• Tiens, un grand projet débile à Toulouse évidemment validé par la cour administrative.

    « La cour … a écarté l’ensemble des moyens des requérants...elle a également retenu le caractère proportionné de l’étude d’impact aux différents enjeux environnementaux ».

    Le machin prévu fait 150 mètres de haut :/

    Les associations ont été déboutées une nouvelle fois après le rejet de leur recours initial par le tribunal administratif en juin 2022. En novembre 2023, la cour d’appel avait de nouveau rejeté le recours des opposants. Ce recours portait sur la modification du Plan local d’urbanisme autorisant le promoteur à ne pas construire de logements sociaux dans la tour.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/la-tour-occitanie-devrait-voir-le-jour-la-cour-administ

    #justice #promoteurs_immobilier #grands_projets_inutiles

  • Toulouse. Où en est le projet de la Tour Occitanie, ce gratte-ciel de 150 mètres de haut ? | Actu Toulouse
    https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-ou-en-est-le-projet-de-la-tour-occitanie-ce-gratte-ciel-de-150-metres-

    17 Nov 23

    Un premier recours rejeté

    Alors que le permis de construire a été déposé en 2019, plus de quatre ans plus tard, le démarrage des travaux se fait toujours attendre. La raison ? Le barrage de plusieurs associations (Non au Gratte-Ciel de Toulouse, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et le DAL 31), qui s’opposent à la « gentrification » de Matabiau, qui serait en passe de devenir un « nouveau quartier d’affaires ».

    Elles ont déposé deux recours en justice : le premier s’est avéré caduc puisque la cour administrative d’appel de Toulouse a confirmé, jeudi 9 novembre 2023, la légalité de la modification simplifiée du PLU (Plan local d’urbanisme) permettant au promoteur de ne pas intégrer de logements sociaux dans le projet de Tour Occitanie. « Nous avons deux mois pour éventuellement se pourvoir en cassation. Nous sommes en pleine réflexion », réagit Richard Mebaoudj, le porte-parole du collectif « Non au gratte-ciel de Toulouse ».

    Un deuxième recours

    Le second vise à demander l’annulation du permis de construire. Les requérants ayant été déboutés en première en instance par le tribunal administratif, l’audience en appel doit se tenir en janvier 2024. « C’est le plus important pour nous, puisqu’il qu’il conteste le projet sur le fond », ajoute Richard Mebaoudj.

    #toulouse #tour_megalo_moudenc #urbanisme #justice

    En attendant tout le quartier de la gare et ses petites maisons toulousaines a été détruit, normal que les riverains ne s’expriment pas beaucoup, il n’y en a plus :)

    Remarque que chaque fois c’est le même scénario des politiques de #grands_projets_inutiles
    – laisser pourrir un quartier populaire et ne rien maintenir en l’état
    – expulser ceux qui y vivent encore et leur donner trois sous
    – décider d’un projet stupide en catimini
    – raser les quartiers autour du projet principal qui cristallise les assos
    – faire payer à la population sa mégalomanie et empocher le pactole avec ses potes promoteurs

    À lire aussi

    Toulouse. Voici comment la Tour d’Occitanie a pu « sortir du chapeau » en un an et sans concertation
    https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-voici-comment-tour-doccitanie-pu-sortir-chapeau-an-sans-concertation_1

  • #Lyon-Turin : retour sur l’opposition française au projet de nouvelle ligne ferroviaire

    En Savoie, des militants écologistes des Soulèvements de la Terre se sont introduits le 29 mai 2023 sur l’un des chantiers de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Une banderole « La montagne se soulève » a été déployée pour appeler au week-end de mobilisation franco-italienne contre ce projet, organisé les 17 et 18 juin 2023 en Maurienne.

    Imaginé dans les années 1980, le projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin a connu depuis de nombreux atermoiements, notamment en ce qui concerne le tracé entre l’agglomération lyonnaise et Saint-Jean-de-Maurienne. Dix ans après la déclaration d’utilité publique (DUP) de 2013, les décisions concernant les 140 km de nouvelles voies d’accès français au tunnel transfrontalier de 57,5 km n’ont toujours pas été prises : ni programmation, ni financement, ni acquisition foncière.

    Les premiers travaux préparatoires du tunnel ont pourtant débuté dès 2002 et sa mise en service est prévue pour 2032. Ce dernier est pris en charge par un consortium d’entreprises franco-italiennes nommé Tunnel Euralpin Lyon Turin (TELT), un promoteur public appartenant à 50 % à l’État français et à 50 % aux chemins de fer italiens. D’une longueur totale de 271 km, le coût de cette nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin est désormais estimé à 26 milliards d’euros au lieu des 8,6 initialement prévus.
    Projet clivant et avenir incertain

    Pour ses promoteurs, elle est présentée comme une infrastructure de transport utile à la transition écologique. Selon eux, elle permettrait à terme de désengorger les vallées alpines du trafic des poids lourds en favorisant le report modal de la route vers le rail. À l’inverse, ce projet est exposé par ses opposants comme pharaonique, inutile et destructeur de l’environnement. Ils argumentent que la ligne ferroviaire existante entre Lyon et Turin et actuellement sous-utilisée permettrait, une fois rénovée, de réduire le transport de fret par camion.

    Ils défendent la nécessité de privilégier l’existant et ne pas attendre des années pour le report modal des marchandises vers le rail. Les défenseurs du nouveau projet jugent quant à eux la ligne existante comme obsolète et inadaptée. En toile de fond de ce débat, les prévisions de trafic autour des flux de marchandises transitant par la Savoie : sous-estimés pour les uns, sur-estimés pour les autres.

    Le 24 février dernier, le rapport du Comité d’orientation des infrastructures (COI) a rebattu les cartes. Il propose en effet de repousser la construction de nouvelles voies d’accès au tunnel transfrontalier à 2045 et donner la première place à la modernisation de la ligne existante.

    Le scénario choisi par la Première ministre prévoit alors le calendrier suivant : études pour de nouveaux accès au tunnel au quinquennat 2028-2032, début de réalisation à partir de 2038, et une livraison au plus tôt vers 2045… soit, en cas de respect du calendrier annoncé par TELT, 13 ans après la mise en service du tunnel. Se profile donc la perspective d’un nouveau tunnel sans nouvelles voies d’accès : un scénario qui ne satisfait ni les défenseurs ni les opposants au projet.

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    Le 12 juin, nouveau rebondissement. Le ministre des Transports annonce 3 milliards d’euros de crédits pour les voies d’accès du tunnel transfrontalier dès les projets de loi de finances 2023 et 2024. Le gouvernement valide également le financement de l’avant-projet détaillé qui doit fixer le tracé, soit environ 150 millions d’euros.
    L’affirmation d’une opposition française

    C’est dans ce contexte que va se dérouler la mobilisation des Soulèvements de la Terre, les 17 et 18 juin 2023. Elle a pour objectif de donner un écho national aux revendications portées par les opposants : l’arrêt immédiat du chantier du tunnel transfrontalier et l’abandon du projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin.

    Outre les collectifs d’habitants, cette opposition coalise désormais des syndicats agricoles (Confédération paysanne) et ferroviaires (Sud Rail), des associations locales (Vivre et agir en Maurienne, Grésivaudan nord environnement) et écologistes (Attac, Extinction Rébellion, Les Amis de la Terre, Alternatiba, Cipra), des organisations politiques (La France Insoumise – LFI, Europe Ecologie Les Verts – EELV, Nouveau parti anticaptialiste – NPA) et le collectif No TAV Savoie.

    Cela n’a pas toujours été le cas : le projet est longtemps apparu consensuel en France, malgré une forte opposition en Italie depuis le début des années 1990 via le mouvement No TAV.

    2012 marque une étape importante dans l’opposition française alors disparate et peu médiatisée. Une enquête publique organisée cette année-là dans le cadre de la procédure de DUP permet une résurgence des oppositions, leurs affirmations et leur coalition au sein d’un nouvel agencement organisationnel. Ce dernier gagne rapidement en efficacité, occupe le champ médiatique et se connecte avec d’autres contestations en France en rejoignant le réseau des Grands projets inutiles et imposés (GP2I), dans le sillage de Notre-Dame-des-Landes.
    Basculement des ex-promoteurs du projet

    Cette publicisation nouvelle participe à une reproblématisation et politisation autour de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Des défenseurs du projet basculent alors dans le camp des opposants, provoquant un élargissement de la mobilisation.

    EELV, pendant 20 ans favorable au projet, est un exemple saillant de cette évolution. Alors qu’il le jugeait incontournable et sans alternative, quand bien même la contestation gagnait en intensité en Italie, la « Convention des écologistes sur les traversées alpines » en 2012 signe son changement de positionnement.

    Ce nouveau positionnement peut se résumer ainsi : la réduction du transport routier ne dépend pas de la création de nouvelles infrastructures ferroviaires mais de la transition vers un modèle de développement moins générateur de flux de marchandises, la rénovation et l’amélioration des infrastructures ferroviaires existantes étant prioritaires pour gérer les flux restants.

    Une position aujourd’hui défendue par les maires de Grenoble et de Lyon, mais aussi par des députés européens et nationaux EEV et LFI. Pour autant, la mobilisation française reste jusqu’à aujourd’hui éloignée des répertoires d’action employés dans la vallée de Suse.
    Effacement de la montagne

    Ce projet de nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin révèle aussi et avant tout une lecture ancienne du territoire européen à travers les enjeux de mobilité. Au même titre que les percements des tunnels ferroviaires, routiers puis autoroutiers depuis la fin du XIXe siècle à travers les Alpes, il contribue à une forme d’aplanissement de la montagne pour en rendre les passages plus aisés et ainsi permettre des flux massifs et rapides.

    Cette norme de circulation des humains et des marchandises est révélatrice d’une vision du monde particulière. L’historienne Anne-Marie Granet-Abisset la résume ainsi :

    « Elle correspond aux modèles édictés par les aménageurs (politiques et techniques) qui travaillent dans les capitales européennes, désirant imposer leur vision aux territoires qu’ils gèrent, en dépit des sommes considérables mobilisées pour ce faire. Toute opposition ne peut être entendue, présentée alors comme de la désinformation ou de la mauvaise foi . »

    Ces enjeux informationnels et communicationnels demeurent omniprésents dans le débat public entre promoteurs et opposants au projet. Ils donnent lieu à de nombreuses passes d’armes, chacun s’accusant mutuellement de désinformation ; sans oublier les journalistes et leur travail d’enquête.
    Ressource en eau

    Depuis l’été 2022, c’est la question de la ressource en eau et des impacts du chantier du tunnel transfrontalier sur celle-ci qui cristallise les tensions. Elle sera d’ailleurs au cœur de la mobilisation des 17 et 18 juin 2023 en Maurienne, permettant ainsi une articulation avec les autres mobilisations impulsées ces derniers mois par les Soulèvements de la Terre. Une controverse sur le tarissement des sources qui existe depuis vingt ans en Maurienne.

    Plus largement, le débat sur l’utilité et la pertinence de la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin révèle le paradoxe auquel sont soumises les hautes vallées alpines. Dans un contexte d’injonction à la transition écologique, ce paradoxe fait figure d’une contrainte double et opposée comme le résume l’historienne Anne-Marie Granet-Abisset :

    « Des territoires qui doivent être traversés aisément et rapidement en fonction des critères de l’économie des transports, un lobby puissant à l’échelle européenne ; des territoires qui puissent apparaître comme préservés, inscrits dans une autre conception du temps, celle de la lenteur des cols et des refuges, en même temps qu’ils doivent être facilement accessibles à partir des métropoles . »

    https://theconversation.com/lyon-turin-retour-sur-lopposition-francaise-au-projet-de-nouvelle-l
    #no-tav #no_tav #val_de_Suse #Italie #France #Alpes #transports #transports_ferroviaires #résistance #Soulèvements_de_la_Terre #ligne_ferroviaire #mobilisation #Maurienne #Tunnel_Euralpin_Lyon_Turin (#TELT) #coût #infrastructure_de_transport #poids_lourds #Savoie #Comité_d’orientation_des_infrastructures (#COI) #chantier #Grands_projets_inutiles_et_imposés (#GP2I) #vallée_de_suse #mobilité #eau #transition_écologique

  • UN Human Rights Council experts “express alarm” over executions connected to Neom
    https://www.dezeen.com/2023/05/05/un-human-rights-council-experts-alarm-executions-neom

    The United Nations Human Rights Council has issued a statement denouncing the planned executions of three people for reportedly opposing the Neom mega project in Saudi Arabia.

    #grands_projets_inutiles #opposition

  • Lutte des berges de la Garonne et Union des Comités de Quartier | Collectif de Radiographie Urbaine
    https://toulouse.espacesensible.net/lutte-des-berges-de-la-garonne-et-union-des-comites-de-quar

    En juin 1974, Capitole information, annonce un projet de voies sur berges devant traverser le centre-ville entre Empalot et le port de l’embouchure en longeant par les quais de la Daurade et St pierre. Un comité de défense se constitue pour lutter contre ce projet et bien plus encore. Ce documentaire en deux parties raconte cette histoire avec les voix de personnes qui y ont participé. De la lutte contre une autoroute au centre-ville à la formation de l’Union des Comités de Quartier, c’est aussi la question du pouvoir urbain qui est traité en toile de fond. Durée : deux parties de 49 min. chacune. Source : Toulouse Espace (...)

  • Grands projets inutiles en temps de confinement | Zoom Ecologie
    http://www.zoom-ecologie.net/?Grands-projets-inutiles-en-temps-de-Confinement

    Dans l’état d’urgence sanitaire décrété il y a maintenant deux mois, le confinement semble à géométrie variable, interdisant d’un côté aux militant-e-s de se réunir pour s’organiser contre les projets d’aménagement, autorisant de l’autre les aménageurs à poursuivre leur entreprise de bétonisation du monde. Pour nous en parler nous recevons les collectifs de la ZAD de la Dune, de la ZAD du Brochet et de Terres Communes, chacun nous faisant pas de la situation vécue sur place et des perspectives pour s’organiser dans ce nouveau contexte politique. Durée : 1h15. Source : Fréquence Paris Plurielle

    http://www.zoom-ecologie.net/IMG/mp3/ze_2020-05-07_confinement-zad.mp3

  • Appel à résister aux 12 nouveaux projets inutiles et imposés

    https://lundi.am/Appel-a-resister-aux-12-nouveaux-projets-inutiles-et-imposes chez @lundimatin

    Lundi 20 janvier au Château de Versailles, le président Macron a accueilli lors du sommet Choose France 200 magnats de l’industrie dont les PDG de Total, Coca-Cola, Netflix ou encore General Electric. Le projet est simple : les inviter à participer à la ’reconquête industrielle’ des territoires français en leur offrant 12 sites dits ’clés en main’. Un véritable ’prêt-à-construire’ au nom de l’attractivité et de la compétitivité, toutes les études obligatoires à mener en amont d’une installation ont déjà été prises en charge par les collectivités territoriales. De plus, le gouvernement ne compte pas s’arrêter là : jusqu’à 50 sites de ce genre seront révélés dans les prochains jours.

    Nous appelons à une opposition nombreuse et forte contre le projet du gouvernement d’industrialisation des 12 sites français par des investisseurs étrangers. Les menaces locales et globales qu’il fait peser sur l’environnement et les populations habitant à proximité des sites exigent de lutter localement et de manière coordonnée contre ces grands projets inutiles et imposés.

    /.../

    Alors que s’organise le refus du débat sur l’avenir de l’industrie en France, nous appelons tout-e-s celles et ceux conscient-e-s de l’impasse mortifère de la croissance économique à :

    — rejoindre les collectifs en lutte contre des projets qui méconnaissent le bien commun [ https://superlocal.team ] ;

    — former ces collectifs lorsque cela est nécessaire (recrutez dans vos dîners de famille !) ;

    — participer à la manifestation nationale contre les projets inutiles qui se tiendra le 29 février 2020 à Nantes [ https://laissebeton.org ] ;

    — organiser une convergence régionale des collectifs et individu-e-s en lutte, qui pourraient se rassembler lors d’une manifestation nationale contre la politique de ré-industrialisation de la France et les projets destructeurs ;

    — reprendre aux aménageurs et promoteurs le choix de la manière d’habiter nos territoires ;

    — résister, par tous les moyens nécessaires et partout où cela s’impose, à la destruction programmée du vivant.

    #publication #GPII #grands_projets_inutiles_et_imposés #ecologie_radicale #bétonisation #zad #zones_a_defendre

  • Un projet d’autoroute hérisse les défenseurs de l’environnement en Camargue AFP - Le figaro - 2 mars 2019
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/03/02/20002-20190302ARTFIG00042-un-projet-d-autoroute-herisse-les-defenseurs-de-l

    Relancé par le gouvernement, un projet de contournement de la ville d’Arles hérisse les écologistes, qui redoutent l’impact sur les terres agricoles et les écosystèmes aux portes de la Camargue.

    Chaque jour, Arles - la cité provençale prisée des touristes pour sa feria et son festival de photographie - est empoisonnée par les gaz d’échappement de 80.000 véhicules en transit. Parmi eux, des milliers de camions qui relient l’Espagne à l’Italie. Évoqué depuis au moins un quart de siècle et plusieurs fois enterré, le projet de contournement autoroutier, baptisé A54, a été relancé fin 2018 par le gouvernement, dans une liste de « grands projets » d’infrastructures à mener à bien malgré la disette budgétaire. Des études ont été lancées pour réactualiser le projet.

    Très soutenu localement, des milieux économiques à la mairie communiste, le projet fait cependant bondir des associations écologistes qui tentent de protéger les équilibres fragiles d’une zone unique, entre le parc régional de Camargue, la plus vaste zone humide d’Europe, et la plaine de la Crau, steppe de 25.000 hectares. Et vendredi, ils ont reçu l’appui de deux eurodéputés EELV, José Bové et Michèle Rivasi, venus dénoncer un projet qu’ils estiment « dévastateur, polluant et climaticide ». « Ce contournement, c’est 900 hectares de terres agricoles perdues, dont 700 hectares de terres arables ! », s’alarme Michèle Rivasi. « Faire cette autoroute, c’est montrer qu’on n’a rien compris au changement climatique », ajoute-t-elle, contemplant depuis un pont la plaine déjà balafrée par la voie rapide et une voie ferrée.

    Les flamants roses au contact des camions
    Cigognes, canards, flamants roses et tortues du parc régional de Camargue devront voisiner avec les camions, dénoncent les détracteurs du projet, qui craignent une hausse du trafic. « On ne passe pas au milieu du delta du Rhône », rétorque Jean-Luc Masson, élu d’Arles qui préside l’entité chargée de veiller sur les digues du fleuve. Le périmètre du parc régional a été rogné pour le « rendre compatible » avec le projet, précise-t-il. Pour tenter de mobiliser, l’ancien leader paysan José Bové évoque le contournement autoroutier de Strasbourg (GCO), « un projet qui ressemble comme deux gouttes d’eau » à celui d’Arles. Ses travaux ont été en partie suspendus par la justice après une mobilisation des écologistes. . . . .

    #grands_projets_inutiles #capitalisme #massacre de la #Camargue à venir, ainsi que d’#Arles et du #parc_régional #camions #écologie

  • Face à la pénurie annoncée de neige, Tignes veut skier à l’intérieur 62 millions euros
    https://www.rtbf.be/info/dossier/changement-climatique-les-enjeux/detail_face-a-la-penurie-annoncee-de-neige-tignes-veut-skier-a-l-interieur?id=1

    . . . . .
    Après un été caniculaire, l’ouverture des pistes a du-être retardée cette année. En cause, la fonte accélérée du glacier. « Sur 5 ans, on voit les glaciers bouger », précise un autre skieur, masque et casque sur la tête. « Le téléski n’avait pas pu ouvrir tout de suite car le glacier était trop descendu. C’est vraiment visible pour nous. » Des observations confirmées par Pierre Spandre, nivologue et responsable des pistes à Tignes. Selon lui, « à l’échéance de 10 à 20 ans maximum, ce sera extrêmement compliqué d’assurer du ski d’automne et d’été à Tignes ».

    Une piste de ski et une vague de surf

    Si la situation est compromise à haute altitude, qu’en sera-t-il plus bas ? Nous retournons dans la station avec le funiculaire creusé dans la montagne. Pas encore de neige, ni de touristes, Tignes et ses 2600 habitants préparent activement la saison et le futur. Avec la fin annoncée du glacier et les scénarios climatiques pessimistes, on annonce moins de neige et plus de pluie, la ville de montagne organise sa survie. Pour garantir à l’année l’avenir du ski à Tignes, le maire a une idée. Il nous emmène au pied d’un télésiège. A cet endroit, il veut en créer une piste de ski intérieure. Avec également une vague de surf. Le tout, donc, au milieu des montagnes. « Vous aurez peut-être la montagne de manière artificielle à l’intérieur mais il suffira de sortir pour découvrir -en vrai- la montagne à l’extérieur », explique, très convaincu de son projet, Jean-Christophe Vitale.

    . . . .
    #Tignes #Neige #Ski #écologie #malades_mentaux #grands_projets_inutiles

    Et aussi :
    https://seenthis.net/messages/552528
    https://reporterre.net/Face-au-changement-climatique-la-station-de-Tignes-veut-mettre-le-ski-so

  • « La pensée, plus que jamais, n’existe que dans la confrontation »
    https://unphilosophe.com/2018/10/22/entretien-avec-serge-quadruppani-la-pensee-plus-que-jamais-nexiste-que

    Entretien avec Serge Quadruppani sur le site Un Philosophe à propos de son livre « Le monde des grans projets et ses ennemis »

    Je n’ai aucune idée de ce que sont les « penseurs de métier ». Aujourd’hui, on a des personnages médiatiques qui prennent des poses de penseurs, qui sont complètement déconsidérés, que plus personne ne prend au sérieux mais que les médias continuent à promouvoir. Leur fonction n’est évidemment pas d’aider leurs contemporains à penser, mais de les distraire de l’effort de penser, en leur fournissant des banalités de comptoir machinalement répétées (l’obsession du « c’était mieux avant » chez Finkelkraut ou Debray) ou des énormités tonitruantes (comme l’équation « Freud=nazi » chère à Onfray), ou pour s’offrir comme cibles à sarcasmes et dis-penser de prendre quoi que ce soit au sérieux (la dérision généralisée, arme de soumission massive). Parce que la pensée, plus que jamais, n’existe que dans la confrontation. On ne pense pas le monde suivant qu’on s’y soumet à travers les dispositifs spectaculaires et les parcours fléchés du discours dominant, ou qu’on s’y affronte sur le terrain, avec les zadistes, les soutiens aux migrants, les travailleurs en grève. S’il existe bien des chercheurs qui trouvent (comme Grégoire Chamayou, au hasard), c’est-à-dire des gens payés (plutôt chichement, en général) pour accumuler des données, rares sont les données qui donnent quelque chose à la lutte, mais celles-là sont évidemment précieuses. C’est aux gens qui luttent de construire un contre-savoir et un contre-imaginaire. Sur la Zad ou dans la vallée de Susa, et en bien d’autres lieux qui résistent au saccage de la planète, des gens s’y emploient. Ils ne font pas métier de penser, mais ils pensent.

    #grands_projets #grands_projets_inutiles #ZAD #NDDL #Val_Souza #autonomie #communs

  • Lentillères : subversion maraîchère

    A Dijon, 6 hectares promis à l’urbanisation sont occupés depuis 2010. Potager collectif, jardins partagés : le quartier revit. Un reportage publié par Libération en 2014

    Sont-ils frères et sœurs des zadistes de Notre-Dame-des-Landes ? Ou enfants du Candide de Voltaire, qui appelait à « cultiver notre jardin » ? Leur zone à défendre (ZAD) à eux se trouve à Dijon. C’est une ancienne friche à proximité de l’entrée sud de la ville, en contrebas de la voie ferrée. Un triangle de six hectares, promis à l’urbanisation, qu’ils occupent en la cultivant depuis quatre ans. Une subversion maraîchère que la municipalité a tenté en vain de décourager. La ville de Dijon entend en effet construire ici l’un des 14 écoquartiers de son plan local d’urbanisme. Sur 21 hectares qui englobent aussi l’ancien quartier des abattoirs, sont prévus 1 500 logements, 15 000 à 20 000 m2 de bureaux, surfaces commerciales et espaces verts. Une « cité-jardin » brocardée par les squatteurs-jardiniers qui raillent une « dimension environnementale limitée aux normes BBC (bâtiments basse consommation en énergie) ». Contre « le bétonnage écologique », ils défendent ces terres rescapées de l’ancienne ceinture maraîchère de la ville et forgent un modèle d’agriculture bio et vivrière.

    La campagne à la ville

    De l’extérieur, on ne voit pas grand-chose, juste un grand tag « Non à l’écoquartier ». Quand on franchit le portail, on découvre la campagne à la ville. Un paysage hybride et apaisant, une zone plus bucolique qu’horticole parsemée de haies, d’arbres et de chemins sinueux… A l’occasion de l’anniversaire des quatre ans d’occupation, des « squatteurs jardiniers » nous guident dans le « quartier libre des Lentillères ». Il y a d’abord un potager collectif, le Pot’col, un hectare de terre où « on travaille et récolte ensemble », et sans pesticides, explique Thomas, 25 ans, ingénieur en environnement. Fraises, patates, choux, radis, épinards… « Pour notre consommation et pour des soupes ou salades parties grâce auxquelles on collecte un peu d’argent ». A son arrivée à Dijon, en 2011, Thomas avait envie de « faire un jardin ». Il s’est adressé aux jardins familiaux. Mais l’ambiance l’a déçu. Au potager des Lentillères, il a plongé ses mains dans la terre, en a retiré bien plus qu’il n’en attendait : « Ici, on démultiplie nos capacités et nos compétences. »

    Le Pot’col a été « la première surface occupée, la seule jusqu’en 2012 », poursuit Benjamin. Chaussé de bottes de caoutchouc, il se définit comme « un urbain, titulaire d’un bac agricole », qui a trouvé aux Lentillères une opportunité rare d’« accéder à la terre » et de se former au maraîchage. Derrière la haie, des parcelles, des potagers partagés entrecoupés d’arbres, de quelques hamacs, de collecteurs d’eaux pluviales… Comme le « jardin des Marocains », ainsi nommé parce que cultivé par les ouvriers immigrés du foyer voisin. « En 2012, on a commencé à appeler les gens à venir défricher leur parcelle »,dit Thomas, et le mouvement a pris une ampleur inattendue. « On vient autant pour le lien social que pour la production, remarque Yannick Sencébé, sociologue du monde rural à l’Inra de Dijon, qui a fait du potager des Lentillères son terrain d’études (1), à partir, précise-t-elle, « d’une posture de participation observante ». « Chacun choisit sa parcelle et se l’approprie. Beaucoup laissent un barbecue, d’autres une caravane… »

    Vient ensuite « l’espace des maraîchers », grande parcelle horticole, dont la production permet d’alimenter un marché à prix libres, chaque jeudi soir, où se pressent de plus en plus de Dijonnais. Antoine, l’un des maraîchers, vit sur place et partage son temps de travail entre les Lentillères et d’autres terres à 30 kilomètres de là. « Monomaniaque du jardin », il a « découvert ici l’autogestion, le collectif », une expérience qu’il espère valoriser au sein d’une ferme collective.

    Dans la grange aménagée en bar et salle de concerts, un diaporama retrace l’histoire de la friche. Au départ, en 2009, il y a Urgence Bio21, un collectif d’associations dont Attac, la Confédération paysanne, Slow Food et les Amap locales. « Sept cents familles étaient sur liste d’attente pour intégrer une Amap et bénéficier chaque semaine d’un panier de légumes bio, relate Yannick Sencébé. Il n’y avait pas assez d’offre. » Le collectif discute avec la ville pour promouvoir une agriculture bio et locale. Selon Benjamin, les associations « se font balader par la mairie qui propose des terres pourries » alors que celles de la ceinture maraîchère sont d’une « qualité agronomique exceptionnelle ».

    Pourtant, au fil des projets d’urbanisation qui se sont succédé sans se concrétiser depuis quinze ans - une gare TGV, une clinique - et depuis 2008, l’écoquartier, les maraîchers sont partis, les propriétaires ont vendu à bon prix les terres que la mairie a préemptées. Une seule famille de maraîchers vit encore là, le reste n’est que ronces, buissons et ordures. Les jeunes militants du collectif - « la génération des zadistes, précise Yannick Sencébé, celle qui passe plus volontiers à l’action que nous, les altermondialistes »- découvrent la friche, nouent des liens avec la famille et avec les habitants du squat voisin, installé depuis 1998 dans les bâtiments des anciens abattoirs. Le 28 mars 2010, du centre-ville jusqu’aux Lentillères, 200 manifestants marchent avec bêches, brouettes et chariots pleins de semis pour « libérer les dernières terres agricoles intra-muros ». « On a fait l’expérience de la force du collectif », se souvient Yannick Sencébé. Les ronces sont arrachées, la terre nettoyée, les salades plantées. « Au début personne ne savait jardiner, admet Thomas, mais les maraîchers nous ont aidés. »

    La renaissance des terres suscite sympathie et soutien. Une fois par an, un paysan vient livrer 12 tonnes de fumier, même s’il lui faut faire une heure de tracteur. Il y a aussi ce gérant de café qui ouvre ses cuisines pour que les potagistes puissent préparer les plats pour les fêtes, ces voisins contents de voir revivre le quartier, ou ces chômeurs pour lesquels le marché à prix libres est une aubaine. Et des sympathisants de France, de l’étranger ou croisés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes…

    Au fil des mois, l’éventail des motivations s’est étoffé : à la volonté de préserver des terres en ville, de promouvoir une agriculture bio de proximité, s’est greffée l’aspiration de jeunes « paysans sans terre » qui rêvent de « faire sauter le verrou de l’accès au foncier » ; certains potagistes rejettent le salariat et aspirent à une forme de vie collective ; d’autres entendent remettre entre les mains de « ceux qui désirent un bout de jardin les terres sous l’emprise des promoteurs urbains ». S’y ajoute la critique d’une « urbanisation synonyme d’atomisation des vies avec une logique d’habitat individuel et peu de mixité sociale ». « Le but affiché des écoquartiers est d’atteindre les 300 000 habitants, une taille considérée comme critique pour Dijon qui se veut aussi capitale écologique », souligne Yannick Sencébé. La sociologue discerne (1) chez les jeunes potagistes une sensibilité commune : « C’est une génération marquée par les enjeux écologiques et recherchant à travers le rapport à la terre la mise en pratique d’un mode de vie alternatif. »

    Avec l’ex-maire socialiste de Dijon (2001-2014), François Rebsamen - ministre du Travail depuis avril -, le dialogue n’a jamais pu se nouer. En témoigne sur la friche un tas de décombres, vestiges d’une grande maison bourgeoise, rachetée par la mairie mais devenue le QG du potager des Lentillères. En 2010, raconte Thomas, « la mairie a envoyé des bulldozers qui ont rasé la villa ». En 2011, les potagistes demandent un entretien au maire mais leur lettre ouverte, cosignée par une vingtaine d’associations, reste sans réponse. « La deuxième attaque, relate Benjamin, s’est produite en 2012. Une tractopelle a déboulé et retourné une partie de la friche, creusant de gros trous. » Paradoxalement, le saccage cristallise la lutte et la résistance. En 2013, les potagistes profitent de l’enquête publique sur le projet d’écoquartier pour s’exprimer mais, malgré une majorité d’avis négatifs, le commissaire enquêteur conclut à l’intérêt du projet. « Le jardinage, c’est la base, mais là-dessus se greffent plein de projets, observe Yannick Sencébé. On a cultivé un esprit festif avec un programme d’animations culturelles, retapé la grange où l’on organise des concerts chaque semaine. » Entre aubépines et sureaux, sont apparus des tables, des ruches, ou encore le « snack friche », un ancien appentis aménagé pour se mettre au chaud, faire la cuisine… Le quartier des Lentillères fourmille de vie et d’idées.

    L’écoquartier en question

    Au printemps, les potagistes ont profité de la campagne municipale, ils se sont invités à chacune des réunions publiques du maire candidat Rebsamen pour se faire entendre. Avec des discussions houleuses, des squatteurs refoulés, mais aussi une petite avancée. Dans une interview diffusée à la veille du deuxième tour, Rebsamen a reconnu qu’il y avait aux Lentillères de « bonnes terres ». « On va les protéger », a-t-il garanti. La mairie avait jusque-là toujours dit que ces terres étaient polluées et impropres à la culture. Mais le maire a précisé qu’il refusait « l’occupation sauvage », souhaitant que « des associations agréées » gèrent ces espaces.

    Fin avril, au téléphone, Pierre Pribetich, l’adjoint au maire en charge de l’urbanisme, manie le chaud et le froid. Il se dit « respectueux de la démarche » des potagistes, mais dénonce une « occupation illégale ». Il est « ouvert au dialogue », « partisan du compromis » à condition que « chacun fasse évoluer sa position ». Il explique les contraintes auxquelles la ville doit faire face : « D’un côté, une demande récurrente de logements à Dijon (il en faudrait 600 à 700 nouveaux par an pour éviter que la ville périclite). De l’autre, l’obligation qui nous est faite de limiter l’étalement urbain. » Il vante la conception de l’écoquartier qui prévoyait « dès le début, des espaces de culture dédiés, 10 000 m2 de jardins potagers et 1500 m2 de vergers pédagogiques ». Selon lui, la seule divergence porte sur la localisation de ces espaces mais il ajoute qu’aux Lentillères, il n’y a pas de « professionnels ».

    Cela fait sourire les potagistes, fiers de leurs légumes. Ils ne revendiquent que 6 hectares sur les 21 alloués à l’écoquartier. Avec humour, ils ont baptisé le journal des Lentillères le Génie du lieu, en référence à Nicolas Michelin : « Le génie du lieu, disait l’urbaniste dans une interview, c’est l’impression, l’air, l’atmosphère… […] Nous devons nous imprégner de ce qui existe, de l’histoire, des hommes avant de construire. […] Je ne comprends pas ceux qui inventent des systèmes complexes sans tenir compte de l’existant. »

    (1) « Empaysannement de luttes urbaines : Quand la défense de la terre nourricière s’invite au cœur des villes », de Y. Sencébé, in « Pour » n°220, 2013.

    Eliane Patriarca

    #autonomie #communs #ZAD #territoires #grands_projets_inutiles #Lentillères

  • Aux Lentillères, le paradis altermondialiste menacé par l’écoquartier

    Défrichées en 2010, d’anciennes terres maraîchères du sud de Dijon accueillent jardins partagés et squatteurs désireux de vivre en marge de la société. Un laboratoire alternatif à ciel ouvert que la mairie souhaiterait raser pour construire logements, bureaux et commerces.

    La route est courte pour se rendre aux Lentillères depuis le centre-ville dijonnais. Une demi-heure à pied, le temps de voir le paysage évoluer des immeubles haussmanniens aux maisons de banlieue. Et puis la signalisation change : un « zone 30 » devient « zone libre », un affichage annonce le « quartier libre des Lentillères ». L’entrée sur les terres maraîchères se fait sans encombre. A l’inverse de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, aucune barricade ne restreint les allées et venues. Les huit hectares du quartier sont relativement calmes. Seul le bruit des trains qui longent les Lentillères se fait parfois entendre.

    Campagne rattrapée par la ville, le quartier des Lentillères fut aussi une zone industrielle au XIXe siècle et durant les Trente Glorieuses. L’étalement urbain s’amplifiant, les dernières terres agricoles sont enclavées dans les années 80. Quelques maraîchers continuent pourtant à cultiver dans le périmètre actuel du quartier libre des Lentillères. Les décennies passent et en mars 2010, des militants dijonnais décident d’accaparer les terres maraîchères, alors que le terrain appartient à la ville. Souhaitant développer encore les écoquartiers, la municipalité de François Rebsamen et la communauté de communes ont misé en 2010 sur cette parcelle de la banlieue sud pour construire logements, commerces et bureaux. Le bras de fer entre les élus et squatteurs est féroce, entre consultations publiques et actions coups de poing. La première phase des travaux, à proximité de la ZAD, a pourtant débuté en 2016. La deuxième, qui raserait le quartier, fait toujours débat. Du côté de la mairie, aucune date de début de travaux n’est communiquée. Lors du dernier conseil municipal, le sujet est revenu sur la table, menant à des échanges virulents entre majorité et opposition.

    Depuis huit ans, une centaine de personnes vivent en permanence sur cette ZAD urbaine. Ils se nourrissent en grande partie des légumes qu’ils récoltent. Les surplus sont vendus sur place, le jeudi, à l’occasion d’un marché où les prix sont libres. Sur les premiers hectares, les jardins du collectif Pot’Co’Le définissent le paysage. Habitants et jardiniers y cohabitent. Trois ans après le premier défrichage des terres, Monique, retraitée logeant au centre-ville, a pris possession d’une parcelle avec des amis. « Il a fallu quatre mois pour tout défricher, il y avait des arbustes de 3 mètres de haut », se souvient-elle. Elle y cultive fruits, légumes et herbes aromatiques. « J’ai rencontré beaucoup de monde ici. J’ai même sympathisé avec des Touaregs. Ils m’invitent à leurs fêtes et arrosent mes plantations quand je suis en voyage », raconte la retraitée.

    Solidarité, système D, potager

    Un peu plus loin, on rejoint les serres. En cette fin d’après-midi du début octobre, une dizaine d’habitants désherbent. C’est là que nous rencontrons Pablo. Ce jeune Uruguayen vagabonde à travers l’Europe, souhaitant créer un projet culturel à son retour au pays. Bien qu’il n’y vive que pour un mois maximum, Pablo est désireux d’apprendre sur le mode de vie du quartier. « L’éducation scolaire n’apprend pas les méthodes pour entretenir la nature, pointe l’Uruguayen. Ici, cela va à l’encontre de la culture populaire où l’on imagine un champ comme une étendue infinie de blé ou de maïs. Je suis surpris de la manière dont on arrive à nourrir tout le quartier avec aussi peu d’espace. »

    Pablo ne parle pas français, seulement espagnol et un anglais approximatif. « Cela ne m’a pas aidé lors de mon arrivée au quartier. Plusieurs nationalités cohabitent. Heureusement, j’ai été aidé par d’autres habitants qui font la traduction », explique-t-il devant sa caravane.

    En plus d’accueillir des étrangers, le quartier compte dans ses habitants de nombreux Français désireux de vivre en marge de la société. C’est le cas d’Alexis, qui vit aux Lentillères depuis quatre ans. Cet anarchiste raconte ses passages dans des squats à Paris, son implication dans la lutte, ne manquant pas de nous présenter des médias alternatifs, pendant que son enceinte crache du Keny Arkana.

    Quelques instants après notre rencontre, le jeune homme sort de l’enclave des Lentillères et croise quatre voitures qu’il pense banalisées. « J’ai vu un homme sortir de l’une d’elles. Après avoir prévenu mes amis, je l’ai rejoint puis escorté et filmé le temps qu’il longe le quartier. » Finalement, l’inconnu ne s’introduira pas dans la ZAD. « Il n’y a pas eu d’intervention policière depuis plusieurs années, mais c’est obligé que des keufs en civil se baladent dans le quartier. Ils peuvent toujours venir, nous sommes tellement unis qu’on ne lâchera rien. On peut tenir jusqu’en 2025 si on veut », affirme-t-il avant de nous emmener dans son squat.

    La pièce principale de cette maison autrefois abandonnée est colorée : les murs y sont orange mat et bleu ciel. Les cinq habitants de la bâtisse disposent de l’électricité, de meubles, de petit électro-ménager, mais pas d’eau courante. Alors pour le café, c’est au jerrican qu’Alexis remplit le réservoir d’eau de sa machine. Débrouille et récupération font partie des normes du quartier.

    « Nous sommes les ennemis du système »

    Un peu plus loin, on arrive aux petites Lentillères. L’endroit est moins boisé et surtout en face des anciennes tanneries, où est construite en ce moment la phase 1 de l’écoquartier des maraîchers. Un aperçu de l’avenir ? La phase 2, dont les dates de travaux sont encore floues, mènerait au bétonnage du quartier libre. Un décalage entre deux mondes que décrit Franck, vivant à la frontière du quartier. « On entend du bruit toute la semaine, mais on se soigne. L’autre jour, il y avait un ouvrier sur chacun des cinq étages de l’échafaudage, on aurait dit les Village People » s’exclame-t-il avant de confier « être allé danser YMCA devant eux avec un voisin ».

    Son voisin justement, c’est Fred. La cinquantaine, il dort dans une caravane en attendant que sa maison des Lentillères, incendiée, soit reconstruite. Cet amoureux de la nature a peint une pancarte appelant à profiter du chant des oiseaux, qui « donne la force de résister ». Décrivant les Lentillères comme son coin de paradis, il parle du manque de moyens face aux protagonistes de la seconde phase. « Nous n’avons pas grand-chose à défendre, si ce n’est nos terres et la solidarité qui anime le quartier. Ce serait vraiment embêtant qu’une dalle de béton soit coulée sur cet écrin de nature », avoue-t-il tristement. Fred s’inquiète aussi de l’arrivée imminente des habitants de la première phase : « Si des vols ou des incidents ont lieu, les Lentillères seraient immédiatement pointées du doigt. Cela compliquerait notre combat. »

    Lucky est plus radical. Cet Espagnol vit en alternance entre les Lentillères et la péninsule ibérique depuis trois ans. « Nous sommes les ennemis du système. Notre action et notre mode de vie ne vont pas dans son sens », affirme l’Espagnol. Tout comme Monique, Alexis, Franck et Fred, il est prêt à se battre pour défendre les terres maraîchères. Le bras de fer avec la mairie semble interminable, à l’heure où les bulldozers pourraient débarquer au prochain réveil. Un peu comme l’avaient fait par surprise des pelleteuses à l’occasion du second anniversaire du Pot’Co’Le.

    Martin Esposito Photos Claire Jachymiak

    #autonomie #communs #ZAD #territoires #grands_projets_inutiles #Lentillères

  • « Il va bien falloir prendre parti dans la guerre en cours, entre les managers et les alliés du vivant » - Basta !
    https://www.bastamag.net/Il-va-bien-falloir-prendre-partie-dans-la-guerre-en-cours-entre-les-manage
    https://www.bastamag.net/IMG/arton6775.jpg?1529398386

    D’un côté la biodiversité disparaît à grande vitesse, à cause des pesticides, du bétonnage et de la déforestation industrielle. De l’autre, de plus en plus de populations et territoires se soulèvent contre ces projets funestes. Dans son ouvrage Être Forêts, habiter des territoires en lutte, le philosophe et bâtisseur Jean-Baptiste Vidalou se penche sur la forêt, lieu de résistances à l’exploitation de la terre et des hommes, défendue par « ceux qui élaborent et font vivre des communs » : « Un monde pluriel, attaché à des territoires, des animaux, des plantes, un monde qui favorise l’hétérogénéité du vivant plutôt que l’homogénéisation capitaliste. » Entretien.

    #capitalocène #territoire #grands_projets_inutiles #communs

  • Europa City : le capitalisme, de l’usine à la métropole - Marco Papetti
    https://visionscarto.net/europa-city

    deuxième épisode de la série #faux_lieu #grands_projets_inutiles #urbanisme

    EUROPA CITY : un projet architectural en France portant ce nom interpelle fatalement. L’expression évoque la ville s’installant dans les champs du Triangle de Gonesse, en région parisienne. Elle nous parle d’une Europe des loisirs dans la langue anglaise des affaires, avec, selon la communication de ses promoteurs, « un montant d’investissement privé de 3,1 milliards d’euros ».

    Le collectif Paris-luttes.info donne rendez-vous demain à Gonesse :

    Le 21 mai, faisons bloc contre Europa City à Gonesse !
    https://paris-luttes.info/le-21-mai-faisons-bloc-contre-8173
    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-vignettes/L614xH410/balpaysan-0699e.jpg?1495051477

  • Face au changement climatique, la station de Tignes veut mettre le ski sous cloche
    https://reporterre.net/Face-au-changement-climatique-la-station-de-Tignes-veut-mettre-le-ski-so

    « Le ski 365 jours par an » a été pendant longtemps le slogan de la station savoyarde de Tignes. Mais le glacier de la Grande-Motte fond à vue d’œil. Alors, pour préserver la glisse estivale, les "responsables" envisagent une piste de ski sous cloche et artificiellement enneigée. Tignes, sa situation exceptionnelle au cœur du massif de la Vanoise, en Savoie, son glacier de la Grande-Motte, qui permet de skier 365 jours par an et… sa piste de ski sous cloche. C’est le projet qui a été validé par la (...)

    #Grands_projets_inutiles_imposés

  • Notre-Dame-des-Landes : référendum local ou injonction globale ?

    Voici un texte publié sur Basta à propos de la proposition d’un référendum local à Notre-Dame des Landes. Au-delà des arguments légaux et financiers qui donnent peu de justification au caractère local du référendum, une série d’enjeux, tel que le climat, la biodiversité ou la production agricole plaideraient pour internationaliser le débat : pourquoi les habitants de Tuvalu, des Kiribati, du golfe du Bengale, et bien d’autres n’aurait-ils pas le droit de se prononcer ?

    http://www.bastamag.net/Notre-Dame-des-Landes-referendum-local-ou-injonction-globale

    #NotreDameDesLandes #aéroport #Référendum #François_Hollande #Grands_Projets_Inutiles #Ayrault #Royal #COP21

  • Nicaragua’s Bizarre Plan to Bury the Panama Canal | Outside Online
    http://www.outsideonline.com/1992761/shovel-ready-nicaragua-canal
    http://www.outsideonline.com/sites/default/files/styles/full-page/public/lake-nicaragua-canal_h.jpg?itok=1vy08kad

    if the Hong Kong Nicaragua Development Group (HKND) fulfills its $50 billion pledge to build a 171-mile trans-oceanic canal across the country, starting on the Pacific side right here.

    In February, I did an ass-numbing motorcycle superloop around Nicaragua to explore the route of the proposed megaproject, which is called the Grand Interoceanic Canal.

    http://www.outsideonline.com/sites/default/files/styles/full-page/public/nicaragua-canal-map.jpg?itok=uKD2A3Ky

    #canal #transport_maritime #nicaragua #grands_projets_inutiles (?) #environnement #long_form #reportage #moto

  • Climat : les 10 mesures urgentes et concrètes que François Hollande n’a pas prises

    Lors de la conférence environnementale, François Hollande a indiqué qu’il espérait « laisser sa trace » dans l’histoire en obtenant un « accord historique » en 2015. Peut-être ferait-il bien de commencer par ces dix mesures urgentes. Pour passer aux actes et ne plus se payer de mots.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/011214/climat-les-10-mesures-urgentes-et-concretes-que-francois-hollande-na

    #Chambarans
    #charbon
    #Climat
    #Conférence_environnementale
    #EDF
    #énergies_fossiles
    #énergies_renouvelables
    #financements
    #François_Hollande
    #gaz_de_schiste
    #gdf
    #grands_projets_inutiles
    #Lima
    #Manuel_Valls
    #NDDL
    #négociations
    #ONU
    #Sivens
    #TTF
    #Varsovie

  • Testet : un projet imposé au prix du sang
    http://www.canalsud.net/?Testet-un-projet-impose-au-prix-du

    En direct d’un week end de résistance sur le Testet. Un reportage de Radio Bartas dans les Cévennes sur un autre projet tout aussi générateur de profit pour la bourgeoisie et de nuisance pour nous. Ensuite on part au Testet pour raconter ce qui c’est passé ce week end, pas seulement l’événement tragique qui forcément nous touche mais pour raconter que dans ce petit coin du Tarn il y a une résistance. Durée : 1h30. Source : Canal Sud

  • Climat : 10 défis et 10 questions pour François Hollande et le gouvernement

    A prétendre disposer d’un « leadership en matière de lutte contre le changement climatique » avec les Etats-Unis et Barack Obama, on peut se demander si François Hollande a bien saisi les défis que pose le péril climatique. Des défis qui sont autant de questions pour un gouvernement qui multiplie les incohérences. Tour d’horizon.

    http://blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes/170214/climat-10-defis-et-10-questions-pour-francois-hollande-et-le-gouvern

    @rezo
    #2020, #adaptation, #Areva, #Barack_Obama, #Climat, #climaticide, #conférence_bancaire, #COP, #EDF, #efficacité_énergétique, #émissions, #emplois, #énergies_renouvelables, #Etats-unis, #financements, #Flamanville, #François_Hollande, #fukushima, #gaz_de_schiste, #GES, #gouvernement, #grands_projets_inutiles, hydrocarbures, #investissements, #Kyoto, #leadership, #lobbies, #moratoire, #Notre-Dame_des_Landes, #Nucléaire, #Penly, #réduction, #relocalisation, #sommet_européen, #transactions_financières, #transition_écologique, #transition_énergétique, TTF, #Union_européenne, #Varsovie

  • Plateau de Saclay | #COSTIF
    Coordination pour la Solidarite des territoires en Ile-de-France et contre le Grand Paris
    http://costif.parla.fr/plateau-de-saclay

    Plateau de Saclay

    Des terres agricoles les plus fertiles d’Ile de France sacrifiées : actuellement 2700 hectares cultivés, 1000 hectares disparus depuis 1982, 2300 devraient être préservés alors que l’Etablissement Public Paris Saclay prévoit des transferts massifs de chercheurs et d’étudiants et que plus de 240 000 logements seraient construits sur les communes autour menaçant encore plus l’agriculture périurbaine !

    Les riverains ne veulent pas de l’urbanisation du plateau - 09/12/2013
    http://www.leparisien.fr/espace-premium/essonne-91/les-riverains-ne-veulent-pas-de-l-urbanisation-du-plateau-09-12-2013-3389

    http://www.leparisien.fr/images/2013/12/09/3389765_127c2caa-6064-11e3-9e0e-00151780182c_545x341.jpg

    #GPII, #Grands_projets_inutiles et imposes #Grand_Paris #opposants #Ile-de-France #paysans #terres #écologie

  • La route de la honte...

    la NRL et ses 12 km va coûter 1,66 milliard. Ce qui en fait la route la plus chère de France au kilomètre (133 millions d’euros du km).

    http://www.challenges.fr/economie/20131031.CHA6436/la-route-la-plus-chere-de-france-sera-reunionnaise.html

    Fillon, amateur de sport automobile, avait préféré cette route off-shore au tram-train initial
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/31/97001-20100531FILWWW00609-la-reunion-abandonne-un-projet-de-train.php

    Encore un beau chef d’oeuvre parmi les #grands_projets_inutiles et généreux en pollution et en pognon pour les grands #bétonneurs de France...
    Il faut dire que l’automobile à la Réunion, ça dépasse l’entendement..

    L’île de La Réunion comptait en 2004 près de 300 000 véhicules particuliers, soit environ une voiture pour deux habitants. Malgré l’importance du parc automobile, l’équipement des ménages reste sensiblement inférieur à celui de la France métropolitaine. On estime qu’à l’horizon 2020, le parc automobile à La Réunion pourrait atteindre environ 500 000 véhicules

    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A9union

    #transport #routier

    • http://www.youtube.com/watch?v=-a6AS9Da_50

      La route en corniche

      Paroles et musique Michel ADMETTE

      Premier couplet

      Moin la passe la route en cornisse

      Dans mon l’auto la marque Tonis
      Un cap la tombe côté d’moin
      Mon volant la chap’ dans mon main

      Moin la passe la route en cornisse
      Dans mon l’auto la marque Tonis
      Un cap la tombe côté d’moin
      Mon volant la chap’ dans mon main


      Refrain 1

      Moin la peur, mi di aou
      Moin la peur, mi di aou

      Passe la route en cornisse

      Moin la peur, mi di aou
      Moin la peur, mi di aou

      Passe la route en cornisse

      Moin la peur, mi di aou
      Moin la peur, mi di aou
      Passe la route en cornisse

      Moin la peur mort sous cap
      Dessus la route en cornisse


      Deuxième couplet

      Cyclone Jenny la passé
      La rend créole un peu service

      Ca qu’la pas perd’ rien

      La parti réclame la perte
      Cyclone Jenny la passé
      La rend créole un peu service

      Ca qu’la pas perd’ rien
      La parti réclame la perte


      Refrain 2

      Donne à moin mi di aou

      Donne à moin mi di aou

      Donne à moin deux coqs un poule

      Donne à moin mi di aou
      Donne à moin mi di aou
      Donne à moin deux poules un coq

      Donne à moin mi di aou

      Donne à moin mi di aou
      Donne à moin deux coqs un poule
      Grand matin mi aime entend’
      Mon coq Jenny chanter

      sur le site http://www.mi-aime-a-ou.com/chanson_creole.php

      Le ton désinvolte de ce séga ne doit pas nous faire oublier les conditions terribles dans lesquelles furent menés les travaux de la première route en corniche de 1958 à 1963. Un vieux Réunionnais qui avait travaillé sur le chantier m’avait confié qu’ils étaient moins bien traités que les animaux (Nou lété mouin k zanimô).

      Un supplément d’info sur cette page : http://reunion.la1ere.fr/2013/10/31/nouvelle-route-du-littoral-un-chantier-sous-surveillance-ecologique-8 où l’on apprend que l’état français s’achète des « indulgences écologiques » #greenwashing