• De l’idéologie romantique au travail conjugal – prendre soin du conjoint au détriment de soi ? | Une sociologue chez le coiffeur
    https://systemececilia.wordpress.com/2018/04/08/de-lideologie-romantique-au-travail-conjugal-prendre-soin-

    Dans plusieurs articles, j’ai réfléchi à l’idéologie romantique et j’ai parlé un peu de mes expériences et celles de mes proches concernant les relations amoureuses hétérosexuelles. En les relisant, et en lisant l’article de My Sage Diary sur le mythe de l’amour romantique comme un événement transcendant, magique, qui va illuminer notre vie et qui va nous permettre de devenir une meilleure version de nous-mêmes ; je me suis dit qu’ils s’inscrivaient dans la même logique, et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser pour la mettre au jour.

    #couple #féminisme #amour #romantisme #travail_conjugal #célibat

    • #hétérosexualité #sexisme #injonction #travail_sexuel (Elle connait pas Paola Tabet mais c’est elle qu’il faut lire sur le travail sexuel)
      #domination_masculine

      Ca me rappel le slogan féministe : les femmes ont besoin des hommes comme les poissons de bicyclettes.

      Sinon pour la fin « les femmes qui renoncent à la vie en couple » ca donne un coté regret. Choisir le célibat n’est pas un renoncement. C’est plutot le couple hétéro que je verrait comme un renoncement, puisqu’une femme en couple renonce souvent à sa carrière, son corps, son nom, s

      Par rapport à l’éducation c’est un peu comme si on apprenait aux femmes à aimer l’amour et aux hommes à le haïr. Dans les blagues misogynes sur le mariage, les hommes sont sensé entré dans une sorte de prison monogame ; « ils se font passé la corde au cou » et ils célèbrent des « enterrement de vie de garçon » tandis que les femmes sont sensé vivre « le plus beau jour de leur vie » alors que c’est elles qui signent pour leur asservissement.

  • Usul, mon violeur avait le même discours que toi | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/ellesaimentca/blog/210418/usul-mon-violeur-avait-le-meme-discours-que-toi-0

    En participant récemment à une vidéo porno tournée par sa compagne camgirl OllyPlum, le youtubeur Usul s’est prononcé en faveur de l’industrie du sexe. L’idée est de nous présenter la “libération sexuelle” comme vecteur d’émancipation des femmes. Le sentiment de trahison est intense pour nous, féministes de gauche, survivantes de la prostitution, du porno et du BDSM.

    As-tu déjà entendu parler de “la stratégie de l’agresseur”, cette méthode mise au jour par le Collectif Féministe Contre le Viol8 ?
    Grâce à 40 ans d’écoute et d’expertise sur la question des violences sexuelles, les militantes du CFCV ont pu déterminer 5 éléments stratégiques permettant aux agresseurs d’enfermer leurs victimes dans une emprise, afin de les empêcher de se défendre : isoler, dévaloriser, inverser la culpabilité, instaurer la peur, et garantir son impunité.
    Si tu veux bien, examinons cette stratégie de l’agresseur à la lumière du féminisme néolibéral :

    Isoler : le féminisme néolibéral laisse à chacune la responsabilité de déterminer ce qui est une violence sexuelle et individualise la problématique de la domination
    Dévaloriser : il permet aux prédateurs de frapper, humilier, forcer les femmes + les monnayer de manière précaire
    Inverser la culpabilité : il dit que ce sont les femmes qui “aiment ça” (les coups, l’humiliation, le travail du sexe), en se gardant de parler de l’excitation traumatique9, ceci donnant aux femmes un profond sentiment de complicité aux violences qui leur sont infligées
    Instaurer la peur : outre la peur instaurée par les violences sexuelles, les personnes posant des limites ou des critiques sont par ailleurs mises dans la position d’oppresseurs puritains. Le jugement, dont on pourrait se servir pour se protéger, est présenté comme une pratique dangereuse et réactionnaire.
    Garantir son impunité : quoi de mieux pour un prédateur que de pouvoir se dire “féministe” ? Il peut même se positionner en progressiste libertaire (“ je suis si féministe que je pense qu’une femme peut être dégradée sans que cela l’atteigne ! ”)

    En fin de compte, le marketing du féminisme néolibéral fournit sans doute le meilleur mode d’emploi jamais créé pour permettre aux prédateurs sexuels d’abuser des femmes sans aller en prison.

    Nous ne condamnons pas les stratégies de survie des femmes, ni leurs désirs : nous dénonçons ceux des hommes. Quelle que soit la forme qu’elle prend (mariage ou prostitution ; enjolivée par un discours “sexe-positif” ou non), toute forme de sexualité basée sur la dissociation traumatique nous révolte. Des hommes vraiment intéressés par la défense de nos droits ne se baseraient pas sur notre vulnérabilité, créée par des traumas, pour obtenir des actes sexuels. Des hommes respectueux de leurs partenaires ne banderaient pas à l’idée de les frapper, de les insulter, ou à l’idée d’une interaction sexuelle consentie contre de l’argent. Nous voulons mettre les hommes face à la violence qu’ils continuent d’exercer, sous le bouclier du marketing “sexe-positif”.

    De notre côté, nous rêvons d’une véritable “libération sexuelle” des femmes. Une libération sexuelle qui nous délivrerait du trauma et de la violence. Où le sexe ne serait plus pour les femmes une monnaie d’échange, que ce soit contre de l’argent, de la sécurité, de la visibilité, de l’affection ou même de la gentillesse.

    #domination_masculine #hétérosexualité #violences_sexuelles #porno #liberation_sexuelle #féminisme #femmes

  • « Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe » de Gayle Rubin : Gayle Rubin et le sexe radical (recension par Éric Fassin, Le Monde)
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/13/surveiller-et-jouir-anthropologie-politique-du-sexe-de-gayle-rubin_1465008_3

    Cependant, une #radicalité nouvelle gagnait du terrain au sein du #féminisme, constituant la #pornographie et la #prostitution en emblèmes de la #domination_masculine. C’est en 1982, à Barnard College (New York), qu’éclatent au grand jour les #sex_wars. Non pas la « guerre des sexes » que le conservatisme français imputera dix ans plus tard à l’Amérique du « #politiquement_correct », mais les « #guerres_du_sexe » qui déchirent alors le féminisme entre deux logiques radicales inconciliables. Si le #sexe est politique dans les deux cas, pour le féminisme de la #domination, l’#oppression passe par la #sexualité, tandis que pour le féminisme du #désir, c’est la #libération qui passe par la sexualité.

    Certes, le colloque de Barnard vise à penser ensemble « le plaisir et le danger », soit la tension entre #jouissance et #violence. Toutefois, en butte aux attaques virulentes de leurs adversaires, qui voient en elles des collaboratrices de la domination, les participantes traitent surtout de libération. Les unes n’hésitent pas à faire alliance […] avec les conservateurs de la #Majorité_morale et la répression « #antisexe ». Les autres finissent par se dire « #pro-sexe », dans un front commun des #minorités_sexuelles où le #féminisme_radical céderait la place à un libéralisme respectueux de la #diversité des pratiques et des orientations. C’est dans ce contexte que Rubin théorise la distinction entre #genre et sexualité. Mais, faute de les articuler ensuite, n’est-ce pas s’exposer à entériner un Yalta du féminisme : à l’#hétérosexualité la domination de genre, à l’#homosexualité la libération sexuelle ?

  • Près de 80 % des victimes de mort violente au sein du couple sont des femmes
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/01/31/pres-de-80-des-victimes-de-mort-violente-au-sein-du-couple-sont-des-femmes_5

    En France, 17,6 % des homicides (non crapuleux, y compris coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort), soit près d’un sur cinq, surviennent dans le cadre conjugal. Et 78,3 % des morts violentes au sein du couple concernent les femmes. Ces chiffres montrent que « le cadre conjugal » constitue « le contexte le plus dangereux pour les femmes », note la sociologue Maryse Jaspard.
    Féminicides Violences conjugales

    #statistiques #féminicide #violences_masculine #couple #hétérosexualité (vu que les violences sexuelles dans les couples homo sont inconnues ou méconnues, et ici simplement ignorées) #hétérocentrisme #violences_conjugales #viol #violences_sexuelles

  • Etudier la culture du #viol dans la #littérature : entretien avec Roxane Darlot-Harel – ⋅ lecture ⋅ culture ⋅ genre ⋅ littérature ⋅
    https://womenandfiction.blog/2017/07/27/etudier-la-culture-du-viol-dans-la-litterature-entretien-avec-roxane-darlot-harel/#more-6999

    – J’ai travaillé en deuxième année de Master (2015-2016) sur « la culture du viol dans la littérature libertine du XVIIIe siècle » ; à force de lire des romans libertins (puisque je travaillais sur Crébillon et Vivant Denon en première année), je me suis rendu compte d’une constante, et j’ai voulu la mettre en lumière : les relations intersexuelles dans cette littérature (c’est-à-dire les relations entre les sexes, puisqu’on reste essentiellement dans un paradigme hétérosexuel) se construisent toujours sur une esthétique de la violence dans laquelle les femmes étaient des proies qui disaient « non » et les hommes des prédateurs qui cherchaient à mettre ces proies dans leur lit, et on veut nous faire croire que les femmes sont, dans l’histoire, manipulatrices, hypocrites, nymphomanes, tandis que les hommes sont finalement victimes de cette sensualité perverse féminine. Il s’agit en fait de faire penser au lecteur que, dans les relations sexuelles libertines, les femmes qui disent « non » veulent toujours dire « oui » mais ne peuvent pas à cause des convenances, et il s’agit donc de discréditer systématiquement la parole féminine : on ne peut pas croire les femmes, ces créatures assoiffées de sexe. Les femmes sont toujours coupables, même si stricto sensu, dans le texte, on lit un viol… ce qui rappelle étrangement les tendances actuelles à faire culpabiliser les victimes de violences sexuelles, à croire l’agresseur plus que la victime.

    Il m’a donc semblé intéressant de mobiliser le concept ultra-contemporain de « culture du viol », ce qui n’avait jamais été fait auparavant dans la recherche, pour aborder cette constante de la littérature libertine (française, mais pas seulement) au XVIIIe siècle, et pour montrer en quoi nos conceptions sont, au XXIe siècle, largement héritées de cette période et de cette littérature. Car si la littérature libertine n’a pas inventé la domination masculine, le viol ou les violences sur les femmes en général, elle a largement contribué à modeler, cristalliser, orienter notre pensée.

    Cela conduit, encore aujourd’hui, à interpréter des textes libertins écrits par des hommes sur les femmes, et mettant en scène des violences d’hommes sur des femmes, comme la description rose, idéale, froufrouteuse, de relations consenties et heureuses entre des hommes et des femmes libres de toutes conventions : il suffit de voir les expositions consacrées au XVIIIe dans les musées aujourd’hui pour se rendre compte que le #libertinage est constamment envisagé comme quelque chose de beau, de doux, où la violence demeure une esthétique (et encore, quand on parle de violence) qui ne revêt aucune substance réelle. C’est contre ces préjugés faux que j’ai voulu m’élever dans mon mémoire, car il m’est apparu qu’idéaliser le XVIIIe était, non seulement dangereux, mais aussi contre-productif pour comprendre l’époque dans laquelle nous vivons.

    #culture_du_viol #domination_masculine #hétérosexisme

    • Aussi, je ne pense pas que le concept de culture du viol soit militant (ou s’il l’est, il ne devrait pas l’être car je le vois comme quelque chose d’objectif), puisque j’ai cherché par tous les moyens possibles à le fonder sur mes analyses. Pour être plus exacte, je ne veux pas que ce concept soit militant : je veux qu’il devienne un outil d’analyse crédible et irréprochable. Bien évidemment, il m’a fallu me prémunir du reproche qu’on aurait pu me faire de n’être pas dans les clous de la recherche, car il demeure assez évident que je suis féministe, mais j’ai eu la chance d’avoir un directeur et un second membre de jury tous les deux féministes et sensibles à ces questions : j’ai pu me contenter de brefs avertissements au début de mon mémoire et de définitions assez neutres indépendantes des mouvements féministes en présence actuellement.

  • Claude François :

    J’aime les filles jusqu’à 17-18 ans, après je commence à me méfier. Dieu si j’ai des aventures au delà de 18 ans, bien sûr, heureusement. Mais après 18 ans, je me méfie parce qu’elles commencent à réfléchir, elles sont plus naturelles. Cela commence même quelque fois avant.

    #amour #hétérosexisme #misogynie #citation #âgisme #sexisme #domination_masculine #grand_homme #prédation #domination #pédophilie

    • J’ignorais.

      Sinon, Luc Besson (« mais c’est légal ») :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Luc_Besson

      C’est lors de cette cérémonie qu’il rencontre la jeune Maïwenn Le Besco, âgée de 15 ans.

      En 1992, il se marie avec Maïwenn, de 17 ans sa cadette. À l’époque, le mariage pour les mineurs de plus de 15 ans était autorisé en France avec l’accord des parents. Elle donnera naissance quelques mois après leur mariage, le 3 janvier 1993, à la deuxième fille du cinéaste : Shanna.

      Relation dont Besson dit avoir tiré le scénario de Léon, qui prévoyait que Mathilda, 12 ans, se donnait à Léon « parce qu’il le mérite » :
      http://followatch.fr/leon-luc-besson-jean-reno-natalie-portman

      4. LA PREMIÈRE VERSION DU SCÉNARIO INCLUAIT DES SCÈNES D’AMOUR ENTRE MATHILDA ET LÉON.

      Elles ont été supprimées à la demande des parents de Natalie Portman. Dans la version sortie en salles aux Etats-Unis, les scènes qui pourraient passer pour de la “tension sexuelle” entre la fillette et le tueur ont également été supprimées après des projections-test désastreuses.

      (Tu te rends comptes, ces ricains… choqués par des scènes de « tension sexuelle » entre une gamine de 12 ans et un homme de 46 ans…)

    • La scène qui circule sur le Web, et qui serait la première version du script :

      The Professional – Version 1 Script | Az eredeti forgatókönyv
      http://the-professional.uw.hu/Version_1_Script.html

      Léon gets to the window and looks out. Something changed in Léon. He’s tired by all this, maybe. He sits on the chair. Mathilda’s walkman is on. He hesitates, then eventually puts on the headphones. It’s a sweet, almost classical music. Very beautiful, like the arriving Mathilda. She wears the dress Léon offered her, she is made up. She looks 20-year-old. Léon’s mouth is open. She smiles and heels down before him. He gets off the headphones.

      […]
       

      Mathilda smiles and stands up. She gets in the kitchen. Léon feels weird, like he was falling in a trap, without being able to do anything. Mathilda comes back with a glass of milk she hands to Léon. She lowers the tents to dim the strong sunlight. Mathilda heels down in front of him. Léon doesn’t dare moving any more.

      […]

      MATHILDA (sweetly)

      I love you, Léon…. Totally. It’s the first time I feel it that strong. It’s also the first time I trust a man. I trust you.

      She caresses his hand.

      …I love your hands….

      (pause)

      Léon…in your hands…I’d like you to be my first lover.

      Léon retracts his hand and finishes the milk. He looks at Mathilda with as much sadness as happiness. By a fingertip, Mathilda takes the milkdrop on Léon’s lips and gets it in her mouth. Léon is going to cry.

      […]

      MATHILDA

      Why? Did you have too many and you fear it may shock me? I won’t get shocked. I’m used to this! My father was a real pig. He fucked the bitch I’d as mother all around the apartment. Whenever a door was closed, you could be sure they were having sex behind it! And my sister, if you didn’t sleep with her, you’re the building’s exception!

      LÉON

      Stop, Mathilda! Don’t talk like that!

      Mathilda’s going to cry.

      MATHILDA

      I talk because you don’t talk, Léon. I declare my love and you say nothing. That’s why I’m nervous and I can’t stop talking. Tell me you love me, or you don’t love me, or you love someone else. … But tell me something.

      […]

      LÉON

      …Yes. The day he got out of jail. I allowed him to make ten steps…not more. And bang. Two hundred meters. By telescope. That night, I left my country and came here, to join my father, who worked for Tony. … I was 17. Since then, I’ve never left the city…and never had another girlfriend….

      Léon sweetly looks at her.

      …You see, I wouldn’t be a good lover, Mathilda.

      MATHILDA

      Léon, I don’t know life very much…I just know I love you…. And love is stronger than anything else.

      Léon is more and more nervous, like a child.

      LÉON

      Maybe…sure…. But…I’m scared, Mathilda.

      Léon cries. Mathilda caresses his face.

      MATHILDA

      Don’t fear, Léon. You mustn’t fear love, when it’s this beautiful.

      She caresses his chest.

      I want you to be the first to touch me…. The first to make love with me. Nobody before you.

      She stands up and modestly gets off her briefs without taking off her dress. Léon cries, unable to oppose her. Mathilda is too young, but she’s also too beautiful and lovely and sweet and tender…. She sweetly, very sweetly, gets on him.

      LÉON (crying)

      Why me, Mathilda, why me?

      Mathilda leans over to speak in his ear.

      MATHILDA

      …Because you deserve it, Léon….

      Léon embraces her. He’s full of happiness, shame, so many emotions, he can’t control very well. But, hell, how beautiful it is seeing them sweetly making love.

    • http://www.lejdd.fr/culture/people/le-megot-et-les-enfants-caches-de-claude-francois-3572222

      Isabelle Catélan a pris la rédaction en chef de Podium un an et demi après la mort de Claude François, héritant de toutes les notes et de l’agenda de la star qu’elle va publier ces prochains jours chez Michel Lafon sous le titre Claude François, ses notes confidentielles. Elle parle d’un artiste déifié, harcelé par ses fans, qu’il mettait aussi en scène dans Absolu, son magazine de charme… « Il n’était pas le seul chanteur à coucher avec ses fans. D’autres, toujours en activité, le faisaient aussi. Mais lui a eu la naïveté d’en parler. »

  • [Ahwahnee] Projection de « Born in flames »
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-10-Ahwahnee-projectino-Born-in-flames

    Dyptique de regard feministes, projection de film de fiction : « Born in flames » le 12 janvier et « Baise-moi » le 19. Les projections seront précédée d’un repas végan et sans gluten repas 20h projection 21h Synopsis : Born in Flames est un film de science-fiction américain, réalisé par Lizzie Borden, sorti en 1983, qui explore le racisme, le sexisme et l’hétérosexisme dans une démocratie socialiste américaine alternative1. L’intrigue implique deux groupes féministes à New York, chacun des groupe (...)

    #Agenda

  • Quand une femme garde son nom de jeune fille, son mari serait considéré comme « moins masculin » - Biba
    https://www.bibamagazine.fr/lifestyle/societe/quand-une-femme-garde-son-nom-de-jeune-fille-son-mari-serait-considere-

    Cela fait partie de la tradition qui entoure le mariage : l’épouse abandonne son patronyme pour adopter celui de son mari. Mais la règle, pas vraiment en adéquation avec les courants féministes de notre époque, est de moins en moins suivie par les femmes. En effet, les jeunes mariées conservent plus que jamais leur nom de jeune fille après leur passage devant l’autel, selon une récente étude menée par les chercheurs de l’université du Nevada. La société pourrait se contenter de saluer ce mouvement général d’émancipation, mais étonnamment, ce sont les hommes qui en sont tenus responsables et qui en font les frais. On explique : les recherches (baptisées « Sex Roles », comprenez les rôles assignés à chacun des sexes) se sont ciblées sur la perception qu’a autrui des hommes dont les épouses ont choisi de garder leur nom de famille. Et les conclusions montrent que les clichés ont la vie dure : ces époux en question sont majoritairement considérés comme étant « moins masculins » et comme « ayant peu de pouvoir » dans le mariage. En résumé, ils ont perdu une part de virilité en n’ayant pas su s’opposer au choix (irraisonné, évidemment !) de leur tendre moitié. Mais bien sûr...
    Le « sexisme hostile »

    Pour obtenir ces résultats, l’équipe scientifique a soumis des sondages en ligne à des étudiants basés aux États-Unis et au Royaume-Uni. Chacun a dû réagir au scénario suivant : une jeune femme hétérosexuelle choisit de ne pas changer de patronyme après s’être mariée. Et comme on l’a dit, les conséquences de cette décision hypothétique impactent de manière inexpliquée le conjoint, alors vu comme « manipulable », « réduit au silence » et sans pouvoir de décision dans le couple. De précédentes études ont montré que l’épouse qui prend cette décision ne passe pas non plus outre les jugements : elle est considérée comme plus ambitieuse, plus stricte et plus puissante. Rachael Robnett, auteure de l’étude faite par l’université du Nevada, précise que ces termes sont d’ordinaire plutôt associés à des hommes. Selon elle, les personnes qui font ce genre de raccourcis (débiles, sans aucun doute) sont des « sexistes hostiles » : « Des études précédentes ont permis de dire que les gens qui font preuve de sexisme hostile ont des opinions négatives sur les femmes qui bousculent la répartition traditionnelle des rôles entre les sexes. [...] Ces mêmes personnes ont visiblement des avis bien arrêtés également sur les maris de ces femmes ».

    Le sujet n’évoque pas la perception qu’ont les sexistes des hommes qui prennent le nom de leurs conjointes lors du mariage.

    #domination_masculine #hétérosexisme #nom #mariage #symbole #pouvoir #virilité #amour

  • Mon propre guide d’écriture inclusive · Boris Schapira
    https://borisschapira.com//2017/10/mon-propre-guide-d-ecriture-inclusive

    Cet article me servira de note à moi-même ou d’explication vers laquelle pointer si j’ai besoin d’expliquer ma façon de procéder.

    Lorsque le masculin et le féminin sont présents, les ordonner selon l’ordre alphabétique «  l’égalité femmes-hommes  ».
    Utiliser l’accord de proximité : «  les auditeurs et les auditrices ont été appelées à s’exprimer  ».
    Exprimer tous les mots s’ils ont plus d’une ou deux lettres de différences, le point médian sinon : «  les acteurs et les actrices  »  ; les «  salarié·e·s  ».
    Utiliser «  humains  » plutôt que «  Hommes  » pour désigner l’humanité  ; utiliser «  les femmes  » plutôt que «  la femme  » pour parler des femmes autrement que dans leurs sensualités.

    Commencer par ça…

  • Des rapport hommes-femmes : un code de société à revoir ? - icimamasolo.over-blog.com
    http://icimamasolo.over-blog.com/2017/10/des-rapport-hommes-femmes-un-code-de-societe-a-revoir.html

    Au -delà du phénomène balancetonporc, il y a aussi d’autre phénomène de société qui se cache. Un ensemble des comportements et des codes concernant le rapport d’homme-femme, l’amour et la séduction sont à revoir… Car les femmes ont marre de la soumission et des comportements machos et sexistes ! Elles n’ont plus envie de suivre les codes de l’obéissance et du silence. Elles ne veulent pas non plus se taire à propos des mauvais traitements subis…

    Messieurs, Mesdames ! Il va falloir redéfinir les codes de la société concernant le comportement des deux genres… Pour définir un nouveau code d’entre les hommes et les femmes, basés sur la communication et le respect mutuel.

    #séduction #domination_masculine #hétérosexualité

  • Retour sur le questionnaire et les témoignages : l’identification de violences sexuelles encore mal connues, les interactions sexuelles à coercition graduelle – Sexisme et Sciences humaines – Féminisme
    https://antisexisme.net/2017/10/27/coercition-graduelle

    Il y a un peu plus d’une semaine, j’ai lancé un appel à témoignages intitulé : « actes de domination non consentis durant des interactions sexuelles désirées et consenties ». Il a eu un succès retentissant, puisqu’en moins de 24h, j’avais collecté plus de 200 témoignages.

    A l’heure où j’écris ces lignes, c’est plus de 300 réponses que j’ai reçues à mon questionnaire.

    Je commence cet article en adressant un chaleureux merci à toutes les personnes qui l’ont complété. J’apporte également tout mon soutien à celles qui y ont exprimé leur souffrance, car beaucoup de témoignages sont vraiment très durs. Si vous pensez avoir été victime de viol ou d’agression sexuelle, vous pouvez appeler la ligne d’écoute gratuite et anonyme dédiée à cela : 0 800 05 95 95. Je rappelle au passage que, selon la loi française, les fellations et les pénétrations de l’anus et du vagin par des doigts, le pénis ou des objets, constituent des viols si elles sont commises par violence, contrainte, menace ou surprise.

    Pour l’instant, je n’ai eu le temps d’analyser précisément que 100 témoignages, en particulier parce que beaucoup sont très détaillés et relatent de multiples expériences. Je pense néanmoins que cela est suffisant pour vous faire un premier retour de ce qui ressort de ce questionnaire. Bien entendu, je compte lire et analyser l’ensemble des témoignages ultérieurement.

    #domination_masculine #violences_sexuelle #viol #agressions_sexuelles #hétérosexualité

  • La pilule hormonale féminine : De la fécondité « féminine » à la fécondité « conjugale »
    http://socio-logos.revues.org/1943

    Le ministère de la Santé et l’INPES ont lancé en 2008 une campagne pour une contraception diversifiée. Elle rappelle qu’il est parfois difficile de choisir sa contraception. En s’appuyant sur les théories de Norbert Alter1, on s’aperçoit que son usage peut être vécu et interprété de la part des femmes comme un choix personnel et autonome, mais qu’il peut également être évalué comme contraignant voire de manière négative. Dit autrement, la norme contraceptive incite fortement à l’usage de la pilule, en particulier avant la construction d’une vie de famille : « la démarche contraceptive relève en premier lieu d’une prescription qui obéit d’abord à une logique médicale. Cette dernière privilégiant systématiquement la pilule, et le stérilet pour les femmes ayant constituées leur famille »2. Il y aurait donc un déplacement des rapports de pouvoir du côté médical. Ce déplacement serait évalué différemment par les jeunes femmes qui prennent la pilule. Leurs interprétations poseraient la question de savoir si l’on peut encore parler d’innovation pour la pilule et dans quelle mesure de nouveaux scénarios contraceptifs ne seraient pas en train de se mettre en place. Le problème de fond serait une fécondité d’abord pensée dans un registre féminin et difficilement envisagée comme masculine ou comme masculine et féminine, c’est-à-dire « conjugale ». Alors que le couple était au centre des débats des législateurs3, la pratique contraceptive révèle une difficulté à pouvoir être utilisé dans ce cadre. L’enquête de Nathalie Bajos et Michel Ferrand fait état d’hommes qui refusent de s’y investir ou qui ne se sentent pas concernés malgré les difficultés de leur partenaire4. Une autre difficulté peu apparaître, pour les hommes qui cherchent à partager les responsabilités, le frein pouvant émaner du gynécologue ou de la partenaire qui ne souhaite pas partager cette responsabilité.

    2La difficulté est que la contraception hormonale est principalement développée pour les femmes, alors qu’elle reste diffuse voir inexistante pour les hommes5. Dès lors, « Accorder la liberté contraceptive aux femmes n’était (...) qu’une manière de laisser encore à leur seule responsabilité toutes les charges qui relèvent de la fécondité et de la procréation »6. Ainsi en résolvant le problème de permettre aux femmes de maîtriser leur fécondité, on crée un autre problème en rendant la responsabilité contraceptive principalement féminine. L’une des difficultés est donc d’arriver à maintenir ce premier acquis, tout en arrivant à faire en sorte que la responsabilité soit aussi masculine. Ce deuxième point est également problématique car certaines femmes ne souhaitent pas partager la maîtrise de la fécondité avec les hommes, considérant ce partage comme une menace pour leur autonomie7.

    3Les entretiens ont permis de faire apparaître une diversité de pratiques et une certaine ambiguïté quant à l’utilisation de la pilule contraceptive : propice à une autonomie féminine, la contraception hormonale déplacerait les rapports de pouvoir du côté des professionnels de la santé. Cette ambigüité ferait apparaître trois modèles interprétatifs que les femmes peuvent mobiliser : la pilule peut être évaluée comme positive, contraignante ou négative. Le premier modèle permettrait que l’on parle encore d’innovation au sens de Norbert Alter, les deux seconds serait plus une remise en question de la pilule comme innovation.

    #contraception #pilule #sexisme #couple #hétérosexualité #contraception_masculine

    • Une info utile pour répondre à la prétendue « misère sexuelle masculine »

      Le nombre d’individus n’ayant pas de rapport sexuel a diminué depuis 40 ans : en 1970 les femmes étaient 21,7%, 12,6% en 1992 et sont aujourd’hui seulement 10,8% à ne pas avoir d’activité sexuelle. Pour les hommes ce chiffre est passé de 12% (1970) à 6,6% (2006).

  • Marie Pezé : « Les #violences sexuelles et sexistes sont dans le socle de notre société » - Page 2 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120516/marie-peze-les-violences-sexuelles-et-sexistes-sont-dans-le-socle-de-notre

    Pionnière des consultations hospitalières de souffrance au travail, la psychologue clinicienne et psychanalyste Marie Pezé assiste depuis des années à la flambée des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes. « Nos #femmes en France sont piégées par notre organisation du travail taillée pour les hommes par les hommes. Certes, il y a le #sexisme et les #agressions sexuelles. Mais c’est la partie médiatisée. Au-dessus, il y a le #viol, en dessous, il y a la #discrimination de système à l’œuvre au quotidien. Ces violences sont dans le socle de notre société. Tant que cette infériorisation du destin des femmes ne sera pas attrapée à bras-le-corps, nous ne réglerons rien », alerte cette experte reconnue de la maltraitance dans l’entreprise. Entretien.

    • Mdp.- Il est très difficile de cerner l’ampleur du phénomène des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes au travail. Il n’existe quasiment pas de statistiques car très peu de femmes portent plainte. Et quand elles le font, c’est un véritable chemin de croix. En 2014, une enquête du défenseur des droits réalisée par l’Ifop révélait qu’une femme active sur cinq était confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle. Mais la seule vraie étude en France sur les violences sexuelles faites aux femmes remonte à 2009 et porte sur la Seine-Saint-Denis où 5 % des femmes salariées déclarent avoir été victimes d’agressions sexuelles ou de viol au travail, toutes catégories socioprofessionnelles confondues. Qu’en est-il dans votre réseau de consultations de souffrance au travail ?

      M.P.- 80 % des femmes en situation de souffrance au travail que je reçois ont subi un ou plusieurs des cinq facteurs suivants : une discrimination de système, du harcèlement sexiste ordinaire, du harcèlement sexuel, des agressions sexuelles et certaines des viols.

      Mdp. - C’est énorme !

      M.P. - C’est consubstantiel à l’organisation du travail en France. Ce n’est pas que les hommes sont tous tordus ou pervers. C’est notre organisation du travail qui place les femmes en situation de fragilité.

      Mdp. - Comment la division sexuelle du travail et nos rapports sociaux entre les sexes sont-ils devenus le terreau des violences sexuelles et sexistes faites aux femmes ?

      M.P.- Notre organisation du travail a été élaborée par des hommes à l’époque où ils avaient la maîtrise du dehors pendant que les femmes étaient dedans, à s’occuper de la sphère domestique. Les métiers ont été édifiés par les hommes, pour des hommes débarrassés de la charge domestique, des enfants, du foyer par les femmes. Nous sommes, par rapport aux autres pays d’Europe, le pays où les femmes travaillent le plus – 80 % des femmes entre 24 et 53 ans sont au travail – sauf que tendanciellement, elles occupent des emplois à temps partiel pour pouvoir continuer à s’occuper des enfants et des emplois peu qualifiés comme ces boulots avec des horaires très décalés, notamment les femmes de ménage qui ont quelques heures le matin, quelques heures le soir et rien la journée. Et dans l’attribution des métiers suivant les sexes, on leur destine les métiers de prise en charge de la saleté, du “care”, du soin, des enfants, des vieillards, des malades, de la mort. Ce sont des métiers où on leur attribue des compétences féminines naturalisées, où la femme de par ses “gènes” saurait s’occuper de la maison, des enfants, des gens qui vont mourir. Car cela serait sa nature. Et comme c’est sa nature, on n’attend pas d’elle des qualifications et on ne la paie pas très cher.

      Cette organisation des métiers – où statistiquement les postes de décision et de conception sont répartis chez les hommes et ceux de subordination, d’exécution des tâches les plus déqualifiés chez les femmes – constitue la première grande discrimination de système dans laquelle nous vivons. Sans oublier qu’en France – contrairement aux pays anglo-saxons comme les États-Unis, le Canada, l’Angleterre, où l’on quitte le travail à 17 h 30 –, le travail est encore organisé au masculin neutre. Les hommes doivent prouver leur engagement vis-à-vis de l’entreprise par une présence virile, guerrière, un sur-présentéisme. La femme qui tente de jouer l’équilibre entre vie privée et professionnelle va être pointée du doigt : “on ne vous donne pas ce poste, on ne vous embauche pas parce que vous êtes en âge de faire des enfants et vous allez être absente”, “vous partez à 18 heures, vous prenez votre après-midi ?”. On est dans ce climat.

      Les femmes qui sont entrées sur des postes occupés par des hommes autrefois ont vu ces métiers perdre en notabilité, comme en médecine ou dans la magistrature. Chaque fois que les femmes pénètrent en force un champ professionnel, comme par hasard, les hommes quittent ce secteur. Et chaque fois que les femmes entrent dans des champs typiquement masculins – pompiers, armée, gendarmerie, police, BTP, etc. –, quelles épreuves elles doivent endurer ! Pour être acceptées, elles doivent neutraliser leur féminité. On se souvient tous de Michèle Alliot-Marie, ministre des armées, toujours en tailleur pantalon, avec un minimum de maquillage. On ne peut être coquette et féminine. Toutes les femmes cadres qui entrent sur des postes de direction passent à la moulinette d’une féminité de surface de bon aloi. Car dès qu’elles grimpent, elles prennent le risque d’être accusées : “t’as eu ta promo, car t’as baisé avec le chef ?” Toute la société met à l’œuvre une communauté de collusion, de complaisance envers les pulsions de ces messieurs qui seraient incontrôlables ; c’est aux femmes de se tenir. Jusqu’à se cacher complètement dans certains pays car elles portent le sexuel ; elles devraient donc couvrir le sexe, pour ne pas attiser les hommes.

      Mdp. - C’est donc notre société tout entière qui fait le lit de ces violences ?

      M.P. - La France est un pays très sexiste. L’histoire du travail s’écrit au masculin. Même si la loi l’interdit, les femmes sont encore payées 25 % de moins que les hommes. Les métiers y sont répartis entre hommes et femmes, quand bien même les Françaises occupent désormais tous les champs professionnels. Je fais partie des rares “psys” qui parlent de la division sexuelle du travail et du sexisme ordinaire depuis des années puisque c’est consubstantiel au socle théorique de la psychodynamique du travail. Je parle systématiquement de cela dans mes formations. Dans le cadre d’une formation aux risques psychosociaux, j’ai eu à former les représentants du personnel d’une entreprise de l’audiovisuel. Parmi eux, beaucoup de femmes, qui applaudissaient mon discours car, dans votre métier de journalistes, ce n’est pas simple d’être une femme. Pause pipi. Je vais aux toilettes et découvre un dessin accroché au-dessus de la cuvette : « Merci de laisser ce lieu propre par respect pour la personne qui l’a nettoyé. » Sauf que ce dessin montre une soubrette en bikini, avec une coiffe sur la tête et une allure extrêmement aguicheuse. Je décroche le panneau et le rapporte en formation en lançant aux participants : « Vous voyez contre quoi nous nous battons ? » Alors qu’on parle du respect des boulots déqualifiés, on le représente, et pas par hasard, par une femme et en bikini… J’apprendrai plus tard que c’est une femme musulmane pratiquante qui nettoie ; vous imaginez comme elle se sent respectée devant une telle représentation ? Ces violences sont dans nos murs, ancrées en nous.

      Mdp. - Comment naissent les violences sexuelles et sexistes au travail ? Y a-t-il des femmes plus exposées que d’autres ?

      M.P. - Les femmes occupent, dans la division sexuelle du travail, en majorité des postes de subordination ; elles sont donc, dans le contrat de subordination, soumises par essence à l’abus de pouvoir. Ce peut être le harcèlement moral, où l’on martyrise quelqu’un ; mais dès que c’est une femme, cela peut aller sur le terrain du harcèlement sexiste et/ou sexuel. Ajoutons à cela le fait que beaucoup de femmes sont en situation de monoparentalité, ce que l’on appelle en sociologie un levier de soumission. Ces femmes-là, qui doivent à tout prix garder un boulot, vont tout accepter du côté du harcèlement moral mais aussi sexiste, sexuel. Tout cela n’arriverait pas si nous avions su préserver le vivre-ensemble dans le monde du travail. À force de “benchmarker” les salariés, de les faire tourner en CDD, de consacrer l’évaluation individuelle, on a accentué la perte de solidarité et la peur de perdre son emploi. Cela aboutit à la flambée de toutes les formes de maltraitance, y compris celle-là. Comment remettre à sa place un patron qui vous envoie des SMS de plus en plus chauds, vous fait revenir la dernière semaine d’août quand tout le monde est en vacances et vous bascule sur un bureau ?

      C’est l’histoire d’une de mes patientes. Assistante de direction, elle repousse son employeur qui avant elle a usé 22 assistantes en deux ans, ce qui montre bien qu’il avait l’habitude d’essayer. Avec beaucoup de courage et parce qu’elle élève seule ses deux filles, elle retourne après coup le voir pour lui dire qu’il l’a mise de par son comportement dans une situation difficile. Elle a le malheur de finir en lui disant : « Vous savez, il y a maintenant une loi. » Il le prend comme une menace. À partir de là, il ne tente plus rien sexuellement mais il la harcèle moralement. Elle raconte son calvaire au médecin du travail, mais c’est un homme, en outre il est gêné aux entournures car il est le médecin de cette salariée, mais aussi le conseiller du chef d’entreprise. Comment vais-je faire pour alerter l’employeur, qui est l’agresseur sexuel ? se demande le médecin. Pris dans son tourment, et pensant se faire entendre à demi-mot, il fait un mail : « Je vous signale du harcèlement sexuel dans l’entreprise. » Le patron comprend que la secrétaire s’est plainte. Il redouble de harcèlement moral. Elle se plaint à la comptable, qui ne veut pas l’aider si elle porte plainte car elle veut garder son boulot. Il y a toujours cette coalition du silence. Et comme dans toutes les formes de maltraitance, dans ce pays où le chômage est endémique, et où la peur de perdre son travail fait des ravages en termes de perte de solidarité, la femme se retrouve seule. Commencent les rumeurs : “Ah ben elle n’avait qu’à ne pas être jolie, à faire attention à comment elle s’habille.” C’est donc très compliqué. Vous avez la discrimination de système, qui conditionne les rapports homme-femme dans la société, la “pulsionnalité” au sens freudien du terme où la masculinité doit se construire sur une position assez active et même agressive du côté de la séduction. Ce sont des hommes qui n’ont pas construit leur masculinité correctement et qui ont besoin d’inférioriser une femme.

      Mdp. - Lorsque des violences sexuelles envers une femme sont connues, très souvent, on individualise, on isole les cas, les histoires, on convoque l’interpersonnel pour ne pas regarder en face ce qui relève d’une discrimination organisée par notre système, notre culture. Pourquoi ?

      M.P. - Parce que c’est très dérangeant. En France, il y a une omerta, une connivence masculine, mais aussi une connivence des femmes entre elles, contre celles par qui le scandale arrive – le scandale étant de dénoncer les violences sexuelles et sexistes dont on est victime. Lorsqu’elles sont la cible de harcèlement sexuel, les femmes ne rencontrent aucune solidarité chez les autres femmes. On retrouve dans la bouche de ces dernières les mêmes stéréotypes utilisés par les hommes. “Elle n’avait qu’à pas s’habiller comme ça”, “elle n’avait qu’à le gifler”, “elle n’avait qu’à le dire plus tôt”. Or les victimes ont souvent parlé, elles se sont confiées à des collègues ou à des supérieurs hiérarchiques quand ceux-ci étaient des femmes ; mais comme c’est sexuel, comme dans les affaires de pédophilie ou d’inceste, personne ne bouge, car c’est gênant d’en parler, on ne sait pas par quel bout attraper cela, où commence la gaudriole, la drague, et où cela se termine. J’ai été choquée par le tweet de Myriam El Khomri disant que le harcèlement sexuel n’était pas seulement l’affaire des hommes politiques, que ça arrivait aussi dans le monde du travail ; comme si le travail des hommes politiques, ce n’était pas du travail. Même dans la tête de notre ministre du travail ! C’est incroyable, la confusion dans laquelle nous baignons. Ainsi, en politique, on ne serait pas subordonné au code du travail ni au code pénal !

    • J’ai été choquée par le tweet de Myriam El Khomri disant que le harcèlement sexuel n’était pas seulement l’affaire des hommes politiques, que ça arrivait aussi dans le monde du travail ; comme si le travail des hommes politiques, ce n’était pas du travail. Même dans la tête de notre ministre du travail ! C’est incroyable, la confusion dans laquelle nous baignons.
      Ainsi, en politique, on ne serait pas subordonné au code du travail ni au code pénal !

      Doit-on extrapoler en affirmant qu’aucun code (qu’il soit du travail ou pénal) ne tient bien longtemps face au #pouvoir du #patriarcat ? Que dans une relation de subordination dominant-dominée, le #droit_de_cuissage est implicitement inclus ?

    • @sombre il y a des réponses à tes questions dans le dernier texte de Crèpe Georgette.
      https://seenthis.net/messages/638168
      et voire #Dworkin pour allé plus loin.

      La sexualité est construite sur l’idée de pénétration associé à la domination. C’est tellement encré dans les esprits qu’on utilise ce vocabulaire pour parlé de la défaite et de l’humiliation. "Se faire baisé" et tous les dérivés n’est pas une perspective réjouissante dans le langage. Les hommes cis-hétéros expriment à longueur de temps leur impénétrabilité. D’ailleurs quant les gens veulent parlé de sexualité pour dissimulé l’aspect oppressif de celle ci, illes disent "faire l’amour". L’amour servant de cache sexe ou cache oppression, car c’est par amour que les femmes acceptent de se faire baiser au risque de tomber enceintes (et toutes les conséquences que ca implique pour les femmes) et se tapent 80% des corvées domestiques...

      ceci me rappel aussi cet excellent texte de Vilaine : "Les hommes qu’on aime, leur « féminisme », notre défaite"

      https://seenthis.net/messages/477997

      #amour #domination #hétérosexisme #patriarcat

    • Merci @mad_meg pour tes liens.
      En fait, la question que je posais était juste une figure de style. J’ai déjà quelques éléments de réponse ... ;-)
      Tout comme dans l’union « maritale » d’un homme et d’une femme (mariage ou autre), il y a une forte connotation d’emprise sur le corps des femmes et ces « contrats » d’union entrent eux aussi dans une relation de subordination.
      Union maritale d’ailleurs : référence au mari. La messe est dite ...

  • Tracing The Origins Of Rape Culture In Mythology
    https://feminisminindia.com/2017/10/06/origins-rape-culture-mythology
    https://www.youtube.com/watch?v=3Ew3Pqjw5D8

    It would not be any exaggeration to assume that ever since early human beings were hunter-gatherers and the roles of men and women got defined according to their gender. With men’s roles in procreation and bringing up the progeny, patriarchy was established in its most basic form. Ever since then, it seems that the control over women’s sexuality and their “ownership” by the men of their clan, led to first their objectification and later on led to the significance of sexual conquest in all human conflict.

    However, the term ‘rape culture’ came to be used extensively as late as the 1970’s in media and the public. First by feminists to explain the shameful state of normalising sexual violence by modern societies. This also highlighted a prominent presence of ‘rape culture’ in some of the oldest and so called glorious civilisations of the past. A documentary titled Rape Culture was released in January 1975 (produced by Margaret Lazarus and Renner Wunderlich) which clearly established the relationship between rape and culture’s sexual fantasies propagated in modern popular culture and media.

    • Il n’y a « curieusement » jamais d’étude sur le type de musique qu’une femme devrait faire écouté à un homme pour lui faire faire ce qu’il n’a pas envie de faire.

      J’aimerais bien savoir par exemple quelle musique il faut mettre pour que les homme romantiques fassent leurs tour de corvées de chiotte comme tout le monde. C’est un des grands mystères de l’univers qu’il est beaucoup plus urgent de résoudre que celui d’une nouvelle méthode de domination pour les hommes.

      En tout cas je saurais désormais quelle entourloupe me prépare un homme qui m’inflige du Chopin. Mais j’avoue qu’on me met pas du Chopin longtemps qu’on sois un homme ou une femme.

      #amour #séduction #hétérosexualité #patriarcat #musique #sexisme #manipulation #romantisme

  • Fly Me: It’s 2017, so why are flight attendants still being sexualized?
    https://medium.com/@HeatherPoole/when-it-comes-to-flight-attendants-will-the-force-ever-awaken-754dcaab79e6

    What’s behind this blatant and pervasive sexism? My guess is that it has to do with keeping the sexual coffee-tea-or-me fantasy alive — as dictated by mostly male executives who run these airlines.
    (...)
    About six months into the uniform crisis, I started to get angry. One day I tweeted something about the media being sexist. A reporter sent me a message saying he had tried to write about the uniform crisis, but his colleagues chalked it up to “just a bunch of women moaning.”

    #sexisme #santé #sécurité_aérienne via @robin

  • Comprendre pour combattre
    Présentation du livre de Violaine Girard, Le vote FN au Village

    http://lmsi.net/Comprendre-pour-combattre

    Tous-tes les sociologues aimeraient écrire des livres rigoureux, originaux et utiles à la fois. Cet objectif est très exactement atteint par l’ouvrage de Violaine Girard qui, en étudiant des habitants du périurbain, rompt avec la focalisation, de droite comme de gauche, sur la figure de l’ouvrier chômeur déclassé, « forcément » exaspéré par la proximité des immigrés. Des classes populaires stables, connaissant de petites mobilités, n’expriment pas tant, à travers leur vote pour Le Pen, leur désarroi qu’une quête de respectabilité. L’auteure du Vote FN au village paru aux éditions Le Croquant explore les ressorts de cette posture, et remet au premier plan le rôle des élites dans la production de cette « conscience sociale » aux conséquences politiques ravageuses.De nombreuses recherches l’ont montré : les électeurs du Front national ne forment pas un groupe homogène, mais un « conglomérat », pour reprendre l’expression de Daniel Gaxie. La thèse du « gaucho-lepénisme », qui a popularisé l’idée d’un transfert des votes communistes des ouvriers vers le Front national, a été maintes fois réfutée. Mais la réduction persistante du vote d’extrême-droite aux classes populaires déclassées ne relève pas que de l’erreur d’analyse. Elle a une fonction politique, bien analysée par Annie Collovald. Le « populisme du Front national » jette le discrédit sur les classes populaires, une fois encore rejetées dans une irrationalité que les élites, elles foncièrement « républicaines », s’efforceraient de contenir.

    • http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=2783

      En marge des fermetures d’usines, de nombreuses collectivités territoriales se sont engagées dans des politiques de développement économique local. Or, sous couvert de favoriser l’emploi, elles tentent également de satisfaire les exigences des chefs d’entreprise. Nous revenons ici sur l’exemple d’une politique d’aménagement menée dans l’intérêt du patronat local, des années 1970 à aujourd’hui.

      Dans un contexte de hausse du chômage et de fermetures d’usines, on sait que le chantage à l’emploi sert souvent à imposer d’importants reculs aux salarié-e-s, en termes de rémunération, de temps de travail ou de conditions de travail. Mais l’on sait moins que certaines collectivités ont également pu contribuer, plus ou moins directement, à certains reculs sociaux. Au travers de l’exemple d’un territoire rural qui accueille un parc industriel, nous effectuons ici un retour sur certains aspects, peu connus, des politiques de développement économique local. Afin de préserver l’anonymat des personnes qui travaillent sur ce parc, nous avons ici choisi de changer les noms de lieux.

    • C’est encore plus vrai de l’accession à la propriété, qui nécessite des revenus réguliers et la « stabilité conjugale […], condition majeure de réussite de ce qui constitue avant tout un projet familial » (p. 100). L’engagement dans le couple est en quelque sorte une nécessité, sous peine de mettre en péril ce projet. Cette « contrainte à la conjugalité », pour paraphraser Adrienne Rich [2], ne joue-t-elle pas aussi dans les goûts ascétiques de ces salarié-e-s modestes, et dans la disqualification de ceux qui ne s’y conforment pas ? La valorisation de la famille et la stigmatisation des comportements déviants par le Front national semblent faire écho à cette poursuite éperdue de stabilité. Le coût mental et affectif de ces choix de vie ne conduit-il pas aussi à vouloir le faire payer à d’autres ?

      Ce ne sont que des hypothèses, mais Violaine Girard nous dit bien que cette respectabilité tant recherchée a une dimension morale. On regrette parfois que cet aspect de la conscience sociale des périurbains, et son lien avec les valeurs hétérosexistes et familialistes portées haut et fort par le Front national, ne soient pas davantage creusés.

      #hétérosexisme #famille #misogynie #domination_masculine

    • souligné par @mad_meg

      Violaine Girard nous dit bien que cette respectabilité tant recherchée a une dimension morale. On regrette parfois que cet aspect de la conscience sociale des périurbains, et son lien avec les valeurs hétérosexistes et familialistes portées haut et fort par le Front national, ne soient pas davantage creusés.

      https://seenthis.net/messages/613419

      Comme la société autoritaire se reproduit à l’aide de la famille autoritaire dans les structures individuelles des masses, la réaction politique est forcée de considérer la famille autoritaire comme le fondement « de l’État, de la culture et de la civilisation ». En lançant sa propagande dans ce sens, elle peut tabler sur des facteurs irrationnels profondément ancrés dans la foule. Le politicien réactionnaire ne peut avouer ses intentions véritables.

      Chapitre V. La famille autoritaire vue dans la perspective de l’économie sexuelle La psychologie de masse du fascisme
      http://psycha.ru/fr/reich/1933/la_psychologie_de_masse_du_fascisme1.html

  • L’amour – un piège à femmes | Une sociologue chez le coiffeur
    https://systemececilia.wordpress.com/2016/07/01/lamour-un-piege-a-femmes

    L’amour. L’amour romantique, s’entend, pas l’amour filial ou les autres formes d’affection. Et l’amour hétérosexuel, puisque l’amour homosexuel est considéré comme un phénomène trop minoritaire pour mériter qu’on s’y intéresse. L’amour, ce qui fait courir les hommes et les femmes. L’amour romantique hétérosexuel, qui a fait couler beaucoup d’encre, est à la base de nombreuses fictions, fait l’objet de moult chansons… Pourquoi écrire un article de plus ?

    Lorsque je travaillais sur mon article sur l’amour romantique (et nécessairement hétérosexuel) dans les dystopies young adult, j’ai été amenée à repenser à plusieurs des ouvrages féministes ou de sociologie qui en parlaient, à titre principal ou de manière périphérique. Et au fait qu’ils en disaient un peu tous la même chose : l’amour romantique hétérosexuel est une idéologie qui limite les femmes, dans leurs choix, leurs possibilités, leur énergie… Entendons-nous. Ici, je ne parle pas de l’amour romantique tel qu’une personne peut le ressentir envers une autre. Je parle des discours qui sont tenus sur lui et les représentations dominantes dans notre société contemporaine sur ce que l’amour est et doit être, l’idéologie de l’amour.

    Cette idéologie est constituée d’un certain nombre d’idées reçues. Par commodité, je vais reprendre les six « idées de base de l’amour » décrites par Ruwen Ogien : l’amour est plus important que tout, l’être aimé est irremplaçable, on peut aimer sans raison, l’amour est au-delà du bien et du mal, on ne peut pas aimer sur commande, l’amour qui ne dure pas n’est pas un amour véritable. Rien de propre à un sexe plutôt que l’autre à première vue. Et pourtant. Si l’amour est perçu comme étant plus important que tout, il est présenté comme l’étant encore plus pour les femmes que par les hommes. Et je vais tenter de le prouver.

    #amour #domination_masculine #hétérosexualité #patriarcat

    • L’amour – un piège à femmes (cas pratique) | Une sociologue chez le coiffeur
      https://systemececilia.wordpress.com/2017/01/31/lamour-un-piege-a-femmes-cas-pratique

      C’est l’histoire d’une copine. De plusieurs copines en fait. D’ailleurs, certaines d’entre elles ne sont même pas des amies à moi, ce sont des amies d’amies ou de vagues connaissances. Ce sont des filles entre vingt-cinq et trente ans, disons , hétérosexuelles. Un âge où les relations amoureuses deviennent « sérieuses », elles durent souvent depuis un an ou plus. Mes copines commence à parler d’emménager ensemble, de se marier, d’avoir des enfants (pas forcément dans cet ordre). Certaines ont franchi un de ses pas. Et un autre point commun de toutes ces copines, c’est qu’elles ont fait des compromis. Il y en a une qui a déménagé à six-cents kilomètres de sa famille et de ses amis, dans une ville o`elle ne connait personne, pour suivre son copain qui est originaire de là-bas. Il y en a une qui fait toutes les tâches ménagères parce qu’elle travaille chez elle pendant que son copain a un emploi salarié à l’extérieur du domicile. Il y en a une qui fait des choses sur le plan sexuel qui lui plaisent moyennement pour faire plaisir à son copain. Il y en a une qui a arrêté de voir un de ses amis parce que son copain était jaloux. Bref, toutes mes copines ont fait des compromis. Ou du moins, elles ont accepté de sacrifier quelque chose pour le bien de la relation. Peut-être qu’elles ont reçu quelque chose en échange. L’histoire ne le dit pas. En tous cas, elles ne le disent pas. Bien sûr, elles avaient de bonnes raisons de les faire. Leurs copains se montrent reconnaissants (parfois). Et puis souvent, c’est pas grand-chose, ces compromis, et c’est temporaire. Sauf que le plus souvent ça ne l’est pas.

  • Sisyphe - Clara Malraux, la muse mal aimée
    http://sisyphe.org/spip.php?article984

    Ils sont pourtant nombreux à avoir été séduits par des femmes qui avaient l’ambition de créer. Mais très vite on s’aperçoit que, comme leurs prédécesseurs, ils n’ont pas tardé à tenter de détourner leurs compagnes de leur plans personnels pour les mettre à leur service exclusif. Picasso fut l’un des plus machos, semble-t-il. Dora Maar et Françoise Gilot, deux peintres qui ont partagé sa vie un temps, ont complètement été écrasées par lui (1). Il lui fallait à ses côtés une femme plus effacée, comme Jacqueline. André Billy raconte que Marie Laurencin fuit Apollinaire « quand elle en eut assez de faire la soupe, car le mal aimé fut souvent un peu trop conjugal » (2) !

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    Clara Malraux, dans sa jeunesse

    Dans ses Mémoires (3), Clara Malraux (1897-1982) a longuement raconté ce que furent ses rapports avec son mari, André. Son témoignage est émouvant. Cette femme sensible et chaleureuse, en qui ses parents avaient mis de grands espoirs, s’est vue, en quelques années de vie commune avec ce personnage énigmatique, ambitieux et supérieurement intelligent, carrément dépossédée d’elle-même. Il lui fallut, pour se reconquérir, comme elle l’écrit, passer par un divorce et se retrouver seule.

    #historicisation #femmes #hétérosexualité #domination_masculine #invisibilité_des_femmes #muse #amour

  • LE MYTHE DE LA PULSION SEXUELLE INCONTROLABLE – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2017/08/06/le-mythe-de-la-pulsion-sexuelle-incontrolable

    LE COIT EST POLITIQUE

    Ce qu’énonce explicitement l’argument de la pulsion incontrôlable, c’est que l’accès sexuel masculin doit être inconditionnel et illimité et que rien ne doit le restreindre—même si cet accès sexuel implique la perpétration de violences destructrices pour les personnes concernées et très coûteuses pour la société. Et corrélativement, que ce droit inconditionnel à l’accès sexuel garanti aux hommes, a pour conséquence qu’il est pratiquement impossible aux femmes d’échapper au coït. Mais cet énoncé occulte un fait essentiel : que cet accès sexuel illimité n’est pas prioritairement une question de satisfaction des pulsions, mais de conservation du pouvoir sur les femmes. Comme rappelé plus haut, dans la vision patriarcale, une femme pénétrée est une femme soumise. La consigne que donnaient les sexologues du XXème siècle aux maris était de pénétrer régulièrement leur femme pour assurer sa docilité. Les Munducurus (peuplade de l’Amazonie) n’ont jamais entendu parler de sexologie, mais un de leurs proverbes dit la même chose : « nous dressons nos femmes avec la banane ». En fait, si la pulsion sexuelle incontrôlable doit être acceptée bien que potentiellement criminelle, c’est parce qu’elle est partie intégrante et condition même de l’exercice de l’hégémonie masculine. Cette criminalité ne doit pas être réprimée parce que c’est elle qui garantit en dernier recours la subordination des femmes.

    Derrière l’alibi des « pulsions incontrôlables », le message codé qui est envoyé aux hommes, c’est « ne contrôlez pas vos pulsions, au contraire, lâchez leur la bride, parce qu’elles sont l’instrument de votre pouvoir. Plus vous pénétrerez les femmes, plus elles vous obéiront » : il est crucial pour assurer l’emprise masculine que les femmes soient « bombardées » de pénétration. Et corrélativement, si les actes qui confèrent la dominance sont la pénétration, l’invasion, l’effraction, et le marquage, un dominant doit être en mesure de les effectuer le plus souvent possible. D’où la consommation intensive de Viagra et de pornographie qui, en maximisant les érections, vise à maximiser l’investissement masculin du corps des femmes donc à maximiser la domination masculine–les images pornographiques fournissant en outre des instructions détaillées pour effectuer cet investissement.

    Acte hiérarchisant par excellence, la réussite du coït présuppose aussi l’existence d’une hiérarchie : les femmes émancipées de la tutelle masculine qui se comportent en égales et ne respectent pas les normes de la féminité (c’est-à-dire de la subordination) ne font pas bander—sauf s’il s’agit justement de les punir de leur émancipation ; par leur manque de soumission, elles sont vues comme « castratrices ». Les « sorcières », ces figures historiques de la rébellion féminine, ont été persécutées (entre autres) parce qu’on les accusait de réduire les hommes à l’impuissance (voire de leur voler leur pénis pour les collectionner dans des boîtes). Réduire les hommes à l’impuissance sexuelle, c’est leur confisquer leur pouvoir, la perte du pouvoir sexuel étant vue comme entraînant la perte du pouvoir politique—d’où de nouveau l’importance vitale de recourir à la pornographie et au Viagra. En fait, cette revendication à la libération « naturelle » des pulsions incontrôlables n’est pas avant tout une revendication masculine au plaisir sexuel mais au contraire une stratégie pour dominer.

    #domination_masculine #culture_du_viol #hétérosexualité

  • Faut-il dire non pour se faire aimer ? - Libération.fr
    http://sexes.blogs.liberation.fr/2017/08/02/relation-amoureuse-vous-la-preferez-chaude-ou-serieuse
    Le grand bond en arrière

    Enjoignant aux lectrices de réprimer leurs envies, les deux « expertes matrimoniales » insistent : non seulement il faut s’abstenir de baiser avec l’homme qu’on « vise » (qu’on aime), mais il faut exiger de lui des dons matériels –cadeaux, invitations au restaurant, taxis– bref, se conduire en cocotte de luxe et reproduire le schémas classique de l’inégalité. Faut-il le rappeler ? L’inégalité des sexes est entièrement basé sur cet échange disparate –du plaisir en échange d’une bague– entre la femme qui « monnaye » sa sexualité (faisant l’impasse sur son plaisir) et l’homme qui devient, de fait, son « employeur ». Pour l’anthropologue féministe Paola Tabet, les femmes qui se croient gagnantes à ce petit jeu sont en réalité les premières victimes de ce que la chercheuse nomme « La grande arnaque ». Car, sous couvert d’avoir un mari, qu’obtiennent-elles d’autres que le droit de se taire ? « Sois belle et plais-moi ». La grande arnaque, dit Paola, c’est qu’au lieu d’avoir du plaisir en échange de plaisir, la femme obtient une rétribution en échange d’un travail : la voilà « prestataire de services ». « L’échange est inégal », souligne Paola, car il contraint la femme à réprimer ses désirs.

    #inégalités #nuptialité

  • Dans le sud du #Malawi, dans les camps d’« #initiation_sexuelle » pour fillettes

    Les hyènes du Malawi, ou le terrible « apprentissage » du sexe (1/5). Les familles envoient leurs filles à peine pubères dans des camps de « vacances » pour qu’elles apprennent « les choses de la vie ».

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/07/23/dans-le-sud-du-malawi-dans-les-camps-d-initiation-sexuelle-pour-fillettes_51
    #femmes #filles #viol #culture_du_viol

  • Azuma, l’hologramme de compagnie destinée aux célibataires
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/07/22/tendresse-en-hologramme_5163695_3232.html

    C’est une jeune fille ­enjouée d’une vingtaine de centimètres de haut, aux longs cheveux bleus, vivant sous une cloche de verre. Posée près du ­canapé du salon ou sur la table de nuit, elle accueille son célibataire de propriétaire avec un grand sourire quand il rentre du travail, puis elle ­allume les lumières et l’informe du temps qu’il fera demain. Quand son chéri n’est pas là, elle lui envoie des textos pour lui rappeler qu’elle pense à lui et se languit.

    Cette fée Clochette s’appelle Azuma Hikari, et c’est un personnage à la sauce manga : peau diaphane, jambes interminables, yeux immenses et voix enfantine. Elle est la première occupante de la Gatebox, la boîte ­magique lancée en décembre 2016 par une entreprise japonaise, Vinclu. Une fois activée, la bulle translucide, posée sur un socle noir, s’illumine et Azuma apparaît à l’intérieur, comme un hologramme – il s’agit en fait d’une projection sur une plaque de verre.

    Azuma mène sa vie à l’intérieur du globe transparent. Elle dort, se lave les dents, prend une tasse de thé assise dans un fauteuil, mais se dresse aussitôt que son « maître », tel qu’il est nommé sur le site de l’appareil, la sollicite. Equipée d’une caméra et d’un micro, elle le reconnaît, distingue ses mouvements, comprend quelques mots et interagit avec lui, à la manière des assistants virtuels comme Siri.

    Si Azuma est, pour le moment, moins élaborée que ces derniers, elle dispose d’un avantage considérable : un corps, intouchable, certes, mais ­visible, animé, possédant la voix adorable et fluide des personnages de dessins animés japonais. Un corps qui donne à fantasmer, une créature animée à laquelle on peut s’attacher.

    #IA #pedosexualité #domination_masculine #male_gaze #misogynie #hétérosexualité