• Ziguinchor : 20 individus interceptés dans une tentative d’émigration clandestine, dont trois présumés passeurs
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    Ziguinchor : 20 individus interceptés dans une tentative d’émigration clandestine, dont trois présumés passeurs
    Une opération menée par la Section de Recherches de Ziguinchor (SRZG) a permis, ce mardi, l’arrestation de 20 personnes impliquées dans une tentative de migration irrégulière vers l’Europe, via la Gambie. Parmi les individus interpellés figurent trois présumés passeurs, dont D. Diop, considéré comme le principal instigateur.
    L’intervention des forces de sécurité fait suite à une information reçue par la SRZG le 7 juillet, signalant un départ imminent de migrants. Dès le lendemain, les enquêteurs ont infiltré le réseau et mis en place un dispositif de surveillance, notamment aux abords de la frontière de Mpack.
    Selon les éléments recueillis, D. Diop avait rassemblé dix-sept (17) ressortissants guinéens qu’il prévoyait de conduire à Goundiour, en Gambie, point de départ d’un périple maritime illégal vers l’Europe. Un premier véhicule a été affrété depuis la gare routière de Ziguinchor pour le transport du groupe, tandis que le principal passeur présumé avait préféré emprunter un second véhicule pour éviter d’éveiller les soupçons.Il a été interpellé par les forces de l’ordre au niveau du pont Émile Badiane. Le premier véhicule transportant les migrants a été stoppé à Diouloulou grâce au soutien de la brigade locale.
    Au cours de l’enquête, un complice présumé, M. Niang, a également été appréhendé alors qu’il tentait de récupérer le solde du paiement auprès d’un migrant basé à Ziguinchor.Les autorités ont également repéré d’autres groupes de candidats à la migration irrégulière, notamment des ressortissants de la Guinée-Bissau et du Sénégal, en attente de leur transfert vers la Gambie, contre rémunération.
    Les mis en cause sont poursuivis pour tentative d’émigration irrégulière et escroquerie. L’enquête se poursuit afin de démanteler l’ensemble de la filière et d’identifier d’éventuelles ramifications, y compris à l’international. Les forces de sécurité sénégalaises réaffirment leur détermination à combattre les réseaux clandestins de migration, responsables de nombreux drames humains et de pertes en vies humaines.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#ziguinchor#gambie#routemigratoire#trafic#migrationirreguliere#sante#guineebissau

  • Route des Canaries : pour éviter les contrôles, de nouveaux itinéraires encore plus dangereux

    La route migratoire vers les Canaries connait une nette mutation ces dernières semaines : pour éviter le renforcement des contrôles en #Mauritanie et au #Sénégal, les départs de #pirogues clandestines se font désormais de plus en plus depuis la #Guinée. Ce nouvel #itinéraire emprunté par les migrants, en allongeant la durée de la traversée, rend le trajet encore plus dangereux.

    La route migratoire vers les Canaries connait une nette #reconfiguration ces dernières semaines. Alors qu’habituellement les pirogues de migrants tentaient de rejoindre clandestinement les #îles_Canaries depuis le Sénégal, la Mauritanie ou encore le #Maroc, désormais, les départs se sont déplacés.

    Les embarcations de fortune se font de plus en plus depuis le Sud, en Guinée, a déclaré ce jeudi le délégué du gouvernement aux Canaries, Anselmo Pestana. Ce dernier insiste aussi sur le changement de route de certains migrants qui optent pour l’Algérie, dans le but d’atteindre l’Espagne via les Baléares.

    D’après le délégué, ces changements d’itinéraire opérés par les passeurs est du au renforcement des contrôles menés au Sénégal et en Mauritanie depuis le début de l’année.

    Cette nouvelle route guinéenne vers les Canaries s’avère cependant particulièrement dangereuse, puisqu’en allongeant la traversée, elle augmente également les risques de #naufrages et de #dérive des embarcations. Anselmo Pestana a ainsi mis en garde contre ce changement et exprimé son inquiétude face aux risques accrus pour les migrants.

    Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer. Le bilan de ces « naufrages invisibles » est largement sous-estimé puisqu’un grand nombre d’embarcations disparaissent en mer sans que l’on ne retrouve jamais leur trace.

    Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés, principalement en provenance d’Afrique de l’Ouest, ont atteint les îles Canaries. Du jamais vu pour l’archipel espagnol, qui fait face depuis plusieurs mois à une saturation de plus en plus importante de son système d’accueil.

    Des itinéraires plus lointains pour échapper aux contrôles

    D’après l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, Frontex, une baisse de 41% des arrivées de migrants irréguliers sur les îles Canaries a été enregistrée depuis le début de l’année. En novembre 2024, 7 338 arrivées ont été comptabilisées contre 445 en mai 2025. Le délégué du gouvernement aux Canaries, a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 personnes pour la même période en 2025.

    Cette diminution notable est le résultat du renforcement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que des #accords de #coopération_bilatérale récents entre les autorités de ces pays et celles espagnoles pour endiguer les flux migratoires. Ces derniers mois, avec l’appui de la Garde civile et de la police nationale espagnoles, des opérations de démantèlement de réseaux de traite d’êtres humains se sont multipliées dans ces pays d’Afrique de l’Ouest. En avril 2024, la gendarmerie mauritanienne a notamment démantelé un vaste réseau, arrêtant 117 personnes et saisissant d’importantes quantités de matériel.

    Cependant, ces résultats sont trompeurs. Malgré les mois avec une plus faible activité, Frontex souligne que « la pression sur les îles Canaries reste élevée, supérieure à la moyenne des années précédentes, en raison de l’instabilité persistante au Sahel et du développement des réseaux de passeurs en Mauritanie ». La tendance à la baisse ne devrait donc pas se maintenir, souligne l’agence. D’autant que comme chaque année, l’amélioration des conditions météorologiques durant l’été, laisse présager une hausse des arrivées aux Canaries, particulièrement entre août et novembre.

    Et contrairement aux idées reçues, les chiffres officiels ne traduisent pas un ralentissement de la migration par la route atlantique mais plutôt une reconfiguration des voies migratoires vers l’Europe.

    Car pour éviter les contrôles, les réseaux mafieux de passeurs ont adapté leur stratégie en déviant les routes : les nouveaux épicentres des départs d’embarcations précaires et surchargées sont désormais localisés en Guinée, un pays moins surveillé.

    La #Guinée-Bissau est également un lieu de départ de plus en plus privilégié. Ses 200 km de côtes, difficiles à surveiller, en font un point de départ important, principalement via l’#archipel_des_Bijagos (88 îles) distant de plus de 1800 km des Canaries.

    Une #dangerosité des traversées exacerbée

    Cette nouvelle voie migratoire, du fait de son éloignement des Canaries, s’avère être beaucoup plus meurtrière.

    « Le risque est bien plus élevé pour la vie des personnes qui tentent de se rapprocher des Canaries, car elles essaient de s’éloigner de la côte » pour échappe aux contrôles a alerté le délégué du gouvernement aux Canaries. Il a précisé que ces traversées peuvent durer jusqu’à dix jours, ce qui multiplie les probabilités de naufrage des embarcations ainsi que les dérives en pleine mer. En partant de Guinée, les migrants se lancent dans une traversée de plus de 2 200 km jusqu’à #El_Hierro (Canaries), soit 750 km de plus qu’en partant depuis le Sénégal ou bien de Gambie. Les dangers en pleine mer sont donc considérablement accentués (vagues, pénuries d’eau et de nourriture, risque de panne, d’insolation).

    Les ONG alertent régulièrement sur les « #bateaux_fantômes », des embarcations qui errent en mer, dont les passagers ont parfois pu rentrer en contact avec les ONG mais dont le contact a été perdu. Les embarcations sont donc livrées à elles-mêmes, en pleine mer, à la merci des intempéries.

    « Il existe également un risque qu’elles se perdent dans l’océan Atlantique et aillent vers les Caraïbes ou le #Brésil » a-t-il précisé. Plusieurs pirogues parties des côtes ouest-africaines ont par le passé déjà été retrouvées en Amérique du Sud ou centrale.

    La tragédie survenue fin mai à La Restinga (îles Canaries), où un bateau parti de Guinée-Conakry a chaviré à quelques mètres du quai après plus de dix jours en mer, tuant quatre femmes et trois jeunes filles, illustre dramatiquement les conséquences de cet allongement des itinéraires.

    En ce qui concerne la route algérienne, le trajet n’est pas plus sûr. Des embarcations contenant des cadavres de migrants subsahariens ligotés ont récemment été découvertes aux #Baléares, signe que les itinéraires migratoires sont en constantes évolution. Une enquête est en cours.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/65427/route-des-canaries--pour-eviter-les-controles-de-nouveaux-itineraires-
    #mise_en_danger #migrations #réfugiés #route_atlantique #risques #contrôles_frontaliers #frontières #militarisation_des_frontières #accords_bilatéraux #mortalité #létalité #mourir_en_mer
    ping @6donie

  • Contrôles renforcés au Sénégal et en Mauritanie : la migration vers les Canaries chute, mais devient plus mortelle depuis la Guinée
    https://www.dakaractu.com/Controles-renforces-au-Senegal-et-en-Mauritanie-la-migration-vers-les-Can

    Contrôles renforcés au Sénégal et en Mauritanie : la migration vers les Canaries chute, mais devient plus mortelle depuis la Guinée
    Le renforcement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie a entraîné une baisse de 41 % des arrivées de migrants irréguliers aux îles Canaries au cours des six premiers mois de 2025, selon La Provincia. Cependant, cette diminution s’accompagne d’un déplacement inquiétant des points de départ, rendant la route migratoire beaucoup plus dangereuse.
    Les autorités espagnoles ont confirmé hier que les embarcations partent désormais de points plus éloignés et risqués, comme la Guinée-Conakry. Cette évolution augmente considérablement les risques pour les migrants qui tentent la traversée. Anselmo Pestana, délégué du gouvernement aux Canaries, a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 pour la même période en 2025.
    Malgré la baisse des arrivées, le danger n’a pas diminué, bien au contraire. « Le risque est bien plus élevé pour la vie des personnes qui tentent de se rapprocher des Canaries, car elles essaient de s’éloigner trop de la côte et il existe également un risque qu’elles se perdent dans l’océan Atlantique et aillent vers les Caraïbes ou le Brésil », a alerté M. Pestana. Il a précisé que ces traversées peuvent durer jusqu’à dix jours, multipliant les probabilités de naufrage, d’autant plus que les embarcations tentent d’éviter les contrôles en s’éloignant des côtes africaines.
    Certaines pirogues ont été contraintes de se rapprocher de la terre ferme en raison du mauvais temps ou d’un manque de carburant. Elles sont alors interceptées et ramenées à leur point de départ. Ce déplacement des routes migratoires vers le sud est une conséquence directe du renforcement du contrôle policier dans les pays émetteurs traditionnels comme la Mauritanie et le Sénégal, grâce à la collaboration de la Garde civile et de la Police nationale espagnoles.
    Démantèlement de réseaux et coopération internationale
    Les opérations de renseignement et d’enquête ont permis le démantèlement d’organisations criminelles et de mafias, ainsi qu’une augmentation des interceptions d’embarcations renvoyées vers les côtes. Le samedi 21 juin, par exemple, les garde-côtes mauritaniens ont intercepté une pirogue avec 124 personnes à bord, dont 14 femmes et un enfant, partis du Sénégal et de Guinée, à 60 kilomètres de Nouakchott. Leur destination était les Canaries.
    Anselmo Pestana a également salué le démantèlement de bâtiments où les migrants étaient retenus avant de partir et l’arrestation de personnes impliquées dans des réseaux de trafic. Il a qualifié de « positive » l’évolution de la collaboration avec les autorités des pays concernés, espérant qu’elle se poursuive dans les prochains mois.
    Cependant, les récentes découvertes de cadavres de migrants subsahariens ligotés sur des embarcations arrivées aux Baléares depuis l’Algérie rappellent que les flux migratoires ne s’arrêtent pas. Ces drames montrent comment les réseaux criminels s’adaptent à la pression policière en déviant les routes vers des chemins encore plus périlleux.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#guinee#espagnol#routemigratoire#baleares#canaries#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • #Guillaume_Blanc, l’#histoire grandeur #nature : épisode 1/3 du podcast Historiennes, historiens, quand le « je » dit « nous » | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/guillaume-blanc-l-histoire-grandeur-nature-5804802

    Les HLM du 14ᵉ arrondissement parisien, l’enseignement en milieu universitaire, la violence des sociétés sur la nature… En #ego-histoire, le parcours personnel de l’#historien se mêle bien souvent à ses travaux. Partons sur les pas de Guillaume Blanc, historien de la nature.

    Avec
    Guillaume Blanc, historien, maître de conférences en #histoire_contemporaine à l’université Rennes 2
    Pour obtenir une habilitation à diriger des recherches (#HDR), il vous faut déjà être docteur, réaliser un mémoire inédit, un recueil de publications, qui témoigne de l’orientation des recherches, et un mémoire de synthèse, dit d’ego-histoire, qui décrit votre parcours d’enseignant-chercheur en histoire. Bref, en histoire, et en ego-histoire, petit, on joue aux Lego et grand, on joue de l’ego.

  • Les Guinéens sont désormais la première nationalité africaine à demander l’asile en France - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65356/les-guineens-sont-desormais-la-premiere-nationalite-africaine-a-demand

    Les Guinéens sont désormais la première nationalité africaine à demander l’asile en France
    Par RFI Publié le : 25/06/2025
    La Guinée est le premier pays africain dont sont originaires les demandeurs d’asile en France, selon l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Le nombre de Guinéens demandeurs d’asile a bondi de près de 50% en un an.
    Avec plus de 11 336 demandes d’asile en France l’an dernier, la Guinée occupe une nouvelle fois le premier rang des pays africains dont sont originaires le plus de demandeurs d’asile en France, devant la République démocratique du Congo (RDC) et la Côte d’Ivoire. Le pays se retrouve même parmi le plus haut nombre de demandes parmi les États du monde, elle ferme le podium des demandes d’asile en France, devancée par l’Afghanistan et l’Ukraine, loin devant Haïti, prise en étau par les gangs et le Soudan, ravagé par la guerre.
    Dans son rapport, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a observé une hausse de près de 50% (47,8%) des Guinéens demandeurs d’asile en France en une seule année.Le pays est bien loin des situations de conflit les plus complexes mais, selon l’Ofpra, ce résultat s’explique surtout par la répression politique des militants de l’opposition et de la société civile. Une situation qui perdure depuis une bonne décennie et qui semble s’aggraver.
    « La demande d’asile guinéenne a connu des évolutions suite au coup d’État du 5 septembre 2021 et la prise de contrôle du pays par le CNRD », explique l’Ofpra dans son rapport. L’institution ajoute que les demandeurs « se réfèrent désormais au blocus politique et démocratique » opéré par la junte. Si la situation politique s’est aggravée depuis le putsch du général Mamadi Doumbouya, elle est loin d’être nouvelle. Depuis 2015 déjà, l’agence enregistre des demandes guinéennes essentiellement liées aux violences politiques. Les principaux requérants étant des militants du parti d’opposition UFDG, et, depuis peu, des membres du mouvement FNDC. L’Office note également « une hausse significative des (demandes faites par des) femmes guinéennes », victimes de violences sexuelles.

    #Covid-19#migrant#migration#france#guineeconakry#refugie#asile#violence#crise#sante

  • « Je ne sais pas où est ma fille et ce qui lui est arrivé » : en Guinée, la lutte des proches de disparus de la migration
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/22/je-ne-sais-pas-ou-est-ma-fille-et-ce-qui-lui-est-arrive-en-guinee-la-lutte-d

    « Je ne sais pas où est ma fille et ce qui lui est arrivé » : en Guinée, la lutte des proches de disparus de la migration
    Par Pauline Gauer (Conakry, envoyée spéciale)
    Adama et Mariama Diallo se prennent dans les bras dans la cour de leur concession à Conakry, en Guinée. En 2022, leur petite sœur Aïcha, 19 ans, quitte Conakry pour poursuivre ses études de journalisme en Tunisie. Suite au décès de son père en 2016, la jeune femme se donne pour mission de sortir sa famille de la pauvreté. Après plusieurs mois sur le territoire, sur les conseils de ses amies, elle décide de tenter la traversée pour l’Europe en février 2023. Sa sœur Adama, sans nouvelle d’Aïcha depuis deux jours, finit par apprendre le décès de la jeune femme à Lampedusa. Sur les 46 personnes montées dans l’embarcation pour l’île italienne, elle est la seule à avoir perdu la vie. Depuis la Guinée, sa famille peine à obtenir des explications sur les causes du décès et se voit refuser sa demande de voir une photographie du corps d’Aïcha. Après une longue lutte, Adama et ses proches réussissent à identifier le corps comme étant celui de la jeune femme mais ce dernier sera enterré quelque part en Italie. “Cela fait plus de deux ans que je ne dors plus, que je ne mange plus. Je ne sais pas où est ma fille, je ne sais pas ce qui lui est arrivé.” Les larmes aux yeux, Fatoumata Binta Kalissa, la mère d’Aïcha, demande le rapatriement du corps de sa fille afin de pouvoir faire son deuil.
    Chaque année, des milliers de Guinéens quittent leur pays pour tenter leur chance au Maghreb et en Europe, disparaissant parfois sur la route. Au pays, leurs proches se mobilisent pour retrouver leurs traces. Comme chaque matin depuis quatre ans, Idrissa Diallo allume son téléphone, le cœur serré. Le retraité espère toujours un signe de vie de son fils Elhadj Boubacar, parti à 19 ans pour rejoindre l’Europe et porté disparu depuis. A Conakry, la capitale guinéenne, des centaines de familles, comme la sienne, sont sans nouvelles de leur proche.
    Nombreux sont les jeunes Guinéens qui, depuis 2015, ont choisi l’exil alors que près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique de Guinée en 2019. En 2023, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les ressortissants de ce pays représentaient 12 % des migrants arrivés en Italie contre 5 % en 2024, conséquence de l’externalisation accrue de la gestion des frontières par les pays de transit comme la Libye et la Tunisie.
    Pourtant, nombreux sont ceux qui disparaissent en mer ou finissent dans des centres de rétention, en prison ou à la rue. D’autres, arrivés à destination, découvrent en France, en Italie ou encore en Allemagne une réalité bien loin de leurs espérances. La photographe Pauline Gauer a rencontré les proches de ceux qui ont décidé de partir en 2023, une année où près de 70 % des demandes d’asile des Guinéens ont été rejetées en Italie.
    En Guinée, Elhadj Mohamed Diallo, fondateur de l’Organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière (OGLMI), est devenu un repère pour les familles endeuillées ou restées sans nouvelles de leur proche. Sur sa moto, il sillonne les rues de Conakry pour leur apporter un soutien moral et administratif dans la recherche des disparus. Son association accompagne aussi ceux qui reviennent.

    #Covid-19#migrant#migration#guineeconakry#routemigratoire#mortalite#disparition#sante#santementale

  • Interception au large des îles du Saloum : 84 migrants remis à la DNLT, six trafiquants arrêtés
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    Interception au large des îles du Saloum : 84 migrants remis à la DNLT, six trafiquants arrêtés
    La lutte contre la migration irrégulière prend une nouvelle tournure avec une opération réussie de la Marine nationale sénégalaise, qui a intercepté 84 migrants clandestins le 19 juin 2025, au large de Marlothie, dans les îles du Saloum. Les migrants ont été remis à la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) pour les suites judiciaires.
    Partis dans la nuit du 16 juin depuis Banjul (Gambie), les 84 candidats à l’émigration tentaient de rejoindre l’Espagne via l’Atlantique. Leur embarcation a été arraisonnée aux alentours de 17 heures, dans les eaux sénégalaises. Fort heureusement, toutes les personnes interceptées étaient saines et sauves.
    Parmi les migrants figuraient :
    • 28 Sénégalais
    • 17 Gambiens
    • 14 Maliens
    • 13 Somaliens
    • 11 Guinéens
    • 1 Nigériane
    Le groupe comptait également 17 femmes et 3 filles mineures, ce qui rappelle la vulnérabilité accrue des femmes et enfants dans les circuits de migration clandestine.
    Les premiers éléments de l’enquête, menée par la DNLT, indiquent que le passeur principal, un ressortissant étranger, aurait facturé entre 350 000 et 600 000 FCFA par personne pour la traversée. Dans le cadre de la même opération, six (6) individus ont été interpellés et placés en garde à vue pour complicité.
    La DNLT a lancé un vaste travail d’identification pour remonter la filière :
    • Identification du passeur principal,
    • Analyse des réseaux transfrontaliers impliqués,
    • Éventuelle traçabilité financière des paiements.
    Cette opération met en lumière la sophistication croissante des réseaux de migration illégale qui exploitent la détresse de populations vulnérables, en quête d’un avenir meilleur.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guinee#saloum#migrationirreguliere#routemigratoire#trafic#sante#DNLT

  • La route migratoire vers les Canaries s’allonge et devient plus dangereuse : la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, nouveaux points de départ
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    La route migratoire vers les Canaries s’allonge et devient plus dangereuse : la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, nouveaux points de départ
    La façade atlantique, porte d’entrée vers les îles Canaries, voit sa route migratoire se reconfigurer. Face au renforcement des contrôles en Mauritanie et au Sénégal, les réseaux de trafiquants d’êtres humains déplacent désormais les points de départ des embarcations de fortune vers la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry. Une stratégie qui allonge considérablement le voyage et accroît les risques pour des milliers de migrants, malgré une baisse apparente des arrivées ces derniers mois, comme le rapporte le média La Provincia.
    Le calme observé récemment sur les côtes des Canaries est trompeur. Loin de marquer un ralentissement de la migration, il témoigne d’une adaptation des mafias. Celles-ci ont été contraintes de revoir leurs stratégies en raison de la fermeture des frontières et des opérations de démantèlement de réseaux en Mauritanie et au Sénégal. En avril 2024, la gendarmerie mauritanienne a notamment démantelé un vaste réseau, arrêtant 117 personnes et saisissant d’importantes quantités de matériel. Des accords de coopération bilatérale récents entre la Mauritanie et le Sénégal visent également à endiguer ces flux.
    Cette pression accrue pousse les trafiquants à étendre leurs itinéraires vers des pays moins surveillés. La Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry sont ainsi devenues les nouveaux épicentres du départ des « cayucos », ces embarcations de fortune surchargées.
    Déplacer les points de départ vers la Guinée-Conakry, par exemple, signifie une traversée de plus de 2 200 kilomètres jusqu’à El Hierro, soit environ 750 kilomètres de plus que le trajet déjà périlleux depuis le Sénégal ou la Gambie. Cette prolongation du voyage augmente considérablement l’exposition aux dangers en mer : vagues, pénuries d’eau et de nourriture, épuisement extrême, risques de panne de carburant ou de désorientation.
    La tragédie survenue la semaine dernière à La Restinga, où un bateau parti de Guinée-Conakry a chaviré à quelques mètres du quai après plus de dix jours en mer, tuant quatre femmes et trois jeunes filles, illustre dramatiquement les conséquences de cet allongement des itinéraires. Bien que les chiffres officiels aient montré une baisse des arrivées aux Canaries ces sept derniers mois (passant de 7 338 en novembre à 445 en mai), cette tendance ne devrait pas se maintenir, selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex. Les experts craignent un été critique, avec des conditions météorologiques plus clémentes qui rendront la route plus active, en particulier entre août et novembre.
    Frontex souligne que, malgré les mois de moindre activité, « la pression sur les îles Canaries reste élevée, supérieure à la moyenne des années précédentes, en raison de l’instabilité persistante au Sahel et du développement des réseaux de passeurs en Mauritanie ». La vigilance reste donc de mise face à cette route migratoire en constante évolution, toujours plus loin, et malheureusement, toujours plus meurtrière.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guineebissau#guineeconakry#routemigratoire#traversee#migrationirreguliere#sante#mortalite

  • Route des Canaries : nouvelle interception de migrants au large de la Guinée-Bissau - InfoMigrants
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    Route des Canaries : nouvelle interception de migrants au large de la Guinée-Bissau
    Par La rédaction Publié le : 02/06/2025
    Une cinquantaine de personnes ont été interceptées au large de la Guinée-Bissau dimanche par les gardes-côtes. Le pays, à 1 800 km des îles espagnoles des Canaries, est un des points de départ pour les migrants africains cherchant à atteindre l’Europe via la route atlantique.
    Cinquante-six candidats à l’émigration ouest-africains ont été interceptés dimanche 1er juin par les gardes-côtes bissau-guinéens dans le nord de ce pays alors qu’ils étaient en route pour l’Espagne, a appris l’AFP auprès du ministère de l’Intérieur. Ces 56 personnes migrantes étaient Bissau-guinéens, Sénégalais et Guinéens. Le groupe était formé de 41 hommes, d’un garçon d’une dizaine d’années et de 14 femmes, a indiqué à InfoMigrants une journaliste locale. Le voyage de ces candidats à l’émigration s’est arrêté près d’une île de la région de Cacheu."Nous allons tenter de mettre la main sur les organisateurs de ce voyage. Nous aurons probablement la chance d’identifier ces criminels", a dit José Becuque, chef de la patrouille de la police côtière qui a intercepté leur pirogue, une unité dépendant du ministère de l’Intérieur, joint au téléphone par l’AFP.
    « Nous sommes engagés à garantir la sécurité dans nos eaux territoriales. Cela permettra d’épargner des vies », a-t-il ajouté, en allusion aux décès qui surviennent souvent lors de ces tentatives.
    Les 200 km de côtes de la Guinée-Bissau, difficiles à surveiller, en font un point de départ important pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries - distantes de plus de 1 800 km de l’archipel guinéen des Bijagos. Cet archipel, avec ses 88 îles sur l’Atlantique dont plusieurs vierges, est souvent mise à profit par les migrants.
    Le 2 avril, 90 candidats à l’émigration pour l’Espagne avaient déjà été arrêtés aux Bijagos. Deux femmes enceintes et des enfants, dont un bébé d’un an, figuraient parmi les interceptés.
    Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique via les Canaries, à bord d’embarcations vétustes et surchargées. Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer.
    Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim. Il n’est pas rare de trouver des corps de personnes mortes de faim ou de soif dans les canots secourus au large de l’archipel espagnol.
    Après une année record en 2024, marquée par l’arrivée de 46 843 migrants aux Canaries, le rythme s’est nettement ralenti ces derniers mois, avec près de 11 000 arrivées entre janvier et fin mai, soit une baisse de 35% par rapport à la même période l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#guineebissau#bijagos#canaries#routemigratoire#sante#migrationirreguliere

  • #Ussita. Deviazioni inedite raccontate dagli abitanti

    Ussita, nel parco nazionale dei monti sibillini, è mobile come il territorio che racconta: dal movimento della terra scossa dal terremoto a una comunità in movimento, che guida il viaggiatore alla scoperta di se stessa attraverso una narrazione “sismica”, in cui testi e immagini parlano al contempo di vecchio, nuovo e immaginario.

    La guida di Ussita, ideata da Sineglossa e composta dalle narrazioni degli abitanti, è impreziosita dalle incursioni degli artisti che hanno incontrato il paese, i paesaggi, i materiali d’archivio: gli scrittori Wu Ming 2 e Alessandro Chiappanuvoli, i fotografi Mauro Pennacchietti e Antonio di Cecco, l’illustratore Giacomo Giovanetti e la giornalista Sara Sartori.

    Attraverso percorsi tematici, arricchiti dai podcast del canale Loquis dedicato, chi viaggia da nonturista potrà fare esperienza diretta e intima del posto, entrando in contatto con gli abitanti e i loro luoghi dell’anima

    https://www.ediciclo.it/it/libri/dettaglio/ussita-ne
    #Apennins #montagne #tourisme #non-tourisme #guide #alternative #communauté #monti_sibillini (https://fr.wikipedia.org/wiki/Monts_Sibyllins) #parc_national #monts_Sibyllins #Italie #Ombrie #Marches #territoire #tremblement_de_terre #imaginaire

    • Ussita - Un dialogo sulla ricostruzione

      L’audio che stai per ascoltare nasce da un periodo di residenza di Sara Sartori a Ussita (MC), nel #Parco_Nazionale_dei_Monti_Sibillini, nella primavera-estate del 2023. In questa storia prodotta in anteprima per Loquis, un abitante e un proprietario di una seconda casa di Ussita dialogano sul futuro del paese e raccontano, a 7 anni di distanza dal sisma, l’immobilismo della burocrazia, l’attesa della ricostruzione e l’abusivismo edilizio. Contributo audio di Sara Sartori, prodotto da Sineglossa e C.A.S.A. Cosa Accade Se Abitiamo, all’interno del progetto EIT Community New European Bauhaus Frontignano podcast, sostenuto dall’European Institute of Innovation and Technology (EIT), un organismo dell’Unione Europea. “Funded by the European Union. Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union. Neither the European Union nor the granting authority can be held responsible for them.”

      https://www.loquis.com/it/loquis/3030311/Ussita+Un+dialogo+sulla+ricostruzione
      #podcast #reconstruction #audio

    • Una guida per conoscere da dentro i Sibillini sconvolti dai terremoti del 2016

      La comunità di Ussita, nell’Appennino marchigiano, ha immaginato una serie di itinerari per scoprire il territorio ai piedi del Monte Bove. Un modello di turismo responsabile e a basso impatto, che diventa anche spazio di incontro e condivisione, facilitato dall’associazione C.A.S.A. (Cosa Accade Se Abitiamo)

      Prima dei terremoti dell’agosto e dell’ottobre 2016 a Frontignano di Ussita, sui Monti Sibillini in provincia di Macerata, non viveva nessuno. Quassù, a 1.350 metri sul livello del mare, c’erano seconde case, residence ed hotel: era (solo) una stazione sciistica, edificata a partire dalla fine degli anni Cinquanta su quelli che fino ad allora erano stati pascoli e campi coltivati a grano.

      Oggi a Frontignano c’è una piccola comunità di sette residenti: se “Cosa Accade Se Abitiamo” fosse una domanda, e non il nome dell’associazione (l’acronimo è C.A.S.A.) che tra le abitazioni in località Pian dell’Arco ha aperto un “porto di montagna“, residenza artistica e spazio culturale, la risposta sarebbe: saremmo capaci di costruire comunità, anche affrontando le condizioni più avverse.

      È possibile capirlo camminando per mezza giornata, guidati da Chiara e Marta di C.A.S.A., seguendo uno degli itinerari descritti nella guida “Ussita. Deviazioni inedite raccontate dagli abitanti”, uscita per Ediciclo editore nella collana Nonturismo, curata da Sineglossa e Riverrun. È sufficiente ascoltare i “testimoni” del passato, del presente e del futuro di Frontignano: osservando camminare nel bosco una bambina di nome Viola, che a 11 anni si è trasferita quassù con mamma Federica e papà Marco, direttore dell’ufficio postale giù ad Ussita; ascoltando i ricordi di Peppe, che è nato più di sessant’anni fa a San Placido, un borgo sotto Frontignano, e quassù veniva da piccolo a portar l’acqua ai mietitori, a togliere i sassi dai campi di grano perché le falci non si rompessero.

      Non ci sono bar né alimentari, a Frontignano, ma non è colpa del terremoto: all’ombra del massiccio del Monte Bove, nella “nostra Innsbruck a due passi da Macerata” (così un articolo del 1987, firmato da Maurizio Costanzo per Il Messaggero) una “comunità” non c’era mai stata. Oggi, invece, di fronte ai ruderi del residence Ambassador (all’inizio degli anni Ottanta “fu inaugurato con un evento chiamato Cristallo di Neve, al quale parteciparano molti personaggi noti […]. Un residence da moquette rossa e corridoi lunghi”, si legge nella guida) una comunità c’è, è capace di far arrivare persone da tutta Italia per partecipare a una camminata e chiede che l’ecomostro non venga ricostruito dov’era e com’era perché oggi, dopo un terremoto distruttivo e a fronte dei ritardi della ricostruzione, quel modello di insediamento, un alveare con 100 appartamenti, non dovrebbe più appartenere a questa montagna.

      La comunità è, infine, quel soggetto che può aiutare chi arriva in un luogo, turista o viaggiatore, a scalfire il proprio pregiudizio. È successo anche a chi scrive: seguendo il navigatore verso la sede di C.A.S.A., in un piazzale all’imbocco di uno dei sentieri verso il Monte Bove, la presenza di un baracchino che prometteva “fritti e specialità abruzzesi” aveva fatto storcere il naso. Nei giorni precedenti, in giro per i Sibillini terremotati, con quasi tutti i rifugi ancora chiusi e inagibili, era frequente la presenza di ristori volanti, con improbabili cartocci di olive ascolane offerti ai 1.550 metri sul livello del mare di Forca di Presta, valico stradale dell’Appennino umbro-marchigiano, ai piedi del monte Vettore. Davanti a quel baracchino, però, l’itinerario della “deviazione inedita” prevede un sosta, per incontrarne i gestori, Gianfranco e Franca. Hanno un’ottantina d’anni e ne hanno dedicati oltre cinquanta, insieme, a Frontignano. Raccontano la loro storia: cominciarono gestendo un rifugio del CAI, quello che aveva ospitato il pranzo del loro matrimonio, e quello alle nostre spalle è il loro hotel “Felycita”, l’ingresso sbarrato.

      Felicita è il nome della figlia, che con il genero Antonio oggi li aiuta a gestire il baracchino, in attesa di poter riaprire una struttura ricettiva. In pochi metri quadri preparano i piatti della tradizione, come le lenticchie in umido. Alla fine della passeggiata, così, è qui che si torna a bere una birra, seduti ai tavoli di plastica. Brindando a una comunità nata sulle macerie di un terremoto e capace di aiutare chi lo desidera ad aprire gli occhi su ciò che accade in Centro Italia.

      https://altreconomia.it/cosa-accade-se-abitiamo-frontignano-di-ussita

    • lo spirito del luogo

      #GENIUS_LOCI

      elementi storici, tradizionali, folkloristici, ma anche naturalistici, che hanno contribuito a creare l’identità del luogo

      EMERGENZE

      ciò che è in superficie, che sta venendo a galla (in positivo e in negativo)

      VISIONI

      proiezioni più o meno utopiche di quello che sarà il territorio raccontato da qua a cinquant’anni


      https://nonturismo.org/ussita
      #visions

  • Les #parcs_africains ou l’histoire d’un #colonialisme_vert | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/parcs-Afrique-colonialisme-histoire-nature-faune

    Cette vision est en outre soutenue par un ensemble d’œuvres relayées par la grande presse. C’est par exemple Winston Churchill qui, en 1907, publie Mon voyage en Afrique, dans lequel il décrit le continent africain comme un « vaste jardin naturel » malheureusement peuplé d’« êtres malhabiles ». Dans les années 1930, c’est ensuite Ernest Hemingway qui évoque, dans Les Neiges du Kilimandjaro, un continent où les big five – ces mammifères emblématiques de l’Afrique que sont le lion, le léopard, l’éléphant, le rhinocéros noir et le buffle – régneraient en maîtres. Depuis, le mythe de cette Afrique édénique a perduré à travers les reportages du National Geographic et de la BBC ou, plus récemment, avec la sortie du célèbre film d’animation Le Roi Lion.

    #guillaume_blanc

  • Les #parcs africains ou l’histoire d’un #colonialisme_vert

    Derrière le mythe d’une Afrique #sauvage et fascinante se cache une histoire méconnue : celle de la mise sous cloche de la #nature au mépris des populations, orchestrée par des experts occidentaux. L’historien #Guillaume_Blanc raconte.

    Vous avez longuement enquêté sur les politiques de #protection_de_la_nature mises en place en #Afrique depuis la fin du XIXe siècle. Comment, dans l’esprit des experts occidentaux de la conservation de la nature, a germé cette idée que le continent africain constituait le dernier éden sauvage de la planète, qu’il s’agissait de préserver à tout prix ?

    Guillaume Blanc1 Mon enquête historique s’appuie en effet sur plus de 130 000 pages de documents issus de 8 fonds d’archives répartis entre l’Europe et l’Afrique. Pour comprendre ce mythe de la nature sauvage, il faut se mettre à la place des #botanistes et des #forestiers qui partent tenter l’aventure dans les #colonies à la fin du XIXe siècle, et laissent derrière eux une Europe radicalement transformée par l’industrialisation et l’urbanisation. En arrivant en Afrique, ils sont persuadés d’y retrouver la nature qu’ils ont perdue chez eux.

    Cette vision est en outre soutenue par un ensemble d’œuvres relayées par la grande presse. C’est par exemple #Winston_Churchill qui, en 1907, publie Mon voyage en Afrique, dans lequel il décrit le continent africain comme un « vaste jardin naturel » malheureusement peuplé d’« êtres malhabiles ». Dans les années 1930, c’est ensuite #Ernest_Hemingway qui évoque, dans Les Neiges du Kilimandjaro, un continent où les #big_five – ces mammifères emblématiques de l’Afrique que sont le #lion, le #léopard, l’#éléphant, le #rhinocéros noir et le #buffle – régneraient en maîtres. Depuis, le #mythe de cette Afrique édénique a perduré à travers les reportages du #National_Geographic et de la BBC ou, plus récemment, avec la sortie du célèbre film d’animation #Le_Roi_Lion.

    Qui sont les principaux acteurs des politiques de protection de la nature en Afrique, depuis les premières réserves de faune sauvage jusqu’à la création des parcs nationaux ?
    G. B. En Afrique, la création des #réserves_de_chasse à la fin du XIXe siècle par les colonisateurs européens vise surtout à protéger le commerce des troupeaux d’éléphants, déjà largement décimés par la #chasse. À partir des années 1940, ces #réserves deviennent ensuite des espaces dédiés presque exclusivement à la contemplation de la #faune_sauvage – une évolution qui témoigne d’une prise de conscience de l’opinion publique, qui considère comme immoral le massacre de la grande #faune.

    Les principaux acteurs de cette transformation sont des écologues administrateurs, à l’image de #Julian_Huxley, le tout premier directeur de l’#Unesco, nommé en 1946. On peut également citer #Edgar_Worthington, qui fut directeur scientifique adjoint du #Nature_Conservancy (une orga­ni­sa­tion gouvernementale britannique), ou l’ornithologue #Edward_Max_Nicholson, l’un des fondateurs du #World_Wildlife_Fund, le fameux #WWF. À partir des années 1950, ces scientifiques issus de l’administration impériale britannique vont s’efforcer de mettre la #science au service du gouvernement, de la nature et des hommes.

    À l’époque coloniale, la nature africaine semble toutefois moins menacée qu’elle ne l’est aujourd’hui. N’y a-t-il pas comme une forme de contradiction de la part des experts de la conservation à vouloir présenter ce continent comme le dernier éden sauvage sur Terre et, dans le même temps, à alerter sur le risque d’extinction de certaines espèces ?
    G. B. Si on prend l’exemple des éléphants, ce sont tout de même 65 000 animaux qui sont abattus chaque année à la fin du XIXe siècle en Afrique de l’Est pour alimenter le commerce de l’#ivoire. À cette époque, les administrateurs coloniaux sont pourtant incapables de réaliser que le massacre auquel ils assistent relève de leur propre responsabilité. Car, tout autour des espaces de protection qu’ils mettent en place pour protéger la nature, la destruction des #ressources_naturelles se poursuit – ce sont les #plantations de #cacao en #Côte_d’Ivoire qui empiètent toujours plus sur la #forêt_tropicale, ou le développement à grande échelle de la culture du #café en #Tanzanie et au #Kenya.

    À mesure que ce #capitalisme_extractiviste s’intensifie, la protection de la faune et de la flore se renforce via la multiplication des #zones_protégées. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui entendent préserver la nature en établissant des réserves de chasse, puis des parcs nationaux, sont aussi ceux qui la détruisent en dehors de ces espaces de protection.

    Une initiative baptisée « #Projet_spécial_africain » illustre bien cette vision de la nature africaine. En quoi consiste cette grande #mission_écologique, largement promue par les experts internationaux de la conservation ?
    G. B. Le Projet spécial africain est lancé à Varsovie en 1960 par l’#Union_internationale_pour_la_conservation_de_la_nature (#UICN), sous l’égide des Nations unies. En septembre 1961, une grande conférence internationale est organisée à Arusha, en Tanzanie, afin de promouvoir les programmes de conservation auprès des dirigeants africains arrivés au pouvoir après les indépendances. Elle réunit une centaine d’experts occidentaux ainsi qu’une trentaine de dirigeants africains.

    D’un commun accord, ces derniers déclarent vouloir poursuivre les efforts accomplis par les colons européens dans les parcs nationaux africains qui ont vu le jour depuis la fin des années 1920. Pour, je cite, « aider les gouvernements africains à s’aider eux-mêmes », des experts internationaux sont alors envoyés en Afrique. Le Projet spécial africain, qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 1970, prend donc la forme d’une alliance entre les dirigeants africains et les experts internationaux.

    Dans le livre que vous avez publié il y a peu, La Nature des hommes, vous rappelez que les institutions internationales ont fortement incité les pays africains à exclure leurs populations des territoires de ce qui allait devenir les parcs nationaux…
    G. B. Parmi les institutions impliquées, il y a, d’un côté, les agences des Nations unies comme l’Unesco et la FAO, mais aussi des organisations non gouvernementales comme l’UICN, le WWF ou la Fauna & Flora International (FFI). Ces deux grandes catégories d’institutions ont tout d’abord servi de machine à reconvertir les administrateurs coloniaux en experts internationaux de la conservation. Ce sont elles qui vont ensuite imposer les mesures conservationnistes à l’intérieur des parcs.

    La FAO va, par exemple, conditionner son aide au Kenya, à l’Éthiopie ou à la Tanzanie pour l’achat de matériel agricole à l’acceptation des règles édictées par l’Unesco – à savoir que soient expulsées les populations qui vivent dans les parcs pour préserver les grands mammifères. C’est donc un véritable système international qui se met en place, dans lequel les agences des Nations unies vont avoir recours à des experts qu’elles vont mandater auprès de l’UICN, du WWF ou de la #FFI.

    Dans les années qui suivent la #décolonisation, les dirigeants africains participent eux aussi à cette #mythification d’un continent foisonnant de vie, car préservé des activités humaines. Quelle est leur part de responsabilité dans la construction de cet #imaginaire ?
    G. B. S’ils n’ont pas choisi ce cadre culturel imposé par les experts internationaux de la conservation, selon lequel l’Afrique serait le dernier refuge mondial de la faune sauvage, ils savent en revanche le mettre au service de leurs propres intérêts. Au #Congo, rebaptisé Zaïre en 1971 par le président Mobutu, ce dernier explique lors d’une conférence de l’UICN qui se tient à Kinshasa que son pays a créé bien plus de parcs que le colonisateur belge qui l’a précédé.

    En 1970, soit près de 10 ans après son indépendance, la Tanzanie a de son côté quadruplé son budget dédié aux parcs nationaux, sous l’impulsion de son Premier ministre #Julius_Nyerere, bien conscient que le parc national représente une véritable #opportunité_économique. Si Julius Nyerere n’envisage pas de « passer (s)es vacances à regarder des crocodiles barboter dans l’eau », comme il l’explique lui-même dans la presse tanzanienne, il assure que les Occidentaux sont prêts à dépenser des millions de dollars pour observer la faune exceptionnelle de son pays. Julius Nyerere entend alors faire de la nature la plus grande ressource économique de la Tanzanie.

    Certains responsables politiques africains mettent aussi à profit le statut de parc national pour contrôler une partie de leur population…
    G. B. Pour une nation comme l’Éthiopie d’#Hailé_Sélassié, la mise en parc de la nature donne la #légitimité et les moyens financiers pour aller planter le drapeau national dans des territoires qui échappent à son contrôle. Lorsque l’UICN et le WWF suggèrent à l’empereur d’Éthiopie de mettre en parc différentes régions de son pays, il choisit ainsi le #Simien, dans le Nord, une zone de maquis contestant le pouvoir central d’Addis-Abeba, l’#Awash, dans l’Est, qui regroupe des semi-nomades vivant avec leurs propres organisations politiques, et la #vallée_de_l’Omo, dans le Sud, où des populations circulent librement entre l’Éthiopie et le Kenya sans reconnaître les frontières nationales.

    En Afrique, la mise sous protection de la nature sauvage se traduit souvent par l’#expulsion des peuples qui vivent dans les zones visées. Quelles sont les conséquences pour ces hommes et ces femmes ?
    G. B. Ce #déplacement_forcé s’apparente à un véritable tremblement de terre, pour reprendre l’expression du sociologue américain Michael Cernes, qui a suivi les projets de #déplacement_de_populations menés par les Nations unies. Pour les personnes concernées, c’est la double peine, puisqu’en étant expulsées, elles sont directement impactées par la création des parcs nationaux, sans en tirer ensuite le moindre bénéfice. Une fois réinstallées, elles perdent en effet leurs réseaux d’entraide pour l’alimentation et les échanges socio-économiques.

    Sur le plan environnemental, c’est aussi une catastrophe pour le territoire d’accueil de ces expulsés. Car, là où la terre était en mesure de supporter une certaine densité de bétail et un certain niveau d’extraction des ressources naturelles, la #surpopulation et la #surexploitation de l’#environnement dont parlent les experts de la conservation deviennent réalité. Dans une étude publiée en 20012, deux chercheurs américain et mozambicain ont tenté d’évaluer le nombre de ces expulsés pour l’ensemble des parcs nationaux d’Afrique. En tenant compte des lacunes statistiques des archives historiques à ce sujet, les chercheurs ont estimé qu’entre 1 et 14 millions de personnes avaient été contraintes de quitter ces espaces de conservation au cours du XXe siècle.

    Depuis la fin des années 1990, les politiques globales de la #conservation_de_la_nature s’efforcent d’associer les populations qui vivent dans ou à côté des #aires_protégées. Comment se matérialise cette nouvelle philosophie de la conservation pour les populations ?
    G. B. Cette nouvelle doctrine se traduit de différentes manières. Si l’on prend l’exemple de l’#Ouganda, la population va désormais pouvoir bénéficier des revenus du #tourisme lié aux parcs nationaux. Mais ceux qui tirent réellement profit de cette ouverture des politiques globales de conservation sont souvent des citadins qui acceptent de devenir entrepreneurs ou guides touristiques. Les habitants des parcs n’ont pour leur part aucun droit de regard sur la gestion de ces espaces protégés et continuent de s’y opposer, parfois avec virulence.

    En associant les populations qui vivent dans ou à proximité des parcs à la gestion de la grande faune qu’ils abritent, la conservation communautaire les incite à attribuer une valeur monétaire à ces animaux. C’est ce qui s’est produit en #Namibie. Plus un mammifère est prisé des touristes, comme l’éléphant ou le lion, plus sa valeur pécuniaire augmente et, avec elle, le niveau de protection que lui accorde la population. Mais quid d’une pandémie comme le Covid-19, provoquant l’arrêt de toute activité touristique pendant deux ans ? Eh bien, la faune n’est plus protégée, puisqu’elle n’a plus aucune valeur. Parce qu’il nie la singularité des sociétés auxquelles il prétend vouloir s’adapter, le modèle de la #conservation_communautaire, qui prétend associer les #populations_locales, se révèle donc souvent inefficace.

    Des mesures destinées à exclure les humains des espaces naturels protégés continuent-elles d’être prises par certains gouvernements africains ?
    G. B. De telles décisions restent malheureusement d’actualité. Les travaux de l’association Survival International l’ont très bien documenté au #Cameroun, en #République_démocratique_du_Congo ou en Tanzanie. En Éthiopie, dans le #parc_du_Simien, où je me suis rendu à plusieurs reprises, les dernières #expulsions datent de 2016. Cette année-là, plus de 2 500 villageois ont été expulsés de force à 35 km du parc. Dans les années 2010, le géographe américain Roderick Neumann a pour sa part recensé jusqu’à 800 #meurtres liés à la politique de « #shoot_on_sight (tir à vue) » appliquée dans plusieurs parcs nationaux d’Afrique de l’Est. Selon cette doctrine, toute personne qui se trouve à l’intérieur du parc est soupçonnée de #braconnage et peut donc être abattue par les éco-gardes. Dans des pays où le braconnage n’est pourtant pas passible de peine de mort, de simples chasseurs de petit gibier sont ainsi exécutés sans sommation.

    En Europe, les règles de fonctionnement des parcs nationaux diffèrent de celles qui s’appliquent aux espaces de protection africains. Si on prend l’exemple du parc national des Cévennes, l’agriculture traditionnelle et le pastoralisme n’y sont pas prohibés, mais valorisés en tant qu’éléments de la culture locale. Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » dans la façon d’appréhender les espaces de protection de la nature en Europe et en Afrique ?
    G. B. Le parc national des Cévennes, créé en 1970, abrite plus de 70 % du site des Causses et Cévennes, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 2011. Or la valeur universelle exceptionnelle qui conditionne un tel classement est, selon l’Unesco, « l’agropastoralisme, une tradition qui a façonné le paysage cévenol ». C’est d’ailleurs à l’appui de cet argumentaire que l’État français alloue des subventions au parc pour que la transhumance des bergers s’effectue à pied et non pas en camions, ou bien encore qu’il finance la rénovation des toitures et des murs de bergeries à partir de matériaux dits « traditionnels ».

    En revanche, dans le parc éthiopien du Simien, la valeur universelle exceptionnelle qui a justifié le classement de ce territoire par l’Unesco est « ses #paysages spectaculaires ». Mais si les #montagnes du Simien ont été classées « en péril3 » et les populations qui y vivaient ont été expulsées, c’est, selon les archives de cette même organisation internationale, parce que « l’#agropastoralisme menace la valeur du bien ».

    À travers ces deux exemples, on comprend que l’appréciation des rapports homme-nature n’est pas univoque en matière de conservation : il y a une lecture selon laquelle, en Europe, l’homme façonne la nature, et une lecture selon laquelle, en Afrique, il la dégrade. En vertu de ce dualisme, les activités agropastorales relèvent ainsi d’une #tradition à protéger en Europe, et d’une pratique destructrice à éliminer en Afrique.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/parcs-Afrique-colonialisme-histoire-nature-faune
    #colonialisme #animaux #ingénierie_démographique

    • La nature des hommes. Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique

      Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
      Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd’hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d’une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le « Projet spécial africain ».
      L’auteur raconte l’histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l’on découvre l’un après l’autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c’est la nature des hommes que d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_nature_des_hommes-9782348081750
      #livre

  • #Léviathan

    Le #théâtre comme #contre-espace pour interroger le fonctionnement du #système_judiciaire, penser ses alternatives et imaginer d’autres #rituels symboliques.

    Créé après une longue immersion au cœur du système pénal, notamment des procédures de #comparution_immédiate, Léviathan interroge la justesse de la #justice_institutionnelle. En collaboration avec l’auteur #Guillaume_Poix, #Lorraine_de_Sagazan s’inspire des pratiques de la justice dite transformatrice et autres alternatives au schéma traditionnel juger-punir-enfermer. Sous un chapiteau dressé comme un #tribunal_de_fortune, en écho à l’installation présentée à la Collection Lambert, Léviathan cherche à comprendre – au-delà du bien et du mal – les liens entre le système juridique et les #inégalités qui régissent notre société, renversant au passage certaines évidences. À travers la figure biblique du Léviathan, le spectacle nous confronte à la #violence et à sa #régulation par le #droit, nous posant cette question cruciale : qui est le #monstre ?

    https://festival-avignon.com/fr/edition-2024/programmation/leviathan-348606
    #justice #théâtre #alternative #justice_transformatrice

    ping @karine4

    • #Léviathan

      Dans ce spectacle, Lorraine de Sagazan pense le théâtre comme un contre-espace pour interroger le fonctionnement du système judiciaire, ses béances, ses alternatives. Le Léviathan, figure biblique ambivalente, à l’immense héritage philosophique et littéraire pose la question suivante : qui est le monstre  ?
      Se confrontant à la construction instituée du droit, son organisation ; la #détention de l’#autorité et de la violence dite légitime, le spectacle tente, usant de registres divers, de renverser certaines évidences et d’opérer des points de bascules par delà le bien et le mal.

      Note d’intention

      Fruit de nombreuses rencontres avec avocats, magistrats, victimes et détenus, le spectacle s’intéresse aux lacunes de la justice institutionnelle. Parce qu’elle organise les rapports et régule les conflits entre les membres d’une société, la justice est la clef de voûte du schéma social et civique. Pourtant, si chacun s’entend sur sa vocation et sur sa mission, les opinions divergent quant à son application. La France, comme d’autres pays d’Europe, connait actuellement une crise de confiance sans précédent à l’égard de cette institution.

      Pendant plusieurs mois, une partie de l’équipe artistique s’est immergée dans la 23e chambre du Tribunal de Paris où ont lieu les procédures de comparution immédiate. Cette procédure simplifiée et expéditive, qui est une exception française, juge l’auteur présumé d’une infraction à sa sortie de garde à vue. Publique et durant, en moyenne, moins de trente minutes, elle est de plus en plus répandue et favorise largement l’incarcération puisque 70% des peines prononcées correspondent à des peines de prison ferme.
      En comparution immédiate, l’ordre juridique ne fonctionne pas comme une instance d’intégration et d’organisation collective, il s’inscrit dans les conflits politiques et reproduit des rapports de force. Nous avons pu y observer qu’un. e prévenu.e fait rarement face à sa victime mais fait face à un procureur qui pose la société comme la victime de l’infraction. Nous posons alors la question  : est-ce le code pénal qui fait le crime ou la présence d’une victime  ? Est-ce le code pénal qui réclame la justice ou la blessure et sa réparation  ? Pourquoi un droit répressif plutôt qu’un droit restitutif qui prendrait en charge la réparation du préjudice subi  ?
      Nous nous sommes intéressés à la justice transformatrice et à l’abolitionnisme pénal. Ces mouvements consistent à remettre en question le système pénal dans son ensemble (tribunaux, police et prisons) et à imaginer des alternatives. Il s’agit alors d’envisager une véritable confrontation des parties, créer les conditions d’un véritable «  débat politique  » au sein d’un tribunal où la victime et les besoins que celle-ci peut manifester est au centre des considérations et des décisions.

      Organisé autour de trois comparutions significatives, Léviathan interroge la validité de cette procédure et ménage une rencontre avec un témoin plusieurs fois jugé dans ce cadre. Sous un chapiteau imaginé comme un tribunal de fortune, le contre-espace théâtral se fait chambre de mémoire, avec huit interprètes dont un acteur amateur qui se porte garant de notre récit au même titre qu’il l’incite,.et confronte notre idéal de justice aux béances du système pénal contemporain. Léviathan tente de renverser certaines évidences et d’opérer des points de bascule par-delà le bien et le mal nous confrontant au dilemme de la violence, à son exercice légitime et à sa régulation par le droit.

      https://www.lorrainedesagazan.com/projets/leviathan
      #violence_légitime

  • La Guinée équatoriale confirme des discussions avec Washington pour recevoir des migrants expulsés
    https://www.dakaractu.com/La-Guinee-equatoriale-confirme-des-discussions-avec-Washington-pour-recev

    La Guinée équatoriale confirme des discussions avec Washington pour recevoir des migrants expulsés
    Le vice-président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a confirmé mercredi que le gouvernement des États-Unis a présenté des velléités d’expulser des migrants africains vers son pays. « Je confirme qu’il y a eu une conversation dans laquelle les États-Unis ont exprimé leurs intentions, mais rien n’a abouti, concernant l’expulsion de migrants vers notre pays », a écrit le vice-président mercredi soir sur son compte X, quelques jours après la publication de plusieurs articles de presse et des discussions sur les réseaux sociaux à ce sujet.
    À Malabo, la capitale, le sujet a soulevé l’émotion chez une partie des Equato-Guinéens, qui craignent que les migrants soient des « criminels ». « À mon avis, il peut y avoir un accord, mais nous choisissons les personnes que nous pouvons accueillir par leurs profils », a assuré le vice-président, chargé de la défense et de la sécurité, en précisant que le pays souhaitait éviter « d’accepter les personnes ayant un casier judiciaire ». En contrepartie des expulsions de migrants africains des États-Unis vers la Guinée équatoriale, Malabo a demandé à l’administration du président américain Donald Trump de couvrir leurs frais de logement et de subsistance et d’investir dans des activités locales qui leur permettraient de se réinsérer socialement, toujours selon le vice-président.
    Fin avril, les États-Unis avaient affirmé être « activement » à la recherche de pays prêts à accueillir des ressortissants de pays tiers et ainsi mettre en place la promesse de campagne de Donald Trump d’un programme massif d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière. Selon le journal en ligne Radio Macuto, basé en Espagne et proche de l’opposition équato-guinéenne, « cette rhétorique semble bienveillante, mais elle se heurte à la réalité dans les rues de Malabo, Bata et d’autres villes du pays, où les autorités ont lancé ces dernières semaines une nouvelle vague de raids et d’expulsions arbitraires contre les immigrants subsahariens, dont beaucoup vivent en Guinée équatoriale depuis des années ».
    Des Nigérians, des Camerounais et des Tchadiens ont été arrêtés sans mandat et expulsés récemment sans ménagement. « Il est difficile de comprendre comment un régime qui expulse les migrants pauvres et installés de son territoire est désormais disposé à accueillir d’autres migrants expulsés des États-Unis », s’interroge le journal. Mi-avril, Malabo a expulsé un groupe de plus de 200 ressortissants camerounais. L’incident a fait monter la tension diplomatique avec Yaoundé, qui a convoqué l’ambassadeur de Guinée équatoriale pour lui notifier son « indignation et désapprobation ». Les autorités équato-guinéennes ont répondu avoir expulsé des « migrants en situation irrégulière » sur leur territoire.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#guineeequatoriale#politiquemigratoire#expulsion#subsaharien#droit#sante#migrationirreguliere

  • Immigration irrégulière : La police de Louga interpelle 46 candidats dont 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais
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    Immigration irrégulière : La police de Louga interpelle 46 candidats dont 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais
    Le commissariat central de Louga a procédé à l’interpellation de 46 candidats à la migration irrégulière. Sur sa page officielle, la Police nationale informe que cette interpellation fait suite à l’exploitation d’un renseignement opérationnel signalant un embarquement, dans un car communément appelé « Ndiaga Ndiaye », de candidats à la migration irrégulière en partance pour la mer.Les éléments de la brigade de recherche, renforcés par ceux du Groupement Mobile d’Intervention, ont immobilisé ledit car rempli de passagers au quartier Artillerie. Il est à noter que ces 46 candidats, parmi lesquels une dame, sont composés de 33 Sénégalais, 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#louga#sante#gambie#sierraleone#guinee

  • Les « rebelles » des Alpes italiennes selon #Enrico_Camanni

    1Le livre Alpi ribelli (Alpes rebelles) est sorti en 2016, avec le sous-titre « histoires de montagne, résistance et utopie ». Son auteur, Enrico Camanni, est un écrivain, journaliste et alpiniste italien, né à Turin en 1957. Son activité éditoriale autour de la montagne est vaste : il a été rédacteur en chef de la Rivista della Montagna, il a fondé le magazine ALP qu’il a aussi dirigé, et co-dirigé la version italienne de la revue L’Alpe ainsi que la revue Piemonte Parchi. Il a également co-dirigé le film La montagna inventata, la montagne inventée. La liste des livres qu’il a écrits ou qu’il a coordonnés serait bien trop longue pour qu’elle soit évoquée ici. Elle est présente sur son site web, avec cette note : « J’en ai écrit beaucoup, et ils sont tous différents. La montagne m’a permis de me balader entre les genres, ce qui est vital pour moi. J’ai toujours aimé les grands espaces1 ».

    2Un nombre important de ses livres parlent d’alpinisme, de son histoire et de sa sociologie. Le dernier, publié en 2025 par le Club alpin italien, adapte l’expression « mal d’Afrique » à la montagne : Mal di montagna. Quindici storie di passione (Mal de montagne. Quinze histoires de passion), s’intitule-t-il. L’ouvrage « rassemble quinze portraits d’alpinistes d’époques, de compétences et d’horizons différents, quinze intimités approfondies par des liens de corde ou des affinités d’esprit, quinze visages d’un monde difficile à comprendre et encore plus difficile à raconter. Seule l’humanité des protagonistes peut donner un sens à leur ‘maladie’ »2.

    3Alpi ribelli met lui aussi en avant l’humanité de figures montagnardes. Mais dans ce livre, dans lequel des alpinistes sont également à l’honneur, les personnages sont rassemblés car, à différentes époques et par différents moyens, ils ont défié l’ordre établi. Il en résulte des Alpes italiennes pointillées d’« âmes libres, contraires et résistantes », comme le suggère la quatrième de couverture.

    4L’introduction est particulièrement éclairante pour saisir le choix des 17 personnes à qui Enrico Camanni a décidé de rendre hommage. Les portraits des « rebelles » sont présentés sur une carte en début du livre (Figure 2), mais le livre n’est pas rédigé sous forme d’abécédaire. Leurs histoires s’entremêlent dans les 23 chapitres qui composent l’ouvrage. Le fil rouge n’est pas dicté par un ordre chronologique ou alphabétique. Le choix a été plutôt celui de faire ressortir des thématiques, qui se devinent à peine dans les titres des chapitres : « On peut adorer le Christ dans les forêts3 », « Dans cette compagnie d’hypocrites et de bouffons », « Je ne peux pas ne pas participer », « La langue et le drapeau », « La vérité fait plus peur », « Sais-tu qu’ils veulent me tuer ? » en sont des exemples particulièrement emblématiques.

    5Comment Enrico Camanni introduit-il cette constellation d’hommes et des femmes, souvent en quête de liberté pour iels et pour les territoires dans lesquels iels vivent ? Avant tout, en dressant le constat que la « complexité » est le maître-mot de l’époque contemporaine, et que les Alpes n’y échappent pas. Car, comme le souligne Enrico Camanni en conclusion, « les terres les plus isolées, raides et extrêmes sont des accélératrices de changement, une infaillible cartina di tornasole [papier tournesol] pour lire et interpréter les transformations à venir » (p. 224-225). Les Alpes « si extrêmes dans la contradiction » : le « vétuste » et l’« hypermoderne », le « trop » et le « pas assez », les « ghost towns » et « Disneyland » « coexistent sans presque jamais se parler », résume-t-il (p. 6). En toile de fond, un « acteur invisible » qui structure les dynamiques alpines : le « modèle consumériste urbain » (p. 6). C’est lui qui, selon Enrico Camanni, a « changé la montagne » en y introduisant trois mots qui « n’existaient pas dans le vocabulaire alpin : rapidité, motorisation, ciment ». Donc : ski, automobiles, immeubles en copropriété (condomini) (p. 7). Une « colonisation urbaine » par une « culture hégémonique qui a supplanté la culture minoritaire, en annulant les rythmes, les rites, les mythes, les tabous et les dynamiques sociales, et en important de la plaine un modèle étranger mais gagnant, et pas seulement économiquement » (p. 7). L’auteur ne mâche pas ses mots, et affirme sa posture et son positionnement dès la courte introduction.

    6L’écrivain insiste, en début du livre, sur le lien entre montagne et plaine, car « les Alpes sont très proches des grandes villes, elles les regardent et les effleurent », elles sont devenues « le plus grand parc de divertissement de la ville », comme le prédisait Virginia Woolf, ajoute-t-il (p. 7). Mais dans l’histoire récente, elles sont aussi devenues le nouveau cadre de vie pour des citoyen·nes « en quête d’un avenir, ou du moins d’un air, meilleur » (p. 8). Les rapports entre montagne et villes se complexifient, et les deux entités sont de plus en plus interdépendantes. Enrico Camanni met en évidence le paradoxe de la distance : car les Alpes n’ont jamais été si proches — grâce à la fibre optique et aux autoroutes par exemple —, mais, au même temps, si lointaines des villes : « même avec le haut débit, les montagnes restent en pente, et même avec Internet, il neige d’octobre à mai, les os gèlent et les soirées d’hiver n’en finissent jamais » (p. 8-9).

    7Pourtant, malgré la pénétration du modèle consumériste urbain dans les montagnes, les Alpes « hébergent les différents, les rebelles, les résistants, les antagonistes, les hérétiques, pour devenir refuge et mégaphone des âmes libres et contraires », hier comme aujourd’hui. Enrico Camanni, dans son livre, a décidé de raconter l’histoire de 17 d’entre elleux.

    8L’auteur invite à commencer le cheminement en Suisse, en une sorte de deuxième introduction en dehors des Alpes italiennes au cœur de son ouvrage. Il le commence en explicitant le binôme qui, dans l’histoire, y compris mythique, de ce pays s’est créé entre Alpes et liberté. Celui-ci est né avec la légendaire rébellion de Guillaume Tell, le mythe fondateur de la confédération helvétique. « Tout remonte à Tell » (p. 13), pose Enrico Camanni en une sorte d’axiome irréfutable. La liberté pour laquelle Guillaume Tell s’est battu prend fin avec le Traité d’Utrecht qui « trace la frontière sur les montagnes, le centralisme bureaucratique des capitales [qui] entrave le rôle des communautés alpines en reléguant les Alpes à périphérie des États. Les hommes libres ne le sont plus » (p. 16). C’est ainsi que Enrico Camanni explique l’appauvrissement et le dépeuplement des terres hautes. Celui-ci serait dû à « l’isolement politique et économique voulu et imposé par les capitales extérieures » et non pas « au caractère sévère de l’environnement alpin » (p. 16-17). C’est de là qu’est née la « méfiance des montagnards envers une idée de ville qui se résume en cinq mots négatifs : centralisation, distance, pouvoir, indifférence, incompétence » (p. 17). C’est contre ces mots et ce qu’ils comportent quand ils se concrétisent dans la vie et les territoires de montagne, que les 17 rebelles se sont battus.

    9Dans les portraits des hommes et femmes « libres », beaucoup d’alpinistes (#René_Desmaison, #Gary_Hemming, #Reinhold_Messner, #Gianpiero_Motti, #Tita_Piaz, #Mary_Varale), mais aussi des hommes de foi (#Fra_Dolcino, #Giosuè_Javanel), un activiste (#Luca_Abbà), un écrivain (#Nuto_Revelli), un syndicaliste (#Guido_Rossa), et des personnes difficiles à caser dans des catégories figées : #César-Emmanuel_Grappein (médecin, politicien et écrivain), #Alexander_Langer (politicien, journaliste, essayiste), #Tina_Merlin et #Giovanna_Zangrandi (journalistes, écrivaines et partisanes), #Franz_Thaler (pacifiste et artisan), #Attilio_Tissi (alpiniste et politicien).

    10700 ans se sont écoulés entre Fra Dolcino — prédicateur brûlé vif en 1307 — et Luca Abbà — activiste contemporain dans la lutte contre la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Mais un élément les rapproche tous et toutes, au-delà des époques, ce sont 17 « voix fâchées qui filtrent comme des gouttes dans les failles du système » (p. 9). Ce sont les voix de celles et ceux qui « ont le privilège de comprendre les dangers en premiers et de le hurler en légitime défense, parce que toutes les eaux descendent des montagnes. Aucune ne remonte à la source » (p. 9-10). Ce sont ces cris à qui Enrico Camanni fait écho, car « le vieux cri des Alpes rebelles nous interroge aujourd’hui plus que jamais sur la difficile cohabitation […] de différentes visions du monde dans la mer agitée de la globalisation » (p. 10).

    11Dans ce sens, le combat pacifiste et écologiste d’Alexander Langer4 est emblématique : « Né dans les montagnes, il savait parfaitement que les Alpes auraient pu être un magnifique laboratoire de développement durable et d’innovation conservatrice. En théorie, elles étaient le lieu idéal pour expérimenter ce lentius, profundis, suavius qu’il pratiquait, prêchait et aimait. En pratique, les Alpes étaient l’exemple de comment il est possible de bouleverser un monde en quelques décennies, en substituant les raisons du profit à celles de la cohabitation » (p. 72). Alexander Langer, qui a été député au parlement européen pour le parti des Verts qu’il a contribué à fonder, a ardemment défendu l’idée que « si les Alpes s’érigeaient au centre de l’Europe, elles avaient la vocation à l’unir et non à la diviser » (p. 71).

    12Les Alpes sont le centre géographique de l’Europe, et ont aussi été le lieu où s’est organisée la Résistance, celle avec le R majuscule : « Si la plaine appartient aux fascistes, la montagne appartiendra aux partisans » (p. 128). Une idée mise en œuvre notamment par Nuto Revelli, co-fondateur de la compagnie de rebelles Rivendicazione Caduti (« revanche » aux soldats « tombés » sur le front russe) et membre de la bande partisane Italia Libera. Après la guerre, Nuto Revelli, devenu écrivain, a rencontré « les derniers protagonistes de la “civilisation alpine” » (p. 130) et a raconté le déclin démographique dans les vallées italiennes.

    13Parmi les trois femmes qui habitent l’ouvrage, le portrait de Tina Merlin est particulièrement saisissant. Cette journaliste s’est battue avec sa plume contre la construction du tristement célèbre barrage du Vajont. Enrico Camanni reporte dans son livre les mots que Tina Merlin a écrit dans le journal L’Unità et pour lesquels elle a été accusée dans un procès où elle a été au final acquittée :

    À Erto, en Valcellina, 130 chefs de famille hommes et femmes se sont rassemblés pour créer un organisme ayant une forme juridique permettant de défendre les droits et les intérêts des individus et des collectivités du village face aux intimidations et aux abus dont la Sade5 se rend coupable dans la région… Dans l’égoïsme de la société électrique et dans l’inertie du gouvernement, [les montagnards] entrevoient un danger grave pour l’existence-même du village où l’on est en train de construire un bassin artificiel de 150 millions de mètres cubes d’eau, qui dans le futur, en érodant le sol, pourraient s’effondrer dans le lac… (p. 154).

    14Les avertissements de Tina Merlin n’ont pas été écoutés. Pourtant, la toponymie-même aurait dû alerter sur la tragédie à venir : le barrage a été construit sur les flancs du « Monte Toc, qui signifie ‘morceau de roche’, mais en langue frioulane indique aussi une chose pourrie » (p. 155). Mais personne n’écoute tous ceux et toutes celles et ceux qui alertent sur la tragédie qui se concrétisera le soir du 9 octobre 1963, quand trois millions de mètres cubes de roche tombent dans le lac artificiel causant la mort de presque 4 000 personnes dans la vallée.

    15L’avant-dernier chapitre raconte l’histoire de Luca Abbà, né à Turin en 1975, et qui se définit comme « cultivateur de montagne » (p. 207), un métier qu’il apprend sur le tas quand il hérite d’un bout de terre au moment du décès de son grand-père, à Exilles, dans le Val de Suse. C’est là qu’il fonde un comité local d’organisation contre le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse. Ensemble avec d’autres militant·es, iels achètent et occupent des terrains en localité de Chaumont, là où doivent commencer les travaux de construction de l’infrastructure ferroviaire. Enrico Camanni raconte avec minutie la chronologie des événements qui ont eu lieu le 27 février 2012, quand Luca Abbà, pour résister à l’évacuation, monte sur un pylône électrique où il sera électrocuté : « tout le monde le croyait mort, on ne survit pas à une chute dans le vide de douze mètres, sur des pierres » (p. 211). Pourtant, après une hospitalisation qui a duré plus de trois mois, il est « à nouveau debout » (p. 212) et livre à Enrico Camanni ces mots de rébellion et d’espoir :

    L’envie de combattre est toujours plus enracinée dans la vallée et les nouvelles générations sont plus préparées que celles d’avant. Elles ne se limitent pas à défendre leur pré carré, elles veulent construire un monde différent, à taille humaine, et non pas un monde fait de machines et de banques. La croissance c’est bien, mais elle doit être culturelle. Et puis nous devons apprendre à nouveau à faire les choses par nous-mêmes, en respectant la terre. C’est cela la vraie liberté, matérielle et spirituelle (p. 213).

    16Le dernier chapitre est consacré à un protagoniste un peu particulier. Il a quatre pattes et est au centre de nombreuses controverses dans les Alpes : le loup, le « rebelle par excellence » (p. 214) :

    Le loup est le rebelle par excellence, hors-la-loi et hors-le-temps, car il représente ce que nous ne sommes plus : la nature sauvage, le courage d’aller, l’émotion primordiale. La bête rebelle habite des terres rebelles. Le centre de gravité des loups à l’ère de l’Internet oscille entre les Alpes de la mer et les vallées de Coni, Saluces, Pignerol et Suse, en traversant des lieux qui étaient jadis occupés par les partisans de Nuto Ravelli, les crêtes du commandant vaudois Janavel, les villages des revendications occitanes, les forêts des No TAV et de la résistance en Val de Suse » (p. 214-215).

    17Le loup parcourt et reconquiert ainsi les territoires qui ont vu naître, au cours des siècles, des hommes et des femmes « qui ne fuyaient pas, [des gens] qui croyaient et ne se pliaient pas » (p. 10). Et dont Enrico Camanni nous livre ces très émouvants portraits.

    https://journals.openedition.org/rga/14856
    #shameless_autopromo #Alpes #montagne #résistance #rebelles #livre #recension #Alpes_italiennes #Italie #histoire #utopie

  • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de détresse » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

    À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de détresse »
    Par Romain Philips Publié le : 25/04/2025
    Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.
    « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures. Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
    Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.
    « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants. Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
    Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.
    « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ». Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours »."Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue", commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.
    Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir. Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
    Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.
    Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe."Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée", assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés. « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#senegal#guinee#refoulement#frontiere#rosso#sante#humanitaire#frontiere

  • Réseau de trafic démantelé à Tambacounda : huit individus interpellés dans une tentative de migration illégale
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    Réseau de trafic démantelé à Tambacounda : huit individus interpellés dans une tentative de migration illégale
    La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a frappé fort à Tambacounda, démantelant un réseau international de migration illégale. Huit individus ont été interpellés, accusés d’Association de malfaiteurs et de complicité de faux, dans le cadre d’une enquête qui a révélé des pratiques sordides liées à l’immigration clandestine.
    Tout a commencé avec l’arrestation de quatre ressortissants somaliens au poste frontalier de Gouloumbou, dans la région de Tambacounda. Ces derniers, munis de passeports ordinaires somaliens mais dépourvus de visas d’entrée pour le Sénégal, tentaient de franchir la frontière. Interrogés après leur arrestation, les quatre migrants ont révélé avoir été convoyés depuis la Somalie, traversant la Sierra Leone et la Guinée avant d’atteindre le Sénégal. Leur objectif ? Rejoindre Dakar, où un membre du réseau les attendait pour les aider à poursuivre leur voyage vers l’Europe.
    L’enquête s’est intensifiée, et la Police a interpellé quatre autres suspects entre Manda Douane et la gare routière de Pikine « Les Baux Maraichers », tous liés à ce trafic international de migrants. Ces arrestations ont mis en lumière l’étendue du réseau, qui orchestrerait des trajets transnationaux dans le but d’aider des migrants à contourner les règles et à accéder illégalement à l’Europe.
    À la fin de l’enquête, les huit individus ont été conduits devant le Procureur de la République financier près le Tribunal Hors Classe de Grande Instance de Dakar.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#frontiere#migrationirreguliere#tambacounda#pikine#somalie#guinee#sierraleone#routemigratoire#sante

  • En Tunisie, « le retour volontaire », nouvelle voie pour de nombreux migrants
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/18/en-tunisie-le-retour-volontaire-nouvelle-voie-pour-de-nombreux-migrants_6597

    En Tunisie, « le retour volontaire », nouvelle voie pour de nombreux migrants
    Par Mustapha Kessous (El Amra, Tunisie, envoyé spécial) et Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Cette fois, c’est fini. « Le voyage est cassé », lâchent-ils. L’esprit est vide, les poches aussi. Pour ces Sénéglais, Ivoiriens ou Sierra-Léonais, les plages non loin d’El Amra, près de la ville de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, est devenu le terminus de leur « aventure ». L’Europe, leur ultime désir, reste encore une chimère. Toujours Inaccessible.
    Pour eux, une autre voie se dessine, celle d’un retour au pays. Une idée jusqu’alors impensable qu’ils commencent à évoquer du bout du bout des lèvres. Que faire d’autre ? Rejoindre l’île italienne de Lampedusa à partir des plages de Chebba ou Salakta est devenu presque impossible. Depuis le 1er janvier, seuls 432 migrants y sont parvenus, à bord d’embarcations de fortune, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ils étaient plus de 18 000 sur la même période, il y a deux ans.
    Cette chute vertigineuse des traversées clandestines s’explique par l’accord signé à l’été 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE). Avec 260 millions d’euros d’aides afin de renforcer, entre autres, les garde-côtes tunisiens, la route maritime est désormais verrouillée. « On est coincés », déplore Fatoumata Camara, une Guinéenne de 27 ans, qui tente, en ce début de soirée, de réchauffer sur sa poitrine sa fille Maryam, née il y a trois mois.
    Elles vivent dehors dans une zone boisée quasi inhabitée à l’entrée de Sfax, adossées à un muret de pierres, avec une dizaine d’autres compatriotes. En regardant son bébé s’agiter – les nuits glaciales l’empêchent de dormir –, Mme Camara s’en prend à elle-même : « Pourquoi je suis partie ? Je n’ai plus rien au pays. Les tentatives de prendre la mer ont échoué. »
    Elle se tait. Une minute, puis deux. « J’ai dépensé des milliers d’euros. Avec cette somme, j’aurais pu faire des choses chez moi. Ce voyage n’en vaut pas la peine. On a perdu notre temps, il faut rentrer », martèle-t-elle. Pour cette coiffeuse qui a quitté Conakry, il y a presque deux ans, « cette politique de nous empêcher de partir a réussi. Ils [l’UE et l’Etat tunisien] ont gagné ».Assis chacun sur le couvercle rouillé d’une boîte de conserve, Hassan Traoré, 22 ans, et Omar Touré, 28 ans, l’écoutent dans un silence chargé de chagrin. Eux aussi veulent rentrer en Guinée. C’est bien plus qu’une envie : ils ont entamé les démarches auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui propose aux migrants découragés par le blocage sécuritaire de financer leurs retours vers leurs pays respectifs.
    « OIM ». L’acronyme de cette agence rattachée aux Nations unies est dans de nombreuses bouches. Des taudis informels installés sur les champs d’oliviers près d’El Amra jusqu’à Tunis, les « voyageurs », comme ils se nomment, cherchent à rencontrer les employés de l’organisation.Au lendemain du démantèlement de l’immense camp du « kilomètre 30 », le 4 avril, certains ont accouru à son antenne de Sfax pour y déposer une demande de retour volontaire – qui comprend la prise en charge du billet d’avion, des nuitées dans un hôtel avant le départ et une aide médicale. Mais la tâche est ardue, notamment pour ceux qui vivent loin de la ville : les taxis sont chers et les louages (minibus) n’acceptent pas les « Noirs », disent certains.
    « Rentrer au pays est une humiliation. Je n’irai pas au village, je ne veux pas qu’on se moque de moi, qu’on dise que j’ai échoué, confie Hassan Traoré, en jetant un œil sur un post-it jaune sur lequel est écrit son numéro de dossier, déposé le 10 avril. Mais je suis fatigué. »Fatigué par deux années d’enfer à traverser les déserts algérien et libyen, éreinté par un mois dans une prison sfaxienne pour « séjour irrégulier », épuisé de demander à ses proches au pays de l’argent pour manger… Alors quand l’agent de l’OIM lui a demandé « Hassan Traoré, voulez-vous retourner en Guinée ? Vous n’y êtes pas forcé », il a répondu sans hésiter : « Oui, je veux me retourner. » Et il a signé le document validant sa décision.
    Combien de migrants ont accepté ce retour volontaire ? « Seulement 1 544 » depuis le début de l’année, a indiqué le président tunisien, Kaïs Saïed, dans un communiqué, publié fin mars, pressant l’OIM d’intensifier le rythme. En réalité, l’agence onusienne ne ménage pas sa peine. D’après les statistiques communiquées par l’OIM au Monde, plus de 250 000 migrants bloqués dans six pays de transit vers l’Europe – Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte et Niger – ont été rapatriés chez eux grâce à ce programme depuis 2013. Près de 50 000 rien qu’en 2024, année record.
    En outre, selon les données transmises par la Commission européenne au Monde, Bruxelles a très largement augmenté sa contribution au budget de l’OIM, passant de 85,7 millions d’euros en 2014 à près de 600 millions d’euros en 2024. En dix ans, l’institution a ainsi reçu près de 3,2 milliards d’euros de fonds européens pour différents programmes, dont celui « des retours volontaires » que certains migrants comparent à un système de « déportation ». Ce à quoi un porte-parole de la Commission européenne riposte assurant que ces retours sont « libres et éclairés
    L’Italie a décidé, début avril, d’allouer 20 millions d’euros pour rapatrier les Subsahariens présents en Algérie, Tunisie et Libye vers leurs pays d’origine respectifs, toujours en coopération avec l’OIM. En juin 2023, la France avait octroyé 25,8 millions d’euros d’aide bilatérale à la Tunisie pour « contenir le flux irrégulier de migrants et favoriser leur retour dans de bonnes conditions », avait déclaré Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, lors de sa venue à Tunis.
    « Toutes ces sommes d’argent sont insuffisantes », s’emporte Tarek Mahdi, député de Sfax. Ce proche du président Saïed plaide pour une réévaluation à la hausse des aides et la mise en place d’« un pont aérien » entre la Tunisie et les pays d’origine des migrants afin d’« accélérer » leur retour.« Pour beaucoup de fonctionnaires internationaux, le retour volontaire est perçu comme un dispositif humanitaire, un pis-aller face à des situations qu’ils ont contribué à provoquer », résume Camille Cassarini, chercheur à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, à Tunis.
    Depuis plusieurs années, ce programme essuie de nombreuses critiques des défenseurs des droits humains à cause des conditions dans lesquelles il est proposé. « Nous avons toujours remis en question le caractère volontaire de ces retours, car ces personnes migrantes sont interdites de se déplacer, de travailler, d’être hébergées, elles sont privées de tout droit », explique Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui décrit l’OIM comme une « agence au service des politiques migratoires européennes », dénonçant « la complicité de l’Etat » tunisien.
    D’ailleurs, en Libye, le Haut-Commissariat aux droits humains des Nations unies avait jugé en 2022 qu’en « raison de l’absence de consentement libre, préalable et éclairé et de voies alternatives viables, sûres et régulières pour la migration », de nombreux migrants sont « effectivement contraints d’accepter des retours ».
    Au Monde, l’OIM reconnaît « que les options offertes aux migrants confrontés à la perspective d’un retour peuvent être limitées et ne pas correspondre aux souhaits de l’individu ». Toutefois, elle défend ce choix « préférable », car « l’aide au retour représente souvent une solution salvatrice pour de nombreux migrants qui vivent dans des conditions particulièrement déplorables ».
    « Salvatrice ? » C’est ce que ressent Omar Touré, ce Guinéen qui vivote à l’entrée de Sfax : il se sent soulagé. Il a averti sa mère pour lui dire qu’il allait rentrer. « Elle a pleuré », lance-t-il. Sept années qu’il a quitté son pays. « Ce voyage, c’est une maladie psychologique. Mentalement et physiquement, nous sommes enfermés », argue-t-il. Maintenant, il attend un appel de l’OIM pour lui proposer un départ pour Conakry. Cela peut prendre des semaines ou des mois : l’agence doit vérifier son identité avec les autorités de son pays – il a déchiré ses papiers au début de son voyage – avant que celui-ci ne lui délivre un passeport. Omar Touré a juré, une fois sur ses terres, qu’il dirait « la vérité » aux plus jeunes : ne pas tenter d’aller en Europe. « La mort vous accompagne tout au long de ce voyage, clame-t-il. C’est une fausse route. »

    #Covid-19#migrant#migration#OIM#UE#retour#rapatriement#sante#santementale#guinee#italie#tunisiie

  • Mettre des bâtons dans les roues des #GAFAM sans pour autant s’en passer complètement et utiliser son smartphone de façon plus (éco)responsable et moins invasive

    Bonjour à tou·te·s !

    Nous sommes de plus en plus nombreux·ses à prendre conscience du problème éthique et écologique qui se cache derrière l’utilisation des GAFAM : Twitter/X, Google, Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp), Youtube, …

    🚮 Beaucoup ont passé le cap de supprimer leur(s) compte(s) de ces réseaux et c’est tout à leur honneur !

    Cependant pour des raisons diverses (activité pro en ligne, suivi des évènements locaux, lien avec ses proches, …), d’autres ne peuvent ou ne veulent pas forcément s’en passer complètement (aucun jugement, chacun·e fait comme il peut/veut).

    Et c’est pour quoi j’ai rédigé ce petit guide qui vous permettra de continuer à utiliser certains des réseaux sociaux en nourrissant le moins possible l’ogre qui est derrière.

    📱 Vous trouverez aussi 2 points à propos de l’utilisation de votre #smartphone plus généraliste : désactiver les options inutiles, énergivores et intrusives, et un petit #tuto sur comment installer une appli de façon plus « safe » (pour vos données surtout).

    I. Google
    1. Sur smartphone
    a) Sur #Android :
    b) Sur #iPhone, pour #Siri et l’#IA d’#Apple :
    2. Sur #ordinateur
    II. #Twitter/X
    III. #Meta (#Facebook et #Instagram)
    IV. Désactiver les options inutilisées et intrusives sur son smartphone
    V. Installer et gérer ses #applications et leurs autorisations
    VI. #Youtube

    https://auptitmism.wordpress.com/2025/04/18/mettre-des-batons-dans-les-roues-des-gafam-sans-pour-autant-se
    #IA #intelligence_artificielle #AI #options #désactivation #how_to #manuel #guide

    signalé aussi par @monolecte :
    https://seenthis.net/messages/1110405

    • Nous sommes de plus en plus nombreux·ses à prendre conscience du problème éthique et écologique qui se cache derrière

      Les Gafams n’ont jamais cachés être des pourritures et l’ont prouvé dès le début, et pas seulement avec les lanceurs d’alerte.

      Cette légèreté à déresponsabiliser les utilisateurs qui découvriraient et prendraient conscience aujourd’hui est très irritante et du même ordre que celle qui les a poussé à utiliser les réseaux et applications pourris.

      Je prends quelques notes, vu que des potes me demandent comment j’ai fait pour désactiver un maximum de trucs sur mon smartphone pour ne m’en servir que comme téléphone (ou presque). A savoir aussi qu’il faut arrêter de donner son vrai numéro de téléphone qui sert désormais d’identificateur sans qu’aucune loi n’oblige à être sous smartphone, se mettre à échanger nos cartes de crédit, utiliser des comptes à plusieurs personnes (de confiance…oupa) et en partager les accès. Désindividualiser les usages.

      Et apprendre à se servir de l’informatique, des B.A BA comme les applis où ne peut plus lire le code source contrairement aux pages internet donc refuser les applis. Apprendre aussi à refuser de ficher son entourage. Arrêter de faire passer les résistant·es pour des demeurées qui exagèrent.

  • Z’avez vu que le guitariste Amadou Bagayoko est mort la semaine passée quand même ?

    Amadou & Mariam - Se Te DJon Ye (Official Audio)
    https://www.youtube.com/watch?v=1p2uf1s78gQ

    Amadou & Mariam - Foulah
    https://www.youtube.com/watch?v=GfeD8r7OEFU&list=PLdqZQPNShYrDUz11Nc8-tFszuYf2SPL1B&index=3

    James Stewart ( Voilaaa Sound System) & Amadou & Mariam present : the ’Bofou Safou’ mixtape
    https://www.youtube.com/watch?v=1A1pN40HIs4

    #musique #Amadou_Bagayoko #rip #Amadou_et_Mariam #Mali #afro-funk #guitare

  • Plus de 180 migrants arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/01/plus-de-180-candidats-a-l-emigration-interceptes-en-guinee-bissau-et-au-sene

    Plus de 180 migrants arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal
    Le Monde avec AFP
    Plus de 180 migrants dont plusieurs Ouest-Africains ont été arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal au cours des dernières vingt-quatre heures, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mardi 1er avril de sources sécuritaires dans ces deux pays confrontés aux départs de clandestins.Quatre-vingt-dix personnes en partance pour l’Espagne, dont 6 Guinéens, 4 Bissau-Guinéens et 2 Sénégalais, font partie des personnes interpellées dans les Bijagos, un archipel de 88 îles dans l’océan Atlantique, a rapporté à l’AFP une source de sécurité bissau-guinéenne. Deux femmes enceintes et des enfants, dont un bébé de 1 an, figurent parmi les 90 migrants interceptés à bord d’une pirogue par la garde nationale sur l’île de Caravela, située à quatre heures de navigation de la capitale, Bissau. Deux personnes ont pris la fuite, selon la même source.
    Au Sénégal voisin, la marine a annoncé sur le réseau social X avoir arrêté lundi 92 migrants dans une zone insulaire dans le centre-ouest du pays. La nationalité des personnes interpellées, également à bord d’une pirogue, n’a pas été précisée.
    Le Sénégal et la Guinée-Bissau sont des points de départ importants pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations bondées et souvent vétustes.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guineebissau#migrationirrreguliere#routemigratoire#canaries#sante#bijagos#traversee