• #Bernard_Lavilliers : « La #Grande_Marée » / vers 2010 (pour cette version, original vers 1975)

    « ... il n’y a plus qu’une seule #classe quoiqu’ en y réfléchissant bien... » :-D :-D :-D #art #musique #poésie #politique #société #changement #seenthis #vangauguin

    https://www.youtube.com/watch?v=SH3xK7YxuKE&ab_channel=noiretblanc66

    « Un colosse aux pieds d’argile surveille la frontière
    Des gosses aux mains fragiles jouent avec la poussière
    Des veuves aux longs doigts fébriles distillent le thé
    Un vieillard au regard tranquille sort de la fumée

    C’est la grande marée, la grande marée, la grande marée
    La grande marée, la grande marée, la grande marée

    Un roi perclus de solitude sur son trône dérisoire
    Un café, une pendule, un bout de trottoir
    Un réveil sinistre et drôle sur l’épaule d’un ouvrier
    Qui s’en va au bout du môle, vers l’éternité

    C’est la grande marée, la grande marée, la grande marée
    La grande marée, la grande marée, la grande marée

    Les enfants qui jouent à l’ombre des matraques
    Le temps qu’il fait, six mois de prison à Maniac
    Une étoile est tombée dans ma guitare
    Si j’étais croyant, ce serait un don du ciel

    C’est la grande marée, la grande marée, la grande marée
    La grande marée, la grande marée, la grande marée

    Les rues n’ont plus de recoins, plus d’angles morts
    Ça facilite les rapports de force
    Il n’y a plus d’amoureux, plus de bancs publics

    Nous sommes éternellement bronzés
    Notre vocabulaire est réduit à 50 mots
    Nous branchons nos sexes dans le secteur
    Et nos spermatozoïdes sont calibrés et placés dans des banques
    Ils servent de monnaie d’échange aux eunuques qui nous gouvernent

    Notre société d’abondance fait merveille, il n’y a plus qu’un classe
    Quoiqu’en y réfléchissant bien il y en a une autre
    Mais il est déconseillé de réfléchir

    Nous ne faisons plus jamais l’amour, sauf de temps en temps
    Avec les gardiens qui nous surveillent
    Le mien est frigide

    C’est la grande marée, la grande marée, la grande marée
    La grande marée, la grande marée, la grande marée. »

  • Calais : 24 migrants retrouvés dans un camion frigorifique en partance vers l’Angleterre - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54715/calais--24-migrants-retrouves-dans-un-camion-frigorifique-en-partance-

    Actualités : Calais : 24 migrants retrouvés dans un camion frigorifique en partance vers l’Angleterre
    Par La rédaction Publié le : 24/01/2024
    Vingt-quatre migrants ont été découverts mardi dans un camion frigorifique par des agents du port de Calais, dans le nord de la France. Le véhicule était en partance vers le Royaume-Uni. Les exilés, de nationalité érythréenne, sont tous en bonne santé.
    Il n’y a pas que par bateau que les migrants tentent de rallier le Royaume-Uni. Mardi 23 janvier, vers 6h30 du matin, 24 migrants ont été retrouvés par des agents du port de Calais entassés dans un camion frigorifique.
    Parmi ces exilés originaires d’Érythrée, on compte six femmes, indique le média local Nord Littoral. Le véhicule, conduit par un chauffeur italien, se rendait en Angleterre. Le conducteur a été « placé en garde à vue pour aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière », a précisé au journal Franck Touillou, chef de la police aux frontières de Calais. Les 24 migrants ont été transférés dans les locaux de la police en attendant l’examen de leur situation administrative. Tous sont en bonne santé, la température du camion s’élevant à quatre degrés. Mais parfois, ce mode de transport peut entraîner des drames.
    Le 17 novembre 2023, deux personnes sont décédées et quatre autres ont été blessées après avoir été percutées par un camion alors qu’elles « marchaient sur la bande d’arrêt d’urgence », selon une source policière.Au mois de septembre, un migrant avait perdu la vie après avoir été percuté par un train de marchandises roulant vers Dunkerque alors qu’il marchait sur la voie ferrée au niveau de Calais. Début juillet, un migrant est mort lui aussi sur l’autoroute A16. Il était tombé d’un camion dans lequel il essayait de se cacher pour rejoindre le Royaume-Uni. Fin mai, un autre migrant, de nationalité soudanaise, est décédé près de Calais, percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter. Quelques jours plus tôt, un autre exilé avait lui aussi été fauché par un véhicule. Il n’avait pas non plus survécu.
    Depuis des années, les migrants tentent de monter dans les camions qui circulent sur l’A16 en direction du Royaume-Uni. Mais depuis que des systèmes de très haute sécurité ont été mis en place aux abords de l’Eurotunnel et autres terminaux de ferries, impossible ou presque aujourd’hui de passer inaperçus dans les poids lourds. Les candidats au départ se tournent presque tous désormais vers la mer pour essayer de rejoindre l’Angleterre.
    Reste que les migrants n’ont pas tous les moyens de payer un passeur pour embarquer sur les canots. Ceux-là essayent donc de passer au Royaume-Uni en se cachant dans des poids lourds. Une traversée pas moins dangereuse que celle via la Manche, mais beaucoup moins onéreuse.

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#grandebretagne#migrationirreguliere#eurotunnel#sante

  • Les fantômes de la colonisation
    https://laviedesidees.fr/Les-fantomes-de-la-colonisation

    Quelles traces les entreprises coloniales ont-elles laissées ? En confrontant l’histoire publique du colonialisme au Royaume-Uni et au Zimbabwe à celle de sa propre famille, Simukai Chigudu fait apparaître la part refoulée du legs colonial et comment elle continue d’alimenter le cycle de la violence.

    #International #Grande-Bretagne #Entretiens_vidéo #décolonisation #CASBS
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240119_chigudufr.docx

  • Au Royaume-Uni, la grande dépendance des universités à l’égard des étudiants étrangers
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/01/18/au-royaume-uni-la-grande-dependance-des-universites-a-l-egard-des-etudiants-

    Au Royaume-Uni, la grande dépendance des universités à l’égard des étudiants étrangers
    Par Eric Albert (Londres, correspondance)
    Le courriel envoyé courant décembre 2023 par l’un des dirigeants du département d’enseignement en informatique de l’université d’York, au Royaume-Uni, à ses collègues était direct : « En réponse aux problèmes financiers actuels, l’université a décidé de réduire les notes demandées aux étudiants étrangers pour [l’admission dans] tous les cursus. » En clair, cette université, qui fait pourtant partie du prestigieux Russell Group, rassemblant les vingt-quatre meilleurs établissements de l’éducation supérieure du Royaume-Uni, a décidé d’accepter des étudiants étrangers de moins bon niveau.
    Comme l’indique le message interne, révélé par le Financial Times, l’explication est purement financière : un étudiant britannique paie des frais universitaires de 9 250 livres sterling (près de 10 800 euros) par an, un niveau qui est encadré par l’Etat et gelé depuis 2012 ; ceux qui viennent de l’international paient deux à trois fois plus cher, sans aucune limite imposée par les autorités. Dans le même temps, l’Etat britannique a fortement réduit son budget consacré aux universités. Le financement public par étudiant est au plus bas depuis vingt-cinq ans. Les étudiants internationaux représentent donc la dernière manne disponible : ils apportent désormais 20 % des revenus des universités, un doublement en une décennie. « Il y a un besoin urgent d’un débat national sur le financement des universités, notamment l’équilibre entre les frais payés par les étudiants britanniques, les fonds publics, et les étudiants internationaux », souligne Charley Robinson, chargé de l’international à Universities UK, qui représente les universités britanniques.
    Dans ce contexte, le courriel interne de l’université d’York dit tout haut ce qui se murmure tout bas depuis quelques années : les universités britanniques, en grande difficulté financière, risquent de créer des diplômes à deux vitesses, avec des exigences plus élevées pour les Britanniques. En deux décennies, le nombre d’étudiants internationaux a plus que doublé au Royaume-Uni, à presque 700 000 aujourd’hui, soit le quart de tous les étudiants. Dans certaines universités, le pourcentage dépasse allègrement la moitié : London School of Economics (66 % d’étudiants étrangers), University of the Arts London (54 %), Imperial College London (53 %), University College London (UCL, 52 %)… Au niveau des masters, les deux tiers des étudiants sont désormais internationaux. Le premier contingent vient de Chine, représentant environ le quart des étudiants étrangers. Les Indiens et les Nigérians sont aussi en forte hausse. Seul le nombre d’Européens, qui doivent payer les frais internationaux depuis le Brexit (alors qu’ils étaient limités aux frais britanniques auparavant), est en forte baisse.
    Ce système tourné vers le recrutement international, qui est certes la preuve éclatante de l’attractivité des universités britanniques, n’est-il pas en train d’aller trop loin ? Jo Johnson, ancien secrétaire d’Etat à l’éducation supérieure (et frère de Boris Johnson), a récemment tiré la sonnette d’alarme : « la limite politique » se rapproche. Le gouvernement du premier ministre, Rishi Sunak, s’agace de voir ces étudiants grossir les statistiques de l’immigration, un sujet explosif outre-Manche. Quant aux universités elles-mêmes, avec des classes parfois entièrement composées d’étudiants étrangers, ne risquent-elles pas d’atteindre un certain déséquilibre ?
    Coventry est une ville britannique qui a été presque rasée pendant la seconde guerre mondiale, bombardée intensément par l’armée allemande à cause de ses usines d’aviation. Reconstruite à la va-vite dans les années 1950, dominée par la circulation automobile, elle porte encore les stigmates du conflit. Aujourd’hui, partout dans cette cité des Midlands, des bâtiments affichent en grandes lettres capitales : « Logements étudiants ». Des tours sont apparues, entièrement destinées aux étudiants étrangers. Le mal nommé « City Village » (une grande barre d’immeubles sans charme) en fait partie.
    (...) Nattya, un nom d’emprunt, est une étudiante thaïlandaise qui y loge. Son master en énergie renouvelable à l’université de Coventry compte trente-cinq étudiants : « Un seul est Britannique. » La majorité des autres vient d’Inde, à laquelle il faut ajouter quelques Nigérians et des Indonésiens. Tous ont payé autour de 20 000 livres sterling de frais, auxquels il faut ajouter le prix d’un an de vie au Royaume-Uni. « Au total, ça me coûte environ 2 millions de bahts [autour de 50 000 euros] », explique Nattya dans un anglais encore hésitant. Ses parents, qui possèdent une petite entreprise de vente de voitures d’occasion, se saignent pour lui offrir ces études, mais elle assure que l’investissement en vaut la peine, estimant pouvoir tripler son salaire en rentrant en Thaïlande. Mais pourquoi une université britannique ? « C’est moins cher que d’autres pays, notamment les Etats-Unis, et c’est plus facile d’y avoir une place. » Bonne étudiante sans être brillante à Bangkok, elle n’a eu qu’à soumettre ses notes ainsi qu’une lettre de motivation – et un gros chèque – pour être admise. Le master qui ne dure qu’un an, au lieu de deux années dans de nombreux autres pays, est aussi un atout considérable, réduisant les dépenses.
    L’université de Coventry, où elle étudie, fait partie de ces établissements moyens, au 571e rang mondial dans le classement QS, qui fait référence. Mais elle a poussé particulièrement loin la logique de l’internationalisation. En 2010, l’établissement a ouvert un campus de 4 500 étudiants… à Londres, à plus de 170 kilomètres de la ville des Midlands. « Il a été créé dans le but explicite d’attirer les étudiants internationaux qui voulaient un diplôme de Coventry, mais souhaitaient vivre l’expérience londonienne », explique Ian Dunn, le recteur. L’université a désormais quatre campus à Londres. Dans la même logique qu’une multinationale, elle a aussi ouvert des sites en Pologne, au Maroc, en Egypte… Chacun offre un « diplôme de l’université de Coventry », mais sans que les étudiants aient besoin de mettre les pieds au Royaume-Uni, et à des prix beaucoup plus raisonnables. Comme pour une franchise, l’université supervise et garantit la qualité de l’enseignement. « Il s’agit d’apporter l’éducation là où elle est nécessaire », explique M. Dunn. Il assure qu’il n’est pas question de baisser la qualité de l’enseignement ni les critères d’admission.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Au Royaume-Uni, un système de sélection à l’université sans anicroche
    Reste que la logique de ce développement est financière. « Il est désormais douteux que la survie des universités britanniques soit possible sans les revenus des étudiants étrangers », estime Richard Wells, chargé de la stratégie internationale de l’université de Coventry. Dans son établissement, les étudiants étrangers rapportent 47 % des revenus.
    Cette dépendance est la conséquence d’une décision politique prise en 2012. La décennie précédente, le nombre d’étudiants avait fortement augmenté, tandis que les financements ne suivaient pas. Le gouvernement de David Cameron avait alors décidé de tripler les frais universitaires, alors limités à 3 000 livres sterling. La décision a provoqué une violente tempête politique et d’importantes manifestations. Depuis, aucun gouvernement n’ose toucher à la limite de 9 250 livres sterling par année universitaire pour les étudiants britanniques. En valeur réelle, ce gel depuis douze ans représente une baisse d’un tiers. « Ce n’est pas un secret, les étudiants internationaux fournissent des revenus vitaux », souligne Ben Moore, de Russell Group. Selon lui, un étudiant international « subventionne » un Britannique à hauteur de 2 500 livres sterling par an. Désormais, la pression financière s’immisce même dans les tout meilleurs établissements. A UCL (neuvième meilleur établissement mondial, selon le classement QS), un professeur, qui requiert l’anonymat, raconte les consignes venant de sa direction pour sélectionner les étudiants. « Pour chaque classe, on me donne un quota d’étudiants étrangers. A moi, ensuite, de trouver les élèves qui ont le niveau. » (...)
    Cette vague d’internationalisation serait-elle cependant sur le point de refluer ? Le gouvernement britannique, soucieux de réduire l’immigration, a augmenté le coût des visas en 2023 et vient d’imposer des restrictions pour limiter le regroupement familial des étudiants en master. Selon le site Studyportals, qui aide les candidats aux études à l’étranger à s’y retrouver, les demandes de renseignements chutent : − 48 % en provenance du Nigeria, − 34 % du Sri Lanka (ces deux pays sont par ailleurs touchés par des crises économiques), − 22 % des Emirats arabes unis… « Nous pensons que nous avons atteint un pic du nombre d’étudiants internationaux en 2023, et nous sommes de plus en plus inquiets pour le recrutement des étudiants en 2024 », explique Mme Robinson, d’Universities UK. Pour le gouvernement, cela représente un dilemme difficile : soit mieux financer les universités, quitte à augmenter les frais universitaires pour les Britanniques, soit faciliter les visas. Un choix entre deux bombes politiques qu’aucun des deux grands partis n’ose discuter ouvertement, à moins d’un an des élections législatives.

    #Covid-19#migration#migrant#grandebretagne#universite#etudiant#immigration#economie#visas#politiquemigratoire

  • Pas-de-Calais : 40 migrants interpellés dans un véhicule, le conducteur en garde à vue - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54559/pasdecalais--40-migrants-interpelles-dans-un-vehicule-le-conducteur-en

    Actualités : Pas-de-Calais : 40 migrants interpellés dans un véhicule, le conducteur en garde à vue
    Par La rédaction Publié le : 17/01/2024
    Un véhicule chargé de 40 exilés a été intercepté dans la nuit de mardi à mercredi, à Wimereux. La commune a été récemment endeuillée par le naufrage, ce week-end, d’un bateau de migrants dans lequel cinq personnes ont perdu la vie
    S’apprêtaient-ils à traverser la Manche ? Mercredi 17 janvier à 3h30 du matin, 40 migrants enfermés dans un véhicule ont été interceptés par la police à Wimereux, dans le nord de la France, alors que celui-ci roulait sur la route départementale D237. « Le conducteur, soupçonné d’être un passeur, a été interpellé et placé en garde à vue », indique la police nationale du Pas-de-Calais sur X (ex-Twitter).Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire, a-t-elle ajouté.
    Cette arrestation intervient quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux. Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes. Le drame a suscité une onde de choc dans la petite commune. « On a vu des migrants qui n’arrivaient pas à monter sur le bateau. Tout le monde criait, tout le monde paniquait », témoigne Quentin auprès de France 3 qui se trouvait sur la digue de Wimereux vers 1h30 du matin. Avec ses amis, le jeune homme a essayé d’aider les migrants présents, en allant chercher des pulls, des joggings, des chaussettes. Il a été très choqué par ce qu’il a vu : « C’est traumatisant d’entendre des bruits, de voir des personnes en train de se noyer dans l’eau. Il y avait des personnes âgées, des bébés. Et de voir des corps morts sur la digue alors que ces gens-là ne veulent que sauver leur peau ».
    Depuis environ trois ans et l’augmentation des passages par la Manche, la France et le Royaume-Uni multiplie les mesures pour empêcher les traversées. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros. Et ce, en plus des caméras thermiques, drones, clôtures, et barrages flottants déjà déployés dans la zone pour freiner les départs.
    Si le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé en 2023, la volonté des migrants, elle, reste intacte. « La surveillance policière n’entame pas la détermination des exilés », expliquait à InfoMigrants en décembre 2022 Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia56 à Grande-Synthe. « La traversée de la Manche, c’est la dernière étape. Même terrifiés, même dans le froid, ils prendront la mer. Et tant qu’il n’y aura pas d’accueil digne en France, et des routes sécurisées vers le Royaume-Uni, il y aura des drames ».
    Hussain, un Soudanais de 17 ans qui occupait le camp de Loon-Plage il y a un an, en était à sa sixième tentative. Malgré les dangers en mer, et l’intense surveillance policière. « Mais de toute façon, ici, soit on meurt de froid dans le camp, soit on meurt noyé dans la mer ». Selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar), 12 migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche.

    #Covid-19#migration#migrant#france#pasdecalais#prefecturemaritime#grandsynthe#manche#traversee#grandebretagne#sante

  • Royaume-Uni : le nouveau traité avec le Rwanda, de retour devant les députés, toujours illégal selon le HCR - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54545/royaumeuni--le-nouveau-traite-avec-le-rwanda-de-retour-devant-les-depu

    Actualités : Royaume-Uni : le nouveau traité avec le Rwanda, de retour devant les députés, toujours illégal selon le HCR
    Par La rédaction Publié le : 16/01/2024
    Le nouveau traité, signé début décembre entre Londres et Kigali pour expulser au Rwanda les demandeurs d’asile arrivés de manière irrégulière au Royaume-Uni, revient mardi et mercredi en commission parlementaire, avec de vifs débats attendus. La veille, le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) avait affirmé que le texte ne répondait toujours pas au droit international.
    Le projet de loi britannique visant à expulser des migrants vers le Rwanda aborde mardi 16 janvier une étape délicate pour le Premier ministre Rishi Sunak. Son camp risque de se déchirer autour de ce texte controversé.
    Destiné à répondre aux objections de la Cour suprême qui a bloqué une précédente version du texte, le jugeant illégal, le projet a franchi en décembre un premier obstacle au Parlement. Il revient désormais en commission parlementaire, mardi 16 et mercredi 17 janvier, avec de vifs débats attendus sur de nombreux amendements.
    L’aile droite des Tories, le parti au gouvernement, est en embuscade pour tenter de durcir la loi, via des amendements soutenus par une soixantaine de députés selon la presse britannique. Ces conservateurs jugent le texte trop édulcoré à leurs yeux. Certains députés souhaitent par exemple supprimer totalement les possibilités de recours pour les migrants expulsés.
    Après avoir essuyé les critiques cinglantes de son ex-ministre de l’Intérieur Suella Braverman et la démission de son secrétaire d’État à l’Immigration Robert Jenrick, le Premier ministre britannique fait à présent face à la rébellion de deux vice-présidents du parti conservateur, Lee Anderson et Brendan Clarke-Smith. Ils ont annoncé lundi soir qu’ils soutiendront les amendements réclamés par l’aile droite du parti. Mais un texte trop radical ne sera pas voté par les conservateurs modérés.
    Rishi Sunak est donc dans une situation délicate, lui qui a placé l’expulsion des migrants vers le Rwanda au cœur de sa politique migratoire."Je sais que tout le monde est mécontent - je suis mécontent au sujet de la situation - et veut voir la fin du manège juridique", a plaidé Rishi Sunak lundi, affichant sa détermination à voir ce projet aboutir.Annoncé en avril 2022 par le gouvernement conservateur de Boris Johnson, le projet n’a jamais pu être mis en œuvre. En juin de la même année, un premier avion a été bloqué in extremis par une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme. Puis, le texte a subi une saga judiciaire pour finalement être jugé illégal par la Cour suprême, la plus haute juridiction britannique, en novembre 2023.
    Pour tenter de sauver le texte, le gouvernement a signé un nouveau traité avec le Rwanda en décembre dernier. Le nouveau projet de loi définit le Rwanda comme un pays tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leurs pays d’origine. Lors de sa signature à Kigali, en effet, le ministre de l’Intérieur avait assuré que le nouveau texte « répondra aux préoccupations de la Cour suprême en garantissant notamment que le Rwanda n’expulsera pas vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre du partenariat ».
    Il propose également d’appliquer la loi britannique sur les droits humains en ce qui concerne les expulsions - afin de limiter les possibles recours en justice.
    Mais pour le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), le projet de loi n’est toujours « pas compatible » avec le droit international. Il « ne répond pas aux normes requises en matière de légalité pour le transfert des demandeurs d’asile », a tranché lundi l’agence onusienne après une évaluation juridique du projet.Le HCR accuse, une nouvelle fois, le Royaume-Uni, de violer l’esprit de la Convention de Genève, relative au statut de réfugié, en « déplaçant le fardeau » alors que la plupart des réfugiés sont hébergés dans les pays en développement. L’ONU rappelle également que les itinéraires sûrs et légaux vers la Grande-Bretagne sont « inaccessibles à l’écrasante majorité des réfugiés du monde ».

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#UNHCR#asile#rwanda#pactemigratoire#droit#refugie#legalite#sante

  • #Macron face à la #presse : _

    LE #GRAND_MORIBOND_EN_ARRIÈRE / Comme d’hab...

    « Macron face à la presse : le grand bond en arrière

    Le président de la République s’est exprimé pendant plus de deux heures, mardi 16 janvier au soir, déroulant un discours droitier et sépia. École, climat, travail, #MeToo, immigration, guerre au Proche-Orient... Ce qu’il faut retenir de sa conférence de presse. (...) »

    #communication #propagande #Etat #intox #blabla #société #France #présidence #gouvernance #vide #démagogie #spéculation #médias #seenthis #vangauguin

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/170124/macron-face-la-presse-le-grand-bond-en-arriere

    • Unstaffed tills were supposed to revolutionise shopping. Now, both retailers and customers are bagging many self-checkout kiosks.
      I
      It’s a common sight at many retail stores: a queue of people, waiting to use a self-checkout kiosk, doing their best to remain patient as a lone store worker attends to multiple malfunctioning machines. The frustration mounts while a dozen darkened, roped-off and cashier-less tills sit in the background.

      For shoppers, self-checkout was supposed to provide convenience and speed. Retailers hoped it would usher in a new age of cost savings. Their thinking: why pay six employees when you could pay one to oversee customers at self-service registers, as they do their own labour of scanning and bagging for free?

      While self-checkout technology has its theoretical selling points for both consumers and businesses, it mostly isn’t living up to expectations. Customers are still queueing. They need store employees to help clear kiosk errors or check their identifications for age-restricted items. Stores still need to have workers on-hand to help them, and to service the machines.

      The technology is, in some cases, more trouble than it’s worth.

      “It hasn’t delivered anything that it promises,” says Christopher Andrews, associate professor and chair of sociology at Drew University, US, and author of The Overworked Consumer: Self-Checkouts, Supermarkets, and the Do-It-Yourself Economy. “Stores saw this as the next frontier… If they could get the consumer to think that [self-checkout] was a preferable way to shop, then they could cut labour costs. But they’re finding that people need help doing it, or that they’ll steal stuff. They ended up realising that they’re not saving money, they’re losing money.”
      One of the frustrations of self-checkout can be the extra work of having to find a specific PLU code to ring up a purchase (Credit: Alamy)

      Unexpected problems in the bagging area

      Many retail companies have invested millions – if not billions – of dollars in self-checkout technology, which Andrews says was first developed during the 1980s, and started appearing in stores in the 1990s. They’re not exactly cheap to get into stores: some experts estimate a four-kiosk system can run six figures.

      Despite the cost to install them, many retailers are reversing course on the tech. Target, for instance, is restricting the number of items self-checkout customers can purchase at one time. Walmart has removed some self-checkout kiosks in certain stores to deter theft. In the UK, supermarket chain Booths has also cut down on the number of self-service kiosks in its stores, as customers say they’re slow and unreliable.

      Dollar General, one of the fastest-growing retailers in the US, is also re-thinking its strategy. In 2022, the discount chain leaned heavily into self-checkout technology – it’s not uncommon to see only one or two employees staffing an entire Dollar General store in some areas. Despite the investment, they are now planning to increase the number of employees in stores “and in particular, the checkout area”, according to the company’s CEO, Todd Vasos.

      “We had relied and started to rely too much this year on self-checkout in our stores,” he said during the company’s Q3 2023 earnings call on 7 December 2023. “We should be using self-checkout as a secondary checkout vehicle, not a primary.” (Dollar General did not respond to the BBC’s requests for comment).
      Some data shows retailers utilising self-checkout technology have loss rates more than twice the industry average
      Some retailers cite theft as a motivator for ditching the unstaffed tills. Customers may be more willing to simply swipe merchandise when using a self-service kiosk than they are when face-to-face with a human cashier. Some data shows retailers utilising self-checkout technology have loss rates more than twice the industry average.

      In addition to shrink concerns, experts say another failure of self-checkout technology is that, in many cases, it simply doesn’t lead to the cost savings businesses hoped for. Just as Dollar General appears poised to add more employees to its check-out areas, presumably increasing staffing costs, other companies have done the same. Despite self-checkout kiosks becoming ubiquitous throughout the past decade or so, the US still has more than 3.3 million cashiers working around the nation, according to data from the US Bureau of Labor Statistics.

      Humans or machines?

      Consumers want this technology to work, and welcomed it with open arms. However, years later, they’re still queueing for tills; waiting for store-staff assistance with errors or age checks; and searching high and low for the PLU code of the Walla Walla Sweet Onions they’re trying to purchase.

      In a 2021 survey of 1,000 American shoppers, 60% of consumers said they prefer to use self-checkout over a staffed checkout aisle when given the choice, yet 67% of consumers have had the technology fail while trying to use it.

      Experts say some self-checkout kiosks may stand abandoned as some shoppers transition backed to staffed tills (Credit: Alamy)
      The bottom line is businesses want to cut costs, and shoppers want to get in and out of a store. If self-checkout isn’t the answer, they’ll find another avenue.

      “It’s not that self-checkout technology is good or bad, per se… [but] if we try self-checkout and realise we’re not benefitting from it, we might switch back to not using it,” says Amit Kumar, an assistant professor of marketing and psychology at the University of Texas, who studies consumer behaviour and decision-making.

      That appears to be happening in many cases, as customers’ frustrations with the technology persist. But Andrews says that while stores may change up their strategies – as seen with Dollar General and others – many large retail chains are likely to keep kiosks in stores due to sunk costs. “They spent billions putting it in stores, and are hoping they can still get the public to buy into it,” he says.

      Retailers may continue to rely on the technology, but many aren’t putting all their farm-fresh eggs in the self-checkout basket. Instead, they’re increasingly giving customers the option to choose between human and machine.

      For the customers that do choose to do the labour themselves, there’s one thing Andrews believes won’t change. However ubiquitous the technology is, and however much consumers get used to using the kiosks, shoppers are likely to find themselves disappointed and frustrated most of the time.

      “It was part of a larger experiment in retail in trying to socialise people into using it,” he says. Simply, “customers hate it”.

      #caisses_automatiques #grande_distribution #commerce #commerce_alimentaire #vol #solutionnsme_technologique

  • Une nuit de « chaos » : cinq migrants meurent dans la Manche en tentant d’atteindre le Royaume-Uni - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54494/une-nuit-de-chaos--cinq-migrants-meurent-dans-la-manche-en-tentant-dat

    Actualités
    Une nuit de « chaos » : cinq migrants meurent dans la Manche en tentant d’atteindre le Royaume-Uni
    Par La rédaction Publié le : 15/01/2024
    Cinq migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche dans la Manche, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale pour rejoindre le Royaume-Uni. Parmi les rescapés se trouvent des dizaines d’enfants en bas âge et un nourrisson d’un mois.
    C’est le premier drame de 2024 au large des côtes françaises. Cinq personnes ont péri noyées dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier dans la Manche, et un sixième migrant en arrêt cardiaque a été transféré « en urgence absolue » à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). Un autre exilé est légèrement blessé et 32 personnes ont été secourues, indique l’AFP alors que le quotidien régional la Voix du Nord évoque 71 rescapés, dont une dizaine d’enfants en bas âge et un nourrisson d’un mois.
    Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, « le bateau a été mis à l’eau à distance du rivage. Douze à quinze personnes étaient à bord, d’autres s’apprêtaient à monter » quand il « a basculé » à cause de « la houle et de la marée montante ». « C’est à ce moment-là que le drame s’est déroulé » aux alentours de 1h45, a-t-il expliqué à l’AFP. Les exilés ont eu du mal à monter dans l’embarcation en raison des vagues et de l’obscurité.
    Un Soudanais de 29 ans a raconté aux journalistes de la Voix du Nord qu’à « peine quelques mètres dans la mer, l’eau nous arrivait à la poitrine. Des personnes parvenaient à attraper le bateau et à grimper dedans. D’autres non ». Le jeune homme a aussi expliqué que « les vagues nous ramenaient vers la plage. J’ai vu des gens disparaitre en sautant du bateau. C’était quasi impossible de partir ».
    Un remorqueur d’intervention, « en patrouille dans la zone », a été mobilisé et l’équipage a identifié sur place « des personnes inanimées et inconscientes » dans une eau à neuf degrés et une température extérieure de quatre degrés, selon la Premar. Dans ces conditions climatiques, les chances de survie sont particulièrement réduites.
    Les rescapés ont dans un premier temps été conduits dans la salle des fêtes de Wimereux, où s’est produit le drame. Des agents d’astreinte de la ville et le premier adjoint au maire ont distribué de l’eau, du café et du thé aux survivants, précise la Voix du nord. Une cellule médicale a été installée et la Protection civile déployée. La préfecture a ensuite affrété un bus pour amener les exilés dans un hangar à Calais mis à disposition des migrants dans le cadre du plan grand froid. Jusqu’en milieu de matinée les « investigations en mer » pour retrouver d’éventuelles personnes en difficultés liées à ce naufrage « se sont poursuivies », a assuré la Premar. Plusieurs bateaux ont sillonné la zone et un hélicoptère de la Marine nationale a survolé le secteur avec un énorme projecteur. « Aucune nouvelle découverte n’a été faite », a ajouté la préfecture. Mais « nous ne sommes pas à l’abri de trouver d’autres corps dans les heures qui viennent ».Une enquête a été ouverte, notamment pour « homicide involontaire aggravé », « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « association de malfaiteurs », a signalé le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    Cette nuit-là, les départs ont été nombreux. Selon la Premar, au total, « 182 personnes ont été secourues au large par des moyens français » au cours de la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche. et au total ce week-end, 400 exilés ont été pris en charge par les forces françaises. Les migrants ont profité d’une accalmie pour tenter la traversée. « Nous avons eu 26 jours consécutifs de mauvais temps. Là, les personnes ont profité de conditions un peu meilleures pour partir. Mais on voit bien que la situation n’était pas plus favorable », note Mathilde Potel, commissaire à la direction zonale de la police aux frontières du Nord, interrogée par la Voix du Nord. Pour les autorités, ce drame « nous démontre une nouvelle fois l’importance de notre mission de lutte contre les réseaux de passeurs et contre les traversées maritimes », a estimé lors d’un point presse le préfet du Pas-de-Calais (nord), Jacques Billant. « Ce sont là des réseaux criminels qui font courir des risques inconsidérés aux populations migrantes. Prendre la mer dans une eau à sept degrés, c’est aller à la mort avec une durée de vie limitée à dix minutes en cas de chavirage », a-t-il ajouté.
    Ce phénomène des « taxi-boats » s’est particulièrement développé ces derniers mois. Des bateaux pneumatiques partent plus au sud du littoral, souvent dans la Somme, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes seulement – passeurs ou migrants – à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer : selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les bateaux déjà en mer.Avec cette méthode particulièrement dangereuse, les exilés attendent les embarcations dans les eaux glaciales de la Manche, et sont parfois immergés jusqu’au torse. Le chef de la diplomatie britannique David Cameron a affirmé à la BBC que cette nouvelle « déchirante » lui « brisait le cœur ». Mais elle « montre aussi à quel point nous devons stopper les bateaux, stopper ces trafics et les êtres humains qui sont derrière », a-t-il ajouté. « Dans un monde idéal, nous renverrions juste ces personnes en France, et le trafic s’effondrerait. Mais ce n’est pas possible, et c’est pour cela que nous poursuivons cette politique avec le Rwanda », a-t-il poursuivi.Les députés britanniques doivent se prononcer cette semaine sur le projet de loi permettant d’expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. « Nous avons perdu le contrôle de nos frontières et nous devons faire quelque chose pour arrêter les bateaux. Maintenant, je pense que le point de départ pour cela est de s’attaquer aux gangs criminels qui mènent ce trafic ignoble », a réagi pour sa part Keir Starmer, leader de l’opposition travailliste, sur la BBC.
    Mais le maire de Wimereux, Jean-Luc Dubaële, pointe du doigt les autorités françaises et britanniques, coupables, selon lui, du drame. « Il est temps que l’État prenne les choses en main et tape sur la table au niveau des Anglais qui sont responsables de ces tragédies », fustige l’édile avant d’ajouter, en pesant ses mots : « Les passeurs sont eux aussi responsables de cette situation bien entendu, pour moi ce sont des assassins. » Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Premar.

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#pasdecalais#traversee#mortalite#sante#migrationirreguliere#passeur#prefecturemaritime#taxiboat

  • Un nouveau barrage flottant pour empêcher les migrants de traverser la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54453/un-nouveau-barrage-flottant-pour-empecher-les-migrants-de-traverser-la

    Actualités : Un nouveau barrage flottant pour empêcher les migrants de traverser la Manche
    Par Leslie Carretero Publié le : 11/01/2024
    Les préfectures du Pas-de-Calais et de la Somme ont installé un nouveau barrage flottant sur l’Authie, fleuve qui se jette dans la mer près de Fort-Mahon. Avec ce dispositif, les autorités espèrent empêcher le phénomène des « taxi-boats » - des petits canots pneumatiques partant du sud du littoral avant de récupérer des migrants vers les plages du nord – qui « est monté en puissance ces derniers mois ».
    Des barrages flottants sur les fleuves. C’est la nouvelle technique des autorités françaises pour tenter d’empêcher les traversées de la Manche. Mardi 9 janvier, les préfets de la Somme et du Pas-de-Calais ont mis à l’eau des flotteurs rigides ancrés sur 200 mètres en amont du port de la Madelon sur l’Authie, un fleuve qui se jette dans la mer, à cheval entre les deux départements du nord de la France.
    « Les services de l’État sont entièrement mobilisés, de jour comme de nuit, pour contrecarrer l’action des trafiquants qui exploitent la détresse des populations migrants », affirme dans un communiqué le préfet de la Somme. « L’objectif est clair : amplifier encore et toujours notre action en adaptant systématiquement nos dispositifs de lutte contre les traversées maritimes ».
    Avec ce dispositif, les autorités visent un nouveau mode opératoire utilisé par les passeurs, celui des « taxi-boats ». Il s’agit de bateaux pneumatiques partant plus au sud du littoral, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes seulement – passeurs ou migrants – à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer : selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les bateaux déjà en mer. Selon la préfecture, ce phénomène « dangereux et illégal » est « monté en puissance ces derniers mois ». Douze tentatives de traversées à bord de « taxi-boats » en baie d’Authie ont été enregistrées depuis la Somme et le Pas-de-Calais en 2023.
    Cette méthode peut mettre en danger les exilés, qui attendent les embarcations dans l’eau, parfois jusqu’au torse. Ils risquent « la noyade, l’hypothermie ou l’enlisement dans les vasières », avait déjà alerté cet été la préfecture du Pas-de-Calais. À cette période, un autre barrage flottant avait été installé plus au nord, près du Touquet, dans la Canche. Entre janvier et août, « 22 évènements ont été recensés sur le fleuve de la Canche, avec une moyenne de 46 migrants sur chaque embarcation », expliquaient alors les autorités.
    Pour esquiver les patrouilles policières déployées massivement dans le Pas-de-Calais, les zones de départ des migrants se déplacent de plus en plus au sud, vers la Somme, malgré les dangers. « Tous ces nouveaux dispositifs pousse uniquement les gens à aller encore plus loin. Ça ne fait que doubler le temps de traversée et les risques qui vont avec », assurait à InfoMigrants cet été Pierre Roques, délégué général de l’Auberge des migrants. Et d’ajouter : « Les réseaux de passeurs vont juste se réadapter et vont devenir encore plus indispensables ».

    #Covid-19#migration#migrant#grandebretagne#france#manche#traversee#taxiboat#barrageflottant#pasdecalais#somme#passeur#sante#mortalite#migrationirreguliere

  • Cinq migrants meurent dans une tentative de traversée de la Manche, premier drame meurtrier de l’année
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/14/quatre-migrants-meurent-dans-une-tentative-de-traversee-de-la-manche_6210736

    Cinq migrants meurent dans une tentative de traversée de la Manche, premier drame meurtrier de l’année
    Le Monde avec AFP
    Plusieurs dizaines de personnes ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, mais elles ont rencontré des difficultés à proximité d’une plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais, a-t-on appris auprès de la préfecture maritime.
    « A ce stade, on déplore quatre migrants décédés et un migrant en urgence absolue transféré à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer », a détaillé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de La Voix du Nord. Dans la matinée, un cinquième corps a été découvert. Vers 8 h 45, cette personne « a été retrouvée au bord de la plage de Wimereux » et « n’a malheureusement pas pu être réanimée », a expliqué la préfecture maritime dans un communiqué. La Prémar fait également état d’un blessé léger et de trente-deux rescapés.
    Ce premier drame meurtrier de 2024 au large des côtes françaises a eu lieu vers 2 heures du matin. « Au départ d’une embarcation de la plage, les personnes se sont trouvées en difficulté à la mer pour rejoindre l’embarcation », a-t-elle expliqué. Des forces de l’ordre, à terre, « ont signalé le départ de l’embarcation et les personnes en difficulté à l’eau », a ajouté la Prémar. Une « majeure partie des naufragés ont été récupérés par les forces de l’ordre sur place ». Selon La Voix du autres exilés ont été pris en charge, dont une dizaine d’enfants en bas âge, transférés à la salle des fêtes de la commune ». Le remorqueur d’intervention Abeille-Normandie « qui était en patrouille dans la zone a mis son embarcation à l’eau pour aller secourir les naufragés » et, « à ce moment-là », l’équipage a « identifié des personnes inanimées et inconscientes à l’eau », a poursuivi cette même source.
    Selon une des personnes chargées de leur accueil, qui ne souhaite pas donner son nom, les rescapés, parmi lesquels figurent « des familles entières avec des enfants, dont certains en bas âge », sont arrivés vers 3 heures. Une enquête a été ouverte et confiée à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) de Coquelles et à la gendarmerie maritime de Calais, notamment pour « homicides involontaires aggravés », « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « association de malfaiteurs », a annoncé le parquet de Boulogne-sur-Mer à l’Agence France-Presse (AFP). Des migrants sont entendus « en tant que témoins » et des autopsies doivent avoir lieu dans les prochains jours pour déterminer « précisément le motif des décès » qui peuvent être dus à des « noyades » ou à des « chocs thermiques », a-t-il ajouté.
    L’embarquement sur des longboats déjà à l’eau « est le moment le plus difficile pour [les migrants] actuellement, avec une eau à 10 degrés », a expliqué à l’AFP Jean-Claude Lenoir, président de l’association Salam. Ces embarquements sont, selon lui, « souvent synonymes de foire d’empoigne, sachant que les migrants veulent à tout prix monter à bord et que, restant à terre, ils redoutent d’être interpellés par la police ».
    Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon le décompte de la Prémar. Les deux dernières morts remontent au 15 décembre 2023 quand deux migrants avaient perdu la vie le même jour dans deux tentatives de traversée distinctes. Le 22 novembre 2023, un homme et une femme étaient morts dans le naufrage de leur embarcation. Un troisième corps avait été découvert sur une plage du Pas-de-Calais quelques jours plus tard. Le 12 août 2023, six Afghans ont perdu la vie dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui du 24 novembre 2021, qui avait coûté la vie à vingt-sept migrants. Depuis les années 1990 et après la fermeture en 2002 d’un centre de la Croix-Rouge à Sangatte (Pas-de-Calais), des centaines d’exilés s’entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais ou Dunkerque pour tenter de rallier le Royaume-Uni, cachés dans des camions ou par bateau. En 2023, 29 437 migrants ont rejoint illégalement les côtes britanniques, contre 45 774 en 2022, selon des chiffres du ministère de l’intérieur britannique. Le bilan de 2023 reste cependant le deuxième plus élevé jamais enregistré, supérieur à celui de 2021 (28 526).
    Environ 20 % des migrants qui sont arrivés sur les côtes britanniques en 2023 sont originaires d’Afghanistan, selon des données allant jusqu’au 29 novembre 2023. Viennent ensuite les Iraniens (12 %), puis les Turcs (11 %), les Erythréens (9 %) et les Irakiens (9 %). En mars, Londres et Paris ont conclu un accord prévoyant une contribution du Royaume-Uni de plus de 500 millions d’euros sur trois ans pour renforcer la surveillance sur les plages françaises et lutter contre les gangs de passeurs.

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#traversee#grandebretagne#mortalite#sante#migrationirreguliere#prefecturemaritime#dunkerque

  • Peut-on séparer l’artiste de son œuvre ?
    https://www.youtube.com/watch?v=EFZz98ZVNNI


    Débat autour de la parution du n°50/2023 de Travail, genre et sociétés, en accès libre sur CAIRN : https://www.cairn.info/revue-travail-...

    En quoi l’actualité renouvelle-t-elle la discussion concernant la réception d’une œuvre au regard du comportement de l’artiste ?
    Le phénomène #MeToo a-t-il conduit à changer le statut de la relation entre l’artiste et son œuvre ?
    Cinq autrices ont accepté de réagir et de prolonger, chacune dans son domaine, les questions suscitées par la lecture de l’ouvrage de Gisèle Sapiro « Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ? » (Seuil, 2020).

    Coordonné par Hyacinthe Ravet (Sorbonne Université, IReMus), Monique Meron (Insee) et Jacqueline Laufer (HEC).

    00:00 Rachel Silvera (Univ. Paris Nanterre), codirectrice du Mage
    07:59 Hyacinthe Ravet (Sorbonne Université, IReMus)
    20:21 Monique Meron (Insee)
    21:30 Reine Prat (ancienne conseillère au Ministère de la culture)
    30:36 Naomi Toth (Université Paris Nanterre, CREA)
    41:06 Geneviève Sellier (Université de Bordeaux-Montaigne, CLARE)
    53:05 Catherine Deutsch (Université de Lorraine, CRULH)
    1:01:26 Anna Arzoumanov (Sorbonne Université, CESSP)
    1:10:39 Gisèle Sapiro (CNRS-EHESS, CESSP)
    1:21:07 Discussion
    1:44:50 Questions du public

    #sexisme #grands_hommes #violences_sexistes_et_sexuelles #metoo

  • Au Royaume-Uni, près de 100 000 demandeurs d’asile en attente de l’examen de leur dossier - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54327/au-royaumeuni-pres-de-100-000-demandeurs-dasile-en-attente-de-lexamen-

    Au Royaume-Uni, près de 100 000 demandeurs d’asile en attente de l’examen de leur dossier
    Par La rédaction Publié le : 05/01/2024
    Malgré les affirmations du Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui assurait mardi que son gouvernement avait résorbé le retard dans les décisions d’asile, près de 100 000 personnes attendent toujours l’examen de leur dossier au Royaume-Uni. La polémique enfle au Royaume-Uni. Mardi 2 janvier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a assuré que son gouvernement avait effacé l’arriéré dans les dossiers d’asile avec « 112 000 cas résolus » fin 2023 – comme promis en décembre 2022.
    Mais avec cette déclaration, le chef du gouvernement s’est attiré les foudres d’une partie de l’opposition et de certaines associations.
    Pourquoi cette annonce pose problème ? Les autorités britanniques ont bien traité 112 000 dossiers d’asile l’an dernier. Parmi eux, quelque 51 000 personnes ont obtenu une protection dans le pays, et plus de 25 000 ont été déboutées. Les autorités britanniques ont bien traité 112 000 dossiers d’asile l’an dernier. Parmi eux, quelque 51 000 personnes ont obtenu une protection dans le pays, et plus de 25 000 ont été déboutées. Mais la polémique porte sur la manière dont le gouvernement a géré cet arriéré. Sur les 112 000 dossiers instruits, environ 35 000 ont été classés comme « non procéduraux » et retirés de l’arriéré officiel. Tout simplement effacés du décompte final. Ce retrait représente quand même 31% des décisions d’asile.
    Le ministère de l’Intérieur a retiré ou suspendu ces demandes d’asile de ces exilés pour différentes raisons. Le quotidien The Guardian explique que le gouvernement a édicté de nouvelles instructions permettant qu’une demande soit retirée, notamment si la personne n’est pas en mesure de remplir correctement le questionnaire d’asile ou si elle ne se présente pas à des entretiens. Cette disposition peut être prise sans le consentement du demandeur, même si les autorités n’ont pas pu entrer en contact avec lui.Sur X (ex-Twitter), le Conseil des réfugiés affirme que « le ministère de l’Intérieur n’a pas réussi à expliquer pourquoi des milliers de personnes ont vu leur demande retirée (parfois en raison d’erreurs administratives comme des adresses incorrectes !) ».
    Le député travailliste Stephen Kinnock évoque quant à lui, sur le même réseau social, « le mensonge éhonté du Premier ministre ». En plus de « truquer » les chiffres comme lui reproche ses opposant, Rishi Sunak omet de dire que près de 100 000 dossiers sont encore en attente d’instruction au Royaume-Uni. Fin 2023, ce qu’on appelle « l’arriéré de flux » s’élevait à un peu plus de 94 000 demandes en attente, soit 2 000 de plus qu’au moment de la promesse du Premier ministre en décembre 2022.
    Dès sa prise de pouvoir en octobre 2022, Rishi Sunak a fait de l’immigration irrégulière sa priorité. Il annonce régulièrement son intention de stopper définitivement les départs de canots depuis la France. En 2023, près de 30 000 migrants ont débarqué au Royaume-Uni en traversant la Manche, contre 45 000 en 2022.
    Mais cette diminution des arrivées est à nuancer. Certes, le renforcement du dispositif de sécurité sur les côtes françaises, avec l’appui financier du Royaume-Uni, a participé à cette baisse, mais un tout autre facteur semble avoir été déterminant : la signature d’accords, en décembre 2022, entre le Royaume-Uni et l’Albanie pour lutter contre l’immigration clandestine. En 2022, près d’un tiers des 45 000 arrivées concernaient des Albanais, souvent des hommes majeurs seuls. Mais après un pic à l’été 2022, lors duquel les Albanais ont représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats », leurs arrivées « ont chuté de façon spectaculaire au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 », constate l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford. Dans le cadre de cette coopération, Londres a pu envoyer des agents de sa police aux frontières à l’aéroport de Tirana, en Albanie, et a renforcé ses critères pour qu’un demandeur d’asile soit considéré comme victime d’esclavage moderne.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#immigrationirreguliere#asile#albanie#manche#fluxmigratoire

  • « Les responsables du Rassemblement national ont retenu la leçon de Dominique Venner »
    https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/01/04/les-responsables-du-rassemblement-national-ont-retenu-la-lecon-de-dominique-

    .... En réalité, Notre-Dame ne lui importait que dans la mesure où elle aurait été construite à l’emplacement d’un temple gallo-romain. Il était, avec son ami Alain de Benoist, un des représentants du courant dit « païen » de l’extrême droite, opposé au courant catholique traditionaliste. Il consi­dérait le christianisme comme une religion de faibles qui, en défendant le pardon, l’accueil, a amorcé la décadence de l’#Occident. Il a inscrit sa mort dans une célébration de cet idéal antique mythifié, où Sparte jouait un rôle central, comme symbole d’un culte de l’honneur et de la guerre. Mais Sparte a fini par être vaincue par Athènes. La pensée de la décadence absolue s’identifie toujours au camp des vaincus. C’est un défaitisme radical.

    .... Il bascule vite dans l’action terroriste, aux marges de l’OAS. En 1961, il plastique, à Paris, le siège du MRP [le Mouvement républicain populaire, favorable à l’indépendance de l’Algérie]. Et, la même année, il prépare rien de moins que la prise de l’Elysée et l’assassinat du général de Gaulle. Mais le complot est éventé et il se retrouve en prison, où il va rester un an et demi. C’est le moment d’une mue fondamentale. Il comprend que l’action violente est vouée à l’échec. Il écrit un texte qu’il fait circuler depuis la prison de la Santé, Pour une critique positive [Saint-Just, 1964], où il appelle l’#extrême_droite à changer ses modes d’action, pour devenir plus moderne, plus professionnelle, et être enfin capable de prendre le pouvoir. Mais, désormais, de manière légale, plutôt que de passer par un coup d’Etat chimérique.
    Il théorise la nécessité d’apprendre l’art de la dissimulation, qui va devenir une constante de l’histoire de l’extrême droite française, jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit de présenter ses thèses de la manière la plus inoffensive, de faire en permanence attention au registre lexical qu’on emploie, tout en parsemant son discours de sous-entendus à destination des initiés. Il insiste également sur l’importance du travail intellectuel, de la conquête des esprits. C’est ce à quoi il va se consacrer entièrement à partir de 1967-1968, quand il choisit, après un piteux échec électoral, d’abandonner toute action politique. Il se met à beaucoup écrire, en particulier des livres sur les armes, sa grande passion, et sur l’histoire.

    https://justpaste.it/5xylt

    #grand_remplacement

  • Près de 30 000 migrants ont traversé illégalement la Manche en 2023, le gouvernement britannique se félicite d’une forte baisse
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/02/pres-de-30-000-migrants-ont-traverse-illegalement-la-manche-en-2023-le-gouve

    Près de 30 000 migrants ont traversé illégalement la Manche en 2023, le gouvernement britannique se félicite d’une forte baisse
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 03h10, modifié à 08h05
    Le chiffre est suivi avec attention au Royaume-Uni, où les gouvernements conservateurs successifs ont promis de « reprendre le contrôle des frontières » après le Brexit. En 2023, 29 437 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en traversant la Manche, selon le bilan du ministère de l’intérieur britannique publié lundi 1er janvier, soit une baisse de 35 % par rapport à 2022 et ses 45 774 entrants illégaux, ce qui avait constitué un sommet.
    « Alors que les entrées illégales en Europe augmentent, le nombre de personnes venant illégalement au Royaume-Uni diminue. C’est un succès important », s’est félicité dans un communiqué le ministre de l’intérieur, James Cleverly. Le bilan de 2023 reste cependant le deuxième plus élevé jamais enregistré, supérieur à celui de 2021 (28 526).
    L’immigration s’annonce comme un sujet-clé de la campagne pour les élections législatives prévues cette année au Royaume-Uni. Le premier ministre, Rishi Sunak, a d’ailleurs promis d’« arrêter les bateaux » des migrants clandestins.
    Environ 20 % des migrants qui sont arrivés sur les côtes anglaises en 2023 sont originaires d’Afghanistan, selon des données allant jusqu’au 29 novembre. Viennent ensuite les Iraniens (12 %), puis les Turcs (11 %), les Erythréens (9 %) et les Irakiens (9 %). En revanche, le nombre d’Albanais – ils avaient été parmi les plus nombreux à faire la traversée en 2022 (12 658) –, a chuté de plus de 90 %. Londres et Tirana ont passé un accord visant à empêcher les Albanais de partir illégalement vers le Royaume-Uni.
    Le gouvernement britannique s’est plusieurs fois félicité du succès de cet accord, ainsi que de celui passé avec la France. En mars, Londres et Paris ont conclu un accord prévoyant une contribution du Royaume-Uni de plus de 500 millions d’euros sur trois ans pour renforcer la surveillance sur les plages françaises et lutter contre les gangs de passeurs.
    En 2023, plus de 24 000 clandestins, parmi lesquels 5 500 Albanais, ont été expulsés, selon le ministère de l’intérieur. « L’engagement » du gouvernement « de résorber l’arriéré des demandes d’asile a été tenu », affirme-t-il, avec 112 000 dossiers traités en 2023. Environ 67 % des demandes d’asile ont reçu une réponse positive.
    Le gouvernement conservateur britannique, qui a adopté des lois extrêmement restrictives sur l’asile, compte toujours expulser au Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Le projet a été bloqué par la Cour suprême, mais Londres a passé un nouvel accord avec Kigali. Le nouveau projet « est la législation la plus sévère jamais présentée au Parlement en matière d’immigration », a affirmé Rishi Sunak en décembre 2023 aux députés.
    Le gouvernement a par ailleurs annoncé fin 2023 un tour de vis pour réduire l’immigration légale. L’immigration a atteint un record en 2022, avec 745 000 personnes en plus au Royaume-Uni. Londres a promis de réduire ce chiffre de 300 000 personnes dans les années à venir. Parmi les annonces figure la fin, sauf exceptions, du regroupement familial pour les étudiants étrangers. Cette mesure, entrée en vigueur lundi, « permettra une baisse rapide de l’immigration avec des dizaines de milliers de personnes en moins », affirme le ministre de l’intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#manche#traversee#politiquemigratoire#etudiant#regroupementfamilial#immigrationlegale#migrationirreguliere#asile#rwanda

  • Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes - Educavox, Ecole, pédagogie, enseignement, formation
    https://educavox.fr/formation/outils/les-pratiques-informationnelles-des-enfants-adolescents-et-jeunes-adultes

    C’est bien évidemment sur leur téléphone que les adolescents et les jeunes adultes s’informent. Mais comment le font-ils et elles ? Anne Cordier a suivi les adolescents rencontrés pour son précédent ouvrage Grandir connectés, sur le long terme et dans la confiance. Comment leurs pratiques informationnelles ont-elles évolué sur cette durée ?
    Les témoignages présentés dans ce livre et les analyses d’Anne Cordier dévoilent les difficultés rencontrées pour accéder à une information de qualité.

    On y découvre chez ces jeunes un désir de « bien faire avec l’information » autant que l’importance des inégalités dans l’accès, les compétences de traitement de l’information, ou les relations avec les parents.

    Cet ouvrage souligne les responsabilités essentielles de l’école et particulièrement de l’éducation aux médias et à l’information. Une plongée dans les pratiques réelles et diverses de la jeunesse, un souffle vivifiant et porteur d’espoir.
    Anne Cordier :

    Après avoir été professeure documentaliste, Anne Cordier est professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine. Chercheuse au Centre de recherche sur les médiations (CREM), elle participe activement à la recherche sur les pratiques numériques à l’école, et l’éducation aux médias et à l’information en contextes éducatifs pluriels. Anne Cordier est l’autrice de Grandir connectés, chez C&F éditions (2015).

    #Anne_Cordier #Grandir_Informés

  • Le « rêve américain » des Indiens, de plus en plus nombreux à migrer illégalement vers les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/30/le-reve-americain-des-indiens-de-plus-en-plus-nombreux-a-migrer-illegalement

    Le « rêve américain » des Indiens, de plus en plus nombreux à migrer illégalement vers les Etats-Unis
    Par Carole Dieterich (New Delhi, correspondance)
    L’affaire se poursuit désormais en Inde. Après avoir passé cinq jours bloqués à l’aéroport de Vatry, dans la Marne, en raison de soupçons d’immigration clandestine, les passagers indiens du vol Legend Airlines ont commencé à être interrogés par la police locale des différents Etats dont ils sont originaires, principalement du Gujarat et du Pendjab. L’A340 de la petite compagnie aérienne roumaine, avec quelque 300 Indiens à son bord, avait été cloué au sol le 21 décembre par les autorités françaises. L’avion ne devait initialement effectuer qu’une escale technique, le temps de faire le plein sur son trajet reliant les Emirats arabes unis au Nicaragua. Il a finalement été renvoyé vers Bombay, où il a atterri mardi 26 décembre. Vingt-cinq passagers, dont cinq mineurs, sont restés en France, où ils ont demandé l’asile.
    Selon les premiers éléments dévoilés par la police du Gujarat, les passagers restés bloqués à Paris avaient pour projet de se rendre au Mexique via le Nicaragua, afin de traverser ensuite la frontière illégalement vers les Etats-Unis. Ils auraient versé des sommes allant de 43 500 euros à 130 500 euros à des passeurs. Ces routes de l’immigration illégale sont bien connues en Inde. On les surnomme les « donkey routes » du terme pendjabi dunki, qui signifie « passer d’un endroit à un autre ». Pour les aspirants à l’expatriation, la méthode consiste à obtenir un titre de séjour dans un pays proche des Etats-Unis ou encore du Royaume-Uni, pour lequel il est plus facile d’obtenir un visa, avant de rejoindre la terre convoitée.
    L’incident met en lumière l’augmentation spectaculaire de l’immigration illégale indienne vers les Etats-Unis au cours des cinq dernières années. En 2021, ils étaient quelque 725 000 Indiens en situation irrégulière aux Etats-Unis, selon une estimation du Pew Research Center. Un chiffre qui n’a cessé d’augmenter depuis 2017. Les Indiens sont le troisième plus important groupe de migrants illégaux aux Etats-Unis, derrière les Mexicains et les Salvadoriens. Le nombre de migrants indiens tentant de traverser l’une des frontières des Etats-Unis a été multiplié par plus de 10 depuis 2019. Le service des douanes et de la protection des frontières américain aurait recensé 96 917 migrants illégaux indiens en 2022-2023, contre 8 027 en 2018-2019. La majorité tente le passage à partir de la frontière sud, depuis le Mexique.
    Plusieurs drames ont ébranlé l’opinion publique indienne ces dernières années. Au mois d’avril 2023, une famille du Gujarat a été retrouvée morte noyée dans le Saint-Laurent. Avec un visa de tourisme au Canada, les parents accompagnés de leurs deux enfants auraient tenté de se rendre aux Etats-Unis illégalement en traversant le fleuve. En janvier 2022, une autre famille du même Etat est morte de froid à quelques mètres de la frontière. Et, en 2019, une fillette de 6 ans originaire du Pendjab avait été retrouvée morte dans le désert de l’Arizona.
    Ces départs massifs de la jeunesse pour un avenir incertain à l’étranger interrogent. L’Inde, géant de 1,4 milliard d’habitants, se vante d’être l’une des économies les plus dynamiques au monde. En dépit de son taux de croissance insolent (7,2 % en 2022), le pays ne parvient pas à créer suffisamment d’emplois pour les quelque 10 millions de nouveaux travailleurs qui entrent chaque année sur le marché du travail. « Le fait que les Indiens soient prêts à prendre des risques et à subir d’énormes difficultés pour finalement devenir des immigrants illégaux aux Etats-Unis suggère qu’ils le font soit en désespoir de cause, soit car ils sont induits en erreur », estime The Hindu dans un éditorial daté du 29 décembre.
    Le Royaume-Uni a également assisté à une recrudescence de l’immigration illégale en provenance de l’Inde. Entre janvier et mars 2023, environ 670 Indiens sont arrivés sur les côtes anglaises à bord de bateaux de fortune. Jamais le pays n’en avait enregistré autant, selon les chiffres du ministère de l’intérieur britannique. En 2022, Frontex a également recensé plus de 7 000 clandestins indiens aux frontières de l’Union européenne, contre quelques centaines les années précédentes.
    Cette immigration illégale contraste avec les « success stories » indiennes, incarnées par les grands PDG de la Silicon Valley comme Sundar Pichai, à la tête d’Alphabet, la maison mère de Google, ou encore Satya Nadella, qui dirige Microsoft. Les Indiens font figure de « migrants modèles » aux Etats-Unis. Ils sont les principaux bénéficiaires des visas H-1B pour les travailleurs étrangers hautement qualifiés et représentaient 74 % des dossiers approuvés au cours de l’exercice 2021, selon le Migration Policy Institute.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Sundar Pichai, l’ascension fulgurante d’un simple ingénieur propulsé à la tête d’Alphabet
    « Les migrants qualifiés empruntent les voies légales, quant aux candidats à l’immigration illégale, ce sont généralement des hommes peu éduqués mais avec un peu de capital, souvent issus du milieu agricole et qui souhaitent s’en extraire », estime Sugandha Nagpal, professeure à l’université Jindal, dans la banlieue de New Delhi. Beaucoup viennent du Pendjab, du Gujarat, ancien fief du premier ministre Narendra Modi pourtant présenté par ce dernier comme un modèle de réussite économique, ou encore de l’Haryana. « La voie illégale a été complètement normalisée car beaucoup ont des amis ou des proches l’ayant empruntée avant eux et cela n’est pas vu comme un problème », poursuit Mme Nagpal, spécialiste des migrations.
    Le phénomène est tel que la culture populaire s’en empare. Un film de Bollywood, Dunki, mettant en scène le demi-dieu du cinéma Shahrukh Khan, est actuellement à l’affiche et relate l’histoire de quatre Pendjabis d’origine modeste qui souhaitent migrer à Londres. Sur les réseaux sociaux, les donkey influencers ou dunki influencers pullulent. Dans des vidéos YouTube ou des réels Instagram, ils se mettent en scène marchant dans la forêt entre la Colombie et le Panama, par exemple, ou encore proposent des conseils d’itinéraires pour passer d’un pays à l’autre. « Il est temps que le gouvernement indien prête attention [à ce type de trafic], exhorte The Hindu, [car] des personnes crédules sont devenues la proie de grandes promesses d’un avenir meilleur aux Etats-Unis. »

    #covid-19#migrant#migration#inde#grandebretagne#etatsunis#migrationirreguliere#UE#jeunesse#FRONTEX#trafic#routemigratoire

  • Quel avenir pour les magasins Monoprix et Franprix de la capitale et leur salariés ?
    https://www.20minutes.fr/paris/4068507-20231229-avenir-magasins-monoprix-franprix-capitale-salaries

    Commerce La vente à venir du groupe Casino laisse planer le doute sur l’avenir des magasins de proximité parisiens

    Le groupe Casino, qui accuse une dette de 6,5 milliards d’euros est sur le point d’être vendu à de nouveaux actionnaires. Si les hypermarchés et supermarchés seront cédés à Auchan et Intermarché, les enseignes de proximité resteront dans le groupe.
    Ces enseignes représentent plus de 50 % des parts de marché de la distribution alimentaire à Paris. La situation actuelle inquiète les salariés et la Mairie de Paris.
    Le nom des repreneurs sera connu dans les premiers mois de l’année 2024.

    « C’est sûr que les fêtes ne sont pas des plus enjouées… » Le sourire poli de Linh* peine à cacher son inquiétude. Pour cette salariée d’un magasin Monoprix du 13e arrondissement de Paris, la situation actuelle du groupe Casino n’incite pas à la joie. Pire, elle confie une angoisse grandissante avec les semaines et l’attente du couperet qui va déterminer l’avenir de son emploi.

    Depuis plusieurs mois, le groupe Casino est en péril. Avec 6,5 milliards d’euros de dettes, le géant de la distribution alimentaire stéphanois attend de connaître son repreneur. Les « hypers » et « supers » devraient tomber dans l’escarcelle des concurrents Auchan et Intermarché. Pour les plus petites enseignes, un plan de sauvegarde devra déterminer dans les semaines à venir le nom des repreneurs. Le plan concerne toute la France, mais il intéresse tout particulièrement les Parisiens puisque le groupe Casino représente plus de 50 % de la distribution alimentaire dans la capitale (contre 10 % « seulement » au niveau national).
    Intramuros, plus de 500 magasins dans l’attente

    Il suffit de se balader quelques heures pour réaliser la place des enseignes Monoprix, Franprix, Naturalia, etc. à Paris. Pas un quartier sans un minimum de deux magasins du groupe. Certaines rues comptent même 4 ou 5 établissements. Au total, le groupe détient plus de 500 magasins dans la capitale (360 Franprix, 60 Monoprix, 42 Monop’, 5 Monop’Daily, 78 Naturalia, auxquels il faut rajouter les Casino supermarchés, Spar et Vival). Une importance considérable pour les courses du quotidien des Parisiens, mais aussi pour l’emploi.

    Pour les « petits », pas de risques selon les possibles repreneurs, le Tchèque Kretinsky, le Français Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor, qui disent vouloir axer leur stratégie sur le commerce de proximité. Contacté par 20 Minutes, le groupe assure qu’il n’y aura pas de cession ou de fermeture de magasins de proximité à la reprise. Des propos destinés à rassurer les autorités comme les salariés.
    La peur des fermetures et d’un coup « à la Carrefour »

    Raté. Un petit tour des enseignes parisiennes montre d’abord que la situation est sensible : On ne commente pas. Le directeur d’un grand magasin de la rive gauche nous assure même que toute demande doit être faite auprès du siège du groupe et exclusivement à cette adresse. L’un de ses managers aussi craintif finit tout de même par lâcher : « Il n’y a pas de consigne officielle. Mais c’est tendu, ce n’est pas le moment de se mettre à dos quelqu’un “là-haut”. »
    Illustration

    Une salariée, plus disposée à s’épancher se confie : « On est tous inquiets. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Personne ne veut parler pour ne pas risquer de perdre son emploi, mais entre nous, on en discute beaucoup. » Outre la situation difficile du groupe, les salariés s’inquiètent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.

    « Les plus grandes peurs sont de voir des enseignes fermées, des réductions d’effectifs ou un coup “à la Carrefour”. » Cette expression, qui revient souvent dans la bouche des salariés interrogés, fait référence à la stratégie mise en place par Alexandre Bompard depuis son arrivée à la tête du géant de la distribution et qui consiste à passer des magasins en « location-gérance ». Une manière d’externaliser les dépenses en sortant ces magasins du giron du groupe.
    En location-gérance, les accords collectifs « sautent »

    « Pour le moment, ils assurent que ce n’est pas le projet, explique Lionel Mamboumbia, délégué syndical central à la CGT Casino Paris, jusqu’à ce qu’ils changent d’avis. » Le risque pour les salariés : voir tous les accords d’entreprise « sauter ». « On sait qu’au-delà des quinze mois légaux, ils peuvent mettre les magasins en franchise ou en location-gérance. Et alors là, on peut dire au revoir aux conventions collectives, aux avantages sociaux et à pas mal d’emplois. Et pour les magasins qui ne pourraient être repris, ce serait la fermeture », ajoute le syndicaliste.

    « Ces gens-là sont dans l’hyper-optimisation de tout. Ce qu’ils veulent, c’est de la rentabilité et encore de la rentabilité. En général ça veut dire qu’on va licencier une partie des effectifs et celle qui reste devra travailler encore plus. Regardez ce qu’il se passe chez les franchisés. Les magasins sont moins bien tenus et les salariés ont des conditions de travail bien plus difficiles », commente Linh*.
    La Mairie de Paris inquiète et impuissante

    Si elle peut difficilement intervenir dans un tel dossier privé, la Mairie de Paris garde un œil sur la situation du groupe. À plusieurs égards, elle concerne directement la vie des Parisiens et Parisiennes comme le confirme à 20 Minutes Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint d’Anne Hidalgo en charge du commerce : « On parle d’abord de plusieurs milliers d’emplois parisiens et franciliens (Le groupe Casino n’a pu nous donner aucun chiffre – N.D.L.R.). Mais aussi de la vie quotidienne des habitants. »

    Quelles conséquences sur la concurrence dans la capitale ? Sur la diversité de l’offre ? Sur le pouvoir d’achat des Parisiens ? Sur la vie de quartier ? L’élu soulève de nombreuses craintes : « Ces petits magasins alimentaires font partie du parcours client. On va acheter sa lessive à la supérette, mais ensuite on passe chez le boucher, chez le maraîcher, etc. Cela n’arrivera plus si ces magasins sont transformés en fast-food ou en magasin de luxe. »
    La peur du Drive

    Ou pire selon l’élu, en « drive » : « Nous craignions un basculement de ces magasins vers la vente sur Internet. Ces locaux, en plus de supprimer des emplois, augmentent les besoins en livraison. Un drive, c’est au minimum 8 à 10 camions de livraison par jour. Une catastrophe pour la ville. »

    Seule solution pour la ville, espérer une mise en vente des locaux en cas de fermetures des magasins pour pouvoir faire jouer son droit de préemption et essayer de réoccuper les lieux avec un commerce utile au quartier via son programme Paris Commerce.

    Les craintes bien réelles sur un avenir hypothétique qui devraient avoir des réponses dans les semaines à venir. En effet, les actionnaires du groupe sont appelés à se prononcer le 11 janvier prochain sur le plan de sauvegarde qui est prévu pour être amorcés à partir des mois de mars et avril.

    *Le prénom a été changé à sa demande

  • Migrants dans la Manche : une baisse des traversées en trompe-l’œil ? - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54142/migrants-dans-la-manche--une-baisse-des-traversees-en-trompeloeil

    Migrants dans la Manche : une baisse des traversées en trompe-l’œil ?
    Par Louis Chahuneau Publié le : 27/12/2023
    En 2023, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boats », contre 45 000 l’année dernière. Si le renforcement du dispositif de sécurité sur les côtes françaises a sûrement participé à cette chute, celle-ci s’explique surtout par des changements de dynamiques migratoires. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak peut afficher sa satisfaction. À quelques jours de la fin de l’année, le Royaume-Uni enregistre en 2023 une baisse significative du nombre de traversées de migrants en « small boats » (canots pneumatiques) dans la Manche. Quelque 29 437 arrivées de migrants ont été relevées par le ministère britannique de l’Intérieur sur l’année, contre plus de 45 000 en 2022, soit une baisse d’un tiers. De quoi conforter le leader conservateur, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités, et ce malgré plusieurs déboires récents, comme dans le dossier du Rwanda.
    Certes, les mauvaises conditions météorologiques de cet été dans le Nord et le Pas-de-Calais n’ont pas favorisé les traversées. Mais le Royaume-Uni semble surtout récolter les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime à Calais, dans le cadre des accords du Touquet signés en 2003. En mars dernier, les Britanniques et les Français ont d’ailleurs signé un nouvel accord financier à hauteur de 500 millions d’euros sur quatre ans. Barbelés, caméras thermiques, augmentation des forces de l’ordre… Depuis 2017, ce seraient 425 millions d’euros qui auraient été déboursés pour renforcer la frontière et empêcher les migrants de la franchir, selon un rapport publié par des chercheurs français en février 2022.
    « Il y a eu un renforcement massif de la présence policière et de la lutte contre les passeurs de migrants, explique Mehdi Benbouzid, procureur de la République de Saint-Omer, spécialisé dans la lutte contre les réseaux de passeurs. Il y a une stratégie de démantèlement des réseaux qui est d’ordre judiciaire, et une autre d’empêchement des départs qui est gérée par le corps préfectoral. C’est cette dernière qui est considérablement renforcée, notamment grâce aux financements anglais. En même temps qu’on lutte contre les départs, on lutte contre les passeurs. C’est cette combinaison qui fait que ça paye en 2023. »
    Toutefois, un tout autre facteur a été déterminant dans la baisse du nombre de « small boats ». En 2022, près d’un tiers des 45 000 arrivées concernaient des Albanais, souvent des hommes majeurs seuls. Avec 48 % des demandes d’asile acceptées en 2022, les Albanais n’ont jamais eu autant de chances d’être régularisés au Royaume-Uni. À titre de comparaison, la France n’a accepté que 9 % des demandes d’asile albanaises en 2022 et l’Allemagne, 0 %.
    Mais après un pic à l’été 2022, lors duquel les Albanais ont représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats », leurs arrivées « ont chuté de façon spectaculaire au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 », constate l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford. Selon le site Euractiv, seuls 29 Albanais ont traversé la Manche par bateau au cours des trois premiers mois de 2023, contre 12 310 sur l’ensemble de l’année 2022. « On ne croise plus aucun Albanais à Calais », nous confirme Axel Gaudinat, coordinateur de l’antenne calaisienne d’Utopia 56, une association d’aide aux migrants.
    Pour Madeleine Sumption, politologue et directrice de l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford, « la raison de cette baisse soudaine du nombre d’Albanais n’est pas tout à fait claire, tout comme il n’est pas clair pourquoi tant d’Albanais ont soudainement commencé à arriver au cours de l’été 2022 ». Une partie de l’explication se trouve sûrement dans la signature d’accords, en décembre 2022, entre le Royaume-Uni et l’Albanie pour lutter contre l’immigration clandestine. Dans le cadre de cette coopération, Londres a pu envoyer des agents de sa police aux frontières à l’aéroport de Tirana, en Albanie, et a renforcé ses critères pour qu’un demandeur d’asile soit considéré comme victime d’esclavage moderne. Avec ces nouvelles mesures, « la vaste majorité des demandes d’asile de la part d’Albanais peuvent simplement être déclarées clairement infondées », avait alors déclaré le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Une affirmation qui ne convainc pas Madeleine Sumption : « Le Royaume-Uni a expulsé davantage de personnes vers l’Albanie, mais cela concernait principalement les Albanais ayant un casier judiciaire qui étaient renvoyés des prisons britanniques, et non les personnes qui avaient traversé récemment la Manche à bord de ’small boats’. Selon nous, d’autres facteurs sont en jeu, comme un changement dans la perception qu’ont les Albanais de l’accueil qui leur est réservé au Royaume-Uni. »
    Avec un taux de pauvreté national de 20 %, l’Albanie se vide depuis plusieurs années de ses jeunes et échoue à contenir cet exode. Un réservoir de migrants dont ont su profiter les réseaux de passeurs dans le nord de la France. Selon une enquête de la BBC, de nombreux Albanais se sont vu proposer par des trafiquants une remise sur le prix de la traversée au Royaume-Uni, en échange de leurs services dans le trafic de drogue à leur arrivée en Angleterre. Une décision d’autant plus simple à prendre que les Albanais sont exemptés de visa pour les séjours inférieurs à trois mois en France. Avec la quasi-disparition des demandeurs d’asile albanais, le Royaume-Uni retrouve finalement son niveau de l’année 2021 lors de laquelle 28 526 arrivées avaient été enregistrées en « small boats ».

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#manche#traversee#frontiere#militarisation#accordtouquet#calais#albanie#rwanda

  • Louis Althusser et Hélène Rytmann : le philosophe assassin et le féminicide occulté – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/louis-althusser-et-helene-rytmann-le-philosophe-assassin-et-le-feminicide

    « Althusser trop fort. » Longtemps, ce canular macabre a circulé dans le milieu intellectuel français. Plaisanterie d’initiés, blague de khâgneux, il désigne le cou d’une femme, Hélène Rytmann, étranglée par le philosophe Louis Althusser le 16 novembre 1980 à 7h55 dans leur appartement de fonction de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Fait divers total, l’affaire a estourbi la France de l’époque : un philosophe marxiste, prophète en son pays, meurtrier de son épouse, au sein d’une des plus grandes écoles françaises. Mais en dépit de l’avalanche d’articles et de livres parus depuis quarante-trois ans, il a fallu attendre cet automne pour qu’un ouvrage le qualifie de féminicide.

    • merci !

      Quelques jours plus tard, dans la nuit du 28 au 29 mars, la salle « Legotien » est saccagée. Au petit matin, on y retrouve des tags comme « A bas les féministes ».

      (tiens, gg:streetview permet de se promener dans les jardins de l’ENS, y compris la cour aux Ernests)

    • Ah tiens, encore un #grand_homme de la pétition ouverte parue dans Le Monde, le 23 mai 1977 LETTRE OUVERTE A LA COMMISSION DE REVISION DU CODE PENAL POUR LA REVISION DE CERTAINS TEXTES LEGISLATIFS REGISSANT LES RAPPORTS ENTRE ADULTES ET MINEURS.

      et signée par moult pédo-criminels activistes (dont Matzneff) dont certains furent condamnés des années après.

    • La banalité du mâle : Louis Althusser a tué sa conjointe, Hélène Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter

      Troisième partie : Psychologisation et victimisation

      par Francis Dupuis-Déri
      6 février 2017

      https://lmsi.net/La-banalite-du-male-Louis,1833

      À travers son autobiographie, le meurtrier restitue le portrait d’une élite masculine marquée par le machisme et la misogynie. On y croise un Jacques Lacan tombé amoureux de la jeune fille d’un de ses patients, le doyen de la Faculté de philosophie de Moscou qui glisse à Althusser, alors qu’il va quitter l’URSS, « [s]alue bien pour moi les petites femmes de Paris ! » (Althusser, 1994 : 215), un Paul Éluard qui reçoit Althusser alors qu’une jeune femme nue dort étendue sur un divan (Althusser, 1994 : 226), un Althusser qui drague les femmes sur les plages de St-Tropez et caresse les seins d’une jeune femme accompagnant un ami invité à dîner. Dans le paragraphe où il explique son adhésion au Parti communiste en 1948, il évoque surtout le souvenir d’« une belle jeune femme, en déshabillé (ses seins…) » lorsqu’il faisait du porte-à-porte (Althusser, 1994 : 225). Enfin, le meurtrier explique aussi pourquoi il se constituait une « réserve de femmes » :

      [S]implement pour ne pas risquer de me trouver un jour seul sans aucune femme à ma main, si d’aventure une de mes femmes me quittait ou venait à mourir […], et si j’ai toujours eu à côté d’Hélène une réserve de femmes, c’était bien pour être assuré que si d’aventure Hélène m’abandonnait ou venait à mourir, je ne serai pas un instant seul dans la vie. Je ne sais trop que cette terrible compulsion fit horriblement souffrir “mes” femmes, Hélène la première. (Althusser, 1994 : 123-124, souligné dans le texte)

      Outre l’ambiguïté de ce témoignage quant à l’évocation de la mort d’Hélène, il s’agit du portrait d’un homme qui s’estime propriétaire des femmes, ne pouvant imaginer qu’elles se dérobent à cette prérogative masculine et prêt à les faire souffrir en les jouant les unes contre les autres, y compris sa conjointe (et cela même s’il était conscient de cette douleur qu’il lui imposait : Althusser, 1994 : 176-179), pour préserver son besoin impératif de posséder des femmes.

      –—

      Décidément, il reste à retracer la cascade de l’histoire de la violence sexuelle française, du tordu Lacan et de sa secte de germanopratins, avec leur pote Heidegger, comme ceux qui se cotoyaient chez René Char l’été.

      Un Diamant brut - Vézelay-Paris, 1938-1950
      Yvette Szczupak-Thomas
      Ed. Métailié, 2008

      https://undiamantbrut.blogspot.com/2008/05/photos-du-tournage-de-sur-les-hauteurs.html

      Heidegger, Kostas Axelos, Lacan, Jean Beaufret, Elfriede Heidegger, Sylvia Bataille

    • Cinq nouvelles remarques sur le cas Legotien | Lucie Rondeau
      https://blogs.mediapart.fr/lrdn/blog/261223/cinq-nouvelles-remarques-sur-le-cas-legotien

      Au début de mes recherches biographiques sur Legotien, j’avais beaucoup de mal à lire des publications concernant son meurtrier. Force est pourtant de constater que le premier tome de la biographie d’Althusser publiée par Yann Moulier-Boutang en 1992 chez Grasset est une source d’informations incomparable sur les années « floues » que Legotien a traversées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est d’ailleurs malheureux que le deuxième tome de la biographie, dans lequel Boutang annonce qu’il révèlera la raison véritable de l’exclusion du PCF subie par Hélène Rytmann, ait été reporté sine die. Cette publication à venir depuis plus de trente ans contribue peut-être même à accentuer le mystère Legotien. Parmi les anciens « disciples » d’Althusser, c’est Étienne Balibar qui a pris soin de rappeler, lors de l’enterrement de son ancien professeur le 25 octobre 1990 la mémoire de Legotien : « Encore un mot : pour beaucoup d’entre nous il ne serait pas possible de partir d’ici sans penser aussi à Hélène Althusser. Nous pensons à Hélène avec autant de chagrin et d’affection que naguère. ». Balibar a aussi contribué, par des dons personnels, à la constitution, au sein du fonds Althusser de l’IMEC, d’une archive des travaux scientifiques de Legotien.

      [...]

      Pendant les années 1970, elle confie plusieurs fois à son amie Marcou (désormais veuve de Jean [Ballard]) que ce sont avant tout les préconisations du corps médical qui la conduisent à rester auprès de son compagnon, qu’elle épouse en 1976. Pour celles et ceux qui étudient le féminicide de Legotien en lui-même, il serait sans doute intéressant de reconstituer ce discours médical, moins souvent étudié que celui du « Tout-Paris » médiatique et intellectuel. Un autre point qui pourrait retenir leur attention est celui de la fragilité financière de Legotien. Attestée à la sortie de la guerre, elle demeure jusqu’en 1980 un souci constant pour Rytmann et éclaire une partie de ses choix professionnels. Elle pourrait donc aussi avoir joué un rôle dans son féminicide. C’est seulement à titre d’hypothèses de travail pour d’autres que j’évoque cette double piste médicale et financière, dans la mesure où j’ai personnellement décidé de me consacrer à étudier la trajectoire intellectuelle et professionnelle de Legotien, plutôt que sur son féminicide désormais bien analysé.

  • Anne Cordier, Grandir informés
    https://journals.openedition.org/dms/9673

    Huit ans après « Grandir Connectés », le dernier ouvrage d’Anne Cordier « Grandir informés », est paru en juin 2023 aux éditions C&F dans la collection « Les enfants du numérique ». Elle y fait le bilan du suivi pendant sept ans de 12 enquêtés sur les15 rencontrés dans le précédent opus. Anne Cordier est professeure des universités en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine et chercheuse au Centre de recherche sur les médiations (CREM). En douze chapitres thématiques à travers lesquels elle invite le lecteur à circuler librement, c’est une carte de l’écosystème informationnel juvénile qui se dresse à travers ses lieux, ses objets et ses usages.

    #Anne_Cordier #Grandir_Informés

  • Guerre Israël-Hamas : « Le gouvernement israélien poursuit résolument son projet nationaliste et annexionniste »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/19/guerre-israel-hamas-le-gouvernement-israelien-poursuit-resolument-son-projet

    Beaucoup l’ignorent, mais il y a quelques mois, le Parlement en offrait la possibilité juridique. Le 21 mars, les députés ont voté une loi mettant fin au plan de désengagement, ouvrant ainsi la voie à la reconstruction des colonies dans les zones concernées : la bande de Gaza et les quatre colonies en Cisjordanie. Alors que l’autorisation de « retourner à Gaza » paraissait purement symbolique, Orit Strock, ministre des missions nationales, déclara le même jour à un média de la droite radicale : « Le retour dans la bande de Gaza impliquera de nombreuses victimes, malheureusement (…), mais il ne fait aucun doute qu’en fin de compte elle fait partie de la terre d’Israël et qu’un jour viendra où nous y reviendrons. » Ses propos semblent plus que jamais d’actualité.

    L’expansion de la colonisation ne se limite pas à la bande de Gaza, mais concerne également la Cisjordanie. Bezalel Smotrich, ministre des finances, a appelé à « tirer des leçons des événements du 7 octobre » et à les appliquer en Cisjordanie en créant des « zones de sécurité dépourvues d’Arabes » autour de chaque colonie. Autrement dit, à étendre leur territoire. Bien que sa demande ne soit pas encore mise en œuvre, les colons et l’armée l’appliquent en menaçant les Palestiniens avec des armes, en les contraignent à quitter leurs foyers, causant la mort de 243 personnes selon l’OCHA.
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    D’après l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem, entre le 7 octobre et le 30 novembre, 1 009 Palestiniens ont été expulsés de leurs maisons en Cisjordanie, affectant seize communautés. Rappelons que le gouvernement de Benyamin Nétanyahou a battu des records en matière d’autorisation de construction dans les colonies, avec 13 000 accordées en sept mois (le record précédent étant de 12 000 pour toute l’année 2020), ainsi que la légalisation de 22 avant-postes, selon l’organisation La Paix maintenant.
    L’oppression s’accroît

    A l’intérieur du territoire israélien, d’autres processus importants se déroulent depuis le 7 octobre. Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, tire parti de l’anxiété ressentie par les Israéliens pour concrétiser plusieurs projets, notamment la distribution massive d’armes aux citoyens israéliens. Lorsqu’il a pris ses fonctions, il promettait d’introduire 30 000 nouvelles armes dans les rues.

    Depuis le 7 octobre, cet objectif a été largement dépassé avec 255 000 nouvelles demandes d’acquisition d’armes en seulement cinq semaines, selon le quotidien Haaretz. Pour cela, Ben Gvir a modifié les critères d’obtention, de sorte que les nouveaux demandeurs ne sont plus tenus de passer un entretien et que, pour certains, notamment ceux ayant effectué le service militaire obligatoire, aucun entretien n’est nécessaire (50 % selon le journal Calcalist). De plus, il organise chaque semaine des distributions d’armes dans de nombreuses villes du pays, encourageant les gens à faire de nouvelles demandes de permis.

    Outre ces distributions, Ben Gvir prévoit la création de 700 « unités prêtes », composées de citoyens possédant des armes et prêts à réagir en cas d’urgence. Cette initiative suscite de vives inquiétudes auprès de certains membres de la police, qui trouvent les citoyens recrutés « trop motivés » ou sont préoccupés par leurs positions politiques, en particulier de leur tendance raciste envers les Palestiniens citoyens de l’Etat israélien.
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    Ici, il faut préciser que depuis le 7 octobre, cette même police surveille de près les réseaux sociaux des Palestiniens citoyens d’Israël et procède à un grand nombre d’arrestations pour chaque partage, publication ou même un simple like exprimant sa solidarité avec les Gazaouis ou sa critique envers la politique du gouvernement. Dans ce contexte, l’oppression envers eux ne cesse de s’accroître, alors que toute expression de solidarité avec les Gazaouis est considérée comme une trahison contre l’Etat.

    Les actions entreprises par le gouvernement depuis le 7 octobre, en plus de l’attaque à Gaza, nécessitent une analyse minutieuse. Il semble presque cynique que ce dernier cherche à tirer profit du chaos et de la peur pour faire avancer des projets planifiés de longue date. Ils méritent d’être mis en lumière, car ils auront des conséquences majeures sur l’avenir, de plus en plus incertain, de la question israélo-palestinienne.

    Nitzan Perelman est doctorante en sociologie à l’université Paris Cité. Ses travaux portent notamment sur la société israélienne.

    • L’introduction

      Alors que les regards sont tournés vers Gaza où, après la libération épuisante des otages, l’attaque israélienne a repris, occasionnant plus de 19 400 morts selon l’OCHA (Coordination des affaires humanitaires des Nations unies), le gouvernement poursuit résolument son projet nationaliste et annexionniste. Depuis sa nomination en décembre 2022, son gouvernement, le plus à droite et le plus #suprémaciste qu’#Israël n’ait jamais connu, a mis en place d’importantes réformes concernant la fonction publique, le pouvoir judiciaire et la #colonisation.
      Au lendemain de l’attaque du #Hamas le 7 octobre, il a cherché à « saisir l’opportunité » pour faire progresser ses objectifs d’expansion territoriale et d’élargissement de la présence juive « de la mer au Jourdain » [de la mer Méditerranée au fleuve Jourdain].
      Dans ce contexte, le discours sur le « retour à #Gaza » revêt une légitimité sans précédent. En 2005, sous le gouvernement d’Ariel Sharon, est mis en place un plan controversé de « désengagement ». Bien qu’il ait été un des principaux alliés du mouvement des #colons, Sharon ordonne la destruction du bloc de colonies Gush Katif dans la bande de Gaza ainsi que quatre autres colonies dans le nord de la Cisjordanie. Le « désengagement » constitue un profond traumatisme au sein du camp nationaliste israélien. Il est perçu comme une grande trahison du premier ministre et une erreur à corriger.

      Depuis le 26 octobre, l’opération terrestre israélienne à Gaza paraît en offrir l’opportunité. Alors que plusieurs ministres du gouvernement appellent à « profiter de l’occasion » pour conquérir et occuper la zone, tout en y érigeant de nouvelles #colonies, une grande partie de la société israélienne semble également encline à cette idée : selon un sondage de la chaîne Canal 12, 44 % des Israéliens sont favorables à la reconstruction des colonies à Gaza après la guerre, tandis que 39 % y sont opposés.

      #expansionnisme #Grand_Israël #Cisjordanie #militarisation #milices #racisme #Palestiniens

  • À Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/53977/a-calais-associations-et-pouvoirs-publics-desempares-face-aux-tentativ

    À Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants
    Par Louis Chahuneau Publié le : 19/12/2023
    Alors que Gérald Darmanin s’est rendu vendredi à Calais pour défendre son projet de loi Immigration, 300 migrants ont tenté en fin de semaine de traverser la Manche pour atteindre le Royaume-Uni – des tentatives s’étant soldées par la mort de deux d’entre eux. Sept ans après le démantèlement du bidonville dit de la « jungle » de Calais, la situation semble n’avoir fait qu’empirer sur le littoral.
    Impossible de les rater à la gare de Calais. En cette fraîche matinée du mois de décembre, des dizaines de migrants reviennent de Boulogne-sur-Mer et des alentours. Certains sont enroulés dans des couvertures de survie dorées, d’autres portent des affaires encore mouillées, signes qu’ils ont échoué dans leur tentative de traversée de la Manche. Profitant d’une rare fenêtre météo favorable en plein mois de décembre, près de 300 migrants ont rejoint vendredi et samedi les plages de Sangatte, Wissant ou encore Wimereux, entre Calais et Boulogne-sur-Mer, pour tenter d’atteindre le Royaume-Uni, destination de leur périlleux exil. Difficile de savoir si certains ont réussi leur tentative, mais une chose est sûre : la Manche est toujours aussi dangereuse. Selon la préfecture du Nord, deux migrants sont morts à la suite de naufrages, les neuvième et dixième victimes de l’année. (...)
    Sur le parvis de la gare, deux de ses collègues discutent avec les migrants de retour des dunes, s’aidant de leur téléphone pour traduire en arabe, pachto ou farsi. Deux mineurs isolés s’approchent de nous et engagent la conversation. L’un d’eux est en tongs. Ayham, 17 ans, et Wael, 16 ans, sont deux Syriens originaires de Damas. Dans la nuit, ils ont tenté de grimper dans l’un des canots pneumatiques qui s’élançaient vers le Royaume-Uni, mais rien ne s’est passé comme prévu. « On a nagé avec des palmes jusqu’à un bateau pendant deux kilomètres », mais le chauffeur a démarré sans eux, rapporte Ayham, la bouche dissimulée dans son cache-cou. Voix cassée mais sourire aux lèvres, ils repartent errer dans la ville.
    Impossible de dire où ils dormiront ce soir. Le seul dispositif dédié est le foyer pour mineurs de Saint-Omer, situé à 40 kilomètres, un bâtiment largement sous-dimensionné avec 50 places d’accueil pour plusieurs centaines de mineurs non accompagnés (MNA) présents à Calais. En 2021, 3 300 MNA avaient été orientés vers le dispositif de mise à l’abri du Calaisis.
    Dans les dunes de Wimereux, pas de migrants sur la plage ce samedi après-midi. La fenêtre météo s’est refermée, la mer et le vent ont forci et la traversée serait bien trop périlleuse. Mais en patrouillant dans les dunes qui serpentent le long de la plage, on retrouve les stigmates des tentatives de la veille. Ici, plusieurs gilets de sauvetage orange abandonnés dans le sable ; là, une doudoune kaki ensevelie ; plus loin, un grand emballage en carton qui devait contenir le canot pneumatique. Depuis quelques mois, pour échapper à l’intervention terrestre des forces de l’ordre, les passeurs utilisent la technique des « taxis-boats » : ils mettent à l’eau les bateaux depuis les berges de fleuves en amont, puis remontent la côte pour réaliser l’embarquement. Mais le procédé le plus fréquent consiste à enterrer le colis dans le sable et à le déterrer au dernier moment. Il suffit alors de gonfler le canot à la pompe et d’y ajouter un moteur, souvent sous-dimensionné, avant de prendre la mer. « Les migrant attendent parfois jusqu’à 48 heures cachés dans les dunes avant d’avoir le top départ des passeurs », raconte Axel Gaudinat, qui s’enfonce dans les collines de sable. Vendredi, les bénévoles d’Utopia 56 ont été appelés pour prendre en charge un groupe d’une cinquantaine de migrants qui espérait prendre la mer. Parmi eux se trouvaient des bébés de moins de trois mois, selon Axel Gaudinat. (...)D’après les données du ministère britannique de l’Intérieur, 292 migrants ont été détectés dans sept embarcations vendredi, et 55 le lendemain dans un seul canot. Depuis le début de l’année, environ 29 000 personnes ont rejoint le Royaume-Uni à bord d’embarcations pneumatiques, contre plus de 45 000 en 2022.
    Depuis quelques mois, les traversées se font de plus en plus au sud de Calais, pour tenter de tromper la vigilance des policiers. À Dannes, à 40 km de Calais, le maire, Olivier Carton, ouvre de temps en temps sa salle des fêtes lorsqu’un groupe de migrants échoue dans sa tentative et qu’il n’y a plus de bus pour remonter vers le nord. Mais l’édile, qui a été élu sans étiquette politique, regrette le manque de coopération avec l’État (...)
    Pour endiguer le phénomène des « small boats », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a considérablement renforcé les effectifs des forces de l’ordre dans le secteur. En visite à Calais vendredi pour défendre son projet de loi immigration, sur lequel une commission mixte paritaire doit rendre son verdict ce lundi, le ministre a annoncé la construction d’un nouveau commissariat de police ainsi que d’un cantonnement de CRS de 7 700 m2. Ce dernier permettra de loger, d’ici 2026, les 220 policiers qui s’entassent depuis maintenant huit ans dans deux « bed and breakfast » de Coquelles, faute de mieux. L’opération, estimée à 26 millions d’euros, est destinée à faire des économies sur le logement des forces de l’ordre dans le secteur.
    À l’origine destiné au tourisme, le B&B Hotel Terminal Cité de l’Europe, situé dans une grande zone commerciale, a pris des airs de commissariat géant avec ses dizaines de fourgons de CRS garés sur le parking. Non loin de là, on trouve le centre de rétention administrative (CRA), entouré de barbelés, et, juste à côté, un escape game subtilement nommé « Prison Island ». Ici, les CRS tournent toutes les deux à trois semaines, pour éviter d’épuiser les effectifs. « Je trouve que c’est un peu plus tendu en ce moment », explique Frédéric*, la quarantaine, en fumant une cigarette devant l’hôtel. Hier, ce CRS était à Sangatte lorsque des échauffourées ont éclaté entre des migrants qui tentaient de prendre la mer et les forces de l’ordre qui avaient rappliqué en vitesse. D’après les bénévoles d’Utopia 56, celles-ci utilisent de plus en plus des grenades lacrymogènes ou LBD pour dissuader les migrants, des armes traditionnellement destinées au maintien de l’ordre en milieu urbain. Plusieurs associations rapportent également que les policiers n’hésitent plus à crever les canots pneumatiques en mer, même s’ils ne sont plus censés intervenir une fois les embarcations dans l’eau.
    Parfois, certains migrants frustrés d’être repoussés s’en prennent physiquement à eux. Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 166 oppositions violentes et 31 membres des forces de l’ordre blessés dans le cadre de ces opérations en 2023.
    Reste que ces tentatives de traversée maritime restent très couteuses pour les migrants. Les passeurs n’hésitent pas à demander plusieurs milliers d’euros pour les familles avec enfants. Trop cher pour beaucoup d’entre eux, notamment les Soudanais qui souhaitent eux aussi rejoindre le Royaume-Uni. Malgré la militarisation du port de Calais, eux privilégient les semi-remorques qui s’apprêtent à prendre l’Eurotunnel ou le ferry vers l’Angleterre. Saleh, un Soudanais de 33 ans, est à Calais depuis neuf mois. Il dit avoir essayé plus de 50 fois de monter dans un camion, sans succès. « On tente quand les camions sont à l’arrêt, sur le parking du Lidl, par exemple », explique-t-il en anglais. La méthode n’en est pas moins dangereuse. Le 17 novembre, deux migrants sont morts percutés par un camion alors qu’ils marchaient sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A16, près de Calais. En attendant, Saleh vivote sans argent dans la ville. Depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais en 2016, une dizaine de campements informels, répartis par communautés (Érythréens, Soudanais, Afghans, etc.), ont essaimé dans la ville, aux alentours de la zone d’activité du Beau-Marais. On estime qu’il y aurait entre 1 500 et 2 000 migrants dans Calais et ses alentours. Toutes les 48 heures, les forces de l’ordre procèdent à des démantèlements. C’est la doctrine dite du « zéro point de fixation ». Pour les migrants, le quotidien est ainsi rythmé par les expulsions : les tentes sont confisquées ou lacérées, leurs affaires personnelles jetées à la poubelle. Même l’eau est devenue une denrée rare, ce qui génère son lot de tensions. Début septembre, une rixe impliquant une centaine de migrants a fait deux blessés à Peuplingues. « Les conditions n’ont jamais été aussi compliquées à Calais, c’était presque mieux avant quand il y avait la ’jungle’ », estime Axel Gaudinat, d’Utopia 56.
    La préfecture propose bien des mises à l’abri temporaires, mais la majorité des migrants refusent de monter dans les cars pour rester sur le littoral. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ne peuvent pas demander l’asile en France en raison du règlement Dublin qui impose d’effectuer cette procédure dans le premier pays de l’UE traversé (Chypre, Malte, l’Italie,…). Saleh a déjà été « dubliné » à Malte, où ses empreintes digitales ont été prises, mais il est quand même revenu à Calais. Dans ces conditions, difficile de le dissuader de traverser les 40 derniers kilomètres qui le séparent de son but final, et ce malgré le durcissement de la politique migratoire britannique. Cela fait dix ans qu’il a quitté le Soudan. Son frère, lui, est déjà au Royaume-Uni, où il aurait obtenu ses papiers d’identité.

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