• http://www.migreurop.org/article2893.html

    « Au terme d’un procès bouclé en une semaine à Chios, 32 personnes ont été condamnées, le 27 avril 2018, à 26 mois de prison avec sursis pour coups et blessures sur policiers. Elles avaient été arrêtées un an plus tôt à l’issue d’une manifestation de protestation dans le hotspot de Moria (île de Lesbos) où sont confiné·e·s les migrant·e·s arrivé·e·s par mer.
    (...)
    Le procès : une justice d’exception
    Un système de prison à ciel ouvert organisé à l’échelle européenne
    Instrumentalisation et nouveau système de dissuasion
    Dans quelle mesure ces poursuites ne servent-elles pas un autre dessein ? En interpellant des demandeurs d’asile pour des motifs de type délictuel, instrumentalisant par là même la justice, il est alors possible de les sortir du parcours d’asile et d’organiser leur renvoi vers le(s) pays qu’ils ont fui.

    Cette nouvelle stratégie semble couronner des politiques migratoires de plus en plus dures à l’égard des exilé·e·s, qui s’inscrivent plus que jamais dans une logique de criminalisation. En outre, poussant le cynisme à son paroxysme, les États ont trouvé là une autre manière de décongestionner les hotspots : si le renvoi forcé de la Grèce vers la Turquie n’est pas possible en application de l’arrangement UE/Turquie, si les personnes migrantes ne peuvent être admises sur le territoire européen, il restera toujours l’instrumentalisation de la justice, alternative supplémentaire pour dissuader, punir et éloigner collectivement toute une population ciblée. »

    #grèce-moria #migration #criminalisation