• Les jeux sont faits - Album Yellow Winter Song - La vie manifeste
    https://www.youtube.com/watch?v=3oP3HRWgg-E

    C’est Christophe Dettinger
    que nous aimons beaucoup.
    Il se défend
    il nous défend de vous
    et puisqu’on oublie pas
    les #grenades ni les coups
    on vous le dit
    on n’en peux plus de vous

    Mieux vaut manifester
    quitte à se faire ficher
    quitte à se faire
    arrêter et juger.
    Mieux vaut #manifester
    quitte à se faire tuer
    vous l’avez dit
    C’est fini entre nous

    Si c’était trois fois rien
    trois fois rien entre nous
    évidemment
    ça ne ferait pas beaucoup
    Mais toutes ces petites #phrases
    qu’on a mis bout à bout
    les jeux sont faits
    rien ne va plus du tout

    Mieux vaut se faire gazer
    que ne rien faire du tout
    S’opposer à vous
    c’est déjà beaucoup
    Comme Christophe Dettinger
    que nous aimons beaucoup
    on vous l’avoue
    on rendra coup pour coup

    Car toutes ces petites phrases
    qui nous viennent de vous
    Le saviez-vous ?
    Ça ne calme pas du tout
    Nous on ne veut plus rien
    plus rien plus rien de vous
    Vous faire confiance
    C’est être à moitié fou

    #Gilets_jaunes #Yellow_Winter_Songs #La_vie_manifeste

  • Maintien de l’ordre et violences policières : ce que l’histoire nous apprend
    http://theconversation.com/maintien-de-lordre-et-violences-policieres-ce-que-lhistoire-nous-ap

    Les manifestations des gilets jaunes de ces dernières semaines ont soulevé à nouveau la question des violences policières et d’un usage accru de la violence par les forces de l’ordre, une question déjà posée en 2016 à l’occasion du mouvement contre la « loi travail ». On voudrait apporter un éclairage historique sur ce phénomène supposé de « retour » de la violence. Il ne s’agit pas de relativiser les agissements policiers, mais d’inscrire les événements dans l’évolution du maintien de l’ordre en France.
    Calmer le « citoyen momentanément en colère »

    Le maintien de l’ordre repose en France depuis longtemps sur des unités spécialisées : les gendarmes mobiles, apparus en 1921, complétés par les CRS, à partir de 1944, avec le recours à certaines périodes à des unités non permanentes comme les compagnies d’intervention de la Préfecture de Police à Paris dans les années 1950-1960.

    A l’origine de ces forces se trouve la préoccupation de ne plus recourir à l’armée, de ne plus traiter le manifestant comme un « ennemi » mais un « citoyen momentanément en colère ».

    La montée de ces forces est aussi liée au développement de la manifestation canonique dans les formes légitimes d’expression politique depuis la fin du XIXème siècle. Les moyens mortels (armes à feu) sont évacués, remplacés après-guerre par des instruments en principe non létaux dont la matraque est l’emblème, puis les gaz à partir de 1947 et enfin les grenades assourdissantes.
    Les grévistes forcent le barrage de police le 20 mars 1906. Wikimedia
    Un matériel plus sophistiqué

    Depuis Mai 68 (qui avait pris la police au dépourvu), la sophistication du matériel s’est accentuée avec le développement des protections individuelles et des véhicules, le perfectionnement de l’armement. Le maintien de l’ordre s’est aussi technicisé, puisqu’après de longues décennies d’apprentissage « sur le tas » au sein des unités, il fait l’objet d’un enseignement spécifique, comme au centre de Saint-Astier, créé par la gendarmerie au lendemain de Mai 68 puis devenu permanent, où les unités s’entraînent régulièrement dans le décor d’une ville fictive. Les agents s’aguerrissent aux manoeuvres et aussi à la maîtrise de soi nécessaire au métier. Un répertoire s’est alors fixé, fondé sur son caractère défensif, la planification, le contrôle à distance des manifestants, le retardement de l’usage de la force, et le dialogue, voire la cogestion avec les organisateurs des manifestations pour faciliter leur encadrement policier. Depuis quarante ans, les effectifs de ces forces sont restés stables, autour de 30 000 hommes (17 000 gendarmes mobiles, 13 000 CRS). Elles peuvent recevoir le renfort d’autres forces de police, dont le maintien de l’ordre n’est cependant pas le « métier ». Ces interventions ont été à l’origine de violences policières (comme la mort de Malik Oussekine à Paris le 6 décembre 1986).
    CRS et manifestants pendant la lutte contre l’extension du camp militaire, Larzac, France, années 1970. Community of the Ark of Lanza del Vasto/Wikimedia, CC BY-ND
    Quel critère pour définir la violence policière ?

    La question du niveau de violence policière et de son évolution est éminemment complexe. Quel critère retenir en effet ?

    Le seul nombre de morts, souvent retenu, montrerait cependant que le maintien de l’ordre devient plus meurtrier en France à partir de 1879, en particulier pendant la période de l’après-guerre, marquée par la guerre froide et la guerre d’Algérie.

    En témoignent les épisodes sanglants du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, qui ont fait respectivement au moins cent morts et 8 morts à Paris.

    Cette seule courbe contredit l’existence d’un processus séculaire graduel de « réduction de la violence » et de pacification du maintien de l’ordre. En dehors de rares grands événements très meurtriers, il est difficile pour certains spécialistes de juger du niveau de violence policière le critère du nombre de morts dissimule d’autres formes de violence (charges, interpellations et intensité de la répression) et le « niveau de violence » renverrait avant tout aux perceptions de la manifestation.

    Si on s’en tient à ce seul critère mesurable, depuis un siècle, des phases d’apaisement relatif alternent avec des cycles de violence : celui qui oppose les organisations communistes à la police et culmine avec les manifestations contre le général Ridgway en mai 1952, puis la police aux Algériens en 1960-1962. Ces épisodes montrent que la violence policière fait toujours partie du répertoire d’action de l’État et a pu être un recours dans certaines circonstances.
    Contact plus fréquent

    La question du « retour » des violences policières doit être lue à la lumière des transformations du maintien de l’ordre depuis les années 2000. Celui-ci a été modifié par la lutte contre les « violences urbaines », autrement dit les émeutes des quartiers populaires (2005 et 2007). Les unités sont devenues plus mobiles et plus offensives, tant grâce à un armement plus agressif qu’en projetant des forces destinées à interpeller les émeutiers en vue d’une répression judiciaire.

    Il s’ensuit une transformation notable des formes de maintien de l’ordre, où le contact est plus fréquent, avec toutes les occasions de violence que peuvent provoquer de telles situations. Aux dispositifs adoptés lors des manifestations parisiennes des gilets jaunes, on peut appliquer des constats dressés à l’occasion du mouvement contre la loi travail en 2016 .
    Manif du 11 novembre 2018 contre l’invitation de Donald Trump pour les commémorations du 11 novembre 1918 par M. Macron. Jeanne Menjoulet/Flickr, CC BY-SA

    On note ainsi une dimension offensive marquée, avec des tirs de lanceur de balle de défense (LBD) (communément appelé Flashball), le déploiement massif d’unités dédiées à l’interpellation de manifestants par un pouvoir politique désireux d’afficher le soir même « la restauration de l’ordre », en utilisant des agents venus des BAC et de la BRI, et non des professionnels du maintien de l’ordre.

    Tout cela tend à brouiller les frontières entre encadrement des manifestations et police des « violences urbaines ». De telles interventions, perçues comme un usage indiscriminé de la force, ne manquent pas de générer des phénomènes de solidarisation des manifestants et de nouvelles violences.
    Des pratiques françaises pointées du doigt

    A cet égard, les spécialistes pointent des pratiques françaises à rebours des stratégies de « désescalade » menées dans d’autres pays européens, qui passent par le dialogue continu avec les organisateurs et les manifestants : depuis la présence d’officiers de liaison médiateurs, comme les Peace Units aux Pays-Bas, les « officiers de dialogue » en Suède, jusqu’à des panneaux lumineux donnant les instructions de la police à ceux qui défilent.
    Intervention de ‘Peace Units’ néerlandais lors d’une manifestation sportive.

    La sophistication de l’arsenal n’est pas non plus synonyme de pacification : le LBD et les grenades de désencerclement sont des armes susceptibles d’entraîner de graves blessures. Les forces de l’ordre conservent aussi des instruments archaïques, comme les grenades offensives (responsables de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en 2014).

    Si l’on peut évoquer un apaisement tendanciel ou relatif de la violence du maintien de l’ordre depuis 1968, la situation reste ouverte : l’usage de la violence dépend in fine du degré de légitimité des protestataires aux yeux de l’autorité politique et des forces de l’ordre.

    #maintien_de_l'ordre

  • Violences policières : la fuite en avant de Castaner | BUG BROTHER
    http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2018/12/28/violences-policieres-la-fuite-en-avant-de-castaner

    Alors que, souligne le sociologue Fabien Jobard, face aux « Gilets Jaunes« , l’action répressive et le bilan, en termes de blessés, sont d’une ampleur considérable et sans précédent depuis Mai 68, le ministère de l’Intérieur a (opportunément ?) publié en ce week-end de veille (a priori chargé) de Noël un appel d’offres portant sur l’achat de 1730 « lanceurs multi-coups (et) mono-coup » de maintien de l’ordre.

    Étrangement, aucun des médias qui ont repris l’info n’ont mis de lien vers ledit appel d’offres, non plus qu’ils n’en ont montré de photos, pas plus qu’ils ne semblent avoir lu les spécificités techniques attendues (sans parler de ceux qui ont aussi omis de citer ledit Canard Enchaîné qui, le premier, a révélé l’information).

    Présentation, dans le catalogue de son vendeur, de l’un des « lanceurs multi-coups » que veut acheter le ministère de l’Intérieur
    Intitulé « LBD_40« (pour lanceur de balle de défense -le nom du successeur des « flash-balls« , marque déposée- suivi du diamètre -en millimètres- de ses munitions), l’appel d’offres vise à « équiper les personnels de la sécurité intérieure notamment lors des missions de maintien de l’ordre, pour contrôler les mouvements de foule et disperser des individus agressifs« , au moyen de 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » (type LBD, dont 1275 pour la gendarmerie), plus 270 « lanceurs multi-coups » (LMC) « 4 coups« , et 180 « 6 coups » (soit 450 LBD semi-automatiques) pour les policiers.

    Tandis que la fenêtre de « tir optimum » du LBD est de 30 mètres, les « multi-coups« , précise le cahier des charges techniques, devront quant à eux « permettre de stabiliser les munitions utilisées sur les distances comprises entre 30 et 100 m« .

    Ces « armes » à « réarmement manuel ou semi-automatique« , dotées pour l’une d’entre elles d’un mécanisme de fusil à pompe, devront pouvoir « utiliser l’ensemble des munitions de calibre 40 mm munies de leurs moyens de propulsion à retard en dotation au sein du ministère de l’intérieur » (du nom donné aux grenades de maintien de l’ordre fumigènes et/ou lacrymogènes ), et permettre de « lancer les grenades sous un angle de 45°, avec une portée en adéquation avec le moyen de propulsion utilisé (50 ou 100 mètres)« .

    Le site collaboratif d’infos alternatives Rebellyon avait été le premier, en juin 2016, à documenter l’utilisation, par des CRS, du lance-grenades Penn-Arms PGL65-40 (ou 40mm launchers) de l’entreprise américaine Combined Systems, « qui fonctionne comme un fusil à pompes« , dont les spécificités techniques correspondent trait pour trait à celles de l’appel d’offres et dont cette photo fit la couverture d’un rapport consacré à l’utilisation d’armes « moins létales » à Ferguson, aux USA, ainsi qu’à la militarisation des opérations de maintien de l’ordre policier. [...]

    Contactée par Libération, la Direction générale de la police nationale assure que ces lanceurs « multicoups » seraient « destinés à tirer exclusivement des grenades lacrymogènes, fumigènes ou assourdissantes ».

    Or, et comme @davduf, journaliste d’investigation auteur d’une enquête sur (le non-respect de) la doctrine française du « maintien de l’ordre« , n’a de cesse de le documenter depuis le début du mouvement des « #gilets_jaunes« , près de 200 personnes auraient d’ores et déjà été victimes, et pour bon nombre blessées, certaines mutilées à vie, du fait de manquements graves (parfois possibles, souvent avérés) à la doctrine légale du maintien de l’ordre dit « à la française ».

    L’an passé, l’ACAT avait ainsi recensé (.pdf) 2 morts et 44 blessés (dont 24 #éborgnés) du fait de tirs de #flash-balls et de LBD ces dernières années (cf aussi cette chronologie sur Wikipedia), plus 3 blessés graves (dont 2 amputés au main) du fait des grenades lacrymogène instantanée #GLI_F4 (constituées -notamment- de 25 grammes de TNT).

    #armes_de_la_police #LBD #PGL65-40 #grenades « #armes_non_létales » #violences_policières #militarisation #maintien_de_l'ordre

    • Si la portée est multipliée par trois (passant de 30 à 100 m.) on imagine déjà les dégats qui seront causés lors des tirs à courte distance, du fait de la nécessaire augmentation de puissance de ces armes.
      #arme_vulnérante : Je propose ce qualificatif qui me parait plus approprié car il exprime la volonté de blesser , alors que « armes non-létales » évoque d’abord la volonté de ne pas tuer ce qui adoucit un peu trop à mon sens la violence intrinsèque qui est recherchée dès la conception de ces #machines_à_blesser.

      Vulnérant
      Adjectif masculin singulier
      en médecine, se dit de ce qui provoque des blessures

      www.universalis.fr/dictionnaire/vulnerant/

  • « #Gilets_jaunes » : des #policiers violemment pris à partie par des #manifestants sur les Champs-Elysées, L’imMonde #Police
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/23/gilets-jaunes-des-policiers-lynches-sur-les-champs-elysees-selon-griveaux_54

    Le porte-parole du #gouvernement, Benjamin Griveaux, a dénoncé samedi soir le visage « raciste » des auteurs des violences qui ont émaillé les rassemblements. Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, salue « l’attitude exemplaire » des forces de l’ordre.

    En fait ces flics à moto étaient d’abord à pied, occupés à lancer de loin et hors de tout danger 3 " #grenades_de_désencerclement “ sur un groupe de manifestants, mais la plupart des journalistes se refusent à dénombrer les explosions qui surviennent avant la mise en fuite des policiers, dont l’un aura pour défendre une moto au sol jugé nécessaire de braquer les manifestants...
    https://www.youtube.com/watch?v=Uvzy1olFtTQ

    #Maintien_de_l'ordre #storytelling #communication #violences_policières " #armes_non_létales " #arme_à_feu #vidéo

  • « Face aux “#gilets_jaunes”, l’action répressive est d’une ampleur considérable », #Fabien_Jobard, docteur es police, propos recueillis par Marc-Olivier Bherer
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/20/face-aux-gilets-jaunes-l-action-repressive-est-d-une-ampleur-considerable_54


    Un « gilet jaune » blessé secouru par d’autres manifestants, le 15 décembre, à Nantes. JEREMIE LUSSEAU / HANS LUCAS POUR "LE MONDE"

    Le sociologue Fabien Jobard note que le bilan, en termes de blessés, de ce mouvement social est sans précédent depuis Mai 68.
    Propos recueillis par Marc-Olivier Bherer

    Fabien Jobard est directeur de recherches au CNRS, au sein du Centre de recherches sociologiques sur le #droit et les institutions pénales (Cesdip). Il est également chercheur au Centre Marc-Bloch à Berlin. Il a coécrit, avec Jérémie Gauthier, #Police : questions sensibles (PUF, 108 pages, 9,50 euros), et, avec Jacques de Maillard, #Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes (Armand Colin, 2015).

    Les forces de l’ordre ont réalisé un nombre record d’interpellations préventives le 8 décembre, en amont des mobilisations des « gilets jaunes ». Près de 1 500 personnes ont été arrêtées en France. Que vous inspire ce chiffre ?

    A strictement parler, ces interpellations ne sont pas préventives : elles répriment une incrimination créée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, qui consiste à se regrouper en vue de se préparer à commettre, par exemple, des dégradations. « En vue de la préparation » permet d’interpeller un très grand nombre de personnes dans un très large périmètre et, in fine, de les empêcher de manifester. Ce n’est pas la Préfecture de police, ce ne sont pas les policiers qui empêchent de manifester, mais bel et bien notre droit ordinaire, et c’est le signe d’une évolution marquante.

    Le droit n’exige plus des éléments matériels incontestables, comme une arme par destination [un objet qui, sans être une arme, peut être employé comme tel], pour empêcher des gens de prendre part à une manifestation, mais une simple intention déduite d’éléments incertains, mais suffisants pour placer en garde à vue durant le temps de la manifestation. Beaucoup de responsables aujourd’hui souhaiteraient réserver aux manifestants le même traitement qu’aux supporteurs de football : identifier ceux qui sont potentiellement violents dans un fichier et les assigner à résidence le jour de la manifestation.

    Mais on ne peut pas, car manifester est un #droit_fondamental (à la différence d’assister à un match de foot). Alors, l’incrimination qui permet d’interpeller sur un motif très large tout petit groupe proche du lieu de la #manifestation est un mécanisme de substitution, à coûts très élevés. Il est très coûteux car il est très consommateur de forces sur place et multiplie les occasions de face-à-face en amont de la manifestation. Près de 1 500 gardes à vue en une journée, c’est un record, bien au-delà de ce que l’on a vu à l’occasion de sommets internationaux tels que, dernièrement, le G20 de Hambourg, pourtant marqué par des destructions et, plus rarement, des pillages. Articulée à cette #justice très particulière, là aussi propre à la France, qu’est la comparution immédiate, l’action répressive est d’une ampleur considérable.

    Est-ce que le dispositif du 8 décembre, avec beaucoup de policiers mobiles, plus offensifs, s’il venait à faire référence, pourrait menacer la liberté de manifester ?

    Le déploiement de groupes très mobile de policiers est principalement dû à la nature du mouvement. Le mouvement des « gilets jaunes » n’est pas un mouvement encadré et il se revendique comme tel – c’est du reste sa force. Une manifestation consiste donc plus en l’agrégation de petits groupes d’affinité, « montés » ensemble à Paris, Bordeaux, Toulouse ou ailleurs, pour rejoindre un lieu de défilé incertain, indécis, mouvant. Quelques-uns de ces groupes voient l’acte protestataire dans le fait de manifester en un lieu symbolique fort, parfois interdit, comme, à Paris, les abords de l’Elysée ou les Champs-Elysées.

    Si les pouvoirs publics décident d’empêcher toute présence sur ces lieux, ils sont contraints de déployer autant de forces mobiles qu’il y a de groupes protestataires, avec énormément de forces statiques immobilisées par ailleurs aux points d’entrée des zones interdites. Dans la journée, aux petits groupes protestataires très vite radicalisés par le cours même de l’action (l’accueil sur les lieux par les gaz lacrymogènes, par exemple) viennent se greffer des groupes qui, eux, font de la casse ou de l’affrontement avec les policiers des modes d’expression politique, puis des groupes opportunistes de pilleurs. Dans cette configuration, le maintien de l’ordre se délite en une somme confuse de courses-poursuites visant l’interpellation en flagrant délit [ben voyons, une sociologie sans terrain, sans même scruter quelques images !, on lira pas une fois le terme offensif à propos des actes de la police "étudiée", ndc] .

    Quel bilan tirez-vous de l’action de la police ?

    En #maintien_de_l’ordre, c’est le donneur d’ordres qui est en première ligne, c’est-à-dire le politique. C’est, j’insiste, la spécificité de ce métier, alors que les autres métiers policiers (sécurité publique et même police judiciaire) donnent une bien plus large marge de manœuvre aux policiers et à leur encadrement. Du reste, le #gouvernement ne s’est pas privé de faire savoir qu’il était aux commandes, à grand renfort de présence télévisuelle en salle de commandement. Une telle immixtion du politique dans la conduite des forces policières est, il faut le noter, une particularité française.

    Dans le cas d’espèce, les interventions policières ont entraîné en maintes occasions des dommages considérables : mains arrachées par les grenades, défigurations ou énucléations par des tirs de balles de défense, décès à Marseille : le bilan dépasse tout ce que l’on a pu connaître en métropole depuis Mai 68, lorsque le niveau de violence et l’armement des manifestants étaient autrement plus élevés, et le niveau de protection des policiers, au regard de ce qu’il est aujourd’hui, tout simplement ridicule.

    Encore une fois, on est en maintien de l’ordre et ce sont moins les policiers qui sont en cause ici que l’#armement dont ils disposent et les ordres qu’on leur donne. On ne trouve pas en Europe, en tout cas ni en Allemagne ni en Grande-Bretagne, d’équipements tels que les #grenades explosives et les lanceurs de balles de défense [#LBD40], qui sont des armes qui mutilent ou provoquent des #blessures_irréversibles. Engager ces armes face à des protestataires inexpérimentés, qui, pour beaucoup (on l’a vu lors des audiences de comparution immédiate), se trouvaient pour la première fois à Paris, amène une dynamique de radicalisation qui entraîne les deux camps dans une escalade très dangereuse : les uns sont convaincus qu’ils répondent à une violence excessive, donc illégitime, et les policiers, se voyant agressés, usent de tous les moyens à leur disposition.

    Seule l’arme à feu est restée inemployée, du fait de l’expérience des policiers français en matière de maintien de l’ordre. Lors du sommet de Göteborg en 2001, les policiers dépassés avaient fait usage de l’arme à feu ; et au sommet de Gênes, la même année, les policiers, chauffés à blanc, avaient pour les uns tué, pour les autres torturé.

    Que signifie à vos yeux la présence de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) lors des manifestations des « gilets jaunes » ?

    La présence de la BRI ne doit pas être surinterprétée. Elle est liée au fait qu’absolument toutes les forces disponibles ont, à Paris, été mobilisées. Cela va des sections sportives aux policiers de la brigade d’assistance aux sans-abri, en passant par les brigades équestres ou motocyclistes. C’est la conséquence de la recherche à tout prix de l’interpellation et, de ce point de vue, le politique a fait le choix de prendre des risques élevés de dérapage, d’autant plus élevés que le #Flash-Ball relève de l’équipement individuel de la plupart de ces forces d’appoint. Le tir de balles de défense contre les personnes a ainsi été au centre du dispositif, et c’est l’un des faits majeurs de ces week-ends successifs.

    Il signale, je pense, une tolérance sociale établie à l’usage de la force par la police, quand bien même un tribunal administratif estimait en 2015 que ces armes « comportent des risques exceptionnels ». En 1986, François Rigal, étudiant, perdit un œil à la suite d’un tir de grenade lacrymogène et cet événement entraîna une émotion très forte et de longues discussions, y compris parlementaires, autour des tirs tendus.

    Depuis la fin des années 1990, les tirs de balles de caoutchouc, dont le diamètre est inférieur à ce qu’une orbite oculaire peut bloquer, ont entraîné l’#énucléation d’une trentaine de personnes [à vérifier, ndc] , mais rien ne semble aujourd’hui s’opposer à l’usage banalisé de cette arme. La doctrine dite de maintien de l’ordre cède ici du terrain face à une notion en usage dans les forces de l’ordre, celle de « #violences_urbaines  », beaucoup plus incertaine et périlleuse.

    La police a récemment été confrontée et à du terrorisme et à des manifestations massives. Qu’est-ce que cette concomitance implique pour les policiers ?

    A mes yeux, le terrorisme joue à trois niveaux dans la conduite des événements. Le premier est idéologique. Les policiers sont convaincus, et les politiques l’ont répété à l’envi, qu’ils sont en première ligne dans la guerre livrée contre le terrorisme. Les faits ne sont pas non plus de nature à les contredire : ils sont pris pour cibles dans de nombreuses attaques et l’ont parfois payé de leur vie. Dans un tel contexte anxiogène, lorsque le gouvernement centre toute sa communication sur la circulation d’armes à feu parmi les « gilets jaunes », sur la volonté de tuer, sur les risques mortels auxquels s’exposent les policiers à l’occasion des manifestations, on comprend que ces derniers en viennent à très vite puiser dans l’arsenal qu’on leur met entre les mains. Dans ces conditions, avoir évité un Gênes 2001 commence à relever du miracle.

    Le deuxième niveau est juridique. La loi d’octobre 2017 reprend, parmi les dispositions des lois successives sur l’état d’urgence, la facilitation des mesures d’#interdiction_de_manifestation. La manifestation est de plus en plus envisagée comme un problème d’ordre public plus que comme une #liberté_fondamentale, et cela marque les dispositifs mis en place – à commencer par les dispositifs judiciaires : on veut interpeller pour déferrer.

    Le troisième niveau est l’épuisement des forces de l’ordre, sursollicitées depuis 2015. Beaucoup parmi les policiers ne comprennent alors pas pourquoi, dans un contexte de guerre contre le terrorisme et avec les possibilités aujourd’hui offertes par le droit, on n’interdit tout simplement pas les manifestations en amont, plutôt que de les envoyer seuls face à la contestation sociale. Face aux manifestants, l’impatience et l’épuisement sont d’emblée à leur comble. L’épilogue était, pour une fois, écrit d’avance : à leur tour, les policiers demandent des comptes à l’Etat.

    Recensement provisoire des blessés graves des manifestations du mois de novembre-décembre 2018
    https://desarmons.net/index.php/2018/12/11/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-d

    #Politique_pénale #mutilations #terreur (version #extra_judiciaire)

  • 3300 arrestations, 1052 blessés, un coma, un décès : l’engrenage d’une répression toujours plus brutale - Basta !
    https://www.bastamag.net/gilets-jaunes-repression-arrestations-blesses-grenades-LBD-garde-a-vue
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7079.jpg?1544454396

    L’engrenage de répression et de violences ne semble plus vouloir s’arrêter depuis quatre semaines. Le mouvement des gilets jaunes bat ainsi tous les records en nombre de gardes à vue, de personnes déferrées en justice, de milliers de grenades et balles de défense tirées sur les manifestants et de personnes estropiées. Les inquiétants « records » répressifs contre la mobilisation sur la loi travail et lors de l’évacuation de la Zad de Notre-Dame-des-Landes sont désormais désuets. Jusqu’où le gouvernement ira-t-il ?

    Côté blessés, le bilan provisoire s’élève à 1052 personnes, dont 187 du côté forces de l’ordre [2]. En comparaison, la mobilisation du printemps 2016 contre la loi travail avait causé plus de 800 blessés au bout de quatre mois de contestation, signale à Basta ! un membre de l’Assemblée des blessés, un collectif créé en 2014, après une rencontre de victimes et de familles de victimes de violences policières. « Le 1er décembre, un blessé était évacué toutes les quatre minutes », note Ian, un membre du collectif Désarmons-les, qui recense les violences policières et les dégâts causés par les armes dites non létales.

    Avant la journée du 8 décembre, 15 000 grenades explosives et lacrymogène avaient été tirées contre les gilets jaunes depuis le premier weekend de mobilisation. Rien que le 1er décembre à Paris, 7940 grenades lacrymogènes, 800 grenades « de désencerclement », 339 grenades assourdissantes GLI-F4 – les plus puissantes – et 776 cartouches de Lanceur de balle de défense (les ex-flashballs) de 40 mm (LBD 40) ont visé les manifestants, selon les autorités. Certaines sources avancent des chiffres encore supérieurs. Par comparaison, lors de l’évacuation de la Zad de Notre-Dames-des-Landes, en avril 2018, 11 000 grenades avaient été tirées en dix jours.

    #maintien_de_l’ordre

  • Une action en Sarthe devant l’usine de bombes lacrymo
    https://www.ouest-france.fr/societe/gilets-jaunes/gilets-jaunes-une-action-en-sarthe-devant-l-usine-de-bombes-lacrymo-611
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/5e0e366f4d123990ee1849d4f62adf30-gilets-jaunes-une-action-en-sart

    C’était hier

    Une cinquantaine de #Gilets_jaunes s’est postée devant l’usine Alsetex, à Précigné (Sarthe), ce vendredi 7 décembre. Aucun bloquage, mais une présence pour dénoncer les violences et soutenir les personnes blessées lors les manifestations.

    « C’est un site très sécurisé, sensible, on connaît son importance et on sait ce qu’ils font », assène Patrick. Comme une cinquantaine d’autres Gilets jaunes, il a mené une action éclair, ce vendredi 7 décembre, dans l’après-midi, devant #Alsetex, près de #Sablé-sur-Sarthe.

    L’entreprise, classée Seveso (site industriel présentant des risques d’accident majeur), fabrique notamment des #grenades_assourdissantes et #lacrymogènes pour les forces de l’ordre.

  • Violences des « Gilets jaunes » sur les Champs-Élysées : un surveillant de prison jugé ce lundi - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/violences-des-gilets-jaunes-sur-les-champs-elysees-un-surveillant-de-pris

    Les forces de l’ordre ont utilisé samedi 5 000 #grenades lacrymogènes, « plus de un(e) par minute, c’est du jamais vu », selon le préfet de police de Paris.

    Les forces de l’ordre ont procédé samedi à 103 interpellations (98 majeurs et cinq mineurs) suite aux heurts qui se sont déroulés toute la journée sur les Champs-Élysées dans le contexte de la #manifestation des #Gilets-jaunes. À l’issue de ces gardes à vue, 45 personnes ont été déférées devant le parquet. 14 personnes suspectées d’avoir participé aux violences seront jugées ce lundi en comparution immédiate. Parmi elles, un profil se détache particulièrement, celui d’un surveillant pénitentiaire de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). Le fonctionnaire a été arrêté porteur d’une cagoule et de lunettes de protection, et en possession d’un marteau. Il sera jugé pour #participation_à_un_attroupement_armé en vue de commettre des violences.

    Deux #manifestants vont être jugés selon la procédure du plaider-coupable, tandis que que six autres seront jugés ultérieurement par le tribunal. Pour 23 d’entre eux, le parquet a privilégié une alternative aux poursuites en optant pour un rappel à la loi devant un délégué du procureur. Enfin, 23 gardes à vue ont fait l’objet d’un classement sans suite, essentiellement car les infractions n’étaient pas suffisamment caractérisées.

    Le sort de 27 manifestants dont les gardes à vue ont été prolongées reste encore en suspens. C’est notamment le cas du jeune homme suspecté d’avoir jeté un écrou sur un policier qui risque de perdre son oeil. L’auteur de ce jet de projectile a été placé garde à vue pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité permanente ou une mutilation à l’occasion d’une manifestation », une incrimination passible de 15 ans de réclusion.

    Les heurts sur les Champs ont fait en tout 24 blessés dont cinq parmi les forces de l’ordre. Enfin, selon une source officielle, les dégâts sur les Champs ont été estimés à 1,5 million d’euros.

    #justice #maintien_de_l'ordre

    • Les « gilets jaunes » au tribunal : « J’aurais jamais dû mettre les pieds à Paris ! », Pascale Robert-Diard

      Une quinzaine de manifestants poursuivis pour violences ou dégradations en marge du défilé de samedi à Paris ont été jugés en comparution immédiate, lundi.

      Il ne faut pas se fier aux apparences. Par exemple, ce grand gaillard barbu de 32 ans « sans domicile fixe » qui ne dispose que d’une adresse postale chez ses parents et d’une carte d’identité périmée depuis longtemps. Il comparaît, lundi 26 novembre, parmi une quinzaine d’autres participants à la manifestation des « gilets jaunes » de samedi, devant la 23e chambre correctionnelle de Paris pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Il a été interpellé non loin des Champs-Elysées avec un pavé et un couteau.

      La justice, qui traque les casseurs en marge du défilé, pense en tenir un. La présidente, Corinne Goetzmann, avise le tee-shirt noir porté par le prévenu, barré d’un slogan imprimé façon tag qu’elle a lu un peu trop vite.
      « Et ce tee-shirt ?, lui demande-t-elle.
      – Ben, la chèvre, c’est l’Ardèche. Et “goat”, c’est chèvre en anglais. Il épelle : We’ve GOAT the power… »
      Il vit en Ardèche, dans un camion. « En fait, je suis woofer sur un petit terrain. Je paie pas l’électricité en échange de quelques travaux. Le pavé, je l’ai ramassé parce que là, je fais une formation de tailleur de pierres. Et le couteau, c’est une question d’habitude, je me lève le matin, je mets mon pantalon et mon couteau dans ma poche. » Condamné à deux mois avec sursis pour port d’armes.

      « Je gagne environ 8 000 euros par mois »
      Le suivant portait, lui aussi, un couteau, un Opinel. Il a 26 ans, il vient de Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie. « Détenir une arme de catégorie D est une infraction », lui explique solennellement la procureure. Le prévenu hausse les épaules. « Vous savez, chez nous, tout le monde a un Opinel sur soi. Je vais pas me défendre de ça. » Il avait aussi une matraque dans son sac. « Je l’ai ramassée par terre, je voulais la ramener en souvenir. Je suis conseiller financier, je suis pas venu pour casser du policier ! Je voulais juste exprimer mon mécontentement.
      – Quels sont vos revenus ?
      – Je travaille en Suisse, je gagne environ 8 000 euros par mois.
      Son jeune avocat commis d’office écarquille les yeux.
      – Et votre compagne ?
      – Elle travaille aussi en Suisse. Elle gagne 3 500 euros. »
      Condamné à trois mois avec sursis pour port d’arme.

      Le tour de France des mécontents se poursuit. Venu de Poitiers, un beau gars en pull vert a été arrêté avec des gants, des pierres et une tête de grenade. Il a 33 ans, vit chez ses parents, accumule les CDD au Futuroscope.
      En provenance de La Rochelle, un gamin de 22 ans, interpellé avenue Montaigne avec barre de fer, cagoule et deux flacons de parfum Christian Dior – « ramassés dans la rue », dit-il –, vit lui aussi chez ses parents. Il travaille en intérim pour 1 500 euros mensuels. « Je voulais faire du sport, j’ai été obligé de me rabattre sur le métier de peintre en bâtiment », souffle-t-il. Soixante-dix heures de travaux d’intérêt général.
      De Saint-Georges-la-Pouge, un village de 365 habitants dans la Creuse, arrive un homme de 35 ans, qui tremble de tous ses membres. Il perçoit 950 euros d’indemnités chômage, a travaillé comme charpentier et monteur de réseau aérien. Il est accusé d’avoir jeté des pavés contre un kiosque à journaux et contre les forces de l’ordre. Il demande le renvoi de son procès, la procureure requiert son placement en détention d’ici là.

      « J’suis quelqu’un de la campagne, moi »
      « Je regrette vraiment d’avoir pris ces deux bon sang de pavés. Je voulais juste être écouté et voilà où ça m’a mené. » Il pleure soudain comme un enfant. « J’suis quelqu’un de la campagne, moi. J’suis d’un milieu pas facile. Ma copine a un dossier de surendettement. J’suis fait pour vivre dehors. Si vous m’enfermez, je me ferai du mal. J’aurais jamais dû mettre les pieds à Paris… » Il ressort sous contrôle judiciaire en attendant son procès, en janvier.
      De Bou, 902 habitants dans le Loiret, est monté dimanche à Paris un soudeur de 34 ans, 1 700 euros par mois. « Je vis chez ma mère, mais je participe aux charges familiales, précise-t-il. Je regrette, je me suis laissé emporter. Je voudrais bien rentrer pour reprendre mon travail. »
      Un célibataire sans emploi de 29 ans, qui a bossé « dans l’élagage, l’imprimerie, les serres et, pour finir, comme cariste », espère à tout prix retourner le soir même en Corrèze, où sa grand-mère est décédée dimanche. « J’ai manifesté chez moi le week-end dernier et pendant la semaine. Comme il y a des gens qui étaient venus nous agresser, j’ai pris une lacrymo et un poing américain pour Paris. Mais c’était pour me défendre, pas contre les policiers ! »
      Un conducteur de chantier de 23 ans, une chômeuse de 27 ans, mère célibataire d’une petite fille, dont le dernier emploi était serveuse chez McDo, supplient, eux aussi, le tribunal de les laisser rentrer chez eux. Tout comme ce chauffeur de bus en formation. « Ça se termine vendredi et après, normalement, j’accède directement au centre bus de la RATP. »

      Le plus âgé des prévenus a 40 ans. Il a manifesté, dit-il, « contre la dégradation du service public ». Il a été arrêté avec une cagoule, des gants et un marteau. Ancien militaire, il est depuis plus de dix ans surveillant pénitentiaire.
      Pascale Robert-Diard

    • Les « gilets jaunes » en comparution immédiate : « Les bouteilles d’essence, c’était pour faire le malin devant les copains », Pascale Robert-Diard et Jean-Baptiste Jacquin

      Soixante-dix prévenus ont été jugés, lundi, à Paris, après les interpellations en marge de la manifestation du 1er décembre. Dix-huit peines de prison ferme ont été prononcées.

      Il est minuit passé de quelques minutes et, dans le box de la salle d’audience 6-05 du tribunal de grande instance de Paris, l’un des six prévenus reste prostré sur le banc, la tête enfouie dans ses mains. Le tribunal vient de lui annoncer sa condamnation à trois mois ferme avec #mandat_de_dépôt, il part donc immédiatement en #prison. Il a 21 ans, vit dans une bourgade proche de Nevers et travaille comme intérimaire dans une usine de métallurgie. Il a été interpellé samedi 1er décembre, en fin de matinée, boulevard Haussmann, près des grands magasins. Dans son sac, les policiers ont trouvé deux paires de lunettes de piscine, sept masques de protection, un masque de plongée, un casque de ski, des genouillères, des protège-tibias, une protection dorsale, un pistolet à gaz, un poing américain, deux matraques télescopiques, des bouteilles en verre et d’autres en plastique contenant deux litres d’essence, des chiffons imbibés et… un gilet jaune.

      « On a vraiment l’impression que vous êtes venu pour en découdre », observe la présidente, Anne Wyon. Il lève vers elle un long visage blême, un regard terrorisé. « J’sais pas si j’aurais été capable. Les bouteilles d’essence et tout, c’était pour faire le malin devant les copains », répond-il. « Là, vous parlez d’une toute petite voix, mais au téléphone, vous vous réjouissiez beaucoup », réplique-t-elle. Sa messagerie est en effet bavarde. Les policiers ont consigné les échanges qu’il a eus avec son groupe sur l’application WhatsApp. « Un pote militaire m’a dit, le feu c’est mieux », « on est bien équipé [il dressait la liste] mais pour les cocktails, j’hésite ». Entre eux, ils réglaient les derniers détails de leur venue à Paris. « Y’en a vingt qui montent et on rejoint les black blocs », lui dit un de ses interlocuteurs. Lui a pris le train de 6 heures samedi à Nevers. « Faut bouger son cul maintenant, y’en a marre », a-t-il écrit.

      Soixante-dix prévenus jugés
      Au même moment, dans la chambre voisine présidée par Isabelle Prevost-Desprez, un électricien de 23 ans est condamné à dix mois de prison avec mandat de dépôt. Venu manifester de Saincaize-Meauce dans la Nièvre, il nie les accusations portées par la police. Il ronge ses ongles en affirmant que la pince, les boulons et les morceaux de bitume retrouvés dans son sac à dos lors de la fouille qui a suivi son interpellation avenue de Friedland à 15 h 15, « ce n’est pas à moi ».
      « Et les policiers qui vous ont vu jeter des pavés ?, interroge la présidente.
      – Ils ont dû confondre avec quelqu’un d’autre. »


      Le 3 decembre 2018, Tribunal de Paris. Ce père de famille de 3 enfants écope de 3 ans ferme aménageable. Il était accompagné de 4 personnes, à peine sortis de la voiture ils auraient été arrêtés par les CRS et placés en garde à vue car certains avaient des masques en papier et d’autres des pétards. Ils n’auraient même pas eu le temps d’aller à la manifestation des gilets jaunes samedi 1 dec 2018. En garde à vue, les lacets sont retirés.

      Un peu plus tôt dans l’après-midi, dans une autre des cinq chambres mobilisées pour les comparutions immédiates à la suite des violences du 1er décembre à Paris, un Nîmois de 40 ans, sans emploi, qui vit du RSA, squatte chez des copains en échange de petits services de mécanique, a été condamné lui aussi à six mois d’emprisonnement dont trois ferme avec mandat de dépôt. Il a été interpellé avec tout un attirail de protection, un lance-pierre « professionnel » et des billes de plomb. « J’allais chez des copains, le lance-pierre, c’était pour tirer sur des canettes avec les enfants », avait-il tenté d’expliquer. Mais lui aussi avait eu l’imprudence de poster des messages sur la page Facebook des black blocs, de retour de plusieurs blocages sur les ponts à Valence avant de se décider à « monter sur Paris ». « C’est bien la guerre. Il faut s’organiser. Je suis déterminé », écrivait-il.

      Sur les soixante-dix prévenus jugés lundi, dix-huit peines de prison ferme – toutes aménageables – ont été prononcées et six mandats de dépôt ont été décernés. Loin des prévisions de l’administration pénitentiaire qui s’était organisée pour accueillir une cinquantaine de condamnés dans la nuit. Loin, surtout, des images de violences qui ont déferlé sur les écrans de télévision tout au long de la journée du 1er décembre.

      Chaos et confusion
      « Mais comment ça se fait qu’on n’a pas les casseurs ? », demande une des policières affectée à la surveillance d’une salle d’audience à ses collègues de la Préfecture de police de Paris venus pointer sur leurs ordinateurs portables les résultats des interpellations. « Ils courent plus vite et sont plus malins. Et on est coincé. Là, les manifs ne sont pas encadrées. Ça part dans tous les sens. Si on y va trop fort, on va faire mal. Si on lâche, ça va continuer », soupire son interlocuteur.

      Les lieux et les heures d’interpellation des prévenus témoignent du chaos et de la confusion de la journée de samedi. Certains ont été cueillis lors de contrôles matutinaux gare de Lyon, d’autres en milieu de matinée dans les rues autour de l’Arc de triomphe, et sur les Champs-Elysées et, plus tard, près de la Bastille, dans le quartier des grands magasins, ou encore près de la gare de Nord, alors qu’ils s’apprêtaient à reprendre leur train.

      Peu de « pilleurs », parmi eux. Un maçon de 24 ans, interpellé à 20 h 45 rue du Faubourg-Saint-Honoré pour avoir ramassé un casque de vélo devant le magasin Decathlon dont la vitrine venait d’être brisée, se défend d’en être un. « Ça balançait de partout, il y avait autant de cailloux qui tombaient par-derrière que de bombes lacrymogènes qui volaient par devant, j’ai pris le casque pour me protéger, pas pour voler », s’est-il justifié. Le casque a été placé sous scellé et son bref utilisateur, déjà condamné pour vol dans le passé, a été condamné à trois mois de prison avec sursis.

      « J’allais m’acheter des chaussures chez Louboutin »
      Trois amis de Bondy (Seine-Saint-Denis), âgés de 21 et 22 ans, ont été arrêtés beaucoup plus tard, vers 3 heures du matin sur le périphérique nord. En contrôlant l’intérieur de leur BMW, les policiers ont trouvé un lot de médailles de collection à l’effigie de l’Arc de triomphe, les mêmes que celles qui avaient été dérobées lors du saccage du monument. Ils ont affirmé les avoir négociées « 10 euros pièce » à un receleur. L’examen de leurs portables a révélé que deux d’entre eux se trouvaient dans la matinée au centre de Paris. « Rien à voir avec la manif, j’allais m’acheter des chaussures chez Louboutin et mon copain m’accompagnait », explique le prévenu. Le tribunal écarquille les yeux. « Des Louboutin ? Vous pouvez préciser le prix d’une paire de chaussures chez Louboutin ?
      – Dans les 800 euros.
      – Et vous gagnez 1 800 euros comme chauffeur-livreur ?
      – C’était pour mon anniversaire. »
      Ils sont condamnés à quatre-vingt-dix jours-amendes à 20 euros pour l’un, 10 pour l’autre. Le troisième est relaxé.
      Venus à Paris par petits groupes, en covoiturage ou en car, ils arrivaient de Gap, d’Yssingeaux, de Harfleur, d’un village des Ardennes, de Dreux, du Loiret, de Nice, de Brezolles dans l’Eure-et-Loir, de Gournay-en-Bray en Seine-Maritime, de Moselle, de Feuquières-en-Vimeu dans la Somme, de Toulon, d’Echemiré dans le Maine-et-Loire, de Carcassonne ou encore de Bernay dans l’Eure. Ils ont acheté leur panoplie de manifestants (masques de protection, bombes de peinture, huile de vidange, lunettes de piscine) chez Decathlon, Leroy-Merlin, ou Action « à 89 centimes la bombe de peinture à l’eau », précise l’un des prévenus. « L’huile de vidange, c’était juste pour rendre la peinture plus graissante », indique un autre.
      « Un coup de sang »
      Ils – les prévenus sont tous des hommes – sont chauffeurs de poids lourds – bien représentés – et gagnent de 1 200 à 2 500 euros par mois, soudeur ou mécanicien à 1 250 euros, auxiliaire de vie à 3 000 euros « auprès d’un vieux monsieur à Nice, mais je suis surendetté suite à des accidents de vie », livreur à 1 500 euros, imprimeur « depuis vingt et un ans dans la même entreprise », « enquêteur de satisfaction » à 1 287 euros, forgeron, électricien chez Enedis, menuisier salarié d’une commune à 1 365 euros, agent de fabrication à 1 700 euros « sur treize mois », maçon en intérim, conducteur d’engin chez Suez à 1 700 euros, responsable de projet chez ArcelorMittal à 3 500 euros, éboueur chez Derichebourg, « poseur de voies » à la RATP, cantonnier à 1 200 euros – « Moi, le gilet jaune, c’est ma tenue de travail », dit-il – garçon boucher.

      Lui, justement, fait partie de ceux qui ont été condamnés à de la prison ferme (quatre mois). Il a eu, explique-t-il, « un coup de sang » et il a foncé tête baissée sur les policiers. Il lui en reste un énorme coquard bleu virant au violet sur le visage. Il dit qu’il a voulu « s’investir dans le mouvement, en devenir l’un des porte-parole, parce que le peuple, la société, vont très mal. Très, très mal. Nos retraités ont travaillé toute leur vie et on leur enlève 100 euros. Et moi, j’ai la corde au cou. Je me lève tous les matins pour aller à l’abattoir. »
      « Vous avez des dettes ?, s’enquiert le juge.
      – Ben, des poules, des canards, des lapins…
      – Non, je demandais si vous avez des dettes », répète le juge.
      Un autre explique qu’il « fait de l’empotage ».
      – Vous travaillez dans une jardinerie ?
      – Non, je remplis des containers. Vous voyez ? »
      Le tribunal n’a pas l’air de voir vraiment.
      « C’est le chat qui se mord la queue »
      Tous affirment qu’ils voulaient manifester « pacifiquement ». « J’imaginais pas tomber sur des violences comme ça. Je suis un peu déçu par le mouvement, même si je le soutiens », déclare un carrossier peintre de Senlis, qui touche le RSA depuis quelques mois et dort, faute de logement à lui, dans le garage d’un copain depuis sa rupture conjugale. « Mon copain voulait m’embaucher mais il ne peut pas, à cause des charges. Alors vous voyez, Mme la juge, quand vous avez pas de logement, vous avez pas de boulot, c’est le chat qui se mord la queue et on se sent abandonné.
      – En même temps, quand vous allez à l’hôpital, on vous soigne gratuitement, observe la présidente.
      – Bah, je vois pas le rapport…
      – C’est parce que vous dites que vous vous sentez abandonné.
      – Heureusement, je touche du bois [il appuie ses mains sur la barre du box]. J’ai pas de problèmes de santé. Mais je trouve qu’on a vite fait de tomber dans l’oubli, aujourd’hui. »
      Ce gamin de 19 ans et trois jours était venu d’Angers, « manifester pour le peuple et pour [s]es parents ». « Ils sont surtaxés, il faut que ça s’arrête », explique-t-il, tête baissée. Avec son casque rouge sur la tête à quelques encablures de l’Arc de triomphe, il a été vite repéré par les policiers.
      « Pourquoi avez-vous jeté un pétard sur les CRS ?, lui demande Isabelle Prevost-Desprez.
      – Pour les disperser !
      – Vous êtes un peu prétentieux », s’amuse la magistrate.
      Le problème est qu’il a écrit « on va grailler du CRS » sur l’application Messenger à l’attention de sa petite amie.
      « Ça veut dire quoi grailler du CRS ?
      – Manger du CRS… Mais c’était pour crâner devant elle. »
      Habitant chez ses parents dans la campagne du Maine-et-Loire, sans la moindre qualification après avoir quitté le collège en cours de 3e, il n’est inscrit ni à Pôle emploi ni à la mission locale. La présidente évoque un travail d’intérêt général. Il fait la moue. Ce sera finalement douze mois de prison dont six ferme et six en sursis avec mise à l’épreuve.
      « Je suis venu pour ma grand-mère »
      Deux beaux-frères – chacun a épousé la sœur de l’autre – entrent côte à côte dans le box. Ils sont montés à 2 heures du matin samedi dans le bus « des 57-54 » celui de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle, « pour montrer notre mécontentement à M. Macron. » « Moi, je soutiens le mouvement, parce que j’en ai marre des taxes. Je gagne bien ma vie mais je suis venu pour ma grand-mère qui s’excuse auprès de ma fille de lui donner qu’un billet de 5 euros pour Noël. » Il est venu aussi avec un Taser et des casques de chantier. « Les slogans et les banderoles, ça ne suffit pas ? », lui demande un des juges. « A Longwy, l’autre jour, quand on faisait des barrages, on a eu des personnes, disons, peu recommandables, qui nous ont agressés. C’était des gens de la cité qui cherchaient la misère… Alors, on a voulu se protéger. »
      Le procureur Pascal Besnier s’agace : « C’est curieux cette manifestation où tout le monde dit vouloir se protéger de tout le monde : les antifa se protègent des fachos, les fachos des gauchos et les autres de ceux des cités… » Dans leurs réquisitions, les représentants du parquet insistent tous sur le « contexte ». « A partir de 8 h 50, tous les médias ont relayé en boucle les affrontements qui avaient commencé près des Champs-Elysées, puis les voitures incendiées et les projectiles lancés sur les forces de l’ordre. Ceux qui décidaient alors de se rendre sur ces lieux savaient que ce n’était plus pour manifester pacifiquement, mais pour en découdre avec les forces de l’ordre », a ainsi martelé la procureure devant la chambre 24.1.

      Un argumentaire qui permet de poursuivre des personnes interpellées avant même qu’elles aient rejoint les manifestants ou commis la moindre dégradation, comme ce groupe de cinq trentenaires de l’Essonne qui venaient de se garer avenue des Ternes et se sont fait arrêter alors qu’ils payaient à l’horodateur. Quatre d’entre eux ont de belles situations d’ouvriers spécialisés chez Safran et travaillent sur des moteurs d’avion. En fonction de ce qu’ils transportaient dans leurs sacs (masques, pétards, sérum physiologique, etc.), leurs peines s’échelonnent de huit mois avec sursis à trois mois ferme.
      Ceux qui ont demandé le renvoi de leur procès à une date ultérieure pour préparer leur défense, sont repartis lestés d’un contrôle judiciaire qui leur interdit de revenir à Paris d’ici là et d’une obligation de pointage au commissariat ou à la gendarmerie, souvent fixée, à la demande du parquet, au samedi matin. La part (infime) de la justice pour tenter de réduire le nombre des prochains manifestants dans la capitale.

  • Yascha Mounk : « Nous vivons dans un système raisonnablement libéral mais insuffisamment démocratique »
    https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/idees/yascha-mounk-nous-vivons-dans-un-systeme-raisonnablemen

    La traduction française du livre de Yascha Mounk vient de paraître sous le titre « Le Peuple contre la démocratie » (éditions de L’Observatoire). Il s’agit d’un livre important tant pour l’ample synthèse de littérature scientifique qu’il offre sur les transformations contemporaines de la démocratie, que pour la présentation des travaux empiriques qu’il a conduits sur la « déconsolidation démocratique » avec Roberto Stefan Foa. Important enfin pour l’ambition théorique et politique de défense, illustration et refondation des démocraties libérales face aux vents mauvais qui soufflent en ce moment sur l’Europe et les Etats-Unis.

    Dans le contexte européen marqué aussi bien par un sentiment de dépossession démocratique face à des organes experts qui s’emparent d’un nombre toujours plus important de politiques publiques sans les soumettre à la validation populaire, ainsi que de montée en puissance des partis populistes, voire d’émergence de « démocraties illibérales », lorsque ces derniers parviennent au pouvoir – les deux phénomènes se faisant écho, ce livre fait apparaître une « grande divergence » : celle de la démocratie d’une part, de plus en plus réduite à une forme minimale de « traduction de la volonté populaire en politiques publiques », et de l’État de droit d’autre part, fondé sur les valeurs du libéralisme politique et de la philosophie des Lumières.

    Les valeurs libérales de pluralisme, de garantie des droits, de protection des libertés fondamentales sur lesquelles s’est construite la démocratie moderne se trouvent en effet forcloses de cette dernière, au profit de régimes de plus en plus unanimistes et illibéraux. À l’inverse, les instances technocratiques qui entendent préserver les libertés humaines ou économiques estiment avoir de moins en moins de comptes à rendre aux peuples souverains.

  • Le gouvernement commande 40.000 grenades lacrymogènes _ Reporterre -
    https://reporterre.net/Le-gouvernement-commande-40-000-grenades-lacrymogenes

    Dans un avis de marché public paru le 23 août, le gouvernement lance la commande de 40.000 grenades lacrymogènes de « désencerclement », pour un montant de 1,7 million d’euros.

    En mai, il avait déjà lancé la commande de grenades pour 17 millions d’euros.

    #grenades #guerre_aux_pauvres #violence #en_marche #police #France

  • Je ne peux qu’applaudir la vaillance de la presse à retrouver l’auteur de violences inadmissibles contre de jeunes manifestants le premier mai dernier, je suis admiratif des moyens et de l’intelligence sans doute déployées pour retrouver cette aiguille pourrie dans un meute, ce serait même de nature à infléchir la sévérité de mon jugement quant aux méfaits de la reconnaissance faciale. Bref je trouve ce premier résultat encourageant, chapeau messieurs-dames les journalistes, quel brillant début, votre opiniâtreté a payé !

    Il vous reste désormais à passer au peigne fin le reste de toutes les autres meules de foin, à savoir toutes ces innombrables vidéos de violences policières ces soixante-dix dernières années.

    Hardi ! Pendant que le fer est chaud

    • Une radioscopie de la chaine de commandement (le dir cab de Salcon, Patrick Strzoda) et des activés de cette #milice serait pas mal venue non plus puisque c’est à la périphérie, et dans ce cas au regard de ce que font les #supplétifs de la #police que l’on pourra faire le point avec précision sur cette dernière (déjà trois responsables policiers suspendus, comme autant de fusibles) comme sur les pratiques et conceptions de l’#État qui l’organise et la dirige.

      Patrick Strzoda, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, entendu jeudi soir par les enquêteurs
      https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agression-d-un-manifestant-par-un-collaborateur-de-l-elysee/info-france-info-patrick-strzoda-le-directeur-de-cabinet-demmanuel-macr

      Je découvre à cette occasion que la police sait se faire chouchouter. Par delà le déménagement du quai des Orfèvres aux Batignolles ils ont gardé le petit nom de leur antre, « 36 » ("entendu depuis ce vendredi matin, à 10h, au siège de la police judiciaire de Paris, au 36, rue du Bastion, dans le 17e arrondissement").

      #illégalité #Élysée #opacité

    • Je m’interroge aussi sur la façon dont Le Monde a procédé pour retrouver le gars. Il n’y a pas eu encore d’articles à propos de cette enquête. Ce que je trouve curieux. En général, au Monde , ils et elles aiment bien montrer à quel points ils et elles ont été malines pour ce qui est de déterrer ce genre de dossier. Là rien. J’en viens à me demander si d’aventure le truc ne serait pas arrivé tout cuit (c’était le sens de mon ironie).

    • Au plus près de Salcon : Patrick « Flashball » Strzoda nommé directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, mai 2017
      https://seenthis.net/messages/598275
      (Excusez le procédé, je cite mon résumé d’alors). "Préfet, il a ordonné aux bleus d’agir sans matricule à l’encontre des manifestants contre la loi travail à Rennes ; après l’énucléation d’un manifestant par ses troupes, il a prétendu que la police n’avait pas utilisé de #flashball ce jour-là ; depuis, il arrive à la Bac de Rennes d’ôter les brassards police pour chasser du manifestant dans les ruelles, les cours et les escaliers d’immeubles pour les humilier, les frapper, les intimider, les menacer... Son arrivée au ministère de l’intérieur aura coincidé avec une radicalisation de l’utilisation offensive des #grenades_de_désencerclement : aux tirs répétés, groupés ou sporadiques déjà en vigueur, se sont récemment ajoutés des #tirs_par_salves.

      Nous voilà prévenus, terrorisation étatique et magouilles policières de tous niveaux sont au programme."

    • Quand je lis ce genre de choses dans Le Monde

      Dans ce moment important dans la vie démocratique, il faut toutefois se féliciter que les contre-pouvoirs aient fonctionné. La presse, d’abord , qui a révélé ce qui avait vocation à rester dissimulé au sein de l’Elysée. La justice, ensuite, qui a lancé une enquête et qui doit maintenant faire son travail. Le Parlement, enfin, qui a décidé de mettre en place une double commission d’enquête chargée d’établir la vérité.

      (https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/07/21/benalla-une-affaire-d-etat_5334424_3232.html )

      Je trouve admirable cet air de violon (et c’était un peu ce que je voulais dire dans mon billet initial) à propos du contrepouvoir de la presse (surtout de la part du Monde qui chante les louanges du gamin-président depuis plus d’un an), et toujours pas le moindre article à propos de la façon dont Le Monde a enquêté pour faire ce rapprochement entre le tabasseur de la contrescarpe et le garde du corps du gamin-président. A ce sujet je suis de plus en plus persuadé que cela leur a été livré (un peu) tout cuit.

      Et je continue de les encourager à fouiller dans toutes les vidéos de violences policières sur lesquelles on peut facilement mettre la main.

      De la même manière, j’aurais tendance à les croire un peu plus sur la question du contrepouvoir quand ils et elles éplucheront effectivement ce qu’il y a dans les Panama Papers et dont ils se sont faits les choux gras pendant un petit mois et puis c’est tout avec une divulgation au compte-gouttes savamment calculée pour vendre de l’encre et du clic.

    • Macron qui se rapproche de Poutine... ça peut aider à faire ressortir les « affaires » qui trainent et dont ces amateurs mis là par des gens qui savent ce qu’ils font n’ont pas eu de mal à en faire des dossiers.
      Mais ça peut tout aussi bien être un autre souci « d’état profond » qui en a ras l’bol de ces neuneus...

    • Dit autrement (beaucoup mieux) par Frédéric Lordon : https://seenthis.net/messages/710111, notamment ce passage :

      Alors désormais nous attendons. Nous attendons de voir s’il se trouve quelque média pour enfin montrer toutes ces choses, entendons : pour les montrer vraiment, c’est-à-dire autrement que comme une série d’articles factuels mais sans suite ni cohérence, par-là voués à l’oubli et l’absence d’aucun effet politique, quelque média pour connecter ce qui doit l’être, non pas donc en en restant au confortable FN, mais en dessinant enfin l’arc qui est maintenant sous nos yeux, l’arc qui emmène de Marine Épouvantail Le Pen à Valls, Collomb, Macron, qui fait le rapport entre la violence pluri-décennale dans les banlieues et celle plus récente dans la rue, ou contre les syndicalistes trop remuants, et ceci quitte, s’il le faut (on sent qu’il le faudra…), à demander aux journalistes-remparts-de-la-démocratie d’aller puiser dans leurs souvenirs d’enfance : « relie les points dans l’ordre des numéros et tu verras apparaître une figure ». Avertissons d’emblée ces âmes sensibles : ici on va voir apparaître une sale gueule.

  • Les emplettes de la place Beauvau

    Acquisition de grenades et de moyens de propulsion pour les besoins de la Gendarmerie et Police Nationales

    Liste des lots :

    Grenades de maintien de lordre et moyens de propulsion à retard Grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsion à retard9 postes : poste 1 : grenade 56 mm fumigène lacrymogèneposte 2 : grenade 40 mm fumigène lacrymogèneposte 3 : grenade 56 mm fumigèneposte 4 : grenade 40 mm fumigèneposte 5 : moyen de propulsion à retard 56 mm à portée 50 mètresposte 6 : moyen de propulsion à retard 56 mm à portée 100 mètresposte 7 : moyen de propulsion à retard 40 mm à portée 50 mètresposte 8 : moyen de propulsion à retard 40 mm à portée 100 mètresposte 9 : bouchon allumeur à main à retard 1-3 secondes pour GR 56 mm et GR 40 mm
    Moyens de propulsion à retard 56 mm à portée 200 mètres Moyens de propulsion à retard 56 mm à portée 200 mètres
    Moyens de propulsion d’exercice à retard Moyens de propulsion d’exercice à retard2 postes :poste 1 : moyen de propulsion 56 mm à retard d’exercice poste 2 : moyen de propulsion 40 mm à retard d’exercice

    Cartouches -grenades 40 x 46 mm Cartouches -grenades 40 x 46 mm6 postes : poste 1 : cartouche grenade fumigène lacrymogène à portée 50 mposte 2 : cartouche grenade fumigène lacrymogène à portée 100 mposte 3 : cartouche grenade fumigène lacrymogène à portée 150 mposte 4 : cartouche grenade fumigène à portée 50 mposte 5 : cartouche grenade fumigène à portée 100 mposte 6 : cartouche grenade fumigène à portée 150 m

    Grenades 56 mm assourdissantes lacrymogènes Grenades 56 mm assourdissantes lacrymogènes

    Acheteur : SAELSI
    Adresse :
    Place Beauvau
    75008 Paris cedex 08
    E-mail : Voir l’e-mail

    via
    Pierre Schydlowski on Twitter qui commente : « Visiblement le stock commandé l’année dernière est déjà épuisé. »

    https://centraledesmarches.com/marches-publics/Paris-cedex-08-SAELSI-Acquisition-de-grenades-et-de-moyens-de-propulsion-pour-les-besoins-de-la-Gendarmerie-et-Police-Nationales/3697370

    #police #répression #grenades #marchés

  • La ZAD ouvre des pistes
    que l’État ferme à coups de grenades

    Émilie Hache, Barbara Glowczewski,
    Christophe Laurens, Geneviève Pruvost

    https://lavoiedujaguar.net/La-ZAD-ouvre-des-pistes-que-l-Etat-ferme-a-coups-de-grenades

    Pour expulser 250 habitants répartis sur une zone agricole de 1 650 hectares de bocage sont mobilisés 2 500 gendarmes mobiles véhiculés en camions, hélicoptères, blindés, munis de tractopelles et de drones, pour un coût de 300 000 à 400 000 euros par jour, avec un usage par centaines chaque jour de grenades de quatre types (lacrymogènes, incapacitantes, de désencerclement et offensives de type GLI F4) et de tirs de flash-balls, causant à ce jour plus de 200 blessés du côté des défenseur·e·s de la ZAD — sans compter l’asphyxie d’un nombre inquantifiable de tritons et de salamandres censés être préservés dans ce biotope unique. Il s’agit bien d’une opération d’écrasement du vivant et cette opération policière à caractère militaire est menée sur le territoire de la France.

    Sur les routes des communes aux alentours de la zone (Vigneux, La Paquelais, Notre-Dame-des-Landes, Fay-de-Bretagne, Le Temple-de-Bretagne, Héric), des checkpoints filtrants, des contrôles d’identité, des fouilles de véhicules et de sacs ont été menés. Il ne s’agit donc plus d’un espace public libre de mouvement. (...)

    #Notre-Dame-des-Landes #ZAD #pistes #État #grenades #flash-ball

  • Une violence pas si symbolique
    Making-of | Loïc Venance | Vendredi 13 avril 2018
    https://making-of.afp.com/une-violence-pas-si-symbolique

    Notre-Dame-des-Landes, Loire-Atlantique — Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Je pensais qu’avec l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, puis les discussions qui ont suivi pour régler le sort des occupants, on déboucherait sur autre chose.

    Mais les forces de l’ordre ont été utilisées avec beaucoup de violence pour l’opération d’expulsion des occupants de la ZAD considérés comme illégaux. J’ai du mal à comprendre pourquoi. C’était peut-être à la base une action symbolique, mais elle a été douloureuse, y compris pour moi, physiquement.

    #NDDL

  • Les juges délivrent un non-lieu : l’affaire #Rémi_Fraisse est enterrée
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090118/les-juges-delivrent-un-non-lieu-l-affaire-remi-fraisse-est-enterree

    Rémi Fraisse © DR Les juges d’instruction de #Toulouse ont rendu une ordonnance de non-lieu pour clore le dossier de la mort de Rémi Fraisse à #Sivens, après que toutes les demandes de sa famille ont été rejetées. Un enterrement judiciaire qui suit les réquisitions du parquet. Mediapart publie le document.

    #France #Barrage #Bernard_Cazeneuve #gendarmerie #grenades #Justice #violences_policières

  • Grenades de désencerclement, dangers collatéraux - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/02/grenades-de-desencerclement-dangers-collateraux_1607501

    Un an après les graves blessures à la tête qu’ont subies deux hommes à Paris, deux expertises attestent de la dangerosité, même lors d’un usage « normal », de ces armes utilisées pour disperser la foule.

    Dix-huit galets en caoutchouc propulsés à près de 150 mètres par seconde et un grand bruit de détonation. Depuis les manifestations de l’an passé contre la loi travail et les nombreux affrontements entre des manifestants et la police, la grenade à main de désencerclement est devenue l’une des armes phares du maintien de l’ordre. Dans un récent rapport, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a recensé une augmentation de 90 % des tirs par rapport à l’année précédente. Classée dans la catégorie des « moyens de force intermédiaire » à côté des fameux flash-balls ou lanceurs de balles de défense, cette grenade était jusque-là appréciée par la police pour sa bonne réputation : très dissuasive et générant un faible risque de blessure irréversible. Pourtant, deux nouvelles expertises médicales et balistiques, effectuées dans le cadre d’enquêtes judiciaires ouvertes après les graves lésions à la tête de deux manifestants en 2016, pointent clairement le danger de cette arme « même dans le cadre d’une utilisation normale, rigoureuse et préconisée ». Pour l’heure, aucune remise en cause n’est annoncée par la police et son producteur, la Société d’application des procédés Lefebvre (SAPL), refuse toute communication.

    #violences_policières #grenades #maintien_de_l'ordre

  • Forces de l’ordre : pourquoi tant de grenades ? - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2017/09/12/forces-de-l-ordre-pourquoi-tant-de-grenades_1595843

    Le 5 août, le gouvernement publiait dans le Bulletin officiel un appel d’offres pour l’achat de plus de un million de grenades destinées au maintien de l’ordre.

    Le mardi 15 août suivant, plusieurs personnes - parmi le millier qui était venu affirmer son opposition au projet d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure - étaient grièvement blessées lors de la manifestation. L’une de ces personnes, en dépit des multiples opérations chirurgicales qu’elle a subies, risque toujours l’amputation de plusieurs orteils des suites de l’explosion d’une GLI-F4, aussi euphémisée sous le nom de « grenade assourdissante ».

    La proximité de ces deux dates, et les questions qu’elle pose quant au maintien de l’ordre à la française, explique peut-être la discrétion du gouvernement et des autorités policières suite à la répression exercée le 15 août.

    Robin et ses compagnons d’infortune ne viennent pas seulement s’ajouter à la sinistre liste des blessés graves, des mutilés à vie et des morts dont se rendent responsables régulièrement les forces de l’ordre. Ils comptent aussi parmi les témoins d’un système répressif qui spécule sur l’efficacité de la terreur qu’inspirent ses armes.
    (...)
    Premiers signataires : Robin Pagès, les parents et la sœur de Rémi Fraisse, Emmanuelle Michallon, Franck Michallon, Clair et Brigitte Michallon, la famille et les amis de Robin.

    #police #militarisation #violences_policières #grenades

  • Non, les #grenades offensives n’ont jamais été interdites par l’État français
    https://reflets.info/grenades-offensives-jamais-interdites

    L’arsenal déversé le mardi 15 août par la gendarmerie dans les rues et les champs de Saudron, non loin de Bure (Meuse), a une nouvelle fois montré comment le « maintien de l’ordre » se traduit maintenant […]

    #France #Politique #Société #armes_non-létales #Manifestations #Nucléaire #Police

  • Suite au 15 août à Bure : autopsie de la grenade « assourdissante » GLI F4 – Désarmons-les via @paris
    https://desarmons.net/2017/08/21/suite-au-15-aout-a-bure-autopsie-de-la-grenade-assourdissante-gli-f4

    Répression qui vient. Un élement de contexte, paru après cet article : Le ministère de l’Intérieur a lancé le 8 août un appel d’offre pour une commande d’un montant de 22 millions d’euros (hors TVA) de "grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsions à retard"

    Au cours de la manifestation contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, des affrontements ont éclatés entre opposantEs au projet Cigéo et gendarmes sur les champs entourrant la commune de Saudron (Meuse). Peu avant la fin des hostilités, les gendarmes ont fait un usage intensif des grenades GLI F4, dite « grenades assourdissantes », occasionnant plusieurs blesséEs grave, dont l’un risque aujourd’hui une amputation des orteils. (...)

    Les précédents (...)

    La grenade offensive suspendue, la GLI F4 maintenue

    Le 26 octobre 2014, lorsque Rémi Fraisse est tué dans le dos par une grenade offensive OF F1 à Sivens, l’inspection de la gendarmerie et de la police tergiversent longuement sur le maintien des deux grenades, sous-pesant les arguments en faveur de l’une et de l’autre (ce soir là, les gendarmes ont lancé 23 grenades offensives et 38 GLI F4, de quoi s’y perdre). Finalement, la GLI F4 est maintenue et l’OF F1 suspendue, pour des considérations purement stratégiques. La police n’utilisant que les GLI F4, elle se fiche éperdument du maintien en service des grenades offensives, mais exerce un lobbying évident pour que la GLI F4 continue de doter les forces de l’ordre. A l’époque, Cazeneuve lui-même s’en fait le défenseur, estimant que les GLI F4 sont « nécessaires pour le maintien à distance ». « Elles sont, en outre, indispensables à la gradation de la réponse pour protéger tout à la fois les forces de l’ordre et les manifestants violents contre les conséquences dommageables d’un contact ».

    Le gouvernement se contente alors de « durcir les modalités d’emploi des grenades lacrymogènes à effet de souffle, dites “GLI” pour grenade lacrymogène instantanée », proposant que l’utilisation de ces munitions se fasse « en binôme, un binôme composé du lanceur lui-même et d’un superviseur ayant le recul nécessaire pour évaluer la situation et guider l’opération ».

    À Bure ce 15 août, il est certain que le ou les superviseurs n’avaient pas le « recul nécessaire » pour les deux dizaines de grenades lancées en moins de 3 minutes…

    C’est quoi cette grenade lacrymogene instantanée ?

    La grenade GLI F4, de calibre 56 mm, pèse 190 grammes, dont 41,2 grammes de masse active. Grenade dite « à effet combiné », elle est composée de 10 grammes de gaz lacrymogène CS pur et de 25 grammes de tonite (TNT). Elle peut être lancée à la main, ou propulsée à l’aide de dispositifs propulseurs DPR de 50, 100 ou 200 mètres et grâce à des lance-grenades Chouka ou Cougar.

    La GLI F4 est constituée d’une ogive en plastique rigide de couleur grise, contenant une cartouche en polystirène blanc dans laquelle on trouve le détonateur et le dispositif d’allumage, ainsi qu’une cartouche en carton avec un couvercle de couleurs rouge et jaune, contenant la masse active de gaz (poudre jaune) et de tonite (poudre noire). Généralement, les deux cartouches sont pulvérisées lors de l’explosion et on ne trouve sur le sol que l’ogive en plastique et le propulseur qui a permis de l’envoyer, ou le bouchon et la goupille si la grenade a été envoyée à la main.

    Produite par l’entreprise LACROIX – ALSETEX sous le code SAE 810, la grenade GLI F4 est classée parmi les grenades à effet de souffle (explosive). La détonation produite par la grenade, dont le niveau sonore peut atteindre jusqu’à 165 décibels (à 5 mètres de l’impact), vise à effrayer l’adversaire. C’est la raison pour laquelle la GLI F4 a toute sa place dans la panoplie des armes à effet psychologique mise en service depuis le début des années 2000. Elle est souvent appelée pour cette raison « grenade assourdissante », bien que la grenade assourdissante corresponde à un autre modèle de grenade produite par Alsetex, la SAE 430, qui n’est pas employée dans le cadre du maintien de l’ordre en France.

    Encadré par l’article R. 431-3 du code pénal et l’article D. 211-17 du code de la sécurité intérieure, l’usage de la Grenade Lacrymogène Instanée (GLI F4) est prévu dans le cadre d’une riposte graduée, jaugée au regard de la violence réelle ou supposée des manifestantEs faisant face aux forces de l’ordre. Son usage intervient si les moyens basiques du maintien de l’ordre, à savoir les matraques, les canons à eau et les grenades lacrymogènes, sont jugés inefficients. Elle est utilisée sur le palier « usage des armes » qui succède au palier « emploi de la force ». Elle précède le palier « riposte » prévoyant l’usage d’armes à feu individuelles.

    Utilisée allègrement lors d’affrontements de moindre intensité, et sans que les manifestantEs n’aient utilisé autre chose que des pierres, la grenade GLI F4 impose un haut niveau de violence et entraîne des blessures de guerre qui sont difficilement prises en charge par les services d’urgence classiques.

    " #armes_non_létales " #Police #militarisation

  • Le parquet requiert un non-lieu : l’affaire #Rémi_Fraisse étouffée
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230617/le-parquet-requiert-un-non-lieu-l-affaire-remi-fraisse-etouffee

    Rémi Fraisse © DR Le procureur de Toulouse requiert un non-lieu pour clore le dossier de la mort de Rémi Fraisse à #Sivens, après que toutes les demandes de sa famille auprès de la #Justice ont été rejetées. S’il rend hommage au jeune homme, le magistrat estime qu’aucune faute pénale ne peut être retenue contre qui que ce soit. Les juges d’instruction doivent bientôt rendre leur ordonnance.

    #France #Barrage #Bernard_Cazeneuve #gendarmerie #grenades #violences_policières

  • Derrière le clash Mélenchon-Cazeneuve, une affaire #Rémi_Fraisse étouffée
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300517/derriere-le-clash-melenchon-cazeneuve-une-affaire-remi-fraisse-etouffee

    La polémique entre #Jean-Luc_Mélenchon et #Bernard_Cazeneuve ravive les souffrances de la famille de Rémi Fraisse, alors que toutes leurs demandes auprès de la justice sont rejetées, la dernière voici quelques jours seulement.

    #France #Barrage #gendarmerie #grenades #Sivens #violences_policières

  • Blessé grave à Nation : la grenade de trop pour Bernard Cazeneuve

    https://www.mediapart.fr/journal/france/300516/blesse-grave-nation-la-grenade-de-trop-pour-bernard-cazeneuve?page_article

    lien pour les non-abonnés : http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com/2016/05/blesse-grave-a-nation-la-grenade-de-trop-pour-ber

    La grenade a été lancée dans la foule, sans sommation, et alors que les policiers ne subissaient aucune violence, si ce n’est de l’hostilité verbale et des sifflets. Ils n’étaient pas « encerclés » contrairement à ce que plusieurs médias ont indiqué, notamment France 3.

    Introduite en 2004, la grenade à main de désencerclement (GMD) émet 160 décibels, propulse des projectiles en caoutchouc – 18, au total – alentour, mais aussi les débris parfois coupants et plus moins gros de son emballage ; elle est notamment fabriquée par la société SAPL.

    voir le site de la société SAPL, ""partenaire privilégiée de clients qui attendent une réponse adaptée à leurs besoins en matière de traitement de la violence urbaine"
    http://www.sapl-sas.com/fr/index/index

    Autre sympathique fournisseur de la police française : "Alsetex est spécialisée dans la fabrication de produits de maintien de l’ordre. En France, ses produits et services satisfont aux besoins de l’Etat français, en répondant strictement à ses spécifications." http://www.alsetex.fr/accueil_produits.php

    À la lecture des deux vidéos, un responsable d’Alternative Police CFDT a estimé sur France 3 qu’il n’y avait « pas d’erreur d’utilisation » ; « Les conditions d’utilisation de la grenade ont bien été respectées. »
    site d’Alternative Police CFDT : http://www.alternativepn.fr

    #loitravail #nuitdebout #violences_policières #cazeneuve #police #grenades #CFDT #occupy #France3

  • « Nobel Sport Sécurité fabrique et commercialise une large gamme de produits pour le maintien de l’ordre. Cette division de Nobel Sport équipe les forces de #police, de #gendarmerie, et de l’armée en France et à l’étranger » Leur usine de Pont-de-Buis, dans le Finistère, fabrique des #grenades_lacrymogènes et des munitions de #flashball. Le site étant classé SEVESO 3, la simple présence de manifestant-e-s devant les grilles, comme ce fut le cas à plusieurs reprises ces dernières années, permet de stopper la production.
    http://brest.mediaslibres.org/home/chroot_ml/ml-brest/ml-brest/public_html/local/cache-vignettes/L614xH434/appelp2b-d68cb.jpg?1462977490
    http://brest.mediaslibres.org/spip.php?article389