• Ziguinchor : 20 individus interceptés dans une tentative d’émigration clandestine, dont trois présumés passeurs
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    Ziguinchor : 20 individus interceptés dans une tentative d’émigration clandestine, dont trois présumés passeurs
    Une opération menée par la Section de Recherches de Ziguinchor (SRZG) a permis, ce mardi, l’arrestation de 20 personnes impliquées dans une tentative de migration irrégulière vers l’Europe, via la Gambie. Parmi les individus interpellés figurent trois présumés passeurs, dont D. Diop, considéré comme le principal instigateur.
    L’intervention des forces de sécurité fait suite à une information reçue par la SRZG le 7 juillet, signalant un départ imminent de migrants. Dès le lendemain, les enquêteurs ont infiltré le réseau et mis en place un dispositif de surveillance, notamment aux abords de la frontière de Mpack.
    Selon les éléments recueillis, D. Diop avait rassemblé dix-sept (17) ressortissants guinéens qu’il prévoyait de conduire à Goundiour, en Gambie, point de départ d’un périple maritime illégal vers l’Europe. Un premier véhicule a été affrété depuis la gare routière de Ziguinchor pour le transport du groupe, tandis que le principal passeur présumé avait préféré emprunter un second véhicule pour éviter d’éveiller les soupçons.Il a été interpellé par les forces de l’ordre au niveau du pont Émile Badiane. Le premier véhicule transportant les migrants a été stoppé à Diouloulou grâce au soutien de la brigade locale.
    Au cours de l’enquête, un complice présumé, M. Niang, a également été appréhendé alors qu’il tentait de récupérer le solde du paiement auprès d’un migrant basé à Ziguinchor.Les autorités ont également repéré d’autres groupes de candidats à la migration irrégulière, notamment des ressortissants de la Guinée-Bissau et du Sénégal, en attente de leur transfert vers la Gambie, contre rémunération.
    Les mis en cause sont poursuivis pour tentative d’émigration irrégulière et escroquerie. L’enquête se poursuit afin de démanteler l’ensemble de la filière et d’identifier d’éventuelles ramifications, y compris à l’international. Les forces de sécurité sénégalaises réaffirment leur détermination à combattre les réseaux clandestins de migration, responsables de nombreux drames humains et de pertes en vies humaines.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#ziguinchor#gambie#routemigratoire#trafic#migrationirreguliere#sante#guineebissau

  • Route des Canaries : pour éviter les contrôles, de nouveaux itinéraires encore plus dangereux

    La route migratoire vers les Canaries connait une nette mutation ces dernières semaines : pour éviter le renforcement des contrôles en #Mauritanie et au #Sénégal, les départs de #pirogues clandestines se font désormais de plus en plus depuis la #Guinée. Ce nouvel #itinéraire emprunté par les migrants, en allongeant la durée de la traversée, rend le trajet encore plus dangereux.

    La route migratoire vers les Canaries connait une nette #reconfiguration ces dernières semaines. Alors qu’habituellement les pirogues de migrants tentaient de rejoindre clandestinement les #îles_Canaries depuis le Sénégal, la Mauritanie ou encore le #Maroc, désormais, les départs se sont déplacés.

    Les embarcations de fortune se font de plus en plus depuis le Sud, en Guinée, a déclaré ce jeudi le délégué du gouvernement aux Canaries, Anselmo Pestana. Ce dernier insiste aussi sur le changement de route de certains migrants qui optent pour l’Algérie, dans le but d’atteindre l’Espagne via les Baléares.

    D’après le délégué, ces changements d’itinéraire opérés par les passeurs est du au renforcement des contrôles menés au Sénégal et en Mauritanie depuis le début de l’année.

    Cette nouvelle route guinéenne vers les Canaries s’avère cependant particulièrement dangereuse, puisqu’en allongeant la traversée, elle augmente également les risques de #naufrages et de #dérive des embarcations. Anselmo Pestana a ainsi mis en garde contre ce changement et exprimé son inquiétude face aux risques accrus pour les migrants.

    Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer. Le bilan de ces « naufrages invisibles » est largement sous-estimé puisqu’un grand nombre d’embarcations disparaissent en mer sans que l’on ne retrouve jamais leur trace.

    Au cours de l’année 2024, 46 843 exilés, principalement en provenance d’Afrique de l’Ouest, ont atteint les îles Canaries. Du jamais vu pour l’archipel espagnol, qui fait face depuis plusieurs mois à une saturation de plus en plus importante de son système d’accueil.

    Des itinéraires plus lointains pour échapper aux contrôles

    D’après l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes, Frontex, une baisse de 41% des arrivées de migrants irréguliers sur les îles Canaries a été enregistrée depuis le début de l’année. En novembre 2024, 7 338 arrivées ont été comptabilisées contre 445 en mai 2025. Le délégué du gouvernement aux Canaries, a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 personnes pour la même période en 2025.

    Cette diminution notable est le résultat du renforcement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie, ainsi que des #accords de #coopération_bilatérale récents entre les autorités de ces pays et celles espagnoles pour endiguer les flux migratoires. Ces derniers mois, avec l’appui de la Garde civile et de la police nationale espagnoles, des opérations de démantèlement de réseaux de traite d’êtres humains se sont multipliées dans ces pays d’Afrique de l’Ouest. En avril 2024, la gendarmerie mauritanienne a notamment démantelé un vaste réseau, arrêtant 117 personnes et saisissant d’importantes quantités de matériel.

    Cependant, ces résultats sont trompeurs. Malgré les mois avec une plus faible activité, Frontex souligne que « la pression sur les îles Canaries reste élevée, supérieure à la moyenne des années précédentes, en raison de l’instabilité persistante au Sahel et du développement des réseaux de passeurs en Mauritanie ». La tendance à la baisse ne devrait donc pas se maintenir, souligne l’agence. D’autant que comme chaque année, l’amélioration des conditions météorologiques durant l’été, laisse présager une hausse des arrivées aux Canaries, particulièrement entre août et novembre.

    Et contrairement aux idées reçues, les chiffres officiels ne traduisent pas un ralentissement de la migration par la route atlantique mais plutôt une reconfiguration des voies migratoires vers l’Europe.

    Car pour éviter les contrôles, les réseaux mafieux de passeurs ont adapté leur stratégie en déviant les routes : les nouveaux épicentres des départs d’embarcations précaires et surchargées sont désormais localisés en Guinée, un pays moins surveillé.

    La #Guinée-Bissau est également un lieu de départ de plus en plus privilégié. Ses 200 km de côtes, difficiles à surveiller, en font un point de départ important, principalement via l’#archipel_des_Bijagos (88 îles) distant de plus de 1800 km des Canaries.

    Une #dangerosité des traversées exacerbée

    Cette nouvelle voie migratoire, du fait de son éloignement des Canaries, s’avère être beaucoup plus meurtrière.

    « Le risque est bien plus élevé pour la vie des personnes qui tentent de se rapprocher des Canaries, car elles essaient de s’éloigner de la côte » pour échappe aux contrôles a alerté le délégué du gouvernement aux Canaries. Il a précisé que ces traversées peuvent durer jusqu’à dix jours, ce qui multiplie les probabilités de naufrage des embarcations ainsi que les dérives en pleine mer. En partant de Guinée, les migrants se lancent dans une traversée de plus de 2 200 km jusqu’à #El_Hierro (Canaries), soit 750 km de plus qu’en partant depuis le Sénégal ou bien de Gambie. Les dangers en pleine mer sont donc considérablement accentués (vagues, pénuries d’eau et de nourriture, risque de panne, d’insolation).

    Les ONG alertent régulièrement sur les « #bateaux_fantômes », des embarcations qui errent en mer, dont les passagers ont parfois pu rentrer en contact avec les ONG mais dont le contact a été perdu. Les embarcations sont donc livrées à elles-mêmes, en pleine mer, à la merci des intempéries.

    « Il existe également un risque qu’elles se perdent dans l’océan Atlantique et aillent vers les Caraïbes ou le #Brésil » a-t-il précisé. Plusieurs pirogues parties des côtes ouest-africaines ont par le passé déjà été retrouvées en Amérique du Sud ou centrale.

    La tragédie survenue fin mai à La Restinga (îles Canaries), où un bateau parti de Guinée-Conakry a chaviré à quelques mètres du quai après plus de dix jours en mer, tuant quatre femmes et trois jeunes filles, illustre dramatiquement les conséquences de cet allongement des itinéraires.

    En ce qui concerne la route algérienne, le trajet n’est pas plus sûr. Des embarcations contenant des cadavres de migrants subsahariens ligotés ont récemment été découvertes aux #Baléares, signe que les itinéraires migratoires sont en constantes évolution. Une enquête est en cours.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/65427/route-des-canaries--pour-eviter-les-controles-de-nouveaux-itineraires-
    #mise_en_danger #migrations #réfugiés #route_atlantique #risques #contrôles_frontaliers #frontières #militarisation_des_frontières #accords_bilatéraux #mortalité #létalité #mourir_en_mer
    ping @6donie

  • Contrôles renforcés au Sénégal et en Mauritanie : la migration vers les Canaries chute, mais devient plus mortelle depuis la Guinée
    https://www.dakaractu.com/Controles-renforces-au-Senegal-et-en-Mauritanie-la-migration-vers-les-Can

    Contrôles renforcés au Sénégal et en Mauritanie : la migration vers les Canaries chute, mais devient plus mortelle depuis la Guinée
    Le renforcement des contrôles policiers au Sénégal et en Mauritanie a entraîné une baisse de 41 % des arrivées de migrants irréguliers aux îles Canaries au cours des six premiers mois de 2025, selon La Provincia. Cependant, cette diminution s’accompagne d’un déplacement inquiétant des points de départ, rendant la route migratoire beaucoup plus dangereuse.
    Les autorités espagnoles ont confirmé hier que les embarcations partent désormais de points plus éloignés et risqués, comme la Guinée-Conakry. Cette évolution augmente considérablement les risques pour les migrants qui tentent la traversée. Anselmo Pestana, délégué du gouvernement aux Canaries, a souligné que le nombre d’arrivées est passé d’environ 19 100 personnes au premier semestre 2024 à 11 300 pour la même période en 2025.
    Malgré la baisse des arrivées, le danger n’a pas diminué, bien au contraire. « Le risque est bien plus élevé pour la vie des personnes qui tentent de se rapprocher des Canaries, car elles essaient de s’éloigner trop de la côte et il existe également un risque qu’elles se perdent dans l’océan Atlantique et aillent vers les Caraïbes ou le Brésil », a alerté M. Pestana. Il a précisé que ces traversées peuvent durer jusqu’à dix jours, multipliant les probabilités de naufrage, d’autant plus que les embarcations tentent d’éviter les contrôles en s’éloignant des côtes africaines.
    Certaines pirogues ont été contraintes de se rapprocher de la terre ferme en raison du mauvais temps ou d’un manque de carburant. Elles sont alors interceptées et ramenées à leur point de départ. Ce déplacement des routes migratoires vers le sud est une conséquence directe du renforcement du contrôle policier dans les pays émetteurs traditionnels comme la Mauritanie et le Sénégal, grâce à la collaboration de la Garde civile et de la Police nationale espagnoles.
    Démantèlement de réseaux et coopération internationale
    Les opérations de renseignement et d’enquête ont permis le démantèlement d’organisations criminelles et de mafias, ainsi qu’une augmentation des interceptions d’embarcations renvoyées vers les côtes. Le samedi 21 juin, par exemple, les garde-côtes mauritaniens ont intercepté une pirogue avec 124 personnes à bord, dont 14 femmes et un enfant, partis du Sénégal et de Guinée, à 60 kilomètres de Nouakchott. Leur destination était les Canaries.
    Anselmo Pestana a également salué le démantèlement de bâtiments où les migrants étaient retenus avant de partir et l’arrestation de personnes impliquées dans des réseaux de trafic. Il a qualifié de « positive » l’évolution de la collaboration avec les autorités des pays concernés, espérant qu’elle se poursuive dans les prochains mois.
    Cependant, les récentes découvertes de cadavres de migrants subsahariens ligotés sur des embarcations arrivées aux Baléares depuis l’Algérie rappellent que les flux migratoires ne s’arrêtent pas. Ces drames montrent comment les réseaux criminels s’adaptent à la pression policière en déviant les routes vers des chemins encore plus périlleux.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#mauritanie#guinee#espagnol#routemigratoire#baleares#canaries#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • Les Guinéens sont désormais la première nationalité africaine à demander l’asile en France - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/65356/les-guineens-sont-desormais-la-premiere-nationalite-africaine-a-demand

    Les Guinéens sont désormais la première nationalité africaine à demander l’asile en France
    Par RFI Publié le : 25/06/2025
    La Guinée est le premier pays africain dont sont originaires les demandeurs d’asile en France, selon l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Le nombre de Guinéens demandeurs d’asile a bondi de près de 50% en un an.
    Avec plus de 11 336 demandes d’asile en France l’an dernier, la Guinée occupe une nouvelle fois le premier rang des pays africains dont sont originaires le plus de demandeurs d’asile en France, devant la République démocratique du Congo (RDC) et la Côte d’Ivoire. Le pays se retrouve même parmi le plus haut nombre de demandes parmi les États du monde, elle ferme le podium des demandes d’asile en France, devancée par l’Afghanistan et l’Ukraine, loin devant Haïti, prise en étau par les gangs et le Soudan, ravagé par la guerre.
    Dans son rapport, l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) a observé une hausse de près de 50% (47,8%) des Guinéens demandeurs d’asile en France en une seule année.Le pays est bien loin des situations de conflit les plus complexes mais, selon l’Ofpra, ce résultat s’explique surtout par la répression politique des militants de l’opposition et de la société civile. Une situation qui perdure depuis une bonne décennie et qui semble s’aggraver.
    « La demande d’asile guinéenne a connu des évolutions suite au coup d’État du 5 septembre 2021 et la prise de contrôle du pays par le CNRD », explique l’Ofpra dans son rapport. L’institution ajoute que les demandeurs « se réfèrent désormais au blocus politique et démocratique » opéré par la junte. Si la situation politique s’est aggravée depuis le putsch du général Mamadi Doumbouya, elle est loin d’être nouvelle. Depuis 2015 déjà, l’agence enregistre des demandes guinéennes essentiellement liées aux violences politiques. Les principaux requérants étant des militants du parti d’opposition UFDG, et, depuis peu, des membres du mouvement FNDC. L’Office note également « une hausse significative des (demandes faites par des) femmes guinéennes », victimes de violences sexuelles.

    #Covid-19#migrant#migration#france#guineeconakry#refugie#asile#violence#crise#sante

  • « Je ne sais pas où est ma fille et ce qui lui est arrivé » : en Guinée, la lutte des proches de disparus de la migration
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/06/22/je-ne-sais-pas-ou-est-ma-fille-et-ce-qui-lui-est-arrive-en-guinee-la-lutte-d

    « Je ne sais pas où est ma fille et ce qui lui est arrivé » : en Guinée, la lutte des proches de disparus de la migration
    Par Pauline Gauer (Conakry, envoyée spéciale)
    Adama et Mariama Diallo se prennent dans les bras dans la cour de leur concession à Conakry, en Guinée. En 2022, leur petite sœur Aïcha, 19 ans, quitte Conakry pour poursuivre ses études de journalisme en Tunisie. Suite au décès de son père en 2016, la jeune femme se donne pour mission de sortir sa famille de la pauvreté. Après plusieurs mois sur le territoire, sur les conseils de ses amies, elle décide de tenter la traversée pour l’Europe en février 2023. Sa sœur Adama, sans nouvelle d’Aïcha depuis deux jours, finit par apprendre le décès de la jeune femme à Lampedusa. Sur les 46 personnes montées dans l’embarcation pour l’île italienne, elle est la seule à avoir perdu la vie. Depuis la Guinée, sa famille peine à obtenir des explications sur les causes du décès et se voit refuser sa demande de voir une photographie du corps d’Aïcha. Après une longue lutte, Adama et ses proches réussissent à identifier le corps comme étant celui de la jeune femme mais ce dernier sera enterré quelque part en Italie. “Cela fait plus de deux ans que je ne dors plus, que je ne mange plus. Je ne sais pas où est ma fille, je ne sais pas ce qui lui est arrivé.” Les larmes aux yeux, Fatoumata Binta Kalissa, la mère d’Aïcha, demande le rapatriement du corps de sa fille afin de pouvoir faire son deuil.
    Chaque année, des milliers de Guinéens quittent leur pays pour tenter leur chance au Maghreb et en Europe, disparaissant parfois sur la route. Au pays, leurs proches se mobilisent pour retrouver leurs traces. Comme chaque matin depuis quatre ans, Idrissa Diallo allume son téléphone, le cœur serré. Le retraité espère toujours un signe de vie de son fils Elhadj Boubacar, parti à 19 ans pour rejoindre l’Europe et porté disparu depuis. A Conakry, la capitale guinéenne, des centaines de familles, comme la sienne, sont sans nouvelles de leur proche.
    Nombreux sont les jeunes Guinéens qui, depuis 2015, ont choisi l’exil alors que près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique de Guinée en 2019. En 2023, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, les ressortissants de ce pays représentaient 12 % des migrants arrivés en Italie contre 5 % en 2024, conséquence de l’externalisation accrue de la gestion des frontières par les pays de transit comme la Libye et la Tunisie.
    Pourtant, nombreux sont ceux qui disparaissent en mer ou finissent dans des centres de rétention, en prison ou à la rue. D’autres, arrivés à destination, découvrent en France, en Italie ou encore en Allemagne une réalité bien loin de leurs espérances. La photographe Pauline Gauer a rencontré les proches de ceux qui ont décidé de partir en 2023, une année où près de 70 % des demandes d’asile des Guinéens ont été rejetées en Italie.
    En Guinée, Elhadj Mohamed Diallo, fondateur de l’Organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière (OGLMI), est devenu un repère pour les familles endeuillées ou restées sans nouvelles de leur proche. Sur sa moto, il sillonne les rues de Conakry pour leur apporter un soutien moral et administratif dans la recherche des disparus. Son association accompagne aussi ceux qui reviennent.

    #Covid-19#migrant#migration#guineeconakry#routemigratoire#mortalite#disparition#sante#santementale

  • Interception au large des îles du Saloum : 84 migrants remis à la DNLT, six trafiquants arrêtés
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    Interception au large des îles du Saloum : 84 migrants remis à la DNLT, six trafiquants arrêtés
    La lutte contre la migration irrégulière prend une nouvelle tournure avec une opération réussie de la Marine nationale sénégalaise, qui a intercepté 84 migrants clandestins le 19 juin 2025, au large de Marlothie, dans les îles du Saloum. Les migrants ont été remis à la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) pour les suites judiciaires.
    Partis dans la nuit du 16 juin depuis Banjul (Gambie), les 84 candidats à l’émigration tentaient de rejoindre l’Espagne via l’Atlantique. Leur embarcation a été arraisonnée aux alentours de 17 heures, dans les eaux sénégalaises. Fort heureusement, toutes les personnes interceptées étaient saines et sauves.
    Parmi les migrants figuraient :
    • 28 Sénégalais
    • 17 Gambiens
    • 14 Maliens
    • 13 Somaliens
    • 11 Guinéens
    • 1 Nigériane
    Le groupe comptait également 17 femmes et 3 filles mineures, ce qui rappelle la vulnérabilité accrue des femmes et enfants dans les circuits de migration clandestine.
    Les premiers éléments de l’enquête, menée par la DNLT, indiquent que le passeur principal, un ressortissant étranger, aurait facturé entre 350 000 et 600 000 FCFA par personne pour la traversée. Dans le cadre de la même opération, six (6) individus ont été interpellés et placés en garde à vue pour complicité.
    La DNLT a lancé un vaste travail d’identification pour remonter la filière :
    • Identification du passeur principal,
    • Analyse des réseaux transfrontaliers impliqués,
    • Éventuelle traçabilité financière des paiements.
    Cette opération met en lumière la sophistication croissante des réseaux de migration illégale qui exploitent la détresse de populations vulnérables, en quête d’un avenir meilleur.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guinee#saloum#migrationirreguliere#routemigratoire#trafic#sante#DNLT

  • La route migratoire vers les Canaries s’allonge et devient plus dangereuse : la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, nouveaux points de départ
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    La route migratoire vers les Canaries s’allonge et devient plus dangereuse : la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry, nouveaux points de départ
    La façade atlantique, porte d’entrée vers les îles Canaries, voit sa route migratoire se reconfigurer. Face au renforcement des contrôles en Mauritanie et au Sénégal, les réseaux de trafiquants d’êtres humains déplacent désormais les points de départ des embarcations de fortune vers la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry. Une stratégie qui allonge considérablement le voyage et accroît les risques pour des milliers de migrants, malgré une baisse apparente des arrivées ces derniers mois, comme le rapporte le média La Provincia.
    Le calme observé récemment sur les côtes des Canaries est trompeur. Loin de marquer un ralentissement de la migration, il témoigne d’une adaptation des mafias. Celles-ci ont été contraintes de revoir leurs stratégies en raison de la fermeture des frontières et des opérations de démantèlement de réseaux en Mauritanie et au Sénégal. En avril 2024, la gendarmerie mauritanienne a notamment démantelé un vaste réseau, arrêtant 117 personnes et saisissant d’importantes quantités de matériel. Des accords de coopération bilatérale récents entre la Mauritanie et le Sénégal visent également à endiguer ces flux.
    Cette pression accrue pousse les trafiquants à étendre leurs itinéraires vers des pays moins surveillés. La Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry sont ainsi devenues les nouveaux épicentres du départ des « cayucos », ces embarcations de fortune surchargées.
    Déplacer les points de départ vers la Guinée-Conakry, par exemple, signifie une traversée de plus de 2 200 kilomètres jusqu’à El Hierro, soit environ 750 kilomètres de plus que le trajet déjà périlleux depuis le Sénégal ou la Gambie. Cette prolongation du voyage augmente considérablement l’exposition aux dangers en mer : vagues, pénuries d’eau et de nourriture, épuisement extrême, risques de panne de carburant ou de désorientation.
    La tragédie survenue la semaine dernière à La Restinga, où un bateau parti de Guinée-Conakry a chaviré à quelques mètres du quai après plus de dix jours en mer, tuant quatre femmes et trois jeunes filles, illustre dramatiquement les conséquences de cet allongement des itinéraires. Bien que les chiffres officiels aient montré une baisse des arrivées aux Canaries ces sept derniers mois (passant de 7 338 en novembre à 445 en mai), cette tendance ne devrait pas se maintenir, selon l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex. Les experts craignent un été critique, avec des conditions météorologiques plus clémentes qui rendront la route plus active, en particulier entre août et novembre.
    Frontex souligne que, malgré les mois de moindre activité, « la pression sur les îles Canaries reste élevée, supérieure à la moyenne des années précédentes, en raison de l’instabilité persistante au Sahel et du développement des réseaux de passeurs en Mauritanie ». La vigilance reste donc de mise face à cette route migratoire en constante évolution, toujours plus loin, et malheureusement, toujours plus meurtrière.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guineebissau#guineeconakry#routemigratoire#traversee#migrationirreguliere#sante#mortalite

  • Route des Canaries : nouvelle interception de migrants au large de la Guinée-Bissau - InfoMigrants
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    Route des Canaries : nouvelle interception de migrants au large de la Guinée-Bissau
    Par La rédaction Publié le : 02/06/2025
    Une cinquantaine de personnes ont été interceptées au large de la Guinée-Bissau dimanche par les gardes-côtes. Le pays, à 1 800 km des îles espagnoles des Canaries, est un des points de départ pour les migrants africains cherchant à atteindre l’Europe via la route atlantique.
    Cinquante-six candidats à l’émigration ouest-africains ont été interceptés dimanche 1er juin par les gardes-côtes bissau-guinéens dans le nord de ce pays alors qu’ils étaient en route pour l’Espagne, a appris l’AFP auprès du ministère de l’Intérieur. Ces 56 personnes migrantes étaient Bissau-guinéens, Sénégalais et Guinéens. Le groupe était formé de 41 hommes, d’un garçon d’une dizaine d’années et de 14 femmes, a indiqué à InfoMigrants une journaliste locale. Le voyage de ces candidats à l’émigration s’est arrêté près d’une île de la région de Cacheu."Nous allons tenter de mettre la main sur les organisateurs de ce voyage. Nous aurons probablement la chance d’identifier ces criminels", a dit José Becuque, chef de la patrouille de la police côtière qui a intercepté leur pirogue, une unité dépendant du ministère de l’Intérieur, joint au téléphone par l’AFP.
    « Nous sommes engagés à garantir la sécurité dans nos eaux territoriales. Cela permettra d’épargner des vies », a-t-il ajouté, en allusion aux décès qui surviennent souvent lors de ces tentatives.
    Les 200 km de côtes de la Guinée-Bissau, difficiles à surveiller, en font un point de départ important pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries - distantes de plus de 1 800 km de l’archipel guinéen des Bijagos. Cet archipel, avec ses 88 îles sur l’Atlantique dont plusieurs vierges, est souvent mise à profit par les migrants.
    Le 2 avril, 90 candidats à l’émigration pour l’Espagne avaient déjà été arrêtés aux Bijagos. Deux femmes enceintes et des enfants, dont un bébé d’un an, figuraient parmi les interceptés.
    Des milliers de migrants sont morts ces dernières années en tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique via les Canaries, à bord d’embarcations vétustes et surchargées. Sur la seule année 2024, l’ONG espagnole Caminando Fronteras a établi un bilan de 10 457 personnes mortes ou disparues en mer.
    Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim. Il n’est pas rare de trouver des corps de personnes mortes de faim ou de soif dans les canots secourus au large de l’archipel espagnol.
    Après une année record en 2024, marquée par l’arrivée de 46 843 migrants aux Canaries, le rythme s’est nettement ralenti ces derniers mois, avec près de 11 000 arrivées entre janvier et fin mai, soit une baisse de 35% par rapport à la même période l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#guineebissau#bijagos#canaries#routemigratoire#sante#migrationirreguliere

  • La Guinée équatoriale confirme des discussions avec Washington pour recevoir des migrants expulsés
    https://www.dakaractu.com/La-Guinee-equatoriale-confirme-des-discussions-avec-Washington-pour-recev

    La Guinée équatoriale confirme des discussions avec Washington pour recevoir des migrants expulsés
    Le vice-président de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue, a confirmé mercredi que le gouvernement des États-Unis a présenté des velléités d’expulser des migrants africains vers son pays. « Je confirme qu’il y a eu une conversation dans laquelle les États-Unis ont exprimé leurs intentions, mais rien n’a abouti, concernant l’expulsion de migrants vers notre pays », a écrit le vice-président mercredi soir sur son compte X, quelques jours après la publication de plusieurs articles de presse et des discussions sur les réseaux sociaux à ce sujet.
    À Malabo, la capitale, le sujet a soulevé l’émotion chez une partie des Equato-Guinéens, qui craignent que les migrants soient des « criminels ». « À mon avis, il peut y avoir un accord, mais nous choisissons les personnes que nous pouvons accueillir par leurs profils », a assuré le vice-président, chargé de la défense et de la sécurité, en précisant que le pays souhaitait éviter « d’accepter les personnes ayant un casier judiciaire ». En contrepartie des expulsions de migrants africains des États-Unis vers la Guinée équatoriale, Malabo a demandé à l’administration du président américain Donald Trump de couvrir leurs frais de logement et de subsistance et d’investir dans des activités locales qui leur permettraient de se réinsérer socialement, toujours selon le vice-président.
    Fin avril, les États-Unis avaient affirmé être « activement » à la recherche de pays prêts à accueillir des ressortissants de pays tiers et ainsi mettre en place la promesse de campagne de Donald Trump d’un programme massif d’expulsions d’immigrés en situation irrégulière. Selon le journal en ligne Radio Macuto, basé en Espagne et proche de l’opposition équato-guinéenne, « cette rhétorique semble bienveillante, mais elle se heurte à la réalité dans les rues de Malabo, Bata et d’autres villes du pays, où les autorités ont lancé ces dernières semaines une nouvelle vague de raids et d’expulsions arbitraires contre les immigrants subsahariens, dont beaucoup vivent en Guinée équatoriale depuis des années ».
    Des Nigérians, des Camerounais et des Tchadiens ont été arrêtés sans mandat et expulsés récemment sans ménagement. « Il est difficile de comprendre comment un régime qui expulse les migrants pauvres et installés de son territoire est désormais disposé à accueillir d’autres migrants expulsés des États-Unis », s’interroge le journal. Mi-avril, Malabo a expulsé un groupe de plus de 200 ressortissants camerounais. L’incident a fait monter la tension diplomatique avec Yaoundé, qui a convoqué l’ambassadeur de Guinée équatoriale pour lui notifier son « indignation et désapprobation ». Les autorités équato-guinéennes ont répondu avoir expulsé des « migrants en situation irrégulière » sur leur territoire.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#guineeequatoriale#politiquemigratoire#expulsion#subsaharien#droit#sante#migrationirreguliere

  • Immigration irrégulière : La police de Louga interpelle 46 candidats dont 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais
    https://www.dakaractu.com/Immigration-irreguliere-La-police-de-Louga-interpelle-46-candidats-dont-6

    Immigration irrégulière : La police de Louga interpelle 46 candidats dont 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais
    Le commissariat central de Louga a procédé à l’interpellation de 46 candidats à la migration irrégulière. Sur sa page officielle, la Police nationale informe que cette interpellation fait suite à l’exploitation d’un renseignement opérationnel signalant un embarquement, dans un car communément appelé « Ndiaga Ndiaye », de candidats à la migration irrégulière en partance pour la mer.Les éléments de la brigade de recherche, renforcés par ceux du Groupement Mobile d’Intervention, ont immobilisé ledit car rempli de passagers au quartier Artillerie. Il est à noter que ces 46 candidats, parmi lesquels une dame, sont composés de 33 Sénégalais, 6 Gambiens, 4 Guinéens et 3 Sierra-Léonais.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#routemigratoire#migrationirreguliere#louga#sante#gambie#sierraleone#guinee

  • À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de détresse » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/64210/a-rosso-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie-des-centaines

    À Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de migrants « dans une situation de détresse »
    Par Romain Philips Publié le : 25/04/2025
    Plusieurs semaines après le début de la campagne d’expulsions de migrants menée par les autorités mauritaniennes, des centaines de migrants se retrouvent bloqués à Rosso, ville transfrontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. Un afflux qui rend la situation humanitaire difficile dans la région.
    « Les policiers nous ont arrêtés alors qu’on se rendait au travail. Je n’ai pas les moyens pour retourner chez moi. Je n’ai pas non plus d’argent pour manger ou acheter des médicaments, je ne sais pas quoi faire ». Dans une vidéo transmise à InfoMigrants, un migrant nigérian raconte sa détresse après avoir été arrêté en Mauritanie puis envoyer à la frontière avec le Sénégal, à Rosso. Son corps est couvert de blessures. Depuis le début de l’année, de tels témoignages se multiplient. « Ils nous ont tabassés et amenés en prison sans rien nous dire » et « pris tout ce qu’on possédait : argent, montres, téléphones », racontait Ismaïla à l’AFP après son arrestation par la police mauritanienne. « Ils nous ont (ensuite) menottés et nous ont mis dans des bus surchargés pour nous expulser comme des vauriens », raconte-t-il depuis Rosso, du côté sénégalais de la frontière.
    Si des centaines de migrants se retrouvent à errer dans la précarité dans cette localité frontalière du Sénégal, c’est parce que depuis plusieurs semaines, la Mauritanie mène une campagne d’expulsions de migrants en situation irrégulière. Ainsi, des centaines d’exilés, notamment sénégalais, maliens, ivoiriens, guinéens ou encore gambiens, sont bloqués de chaque côté de la frontière « dans une situation de détresse ». Leur nombre total est difficile à établir.
    « Nous essayons de les aider mais nous n’avons pas assez pour tout le monde. Ils manquent d’eau, de nourriture, de médicaments, n’ont pas de logements », raconte un humanitaire mauritanien sur place à InfoMigrants. Selon lui, des refoulements ont lieu quasiment tous les jours. « Au moins deux bus d’au moins 60, voire 70 personnes, arrivent régulièrement à Rosso », commente-t-il. Un flux ininterrompu de personnes qui fait grossir les bidonvilles de la région. « On a ouvert deux foyers ces deux derniers mois dans deux maisons qu’on a réhabilitées - qui n’ont toutefois par l’eau courante, ni l’électricité - parce que les gens arrivent et restent. Ils errent dans la ville », raconte-t-il. « On essaye de trouver un représentant pour chaque nationalité afin d’organiser les choses mais chaque jour presque, on nous appelle pour nous signaler un nouveau groupe (qui arrive) », ajoute-t-il.
    Conséquences de ces expulsions mauritaniennes, des centaines de personnes se retrouvent coincés dans cette ville à la frontière avec le Sénégal. Faute de documents de séjour en règle, elles ne peuvent ni retourner en Mauritanie, ni transiter par le Sénégal - qui refusent de laisser passer des personnes sans documents d’identité valides.
    « La Mauritanie n’a pas respecté les règles. Les autorités ont juste envoyé ces gens à la frontière. Mais on ne peut pas jeter les gens comme du bétail », tance le président du conseil des Guinéens au Sénégal, Diallo Amadou Oury, qui s’inquiète pour sa communauté à Rosso. Et d’ajouter : « La Mauritanie aurait dû aviser ces ressortissants puis les expulser en bonne et due forme, vers leur pays ». Actuellement, quelque 300 ressortissants guinéens sont à Rosso, des deux côtés de la frontière « et d’autres arrivent presque tous les jours »."Ces gens sont dans une situation humanitaire grave. Ils sont exposées à tout à Rosso : faim, maladies, problèmes sanitaires, etc. Il y a des femmes et des enfants. Certains vivent à même le sol sur de la terre battue", commente de son côté le président du conseil des Guinéens en Mauritanie, Mamadou Bobo Bah.
    Côté sénégalais, les plus chanceux atterrissent dans les locaux de la Croix-Rouge où ils sont pris en charge. Mais selon le président du comité local de l’organisation à Rosso, Mbaye Diop à l’AFP, l’affluence de migrants est telle que début mars, ils n’avaient déjà plus de place pour tous les accueillir. Ces expulsions de migrants sont des opérations de « routine » qui visent les personnes en situation irrégulière, selon les autorités mauritaniennes qui n’ont pas donné de chiffres sur l’ampleur de ces refoulements. Face aux critiques d’ONG ou d’autres pays qui ont dénoncé des expulsions « inhumaines », le ministre mauritanien de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a déclaré que les expulsions étaient « faites dans le respect des conventions internationales ». Et selon le gouvernement, les migrants sont refoulés vers les postes frontières par lesquels ils sont entrés dans le pays.
    Certains voient dans ces vagues d’arrestations un lien avec l’accord conclu entre la Mauritanie - pays devenue l’un des principaux points de départ pour les migrants souhaitant rejoindre l’Europe en prenant la mer - et l’Union européenne. En mars 2024, la Mauritanie a signé avec Bruxelles un partenariat visant à lutter contre l’immigration illégale. Au programme : renforcement de la coopération entre agences, démantèlement des réseaux de passeurs, construction de centres de rétention et délégation des contrôles, le tout grâce à une enveloppe de 210 millions d’euros accordée au pays saharien.
    Mais les migrants l’assurent, ils ne voulaient pas « prendre la pirogue » pour rejoindre l’Europe."Ils résidaient en Mauritanie et travaillaient. Certains ont même encore une famille en Mauritanie qui n’a pas été arrêtée", assure Diallo Amadou Oury. La semaine dernière, plusieurs sources confiaient déjà à InfoMigrants que, contrairement à de précédentes vagues d’interpellations, les migrants interceptés n’étaient plus seulement des personnes en partance vers l’Europe mais que tous les profils semblaient concernés. « Il y avait beaucoup de taxis, conducteurs de tuks-tuks, tous ces petits jobs occupés par des migrants », racontait Abdoulaye Diallo, président de l’association Ensemble pour un avenir meilleur. « Mais maintenant, on voit vraiment l’absence des migrants dans la ville ».

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#senegal#guinee#refoulement#frontiere#rosso#sante#humanitaire#frontiere

  • Réseau de trafic démantelé à Tambacounda : huit individus interpellés dans une tentative de migration illégale
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    Réseau de trafic démantelé à Tambacounda : huit individus interpellés dans une tentative de migration illégale
    La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a frappé fort à Tambacounda, démantelant un réseau international de migration illégale. Huit individus ont été interpellés, accusés d’Association de malfaiteurs et de complicité de faux, dans le cadre d’une enquête qui a révélé des pratiques sordides liées à l’immigration clandestine.
    Tout a commencé avec l’arrestation de quatre ressortissants somaliens au poste frontalier de Gouloumbou, dans la région de Tambacounda. Ces derniers, munis de passeports ordinaires somaliens mais dépourvus de visas d’entrée pour le Sénégal, tentaient de franchir la frontière. Interrogés après leur arrestation, les quatre migrants ont révélé avoir été convoyés depuis la Somalie, traversant la Sierra Leone et la Guinée avant d’atteindre le Sénégal. Leur objectif ? Rejoindre Dakar, où un membre du réseau les attendait pour les aider à poursuivre leur voyage vers l’Europe.
    L’enquête s’est intensifiée, et la Police a interpellé quatre autres suspects entre Manda Douane et la gare routière de Pikine « Les Baux Maraichers », tous liés à ce trafic international de migrants. Ces arrestations ont mis en lumière l’étendue du réseau, qui orchestrerait des trajets transnationaux dans le but d’aider des migrants à contourner les règles et à accéder illégalement à l’Europe.
    À la fin de l’enquête, les huit individus ont été conduits devant le Procureur de la République financier près le Tribunal Hors Classe de Grande Instance de Dakar.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#frontiere#migrationirreguliere#tambacounda#pikine#somalie#guinee#sierraleone#routemigratoire#sante

  • En Tunisie, « le retour volontaire », nouvelle voie pour de nombreux migrants
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/18/en-tunisie-le-retour-volontaire-nouvelle-voie-pour-de-nombreux-migrants_6597

    En Tunisie, « le retour volontaire », nouvelle voie pour de nombreux migrants
    Par Mustapha Kessous (El Amra, Tunisie, envoyé spécial) et Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Cette fois, c’est fini. « Le voyage est cassé », lâchent-ils. L’esprit est vide, les poches aussi. Pour ces Sénéglais, Ivoiriens ou Sierra-Léonais, les plages non loin d’El Amra, près de la ville de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie, est devenu le terminus de leur « aventure ». L’Europe, leur ultime désir, reste encore une chimère. Toujours Inaccessible.
    Pour eux, une autre voie se dessine, celle d’un retour au pays. Une idée jusqu’alors impensable qu’ils commencent à évoquer du bout du bout des lèvres. Que faire d’autre ? Rejoindre l’île italienne de Lampedusa à partir des plages de Chebba ou Salakta est devenu presque impossible. Depuis le 1er janvier, seuls 432 migrants y sont parvenus, à bord d’embarcations de fortune, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Ils étaient plus de 18 000 sur la même période, il y a deux ans.
    Cette chute vertigineuse des traversées clandestines s’explique par l’accord signé à l’été 2023 entre la Tunisie et l’Union européenne (UE). Avec 260 millions d’euros d’aides afin de renforcer, entre autres, les garde-côtes tunisiens, la route maritime est désormais verrouillée. « On est coincés », déplore Fatoumata Camara, une Guinéenne de 27 ans, qui tente, en ce début de soirée, de réchauffer sur sa poitrine sa fille Maryam, née il y a trois mois.
    Elles vivent dehors dans une zone boisée quasi inhabitée à l’entrée de Sfax, adossées à un muret de pierres, avec une dizaine d’autres compatriotes. En regardant son bébé s’agiter – les nuits glaciales l’empêchent de dormir –, Mme Camara s’en prend à elle-même : « Pourquoi je suis partie ? Je n’ai plus rien au pays. Les tentatives de prendre la mer ont échoué. »
    Elle se tait. Une minute, puis deux. « J’ai dépensé des milliers d’euros. Avec cette somme, j’aurais pu faire des choses chez moi. Ce voyage n’en vaut pas la peine. On a perdu notre temps, il faut rentrer », martèle-t-elle. Pour cette coiffeuse qui a quitté Conakry, il y a presque deux ans, « cette politique de nous empêcher de partir a réussi. Ils [l’UE et l’Etat tunisien] ont gagné ».Assis chacun sur le couvercle rouillé d’une boîte de conserve, Hassan Traoré, 22 ans, et Omar Touré, 28 ans, l’écoutent dans un silence chargé de chagrin. Eux aussi veulent rentrer en Guinée. C’est bien plus qu’une envie : ils ont entamé les démarches auprès de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui propose aux migrants découragés par le blocage sécuritaire de financer leurs retours vers leurs pays respectifs.
    « OIM ». L’acronyme de cette agence rattachée aux Nations unies est dans de nombreuses bouches. Des taudis informels installés sur les champs d’oliviers près d’El Amra jusqu’à Tunis, les « voyageurs », comme ils se nomment, cherchent à rencontrer les employés de l’organisation.Au lendemain du démantèlement de l’immense camp du « kilomètre 30 », le 4 avril, certains ont accouru à son antenne de Sfax pour y déposer une demande de retour volontaire – qui comprend la prise en charge du billet d’avion, des nuitées dans un hôtel avant le départ et une aide médicale. Mais la tâche est ardue, notamment pour ceux qui vivent loin de la ville : les taxis sont chers et les louages (minibus) n’acceptent pas les « Noirs », disent certains.
    « Rentrer au pays est une humiliation. Je n’irai pas au village, je ne veux pas qu’on se moque de moi, qu’on dise que j’ai échoué, confie Hassan Traoré, en jetant un œil sur un post-it jaune sur lequel est écrit son numéro de dossier, déposé le 10 avril. Mais je suis fatigué. »Fatigué par deux années d’enfer à traverser les déserts algérien et libyen, éreinté par un mois dans une prison sfaxienne pour « séjour irrégulier », épuisé de demander à ses proches au pays de l’argent pour manger… Alors quand l’agent de l’OIM lui a demandé « Hassan Traoré, voulez-vous retourner en Guinée ? Vous n’y êtes pas forcé », il a répondu sans hésiter : « Oui, je veux me retourner. » Et il a signé le document validant sa décision.
    Combien de migrants ont accepté ce retour volontaire ? « Seulement 1 544 » depuis le début de l’année, a indiqué le président tunisien, Kaïs Saïed, dans un communiqué, publié fin mars, pressant l’OIM d’intensifier le rythme. En réalité, l’agence onusienne ne ménage pas sa peine. D’après les statistiques communiquées par l’OIM au Monde, plus de 250 000 migrants bloqués dans six pays de transit vers l’Europe – Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte et Niger – ont été rapatriés chez eux grâce à ce programme depuis 2013. Près de 50 000 rien qu’en 2024, année record.
    En outre, selon les données transmises par la Commission européenne au Monde, Bruxelles a très largement augmenté sa contribution au budget de l’OIM, passant de 85,7 millions d’euros en 2014 à près de 600 millions d’euros en 2024. En dix ans, l’institution a ainsi reçu près de 3,2 milliards d’euros de fonds européens pour différents programmes, dont celui « des retours volontaires » que certains migrants comparent à un système de « déportation ». Ce à quoi un porte-parole de la Commission européenne riposte assurant que ces retours sont « libres et éclairés
    L’Italie a décidé, début avril, d’allouer 20 millions d’euros pour rapatrier les Subsahariens présents en Algérie, Tunisie et Libye vers leurs pays d’origine respectifs, toujours en coopération avec l’OIM. En juin 2023, la France avait octroyé 25,8 millions d’euros d’aide bilatérale à la Tunisie pour « contenir le flux irrégulier de migrants et favoriser leur retour dans de bonnes conditions », avait déclaré Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, lors de sa venue à Tunis.
    « Toutes ces sommes d’argent sont insuffisantes », s’emporte Tarek Mahdi, député de Sfax. Ce proche du président Saïed plaide pour une réévaluation à la hausse des aides et la mise en place d’« un pont aérien » entre la Tunisie et les pays d’origine des migrants afin d’« accélérer » leur retour.« Pour beaucoup de fonctionnaires internationaux, le retour volontaire est perçu comme un dispositif humanitaire, un pis-aller face à des situations qu’ils ont contribué à provoquer », résume Camille Cassarini, chercheur à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, à Tunis.
    Depuis plusieurs années, ce programme essuie de nombreuses critiques des défenseurs des droits humains à cause des conditions dans lesquelles il est proposé. « Nous avons toujours remis en question le caractère volontaire de ces retours, car ces personnes migrantes sont interdites de se déplacer, de travailler, d’être hébergées, elles sont privées de tout droit », explique Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui décrit l’OIM comme une « agence au service des politiques migratoires européennes », dénonçant « la complicité de l’Etat » tunisien.
    D’ailleurs, en Libye, le Haut-Commissariat aux droits humains des Nations unies avait jugé en 2022 qu’en « raison de l’absence de consentement libre, préalable et éclairé et de voies alternatives viables, sûres et régulières pour la migration », de nombreux migrants sont « effectivement contraints d’accepter des retours ».
    Au Monde, l’OIM reconnaît « que les options offertes aux migrants confrontés à la perspective d’un retour peuvent être limitées et ne pas correspondre aux souhaits de l’individu ». Toutefois, elle défend ce choix « préférable », car « l’aide au retour représente souvent une solution salvatrice pour de nombreux migrants qui vivent dans des conditions particulièrement déplorables ».
    « Salvatrice ? » C’est ce que ressent Omar Touré, ce Guinéen qui vivote à l’entrée de Sfax : il se sent soulagé. Il a averti sa mère pour lui dire qu’il allait rentrer. « Elle a pleuré », lance-t-il. Sept années qu’il a quitté son pays. « Ce voyage, c’est une maladie psychologique. Mentalement et physiquement, nous sommes enfermés », argue-t-il. Maintenant, il attend un appel de l’OIM pour lui proposer un départ pour Conakry. Cela peut prendre des semaines ou des mois : l’agence doit vérifier son identité avec les autorités de son pays – il a déchiré ses papiers au début de son voyage – avant que celui-ci ne lui délivre un passeport. Omar Touré a juré, une fois sur ses terres, qu’il dirait « la vérité » aux plus jeunes : ne pas tenter d’aller en Europe. « La mort vous accompagne tout au long de ce voyage, clame-t-il. C’est une fausse route. »

    #Covid-19#migrant#migration#OIM#UE#retour#rapatriement#sante#santementale#guinee#italie#tunisiie

  • Plus de 180 migrants arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/01/plus-de-180-candidats-a-l-emigration-interceptes-en-guinee-bissau-et-au-sene

    Plus de 180 migrants arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal
    Le Monde avec AFP
    Plus de 180 migrants dont plusieurs Ouest-Africains ont été arrêtés en Guinée-Bissau et au Sénégal au cours des dernières vingt-quatre heures, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mardi 1er avril de sources sécuritaires dans ces deux pays confrontés aux départs de clandestins.Quatre-vingt-dix personnes en partance pour l’Espagne, dont 6 Guinéens, 4 Bissau-Guinéens et 2 Sénégalais, font partie des personnes interpellées dans les Bijagos, un archipel de 88 îles dans l’océan Atlantique, a rapporté à l’AFP une source de sécurité bissau-guinéenne. Deux femmes enceintes et des enfants, dont un bébé de 1 an, figurent parmi les 90 migrants interceptés à bord d’une pirogue par la garde nationale sur l’île de Caravela, située à quatre heures de navigation de la capitale, Bissau. Deux personnes ont pris la fuite, selon la même source.
    Au Sénégal voisin, la marine a annoncé sur le réseau social X avoir arrêté lundi 92 migrants dans une zone insulaire dans le centre-ouest du pays. La nationalité des personnes interpellées, également à bord d’une pirogue, n’a pas été précisée.
    Le Sénégal et la Guinée-Bissau sont des points de départ importants pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations bondées et souvent vétustes.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#guineebissau#migrationirrreguliere#routemigratoire#canaries#sante#bijagos#traversee

  • À #Rosso, au #Sénégal, des migrants subsahariens trouvent refuge après leur expulsion de #Mauritanie

    Au Sénégal, c’est à Rosso, au bord du fleuve qui sépare les deux pays, que sont refoulés les migrants subsahariens venus de Mauritanie. Alors que les ONG et les autorités sénégalaises se sont récemment inquiétées d’une vague d’expulsions de plusieurs centaines de personnes en situation irrégulière de la Mauritanie, notre correspondante s’est rendue dans cette ville frontalière.

    Sous un soleil de plomb, ils sont une dizaine à l’ombre d’un toit de tôle à quelques mètres de l’embarcadère vers la Mauritanie. Tous Guinéens et refoulés, comme Diallo débarqué deux jours plus tôt à Rosso, au Sénégal, il exhibe un document du haut-commissariat aux réfugiés.

    Il a été arrêté à Nouakchott alors qu’il était allé acheter à manger. « Ils te disent ’tu es un étranger non ?’, tu dis oui, on te prend. Deux jours, on est enfermés là-bas. Si tu n’as pas l’argent pour acheter à manger, wallah tu vas mourir dans la salle », raconte-t-il.

    Maltraitance et violences

    Camara, vêtue d’un grand voile mauritanien, a, elle aussi, été expulsée malgré sa grossesse et sa fille de deux ans. « Il m’a attrapé à la maison, j’étais couché donc, il vient, il cogne, quand tu ouvres la porte, il te prend, il te menotte, tu pars en prison. Moi, j’ai fait une semaine en prison. Il n’y a pas à manger. Il frappe les garçons », confie la jeune femme.

    Toutes ses affaires ont été volées. Voilà près d’un mois qu’elle a trouvé refuge dans cette cour, devant une maison où elle campe chaque soir avec une dizaine d’expulsés. Tous disent avoir été maltraités.

    Sylla, qui travaillait comme coiffeur depuis un an, dénonce une politique injuste. « Pourquoi vous nous traitez comme ça ? Le Guinéen n’a rien fait de mal en Mauritanie, fustige-t-il. S’il s’agit de trouver des cartes de séjour, on vous donne une semaine ou un mois. Mais aujourd’hui, je vous jure, quand vous partez demander, même s’ils en ont, ils ne vous donnent pas. Sinon, moi, j’ai fait plus d’un mois, je suis en train de courir derrière eux, quand j’ai perdu ma carte de séjour, ils refusent catégoriquement ».

    Avec sa femme et son fils encore en Mauritanie, Sylla ne peut pas rentrer en #Guinée et espère pouvoir retourner à Nouakchott les chercher. Sans succès pour le moment, il appelle à une réaction diplomatique de son pays.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63439/a-rosso-au-senegal-des-migrants-subsahariens-trouvent-refuge-apres-leu
    #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #réfugiés_guinéens

    ping @6donie

    • La Mauritanie, désormais l’un des principaux points de départ vers l’Europe, expulse des centaines de migrants sous la pression de l’UE

      Face à une Méditerranée qui se ferme du fait des durcissements des contrôles, le mouvement vers la route migratoire de l’Atlantique a pris de l’ampleur.
      Bégo Konaré ne lâche pas du regard le va-et-vient du bac sur le fleuve Sénégal. D’ordinaire paisible, l’embarcation qui relie les villes jumelles de Rosso en Mauritanie et Rosso au Sénégal vogue en eaux troubles depuis le début de la crise migratoire qui oppose le gouvernement mauritanien à ses voisins. C’est par ce « bac de malheurs » que le sans-papiers malien a été expulsé de Mauritanie. Evacués sur la rive sénégalaise du fleuve, ils sont plusieurs centaines, comme lui, à avoir embarqué de force, au crépuscule ou à l’aube.
      Chaque jour, Mbaye Diop, le coordinateur local de la seule organisation humanitaire présente du côté sénégalais, accueille « des dizaines de personnes refoulées sans ménagement » par les forces de l’ordre mauritaniennes. Des opérations policières d’une envergure inédite qui tranchent avec la politique de tolérance observée jusqu’alors à Rosso. Au cours des vingt dernières années, la ville mauritanienne a vu affluer des centaines de milliers de migrants, dont de nombreux Sénégalais venus travailler dans la région fertile du fleuve ou décidés à remonter plus au nord pour rejoindre les îles espagnoles des Canaries et l’Union européenne.
      Face à ce durcissement, les deux Rosso, pourtant si proches, semblent désormais bien éloignées l’une de l’autre. Dans son bureau étriqué au bord du fleuve, Mbaye Diop est la fragile vigie de ce « basculement ». Avec ses « faibles moyens », il distribue chaque jour un grand plat de ceeb (« riz », en wolof) à une trentaine de personnes. Mais l’ampleur des refoulements le préoccupe. Les précédentes vagues d’interpellations massives, observe l’humanitaire, qui travaille sur les questions migratoires depuis 2006, ciblaient « exclusivement des clandestins en partance pour l’Europe. Cette année, tous les profils de migrants sont visés ». Des chauffeurs, des laveurs de voitures, des coiffeurs, des ouvriers agricoles, des journaliers…
      Dans la petite concession de M. Diop, ils sont près d’une trentaine de migrants sénégalais et maliens, venus, mercredi 19 mars, trouver un peu d’ombre et de répit. Leurs laissez-passer provisoires de trois mois ont expiré. « Cela ne doit pas justifier la brutalité et les abus de la police », souligne Ndiaga Fall, qui travaillait comme ferrailleur à Zouerate, dans le nord de la Mauritanie, avant d’être arrêté à un contrôle routier car son « laissez-passer n’était plus valable », puis transféré dans un centre de détention de Nouakchott, la capitale.
      « On était parqués à 200 dans deux hangars près d’un commissariat du quartier d’Arafat. Pour se nourrir, téléphoner, et même aller aux toilettes, il fallait payer les policiers », s’énerve-t-il. Assis à ses côtés sur un banc en béton, Aboubacar Doumbouya, un Malien de 28 ans, assure, lui, que sa « carte de séjour d’un an était encore valable un mois » quand il a été interpellé.
      Selon le ministre mauritanien des affaires étrangères, interrogé le 12 mars par RFI, des « dizaines » de clandestins ont été arrêtés, et « quatre réseaux de trafics » démantelés ces derniers jours. Défendues par le porte-parole du gouvernement mauritanien, ces « opérations de routine » ont suscité la « forte préoccupation » de l’ONU, dès le 5 mars. Un document de l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) évoque le décès de deux personnes, dont une « femme enceinte [morte] de déshydratation et un homme [mort] après avoir été sévèrement battu durant sa détention ».
      Malgré ses démentis, la Mauritanie est devenue, depuis janvier, l’un des principaux points de départ vers l’Europe, selon les données de l’ONU. Face à une Méditerranée qui se ferme du fait des durcissements des contrôles, en Tunisie et en Libye, le mouvement vers la route migratoire de l’Atlantique a pris de l’ampleur. Entre 2022 et 2024, les arrivées sur les îles espagnoles des Canaries ont triplé, passant de 15 000 à quelque 46 900.
      D’après le HCR, 1 084 personnes ont perdu la vie en 2024 sur la route de l’Atlantique et des Canaries – un axe de plus de 1 500 kilomètres entre Dakar et Las Palmas, que les pirogues peuvent mettre plus d’une semaine à parcourir. Et « la mortalité est exponentielle », alerte Carla Melki, cheffe à Médecins sans frontières (MSF) de la mission Migrations Atlantique, déployée depuis janvier entre le Sénégal et la Mauritanie.Face à la hausse spectaculaire des arrivées aux Canaries, les autorités mauritaniennes voient les pressions s’accentuer. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, se sont tous deux rendus à Nouakchott en mars 2024, afin de sceller des accords visant à empêcher les départs de migrants.
      Traversée du fleuve Sénégal en bac depuis le Sénégal vers la Mauritanie, à Rosso, le 19 mars 2025. Depuis février 2025, la Mauritanie expulse massivement les migrants subsahariens hors du pays.
      « Il y a une concomitance entre le durcissement du régime mauritanien et l’accord signé avec les Européens », confirme Ibrahim Abdallay Ndiaye, coordinateur du Croissant-Rouge mauritanien, en référence au partenariat signé entre l’Union européenne (UE) et la Mauritanie, il y a un an. Un pacte stratégique avec, à la clé, des financements de 210 millions d’euros qui comportent un volet sécuritaire important, dont la construction de centres de rétention, y compris à Rosso. Sur les deux rives du fleuve Sénégal, l’arsenal antimigration a déjà été renforcé avec l’équipement d’un logiciel espion censé capter les données GPS et les messages WhatsApp. Mais les étrangers restent nombreux sur la rive mauritanienne du fleuve. Sans eux, l’agriculture florissante de cette région – on y cultive du riz, des oignons et des pastèques – serait fragilisée.John Sanko est l’un de ces ouvriers agricoles qui travaillent encore du côté mauritanien. Vêtu d’une veste polaire, ce colosse sierra-léonais a choisi « le shift de nuit » pour éviter les descentes de police. Ancien manœuvre sur des chantiers chinois à Dakar, il regretterait presque la réputation de teranga (« hospitalité », en wolof) du Sénégal. En Mauritanie, il a découvert le racisme ordinaire. Etre noir et anglophone le condamne à être constamment racketté par les boutiquiers.
      Sans se départir de son sourire, l’ancien chauffeur entré dans le pays grâce à un visa d’un mois dénonce la politique du chiffre des autorités de Nouakchott. « Lors de mon arrivée, j’ai été arrêté trois fois en deux jours alors que j’étais parfaitement en règle. » Depuis, il limite ses déplacements et, à chaque fois que quelqu’un frappe à la porte rouillée de son appartement, lui ou ses colocataires migrants jettent un coup d’œil inquiet par le judas.
      A en croire le représentant des Sénégalais de Mauritanie, la politique répressive de Nouakchott a ravivé les fractures de la société mauritanienne entre l’élite maure des Arabo-Berbères et les populations noires locales. « Le spectre des événements de 1989 [des violences interethniques entre les Maures arabo-berbères et les populations locales noires descendantes d’esclaves et de serfs (haratines) qui ont fait des milliers de victimes] nous menace, alors que nos deux pays sont intimement liés par le sang, l’histoire et l’économie », précise Mame Aly, en situation irrégulière faute d’avoir été autorisé à renouveler ses papiers, et dont la femme et les enfants sont mauritaniens.
      Contacté par Le Monde, le ministère mauritanien de l’intérieur n’a pas souhaité répondre. De son côté, Dakar s’est dit « indigné » par la voix de sa ministre de l’intégration africaine et des affaires étrangères, Yassine Fall. Elle s’est rendue à Nouakchott, lundi 17 février, et, d’après une source proche, a appelé à la fin des rafles et à simplifier la délivrance de cartes de séjour.Ce week-end, pour fêter la fin du mois de ramadan, des dizaines de milliers de Sénégalais devraient passer la frontière afin de se rendre à Nimjat, en Mauritanie, lieu d’un pèlerinage important pour la Qadariyya, l’une des plus grandes confréries soufies. Un rassemblement qui aura valeur de test pour la Mauritanie.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/03/26/tous-les-profils-sont-vises-pressee-par-l-union-europeenne-la-mauritanie-exp
      #UE #EU #Union_européenne #pression

  • Achille Mbembe, politologue : « La vague récente des coups d’Etat dans l’Ouest africain a favorisé un écosystème liberticide »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/11/achille-mbembe-politologue-la-vague-recente-des-coups-d-etat-dans-l-ouest-af

    Deux grands courants de pensée s’affrontent en Afrique depuis l’échec des transitions démocratiques lancées au début des années 1990 et des mouvements citoyens qui s’ensuivirent.

    Le premier est centré autour du projet d’une démocratie substantive. Celle-ci ne se limiterait pas aux élections. Elle aurait pour but l’amélioration des conditions matérielles d’existence des populations, la libération des femmes, la sécurité écologique et environnementale et un minimum de soins, de justice et de dignité pour tous. Horizon et promesse plus que réalité, ce projet est porté par de nouvelles coalitions sociales regroupant surtout des organisations féministes, des associations civiques, des mouvements citoyens et des collectifs de jeunes, d’artistes et d’intellectuels et chercheurs en quête d’alternatives.

    Le basculement démographique aidant, de nouvelles générations font en effet leur apparition dans le champ public. Face a des pouvoirs vieillissants, elles cherchent à peser de tout leur poids sur l’évolution du continent. Elles estiment qu’il n’y aura ni décolonisation radicale, ni souveraineté authentique sans démocratie et sans engagement au service du vivant et d’un monde en commun. C’est pour les accompagner et les mettre en réseau que sont nées des institutions telles que la Fondation de l’innovation pour la démocratie. Basée a Johannesburg, en Afrique du Sud, celle-ci dispose de laboratoires et d’antennes à travers le continent et appuie, y compris financièrement, des dizaines d’initiatives dans maints territoires et localités.

    S’appuyant sur un panafricanisme incantatoire, le deuxième courant se présente comme la réponse idoine aux défis d’un monde largement déterminé par les intérêts des puissances internationales. En réalité, il est surtout préoccupé par la logique pure du pouvoir et les luttes internes pour l’accaparement des ressources nationales.

    Convaincus que ce sont les rapports de force qui, en fin de compte, créent le droit, ses adeptes n’hésitent point à soutenir les coups d’Etat et les régimes militaires, pourvu que ceux-ci s’affichent comme des remparts efficaces contre la prédation néocoloniale et impérialiste. Au nom d’une décolonisation intégrale et d’une jouissance sans entrave de leur souveraineté, ils affirment que l’Afrique pourrait s’accommoder de la suppression des droits civiques et des libertés individuelles et considèrent la démocratie libérale comme un piège, le cheval de Troie de la domination occidentale.

    Caporalisation de la société civile

    C’est surtout en Afrique de l’Ouest et dans la bande sahélienne que ce mélange de #putschisme et de #souverainisme est en train de prendre corps et de s’institutionnaliser. Ici plus qu’ailleurs, l’essor du terrorisme a son pendant, la montée du militarisme. En effet, au Mali, au Burkina Faso, en Guinée Conakry et au Niger, les pouvoirs militaires en place nourrissent, à des degrés divers, le rêve de bâtir des « Etats-casernes » dans lesquels l’ensemble de la vie politique, sociale et économique serait soumis aux impératifs d’une triple guerre – la guerre contre le terrorisme, la guerre anti-impérialiste et la guerre civile de basse intensité dirigée contre les ennemis internes.

    Parce que ce modèle étatique se caractérise par la place prépondérante qu’y occupent les hommes armés, les services de renseignement, les institutions pénales et policières et par le peu de considération qu’il accorde au débat public et à la recherche du consensus, il est par essence incompatible non seulement avec les valeurs démocratiques, mais avec le principe même du gouvernement civil. A Bamako, Ouagadougou, Niamey et Conakry, l’armée se veut en effet l’Etat. En droite ligne de l’idéologie coloniale, l’Etat règne sur des sujets et non sur des citoyens.

    Loin de chercher à domestiquer la violence et de civiliser les mœurs politiques, le gouvernement est assimilé au commandement et le politique à une guerre larvée. N’étant pas responsable devant les citoyens, le pouvoir militaire n’agit qu’en fonction du mandat exceptionnel que lui octroie la force armée. Il n’est le gardien d’aucune liberté civique qui serait issue d’un contrat puisqu’en dernière instance, la force, le secret et la brutalité subjuguent le droit. La vague des coups d’Etat survenus dans la sous-région s’est par ailleurs accompagnée d’une entreprise systématique de caporalisation et de satellisation de la société civile, sur le modèle des dynamiques qui eurent lieu à l’époque des partis-Etats.

    En l’absence de véritable contrepoids à la volonté d’assujettissement intégral de toutes les forces sociales, les #régimes_militaires ouest-africains se trouvent par conséquent dans l’incapacité structurelle de surmonter leurs propres tendances à l’ensauvagement.

    Monopole de la violence

    Or, en dépit des rodomontades, les appareils militaires de ces Etats demeurent rudimentaires et leurs outils de coercition primitifs. Les organes de sécurité, de police et de renseignement sont fragmentés. Dans la plupart des cas, ils opèrent en silos et en bandes qui se nourrissent d’une économie de ponction. Les luttes factionnelles au sein des dispositifs de contrôle, de surveillance et de répression aidant, les règles sont appliquées de façon erratique et de manière discrétionnaire et, partout, l’arbitraire prévaut.

    Davantage encore, les Etats locaux ne disposent pas du monopole de la violence sur les territoires qu’ils prétendent contrôler. Le terrorisme, le banditisme et maintes formes de délinquance économique ont provoqué un grand appel d’air. Du coup, la demande d’hommes en armes sur un marché régional en pleine expansion ne cesse de croître. Les soldats professionnels, gendarmes et policiers ne constituent qu’un segment de la panoplie des acteurs formels et informels engagés dans la nouvelle dynamique qui, depuis le milieu des années 1990, lie étroitement la guerre, l’économie de ponction, l’extraction et la prédation.

    D’ailleurs, le recours aux #mercenaires partout s’intensifie. L’appel croissant à des sociétés militaires a ainsi débouché sur une externalisation partielle des besoins de sécurité vers nombre d’entités et opérateurs privés. Ces prestataires fournissent des services à de nombreux acteurs, y compris à des régimes en place. Mais aussi à des organisations internationales et à des entreprises privées, notamment celles qui ont pignon sur rue dans le domaine de l’économie d’extraction.

    Prenant appui sur cette matrice élargie de la prédation, les régimes militaires peuvent mobiliser la violence dans un but de captation des richesses matérielles, de ponction des populations ou encore dans l’objectif d’éliminer leurs ennemis supposés. D’où l’effort visant à neutraliser, voire à décimer les partis et mouvements d’opposition. D’où, par ailleurs et dans toute la région, la généralisation des menaces a la sécurité des civils. Derrière les oripeaux du néosouverainisme, les coups d’Etat dans l’Ouest africain n’ont donc pas seulement favorisé l’émergence et la consolidation d’une matrice élargie de la prédation. Ils ont aussi rendu possible la cristallisation d’un écosystème liberticide qui promeut la violation systématique des droits humains, civils et politiques.

    Cet écosystème se nourrit des enlèvements et arrestations arbitraires, des traitements inhumains et dégradants infligés aux opposants, aux captifs et prisonniers, des actes de torture et des exécutions extrajudiciaires, des brimades de toutes sortes et de l’usage excessif de la force dans les interactions quotidiennes avec la « populace ».

    Machine répressive en Guinée

    Si tous les régimes prétoriens ouest-africains sont frappés par ce syndrome, c’est en Guinée Conakry que l’emballement répressif et la dérive liberticide ont trouvé leur terreau le plus fertile. Ici en effet, s’est mis en place, à l’époque de Sekou Touré, un modèle de gouvernement sanguinaire reposant sur le déploiement, par intermittence, d’une violence paroxystique. A peine l’indépendance arrachée à la France en 1958, la #Guinée s’est enlisée dans un cycle sans répit de brutalités. Selon des organisations internationales de défense des droits humains, entre 60 000 et 75 000 Guinéens ont été tués par les régimes successifs de Sekou Touré (1958-1984), du général Lansana Conté (1984-2008) et par la junte militaire de Dadis Camara (2008-2010). Rien que sous l’ère Conté, plus d’1,5 million d’habitants ont fui le pays, la plus grande concentration se trouvant au Sénégal.

    S’étant emparé du pouvoir par la force le 5 septembre 2021, Mamadi Doumbouya s’est empressé de noyauter tous les leviers de l’Etat. Il a remplacé par des officiers militaires tous les préfets civils et a dissous les 342 conseils municipaux élus que comptait le pays. Bien huilée, la machine répressive fonctionne désormais à plein régime. Ceux qui sont suspectés de porter atteinte à la sécurité de l’Etat sont cueillis de préférence la nuit. Ils sont emmenés dans un centre de détention.

    Souvent, c’est à Kassa, une île au large de la capitale, où en règle générale, ils sont malmenés physiquement et soumis a des traitements dégradants. A d’autres encore, l’on intente un procès éclair, véritable parodie de justice dont la fonction politique n’est plus à démontrer. Les motifs sont toujours les mêmes : « outrage au chef de l’Etat » ou « atteinte a la sécurité de l’Etat ».

    La junte militaire n’arrive plus à masquer sa volonté de s’incruster au pouvoir. Aucun des engagements pris devant la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et les partenaires internationaux n’a été respecté et rien ne permet d’affirmer que des avancées ont été réalisées en matière de rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la démocratie.

    Par contre, le régime a accéléré le recyclage et le redéploiement d’une machine répressive qui n’a rien à envier à celles des gouvernements sanguinaires qui l’ont précédé. Ce qui restait de la sphère publique démocratique fait l’objet d’une destruction méthodique. Des organisations de la société civile sont régulièrement dissoutes et leurs dirigeants emprisonnés. Les manifestations pacifiques sont interdites. Lorsqu’il le faut, les forces de sécurité n’hésitent guère à tirer à bout portant sur la foule qui exprime sa détresse dans la rue. L’entrée et la sortie d’informations sont limitées. L’accès à Internet est restreint et le brouillage des ondes est fréquent.

    Elections en trompe-l’œil

    Sous le régime Doumbouya, la vie des Guinéens ordinaires s’est largement détériorée et les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper. Les prix à la consommation enregistrent de fréquentes hausses et près de 10 % de Guinéens n’arrivent plus à manger à leur faim. Au même moment, la lutte pour le contrôle des moyens de prédation ne cesse de s’envenimer au sein des différentes fractions de l’armée. C’est en particulier le cas dans le secteur minier.

    La junte n’ayant nullement l’intention de quitter le pouvoir, il faut en déduire que la transition n’est plus à l’ordre du jour. Son objectif immédiat est d’accélérer la prise totale du pouvoir. Afin de parvenir à ses fins, elle s’apprête à organiser des élections en trompe-l’œil qu’elle s’efforcera de faire avaliser par une communauté internationale passée maîtresse dans l’art du « ponce-pilatisme ». Elle a d’autre part besoin de neutraliser les figures politiques influentes, en particulier celles qu’elle n’a pu, jusqu’à présent, contraindre à l’exil, comme Mamadou Aliou Bah.

    Cette stratégie se soldera inévitablement par une intensification des tensions sociales à l’intérieur du pays. Elle conduira à une radicalisation de l’opposition et ravivera les antagonismes ethniques. L’amplification de la prédation par les élites au pouvoir par le biais de l’économie d’extraction et par la généralisation des ponctions exposera les populations à des risques alimentaires et au péril migratoire. Pour toutes ces raisons, le pouvoir militaire guinéen représente, plus que les autres régimes putscho-souverainistes de l’#Afrique_de_l’Ouest, une menace objective pour la paix, la sécurité et la stabilité régionale.

  • La coopération française au service de la répression. Guinée

    Tandis que la junte militaire en Guinée accroît la répression contre les voix dissidentes, la France se distingue par son silence total. Comme d’habitude, coopération sécuritaire et intérêts stratégiques priment sur le respect des droits humains.

    En septembre 2021, le colonel Mamadou Doumbouya, commandant des forces spéciales, renversait le président Condé et se faisait proclamer président « de transition ». Parce qu’il mettait un terme à la dérive autoritaire et sanglante d’Alpha Condé, le coup d’État a d’abord été salué par l’opposition comme par la population. Mais les promesses de retour à un régime démocratique ont fait long feu, et plus l’on se rapproche du terme annoncé de la transition (fin 2024), plus la répression s’intensifie. Par les menaces, les mesures liberticides, les arrestations arbitraires, les militaires ont poussé de nombreux opposants et les principaux responsables politiques à l’exil et ont muselé les médias.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/01/11/la-cooperation-francaise-au-service-de-la-repr

    #france #afrique #guinée

  • 29 pirogues débarquent aux Canaries en 3 jours : Une des embarcations avec 57 femmes et 14 mineurs vient de Djiffer (Sénégal)
    https://www.seneweb.com/news/International/29-pirogues-debarquent-aux-canaries-en-3_n_459434.html

    29 pirogues débarquent aux Canaries en 3 jours : Une des embarcations avec 57 femmes et 14 mineurs vient de Djiffer (Sénégal)
    Depuis la fête de Noël, l’arrivée de pirogues dans les îles Canaries s’est intensifiée. 29 embarcations de 1621 migrants sont arrivées sur place. Parmi elles, une de 224 migrants en provenance de Djiffer, Sénégal. 660 personnes, dont au moins 68 femmes et 16 mineurs, ont atteint la côte canarienne ce samedi à bord de neuf embarcations précaires, au cours d’une journée de sauvetages et d’interventions qui a été une fois de plus frénétique. Selon, l’agence gouvernementale qui cite des sources des équipes d’urgence et de sauvetage, le dernier canot secouru n’avait à son bord que sept hommes d’origine subsaharienne, qui ont été secourues à quelques milles de Puerto Naos.
    Auparavant, un autre canot pneumatique avait échoué par ses propres moyens au large de Haría, à Lanzarote, près des Jameos del Agua, où les services d’urgence ont pris en charge 34 personnes, dont cinq femmes et un bébé. 5 pirogues en provenance de Tantan, Maroc
    C’est à Lanzarote que se concentre le plus grand nombre d’arrivées de la journée, puisque depuis les premières heures du matin et tout au long de la journée, en plus de ce dernier, cinq autres bateaux pneumatiques sont arrivés avec un total de 253 personnes à bord. Tous seraient partis de Tan-Tan, au Maroc, et auraient navigué pendant deux jours. Peu avant, vers trois heures de l’après-midi, un cayuco est arrivé par ses propres moyens dans la zone de Los Abrigos, à Tenerife, avec 73 migrants qui ont été pris en charge par une équipe de la Croix-Rouge, sans qu’aucun d’entre eux n’ait besoin d’être transporté à l’hôpital. Et vers midi, le Salvamento a reçu une alerte à El Hierro de la part de la Guardia Civil, dont le radar a détecté l’écho de deux navires en position près du port de Las Restinga. Il a donc mobilisé le salvamar Adhara et le salvamar Acrux et les a escortés jusqu’au quai.
    Lors de cette intervention, 69 personnes ont été recensées dans le premier cayuco, dont une femme et un mineur, tous en bonne santé apparente. A leur arrivée, ce groupe a déclaré avoir effectué une traversée de trois jours depuis Nouadhibou, en Mauritanie, et a indiqué que leurs pays d’origine étaient le Mali et la Guinée-Bissau. Dans le second cayuco, 224 personnes voyageaient, dont 57 femmes et 14 mineurs, qui seraient partis de Djiffer, au Sénégal, pour une traversée de huit jours. À bord, les migrants se disaient originaires du Sénégal, de Gambie, de Guinée-Bissau, de la Guinée, du Ghana et du Nigeria.Les chiffres de ce samedi, la pirogue de Tenerife n’ayant pas encore été comptabilisée, portent le nombre d’arrivées depuis la veille de Noël à 1 621 personnes à bord de 29 embarcations, dans une année qui a une fois de plus été une année record avec l’arrivée de quelque 46 000 personnes.
    L’ONG Caminando Fronteras, qui suit chaque année dans un rapport les décès survenus sur les différentes routes migratoires vers l’Espagne, a chiffré cette semaine à 9 757 le nombre de personnes décédées en 2024 sur la route de l’Atlantique en essayant d’atteindre les îles Canaries à bord de petites embarcations ou de canots pneumatiques.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canaries#gamibie#guineebissai#ghana#nigeria#maroc#muaritanie#routemigratoire#sante#migrationirreuguliere#djiffer#femme#mineur

  • Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello - Jeune Afrique
    https://www.jeuneafrique.com/1627246/politique/sextapes-et-argent-public-les-obiang-pris-dans-louragan-bello

    Des centaines de vidéos intimes ont fuité sur les réseaux sociaux, dans lesquelles l’Équato-Guinéen Baltasar Ebang Engonga, fils d’un neveu du président Obiang, s’affiche avec des épouses ou des filles de ministres, dignitaires ou généraux.

    #Guinée-équatoriale #paywall

  • Migration irrégulière vers les Canaries : une pirogue du Sénégal avec 231 personnes, dont 58 mineurs, un record historique pour l’île de Gran Canaria
    https://www.dakaractu.com/Migration-irreguliere-vers-les-Canaries-une-pirogue-du-Senegal-avec-231-p

    Migration irrégulière vers les Canaries : une pirogue du Sénégal avec 231 personnes, dont 58 mineurs, un record historique pour l’île de Gran Canaria
    DakarActu annonçait hier soir l’arrivée sur l’île de Gran Canaria d’une pirogue de migrants en provenance du Sénégal avec à bord 231 personnes. Selon les médias de la Grande Canarie, ceci est un record historique sur cette île. « Gran Canaria reçoit la plus grande pirogue de son histoire, avec 231 personnes, dont 58 mineurs, 13 femmes », informent les médias locaux qui précisent que l’île d’El Hierro avait déjà reçu des embarcations avec plus de 250 voire 330 personnes à bord. Ces candidats à l’émigration irrégulière seraient originaires du Sénégal, de la Gambie, du Mali et de la Guinée. Certains qui seraient mal en point, car ayant fait onze jours de voyage, ont été transférés à l’hôpital par les services d’urgence pour les premiers soins.
    La Salvamento Maritimo a été alertée ce dimanche 20 octobre dans l’après-midi de la présence d’une pirogue de migrants qui naviguait près de la côte à 5,5 kilomètres du port d’Arguineguin. Rappelons que depuis le discours du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, le 11 septembre 2024 à Mbour, appelant à lutter contre l’émigration irrégulière vers l’Espagne et dénoncer les départs, « Opération Yollé », les pirogues ne cessent de débarquer sur les différentes îles de l’archipel espagnol des Canaries. À ce jour, lundi 21 octobre 2024, plus de 10 départs depuis le Sénégal ont été dénombrés avec environ 1 466 personnes à bord.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#atlantique#traversee#sante#gambie#mali#guinee#espagne

  • Émigration clandestine : La marine Sénégalaise intercepte 76 migrants dont 6 femmes et 7 mineures au large de Dakar
    https://www.dakaractu.com/Emigration-clandestine-La-marine-Senegalaise-intercepte-76-migrants-dont-

    Émigration clandestine : La marine Sénégalaise intercepte 76 migrants dont 6 femmes et 7 mineures au large de Dakar
    Les candidats à l’émigration irrégulière poursuivent leur aventure risquée vers l’Espagne à bord de pirogues. Aussi, l’Armée continue de faire son travail. En effet, le PHM WALO de la Marine sénégalaise a intercepté dans la soirée du 26 août une pirogue à 80 km au large de Dakar, avec 76 migrants dont 55 sénégalais, 7 gambiens, 11 guinéens, 2 maliens et 1 bissau-guinéen. Parmi eux, 6 femmes et 7 enfants", informe la Dirpa sur sa page X.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#gambie#guinee#mali#guineebissau#espagne#routemigratoire#sante

  • Lutte contre l’immigration irrégulière : la brigade de gendarmerie de diamniadio brise le rêve de 52 migrants !
    https://www.dakaractu.com/Lutte-contre-l-immigration-irreguliere-la-brigade-de-gendarmerie-de-diamn

    Lutte contre l’immigration irrégulière : la brigade de gendarmerie de diamniadio brise le rêve de 52 migrants !
    Les hommes du commandant Diallo ont mis fin au rêve de 52 migrants qui voulaient rallier l’Europe par une pirogue. Les faits se sont déroulés hier Lundi 19 Août 2024. Les 52 candidats, dont 40 Sénégalais et 12 Guinéens (Conakry) ont été interceptés à bord d’un véhicule de type Ndiaga NDIAYE, qui devait les transporter à Rufisque où les attendaient une pirogue. Ils seront interpellés vers la sortie de Diamniadio et conduits à la brigade de gendarmerie. Ils seront libérés ce mardi, mais le chauffeur du car lui reste en détention et devra être présenté au procureur très prochainement.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#guinee#rufisque#diamnadio#pirogue#sante

  • Tunisie : plus de 4 100 migrants sont retournés « volontairement » dans leur pays via l’OIM - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58832/tunisie--plus-de-4-100-migrants-sont-retournes-volontairement-dans-leu

    Tunisie : plus de 4 100 migrants sont retournés « volontairement » dans leur pays via l’OIM
    Par Leslie Carretero Publié le : 31/07/2024
    Depuis le début de l’année, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a organisé le « retour volontaire » de plus de 4 100 migrants depuis la Tunisie vers leur pays d’origine, contre un peu plus de 2 500 pour l’ensemble de l’année 2023. Les violences de la part de la population et des autorités, les destructions quotidiennes de campements, les interceptions en mer et les expulsions de Subsahariens dans le désert expliquent cette forte hausse des retours.
    Mardi 23 juillet, 162 migrants burkinabé sont montés dans un avion depuis la Tunisie vers leur pays d’origine « en toute sécurité et dans la dignité », selon les mots de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Ces exilés ont bénéficié du programme de retour volontaire de l’ONU. « Aujourd’hui marque un nouveau départ pour de nombreux migrants bloqués en Tunisie qui vont retrouver leurs proches », s’est félicitée sur Facebook l’agence onusienne en Tunisie.
    À l’instar de ces Burkinabés, plus de 4 000 migrants vivant en Tunisie sont rentrés dans leur pays via l’OIM depuis janvier. La majorité d’entre eux sont des hommes seuls, originaires de Gambie, du Burkina Faso et de Guinée, précise l’agence à InfoMigrants.
    Un chiffre en nette augmentation : sur l’ensemble de l’année 2023, 2 557 personnes ont profité du « retour volontaire » depuis la Tunisie, ce qui représentait déjà une hausse de 45 % par rapport à 2022 où 1 614 exilés avaient bénéficié de ce programme.
    Cette augmentation s’explique par la situation délétère en Tunisie pour les Subsahariens. En effet, depuis le discours raciste du président Kaïs Saïed en février 2023 accusant les Noirs d’être la source de violences et de crimes, les exilés sont constamment harcelés par la population et les autorités.L’été dernier, des milliers d’entre eux ont été raflés dans les rues et les appartements de Sfax, puis envoyés dans le désert à la frontière libyenne ou algérienne. Abandonnés au milieu de nulle part, sans eau ni nourriture sous une chaleur écrasante, une centaine d’entre eux sont morts de soif, d’après les associations locales d’aide aux migrants. La photo de Fati et de sa fille de cinq ans, gisant sur le sable, avait fait le tour des réseaux sociaux.
    Ces expulsions collectives, pourtant illégales au regard du droit international, ont perduré. En janvier, InfoMigrants a reçu les témoignages de plusieurs Subsahariens arrêtés à Sfax et envoyés dans la montagne, près de la frontière algérienne. « Nous étions complètement perdus. Nous avons rencontré un berger, qui nous a aidés. Il nous a indiqué la bonne route à suivre », expliquait Fatma, une Sierra-Léonaise. Son groupe a marché pendant cinq jours pour rejoindre la première ville algérienne. Pendant ce trajet, il a « un peu neigé » mais surtout il a plu. « Ce fut très dur. Mais personne de notre groupe n’est mort. C’est déjà ça…. Il n’y a eu que des malades. »
    En mai, des migrants faisaient à nouveau état à InfoMigrants d’une vague d’"arrestations générales". Les exilés racontaient être traqués partout : dans les cafés, dans les rues, dans les gares, dans les taxis, dans les commerces ou dans les appartements. « Ils vont dans les maisons, cassent les portes, confisquent les passeports, volent tout ce qu’ils trouvent - téléphones, effets personnels, argent… - frappent les gens avec des matraques et les embarquent dans des bus », relatait Salif, un Guinéen vivant à Sfax.
    Si certains exilés sont livrés à eux-mêmes à la frontière algérienne, d’autres sont directement transmis aux forces libyennes, révélait en décembre InfoMigrants. L’échange, entre les policiers tunisiens et les milices libyennes, se fait discrètement en plein désert."Le véhicule s’est arrêté au niveau d’une montagne de sable. De l’autre côté, c’est la Libye. Les Tunisiens sont montés sur la montagne pour annoncer leur présence. Cinq minutes après, on a entendu des klaxons venus d’en face. Les policiers ont alors braqué leur kalachnikov sur nous et nous ont dit : ‘Haya, haya’ [’allez-y’, en français, ndlr] en montrant la Libye. Tout le monde avait peur", témoignait un autre Guinéen.
    Les migrants sont ensuite envoyés dans les prisons libyennes, où ils risquent d’y subir des violences, des viols, de l’extorsion, des privations de nourriture… Pour en sortir, les exilés doivent payer une rançon de plusieurs centaines d’euros.Les arrestations en Tunisie sèment la panique au sein de la population migrante vivant dans le pays. Fatigués de ce climat de terreur, beaucoup préfèrent ainsi faire marche arrière, et mettre fin à leur rêve européen.
    Dans le cadre du programme de retour volontaire de l’OIM, les migrants sont accompagnés à leur arrivée chez eux. L’agence « fournit une assistance qui comprend le transport jusqu’à la destination finale, l’aide à l’hébergement si nécessaire, ainsi qu’une assistance à plus long terme par le biais d’un soutien à la réintégration », détaille-t-elle.Les anciens exilés, qui présentent un projet fiable, sont accompagnés financièrement dans leurs démarches et la création, par exemple, d’un commerce ou d’une entreprise.
    Mais pour certains, l’accès à cette aide relève du parcours du combattant. L’an dernier, Ibrahim, un Guinéen de retour chez lui après six ans en Libye, affirmait à InfoMigrants attendre depuis 10 mois l’aide financière promise par l’OIM pour financer son projet.
    « Démotivé », le jeune homme de 22 ans a décidé de reprendre la route de l’exil vers l’Europe. « J’ai essayé de rester au pays. J’avais beaucoup d’espoir, je voulais tenter de faire quelque chose en Guinée. Mais cela faisait trop longtemps que j’étais parti, la réintégration était difficile. Quand j’ai quitté mon pays en 2017, j’avais 14 ans. Je n’avais pas fini mes études et je n’avais pas de travail. Aujourd’hui, je ne vois pas comment refaire ma vie au pays, sans l’aide de l’OIM. Il n’y a aucune perspective là-bas »

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  • Lutte contre l’immigration clandestine : Une pirogue de 111 candidats arraisonnée par le Niani
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    Lutte contre l’immigration clandestine : Une pirogue de 111 candidats arraisonnée par le Niani
    Plusieurs pirogues en partance pour l’Espagne ont été interceptées ces derniers jours par la Marine Nationale sénégalaise. Dans un post sur le réseau social X (ex Twitter), la Marine Nationale renseigne qu’ « une pirogue de migrants transportant 111 personnes dont 62 sénégalais, 22 gambiens et 20 guinéens, a été arraisonnée par le PHM NIANI dans la soirée du 29 juillet 2024, à 140 km au large de Dakar ». Rien que pour la journée du lundi 29 juillet, plus de 500 personnes, des candidats à l’immigration irrégulière ont été interpellés par la Marine Nationale entre la Langue de Barbarie à Saint-Louis et Dakar.

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