• Dans les #écoles_d’ingénieurs, l’emprise grandissante des multinationales
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2025/11/04/l-emprise-grandissante-des-multinationales-dans-les-ecoles-d-ingenieurs_6651

    A CentraleSupélec, les élèves ingénieurs peuvent suivre des cours dans l’auditorium Michelin, ou pratiquer l’escalade et le handball dans le gymnase EDF, aménagé dans le bâtiment Francis-Bouygues. A Télécom Paris, leurs camarades s’aèrent les neurones dans le jardin « Patrick-et-Lina-Drahi », du nom de la fondation du patron d’Altice, « premier grand mécène de la Fondation Mines-Télécom et de Télécom Paris », peut-on lire sur le site Internet de l’établissement. Le milliardaire franco-israélien est aussi en vue à Polytechnique, où un incubateur de start-up technologiques (le Drahi X-Novation Center) lui rend hommage.

    Dans les #grandes_écoles d’ingénieurs ont fleuri ces dernières années de nouveaux bâtiments, salles ou espaces communs baptisés du nom de généreux donateurs, souvent d’anciens élèves, comme les trois industriels susmentionnés. Une illustration de parrainage parmi d’autres alors que les partenariats entre ces établissements – pour la plupart publics – et le secteur privé se multiplient, sous diverses formes.

    Parmi les financements dans l’air du temps : les chaires, cofinancées par des industriels pour développer un programme de recherche sur des sujets spécifiques. Le mastodonte Polytechnique en compte trente-cinq actives à ce jour ; l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) Paris, vingt-sept, les Mines Paris Tech et IMT Atlantique, seize ; CentraleSupélec, quinze, etc. Des poids lourds de l’économie française y sont associés : Dassault, EDF, TotalEnergies, Renault, Airbus, Thales, Safran, Vinci, L’Oréal ou encore BNP Paribas.

    [...]

    Ces chaires pluriannuelles sont le plus souvent financées par du mécénat, la plupart du temps à travers les fondations des écoles, qui permettent de récolter l’argent des entreprises. « Ces financements orientent indirectement la recherche car l’entreprise désigne un domaine de recherche qui, ensuite, empêche d’autres domaines de recevoir des fonds », dénonce Romain Poyet, membre du collectif Entreprises illégitimes dans l’enseignement supérieur (EIES), qui revendique une cinquantaine de contributeurs, étudiants et anciens étudiants.

    EIES a mis en ligne, le 17 septembre, une cartographie recensant la présence, dans l’enseignement supérieur, de multinationales françaises. « Les données accumulées montrent que les influences du secteur privé, qui pouvaient apparaître comme ponctuelles, sont en réalité systémiques », contextualise Romain Poyet. Selon l’ancien élève de Polytechnique, « le problème des intérêts privés est d’autant plus flagrant dans les grandes écoles d’ingénieurs qu’elles sont supposées avoir une mission de service public, laquelle n’a jamais été redéfinie au regard des nouvelles orientations avec les partenariats privés ».

    [...]

    Autre sujet qui questionne sur les liens poreux entre les grands groupes et les écoles : la présence de dirigeants dans les instances de gouvernance, notamment les conseils d’administration (CA), chargés de définir les grandes orientations des écoles et de valider leurs projets. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, siège au CA de Polytechnique depuis 2019. Il y siégeait en 2020, au moment où cette institution symbole d’excellence académique fut le théâtre d’une fronde contre sa multinationale.

    A l’époque, TotalEnergies s’apprête à implanter un centre de R&D de 10 000 mètres carrés sur le campus. L’arrivée du pétrolier suscite l’inquiétude chez une partie des élèves, qui créent le collectif Polytechnique n’est pas à vendre ! Total renonce à son projet à l’X, déplacé à quelques centaines de mètres, à l’est du plateau de Saclay. En 2021, trois associations ont porté plainte contre Patrick Pouyanné, le suspectant d’avoir « abusé de sa position » de membre du conseil d’administration lors des discussions sur l’implantation dudit centre de recherches, plainte finalement classée sans suite par le Parquet national financier en 2024.

    Toujours à l’X, le groupe LVMH a souhaité monter, en 2020, un centre de recherche sur le « luxe digital et durable ». Devant la levée de boucliers des étudiants et alumni, dénonçant notamment « le manque d’impact pour l’intérêt général », Bernard Arnault a dû à son tour faire marche arrière.
    Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés Derrière la contestation du partenariat entre Polytechnique et LVMH, une nouvelle génération d’étudiants

    A AgroParisTech, c’est le directeur des relations institutionnelles de l’assureur mutualiste Groupama, Pascal Viné, qui préside le CA – dont fait aussi partie Christiane Lambert, l’ancienne présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole. Du côté du CA des Ponts ParisTech, Benoît de Ruffray, son président, est également PDG du groupe Eiffage.

    Adrien Delespierre, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique, spécialisé dans les écoles d’ingénieurs, décrit « une sorte de prédation d’institutions financées par l’Etat au profit d’intérêts privés, que ce soit ceux des entreprises ou ceux des corps d’anciens élèves ».

    Le ruissellement du grand capital se manifeste jusque dans le sponsoring de… la vie étudiante elle-même. Le bureau des étudiants (#BDE) des Ponts et Chaussées a un partenariat avec Société générale, celui de Centrale Lyon vit de la générosité de BNP Paribas. D’autres ont fait le choix de ne plus contracter de partenariat avec des entreprises « jugées trop polluantes, comme l’industrie de la pétrochimie, des banques et de la finance », précisent les élèves de la Kès, le BDE de l’X, dont le partenariat avec BNP, LCL et Société générale a cessé à la mi-2024.

    [...]

    Les collectifs qui mènent la fronde contre la politique de partenariats avec le privé en dénoncent aussi l’opacité. Les conventions de mécénat ou les conventions partenariales, parfois assorties de clauses de non-dénigrement prohibant toute communication susceptible de porter atteinte à l’image de l’entreprise partenaire, sont rarement – sinon jamais – publiques ou disponibles sur le site Internet des écoles d’ingénieurs.

    « Les opérations de mécénat permettent aux entreprises des réductions d’impôts à hauteur de 66 % du montant versé, car le mécénat est censé être un acte désintéressé. On n’est pas du tout dans le champ des opérations commerciales et concurrentielles [qui pourrait justifier que le secret des affaires s’applique] », avance Matthieu Lequesne, ancien élève de l’Ecole polytechnique, qui préside Acadamia, l’association pour l’accès citoyen aux documents administratifs dans le milieu académique et culturel.

    • « Sur les 20 entreprises les plus présentes dans notre échantillon d’établissements, cinq produisent des armes [Thales, Safran, Dassault, Naval Groupe, Airbus], deux du pétrole [TotalEnergies, Vinci], trois sont des banques françaises extrêmement polluantes [BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale], sept sont dans l’industrie lourde [Safran, Thalès, Bouygues, Vinci, Saint-Gobain, Dassault, Airbus] », liste le rapport [du collectif Entreprises illégitimes dans l’enseignement supérieur (EIES)].

      [...]

      [À Polytechnique] les entreprises financent principalement des chaires de recherche et d’enseignement, qui orientent le travail des chercheur·ses. Ainsi, la chaire « Défis technologiques pour une énergie responsable », du centre Energy for Climate (E4C), est financée à hauteur de 3,8 millions d’euros par TotalEnergies ; et la chaire « Integrated urban mobility » (mobilité urbaine intégrée) est soutenue par la plateforme Uber.

      https://vert.eco/articles/edf-totalenergies-thales-les-entreprises-etendent-leur-emprise-sur-lenseigneme

  • « La #gauche britannique ne doit pas tout miser sur le parlementarisme » – Entretien avec #James_Schneider
    https://lvsl.fr/la-gauche-britannique-ne-doit-pas-tout-miser-sur-le-parlementarisme-entretien-a

    La politique britannique semble être à un tournant. La première année du gouvernement de #Keir_Starmer a montré à quel point le #parti travailliste est revenu à un programme blairiste, dont les politiques néolibérales et répressives sont de plus en plus rejetées. Dans le même temps, le Reform Party de #Nigel_Farage a fait un bond dans les sondages et semble en passe de remporter les prochaines élections. Mais les choses bougent enfin à gauche, avec le renouveau des Verts depuis l’élection de Zack Polanski à sa tête et le lancement de « #Your_Party » par Jeremy #Corbyn et #Zahra_Sultana

    #Entretiens #Le_Royaume-Uni_à_l'heure_du_Brexit #Angleterre #Grande-Bretagne #Labour #Reform_UK #Royaume-Uni

  • #Algues_vertes, l’histoire interdite

    Pas moins de 3 hommes et 40 animaux ont été retrouvés morts sur les plages bretonnes. L’identité du tueur est un secret de polichinelle : les algues vertes. Un demi-siècle de fabrique du silence raconté dans une enquête fleuve.Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre Van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.

    https://www.editions-delcourt.fr/bd/series/serie-algues-vertes-l-histoire-interdite/album-algues-vertes-l-histoire-interdite
    #BD #livre #bande-dessinée
    #Bretagne #algues #plages #hydrogène_sulfuré (#H25) #Côtes_d'Armor #intoxication #santé_publique #Halte_aux_marées_vertes #omerta #Thierry_Morfoisse #justice #Nicol_Environnement #Screg-Colas #Bouygues #Sauvegarde_du_Trégor #silence #déni #agriculture #modernisation #remembrement #industrialisation #élevage_hors-sol #industrice_porcine #agriculture_intensive #pollution #eau_potable #Marc_Le_Fur #porcherie #nitrates #modernisation_agricole #engrais #Institut_scientifique_et_technique_de_l'environnement (#ISTE) #Christian_Bursan #industrie_agro-alimentaire #stratégie_de_l'incertitude #plan_algues_vertes (#PAV) #subventions #lisier #CRESEB #CSEB #conseil_régional_de_bretagne #France #comité_de_convergence_des_intérêts_bretons (#CCIB) #Produit_de_Bretagne #Institut_de_Locarn #Club_des_Trente #Breizh_Europe #Les_dîners_celtiques #Les_amis_du_cochon #tourisme #dépendance #terreur #suicides #banques #grande_distribution #argent_public #élevage #sodiaal #Triskalia #Synutra #Laïta #Jean-René_Auffray #vasières_du_Guessant

    • Les marées vertes

      Qu’y a-t-il de commun entre les plages de Bretagne, la lagune de Venise, et le littoral chinois de Qingdao ?

      Tous les trois ont fait la « une » des journaux en raison d’impressionnantes « marées vertes », causées par l’accumulation estivale de macroalgues du genre Ulva.

      Ces marées vertes sont la forme la plus visible d’un enrichissement excessif des eaux marines. Cela ne doit pas faire oublier la forme planctonique, bien plus étendue vers le large, qu’on appelle « eaux colorées ». Ces phénomènes peuvent s’avérer dangereux tant pour la faune marine, que pour le promeneur du littoral ou le consommateur de coquillages. Alors quelle est la cause de ce soudain dérèglement ? Peut-on y remédier ?

      Depuis quand y a-t-il des marées vertes ? Est-ce un phénomène permanent ou saisonnier ? Que fait-on pour se débarrasser d’une marée verte déjà formée ? Quels sont les impacts sur l’écosystème marin ? Quelles sont les nuisances pour la société humaine ? Peut-on tirer de l’énergie des algues vertes ? Quelle est l’attitude du monde agricole ? Que fait l’administration pour diminuer la nuisance ? Eaux « rouges » contre marées « vertes » : quelles différences pour l’environnement ?

      Autant de questions auxquelles ce petit livre répond sans complaisance ni catastrophisme, au plus près de la connaissance scientifique actuelle, loin des polémiques qui masquent trop souvent la réalité ! Il intéressera les personnes soucieuses de la qualité de leur environnement côtier.

      https://www.quae.com/produit/1402/9782759225552/les-marees-vertes

  • 🧠 En 2025, la santé mentale est proclamée « grande cause nationale ».

    Mais derrière les discours, les inégalités persistent.

    Le dispositif Mon soutien psy promettait un accès élargi aux soins psychologiques. Il reste pourtant limité, sous-financé et inadapté à la diversité des besoins.

    Dans un pays où un Français sur cinq connaîtra un trouble psychique au cours de sa vie, se soigner psychologiquement ne devrait pas dépendre de ses revenus, ni de son code postal.

    ➡️ Lire l’analyse complète sur LNP : https://lenouveauparadigme.fr/lacces-aux-soins-psychologiques-reste-une-affaire-de-moyens-finan

    #SantéMentale #GrandeCauseNationale #Psychologie #Inégalités #MonSoutienPsy #SISM2025 #LNP

  • #IA : un rapport alerte sur le #risque de #conflit_d’usage de l’#électricité

    Les projets de #centres_de_données numériques sont si nombreux et si énormes que leur consommation d’électricité pourrait être multipliée par quatre d’ici dix ans en France, selon un #rapport du Shift Project (https://theshiftproject.org/app/uploads/2025/09/RF-PIA-1.pdf). Au risque de menacer la #décarbonation des transports et de l’industrie.

    Faudra-t-il bientôt instaurer en France un #moratoire sur les demandes de centres de données, ces bâtiments regroupant des installations informatiques chargées de stocker des données ? La question ne figure pas en toutes lettres dans le rapport que le #Shift_Project, une association d’expertise sur la #transition_énergétique, a publié mercredi 1er octobre sur les #infrastructures du numérique. Mais à sa lecture, elle semble inévitable. Car les estimations chiffrées de cette étude donnent le tournis.

    Le problème est simple : les estimations de consommation en électricité des centres de données ne cessent de croître. Elle pourrait être multipliée par quatre en France d’ici dix ans, et atteindre 7,5 % de la demande totale de courant électrique, soit plus du double de la part des transports aujourd’hui – contre 2 % actuellement.

    Or ce qui se passe à l’international invite à la plus grande vigilance. En #Irlande, un moratoire sur les nouvelles demandes d’implantation a été décidé en 2021 pour la région de Dublin, où se concentrent la plupart des centres de données. Ils avalent déjà 20 % de l’électricité disponible et pourraient monter à 30 % en 2028. Aux #Pays-Bas, le gouvernement a gelé les autorisations jusqu’en 2035 autour d’Amsterdam, afin d’éviter l’engorgement du système.

    Dérive climatique

    Aux États-Unis, le #Texas a voté une loi pour couper l’approvisionnement des centres de données en cas d’urgence et éviter un black-out. Et le gestionnaire de l’immense réseau desservant les #Grandes_Plaines (#Kansas, #Oklahoma, etc.) demande le même type de mesures. Quant à l’administration Trump, ouvertement climatosceptique, elle vient de publier un plan de relance du charbon pour renforcer la production d’électricité : « Nous voulons que des centres de données s’installent chez nous », a résumé le secrétaire à l’énergie, Chris Wright.

    La part de l’intelligence artificielle (IA) générative dans l’explosion de la demande en électricité du numérique est « considérable » selon le Shift Project : son utilisation « à grande échelle et façon indifférenciée » joue « un rôle central » dans la détérioration du #bilan_carbone du #numérique, et donc dans la dérive climatique.

    Or, les projets d’investissements affluent en #France, chaudement encouragés par l’Élysée. En février, lors du #Sommet_pour_l’action_sur_l’intelligence_artificielle, 109 milliards d’euros d’investissements dans les centres de données et l’IA ont été annoncés.

    Emmanuel Macron s’en est délecté, avec un slogan choc : « Plug, baby, plug » (« Branche-toi, chéri, branche-toi »), en miroir du fameux « Drill, baby, drill » (« Fore, chéri, fore ») de Donald Trump. Quelques mois plus tard, à l’occasion du sommet #Choose_France, 26 milliards d’investissements ont été confirmés par des géants du secteur : #Brookfield, #Digital_Realty et le fonds émirati #MGX.

    Abondance sans garantie

    Certaines de ces infrastructures atteignent une dimension inédite et réellement monstrueuse, dépassant même le seuil d’un gigawatt (GW) – mille mégawatts, une puissance qui s’approche de celle d’un réacteur nucléaire historique en France.

    Ainsi, le petit village de #Fouju (Seine-et-Marne), avec ses 631 habitant·es, pourrait se retrouver doté d’un centre de données de 1,4 GW – une concertation préalable s’ouvre le 13 octobre. À #Cambrai (Nord), une énorme installation de 1 GW est promise par #Data4, une filiale du fonds canadien #Brookfield. #Fluidstack, une plateforme cloud d’IA, a annoncé en février la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement français pour la construction d’un gigantesque supercalculateur pouvant fournir jusqu’à 1 GW de puissance de calcul.

    Pour Emmanuel Macron, « l’électricité est disponible, vous pouvez vous brancher, elle est prête ! ». Sa petite phrase au sommet de l’IA, début 2025, avait fait rire l’assistance. De fait, en 2024, la production d’électricité en France a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans, avec 536,5 térawattheures (TWh), bien au-dessus de sa consommation. Ce qui lui a permis d’en exporter 89 TWh, un record historique et un apport substantiel à la balance commerciale nationale. De quoi disposer de larges réserves à vendre sans restriction aux opérateurs des centres de données ? C’est le discours confiant affiché par l’exécutif.

    La réalité est plus inquiétante, et c’est tout l’intérêt du rapport du Shift Project que de la documenter. D’abord, « les centres de données dont le raccordement se valide aujourd’hui verront leurs pics de consommation en 2035 », explique Pauline Denis, ingénieure de recherche numérique au sein de l’association. Autrement dit, l’abondance en énergie aujourd’hui ne garantit pas qu’il y aura suffisamment de courant pour les alimenter dans dix ans.

    Ensuite, la demande en électricité des centres de données va inévitablement entrer en concurrence avec d’autres besoins, au vu des volumes nécessaires : de 15 % à 23 % de l’électricité supplémentaire prévue par RTE, le gestionnaire de réseaux, en 2035. C’est vraiment beaucoup. Or, la décarbonation de certains secteurs industriels aussi émetteurs de CO2 que les transports, la production d’acier ou de carburants passe nécessairement par l’#électrification.

    « En France il existe un grand risque de conflit d’usage avec les #transports ou le #chauffage, prévient Pauline Denis, conserver la dynamique actuelle de centres de données rendrait caducs les objectifs de décarbonation de ces secteurs pour 2030 et 2050. »

    Les autrices et auteurs du rapport en concluent que « cette concurrence doit être accompagnée et arbitrée, afin de ne pas laisser le déploiement massif des centres de données mettre en péril d’autres transformations sans s’en rendre compte ». Car au niveau local, les centres de données les plus gourmands en électricité, et en particulier les monstres de plus de 1 GW, risquent à terme d’empêcher l’implantation de sites industriels, et donc leurs emplois.

    Quels emplois et pour qui ?

    À #Marseille, un des principaux hubs du pays, autorités et industriels se sont mis autour d’une table pour trouver une zone favorable au raccordement des de centres de données « qui n’entre pas en concurrence avec d’autres projets locaux, comme l’alimentation électrique des navires à quai dans le port, ou l’aménagement du quartier #Euroméditerranée », précise RTE. C’est notamment le cas au nord de la ville, dans la zone de #Plan_de_Campagne, où le foncier semblait plus facilement disponible.

    Maxime Efoui-Hess, coordinateur du programme numérique du Shift Project, met les pieds dans le plat : « Si on préempte la majorité de l’électricité pour l’usage des centres de données, elle va manquer à la décarbonation. » Les contrats d’approvisionnement actuellement signés avec les centres de données dans les Hauts-de-France « ne serviront pas à décarboner la sidérurgie de Dunkerque ». C’est donc autant un enjeu social qu’une alerte climatique : quelles activités énergivores, pour quel type d’emplois, les territoires choisissent-ils ?

    Et « quelle peut-être la réaction citoyenne à la préemption de telles capacités de production électrique pour les centres de données ? », interroge le rapport. Qui se demande aussi « quelle crédibilité auraient des politiques d’encouragement à la sobriété dans le logement si l’électricité dégagée est utilisée pour des centres de données ? »

    Sollicité par Mediapart, le gestionnaire du réseau français, #RTE, se montre moins inquiet : « L’offre d’électricité bas carbone est aujourd’hui abondante en France, le système électrique français possède des marges et est prêt à accueillir les nouveaux usages. » Concernant les besoins des infrastructures du numérique, « nous sommes en train de réactualiser nos trajectoires en tenant compte des annonces sur l’IA mais aussi en tenant compte du fait que la montée en puissance des centres de données est souvent assez lente ».

    En attendant, à Marseille comme à #Wissous en Essonne, où #Amazon construit un autre gros centre de données, des collectifs d’habitant·es se forment et dénoncent « l’accaparement » de leur territoire par les infrastructures numériques.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/011025/ia-un-rapport-alerte-sur-le-risque-de-conflit-d-usage-de-l-electricite
    #data_centers #intelligence_artificielle #AI

    • L’IA, dévoreuse d’énergie, pourrait entraîner une pénurie d’électricité aux Etats-Unis
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/02/l-ia-devoreuse-d-energie-pourrait-entrainer-une-penurie-d-electricite-aux-et

      Depuis qu’Elon Musk a quitté Donald Trump, il est retourné à son #messianisme_futuriste, pour conquérir Mars mais aussi développer xAI, son entreprise d’intelligence artificielle (IA). Le multientrepreneur a construit, en 2024, un supercalculateur baptisé « Colossus », à Memphis, dans le Tennessee, pour entraîner son modèle Grok. Six milliards de dollars d’investissements (5,1 milliards d’euros), 350 000 puces ultrasophistiquées GPU et 260 mégawatts de puissance, soit un quart de réacteur nucléaire. Et ce n’est qu’un début. « De même que nous serons les premiers à mettre en ligne un gigawatt de calcul d’entraînement, nous serons également les premiers à mettre en ligne 10 GW, 100 GW, 1 TW, … », a posté l’homme le plus riche du monde sur X, le 22 septembre.

      Les puissances sont délirantes, un térawatt équivalant à 1 000 réacteurs nucléaires. On aurait tort de ricaner : l’Amérique est lancée dans une folie de consommation énergétique. Ainsi, le 22 septembre, le géant des microprocesseurs Nvidia et OpenAI, la firme qui a créé ChatGPT, ont annoncé des investissements de 100 milliards de dollars pour construire des centres de données consommant 10 gigawattheures, soit dix centrales nucléaires. « Il s’agit du plus grand projet d’infrastructures d’IA de l’histoire », a déclaré, ce jour-là, Jensen Huang, PDG de Nvidia.

      A moins que ne survienne une révolution susceptible de faire des économies d’énergie, l’IA s’annonce comme un véritable trou noir engloutissant l’électricité. Pour Elon Musk, ce n’est pas bien grave, l’énergie étant, selon lui, une ressource inépuisable, grâce au solaire, couplé aux batteries. « La Terre reçoit en une heure la même énergie du Soleil que ce que l’humanité consomme en un an », a-t-il écrit avant de préciser que « l’énergie solaire est de toute évidence l’avenir pour quiconque sait faire des mathématiques élémentaires ».

      https://justpaste.it/8p7vm

  • The Gaza family torn apart by IDF snipers from Chicago and Munich | Israel-Gaza war | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2025/sep/09/the-gaza-family-torn-apart-by-idf-snipers-from-chicago-and-munich

    Israel-Gaza war
    The Gaza family torn apart by IDF snipers from Chicago and Munich

    Five-month investigation reveals how four members of one family were shot and killed in a single day and highlights a pattern in which Israeli troops target unarmed civilians

    Hoda Osman and Emma Graham-Harrison
    Tue 9 Sep 2025 17.50 CEST

    Daniel Raab shows no hesitation as he watches footage of 19-year-old Salem Doghmosh crumpling to the ground beside his brother in a street in northern Gaza.

    “That was my first elimination,” he says. The video, shot by a drone, lasts just a few seconds. The Palestinian teenager appears to be unarmed when he is shot in the head.

    Raab, a former varsity basketball player from a Chicago suburb who became an Israeli sniper, concedes he knew that. He says he shot Salem simply because he tried to retrieve the body of his beloved older brother Mohammed.

    • L’enquête glaçante sur “Ghost”, le groupe de snipers qui tue des civils à Gaza
      Publié le 17 septembre 2025 | Courrier international
      https://www.courrierinternational.com/article/conflit-l-enquete-glacante-sur-ghost-le-groupe-de-snipers-qui

      Une enquête menée par des journalistes d’investigation de plusieurs journaux et collectifs jette une lumière crue sur un groupe de francs-tireurs de l’armée israélienne, baptisé “Ghost”, ayant perpétré des exactions à Gaza et tué des civils désarmés, rapporte le quotidien britannique “The Guardian”. Une “équipe” qui aurait tué environ 120 Palestiniens, revendique l’un de ses membres.

      Une enquête accablante, menée durant cinq mois par des journalistes d’investigation du Guardian, Arab Reporters for Investigative Journalism (ARIJ), Paper Trail Media, Der Spiegel et la ZDF, jette une lumière crue sur un groupe de francs-tireurs de l’armée israélienne, baptisé “Ghost” (“Fantôme”, en anglais), ayant perpétré des exactions à Gaza et tué des civils désarmés, rapporte le journal britannique.

      L’enquête porte notamment sur le meurtre de six Palestiniens, dont quatre membres d’une même famille, abattus en novembre 2023 de sang-froid par ces tireurs embusqués. Des “fantômes” qui ont grandi dans l’Illinois, aux États-Unis, et à Munich, en Allemagne, avant de rejoindre l’armée israélienne.
      L’un d’eux, Daniel Raab, ancien joueur de basket-ball à la corpulence massive et originaire de la banlieue de Chicago, avoue ces meurtres “lors d’une interview réalisée dans des circonstances trompeuses par une équipe dirigée par le journaliste palestinien hébréophone Younis Tirawi”, relate le Guardian.

      Le journal précise ensuite quelles sont ces “circonstances” : “Raab a été contacté, en hébreu, par quelqu’un qui lui a expliqué qu’il souhaitait écrire au sujet de son groupe [Ghost] et rendre hommage aux soldats [israéliens] tués, explique Tirawi. Raab avait reçu la promesse que son témoignage serait anonyme, mais Tirawi a publié des extraits de l’interview en ligne, car selon lui, elle relevait de l’intérêt public, compte tenu de l’ampleur des assassinats de civils.”

      C’était ma première élimination ”, dit Daniel Raab dans cette interview, en commentant les images montrant Salem Doghmosh, 19 ans, s’écrouler à côté de son frère dans une rue du nord de Gaza le 22 novembre 2023, soit un mois et demi après le début de la guerre dans l’enclave palestinienne.

      La vidéo de l’assassinat, filmée par un drone israélien – et postée en ligne quelques mois plus tard dans le cadre d’un montage réalisé par le soldat israélien Shalom Gilbert, d’après l’enquête –, ne dure que quelques secondes.

      L’adolescent palestinien semble désarmé lorsqu’il est atteint d’une balle dans la tête […]. Raab reconnaît qu’il le savait. Il affirme avoir tiré sur Salem simplement parce qu’il essayait de récupérer le corps de son frère aîné, Mohammed ”, écrivent les journalistes d’investigation, qui ont mené une série d’entretiens et consulté des certificats de décès, des dossiers médicaux et des images géolocalisées.

      Qu’y avait-il de si important dans ce cadavre ?
      Dans l’interview, postée sur les réseaux sociaux, Daniel Raab explique, non sans cynisme, ne pas comprendre pourquoi Salem Doghmosh s’est précipité sur la dépouille de son frère quelques minutes après sa mort.

      J’ai du mal à comprendre pourquoi il a fait ça […]. Peut-être qu’il était tout simplement idiot […]. Je veux dire, qu’y avait-il de si important dans ce cadavre ?

      Après que Salem a été abattu, son père, Montasser, 51 ans, s’est précipité sur les lieux pour tenter de récupérer les corps de ses deux fils, mais il a son tour été mortellement touché par un sniper.

      Ils n’arrêtaient pas de venir pour essayer de s’emparer de ces corps ”, lâche, avec un sarcasme macabre, Daniel Raab, diplômé en biologie de l’université de l’Illinois.
      “Ils se disent : ‘Oh, je ne pense pas [que je serai abattu] parce que je suis [habillé] en civil et que je ne porte pas d’arme, etc.’, mais ils avaient tort.” “C’est à ça que servent les snipers ”, ajoute-t-il, estimant que son “équipe” a abattu près de 120 Palestiniens.

      Selon The Guardian, ce récit met en évidence “les pratiques meurtrières des troupes israéliennes, qui ont à maintes reprises pris pour cibles des hommes non armés âgés de 18 à 40 ans à Gaza”. Il renforce les soupçons qui pèsent sur les actions des soldats israéliens à Gaza et appuie surtout les accusations portées par des ONG et des juridictions internationales contre Israël pour sa responsabilité dans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

  • #Gaspillage_alimentaire : 9 millions de tonnes par an en France, des solutions locales émergent

    Face à 9 millions de tonnes de #déchets_alimentaires produits chaque année en France, des initiatives locales et solidaires émergent pour lutter contre le #gaspillage, tout en aidant les plus précaires et en préservant l’environnement.

    Selon le ministère de l’Agriculture, la France a généré 9 millions de tonnes de déchets alimentaires en 2022, dont 4 millions étaient encore consommables. À l’échelle individuelle, chaque Français jette en moyenne 58 kilos de nourriture par an, dont 24 kilos encore comestibles, pour un coût estimé à 100 euros par habitant. Ce gaspillage, qui débute dès la #production et se poursuit jusqu’à la #consommation, aggrave les #inégalités_sociales et contribue aux émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, de nouvelles solutions émergent, à l’image des épiceries #anti-gaspi nées en Bretagne, qui proposent à la vente des #invendus ou des produits refusés par la #grande_distribution.

    Des #épiceries_solidaires pour valoriser les invendus

    À Bordeaux, une enseigne spécialisée a développé un réseau de 28 magasins où l’on trouve fruits et légumes « moches » ou mal calibrés, produits issus de #surproduction, ou encore articles dont l’#emballage ne correspond plus aux standards des #grandes_surfaces. « On a tout un tas de raisons qui font que ces produits se trouvent exclus des circuits de distribution traditionnels », explique Arnaud, responsable du magasin. Les consommateurs, de plus en plus sensibilisés à la #lutte_contre_legaspillage, adhèrent au concept, d’autant que les prix sont en moyenne 15 % inférieurs à ceux des distributeurs classiques. Pour les producteurs, c’est aussi une #alternative à la #destruction de leurs récoltes, notamment dans l’Ouest où des pommes non conformes aux #calibres sont désormais valorisées. « On apporte notre petite pierre à l’édifice sur ce sujet-là », souligne Arnaud, évoquant l’impact écologique de cette démarche.

    Des invendus pour les #étudiants

    Au Palais-sur-Vienne, en Haute-Vienne, la municipalité a rejoint une plateforme pour vendre à prix réduit les surplus de repas issus de la restauration collective. « On ne gaspille pas, on prépare des denrées à tarif réduit pour ceux qui en ont besoin. Donc c’est bon pour la planète et c’est bon pour le portefeuille des gens », affirme le maire. Les particuliers peuvent ainsi acheter un panier repas complet pour 4 euros, d’une valeur réelle de 35 à 40 euros, tandis que les bénéfices soutiennent le centre communal d’action sociale.

    À Bordeaux, l’association #Linky récupère chaque semaine des invendus pour les redistribuer à près de 500 étudiants en situation de précarité. « Sur un an, en 2024, on a aidé 10 000 étudiants au niveau de l’antenne de Bordeaux », détaille Emmanuel, responsable de l’association. Linky a ainsi sauvé 93 tonnes de nourriture localement, et 1 200 tonnes à l’échelle nationale, grâce à une logistique citoyenne et décarbonée. « Chaque fois qu’on fait une #récupération, la #redistribution se fait dans la foulée », précise-t-il, garantissant la fraîcheur des produits et la #solidarité entre étudiants.

    https://france3-regions.franceinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/gaspillage-alimentaire-9-millions-de-tonnes-par-an-en-fra
    #nourriture

  • Auchan victime d’un piratage massif : « des centaines de milliers » de données clients dérobées, selon le groupe
    Sueurs froides pour de nombreux consommateurs. L’enseigne de grande distribution Auchan a annoncé jeudi avoir été victime « d’un acte de cyber malveillance » ayant causé le vol de données des comptes de fidélité de « quelques centaines de milliers » de ses clients. Les données piratées comprennent le « nom, prénom, adresses email et postale, numéro de téléphone, numéro de carte de fidélité » des clients affectés, a signalé le groupe dans un communiqué, tout en assurant que « l’incident a été circonscrit ».


    « Les données bancaires, mot de passe et code pin des cartes de fidélité » ainsi que les « montants des cagnottes » des clients ne sont pas concernés, a assuré Auchan, ajoutant qu’il avertissait l’ensemble des personnes concernées et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). « Quelques centaines de milliers » de clients d’Auchan sont concernés, a précisé à l’AFP une porte-parole du groupe. L’enseigne nordiste avait déjà été victime d’une attaque similaire en novembre 2024.

    Ce groupe phare de l’empire Mulliez, qui a annoncé fin 2024 un grand plan de restructuration avec près de 2.400 suppressions de postes, a invité ses clients à « rester vigilants » face aux risques de sécurité liés à l’hameçonnage, c’est-à-dire des SMS ou courriels frauduleux destinés à tromper des personnes pour les inciter à transmettre des données personnelles ou bancaires. L’année 2025 a été marquée par plusieurs attaques informatiques d’ampleur en France. Début août, plus de six millions de comptes clients de Bouygues Telecom ont été affectés par une cyberattaque ayant conduit à la fuite de données, y compris des coordonnées bancaires.

    #auchan #mulliez #france #grande_distribution #données_personnelles #en_vedette #piratage_informatique #données
    Source : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/auchan-victime-d-un-piratage-massif-des-centaines-de-milliers-de-donnees-cl

  • « Certains nous prennent pour une décharge » : à Cannes (comme ailleurs), les Restos du Cœur submergés par des dons alimentaires inutilisables - Nice-Matin
    https://www.nicematin.com/vie-associative/-certains-nous-prennent-pour-une-decharge--993322

    Les Restos du Cœur jettent jusqu’à 40 % des dons alimentaires reçus. Entre tri chronophage et défiscalisation mal encadrée, les abus de certaines enseignes pèsent lourd sur l’association. Reportage auprès des bénévoles cannois


    La ramasse des Restos du Cœur, lundi 30 juin, à Cannes. Photo Justine Meddah

    Dans les coulisses des Restos du cœur de Cannes, une réalité déroutante s’impose : ce qui est censé nourrir les plus démunis devient parfois un fardeau logistique. Derrière l’élan de générosité affiché par certaines enseignes, se cache un système qui privilégie la quantité sur la qualité – au détriment des associations et des bénéficiaires. Depuis la loi Garot de 2016, les grandes surfaces de plus de 400m² ne peuvent plus détruire leurs #invendus_alimentaires. Elles sont tenues de signer des conventions de dons avec des associations humanitaires. En contrepartie, ces dons sont défiscalisables à hauteur de 60 % de leur valeur, sur la base du poids remis. Une mesure pensée pour encourager la solidarité… mais qui, sur le terrain, donne lieu à des dérives. " Quand tu as 100kg de ramasses et que tu jettes 75kg, il ne faut pas abuser. Certains magasins nous prennent pour une décharge ", s’agace Fabienne, responsable des Restos du cœur de Cannes les Halles. À ses côtés, les bénévoles trient, jaugent, jettent. Des fruits pourris, des viennoiseries rassies, des produits périmés depuis des jours voire des semaines. " Tout retrier, ça nous prend une à deux heures par ramasse. On perd du temps, de l’énergie, et surtout, beaucoup de produits. "

    https://archive.ph/3c5Jp

    #solidarité (à la ramasse) #aide_alimentaire #dons_défiscalisés #grande_distribution

  • Le fondateur du WEF Klaus Schwab visé par une enquête interne RTS

    Le Wall Street Journal a révélé mercredi qu’une lettre anonyme a été adressée la semaine passée au conseil d’administration de la prestigieuse institution, mettant en cause klaus schwab et son épouse hilde qui auraient « mélangé leurs affaires personnelles avec les ressources du Forum, sans surveillance appropriée ».

    Un porte-parole du fondateur, interrogé par le quotidien, a démenti toutes ces accusations.
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    Cette lettre anonyme, qui émane d’anciens et actuels employés, selon le quotidien américain, a poussé le conseil d’administration à se réunir dans l’urgence « le dimanche de Pâques », klaus schwab ayant « opté pour une démission immédiate » de son rôle de président du Conseil d’administration, « plutôt que de rester pour une période de transition prolongée comme prévu auparavant », ajoute le Wall Street Journal, qui s’appuie sur des sources informées sans les nommer.

    La lettre inclut entre autres des accusations selon lesquelles klaus schwab, le fondateur de ce forum qui organise chaque année un sommet pour les élites politiques et économiques dans la luxueuse station de ski suisse de davos, aurait demandé à de jeunes employés de retirer pour lui « des milliers de dollars » dans des distributeurs de billets et utilisé des fonds de l’organisation pour régler des massages lors de séjours à l’hôtel.


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    Les dépenses facturées pour des massages lorsqu’il était en voyage ont toujours été remboursées, a-t-il précisé, klaus schwab réfutant également les accusations contre lui et son épouse concernant les voyages luxueux et retraits d’argent.

    Source : https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/klaus-schwab-fondateur-du-wef-vise-par-une-enquete-apres-sa-demission-28861986.h
    #massage #prostitution #chute #klaus_schwab #wef #capitalisme #politique #violence #racisme #discriminations #davos #globalisation_4.0 #actualités_internationales #Grande_Réinitialisation #Réinitialisation #crise #économie #économie_mondiale

  • Klaus Schwab, président du WEF, annonce sa démission immédiate RTS

    Selon un communiqué du WEF publié lundi, Klaus Schwab a informé le conseil d’administration de sa démission lors d’une réunion extraordinaire le dimanche de Pâques. Le choix du chef intérimaire Peter Brabeck-Letmathe, ancien président du conseil d’administration de Nestlé, s’est fait à l’unanimité. Le conseil de fondation a mis en place un comité de recherche pour trouver un successeur durable.

    Il y a un an, en mai, Klaus Schwab avait déjà annoncé son intention de quitter son poste de directeur et de passer à la présidence du conseil de fondation. Il se retire maintenant de cette même fonction.

    Le wef Fondé avec l’argent de ses parents

    Le professeur d’économie allemand Klaus Schwab, né à Ravensburg dans le sud de l’Allemagne, fils d’un directeur d’usine suisse, a créé le Forum économique mondial en 1971 avec l’argent de ses parents, ses économies de manager et un crédit. Le Forum, avec sa réunion annuelle à Davos, est devenu l’une des rencontres les plus importantes pour les politiciens de haut niveau, les grands managers, les scientifiques et les représentants de la société civile du monde entier.

    Le siège du WEF se trouve à Genève. Il emploie 600 personnes dans le monde entier, à Genève, New York, Pékin et Tokyo.
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    Source et suite : https://www.rts.ch/info/economie/2025/article/klaus-schwab-quitte-la-presidence-du-wef-peter-brabeck-letmathe-interimaire-2886

    #klaus_schwab #wef #capitalisme #politique #violence #racisme #discriminations #davos #globalisation_4.0 #actualités_internationales #Grande_Réinitialisation #Réinitialisation #crise #économie #économie_mondiale

  • L’hypercroissance du discounteur Action, qui compte « ouvrir un magasin par jour en Europe »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/04/01/l-hypercroissance-du-discounteur-action-qui-compte-ouvrir-un-magasin-par-jou


    Hajir Hajji, la PDG d’Action, dans le magasin de Velserboek, aux Pays-Bas, en 2025. ACTION

    En 2024, plus de 18 millions de clients dans le monde arpentaient chaque semaine les allées de ses magasins. Soit 3,4 millions de plus qu’en 2023, et 10 millions de plus qu’en 2019. Une illustration du changement de #consommation opéré ces dernières années. La recherche du meilleur prix dans un contexte de pouvoir d’achat contraint incite les ménages à fragmenter leurs courses, en multipliant le nombre de magasins fréquentés pour alléger leur budget.

    Lancé en 1993 aux Pays-Bas, le discounteur Action possède aujourd’hui 2 918 magasins, qui emploient 79 681 personnes dans 12 pays, et enregistre, sur une vingtaine d’années, une croissance moyenne annuelle de ses ventes de 24 %. En 2024, son activité a bondi de 10,3 % à surface comparable, 21,7 % au total, à 13,8 milliards d’euros. Parmi ses meilleures ventes, celles de la catégorie blanchisserie et nettoyage, pour laquelle, face à la flambée des prix, de nombreux ménages se sont détournés de leur supermarché.

    Dans le modèle Action, les coûts sont réduits au minimum. « Pas de dépenses marketing, pas d’emplacement dans les rues principales », souligne la patronne du #discounteur néerlandais. Les magasins, d’environ 900 mètres carrés de surface de vente, doivent être situés dans une zone de chalandise d’au moins 40 000 personnes, où le loyer est l’un des critères minutieusement examinés. Cette superficie ne doit rien au hasard : elle permet à l’enseigne, en France, d’ouvrir des points de vente très rapidement, en échappant en général à l’obtention préalable d’une autorisation administrative de la commission départementale d’aménagement commercial, obligatoire au-delà de 1 000 mètres carrés.

    Autre force du concept, son efficacité opérationnelle : « 95 % de l’assortiment est le même dans tous les pays, mais on le change tout le temps », lance la PDG. Chez le discounteur, les consommateurs ne peuvent pas, comme dans un supermarché classique, trouver à chaque passage leurs produits fétiches. Seul un tiers de l’assortiment des magasins est fixe.

    https://archive.ph/S6HIQ

    #grande_distribution #logisitique

  • Guerre Carrefour Casino Petits meurtres entre ennemis
    https://www.off-investigation.fr/carrefour-casino-petits-meurtres-entre-ennemis

    En guerre depuis 2018, Carrefour et Casino se retrouvent unis dans la tourmente. Tandis que Casino et son ex-état-major croulent sous les mises en examen, Carrefour est attaqué par un fonds d’investissement activiste. Derrière les enjeux financiers de la grande distribution, se cache une guerre de réseaux sur fond de batailles d’actionnaires. Que se passe-t-il dans la grande distribution française ? A quelques jours d’intervalle, Carrefour et Casino se sont retrouvés sur le banc des accusés. Au sens propre pour Casino. On apprenait en effet début mars que l’ex-PDG du groupe, Jean-Charles Naouri, ainsi que d’anciens cadres dirigeants, seront jugés […]Lire la suite : Guerre Carrefour Casino Petits meurtres entre (...)

    #Enquêtes #Accès_libre

  • « Le capitalisme libéral est devenu mafieux » : notre émission spéciale avec #Roberto_Saviano

    Dans « #Giovanni_Falcone », l’écrivain documente le « courage » du juge assassiné par la mafia en 1992. Invité d’« À l’air libre », il évoque l’ampleur du narcotrafic et juge qu’il faut « légaliser » les drogues. Il alerte : en France, l’extrême droite aussi peut arriver au pouvoir.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/070225/le-capitalisme-liberal-est-devenu-mafieux-notre-emission-speciale-avec-rob

    #interview #solitude #Italie #crime_organisé #capitalisme #bitcoin #capitalisme_criminel #capitalisme_financiarisé #blanchissement_d'argent #banques #capitalisme_libéral #mafia #drogue #cocaïne #économie #Europe #France #épidémie_de_cocaïne #Corse #argent #grande_distribution #légalisation_de_la_drogue #corruption #juges #magistrature #séparation_des_pouvoirs #Giorgia_Meloni

    A partir de la minute 14’00 : question sur la présence mafieuse en France... Saviano dit ne pas comprendre comment ça se fait qu’alors qu’en France sont présentes les plus grandes mafias du monde, on en parle pas...

  • Face aux crises, le nombre d’épiceries solidaires se développe | Carenews INFO
    https://www.carenews.com/carenews-info/news/face-aux-crises-le-nombre-d-epiceries-solidaires-se-developpe

    Le réseau Andès compte désormais 619 #épiceries_solidaires, contre 380 en 2019, selon son Observatoire des épiceries solidaires 2025. Une forte hausse liée à la croissance de la précarité alimentaire en France. Les bénéficiaires sont des allocataires du RSA ou des demandeurs d’emploi, mais aussi des personnes en emploi, des étudiants ou des retraités.

    Au cours des dernières années, les épiceries solidaires ont dû faire face à un effondrement des dons en denrées alimentaires, principalement pour deux raisons : l’adoption de plusieurs lois anti-gaspillage applicables aux grandes surfaces alimentaires, qui ont progressivement réduit leurs quantités d’invendus, mais aussi la concurrence nouvelle des dispositifs anti-gaspi (paniers anti-gaspi, prix cassés sur les produits proches de leur date de péremption, etc.). Si bien que les dons de denrées ne constituent désormais plus qu’un tiers des approvisionnements des épiceries solidaires, et les achats les deux-tiers restants.

    Le budget des structures dépend en grande partie des #subventions (à 69 %), tandis que les ventes ne représentent que 23 % de leurs ressources, ce qui est cohérent avec les prix réduits auxquels elles vendent leurs produits.

    #alimentation #don #concurrence #grande_distribution

  • Un groupe minier français détruit un #désert unique au #Sénégal

    #Dépossession des #terres, #destruction de l’#environnement, épuisement des ressources en #eau... Au Sénégal, une filiale du groupe minier français Eramet suscite la colère des habitants.

    Gora Gaye n’a pas peur de dire ce qu’il pense. Maire de la commune de #Diokoul_Diawrigne, située dans le nord-ouest du Sénégal, à quelques kilomètres de l’océan Atlantique, il est devenu le chef de file d’un mouvement de révolte contre la présence d’#Eramet_Grande_Côte, appelée aussi #Grande_Côte_Opérations (#GCO), sur son territoire.

    L’élu, membre de Pastef, le parti présidentiel, accuse cette entreprise minière, filiale du groupe français #Eramet, d’avoir un effet dévastateur sur l’environnement et les #conditions_de_vie de ses concitoyens. Le 28 décembre, avec plusieurs centaines de personnes, il a participé à une #marche à #Lompoul village, localité de sa commune, pour demander l’arrêt des activités de la compagnie. « GCO, dafa doy ! » (« GCO, ça suffit ! » en wolof), a scandé la foule.

    Détenue à 90 % par Eramet et à 10 % par l’État du Sénégal, GCO a le contrôle, au moins jusqu’en 2029, d’une #concession_minière qui couvre 445 000 hectares et s’étend sur 100 kilomètres le long du littoral. Dans cette région de dunes, riche en #sables_minéralisés, elle extrait depuis dix ans du #zircon (dont Eramet assure être le quatrième producteur mondial grâce à sa filiale sénégalaise) et d’autres minerais (#rutile, #ilménite, #leucoxène) utilisés par diverses industries (bâtiment, nucléaire…). Elle est partie du village de #Diogo, progressant lentement vers le nord, pour arriver en 2023 environ 20 kilomètres plus loin, dans les environs de Lompoul village, où elle se trouve toujours.

    Les moyens techniques qu’elle déploie sont gigantesques : pour traiter des milliers de tonnes de #sable par jour, elle fait serpenter une immense #drague reliée à une usine qui flotte sur un #bassin_artificiel. Depuis quelques mois, elle utilise aussi une unité d’#extraction_minière_sèche.

    Le périmètre que GCO a déjà exploité apparaît sur des images satellites sous la forme d’une longue étendue blanche, sans végétation. Auparavant, cet espace était occupé par des cultures vivrières : il fait partie des #Niayes, une bande côtière qui va de Dakar à Saint-Louis, et est dédiée au #maraîchage, assurant près de 80 % de la production nationale de #légumes.

    Il était aussi habité : plusieurs milliers de personnes ont dû abandonner leur village ou hameau pour laisser la place à la #mine et être relogés dans des « #sites_de_recasement ». Auparavant installés en bordure de l’océan, les habitants des villages de Foth et Diourmel se retrouvent aujourd’hui 20 kilomètres plus loin, à l’intérieur des terres, dans des petites maisons identiques, collées les unes aux autres, souvent trop exiguës pour accueillir décemment tous les membres de leur famille.

    Des terres « lessivées »

    Autour de Lompoul village, le #paysage a été transformé, dit Pape Sarr, membre d’un collectif de personnes affectées par les activités de GCO. « Vous voyez cette immense dune ? Elle n’existait pas il y a six mois. C’est GCO, dont l’usine flottante est passée ici, qui l’a créée. Le terrain était auparavant plat, favorable aux activités agricoles. Ils ont tout détruit », détaille-t-il.

    Lui-même possédait ici 4 hectares pour du #maraîchage et de l’#élevage, ce qui lui rapportait au minimum 30 millions de francs CFA par an (45 000 euros). Il en a perdu une partie au profit de la société minière. Parce qu’il s’opposait à cette #spoliation, il a été convoqué à la gendarmerie. Comme lui, des milliers de petits producteurs ont dû céder leurs terres contre des #indemnisations insignifiantes.

    Multitudes d’arbres arrachés, montagnes de sable retournées au bulldozer dans un bruit assourdissant : GCO s’affaire actuellement dans le désert de Lompoul, une zone de 300 hectares de dunes brunes située à 3 kilomètres du village éponyme. Sous l’action de ses énormes engins, ce lieu unique au Sénégal, prisé par les réalisateurs de cinéma et les touristes qui venaient y dormir dans des tentes aménagées, est en train de disparaître.

    Peu importe qu’il y ait encore sur place un opérateur touristique, l’Écolodge de Lompoul, en attente d’un accord sur le montant de son #indemnisation avant son départ : GCO continue d’avancer, sa drague et son #usine_flottante ne sont désormais qu’à quelques centaines de mètres du campement d’Écolodge, de sa trentaine d’employés et de ses clients, horrifiés.

    GCO dit « restaurer » des secteurs qu’elle a exploités en replantant des arbres, mais il faudra « plusieurs décennies pour remettre en état les terres qu’elle a complètement lessivées », s’indigne Gora Gaye auprès de Reporterre, rappelant combien les Niayes sont fragiles.

    Le #Collectif_de_défense_des_Niayes, un groupe de ressortissants de la zone, partage ses préoccupations. « Notre écosystème est en train d’être détruit et la population se retrouve sans recours », déplore l’un de ses membres, Idy Ka. Un autre, Cheikh Fall, expert environnemental, souligne que les habitants de la région ont demandé en 2022 la révision d’une #étude_d’impact environnemental et social des activités de GCO, mais que les autorités administratives ont validé le document sans prendre en compte leurs doléances.

    Tous s’inquiètent pour les ressources en eau : les maraîchers qui ont encore des champs constatent des perturbations hydriques. Des #puits sont à sec, comme si la #nappe_de_surface avait disparu. « Sur certains sites, pour trouver de l’eau en quantité suffisante, il faut désormais creuser à 50 ou 70 mètres, au lieu de 15 ou 20 mètres auparavant », explique Julien Potron, un entrepreneur spécialisé dans l’installation de pompes solaires.

    Comme d’autres, il est convaincu que GCO, qui utilise des milliards de m3 d’eau, est responsable de la situation. « Faux », répond l’entreprise dans un communiqué, assurant pomper « à plus de 450 m de profondeur, bien en dessous des nappes phréatiques utilisées par les agriculteurs ». Pourtant, une Commission départementale de recensement et évaluation des impacts et une équipe de GCO ont conclu en 2018, selon un document interne à la compagnie, que la baisse du niveau de l’eau des puits de plusieurs paysans était un « effet induit » de sa « drague » sur « la nappe ».

    « GCO nous a tout pris »

    Au bout du compte, on assiste à un #appauvrissement environnemental, mais aussi social et économique, explique Ousmane Sow, chef de village à Lompoul village. Les femmes qui vendaient des souvenirs aux touristes attirés par le désert sont désormais désœuvrées et sans revenus, tout comme les employés des six entreprises touristiques dont les lodges ont été avalés par la mine et les paysans qui n’ont plus de terres.

    « Les jeunes partent. Certains empruntent les filières de l’#émigration clandestine, un phénomène nouveau ici », assurent plusieurs habitants. « Un homme à qui on a pris de force ses champs est passé par le Nicaragua pour entrer clandestinement aux États-Unis », raconte, amer, Cheikh Fall. « [GCO] nous a tout pris : nos terres, nos cultures, nos traditions, notre désert, nos activités de subsistance, notre #dignité », a résumé Gora Gaye lors d’une conférence de presse.

    L’entreprise se défend en déclarant employer 2 000 collaborateurs et contractants, dont 97 % de Sénégalais ; avoir versé, en 2023, 25 millions d’euros de taxes, impôts et dividendes à l’État (avec un chiffre d’affaires de 238 millions d’euros en 2023), et avoir créé une « #oasis » dans une zone qu’elle a exploitée, à 10 kilomètres de Lompoul, pour remplacer le désert qu’elle est en train de pulvériser. Des chiffres et des mesures jugées dérisoires par ses détracteurs.

    « Complicité » des autorités

    Ces dernières années, les médias sénégalais ont rendu régulièrement compte du désarroi des populations locales. Mais cela n’a eu aucun effet : GCO n’a pas changé ses méthodes et l’administration sénégalaise a continué à la soutenir. Aujourd’hui, Gora Gaye et d’autres accusent publiquement les autorités locales de « complicité » avec l’entreprise française.

    Il est vrai que cette dernière veille à entretenir de bonnes relations avec les administrateurs et élus. Dans les rapports de 2022 et 2023 de l’#Initiative_pour_la_transparence_dans_les_industries_extractives (#ITIE), elle indique avoir versé, à titre de « paiements sociaux volontaires » et pour des « appuis divers », des centaines de milliers de francs CFA à des préfets, sous-préfets, chefs de village, maires, gendarmeries, etc. Contacté par Reporterre, le groupe Eramet n’a pas réagi à la question de savoir si ces versements étaient en conformité avec sa charte éthique.

    L’équipe au pouvoir depuis avril dernier, le président, Bassirou Diomaye Faye, et le Premier ministre, Ousmane Sonko, connus pour leurs idées souverainistes et dont le parti a remporté les élections législatives de novembre, modifiera-t-elle la donne ? Beaucoup d’habitants de Lompoul l’espèrent, même si l’actuel président de l’Assemblée nationale a travaillé de 2017 à 2024 pour GCO et même si le ministre de l’Environnement a fait, le 26 décembre, une visite de terrain avec GCO comme guide.

    Déjà, trois députés de Pastef se sont mobilisés ces dernières semaines, demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire et plaidant pour l’instauration d’un moratoire sur les activités de GCO afin d’évaluer les dommages et revoir éventuellement son contrat avec l’État. « Si le gouvernement ne réagit pas, nous bloquerons l’entreprise ; elle ne pourra plus progresser », avertit Gora Gaye.

    #Dépossession_foncière

    Les milliers de paysans contraints de laisser leurs terres à GCO n’ont reçu que des « miettes » en guise de dédommagement, selon de nombreux témoignages. « Les montants des indemnisations sont basés sur de vieux barèmes que l’État a fixés en 1974 et n’ont depuis jamais été révisés », précise Demba Fall Diouf, membre de l’association Forum civil. L’organisation Fian International a fait le calcul : en onze ans, le manque à gagner pour un paysan dont la terre est occupée depuis 2012 par GCO « est plus de vingt fois supérieur à l’indemnisation perçue ».

    Ousmane Sow, chef de village, donne l’exemple d’un producteur qui gagnait 500 000 francs CFA par semaine (760 euros), avant de devoir se séparer de ses champs contre 5 millions de francs CFA (7 600 euros). Aujourd’hui, ce sexagénaire est obligé, lui qui employait une trentaine de personnes, de gagner sa vie comme saisonnier pour d’autres producteurs. Il ne récupérera rien : après exploitation, GCO restitue les terrains à l’État.

    https://reporterre.net/Un-groupe-minier-francais-detruit-un-desert-unique-au-Senegal
    #déplacés_internes #extractivisme #minière #résistance
    #tourisme
    ping @6donie

  • De Villepin président !
    https://lundi.am/De-Villepin-president

    De Villepin en tant qu’incarnation politique, soit image spectaculaire de plateaux télé et parole publique médiatisée, est la version française, made in french fries, de la posture de Trump aux États-Unis. Un pays a deux constitutions. Sa constitution politique et sa constitution juridique. La constitution politique est le mythe historique de sa fondation juridique. La cinquième république, coup d’État institué, est fondée sur une constitution à articles ; mais, en tant que fondement, la constitution juridique est elle-même fondée sur les rapports historiques mystifiés en légendes de sa fondation politique réelle : soit, de Gaulle et ses mythes. Autrement dit : derrière le droit, il y a un imaginaire régulateur. Aux US, c’est le mythe de l’entrepreneur successfull, du grand magnat mégalomane retranché dans son Xanadu, du pionnier des wilderness toujours en même temps cow boy, marshall et gangster, c’est aussi celui de la destinée manifeste et ses mythes d’abondances de laits et de miels régénérant la terre ; Trump performe à merveille cette fiction. En France, on pourrait très bien associer le style trumpiste à Hanouna – même rhétorique infantilisante, même provocations et humiliations, même adaptation manipulatoire selon l’audience et même genre de répartie. Néanmoins, il ne faut pas confondre comparaison éthico-rhétorique et comparaison symbolique et mythique : l’analogie rhétorique entre Trump et Hanouna ne ferait pas de Hanouna le personnage propice à l’incarnation d’une position symbolique et mythologique analogue à celle de Trump en France. Pourquoi ? Parce que la France n’est pas régulée par les mêmes mythes constituants. Nos mythes, à nous, ce sont ceux des Grands Hommes de la Résistance au Fascisme. Pour nous, français de blabla, la #Grandeur n’est pas la Greatness. La Grandeur, c’est le motif imaginaire et émotionnel du Gaullisme – par Grandeur, on entend quelque chose qui n’est pas tant la puissance mondiale que la hauteur d’une Idée – on n’a pas de pétrole mais on a des idées – : la supériorité idéelle des valeurs. Bien entendu, c’est une histoire qu’on se raconte quand on est français. Mais les histoires sont importantes. Nos angoisses ne sont pas celles des confins sauvages et des races contaminées, de la civil war, et de l’esclavage comme aux USA. Nos angoisses se fondent sur le partage entre la Résistance au fascisme et la compromission avec lui. Entre Vichy et l’Appel. La Grandeur, dans ces conditions, ce n’est pas une suprématie de Puissance mais une Grandeur de l’âme qui a son pendant dans l’Apparat, la Cour et le Luxe. La France, c’est l’articulation de la mégalomanie et de la magnanimité fondée sur les choses de l’esprit. C’est pourquoi, un fasciste qui se présente aux élections françaises se doit ou bien de passer pour un intellectuel (Zemmour) ou bien de ne rien dire du tout (Le Pen). Tandis qu’un banquier médiocre se doit de passer pour un philosophe, disciple d’un herméneute (Ricœur), et une sorte de génie.

    (...) Avec De Villepin, c’est la confrontation avec le fascisme qui s’annonce dans le Spectacle. (...)

  • De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62271/de-nouveaux-outils-pour-ameliorer-lidentification-des-migrants-decedes

    De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer
    Par Ana P. Santos Publié le : 17/01/2025
    L’identification des migrants morts en mer reste encore très difficile. Des organisations font leur possible pour développer de nouvelles méthodes et technologies - en ne s’appuyant pas seulement sur l’ADN mais sur les « identifiants secondaires » comme les tatouages, les piercings. Le but : aider les proches des victimes à faire leur deuil plus sereinement.
    Chaque année, des milliers de personnes meurent sur les routes migratoires de l’océan Atlantique, de la mer Méditerranée et de le Manche. De nombreuses victimes qui voyagent sans documents d’identité ou les ont perdus au cours de route. Lors d’une disparition en mer, l’identification des corps récupérés, qui se décomposent rapidement, est souvent impossible. Des organisations comme l’Action pour l’identification des migrants victimes de catastrophes (MDVI), militent pour mieux identifier les personnes qui perdent ainsi la vie aux portes de l’Europe. Le MDVI cherche notamment à élargir les outils et l’expertise disponibles. Une partie du travail de l’organisation repose sur les « identifiants secondaires », c’est à dire les traits du visage, les tâches de naissance, les tatouages ou les piercings, qui sont des moyens d’identification légalement reconnus.
    Actuellement, les procédures d’identification se basent avant tout sur des méthodes ou des documents officiels tels que les documents dentaires, l’ADN et les empreintes digitales. Or, il arrive que la méfiance à l’égard des autorités peut décourager des familles à fournir des échantillons d’ADN. Aussi, nombre de migrants disparus n’ont pas déposé d’empreintes digitales ou ne possèdent pas de documents dentaires.Enfin, le statut administratif précaire des membres de la famille du disparu peut les empêcher de s’adresser aux autorités.
    Les chercheurs du MDVI ont également recours aux photographies, en particulier celles publiées sur les réseaux sociaux ou partagées au cours du voyage. Dans une étude publiée par l’organisation et une équipe de chercheurs, la comparaison des visages à l’aide de photos est un outil précieux pour l’identification, en particulier lorsqu’il s’agit de la seule donnée disponible. « Ses faibles exigences technologiques, sa rapidité d’analyse et la facilité de transfert des données numériques la rendent particulièrement efficace dans les contextes difficiles », explique le rapport.
    Le MDVI contribue également à faire avancer l’utilisation de scanners 3D mobiles conçus pour capturer des images faciales détaillées des défunts. Ces appareils, destinés à être utilisés par les premiers secours et les organisations caritatives, permettent de documenter les caractéristiques physiques avant que la décomposition du corps n’en soit à un stade trop avancé, ce qui augmente considérablement les chances d’identification.
    Une autre organisation, le Marine Institute de Galway, en Irlande, a mis au point un logiciel qui vise à prédire la localisation des naufragés. Le calcul combine les données sur les courants marins avec des modèles de comportement de particules en fonction des conditions de vent. Déjà utilisée par les autorités irlandaises dans le cadre d’enquêtes, cette technologie pourrait s’appliquer aux opérations de recherche et de sauvetage des migrants au Royaume-Uni et en France.De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Université de Dodoma et l’Académie américaine des sciences médico-légales ont mis sur pied un atelier en Tanzanie pour permettre de mieux étudier les restes humains de migrants non identifiés.Il repose sur des techniques d’analyse chimique pour recueillir des informations sur le régime alimentaire des individus et l’historique de leurs déplacements géographiques. L’OIM estime que cette méthode pouvait être utile en Tanzanie, qui constitue un pays de passage pour les personnes voyageant depuis la Corne de l’Afrique vers l’Afrique du Sud ou encore l’île de Mayotte.
    Le projet Missing migrants de l’OIM sur les migrants portés disparus a recensé plus de 766 décès sur la route reliant l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique à l’Afrique du Sud et Mayotte entre 2014 et le milieu de l’année 2024, mais le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Le journal britannique The Guardian note que les décès de migrants sont rarement recensés dans le registre d’identification des victimes de catastrophes (IVC) d’Interpol, ce qui freine certains protocoles médico-légaux.
    Selon Interpol, les IVC sont principalement conçus pour les évènements impliquant un grand nombre de victimes et résultant de catastrophes soudaines et de grande ampleur, qu’elles soient naturelles ou causées par l’homme. En revanche, les migrants font généralement naufrage seul ou en petits groupes, ce qui ne déclenche pas les procédures d’IVC. Par ailleurs, en raison de la nature clandestine des migrations, de nombreux décès ne sont pas signalés ou ne sont pas documentés pour être suivis par Interpol.
    Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chaque personne disparue ou corps non identifié entraîne une situation de perte ambigüe chez les proches. Les familles qui ne peuvent obtenir une preuve officielle de la mort d’un être cher restent hantées par l’incertitude, incapables de faire leur deuil et de tourner la page.
    L’absence de réponses plonge les familles dans un gouffre émotionnel et psychologique.

    #Covid-19#migration#migrant#sante#grandebretagne#OIM#missingmigrant#CICR#mortalite#disparition#routemigratoire#migrationirreguliere

  • « La fermeture progressive de l’école de psychomotricité de Sorbonne Université n’a pas soulevé la moindre réaction officielle »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2025/01/07/la-fermeture-progressive-de-l-ecole-de-psychomotricite-de-sorbonne-universit

    Le métier de psychomotricienne et psychomotricien, souvent méconnu du public, est essentiel, au cœur des soins de prévention, d’éducation, de réadaptation et palliatifs. De la petite enfance à la personne âgée, en passant par les adultes en situation de handicap et la psychiatrie, le psychomotricien intervient dans le cadre de handicaps moteurs, sensoriels et cognitifs.

    Pratiquée dans le secteur hospitalier, en libéral et en milieu associatif, la #psychomotricité prend une place croissante dans le parcours des patients en France, d’autant plus dans le contexte d’une augmentation des maladies chroniques, des troubles du développement précoce chez l’enfant et des maladies neurocognitives chez nos aînés. En France, plus de 14 000 psychomotriciens sont en exercice (données au 1er janvier 2022), et il existe 20 instituts de formation en psychomotricité (IFP), dont 6 universitaires.
    Celui de Sorbonne Université est le plus ancien et le plus important, accueillant chaque année plus de 150 étudiants pour une formation professionnalisante de trois ans. En raison de circonstances historiques défavorables, cette formation intégrée à l’université, mais relevant du ministère de la santé, est privée de tout financement depuis plus de dix ans. Seule la région Ile-de-France, se substituant partiellement à l’Etat, a attribué à Sorbonne Université une subvention annuelle couvrant un quart des dépenses indispensables.

    Un investissement national essentiel

    Face aux #restrictions_budgétaires croissantes auxquelles doivent faire face les #universités françaises, notamment du fait de l’absence de compensation des mesures décidées par l’Etat, des coûts énergétiques et des conséquences de l’inflation, la situation n’est plus tenable. Sorbonne Université n’a plus la capacité de subventionner sur ses fonds propres cette formation aux dépens des autres. Consciente de l’impact négatif de cette mesure sur la formation des futurs professionnels et sur l’accès aux soins, elle a dû, à regret, annoncer la fermeture progressive de son école de psychomotricité. Cela n’a pas soulevé la moindre réaction officielle, alors même que l’émoi chez les professionnels, les étudiants et les patients est considérable. Comment en est-on arrivé là ?

    Les priorités politiques en matière d’enseignement supérieur et de recherche ont toujours privilégié les #grandes_écoles, des résultats visés à court terme et les enjeux économiques immédiats, au détriment d’un soutien équitable et durable de la mission scientifique, sociétale et humaine des universités. Nous savons également que la #santé a toujours été considérée comme un secteur qui « coûte et ne rapporte pas », alors même qu’il est vital au sens littéral du terme pour les patients et que des économistes considèrent qu’il s’agit d’un investissement national essentiel.

    Ne pas investir maintenant, c’est la garantie d’avoir des coûts plus élevés demain. La situation est d’autant plus inacceptable que cette anomalie administrative qui perdure vient s’ajouter au financement de l’ouverture de nouvelles écoles ou de places supplémentaires dans d’autres établissements, créant un sentiment d’injustice profond. Nous ne comptons plus les alertes adressées aux ministres et conseillers restées lettre morte.

    L’avenir compromis de notre système de soins

    Il est paradoxal de constater que nos deux ministères (santé et enseignement supérieur) ont mis en place une commission chargée d’étudier l’intégration universitaire des formations paramédicales en s’appuyant sur notre évaluation précise du coût d’un étudiant en psychomotricité ! On finit par se demander si ce défaut de financement public subi ne conduit pas, volontairement ou non, à favoriser les formations paramédicales privées.

    Leurs coûts annuels élevés (de 8 000 à 10 000 euros par an) contraignent les étudiants à s’endetter, les éloignant de fait d’un exercice professionnel à l’hôpital public, alors même que la qualité de la formation privée n’est pas toujours au rendez-vous – comme l’attestent certaines fermetures récentes décidées par l’agence régionale de santé, notamment en Ile-de-France. Les patients peuvent légitimement s’interroger en se remémorant le récent Ségur de la santé dont on leur a tant vanté les effets attendus. C’est oublier les angles morts de cette feuille de route, qui a négligé les enjeux fondamentaux de la formation et de la recherche en santé, compromettant ainsi l’avenir de notre système de soins.

    La situation politique instable actuelle et l’endettement de la France n’aident pas à prendre les bonnes décisions, au moment où la plupart des universités annoncent un déficit budgétaire sans précédent. La fermeture progressive contrainte de l’institut de formation en psychomotricité de Sorbonne Université illustre ce qui risque de survenir pour d’autres formations dans de nombreuses universités.
    Priver l’université des financements nécessaires, c’est détériorer la formation des générations futures et notre capacité d’innovation, c’est hypothéquer l’avenir. Priver les facultés de santé des financements nécessaires à la formation des soignants, c’est aggraver les difficultés d’#accès_aux_soins déjà fortement présentes en France, et appauvrir le travail pluridisciplinaire nécessaire à une offre de #soins compétente, individualisée et empathique. Face à ce fiasco annoncé, une réaction salvatrice des pouvoirs publics s’impose !

    Bruno Riou (doyen de la faculté de santé, Sorbonne Université) et Nathalie Drach-Temam (présidente de Sorbonne Université)

    #enseignement_supérieur_privé

  • Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/02/le-cauchemar-des-migrants-employes-dans-les-fermes-britanniques_6478218_3234

    Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    Par Julie Zaugg (Londres, correspondance)
    Les immigrés vivent entassés à trois ou quatre par chambre, se partageant une minuscule salle de bains insalubre. Dans le couloir, des sacoches Deliveroo laissent entrevoir comment ils gagnent leur vie. Cet ancien hôtel, sis dans le quartier populaire de Stratford, dans l’est de Londres, n’abrite que des Indonésiens vivant illégalement dans le pays. Une fois par semaine, ils versent 100 livres (120 euros) au propriétaire, en argent comptant.
    Agung (son prénom a été modifié), 21 ans, est l’un des résidents. Il est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2022, après avoir vu une annonce sur Facebook pour un visa de saisonnier. « J’avais besoin d’argent pour financer des études d’agronomie, alors j’ai tenté le coup », raconte le jeune homme en frissonnant dans sa doudoune trop fine.
    Avant le Brexit, le Royaume-Uni se reposait sur des travailleurs agricoles en provenance d’Europe de l’Est pour cueillir ses fraises, ses framboises et ses pommes. « Mais après la sortie de l’Union européenne, en 2020, ils n’ont plus eu le droit de venir, explique Adis Sehic, de l’ONG Work Rights Centre. Le gouvernement a alors créé un visa de saisonnier qui donne le droit de travailler au Royaume-Uni durant six mois. » Chaque année, il peut en délivrer 45 000.Une poignée d’opérateurs sont chargés de recruter les ouvriers et de les placer dans des fermes. Les deux premières années, près de 90 % sont venus d’Ukraine et de Russie, mais la guerre a fait chuter leur nombre. Ils ont été remplacés par des Indonésiens, des Népalais et des ressortissants d’Asie centrale, selon les statistiques officielles du gouvernement.
    Agung a été mis en contact avec l’agence Al Zubara Manpower, qui avait noué un contrat de sous-traitance avec l’un des opérateurs du visa de saisonnier. « Ils m’ont promis deux séjours de six mois au Royaume-Uni et m’ont assuré que je gagnerais au moins 2 500 livres par mois », relate-t-il. L’agence lui facture 65 millions de roupies indonésiennes (3 860 euros) pour le vol, les frais de visa, un contrôle de santé, une semaine de « formation » sans véritable contenu et ses honoraires. « Mon oncle m’a donné 15 000 roupies et l’agence m’a prêté le reste », glisse le jeune homme originaire de la banlieue de Djakarta, qui avait 17 ans à l’époque. La maison de ses parents sert de garantie pour cet emprunt.
    Un sondage réalisé auprès des détenteurs du visa de saisonnier par l’ONG Flex a démontré que 72 % s’étaient endettés pour venir au Royaume-Uni. Les montants dus oscillaient entre 4 000 et 5 300 euros, mais certains avaient emprunté jusqu’à 14 000 euros. « Il s’agit de sommes colossales dans un pays comme l’Indonésie, où le salaire moyen ne dépasse pas 300 dollars (288 euros) par mois », rappelle Catherine McAndrew, coordinatrice pour l’ONG Landworkers Alliance. La pratique est illégale. « Le droit britannique interdit les frais de recrutement dans le pays d’origine de l’ouvrier, indique Jamila Duncan-Bosu, une avocate spécialiste des questions d’emploi qui assiste Agung. Seules les dépenses liées au billet d’avion et au visa sont autorisées. »
    A son arrivée au Royaume-Uni, Agung est placé dans une ferme près de Birmingham, dans le centre du pays. « Nous commencions la journée à l’aube et étions dans les champs dix à douze heures par jour, six jours par semaine, raconte-t-il. Cet été-là, la température est montée à 40 C°. Certains de mes collègues se sont évanouis. Moi, j’avais de la peine à respirer. » Le plus difficile, ce sont les quotas : « Nous devions remplir sept plateaux par heure [environ 28 kilos de fruits]. Les trois quarts d’entre nous n’y arrivaient pas. » Ils sont alors renvoyés dans leur caravane et mis au chômage forcé jusqu’à la fin de la journée.
    Au bout d’un mois, alors que l’été touche à sa fin, le travail s’assèche et Agung est transféré dans une deuxième ferme, puis une troisième. Fin octobre, on l’informe qu’il n’y a plus de fruits à cueillir, alors que son visa court jusqu’en janvier. « Une fois les frais de logement, d’électricité, de transport et d’alimentation déduits, je n’avais gagné que 950 livres, même pas de quoi rembourser ma dette », glisse-t-il.
    Quelque 19 % des détenteurs de visa saisonnier ont travaillé moins de quatre mois, selon une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2022. Cet été, cinq Indonésiens ont été renvoyés après six semaines, car ils peinaient à atteindre les quotas de cueillette.
    Les saisonniers se font en outre fréquemment avoir. « Les fiches de paie sous-estiment le nombre d’heures travaillées, indique Caroline Robinson, qui a fondé l’organisation de soutien Worker Support Centre. Les ouvriers vont passer plus de douze heures dans les champs, mais on ne leur rémunère que sept ou huit heures de travail. »
    Bien décidé à ne pas rentrer au pays les mains vides, Agung a passé deux jours à dormir sur un banc dans la gare de York (dans le nord-est du Royaume-Uni), avant de décrocher un emploi clandestin dans les cuisines d’un restaurant chinois. « Je dormais sur un matelas dans un débarras et j’étais payé 300 livres par semaine », relate-t-il. En plus de l’échec personnel, il craint de subir des représailles de la part de son agence, à laquelle il doit toujours 22 millions de roupies indonésiennes (1 304 euros). « Des collecteurs de dette se postent régulièrement devant la maison de mes parents pour les intimider », dit-il. Il a également reçu des menaces par WhatsApp.
    Début 2023, il gagne Londres et dépose une demande d’asile. Il entame aussi une procédure judiciaire contre le département de l’intérieur, argumentant qu’il est une victime de trafic humain, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement. Il espère néanmoins rentrer un jour. Son rêve ? « Une ferme où je ferais pousser des avocats et des durians… »

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#economie#agriculture#visas#asie#saisonnier#droit#sante#politiquemigratoire

  • Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/02/le-cauchemar-des-migrants-employes-dans-les-fermes-britanniques_6478218_3234

    Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    Par Julie Zaugg (Londres, correspondance)
    Les immigrés vivent entassés à trois ou quatre par chambre, se partageant une minuscule salle de bains insalubre. Dans le couloir, des sacoches Deliveroo laissent entrevoir comment ils gagnent leur vie. Cet ancien hôtel, sis dans le quartier populaire de Stratford, dans l’est de Londres, n’abrite que des Indonésiens vivant illégalement dans le pays. Une fois par semaine, ils versent 100 livres (120 euros) au propriétaire, en argent comptant.
    Agung (son prénom a été modifié), 21 ans, est l’un des résidents. Il est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2022, après avoir vu une annonce sur Facebook pour un visa de saisonnier. « J’avais besoin d’argent pour financer des études d’agronomie, alors j’ai tenté le coup », raconte le jeune homme en frissonnant dans sa doudoune trop fine.
    Avant le Brexit, le Royaume-Uni se reposait sur des travailleurs agricoles en provenance d’Europe de l’Est pour cueillir ses fraises, ses framboises et ses pommes. « Mais après la sortie de l’Union européenne, en 2020, ils n’ont plus eu le droit de venir, explique Adis Sehic, de l’ONG Work Rights Centre. Le gouvernement a alors créé un visa de saisonnier qui donne le droit de travailler au Royaume-Uni durant six mois. » Chaque année, il peut en délivrer 45 000.Une poignée d’opérateurs sont chargés de recruter les ouvriers et de les placer dans des fermes. Les deux premières années, près de 90 % sont venus d’Ukraine et de Russie, mais la guerre a fait chuter leur nombre. Ils ont été remplacés par des Indonésiens, des Népalais et des ressortissants d’Asie centrale, selon les statistiques officielles du gouvernement.
    Agung a été mis en contact avec l’agence Al Zubara Manpower, qui avait noué un contrat de sous-traitance avec l’un des opérateurs du visa de saisonnier. « Ils m’ont promis deux séjours de six mois au Royaume-Uni et m’ont assuré que je gagnerais au moins 2 500 livres par mois », relate-t-il. L’agence lui facture 65 millions de roupies indonésiennes (3 860 euros) pour le vol, les frais de visa, un contrôle de santé, une semaine de « formation » sans véritable contenu et ses honoraires. « Mon oncle m’a donné 15 000 roupies et l’agence m’a prêté le reste », glisse le jeune homme originaire de la banlieue de Djakarta, qui avait 17 ans à l’époque. La maison de ses parents sert de garantie pour cet emprunt.
    Un sondage réalisé auprès des détenteurs du visa de saisonnier par l’ONG Flex a démontré que 72 % s’étaient endettés pour venir au Royaume-Uni. Les montants dus oscillaient entre 4 000 et 5 300 euros, mais certains avaient emprunté jusqu’à 14 000 euros. « Il s’agit de sommes colossales dans un pays comme l’Indonésie, où le salaire moyen ne dépasse pas 300 dollars (288 euros) par mois », rappelle Catherine McAndrew, coordinatrice pour l’ONG Landworkers Alliance. La pratique est illégale. « Le droit britannique interdit les frais de recrutement dans le pays d’origine de l’ouvrier, indique Jamila Duncan-Bosu, une avocate spécialiste des questions d’emploi qui assiste Agung. Seules les dépenses liées au billet d’avion et au visa sont autorisées. »
    A son arrivée au Royaume-Uni, Agung est placé dans une ferme près de Birmingham, dans le centre du pays. « Nous commencions la journée à l’aube et étions dans les champs dix à douze heures par jour, six jours par semaine, raconte-t-il. Cet été-là, la température est montée à 40 C°. Certains de mes collègues se sont évanouis. Moi, j’avais de la peine à respirer. » Le plus difficile, ce sont les quotas : « Nous devions remplir sept plateaux par heure [environ 28 kilos de fruits]. Les trois quarts d’entre nous n’y arrivaient pas. » Ils sont alors renvoyés dans leur caravane et mis au chômage forcé jusqu’à la fin de la journée.
    Au bout d’un mois, alors que l’été touche à sa fin, le travail s’assèche et Agung est transféré dans une deuxième ferme, puis une troisième. Fin octobre, on l’informe qu’il n’y a plus de fruits à cueillir, alors que son visa court jusqu’en janvier. « Une fois les frais de logement, d’électricité, de transport et d’alimentation déduits, je n’avais gagné que 950 livres, même pas de quoi rembourser ma dette », glisse-t-il.
    Quelque 19 % des détenteurs de visa saisonnier ont travaillé moins de quatre mois, selon une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2022. Cet été, cinq Indonésiens ont été renvoyés après six semaines, car ils peinaient à atteindre les quotas de cueillette.
    Les saisonniers se font en outre fréquemment avoir. « Les fiches de paie sous-estiment le nombre d’heures travaillées, indique Caroline Robinson, qui a fondé l’organisation de soutien Worker Support Centre. Les ouvriers vont passer plus de douze heures dans les champs, mais on ne leur rémunère que sept ou huit heures de travail. »
    Bien décidé à ne pas rentrer au pays les mains vides, Agung a passé deux jours à dormir sur un banc dans la gare de York (dans le nord-est du Royaume-Uni), avant de décrocher un emploi clandestin dans les cuisines d’un restaurant chinois. « Je dormais sur un matelas dans un débarras et j’étais payé 300 livres par semaine », relate-t-il. En plus de l’échec personnel, il craint de subir des représailles de la part de son agence, à laquelle il doit toujours 22 millions de roupies indonésiennes (1 304 euros). « Des collecteurs de dette se postent régulièrement devant la maison de mes parents pour les intimider », dit-il. Il a également reçu des menaces par WhatsApp.
    Début 2023, il gagne Londres et dépose une demande d’asile. Il entame aussi une procédure judiciaire contre le département de l’intérieur, argumentant qu’il est une victime de trafic humain, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement. Il espère néanmoins rentrer un jour. Son rêve ? « Une ferme où je ferais pousser des avocats et des durians… »

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#economie#agriculture#visas#asie#saisonnier#droit#sante#politiquemigratoire

  • Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/01/02/le-cauchemar-des-migrants-employes-dans-les-fermes-britanniques_6478218_3234

    Le cauchemar des migrants employés dans les fermes britanniques
    Par Julie Zaugg (Londres, correspondance)
    Les immigrés vivent entassés à trois ou quatre par chambre, se partageant une minuscule salle de bains insalubre. Dans le couloir, des sacoches Deliveroo laissent entrevoir comment ils gagnent leur vie. Cet ancien hôtel, sis dans le quartier populaire de Stratford, dans l’est de Londres, n’abrite que des Indonésiens vivant illégalement dans le pays. Une fois par semaine, ils versent 100 livres (120 euros) au propriétaire, en argent comptant.
    Agung (son prénom a été modifié), 21 ans, est l’un des résidents. Il est arrivé au Royaume-Uni en juillet 2022, après avoir vu une annonce sur Facebook pour un visa de saisonnier. « J’avais besoin d’argent pour financer des études d’agronomie, alors j’ai tenté le coup », raconte le jeune homme en frissonnant dans sa doudoune trop fine.
    Avant le Brexit, le Royaume-Uni se reposait sur des travailleurs agricoles en provenance d’Europe de l’Est pour cueillir ses fraises, ses framboises et ses pommes. « Mais après la sortie de l’Union européenne, en 2020, ils n’ont plus eu le droit de venir, explique Adis Sehic, de l’ONG Work Rights Centre. Le gouvernement a alors créé un visa de saisonnier qui donne le droit de travailler au Royaume-Uni durant six mois. » Chaque année, il peut en délivrer 45 000.Une poignée d’opérateurs sont chargés de recruter les ouvriers et de les placer dans des fermes. Les deux premières années, près de 90 % sont venus d’Ukraine et de Russie, mais la guerre a fait chuter leur nombre. Ils ont été remplacés par des Indonésiens, des Népalais et des ressortissants d’Asie centrale, selon les statistiques officielles du gouvernement.
    Agung a été mis en contact avec l’agence Al Zubara Manpower, qui avait noué un contrat de sous-traitance avec l’un des opérateurs du visa de saisonnier. « Ils m’ont promis deux séjours de six mois au Royaume-Uni et m’ont assuré que je gagnerais au moins 2 500 livres par mois », relate-t-il. L’agence lui facture 65 millions de roupies indonésiennes (3 860 euros) pour le vol, les frais de visa, un contrôle de santé, une semaine de « formation » sans véritable contenu et ses honoraires. « Mon oncle m’a donné 15 000 roupies et l’agence m’a prêté le reste », glisse le jeune homme originaire de la banlieue de Djakarta, qui avait 17 ans à l’époque. La maison de ses parents sert de garantie pour cet emprunt.
    Un sondage réalisé auprès des détenteurs du visa de saisonnier par l’ONG Flex a démontré que 72 % s’étaient endettés pour venir au Royaume-Uni. Les montants dus oscillaient entre 4 000 et 5 300 euros, mais certains avaient emprunté jusqu’à 14 000 euros. « Il s’agit de sommes colossales dans un pays comme l’Indonésie, où le salaire moyen ne dépasse pas 300 dollars (288 euros) par mois », rappelle Catherine McAndrew, coordinatrice pour l’ONG Landworkers Alliance. La pratique est illégale. « Le droit britannique interdit les frais de recrutement dans le pays d’origine de l’ouvrier, indique Jamila Duncan-Bosu, une avocate spécialiste des questions d’emploi qui assiste Agung. Seules les dépenses liées au billet d’avion et au visa sont autorisées. »
    A son arrivée au Royaume-Uni, Agung est placé dans une ferme près de Birmingham, dans le centre du pays. « Nous commencions la journée à l’aube et étions dans les champs dix à douze heures par jour, six jours par semaine, raconte-t-il. Cet été-là, la température est montée à 40 C°. Certains de mes collègues se sont évanouis. Moi, j’avais de la peine à respirer. » Le plus difficile, ce sont les quotas : « Nous devions remplir sept plateaux par heure [environ 28 kilos de fruits]. Les trois quarts d’entre nous n’y arrivaient pas. » Ils sont alors renvoyés dans leur caravane et mis au chômage forcé jusqu’à la fin de la journée.
    Au bout d’un mois, alors que l’été touche à sa fin, le travail s’assèche et Agung est transféré dans une deuxième ferme, puis une troisième. Fin octobre, on l’informe qu’il n’y a plus de fruits à cueillir, alors que son visa court jusqu’en janvier. « Une fois les frais de logement, d’électricité, de transport et d’alimentation déduits, je n’avais gagné que 950 livres, même pas de quoi rembourser ma dette », glisse-t-il.
    Quelque 19 % des détenteurs de visa saisonnier ont travaillé moins de quatre mois, selon une enquête du gouvernement britannique réalisée en 2022. Cet été, cinq Indonésiens ont été renvoyés après six semaines, car ils peinaient à atteindre les quotas de cueillette.
    Les saisonniers se font en outre fréquemment avoir. « Les fiches de paie sous-estiment le nombre d’heures travaillées, indique Caroline Robinson, qui a fondé l’organisation de soutien Worker Support Centre. Les ouvriers vont passer plus de douze heures dans les champs, mais on ne leur rémunère que sept ou huit heures de travail. »
    Bien décidé à ne pas rentrer au pays les mains vides, Agung a passé deux jours à dormir sur un banc dans la gare de York (dans le nord-est du Royaume-Uni), avant de décrocher un emploi clandestin dans les cuisines d’un restaurant chinois. « Je dormais sur un matelas dans un débarras et j’étais payé 300 livres par semaine », relate-t-il. En plus de l’échec personnel, il craint de subir des représailles de la part de son agence, à laquelle il doit toujours 22 millions de roupies indonésiennes (1 304 euros). « Des collecteurs de dette se postent régulièrement devant la maison de mes parents pour les intimider », dit-il. Il a également reçu des menaces par WhatsApp.
    Début 2023, il gagne Londres et dépose une demande d’asile. Il entame aussi une procédure judiciaire contre le département de l’intérieur, argumentant qu’il est une victime de trafic humain, dans l’espoir d’obtenir un dédommagement. Il espère néanmoins rentrer un jour. Son rêve ? « Une ferme où je ferais pousser des avocats et des durians… »

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#economie#agriculture#visas#asie#saisonnier#droit#sante#politiquemigratoire

  • #200_milliards : le #coût exorbitant des #aides_publiques aux #entreprises

    65 millions d’euros. C’est le pactole d’aides publiques dont s’est gavé le groupe #Michelin en quelques années. Une addition très salée pour le contribuable et encore plus difficile à avaler au regard de la suppression de 1400 emplois décidées par le groupe. Après s’être rendu aux côtés des salariés, aux usines de Cholet et de Vannes, les insoumis ont pris le taureau par les cornes. Les députés LFI ont annoncé le dépôt d’une commission d’enquête sur les aides publiques distribuées aux entreprises. Toutes sont versées sans contrepartie.

    Près de 200 milliards d’euros. C’est le montant des aides publiques versées aux grandes entreprises privées sans aucune contrepartie. Ce montant a été révélé par une étude de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires) et du Clersé (groupe de chercheurs de l’université de Lille) (https://ires.fr/publications/cgt/un-capitalisme-sous-perfusion-mesure-theories-et-effets-macroeconomiques-des-ai). Il s’agit du premier #budget de l’État : plus de 30 % de son budget total, et deux fois plus que le budget de l’Éducation nationale.

    Cet « #argent_magique », Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs n’en parlent jamais. Au total, ces aides sont pourtant chiffrées à 200 milliards par année, soit plus de trois fois le montant des saignées budgétaires annoncées.

    #Subventions_directes, #niches_fiscales et sociales en tout genre ou encore aides régionales et européennes, ces 200 milliards prennent de diverses formes, mais ont une même finalité : partir en poussière chez des #intérêts_privés, plutôt qu’au service de la collectivité. Notre article.

    D’où viennent ces 200 milliards ?

    Le gâteau des aides aux entreprises a considérablement grossi ces dernières années : l’État accorde 3 fois plus d’aides au #secteur_privé qu’en 1999. Et ce gâteau se découpe en plusieurs parts. Le magazine Frustration fournit un graphique de la répartition de ces aides. C’est environ 20% de #subventions directes de l’État ou des collectivités, 40% d’#exonérations de #cotisations_sociales, et 40% de niches fiscales et #baisses_d’impôts.

    Ces milliards d’aides ne tombent pas du ciel. Ils résultent très nettement des politiques des gouvernements libéraux depuis les années 2000. En particulier, des politiques d’#Emmanuel_Macron depuis 2017 et même avant, à la tête de l’Économie de #François_Hollande. Avant lui, les politiques de réduction des #cotisations_patronales des entreprises ont pavé le chemin sous #Nicolas_Sarkozy. Ensuite, le grand bond en arrière : la mise en place du #Crédit_d’Impôt_Compétitivité_Recherche (#CICE), qui a coûté à l’État plus de 100 milliards depuis 2013.

    Sa suppression permettrait de rapporter 10 milliards d’euros, a minima. La baisse pérenne des #cotisations_sociales est venue remplacer le CICE en 2019 par Macron, pour le même effet. D’autres dispositifs encore : le #Crédit_impôt_recherche (#CIR : sa suppression pour les #grandes_entreprises rapporterait 1.3 milliard), ou encore le #Pacte_de_Responsabilité (un ensemble de différents crédits d’impôts mis en place en bloc par François Hollande).

    Sous Macron, ces dispositifs perdurent et s’étendent. Ils cohabitent surtout avec d’autres milliards tendus par Macron aux entreprises. Par exemple, Macron a décidé seul de supprimer la #cotisation_sur_la_valeur_ajoutée_des_entreprises (#CVAE), qui bénéficiait aux collectivités territoriales, et de les rendre dépendantes aux recettes de la #TVA, l’impôt le plus injuste. Ce nouveau cadeau aux grandes entreprises coûte cette année 12 milliards d’euros, et coûtera 15 milliards en 2027.

    D’innombrables #niches sont encore en vigueur : la niche « #Copé » (5 milliards d’euros) ou les niches fiscales défavorables au climat (19 milliards d’euros selon l’Institut d’étude pour le climat) pour ne citer qu’elles.
    200 milliards pour licencier ?
    https://twitter.com/L_insoumission/status/1856285914999234680

    Problème majeur : ces milliards d’aides aux entreprises se font sans #contrepartie aucune. Bien souvent, elles permettent et encouragent même les attaques sociales des entreprises envers leurs salariés : baisses des salaires, licenciements, délocalisations, etc. Un exemple récent : l’entreprise #Forvia (ex-Forecia), fabricant français d’équipements automobiles. Depuis son lancement dans la filière de l’hydrogène, elle a touché 600 millions de subventions – et ce, hors CICE. Pourtant, le 19 février 2024, le directeur annonce d’une pierre deux coups le retour des bénéfices pour 2023 et la suppression progressive de 10.000 emplois pour les quatre prochaines années.

    Douche froide pour les salariés, dont l’entreprise annonce le même jour des bénéfices records et un grand plan de licenciement qui ne dit pas son nom. L’Insoumission s’est entretenue avec des travailleurs de Forvia mobilisés contre la décision de leur direction. Ils dénoncent d’une même voix l’hypocrisie de leur direction mais aussi de la puissance publique :

    « On leur a donné 600 millions d’argent de l’Etat. Non seulement ils n’ont pas créé d’emplois mais en plus ils en suppriment. Ils touchent de l’agent pour virer les travailleurs, aussi simple que ça. C’était 600 millions pour un seul site de 300 salariés : ça fait 2 millions par salarié, et ils se permettent de fermer des sites. Juste pour leur marge. Et honnêtement, on a même l’impression que c’est nous qui payons le #licenciement de nos collègues, puisqu’on va travailler plus pour compenser leur départ.« 

    Résultat direct et rationnel de l’absence de conditionnement social (et écologique) de ces aides publiques, les entreprises font ce qu’elles veulent de cet argent. Et Forvia est loin d’être la seule à profiter des aides d’entreprises pour augmenter ses marges au détriment des salariés, comme le soulignait l’étude de l’Ires. En 2019, le groupe Michelin s’était déjà par exemple servi d’un crédit d’impôt (CICE) de 65 milliards d’euros pour délocaliser sa production en Pologne, en Roumanie et en Espagne.

    Et ces quelques exemples ne sont très certainement que l’arbre qui cache la forêt, au vu de l’ampleur des sommes engagées. D’une manière générale : beaucoup d’#argent_public pour les actionnaires, qui aurait pu être consacré aux grands chantiers de politiques publiques. Combien d’écoles, d’hôpitaux, de lignes ferroviaires auraient pu être construits avec ces 200 milliards ? Combien de personnels soignants, de professeurs et d’AESH dans les écoles auraient pu être rémunérés ?

    Pour continuer d’arroser les entreprises, le Gouvernement fait les poches aux français

    Alors que le chantage à la dette et à la compression des dépenses repart de plus belle avec l’annonce des 5.5% de PIB de déficit, la responsabilité de ces 200 milliards d’aides est immense. Le Gouvernement détourne les yeux de cette responsabilité et préfère concentrer ses attaques ciblées sur les dépenses sociales et les services publics. Les conséquences de ce récit politique sont déjà à l’oeuvre : moins 10 milliards d’euros passés par décret en février, multiples réformes de l’assurance-chômage, etc. Et d’autres coupes sont à venir pour atteindre les 3% de déficit d’ici 2027, jusqu’à 80 milliards d’euros de coupe selon Bruno Le Maire.

    Selon les mots de l’étude de l’Ires, « un État-providence caché en faveur des entreprises » se développe à l’heure où le Gouvernement détricote l’Etat-providence social. Romaric Godin résume la situation dans un article sur le chantage à la dette pour Mediapart : « L’épouvantail de la dette a pour fonction de démanteler ce qui reste de l’État social pour préserver les transferts vers le secteur privé et soutenir sa rentabilité face à une croissance stagnante.« 

    Plus encore, pour Benjamin Lemoine, sociologue et auteur de l’ouvrage L’Ordre de la dette (2022) : « Le maintien de l’ordre de la dette demande un dosage incessant entre le soutien au capital privé et une capacité à assurer sans chocs politiques le service de la dette, et depuis des années cette capacité repose entièrement sur le sacrifice de l’État social.« 

    Derrière le refus du Gouvernement de s’attaquer aux aides aux entreprises, c’est donc tout un modèle économique qui ne veut être remis en cause par les macronistes. Le #capitalisme français repose tout entier sur ce système de soutien public au capital. 200 milliards, cela commence à faire cher le fonctionnement de l’#économie.

    #Conditionnement des aides, suppression des niches fiscales inutiles : les recettes fiscales existent

    Un autre modèle est pourtant possible. Toutes les études sur les aides aux entreprises parlent d’une même voix : il faut conditionner les aides. Elles rejoignent ainsi les revendications de la France Insoumise depuis des années. La suppression du CICE est au programme de l’Avenir en Commun dès l’élection présidentielle de 2017. De même pour le CIR, et toutes les niches « anti-sociales et anti-écologiques ». La France Insoumise a ainsi publié ce 28 mars ses « 10 mesures d’urgence pour faire face à l’austérité » dans un document intitulé « Moins de dépenses fiscales, plus de recettes fiscales !« .

    Au programme : rétablir l’ISF (+15 milliards), taxer les superprofits (+15 milliards), supprimer le CICE (+10 milliards), supprimer le CIR (+1.3 milliards), supprimer les niches fiscales les plus polluantes (+6 milliards), rétablir la CVAE (+15 milliards), mettre en place une imposition universelle sur les entreprises (+42 milliards), renforcer la taxe sur les transactions financières (+10.8 milliards) et mettre fin à la flat tax (+1 milliards). Un large panel qui vise à montrer une chose : « Les seules dépenses à réduire sont celles en faveur des plus riches » écrit la France Insoumise, pour qui les 200 milliards d’aides seraient un bon premier ciblage.

    Une chose est certaine : il existe, effectivement, de nombreux postes de dépenses sur lesquels le Gouvernement pourrait se pencher pour réduire le déficit public. Conditionner les aides aux entreprises paraît être une étape essentielle.

    https://linsoumission.fr/2024/11/12/200-milliards-aides-aux-entreprises
    #France #finances

  • Contre l’agro-industrie, une opération « caddies gratuits » dans un hypermarché Auchan
    https://reporterre.net/Contre-l-agro-industrie-une-operation-caddies-gratuits-dans-un-hypermarc

    70 militants et paysans de la Confédération paysanne ont bloqué un hypermarché Auchan près de Tours, le 14 décembre. Douze caddies de produits liés à l’agro-industrie ont été obtenus pour de la distribution alimentaire.

    Lait Lactel, huile d’olive Puget et Lesieur, fruits, légumes et miel importés… Dans les rayons de l’hypermarché Auchan de Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours (Indre-et-Loire), une dizaine de militants remplissent incognito leurs caddies de produits qui ne sont pas choisis au hasard : tous participent aux pertes de revenus des paysans. C’est alors qu’une musique festive résonne à l’entrée du magasin. Brandissant des drapeaux de la Confédération paysanne, environ 70 militants bloquent les caisses avec une rangée de caddies. « On est déter’ contre les actionnaires ! » scandent-ils.

    #aide_alimentaire #autoréduction #grande_distribution

  • Rapport 2024 de l’Observatoire des #expulsions de lieux de vie informels : la santé évincée !

    L’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels, dont le CNDH Romeurope fait partie, publie son 6ème rapport annuel. Au total, 1 484 expulsions ont été recensées sur tout le territoire français, du 1er novembre 2023 au 31 octobre 2024 : une augmentation de 34 % par rapport à l‘année précédente.

    DES EXPULSIONS RÉALISÉES AU MÉPRIS DES #DROITS DES PERSONNES

    Cette année encore, ces expulsions se sont déroulées au mépris des droits des personnes. 94 % des expulsions ont été mises en œuvre sans qu’un diagnostic préalable des #vulnérabilités des habitant·es n’ait été réalisé, allant à l’encontre de l’instruction du 25 janvier 2018 encadrant la résorption des #habitats_informels. Autre marque de non-respect de cette instruction, 88 % des expulsions ne sont pas accompagnées de propositions d’#hébergement pour les personnes, qui sont contraintes de retourner à l’#errance.

    Ces expulsions sont également marquées par des #violences envers les personnes. Ainsi, 87 % des expulsions ont été accompagnées d’une #destruction ou d’une #confiscation_des_biens des habitant·es.

    LES IMPACTS DES EXPULSIONS SUR LA SANTÉ DES PERSONNES

    Ce 6ème rapport de l’Observatoire s’est penché sur les effets des expulsions sur les #inégalités_environnementales de santé. Plusieurs professionnel·les de santé et associations témoignent de multiples conséquences directes des expulsions qui mettent en danger la santé des personnes : perte des documents médicaux, rendez-vous médicaux manqués, éloignement des lieux de soins, liens rompus avec les soignant·es, dégradation de l’état de santé, etc.

    Par ailleurs, l’Observatoire constate qu’afin de limiter les risques d’expulsions, les personnes sont contraintes de s’invisibiliser en s’installant dans des environnements souvent nocifs pour leur santé : proximité de déchetteries et de sites industriels, bordures de routes, sols pollués, zones exposées aux intempéries, etc…

    Pour mettre en avant des bonnes ou mauvaises pratiques d’(in)action publique face aux injustices environnementales, trois exemples sont analysés dans le rapport :

    - Le #saturnisme sur la #Butte_de_Montarcy – Comment la #santé_environnementale peut être un levier pour la #mise_à_l’abri
    - L’expulsions de “#Gens_du_Voyage sédentaires” à #Nemours – Un cas emblématique de violations des droits et de surexposition aux #nuisances_environnementales
    - L’#éloignement progressif des personnes exilées vers une zone industrielle loin des services de #soins à #Grande-Synthe et #Dunkerque

    https://www.romeurope.org/rapport-annuel-de-lobservatoire-des-expulsions-2024
    #rapport #France #accès_aux_soins #Roms #statistiques #chiffres #2023 #violence
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