• Guide d’#écriture_inclusive pour parlementaires récalcitrant·es
    (publié le 26 septembre 2023, pour archivage)

    Les député·es de la nation examineront le 12 octobre prochain une proposition de loi (n°777) présentée par le Rassemblement National, visant à interdire l’usage de l’écriture dite inclusive. C’est la huitième du genre depuis juillet 2018 (la première étant déjà l’œuvre de ce parti), mais celle-ci est la première à parvenir en discussion en séance. Et c’est la plus délirante. Analyse.

    [Le texte qui suit est celui que j’ai lu à la commission des Affaires culturelles et de l’Education qui m’a auditionnée le 26 septembre]

    Je voudrais d’abord préciser que, contrairement aux personnes dont j’ai vu les noms cités dans le questionnaire que j’ai reçu pour préparer cette audition*, je suis une spécialiste du #langage_égalitaire. J’y travaille depuis la fondation, en l’an 2000, de la #Société_Internationale_pour_l’Étude_des_Femmes_de_l’Ancien_Régime, la #SIEFAR, qui a ouvert très vite une rubrique intitulée « la #guerre_des_mots », et qui est à l’origine de la réintroduction du terme #autrice. Je publie spécifiquement sur le sujet depuis 2014, date de la parution de mon premier ouvrage, Non le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Trois autres ont suivi, dont un sur les combats de l’Académie française en faveur du masculin, signé avec des linguistes, ainsi qu’une quinzaine d’articles publiés dans des revues et ouvrages scientifiques, sans parler des nombreuses tribunes et entretiens qui ont paru dans la grande presse. Cela m’a valu en 2017 d’être traitée par Le Figaro de « papesse de l’écriture inclusive », ce qui n’était pas exactement un compliment sous sa plume, mais que j’accepte volontiers comme tel.

    J’en viens donc à la fameuse écriture, et à la proposition de #loi examinée ici, qui si mon compte est bon est la 8e élaborée depuis 2018 par des parlementaires. Celle-ci entend interdire trois de ses composantes : le #point_médian, les #doublets, les #termes_épicènes. Je les examinerai l’une après l’autre.

    Le point médian est le signe destiné à remplacer les parenthèses qui ont envahi les documents administratifs francophones depuis une trentaine d’années, et qui signalent qu’on parle des femmes aussi : marié(e), divorcé(e), etc. Je ne suis pas sure que les adversaires de l’écriture inclusive s’en soient rendu compte, notamment Édouard Philippe, dont la circulaire donne une définition qui les englobe de fait en condamnant les « pratiques rédactionnelles et typographiques visant à substituer à l’emploi du masculin, lorsqu’il est utilisé dans un sens générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine. »

    Si les parenthèses sont apparues, dans un lieu aussi peu féministe que le Ministère de l’Intérieur, c’est qu’en français, lorsqu’on parle des humains, le masculin désigne avant tout les hommes. Je vous renvoie, pour l’explication de ce phénomène, aux études de psycholinguistique menées depuis 25 ans, et qui toutes – la chose est assez rare pour être notée – concluent qu’en français le masculin n’est pas générique, ou très faiblement, et en outre de moins en moins : plus les individus testés sont jeunes, moins ils reconnaissent cette valeur. En conséquence, quand on veut être clair·e, on doit, à l’oral, dire les deux mots, comme faisait le général De Gaulle en commençant ses discours par « Françaises, Français ! », ou, à l’écrit, signifier d’une manière ou d’une autre qu’on s’adresse, qu’on pense, qu’on parle aux femmes aussi.

    Or les #parenthèses n’étaient pas le bon signe, puisque ce qui est placé à l’intérieur n’a pas le même statut que ce qui est placé à l’extérieur. Dans cet usage, donc, elles n’ont pas leur place dans une société qui se veut égalitaire. D’où la recherche, depuis une trentaine d’années, de #signes plus pertinents, comme le trait d’union, la barre oblique, le point bas, et finalement le point médian, qui fait aujourd’hui consensus parmi les gens impliqués dans cette recherche, parce que, contrairement aux autres signes, celui-ci n’a pas d’autre usage dans la langue française ; on ne risque donc pas de les confondre.

    Bien entendu, le point médian est désormais utilisé plus largement que dans les documents administratifs, mais l’objectif est le même. Il faut toutefois apprendre à l’utiliser correctement, c’est-à-dire avec modération, car il s’agit d’une abréviation, et on sait que les abréviations doivent rester rares, sauf à rendre la lecture difficile. Par ailleurs, tous les mots ne peuvent pas être abrégés, en fonction de leur morphologie. Il y a donc nécessité, pour les personnes qui veulent pratiquer cette abréviation, d’apprendre les bonnes techniques. À titre d’exemple, les livres que je publie depuis cinq ou six ans présentent un point médian toutes les trois ou quatre pages, ce qui ne m’a jamais valu aucune critique pour illisibilité. Même les éditeurs les plus réticents au départ ont admis que ça passe tout seul. Ces bonnes pratiques sont aujourd’hui connues. On peut notamment se référer à l’édition 2022 du Guide pour une communication publique sans stéréotypes de sexe du Haut Conseil à l’Égalité femmes-hommes – je dis bien l’édition 2022 car les précédentes n’étaient pas tout à fait au point.

    Si la représentation nationale a un rôle à jouer dans ce domaine, ce n’est pas dans l’élaboration ou la définition de ces bonnes pratiques, qu’il faut laisser aux spécialistes. C’est dans la demande signifiée à l’administration d’utiliser désormais des signes égalitaires lorsqu’elle est amenée à utiliser des abréviations. Ce qui, je le rappelle, n’est jamais nécessaire : on peut écrire monsieur avec un M majuscule suivi d’un un point, mais on peut toujours l’écrire en toutes lettres. On peut aussi reformuler. Ainsi, là où les cartes d’identité émises jusqu’en juillet 2018 comportaient la mention « né(e) le », il est aujourd’hui écrit : « date de naissance ». Comme quoi le Ministère de l’Intérieur nous a entendu·es.

    L’article soumis au vote entend également interdire la double flexion, qu’on appelle aussi les doublets. Il s’agit pourtant une pratique séculaire, aussi utile dans la vie courante que dans les textes réglementaires. Un évêque du diocèse de Thérouane prescrit ainsi au début du XIe siècle : « Que ni homme ni femme n’attaque un autre, ni n’attaque un château ou un village, du mercredi au coucher du soleil au lundi à l’aurore ». Une ordonnance de Guillaume de Germond, prévôt de Paris, en date du 14 septembre 1341, demande « à tous jongleurs et jongleresses qui auraient été loués pour venir jouer dans une assemblée, d’en envoyer d’autres à leur place. »

    Ces doublets ont été remis au gout du jour par le fameux « Françaises, Français ! » du Général de Gaulle, qui cherchait ainsi à signifier qu’il n’appelait pas seulement les hommes à voter pour lui, mais aussi les femmes – puisqu’elles pouvaient désormais voter, et qu’il voulait être élu au suffrage universel. Si la loi proposée s’appliquait, il faudrait revenir à « Français ! » et bannir beaucoup d’expressions ordinaires, comme « mari et femme », « père et mère », « frères et sœurs, sans parler de la plus usuelle de toutes, « Mesdames et Messieurs », qui est un modèle de double flexion en même temps qu’une marque de politesse. Elle figure d’ailleurs en tête de la liste des signataires de la proposition de loi à l’étude, qui renie néanmoins ladite politesse juste après en plaçant les noms des hommes avant ceux des femmes.

    Si les doublets sont préconisés dans le cadre des efforts pour parler un français moins sexiste, c’est évidemment pour rompre avec l’idéologie qui suggère que seuls les hommes sont dignes d’être nommés, ou, pour le dire avec les mots du Père Bouhours en 1675, parce que, « quand les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte ». Mais c’est aussi – et en réalité c’est surtout – parce que cela permet une expression plus précise. Si je dis « Les étudiantes et les étudiants ont manifesté hier à Téhéran », je signifie autre chose que si j’avais dit « les étudiants », terme qui ne permet pas de savoir si des femmes faisaient partie du groupe ou non. Je suis donc plus juste, à tous les sens du terme.

    Au rebours de les interdire, la représentation nationale devrait donc inviter à utiliser les doublets dans les textes de loi et la Constitution, afin de signifier clairement que ces écrits concernent aussi bien les femmes que les hommes, et que la France en a définitivement fini avec l’idéologie résumée par le Père Bouhours.

    Le présent article de loi prévoit enfin d’interdire les termes épicènes, ce qui reviendrait à condamner quelques milliers de mots dont le français ne peut pas se passer dans son état actuel. Dans cette langue, en effet, les épicènes – c’est-à-dire les termes qui ne varient pas en genre alors qu’ils appartiennent à des catégories grammaticales qui le font ordinairement – sont très nombreux. Ils représentent environ un tiers des 5000 et quelques noms désignant les personnes (par exemple artiste, architecte, journaliste, pédagogue, psychiatre) et la moitié des adjectifs qualificatifs (par exemple autonome, efficace, facile, maniaque, responsable, stupide). Sans parler des pronoms comme je, tu, on, nous, vous, quiconque…

    La proposition de loi à l’étude prévoit donc d’une part de se passer d’un signe commode et juste pour abréger des doublets, d’autre part de priver la langue d’un moyen simple de s’exprimer justement, et enfin de l’amputer de milliers de termes. En tant que citoyenne, je dois avouer ma perplexité devant de telles prescriptions venant d’élu·es de la nation disposant de personnel pour monter leurs dossiers.

    Je préciserai donc maintenant ce qu’est en réalité l’écriture inclusive, et pourquoi aucune loi ni aucune circulaire ne peut l’interdire. Il s’agit du volet écrit du langage égalitaire, qu’on appelait jadis plus volontiers le langage non sexiste, ou non discriminant. Ce langage n’est pas une autre langue : c’est le français que je parle, que j’écris, que vous entendez et que vous comprenez. D’où l’inanité des notations rappelant que « la langue de la République est le français ». En réalité, l’objectif aujourd’hui poursuivi par les personnes soucieuses d’égalité entre les sexes est pour l’essentiel, de retrouver les ressources que possède cette langue – je ne dirai pas de toute éternité mais assurément depuis des siècles. Ressources qui sont à la fois lexicales et grammaticales.

    Du côté des ressources lexicales, il s’agit d’abord de désigner les femmes avec des noms féminins, comme on l’a fait en France sans exception aucune jusqu’à la création de l’Académie française – à moins bien sûr d’utiliser des épicènes. Je suis autrice de livres, professeuse émérite de littérature, après avoir été maitresse de conférences, et je suis aussi chevalière de la légion d’honneur. Ces noms et quelques autres ont beau avoir été condamnés, ils ont des centaines d’années d’existence et sont compris de tout le monde. Ils sont français. Il s’agit aussi de nommer les femmes quand on évoque une population mixte, au lieu de considérer que le compte est bon du moment qu’on a nommé les hommes. D’où les doublets, mais aussi les noms collectifs : les gens, la population, le groupe, les personnes, les individus… Et aussi les reformulations que j’évoquais plus tôt. En 1994, la « carte d’électeur » n’est pas devenue « carte d’électeur ou d’électrice », mais « carte électorale ». Des mots français. Il s’agit enfin de réserver le mot homme aux hommes, comme on le fait en français depuis le Moyen Âge – du moins chez les gens sérieux, comme les juristes. Je vous invite à lire les constitutions françaises qui ont précédé celle de la IV République, et vous verrez que le terme homme n’y désigne jamais personne d’autre que les humains de sexe mâle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen elle-même ne déroge pas à cet usage : contrairement à ce qui est écrit dans l’exposé des motifs de la proposition présentée, ses masculins ne sont pas génériques. Les nouveaux droits ouverts, par exemple ceux qu’on trouve nommés dans son article 6, celui de voter, d’être élu, de pouvoir exercer tout travail correspondant à son talent, les femmes ont dû les attendre 100 à 150 ans de plus. D’où la précision introduite dans le Préambule de la Constitution de 1946, et le choix fait par la conférence internationale des nations unies en 1948 de parler désormais des Human Rights et non plus de Rights of the Man. Si on veut vraiment parler de tout le monde – les hommes, les femmes, les intersexes, les enfants – on utilise d’autres termes : les humains, l’espèce humaine, les gens, le peuple, etc. On a le choix, les mots sont là, ils sont français.

    Du côté des ressources grammaticales, il s’agit de retrouver l’usage des anciens accords dans les cas où plusieurs noms reçoivent un qualificatif commun. Nous parlons régulièrement des droits et libertés fondamentales – et non des droits et libertés fondamentaux, au prétexte que le mot droit, masculin, devrait l’emporter le mot liberté, féminin. C’est ce qu’on appelle l’accord de proximité, qu’on retrouve sous la plume de nos meilleurs auteurs et autrices, et dont les patientes recherches de la linguiste Anne Abeillé ont récemment montré toute l’étendue. Le Syndicat des infirmières libérales doit pouvoir continuer d’exister tel quel – du moins tant qu’elles constituent plus de 80% de cette corporation. C’est ce qu’on appelle l’accord de majorité, ou de logique, ou de choix.

    Si la représentation nationale a un rôle à jouer ici, c’est celui de veiller à ce que ces ressources égalitaires, souvent héritées du latin et du grec, soient enseignées par l’école, de sorte qu’elle forme des citoyennes et des citoyens égaux, conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Vous voyez, dans cette dernière phrase, j’ai mis en pratique le langage égalitaire : j’ai prononcé les deux mots, je les ai classés par ordre alphabétique (citoyennes avant citoyens), puis j’ai accordé les adjectifs avec le nom qui leur était le plus proche (égaux, conscients). Qui voudrait prétendre que ce n’est pas là du franç ;ais, et du bon ? Quelle loi pourrait m’empêcher de m’exprimer ainsi ? Et qui m’obligerait à la suivre, si d’aventure elle existait ?

    Je terminerai sur les néologismes. Il s’en crée chaque année, c’est la vie des langues, on n’y peut rien. Deux grandes séries sont en train de naitre sous nos yeux dans le domaine nominal : celle des termes en ‑eurice (acteurice, lecteurice) et celle des termes en ‑eureuse (danseureuse, visiteureuse). Ces nouveaux noms évitent les doubles flexions et les points médians, donc ils sont très pratiques, donc ils ont toutes les chances de s’installer dans les usages. Dans le domaine pronominal sont nés iel(s), cellui, celleux, ellui, elleux, toustes. Ce ne sont pas là des termes neutres, puisqu’on les utilise pour parler des personnes, et encore moins des termes « non-binaires » – mot qui n’a pas de sens en linguistique. Ce sont des épicènes, comme les pronoms que je citais tout à l’heure. Eux aussi répondent au souci d’exprimer les deux groupes plus rapidement qu’avec les deux mots (elles et ils, celles et ceux, tous et toutes…).

    La jeunesse française étant friande de néologismes en général, et de ceux-là en particulier, parce qu’une bonne partie d’entre elle (qui est aussi la plus éduquée) veut davantage d’égalité, il est probable que certains de ces nouveaux termes vont s’installer dans les usages. Il est probable aussi que d’autres vont survenir. Ce qui est certain, c’est que le langage égalitaire n’en a pas besoin, même s’il les accueille volontiers. Les interdire ne servirait donc à rien si l’objectif est de contrer sa progression.

    * Les personnes citées dans ce document étaient : Jean Szlamowicz, Yana Grinshpun, François Rastier, Hélène Carrère d’Encausse, Marc Lambron, Franck Neveu.

    https://blogs.mediapart.fr/eliane-viennot/blog/260923/guide-decriture-inclusive-pour-parlementaires-recalcitrant-es

  • Quel est le problème d’antisémitisme avec le verbe « camper » qui doit je presume faire reference au mot « campisme » plus qu’a la pratique du « camping » ?
    Pour moi le « campisme » c’est s’aligner sur un « camp » ou une des parties et ne pas en bouger quoi qu’il arrive. Mais alors si c’est bien ca, en quoi ca peu etre juger antisémite ?
    Si une bonne ame seenthitienne pouvait éclairé ma lanterne j’en serais reconnaissante.
    Cf Bron-pivet/méluch
    #vocabulaire #guerre_des_mots #campisme #antisémitisme

    • Le campisme c’est de défendre « son » camp même quand celui-ci se comporte manifestement mal.

      Mais si tu ne veux pas être accusé de campisme, potentiellement, tu tends la perche. Et les campistes de l’autre camp vont en jouer, du style « l’autre là, il admet que son camp a commis un crime de guerre, alors appuyons là où ça fait mal ». Et toi, quand tu expliques que les crimes de l’un n’excusent pas les crimes de l’autre, t’as juste envie de tout envoyer bouler. Et de ne faire partie d’aucun camp. De tous les renvoyer dos à dos. Puis de t’en foutre (l’UE pendant longtemps... maintenant l’UE a choisi son camp, ouf).

    • rien à voir avec le campisme, bien que le campisme puisse conduire ou accompagner l’antisémitisme (par ex., soutenir le socialisme = organiser ou soutenir les procès de Prague https://fr.wikipedia.org/wiki/Procès_de_Prague)

      si la droite peut se permettre de dire ça de ces déclarations (il n’a pas été dit « camper » mais « camp », comme dans camp de la guerre, camp de concentration, camp israélien dans la guerre en cours) c’est qu’il est notoire que - spécialement depuis que c’est un délit - hors beuveries ou réunions entre intimes, l’antisémitisme doit se dire allusivement, par jeux de mots (si possible moins insistants que le déjà préhistorique "Durafour crématoire" de JMLP), usage de la polysémie, collages ("étoile de David sur machette rwandaise", Médine), de manière indirecte ("les chambres à gaz ont elles existé ?"), sauf lapsus ("ils ont tué des victimes innocentes" avait dit Raymond Barre après l’attentat de la rue Copernic qui avait aussi tué des goys, innocents par nature, ces derniers n’ont jamais mangé d’enfants)

      encore une fois, si la droite et les fafs peuvent se permettre de se poser en défenseurs des juifs (jusqu’à D@mi€n Ri€u, ex porte parole de G.n.ration Id.ntitair. passé à R.conqu.t.) c’est en raison de l’absence de toute gauche sur cette question, et de diverses tolérances ou adhésion à un antisémite, inavouable. ils exploitent ce vide pour y ... camper à l’aise.

      il existe aussi, depuis la naissance du sionisme des variantes d’un philo sionisme antisémite (par exemple Lord Balfour, mais aussi, un moment, l’URSS)

    • Je découvre qu’il s’agit de commenter les dernières élucubrations de ce qui préside l’Assemblée Nationale.

      Cette personne est inculte et crétine, mais vue sa position de pouvoir, aucun journaliste ne lui dira. Pire, ils relaieront, parce que tout ce qui est en dehors de l’arc républicain peut être insulté. L’intelligence, par exemple, ne fait plus partie de l’arc républicain. On a le droit de commettre des insultes à l’intelligence en direct, et quotidiennement, sans être questionné.

    • @fitzlombard j’avais pas penser au verbe « camper » dans ce sens. J’ai cherché la phrase exacte de méluch pour voire (j’aurais du commencer par là)
      Méluch écrit « 
      Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! pic.twitter.com/ruxMujq14k
      — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 22, 2023
       »
      –—

      Une interprétation possible par Braun-Pivet serait donc

      Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet « fait la gardienne de camp de la mort » à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français !

      Ca me semble capillotracté de convertir le mot camper de cette façon c’est pour ca que j’ai pensé spontanément au campisme mais vu que le mot campisme (car Méluch est bien capable de faire des « jeux de mots ») comporte aussi la racine « camp ».

      Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet « fait du campisme » à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français !

      Dire que Braun-Pivet est campiste ca peut etre lu aussi comme une ref à la Lepen durafour ou Dieudonné du nazi-sioniste et je me retrouve potentiellement autrice de ce genre de jeu de mots abominable à mon tour en ayant pensé au campisme qui reste racinaire dans le « camp ».

      Merci pour vos réponses j’y voie un peu plus claire et je me demande ce que l’académie française attend pour rectiffier les definitions du mots camping, campeur, camps de vacance et campisme et Darmachien pour fiché S tous les campeurs ces messieurs Jourdain de l’antisémitisme qui mettent une cible dans le dos de notre excellente présidente de l’assemblée....

    • Merci @colporteur pour cette mise en perspective. J’ai répondu avant de te lire. J’ai du mal à imaginer Méluch faire un « jeu de mot » aussi vile que ce que cette macronnarde de compétition lui incombe. Hier il y avait le discours de Mathilde Panot à l’assemble qui m’a semble équillibré et la présidente n’as pas fait son travail en faisant taire les parties adverses comme ca devrait etre son role.
      https://www.youtube.com/watch?v=R9cSjzVpndg

    • C’est juste une diversion, un moyen de faire planer le doute dans l’esprit de celles et ceux qui l’écoutent. Il ne faut pas perdre de vue que les politiques parlent à un public composé essentiellement de « bourrins sectaires » (j’admet que c’est outrancier mais si peu...) prêts à montrer les crocs au moindre signal d’un·e chef·fe
      Tout politien vit aux dépends de celui qui l’écoute.

    • erreur de ma part « YBP campe » littéralement s’installe, séjourne, dans le camp israélien (l’un des deux camps dans la guerre en cours). en gros, elle (et la France avec) a choisi son camp et le démontre de manière insistante. après, c’est la réception qui fait le message. or il se trouve qu’elle est d’origine juive et soutient Israël (et c’est certain qu’à l’extrême droite on y voit la permanence de la "France enjuivée" de Drumont). on peut toujours dire que c’est en tant que juive (et pourquoi pas en tant que femme aussi) que cette merde est attaquée (elle est juive, elle a choisi le camp de juifs). Avec y compris le petit collage qui va bien coté gauche : "pas en notre nom".

      droite et faf peuvent exploiter ad libitum la lutte contre l’antisémitisme", car cet espace est intégralement vide à gauche.

      sinon, c’est pas slt l’A.N, mais le bombardement médiatique destiné à corrompre et distraire (pendant que la France envoie des équipages militaires là-bas et prétend jouer un rôle clé en matière de renseignement, en plus d’un soutien politique sans aucune retenue à Israël), car il n’est pas seulement question de "bourrins sectaires" mais aussi de désorientés à rassurer (ceci alors même que l’on fabrique la désorientation), de « citoyens » invités à admettre ce que font (ou pas) leurs responsables.

      pendant ce temps les commentateurs un tant soit peu sérieux notent (y compris dans les média français) que Macron et la France sont cramés pour ce qui est de jouer une médiation, de contribuer à une solution politique.
      le suivisme de la France vis-à-vis de l’Israël d’après le 7 octobre, et des E-U [edit qui eux ont au moins en vue de gagner du temps pour faire sortir leurs otage et les binationaux palestino-américains], c’est, nostalgie du gaullisme ou du mitterrandisme aidant, exactement ce qui est déploré, de Villepin https://seenthis.net/messages/1020792 à la LFI et maintenant dans une partie de la presse dominante (ça diminue encore une France qui vient de se faire bouter hors d’Afrique)

      tout comme Darmanin s’est pris dans la tronche ses interdictions automatiques de manifs de solidarité avec la Palestine, Nabomacron a encore raté une occasion de susciter une unité nationale comme une position politique un tant soi peu autonome et sensée l’aurait permis, y compris à reculons pour certains. une de fois plus, c’est minable (et on a mal à la grandeur de la France ah ah ah).

      #France

    • Je suis tombé sur Léomant qui se fait bien malmené
      https://www.youtube.com/watch?v=wA0IliYSak0


      il propose l’interprétation « elle visite un camp militaire »
      Je n’avais pas pensé à cette interprétation. Je sais pas si les militaires qui font des camps militaires sont antisémite car les camps de la mort étaient tenus plus par des militaires que pas des LFI ou des musulmans. L’islamophobie des intervenants de l’extrait que j’ai mis ci dessus et ahurissante.

    • des précisions sur les propos de Mélenchon

      ...ce « campe » intrigue. Un bref retour sur l’histoire s’impose. Dans La Dernière Bataille, Edouard Drumont − le pape de l’antisémitisme à la française − écrit, en 1890 : « La race juive ne peut vivre dans aucune société organisée, c’est une race de nomades et de Bédouins ; quand elle a installé quelque part son campement, elle détruit tout autour d’elle. »
      Plus tard, au moment du Front populaire, Maurice Bedel soutient, dans son livre Bengali (1937) composé d’articles publiés par Candide, journal antisémite [publié entre 1924 et 1944], que Léon Blum est « le président du Conseil venu d’une race errante camper en Ile-de-France par un hasard qui l’eût aussi bien mené à New York ».

      Plus tard encore, le 2 juillet 1954, Aspects de la France, l’autre organe royaliste antisémite, écrit au sujet de Pierre Mendès France, alors président du Conseil : « Il est, de tous les Mendès, celui qui campe présentement entre Atlantique et Pyrénées. » Toujours ce « campe » qui revient comme un leitmotiv ; autant de juifs d’Etat dévoués à l’intérêt public qui campent, ici ou là, selon les circonstances.

      Décidément, ce « campe » plonge dans une longue histoire qu’il conviendrait de retracer plus soigneusement, tant elle a à voir avec le mythe du juif errant au campement provisoire − mythe propagé sans cesse par les populismes d’extrême droite mais aussi, fréquemment, d’extrême gauche, à travers l’histoire mouvementée des guerres franco-françaises. Ce « campe », étrange et incompréhensible, ne cesse de nous bouleverser tant il risque de faire resurgir les tragiques fêlures qui ont déchiré la nation dans un passé encore tout proche.

      https://archive.ph/cW0Dk

      d’erreur en erreur, un peu de vrai. et que personne ne fasse comme si le tribun de LFI étant ignorant en matière historique et politique, ni comme si il s’agissait des « élucubrations » d’une politicienne de droite.

      #histoire #antisémitisme

    • Je met ici la réponse que je t’ai faite ailleurs sur ta citation de Drumont ;

      Utiliser le mot camper et la racine « camp » ca n’arrive tout de même pas qu’aux antisémites. D’ailleur Drumont utilise aussi le mot « vivre » et « aucun », « société » et pas mal d’autres dont je t’ai vu te servir un jour... Est-ce que ca dit qqch de ton antisémitisme ?
      Drumont a bcp ecrit de saloperies est-ce que tout les mots qu’il a utilisé ainsi que leur racine latine sont entaché d’antisémitisme ? Est-ce que tu crois que les nazis en parlant de "camps d’extermination" citaient Drumont dans le texte ?

      Braun-Pivet etait en visite d’un camp millitaire , c’est quand même un indice de pk méluch utilise ce mot plus crédible que le fait que Drumont parle de campements de bédouins dans un texte d’il y a un siècle. Méluch est cultivé, ok mais de là à se souvenir de Drumont dans le texte au point de faire une ref que seul une recherche informatique peu obtenir.

      Pour l’antisémitisme supposé de méluch, en dehors de ce mot sur le camping, vu qu’il est anticolonialiste ca me semble logique qu’il s’oppose à la politique du gouvernement israélien. Est-ce que tous les anticolonialistes sont antisémites puisque il y a des juifs colonialistes sur le territoire d’une ancienne colonie britannique que les européens ont fourgués aux juifs pour se laver les mains de leur culpabilité d’antisémites historiques ? Car il n’y a pas que les nazis qui ont percecutés les juifs en europe, loin de là.

  • A Gaza, la guerre des bombes et celle des mots… | Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances
    http://leblogalupus.com/2014/08/01/a-gaza-la-guerre-des-bombes-et-celle-des-mots
    https://pbs.twimg.com/media/Bt4UMo2CMAA2lRr.jpg:large

    A Gaza, la guerre des bombes et celle des mots…

    Accusations de l’ONU : La haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a accusé jeudi Israël de défier délibérément le droit international dans sa guerre contre le Hamas palestinien à Gaza.

    Bilan supérieur à « Plomb durci ». Le nombre de Palestiniens tués lors de l’offensive israélienne à Gaza a dépassé jeudi celui atteint pendant l’opération « Plomb Durci » en 2009. Selon les services d’urgences de Gaza, au moins 1.442 Palestiniens ont péri depuis le début de l’opération le 8 juillet, dont 44 tués par des frappes israéliennes et 13 ayant succombé à leurs blessures pour la journée de jeudi. Quatorze personnes ont été tuées jeudi soir dans une frappe israélienne sur une maison du camp de réfugiés de Nousseirat, au centre de la bande de Gaza. Par ailleurs, plus de 8.200 Palestiniens ont été blessés en 24 jours d’offensive israélienne.

    Durant l’opération « Plomb Durci » qui avait commencé fin décembre 2008 et qui avait duré trois semaines, 1.440 Palestiniens avaient péri et plus de 5.300 avaient été blessés, selon des sources médicales et associatives palestiniennes.
    https://pbs.twimg.com/media/BtwO-gMIAAE3GgC.jpg:large
    Côté israélien, 56 soldats sont tombés au front lors de l’opération actuellement en cours tandis que 10 soldats avaient péri lors de l’opération « Plomb Durci » en 2008-2009.....

    https://pbs.twimg.com/media/BtuSnNYIcAEPshn.jpg:large

    >>>

    Lors d’une conférence de presse, Mme Pillay a condamné les attaques menées par l’armée israélienne à Gaza contre des maisons, des écoles, des hôpitaux et des centres de l’ONU. « Aucune d’entre elles ne semble être accidentelle. Elles semblent être un acte de défi délibéré vis-à-vis des obligations résultant du droit international » que doit respecter Israël, a-t-elle dit.

    <<<

    #Gaza
    #israël