• Les #inégalités continuent à augmenter en France
    http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=2088

    Les revenus des plus pauvres se maintiennent notamment du fait des minima sociaux et des allocations logement, pourtant désormais dans le collimateur du gouvernement. Encore une fois, on ne connaît pas encore le niveau de vie moyen du dixième le plus pauvre. Il se pourrait qu’il n’ait pas évolué de la même façon, du fait de la montée du chômage et du nombre de titulaires de minima sociaux. Il faut rappeler qu’un titulaire du RSA touche 461 euros par mois une fois qu’on lui a déduit le forfait logement, soit nettement moins que le seuil des 10 % les plus pauvres qui se situe donc à 900 euros. Entre 2011 et fin 2013, le RSA a été augmenté de 26 euros par mois. Rappelons en fin qu’entre 2013 et fin 2014, le nombre de titulaires du RSA a augmenté de 200 000, soit une progression de 13 %. Depuis 2008, la hausse est de 510 000 (+43 %). Considérer que la situation des plus démunis s’améliore est une vue de l’esprit.

    • Voir aussi http://www.alterecoplus.fr/economie/jean-gadrey/un-recul-de-la-pauvrete-et-des-inegalites-vraiment-201509231145-0000214

      Raison supplémentaire de mécontentement : les commentateurs les plus enthousiastes de ce « bon cru » 2013 se sont bien gardés de comparer le taux de pauvreté et le nombre de pauvres en 2013 et les mêmes variables en 2008, ce qui est pourtant mentionné dans la publication de l’Insee. On est passé d’un taux de pauvreté de 13 % en 2008 à 14 % en 2013. Les méthodes ont un peu changé entre-temps, mais pas au point de modifier ce constat de nette croissance.

      On ne saura que dans un an si 2014 infirme ou confirme ce résultat de 2013, et dans deux ans (après l’élection présidentielle…) ce qui se passe aujourd’hui, en 2015. Mais cela n’interdit pas de chercher diverses données nettement plus « fraîches » aussi bien sur la pauvreté que sur la très grande richesse. En voici quelques exemples.

      1) Communiqué de la Fnars (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale), qui regroupe 870 associations de solidarité, 27 juillet 2015 :

      « Hausse inquiétante du nombre de femmes et d’enfants sans abri ». Extraits : « Les résultats du rapport annuel 115 pour l’année 2014 montrent que le recours au numéro d’urgence est en progression ces deux dernières années, avec une hausse de 4 % du nombre de personnes qui demandent un hébergement d’urgence, sur les 37 départements du baromètre de la Fnars… Plus de personnes ont appelé le 115 en juin 2015 qu’en juin 2014 (+5 %), pour moins d’attributions de places (- 7 %). »

  • « Il n’y a pas de petit énervement... » - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/Il-n-y-a-pas-de-petit-enervement

    Cette neutralisation fait partie d’un processus général de développement d’un contrôle social et d’une réduction des libertés fondamentales qui est l’un des versants des sociétés dites « néolibérales » — c’est-à-dire inégalitaristes. Les analyses d’inspiration bourdieusienne sur « l’utopie » (je préfère dire le mensonge) du capitalisme cynique ont bien montré que ce projet de société a besoin d’une part de réduire le contrôle des activités économiques (d’où sa qualification de : « libérale »), et les dépenses sociales qui sont censées freiner ces activités, et d’autre part d’augmenter le contrôle social pour empêcher les protestations, les colères, les révoltes de la masse des gens que ce système de société met dans l’angoisse, dans la misère, dans la souffrance, dans un profond sentiment d’injustice et d’inhumanité.

    D’un côté on crée une inégalité injuste et inhumaine par la liberté de domination et de cupidité, de l’autre on fait tout pour empêcher l’explosion de la révolte contre ce système, révolte qu’on appelle « émeutes » ou « casses », et qu’on cherche à prévenir au prétexte d’ordre et de sécurité (en fait un certain ordre social qui profite aux dominants pour assurer avant tout leur sécurité). On assiste à de plus en plus d’interdictions de manifestations, de contrôles dit « sécuritaires », et de neutralisation de tout comportement et de tout discours qui ouvrirait une brèche dans l’ordre social dit « néolibéral ».

  • Un rapport de la cour des comptes sorti aujourd’hui 16 septembre 2015 préconise de lier l’APL à la prime pour l’#emploi.
    #logement #guerre_aux_pauvres
    https://www.ccomptes.fr/content/download/85180/2062824/version/1/file/20150916-rapport-APL.pdf

    Le fait que les aides personnelles au logement ont été conçues il y a plus de quarante ans dans un contexte où différaient, par rapport à aujourd’hui, non seulement les besoins de logement, mais plus généralement les conditions économiques et sociales de la population. Afin de mieux répondre aux priorités actuelles, des simulations effectuées à la demande de la Cour montrent qu’il pourrait être pertinent de faire évoluer cet instrument en le rapprochant des prestations sociales destinées aux personnes à ressources modestes. Une telle réforme, dont l’ampleur ne doit pas être sous-estimée, permettrait d’améliorer l’efficacité des aides en réduisant leurs effets inflationnistes, en diminuant les inégalités actuelles tenant au statut d’occupation (parc privé et social, locataires et propriétaires) et en améliorant l’incitation au retour à l’emploi de leurs bénéficiaires.
    [...]
    Le tableau n° 19 ci-après récapitule les avantages et inconvénients des trois propositions simulées par la Cour. Il fait ressortir l’avantage comparatif du scénario de fusion des aides au logement avec le RSA et la PPE, qui permet de réduire les effets inflationnistes des aides, de diminuer les inégalités actuelles tenant au statut d’occupation (parc privé et social, locataires et propriétaires) et d’améliorer l’incitation au retour à l’emploi de leurs bénéficiaires.

    Incitation au retour à l’emploi. Dans un contexte où des emplois il n’y en a plus ils préconisent de lier l’APL à la prime pour l’emploi pour « encourager le retour à l’emploi ». On fait porter aux exclus la responsabilité de leur exclusion, cette fois-ci en réduisant leur capacité à se loger. A terme c’est une condamnation à mort.
    Dans le même temps on met en place un programme d’hébergement des #réfugiés. On déduit facilement ce qu’en concluront les pauvres relégués en #périphéries et exclu·e·s du logement, quant à leur choix de vote en 2017. Cette mesure sur l’APL est un énorme boulevard pour l’#extrême-droite.
    cc @cqfd @mdiplo @bastamag @colporteur @monolecte

  • Le travail en prison : une zone de non-droit sociale et un laboratoire de la flexibilité néolibérale
    http://www.bastamag.net/Le-travail-en-prison-une-zone-de-non-droit-sociale-et-un-laboratoire-de-la

    Les personnes détenues peuvent demander à travailler pendant leur incarcération. L’intention est louable : travailler leur apporte un revenu et leur permettra peut-être de bénéficier d’une formation. Le tout favorise leur réinsertion après leur libération, et réduit les risques de récidive. La réalité est bien plus sombre : cette possibilité n’est proposée qu’à une minorité de détenus. Et quand ceux-ci travaillent, c’est en dehors du toute réglementation minimale avec des salaires misérables pouvant descendre à (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Transformer_le_travail, #Enquêtes, #Conditions_de_travail, #Inégalités, Droits (...)

    #Droits_fondamentaux

  • Toute notre #civilisation est fondée sur la spécialisation, laquelle implique l’asservissement de ceux qui exécutent à ceux qui coordonnent ; et sur une telle base, on ne peut qu’organiser et perfectionner l’#oppression, mais non pas l’alléger.
    Simone Weil (1909-1943)

    http://iresmo.jimdo.com/2015/07/18/simone-weil-une-critique-de-l-industrialisme
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf
    #guerre_aux_pauvres #critique_techno #critique_de_la_valeur

    • Mais, si l’état actuel de la technique ne suffit pas à libérer les travailleurs, peut-on du moins raisonnablement espérer qu’elle soit destinée à un développement illimité, qui impliquerait un accroissement illimité du rendement du travail ? C’est ce que tout le monde admet, chez les capitalistes comme chez les socialistes, et sans la moindre étude préalable de la question ; il suffit que le rendement de l’effort humain ait augmenté d’une manière inouïe depuis trois siècles pour qu’on s’attende à ce que cet accroissement se poursuive au même rythme. Notre culture soi-disant scientifique nous a donné cette funeste habitude de généraliser, d’extrapoler arbitrairement, au lieu d’étudier les conditions d’un phénomène et les limites qu’elles impliquent ; et Marx, que sa méthode dialectique devait préserver d’une telle erreur, y est tombé sur ce point comme les autres.

    • Il n’existe par ailleurs qu’une autre ressource permettant de diminuer la somme de l’effort humain, à savoir ce que l’on peut nommer, en se servant d’une expression moderne, la #rationalisation du #travail.
      [...]
      Dès qu’on jette un regard sur le régime actuel de la production, il semble assez clair non seulement que ces facteurs d’économie comportent une limite au-delà de laquelle ils deviennent facteurs de dépense, mais encore que cette limite est atteinte et dépassée. Depuis des années déjà l’agrandissement des entreprises s’accompagne non d’une diminution, mais d’un accroissement des frais généraux ; le fonctionnement de l’entreprise, devenu trop complexe pour permettre un contrôle efficace, laisse une marge de plus en plus grande au #gaspillage et suscite une extension accélérée et sans doute dans une certaine mesure parasitaire du personnel affecté à la coordination des diverses parties de l’entreprise. L’extension des échanges, qui a autrefois joué un rôle formidable comme facteur de #progrès économique, se met elle aussi à causer plus de frais qu’elle n’en évite, parce que les marchandises restent longtemps improductives, parce-que le personnel affecté aux échanges s’accroît lui aussi à un rythme accéléré, et parce que les transports consomment une énergie sans cesse accrue en raison des innovations destinées à augmenter la vitesse, innovations nécessairement de plus en plus coûteuses et de moins en moins efficaces à mesure qu’elles se succèdent. Ainsi à tous ces égards le progrès se transforme aujourd’hui, d’une manière à proprement parler mathématique, en régression.

      #contre-productivité

    • Simone Weil aborde dans ses textes plusieurs points qui raisonnent avec une accuité particulière aujourd’hui dans une économie pourtant souvent qualifiée de post-fordiste et de post-industrielle. Elle s’interroge sur le mythe de la #croissance illimitée. Elle montre la difficulté à s’appuyer sur une croyance en l’innovation technologique et la confiance dans le progrès #technique. Elle rappelle au contraire la part d’imprévisibilité à laquelle est soumise l’#innovation technologique. De même, elle montre le lien entre la #rationalité technique et calculante. Elle met en lumière la manière dont cette rationalité calculante envahit tous les pans de l’existence. Aujourd’hui, l’utilisation de la rationalité algorithmique dans le monde de l’entreprise et de la gouvernance politique en constitue une nouvelle étage. L’automatisation du travail par l’"#intelligence_artificielle" et l’utilisation des #big_data en vue d’une analyse prédictive en sont deux exemples. Face aux tenants du #capitalisme vert, qui affirment que les progrès technologique pourront dépasser le problème des limites naturelles, Simone Weil montre en quoi cette croyance relève d’une foi religieuse dans le progrès technique.

    • Le problème est effectivement spécialisation + besoin de coordination. Ce besoin de coordination est apparemment apparu avec les infrastructures agricoles (barrages, bassins, canaux d’irrigation....). Et la spécialisation a été possible grâce à l’#agriculture aussi, avec des denrées stockables en surplus (céréales).

    • @nicolasm comme le disait Hemenway, l’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles.
      http://seenthis.net/messages/190256
      Ce qui nous ramène à l’#horticulture

      Most horticultural societies are far more egalitarian than agriculturists, lacking despots, armies, and centralized control hierarchies.
      Horticulture is the most efficient method known for obtaining food, measured by return on energy invested. Agriculture can be thought of as an intensification of horticulture, using more labor, land, capital, and technology. This means that agriculture, as noted, usually consumes more calories of work and resources than can be produced in food, and so is on the wrong side of the point of diminishing returns. That’s a good definition of unsustainability, while horticulture is probably on the positive side of the curve.

      http://tobyhemenway.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • Oui mais j’imagine que ça ne suffit pas, car même si les céréales sont sans mesure pour la facilité et la durée de stockage et la versatilité de l’utilisation, on pourrait imaginer une capitalisation agricole avec surplus temporaires (tubercules, fruits à coques) suffisamment en nombre pour fabriquer une élite ? Peut être qu’une condition nécessaire est d’avoir des biens communs pour que celles et ceux qui ne veulent pas être esclaves puissent vivre librement en autonomie. Mais malheureusement ce n’est pas de la seule volonté des humains libres, comme l’a démontré maintes fois l’Histoire.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété, et une plus grande dispersion des ressources, qui sont de ce fait moins accumulables.
      La disparition des #communs a par ailleurs été de pair avec la mise en place des #enclosures, qui a marqué les débuts du capitalisme.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété

      Une égalité ... ou de l’esclavage. La canne à sucre est un bon exemple, puisque ça doit être une des culture les plus rentables en calories/ha, mais requérant une grosse main d’œuvre. Mais peut être s’éloigne t-on de l’horticulture

    • La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l’extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd’hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d’acheter. Et comme la grande industrie est un régime de production collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une collectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l’habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu’ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe. Un état de choses aussi étouffant suscite bien ça et là une réaction individualiste ; l’art, et notamment la littérature, en porte des traces ; mais comme en vertu des conditions objectives, cette réaction ne peut mordre ni sur le domaine de la pensée ni sur celui de l’action, elle demeure enfermée dans les jeux de la #vie_intérieure ou dans ceux de l’aventure et des actes gratuits, c’est-à-dire qu’elle ne sort pas du royaume des ombres ; et tout porte à croire que même cette ombre de réaction est vouée à disparaître presque complètement.

      #hétéronomie #système_technicien

    • Elle a écrit ce texte en 1934 et c’est impressionnant de voir avec quelle précision ça décrit la situation actuelle

      L’augmentation formidable de la part prise dans les entreprises par le capital matériel, si on la compare à celle du #travail_vivant, la diminution rapide du #taux_de_profit qui en a résulté, la masse perpétuellement croissante des frais généraux, le #gaspillage, le coulage, l’absence de tout élément régulateur permettant d’ajuster les diverses branches de la production, tout empêche que l’activité sociale puisse encore avoir pour pivot le développement de l’#entreprise par la transformation du #profit en #capital. Il semble que la lutte économique ait cessé d’être une rivalité pour devenir une sorte de guerre. Il s’agit non plus tant de bien organiser le travail que d’arracher la plus grande part possible de capital disponible épars dans la société en écoulant des actions, et d’arracher ensuite la plus grande quantité possible de l’argent dispersé de toutes parts en écoulant des produits ; tout se joue dans le domaine de l’opinion et presque de la fiction, à coups de #spéculation et de #publicité. Le crédit étant à la clef de tout succès économique, l’épargne est remplacée par les dépenses les plus folles. Le terme de #propriété est devenu presque vide de sens ; il ne s’agit plus pour l’ambitieux de faire prospérer une affaire dont il serait le propriétaire, mais de faire passer sous son contrôle le plus large secteur possible de l’activité économique. En un mot, pour caractériser d’une manière d’ailleurs vague et sommaire cette transformation d’une obscurité presque impénétrable, il s’agit à présent dans la lutte pour la puissance économique bien moins de construire que de conquérir ; et comme la conquête est destructrice, le système capitaliste, demeuré pourtant en apparence à peu près le même qu’il y a cinquante ans, s’oriente tout entier vers la destruction.

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      lien avec http://seenthis.net/messages/315340

    • Les leaders sont des types durs, qui ont des idées et des idéologies, et la visibilité et l’illusion de l’unité disparaîtraient. C’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader que le mouvement peut survivre. Mais c’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader qu’ils ne peuvent pas transformer leur unité en action concrète.

      http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/30/babelia/1451504427_675885.html

  • #Eugénisme déguisé en Grande Bretagne : 2,380 personnes non valides mortes entre 2011 and 2014 après avoir été déclarées aptes au travail
    http://www.theguardian.com/society/2015/aug/27/thousands-died-after-fit-for-work-assessment-dwp-figures
    http://www.dailynewsservice.co.uk/thousands-of-benefit-claimants-died-after-being-declared-fit-to-
    https://twitter.com/Biaise/status/637584578308374528

    En Grande-Bretagne les conservateurs et leur « valeur du travail » ont décidé de forcer à aller travailler des personnes handicapées/malades qui étaient déclarées jusqu’ici inaptes. Changement de critères = les voici soudainement « fit fo work ». En conséquence ces personnes décèdent. Voilà tout court c’est aussi simple. On en est à 3000 morts là.
    Vous savez quand vous haussez des épaules quand une personne handi/malade chronique vous dit ne pas pouvoir travailler ? C’est ce haussement d’épaules que des législateurs ont fait et qui mènent désormais à un génocide. Ça ne dérangera pas les eugénistes qui pensent qu’il faut systématiquement avorter les fœtus potentiellement handi (et les fœtus de pauvres aussi) mais les gens crèvent la, ça vous convient ?
    Dans le même temps les pauvres, persones âgées et handi sont premières victimes de la Bedroom Tax. Un hasard ?
    En bref, une taxe à payer sur les chambres « libres » qui finalement empêche des gens d’avoir une chambre tout court et ils se retrouvent SDF

    #darwinisme_social #guerre_aux_pauvres #validisme #néolibéralisme #progrès
    sur la bedroom tax : http://seenthis.net/messages/176882
    http://seenthis.net/messages/142824

    • Lors de restructurations des droits au chômage on a souvent observé la migration d’une partie des allocataires du chômage sans revenu, au revenu en baisse ou très sévèrement contrôlés vers des allocation « handicapées » laissées plus ou moins disponibles. Ce fut le cas en Hollande et en Angleterre, durant les 90’. Et d’une autre façon avec le statut implicite d’"handicapé social" en France avec le RMI. Contrôler les #flux de fric et gouverner les populations cela veut dire aussi concéder des #écluses nouvelles, quitte à les vider ensuite, pour tout ou partie.
      #société_punitive

    • L’ensemble des statistiques publiées est là (pdf)

      Mortality Statistics : Employment and Support Allowance, Incapacity Benefit or Severe Disablement Allowance,

      Additional information on those who have died after claiming Employment and Support Allowance (ESA), Incapacity Benefit (IB) or Severe Disablement Allowance (SDA)., Department for Works and Pensions, août 2015
      https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/456359/mortality-statistics-esa-ib-sda.pdf

      Tirer des conclusions de ces informations n’est pas chose facile. Ce qui est certain, c’est qu’il y a une politique de réévaluation de l’aptitude au travail très active. Et que les bénéficiaires de l’allocation décèdent. L’introduction précise que le taux de mortalité des bénéficiaires de l’allocation est environ 3 fois supérieur à celui de la population générale. Ces deux taux baissent de 2003 à 2013 en restant plus ou moins dans le même rapport.

      À titre de référence, il y a un peu plus de 2 millions d’allocataires ( 2 270 000 en novembre 2014 https://www.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/433130/dwp-stats-summary-may-2015.pdf )

      stat 1: de mai 2010 à février 2013 (33 mois), il y a eu 2017070 personnes visées par une décision d’aptitude, dont 40680 sont décédées dans l’année

      stat 2a: de décembre 2011 à février 2014 (27 mois), il y a eu 81140 décès d’allocataires (dont 50580 de l’ESA et 30 560 de l’IB/SDA) en cours d’allocation. Soit un taux de mortalité de l’ordre de 10 pour mille.

      stat 2b: parmi les 50580 décès ESA de cette période, 2380 avaient reçu un avis d’aptitude ; parmi les 30560 décès IB/SDA, 270 avaient reçu un avis d’aptitude.

      J’essaye de rapporter ces chiffres à une même période. On aurait donc, en moyenne par mois
      • 60 000 bénéficiaires sont déclarés aptes
      • 3 000 bénéficiaires décèdent (dont 2000 en ESA)
      • parmi eux 100 venaient d’être déclarés aptes.

    • INTERVIEW Depuis les années 80, l’Amérique a délaissé l’action publique pour lutter contre la pauvreté au profit de programmes philanthropiques privés basés sur la volonté individuelle. Dans un essai paru mercredi, le sociologue Nicolas Duvoux montre que l’#Etat_social a été pratiquement éradiqué. Et remplacé par les fondations des Bill Gates ou Warren Buffet.
      Alors que la crise fragilise les plus faibles et que les #inégalités de #richesse ne cessent de s’accroître, la lutte contre la pauvreté est devenue un défi majeur des Etats développés [sic]. Aux Etats-Unis, l’aide aux plus démunis, principalement issus de la population noire, a radicalement changé de visage. Dans les Oubliés du rêve américain (PUF), paru mercredi, le sociologue Nicolas Duvoux constate ainsi qu’à l’intervention de l’Etat s’est substituée celle de Warren Buffet et Bill Gates. Désormais, c’est la #philanthropie qui fait office de politiques publiques aux Etats-Unis. Une évolution qui gagnera un jour la France ? Même si elle a un parfum très XIXe siècle, l’approche philanthrope a aussi pour effet de relancer le rêve américain ! Essentiellement basés sur la volonté individuelle, les programmes d’aide permettent de regagner estime de #soi et sentiment d’autonomie, bref, de ne plus se sentir pauvre, honte absolue en Amérique. (...)
      Warren Buffet soulignait ainsi qu’il payait moins d’impôts que sa secrétaire. La redistribution à laquelle ils se livrent, à travers le secteur associatif, est si considérable qu’elle se substitue, en partie, aux prestations sociales publiques, qui, elles, ont été drastiquement réduites. (...)
      Personne ne veut être assimilé à un pauvre. C’est de plus en plus valable en France également. Le ressort fondamental de ce rejet me semble être une demande de dignité et de #respectabilité. C’est aussi l’effet de plus de trois décennies de néolibéralisme. (...) inculquer des formes de « savoir être » qui permettent aux participants de se projeter dans l’avenir, à se présenter comme quelqu’un qui a des ressources plutôt que comme quelqu’un de démuni. (...) transformer la société en transformant les gens de l’intérieur, notamment en les aidant à acquérir des techniques - pour gérer leurs émotions ou pour gérer les interactions difficiles avec des voisins violents et armés. Cela a un côté très américain : le #salut passe d’abord par une réforme personnelle. (...)
      incarcération massive des jeunes Noirs : la probabilité d’aller en prison pour les hommes noirs sans diplômes, nés entre 1975 et 1979, est de l’ordre de 70 %. La prison est devenue quelque chose de tout à fait « normal » qui contribue à reproduire les inégalités. On peut penser que c’est tard, à la fin de son second mandat, mais c’est une orientation politique qui est courageuse dans un pays où tout homme politique se doit d’être dur face au crime (« tough on crime »)

      #lutte_contre_la_pauvreté #workfare #état_pénal #gouverner_les_pauvres #néolibéralisme (faire fond sur la liberté des sujets, cf. Michel Foucault) #autonomie_comme_sentiment #diviser_les_pauvres #racaille (les jeunes hommes noirs, destinés à la prison)

    • [L’empowerment] répond aux limites de l’intervention publique qui, elle, ne donne pas de place à l’initiative des gens. C’est d’ailleurs pour cela que ces programmes suscitent une vraie #adhésion. Les personnes pauvres ne veulent plus recevoir, de manière passive et méprisante, des prestations venues de l’extérieur. Mais la limite de ces programmes, c’est qu’on transfère la responsabilité de trouver une solution aux problèmes à des gens qui ont peu de ressources. Et ils contribuent à légitimer la richesse des riches ! La philanthropie a tout de même pour effet de transformer en générosité ce qui est avant tout de l’accumulation privée de richesse, exonérée de fiscalité. C’est l’une des différences majeures entre les philanthropes d’aujourd’hui et ceux du temps de Rockfeller, qu’on surnommait les « barons voleurs » et qu’on accusait de corrompre les politiques et d’exploiter les ouvriers : Bill Gates ou Warren Buffet sont, eux, extrêmement populaires.

      Vous avez aussi noté que le quasi-unanimisme, autour de ces programmes, se fait, en réalité, contre les jeunes hommes noirs. Pourquoi ?
      La #solidarité des participants se construit #contre_la_minorité la plus démunie : ceux qu’on perçoit comme des délinquants - sauf s’ils passent à leur tour par le récit de la rédemption. Tout se passe comme s’il fallait absolument rejeter une minorité qui pose des problèmes pour être intégré à son tour moralement dans la société.

      #intégration_morale #respectabilité #guerre_entre_pauvres

      Une petite note. En matière d’empowerment, il semble qu’il en soit tout autrement dans des collectifs contestataires. La nécessité pour des collectifs de pauvres (chômeurs, précaires, par ex.) de disposer en leur sein d’acteurs non démunis de ressources (syndicalistes, ex étudiants, intermittents) pour forcer l’espace public (en faire exister un) sans risquer d’emblée marginalisation, invisibilité maintenue ou criminalisation ne va pas sans contradictions internes et elle se couple, spécialement en période de reflux dune survalorisation des moins intégrés socialement (les plus dominés étant alors présentés, au nom du concret, comme les seuls porteurs de la vérité).

      Bon, il semble qu’il faille essayer de cueillir ce livre, c’est l’un des rares académiques à enquêter sur le terrain et à donner, avec toute la politesse bourgeoise et scientifique requise, des éléments critiques qui peuvent être utilisés dans une autre perpective que la sienne.

    • Les personnes pauvres ne veulent plus recevoir, de manière passive et méprisante, des prestations venues de l’extérieur

      Encore la confusion entre sociale et aide aux pauvres, « les #assistés ». Non la #sécurité_sociale ne signifie pas que l’on aide les plus démunis mais que l’on socialise, au contraire de privatiser, des ressources pour sécuriser la vie des individus. Parfois cette sécurité est réservée à un moment de la vie particulièrement instable.

    • L’autonomie, fiction nécessaire de l’insertion ? Nicolas Duvoux
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4026

      Les politiques d’insertion sont exemplaires de la #normativité de l’autonomie dans la société française contemporaine. La contractualisation des relations entre les usagers et les institutions invite les premiers à prouver expressément qu’ils veulent adhérer à la société pour bénéficier de la solidarité de celle-ci. Ces politiques sont de part en part traversées par une logique de la reconnaissance des formes de relation à soi. Chacun y est considéré comme responsable de sa vie, et chacun va devoir trouver en soi les motifs de sa participation à la société.

      Cependant, la valorisation de l’autonomie individuelle a pour pendant une condamnation accrue des comportements considérés comme déviants. Ce renversement est structurel. Pour en rendre compte, on peut suivre ici François Dubet lorsqu’il affirme que « de manière plus ou moins latente, le principe d’autonomie est sous-tendu par une conception héroïque d’un sujet capable de se construire lui-même et donc porté à “blâmer la victime” ». La référence à l’autonomie dans l’insertion apparaît dès lors comme une façon d’adapter cet idéal aux possibilités effectives des individus.

    • Mouais, il y a plusieurs compréhensions du terme. Je dirais plutôt à l’aune de ce qu’enseigne la vie dans le capitalisme - et non pas la philosophie classique - prendre collectivement la liberté de se donner une loi contre celles de ce monde.

      Mais ce qui parait dominer ici actuellement c’est plutôt l’individualisation et l’évitement du conflit collectif, donc pour qui a pour rôle de prévenir les conflits, le majoritaire, ce que dit Duvoux, une norme de l’intégration sociale ; et minoritairement, une vague et impossible aspiration quasi-autarcique. Dans les deux cas, la possibilité d’une estime de soi dans un monde de violence et d’inégalités. Être respectable, suffisamment « normal », ou ne pas se mépriser d’avoir à jouer une participation obligée en parant ses quelques « arts de faire », les écarts aux normes que l’on arrive à développer ou tenir, d’une légitimité idéologique, d’une couche de généralité. (ainsi le dernier édito de Jeff Klak qui se termine par « se tenir chaud » résume-t-il bien le motif dont sont tissés les bandes, groupes et familles élargies où, sous des oripeaux de plus ou moins bon goût, chacun se devrait de trouver refuge).

    • L’autonomie obligatoire. Sociologie du gouvernement de soi à l’école, d’Héloïse Durler (une note de lecture)
      http://lectures.revues.org/17435

      « Sois autonome ! » ou comment dépasser les contradictions d’une « injonction paradoxale » d’une « valeur phare des normes éducatives » contemporaines qui prescrit à l’enseignant d’ « amener l’élève à vouloir librement ce qui lui est imposé dans le cadre scolaire » (p. 10). Tel est l’enjeu au cœur du livre d’Héloïse Durler issu de sa thèse de doctorat. (...)
      Selon elle, on peut raccrocher « l’entreprise d’engagement scolaire » à la « montée managériale par l’autonomie » au travers du « new public management » qui n’épargne ni le monde du travail, l’action sociale ni les politiques éducatives. Par ailleurs, cette entreprise n’est pas étrangère à l’idéologie du « projet » plusieurs fois évoquée et rapidement explorée (p. 34-35) mais, pour parachever la démonstration, il était possible de lui imposer un même traitement qu’aux autres mots-plastiques récurrents des discours concernant les dispositifs éducatifs que sont les notions de « compétence », « objectifs », « qualité » ou de « participation ». En suivant, on peut interroger comment cette « autonomie obligatoire » s’inscrit dans la « nouvelle école capitaliste » de Laval et al. dès lors que les logiques néolibérales du monde du travail pénètrent plus avant le monde l’éducation, davantage orienté depuis les années 1960 vers « l’insertion professionnelle et sociale des jeunes générations » (p. 148) voire pour envisager la construction de la « servitude volontaire aujourd’hui ».

      #autonomie_obligatoire

    • @aude_v pardon, mais quand j’écris plus haut « se tenir chaud » résume-t-il bien le motif dont sont tissés les bandes, groupes et familles élargies où, sous des oripeaux de plus ou moins bon goût, chacun se devrait de trouver refuge", il me semble que ce n’est pas une manière d’encenser cet aspect "affinitaire". C’est souvent un aspect nécessaire (car c’est là que certains partages peuvent avoir lieu, les exemples sont légion : apprendre à parler dans un collectif ça commence souvent par une zone d’entente moins étendue que celle où se prononce "la parole publique", lire et/ou écrire pour qui n’est pas déjà rodé à le faire "dans son coin" à partir du commun, ça nécessite svt une dimension d’"atelier"), mais il est parfaitement insuffisant si il n’est pas lié, ouvert, circulant, confronté à de de l’hétérogène plus déroutant encore que l’hétérogénéité qui déjà le constitue. Par exemple du fait d’une participation à des conflits dans lesquels sont impliqués de plein droit des inconnus, ce qui me parait une vérification indispensable. Et parfois il n’y a même pas besoin d’affinité pour se trouver lié par une cause et par là à ceux qui s’en sont emparé. Sans doute n’avons nous pas vécu le même genre de malheurs de la militance.

    • Phrases ardues, je sais pas si celle là l’était tant que ça, @aude_v, mais je vois bien qu’il m’arrive souvent de m’exprimer de façon confuse. Au point de me dire que je devrais me limiter à envoyer du matériel sans écrire.

      Sinon, pas très sûr de la polarité ascétisme/consumérisme. Pour ce que j’ai connu, il est systématique qu’à un moment ou un autre, des « militants » en viennent à se plaindre de fournir du travail pour des gens qui l’utilisent en free riders. Par exemple, lors de permanences destinées à des précaires et chômeurs. Mais on voit là même chez des syndicalistes. Et un « groupe révolutionnaire » qui déplore la « passivité générale » dit aussi quelque chose du même genre. Cette plainte est celle de celui qui « travaille » et se « sent exploité », ce ceux qui désirent et sont confrontés à une forme d’acédie vis à vis des objet et des rites (aussi incertains soient ils) qu’ils ont élus parmi ceux qui leur paraissent destinés à être aimés.

      Chez les chômistes et pocherons, quand il se passe quelque chose, quand par exemple un « cas », une action, un instant, se lie à une montée en généralité, à une perspective réellement vécue, quand quelqu’un qui ne fait « que passer » permet d’apprendre, de découvrir quelque chose, ce qui est déjà marquer des points, la question du « consumérisme » n’a pas lieu d’être (prenez ce que vous voulez, comme vous pouvez, barrez vous vite si vous voulez, vous nous privez de rien, on est là pour ça, on a tout à gagner). Et puis c’est aussi la manière de faire qui va déterminer une « relation de service » ou de l’entraide éventuelle. Le contre don est pas une norme.

      Je crois que cette façon de se poser et de se dire est un pendant masochiste de la joie qu’il y a à s’approprier, transformer quelque chose. Un régurgitement dû au reflux politique, la parole d’un défaut d’affinité à la matière en jeu. Faudrait passer à autre chose. Et souvent ça tourne en boucle.

      Bon, je met ton papier en liste de lecture...

    • Ceux dont tu causes, avec leurs réus si importantes, ressemblent à des apprentis politiciens (ils disent même pas comme on le voit dans des collectifs précaires chômeurs, « ah là je peux pas j’ai du taff », les taches utiles restant à effectuer par les disponibles). Et si ils ratent leur parcours et/ou renvoient pas l’ascenseur, on peu l’avoir mauvaise. M’enfin faire rire des carriéristes, c’est rarement un bon investissement.

    • Au fil des rencontres que nous animons, nous sentons une vraie inquiétude. Les centaines de personnes qui viennent à nos rendez-vous sociologiques apprécient de comprendre que « la » crise dont on les rend responsables est en réalité « leur » crise, c’est-à-dire celle des financiers et des spéculateurs. Qui en ont d’ailleurs profité pendant que les peuples se serraient la ceinture pour spéculer et s’enrichir de plus belle : le PIB mondial – c’est-à-dire l’économie réelle, notre travail à tous et à toutes – est estimé en 2015 à près de 75 000 milliards de dollars. Pendant ce temps-là, les produits dérivés qui ont entraîné la crise de 2008 sont évalués à 693 000 milliards de dollars [au premier semestre 2013, Ndlr]. Soit presque dix fois plus. Problème : tout cet argent est virtuel et forme une bulle énorme qui, comme toute bulle, finira par exploser.

    • Aujourd’hui les salariés sont devenus une variable d’ajustement, alors que les patrons et les actionnaires se présentent en créateurs de la richesse et des emplois. En récompense, leurs rémunérations et dividendes ne doivent connaître de limites. Seul le coût du capital est responsable des délocalisations dans les pays où le travail est payé au tarif local, celui de la misère.

      Nous travaillons avec l’hypothèse forte et inquiétante d’une guerre de classes menée par les plus riches contre les classes moyennes et les classes populaires, mais elle correspond à la réalité de nos enquêtes.

      #guerre_aux_pauvres

    • Le problème des petites initiatives c’est qu’il faut qu’elles deviennent collectives et qu’elles finissent par être à la hauteur de la puissance de l’adversaire. Mais effectivement, les plus petites initiatives, une fois fédérées, donnent cette énergie positive qu’il faut parvenir à transformer en mayonnaise de la contestation bien ferme. Il n’y a pas de petits combats. Si l’on prend l’image des dominos – qui ont en partie basculé, tous, vers la mondialisation et les spéculations des plus riches milliardaires qui s’épanouissent sur cette terre – ou même celle du château de cartes, il est possible d’imaginer que les dominos basculent dans l’autre sens ou que le château de cartes s’écroule.

      La mobilisation des dominants sur tous les fronts et dans tous les instants est aussi le signe d’une conscience de leur fragilité. Les lanceurs d’alerte leur donnent actuellement des frissons à l’idée qu’ils puissent se multiplier comme des petits pains !

  • Ouverture à candidature : Vous aussi, devenez flic de l’emploi chez Pôle emploi
    http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.fr/2015/08/ouverture-candidature-vous-aussi.html

    D’accord, pour candidater, il faut normalement être un agent titulaire Pôle emploi de Bretagne. Mais.. c’est pas juste ! Nous sommes, et pour certains d’entre nous, depuis des années, des experts de la recherche d’emploi. Nous devrions donc pouvoir, nous aussi, candidater à ce poste.
    Voici donc, en exclusivité, la fiche de poste et la modalité de candidature des nouveaux flics de l’emploi chez Pôle emploi en Bretagne, uniquement chargés de contrôler, sanctionner et radier les chômeurs. Vous aussi, devenez flic de l’emploi chez Pôle emploi en Bretagne, et ceci, dès la rentrée !

  • Le placement abusif expliqué aux jeunes
    http://blogs.mediapart.fr/blog/violette-justice/050615/le-placement-abusif-explique-aux-jeunes

    Le sujet est grave, car aujourd’hui, une véritable chasse à l’enfant est ouverte : il faut remplir les places pour avoir les budgets et sauver son travail. L’argent public est détourné par des structures travaillant illégalement grâce au placement d’enfants qui ne sont pas en danger. Le système coûte plusieurs milliards chaque année à entretenir, et tous les gens qui ont des enfants et qui sont séparés sont une cible potentielle : la famille monoparentale. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les catégories défavorisées ne sont plus les seules concernées. L’impunité a été telle pendant plusieurs décennies que ceux qui participent au scandale des placements abusifs se croient tout permis et pensent qu’ils n’auront jamais à répondre de rien. Ils s’attaquent donc aujourd’hui à tous les types de profils, cadres, ingénieurs, artistes, employés des ministères, etc, en sus des autres (les jeunes mères isolées, les pauvres, les chômeurs, les adultes qui ont eu affaire à l’aide sociale étant jeunes, etc.).

    #guerre_aux_pauvres

  • En avant vers l’individualisation du contrat de travail et le « livret ouvrier » ? – Le blog de Gérard Filoche
    http://www.filoche.net/2015/08/16/en-avant-vers-lindividualisation-du-contrat-de-travail-et-le-livret-ouvrier

    « Mon job n’est pas de protéger les emplois existants » disait Emmanuel Macron. Depuis 3 ans ce gouvernement développe le chômage de masse : 1 325 000 chômeurs de catégories A, B et C de plus en 3 ans ! 6,1 millions au total toutes catégories confondues outre mer inclus

    Il travaille depuis l’ANI du 11 janvier et la loi du 14 juin 2013 à faciliter les licenciements : il a donné ordre aux 100 DIRECCTE réunies en juillet 2013 : « l’objectif est zéro refus d’homologation des plans sociaux ».

    La nouvelle loi Macron en facilitant encore plus les licenciements, facilite le chômage de masse : Macron a supprimé toute possibilité de ré-intégration et d’indemnisation collective même quand le PSE est retoqué par un tribunal sur un recours des syndicats. Elle revient à une appréciation des licenciements au niveau de l’établissement plus au niveau du groupe. Elle supprime tout critère collectif au choix des licenciements individuels.

    Lors des licenciements, le droit du patron remplace celui du salarié : en cas de faillite, la loi Macron prévoit désormais que la résidence principale du patron est protégée et pas celle du salarié. Au moment du licenciement c’est le patron qui devient protégé et non plus le licencié : le patron est garanti contre les sanctions de l’autorité judiciaire si ses licenciements sont boursiers, abusifs ou sans cause réelle et sérieuse. Et même les prud’hommes seront remplacés peu à peu par des « commissions arbitrales » patronales.

  • Marseille : Rentabiliser la misère
    http://cqfd-journal.org/Marseille-Rentabiliser-la-misere

    Durant l’été 2014, le Samu social de Marseille a tenté de mettre en place une carte de secours individuelle destinée aux sans-abri. Une carte pourvue d’un triangle jaune sur fond bleu d’un côté et d’informations relatives à la vie privée des personnes de l’autre [1]. Cette nouvelle tentative de fichage des pauvres a été mise de côté, fin 2014, en partie grâce à la mobilisation des travailleurs sociaux. Pour combien de temps ? Source : CQFD

  • Récupérer de la nourriture dans les poubelles des supermarchés peut vous valoir 7 ans de prison et 100 000 € d’amende.

    Le mousquetaire est une ordure : Reflets
    https://reflets.info/le-mousquetaire-est-une-ordure

    C’est à la suite d’un procès ahurissant, devant le TGI de Montpellier, que les parlementaires ont décidé de légiférer. Trois personnes avaient été chopé, en mai 2014, par un directeur de supermarché, l’Intermarché de Frontignan (Hérault), pour avoir osé fouiller dans ses poubelles et y avoir récupéré des denrées encore consommables. Le verdict a été prononcé le 3 février 2015.

    Les prévenu.e.s ont été « dispensés de peine », mais tout de même condamné.e.s. Ils et elles étaient poursuivi.e.s pour « soustraction de denrées périssables », assimilé à un « vol en réunion », puisqu’ils étaient trois (!), et le fait d’avoir agi de nuit en escaladant une grille est devenu une « circonstance aggravante ». Le vice-proc de Montpellier, sans rire, avait noté dans ses réquisitions : « Il y a eu pénétration dans un domaine privé sans autorisation. Il aurait été plus simple de demander la permission au directeur de l’établissement ».

    Demander gentiment au directeur d’un hyper de pouvoir piquer dans ses poubelles ? La bonne blague. Sans préjuger des pratiques des autres enseignes, la chaîne Intermarché a encore prouvé, fin juillet en Haute-Marne, de la haute valeur chevaleresque de ses « mousquetaires ».

  • Escalade dans la #guerre_aux_pauvres : certains bureaux de poste n’assureront bientôt plus les retraits en liquide au guichet, pour les retraits il faudra être muni d’une carte bleue ou pour les plus pauvres (ne disposant pas d’une carte bleue) d’une carte à usage unique, avec montant minimum de 10 euros de retrait.
    Les bureaux qui passeront en mode automatisé sont aussi ceux qui bénéficient d’une #surveillance vidéo pour se prémunir contre les braquages. Et ce sont aussi les bureaux d’une certaine taille.
    Sauf que les bureaux les plus braqués sont aussi les plus petits, souvent situés en zone plus rurale, et sans DAB ni caméra car leur installation est considérée « non rentable » du fait du petit nombre d’usagers. De sorte qu’un braquage dans un petit bureau constituera un motif de fermeture pure et simple et de renvoi au plus gros bureau le plus proche avec retrait au DAB.
    (source de l’information : bureau de poste de Clermont-l’Hérault 34 800)
    Pour un pauvre relégué en zone rurale par la spéculation immobilière, cela représente un coût supplémentaire en transport, et une impossibilité pure et simple de disposer de son argent dans le cas où il a moins de 10 euros sur son compte et où il en a un besoin vital.
    Ce n’est ni plus ni moins qu’une condamnation à mort. Merci de relayer l’info au max, il ne faut pas passer ça sous silence.
    #services_publics #darwinisme_social #exclusion
    #ruralité #périphéries
    cc @monolecte @aude_v @bastamag @rastapopoulos @touti @colporteur

  • Ah ! Combien de fois j’ai entendu cela... « ils disent qu’ils sont pauvres, mais vous avez vu les smartphones qu’ils ont ? Moi j’ai pas cela, hein ? »

    Non, les smartphones des migrants qui arrivent en Europe n’ont rien d’un luxe

    En Autriche, les smartphones sont devenus le symbole des supposées largesses du système social avec les réfugiés. Une petite musique monte sur les réseaux sociaux : pendant que les contribuables payent pour leur pension et leur logement, les migrants s’offriraient de coûteux téléphones.

    http://m.slate.fr/story/105425/pourquoi-migrants-ont-smartphones
    #smartphone #réfugiés #asile #migrations #luxe #téléphone
    cc @albertocampiphoto

  • Gare aux chômeurs de Blegique qui refuseront les visites surprises - RTL Info
    http://www.rtl.be/info/belgique/politique/l-etat-va-cibler-encore-plus-les-chomeurs-gare-a-ceux-qui-refuseront-les-visites

    Les #visites_surprises seront bientôt à nouveau autorisées. Depuis 2000, les chômeurs suspectés de fraude devaient d’abord être convoqués par écrit dans les bureaux de l’ONEM (l’Office national de l’emploi) 10 jours avant l’audition. À l’avenir, plus de convocation. L’#inspecteur_social peut sonner à la porte entre 5h et 21 h. Jusqu’ici les visites étaient autorisées entre 6h et 20h. Le chômeur peut refuser d’ouvrir, mais dans ce cas l’ONEM peut demander une autorisation du juge d’instruction. Même en cas d’autorisation le chômeur peut refuser, mais alors il risque une amende de plusieurs milliers d’euros pour obstacle à la surveillance.

    Chômeurs, au Goulag !
    http://blogs.mediapart.fr/blog/blaz/230715/les-chomeurs-tous-au-goulag

    Quand est-il du chômeur infra-qualifié bruxellois, celui qui devra bientôt justifier le nombre de #brosses_à_dents emplissant le gobelet de la salle de bain ? Disons-le tout de suite sous la forme d’un idéaltype : il s’agit d’un immigré, de moins de 35 ans, peu instruit, vivant seul ou chez ses parents. À quoi est confronté ce vagabond sommé de justifier à bon compte l’oisiveté ? Disons une série de verrous institutionnels plus au moins implicites ou explicites.

    #intimité #contrôle_social #guerre_aux_pauvres

    • Les contrôles portent leurs fruits : les chômeurs sont de plus en plus cohabitants...
      http://www.rtl.be/info/belgique/societe/les-controles-portent-leurs-fruits-les-chomeurs-sont-de-plus-en-plus-cohabitants

      La part des #cohabitants parmi les chômeurs a atteint son niveau le plus élevé en 15 ans, selon une étude de l’Onem, relayée mercredi par Le Soir. Aujourd’hui, 48,2% des chômeurs sont cohabitants, soit une hausse de cinq points de pourcentage par rapport à 2008. La tendance s’accélère depuis 2013.

      L’Office National de l’Emploi juge notamment que l’intensification des contrôles est telle qu’un certain nombre de chômeurs ont cessé de se déclarer (frauduleusement) #isolés et sont désormais cohabitants.

      Un cohabitant touche une allocation moindre qu’un isolé et la différence peut dépasser 400 euros/mois, rappelle le quotidien. L’Onem pointe également la réduction de la différence d’allocation entre les cohabitants et les autres chômeurs comme élément d’explication.

  • Critique de la valeur et société globale. Entretien avec Anselm Jappe
    http://www.palim-psao.fr/2015/07/critique-de-la-valeur-et-societe-globale-entretien-avec-anselm-jappe.html

    Très bonne interview je trouve, pas très longue et pas très compliquée à lire.

    Il y a actuellement des auteurs qui prennent acte de cette nécessité de changer de civilisation ; mais souvent ils négligent la critique de l’économie politique et se perdent dans le moralisme ou la simple psychologie, et en conséquence ils se limitent à opposer la présente époque néo-libérale à des phases précédentes du capitalisme qu’ils croient être plus « saines ».

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #interview #Anselm_Jappe #économie #philosophie #capitalisme #travail #travail_abstrait #crise

    • Les exclus – qui finiront bientôt par être la très grande majorité de la population mondiale – n’ont pas seulement de grandes difficultés pour assurer leur survie matérielle. Ils souffrent aussi parce qu’ils n’ont pas de place dans le monde et qu’on les prie implicitement de quitter la scène, étant donné qu’on n’a pas besoin d’eux. Souvent on les traite en parasites ou en criminels, surtout quand ils sont obligés de changer de pays ou sont les descendants de gens qui y ont été obligés. Tout le monde sait confusément qu’il sera « superflu » à moyen terme, même ceux qui ont encore un travail. Cette menace permanente crée la sourde rage populiste qui actuellement se diffuse partout. « Être superflu » est presque toujours vécu comme une faute individuelle, comme un manque d’adaptation à une évolution donnée pour inévitable. Cela rend très difficile d’adopter des stratégies collectives et favorise plutôt la recherche de boucs émissaires. Mais la réponse ne pourra pas consister dans une « intégration » des exclus : le système capitaliste est en fort déclin et a épuisé ses possibilités d’intégration. De plus, il n’est en rien désirable d’y être intégré. Encore moins s’agit-il d’un problème d’ordre purement psychosocial ou symbolique qu’on pourrait résoudre en redécouvrant des « valeurs ». La question (qui reste ouverte) est plutôt de savoir si cette époque de convulsions débouchera sur une société profondément différente où le travail (le travail abstrait !) ne constituera pas le lien social et où une forme de concertation sociale moins fétichiste sera possible.

    • de mon point de vue, il y a beaucoup de choses qui se superposent et rendent la situation difficile à lire et interpréter.

      Le monde agricole, au travers de la FNSEA (pour faire court, très court), n’a pas fait grand chose et continue de ne rien faire pour se rendre sympathique.
      De même, des défenseurs des éleveurs à la J Porcher sont le pire genre d’alliés que les éleveurs peuvent souhaiter, vis à vis des végétariens ou antispécistes.
      D’un autre côté, bien des militants écologistes ont eu et ont encore tout à découvrir de la vie des agriculteurs.

      C’est un fils et petit fils de paysans qui l’écrit. J’ai grandi dans une ferme, j’ai mangé les poules et les lapins tués sur place.
      Je suis aujourd’hui végétarien, et j’accorde le plus haut intérêt aux fondements théorique du discours antispéciste. Je tiens qu’en dépit des difficultés humaines que les personnes qui travaillent dans le secteur agricole connaissent, leur activité est critiquable, et doit être critiquée. D’une manière générale, le rapport que le monde agricole entretient avec les animaux est critiquable. Que le monde agricole dans son ensemble ne saurait avoir la moindre prétention sérieuse à se prétendre à l’abri des remises en question. Que l’antériorité de telle ou telle pratique vis à vis de l’ère industrielle ne saurait constituer un argument en sa faveur.

      De là a dire « c’est bien fait pour vous », il y a un pas que je ne franchis pas. Mais ce n’est pas demain que les agriculteurs seront pour moi de possibles alliés.

    • Que l’antériorité de telle ou telle pratique vis à vis de l’ère industrielle ne saurait constituer un argument en sa faveur.

      Je suis assez d’accord avec ce que tu dis là @martin5
      Pour ma part je n’ai pas grandi directement à la ferme mais je l’ai côtoyée de près pendant mon enfance ; j’ai grandi dans une campagne qui s’est entre-temps périurbanisée. Je préférais les prairies à vaches plutôt que les lotissements en plastique qui ont remplacé beaucoup d’entre elles, même si dans l’absolu un paysage rural de #végéculture me plairait sans doute mieux.
      Sauf que ce que j’observe là où je vis c’est que ce qui fait le relatif dynamisme d’une agriculture moins industrielle et peut-être plus résiliente que dans bien d’autres lieux c’est la montagne http://seenthis.net/messages/328622#message333449 Et en montagne, le fondement de l’#agriculture depuis le néolithique c’est l’#élevage. Même si aujourd’hui on saurait faire de la végéculture y compris en montagne sous un climat rude (http://seenthis.net/messages/261830 - semblable à celui des Causses du Sud du Massif Central où c’est l’élevage ovin qui a façonné l’écoumène local) culturellement on n’y est pas. Dans le contexte culturel actuel, des montagnes sans élevage ne deviendraient pas des lieux de paysannerie végane tout aussi résiliente, mais des lieux de promenade pour urbains, des lieux photographiés mais non habités, et qui feraient un contrepoids de moins à l’#agro-industrie.
      Vu qu’aujourd’hui la disparition de l’élevage laisserait la place à bien pire (#agriculture_cyborg et #zootechnie), dans ce cadre là je suis du côté des éleveurs de mes montagnes, sans pour autant oublier les critiques que je peux faire à la #domestication et à ce qu’elle implique.

    • @koldobika

      je comprends ton point de vue, je crois, sans parvenir à m’y retrouver ni le partager.
      En fait le devenir immédiat de montagnes sans élevages ne me paraît pas la question. (De fait c’est le devenir immédiat de l’ensemble de la société qui me paraît très mal barré ; chacun de nous et moi avec).
      Ma position, disons, « végane », ne s’appuie pas sur la plus ou moins grande possibilité de faire des montagnes ou d’autres lieux des lieux d’agriculture végane (j’ai bien conscience des extraordinaires difficultés de l’entreprise, et je sais que seenthis est un lieu de discussions passionnées et documentées autour de ces questions), mais sur l’impossibilité morale de continuer à traiter la vie animale en moyen pour nos fins ; ce qui pose assurément des problèmes culturels (et pas seulement) plutôt extrêmement compliqués.
      Mais je ne me vois pas d’autre choix que celui de préférer la confrontation à ces problèmes plutôt que de me satisfaire de rechercher n’importe quelle solution plus « réaliste » ou « pratique » qui impliquerait que l’on continue à traiter des êtres vivants sentients comme des moyens, et que l’on continue à se dissimuler ce que nous nous faisons aussi à nous même ainsi. (Tout comme je pense que nous n’avons pas le choix de ne pas renoncer à la facilité de la dichotomie nature vs culture)
      (Pour pas mal de raisons, je ne suis pas très à l’aise avec le vocabulaire antispé, mais il m’est difficile d’en faire l’économie ici. Et de fait, je crois que c’est la première fois que j’essaie de mettre des mots là dessus)

    • @martin5

      Le monde agricole, au travers de la FNSEA (pour faire court, très court), n’a pas fait grand chose et continue de ne rien faire pour se rendre sympathique.

      hélas, j’ai bien peur d’être totalement d’accord sur ce point...

      De même, des défenseurs des éleveurs à la J Porcher sont le pire genre d’alliés que les éleveurs peuvent souhaiter, vis à vis des végétariens ou antispécistes.

      Je n’arrive pas à comprendre ce que tu veux dire par là...?

      Je tiens qu’en dépit des difficultés humaines que les personnes qui travaillent dans le secteur agricole connaissent, leur activité est critiquable, et doit être critiquée.

      Je suis d’accord aussi. Il faut critiquer (mais dans le sens constructif du terme) et remettre en cause. D’autant plus que non seulement ce genre d’élevage est un non sens mais il envoie tout le monde dans le mur, y compris ceux qui le pratiquent. Un comble, quand on y pense.

      Mais ce n’est pas demain que les agriculteurs seront pour moi de possibles alliés.

      C’est dommage, parce que ce serait sûrement le meilleur moyen de faire bouger les choses durablement. Le moyen le plus constructif, aussi... J’en suis de plus en plus persuadée.

    • @Philomenne

      Eh bien, j’ai lu trop de déni et d’arguments indéfendables chez J. Porcher pour ne pas juger ses prises de paroles pour la défense de l’élevage plus que calamiteuses.

      Se serait elle contentée d’arguer qu’elle défendait un gagne pain... mais venir prétendre que la domestication animale serait un préalable aux relations humaines et que sans exploitation animale, il n’y aurait plus d’Humanité avec un H majuscule, que les végans et antispés menacent donc l’Humanité, voilà qui me paraît vouloir pousser l’idéalisme de son argument un petit peu trop loin. Chercher à intimider, à faire taire les voix discordantes, bref, à s’imposer par la force, au mépris de toute honnêteté intellectuelle.

      Pour les agriculteurs... je crois que mon propos était maladroit. Que les conditions de survie qui leurs sont faites actuellement soient particulièrement implacables ne fait pas de doute. Dit autrement, ils ne sont pas à la bonne place. Comme tant d’autres...
      De fait je ne pense pas « trouver des alliés » nulle part plus aisément qu’ailleurs (Je ne demande qu’à rencontrer des gens, agriculteurs ou pas, qui éprouvent un profond malaise à la pensée de ce qu’ils sont et font, de ce que l’expérience sociale en cours fait d’eux, de leur propre contribution à celle ci.)
      De mon point de vue les agriculteurs ne sont ni pires ni meilleurs que n’importe quel autre groupe social (et nous sommes tous malmenés et pressurés plus que jamais, la guerre sociale se faisant à sens unique ces temps ci). Simplement, culturellement, et de part leur pratique quotidienne, ils ont un peu plus appris que beaucoup d’autres à considérer la vie comme un moyen, et à considérer que le « bien être animal » (ou l’amour d’un animal) pouvait impliquer l’exploitation de son corps comme son passage par l’abattoir.
      Ce avec quoi pas mal de personnes sont désormais en désaccord. Présenter ce désaccord comme « bourgeois » et causé par l’étrangeté avec le monde agricole, par l’artificialisation du monde, etc. est assurément une facilité mais je ne crois pas que celle-ci suffira toujours.

    • @martin5 Je ne me suis peut-être pas très clairement exprimé. La question n’est pas le devenir en lui-même des zones de montagne, mais la possibilité d’existence d’une agriculture non industrielle, et plus globalement de modes de vie non soumis à l’industrie, porteurs d’autonomie et fonctionnant sur un mode convivial (au sens qu’Illich donne à ce mot). Il se trouve qu’actuellement les montagnes sont ce qui se rapproche le plus de tels lieux. Si tout en étant critique sur l’élevage je défends ce qu’est concrètement l’élevage en montagne aujourd’hui, c’est parce-que son abandon dans le contexte actuel nous amènerait un cran encore plus loin de ce à quoi j’aspire, à savoir des modes de production (et des écoumènes) qui puissent être tout à la fois non-indus et sans domestication animale.
      L’abandon de l’élevage de montagne enlèverait un contrepoids à la zootechnie et également un contrepoids à la logique de la #wilderness. Tant qu’il y a des bergers qui font vivre un certain écoumène montagnard/paysan on peut débattre de la pertinence de l’élevage et de la possibilité d’alternative en ces mêmes lieux habités. Si les plaines industrialisées deviennent les seules régions où on produit de la bouffe, si le paysage devient divisé entre monocultures sous perfusion et usines à 1000 vaches d’une part, parcs « naturels » d’autre part, l’alternative sera à mon avis encore plus difficile à construire.

  • A l’encontre » Brésil. Abaissement de la majorité pénale : « La logique de l’Etat pénal est d’emprisonner et d’exploiter la main-d’oeuvre »
    http://alencontre.org/ameriques/amelat/bresil/bresil-abaissement-de-la-majorite-penale-la-logique-de-letat-penal-est-d

    Le projet d’abaissement de l’âge pénal de 18 à 16 ans – ce qui implique une incarcération dans les prisons d’adultes, avec les suites mutiples imaginables – est une autre facette de la politique du Parti des travailleurs (PT) et de ses alliés. Givanildo Manoel, un des animateurs du Tribunal Populaire « O Estado no Banco dos Réus » (pour indiquer que l’Etat est accusé d’un acte illicite) – qui organise des jugements symboliques contre les crimes des forces policières brésiliennes – caractérise cet abaissement comme relevant de ce qui pourrait être caractérisé comme un Etat pénal. Soit un Etat dans lequel on emprisonne avec détermination une couche sociale de jeunes. Ainsi, 70% du système carcéral brésilien est composé de jeunes entre 18 et 29 ans.

  • En pleine canicule, Veolia coupe l’eau dans un immeuble où vivent des personnes vulnérables
    http://www.bastamag.net/Canicule-contre-impayes-plainte-contre-Veolia-pour-coupure-d-eau

    « Des propriétaires et locataires pris en otage par Veolia. » C’est ce que dénoncent la Fondation France Libertés et la Coordination Eau Ile-de-France qui portent plainte contre l’entreprise française. Ils accusent Veolia d’avoir procédé à une réduction de débit pendant 25 jours, au mois de juin, dans un immeuble à Sète dans l’Hérault, où logent dix familles. Parmi les résidents, une retraitée de 98 ans et un enfant de deux ans, particulièrement vulnérables aux fortes chaleurs « Une réduction de débit dans un (...)

    En bref

    / #Multinationales, #Inégalités, #Accès_à_l'eau

  • La spirale infernale de la dette de l’Unédic et l’austérité menacent le droit aux indemnités chômage
    http://www.bastamag.net/La-spirale-infernale-de-la-dette-de-l-Unedic-et-l-austerite-menacent-le-dr

    La dette de l’assurance-chômage s’accumule, amplifiée par la crise, et dépasse les 21 milliards d’euros. Les cinq millions de sans emplois en seraient-ils les principaux responsables, comme le laisse croire la multiplication des contrôles et des contraintes contre ceux qui bénéficient du droit – constitutionnel – à une indemnité chômage ? Nous nous sommes plongés dans la dette de l’Unédic pour savoir d’où elle venait et comment elle augmentait. Et pourquoi aucune solution pérenne n’est mise en place pour la (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Syndicalisme, Quel avenir pour nos #Protections_sociales ?, #Enquêtes, Emploi , #Fractures_sociales, #Finance, Protections (...)

    #Quel_avenir_pour_nos_protections_sociales_ ? #Emploi_

  • Vulnérables, indésirables. Le cas des habitants des bois parisiens - Métropolitiques
    http://www.metropolitiques.eu/Vulnerables-indesirables-Le-cas.html

    Les abris sont de la sorte progressivement constitués en habitations et apprêtés en « #chez-soi ». Investis, décorés, aménagés, ils offrent aux habitants la possibilité de renouer avec des actes de la vie quotidienne (cuisiner, ranger, bricoler, jardiner, s’inviter les uns chez les autres, etc.), de retrouver une certaine maîtrise d’un espace et d’un environnement familiers (Lion 2014), dont ils seraient dépossédés s’ils acceptaient les propositions de « relogement » dans des centres d’hébergement ou des hôtels. L’enquête a montré que, au final, c’est bien de la figure des squats décrits par Florence Bouillon que les tentes et cabanes doivent être rapprochées, dans le triple refus de la rue et des centres d’hébergement qui s’y exprime : celui du dénuement extrême, de l’humiliation et de l’hétéronomie (Bouillon 2009). Aux représentations homogénéisantes qui qualifient ces situations uniquement par défaut (« sans-abri », « démunis », etc.) et en termes de désocialisation s’opposent des parcours et expériences marqués par une quête d’autonomie et de stabilité dans l’#habitat.

    #logement @chezsoi

    • wooo, passionnant !

      Toute tentative d’amélioration est, sinon strictement empêchée, du moins soumise à négociations, lesquelles s’avèrent toujours plus tendues. Autrement dit, sous couvert d’un discours de protection, sont justifiées des formes de domination qui détériorent davantage encore les conditions de vie des habitants.

      Prédisposant à un traitement coercitif et répressif de ces situations, cette conception essentialiste de la vulnérabilité peut alors justifier des rapports de domination, sans qu’il n’y ait vraisemblablement de hasard à ce que les habitants jugés « vulnérables » se trouvent être considérés comme les plus indésirables (Agier 2008). C’est d’abord parce que le droit au logement leur est dénié, et que leur place dans les bois est contestée, que la représentation de ces habitants comme étant entièrement démunis, « sans abri » est possible. L’appropriation de l’espace à laquelle ils parviennent n’est en effet quasi jamais reconnue pour ce qu’elle est – la constitution d’une habitation – ni leur parole prise comme l’expression d’un droit de cité, ou de la défense d’une solution raisonnée. Elle est avant tout considérée comme le signe d’une simple détresse, et l’on croit alors (ou l’on fait croire) les secourir en les expulsant du lieu qu’ils habitent pourtant. Ce recours à la catégorie humanitaire d’indignité est aussi une manière pour les pouvoirs publics de les faire « rentrer dans le rang », de les contraindre à regagner les centres d’hébergement, l’usage de cette catégorie servant davantage à justifier des expulsions qu’à ouvrir de nouveaux droits aux habitants (Pichon 2007 ; Thomas 2010). C’est là un moyen de disqualifier les pratiques de toutes celles et ceux qui dérogent à l’usage normalisé de l’espace public en le détournant dans une visée résidentielle, et, au final, de masquer la critique sociale qu’inflige aux politiques publiques ce type d’initiative.

      #guerre_aux_pauvres #habitat_léger #charitisme (sic)

    • Oui, @touti, c’est assez puissant comme approche, celle de la désappropriation de l’espace, du territoire.
      J’avais déjà noté la même tendance en entreprise, avec les abominations que sont les open spaces, puis carrément, les postes nomades que l’employé n’occupe plus que de manière intermittente, avec l’impossibilité implicite de personnaliser, c’est à dire de marquer son territoire, ou même de laisser une simple trace de son passage.

      On devient alors invisible, interchangeable, et donc éminemment vulnérable, très proche de la disparition complète.

  • Il insulte le personnel de Pôle emploi, un an de prison ferme - Voix de l’Ain
    http://www.voixdelain.fr/blog/2015/06/25/il-insulte-le-personnel-de-pole-emploi-un-an-ferme

    Parce qu’il voulait récupérer une photocopie de ses papiers d’identité, il avait insulté et menacé de mort, jeudi 18 juin, plusieurs membres du personnel de l’agence #Pôle_Emploi à Ambérieu-en-Bugey. Il a été condamné à 12 mois ferme et maintenu en #prison.

    Il s’était approché du visage d’une employée de Pôle emploi, l’avait regardée droit dans les yeux avant de lui dire qu’il allait venir l’immoler et immoler le personnel de l’agence d’Ambérieu-en-Bugey. (...) Certes l’homme n’est pas un inconnu pour le personnel de Pôle emploi. Il s’installe parfois tranquillement pour lire, une fois il avait enlevé chaussures et chaussettes avant de s’asseoir. Mais cette fois-ci, particulièrement agité, il se promenait dans l’agence, gesticulait, lançait des noms d’oiseaux et s’en était pris aux employés. En garde à vue, il avait tenu des propos insensés. « L’administration m’a mis des bâtons dans les roues » [insensé !] , expliquait le prévenu devant le tribunal, lundi 22 juin. « Je m’en excuse, je n’avais pas pris mon traitement ». Et de poursuivre qu’aujourd’hui « je ne bouge plus une oreille. Je ne bois plus une goutte d’alcool ».

    Les menaces ? « Je ferais pas de mal à une mouche ! Mais, non c’était pas des menaces, j’étais à bout… ». L’#expert_psychiatre qui a examiné le prévenu a décelé une personnalité sociopathique qui, associée à l’alcool, accentue l’intolérance à la frustration. Il a fait plusieurs séjours au centre psychothérapique de l’Ain. Combien de fois ? « Pfffff ! Je compte plus », répondait-il au président. Le procureur De-Poncins, relevant les paroles blessantes et traumatisantes prononcées par le prévenu, le fait qu’il ne sache pas pourquoi il était là, et les #condamnations qui apparaissent sur son casier judiciaire pour une série d’infractions violentes, a requis une peine de 18 mois dont 6 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve de 24 mois. Il a demandé au tribunal de prononcer un mandat de dépôt.

    #criminalisation #société_punitive sans #soin