• A propos de #Gabriel_Matzneff, un ami m’envoie cet article :

    « Pour écrire, je quitte le gris et froid Paris pour m’installer dans un pays du soleil » (entretien avec Gabriel Matzneff)
    Aymen HACEN, La Presse de Tunisie, le 18 février 2014
    https://www.turess.com/fr/lapresse/79134

    Surtout pour me signaler que celui qui a fait l’interview de Gabriel Matzneff est #Aymen_Hacen, chroniqueur à Causeur, et assistant de français à l’ENS de Tunis, accusé de harcèlement sexuel par des étudiantes :

    Tunis : suspension du professeur de l’ENS accusé de harcèlement sexuel par des étudiantes
    Kapitalis, le 26 décembre 2019
    http://kapitalis.com/tunisie/2019/12/26/tunis-suspension-du-professeur-de-lens-accuse-de-harcelement-sexuel-par-d

    Et que, du coup, on remonte à ses méfaits à l’ENS de Lyon lorsqu’il était encore étudiant :

    Accusé de harcèlement sexuel par des étudiantes de l’ENS de Tunis, un professeur rattrapé par des témoignages de ses camarades de l’ENS de Lyon
    Kapitalis, le 18 décembre 2019
    http://kapitalis.com/tunisie/2019/12/18/accuse-de-harcelement-sexuel-par-des-etudiantes-de-lens-de-tunis-le-profe

    #Tunisie #France #harcèlement_sexuel #université

    • Sur Aymen Hacen, voir aussi ce tweet de Léila Véron (11.12.2019) :

      J’exprime ma solidarité publique avec les étudiantes de l’Ecole Normale Supérieure de Tunis qui dénoncent le harcèlement, les agressions sexuelles et les viols présumés d’Aymen Hacen, professeur à l’ENS Tunis.
      Il y a 10 ans, ce prédateur faisait déjà de même à l’ENS de Lyon (j’y étais). Sauf que maintenant il est prof titulaire et il abuse de cette position de pouvoir.
      J’étais sa colocataire à l’ENS de Lyon. Je connais deux personnes qui l’ont accusé de viol (+multiples accusations de harcèlement et d’agressions). Il y a eu plusieurs mains courantes, une plainte, et l’école n’a à peu près rien fait, elle a surtout attendu qu’il parte.
      La plainte en France a été classée sans suite. La police ne m’a pas interrogée alors que j’étais la colocataire d’Aymen Hacen, présente la nuit de l’agression présumée… (j’ai entendu des éclats de voix, et le lendemain j’ai croisé la victime qui m’a montré des traces de coups).
      Cela fait des années que les étudiantes de Tunis dénoncent ces agissements. Il menace de les poursuivre en diffamation. Il dispose de soutiens politiques, et ses victimes craignent que le scandale soit étouffé. Elles ont besoin de notre soutien.
      Ça fait au moins 10 ans qu’il est accusé de commettre ces méfaits. Conformément aux demandes des étudiantes, Aymen Hacen doit être exclu. Personnellement, je demande à mes collègues de veiller à ne pas lui donner davantage de pouvoir et de visibilité.
      Photos d’un événement qui s’est tenu le 02 décembre contre le harcèlement sexuel à l’ENS de Tunis et le lien de la page facebook (l’équivalent de « balance ton porc ») où Aymen Hacen a été « balancé » et pour laquelle il menace de diffamation (https://www.facebook.com/groups/501115630620276/?fref=mentions)
      J’ai eu de très nombreux témoignages de personnes ayant été victimes d’Aymen Hacen, dans différents pays et différentes villes. Si vous êtes prêtes à témoigner publiquement n’hésitez pas à prendre contact avec moi et ce collectif.
      Si vous avez été victime d’Aymen Hacen ou témoin de ses agissements, je vous invite à écrire au recteur de l’université de Tunis (habib.sidhom@gmail.com), au directeur de l’ENS de Tunis (othman.hasnaoui@ens.rnu.tn) et au président de l’université de Tunis (habib.sidhom@gmail.com)

      Vous pouvez aussi témoigner sur cette page fb qui a recueilli les témoignages : https://www.facebook.com/groups/501115630620276
      Il va sans dire que si des journalistes me suivent et désirent couvrir cette histoire et cet exemple d’un metoo tunisien, j’aurais des contacts à leur fournir parmi les étudiantes mobilisées à l’ENS de Tunis.
      Il y a 10 ans, j’avais essayé d’aider les victimes, mais j’étais démunie et je ne savais pas qu’il fallait se tourner vers des collectifs dans ce genre de cas. Aujourd’hui, j’essaie de réagir et tant pis si je suis poursuivie en diffamation, je préfère que ça tombe sur moi.
      J’appelle toutes les personnes qui à l’époque à l’ENS Lyon ont mal réagi par ignorance, par maladresse, par lâcheté, à apporter leur soutien aux victimes de Tunis, et à écrire aux personnes signalées.
      On peut faire des erreurs, mais il y aussi des réactions impardonnables. Je repense à cet "ami" qui m’avait dit qu’il croyait Aymen Hacen coupable mais qu’il irait quand même à son mariage car il avait envie de voir un "mariage traditionnel tunisien"
      Bravo à mes soeurs de lutte tunisiennes pour leur courage, pour oser s’élever contre quelqu’un de puissant alors que cela met en péril beaucoup de choses pour elles. Je vous admire. Disons-leur que nous sommes avec elles.

      https://twitter.com/laelia_ve/status/1204841133907595271?lang=en

      #harcèlement_sexuel #ENS #ENS_Tunis #ENS_Lyon

    • Et à propos de #Matzneff...

      Sur un site web récemment supprimé, Gabriel Matzneff racontait ses activités pédophiles

      Visé par une enquête judiciaire, l’écrivain Gabriel Matzneff racontait ses activités pédophiles sur un site web récemment supprimé avec plus de détails encore que dans ses livres.

      –—

      Les petits enfants, c’est merveilleux. On rentre dedans comme dans du beurre

      https://www.lejdd.fr/Societe/gabriel-matzneff-ce-quil-a-voulu-cacher-3941071
      #grands_hommes #pédophilie

  • Goulag et Féminisme au même niveau pour Henric
    Pourquoi tant de rage ? - Philippe Sollers/Pileface
    https://pileface.com/sollers/spip.php?article2182

    Le numéro de janvier 2020 d’art press est dans les kiosques. Nous en reproduisons l’édito de Jacques Henric qui annonce, nul ne peut en douter, au-delà même des faits récents qu’il dénonce, d’autres combats à venir sur le front culturel, artistique et éditorial.

    Un vomi de Jacques Henric (mari de la rédactrice en cheffe Catherine Millet ) défenseur des #grands_hommes qui se termine par

    apporte sa (…) caution à la démolition de la langue française, déjà bien avancée, par l’usage de ce baragouin qu’est l’écriture inclusive ?

    #antiféminisme et puisqu’il parait que les soutiens qu’apportent Sollers aux pourrissants sont une histoire d’époque je tag avec plaisir #baveux_d'une_autre_époque #virilistes_dépassés #artpress #artcontentpourrien

    Et surtout pas la peine de vous déplacer, je colle ici parce que ça fait quand même bien rire de les voir se tordre dans leur propre haine.

    L’histoire nous l’enseigne, les grands mouvements de libération qui ont abattu les diverses tyrannies, une fois leurs héros au pouvoir, ins­tallent de nouvelles tyrannies, dont les violences n’ont rien à envier aux anciennes : 1789/la Terreur, le communisme et bonheur pour tous/le Goulag... Toutes proportions gardées, cette logique de retournements, on la voit aujourd’hui à l’œuvre au sein de nos démocraties où ont été très actifs les mouvements de libération des mœurs, les soutiens aux combats féministes, la défense des minorités sexuelles (que de combats ont été menés contre l’homophobie !). Or ce sont paradoxalement quelques-unes de ces minorités brimées, réunies sous le sigle LGBT, qui aujourd’hui sèment une manière de terreur, pas seulement idéologique — elles en viennent parfois aux mains — dans la pensée, la littérature et les arts. Ce sont ces brigades de police morale, appuyées par des agitateurs d’extrême gauche pullulant dans les universités, non pour y étudier mais y mettre le foutoir, qui sont à l’origine des récentes interventions destinées à interdire de parole Alain Finkelkraut, Mohamed Sifaoui, Sylviane Agacinski, la romancière Emma Becker, le malheureux François Hollande dont de jeunes « étudiantes » ont déchiré le livre devant des caméras (honteuse reprise des auto­dafés nazis au cours desquels on brûlait les livres). Ce sont ces mêmes groupes de procureurs autoproclamés, d’inquisiteurs (à mettre au féminin), qui ont tenté d’empêcher la projection des films de Roman Polanski et Woody Allen, d’obtenir le décrochage d’une exposition des tableaux de Gauguin, de lancer une pétition demandant l’éjection de Finkelkraut de France Culture pour avoir, avec auto-ironie, donné à voir la bêtise au front de taureau de la militante féministe Caroline De Haas.
    L’ennemi de ces rageuses minorités ? L’hétérosexuel, l’infâme complice du système « patriarcat/raciste/capitaliste », comme elles disent. « Pourquoi tant de rage, s’est demandé Philippe Lançon dans un ex­cellent article de Charlie Hebdo, le 22 novembre 2019, quand on n’est ni flic ni juge, à vouloir être flic et juge uniquement à charge, de surcroît dans le sens du vent. »
    Tout cela serait sans grande importance si ces escouades vociférantes, adoptant les méthodes d’intervention qui furent celles de l’extrême droite, ne trouvaient un complaisant écho à leurs actions dans la grande presse, l’appui idéologique de certains enseignants, la pleutre­rie et la soumission de présidents et présidentes d’universités, le sou­tien de partis politiques, la tortueuse complicité avec les censeurs de ministres du gouvernement, dont l’inoxydable Marlène Schiappa et la ministre de l’Enseignement supérieur.
    La section française de l’AICA, Association des critiques d’art, pour prémunir les artistes contre la censure de leurs œuvres, a rappelé à cette occasion la déclaration de la Ligue des droits de l’homme et de l’Observatoire de la liberté de création : « Dans un État de droit, personne ne se fait justice à soi-même, et personne ne fait justice à quelqu’un d’autre en dehors de la Justice. »
    Le rappel d’un tel principe, qui est un des fondements de notre République aurait « froissé la sensibilité » de certains membres de l’Association. Question : des critiques d’art approuvant le possible recours à des mesure d’interdiction d’œuvres d’art ont-ils leur place dans cette Association ? Question subsidiaire : pourquoi celle-ci apporte-t-elle sa caution à la démolition de la langue française, déjà bien avancée, par l’usage de ce baragouin qu’est l’écriture inclusive ?

    #que_fait_la_police

  • Is It Time Gauguin Got Canceled? - The New York Times

    https://www.nytimes.com/2019/11/18/arts/design/gauguin-national-gallery-london.html

    Boycotting Gauguin : for the NYT, the answer is yes.

    “Is it time to stop looking at Gauguin altogether?”

    That’s the startling question visitors hear on the audio guide as they walk through the “Gauguin Portraits” exhibition at the National Gallery in London. The show, which runs through Jan. 26, focuses on Paul Gauguin’s depictions of himself, his friends and fellow artists, and of the children he fathered and the young girls he lived with in Tahiti.

    The standout portrait in the exhibition is “Tehamana Has Many Parents” (1893). It pictures Gauguin’s teenage lover, holding a fan.

    The artist “repeatedly entered into sexual relations with young girls, ‘marrying’ two of them and fathering children,” reads the wall text. “Gauguin undoubtedly exploited his position as a privileged Westerner to make the most of the sexual freedoms available to him.”

    #art #pédophilie

  • @touti et @tintin proposait de faire une carte autour des ressources qui s’accumulent autour de #Matzneff
    https://seenthis.net/messages/817289#message817529
    Comme l’idée me plait bien j’ouvre un message dédié en espérant @touti et @tintin que ca vous dérange pas.

    Pour la carte des réseaux d’influence. Il y a les listes des pétitionnaires sur wikipédia

    https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9titions_en_France_concernant_la_majorit%C3%A9_sexuelle

    On peu voire qu’il y a 3 pétitions. Plusieurs personnes ont signé les 3 pétitions. Comment vous voyez les choses ? Est-ce qu’il faut mettre en valeur ?
    celleux qui sont dans les 3 pétitions,
    celleux qui ont changé de discours et celleux qui n’ont pas changer,
    celleux qui sont par ailleur auteurs de féminicides (Altusser) , de viols(Matzneff),
    celleux qui sont de l’académie française (il y a en une bonne brouette)
    les organiser selon les idées politiques entre pedophobes de gauches vs pedophobes de droite
    Les épinglés avec les différentes citations qui montrent que ce ne sont pas des simples signataires mais des militant·es

    J’avais pensé à un #bingo des arguments mais en commencant à l’écrire ici je me suis dit que ca serait surtout utile à des pédocriminels pour se trouver des excuses du coup j’ai laissé tombé. Vos avis sont bienvenus là dessus aussi. Je vais essayé de me changer un peu les idées.

    • Louis Althusser - Assassine Hélène Rytmann sa compagne en 1980

      Jean-Paul Aron, écrit dans le nouvel obs - ca semble etre un lacanien - un pote de D’Ormesson - Ponte du CNRS - il est mort du SIDA en 1987 - on ne saura pas combien d’enfants il aura emené dans la tombe avec lui.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Paul_Aron

      Roland Barthes,

      André Baudry, fondateur de la revue ARCADI ( ou on retrouve Foucault) et du réseau David et Jonhatan il semble avoir milité pour les gays catholiques - https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Baudry

      Simone de Beauvoir - renvoyé du lycée Molière ou elle donnais des cours en 1939 et l’éducation nationale en 1943 pour détournement de mineurs.
      https://seenthis.net/messages/817770

      Jean-Claude Besret, un théologien catholique - https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Besret

      Jean-Louis Bory, Réseau Arcadi et Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR)

      Bertrand Boulin, un éducateur spécialisé alcoolique rubircard sur europe 1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Boulin

      François Chatelet, époux de la soeur à Jospin « Il fut, avec Michel Foucault et Gilles Deleuze, à l’origine du Département de philosophie du Centre universitaire expérimental de Vincennes dite université de Vincennes, future université Paris VIII, le cofondateur du Collège international de philosophie et professeur à l’Institut supérieur des carrières artistiques (ICART). »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Ch%C3%A2telet_(philosophe)

      Patrice Chéreau, il a l’air proche de Jospin, il a présidé à Canne https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrice_Ch%C3%A9reau

      Copi, Militant gay, nouvel obs, hara-kiri, charlie hebdo,
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Copi

      Alain Cuny, https://seenthis.net/messages/817814#message818359

      Gilles Deleuze,

      Jacques Derrida,

      Françoise Dolto, https://seenthis.net/messages/688632

      Michel Foucault, il a tout de même refusé de signé la première pétition écrite par Matzneff

      Félix Guattari, Je retrouve pas sa lettre publié avec Levi-strauss contre la féminisation de la langue - mais en pensant à Levi-strauss et au structuralistes je me dit qu’il y en a pas mal des structuralistes par ici - et Levi-strauss fait reposé toute sa théorie sur le prétendue interdit de l’inceste - alors que l’interdit c’est que les victimes parlent pas que les auteurs violent.

      Michel Leiris,

      Gabriel Matzneff, je met celui là mais il y en a un paquet sur seenthis https://seenthis.net/messages/817715

      Bernard Muldworf,

      Christiane Rochefort, ca me rend triste de la trouvé ici mais elle est présente dans les 3 pétitions pedosexuelles

      Alain Robbe-Grillet,

      ne fait pas mystère de son attirance pour les adolescentes de treize ou quatorze ans

      https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-dernier-tabou-la-pedophilie_805287.html

      Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir faisait du #grooming pour lui

      le docteur Pierre Simon

      Philippe Sollers.

      Dennis Altman (en),

      Claude Bardos,

      le pasteur G. Berner,

      Christian Bourgeois,

      Christine Buci-Glucksmann,

      Jean-Pierre Colin,

      Dominique Desanti,

      Jean-Toussaint Desanti,

      Bernard Dort,

      Françoise d’Eaubonne,

      Philippe Gavi,

      André Glucksmann,

      Renaud Goyon,

      Daniel Guérin,

      Pierre Hahn,

      Jean-Luc Hennig,

      Christian Hennion,

      Guy Hocquenghem, https://seenthis.net/messages/505807

      Roland Jaccard, l’un des fondateurs de Causeur

      Pierre Klossowski,

      Anne Laborit,

      Madeleine Laïk,

      Georges Lapassade,

      Dominique Lecourt,

      Jacques Lefort,

      Michel Lobrot,

      Jean-François Lyotard,

      Michel Mardore,

      Dionys Mascolo,

      Gérard Molina,

      Vincent Monteil,

      Nicole Nicolas,

      Marc Pierret,

      Jacques Rancière,

      Claude et Olivier Revault d’Allonnes,

      Jean Ristat,

      Gilles Sandier,

      René Schérer, à l’air actif sur le sujet https://www.nouvelobs.com/societe/mai-68/20180406.OBS4756/l-apologie-de-la-pedophilie-face-noire-de-mai-68.html
      https://www.humanite.fr/node/196102

      Victoria Thérame,

      Hélène Védrine et les Drs Frits Bernard,

      Boegner,

      Cabrol,

      Challou, Maurice Eme, Pierrette Garreau, R. Gentis, Michel Meignant, Jean Nicolas, Séguier, Torrubia.

    • La première pétition de 1977 semble avoir été écrite par Matzneff lui même

      La quête des signatures fut également menée par Matzneff lui-même, en un temps très court, avec l’aide de Guy Hocquenghem. La plupart des personnes contactées se montrèrent favorables ; il n’y eut que de rares refus (Marguerite Duras, Hélène Cixous, Xavière Gauthier, Michel Foucault entre autres).

      Une lettre ouverte fut publiée dans Le Monde sous le titre « À propos d’un procès », la veille du procès de trois Français (Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt), tous accusés d’avoir eu des relations sexuelles avec des filles et des garçons de 13 et 14 ans dans l’affaire dite « de Versailles »3.

      Ce « communiqué » présente comme « scandaleux » la durée de plus de trois ans de détention provisoire des trois hommes, arrêtés à l’automne 1973, « pour instruire une simple affaire de "mœurs" où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence ». Il juge disproportionnées les peines encourues par les adultes pour des relations sexuelles avec des adolescents de 13 ou 14 ans, alors que la loi reconnaît une capacité de discernement aux adolescents, qui peuvent être jugés et condamnés à partir de l’âge de 13 ans3. Le texte relève aussi que des filles de 13 ans ont le droit de se faire prescrire la pilule en France3.

      ci dessous la liste ou on retrouve bcp de doublons

      Claude d’Allonnes
      Louis Aragon
      Roland Barthes
      Simone de Beauvoir
      Judith Belladona
      Michel Bon (également psychosociologue)
      Jean-Louis Bory
      Bertrand Boulin (fils du ministre RPR Robert Boulin)
      François Châtelet
      Patrice Chéreau
      Jean-Pierre Colin
      Copi
      Michel Cressole
      Alain Cuny
      Fanny Deleuze
      Gilles Deleuze
      Bernard Dort
      Françoise d’Eaubonne (militante féministe)
      Dr Maurice Eme (psychiatre)
      Jean-Pierre Faye
      Dr Pierrette Garrou (psychiatre)
      Philippe Gavi (journaliste)
      Dr Pierre-Edmond Gay (psychanalyste)
      Dr Claire Gellman (psychologue)
      Dr Robert Gellman (psychiatre)
      André Glucksmann
      Félix Guattari
      Daniel Guérin (militant anarchiste)
      Pierre Guyotat
      Pierre Hahn
      Jean-Luc Hennig (journaliste)
      Christian Hennion (journaliste)
      Jacques Henric
      Guy Hocquenghem
      Dr Bernard Kouchner
      Françoise Laborie
      Jack Lang
      Georges Lapassade
      Madeleine Laïk
      Raymond Lepoutre
      Michel Leiris
      Jean-François Lyotard
      Dionys Mascolo
      Gabriel Matzneff
      Catherine Millet (libératrice d’importuns)
      Vincent Monteil
      Dr Bernard Muldworf (psychiatre et membre du PCF)
      Négrepont
      Marc Pierret
      Francis Ponge
      Anne Querrien
      Grisélidis Réal
      François Regnault
      Claude Revault d’Allonnes
      Olivier Revault d’Allonnes
      Christiane Rochefort
      Danielle Sallenave
      Pierre Samuel
      Gilles Sandier
      Jean-Paul Sartre
      René Schérer
      Philippe Sollers
      Gérard Soulier
      Victoria Thérame (journaliste)
      Marie Thonon
      Catherine Valabrègue
      Dr Gérard Vallès (psychiatre)
      Hélène Védrine
      Jean-Marie Vincent
      Jean-Michel Wilhelm

      Le nombre de psychiatres, psychanalystes et psychologues laisse imaginé les dégâts causé sur les victimes.

    • Pour la dernière je trouve pas de liste, seul 3 noms émégent

      En mars 1979, une lettre est publiée dans la page courrier du journal Libération, en soutien à Gérard R., alors accusé de crime sexuel sur des enfants et attendant son procès depuis dix-huit mois. La lettre rapporte que Gérard R. vit avec des jeunes filles de 6 à 12 ans « dont l’air épanoui montre aux yeux de tous, y compris leurs parents, le bonheur qu’elles trouvent en lui »10. L’affirmation qu’une fillette de 6 ans pouvait donner un consentement éclairé à des relations sexuelles avec un adulte et qu’elle en serait épanouie fut signée par 63 personnes, dont Pascal Bruckner , Georges Moustaki et Christiane Rochefort .

      Dans ce livre publié en 2004 on peu voir que les noms sont dissimulés et qu’i est déconseillé de les chercher et il est expliqué que le droit ne protege pas les mineurs en 2004 plus qu’en 1977... et pas plus qu’en 2020 d’ailleurs.
      https://books.google.fr/books?id=ISmxqy25DFoC&pg=PT18&lpg=PT18&dq=G%C3%A9rard+R.+signataire+p%C

    • Sur le site de BHL y’a un paquet de signataires pour Polanski, avec des personnes qu’on imaginait pas :/

      Jean-Luc Godard
      Mathieu Amalric
      Xavier Beauvois
      Agnès Varda
      Bertrand Tavernier
      Olivier Assayas
      Jean-Stéphane Bron
      Patricio Guzman
      Jean Paul Civeyrac
      Katell Quillévéré
      Cristi Puiu
      Louis Garrel

    • ouh là, ça va être chaud... c’est hyper compliqué... chai pas, rancière a peut-être signé un truc à un moment, mais avant de le jeter dans la mare, faudrait voir ce qu’il en dit aujourd’hui par ex. Peut-être qu’il regrette. Ce serait pas juste sinon, je trouve. Enfin, la posture vengeresse ça me branche et ça me débranche... Dommage pour le bingo des arguments... faudrait voir quand même... je sature un peu là, j’y comprends plus rien pour tout dire ; sur twitter les fafs semblent monopoliser le débat désormais, en plus avec des revendications qui me plaisent bien (au bagne !) mais que j’essaye de raffiner...

    • très intéressant toute fois de matérilalisé le lien entre les défenseurs de pédocriminel et les violeurs genre DSK. Sans le travail des féministes, de pleins de femmes, il y a plein de choses que je serais encore en train d’essayer de comprendre.

    • sinon faire un truc chronologique (pour ce qui est de la cartographie, mes connaissances s’arrêtent à la bonne vieille frise de CM2) ? ça permetterais de montrer ce qui reste, ce qui dure, ce qui a changé... De dépasser ce truc de « c’était une autre époque » il y a un bon commentaire de @supergeante là :

      https://seenthis.net/messages/505807#message506639

      J’ai l’impression que ceux qui deviendront les militants pro-pédophilie actuels profitent de ce remue-méninge pour asseoir leur discours et lui donner des lettres de noblesse via la voix de personnes connues, prêtes à lutter contre toutes les formes de censure, de moralité, de main mise de l’État (c’est bien expliqué dans le texte de Libé).

    • #guillaume_durand défend matzneff et assimile victime du sida et pédocriminalité : https://twitter.com/FallaitPasSuppr/status/1210900459222904833

      Punir Matzneff procède de l’ignorance érigée en morale.On cite Gauguin et Balthus mais citons Foucault,Gide et plus tard les victimes du Sida.Où au 19 ième Manet et Maupassant tués par la syphilis.L’âge est le prétexte d’une condamnation de la sexualité, notre part maudite

      .

      C’est fête.

    • Je suis d’accord avec toi @tintin sur l’effroi de listes qui agglomèrent des personnes qui se sont ensuite positionner contre. Il faut pouvoir le signaler, et donc réfléchir à comment atténuer ou pas. Vraiment éviter de faire un tribunal à nous tout·es seul·es, et relever seulement ce qui est publié et sourcé. Je poursuis les investigations car je veux comprendre et montrer ces collusions pour savoir par quel biais l’ensemble d’une société finit par accepter de valoriser des pédophiles ou violeurs tout en renforçant leur pouvoir de nuisance.

    • coucou @tintin, koitesse ? Ça va pas les infos que j’ajoute ?
      J’ai celle-ci en sur une femme pédocriminelle

      Femmes solidaires
      @Femmessolidaire
      ·
      3h
      Petit rappel à celles et ceux qui se cachent derrière l’époque.

      En 1969, Gabrielle Russier est condamnée pour détournement de mineur. Elle a 32 ans, son élève en a 17.

      Peut-être eût-elle bénéficié de plus de clémence si elle s’était appelée Gabriel ?

      https://twitter.com/Femmessolidaire/status/1210964815545585669?s=20

      mais bon, je vais vous laisser, je comprends pas trop les soucis

    • Peggy Sastre invente ici (2013) « le pédophile d’écriture » pour défendre tony duvert.
      http://leplus.nouvelobs.com/contribution/895754-pedophilie-partout-liberte-de-penser-nulle-part.html

      Les reports de faits présumés immondes, on en fait des idées et des opinions immondes. Le contenant devient le contenu et vice et versa. On a la gerbe, c’est impossible, intenable d’en débattre et si besoin on sortira la batte de base-ball :

      des gens st en train de debattre dans ma tl pour savoir si une gamine de douze ans consent.IRL je pense que jaurais sorti la battedebaseball
      — CrêpeGeorgette (@valerieCG) June 28, 2013

      Le débat est fermé, verrouillé, on plante des petits sens interdits un peu partout et on le fait avec d’autant plus de vigueur, de conviction, de rage, qu’on est persuadé d’avoir le bon sens (le sens commun) avec soi.

      Et comment ne pas l’avoir quand un pédophile d’écriture subit le même sort post-mortem qu’un dictateur génocidaire ou qu’un chef terroriste responsable d’une des pires atrocités du XXIe siècle ?

    • luc le vaillant ici :

      https://next.liberation.fr/livres/2004/03/25/le-monde-ado_473650

      L’intro suffit :

      Parents, planquez vos filles ! Voici Gaby, qui les désire jeunes et fraîches et n’aime rien tant que les mettre dans son lit. Mais seulement si elles en ont très envie... La vertu n’entre en rien dans cette mutualisation des consentements. En fait, l’homme s’apprécie trop pour supporter qu’on lui refuse la pareille. Ensuite, le néo-senior est resté fixé au stade ado et s’interdit tout accès d’autorité, tout abus de pouvoir.

    • Jean_christophe_buisson :

      La vérité est que la France sera toujours la France, comme dirait le général de Gaulle : excessive, querelleuse, capable un matin, en se réveillant, de vouer aux gémonies des écrivains comme Peter Handke et Patrick Besson (de fanatiques partisans de la Grande Serbie), Marc-Edouard Nabe et Renaud Camus (deux antisémites bien connus), Richard Millet (un réac de la pire espèce) ou Gabriel Matzneff (Barbe-Bleue des temps modernes)

    • D’accord avec les problèmes posé par ses listes. Le travail me semble trop grand aussi.
      Pour le bingo ca pourrait prendre la forme d’une compilation de citatons de militant·es pedo-criminels
      Il en faudrait 25 dont une particulièrement clé au centre.
      ex - « Vous avez vu les photos ? Elle fait 25 » - Costa-gavras

      J’avoue que je sature aussi.

    • promenade dans les archives du Figaro, qui est fan aussi visiblement, au moins depuis 2006. Presque sûr que les "morceaux croustillants" sont derrière #paywall

      Gabriel Matzneff : « Un journal intime, c’est la vérité à bout portant »
      https://www.lefigaro.fr/livres/2017/02/08/03005-20170208ARTFIG00228-gabriel-matzneff-un-journal-intime-c-est-la-verit

      Gabriel Matzneff : « Vivre m’amuse moins »
      https://www.lefigaro.fr/livres/2015/02/05/03005-20150205ARTFIG00023-gabriel-matzneff-vivre-m-amuse-moins.php

      Le fil de ses jours est marqué par l’amour charnel de ses amantes (Gilda, Géraldine, Anastasia, Marie-Agnès…)

      Matzneff, le dernier des princes noirs
      https://www.lefigaro.fr/livres/2015/02/04/03005-20150204ARTFIG00232-matzneff-le-dernier-des-princes-noirs.php

      « Matzneff est ce pécheur qui se purifie dans le péché… » À prendre avec ou sans sourire, ce mot sonne juste. Il est de son ami de longue date, Philippe de Saint Robert

      Gabriel Matzneff reçu chez Lipp pour le prix Cazes
      https://www.lefigaro.fr/livres/2015/04/15/03005-20150415ARTFIG00273-gabriel-matzneff-recu-chez-lipp-pour-le-prix-caze

      Cette récompense couronne son neuvième roman, La Lettre au capitaine Brunner, publié à La Table Ronde. « Roman allègre », comme il le dit, ayant pour cadre l’Occupation, et où il a voulu exprimer « tout son univers sensible ».

      Il est libre, Matz
      https://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2009/04/04/01006-20090404ARTFIG00106--il-est-libre-matz-.php

      La passion selon Matzneff
      https://www.lefigaro.fr/livres/2006/05/04/03005-20060504ARTLIT90220-la_passion_selon_matzneff.php

      « Gaby le Magnifique » : un écrivain classique mais vivant, Par Yan Moix
      https://www.lefigaro.fr/livres/2013/02/07/03005-20130207ARTFIG00616-gaby-le-magnifique-un-ecrivain-classique-mais-viv

    • celui-ci est bien retors :

      « Carnets noirs 2007-2008 », de Gabriel Matzneff : l’ancien régime de la chair
      https://www.lemonde.fr/livres/article/2009/04/02/carnets-noirs-2007-2008-de-gabriel-matzneff_1175606_3260.html

      Et si le silence qui entoure désormais l’oeuvre de Gabriel Matzneff n’était pas tant dû à l’ordre moral, « pharisaïque », qu’à un changement dans le régime du plaisir ? L’auteur ne se pose pas cette question. Il ne semble pas voir la mécanique des corps sans Dieu, qui s’emboîtent plus par arithmétique que par « séduction ». Ce serait en quelque sorte invalider sa vie, reconnaître qu’elle ne fut pas celle d’un saint ou d’un martyr, mais, disons, quelque chose de plus simple, de plus émouvant aussi : une existence vouée à sauver une sensibilité perdue ou en voie d’extinction, un ancien régime de la chair, celui où le plaisir, la joie étaient intimement liés à la conscience de la faute.

    • diatribes en or
      https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/01/12/diatribes-en-or_1628596_3260.html

      La Séquence de l’énergumène réunit les chroniques de télévision que Gabriel Matzneff donna au quotidien Combat entre 1963 et 1965. A l’époque, le sulfureux diariste n’a encore rien publié : il se fait les dents sur le petit écran sans avoir de poste. Qu’importe ! Il est déjà mousquetaire, Aramis divisé entre saint Jean Climaque et les fesses rebondies des adolescentes qu’il drague sur les transats de la piscine Deligny.

      MAMMA, LI TURCHI !, de Gabriel Matzneff
      https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/11/03/mamma-li-turchi-de-gabriel-matzneff_3642020_1819218.html

      Gabriel Matzneff poursuit son oeuvre originale, oublié des médias mais toujours apprécié de ses fidèles lecteurs. L’écrivain donne le meilleur de son art dans son Journal. Mamma, li Turchi ! est un roman. Ses personnages (lui-même en cinéaste libertin), brillants et lucides, apprécient les joies charnelles et culturelles. Ils s’évadent d’un Paris décevant et se retrouvent en Italie, à Venise. Le roman est impeccablement construit, les dialogues sont percutants, la subversion élégante. On y retrouve les révoltes chères à Matzneff : « li Turchi » sont les oppresseurs de tout bord qui étouffent l’individu. Matzneff corrosif, impertinent, sincère, jeune éternellement - mais la part belle du roman est l’ombre qui s’avance sur la vie d’un homme solitaire qui se voulut libre et vrai (La Table ronde, 272 p., 105 F [16,01 ]).

    • Lucien Engelmajer

      Le Patriarche. Communauté thérapeutique internationale d’origine française constituée exclusivement de toxicomanes et anciens toxicomane et prônant la réinsertion au sein même de l’institution.
      Cette association, dont le premier centre, La Boère (Haute-Garonne), ouvrit en 1971, connut un essor considérable, très généralement en marge des instances officielles, et implanta ses différentes structures dans de nombreux pays. Elle suscita de vives polémiques avant d’être reconnue comme secte dans le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le phénomène sectaire (rapport Guyard, 1995), ce qui conduisit à l’arrêt des subventions publiques.
      Lucien Engelmajer, leader charismatique de la communauté, ce missionnaire laïque entretenait des rapports conflictuels avec tous ceux qui ne reconnaissaient pas ses méthodes. Opposant farouche aux programme de substitution, à la légalisation des drogues, aux échanges de seringues, bataillant contre l’anonymat des séropositifs, il a toujours tenu un discours de combat, se déclarant enfermé par la presse « dans un ghetto de silence ».

      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-pieuvre-du-patriarche_492053.html
      Il est mort en 2007 à l’âge de 86 ans.

    • Ohlala, c’est dur d’étudier ce monde là, c’est du genre Voici ou Gala de la pornographie verbale et médiatique, c’est à celui qui gerbe le plus loin, vraiment crade. Et je vous évite la recopie de leur diatribes pour exciter le chaland. Maigre pouvoir, misère du faux intellectuel qui se demande ce qu’il pourrait inventer pour alimenter son égo. On peut comprendre le dégout qu’ils inspirent, comme le dégout du cinéma français et de ses acteurs masculinichiants, de la littérature française malmenée par ces porcs, et des institutions qui leurs construisent des ponts d’ors avec des médias à la solde de ces nuisibles.
      J’en suis à Moix, atroce, j’arrive pas à faire mieux que Pov’ mec tout pourri du cerveau pour vous dire :(

    • Si je peux me permettre, ce genre de cartographie demande pas mal de taf et de la méthodologie.
      Plutôt que faire cela en vrac sur seenthis vous pourriez remplir un tableur collaboratif et créer des classes (écrivains, journalistes, personnalités politiques, curés...) et par ordre alphabétique. Ce serait plus efficace. Et pendant que vous compilez ces données, réfléchir à leur mise en place.

    • Hello all.
      – je pense que seenthis n’est pas le meilleur outil pour cette cartographie aussi, car on se perd dans les messages, c’est difficile de synthétiser l’évolution d’une position, de creuser chaque « fiche »... au delà du fichage lui-même d’une certaine manière, même si, de fait, je pense qu’il est important de retracer cette histoire, ces soutiens, ces ambiguïtés, ces violences, cette omerta, cette justification intellectuelle du viol sur mineurs...

      On pourrait réfléchir à un ou des outils qui permettrait notamment aussi de relever ceux et celles qui reconnaissent s’être trompés, parce que malgré tout, vu l’époque c’était possible.

      Dans mon entourage, je vois dans des familles, notamment de milieux d’intellectuels, mais pas seulement, des personnes, hommes, mais femmes aussi, reconnaître qu’ils se sont laissés emporter par l’époque, pas forcément par leurs actions mais par leur inaction et paroles, par le fait d’avoir laissé agir, et qu’aujourd’hui, ils s’alarmeraient, agiraient autrement de savoir que x ou y dort nu.e. avec des mineurs nu.es lorsqu’il.elle les accueille pour le week-end par exemple, qu’à l’époque, emportés par l’euphorie de la libéralisation sexuelle, des corps renouvelés, ils ne savaient pas non n’ont pas voulus voir, savoir, agir etc... alors que tout était là. Je pense qu’il y a des gens sincères, rongés par leur inaction, leur aveuglement, et que c’est bien aussi dans ce type de cartographie de le prendre en compte. Je ne sais évidemment pas s’ils sont nombreux à tenir cette position dans cette liste. Quand aux morts, je ne sais pas.

      – J’avais discuté avec l’historien Artières, qui a tenté pour le livre L’esprit français de voir à quelles conditions il serait possible de faire un travail d’historien sur cette période. Je scannerai l’article pour ceusses qui le veulent. Je lui ai demandé comment c’était passé ce travail, sachant, que je trouvais personnellement insupportable ne serait que de feuilleter le gay voyage de Hocquenghem. Il m’a dit que ça avait été très dur, que ça l’avait profondément affecté. Je dois dire et c’est mon second point, que je ne me sens pas capable de faire ce travail, je ne me sens pas outillée pour ne pas être dévastée par cette exploration historique. Sachant, et je ferai un billet plus tard, que je me souviens très bien de voir tout ces types et précisément ce connard de Matzneff à la télé et partout et je me souviens très bien ce que ça m’a fait, je ne peux croire que je suis la seule a avoir été maintenue la tête sous l’eau à chaque fois que je voyais sa gueule. Revoir sa photo partout là, ça fait remonter gerbe, colère, douleur et désespoir.

    • Après mon message d’hier, je voulais vous dire merci à vous tout·es sur seenthis ici sur ce fil de tenter de faire le jour sur cette intelligentsia criminelle. Le fait que nous soyons nombreus·es à vouloir comprendre malgré le désespoir et la difficulté à se confronter à cette bouillie malsaine, donne du courage pour poursuivre.
      @odilon, oui, ça peut être long de faire cette carte et peut-être ne verra-t-elle pas le jour ou autrement, mais rassemblons comme nous pouvons pour au moins essayer de comprendre.
      @supergeante merci aussi, c’est très intéressant tes interventions, notamment sur la façon dont ce sont incrustés les pédovioleurs dans les libertés et les revendications d’une sexualité différente.

    • Totalement d’accord avec toi, @supergeante. Mon billet initial est d’ailleurs la manifestation de ce que m’a provoqué la réapparition du nom de Matzneff dans l’actualité : le souvenir du violent écœurement de l’époque et de l’incompréhension totale de sa place dans le microcosme littéraire parisien.

      D’ailleurs, avec tout ça, je n’ai toujours pas la réponse à ma question de savoir si l’article du Monde a eu l’honnêteté de rappeler que ce monsieur a eu son rond de serviette dans les colonnes du Monde des Livres. Ou que la grande prêtresse de l’époque continue à tenir Matzneff pour plus que fréquentable et chie copieusement sur Denise Bombardier.

      (note : je vois que la bagarre commence sur WP,…
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Josyane_Savigneau
      • ajout (+1821) le 28/12 à 19h33 d’un long passage sur l’affaire Matzneff,
      • supprimé radicalement 3 minutes plus tard pour absence de source
      • réintroduit à 20h09 (+818) avec un lien vers le remarquable article du Devoir : Tout le monde le savait https://www.ledevoir.com/societe/569861/tout-le-monde-le-savait .
      à suivre ?)

    • J’aime bien les cartes mais beaucoup moins les listes, à part celle de @les_listes_de une carte autour du cas Matzneff semble réalisable mais au-delà ça me semble tentaculaire. Il y a beaucoup de choses sur le sujet, ici sur seenthis. @mad_meg bien sûr, toujours sur les charbons ardents. Mais aussi le remarquable travail du collectif @tradfem et ses traductions. (je ne suis pas bilingue et forcément je passe plus de temps à comprendre certains articles de feminismcurrent par exemple :
      https://www.feministcurrent.com/2017/06/06/suzzan-blac-art-trauma-child-exploitation

      Suzzan Blac : Il existe un tel climat de sexisme, d’apathie, d’ignorance et d’acceptabilité entourant le conditionnement et l’exploitation sexuelle commerciale des filles et des femmes. Il y en a beaucoup qui ne veulent pas ou ne prennent pas la peine de lire et de faire des recherches sur ces sujets, mais une image est instantanée et peut être ancrée dans l’esprit, alors je pense qu’elle peut mieux faire passer un message que les mots.

      Nous savons tous que l’un des genres de pornographie les plus populaires est « Teen », alors qu’est-ce que cela vous dit ? Si les pornographes (légaux) pouvaient utiliser des enfants, ils le feraient. Tout comme les proxénètes qui forcent et exploitent les jeunes adolescentes à se prostituer et exigent un prix plus élevé des nombreux parieurs qui veulent des jeunes filles. Mais ils ne peuvent pas le faire dans la pornographie parce que c’est illégal, alors ils font la meilleure chose « légale » qui soit : de la pornographie « à peine légale » mettant en scène des jeunes de 18 ans - des filles vraiment jeunes, à la poitrine presque plate, sans poils pubiens et avec une queue de cheval. Le pornographe Max Hardcore utilise des jeunes de 18 ans et les fait paraître plus jeunes en leur faisant porter des nattes, des appareils dentaires et en achetant leurs vêtements dans des magasins de vêtements pour enfants. Il les dégrade, les humilie, les agresse sexuellement et les détruit ensuite sur la pellicule.

      Le Japon n’a rendu illégales les images d’abus d’enfants qu’en 2014 et il y a encore des images d’abus d’enfants disponibles dans les magasins de vidéo. Les jeunes filles sont exploitées sexuellement dans les bars et les clubs, et sont prostituées ouvertement dans de nombreux endroits. Il existe des distributeurs automatiques qui vendent des sous-vêtements portés par de jeunes

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
      ou celui-ci :
      https://www.feministcurrent.com/2015/09/28/youve-heard-of-rape-culture-but-have-you-heard-of-pedophile-culture
      et Tradfem :
      https://seenthis.net/messages/479395
      https://seenthis.net/messages/426500

    • j’avoue que me retrouver face à l’impuissance m’est presqu’aussi pénible qu’une plongée dans ce tas de fientes. Pourtant, je ne vois pas trop quoi proposer d’autre que cette compulsion d’articles, qui semble bien vaine aussi. Désolé si j’ai un peu pourri le fil en partant sur les chapo de roues. à voir avec le temps donc. J’ai regardé leaving neverland hier, c’est très fort, très intelligent.

    • @tintin vu aussi. En fait, suite aux articles et à l’interview de Adèle Haenel. C’est un film qui a permis à beaucoup de gens de parler.

      C’est peut-être pas très clair ce que j’ai dit plus haut, en fait, ce qui me terrasse en ce moment, c’est le côté massif...

      Je savais déjà, de manière empirique que beaucoup de gent.es étaient touchés avec une majorité d’ex-enfants, filles et de garçons, ainsi que de femmes adultes à l’âge des crimes perpétrés sur eux/elles. Il suffisait de traîner un peu dans des milieux féministes pour te rendre compte aussi du besoin de dire, de partager et de la loi du silence, et ses contours multiples.

      Maintenant, je me rends compte que c’est pire que ce que j’imaginais, des ami.es parlent enfin, des élèves en classe, des collègues, c’est atroce, je ne comprends pas comment il est encore possible de défendre les mécanismes sociaux à l’origine de ce désastre social, collectif et intime à la fois. Combien faudra-t-il de témoignages, de films, d’études, de collectes, de cartes, de listes, de décompte ? Je me dis : autant qu’il le faudra.

      Donc, quand je dis que seenthis n’est pas l’outil idéal, je dis pas ça pour entraver la démarche. Je me dis juste que ça vaudrait la peine de faire un truc hyper lisible, mais comme je le disais précédemment, en ce moment, je ne me sens pas trop capable de participer à une telle entreprise, et je ne sais pas trop comment il faudrait faire, mais je veux bien y réfléchir à un autre moment. Ces échanges sur seenthis, je pense notamment au thread sur le livre de Nabokov, j’y reviens souvent et j’ai envoyé des gens s’y plonger, donc, c’est vraiment bien que ça existe.

    • Je voyais plutôt ce démarrage comme une entreprise de compilation collective rapide en vue de construire un jour un truc plus peaufiné ensuite, comme le laissait entendre le fait que @touti réfléchissait à une structure de base de données par exemple. Ya le travail de rechercher des gens et des sources et des extraits, et ya le travail de structuration, de comment on normalise tout ça, quels champs, pour pouvoir ensuite en sortir des choses intéressantes (en terme de chrono, de liaisons, ou simplement de visualisation, etc). Le fait de déjà avoir tout un matériel au même endroit, peut aider à faire ressortir comment on voudrait le structurer, c’est déjà un premier pas, même si le reste ne suit pas, ou dans longtemps.

    • @tintin vu aussi le film leaving never land où témoignent les victimes de michael jackson, Adèle Haenel relate que (voir son interview sur mediapart) ça l’a aidé à prendre la parole pour dénoncer les agressions sexuelles de Christophe Ruggia lorsqu’elle était enfant.
      J’aimerai vraiment pouvoir dire que c’était une autre époque mais il en va de la domination sexuelle dans le capitalisme même.

      @supergeante la tâche est énorme et ce ne sera pas du tout confortable. Ici au moins on a la chance d’être nombreus·es et j’espère, de savoir s’écouter. J’ai une amie metteuse en scène qui parle du chaos qui précède ces créations, ça me donne toujours du courage de penser à cela quand ça part un peu dans tous les sens !
      @rastapopoulos je ne souhaite pas mettre en ligne de suite parce que j’y vais pas avec le dos de la cuillère et c’est pas au point du tout. Donc, comme tu dis les essais de BDD c’est juste un début, qu’au moins ça existe quelque part, en vue de …
      – superposition chronologique retenue en tout cas

    • suis assez d’accord avec @rastapopoulos (qui est un nom mishèllène trouvé par un grand pote de Matzneff, Hergé soit dit en passant (salo !)). moi ça me va de continuer à alimenter ce fil en y balançant des noms, des citations, des sources. Juste se réstreindre à matzneff ça fait chier parce qu’on va faire le portrait d’une époque (qui est aussi bien singulière, il faut le dire (c’est plus pareil, mais ça continue quand même (same same but different))), et en même temps si on doit aller jusqu’au neverland de mickael jackson, qui l’emprunte si je ne m’abuse, à lewis caroll (gros pédo aussi), ça fait de la route... on va finir en grèce antique... C’est complétement absurde parce qu’il faudrait en faire un monument, un truc gigantesque, à la hauteur, et en même temps ériger un monument pour ça, c’est déjà pas la joie et en plus s’agirait pas d’alimenter la pédopropagande (hors de question, et je pense qu’on est d’accord, d’utiliser des images de gosses par exemple)...

    • Nicolas Rey

      Je pourrais faire cinquante-deux chroniques sur Gabriel Matzneff. Je pourrais faire Matzneff et la piscine Deligny. Matzneff et Francesca. Je pourrais écrire : « Gab la rafale prend le bus », « M dîne aux Camionneurs », « Calamity Gab m’a fait découvrir Cioran », « Gabriel et Lord Byron », « Gab le magnifique et le peuple serbe ». Gabriel est mon Tintin. D’ailleurs, il avait Hergé pour ami. Il est mon guide des mauvaises fréquentations haut de gamme. Les seules qui vaillent la peine. Adolescent, je dévorais ses fameux carnets noirs comme si un grand frère vivait ce que je n’osais espérer vivre. Gabriel aimait pour moi. Gabriel buvait pour moi. Gabriel souffrait pour moi. Bon. Nous y voilà. Les carnets de Matzneff. J’ai commencé par là, comme ils disent, aux Narcotiques Anonymes. Par ses carnets noirs.

      http://www.matzneff.com/oeuvres.php?un_article=58&la_clef=52

    • @biggrizzly la fiche anglais ne donne toujours pas le détail de la liste manquante celle de libération - à mon avis il doit y avoir des gens importants dans celle ci pour qu’on en trouve pas de traces- je veux dire plus important que dans celles de Matzneff et celle de la dépénalisations des viols sur mineurs.

      J’essaye de pas sombré dans un épisode de remonté traumatique mais je ne résiste pas à revenir ici. En voyant les listes il me semble voire se dégagé plusieurs axes :

      – les réseaux homo-militants - on trouve la mythologie autour de la pédérastie grec - celleux-là confondent la lutte contre la discrimination de l’homosexualité et la pedo-criminalité. On trouve des fondateurs d’asso importantes FDLH - Arcadi
      – les poids lourds de la French Theory et des phallosophes de gauche -
      – Quelques grandes féministes parfois prédatrices sexuelles - Rochefort à signé les 3 pétitions et Beauvoir etait une prédatrice de ses éléves.
      – les libéraux individualises - pour classé les militant·es pedosexuels - Ici je pense à Millet qui milite toujours pour les violeurs et contre les victimes quelque soit leur age. - Je pense que Altusser pourrait etre mis en valeur aussi car il joint le féminicide à sa militance pour les pedo-viols.
      – J’ai vu passé plusieurs personnes liées à Jospin, ou à l’appareil du PS. aussi les Gluksmann il me semble que c’est du PS
      – On trouve quelques académiciens français et phallosophes de droite
      – Quelques prêtres et pasteurs -
      – de nombreux et nombreuses psyanalystes- psychiatres - psychologues - à mettre en lien avec les discours culpabilisant les victimes de la psychanalyse freudo-lacanienne - les immondices dites par Dolto sur les victimes d’inceste
      – des membres de prix littéraires qui se passent les plats - cf le prix de 2014 à Matzneff - on pourrais sortir la liste du jury.
      – peut etre des gens un peu « égarés » qui ont signé par amitié sans bien lire ces pétitions - Matzneff avançait caché et si la personne n’as signé qu’une fois et pas récidivé - Je connais pas Rancière mais @tintin tu avais l’air de dire qu’il était revenu sur ses positions - ca vaut le coup de signalé lorsqu’un·e signataire à pris ses distances et de quel manière.

      Il pourrait y avoir des couleurs - une qui signale la pratique affiché de pédocriminalité - une qui signale celleux qui ont signé les 3 pétitions et ne sont jamais revenu dessus et a contraire (style Dolto) - une qui signale celleux qui se sont écarté de ces pétitions

      Je ne sais pas si à partir de là on peu commencer à voire des ensembles se dessiné. Si vous voyez d’autres catégories que j’aurais pas vu n’hésitez pas à les partagé car je connais pas tous ces noms et il y a des réseaux qui me sont invisibles.

    • Waa, j’avais pas lu cette interview ou elle affirme des choses ignobles. Ok @mad_meg , il n’y aura pas d’échappatoire pour Dolto.

      « Q- Dans l’acte incestueux il y a toujours un traumatisme pour la fille, non ?
      R- Evidemment qu’il y a un traumatisme ! Nous ne vivons pas dans une société ou ces choses sont permises. Résultat, la fille ne peut pas se développer normalement car ses pulsions sont occupées a un lieu où elles ne devraient pas l’être encore. Il se produit un blocage dans l’évolution de l’intelligence.
      (…)
      Q- Donc la petite fille est toujours consentante ?
      R- Tout à fait
      Q- Mais enfin, il y a bien des cas de viols ?
      R- Il n’y a pas de viol du tout, elles sont consentantes »
      #aberrant #criminel #1979

      Et malgré sa critique de Dolto Béatrice Jade considère dans les points tout de même ’constructifs’ que « Les lois doivent faire la différence entre les enfants non nubiles et nubiles qui devraient devenir juridiquement autonomes et ne plus dépendre des décisions parentales. »
      Petit rappel
      En France, la majorité civile est fixée à 18 ans depuis le 5 juillet 1974 ; elle était auparavant fixée à 21 ans depuis 1792.

    • Oui ca fait un choc et je te recommande les paroles des chansons de son fils que je viens de mettre sur ce lien https://seenthis.net/messages/688632

      Je trouve aussi interessant ce lien https://seenthis.net/messages/818092
      posté par @tintin d’un texte de Patric Jean sur médiapart
      surtout parce qu’il fait émerger deux noms importants de la militance pour la dépénalisation des violences sexuelles sur mineurs en france et dans les pays francophones

      – Paul Bensussan : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bensussan#Les_%C2%AB_fausses_all%C3%A9gations_d'abus_sexuels_%C2%

      – Hubert Van Gijseghem : http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal24.html

    • Et malgré sa critique de Dolto Béatrice Jade considère dans les points tout de même ’constructifs’ que « Les lois doivent faire la différence entre les enfants non nubiles et nubiles qui devraient devenir juridiquement autonomes et ne plus dépendre des décisions parentales. »
      Petit rappel
      En France, la majorité civile est fixée à 18 ans depuis le 5 juillet 1974 ; elle était auparavant fixée à 21 ans depuis 1792.

      Merci @touti J’avais pas vu cette critique de Béatrice Jade et merci pour ton rappel je n’était pas au courant pour cette modification de la loi en 1974.

    • La promulgation de la loi est du 5 juillet, mais son entrée en vigueur était le 1er septembre (qui était un dimanche…) Je m’en souviens assez distinctement, car en 3 jours consécutifs je suis devenu trois fois majeur :-)
      – le 31/08, j’avais accompli un an de service militaire, ce qui émancipait,
      – le 1/09, c’était l’entrée en vigueur de la loi,
      – le 2/09, j’avais 21 ans,…

      cf. ce son, du 2/09, premier jour d’inscription sur les listes électorales.
      https://www.franceinter.fr/emissions/la-boite-a-souvenirs/la-boite-a-souvenirs-02-septembre-2011

    • L’article du Monde :

      À PROPOS D’UN PROCÈS
      Le Monde, le 26 janvier 1977
      https://www.lemonde.fr/archives/article/1977/01/26/a-propos-d-un-proces_2854399_1819218.html

      Nous avons reçu le communiqué suivant :

      " Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d’assises des Yvelines, vont comparaître, pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt, qui, arrêtés à l’automne 1973, sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficié du principe de la liberté des inculpés.

      « Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de » mœurs « , où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous paraît déjà scandaleuse.
       » Aujourd’hui, ils risquent d’être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels.

      « Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste, d’une part, entre la qualification de » crime « qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?).
       » La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle.

      « Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté. »

      Ont signé ce communiqué : Louis Aragon, Francis Ponge, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Judith Belladona, docteur Michel Bon, psychosociologue, Bertrand Boulin, Jean-Louis Bory, François Chatelet, Patrice Chéreau, Jean-Pierre Colin, Copi, Michel Cressole, Gilles et Fanny Deleuze, Bernard Dort, Françoise d’Eaubonne, docteur Maurice Eme, psychiatre, Jean-Pierre Faye, docteur Pierrette Garrou, psychiatre, Philippe Gavi, docteur Pierre-Edmond Gay, psychanalyste, docteur Claire Gellman, psychologue, docteur Robert Gellman, psychiatre, André Glucksmann, Félix Guattari, Daniel Guérin, Pierre Guyotat, Pierre Hahn, Jean-Luc Henning, Christian Hennion, Jacques Henric, Guy Hocquenghem, docteur Bernard Kouchner, Françoise Laborie, Madeleine Laïk, Jack Lang, Georges Lapassade, Raymond Lepoutre, Michel Leyris, Jean-François Lyotard, Dionys Mascolo, Gabriel Matzneff, Catherine Millet, Vincent Monteil, docteur Bernard Muldworf, psychiatre, Négrepont, Marc Pierret, Anne Querrien, Griselidis Real, François Régnault, Claude et Olivier Revault d’Allonnes, Christiane Rochefort, Gilles Sandier, Pierre Samuel, Jean-Paul Sartre, René Schérer, Philippe Sollers, Gérard Soulier, Victoria Thérame, Marie rhonon, Catherine Valabrègue, docteur Gérard Vallès, psychiatre, Hélène Vedrines, Jean-Marie Vincent Jean-Michel Wilhelm, Danielle Sallel nave, Alain Cuny.

    • Hello pour Rancière, j’en sais rien, j’ai bien aimé deux ou trois de ses bouquins, par association, pas envie qu’il penche dans le dégueu, mais rien de plus, c’était un exemple au hasard.

    • Pour le projet @mad_meg quelques liens utiles

      Le monde ado Par Luc Le Vaillant — 25 mars 2004
      https://next.liberation.fr/livres/2004/03/25/le-monde-ado_473650

      « Le seul collège dont vous n’avez pas fait la sortie est le Collège de France »
      https://twitter.com/vincentglad/status/1211398762247180289

      Si seulement Matzneff était le seul problème
      https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/301219/si-seulement-matzneff-etait-le-seul-probleme

      Frédéric Beigbeder : Il faut sauver le soldat Matzneff
      www.matzneff.com/pdf/sagm10.pdf
      http://www.matzneff.com/sagm.php

      Ivre du temps perdu
      https://blogs.mediapart.fr/lehmann-christian/blog/301219/ivre-du-temps-perdu

      Interrogé sur Matzneff, Frédéric Mitterrand dénonce un « phénomène de meute »
      https://www.huffingtonpost.fr/entry/matzneff-frederic-mitterrand-denonce-un-phenomene-de-meute_fr_5e09e53

      Brice Ivanovic @bi1192
      Vous vous souvenez de cette photo où posait @sonjoachim
      avec la jeunesse Lesqueniste ? Et bien grâce à @MauvaisCoton, on peut s’apercevoir que #Matzneff a donné en décembre une interview dans ce même lieu... Est-ce son appartement ? Un lieu en location ?
      https://twitter.com/bi1192/status/1211704476303790082

      Affaire Matzneff : Bernard Pivot exprime ses regrets
      https://www.lepoint.fr/societe/affaire-matzneff-bernard-pivot-exprime-ses-regrets-30-12-2019-2355311_23.php

      Quand la République décorait Gabriel Matzneff... Jacques Toubon
      https://www.lexpress.fr/culture/quand-la-republique-decorait-gabriel-matzneff_2112781.html

      Un extrait inédit de Matzneff à un autre « apostrophe »
      https://twitter.com/Claude2mougins/status/1210573466405089280

      Claude François
      https://twitter.com/thmsprlng/status/1210978478406930433

    • Je voudrais aussi documenté le fait que ce n’etait pas une autre époque, Matzneff est toujours publié, entretenu, logé et invité dans les médias. On publie toujours des ouvrages pedosexuels sous toutes sorte de prétexte
      https://www.actualitte.com/article/bd-manga-comics/petit-paul-normaliser-la-pedophilie-la-strategie-du-predateur-sexuel/91060
      et la défense des pédosexuels est toujours absolument la même
      « un pied de nez à l’ordre moral, la sexualité bien-pensante qui rassure... qui emmerde »
      Bastien Vivès n’en est pas à sa première inversion des rôles
      https://www.catsuka.com/news/2012-03-07/la-famille-par-bastien-vives--plus-in-memorial-sa-version-animee-du-nouveau

      On traite toujours Dolorès Haze en niant le viol et en l’accusant de rendre les hommes fou
      https://seenthis.net/messages/817794
      Les viols contre les mineurs sont de moins en moins réprimés. (-40% de condamnation pour viol depuis 10ans - info qui laisse les gens manifestement totalement indifférents) En France l’age du consentement sexuel est autour de 4-5 ans (tout le monde s’en fout aussi) et on valorise encore les femmes pour leur jeunesse, leur virginité (cf Moix).
      Perso je voie venir le gros déni qui accompagne ce déballage - c’etait une autre époque - ca implique que ca ne pourrais pas/plus se passé aujourd’hui -

    • Concernant #Alain_Cuny, il a joué en 1974 dans Emmanuelle, il a alors 66 ans.

      On peut noté, entre autre, une des dernière scène du film où Mario, le personnage interprété par Alain Cuny, organise et contemple le viol d’Emmanuelle :

      Mario explique à Emmanuelle que la monogamie n’est plus de mode et que c’est la jouissance, plutôt que le sentiment de culpabilité ou la raison qui doit la guider en matière de sexualité, et qu’ainsi elle atteindra un plaisir bien plus grand. Afin de lui démontrer son discours, il l’emmène dans un bar qui fait aussi fumerie d’opium où elle est violée par un des habitués, pendant que lui-même regarde la scène.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuelle_(film)#Synopsis

    • Tout excusé @reka :)

      Relevé aussi hier les noms de pédophiles #grands_hommes (l’Académie Française semble propice à l’omerta) cités avec ferveur chez Taddeï par ses invités Matzneff et Sollers, (son éditeur chez Gallimard) Montherlant, Peyrefitte, P Ristat, Schérer profitent de publicité sur Europe1. https://seenthis.net/messages/818185#message818267
      https://www.europe1.fr/emissions/Europe-1-Social-club/Europe-1-Social-Club-Philippe-Sollers-et-Gabriel-Matzneff-146350
      #Taddei en #2014

      + une discussion WP sur Montherlant pour éviter de dire sa pédosexualité https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Henry_de_Montherlant#Sexualit.C3.A9_de_Montherlant
      extrait WP où la tauromachie est plus importante (j’te’jure, le clavier m’en tombe)

      Quand je parle de garçons, c’est plutôt 9-14 ans que des jeunes gens. Peyrefitte et Montherlant, par ailleurs, faisaient des virées ensemble et « entretenaient » à eux deux des mères de familles complaisantes... Peyrefitte, toujours langue de vipère, prétend d’ailleurs que Montherlant s’est suicidé parce que des parents de garçons commençaient à faire du bruit et qu’il craignait un procès infamant. Enfin, tout cela n’est pas très ragoûtant et probablement pas prioritaire dans une bio sur Montherlant. D’autant qu’à côté, on ne parle même pas de sa passion pour la tauromachie, plus éclairante pour comprendre son œuvre. Jastrow | 兔 30 jun 2004 à 17:18 (CEST)

    • En amont en 1959/1960, note l’affaire des #ballets_roses avec la DST et André Le Troquer, ministre de De Gaulle à la libération, et président de l’Assemblée Nationale. 22 condamnations de pontes.
      http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Affaire_des_ballets_roses_(1959)/fr-fr
      Mocky en traite dans un film visible sur YT où il dénonce la pédosexualité institutionnalisée, il raconte aussi (toujours YT) n’avoir pas pu le diffuser.
      L’affaire des ballets roses, Affaires sensibles
      https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-30-decembre-2015

      Note aussi #Charles_Trenet 13 juillet 1963 :
      "Ce jour-là, Charles Trenet est écroué à 20h30 à la maison d’arrêt d’Aix-en-Provence. Son secrétaire, âgé de 18 ans, vient d’avouer avoir joué le rôle de « rabatteur » pour attirer chez le chanteur, au domaine Les Esprits, des adolescents. Charles Trenet est inculpé d’attentats aux moeurs sur la personne de 4 mineurs de moins de 21 ans (mais ayant plus de 18 ans). Le chanteur nie tout en bloc. (...) Il restera 28 jours en prison. (...) Revenant sur les accusations portées contre lui, il affirme (...) : « Je suis victime d’un coup monté. Mais j’ai des preuves irréfutables. » (...) Beaucoup de bruit pour rien, finalement : l’affaire se terminera pas un non-lieu." Livre de Bernard Revel

    • Info Depuis hier, le site de Matzneff est tombé, plus aucun article dispo http://www.matzneff.com

      Je poursuis le relevé des accointances des diffuseurs publics. Quelqu’un·e a-t-ielle accès à la liste des signataires défenseurs du pédocriminel Dugué, avant son procès, danst une lettre publiée dans la page Courrier de Libération avec Moustaki, Dolto ?
      https://www.lexpress.fr/informations/le-devoir-d-inventaire_641580.html
      « Lettre en soutien à Gérard R ». article datant de mars 1979

      Merci !

      Je rappelle que le journal L’Express a été pour le moins complaisant à l’égard de Matzneff (plusieurs pages qui l’encensent y ont d’ailleurs disparues mystérieusement).

    • @touti J’ai pas réussie à trouvé la liste que tu cherche seul 3 noms sont mentionnés à partir de l’article de l’expresse que tu a linké et qui sert de base aux autres. Les noms sont P.Bruckner, C.Rochefort et G.Moustaki
      voir ici https://seenthis.net/messages/817814#message817834
      J’ai pas vu que Dolto y était mentionné, il me semble que Dolto n’a signé que la première pétition et pas seconde écrite par Matzneff, ni la troisième (avec une réserve pour la 3eme car on a pas la liste et peut être qu’il y a Dolto dedans).

    • A moins que la journaliste Remy se soit trompée, dans le lien que je donne juste au-dessus, le paragraphe commence par 4 noms …

      Signée cette fois par une multitude de personnalités, Louis #Althusser, Jacques #Derrida, André #Glucksmann, et même Françoise #Dolto (voir l’encadré page 84). En mars 1979, pour soutenir Gérard R., un pédophile qui attend depuis dix-huit mois son procès, une lettre publiée dans la page Courrier de Libération accuse la « morale d’Etat » : « Ce que vise l’ordre moral, c’est le maintien de la soumission des enfants-mineur(e) s au pouvoir adulte. » L’auteur de la lettre appelle les lecteurs, en particulier les femmes, apparemment rétives, à signer le texte suivant : « L’amour des enfants est aussi l’amour de leur corps. Le désir et les jeux sexuels librement consentis ont leur place dans les rapports entre enfants et adultes. Voilà ce que pensait et vivait Gérard R. avec des fillettes de 6 à 12 ans dont l’épanouissement attestait aux yeux de tous, y compris de leurs parents, le bonheur qu’elles trouvaient avec lui. » Au bas de ce texte, 63 signatures. Parmi elles, Pascal Bruckner, Georges Moustaki, Christiane Rochefort et d’autres, plus attendus ou moins connus.

      Apparemment la liste est publiée dans un encadré page 84 de l’Express de 01/03/2001, si quelqu’un y a accès …

    • A mon avis le problème viens de la mise en page. La partie sur la pétition que tu cherche commence ici :

      En mars 1979, pour soutenir Gérard R., un pédophile qui attend depuis dix-huit mois son procès,

      et il n’y a que

      Au bas de ce texte, 63 signatures. Parmi elles, Pascal Bruckner, Georges Moustaki, Christiane Rochefort et d’autres, plus attendus ou moins connus.

      –------

      cette phrase que tu as prise avec a été déplacé de la fin du paragraphe précedent et crée la confusion. En fait pour moi ca donne :

      Quelque temps plus tard, une lettre ouverte à la commission de révision du Code pénal - jouant sur la confusion des actes commis sur des moins de 15 ans par des adultes ou par des mineurs de 15 à 18 ans - exige que cette « infraction » ne soit plus un crime et qu’on tienne compte « essentiellement du consentement du mineur ». Signée cette fois par une multitude de personnalités, Louis Althusser, Jacques Derrida, André Glucksmann, et même Françoise Dolto (voir l’encadré page 84).

      (l’encadré page 84 devrais en principe contenir cette liste : https://seenthis.net/messages/817814#message817831 )

      puis dans un autre paragraphe

      En mars 1979, pour soutenir Gérard R., un pédophile qui attend depuis dix-huit mois son procès, ect...Au bas de ce texte, 63 signatures. Parmi elles, Pascal Bruckner, Georges Moustaki, Christiane Rochefort et d’autres, plus attendus ou moins connus.

      et là on en sais pas plus et il faudrait retrouvé le libé de mars 1979 pour avoir cette liste.

      La confusion ne viens pas de la journaliste Remy mais de la mise en page web de son texte qui s’est fait un peu malmené.

    • Matzneff : les signataires d’une pétition pro-pédophilie de 1977 ont-ils émis des regrets ? - Libération
      https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/02/matzneff-les-signataires-d-une-petition-pro-pedophilie-de-1977-ont-ils-em

      L’article est écrit avec les pieds ou je fatigue ? Pas grand monde sur la liste, deux personnes très exactement, en tout cas publiquement : Sollers dit qu’il ne signerais plus aujourd’hui, mais continue à défendre cohn bendit, et un psy, muldworf, que je ne connaissais pas. Cohn bendit quand à lui, se serait repenti en privé à un journaliste du monde...

      Rien compris à la fin de l’autre naze.

    • L’académie française à primé 2 fois Matzneff pour ses récits de viols d’enfants
      http://www.academie-francaise.fr/gabriel-matzneff

      Gabriel MATZNEFF
      Œuvres
      1999 Ensemble de son œuvre

      Prix de l’Académie
      2009 Prix Amic
      3 000 €
      1987 Prix Mottart
      40 000 F

      –---
      Quand Gabriel Matzneff recevait l’insigne d’officier des Arts et des Lettres des mains de Jacques Toubon
      https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/affaire-gabriel-matzneff/quand-gabriel-matzneff-a-ete-decore-de-l-insigne-d-officier-des-arts-et

      –---

      Je ne croi pas avoir vu souligné l’aspect raciste des violences sexuelles commises par Matzneff. Celui ci raconte que lorsqu’il est en voyage il préfere des enfants plus jeunes que lorsqu’il chasse des enfants sur le territoire français.
      #racisme #colonialisme #tourisme_sexuel #prostitution

      En 1990, Matzneff publie Mes amours décomposés, son journal intime pour les années 1983-1984, dans lequel il évoque sa vie quotidienne, ses amours avec de multiples partenaires dont plusieurs adolescentes âgées de quatorze à seize ans, et son renvoi du Monde à la suite de l’affaire du Coral. Il raconte également son voyage à Manille, aux Philippines, au cours duquel il se livre au tourisme sexuel, y compris des viols avec des « petits garçons de onze ou douze ans ». À Manille, il fréquente notamment des Occidentaux venus à la recherche de contacts sexuels, comme Edward Brongersma, juriste et homme politique néerlandais et défenseur connu de la pédophilie34.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Matzneff

      en passant sur la fiche wikipédia de Matzneff je relève que Philippe Tesson a lancé sa carrière et qu’il était un grand ami de Hérgé.

      Philippe Tesson, alors directeur de publication du quotidien Combat, le remarque et lui propose d’écrire une chronique chaque jeudi. À compter de cette période, Matzneff ne cesse d’écrire pour de nombreux organes de presse aux opinions politiques très contrastées2 : Aux Écoutes, Notre République, La Nation française, Pariscope, Les Nouvelles littéraires, Matulu, Le Nouvel Adam, Le Quotidien de Paris, Le Figaro, Le Monde (de 1977 à 1982)5, Impact Médecin, la Revue des deux Mondes, Newmen, L’Idiot international, Le Choc du mois. Depuis 2013, il tient une chronique irrégulière sur le site du Point5.

      En 1964, il participe à la création du Comité de coordination de la jeunesse orthodoxe. Il sera, de même, à l’origine de l’émission télévisée Orthodoxie, dont il demeurera le coproducteur jusqu’en 1972, année où, son divorce d’avec Tatiana (épousée en 1970) ayant entraîné chez lui une crise religieuse, il se défera de ces deux charges. Il rencontre #Hergé la même année, en décembre. Leur amitié ne cessera qu’à la mort de ce dernier, en mars 1983[réf. souhaitée].

      –---

      La présence des tenant·es de la psychanalyse qui sont très nombreux ici, est à mettre en parallèle avec le travail de #Sophie_Robert qui à levé le voile sur la misogynie de la doctrine freudienne et lacanienne. Elle a montré qu’en 2017 la psychanalyse tiens toujours le même discours culpabilisant pour les victimes et déculpabilisant pour les auteurs qu’en 1977.
      cf :
      https://seenthis.net/messages/759335
      https://seenthis.net/messages/547141
      #Freud #Lacan #psychanalyse

    • Un siècle de pédophilie dans la presse (1880-2000) : accusation, plaidoirie, condamnation
      Anne-Claude Ambroise-Rendu
      https://www.cairn.info/revue-le-temps-des-medias-2003-1-page-31.htm#re26no26
      ce passage en particulier :
      La Révolution sexuelle des seventies : le temps de la plaidoirie
      source : notes et références du journal Le Gai pied / wikipedia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gai_Pied#cite_note-7
      @unagi en fait un billet plus large
      https://seenthis.net/messages/818701

    • Dans les listes que je recherche, il y a celle des inculpés et condamnés pour l’affaire des ballets roses en 1959/1960.

      Dans le sinistre des #grands_hommes pédosexuels, il y a #Montherlant (1895,1972) légion d’honneur et académicien, ami de Roger #Peyrefitte (1907,2000), lui même pédosexuel dont la victime à 12 ans est Alain-Philippe Malagnac (1951,2000)

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_de_Montherlant

      Selon d’autres sources, il aurait perdu son œil lors d’une agression. Cf. #Montherlant et les garçons. Roger Peyrefitte écrivit : « La réalité, hélas ! est tout autre. Il s’est fait tabasser, une nuit, à la sortie d’un cinéma par une bande de garçons, qui avaient vu Montherlant tripoter le petit frère de l’un d’eux. Ils l’ont assommé, et à moitié aveuglé. Ce dramatique incident, qui aurait pu lui valoir le sort de Pasolini, lui a certes abîmé la vue, mais ne l’a en rien menacé de cécité. Après sa mort, son ophtalmologue lui-même l’a déclaré. » (Propos secrets. Paris, Albin Michel, 1977, page 73.)

      Pour Alain-Philippe Malagnac, c’est assez glauque, il meurt dans un incendie en 2000, très certainement par suicide suite au pacte avec Peyrefitte.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain-Philippe_Malagnac_d%27Argens_de_Vill%C3%A8le

      Cette mort brutale à l’âge de quarante-neuf ans six semaines après celle de Peyrefitte, pose quelques questions. La thèse de l’accident est celle qui a est retenue par les enquêteurs qui affirment n’avoir trouvé aucun liquide inflammable11, même si Peyrefitte, dans ses romans, évoque un « pacte de suicide » entre eux, c’est-à-dire l’intention de se tuer à la mort de l’autre. Un jeune ami de Malagnac a péri également dans l’incendie et une quinzaine de toiles de Salvador Dalí ont été détruites dans le sinistre.

    • @sinehebdo Pour P.Val ca ne m’entonnerais pas de ce sordide personnage. Ca me semble tout de même préférable de sourcer, pas pour épargné ces types, mais pour évité des problèmes à seenthis ou/et à toi car c’est le genre de mecs qui ont les moyens de nuire. Et aussi pour avoir une base de donnée utilisable. Il y a déjà beaucoup de monde concerné, des gens pour qui il y a des faits et/ou propos avérés, autant s’occupé de celleux là, c’est déjà un travail vertigineux.

      Pour les 343 salauds de putiers, j’avais aussi relevé que les signataires de ces pétitions des années 1977-1979 comportent quelques misogynes et même un auteur de féminicide (Altusser) - Peut etre que parmi les 343 salauds on trouve des signataires de 1977 et 1979 ou des proches de Matzneff (il me semble qu’il y a Bégbédé). A ce moment là ca serait pas mal de les mettre en valeur. Je suis d’accord avec la continuité de la pedocriminalité et de la misogynie, mais faire une carte des réseaux pedosexuels c’est deja pas gagné alors faire une carte des réseaux misogynes...

      Sinon cet article de tv5 monde (que j’ai pas encore lu mais seulement survolé) m’as l’air assez fouillé sur le sujet
      https://information.tv5monde.com/terriennes/en-france-la-polemique-gabriel-matzneff-continue-vers-un-metoo

    • Vanessa Springora : "Par son statut d’écrivain, Gabriel Matzneff redoublait son entreprise de prédation par une exploitation littéraire"
      L’Invité(e) des Matins par Guillaume Erner
      https://www.franceculture.fr/societe/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/affaire-matzneff-pedophilie-et-litterature-vanessa-springora-est-linvi

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      Quand des intellectuels français défendaient la pédophilie
      03/01/2020 (mis à jour à 12:15)
      Par Cécile de Kervasdoué et Fiona Moghaddam
      https://www.franceculture.fr/societe/quand-des-intellectuels-francais-defendaient-la-pedophilie

    • @mad_meg, j’étais contente de partager, je le ferai autrement désormais, justement pour ne pas polluer cette liste je liais des posts seenthis externes. Heureusement, je ne suis pas idiote ni mes recherches inutiles. La source ne me convenait pas pour le traitement que j’en fais, aussi je n’ai pas perdu mon temps comme je l’ai expliqué dans le lien donné https://seenthis.net/messages/818757
      même si tu ne sembles pas comprendre ce que je fais !)
      https://seenthis.net/messages/817289#message817520

      Donc, comme c’est apparemment « ton » fil, je sors, bisou :)

    • Stéphanie Lamy, sur twitter, :

      https://twitter.com/WCM_JustSocial/status/1210876050307203078

      Avec #Matzneff certain.e.s découvrent que les propagandistes pédocriminels noyautent des milieux pour faire avancer leur « cause ». A l’époque les littéraires, aujourd’hui les services sociaux, psys, magistrature... tous les postes qui assurent l’impunité des auteurs.

      (...)

      #Jean_Marc_Ghitti est professeur agrégé et docteur en philosophie.
      Il enseigne notamment à l’institut de formation en travail social (AFORE) à Saint-Étienne
      Pour lui « L’émotion d’horreur devant la pédophilie peut conduire à l’erreur, car l’émotion trouble le jugement à sa source ». Jean-Marc Ghitti, pour qui les accusations de pédocriminalité sont forcement des « fausses accusation » enseigne donc cette propagande aux travailleurs sociaux (avec d’autres thèses pro-pédo). Il est aussi l’un des fondateurs du collectif de pères divorcés La #GrueJaune.

      En 2012, le #Dr_Marcel _Rufo a expliqué à une mère désemparée que la grande majorité des enfants sexuellement agressés vont bien. Il bénéficie du soutien de politiques comme #Catherine_Troendlé @C_Troendle (Vice Présidente du Sénat, Sénateur du Haut Rhin, Présidente du groupe d’amitié France-Allemagne) & il est régulièrement auditionné sur la pédocriminalité http://patricjean.blogspot.com/2012/12/rufo-et-la-pedophilie.html

      (...)
      Bref je ne vais pas faire toute la liste des propagandistes pro-pédocriminels d’aujourd’hui. #Matzneff à l’époque était non seulement propagandiste mais aussi prédateur. C’est ça la grande différence avec aujourd’hui : les propagandistes le font surtout à but commercial.

    • En fait, ce post c’est un peu #la_poubelle. J’espère qu’on est toutes et tous ok. Je tiens à vous dire que je suis bien content de vous avoir pas loin. Et que j’espère que ça secoue pas trop (moi j’ai passé un genre de cap chelou mais je fais pas trop le malin en vrai...)

    • Ca me va pour la poubelle @tintin
      C’est sur que ca remue de fouiller là dedans et que ca fait remonter des traumas. J’espère que tu arrive à dormir et à pensé à autre chose et que tu tirera du positif pour toi de toutes ces recherches.

    • Christian Giudicelli.

      Giudicelli n’est pas un romancier à gros tirages, mais ce notable des lettres est bien connu des cénacles parisiens. Le juré Renaudot est un intime de Matzneff, son agent le plus précieux aussi : son « fidèle complice », résume-t-il dans Les Spectres joyeux (2019). Lui-même est membre du comité de lecture de Gallimard.
      (...)
      « Christian est un esthète », commentent ses amis du prix, sans qu’on comprenne bien ce que cela veut dire. Dans les livres du lauréat 2013, il figure souvent sous le surnom « Eight One One » – 811 –, comme un numéro de chambre d’hôtel. Ensemble, « Christian » et « Gabriel » partent souvent en vacances à Manille. Sur la biographie détaillée publiée sur un site « autorisé » tenu par un fan de Matzneff, et supprimé le 30 décembre, on pouvait lire les dates de leurs nombreux séjours communs aux Philippines dans les années 1980. Du « 26 avril-26 mai 1986, voyage à Manille avec Christian Giudicelli ». Matzneff n’a jamais fait mystère du tourisme sexuel qu’il pratique avec de jeunes « gosses » de Manille, âgés de « 11 ou 12 ans ».

      Voir article du monde du 06/01 - https://seenthis.net/messages/819342

    • Autres soutiens de Matzneff cités dans cet article

      L’admirateur de Montherlant a longtemps fréquenté Jean-Marie Le Pen et Alain de Benoist. Mais en ce début des années 2010, une nouvelle génération de droite dure, non plus « païenne » mais catholique, s’interroge. « Le prix Renaudot décerné à un défenseur de la pédophilie, mais que ne pardonnerait-on pas au nom du “talent” ?, s’indigne Le Salon beige, un site qui soutient aujourd’hui Marion Maréchal Le Pen.

      (...)

      Matzneff est un dandy. Il a longtemps vécu dans une chambre de bonne dont le loyer était payé dans les années 1980 par le couple Yves Saint Laurent et Pierre Bergé (qui a été co-actionnaire à titre personnel du groupe Le Monde)

      (...)

      L’Etat aussi sait se montrer généreux. Dès les années 1970, alors que Matzneff s’apprête à publier Les Moins de seize ans, la romancière Lucie Faure, jury du prix Médicis et épouse du président de l’Assemblée nationale appuyée par l’académicien Maurice Rheims, intercèdent pour que l’écrivain touche des « aides à la création » du Centre national du livre (CNL), une émanation du ministère de la culture. « C’est la première fois que l’Etat m’a donné des pépètes », se vante-t-il.

      (...)

      Et en 2002, le ministre de l’époque, Jean-Jacques Aillagon – qui assure « ne pas se souvenir de l’épisode » –, a prié le patron du CNL, Jean-Sébastien Dupuis, de lui obtenir une allocation. Douze mille euros annuels, puis depuis 2013, 6 000 euros.

      (...)

      « FOG », enfin, le président du jury Renaudot 2013, s’accroche et continue d’expliquer que « la pédophilie était très courante au temps des Grecs », mais se déclare « solidaire » de Vanessa Springora.

    • 2001 pétition de soutien à CohnBendit dans le déni total #déprimant
      https://www.liberation.fr/tribune/2001/03/01/cohn-bendit-et-mai-68-quel-proces-societe-de-paranoia_356312

      Nous remercions la génération de la révolution sexuelle d’avoir déverrouillé la vieille famille où l’enfant et la femme étaient ­ et restent encore trop souvent ­ des objets, y compris des violences sexuelles de leur entourage.

      Véronique Dubarry, Stéphane Lavignotte, Guilhem Lavignotte, Erwan Lecoeur, Christine Villard, Thomas Giry, Julien Lecaille, Arnaud Wasson-Simon, Irène Steinert (Pays-Bas), Su Friedrich (New York), Silvia Caracciolo (Rome), Gilles Collard (Belgique), John Symons (Boston), Pierre Fay (Cap Cod, Etats-Unis), etc.

      Soutien (génération des parents) : Anne Coppel, Serge Quadruppani, Alain Dugrand, Alain Lipietz.

      Romain Goupil
      https://www.liberation.fr/evenement/2001/02/23/romain-goupil-cineaste_355609

      « Rien n’a changé, les attaques sont toujours les mêmes, lancées par le même genre de mecs qu’il y a trente ans. Moi, ça me donne envie de dire aux réactionnaires qui nous tombent dessus en ce moment : oui je suis pédophile, oui je suis gay, oui je suis lesbienne. Evidemment, toute cette affaire est dégueulasse pour Dany Cohn-Bendit, comme pour Joschka Fischer. Et je les soutiens.

    • Suite de mes recherches et demande à la communauté seenthis pour les signataires non sourcés et sans date de naissance

      https://seenthis.net/messages/818757#message819492

      il y en a 2/3 pour lesquel·les les faisceaux concordent, avec l’école de sexologie par exemple, voici celles et ceux qui manquent

      Boegner Docteur psychiatre au CHS de Fleury-les-Aubrais
      Cabrol Docteur psychiatre
      Challou Docteur psychiatre au CHS de Fleury-les-Aubrais
      Fanny Deleuze traductrice
      Maurice Eme Docteur psychiatre
      Docteur R.Gentis psychiatre
      Anne Laborit Directrice d’Ecole
      Jacques Lefort Chargé de recherches au CNRS
      Michel Meignant Docteur psychiatre
      Vincent Monteil professeur à l’Université de Paris VII
      Nicole Nicolas
      Jean Nicolas Docteur gynécologue-accoucheur
      Séguier Docteur psychiatre au CHS de Fleury les Aubrais
      Torrubia Docteur psychiatre au CHS de Fleury-les Aubrais
      Jean-Michel Wilhelm
      Pierre-Edmond Gay docteur psychanalyste
      Raymond Lepoutre
      Négrepont photographe (Livre les enfants de Papiers ? )
      Gérard Soulier
      Gérard Vallès Docteur psychiatre

    • macron fait le mariole avec ces copains pédocriminels cohn-bendit et romain goupil
      tvs24.ru/pub/watch/1463/cohn-bendit/

      Rappel du lobbying des pédosexuels en allemagne qui sont quand même arrivés au Bundestag via les verts pour modifier les lois, ce qui a été documenté et dénoncé.
      Regarde plus près ce que fait Macron qui refuse de mettre un âge sur le consentement ou modifier la loi pour retirer la prescription sur les viols.

    • Nouvelle contribution de Finkielkraut à la culture du viol et du pedo-viol.

      Le philosophe Alain Finkielkraut s’est exprimé sur cette histoire sur CNews ce 7 janvier : « il n’y a pas eu de viol puisqu’il y a eu consentement, mais il y a eu en effet détournement de mineur ".
      ...
      Monsieur Finkielkraut nous explique sur LCI que Vanessa Springora, à 14 ans, était « consentante », qu’il ne s’agit « pas de pédophilie » et qu’il ne s’agit « pas d’un viol ». Peu étonnant venant d’un « philosophe » qui en 1977 écrivait avec Pascal Bruckner dans « Le Nouveau Désordre Amoureux » une défense immonde des textes du pédophile Tony Duvert : « Au fond, la Loi ne demande aux amants que ceci : de ne pas faire les enfants ; en d’autres termes, de rester pleinement génitaux. Et inversement : le corps de l’enfant demeure aujourd’hui en Occident le dernier territoire inviolable et privé, l’unanime sanctuaire interdit : droit de cité à toutes les “perversions”, à la rigueur, mais chasse impitoyable à la sexualité enfantine, son exercice, sa convoitise. La subversion, si l’on y croit encore, ce serait de nos jours moins l’homosexualité que la pédérastie, la séduction des “innocents” (d’où le scandale que provoquent les livres de Tony Duvert alors qu’ils devraient stimuler, susciter des vocations, dessiller les yeux). » Notons qu’Alain Finkielkraut a aussi pris la défense de Roman Polanski, le réalisateur, suite à son viol envers une mineure, en disant que sa victime « n’était pas une enfant » car elle « posait pour vogue ». Vomitif.

      Un consentement se doit d’être « libre et éclairé ». Lorsqu’on a, en dessous de 15 ans, on ne possède pas le bagage de connaissances nécessaires, l’expérience, la solidité pour dire « non » face à un adulte envers qui, par essence, on a confiance. Il n’y a pas de consentement face à la perversité d’une contrition imposée par l’adulte, ici Matzneff vis-à-vis de la très jeune Vanessa Springora.

      Pénétrer un(e) mineu(r)e est un viol. Attoucher un(e) mineur(e) est un délit. Non, un enfant et/ou un(e) adolescent(e) ne peut pas, par définition, consentir à une relation sexuelle. Laissez les enfants vivre leur enfance et les adolescent(e)s vivre leur période transitoire vers l’âge d’adulte en toute tranquillité. Monsieur Matzneff, sachez ceci : c’est vomitif d’abuser de son statut d’autorité à des fins de domination, d’emprise sexuelle.

      https://blogs.mediapart.fr/aurore-van-opstal/blog/100120/non-monsieur-finkelkraut-une-mineure-ne-consent-pas

    • Ce mec est dangereux. Peut-être hors sujet en ce qui nous concerne...

      https://www.huffingtonpost.fr/author/samuel-comblez

      #Samuel_Comblez est un psychologue de l’enfance et de l’adolescence et directeur des opérations de l’Association e-Enfance à Paris. Durant 12 ans, il a exercé au sein de Fil Santé Jeunes avec des adolescents via un dispositif internet et téléphone. Il a également été psychothérapeute pour le service pédo-psychiatrie à l’hôpital de Meaux. Il fait partie de la Commission de classification des films du CNC dépendant du Ministère de la Culture en qualité de commissaire expert. En septembre 2018, il a sorti son premier ouvrage intitulé « La sexualité de vos ados, en parler, ce n’est pas si compliqué ? » aux éditions Solar

      https://www.lci.fr/famille/pedophilie-comment-trouver-les-mots-justes-pour-mettre-en-garde-son-enfant-21421

      Parmi plein d’autres clichés (le pédocriminel est « avant tout » un malade à soigner, il a des pulsions irréprésibleuh) il y a cet appel à ? Quoi ?

      En revanche, je ne suis pas pour l’idée de porter plainte quand cela se passe dans le cadre familial. Notamment parce que l’enfant va porter sur ses épaules la responsabilité d’avoir mis un membre de sa famille en prison, ce qui n’est pas évident. Il me semble qu’il est préférable de mettre en place des soins, du coup l’enfant peut se dire que sa parole a permis de soigner quelqu’un plutôt que de le punir.

      #wtf

    • un truc qui me tracasse en passant, y a un lien, autre que d’expression, entre les #ballets_roses des années 50 et les #ballets_bleus évoqués pour parler de l’affaire du Coral (dans un message que je ne retrouve plus) ? Le #coral ce serait, aussi, une affaire de pédoprostitution, avec, cette fois au centre, toute une partie de la gauche intello du début des années 80 ?

    • je pense aussi à #présumés_innocents cette expo au Capc de Bordeaux, où une grosse partie du milieu, avait bien joué aux abruti(e)s, en prenant les gens pour des nazes parce ce qu’ils ne tolèraient pas leurs petits jeux « border line »... J’ai trouvé en premier clic cet article là-dessus :

      De juin à octobre 2000 a lieu une exposition de prestige au CAPC de Bordeaux : Présumés Innocents . Cet événement célèbre le millénaire en rassemblant 200 œuvres de 80 artistes, de tout pays, particulièrement célèbres. Le thème qui les rassemble est l’enfance. Les médias sont unanimes : Bordeaux est une ville dont le rayonnement culturel dépasse les frontières, c’est une référence mondiale dans le milieu de l’art. On y trouve même le zeste de scandale nécessaire à la bonne réussite de ce genre de manifestation : la réaction hostile du maire de Bordeaux, Alain Juppé, qui a néanmoins financé l’exposition mais refuse de l’inaugurer et que ses services culturels l’annoncent en ville sur les affichages municipaux.

      Élitistes contre populistes

      Il faut attendre la rentrée scolaire pour entendre les premières protestations, en particulier de la part des parents d’élèves. Le 24 octobre une plainte est déposée par l’association La Mouette dont l’objet est la lutte contre la pédophilie. En effet, plus de 1500 enfants, de la maternelle aux classes terminales, ont visité l’exposition.

      Les deux chefs d’accusation sont redoutables : Diffusion d’images à caractère pédopornographique et Corruption de mineurs par exposition de documents portant atteinte à la dignité des enfants (vidéos, photos, installations etc.). Vingt œuvres sont incriminées dans le genre de la vidéo de Elke Krystufek : l’artiste se masturbe avec un concombre avant de se coudre le sexe...

      La polémique apparaît dans les journaux. Deux camps s’affrontent. D’un côté les associations plaignantes perçues par les médias de grande diffusion comme une nouvelle forme de populisme , de poujadisme moral. De l’autre, le milieu officiel qui défend sa politique culturelle. Le ministre de la Culture, Jean Jacques Aillagon, vient au secours du directeur du CAPC mis en cause, Henry-Claude Cousseau, respectable haut fonctionnaire aujourd’hui directeur de l’école des Beaux-Arts de Paris.

      Il existe en effet un certain consensus de la part des personnalités éclairées en faveur de ce genre de manifestations... Jusque parmi les ecclésiastiques : Mgr Rouet dans son livre L’Église et l’Art d’avant-garde (Albin Michel, 2002), signale le courage des artistes mis en cause : Loin d’offrir une image idyllique de l’enfance, ils ne baissent pas les yeux devant sa violence... Les artistes tentent de sonder le chaos des pulsions en liberté (p.22). Il regrette l’attitude des associations qui ont porté plainte : Elle s’inscrit dans l’inflation des pratiques répressives exercées aussi bien par le pouvoirs politiques que par certaines associations de défense de la moralité publique (p. 23).

      http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Presumes-Innocents.-L-art-contemporain-devant-les-juges

      y avait lévêque là-dedans, et pleins d’autres « ouvreurs de consciences »

    • et aussi, puisque je suis dans l’art on a les pétées de thunes, complétement stupides, parfaitement médiocres soeurs #bettina_rheims et #nathalie_rheims qui ont fait du flirt pédoporno un quasi fond de commerce.

      Pour Nath’ :

      Quand une petite allumeuse de 12 ans décide de mettre le grappin sur un comédien de 40 ans, ça fait des étincelles

      https://www.parismatch.com/Culture/Livres/Nathalie-Rheims-innocence-en-emois-Place-Colette-814971

      Pour Beth’, c’est de la photo, donc je publie pas. Juste une piste :

      https://www.liberation.fr/medias/1996/12/21/evian-recadre-sa-pub-jugee-trop-denudee_190413

      Beth’, au début des années 2000, elle financait les éditions #léo_scheer, qui ont à leur catalogue, le premier manuel du parfait pédocriminel de mtznf (ils en ont six de ses bouquins)...

      c’est un atlas qu’il faut faire... Avec des dessins à la kalash pour reprendre une idée de la survivante Nikki de Saint-phalle

    • https://www.letemps.ch/societe/revolution-sexuelle-mai-68-genere-un-tourbillon-dabus
      Malka Marcovich, (historienne) déterre un texte du pape du nouveau roman Alain Robbe-Grillet, publié en 1973 dans un recueil de photographies de David Hamilton

      … les « nouveaux philosophes reconnaissaient toute la pertinence des livres de Tony Duvert et de son apologie de la sexualité avec les enfants, qui devait selon eux « stimuler, susciter des vocations, dessiller les yeux » (dixit Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut dans Le Nouveau Désordre amoureux).

      WP
      La thèse de 3e cycle de Bruckner, consacrée à l’émancipation sexuelle dans la pensée du socialiste utopiste Charles Fourier (« Le corps de chacun est accessible à tous »), a été dirigée par Roland Barthes (et soutenue en 1975 à l’université Paris VII)

    • c’est pas mal finalement de se restreindre à l’époque, même s’il faudra nécessairement une mise en abyme, littéralement, car comme le disait la supergéante, il s’agit d’un problème massif.

    • William Reich, père inspirateur (Dolto, Foucault)
      https://en.wikipedia.org/wiki/Wilhelm_Reich
      j’ai choisi la page en anglais car les versions françaises WP édulcorent bien souvent les biographies et les informations y sont plus complètes et sourcées
      Notamment l’histoire du criminel Orgonomic Infant Research Center (OIRC) in 1950 et le nombre de tarés influenceurs pour avoir acheté son truc magnétique accumulateurs d’orgone !

    • Hum, pas que …

      Several well-known figures used orgone accumulators, including Orson Bean, Sean Connery, Allen Ginsberg, Paul Goodman, Jack Kerouac, Isaac Rosenfeld, J. D. Salinger, William Steig and Robert Anton Wilson. Mailer—who owned several orgone accumulators, including some in the shape of eggs—wrote about Reich enthusiastically in The Village Voice, as a result of which Orgonon became a place of pilgrimage and the orgasm a symbol of liberation.

      #beat_generation

      Et sur l’influence d’américains aux méthodologies plus que douteuses voir Alfred Kinsey (sur le WP anglais) dont le rapport (1948/1953) a été publié par Daniel Guérin (un des signataires) en 1955 chez Julliard (le même éditeur qui publie le pire de Matzneff sous la direction de son ami #Jacques_Chancel) et glorifié par les sexologues français dont certains seront condamnés pour viols ou pédocriminalités.

      « Bien entendu nous possédions tous en commun une culture sexologique de base dont les travaux les plus notables étaient ceux d’Alfred Kinsey et Pomeroy en 1949 et puis ceux, merveilleux, de William Masters et Virginia Johnson en 1966.

      Nous avions reconnu le sérieux du National Sex Forum. Nous donnions de l’importance aux somatothérapies et surtout à la bioénergie qui s’inspirait des écrits de Wilhelm Reich. »
      Gellman 2014

    • wow, bien vu. Je vois bien ça, en carte.

      Moi, là, en littérature, et un peu dans la même époque, j’ai :

      « #Kate_Millett, une grande figure de la pensée contemporaine » de #Dworkin :

      Quand Millett a écrit La politique du mâle #Henry_Miller, #Norman_Mailer et #DH_Lawrence étaient les références de la libération sexuelle. Ces écrivains avait une influence de premier plan sur la génération naissante des années 1960. Il est difficile aujourd’hui d’appréhender l’emprise qu’ils avaient sur l’imagination. Pour la gauche et la #contre_culture naissante, ils étaient les écrivains de la subversion. En fait, ils ont contribué à acculturer une génération dans la conviction que la force et la violence étaient des éléments précieux du sexe. L’analyse de Millett a détruit leur autorité.

    • Oui, c’est la même maison d’édition Julliard mais pas la même direction, joli pied de nez de Springora. Bon, ceci dit, de 1959 à 1992 on retrouve à la tête de Julliard Christian Bourgois (signataire N°xx) même promo que Chirac à Sciences Po, et qui va publier Copi, Glucksmann, Pierret …

      @mad_meg tu aurais une idée de qui est la toile accrochée dans le bureau de Bourgois ?

      Le texte recouvert de peinture est un poème de Ginsberg « On Neal Cassidy’s Ashes » avec des photos des roadtrip de la #beat_generation

    • Pour ce qui est des responsabilités, vite fait, il me semble qu’on peut dire qu’hocquenghem a fait rentrer la pédophilie dans le Fhar, et que les lesbiennes l’ont quitté pour ça. disons pour #1979, après les mouvements homo ont fait le ménage aussi... Mais c’est une peu ce qui me reste de la lecture de « l’histoire de la pédophilie ».

    • Pas trop d’accord avec tes raccourcis @tintin, les lesbiennes quittent le FHAR quand leur nombre et leurs voix surtout, (cf video sur YT où presque aucune femme ne s’exprime) deviennent minoritaires lors des rendez-vous aux Beaux Arts, devenu lieu de débats et aussi de rencontres dans les caves entre mecs.
      Je n’arrive pas encore à appréhender le rôle d’Hocquenghem mais il quitte le FHAR assez tôt, en 1972.
      Concernant les féministes signataires, si je ne m’avance pas de trop, la défense des enfants semble y avoir été reléguée profitant ainsi aux pédocriminels (Il y en a plusieurs dans la pétition qui ont été condamnés par la suite) car liée à la maternité bourgeoise alors honnie.
      Plusieurs historiennes, sociologues, etc ont travaillé sur cette question, merci de citer tes sources, ça facilite les recherches :)

    • merci pour les précisions @touti j’ai mal formulé mon truc... Franchement, je m’y perds total dans ce merdier, mais je découvre plein de choses (genre dworkin là (quelle claque)). Un peu de mal, cependant, à avoir une carte en tête...

    • oui, c’est page 166 : « Guy Hocquenghem joue un rôle central dans ce rapprochement [entre millitant homo et pédo] (...) » ; Pas le temps là de tout recopier. Pour les lesbiennes faut que je revoit. Je vais mieux préparer mon coup, avec citations etc.

    • donc dans « histoire de la pédophilie » de Anne-Claude Ambroise-Rendu, page 166.

      Guy Hocquenghem joue un rôle central dans ce rapprochement [entre millitant homo et pédo] qui, à distance du désir de respectabilité et de l’humanisme d’ #Arcadie_ [fondé par #André_Baudry], revendique une sexualité mécanique celle du "sexe-machine [...] le Futur sexuel n’est pas fondé comme l’ordre répressif de la Nature ; il divise rationnellement un secteur libéré, celui d’un érotisme de plus en plus commercialisé et avoué entre mâles et un secteur sauvegardé, femmes qui se refusent aux étreintes brutales, enfants mis hors d’atteinte des pédérastes (in « Guy Hocquenghem _Prélude , la dérive homosexuelle , Paris, JP Delaye, 1977 p.12 »

    • sinon, outre altantique, en 1992, #John_Irving patauge dans sa merde, à partir de cette « erreur » logique", qui a aussi fait florès en fronce :

      Pornography and the New Puritans - The New York Times
      https://www.nytimes.com/1992/03/29/books/pornography-and-the-new-puritans.html

      the unproven theory that sexually explicit material actually causes sexual crimes.

      Euh... Le principe du #porno, c’est que c’est vrai. C’est pas juste un film, une oeuvre de pure imagination. C’est un film où des gens « baisent » pour de vrai. Je pourrais mal paraphraser Dworkin, mais c’est de vrais anus, de vraie bites etc.

      Le porno ne cause pas de crimes sexuels dans le sens où tous les gens qui regardent du porno ne commettent pas de crime sexuel, mais tous ces gens regardent de vrais crimes sexuels, produit par le porno.

      Le porno produit donc, littéralement, des crimes sexuels. Et par centaines de milliers aujourd’hui...

      Comment est-ce qu’on ne peut pas comprendre ça ? Ou alors le mec n’a jamais vu de porno...

    • permettez que je réponde à ma propre question :

      prouver la réalité d’un postulat (aussi fou soit-il) par tous les amalgames et toutes les confusions possibles, où peuvent se rejoindre allègrement des intellos aux sensibilités inverses, extrême-droite et ultra-gauche, mais avec des pratiques comparables de propagandisme acharné

      http://sisyphe.org/spip.php?article2265

      Cet article parle du SAP, syndrome d’aliénation parentale et de ses soutiens... bazar à cartographier peut-être... c’est de 2006.

    • du sap donc :

      http://sisyphe.org/article.php3?id_article=1364

      M. #Van_Gijseghem n’est pas un psychologue marginal ou isolé. Professeur à l’université de Montréal, il est également expert judiciaire (1) et intervient dans la formation de magistrats, de psychologues, de policiers, de gendarmes et de travailleurs sociaux dans différents pays. En France, où il est entre autre conférencier à l’Ecole Nationale de la Magistrature, un récent rapport du Ministère de la Justice recommandait qu’une méthodologie introduite par Van Gijseghem soit utilisée par les policiers accueillant la parole d’enfants victimes de violences. En Belgique, en pleine affaire Dutroux, des gendarmes ont été formés par ce même Van Gijseghem en matière d’écoute et de recueil de témoignages de victimes de violences. En Suisse, il est intervenu dans la formation de magistrats et de policiers du Canton de Tessin et auprès des policiers du Canton de Neuchâtel.

    • même source :

      Christine Delphy écrivait - dans le Monde Diplomatique de mai 2004 - à propos des lobbies masculinistes : « Le plus souvent, ces groupes de pression agissent de façon souterraine, en formant des ’experts’ qui témoigneront devant les tribunaux, en écrivant des livres de ’psychologie’ où les avocats des hommes violents et des pères incestueux, ainsi que les auteures d’ouvrages ’baquelachiens’, puisent leurs arguments ». Puis, « Ils argumentent volontiers sur de ’fausses allégations’ des enfants ou encore sur le ’syndrome des faux souvenirs’. Autant d’expressions popularisées dans les tribunaux et les écoles de magistrature par les ’experts’ #Hubert_Van_Gijseghem et #Paul_Bensoussan, notamment ».

      par contre, #baquelachiens ?

    • Gardner, l’inventeur du #syndrome_d_aliénation_parentale (SAP), considère par exemple :

      "Il est ici pertinent pour ma théorie que la pédophilie sert des buts procréateurs. Évidemment, la pédophilie ne sert pas ce but de façon immédiate puisque les enfants ne peuvent tomber enceinte ni rendre d’autres enceintes. L’enfant attiré dans des interactions sexuelles dès l’enfance est susceptible de devenir hautement sexualisé et de rechercher activement des expériences sexuelles durant les années précédant la puberté. Un tel enfant « chargé à bloc » est susceptible de devenir plus actif au plan sexuel après la puberté et donc susceptible de transmettre rapidement ses gènes à sa progéniture. [...] L’idéal est donc, du point de vue de l’ADN, que l’enfant soit sexuellement actif très tôt, qu’il ait une enfance hautement sexualisée avant d’entamer sa puberté

      « théorie » que l’on retrouve sous une autre forme par là :

      https://seenthis.net/messages/803380#message803388

    • MEDEF des rapports hommes-femmes - ces associations réactionnaires de pères divorcés qui luttent pour maintenir leur droit de propriété sur les enfants et les femmes - pour lequel il intervient et qui le citent souvent dans leurs bibliographies et sur leurs sites internet.

    • #Sos_papa « nos combats » :

      http://www.sospapa.net/presentation/nos-combats

      2 – Instaurer une véritable formation spécifique pour tous les intervenants dans les conflits familiaux : JAF, intervenants sociaux (médiateurs, enquêteurs sociaux, experts médico-psychologiques, etc…), forces de l’ordre, éducation nationale, etc afin de les sensibiliser au fait que l’enfant a un véritable besoin de ses deux parents.
      Les former entre autres au syndrôme de l’aliénation parentale et au conflit de loyauté.

    • sos papa «historique» :

      SOS PAPA est créé en 1990 par #Michel_Thizon, Chevalier de la Légion d’Honneur.

      Historiquement basé dans la ville de Le Pecq, mais rapidement mise en place de délégations et de correspondants sur la France.

      Notre première marraine a longtemps été une mère exemplaire et non moins actrice connue en la personne d’#Anny_Duperrey.

      Transfert du siège social à Paris dans les locaux du 84 Bd Garibaldi, Paris XV° et élargissement de la couverture nationale.

      Notre nouvelle marraine sera désormais l’illustre et définitivement grande dame qu’est Mme #Evelyne_SULLEROT, Académicienne, auteure et historiquement reconnue parmi les premières féministes, qui a d’ailleurs été à l’origine de la création du Planning Familial.

      Intégration de l’association au sein de l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) qui conforte notre caractère familial.

      L’association devient officiellement « association d’aide aux victimes ».

    • sur Arcadie, pas mieux que wikipédia pour l’instant :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Baudry

      La revue Arcadie a été lancée en janvier 1954 par André Baudry, #Jacques_de_Ricaumont, #Roger_Peyrefitte et l’auteur et ex-séminariste #André_du_Dognon. #Jean_Cocteau offre un dessin inédit (marqué du mot "liberté" écrit à l’envers) à sa signature pour le premier numéro (tiré à 1 500 exemplaires seulement). Elle fut aussitôt interdite à l’affichage et à la vente aux mineurs (seuls les abonnés pouvaient donc l’acheter). André Baudry fut poursuivi en 1955 pour outrage aux bonnes mœurs et condamné à 400 000 francs d’amende. L’interdiction ne sera levée qu’en 1975, mais la revue n’a jamais cessé de paraitre (11 numéros par an, de janvier 1954 à août 1982, soit 314 exemplaires en tout, dont un numéro double chaque été). « Arcadie », à son apogée, tirera à 40.000 exemplaires destinés à toute la France (et au-delà). Elle avait des liens forts et des échanges avec les revues homosexuelles Der Kreis (Le Cercle, de Suisse) et One (États-Unis)

    • très bon boulot ici de #stéphanie_lamy sur les #MGTOW truc #masculiniste bien gore d’il y a un an.
      https://twitter.com/WCM_JustSocial/status/1086583194151989248

      La bonne nouvelle, dit-elle, c’est que :

      une grosse partie de tout ce petit monde MGTOW France ne cesse de se taper dessus mutuellement depuis l’été dernier. L’histoire de leur autodestruction est à mourrir de rire. Ils ont (soit disant) crée un « faux » site BDSM ou il n’y avait que des H dominants et où les F « soumises » devaient payer - « POUR PIÈGER LES FÉMINISTES ». Finalement ça s’est terminé en pugilat entre eux.

      Je trouve cette fille hyper affûtée sur pleins de ces sujets, et ça n’a pas l’air d’être la dernière pour le pistage :

      Sinon, il me semble avoir trouvé les identités de Mos Majorum et une floppé d’autres.

  • « Les temps ont changé, il est devenu indéfendable » : dans un contexte post-#metoo, le malaise Gabriel Matzneff
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/12/23/les-temps-ont-change-il-est-devenu-indefendable-dans-un-contexte-post-metoo-


    Gabriel Matzneff en 2006. À droite, l’éditrice Vanessa Spingora. En haut, Bernard Pivot (en 1978), qui a reçu l’écrivain à six reprises dans son émission « Apostrophes ».
    Collage d’après les photos de Jean-Philippe Baltel/Sipa, Rue des Archives/Agip Jean-Francois Paga/Opale via Leemage. Collage de Jean-Baptiste Talbourdet Napoleone pour M Le magazine du Monde

    La parution du livre « Le Consentement » crée une secousse dans le monde littéraire. L’auteure Vanessa Springora y raconte sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de trente-six ans son aîné, écrivain aux pratiques pédophiles assumées.

    le #paywall ne me permet pas de voir si Le Monde rappelle que Gabriel Matzneff a longtemps tenu une chronique hebdomadaire (dans mon souvenir, entièrement centrée sur sa personne) dans Le Monde des Livres.

    (et, je voudrais pas dire, mais à l’époque c’était déjà beaucoup plus que du malaise que m’inspirait ce bonhomme et ses œuvres…)

    • Puisque nous n’avons pas l’article en entier à cause du #paywall, on peut quand même bruler chaque lettre du titre.

      Comme si les crimes pouvaient s’absoudre dans le temps, que les faits n’existaient pas et n’avaient pas à voir avec un viol mais simplement à la définition morale d’une époque. Comme si il n’y avait pas eu de victimes avant et des prédateurs sexuels, toujours, pour profiter de leur position dominante sur des enfants et les violer en toute impunité.
      A cette époque certains se targuaient de leurs libertés basées sur la soumission sexuelles des autres, le monde de la politique et de la littérature, les #grands_hommes se congratulait et montrait comment détruire des personnes par le sexe pour maintenir leur position dominante.

      Oserait-on titrer la même chose avec Hitler ?

      « Les temps ont changé, il est devenu indéfendable »

    • L’article de Lacroix relate la courageuse intervention de #Denise_Bombardier chez #Pivot et comment elle fut agressée et ostracisée

      https://www.la-croix.com/Culture/Lecrivain-Gabriel-Matzneff-rattrape-passe-2019-12-25-1201068455

      Vanessa Springora rappelle, témoignage accablant sur les doctes errements des intellectuels, ce que fut aussi le « consentement » général. Tribune libre en 1977 à la une du Monde ; pétition signée par Sartre, Simone de Beauvoir, Michel Foucault, André Glucksmann, Jack Lang, Bernard Kouchner… Sans l’ombre depuis, chez les vivants, de l’expression d’un remords à l’égard des « victimes » de ce gourou de la pulsion pédophile, très en cour, défendu, au nom du style, par François Mitterrand.

      #livres
      Le Consentement, de Vanessa Springora. Grasset, 218 p., 18 €.

      Une vie sans peur et sans regret. Mémoires, de Denise Bombardier. Plon, 464 p., 21,90 €.

      A part ceux qui sont morts, tous les crevards de pédophiles cités plus haut se portent plutôt bien, la presse française leur déroule le tapis et ils ont toujours pignon sur rue.

    • La prestation de Matzneff et de Pivot dans la vidéo d’Apostrophes est insoutenable. Denise Bombardier très émue et très digne face à un porc…

      Denise Bombardier, dans Une vie sans peur et sans regret, Mémoires : […] Puis-je avouer que cette intervention fut l’une des rares où, dans ma vie, j’ai fait œuvre utile ? »

    • Ami de Matzneff, Philippe Sollers la qualifie publiquement de « mal baisée ». Dans Le Monde, Josyane Savigneau pourfend sa « sottise » et défend avec ardeur « l’homme qui aime l’amour ». Sur Twitter, ces jours-ci, elle le glorifie encore.

      Dans VSD, Jacques Lanzmann s’étonne que Matzneff n’ait pas « aligné la Bombardier d’une grande baffe en pleine figure ». À son retour au Québec, elle reçoit des lettres anonymes, des appels menaçants, sa maison est taguée, ses vitres cassées, ainsi qu’elle le raconte dans son autobiographie parue en février dernier. « Rétrospectivement, écrit Vanessa Springora, je m’aperçois du courage qu’il a fallu à cette auteure canadienne pour s’insurger, seule, contre la complaisance de toute une époque. »

      ici l’extrait de l’émission Denis Bombardier interviens à 1:43 mins
      https://www.dailymotion.com/video/x3ykex7

    • Même rhétorique, chez ce gros connard d’ardisson, il y a une quinzaine d’année.

      Interview biographie de Gabriel Matzneff - Archive INA - YouTube
      (je vous épargne le lien, c’est au début)

      Ardisson :

      mais vous ne croyez pas que la condamnation de la société envers vous est irrévocable ?

      matzneff (rigolard) :

      Mais non voyons, absolument pas, ça c’était au vingtième siècle, maintenant c’est le vingtième et unième siècle - c’était les années 90 où je me faisait insulter (...)

      et ensuite, de lui servir la soupe pendant un quart d’heure.

    • Mais il ne faudrait pas croire que c’est là le seul contexte où les médias préfèrent des formules qui ne contiennent pas « le mot en V » ; le même évitement peut être observé dans presque tous les contextes. Jane Gilmore, la féministe australienne à l’origine du projet ‘Fixed It’ [“rectification”], qui souligne en rouge les titres sexistes des journaux et publie une capture d’écran de sa version rectifiée avec la bulle « Allez-y » (nom de l’organe de presse), « je vous l’ai rectifié », est particulièrement au fait de l’utilisation médiatique permanente du mot « sexe » au lieu de « viol » dans les comptes-rendus d’affaires de viol, alors même que les médias pourraient tout à fait remplir leurs obligations légales de ne pas biaiser les procédures criminelles en procédant à une simple modification, en ajoutant « présumé » au mot « viol ». Comme le dit Gilmore, ce n’est pas ainsi qu’ils rendent compte d’autres crimes à propos desquels personne n’a encore été condamné. Si quelqu’un est accusé de voler une voiture, les médias ne se sentent pas obligés de le décrire comme étant simplement en train de « conduire une voiture », tant qu’un jury ne l’a pas condamné pour vol. Même si sa défense consiste à dire, « je conduisais avec la permission du propriétaire », des mots comme « voler » ou « dérober » ne seront pas complètement rejetés. Pour « violer », toutefois, les choses sont différentes.

      J’en suis venue à des conclusions semblables lors de ma recherche pour un article du TES [le Supplément Education du Times] sur le langage utilisé pour qualifier des agressions sexuelles commises à l’endroit d’enfants. Les articles que j’ai lus, surtout dans les cas concernant des adolescentes, faisaient preuve d’une résistance marquée envers l’utilisation du mot « viol » ou d’autres mots impliquant des sanctions pénales, comme « agression » ou « abus ».

      Par exemple, les enseignants qui avaient abusé de leur position d’autorité ont été très souvent considérés « comme ayant eu des relations sexuelles » avec les élèves adolescentes qu’ils avaient sollicitées ; parfois on disait qu’ils avaient eu « une liaison » ou « une aventure ». Le langage, en d’autres termes, était issu du registre généralement utilisé pour parler de sexe ou de relation amoureuse entre deux adultes consentants – même quand le professeur était un prédateur en série, agressant des élèves n’ayant pas plus de 13 ans, et cela même dans des articles après qu’il ait été condamné.

      Pourquoi les comptes-rendus des cas concernant des enfants sont-il si frileux quant à l’usage des termes « viol », « agression » ou « abus » ? Je me suis alors vraiment demandée si ce n’était pas parce qu’il ne s’agissait pas vraiment d’accusations de viol dans la plupart de ces cas (les atteintes contre les mineur·e·s sont désignées différemment, par exemple comme « relations sexuelles avec enfant »). Mais à la réflexion j’ai conclu que l’accusation n’était pas l’enjeu : l’évitement constaté était plus en rapport avec deux autres facteurs.

      L’un d’eux est la réticence à utiliser des mots impliquant la violence dans des cas où l’agresseur a usé de manipulation psychologique et affective plutôt que de force ou de menaces. C’est ainsi que beaucoup d’agresseurs d’enfants opèrent. Dans une émission télévisée récente au cours de laquelle j’ai entendu parler du cas de Larry Nassar, entraineur sportif qui a agressé sexuellement de centaines de filles pendant une vingtaine d’années, la journaliste Lindsey Smith (qui avec sa collègue Kate Wells a fait un reportage pour la radio publique du Michigan, et a poursuivi avec des récits des survivantes, dans le podcast primé “Believed”[« On vous croit »]), a expliqué que les raisons principales de l’impunité prolongée de Nassar était sa capacité a gagner la confiance à la fois de ses victimes, de leurs parents et de leurs entraineurs. Les professeurs qui agressent leurs élèves abusent de leur confiance ; peut-être, alors, n’est-il pas étonnant que dans les cas d’abus de pouvoir, des formules comme « ont eu un rapport sexuel / une relation / une aventure avec » ont été en toute logique préférées. En utilisant ce langage, toutefois, les médias ne font que reprendre l’éclairage déformé qui permet à cette forme d’abus de prospérer.

      Le second facteur est une tendance à nier ou à occulter le déséquilibre de pouvoir entre les hommes adultes et les adolescentes. Les termes « relations » ou « aventures » confirment implicitement ce que Jeffrey Epstein affirmait explicitement – à savoir que les adolescentes ne devraient pas être considérées comme des enfants vulnérables. Elles peuvent dans les faits être mineures, mais en réalité, elles sont sexuellement et socialement des adultes matures ; elles n’ont ni besoin ni envie d’être préservées des attentions sexuelles d’hommes plus âgés.

      Parfois le déni de la vulnérabilité des filles va encore plus loin, en les présentant comme plus puissantes, plus calculatrices et plus maîtresses d’elles-mêmes que les hommes qui les ont exploitées. Au tribunal, la faute est souvent rejetée sur la victime. Lors d’un procès en 2015, le juge a dit d’un professeur de 44 ans qui venait juste d’être inculpé pour abus de pouvoir sur une élève de 16 ans qu’il avait été « séduit » par une « fille intelligente et manipulatrice ». Une autre adolescente victime a été décrite comme une « allumeuse » cherchant à se venger.

      Ces descriptions d’hommes adultes comme étant les vraies victimes, pris au piège et manipulés par des adolescentes prédatrices, sont un bon exemple de ce que la philosophe Kate Manne appelle « virilo-empathie », la tendance socialisée et partagée de ressentir la souffrance d’un homme plus facilement et plus intensément que celle d’une femme, et de lui accorder, partout où c’est possible, le bénéfice du doute. Cette tendance fournit un autre motif de ne pas appeler « viol » les agissements de certains hommes : puisque tout le monde s’accorde pour reconnaître que le viol est un crime particulièrement odieux, on doit être très prudent avant de formuler une accusation aussi grave. On voit partout ce souci de ne pas briser la vie des hommes, depuis la réticence des juges à punir de jeunes hommes à l’avenir plein de promesses, jusqu’à la demande d’accorder aux accusés le même anonymat qu’aux victimes dans les affaires de viol. Bien qu’il y ait dans le monde un grand nombre d’hommes qui ont été accusés de viol et qui pourtant n’ont pas tout perdu, (pensez à Roman Polanski et Donald Trump), cela peut être encore une autre raison de la réticence des gens à utiliser le mot en V.

      La « virilo-empathie » peut influencer les mentalités par rapport au viol d’autres manières moins évidentes. Dans le courant du mois, la Juge des Tutelles a statué sur le cas d’un déficient mental qui voulait avoir des relations sexuelles, mais qui ne comprenait pas l’idée de consentement. Auparavant il avait eu une « conduite inappropriée » envers les femmes, et ses aidants, inquiets à l’idée qu’il puisse être arrêté pour des raisons qu’il était incapable de comprendre, avaient pris des mesures de prévention dans ce sens. La juge, toutefois, déclara que ces mesures portaient atteinte à ses droits fondamentaux. Il avait le droit, dit-elle, de « commettre les mêmes erreurs que n’importe quel être humain pourra commettre, ou commettra, dans le cours de sa vie ».

      Selon le commentaire de la juriste Ann Olivarius sur Twitter, la juge a semblé totalement indifférente aux répercussions de sa déclaration pour les femmes susceptibles d’être, selon les aidants, des victimes de cet homme. Elle a même minimisé les menaces qu’il faisait peser sur ces femmes en les reformulant dans un langage insipide et euphémisant. Parler des « fautes que tout être humain commet au cours d’une vie » suggère que le problème – la possibilité que nous puissions offenser ou humilier en faisant des avances mal venues et maladroites – est courant et relativement mineur. En fait les aidants craignaient qu’il ne commette une grave infraction sexuelle. Peu de gens pourraient décrire un viol comme « une faute » et certainement pas comme le genre de faute que « tous les êtres humains peuvent commettre un jour » (surtout si l’on considère les femmes comme des êtres humains). Bien entendu, la juge n’aurait pas pu dire, avec autant de mots : « cet homme devrait avoir la même liberté de violer les femmes que tout un chacun ». Mais si l’on dépasse les non-dits et les euphémismes, n’est-ce pas le sens même de son jugement ?

      Cette année, les écoles d’Angleterre et du Pays de Galles devront enseigner à leurs élèves ce que dit la loi sur le consentement sexuel. Des jeunes gens apprendront qu’on doit avoir 16 ans pour pouvoir consentir, et que le sexe sans consentement est illégal. Mais en dehors de la salle de classe, les mêmes jeunes gens seront confrontés à quantité de messages dans lesquels le sexe non consenti, y compris des actes impliquant des mineurs, sont décrits en des termes qui, ou bien les normalisent (sexe, relation, aventure), ou bien les banalisent (« se conduire de façon inappropriée », « commettre des erreurs »). Comment savoir lequel de ces messages contradictoires ils retiendront ?

      Nous devons parler du viol, et par là j’entends : en parler en termes de viol. La définition légale peut avoir changé, mais « ce que la société en général considère comme du viol » est le plus souvent plus proche du point de vue que Susan Estrich a critiqué dans son livre de 1987 Real Rape (Ce que le viol est réellement), à savoir : le viol n’est avéré que s’il s’agit de l’attaque brutale par un inconnu d’une femme de réputation irréprochable. (Il n’y a que dans les comptes-rendus de ce genre d’affaires qu’on ne voit aucun évitement du mot en V.) Si nous voulons changer le consensus actuel, nous devons (entre autres choses) cesser d’utiliser, ou de tolérer un langage qui occulte la réalité du viol.

      https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/25/nous-devons-parler-du-viol

      #viriol-empathie #fraternité #violophilie #vocabulaire #victime_blaming #déni #male_gaze

    • Je me demande si il n’y aurait pas une carte des collusions du viol à créer. Avec des sources genre relevé d’écriture, paroles reprises dans les journaux, médias, films, etc. On verrait se dessiner le boyclub français qui sévit encore pour dédouaner les violeurs.

      J’ai envie de comprendre comment la plupart de mes amies qui ont cinquante ans aujourd’hui ont été violées si jeunes sans que personne ne pense jamais à prendre leur défense. Envie de savoir qui étaient ceux qui facilitaient l’acceptation culturelle et le principe de normalité pour qu’on accepte qu’un enfant devienne une proie sexuelle à 13 ans et comment les empêcher aujourd’hui de poursuivre leur massacre en les dénonçant.
      Rien que ça :)

    • J’ai mis la liste complète ici @tintin
      https://seenthis.net/messages/817715#message817775

      Pour la carte ca serait plutot un bingo des pedo-violophiles que j’imagine. Je veux bien y participé, il me semble que seenthis se prête bien à cet exercice collectif. Je vais ouvrir un sujet là dessus pour le rendre plus visible. Je pense qu’il y a aussi un truc à faire avec des cercles d’influence, comme une carte des misogynes médiatiques français- il y a des figures autour desquelles s’articulent plusieurs dossiers pas seulement des violences sexuelles et pas seulement sur des enfants. J’y pensait parce que Denise Bombardier explique qu’elle a été blacklisté d’un cercle.
      Du coup je voie bien un #bingo + une carte des réseaux pédophobes et misogynes

    • @mad_meg attention à ne pas abuser de l’interpellation du compte seenthis car ses notifications arrosent la liste de diffusion par email (ce qui nous permet de veiller à plusieurs pour les différents problèmes communautaires et techniques). Merci :)

    • @mad_meg cool pour la carte, je voyais quelque chose d’interactif un peu comme societe.com. Comme dit plus haut, je voudrais souligner la construction de ces réseaux et leur pouvoir d’influence, pas seulement de personnes mais des médias pour lesquels ils ont bossé, et montrer dans le temps que ces pédos violeurs misogynes se tiennent la main pour conserver leur domination destructrice. D’ailleurs la liste des salopards du torchon causeur est une base où en retrouver plusieurs cités déjà ici.

    • @mad_meg
      pour le côté interactif, au pire on trouvera de l’aide :) il faut en premier essayer d’anticiper les liens et relations que l’on veut voir apparaitre.
      Je suis en train de penser la structure de la base de données.
      Chaque personne qui s’est exprimée publiquement a sa place : nom, prenom, date de naissance (pour regrouper par ages et voir si ça évolue ou pas).
      Ces personnes sont liées à leur milieu d’influence via leur métier : politique, journalisme, art, cinéma, sport, mode.
      Les faits sont datés et sourcés et chaque personne est liée à un rôle : victime / à fait barrage / a défendu le violeur /signataire de la pétition Z.
      Les pétitions sont sourcées et reliées à chaque personne.

      Je fais des essais pour voir les regroupements systématiques des soutiens à Polansky, DSK, Matzneff, n’hésite pas si tu as des idées, et tu as mon mail aussi !

      Ok, je viens de voir ton lien, super !

    • (Texte intégral de l’article, @simplicissimus)

      Le Monde (site web)
      m-le-mag, lundi 23 décembre 2019 - 11:25 UTC +0100 3842 mots

      « Les temps ont changé, il est devenu indéfendable » : dans un contexte post-#metoo, le malaise Gabriel Matzneff
      Dominique Perrin

      La parution du livre « Le Consentement » crée une secousse dans le monde littéraire. L’auteure Vanessa Springora y raconte sa relation traumatisante, à 14 ans, avec cet homme de trente-six ans son aîné, écrivain aux pratiques pédophiles assumées.

      Le livre est à la fois cru et subtil. « À quatorze ans, on n’est pas censée être attendue par un homme de cinquante ans à la sortie de son collège, on n’est pas supposée vivre à l’hôtel avec lui, ni se retrouver dans son lit, sa verge dans la bouche à l’heure du goûter. (…) De cette anormalité, j’ai fait en quelque sorte ma nouvelle identité. À l’inverse, quand personne ne s’étonne de ma situation, j’ai tout de même l’intuition que le monde autour de moi ne tourne pas rond. » Dans Le Consentement (Grasset), Vanessa Springora raconte tout, la rencontre avec G. en 1985, à l’âge de 13 ans, la fascination, l’amour qu’elle dit avoir éprouvé, l’emprise, la séparation, la chute, avec crises d’angoisse et épisode psychotique, puis les années pour s’en remettre. Il lui aura fallu trente ans pour livrer sa version de l’histoire. Jusque-là, en littérature, elle n’était que Vanessa, une des multiples conquêtes de « l’homme à la sortie du collège », un écrivain qui a eu son heure de gloire, mais que les moins de 50 ans ne connaissent guère : Gabriel Matzneff.

      « Le Consentement » pousse à remonter le temps, jusqu’à ces années 1970 et 1980, quand le milieu littéraire et certains médias encensaient le dandy parisien, sans questionner les conséquences de ses attirances sexuelles.

      Ce récit, qui sort le 2 janvier, est une première. Jamais les enfants et les adolescentes ayant eu une relation avec cet écrivain n’avaient pris la parole. Devenus adultes, aucun n’était sorti du silence. À 47 ans, Vanessa Springora, nouvelle directrice des éditions Julliard, se lance et couvre de ses mots ceux d’un homme de 83 ans, qui a toujours revendiqué son désir pour les mineurs – il ne dit pas pédophile mais « philopède », même si le verlan n’est pas son style. Récit littéraire, personnel et très fort, Le Consentement est aussi un ouvrage qui interroge la société. Il pousse à remonter le temps, jusqu’à ces années 1970 et 1980, quand le milieu littéraire et certains médias encensaient le dandy parisien, sans questionner les conséquences de ses attirances sexuelles.

      Aujourd’hui, Gabriel Matzneff parle à ses amis de « retour du puritanisme » mais refuse de s’exprimer – « Je sors de chez le médecin, je n’ai pas la tête à ça, ce n’est pas du tout par désobligeance, croyez-le bien », répond-il, très courtois. Dans un contexte post-#metoo de remise en cause de la domination masculine et peu après le témoignage de l’actrice Adèle Haenel, il sait que l’époque ne lui est plus favorable.

      Une autre époque

      Crâne rasé, chemise grande ouverte sur torse bronzé, pantalon pattes d’éph, Gabriel Matzneff a 39 ans. Costume vert amande, chemise rose pâle et cravate bariolée, Bernard Pivot n’a pas un cheveu blanc. Nous sommes le 12 septembre 1975, sur Antenne 2. Présenté comme l’ami de Montherlant, l’écrivain est invité pour son essai Les Moins de seize ans (Julliard), sorti un an plus tôt. Déjà, il révèle ce qui fera tout son succès, ses airs d’aristocrate, son amour des interdits, son besoin de scandaliser. Déjà, ses propos sont limpides : « Je pense que les adolescents, les jeunes enfants, disons entre 10 et 16 ans, sont peut-être à l’âge où les pulsions d’affectivités, les pulsions sexuelles également, sont les plus fortes parce que les plus neuves. Et je crois que rien ne peut arriver de plus beau et de plus fécond à un adolescent ou une adolescente que de vivre un amour. Soit avec quelqu’un de son âge (…), mais aussi peut-être avec un adulte qui l’aide à se découvrir soi-même, à découvrir la beauté du monde créé, la beauté des choses. » Il enchaîne sur l’éveil, Bouddha, le Christ, les stoïciens.

      Pédophile certes, mais pédophile mystique. « Est-ce que vous avez été choqué par le livre ? », interroge Pivot. Deux invités s’avouent gênés. Une professeure de lycée parle « d’attentat à la dignité de l’enfant » et un universitaire interroge l’écrivain, à propos « des petits garçons qu’il drague » : « Vous les avez peut-être traumatisés pour la vie ? » Matzneff ne se démonte pas : « Je vous dirais qu’il y a beaucoup d’autres façons de pourrir un enfant que de coucher avec. » Fin du débat. « Le livre n’a pas soulevé de vagues de protestation, se remémore Bernard Pivot. Ce sont les époques qui diffèrent. » Lui-même n’a aucun souvenir de cet essai. Il réinvitera l’écrivain à cinq reprises.

      « Bernard Pivot invite systématiquement Matzneff, “Le Monde” ne dit jamais de mal de l’écrivain pendant les années 1970 et “Libération” en parle peu mais soutient le mouvement pro-pédophile. » Anne-Claude Ambroise-Rendu, universitaire

      Une autre époque en effet. Une période difficile à juger avec les critères actuels. « Bernard Pivot invite systématiquement Matzneff, Le Monde ne dit jamais de mal de l’écrivain pendant les années 1970 et Libération en parle peu mais soutient le mouvement pro-pédophile, raconte l’universitaire Anne-Claude Ambroise-Rendu, auteur d’Histoire de la pédophilie : XIXe-XXe siècles (Fayard). Aux côtés de l’écrivain Tony Duvert et du philosophe René Schérer, il est la tête de proue de la défense de ce qu’il répugne à appeler la pédophilie, avec des arguments très structurés et ce qu’il faut de mauvaise foi. Le Monde et Libération y voient un discours de défense de la liberté, une cause plus que transgressive, révolutionnaire. Les seuls à critiquer Matzneff, au nom de la morale, sont des titres conservateurs, comme France Soir, ou d’extrême droite comme Minute. Le partage des médias est très politique. » A partir de 1977, l’écrivain tient une chronique hebdomadaire au Monde. Le journal y mettra fin en 1982 quand Gabriel Matzneff sera soupçonné de pédophilie, finalement à tort, dans l’affaire du Coral, un centre éducatif dans le Gard. Sa voix est reconnue, ses romans sont lus. Un de ses plus grands succès, Ivre du vin perdu, sort en 1981 et se vendra au fil des ans à 20 000 exemplaires.

      Dans le milieu littéraire, le personnage séduit. Petit-fils de Russes blancs à l’écriture classique, mâtinée de références grecques et latines, l’écrivain possède l’aura de l’homme cultivé qui ose briser les tabous, choquer le bourgeois. Un héritier de Gide, de Byron et de Casanova tout à la fois. En janvier 1977, il rédige une lettre ouverte publiée dans Le Monde demandant la relaxe de trois hommes incarcérés, accusés d’avoir eu des relations sexuelles avec des filles et des garçons de 13 et 14 ans. Tout Saint-Germain-des-Prés signe : Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Gilles Deleuze, Guy Hocquenghem, Louis Aragon, Roland Barthes, Philippe Sollers, Jack Lang… L’heure est à la liberté des mœurs, il faut extraire l’enfant du carcan familial, l’aider à s’épanouir. Dans les milieux intellectuels et artistiques, défendre la cause pédophile et militer pour l’abrogation de la majorité sexuelle fixée à 15 ans, est un combat d’avant-garde. À cette même époque, la photographe Irina Ionesco fait des portraits érotiques de sa fille, Eva, dès ses 4 ans, et David Hamilton (accusé plus tard de viols sur mineures) repère ses jeunes modèles sur les plages du Cap d’Agde.

      Changement d’atmosphère

      Milieu des années 1980, changement d’atmosphère. « Un basculement s’opère en 1986, explique Anne-Claude Ambroise-Rendu, quand “Les Dossiers de l’écran” consacrent une soirée à la question de l’inceste. » Armand Jammot y reçoit Eva Thomas, qui publie Le Viol du silence (Aubier, 1986), dans lequel elle raconte qu’à 15 ans, elle a été abusée par son père. « L’opinion commence alors à se retourner, note l’historienne. Via l’inceste, les Français s’intéressent davantage aux enfants victimes d’abus sexuels. » C’est à cette période-là que le mot pédophilie apparaît dans le langage courant.

      Lorsque le 2 mars 1990, Gabriel Matzneff est de nouveau invité à « Apostrophes », l’ambiance n’est donc plus celle de 1975. L’écrivain, que Vanessa Springora a quitté deux ans plus tôt, présente un tome de son journal intime, au titre baudelairien : Mes amours décomposées (Gallimard). Un tableau de chasse, autobiographique donc, de filles de 14 ou 15 ans, agrémenté de garçons philippins de 11 et 12 ans, prostitués à Manille. Ton bravache. Sur le plateau chacun intervient tour à tour, quand, soudain, une journaliste et écrivaine québécoise crée la surprise. D’un ton assuré, celle qui a été la première femme à animer une émission politique à la télévision de Radio-Canada, se lance : « Moi, M. Matzneff me semble pitoyable. (…) On sait bien que des petites filles peuvent être folles d’un monsieur qui a une certaine aura littéraire, d’ailleurs on sait que les vieux messieurs attirent les petits enfants avec des bonbons. M. Matzneff, lui, les attire avec sa réputation. » Assis à sa gauche, « l’écrivain pitoyable » est soufflé : « Je trouve insensé de parler comme vous venez de le faire. (…) Je suis le contraire d’un macho, d’un type qui force qui que ce soit à faire quoi que ce soit. »

      Le cocktail qui suit est tendu, les olives passent mal. « C’était affreux, se souvient depuis Montréal, Denise Bombardier, 78 ans aujourd’hui. Les gens faisaient cercle autour de Matzneff, je ne suis restée que cinq minutes. » Bernard Pivot est alors le premier étonné : « Parfois j’organisais des conflits, mais là ce n’était pas le cas. Gabriel Matzneff avait le prestige de l’écrivain qui a une belle écriture. Ce qu’il racontait, on ne le trouvait pas dans d’autres livres, c’était original, osé, aventureux. À ceux qui pensaient qu’il bluffait, ses proches confirmaient que tout était vrai. Mais cela n’indignait pas comme aujourd’hui. » Sauf à venir d’un autre continent.

      Après l’émission, les critiques ne visent pas l’homme mis en cause… Mais la femme qui a cassé l’ambiance. « Connasse ! », s’énerve Philippe Sollers, l’éditeur de Matzneff, le 19 mars, sur France 3. Dans Le Monde du 30 mars, Josyane Savigneau encense l’écrivain, qui « ne viole personne », et tacle la Canadienne : « Denise Bombardier a eu la sottise d’appeler quasiment à l’arrestation de Matzneff, au nom des “jeunes filles flêtries” par lui… Découvrir en 1990 que des jeunes filles de 15 et 16 ans font l’amour à des hommes de trente ans de plus qu’elles, la belle affaire ! [ni l’ex-responsable du Monde des livres, ni Philippe Sollers n’ont souhaité nous parler] ». Dans Le Nouvel Observateur, Guy Sitbon est un des rares à écrire un article au vitriol contre l’écrivain « qui ne recule devant aucune goujaterie ».

      Impunité des artistes

      Des années plus tard, le 18 mars 1999, à l’occasion de la critique d’un livre, le chroniqueur Pierre Marcelle pourfendra encore, dans Libération, les « glapissements torquemadesques » de la journaliste (en référence au grand inquisiteur espagnol Tomás de Torquemada) et écrira que « déjà Christine Boutin pointait sous Bombardier ». « Je me suis fait traiter de mégère et de mal-baisée, raconte celle-ci. Matzneff était protégé par une partie du milieu littéraire et des médias, complètement complaisants à son égard. Ils ont justifié l’injustifiable au nom de la littérature. » Aujourd’hui, Vanessa Springora s’étonne aussi de l’impunité des artistes. « Tout autre individu, qui (…) se vanterait de sa collection de maîtresses de 14 ans, aurait affaire à la justice », écrit-elle dans son récit.

      Mais l’émission reste dans les mémoires et sonne la progressive mise au ban de l’écrivain. Tout le monde réalise que la pédophilie transforme l’enfant en simple objet de jouissance. Les années 1990 sont aussi celles de l’affaire Dutroux. Le pédophile n’a plus rien de libertaire, il devient un monstre. Pour son livre L’Enfant interdit, comment la pédophilie est devenue scandaleuse (Armand Colin, 2013), le sociologue Pierre Verdrager a étudié de près le parcours de l’écrivain. Il a une théorie cocasse : « Le journal de Matzneff est à la pédophilie ce que les carottes glaciaires sont à la climatologie. » Plus précisément, « les changements dans les mœurs se réfléchissent dans sa mauvaise humeur ». Ces années-là, l’écrivain au crâne rasé est bougon. Il est de moins en moins invité par les médias. Et quand il l’est, constate Verdrager, c’est moins pour la qualité de ses livres que pour le caractère sulfureux de sa vie.

      Prix Renaudot en 2013 à sept voix contre trois

      Le milieu littéraire parisien le remet soudain à l’honneur en 2013. À 77 ans, après une quarantaine de livres publiés, il reçoit son premier prix, le Renaudot essai, pour Séraphin, c’est la fin ! (La Table ronde). Un recueil de textes rédigés entre 1964 et 2012, sur Schopenhauer, Kadhafi, les prêtres ou le viol. Le jury (Jérôme Garcin, Patrick Besson, Dominique Bona…) l’a choisi à sept voix contre trois, après qu’un de ses membres eut longuement plaidé sa cause : Christian Giudicelli. Il n’est autre que l’éditeur de Matzneff chez Gallimard et son ami. Mais dans le grand jeu des prix littéraires, être juge et partie n’est pas un souci. « C’est un prix que l’on a décerné à un auteur ostracisé, jugé sulfureux et scandaleux depuis une vingtaine d’années et qui n’avait plus accès aux médias », se souvient Frédéric Beigbeder, membre du jury. Le ton était à la compassion. L’écrivain Patrick Besson : « Dans ce qu’il a pu écrire sur sa vie amoureuse, il y a des choses ahurissantes et inacceptables, mais c’est un vieux monsieur blacklisté et dans le besoin, on a fait la part des choses. »

      Ex-directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert n’a voté pour Matzneff qu’au second tour. « C’est un excellent écrivain, dont j’aime certains livres, d’autres pas du tout, précise-t-il. J’exècre la pédophilie, mais je déteste aussi la police de la maréchaussée. Les gens cloués au pilori ont toujours ma sympathie. » Il souligne que jamais l’écrivain n’a été condamné par la justice. Aussitôt le Renaudot annoncé, trois pétitions apparaissent pour retirer le prix « à un militant pro-pédophile ». En vain. L’essai ne fera pas date, mais, grâce au prix, se vendra à 3 800 exemplaires.

      « Sur les réseaux sociaux, je me fais parfois interpeller pour le virer. Notre philosophie est claire : plus on nous demande de virer quelqu’un, moins on le fera. C’est une question de liberté d’expression. » Étienne Gernelle, directeur du « Point »

      Les médias qui le soutiennent s’amusent de son côté « politiquement incorrect ». Ses relations sexuelles avec des mineurs sont, pour eux, une histoire ancienne. D’ailleurs, dans ses derniers tomes de journaux, ses amantes ont passé les 18 ans. Et puis l’écrivain a d’autres sujets de prédilection : la Russie, la religion, la politique… La politique, c’est compliqué. Tendance réac, proche du penseur de la nouvelle droite, Alain de Benoist, Matzneff a voté Mélenchon en 2017. La chaîne Russia Today l’invite parfois, tout comme la très à droite Radio Courtoisie. Depuis 2013, il tient une chronique irrégulière sur le site du Point. « Il écrit sur tout et n’importe quoi avec un talent fou, se réjouit le directeur de l’hebdomadaire, Étienne Gernelle. Il dit le contraire de ce qu’il y a dans beaucoup de journaux, ça détonne. Sur les réseaux sociaux, je me fais parfois interpeller pour le virer. Notre philosophie est claire : plus on nous demande de virer quelqu’un, moins on le fera. C’est une question de liberté d’expression. »

      Dans l’édition aussi, il sème la pagaille. Au printemps 2016, il signe un contrat avec son ami Jean-François Colosimo, orthodoxe comme lui et directeur des Éditions du Cerf, pour publier un essai. En juillet, la maison fondée par l’ordre dominicain change d’avis « pas par censure », soutient Colosimo, « plus par incommodité ». « Quand j’ai appris que son essai avait été refusé, je n’ai pas hésité », raconte Manuel Carcassone, directeur de Stock. En 2017, il publie Un diable dans le bénitier. L’éditeur n’est pas un ami proche, mais il l’a admiré très tôt – « sans être familier du volet privé de son œuvre », s’empresse-t-il de préciser. « Quand j’avais 22 ans, à la fin des années 1980, Gabriel Matzneff était un personnage légendaire, perçu comme un auteur de qualité et un esprit libre. En plus, c’est un diariste, genre que j’aime beaucoup. Il me fascinait. Je l’ai rencontré à ce moment-là, je me souviens d’un dîner avec lui chez Guy Hocquenghem. On manque de gens comme eux. Le milieu littéraire est de plus en plus uniforme, aseptisé, politiquement correct. »

      A Saint-Germain-des-Prés, Matzneff est désormais synonyme de malaise. L’annonce de la sortie du livre de Springora a jeté un froid. Rares sont les personnes qui acceptent de parler. « Ça ne m’étonne pas, confie anonymement un professionnel de l’édition. Tout le monde connaissait l’histoire entre Vanessa Springora et Gabriel Matzneff et leur relation avait la bénédiction du milieu. Certains connaissaient aussi la mère de l’adolescente, attachée de presse dans l’édition. Aujourd’hui, forcément, tout le monde est gêné. » Matzneff n’hésitait d’ailleurs pas à se faire accompagner de sa jeune amante pour se rendre sur un plateau télé.

      « Pourriez-vous écrire qu’il est mon ami et le restera quoi qu’il advienne. » Frédéric Beigbeder

      Dans sa maison de la côte basque, à Guéthary, Frédéric Beigbeder est plus courageux. Il ne nous fait pas croire qu’il est parti faire du surf, mais se noie un peu dans ses hésitations. « Un nouveau tribunal va se mettre en place, comme pour Polanski, soupire-t-il. C’est une époque qui en juge une autre, mais les temps ont changé… Tout le milieu littéraire a peur. » Revoterait-il aujourd’hui pour le Renaudot ? « Je ne sais pas… C’est un auteur que j’aime beaucoup. Nous ne sommes ni flics ni juges, juste des personnes qui aiment la littérature. C’est triste si quelqu’un a souffert, c’est très triste… Mais quand on juge une œuvre d’art, il ne faut pas avoir de critères moraux. Je ne sais pas quoi dire de plus… C’est terminé pour lui, il est devenu indéfendable. Je ne serais pas étonné qu’il se suicide, il a tellement écrit sur le suicide. » Le lendemain, il envoie un message : « Pourriez-vous écrire qu’il est mon ami et le restera quoi qu’il advienne. » Manuel Carcassonne est partagé. « La transgression, comme celle de Rimbaud ou de Verlaine, devrait être consubstantielle à un certain nombre d’écrivains. Mais à un moment, si c’est illégal, il y a un prix à payer. L’affaire qui se profile est à la fois sûrement nécessaire et triste pour un homme de 83 ans. »

      Dans son studio du Quartier latin, Gabriel Matzneff doit, une fois de plus, se sentir victime d’un « retour de l’ordre moral, qui nous vient des sectes puritaines américaines » (Russia Today, le 1er décembre, au sujet de sa mauvaise réputation). « Il ne s’agit pas d’un retour à l’ordre moral, estime Patrick Besson, juste d’un retour à la raison. Les filles de 13 ans ont autre chose à faire que de tomber amoureuse d’un mec de 50 ans. Elles ne sont pas à armes égales avec lui. »

      L’auteur scandaleux n’intéresse plus grand monde

      Ce qui nuit le plus au vieil écrivain, selon Besson, ce ne sont ni les ligues de vertu, ni la bien-pensance, mais lui-même. « Il devient sa proie. Gabriel est attachant mais aussi exaspérant. Il est prisonnier de ses obsessions littéraires. Entre Marie-Élisabeth, Sandra, Juliette et Anne-Sophie, je ne vois plus la différence, lui non plus je crois. Il est prisonnier aussi de sa folie narcissique, il ne s’intéresse qu’à son poids, ses conquêtes, son œuvre. Il ne restera pas dans l’histoire de la littérature, mais dans celle de la psychiatrie. » Des propos sans concession, qui ne lui font pour autant pas regretter le Renaudot : « C’était un essai, pas un tome de journal ». L’auteur scandaleux n’intéresse en tout cas plus grand monde. Il a sorti en novembre le quinzième volume de son journal, L’Amante de l’Arsenal (Gallimard, 2019), alors que le quatorzième, La Jeune Moabite (Gallimard, 2017) n’avait pas dépassé les 1 000 exemplaires vendus.

      Lundi 9 décembre, rendez-vous avec un « matznévien » dans le Quartier latin. Normalien, Arthur, 21 ans, veut devenir écrivain et n’aime rien tant que citer son maître (rencontré à 17 ans, après lui avoir écrit). Choix du jour : « être différent, c’est être coupable ». Il se dit furieux de la sortie du livre de Vanessa Springora. « Pour Matzneff, c’est très douloureux, confie-t-il en buvant un chocolat chaud. Quand il l’a appris, il en avait les larmes aux yeux. Il se sent poignardé en plein cœur par une des trois femmes qui ont le plus compté dans sa vie. » Il raconte leur histoire dans La Prunelle de mes yeux (Gallimard, 1993). Par la vitre du café, on aperçoit en face, rue du Cardinal-Lemoine, un bar littéraire qui sert de l’absinthe, entièrement peint de jaune : L’Eurydice.

      « Les pédophiles à Cayenne ! »

      C’est là que, le 17 octobre, Arthur a organisé avec deux amis une soirée en hommage à son auteur fétiche. Ce jour-là, une cinquantaine de personnes, dont son ami l’écrivain Roland Jaccard, s’installe face à la scène. Invité, Philippe Sollers n’est pas venu. Au premier rang, Gabriel Matzneff est assis à côté d’une étudiante de 24 ans. Arthur lui offre une bouteille de vin jaune du Jura et tend à l’ancien ami d’Hergé une photo sur laquelle Tintin est emprisonné au quai de Gesvres, l’adresse de la brigade des mineurs. Tout le monde trouve ça très drôle.

      Puis Matzneff lit un extrait de roman, quand soudain trois étudiants – « avec des têtes de nazillon », précise Arthur – se lèvent et crient : « Casse-toi ! », « Les pédophiles à Cayenne ! ». Échanges de coups de poings, exfiltration de l’écrivain. Les organisateurs croient l’incident fini, quand d’autres jeunes tentent de rentrer. Cette fois, ils hurlent : « Matzneff au goulag ! ». Des étudiants d’extrême gauche, selon Arthur. Ils reprochent à l’écrivain sa proximité avec Alain de Benoist. C’est ce qui s’appelle un hommage raté. Le héros du soir s’est juré d’arrêter les rencontres publiques et Arthur s’en veut encore de n’avoir su prévenir tant de violence. Il saura que soutenir Matzneff est désormais devenu un loisir à haut risque.
      Cet article est paru dans Le Monde (site web)

      Note(s) :

      Mis à jour : 2019-12-27 07:02 UTC +0100

    • #merci @gata ! ça répond à ma question. L’auteur, Dominique Perrin donne un compte-rendu fidèle.

      Le jury (Jérôme Garcin, Patrick Besson, Dominique Bona…) l’a choisi à sept voix contre trois, après qu’un de ses membres eut longuement plaidé sa cause : Christian Giudicelli. Il n’est autre que l’éditeur de Matzneff chez Gallimard et son ami. Mais dans le grand jeu des prix littéraires, être juge et partie n’est pas un souci.

      Voilà,…

    • Plusieurs ressources via @kinkybambou sur twitter
      https://twitter.com/kinkybambou/status/1210913811638759425
      En framapad par @PacoHerin :

      Retranscription des tweet de Xanax (comme Twitter les bloque pour certain.e.s)

      « Quelques personnes à lire sur un type de violences sexuelles à l’encontre des enfants et ados, les violences incestueuses. Je n’indique ici que des ressources facilement disponibles en ligne. »

      Comptes-rendus de l’étude de Léonore Le Caisne, Un inceste ordinaire. Et pourtant tout le monde savait, paru en 2014, qui résument le livre : https://journals.openedition.org/gss/3619

      Les travaux de Dorothée Dussy : je commence par deux compte-rendus de ses ouvrages (qu’elle a écrit en nom propre ou dirigé). Dussy s’intéresse particulièrement à ce qui conduit (contraint) les victimes au silence. https://journals.openedition.org/clio/12872

      Des articles de Dorothée Dussy : https://www.erudit.org/fr/revues/as/2009-v33-n1-as3337/037816ar

      Un texte co-écrit par Dussy et Le Caisne
      https://journals.openedition.org/terrain/5000

      une étude ethnographique sur un cas d’inceste d’un père sur sa fille, au tribunal, qui interroge profondément les dynamiques familiales.
      https://www.cairn.info/revue-cahiers-internationaux-de-sociologie-2008-1-page-161.htm

      Ici, un rapport d’expertise qui avait été commandé à l’époque par le Ministère des familles (sous Hollande), qui devait enclencher un travail de fond, et qui est depuis tombé dans les oubliettes de la macronie.
      https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/documents/cnrs_expertise_inceste_avril17.pdf

      Et le site de la grande enquête Virage de l’INED, mine d’informations toujours en cours d’exploitation, sur les violences sexuelles en France en général. Ce lien renvoie directement vers les publications actuellement disponibles au téléchargement.
      https://virage.site.ined.fr/fr/publications/Publications%20Virage

      Bibliographie :
      Lydia Guardo et Jean-Michel Caradec’h, ’ Le Silence des autres’ (qui est la personne dont parle Le Casine dans Un inceste ordinaire). (Merci à Valery Rey-Robert !)

      https://hebdo.framapad.org/p/9e4e-ressources-et-liens-sur-violences-incest?lang=fr (pour une semaine)

      via
      https://twitter.com/PacoHerin/status/1210932869603966981

    • @tintin : dans ta liste, je crois qu’il faut retirer Sorj Chalandon qui est celui qui dénonce Libé...

      Et sinon, juste pour compléter, bien que l’intervention de Denise Bombardier soit impeccable, il faut rappeler que c’est une chroniqueuse québécoise assez réac...

  • La politisation de la culture et ce qu’elle nous fait

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-transition-culturelle-du-vendredi-06-decembre-2019

    Je ne sais pas trop quel tag mettre pour retrouver ces contributions qui aborde cette grande question (faut-il séparer l’homme de l’œuvre), pour l’instant : #art_et_ethique ou juste garder #grands_hommes

    Spontanément, je n’ai pas envie de me poser des questions telles que « faut-il arrêter de regarder Gauguin ? » pour reprendre un édito du New-York Times à propos de l’exposition du peintre postimpressionniste à Londres. Ou encore faut-il cesser d’écouter Michael Jackson ? Ou encore faut-il mettre des avertissements avant les classiques de Disney qui peuvent contenir je cite « des représentations culturelles dépassées ».

    Il y a certes un anachronisme constant aujourd’hui, qui regarde des œuvres contextuelles depuis le point d’évolution que nous traversons, et leur demande des comptes. Mais c’est bien parce que la forme du temps, qui n’est plus linéaire dans sa perception, a changé, que cette coloc’ passé/présent opère. Peut-on dès lors se dérober à cette question de la mise à jour ? Même si de toute évidence, dans la précipitation et la fureur, elle semble impossible.
    Saisir l’anachronisme comme une chance de s’interroger

    D’autant que la question est très mal posée à partir du moment où elle consiste à se demander s’il faut évacuer ces œuvres de notre regard. Comme si la suppression était une réponse. Pour autant, on aurait tort de refuser, par principe, toute réévaluation « anachronique ». Tant il y a à ouvrir, à déplier, à complexifier, à renseigner, en laissant ensuite à chaque lecteur- regardeur-spectateur la liberté de se faire son avis.

    • Comme l’ancien critique d’art du Guardian, Waldemar Januszczak, qui rappelle notamment qu’ « on ne se confronte pas à l’art pour devenir de meilleurs citoyens ».

      On ne se confronte pas à l’art pour devenir des hypocrites confit dans le déni et le révisionnisme historique non plus.

  • Être artiste et mère, une émancipation à conquérir - Le Quotidien de l’Art
    https://www.lequotidiendelart.com/articles/16687-%C3%AAtre-artiste-et-m%C3%A8re-une-%C3%A9mancipation-%C3%A0

    la sociologue Mathilde Provansal évoque le témoignage anonyme d’une #artiste qui, après la naissance de son enfant, a perdu sa galerie, laquelle annula sa participation à une foire sous le prétexte : « On voulait te laisser tranquille avec ton bébé », tandis que son compagnon, artiste lui aussi, a poursuivi sa #carrière. Isabelle Graw rappelle que « le sujet des enfants reste tabou, comme si le "bon art" ne pouvait être fait que sans #enfant ». Sophie défend son choix : « Être mère ne veut pas dire s’aliéner de son travail pour l’enfant, ni être artiste s’aliéner de la vie : pour moi il y a quelque chose de cet ordre à défendre. » Elle concède avoir des craintes : « Moins on montre son travail, moins il est montré par d’autres, et moins il est montré, moins il existe ! » Et malheureusement les injonctions faites aux #femmes ont peu évolué. Anita Molinero, mère de deux enfants de 39 et 30 ans, se souvient avec une certaine distance : « Bien sûr j’ai entendu des remarques stupides, du genre "Elle a fait un enfant, c’est foutu pour elle"... » Nina Childress a deux enfants de 27 et 21 ans : « J’ai eu une expo solo dans une galerie alors que j’étais enceinte du premier, mais cela ne se voyait pas, et je n’ai rien dit. À ce moment ma carrière aurait pu débuter — on a très bien vendu —, mais je n’ai pas été prise dans la galerie. »

    #maternité

    • Artiste c’est pas n’importe quel métier, c’est une sorte de concentration capitaliste du mérite à un niveau ultra individualiste avec très faible taux de réussite (bcp de candidat·es et peu d’élu·es, concurrence féroce). On parle de vocation pour ce métier donc un registre religieux. Les gens aiment que les artistes soient entièrement consacré à leur arts, à 200%. Quand je dit que je boss de 14h à 16h par jour y compris le dimanche, sans vacances les gens kiffent, illes adorent savoir que je bosse de manière obsessionnelle à m’en rendre malade, ca les fait réver. C’est un peu une ascèse, un sacerdoce, tout doit etre sacrifié par l’artiste pour son art. Les hommes quant ils font des gosses ils peuvent s’en déchargé sur des femmes (ils ont déjà commencé en déchargeant toute la gestation sur autrui) mais pour les femmes on sais qu’elles vont se coltiner le boulot (la gestation au minimum mais ca s’arrete rarement là). Vu que les artistes sont sensé avoir une vocation pour leur art et s’y consacré avant tout, à 200% au point de s’en rendre folle et/ou malade... rajouter des enfants pour une femme ca fait pensé qu’elle est sois mauvaise artiste, sois mauvaise mère, sois les deux. Pour un homme au contraire ca lui profite sur tous les plans, ca le virilise et ca veux dire qu’il a une servante gratuite à domicile. Déja etre en couple hétéro pour une femme c’est plutot une calamité (on détruit souvent leur nom par exemple, on attribut leur travail à l’homme...), mais avoir des enfants ca signifie double journée de servitude pour elle avec un demi-salaire tandis que pour les hommes ca signifie double salaire avec une demi-journée de travail.

      D’autre part les femmes ont plus de difficultés à entré dans une carrière artistique. Elles sont souvent plus modeste et vont se dire moins facilement artiste, par exemple dire qu’elles sont des artisanes et se considéré en formation plus longtemps que les hommes, souffrir plus du syndrome de l’imposture. Mais les femmes ont surtout beaucoup de mal à se maintenir artiste dans la durée. Par exemple pour les emplois secondaires qui servent à complété les revenus des artistes, les femmes artistes se verrons proposé des emplois beaucoup moins rémunérateurs que les hommes artistes. Du point de vue des collectionneur·euses c’est un investissement plus risqué. Investir sur les créations d’une jeune artiste c’est avoir un très grand risque de la voire quitter sa carrière à cause des enfants mais pas seulement, un proche malade c’est aussi les femmes qui vont mettre leur vie en parenthèse pour s’en occuper et donc faire baisser la côte. Ca fait que si on investi dans un jeune gars prometteur il y a moins de risque qu’a un moment il arrete sa production pour s’occuper de gosses ou de proches malade et les collectionneur·euses sont celleux qui font la cote, la valeur monétaire des artistes.

      Sinon pour la concentration, personnellement quand je suis lancé sur un dessin il est très gênant que je sois interrompu. Avec des enfants les femmes sont sans cesse interrompu pour un trajet, un repas, du ménage et toutes sortes de corvées. Ma mère était peintre, avec 4 enfants et des mecs qui étaient plus des enfants supplémentaires qu’autre chose, voire pire car les enfants ne sont pas aussi toxiques et nuisibles que des hommes adultes. J’ai grandi en l’entendant se plaindre de ne pas pouvoir travailler 1h sans être interrompu par un·e de nous. Ca a du jouer dans ma perception des choses mais je déconseil aussi aux femmes d’etre en couple hétéro d’une manière générale et surtout avec un artiste car ils s’approprient souvent le travail de leur compagne (même malgré eux, les gens voyant un couple d’artiste ils vont pensé que la création viens de l’homme, je connais des femmes artistes dans cette situation on les connait comme « la femme de »)

      Il y a aussi dans la notion du talent, un cumule de l’idée de vocation, de don, de travail acharné mais aussi la capacité à rendre visible son travail aux autres. Car le succès attire le succès et on ne donne qu’aux riches. cf : la parabole des talents dans l’évangile qui montre la conception chrétienne du talent. Mais un·e artiste qui fait des trucs superbes dans sa cave et que personne ne connais, ille sera peut être doué mais on pourra pas dire qu’ille a du talent car ille lui manque la capacité à être vu, à dialogué avec un public. Il y a tout un aspect réseau à mettre en place pour obtenir cette visibilité, aller à des vernissages, des foires, voyager... ici encore les hommes sont favorisés par le boys club quand les femmes se prennent du harcelement sexuel à la place. Mais comment faire avec des enfants alors que pratiquement toute la charge des enfants est sur les femmes ? En dehors du milieu artistique la vie de mère est déjà très dévalorisée. Mes copines qui sont mère au foyer me disent qu’elles se sentent invisible et n’ont « rien inintéressant à raconter dans les diners mondains » et le phénomène est à mon avis amplifier dans le milieu artistique car on demande à l’artiste de « faire rêver ».

      Je veux pas dire qu’il ne faut pas soutenir les femmes qui veulent être artistes et mères, ni que je voudrais excusé les gens qui discriminent ces mères artistes, simplement voici le genre d’obstacles que je perçoit.

    • C’est moi qui vous remercie, c’est un sujet sur lequel je réfléchit beaucoup et j’en ai encore beaucoup à dire. Je me suis servie aussi de lectures founis ici et travaux de recherche sur le sujet
      Pour la parabole du talent je l’ai mise ici ;
      https://seenthis.net/messages/809980#message809996
      Ici d’autres ressources sur le sujet. En particulier l’effet du marché chinois sur la cote des femmes artistes (de plus en plus basse au niveau mondial)
      https://seenthis.net/messages/707028

      #talent #mérite #sexe #genre #création #gestation

      J’ai écoute presque tout le cycle de conf du college de france sur le talent par Pierre-Michel Menger
      Qu’est-ce que le talent ? Éléments de physique sociale des différences et des inégalités
      https://www.college-de-france.fr/site/pierre-michel-menger/course-2016-2017.htm

      Une chose qu’il disait qui m’as marqué, les artistes font partie d’une caste de préstige du capitalisme libéral. L’artiste, l’ingénieur, l’entrepreneur sont les trois archétypes hyper individualistes qui s’opposent à des archétypes non individualisés ; burocrate, millitaire et prètre/clerc.
      Il y a aussi l’idée de sacrifice, des souffrances physiques (ex danse) ou morale (ex ne pas enfanter pour les femmes) qui distinguent la pratique artistique des travaux routiniers des artisants, burocrates...
      Il y a aussi l’aspect « divin », démiurgique de l’artiste qui est bien sur interdite aux femmes. Le « géni » par exemple c’est une catégorie hors de l’humain, qui est du ressort divin (on est sacré géni après sa mort en general et ca dit l’influence de cet artiste hors de son époque) et vu que les femmes sont effacées des mémoires très vites après leurs morts (si c’est pas avant) et que de toute façon les collegues hommes ne font que s’approprier leur travail et se torcher dans leur art (mes collègues artistes qui ont quitter seenthis en ont été de beaux illustrateurs) ca les rend casi impossibles à devenir génie.
      Sur le géni encore j’ai entendu que c’est un mot que les gens utilisent pour ne pas se comparé à certain·nes. Un géni c’est un être surnaturel on ne peu pas s’y comparé et du coup ca rassure les gens d’utilisé cette idée.

      Par rapport à la modestie intériorisé des femmes, on retrouve le même phénomène de double contraire que pour les négociation salariales.
      Si une femme ne négocie pas - elle n’aura pas de cote très élévé.
      Si une femme négocie - elle ne sera pas mieux coté car on la verra comme une connasse arriviste et cupide.

      Vu qu’on est sur un domaine à haute charge symoblique et sprirituelle - don, talent, vocation, passion, sacrifice, creation du myth de l’artiste, necessité interieur... tout ca fricote avec la pensé religieuse.

      Autre chose aussi etre artiste c’est aussi adpoté la vie d’artiste ou vie de bohème comme on dit aussi (cf origine du mot bobo). La vocation d’artiste implique un transformation identitaire difficilement conciliable avec l’enfantement.

      Adopté une carrière d’artiste professionnelle implique des révélations identitaire, un éloignement de la famille et une mobilité géographique. On trouve aussi l’idée d’excellence car les artistes professionnels sont en principe « excellents » dans leur art, ce qui les distinguent des artistes amateurs. Et l’excellence ca coute beaucoup de travail et une grosse charge mentale, charge mentale qui est je ne vous l’apprend pas bien polluer par l’enfantement et la charge mentale domestique, familiale, sociale chez les femmes.

      Il y a aussi le fait que la société patriarcale ne veut surtout pas entendre ce que les femmes ont à dire. Une femme model c’est une meuf à poile qui se tait sur une peinture, les femmes artistes sont des anti-models. Elles ne sont pas « belles et tait toi » ce sont des mégères et elles mettent les machos en panique rien que parcequ’elles osent mettre de petit tags et se payer la tronche des couillons.
      Les expo de femmes artistes qui parlent de maternité sans petits coeurs partout sont aussi souvent censuré. Je ne me souviens plus du nom de l’expo qui avait été censuré par l’asso des enfants bleu, les artistes censuré pour sois disant pedo-sexualité etaient des femmes car elles montraient des enfants nus et parlaient de l’expérience de la maternité dans leur art et ca avait tellement choqué que l’expo a été poursuivie en justice. (je vais revenir avec les liens que je retrouve pour sourcer un peu tout ca)

      Ca me fait pensé aussi à « sortir les couteaux » de Guillaumin quant les femmes artistes s’expriment ca ressemble à des cris de bêtes pour les dominants. Si tu veux parlé de sexe par exemple sans égards pour le confort des mâles hétéros, il va pas en rester beaucoup à écouté ce que disent les femmes. Et je vous dit pas le nombre de fois ou je remarque la petite lueur d’intérêt sur mon travail s’éteindre dans l’œil d’hommes quant ils comprennent que je parle de féminisme.

      L’art ca sert à la propaguande des puissants et du pouvoir. Au temps des curés l’art c’etait de la bondieuserie, du temps des rois, c’etait de la peinture de cour, du temps de la bourgeoisie on retrouve l’art pour les bourgeois et du temps de l’ultracapitalisme mondialisé et des grands boites du cac40 l’art flatte l’ultracapitalisme mondialisé et les grandes boites du Cac40.

      Là je parle de l’art du point de vue occidental et à partir de la renaissance, par exemple la notion d’artiste et de talent est vraiment pas la même en Chine ou dans plein de cultures et d’époques.

    • Désolé j’écrit des tartines en gros désordre et j’avais meme pas lu l’article pointé par @monolecte

      Dans une enquête du magazine Spike publiée en 2015, Isabelle Graw, fondatrice de la revue Texte zur Kunst, expliquait que « dès les débuts de la modernité, on trouve l’idée que l’artiste (toujours un homme) doit renoncer au monde pour l’amour de l’art. S’il fonde une famille, ça ne le décrédibilise pas pour autant comme artiste. Pour les artistes femmes c’est l’inverse. »

      Un homme qui deviens père ca lui vaut du prestige sociale :
      – on le paye plus (et pas que les artistes)
      – il accède au statu de patriarche = paterfamillias
      – il a une bonniche gratuite à qui il a défoncé le corps, le salaire, le temps libre, la charge mentale. La nuisance faite aux femmes est très récompensé par le patriarcat
      – il va donner son nom à des gosses dont il n’aura même pas à s’occuper
      – si il prétend faire 2 fois par an quelques corvées domestiques il se croit déjà au panthéon de l’égalité et si c’est pas lui les autres le ferons pour lui
      – ca lui rapportera les points de retraite de sa victime avec la réforme.
      – il pourra avoir des enfants avec plein de femmes ca fait qu’il défoncera la vie de plein de femmes et ca c’est encore mieux pour le patriarcat de défoncer la vie de plusieurs femmes plutot qu’une seule. C’est d’ailleurs un des but de la vie d’artiste que de baiser des jeunes femmes, ca fait partie des gratifications et récompense des #grands_hommes .

      Isabelle Graw rappelle que « le sujet des enfants reste tabou, comme si le "bon art" ne pouvait être fait que sans enfant ».

      Voire par exemple l’expo de 2000 « Présumés innocents » (l’art et l’enfance) présentée à Bordeaux dans l’espace du musée d’art contemporain (CAPC), qui a vallu la mise en examen du conservateur des musées de l’époque et des deux commissaires de l’exposition. Les artistes exposant·es étaient casi toutes des femmes
      https://www.lepoint.fr/culture/l-exposition-presumes-innocents-echappe-au-proces-02-03-2011-1301462_3.php

    • Pour les artistes Pierre-Michel Menger disait que c’etait le niveau maximal d’individualisme dans notre société capitaliste. D’où leur coté « idole » c’est un peu une figure mystique du capitalisme et de l’ultra individualisme.

      Au sujet du talent, je l’ai vu définit la plus part du temps comme l’addition du don, de la vocation, de la capacité à montrer ses créations et à en tiré de la reconnaissance. Il y a une grand importance du réseau que les artistes peuvent mettre en place. Pierre-Michel Menger résume la parabole du talent à la formule « Winners take all ». Le talent attire le talent, dans le sens que plus tu va avoir de réseau, plus tu va avoir de visibilité, plus tu va avoir de talent.... il y a un effet ascendant, sauf si tu t’arrête en route par exemple comme c’est le cas souvent des femmes qui ont des enfants, ou des proches à charge comme un parent, ce qui arrive aussi plutot aux femmes. La parabole du talent fini par la confiscation du seul talent du serviteur le moins doté en talent par le maitre. Ce serviteur est chassé dans les ténèbres et son unique talent offert à celui qui en avait reçu le plus au départ qui se retrouve avec 11 talents quand l’autre n’en a plus du tout. Cette parabole est une bonne contradiction pour celleux qui prétendent que Jesus était un socialiste ou avait le sens de l’équité ou de l’égalité.
      Pour revenir au talent, si les gagnants raflent tout ca complique sérieusement les choses pour ceux dont le numéro de sécu commence par 2 .

  • Great Lakes are rapidly warming, likely to trigger more flooding and extreme weather | CBC News
    https://www.cbc.ca/news/canada/windsor/great-lakes-climate-warming-1.5065922

    The Great Lakes region is warming faster than the rest of the U.S., a trend that is likely to bring more extreme storms while also degrading water quality, worsening #erosion and posing tougher challenges for farming, scientists report.

    #grands_lacs #Canada #Etats-Unis #climat #eau #inondations #agriculture

  • Migrants : comment les #territoires ont pris le relais de l’Etat

    L’accueil de migrants, la #prise_en_charge de demandeurs d’asile et l’#intégration des réfugiés sont des #compétences_régaliennes de l’Etat. Cependant, par manque de moyens ou par choix politique, celui-ci s’avère défaillant. Les élus locaux prennent le relais. Les édiles ne peuvent rester inactifs face à l’arrivée de migrants sur leur territoire et à la formation de #campements sauvages dans l’#espace_public. Ils développent et financent des actions pour l’accueil de migrants dont une majorité relève du #droit_d’asile. Les élus sont aussi sollicités pour s’investir dans l’intégration des réfugiés. Ils bénéficient ainsi d’une contractualisation et de moyens de l’Etat. La #Stratégie_nationale_pour_l’accueil_et_l’intégration_des_personnes_réfugiées repose, entre autres, sur eux.

    https://www.lagazettedescommunes.com/dossiers/migrants-comment-les-territoires-ont-pris-le-relais-de-letat
    #villes #migrations #asile #réfugiés #accueil #Etat #compétence #responsabilité #défaillance #POPSU

  • Des scientifiques mettent en cause leur #empreinte_écologique
    https://reporterre.net/Des-scientifiques-mettent-en-cause-leur-empreinte-ecologique

    L’origine anthropique du #réchauffement_climatique ne fait plus de doute au sein de la #communauté_scientifique, qui la documente jour après jour. Cependant, les #chercheurs, #grands_voyageurs, contribuent aussi aux émissions de gaz à effet de serre. Certains ont décidé de modifier leurs pratiques pour réduire leurs émissions.

    #mobilité #recherche

  • Victor Hugo et le sexe - L’Express
    https://www.lexpress.fr/culture/livre/victor-hugo-et-le-sexe_1078625.html

    Hier, au journal télévisé d’Arte, l’ensemble de la rédaction se trémousse sur le plateau en couinant d’admiration sur les photos des capotes de Victor Hugo conservées précieusement. On va jusqu’à se demander si elle sont en latex ou en caoutchouc, anglaises surement et quelle taille atteignait vraiment son sexe. Quelle modernité, Quel homme s’écrit-on ! Quel jouisseur impénitent fusent des lèvres excitées et stupides.
    J’attends pour le prochain journal de voir ce même appétit s’exhiber pour les serviettes hygiéniques de Georges Sand conservées précieusement.
    Ce vieux lubrique est comparé sur l’article de l’express à Picasso, et le journal de rendre hommage aux #grands_hommes si grandieusement obsédés des femmes encore à l’âge de la retraite. Ah, bander et baiser 3 fois par jour, quel homme extraordinaire, un vrai dieu. Me souviens que ma vieille prof de français nous racontait le troussage de domestiques dont était adepte Victor Hugo pour toutes les femmes qui venaient faire le ménage chez lui et pour lesquelles on n’a pas conservé une éponge.

  • Un projet d’autoroute hérisse les défenseurs de l’environnement en Camargue AFP - Le figaro - 2 mars 2019
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/03/02/20002-20190302ARTFIG00042-un-projet-d-autoroute-herisse-les-defenseurs-de-l

    Relancé par le gouvernement, un projet de contournement de la ville d’Arles hérisse les écologistes, qui redoutent l’impact sur les terres agricoles et les écosystèmes aux portes de la Camargue.

    Chaque jour, Arles - la cité provençale prisée des touristes pour sa feria et son festival de photographie - est empoisonnée par les gaz d’échappement de 80.000 véhicules en transit. Parmi eux, des milliers de camions qui relient l’Espagne à l’Italie. Évoqué depuis au moins un quart de siècle et plusieurs fois enterré, le projet de contournement autoroutier, baptisé A54, a été relancé fin 2018 par le gouvernement, dans une liste de « grands projets » d’infrastructures à mener à bien malgré la disette budgétaire. Des études ont été lancées pour réactualiser le projet.

    Très soutenu localement, des milieux économiques à la mairie communiste, le projet fait cependant bondir des associations écologistes qui tentent de protéger les équilibres fragiles d’une zone unique, entre le parc régional de Camargue, la plus vaste zone humide d’Europe, et la plaine de la Crau, steppe de 25.000 hectares. Et vendredi, ils ont reçu l’appui de deux eurodéputés EELV, José Bové et Michèle Rivasi, venus dénoncer un projet qu’ils estiment « dévastateur, polluant et climaticide ». « Ce contournement, c’est 900 hectares de terres agricoles perdues, dont 700 hectares de terres arables ! », s’alarme Michèle Rivasi. « Faire cette autoroute, c’est montrer qu’on n’a rien compris au changement climatique », ajoute-t-elle, contemplant depuis un pont la plaine déjà balafrée par la voie rapide et une voie ferrée.

    Les flamants roses au contact des camions
    Cigognes, canards, flamants roses et tortues du parc régional de Camargue devront voisiner avec les camions, dénoncent les détracteurs du projet, qui craignent une hausse du trafic. « On ne passe pas au milieu du delta du Rhône », rétorque Jean-Luc Masson, élu d’Arles qui préside l’entité chargée de veiller sur les digues du fleuve. Le périmètre du parc régional a été rogné pour le « rendre compatible » avec le projet, précise-t-il. Pour tenter de mobiliser, l’ancien leader paysan José Bové évoque le contournement autoroutier de Strasbourg (GCO), « un projet qui ressemble comme deux gouttes d’eau » à celui d’Arles. Ses travaux ont été en partie suspendus par la justice après une mobilisation des écologistes. . . . .

    #grands_projets_inutiles #capitalisme #massacre de la #Camargue à venir, ainsi que d’#Arles et du #parc_régional #camions #écologie

  • Héros de la typographie
    https://aris.papatheodorou.net/heros-de-la-typographie

    Thorbjørn Kongshavn est norvégien, il est le directeur de la création graphique de sa propre agence, Kongshavn Design, fondée en 2007. Il est aussi accessoirement illustrateur et typographe. En 2017 il a réalisé une série de six portraits de « Héros de la typographie ». Six hommes et six polices de caractères pour un hommage : Garamond, Baskerville, Bodoni, Berthold, Renner (Futura) et Gill.

    #typographie, #graphisme, #illustration

  • Face à la pénurie annoncée de neige, Tignes veut skier à l’intérieur 62 millions euros
    https://www.rtbf.be/info/dossier/changement-climatique-les-enjeux/detail_face-a-la-penurie-annoncee-de-neige-tignes-veut-skier-a-l-interieur?id=1

    . . . . .
    Après un été caniculaire, l’ouverture des pistes a du-être retardée cette année. En cause, la fonte accélérée du glacier. « Sur 5 ans, on voit les glaciers bouger », précise un autre skieur, masque et casque sur la tête. « Le téléski n’avait pas pu ouvrir tout de suite car le glacier était trop descendu. C’est vraiment visible pour nous. » Des observations confirmées par Pierre Spandre, nivologue et responsable des pistes à Tignes. Selon lui, « à l’échéance de 10 à 20 ans maximum, ce sera extrêmement compliqué d’assurer du ski d’automne et d’été à Tignes ».

    Une piste de ski et une vague de surf

    Si la situation est compromise à haute altitude, qu’en sera-t-il plus bas ? Nous retournons dans la station avec le funiculaire creusé dans la montagne. Pas encore de neige, ni de touristes, Tignes et ses 2600 habitants préparent activement la saison et le futur. Avec la fin annoncée du glacier et les scénarios climatiques pessimistes, on annonce moins de neige et plus de pluie, la ville de montagne organise sa survie. Pour garantir à l’année l’avenir du ski à Tignes, le maire a une idée. Il nous emmène au pied d’un télésiège. A cet endroit, il veut en créer une piste de ski intérieure. Avec également une vague de surf. Le tout, donc, au milieu des montagnes. « Vous aurez peut-être la montagne de manière artificielle à l’intérieur mais il suffira de sortir pour découvrir -en vrai- la montagne à l’extérieur », explique, très convaincu de son projet, Jean-Christophe Vitale.

    . . . .
    #Tignes #Neige #Ski #écologie #malades_mentaux #grands_projets_inutiles

    Et aussi :
    https://seenthis.net/messages/552528
    https://reporterre.net/Face-au-changement-climatique-la-station-de-Tignes-veut-mettre-le-ski-so

  • Comment les supermarchés se font rembourser leurs dons d’invendus… par l’Etat  Emmanuel Lévy - 23 Novembre 2018 - Marianne
    https://www.marianne.net/economie/comment-les-supermarches-se-font-rembourser-leurs-dons-d-invendus-par-l-et

    Pas moins de 40% des 930 millions d’euros de déduction fiscale au titre du mécénat finissent dans les poches des grandes enseignes, les Leclerc, Carrefour, Casino et Auchan. Telle est la contrepartie de leurs dons.

    « Nous distribuons l’équivalent de 350 millions d’euros de nourriture avec seulement 20 millions d’euros de frais de fonctionnement. C’est le système le plus performant. » L’argument de Jacques Bailet, patron national des Banques alimentaires, est sans appel. C’est d’ailleurs fort de ce constat qu’il a écrit aux députés mi-octobre. Touché, coulé. L’amendement de Joël Giraud, le rapporteur général du budget (LREM), qui plafonnait à 10 millions d’euros le crédit d’impôt des entreprises au titre du mécénat, pour freiner l’explosion de cette niche, a été abandonné.

    Car c’est l’une des révélations du rapport de la Cour des comptes sur le mécénat : le gros de l’enveloppe est capté par la grande distribution. Pas moins de 40 % des 930 millions d’euros de déduction fiscale finissent dans les poches des grandes enseignes, les Leclerc, Carrefour, Casino et Auchan. Telle est la contrepartie de leurs dons. Si la générosité est souvent mise en avant dans leur communication, ces centaines de millions d’euros sont, eux, passés sous silence. Bref, ils donnent, mais c’est in fine l’Etat qui paie. Et les chiffres donnent le tournis : des dizaines de milliers de tonnes de nourriture, l’équivalent de 150 millions de repas. Rien de nouveau pourtant dans cette économie du don. Cela fait des dizaines d’années que la ramasse des organismes humanitaires, Restos du cœur, Secours catholique et Banques alimentaires, fait le tour des hypers.

    Quelle aubaine !
    Mais, depuis la loi antigaspillage de 2015, le système s’est profondément modifié, organisé. En interdisant la destruction de la nourriture pour les surfaces de vente de plus de 400 m2, en obligeant celles-ci à contracter avec une association, le législateur a placé l’Etat comme acheteur en dernier ressort. Une aubaine pour la grande distribution qui a fortement augmenté ses volumes de dons : + 25 % entre 2015 et 2016. « J’ai fait une économie de 300 000 € », témoigne Thomas Pocher, patron du Leclerc de Templeuve (Nord) . . . . . .

    Le reste de l’article payant

    #ruissellement #hyper_marché #cadeau #ruissellement #mécénat #Leclerc, #Carrefour #Casino #Auchan #dons #Banques_alimentaires #restaurants_du_coeur #niche_fiscale #Secours_catholique #Banques_alimentaires #gaspillage #nourriture #grands_distribution #super_marché #hyper_marché

  • Mort d’ouvriers, déforestation... la face cachée du nouveau « méga-aéroport » d’Istanbul - France 24

    https://www.france24.com/fr/20181029-turquie-aeroport-istanbul-face-cachee-ouvriers-morts-deforestatio

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a inauguré, lundi, le nouvel aéroport d’Istanbul. Ce mégaprojet suscite de vives polémiques sur les conditions de travail des ouvriers et sur la destruction de la biodiversité.

    À tout point de vue, le nouvel aéroport turc, qui doit être finalisé d’ici 2028, a de quoi donner le vertige : une surface de 7 600 hectares sur les rives de la mer Noire, un transit à terme de 200 millions de passagers par an – soit près du double des 103,9 millions passant par l’aéroport américain d’Atlanta, le plus fréquenté au monde, et un coût total de 10,5 milliards d’euros.

    #turquie #istanbul #grands_projets #grands_projets_de_développement

  • « La pensée, plus que jamais, n’existe que dans la confrontation »
    https://unphilosophe.com/2018/10/22/entretien-avec-serge-quadruppani-la-pensee-plus-que-jamais-nexiste-que

    Entretien avec Serge Quadruppani sur le site Un Philosophe à propos de son livre « Le monde des grans projets et ses ennemis »

    Je n’ai aucune idée de ce que sont les « penseurs de métier ». Aujourd’hui, on a des personnages médiatiques qui prennent des poses de penseurs, qui sont complètement déconsidérés, que plus personne ne prend au sérieux mais que les médias continuent à promouvoir. Leur fonction n’est évidemment pas d’aider leurs contemporains à penser, mais de les distraire de l’effort de penser, en leur fournissant des banalités de comptoir machinalement répétées (l’obsession du « c’était mieux avant » chez Finkelkraut ou Debray) ou des énormités tonitruantes (comme l’équation « Freud=nazi » chère à Onfray), ou pour s’offrir comme cibles à sarcasmes et dis-penser de prendre quoi que ce soit au sérieux (la dérision généralisée, arme de soumission massive). Parce que la pensée, plus que jamais, n’existe que dans la confrontation. On ne pense pas le monde suivant qu’on s’y soumet à travers les dispositifs spectaculaires et les parcours fléchés du discours dominant, ou qu’on s’y affronte sur le terrain, avec les zadistes, les soutiens aux migrants, les travailleurs en grève. S’il existe bien des chercheurs qui trouvent (comme Grégoire Chamayou, au hasard), c’est-à-dire des gens payés (plutôt chichement, en général) pour accumuler des données, rares sont les données qui donnent quelque chose à la lutte, mais celles-là sont évidemment précieuses. C’est aux gens qui luttent de construire un contre-savoir et un contre-imaginaire. Sur la Zad ou dans la vallée de Susa, et en bien d’autres lieux qui résistent au saccage de la planète, des gens s’y emploient. Ils ne font pas métier de penser, mais ils pensent.

    #grands_projets #grands_projets_inutiles #ZAD #NDDL #Val_Souza #autonomie #communs

  • Lentillères : subversion maraîchère

    A Dijon, 6 hectares promis à l’urbanisation sont occupés depuis 2010. Potager collectif, jardins partagés : le quartier revit. Un reportage publié par Libération en 2014

    Sont-ils frères et sœurs des zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Ou enfants du Candide de Voltaire, qui appelait à « cultiver notre jardin » ? Leur zone à défendre (ZAD) à eux se trouve à Dijon. C’est une ancienne friche à proximité de l’entrée sud de la ville, en contrebas de la voie ferrée. Un triangle de six hectares, promis à l’urbanisation, qu’ils occupent en la cultivant depuis quatre ans. Une subversion maraîchère que la municipalité a tenté en vain de décourager. La ville de Dijon entend en effet construire ici l’un des 14 écoquartiers de son plan local d’urbanisme. Sur 21 hectares qui englobent aussi l’ancien quartier des abattoirs, sont prévus 1 500 logements, 15 000 à 20 000 m2 de bureaux, surfaces commerciales et espaces verts. Une « cité-jardin » brocardée par les squatteurs-jardiniers qui raillent une « dimension environnementale limitée aux normes BBC (bâtiments basse consommation en énergie) ». Contre « le bétonnage écologique », ils défendent ces terres rescapées de l’ancienne ceinture maraîchère de la ville et forgent un modèle d’agriculture bio et vivrière.

    La campagne à la ville

    De l’extérieur, on ne voit pas grand-chose, juste un grand tag « Non à l’écoquartier ». Quand on franchit le portail, on découvre la campagne à la ville. Un paysage hybride et apaisant, une zone plus bucolique qu’horticole parsemée de haies, d’arbres et de chemins sinueux… A l’occasion de l’anniversaire des quatre ans d’occupation, des « squatteurs jardiniers » nous guident dans le « quartier libre des Lentillères ». Il y a d’abord un potager collectif, le Pot’col, un hectare de terre où « on travaille et récolte ensemble », et sans pesticides, explique Thomas, 25 ans, ingénieur en environnement. Fraises, patates, choux, radis, épinards… « Pour notre consommation et pour des soupes ou salades parties grâce auxquelles on collecte un peu d’argent ». A son arrivée à Dijon, en 2011, Thomas avait envie de « faire un jardin ». Il s’est adressé aux jardins familiaux. Mais l’ambiance l’a déçu. Au potager des Lentillères, il a plongé ses mains dans la terre, en a retiré bien plus qu’il n’en attendait : « Ici, on démultiplie nos capacités et nos compétences. »

    Le Pot’col a été « la première surface occupée, la seule jusqu’en 2012 », poursuit Benjamin. Chaussé de bottes de caoutchouc, il se définit comme « un urbain, titulaire d’un bac agricole », qui a trouvé aux Lentillères une opportunité rare d’« accéder à la terre » et de se former au maraîchage. Derrière la haie, des parcelles, des potagers partagés entrecoupés d’arbres, de quelques hamacs, de collecteurs d’eaux pluviales… Comme le « jardin des Marocains », ainsi nommé parce que cultivé par les ouvriers immigrés du foyer voisin. « En 2012, on a commencé à appeler les gens à venir défricher leur parcelle »,dit Thomas, et le mouvement a pris une ampleur inattendue. « On vient autant pour le lien social que pour la production, remarque Yannick Sencébé, sociologue du monde rural à l’Inra de Dijon, qui a fait du potager des Lentillères son terrain d’études (1), à partir, précise-t-elle, « d’une posture de participation observante ». « Chacun choisit sa parcelle et se l’approprie. Beaucoup laissent un barbecue, d’autres une caravane… »

    Vient ensuite « l’espace des maraîchers », grande parcelle horticole, dont la production permet d’alimenter un marché à prix libres, chaque jeudi soir, où se pressent de plus en plus de Dijonnais. Antoine, l’un des maraîchers, vit sur place et partage son temps de travail entre les Lentillères et d’autres terres à 30 kilomètres de là. « Monomaniaque du jardin », il a « découvert ici l’autogestion, le collectif », une expérience qu’il espère valoriser au sein d’une ferme collective.

    Dans la grange aménagée en bar et salle de concerts, un diaporama retrace l’histoire de la friche. Au départ, en 2009, il y a Urgence Bio21, un collectif d’associations dont Attac, la Confédération paysanne, Slow Food et les Amap locales. « Sept cents familles étaient sur liste d’attente pour intégrer une Amap et bénéficier chaque semaine d’un panier de légumes bio, relate Yannick Sencébé. Il n’y avait pas assez d’offre. » Le collectif discute avec la ville pour promouvoir une agriculture bio et locale. Selon Benjamin, les associations « se font balader par la mairie qui propose des terres pourries » alors que celles de la ceinture maraîchère sont d’une « qualité agronomique exceptionnelle ».

    Pourtant, au fil des projets d’urbanisation qui se sont succédé sans se concrétiser depuis quinze ans - une gare TGV, une clinique - et depuis 2008, l’écoquartier, les maraîchers sont partis, les propriétaires ont vendu à bon prix les terres que la mairie a préemptées. Une seule famille de maraîchers vit encore là, le reste n’est que ronces, buissons et ordures. Les jeunes militants du collectif - « la génération des zadistes, précise Yannick Sencébé, celle qui passe plus volontiers à l’action que nous, les altermondialistes »- découvrent la friche, nouent des liens avec la famille et avec les habitants du squat voisin, installé depuis 1998 dans les bâtiments des anciens abattoirs. Le 28 mars 2010, du centre-ville jusqu’aux Lentillères, 200 manifestants marchent avec bêches, brouettes et chariots pleins de semis pour « libérer les dernières terres agricoles intra-muros ». « On a fait l’expérience de la force du collectif », se souvient Yannick Sencébé. Les ronces sont arrachées, la terre nettoyée, les salades plantées. « Au début personne ne savait jardiner, admet Thomas, mais les maraîchers nous ont aidés. »

    La renaissance des terres suscite sympathie et soutien. Une fois par an, un paysan vient livrer 12 tonnes de fumier, même s’il lui faut faire une heure de tracteur. Il y a aussi ce gérant de café qui ouvre ses cuisines pour que les potagistes puissent préparer les plats pour les fêtes, ces voisins contents de voir revivre le quartier, ou ces chômeurs pour lesquels le marché à prix libres est une aubaine. Et des sympathisants de France, de l’étranger ou croisés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes…

    Au fil des mois, l’éventail des motivations s’est étoffé : à la volonté de préserver des terres en ville, de promouvoir une agriculture bio de proximité, s’est greffée l’aspiration de jeunes « paysans sans terre » qui rêvent de « faire sauter le verrou de l’accès au foncier » ; certains potagistes rejettent le salariat et aspirent à une forme de vie collective ; d’autres entendent remettre entre les mains de « ceux qui désirent un bout de jardin les terres sous l’emprise des promoteurs urbains ». S’y ajoute la critique d’une « urbanisation synonyme d’atomisation des vies avec une logique d’habitat individuel et peu de mixité sociale ». « Le but affiché des écoquartiers est d’atteindre les 300 000 habitants, une taille considérée comme critique pour Dijon qui se veut aussi capitale écologique », souligne Yannick Sencébé. La sociologue discerne (1) chez les jeunes potagistes une sensibilité commune : « C’est une génération marquée par les enjeux écologiques et recherchant à travers le rapport à la terre la mise en pratique d’un mode de vie alternatif. »

    Avec l’ex-maire socialiste de Dijon (2001-2014), François Rebsamen - ministre du Travail depuis avril -, le dialogue n’a jamais pu se nouer. En témoigne sur la friche un tas de décombres, vestiges d’une grande maison bourgeoise, rachetée par la mairie mais devenue le QG du potager des Lentillères. En 2010, raconte Thomas, « la mairie a envoyé des bulldozers qui ont rasé la villa ». En 2011, les potagistes demandent un entretien au maire mais leur lettre ouverte, cosignée par une vingtaine d’associations, reste sans réponse. « La deuxième attaque, relate Benjamin, s’est produite en 2012. Une tractopelle a déboulé et retourné une partie de la friche, creusant de gros trous. » Paradoxalement, le saccage cristallise la lutte et la résistance. En 2013, les potagistes profitent de l’enquête publique sur le projet d’écoquartier pour s’exprimer mais, malgré une majorité d’avis négatifs, le commissaire enquêteur conclut à l’intérêt du projet. « Le jardinage, c’est la base, mais là-dessus se greffent plein de projets, observe Yannick Sencébé. On a cultivé un esprit festif avec un programme d’animations culturelles, retapé la grange où l’on organise des concerts chaque semaine. » Entre aubépines et sureaux, sont apparus des tables, des ruches, ou encore le « snack friche », un ancien appentis aménagé pour se mettre au chaud, faire la cuisine… Le quartier des Lentillères fourmille de vie et d’idées.

    L’écoquartier en question

    Au printemps, les potagistes ont profité de la campagne municipale, ils se sont invités à chacune des réunions publiques du maire candidat Rebsamen pour se faire entendre. Avec des discussions houleuses, des squatteurs refoulés, mais aussi une petite avancée. Dans une interview diffusée à la veille du deuxième tour, Rebsamen a reconnu qu’il y avait aux Lentillères de « bonnes terres ». « On va les protéger », a-t-il garanti. La mairie avait jusque-là toujours dit que ces terres étaient polluées et impropres à la culture. Mais le maire a précisé qu’il refusait « l’occupation sauvage », souhaitant que « des associations agréées » gèrent ces espaces.

    Fin avril, au téléphone, Pierre Pribetich, l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme, manie le chaud et le froid. Il se dit « respectueux de la démarche » des potagistes, mais dénonce une « occupation illégale ». Il est « ouvert au dialogue », « partisan du compromis » à condition que « chacun fasse évoluer sa position ». Il explique les contraintes auxquelles la ville doit faire face : « D’un côté, une demande récurrente de logements à Dijon (il en faudrait 600 à 700 nouveaux par an pour éviter que la ville périclite). De l’autre, l’obligation qui nous est faite de limiter l’étalement urbain. » Il vante la conception de l’écoquartier qui prévoyait « dès le début, des espaces de culture dédiés, 10 000 m2 de jardins potagers et 1500 m2 de vergers pédagogiques ». Selon lui, la seule divergence porte sur la localisation de ces espaces mais il ajoute qu’aux Lentillères, il n’y a pas de « professionnels ».

    Cela fait sourire les potagistes, fiers de leurs légumes. Ils ne revendiquent que 6 hectares sur les 21 alloués à l’écoquartier. Avec humour, ils ont baptisé le journal des Lentillères le Génie du lieu, en référence à Nicolas Michelin : « Le génie du lieu, disait l’urbaniste dans une interview, c’est l’impression, l’air, l’atmosphère… […] Nous devons nous imprégner de ce qui existe, de l’histoire, des hommes avant de construire. […] Je ne comprends pas ceux qui inventent des systèmes complexes sans tenir compte de l’existant. »

    (1) « Empaysannement de luttes urbaines : Quand la défense de la terre nourricière s’invite au cœur des villes », de Y. Sencébé, in « Pour » n°220, 2013.

    Eliane Patriarca

    #autonomie #communs #ZAD #territoires #grands_projets_inutiles #Lentillères

  • Aux Lentillères, le paradis altermondialiste menacé par l’écoquartier

    Défrichées en 2010, d’anciennes terres maraîchères du sud de Dijon accueillent jardins partagés et squatteurs désireux de vivre en marge de la société. Un laboratoire alternatif à ciel ouvert que la mairie souhaiterait raser pour construire logements, bureaux et commerces.

    La route est courte pour se rendre aux Lentillères depuis le centre-ville dijonnais. Une demi-heure à pied, le temps de voir le paysage évoluer des immeubles haussmanniens aux maisons de banlieue. Et puis la signalisation change : un « zone 30 » devient « zone libre », un affichage annonce le « quartier libre des Lentillères ». L’entrée sur les terres maraîchères se fait sans encombre. A l’inverse de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, aucune barricade ne restreint les allées et venues. Les huit hectares du quartier sont relativement calmes. Seul le bruit des trains qui longent les Lentillères se fait parfois entendre.

    Campagne rattrapée par la ville, le quartier des Lentillères fut aussi une zone industrielle au XIXe siècle et durant les Trente Glorieuses. L’étalement urbain s’amplifiant, les dernières terres agricoles sont enclavées dans les années 80. Quelques maraîchers continuent pourtant à cultiver dans le périmètre actuel du quartier libre des Lentillères. Les décennies passent et en mars 2010, des militants dijonnais décident d’accaparer les terres maraîchères, alors que le terrain appartient à la ville. Souhaitant développer encore les écoquartiers, la municipalité de François Rebsamen et la communauté de communes ont misé en 2010 sur cette parcelle de la banlieue sud pour construire logements, commerces et bureaux. Le bras de fer entre les élus et squatteurs est féroce, entre consultations publiques et actions coups de poing. La première phase des travaux, à proximité de la ZAD, a pourtant débuté en 2016. La deuxième, qui raserait le quartier, fait toujours débat. Du côté de la mairie, aucune date de début de travaux n’est communiquée. Lors du dernier conseil municipal, le sujet est revenu sur la table, menant à des échanges virulents entre majorité et opposition.

    Depuis huit ans, une centaine de personnes vivent en permanence sur cette ZAD urbaine. Ils se nourrissent en grande partie des légumes qu’ils récoltent. Les surplus sont vendus sur place, le jeudi, à l’occasion d’un marché où les prix sont libres. Sur les premiers hectares, les jardins du collectif Pot’Co’Le définissent le paysage. Habitants et jardiniers y cohabitent. Trois ans après le premier défrichage des terres, Monique, retraitée logeant au centre-ville, a pris possession d’une parcelle avec des amis. « Il a fallu quatre mois pour tout défricher, il y avait des arbustes de 3 mètres de haut », se souvient-elle. Elle y cultive fruits, légumes et herbes aromatiques. « J’ai rencontré beaucoup de monde ici. J’ai même sympathisé avec des Touaregs. Ils m’invitent à leurs fêtes et arrosent mes plantations quand je suis en voyage », raconte la retraitée.

    Solidarité, système D, potager

    Un peu plus loin, on rejoint les serres. En cette fin d’après-midi du début octobre, une dizaine d’habitants désherbent. C’est là que nous rencontrons Pablo. Ce jeune Uruguayen vagabonde à travers l’Europe, souhaitant créer un projet culturel à son retour au pays. Bien qu’il n’y vive que pour un mois maximum, Pablo est désireux d’apprendre sur le mode de vie du quartier. « L’éducation scolaire n’apprend pas les méthodes pour entretenir la nature, pointe l’Uruguayen. Ici, cela va à l’encontre de la culture populaire où l’on imagine un champ comme une étendue infinie de blé ou de maïs. Je suis surpris de la manière dont on arrive à nourrir tout le quartier avec aussi peu d’espace. »

    Pablo ne parle pas français, seulement espagnol et un anglais approximatif. « Cela ne m’a pas aidé lors de mon arrivée au quartier. Plusieurs nationalités cohabitent. Heureusement, j’ai été aidé par d’autres habitants qui font la traduction », explique-t-il devant sa caravane.

    En plus d’accueillir des étrangers, le quartier compte dans ses habitants de nombreux Français désireux de vivre en marge de la société. C’est le cas d’Alexis, qui vit aux Lentillères depuis quatre ans. Cet anarchiste raconte ses passages dans des squats à Paris, son implication dans la lutte, ne manquant pas de nous présenter des médias alternatifs, pendant que son enceinte crache du Keny Arkana.

    Quelques instants après notre rencontre, le jeune homme sort de l’enclave des Lentillères et croise quatre voitures qu’il pense banalisées. « J’ai vu un homme sortir de l’une d’elles. Après avoir prévenu mes amis, je l’ai rejoint puis escorté et filmé le temps qu’il longe le quartier. » Finalement, l’inconnu ne s’introduira pas dans la ZAD. « Il n’y a pas eu d’intervention policière depuis plusieurs années, mais c’est obligé que des keufs en civil se baladent dans le quartier. Ils peuvent toujours venir, nous sommes tellement unis qu’on ne lâchera rien. On peut tenir jusqu’en 2025 si on veut », affirme-t-il avant de nous emmener dans son squat.

    La pièce principale de cette maison autrefois abandonnée est colorée : les murs y sont orange mat et bleu ciel. Les cinq habitants de la bâtisse disposent de l’électricité, de meubles, de petit électro-ménager, mais pas d’eau courante. Alors pour le café, c’est au jerrican qu’Alexis remplit le réservoir d’eau de sa machine. Débrouille et récupération font partie des normes du quartier.

    « Nous sommes les ennemis du système »

    Un peu plus loin, on arrive aux petites Lentillères. L’endroit est moins boisé et surtout en face des anciennes tanneries, où est construite en ce moment la phase 1 de l’écoquartier des maraîchers. Un aperçu de l’avenir ? La phase 2, dont les dates de travaux sont encore floues, mènerait au bétonnage du quartier libre. Un décalage entre deux mondes que décrit Franck, vivant à la frontière du quartier. « On entend du bruit toute la semaine, mais on se soigne. L’autre jour, il y avait un ouvrier sur chacun des cinq étages de l’échafaudage, on aurait dit les Village People » s’exclame-t-il avant de confier « être allé danser YMCA devant eux avec un voisin ».

    Son voisin justement, c’est Fred. La cinquantaine, il dort dans une caravane en attendant que sa maison des Lentillères, incendiée, soit reconstruite. Cet amoureux de la nature a peint une pancarte appelant à profiter du chant des oiseaux, qui « donne la force de résister ». Décrivant les Lentillères comme son coin de paradis, il parle du manque de moyens face aux protagonistes de la seconde phase. « Nous n’avons pas grand-chose à défendre, si ce n’est nos terres et la solidarité qui anime le quartier. Ce serait vraiment embêtant qu’une dalle de béton soit coulée sur cet écrin de nature », avoue-t-il tristement. Fred s’inquiète aussi de l’arrivée imminente des habitants de la première phase : « Si des vols ou des incidents ont lieu, les Lentillères seraient immédiatement pointées du doigt. Cela compliquerait notre combat. »

    Lucky est plus radical. Cet Espagnol vit en alternance entre les Lentillères et la péninsule ibérique depuis trois ans. « Nous sommes les ennemis du système. Notre action et notre mode de vie ne vont pas dans son sens », affirme l’Espagnol. Tout comme Monique, Alexis, Franck et Fred, il est prêt à se battre pour défendre les terres maraîchères. Le bras de fer avec la mairie semble interminable, à l’heure où les bulldozers pourraient débarquer au prochain réveil. Un peu comme l’avaient fait par surprise des pelleteuses à l’occasion du second anniversaire du Pot’Co’Le.

    Martin Esposito Photos Claire Jachymiak

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