur les femmes bourgeoises. Et puis, je reste songeuse devant l’élan de la grève. Est-ce qu’on imaginerait de nos jours une grève lancée pour ces sujets ?

      Évidemment, l’ampleur de la mobilisation de 1905 s’explique parce qu’elle touchait la dignité d’une classe sociale qui se sentait déjà exploitée. Ce sont donc les ouvriers qui sont descendus dans la rue avec les ouvrières, pas les épouses des patrons. La conscience de classe l’emportait sur la conscience de genre, et cette conscience de classe était extrêmement forte. Simone de Beauvoir s’est d’ailleurs longtemps demandé comment le féminisme pouvait dépasser les clivages sociaux, comment faire pour que les femmes se sentent dans une situation commune malgré toutes leurs différences.
      Les violences contre les femmes concernent tous les milieux

      Au moment de #MeToo, les femmes qui travaillaient dans l’entreprise de nettoyage des trains de gare du Nord avaient depuis déjà longtemps saisi les prud’hommes pour harcèlement. Elles ne nous ont pas attendu/es.

      C’est également une femme qui travaillait comme agent de ménage qui a porté plainte contre Dominique Strauss-Kahn. Alors bien sûr, on peut se dire que c’est parce qu’elles sont perçues comme plus faibles qu’elles seraient davantage harcelées. Mais on peut aussi penser que dans les classes sociales « élevées », on s’est plus longtemps accommodés de ce harcèlement, précisément parce que l’appartenance de classe était plus forte et/ou qu’on avait davantage à perdre.

      Il faut donc s’abstenir d’adopter un ton… maternaliste (au sens de paternaliste). Et c’est pourtant ce que j’entends souvent. Par exemple, Emmanuelle Devos interrogée sur France Inter avait affirmé qu’elle n’avait jamais entendu parler de harcèlement parmi les actrices françaises, oulala, pas du tout, mais qu’elle était là pour soutenir les plus faibles, les maquilleuses et les coiffeuses. La solidarité, c’est bien, mais il y avait quelque chose dans le ton qui me dérangeait, qui laissait entendre que c’était le problème de ces pauvres femmes sans défense.

      Les violences contre les femmes concernent tous les milieux. Et les femmes des milieux populaires sont celles qui nous ont ouvert la voie.

  • La #France reste numéro un des #mouvements_sociaux en Europe
    http://fr.myeurop.info/2016/05/30/la-france-reste-num-ro-un-des-mouvements-sociaux-en-europe-14550

    Daniel Vigneron

    La France est entrée dans une nouvelle semaine de #grèves et de manifestations visant le retrait de la #loi_El_Khomri. De tels mouvements ne sont pas rares en Europe mais ils sont moins intenses et moins nombreux, notamment là où le #droit_de_grève est plus encadré.

    Malgré une amélioration de la situation, la France reste perturbée par les grèves et les #blocages de protestation contre la loi El Khomri portant réforme du march lire la (...)

    #EUROFOCUS #Allemagne #Belgique #Danemark #Espagne #Italie #Royaume-Uni #Suède #grèves_politiques #protestations #RFI #service_minimum