Pas 842 millions mais 2,5 milliards de personnes qui souffrent de la faim | CNCD-11.11.11
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La morale de cette histoire est triple. Primo, les statistiques sont difficiles à collecter dans les pays pauvres et doivent donc être interprétées avec précaution. Secundo, si une personne sur huit dans le monde souffre de malnutrition aigüe, c’est-à-dire qu’elle n’absorbe pas un nombre suffisant de calories pour mener un style de vie modéré, c’est en réalité plus d’une personne sur trois dans le monde et près d’une personne sur deux dans les pays en développement qui souffre plus généralement de la faim, c’est-à-dire qu’elle ne bénéficie pas d’une alimentation qui lui apporte les nutriments suffisants pour mener une vie active et saine. Enfin, tertio, éradiquer la faim dans le monde et garantir le droit à l’alimentation nécessitent de redoubler d’efforts pour soutenir l’agriculture familiale durable et garantir aux paysans l’accès à la terre, aux intrants et à un revenu suffisamment rémunérateur.
Le paradoxe du système alimentaire mondial est en effet que ce sont ceux qui cultivent qui représentent la majorité de ceux qui meurent de faim. La solution pour éradiquer la faim dans le monde n’est donc pas de développer l’agro-industrie et les OGM, car cela aurait pour effet de rendre les paysans du Sud encore plus vulnérables envers la concurrence déloyale et les produits brevetés des firmes agroalimentaires, tout en exacerbant les problèmes environnementaux. La solution implique au contraire de soutenir une agriculture permettant d’accroître la productivité agricole tout en préservant la biodiversité et en réduisant la dépendance des agriculteurs envers les intrants. C’est ainsi par des politiques publiques adéquates, et non par la modification des modes de calcul des statistiques de la faim, que l’on pourra espérer garantir à terme le droit à l’alimentation.
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