• Guatemala : Une loi sur l’eau est urgemment requise

    L’accès insuffisant à l’eau potable et à l’assainissement touche en particulier les peuples autochtones

    Le manque généralisé d’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement adéquats au Guatemala menace le droit à la santé et d’autres droits de millions de personnes, en particulier des peuples autochtones et des femmes.
    Alors que le Guatemala est un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, une part importante de sa population est obligée de vivre sans avoir accès à un élément aussi fondamental que l’eau potable.
    Les autorités guatémaltèques devraient adopter une législation sur l’eau qui garantisse le droit des personnes à l’eau et l’assainissement.
    (Guatemala City) – Le manque généralisé d’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement adéquats au Guatemala menace le droit à la santé et d’autres droits de millions de personnes, en particulier des peuples autochtones et des femmes, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/30/guatemala-mobilisation-des-femmes-autochtones-pour-la-vie-la-terre-et-le-territoire/#comment-67784

    #international #guatemala

  • L’Occident veut-il vraiment la démocratie en Iran ? L’histoire dit le contraire.

    Par Arnaud Bertrand – Source Blog de l’auteur - 15 juin 2025
    https://arnaudbertrand.substack.com/p/does-the-west-want-democracy-in-iran

    de facto via https://lesakerfrancophone.fr/loccident-veut-il-vraiment-la-democratie-en-iran-lhistoire-dit-le

    L’ancien Premier ministre Mohammad Mossadegh, arrivant à son procès, le 8 novembre 1953

    [cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammad_Mossadegh]

    Chaque fois que les dirigeants occidentaux parlent du besoin de « liberté et de démocratie » en Iran, ils révèlent soit une ignorance historique stupéfiante, soit un cynisme à couper le souffle. La vérité inconfortable est que l’Iran avait la démocratie – jusqu’à ce que la CIA et les services de renseignement britanniques la détruisent.

    L’histoire fondatrice de l’Iran d’aujourd’hui est qu’il s’agissait d’une démocratie fonctionnelle, renversée par les puissances occidentales pour le crime impardonnable de nationaliser leurs propres réserves de pétrole, contrôlées à l’époque par la Compagnie pétrolière Anglo-Perse (rebaptisée plus tard British Petroleum – oui, la BP).

    À l’époque, comme aujourd’hui, la dernière chose à laquelle l’Occident pensait était les intérêts du peuple iranien. Tout était, comme c’est toujours le cas, une question de profits des entreprises et de contrôle impérial. Et les gens qui croient et répandent la rhétorique de la « liberté » ne sont malheureusement – souvent à leur insu – que des idiots utiles au service de ces intérêts. Comme toujours, l’ignorance sert le pouvoir.

    Vous ne pouvez pas comprendre les relations actuelles de l’Iran avec l’Occident sans connaître cette histoire.

    Ce qui suit est l’histoire de la façon dont les agences de renseignement américaines et britanniques ont détruit la démocratie iranienne pour protéger les bénéfices des compagnies pétrolières – un récit méticuleusement documenté basé sur l’excellent livre de David Talbot « L’échiquier du diable« , la biographie faisant autorité d’Allen Dulles, le directeur ayant servi le plus longtemps à la CIA à ce jour.

    Tous les Iraniens connaissent cette histoire. Il est temps que plus d’Occidentaux l’apprennent aussi.

    L’histoire commence en 1951, à une époque où l’Iran – qui était depuis longtemps une semi-colonie britannique – a obtenu son premier dirigeant véritablement démocratique.

    Le Premier ministre Mohammad Mossadegh avait été élu démocratiquement sur une plate-forme qui résonnait puissamment auprès du peuple iranien : reprendre le contrôle de la richesse de leur nation.

    Plus précisément, le problème le plus brûlant pour les Iraniens était le contrôle britannique sur la Compagnie pétrolière anglo-perse, qui monopolisait les réserves de pétrole de l’Iran depuis des décennies. Cela signifiait que les Britanniques avaient un contrôle effectif sur une grande partie de la richesse nationale de l’Iran, extrayant d’énormes profits alors que les Iraniens ordinaires ne voyaient que peu d’avantages.

    Mossadegh a décidé de nationaliser l’entreprise peu de temps après son entrée en fonction, cherchant à reprendre le contrôle souverain de l’actif le plus précieux de son pays. C’était une décision qui aurait transformé l’avenir économique de l’Iran et créé un puissant précédent pour d’autres pays riches en pétrole cherchant à obtenir leur indépendance de l’extraction coloniale.

    Cette décision scellerait son sort.

    Les intérêts privés des frères Dulles

    Arrive Dulles, ou plus précisément, les Dulles puisqu’en plus d’Allen, directeur de la CIA, son frère Foster était Secrétaire d’État. Ils étaient très intéressés à aider les Britanniques. Mis à part leur travail de “fonctionnaires”, ils avaient de fortes incitations privées pour cela.

    Les deux frères étaient associés au cabinet d’avocats Sullivan & Cromwell et étaient toujours fortement liés au cabinet. Au sein de l’entreprise, ils avaient de gros clients pétroliers comme Standard Oil qui étaient bien sûr très inquiets du précédent qui serait créé par la nationalisation du pétrole iranien. Allen avait un autre ancien client très intéressé par le différend pétrolier iranien : la société bancaire J. Henry Schroder basée à Londres (aujourd’hui appelée Schroders), au conseil d’administration de laquelle il siégeait, était l’agent financier du pétrole anglo-persan.

    Si cela ne suffisait pas, Allen Dulles avait encore une autre forte incitation à destituer Mosaddegh. Alors qu’il était chez Sullivan & Cromwell, il avait négocié un accord avec le Shah par lequel il engageait l’Iran à payer 650 millions de dollars à OCI, un consortium de 11 sociétés d’ingénierie américaines, pour moderniser le pays. Mossadegh était fermement opposé à l’accord, qu’il dénonçait comme un cadeau massif qui “briserait le dos des générations futures. » Il a conduit le vote parlementaire à ne pas financer le projet de développement monumental, tuant ainsi les chances de Dulles et de l’OCI d’en tirer de gros profits.

    Réticence initiale d’Eisenhower

    Au début, le président #Eisenhower était plus sympathique envers #Mossadegh que les #Dulles et les Britanniques. Mossadegh lui avait écrit une lettre : “De nos jours, une grande nation qui a une position morale si élevée dans le monde [que les États-Unis] ne peuvent pas se permettre de soutenir la politique immorale d’un ami et d’un allié. Le peuple iranien désire simplement mener sa propre vie [mais Anglo-Iranian Oil Company], qui pendant des années a exploité [nos] ressources pétrolières, a malheureusement persisté à s’immiscer dans la vie interne de [notre] pays.”

    Le sens inné de la décence d’Eisenhower, originaire du Midwest, l’a d’abord fait reculer de soutenir le siège colonial britannique de l’ #Iran et, en tant que tel, il a d’abord repoussé les conseils des frères Dulles. Mais les Dulles savaient comment manipuler Ike mieux que quiconque.

    La tromperie de la #Guerre_Froide_

    Les frères Dulles ont décidé de reformuler leur argument en faveur d’une intervention en termes de guerre froide. Ils ont dit à Eisenhower que l’Iran était au bord de la prise de contrôle communiste, que Mossadegh était un “larbin” communiste et que cela signifiait que 60% du pétrole mondial serait contrôlé par Moscou.

    C’était tout sauf vrai. Mossadegh était simplement un fervent nationaliste. Le Tudeh, le Parti communiste iranien, considérait Mossadegh avec méfiance alors que lui, à son tour, comptait sur le soutien du Tudeh quand cela lui convenait mais gardait ses distances, considérant le parti comme trop soumis à Moscou.

    Mais après des semaines de lobbying intensif de la part des frères Dulles et du gouvernement britannique, Eisenhower est devenu convaincu que l’Iran était un champ de bataille de la Guerre froide et que Mossadegh devait partir. Ils ont recruté Kermit « Kim » Roosevelt Jr., le petit-fils de Theodore Roosevelt, pour cette tâche.

    _L’Opération Coup d’État

    Trois ans plus tôt, les frères Dulles avaient recruté Roosevelt pour travailler en Iran en tant que lobbyiste pour leur malheureux accord OCI et il avait depuis dirigé une opération secrète de la CIA pour organiser un réseau de résistance clandestin à l’intérieur de l’Iran.

    Sous la direction des Dulles, Roosevelt s’est opposé au gouvernement démocratiquement élu de l’Iran, embauchant des bandes de mercenaires et soudoyant des chefs militaires pour trahir leur pays. Les fonctionnaires qui ont refusé les pots-de-vin et sont restés fidèles à Mossadegh ont été enlevés et assassinés. Le cadavre du général Afshartous, l’officier chargé d’identifier les traîtres, a été retrouvé jeté sur le bord d’une route en guise de message à tous les fonctionnaires qui ont choisi de se tenir aux côtés du Premier ministre.

    Les partisans de Mossadegh contrôlaient toujours les rues, mais c’était un problème pour les Américains. Le 18 avril, l’ambassadeur des États-Unis, Loy Henderson, a organisé une réunion avec Mosaddegh, le convainquant astucieusement de nettoyer les rues. Mossadegh savait qu’un coup d’État était en préparation, mais il n’était pas au courant de l’ampleur de l’implication des États-Unis. Henderson lui a dit que les « attaques de la foule » anti-occidentales étaient flagrantes et que s’il ne nettoyait pas les rues, les États-Unis devraient retirer leur reconnaissance du gouvernement de Mossadegh.

    Cela a fait l’affaire, Mosaddegh a commis ce que Henderson a appelé plus tard “l’erreur fatale du vieil homme” d’ordonner à son chef de police de nettoyer les rues. Cela a permis aux voyous embauchés par la CIA et aux responsables militaires soudoyés de conduire des chars convergeant vers la résidence du Premier ministre. En moins de 2 heures, le Premier ministre de 71 ans et ses principaux collaborateurs escaladaient le mur d’une maison voisine, échappant à peine à la colère de la foule embauchée.

    Le coup d’État était fait.

    Le retour du Shah

    Pendant ce temps, le Shah, qui était selon les mots de Kermit Roosevelt Jr. “une mauviette” avait fui le pays à cause des troubles. Il était allé à Rome avec la reine Soraya où ils ont été photographiés en train de magasiner dans les magasins de luxe de la capitale.

    Ce n’est pas exactement une coïncidence, Allen Dulles était également à Rome, et dans le même hôtel que le Shah, l’Excelsior. Sa mission là-bas était de raidir la colonne vertébrale du shah et de le ramener sur le trône.

    Il a réussi : peu de temps après, le Shah – détesté par son peuple pour être une marionnette occidentale – était dans un avion de ligne KLM avec Dulles à ses côtés. Lors de leur atterrissage à Téhéran, ils ont été chaleureusement accueillis par l’ambassadeur Henderson, fier d’avoir une créature américaine sur le trône.

    Le destin de Mossadegh

    Pendant ce temps, Mossadegh a été arrêté et jugé pour “trahison”, une accusation complètement orwellienne étant donné qu’il a en fait été renversé pour avoir refusé de trahir son peuple.

    Craignant que son exécution ne fasse de lui davantage un martyr, il a été condamné à 3 ans de prison puis banni dans son village rural, à 100 km au nord de Téhéran, où il a vécu le reste de ses jours. Quand il est mort 9 ans plus tard, Associated Press l’a dépeint comme un “dictateur de fer” qui avait terrorisé ses ennemis et “amené le pays au chaos économique.”

    Le shah a refusé la dernière demande de Mossadegh – d’être enterré dans le principal cimetière de Téhéran, aux côtés des corps de ses partisans abattus dans les rues par l’armée. Au lieu de cela, il a été enterré sous son propre salon.

    Couverture médiatique et conséquences

    Dulles a toujours considéré le coup d’État iranien comme l’un des 2 grands triomphes de sa carrière, avec le coup d’État qu’il a organisé au #Guatemala. L’implication de la #CIA était évidemment étouffée dans la presse américaine, mais le coup d’État était généralement présenté comme une « cause de réjouissance » comme l’écrivait le Washington Post à l’époque.

    Le New York Times de l’époque qualifiait Mossadegh de “nationaliste enragé et égoïste” dont la disparition de la scène politique “nous apporte de l’espoir.” La presse américaine a généralement décrit le coup d’État comme un « soulèvement populaire » et une « révolte de la nation. » Double langage orwellien une fois de plus car c’était en fait exactement le contraire.

    De toute évidence, quelques mois après le coup d’État, l’industrie pétrolière iranienne a été dénationalisée et remise à des sociétés étrangères, 40% du butin allant désormais aux producteurs de pétrole américains, notamment Gulf, Texaco, Mobil, Standard Oil du New Jersey et Standard Oil de Californie.

    Bien sûr, les seules personnes qui n’ont pas bénéficié du coup d’État étaient les Iraniens eux-mêmes. La démocratie naissante du pays a été démantelée, et les membres des partis d’opposition et de la presse ont été soit rassemblés et arrêtés, soit conduits dans la clandestinité.

    Les conséquences à long terme

    Les Américains et le Shah ont finalement récolté ce qu’ils avaient semé. En 1979, une authentique révolte populaire a été menée par les religieux islamiques du pays – le seul secteur d’opposition de la société iranienne qui n’avait pas été systématiquement écrasé par la dictature du Shah installée par la CIA.

    Pendant 25 ans, la police secrète du Shah, la SAVAK (formée par la CIA et le Mossad), a torturé et assassiné quiconque osait s’opposer au régime. Démocrates laïcs, gauchistes, nationalistes, intellectuels – tous ont été éliminés. La seule institution ayant suffisamment d’indépendance et de capacité organisationnelle pour résister était l’establishment religieux, qui avait ses propres réseaux et jouissait d’une légitimité populaire.

    C’est ainsi que l’intervention américaine “épris de liberté” a créé la #théocratie même que les dirigeants occidentaux désignent maintenant comme une preuve de “l’extrémisme » iranien. La République islamique n’est pas une vieille haine perse de la démocratie – c’est la conséquence directe de la destruction par l’Occident de la démocratie actuelle de l’Iran et de son remplacement par une dictature fantoche si brutale que seule une révolution religieuse a pu la renverser.

    Et à ce jour, les États-Unis restent le “Grand Satan” de l’Iran – non pas à cause d’un sentiment anti-occidental irrationnel, mais parce que les Iraniens se souviennent exactement de ce que l’ #Amérique a fait à leur démocratie.

    Chaque Iranien connaît cette histoire. La plupart des Américains n’en ont jamais entendu parler. Quand vous voyez les mèmes « L’Iran avant la révolution islamique » romancer l’ère du Shah, vous voyez de la propagande : une « modernité » de surface pour l’élite fortunée pendant que la police secrète torturait les dissidents au sous-sol.

    La ”révolution islamique » était une véritable révolution populaire avec un immense soutien du peuple iranien : des millions d’Iraniens sont descendus dans la rue dans ce qui était parmi les plus grandes manifestations de l’histoire mondiale par rapport à la taille d’une population. Et il n’y avait pas que des conservateurs religieux : tous les secteurs de la société iranienne étaient dans la rue.

    Les grèves générales ont paralysé toute l’économie. Les travailleurs du pétrole – l’épine dorsale des revenus de l’Iran – ont arrêté la production. Les soldats ont commencé à refuser les ordres de tirer sur les manifestants, et une partie de l’armée a commencé à faire défection du côté révolutionnaire.

    C’est ainsi que vous savez qu’une révolution bénéficie d’un véritable soutien de masse : lorsqu’un régime doté d’une armée puissante, d’une police secrète notoire et du soutien de la superpuissance mondiale s’effondre en quelques mois. Les régimes ne tombent pas aussi rapidement à moins d’avoir complètement perdu leur légitimité auprès de leur propre peuple.

    Bien sûr, de véritables révolutions populaires peuvent encore produire des gouvernements qui imposent leurs propres restrictions – et la théocratie iranienne a en effet limité les libertés d’une manière que de nombreux Iraniens trouvent aujourd’hui frustrante. Mais cela ne change rien au point fondamental de la légitimité de la révolution ou de ses racines anti-impérialistes.

    Les parallèles avec aujourd’hui

    Qu’est-ce que tout cela signifie pour aujourd’hui ? J’ai été frappé par cette vidéo virale sur Twitter d’une femme iranienne, qui ne portait pas de hijab, protestant dans les rues et disant :

    « Ces salauds nous rendent fous depuis 400 ans. Après tout ce temps, nous attendions d’attaquer. Ces scélérats ont passé un an et demi à tuer un demi-million de personnes. Et maintenant une attaque [contre nous]. Nous voulons une bombe atomique. Pourquoi pas une bombe atomique ? Le détroit d’hormuz, n’avez-vous pas dit [que vous vouliez] le fermer ? Faites-le alors !”

    Quand elle dit « ces salauds« , cette iranienne sans hijab ne veut pas dire son gouvernement – elle ne veut pas dire les mollahs – elle veut dire l’Occident. En fait, si vous l’écoutez, sa plainte est que les mollahs ne sont pas assez agressifs contre les puissances occidentales qui les “rendent fous depuis 400 ans.”

    Je pense que cette vidéo est infiniment plus illustrative du sentiment populaire en Iran aujourd’hui que l’image complètement déformée qu’on nous donne en Occident.

    Oui, 100 fois oui, le peuple iranien veut la liberté. Mais ce que la liberté signifie pour eux, dans le contexte iranien, c’est d’abord et avant tout la liberté vis-à-vis de nous, la capacité de choisir enfin leur propre destin sans que des puissances étrangères tentent de le saper à chaque étape du processus.

    Je ne doute pas que cette dame ne soit probablement pas une grande fan des lois obligatoires sur le hijab et de certains autres aspects du régime théocratique. Mais ces préoccupations deviennent inévitablement secondaires lorsqu’elle voit son niveau de vie écrasé sous le régime de sanctions le plus sévère au monde et lorsqu’elle se fait littéralement bombarder par les mêmes puissances coloniales qui, selon ses mots, “les rendent fous depuis 400 ans.”

    Rappelez-vous : le nationalisme sera toujours la force la plus puissante qui façonnera toute politique ; plus puissante que l’idéologie, la religion ou l’économie. Chaque gouvernement iranien soutenu par le peuple, de la démocratie de Mossadegh aux mollahs d’aujourd’hui, tire sa légitimité principalement de la promesse de défendre l’indépendance de l’Iran contre l’ingérence étrangère ; même lorsque ces gouvernements peuvent être impopulaires sur certaines questions nationales.

    En tant que tel, la seule façon pour le gouvernement iranien d’être ironiquement renversé par le soutien populaire serait que le peuple estime qu’il est devenu trop faible pour protéger l’Iran. Si vous croyez d’une manière ou d’une autre que larguer une bombe sur un peuple inspirera une révolte populaire ou incitera ces gens à se ranger de votre côté, vous vous méprenez fondamentalement sur un trait psychologique humain fondamental : chaque bombe qui tombe sur le sol iranien valide la conviction des Iraniens que leur survie dépend de la résistance au pouvoir occidental. Et pas y adhérer.

    Arnaud Bertrand

    • Elizabeth II, les services secrets et le Chah || 2000, 50 min.

      https://www.arte.tv/fr/videos/115540-000-A/elizabeth-ii-les-services-secrets-et-le-chah

      Des documents longtemps tenus secrets apportent un nouvel éclairage sur la destitution du Premier ministre iranien Mossadegh et le coup d’État de 1953 qui s’en suit. Orchestrée par les services secrets britanniques et américains, cette ingérence a encore aujourd’hui des conséquences désastreuses sur les relations entre l’Occident et l’Iran. Comment Elizabeth II a-t-elle été l’instrument de ce Coup d’Etat ?

    • An Iranian Odyssey; Mossadegh, Oil and the Coup

      https://www.youtube.com/watch?v=zs15nai95nQ

      2024 (on youtube), 50 min

      In 1951 Iranian Prime Minister Mohammad Mossadegh tried to end British domination of Iran. Mossadegh nationalized Iranian oil which had been monopolized by a single British company, #BP, for more than forty years. Mossadegh had to fight against a virtual alliance of foreign and domestic enemies. They undermined him in a struggle for power and control of oil. A struggle which culminated in a coup d’etat plotted and carried out by the CIA in August 1953.

      More than five decades later it is impossible to understand Iran without understanding Mossadegh’s victories and failures. Through exclusive access to eye-witnesses and the characters of the story in Iran, #UK and the US as well as never before seen archival material Maziar Bahari tells the gripping story of the rise and fall of Mossadegh.

      An Iranian Odyssey demystifies the current perception of Iran as an irrational and erratic pariah state. The film is not only a historical documentary. It is a relevant modern story that clearly tells the reasons behind the current stand-off between Iran and the West.

      #BritishPetroleum

  • Guatemala : mobilisation des femmes autochtones pour la vie, la terre et le territoire

    Dans le cadre du 8 mars, les femmes paysannes et autochtones sont descendues dans la rue pour commémorer leur lutte et leur résistance à travers le pays. Elles ont également mené des actions de formation et d’incidence dans leurs territoires.

    La Coordinadora Nacional de Viudas de Guatemala (Conavigua), membre de la CLOC – La Via Campesina, s’est mobilisée à Tegucigalpa et, dans un communiqué, a salué toutes les femmes. Elle a rendu hommage à la mémoire et à l’histoire des aïeules qui ont tracé la voie, en exprimant sa gratitude pour leur exemple de lutte et de résistance, ainsi que pour la transmission des savoirs de génération en génération.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/03/30/guatemala-mobilisation-des-femmes-autochtones-

    #international #guatemala

  • Le Guatemala accueillera des vols de migrants étrangers expulsés par les Etats-Unis (président)
    https://www.dakaractu.com/Le-Guatemala-accueillera-des-vols-de-migrants-etrangers-expulses-par-les-

    Le Guatemala accueillera des vols de migrants étrangers expulsés par les Etats-Unis (président)
    Le Guatemala recevra 40% de vols supplémentaires en provenance des États-Unis transportant des personnes expulsées, parmi lesquelles se trouveront également des migrants d’autres pays, a annoncé mercredi le président guatémaltèque Bernardo Arévalo après s’être entretenu avec le secrétaire d’État américain, Marco Rubio.
    « Nous avons convenu d’augmenter de 40% le nombre de vols de personnes expulsées, tant des compatriotes rapatriés que des étrangers » qui seront ensuite envoyés dans leurs pays, a déclaré M. Arévalo lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Rubio.

    #Covid-19#migrant#migration#guatemala#etatsunis#expulsion#politiquemigratoire#sante

  • Bogota interdit l’entrée d’avions militaires américains transportant des migrants expulsés
    https://www.dakaractu.com/Bogota-interdit-l-entree-d-avions-militaires-americains-transportant-des-

    Bogota interdit l’entrée d’avions militaires américains transportant des migrants expulsés
    Le président colombien, Gustavo Petro, a annoncé dimanche avoir interdit l’entrée d’avions militaires américains transportant des migrants expulsés, et affirmé qu’il n’accepterait que des vols civils qui traitent les migrants avec « dignité ». « Un migrant n’est pas un criminel et doit être traité avec la dignité qu’un être humain mérite. C’est pourquoi j’ai fait refouler les avions militaires américains qui transportaient des migrants colombiens », a écrit le président sur le réseau X.Le président de gauche Gustavo Petro, critique du président américain Donald Trump, n’a pas précisé combien de vols en provenance des Etats-Unis devaient atterrir en Colombie, ni combien de migrants expulsés ils transportaient.
    « Je ne peux pas faire en sorte que les migrants restent dans un pays qui ne veut pas d’eux, mais si ce pays les renvoie, cela doit être fait avec dignité et respect pour eux et pour notre pays », a encore dit M. Petro. « Nous accueillerons nos ressortissants dans des avions civils, sans les traiter comme des criminels » a-t-il encore déclaré.
    Depuis l’investiture de Donald Trump le 20 janvier, les États-Unis n’avaient pas expulsé de migrants en situation irrégulière vers la Colombie, mais cela a été le cas vers le Guatemala et le Brésil.
    Brasilia a réclamé samedi des explications à Washington pour le « traitement dégradant » de migrants illégaux brésiliens lors de leur expulsion par les Etats-Unis sur un vol arrivé vendredi à Manaus (nord du Brésil). Selon le gouvernement brésilien, 88 Brésiliens se trouvaient dans l’avion.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#colombie#bresil#guatemala#expulsion#droit#sante#politiquemigratoire

  • Les Etats-Unis expulsent des centaines de Guatémaltèques et évoquent des vols vers le Mexique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/25/les-etats-unis-expulsent-des-centaines-de-guatemalteques-et-evoquent-des-vol

    Les Etats-Unis expulsent des centaines de Guatémaltèques et évoquent des vols vers le Mexique
    Le Monde avec AFP
    Deux cent soixante-cinq personnes expulsées des Etats-Unis ont atterri, vendredi 24 janvier, au Guatemala, selon les autorités locales, après que le président des Etats-Unis, Donald Trump, a promis une « opération d’expulsions » de masse pour réprimer l’immigration illégale. Selon la Maison Blanche, quatre avions transportant des immigrés expulsés sont aussi partis pour le Mexique, ce que Mexico n’a pas confirmé.
    Deux avions militaires et un avion privé ont atterri au Guatemala, selon plusieurs sources. Un premier vol transportant 80 Guatémaltèques (31 femmes, 48 hommes et un adolescent) est arrivé, a communiqué l’Institut guatémaltèque des migrations vendredi. Puis, un deuxième vol transportant 17 hommes et 63 femmes, avant qu’un troisième, privé, rapatrie 11 femmes, 89 hommes et cinq mineurs. « Nous pouvons confirmer que, cette nuit, deux avions du ministère de la défense ont effectué des vols de rapatriement des Etats-Unis vers le Guatemala », a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source au Pentagone.
    Le gouvernement guatémaltèque n’a pas confirmé si le groupe comprenait quelques-uns des 538 « migrants criminels illégaux » arrêtés, ou si ses ressortissants faisaient partie des « centaines » d’immigrés que la Maison Blanche a dit jeudi soir avoir expulsés. « Ce sont des vols post-investiture Trump », a sobrement déclaré à l’AFP un responsable de la vice-présidence du Guatemala.
    Donald Trump avait promis une vaste offensive contre les migrants clandestins durant sa campagne ; il a entamé son second mandat, lundi 20 janvier, avec une série de décrets destinés à enrayer leur afflux aux Etats-Unis. Il a ainsi déclaré « un état d’urgence nationale » à la frontière sud, avec le Mexique, et a annoncé le déploiement de troupes tout en promettant l’expulsion des « étrangers criminels ».
    « Le Mexique a accepté hier [jeudi] un nombre record de quatre vols d’expulsion en une journée ! », s’est réjouie la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, dans un message sur X. Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères mexicain a souligné qu’il « accept[ait] toujours l’arrivée de Mexicaines et de Mexicains sur [son] territoire à bras ouverts ».

    Le gouvernement mexicain n’a confirmé ni l’arrivée de vols ni un accord pour recevoir un nombre défini d’avions transportant des personnes expulsées, alors que des médias américains ont rapporté que l’arrivée d’un vol vers le Mexique avait été refusée.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Aux Etats-Unis, l’immigration au cœur des premières nominations de Donald Trump
    « Les vols d’expulsion ont commencé », se félicite la Maison Blanche
    Durant la semaine, la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a proposé de fournir une « assistance humanitaire » puis d’organiser le « rapatriement » des étrangers cibles des premières mesures de l’administration de Donald Trump.« Ces mesures s’ajoutent aux reconduites illimitées à la frontière terrestre, à l’expulsion des non-Mexicains » et au rétablissement d’un programme américain encourageant les migrants à rester au Mexique en attendant une réponse à leur demande d’asile, avait souligné Mme Leavitt.
    Tôt vendredi, la Maison Blanche a publié sur X une photo d’hommes menottés entrant dans un avion militaire, avec pour légende suivante : « Les vols d’expulsion ont commencé. » En déplacement, M. Trump a déclaré à la presse que ces vols avaient pour but d’expulser « les criminels les plus méchants et les plus endurcis ». Sous l’administration Biden, quelque 270 000 personnes ont été expulsées en 2023, un chiffre annuel jamais atteint durant le premier mandat de M. Trump (2017-2021).

    #Covid-19#migration#migrant#etatsunis#mexique#frontiere#expulsion#politiquemigratoire#guatemala#sante

  • Guatemala. La Cour constitutionnelle approuve la criminalisation des journalistes

    La Cour constitutionnelle (CC) a rendu un arrêt refusant toute protection aux journalistes et chroniqueurs ayant travaillé pour le défunt journal elPeriódico, dirigé par José Rubén Zamora Marroquín, qui ont été criminalisés par le bureau du procureur spécial contre l’impunité (FECI) de Rafael Curruchiche, qui les accuse d’obstruction à la justice pour les publications qu’ils ont faites dans le cadre de leur travail.

    Le recours en justice a été demandé par la Chambre des radiodiffuseurs professionnels du Guatemala, l’Association des rédacteurs sportifs, l’Association des journalistes du Guatemala, la Fédération guatémaltèque des écoles de radio (FGER), la Guilde des journalistes du Guatemala et des membres du collectif Red Rompe el Miedo Guatemala, contre le procureur Rafael Curruchiche et le procureur régional de la zone métropolitaine, Silvia Janeth García Guzmán.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/09/guatemala-de-la-colonisation-a-la-normalisation/#comment-64325

    #international #guatemala

  • Guatemala : de la colonisation à la normalisation ?

    À l’évidence, l’actualité particulièrement difficile du Guatemala plonge ses racines dans l’histoire tragique du pays. L’histoire lointaine et plus récente. Celle d’avant 1996, année de la signature des « accords de paix », et celle d’après 1996. Si ce découpage binaire frise l’outrance, il a le mérite de mettre en vis-à-vis frontal, d’un côté, une longue période de domination et de ségrégation structurelles – de la colonisation espagnole à l’emprise états-unienne et à « la guerre en terre maya [1] » – et, de l’autre côté, la prétendue phase de « normalisation démocratique » dans laquelle l’Amérique centrale serait entrée à la faveur de la fin des conflits armés entre mouvements révolutionnaires et régimes contre-révolutionnaires.

    Une histoire de domination et de ségrégation
    L’histoire lointaine du Guatemala rappelle d’abord que les Occidentaux sont nombreux à être allés s’installer dans ce pays, bien avant qu’une part significative des Guatémaltèques ne tentent, ces dernières décennies, de s’en échapper [2]. Comme si, au final, une émigration par le bas, de « gens de peu », venait contrebalancer une immigration par le haut, séculaire celle-là, de nobles et de bourgeois venus nourrir les rangs des oligarchies locales....

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/09/guatemala-de-la-colonisation-a-la-normalisatio

    #international #guatemala

  • Un article hautement documenté et d’un intérêt majeur pour qui s’intéresse à ce qui se passe en Amérique centrale et aux postures fascisantes de l’administration « Trump » :

    https://www.cetri.be/Guatemala-de-la-colonisation-a-la#nh1

    À l’évidence, l’actualité particulièrement difficile du Guatemala plonge ses racines dans l’histoire tragique du pays. L’histoire lointaine et plus récente. Celle d’avant 1996, année de la signature des « accords de paix », et celle d’après 1996. Si ce découpage binaire frise l’outrance, il a le mérite de mettre en vis-à-vis frontal, d’un côté, une longue période de domination et de ségrégation structurelles – de la colonisation espagnole à l’emprise états-unienne et à « la guerre en terre maya [1] » – et, de l’autre côté, la prétendue phase de « normalisation démocratique » dans laquelle l’Amérique centrale serait entrée à la faveur de la fin des conflits armés entre mouvements révolutionnaires et régimes contre-révolutionnaires.

    #Guatemala #post-colonialisme #doctrine_Monroe #républiques_bananières #Amérique_centrale

  • Le tour du monde de visionscarto.net (04)

    Cette année, pour passer de 2024 à 2025, nous vous emmenons dans un voyage virtuel autour du monde, en puisant dans nos archives, un jour un lieu, un jour une histoire.

    Jour 4 : Frontière Mexique-Guatemala

    « Mégaprojets et militarisation de la zone frontalière Mexique-Guatemala » - Août 2018

    https://www.visionscarto.net/megaprojets-militarisation-mexique
    Par Yannick Deniau du Collectif GeoComunes

    « Lors d’une mission internationale d’observation des droits humains à la frontière Guatemala-Mexique, et après une enquête basée sur des sources officielles, des ateliers de cartographie participative dans des communautés du Chiapas ont permis d’établir les liens existant entre mégaprojets, flux migratoires et militarisation dans la région.
     »

    #migrations #mégaprojets #frontières #Mexique #Guatemala #États-Unis #armée #Amérique_du_Sud

    #migrations #mégaprojets #frontières #Mexique #Guatemala #États-Unis #armée

  • Le vice à Miami, la plus importante base de la #CIA

    via https://diasp.eu/p/17170595

    En 1981, l’agent du #FBI Robert Scherrer écrivait que son collègue Carter Cornick travaillait à Miami, « puisque c’est là que vivent les experts en bombes, avec les trafiquants de drogues et les anciens dictateurs latino-américains ; le légendaire mafieux ancien sénateur cubain Rolando, « le tigre » Masferrer a été exécuté ici même en 1975… Orlando Bosch continue encore à collecter des fonds à Miami. » Les deux agents avaient été assignés à l’affaire de la voiture piégée qui avait tué Orlando Letellier et Rony, Moffitt et, comme d’autres fédéraux, connaissaient Miami, comme « la capitale du terrorisme aux #États_Unis. ». Le record d’exécutions et de bombes dans des voitures, des édifices publics et privés ne laissait aucun doute.

    Ce consensus parmi les détectives (...)

    • http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/10/le-vice-a-miami-la-plus-importante-base-de-la-cia.html

      [...]

      Ce consensus parmi les détectives du #FBI avait une explication dans l’histoire, ai-je pensé, noté, barré, réécrit. La vague d’attentats terroristes en Floride, dans le New Jersey et à New York était le résultat naturel d’un développement historique qui avait commencé avec les organisations mafieuses qui dominaient l’économie cubaine. même avant le Gouvernement de Fulgencio Batista. Plus tard, ce fut un effet collatéral des plans de la CIA à partir du coup d’Etat au #Guatemala en 1954, et, surtout, à partir de la révolution cubaine de 1959.

      En 1961, au sud du campus de l’université de #Miami, la CIA a installé sera plus grande station d’opération dans le monde, celle qu’elle a baptisé #JMWAVE, avec un budget de 50 000 000 de dollars (l’équivalent de 500 000 000, un demi-siècle plus tard), ce qui s’est traduit par une miraculeuse prospérité pour les petits commerces de la zone, tout en démontrant les vertus du #capitalisme, du libre marché et de la liberté sans la tyrannie du Gouvernement. Là, 300 employés étasuniens et 6000 exilés cubains, recrutés comme collaborateurs ont commencé à travailler. Tous, selon les registres, sont entré avant ou après dans les listes d’émargement de la #CIA. Le projet fut fermé en 1968, à cause de ses échecs persistants, parmi lesquels le plus important : l’assassinat de Fidel #Castro et les sabotages et les bombardements persistant de l’île, qui, loin d’affaiblir le pouvoir du nouveau régime, avaient fini par le renforcer.

      [...]

      #Cuba

  • L’élection du président Arevalo au Guatemala donne l’occasion à l’historien Rodrigo Veliz Estrada de donner quelques indications sur l’histoire longue de l’impérialisme (espagnol puis étasunien) dans ce pays d’Amérique central. Un passé colonial qui au travers notamment de la condition des populations autochtone pèse jusqu’à nos jours.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/02/guatemala-l-election-d-arevalo-est-un-symbole-de-renouveau-democratique_6214

    ❝Guatemala : « L’élection d’Arevalo est un symbole de renouveau démocratique »

    Propos recueillis par Angeline Montoya, 2 février 2024

    L’arrivée, surprise, au pouvoir du progressiste Bernardo Arevalo pourrait constituer un tournant pour le Guatemala, souligne l’historien Rodrigo Veliz Estrada, qui revient, dans un entretien au « Monde », sur les années de guerre civile et de pouvoir autoritaire subies par le pays d’Amérique centrale.
    Bernardo Arevalo, entré en fonctions le 14 janvier, est le premier chef de l’Etat progressiste au Guatemala depuis le coup d’Etat de 1954. Il est aussi le fils de Juan Jose Arevalo, premier président démocratiquement élu du pays (1945-1951) dans la foulée de la « révolution d’octobre » en 1944, et incarnation d’un « printemps guatémaltèque » qui dura dix ans. Rodrigo Veliz Estrada, historien guatémaltèque et chercheur à la Freie Universität de Berlin, revient sur l’histoire tourmentée de ce pays dont personne n’avait envisagé pareil tournant électoral.

    Crédité de 5 % des intentions de vote à la veille du scrutin présidentiel, Bernardo Arevalo a été élu au second tour, le 20 août 2023, avec 58 % des suffrages. Que signifie cette victoire pour le pays ?

    C’est un moment charnière ; il y aura un avant et un après. Le très long chapitre qui s’était ouvert avec le coup d’Etat militaire de 1954 se referme de manière hautement symbolique. C’est la première fois [en soixante-dix ans] qu’un acteur politique proposant des changements d’envergure arrive au pouvoir avec un fort soutien populaire. Je n’avais jamais observé un tel soulagement collectif dans le pays. L’élection d’Arevalo est un succès historique, même si maintenant tout reste à faire.

    Quel est le contexte de la « révolution » qui avait permis, en 1944, l’arrivée au pouvoir de Juan Jose Arevalo, père de l’actuel président ?

    Le Guatemala était alors une dictature en pleine décadence, aux mains d’une oligarchie agraire. L’Etat jouait un rôle central dans une économie vouée à l’exportation de la banane et du café. Il réquisitionnait la population indigène [grande majorité des trois millions de l’époque, notamment mayas], au moins une semaine par mois, dans les plantations. Et avait offert à l’entreprise bananière américaine, la United Fruit Company (UFCO), qui détenait le monopole de la production et de la commercialisation de la banane, la concession et le contrôle des ports, du chemin de fer, de la production d’électricité.
    En octobre 1944 se produit un soulèvement populaire – d’abord urbain, avec les jeunes gradés, les étudiants, les artisans et les ouvriers, rejoints ensuite par les ouvriers portuaires, les paysans, les travailleurs journaliers [qui chasse Juan Federico Ponce Vaides, successeur éphémère du dictateur Jorge Ubico]. L’Etat se dote d’une nouvelle Constitution sous la houlette de Juan Jose Arevalo, investi président en mars 1945.

    Comment peut-on définir les dix années du « printemps guatémaltèque » ?

    Juan Jose Arevalo a pris des mesures sociales importantes : rédaction d’un code du travail, interdiction du travail forcé des indigènes – qui, pendant quatre cents ans, avaient fourni une main-d’œuvre esclave –, sécurité sociale, lutte contre la corruption… Ces réformes ont suscité une très forte opposition. Arevalo père a dû faire face à une vingtaine de tentatives de coup d’Etat soutenues par les entreprises américaines (UFCO et la compagnie aérienne Pan Am) et par les dictateurs de la région : la dynastie Somoza au Nicaragua, Rafael Trujillo en République dominicaine, Tiburcio Carias Andino au Honduras.
    Son successeur, Jacobo Arbenz [1951-1954], s’est lancé dans des réformes plus radicales encore en nationalisant des terres – notamment celles de l’UFCO. Les Etats-Unis avaient d’abord soutenu Arevalo, mais, après 1948 et le début de la guerre froide, leur vision change. D’autant qu’Arbenz s’entoure de membres du parti communiste [Parti guatémaltèque du travail]. Dès lors, Washington apporte son soutien aux groupes qui avaient tenté, en vain, depuis plusieurs années, de renverser Arevalo et Arbenz. La CIA finance des campagnes instillant la peur d’une intervention militaire américaine dans la région. En [mars] 1954, la conférence panaméricaine adopte, sous pression américaine, une résolution [« résolution Foster Dulles », du nom du secrétaire d’Etat du président Eisenhower et par ailleurs actionnaire de l’UFCO] condamnant l’« infiltration communiste » au Guatemala. Le 18 juin, des mercenaires payés et armés par les Etats-Unis lancent une offensive sur la capitale guatémaltèque. Le président Arbenz pensait que l’armée le soutiendrait, mais ce ne fut pas le cas.

    Quelles sont les conséquences immédiates du putsch de 1954 ?

    Les organisations paysannes, les syndicats, les partis politiques qui avaient participé à la « révolution d’octobre », en 1944, sont interdits [par la junte militaire]. La gauche tente plusieurs fois, sans succès, de reprendre le pouvoir par les armes, en 1962, avec l’apparition des premières guérillas ou par les urnes. En 1963, une élection est organisée, à laquelle se présente de nouveau Juan Jose Arevalo, qui revient brièvement d’exil – son fils Bernardo est né à Montevideo [en Uruguay] en 1958. Mais un nouveau coup d’Etat empêche la tenue de l’élection.

    Entre 1960 et 1996, le Guatemala est déchiré par une guerre civile qui fait 200 000 morts…

    Cette guerre n’a pas eu la même intensité selon les périodes, les territoires ou les groupes ethniques impliqués. Entre 1963 et 1978, la répression est sélective : ce sont les dirigeants politiques qui sont enlevés ou assassinés. Mais, à la fin des années 1970, surgit une nouvelle guérilla, l’Armée de guérilla des pauvres, dans les zones indigènes qui la soutiennent. La répression est massive, avec des villages entiers massacrés et un racisme évident : on parle de génocide [plus de 83 % des 200 000 personnes tuées ou disparues appartenaient aux ethnies mayas, selon la Commission pour la vérité historique créée après la signature des accords de paix de 1996].
    Ce dessin a été réalisé par un enfant maya originaire du Guatemala, réfugié dans le camp Pujiltic, dans l’Etat du Chiapas, au Mexique, en 1983, dans le cadre d’une mission menée par l’association Enfants Réfugiés du Monde. Sur ce dessin, figurent une arme à feu, un hélicoptère, une chèvre et une poule accompagnant la fuite de l’enfant. Il a été gardé, avec d’autres dessins de ces enfants guatémaltèques comme trace de la guerre contre les peuples mayas. Le jeu et le dessin ponctuaient les missions d’ERM destinées à apporter une aide aux enfants réfugiés et déplacés.
    Ce dessin a été réalisé par un enfant maya originaire du Guatemala, réfugié dans le camp Pujiltic, dans l’Etat du Chiapas, au Mexique, en 1983, dans le cadre d’une mission menée par l’association Enfants Réfugiés du Monde. Sur ce dessin, figurent une arme à feu, un hélicoptère, une chèvre et une poule accompagnant la fuite de l’enfant. Il a été gardé, avec d’autres dessins de ces enfants guatémaltèques comme trace de la guerre contre les peuples mayas.
    Militairement, la guérilla perd en 1983. Son objectif stratégique était de prendre le pouvoir par les armes : elle a échoué. Des négociations sont ouvertes entre l’Etat, alors gouverné par les démocrates-chrétiens [droite] arrivés au pouvoir après les élections de 1985, et les quelques foyers de guérilla que l’armée ne parvient pas à éradiquer. Cette initiative reçoit le soutien du groupe Contadora (Mexique, Colombie, Panama, Venezuela), ainsi que de pays tels que la Norvège ou la France [et aboutit au bout d’un long processus sur l’accord de paix ferme et durable, signé le 29 décembre 1996].
    Les accords de paix ne résolvent pas tout, notamment le problème de la violence…
    La Mission des Nations unies pour le Guatemala, la Minugua, avait pour mandat de vérifier la bonne application du cessez-le-feu et le respect des droits de l’homme [en 1994]. L’Etat se révélait incapable de lutter contre les groupes paramilitaires qui continuaient d’opérer dans le pays, enlevaient des gens et commettaient des assassinats. Mais la Minugua n’avait pas la capacité d’enquêter. L’ONU l’a remplacée, en 2006, par la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, la Cicig. Quand le juriste et diplomate colombien Ivan Velasquez [aujourd’hui ministre de la défense colombien] en prend la tête en 2013, il ose s’en prendre aux grands groupes économiques corrompus, aux plus puissants [soixante structures criminelles sont démantelées entre 2007 et 2019].

    La Cicig a-t-elle renforcé la démocratie ?

    En promouvant des réformes du système judiciaire, notamment avec ce qu’on a appelé les « tribunaux de haut risque », chargés d’enquêter sur les affaires les plus graves, et en renforçant le ministère public, la Cicig a pu s’attaquer aux groupes de pouvoir, députés, narcotrafiquants, avocats, chefs d’entreprise… Bien sûr, cela a engendré des résistances, surtout quand elle s’est mise à enquêter sur le président Jimmy Morales [2015-2019 ; soupçonné de financement illégal pour sa campagne et duquel la Cicig demanda la levée de l’immunité]. C’était une institution populaire. L’ex-procureure générale Thelma Aldana [qui avait travaillé de concert avec Ivan Velasquez, entre 2013 et 2018] avait donc toutes les chances d’être élue à la présidentielle de 2019. Raison pour laquelle sa candidature a été empêchée. Face aux menaces, elle a dû s’exiler avant le scrutin.
    Puis la Cicig a été expulsée par une large alliance de groupes de pouvoir visés par ses enquêtes. En 2020, les forces démocratiques et progressistes ne sont pas parvenues à contrecarrer leurs plans, et c’est Alejandro Giammattei qui est élu président [directeur du système pénitentiaire du Guatemala de 2005 à 2007, il a été incarcéré dix mois en 2010, accusé par la Cicig d’avoir sommairement exécuté des détenus]. Commence alors un régime d’impunité et de corruption.

    Comment expliquer l’élection, quatre ans plus tard, de Bernardo Arevalo ?

    La pandémie de Covid-19 a été un élément déclencheur. Il n’y avait pas de respirateurs ; les vaccins sont arrivés tard ; les dirigeants ont gardé pour eux les aides financières… L’humeur politique a changé. Dans toute l’Amérique latine, les élections postpandémie ont été gagnées par l’opposition. Pour autant, personne n’avait envisagé la victoire de Bernardo Arevalo ! Il est arrivé au second tour de l’élection presque par hasard : le régime avait tout fait pour empêcher de nombreuses autres candidatures qui avaient des chances de l’emporter : Thelma Cabrera, Roberto Arzu, Carlos Pineda… C’est seulement une semaine avant le scrutin que les jeunes ont commencé à se mettre d’accord, discrètement, sur les réseaux sociaux, pour voter pour lui.

    Les communautés indigènes se sont beaucoup mobilisées pour le défendre entre son élection, le 20 août 2023, et son investiture, le 14 janvier…

    Elles ont joué un rôle crucial. Les organisations communautaires mayas quiché, l’ethnie majoritaire et avec le plus de ressources, ont occupé les rues, campé devant le ministère public, avec une grande discipline politique. S’inspirant du cas de la Bolivie – l’arrivée au pouvoir du président Evo Morales [2006-2019] et le rôle des Indiens aymara –, elles pensent que le temps est venu de constituer une force politique capable de gouverner. Il est fort probable qu’il y aura un ou une candidate maya à la prochaine élection présidentielle guatémaltèque, prévue dans quatre ans.

    Arevalo père a construit la démocratie. Les Guatémaltèques se sont-ils souvenus de lui au moment de voter pour son fils, désormais chargé de la reconstruire ?

    Bien sûr ! Mais ce n’est pas pour cela qu’il a été élu. En 2003, le fils de Jacobo Arbenz, qui avait été démis par le coup d’Etat de 1954, s’était présenté à l’élection et était arrivé bon dernier. C’est lorsque les élites ont tenté d’empêcher Arevalo fils d’accéder au pouvoir que les gens ont fait le lien avec son père et qu’il s’est transformé en symbole de renouveau démocratique. Une éventuelle victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, en novembre, est cependant inquiétante. Les groupes d’opposition se sentiront renforcés et prêts à contre-attaquer, car Arevalo ne sera plus soutenu par Washington comme il l’a été par Joe Biden.

    #impérialisme #colonialisme #démocratie #Guatemala #Espagne #Etats-Unis #PeuplesAutochtones #CommunautésIndigènes

  • African Migration to the U.S. Soars as Europe Cracks Down - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/01/05/us/africa-migrants-us-border.html

    African Migration to the U.S. Soars as Europe Cracks Down
    Thousands of people from African nations are flying to Central America and then traveling over land to Mexico and on to the southern border.
    By Miriam JordanMiriam Jordan, who covers immigration, reported from San Diego and Jacumba Hot Springs, Calif.
    Jan. 5, 2024
    The young men from Guinea had decided it was time to leave their impoverished homeland in West Africa. But instead of seeking a new life in Europe, where so many African migrants have settled, they set out for what has become a far safer bet of late: the United States.
    “Getting into the United States is certain compared to European countries, and so I came,” said Sekuba Keita, 30, who was at a migrant center in San Diego on a recent afternoon after an odyssey that took him by plane to Turkey, Colombia, El Salvador and Nicaragua, then by land to the Mexico-U.S. border.Mr. Keita, who spoke in French, was at a cellphone charging station at the center among dozens more Africans, from Angola, Mauritania, Senegal and elsewhere, who had made the same calculus.While migrants from African nations still represent a small share of the people crossing the southern border, their numbers have been surging, as smuggling networks in the Americas open new markets and capitalize on intensifying anti-immigrant sentiment in some corners of Europe.
    Historically, the number of migrants from Africa’s 54 countries has been so low that U.S. authorities classified them as “other,” a category that has grown exponentially, driven recently, officials say, by fast-rising numbers from the continent.According to government data obtained by The Times, the number of Africans apprehended at the southern border jumped to 58,462 in the fiscal year 2023 from 13,406 in 2022. The top African countries in 2023 were Mauritania, at 15,263; Senegal, at 13,526; and Angola and Guinea, which each had more than 4,000.Nonprofits that work on the border said that the trend has continued, with the absolute number and share of migrants from Africa climbing in recent months as potential destinations in Europe narrow. “You have countries that are less and less welcoming,” said Camille Le Coz, a senior policy analyst at Migration Policy Institute Europe. “When new routes open up, people are going to migrate because economic opportunities at home are insufficient.”
    A record number of people are on the move worldwide, according to the United Nations, fleeing climate change, authoritarian states and economic instability. A Crisis Reignited: Thousands of migrants are once again arriving every day in record numbers at the U.S. border with Mexico, driven by relentless violence, desperation and poverty.
    African Migration: While migrants from African nations still represent a small share of the people crossing the southern border, their numbers have been surging, as smuggling networks in the Americas capitalize on intensifying anti-immigrant sentiment in some corners of Europe. Republicans’ Claims: House Republicans, who are pushing for stricter border policies in exchange for new aid to Ukraine in its war against Russia, traveled to Texas to raise pressure on Democrats. We fact-checked some of the statements on immigration they made during the trip.Changing Dynamics: President Biden isn’t under pressure to curb the flow of migrants just from Republicans. Democratic mayors and governors in cities thousands of miles from the border are also issuing cries for help.
    The swelling number of migrants from Africa has exacerbated the crisis at the Mexico-U.S. border, as they join legions of migrants from Central and South America, as well as from China, India and other nations in making their way north.Nearly 2.5 million migrants crossed the U.S.-Mexico border in the 2023 fiscal year, and about 300,000 migrants were processed by the U.S. Border Patrol in December, the most of any month, stretching resources to the limit. Most people will apply for asylum, which allows them to remain in the United States until the outcome of their cases, issued years down the road.President Biden is facing pressure from Republicans in Washington and from some mayors and governors to stanch the flow of migrants into the country and into cities and towns struggling to absorb the new arrivals.
    For decades, Congress has failed to reach a consensus on comprehensive changes to the immigration system, and that has compounded the challenges of responding to the surge. Now, Republicans in Congress have demanded the Biden administration accelerate deportations and restrict asylum in exchange for support for wartime aid to Ukraine and Israel, and talks on that are expected to resume next week when lawmakers return to Washington.
    Several people, including one person carrying a small child, stand in line outside near a fence.Several people, including one person carrying a small child, stand in line outside near a fence.
    The surge of migrants from African nations can be noticeable even before they arrive in the Americas. After a flight from Senegal landed in Morocco on a recent morning, an airport employee called for anyone headed to the Nicaraguan capital Managua. A few dozen Senegalese travelers followed her.The Nicaraguan government, led by longtime president Daniel Ortega, does not restrict entry of Africans, and by starting their overland journey there, migrants are spared the perilous trek through the Darien Gap, a dense jungle between Colombia and Panama.
    The African migrants continue through Honduras, Guatemala and Mexico until they arrive at the southern U.S. border. Between January and September, nearly 28,000 Africans passed through Honduras, a sixfold increase over the corresponding period in 2022, according to the Honduran government. Guinea, Senegal and Mauritania are among the top 10 countries of those migrants; only a couple dozen people from each of those countries traveled through Honduras in 2020.
    While the United States has ramped up deportation flights, it has had to keep releasing many more people into the country because immigration detention centers are full and families cannot be locked up for extended periods. It is also extremely difficult to deport people to countries in Asia and Africa, because of the long distance and lack of consent from many nations.Across the Atlantic, immigration has stirred concern in many countries. Right-leaning candidates with anti-immigration platforms prevailed in a few national elections last year, most recently in the Netherlands. France, Germany and Spain have struck deals with Tunisia and Morocco to intercept migrants who transit through them. And on Dec. 20, the European Union signed a pact to facilitate the deportation of asylum seekers and limit migration to the bloc.
    Migrants heading to the United States share tips and success stories on social media, and smugglers masquerading as travel guides tout their services. Friends and relatives relay that they obtain U.S. work authorization after filing asylum claims. And while the migrants are unlikely to win their cases, it typically takes years for a decision because of a massive backlog in immigration court.“In the past, migrating across the U.S. border was very mysterious to people,” said John Modlin, the chief of the Border Patrol’s Tucson sector, which has been seeing large numbers of Africans crossing in remote areas.
    “The greatest danger right now is the global reach of the smuggling organizations,” aided by social media, he said in a recent interview.
    The route from West Africa and through Central America emerged a few years ago, according to Aly Tandian, a professor specializing in migration studies at the University Gaston Berger in Senegal. But departures soared in 2023 as more migrants began flying through Morocco and Turkey en route to Nicaragua.“I saw people had made it to the United States,” Ousman Camara, 27, a college student from Mauritania now in the United States, said in an interview. “Morocco controls the seas, making it harder to reach Europe.”Mr. Camara said that he no longer felt safe in Mauritania, where human rights groups have documented widespread abuses against Black minorities, and that he planned to apply for asylum in the United States.He borrowed about $8,000 from a friend to make the journey, which Mr. Camara said he would repay once he has steady work in the United States.
    Unlike many of the migrants from countries in the Americas, many migrants from Africa and Asia had families or friends who could help pay for the air travel to Nicaragua.Mr. Keita, from Guinea, said that he had sold his small laundry-detergent factory in Kankanto afford the trip. “Working here, I will be able to better myself and provide for us,” he said.Mohammed Aram, 33, of Sudan, where civil war broke out in April, said that the United States was the best place to start a new life. “Entry to Europe is difficult,” said Mr. Aram, who planned to go to Chicago
    More than a dozen migrants interviewed for this article said that they had surrendered at the border to U.S. agents, who bused them to a processing facility. There, the migrants spent two or three nights waiting their turn to provide personal information to authorities. They were released with documents that indicated they were in deportation proceedings and must go to court on a specific date in the city where they reported they will live.Finally, the migrants were released to the San Diego center, where they received meals and assistance contacting friends or relatives around the country who typically paid for airline tickets to their U.S. destination.
    Having made it to the United States, many expressed optimism about making fresh starts in cities across the country. But some who traveled to the United States said that social media posts had omitted mention of the danger they might encounter on their journeys, especially through Central America and Mexico.Paulo Kando, 20, and M’bome Joao, 22, from Angola, an oil-rich nation on the West African coast, said that bandits had robbed their cellphones and all their money at the Guatemala-Mexico border. They got jobs piling charcoal into carts to earn some pesos in Mexico. By the time they reached California, they had nothing but the clothes on their backs.Now they were stranded in San Diego. An Angolan friend in Portland, Ore., had promised to receive them but was not answering his phone, and they could not afford the bus fare to get there. They knew no one else in the United States, they said. Still, they did not regret coming.Mr. Kando, speaking in his native Portuguese, said his goal had not changed. “We’re trusting in God that a miracle will happen,” he said, “and we will reach Portland.”

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#afriquemeriquecentrale#mexique#honduras#guatemala#nicaruaguca#senegal#fluxmigratoire#routemigratoire#sante

  • Appel à la mobilisation pour défendre la démocratie au Guatemala

    #Acción x la democracia

    Arrivé en seconde position au premier tour d’une élection marquée par une abstention record, Bernardo Arévalo du parti Semilla a été élu avec une ample majorité des voix. Il doit prêter serment comme président de la République du Guatemala le 14 janvier prochain (2024). Or, l’exercice du mandat qui lui a été confié par les urnes, se voit menacé par les forces les plus réactionnaires du pays qui depuis des décennies accaparent le pouvoir, par la force, la corruption et la manipulation du système de justice.

    Universitaire, diplomate et homme politique jusque-là discret, Bernardo Arévalo est le fils du président Juan José Arévalo qui, en 1944, avait impulsé un « printemps démocratique », auquel un coup d’État militaire financé par la CIA mit fin abruptement en 1954. C’est à ce titre mais aussi en raison de son engagement résolu contre la corruption que le nouveau président élu représente un affront intolérable et une menace réelle pour une partie de la classe politique arrimée aux privilèges et aux prébendes que lui confère le contrôle ininterrompu du pouvoir politique, économique et militaire. Le parti Semilla est, quant à lui, issu des mobilisations sociales d’ampleur qui, en 2015, exigeaient déjà la fin de l’impunité et de la corruption dans le pays.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/30/appel-a-la-mobilisation-pour-defendre-la-democ

    #international #guatemala

  • A Ciudad Juarez, malgré le mur et les barbelés, les migrants passent toujours aux Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/10/a-ciudad-juarez-malgre-le-mur-et-les-barbeles-les-migrants-passent-toujours-

    A Ciudad Juarez, malgré le mur et les barbelés, les migrants passent toujours aux Etats-Unis
    Par Anne Vigna (Ciudad Juarez (Mexique), El Paso (Etats-Unis), envoyée spéciale)
    Publié le 10 octobre 2023 à 19h00, modifié hier à 10h54
    eEnviron 2,2 millions de personnes ont franchi illégalement la frontière nord du Mexique depuis octobre 2022. Peu réactive, l’application créée par Washington pour déposer une demande d’asile à l’extérieur du pays n’a pas dissuadé un nouvel afflux de migrants, parmi lesquels figurent de nombreux Vénézuéliens.
    Les migrants et la garde nationale texane se livrent, jour et nuit, à un véritable jeu du chat et de la souris devant le mur frontalier à Ciudad Juarez, dans l’Etat mexicain de Chihuahua, juste en face de la ville d’El Paso, au Texas. Le « terrain de jeu » est une vaste étendue de sable où des rouleaux de barbelés sont entassés sur plusieurs mètres de haut, juste après un ruisseau sale et boueux dénommé Rio Bravo au Mexique et Rio Grande aux Etats-Unis – il marque la frontière officielle entre les deux pays. Depuis le début du mois de septembre, cette frontière connaît à nouveau un afflux ininterrompu de migrants venus, par le sud, de tout le continent américain et en particulier du Venezuela. Depuis 2013, 7 millions de Vénézuéliens ont fui leur pays et son économie en faillite.
    Par petits groupes, les migrants s’approchent des barbelés, les recouvrent de vêtements et creusent un trou dans le sable à toute vitesse pour essayer de se faufiler sans trop se blesser. Les enfants passent de bras en bras, emmitouflés dans des couvertures, les sacs à dos sont jetés en l’air ; certains restent coincés et abandonnés dans les fils de fer barbelés. Ces familles n’ont souvent que quelques minutes, avant que les gardes américains n’arrivent en courant et posent leurs pieds sur les barbelés afin d’empêcher le passage. Mais cinquante mètres plus loin, un autre groupe se faufile tandis que d’autres gardes se précipitent dans leur direction.
    Le manège dure ainsi toute la journée et malgré les efforts des forces de sécurité qui se déplacent en courant ou en voiture, des grappes de migrants parviennent bien sur le sol américain, les bras souvent ensanglantés par le passage de la clôture mais ne pouvant réprimer un sourire.
    Des migrants tentent d’entrer en rampant sous les barbelés de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, en utilisant des vêtements pour minimiser le risque de blessure, à Ciudad Juarez (Mexique), le 4 octobre 2023.
    Du côté mexicain, le simple fait de voir des migrants passer sous cette ligne qui semble infranchissable, est un motif de joie pour les nouveaux arrivants. Ils passent plusieurs heures à étudier le manège avant de se lancer à leur tour. « En fait, on doit passer comme des crabes », dit en riant le Vénézuélien Eduardo Vasquez, qui lève le poing en voyant que le groupe, avec lequel il a voyagé sur le toit d’un train depuis l’Etat de Mexico ces derniers jours, vient de franchir les barbelés. Ce jeune homme de 26 ans, qui a mis deux mois à traverser le Mexique, hésite encore à franchir illégalement cette frontière alors qu’il voyage avec deux enfants de 2 et 4 ans. « Quand je vois que mes compagnons sont passés, j’ai aussi envie de me lancer », dit cet ancien chauffeur de bus à Caracas. A ses côtés, son épouse ouvre à nouveau son téléphone et l’application mobile CBP One (pour Customs and Border Protection, « douanes et protection des frontières »), qui permet de demander l’asile aux Etats-Unis. Deux mois après s’être inscrits, ils n’ont obtenu aucune réponse.
    Ces deux jeunes parents pèsent le pour et le contre et optent finalement pour ne pas franchir la ligne ce jeudi 5 octobre. Ils viennent d’apprendre que les Etats-Unis vont désormais reprendre les expulsions de migrants vénézuéliens. « Je ne veux pas prendre le risque de devoir refaire ce voyage. On va attendre encore un peu, nous aurons peut-être de la chance », lâche le père en jetant un dernier coup d’œil vers les Etats-Unis. Sans plus traîner, ils partent, toujours à pied, à la recherche d’un refuge où passer cette nuit et sans doute les prochaines. De l’autre côté de la frontière, après les barbelés, la file de migrants qui se forme devant le mur en acier s’allonge à vue d’œil. Après une journée d’attente sous un soleil de plomb, la garde texane ouvre enfin la porte du mur et les migrants sont emmenés en bus vers des centres de rétention dans la ville d’El Paso. Certains n’y resteront que quelques heures, d’autres plusieurs semaines, en fonction de l’affluence mais surtout de leur nationalité.« Les Mexicains sont systématiquement renvoyés le jour même à Ciudad Juarez, même s’ils peuvent avoir de bonnes raisons de demander l’asile. Les Vénézuéliens, les Haïtiens et les Nicaraguayens obtiennent en général un permis d’un an minimum avant que leur demande d’asile soit examinée par un juge », explique Maria Inés Barrios de la O, chercheuse spécialisée sur la migration au Collège de la frontière nord (Colef), à Ciudad Juarez. Mais la spécialiste précise aussitôt : « Les règles vont sans doute encore changer avec les élections l’an prochain aux Etats-Unis. La migration est toujours un thème de campagne et de dispute entre démocrates et républicains. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’annonce de Biden de relancer la construction du mur frontalier comme d’expulser les migrants vénézuéliens entrés illégalement. »
    Entre octobre 2022 et août 2023, 2,2 millions de personnes ont franchi illégalement cette frontière de 3 000 kilomètres de long. En août, les Vénézuéliens comptaient pour 13 % d’entre eux. « Il y a une nette augmentation du nombre de migrants ces derniers mois sur toute la portion nord du territoire mexicain. Et étant donné l’affluence actuelle à la frontière avec le Guatemala, au sud du pays, on peut s’attendre à ce que les prochains mois soient tout aussi compliqués », considère Rodolfo Cruz, professeur au Colef, à Tijuana.Pour faire face à cette énième « crise migratoire », les douaniers américains ont été assignés à la gestion des flux humains plutôt qu’aux transports de marchandises. Résultat : la fermeture de plusieurs ponts frontaliers, réservés aux camions, provoque des pertes économiques importantes à Ciudad Juarez, et des entreprises ont dû mettre leurs employés au chômage technique. « Ce goulet d’étranglement à la frontière est une punition des Etats-Unis, qui nous reproche de laisser notre frontière avec le Guatemala ouverte à la migration », juge Juan Acereto, le représentant du gouvernement municipal de Ciudad Juarez à El Paso.
    Pourtant, le Mexique ne fait pas preuve de laxisme sur ce dossier et a renvoyé ces dernières années les migrants vénézuéliens expulsés des Etats-Unis, qui n’avaient plus de relations diplomatiques avec Caracas. Mexico ne facilite pas non plus la traversée de son territoire : la plupart des migrants n’ont aucun laissez-passer, ce qui permet à la police migratoire de les repousser toujours plus au sud. « Le président Andres Manuel Lopez Obrador a beau plaider pour une migration plus humaine et répéter qu’il faut s’attaquer aux causes de la migration, il n’a rien fait dans ce sens, considère Eunice Rendon, qui coordonne l’organisation Agenda Migrante. La preuve, la migration des Mexicains, qui avait fortement diminué ces dix dernières années, a augmenté sous son mandat à cause de la violence. »
    En face de Ciudad Juarez, dans la ville d’El Paso au Texas, José Artigas profite de ses premiers instants de liberté, après cinq jours passés dans un centre de détention. Ce Vénézuélien de 20 ans, expulsé en juillet par le Mexique, a cette fois atteint son objectif. Il vient d’apprendre que sa première audience avec un juge à Detroit pour examiner sa demande d’asile aux Etats-Unis n’aura lieu qu’en 2027. José Artigas n’a pas l’autorisation de travailler et il a vingt-deux points de suture au pied droit, résultat du passage des barbelés à la frontière. Mais il plaisante en montant dans un bus qui va l’emmener gratuitement à New York. Il se moque de savoir que le Texas, gouverné par un républicain, Greg Abbott, a mis en place ces bus pour répartir les migrants sur tout le territoire américain et les envoyer en particulier vers des Etats dirigés par les démocrates, comme celui de New York. Il ne voit qu’une différence de taille avec le périple qu’il vient d’achever : « Ici on nous conduit, au Mexique on nous chassait. »

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#venezuela#frontiere#mur#sante#violence#mur#expulsion#guatemala#migrationirreguliere#politiquemigratoire

  • #Équateur, #Guatemala, #Argentine : le temps des outsiders

    Les récentes élections dans ces trois pays ont bluffé les instituts de sondage en faisant surgir de nouvelles figures politiques. Qu’ils soient progressistes ou ultralibéraux, de plus en plus de candidat-surprises bouleversent les résultats électoraux. Nous ferons le point sur les récentes élections dans ces trois pays pour essayer de comprendre ce phénomène. Et nous terminerons par une bonne nouvelle qui nous vient du #Venezuela

    https://www.youtube.com/watch?v=jDQjlKJP6qc

  • Élections générales au #Guatemala - Romain Migus

    Les guatémaltèques ont voté pour le premier tour des présidentielles, ainsi que pour élire leurs députés et maires et....il y a beaucoup de surprises. La seule constante, c’est que les entreprises de sondages se sont encore plantées en beauté.
    Nous sommes avec Cynthia BENOIST, consultante indépendante et spécialiste du Guatemala, pour décrypter les résultats.

    https://www.youtube.com/watch?v=17MfpFMy700

  • Au #Guatemala, le pétrolier franco-britannique Perenco fait sa loi
    https://reporterre.net/Au-Guatemala-le-petrolier-Perenco-fait-sa-loi

    Le projet de loi propose aussi de permettre une suspension des paiements à l’État et une « reconnaissance de dette d’une échéance pouvant aller jusqu’à vingt-quatre mois ». Il prévoit aussi que la loi s’applique à tout contrat en vigueur lors de son entrée en application. « Cela entre en conflit avec le principe de non-rétroactivité et de sécurité juridique de la Constitution et de la loi de l’Organisme judiciaire », dit à Reporterre Ligia Hernández Gómez, députée du parti écolo Semilla. En outre, ce texte « permet une prorogation des contrats sans processus d’appel d’offres, contrairement à ce que prévoit la loi sur les #hydrocarbures ».

    Le parcours même du projet de loi a été inhabituellement court : présenté le 19 janvier 2022 en séance plénière, voté en première et deuxième lectures les 6 et 7 décembre, il sera soumis à une dernière lecture avant le terme de la législature, les élections ayant lieu le 25 juin 2023. Alors que #Perenco exploite le pétrole dans une zone protégée et que tout contrat d’exploitation exige la validation par le ministère de l’#Environnement et une étude d’impact environnemental, ce n’est pas la commission de l’environnement du Congrès qui a examiné le texte mais celle des finances publiques. Il est vrai que la première est dominée par des partis d’opposition... et la seconde par une majorité d’alliés du gouvernement. « La commission a donné un avis favorable en un temps record sans véritable étude », précise Mme Gómez.

    #extractivisme

  • Au Guatemala, un syndicat pour les travailleuses domestiques

    Une initiative sur les luttes des femmes

    Au Guatemala, plus de 268 000 personnes sont employées par des familles ou des particuliers pour assurer le ménage, les courses, le soin des enfants ou des personnes malades, etc. Ce sont en très grande majorité des femmes, dont les conditions de travail font l’objet d’un « régime spécial » moins favorable que le droit du travail « classique » : aucune garantie de congés ou de respect des jours fériés, pas d’affiliation obligatoire à la sécurité sociale, de salaire minimum, etc.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/04/09/au-guatemala-un-syndicat-pour-les-travailleuse

    #féminisme #guatemala

  • HCR - Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés préconise la création d’un mécanisme régional pour faire face aux déplacements sans précédent au Mexique et en Amérique centrale
    https://www.unhcr.org/fr-fr/news/press/2021/12/61a9e616a/haut-commissaire-nations-unies-refugies-preconise-creation-dun-mecanisme.html

    Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés préconise la création d’un mécanisme régional pour faire face aux déplacements sans précédent au Mexique et en Amérique centrale
    GENÈVE – Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a conclu une visite de dix jours au Mexique, au Salvador et au Guatemala par un appel sans équivoque en faveur de la mise en place d’un mécanisme régional qui permettrait de renforcer, de coordonner et de créer des synergies entre les différents programmes, politiques et initiatives visant à faire face à l’ampleur et à la complexité sans précédent qui caractérisent les mouvements de population au Mexique et en Amérique centrale. « Plutôt que d’ériger des murs pour retenir les gens, nous devrions plutôt aider ceux qui se déplacent à rester chez eux en créant les conditions nécessaires pour qu’ils n’aient pas besoin de partir et que ceux qui doivent s’enfuir trouvent ce dont ils ont besoin plus près de chez eux », a expliqué Filippo Grandi. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’un mécanisme régional pour générer des synergies entre les différents programmes, alliances, plateformes et forums existants qui tentent de s’attaquer aux causes structurelles de la mobilité humaine et de trouver des solutions. »
    Le déplacement de près d’un million de personnes au Mexique et en Amérique centrale est dû à un certain nombre de facteurs économiques, sociaux et humanitaires interconnectés, notamment le manque d’opportunités, l’insécurité causée par les gangs et le crime organisé, les ravages de la pandémie de Covid-19 et les effets du changement climatique. En outre, les migrants et les demandeurs d’asile venant de plus loin au sud et des Caraïbes transitent de plus en plus par l’Amérique centrale. Cette année, plus de 100 000 hommes, femmes et enfants ont entrepris la traversée de la jungle du Darien entre la Colombie et le Panama, tandis qu’au cours des six premiers mois de 2021, le Mexique a reçu le troisième plus grand nombre de demandes d’asile au monde. « Le Mexique et le Guatemala ne sont pas seulement des lieux de transit, mais de plus en plus des pays où les réfugiés et les migrants trouvent la sécurité et un accès à des opportunités », a déclaré Filippo Grandi. « Dans ces deux pays, j’ai vu de nombreuses manifestations de générosité, un accueil chaleureux et de véritables efforts pour intégrer les réfugiés dans le tissu social et économique. J’ai également rencontré de nombreux réfugiés qui sont heureux de travailler, d’étudier et de contribuer de différentes manières au bien-être de leurs communautés d’accueil ». Le HCR collabore avec les gouvernements, la société civile et d’autres partenaires pour renforcer les systèmes d’asile au Mexique, au Guatemala et dans d’autres pays d’Amérique centrale, et plaide pour des alternatives migratoires en faveur de ceux qui en ont besoin. De nombreuses personnes déracinées par la violence dans la région ne franchissent pas de frontières internationales mais restent dans leur propre pays. Au cours de sa visite, le Haut Commissaire a pu constater les efforts déployés par le Salvador pour renforcer sa législation, ses politiques publiques et ses programmes afin de répondre aux besoins de protection, de services et d’assistance pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Le mardi 30 novembre, le Haut Commissaire a participé à la 4e réunion annuelle du Cadre régional de protection et de solutions (MIRPS, selon l’acronyme espagnol), qui réunit le Belize, le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Mexique et le Panama dans le but de coordonner les réponses régionales et nationales visant à s’attaquer aux causes profondes des déplacements forcés, à apporter des réponses efficaces aux besoins de protection de la population déplacée, des demandeurs d’asile, des réfugiés et des rapatriés ayant besoin de protection, ainsi qu’à la recherche de solutions durables.

    #Covid-19#migrant#migration#ameriquecentrale#mexique#guatemala#salvador#honduras#costarica#belize#panama#sante#pandemie#crise#violence#vulnerablité#deplacementforce#protection#rapatrie#asile#unhcr

  • Deux dirigeants de Lev Tahor jugés pour enlèvement et exploitation d’enfants Luke Tress - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/deux-dirigeants-de-lev-tahor-condamnes-pour-enlevement-et-exploita

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner risquent la prison à vie pour avoir enlevé une jeune fille de 14 ans et son frère afin qu’elle ait une relation sexuelle avec un homme adulte.


    Nachman Helbrans. (Capture d’écran : YouTube / Windsor Star)

    Mercredi 10 Novembre, le tribunal fédéral de New York a reconnu coupables d’exploitation sexuelle et d’enlèvement d’enfants deux hauts dirigeants du groupe juif extrémiste Lev Tahor.

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner risquent une peine minimale obligatoire de 10 ans de prison et une peine maximale de prison à vie.

    La sentence sera prononcée ultérieurement par un juge du tribunal fédéral du district sud de New York.

    En attendant, plusieurs détails de l’affaire ont déjà été révélés.

    Le procureur américain en charge de l’affaire, Damien Williams, a ainsi expliqué : « Nachman Helbrans et Mayer Rosner ont effrontément enlevé deux enfants à leur mère au milieu de la nuit pour qu’une jeune fille de 14 ans entame des relations sexuelles illégales avec un homme adulte. Le verdict d’aujourd’hui montre clairement que notre bureau – et nos partenaires chargés de l’application de la loi – ne seront pas dissuadés de rendre justice aux victimes de l’exploitation sexuelle des enfants. »

    L’histoire s’est passée au Guatemala, l’un des principaux pays de résidence du groupe Lev Tahor. En 2017, Nachman Helbrans, l’un de ses dirigeants, a fait en sorte que sa nièce âgée de 13 ans soit « mariée » à un adulte de la secte, âgé lui de 19 ans – une union illégale car interdite par la loi mais bel et bien consommée.

    Un communiqué du ministère américain de la Justice précise que le couple a « immédiatement entamé une relation sexuelle dans un but de procréation ».

    Une démarche conforme aux pratiques habituelles du groupe, poursuit le communiqué qui ajoute que les dirigeants de Lev Tahor « exigeaient des jeunes mariées qu’elles aient des relations sexuelles avec leurs maris, qu’elles disent aux personnes extérieures à Lev Tahor qu’elles n’étaient pas mariées, qu’elles prétendent être plus âgées et qu’elles accouchent chez elles plutôt qu’à l’hôpital, afin de cacher au public le jeune âge des mères ».

    En 2018, craignant pour la sécurité de ses enfants, la mère de la fillette a fui le complexe du groupe au Guatemala pour se réfugier aux États-Unis. Un tribunal de Brooklyn lui a accordé la garde exclusive des enfants et a interdit au père des enfants, un dirigeant de Lev Tahor, de communiquer avec eux.


    Des filles de la communauté Lev Tahor, à Chatham, en Ontario, en décembre 2013. (Capture d’écran : YouTube)

    Nachman Helbrans et Mayer Rosner, tous deux citoyens américains, ont ensuite conçu un plan pour rendre la jeune fille de 14 ans à son « époux » de 20 ans. En décembre 2018, ils l’ont enlevée, elle et son frère de 12 ans, alors qu’ils résidaient avec leur mère dans le village de Woodridge, dans le nord de l’État de New York. Ils ont fait passer clandestinement les enfants par la frontière américaine pour les emmener au Mexique.

    Pour y parvenir, ils ont utilisé des déguisements, des pseudonymes, des téléphones, de faux documents de voyage et des logiciels cryptés.

    Finalement, après trois semaines de recherches et le déploiement de centaines de membres des forces de l’ordre, ils ont été interceptés au Mexique et les enfants été renvoyés à New York. Lev Tahor a fait d’autres tentatives d’enlèvement d’enfants en 2019 et 2021. Plusieurs autres personnes ont été arrêtées et inculpées dans cette affaire.

    Nachman Helbrans, 39 ans, et Mayer Rosner, 45 ans, ont été reconnus coupables de tous les chefs d’accusation, y compris de complot pour transporter un mineur dans l’intention de le livrer à une activité sexuelle criminelle et d’enlèvement parental international.

    Lev Tahor est une secte ultra-orthodoxe extrémiste. Elle a été fondée par le père de Nachman Helbrans, le rabbin Shlomo Helbrans, à Jérusalem dans les années 1980. Le groupe a fui au Canada, puis au Guatemala en 2014, après avoir fait l’objet d’une surveillance intense de la part des autorités canadiennes pour des allégations d’abus et de mariages d’enfants. Le plus jeune Helbrans a pris les rênes du groupe en 2017 lorsque son père s’est noyé au Mexique et Mayer Rosner a servi de « top lieutenant », selon les documents judiciaires.

    Le nom du groupe signifie « cœur pur » en hébreu.


    Le fondateur de Lev Tahor, le rabbin Shlomo Helbrans, quitte la Cour suprême de l’État à Brooklyn, New York, après une audience, le 13 avril 1994. (Crédit : AP Photo/Betsy Herzog)

    Les mouvements, les machinations et les plans du groupe sont tous obscurs. On pense actuellement qu’il tente de se rendre en Iran via le Kurdistan. Des membres du groupe antisioniste ont demandé l’asile politique en Iran en 2018. Des documents présentés à un tribunal fédéral américain en 2019 ont montré que les dirigeants de la secte avaient demandé l’asile à la République islamique et ont juré allégeance au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

    Le mois dernier, les autorités guatémaltèques ont empêché deux bus transportant des membres du groupe de traverser la frontière avec le Mexique, d’où ils prévoyaient apparemment de rejoindre l’Iran pour demander l’asile.

    Le Guatemala a également empêché les membres de quitter le pays par avion pour se rendre en Iran, à la demande des autorités israéliennes et américaines, qui craignent que les membres du groupe ne soient utilisés comme monnaie d’échange par Téhéran. Les autorités kurdes auraient également arrêté certains membres du groupe et les auraient expulsés vers la Turquie.


    Capture d’écran d’une vidéo censée montrer des membres de la secte ultra-orthodoxe extrême Lev Tahor dans un bus qui a été arrêté par les autorités guatémaltèques, le 17 octobre 2021. (Crédit : B’Hadrei Haredim)

    Le groupe a été décrit comme une secte et comme un mouvement « taliban juif », car les femmes et les filles de plus de 3 ans doivent s’habiller de longues robes noires couvrant tout leur corps, ne laissant que leur visage visible. Les hommes passent la plupart de leurs journées à prier et à étudier la Torah. Le groupe adhère à une lecture extrême des lois juives.

    Les « mariages » entre mineurs et membres plus âgés sont courants.

    Les membres du groupe sont estimés à 200-300 personnes, dont des dizaines d’enfants.

    #viol #pédophilie #violophilie #religieux #culture_du_viol #religion #exploitation_sexuelle #enlèvement #talibans #secte #ultra-orthodoxe #USA #Israel #Guatemala #Iran #Kurdistan #Mexique #Canada #LP

  • Le Guatemala est confronté à une crise alimentaire d’ampleur, alerte le défenseur des droits de l’homme
    https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/le-guatemala-est-confronte-a-une-crise-alimentaire-d-ampleur-alerte-le-


    J’aurais tendance à penser que les problèmes remontent probablement à avant et sont généralement liés aux inégalités monstrueuses, filles de la corruption généralisée… mais je ne connais pas ce coin du monde. En dehors du fait qu’il produit depuis des décennies des candidats à l’exil vers les USA.

    D’après Jordan Rodas, cette situation alarmante a été « provoquée par le Covid-19 et les phénomènes climatiques comme les ouragans Eta et Iota » qui ont fait plusieurs dizaines de morts l’an dernier, détruit des cultures de subsistance et endommagé de nombreuses infrastructures.

  • Dans le sud du Mexique, Tapachula, « ville prison » pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/25/dans-le-sud-du-mexique-tapachula-ville-prison-pour-les-migrants_6095986_3210

    Dans le sud du Mexique, Tapachula, « ville prison » pour les migrants. Après un périple dans plusieurs pays latino-américains, les Haïtiens restent souvent bloqués dans cette ville pauvre du Chiapas.
    C’est sur un vieux carton qu’Ernst Cadet, Haïtien de 34 ans, a passé la nuit, juste à côté de la Commission d’aide aux réfugiés (Comar) de Tapachula, ville du Chiapas, dans le sud du Mexique, adossée à la frontière guatémaltèque. « Je suis bloqué ici depuis juin », soupire cet électricien, en débardeur, parti du Brésil dans l’espoir de rejoindre le sol américain. Comme lui, des dizaines de milliers de clandestins voient leur périple stoppé net dans cette petite ville, transformée par les autorités mexicaines en goulot d’étranglement migratoire. Le soleil n’est pas encore levé. Mais une longue file s’est déjà formée devant le grand hangar de la Comar. La plupart sont haïtiens, les autres centraméricains. Tous espèrent un statut de réfugié ou un visa humanitaire leur permettant de traverser le Mexique, sans se faire arrêter par les militaires qui contrôlent les principaux axes routiers, sous peine d’être expulsés au Guatemala. L’anxiété et la frustration se lisent sur les visages. La chaleur est étouffante. « Mon rendez-vous vient d’être déplacé à fin novembre », peste Ernst, qui a dormi sur place dans l’espoir d’accélérer ses démarches. Mais les agents de la Comar sont débordés. « On n’avait jamais vu ça ! », confie Alma Delia Cruz, responsable locale de l’institution gouvernementale. Depuis huit mois, 77 559 demandes d’asile ont été déposées au Mexique, contre 41 223 sur l’ensemble de l’année 2020. Sept sur dix au Chiapas. « Seul un tiers des dossiers a pu être examiné », soupire cette trentenaire épuisée et consternée par « un manque cruel de moyens ». Seuls huit traducteurs de la Comar interrogent les Haïtiens, qui ne parlent pas espagnol.
    Les autorités évaluent entre 30 000 et 40 000 le nombre de migrants à Tapachula. Mais l’organisation de défense des clandestins, Sin Frontera, assure que près du double sont dans cette ville de 350 000 habitants. La moitié serait des Haïtiens. Ils s’agglutinent par centaines autour de la place principale, où la mairie a placé des barrières métalliques pour les empêcher d’y dormir. « Ce cercle infernal d’attente rend fou », soupire Jackner Casimir, à la silhouette longiligne. Ce maçon haïtien de 29 ans est arrivé là en août, avec son épouse, Génésis, et ses deux enfants de 3 et 5 ans. « Personne ne veut nous embaucher. » Le Chiapas est l’Etat le plus pauvre du Mexique, où près d’un habitant sur deux est démuni.La famille Casimir partage avec trois amis un minuscule appartement sans climatisation à la périphérie, loué 4 000 pesos (170 euros) par mois. « Je dors sur le sol », dit Jackner Casimir. Beaucoup d’autres s’entassent dans des hôtels miteux, dont les prix ont décollé. « Sans l’argent que m’envoie mon frère de Floride, on mourrait de faim. » A une rue de là, ils sont plus d’une trentaine à faire la queue devant la succursale de la Banque Azteca, spécialisée dans les transferts de fonds. Tous n’ont qu’une idée en tête : « partir » vers le nord. « Mais pas sans les documents de la Comar », répète Jackner, en rajustant sa casquette rouge effilochée. Il se félicite de ne pas avoir participé, le 28 août, à une caravane de centaines d’Haïtiens qui a été démantelée, quelques kilomètres plus loin, par les agents de l’Institut de la migration (INM), épaulés par l’armée. « Ils les ont chassés comme des bêtes à la matraque, frappant même des hommes avec des enfants dans les bras. » Trois autres caravanes ont subi ensuite le même sort.Pour Irineo Mujica, à la tête de l’ONG Pueblo Sin Fronteras, « le gouvernement a militarisé sa politique migratoire pour faire le sale boulot, d’abord de Trump, puis de Biden ». M. Mujica avait organisé ces caravanes dans l’espoir de les sortir de « cette ville prison ». Aux frontières sud et nord du pays, 28 000 militaires et gardes nationaux ont été déployés ; 147 033 clandestins ont été arrêtés au Mexique, entre le 1er janvier et le 31 août, dont plus de 50 000 au Chiapas, selon l’INM. C’est trois fois plus qu’un an plus tôt.
    Mi-septembre, environ 14 000 migrants, en majorité haïtiens, sont pourtant parvenus à rejoindre Del Rio au Texas, formant cet immense camp improvisé, sous un pont frontalier, qui fait la « une » des journaux américains et mexicains. Comment ont-ils passé les barrages autour de Tapachula ? « Il y a deux types de migrants, répond Brenda Ochoa, directrice de l’organisation de défense des droits de l’homme Fray Matias de Cordova, hébergée dans une maison coloniale du centre-ville. Ceux qui ont les moyens de payer des passeurs de mèche avec les autorités, et les autres qui restent bloqués ici. » Mme Ochoa dénonce « la corruption au sein de l’INM ». Les représentants de l’institution ont refusé de répondre aux questions du Monde.La pression migratoire s’est légèrement relâchée sur Tapachula. Mais des centaines d’Haïtiens et de Centraméricains continuent d’affluer. « On manque de médicaments, s’inquiète Sofia Keller, coordinatrice administrative des services municipaux de santé. Les migrants sont très vulnérables aux maladies intestinales et respiratoires, dont le Covid-19. Sans parler des chocs post-traumatiques après une traversée souvent faite d’extorsions ou de violences sexuelles de la part des mafias. »
    Un peu plus loin, dans un petit parc, l’avocat Luis Villagran aide des clandestins à constituer des recours juridiques. « Nous avons déposé des centaines de plaintes contre le gouvernement, qui retarde illégalement leur procédure et les réprime pour les dissuader d’aller plus loin », dénonce-t-il. Le président de centre gauche, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), préfère le terme « contention », jurant vouloir « protéger les migrants du crime organisé, très présent au nord du pays ». « Des foutaises ! », réagit M. Villagran, qui l’accuse d’« instrumentaliser la vague migratoire pour obtenir des fonds américains ». « AMLO » a appelé Joe Biden à « agir » pour désamorcer la crise. « Rien n’est arrivé ! », insiste le président, en référence aux quatre milliards de dollars promis par son homologue américain pour développer le sud du Mexique et l’Amérique centrale.
    En attendant, les descentes de l’INM ont repris dans des hôtels de Tapachula, selon la presse locale. « Elles finissent par de rapides expulsions au Guatemala sans procédure légale », s’indigne M. Villagran. Sur la place principale, les Haïtiens ne parlent que de ça. Beaucoup sont rivés à leur téléphone portable, qui les relie, sur des groupes WhatsApp et Facebook, à leurs compatriotes bloqués au Texas. Beaucoup s’inquiètent des premières expulsions vers Haïti réalisées par le gouvernement américain. « Pas question pour moi d’être renvoyé là-bas, confie Wisline Merine. La crise a beaucoup empiré avec l’assassinat de notre président, et le tremblement de terre d’août », qui a fait plus de 2 200 morts. Cette couturière quadragénaire avait quitté Port-au-Prince pour le Chili après le séisme ravageur de 2010 (200 000 morts). Mais les autorités chiliennes n’ont pas renouvelé son statut, l’obligeant à partir. « Mon dur voyage, passé par neuf pays, s’arrête ici », confie Wisline, qui espère « vivre légalement au Mexique ». Mais la plupart des autres Haïtiens interviewés veulent continuer. « Rien ne m’empêchera d’aller aux Etats-Unis », assure l’un d’eux, âgé de 26 ans, qui refuse de donner son nom par peur de représailles dans l’obtention, encore hypothétique, de son laissez-passer pour le rêve américain.

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