• Haricots verts amandine
    https://www.cuisine-libre.org/haricots-verts-amandine

    Recette festive de haricots verts #Sautés aux amandes grillées. Rincer, équeuter puis cuire les haricots à la vapeur, environ 15 min, pour leur garder un peu de fermeté. Égoutter. Pendant ce temps, faire griller les amandes à sec dans une poêle bien chaude. Réserver. Faire doucement revenir les haricots dans le beurre chaud, sans roussir. Saler, poivrer au goût. Verser dans le plat de service. Saupoudrer d’amandes… #Amande, #Haricot_vert, #Jardinières / #Végétarien, #Sans œuf, #Sans gluten, #Sans viande, Sauté

  • Le centre-ville à tout prix ? #Marseille, parcours de délogés
    https://metropolitiques.eu/Le-centre-ville-a-tout-prix-Marseille-parcours-de-deloges.html

    Que sont devenus les habitants des immeubles évacués à la suite des effondrements de la #rue_d'Aubagne à Marseille ? Apolline Meyer a reconstitué le parcours des occupants d’un #immeuble, marqué par une tension entre quête de centralité urbaine, résistance à la #relégation_spatiale et besoin d’un #logement de qualité. 5 novembre 2018, deux immeubles s’effondrent rue d’Aubagne, en plein centre de Marseille. Bilan : huit morts. Plus qu’un drame isolé, ces effondrements ont provoqué une « crise du logement » sans #Terrains

    / centralité, Marseille, #habitat dégradé, logement, immeuble, relégation spatiale, rue d’Aubagne, (...)

    #centralité #habitat_dégradé
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_meyer.pdf

  • J’habite une tiny house : mini toit, maxi liberté ?
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/jhabite-une-tiny-house-mini-toit-maxi-liberte-6917865.php

    DRÔLES DE PASSIONNÉS 2/4 – Leur tiny house, minimaison transportable, est pour eux la clé d’une vie libre et écolo. À force de se serrer les coudes, les “tinystes” ont tissé un réseau d’entraide très actif sur le Net. Récupérer l’eau de pluie, optimiser l’espace, choisir le bon matériau… Leurs idées fusent et inspirent designers et architectes.

    #Habitat #Culture_numérique #Entraide #Micro-réseaux

  • Le centre-ville à tout prix ? #Marseille, parcours de délogé·e·s
    https://metropolitiques.eu/Le-centre-ville-a-tout-prix-Marseille-parcours-de-deloge-e-s.html

    Que sont devenus les habitants des immeubles évacués à la suite des effondrements de la #rue_d'Aubagne à Marseille ? Apolline Meyer a reconstitué le parcours des occupants d’un #immeuble, marqué par une tension entre quête de centralité urbaine, résistance à la #relégation_spatiale et besoin d’un #logement de qualité. 5 novembre 2018, deux immeubles s’effondrent rue d’Aubagne, en plein centre de Marseille. Bilan : huit morts. Plus qu’un drame isolé, ces effondrements ont provoqué une « crise du logement » sans #Terrains

    / centralité, Marseille, #habitat dégradé, logement, immeuble, relégation spatiale, rue d’Aubagne, (...)

    #centralité #habitat_dégradé
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_meyer.pdf

  • S’inspirer des communautés du vivant : halte à la performance !

    Le 27 octobre, au Théâtre de l’Echangeur, dans le cadre du cycle de présentation des recherches organisé par Les Communaux, nous vous invitons à partager les travaux d’Olivier Hamant...

    #anthropocène #écologie #habiter_la_terre #vivant

    https://communaux.cc/2021/09/s-inspirer-des-communautes-du-vivant-halte-a-la-performance

  • DE QUOI LA DISCRIMINATION DE LA CGT AU THÉÂTRE DE LA COMMUNE D’AUBERVILLIERS EST-ELLE LE NOM ?

    Le 21 septembre 2021, notre camarade Sophie Lopez, déléguée syndicale Synptac-CGT du Théâtre de La Commune, centre dramatique national (CDN) d’Aubervilliers, a été mise à pied dans l’attente d’un entretien préalable à licenciement pour des faits de harcèlement moral à l’encontre de sa hiérarchie.

    Cette mesure intervient suite à l’enquête initiée unilatéralement par la direction du CDN auprès d’un prestataire privé, non agréé par le ministère du travail, pour des faits remontant à la période du dernier confinement, alors que notre camarade était en mi-temps thérapeutique et en télétravail.

    Ce détournement de dispositions protectrices des salarié.e.s pour museler une syndicaliste chevronnée ayant dénoncé la souffrance au travail de ses collègues lors d’un conflit social mémorable en 2018 est navrant mais assez peu étonnant de la part d’une direction qui, tout en recyclant un discours gauchisant, cherche à s’éviter depuis plusieurs années toute contradiction dans l’entreprise.

    La méthode de mise en cause de notre camarade souffre aussi de lacunes et de manquements déontologiques graves puisque l’employeur a financé, sur argent public, la prestation d’une psychologue qui s’est comportée en véritable détective privé à charge.

    Ainsi c’est sans aucune hésitation qu’elle entend conclure à des qualifications pénales graves mettant en cause notre déléguée syndicale !

    Sur ce point, nous allons saisir les autorités compétentes pour empêcher la réitération de ces « enquêtes » réalisées en dehors de tout cadre légal, réglementaire ou déontologique.

    Communiqué du 29 septembre 2021
    Contact : 06-31-27-12-47

    Fédération CGT-spectacle
    Synptac-CGT
    UL CGT Aubervilliers
    UD CGT 93

    La psychologie Pinkerton, fallait y penser. En matière d’utilisation des armes de l’adversaire, cette accusation de #harcèlement_moral par un patron me parait une première. La gauche inventive, celle qui a l’entreprise au coeur, elle, elle n’est pas morte !

    à propos de la grève de 2018
    https://seenthis.net/messages/726330

    #Théâtre #travail #culture #gauche #syndicalisme #licenciement
    Le #code_pénal contre le #droit_du_travail

  • How the Culture of the University Covers Up Abuse

    My task in Complaint! is relatively simple. I listen to, and learn from, those who make complaints about abuses of power within universities. Many of the stories I share in the book are about institutional violence, that is, the violence directed by the institution toward those who complain about violence within the institution. Those who try to complain are often warned about the costs of complaint or threatened with retaliation for complaining. We might assume warning and threats are used by management as top-down bullying tactics. They are. But many complaints are stopped not by senior managers or administrators but by colleagues, sometimes acting on behalf of colleagues or in order to protect colleagues.

    https://lithub.com/how-the-culture-of-the-university-covers-up-abuse
    #impunité #silence #complicité #collègues #harcèlement #abus #université #facs #violence_institutionnelle

    ping @_kg_

    –—

    ajouté à la métaliste sur le #harcèlement_sexuel à l’université :
    https://seenthis.net/messages/863594
    et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/863594#message863602

    • Complaint !

      In Complaint! Sara Ahmed examines what we can learn about power from those who complain about abuses of power. Drawing on oral and written testimonies from academics and students who have made complaints about harassment, bullying, and unequal working conditions at universities, Ahmed explores the gap between what is supposed to happen when complaints are made and what actually happens. To make complaints within institutions is to learn how they work and for whom they work: complaint as feminist pedagogy. Ahmed explores how complaints are made behind closed doors and how doors are often closed on those who complain. To open these doors---to get complaints through, keep them going, or keep them alive---Ahmed emphasizes, requires forming new kinds of collectives. This book offers a systematic analysis of the methods used to stop complaints and a powerful and poetic meditation on what complaints can be used to do. Following a long lineage of Black feminist and feminist of color critiques of the university, Ahmed delivers a timely consideration of how institutional change becomes possible and why it is necessary.

      https://www.dukeupress.edu/complaint
      #plainte #livre #Sara_Ahmed #pouvoir #victimes #abus_de_pouvoir #bullisme #pédagogie_féministe

    • Also : her #blog

      #feministkilljoys

      About

      My name is Sara Ahmed, and this is my research blog. I am a feminist killjoy. It is what I do. It is how I think. It is my philosophy and my politics.

      I was the inaugural director of the Centre for Feminist Research (CFR) at Goldsmiths. You can find further information about the CFR here.

      I am now working as an independent feminist scholar and writer. You can find my cv, links to my articles, description of my new projects, details of forthcoming lectures and information on all of my books on my personal website. If you need to get in touch with me please fill in my contact form.

      I recently completed a book Living a Feminist Life, which draws on everyday experiences of being a feminist to re-think some key aspects of feminist theory. I began this blog when I began the book: they were written together.

      I will however keep the blog even though the book is finished! In fact I will be sharing material from my new project on complaint which I have just begun.

      The work of a feminist killjoy is not over.

      https://feministkilljoys.com/about

    • And not yet read but called the ’bible’ by some colleagues:

      LIVING A FEMINIST LIFE

      In Living a Feminist Life Sara Ahmed shows how feminist theory is generated from everyday life and the ordinary experiences of being a feminist at home and at work. Building on legacies of feminist of color scholarship in particular, Ahmed offers a poetic and personal meditation on how feminists become estranged from worlds they critique—often by naming and calling attention to problems—and how feminists learn about worlds from their efforts to transform them. Ahmed also provides her most sustained commentary on the figure of the feminist killjoy introduced in her earlier work while showing how feminists create inventive solutions—such as forming support systems—to survive the shattering experiences of facing the walls of racism and sexism. The killjoy survival kit and killjoy manifesto, with which the book concludes, supply practical tools for how to live a feminist life, thereby strengthening the ties between the inventive creation of feminist theory and living a life that sustains it.

      All books: https://www.saranahmed.com/books-1

      Her website: https://www.saranahmed.com

  • Violences sexuelles et sexistes : les enquêtes se multiplient dans l’#enseignement_supérieur, sommé d’agir

    En publiant un vade-mecum pour les #enquêtes_administratives, l’#inspection_générale_de_l’éducation, du sport et de la recherche veut inciter les établissements à mettre un coup d’arrêt aux violences sexuelles et sexistes, objet de multiples saisines depuis plusieurs mois.

    C’est le tournant #metoo de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (#IGÉSR) : en partageant, comme un modèle, lundi 27 septembre, un #guide très détaillé sur l’art et la manière dont ils conduisent une enquête administrative susceptible de suites disciplinaires, les inspecteurs généraux veulent appeler à leurs responsabilités les chefs d’établissement de l’enseignement supérieur sur des questions longtemps considérées comme mineures ou extérieures à la vie d’un campus.

    En 2020-21, l’enseignement supérieur a représenté 50 % des activités de contrôle de l’IGÉSR, avec vingt et une enquêtes administratives sur quarante-quatre. En septembre 2021, l’inspection a été saisie de trois nouvelles missions qui s’ajoutent aux cinquante encore en cours. Parmi elles, une majorité est liée aux #violences_sexuelles_et_sexistes (#VSS), au #harcèlement_moral ou à des #agressions lors de week-ends d’intégration. Viennent ensuite le « #management_brutal et inapproprié » ou encore la carence de dirigeants qui auraient pu faire cesser un scandale, comme celui du #Centre_du_don_des_corps de l’#université_Paris-Descartes, où l’ancien président #Frédéric_Dardel a finalement été mis en examen en juin.

    A l’échelle des #universités et #grandes_écoles, les #enquêtes_administratives menées en interne par l’administration de l’établissement – sans recourir à l’IGÉSR – sont un phénomène nouveau. « Il y a quelques années, nous n’en faisions quasiment pas et, aujourd’hui, certains établissements en sont à quatre par an », illustre Delphine Gassiot-Casalas, secrétaire générale de l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux et présidente du réseau national des services des affaires juridiques, JuriSup, qui a publié, en juillet, un guide sur les #procédures_disciplinaires.

    Effet cathartique

    L’année 2021 a eu un effet cathartique dans la communauté universitaire et les grandes écoles. Les premiers à en faire les frais sont les #instituts_d’études_politiques (#IEP).

    Accusés d’#immobilisme voire de #complicité avec la « #culture_du_viol », ils ont été submergés en février par une déferlante de #témoignages d’étudiantes, sous le hashtag #sciencesporcs, rapportant avoir été violées ou agressées par des étudiants ou des personnels, sans qu’aucune sanction ait été prononcée. Aussitôt, Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, avait diligenté une mission d’inspection, chargée de faire le tour des dix IEP et des sept campus de l’IEP de Paris.

    Remises fin juillet, les #préconisations de l’inspection invitent à dépasser la simple prise de conscience pour professionnaliser les missions de #veille et de #recueil_de_la_parole.

    Un #plan_national de lutte contre les violences sexuelles et sexistes doit être annoncé fin septembre ou début octobre par Frédérique Vidal ; il sera doté de #formations qui auront « vocation à être renforcées et pérennisées à partir de 2022 », assure le ministère. « Renforcer les cellules de veille et d’écoute est important, prévient Delphine Gassiot-Casalas. Mais il faut aussi recruter au sein des #services_juridiques, car ce sont eux qui gèrent les procédures, et nous croulons sous les affaires. »

    Qu’elle soit commise dans les locaux ou à l’extérieur, toute #agression doit faire l’objet d’un #signalement. « Au domicile d’un étudiant, il s’agit de la même communauté qui se regroupe, et le comportement déviant d’un des membres va nécessairement rejaillir sur le fonctionnement de l’établissement », appuie la présidente de JuriSup. Avec des répercussions immédiates en termes d’#image, de #réputation mais aussi d’#atteinte_à_la_santé et à la scolarité de la victime.

    « Un souci de #transparence »

    Trop longtemps tolérées, « les violences sexuelles et sexistes ne doivent plus du tout avoir cours et donc ne jamais être mises sous le tapis », affirme Caroline Pascal, chef de l’IGÉSR.

    Très régulièrement, lors de leurs missions, les inspecteurs généraux font face à des enseignants ou des responsables hiérarchiques qui ont « des habitudes de tutoiement, de bises, de contacts tactiles appuyés, qu’ils perçoivent comme des attributs de leurs fonctions, relate Patrick Allal, responsable du pôle affaires juridiques et contrôle à l’IGÉSR. Ils n’ont pas compris que le temps est révolu où l’on pouvait arriver le matin et hurler sur quelqu’un ou ne pas réagir au fait qu’un directeur de thèse impose des relations intimes à ses doctorantes ».

    A travers son #vade-mecum des enquêtes administratives, l’IGÉSR situe son action sur le volet de la #procédure. « C’est la première fois qu’une inspection générale rend publique la façon dont elle travaille, souligne Patrick Allal. Nous revendiquons un souci de transparence visant aussi à faire taire les critiques qui régulièrement entourent nos travaux : #opacité, absence de contradiction, enquêtes réalisées à charge, instrumentalisation par les ministres, etc. »

    En 2021, trois rapports ont été contestés par des personnes incriminées lors d’une enquête, soit à l’occasion de la procédure disciplinaire engagée conformément aux préconisations de la mission devant le juge administratif, soit lors des poursuites pénales faisant suite au signalement au parquet par l’inspection générale.

    « Fonctions nouvelles et chronophages »

    Le document de 65 pages détaille le déroulement d’une enquête étape par étape, de la préparation de la mission au recueil des pièces en passant par l’attitude durant l’audition des témoins et la procédure contradictoire préalable à la rédaction du rapport définitif.

    « #metoo a fait émerger une charge de travail nouvelle pour nous, sur un sujet qui était d’ordre individuel et qui devient collectif », analyse Caroline Pascal. « On s’interroge désormais sur l’amplitude de systèmes qui ont pu laisser prospérer des situations de harcèlement moral ou des violences sexuelles et sexistes, faute de réaction et de formation, avec à la clé un possible signalement au parquet », en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale, qui prévoit que tout fonctionnaire qui acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République.

    En attendant que se professionnalisent réellement les missions exercées par les cellules de veille et d’écoute au sein des universités et des grandes écoles, l’IGÉSR restera le principal recours. « Ce sont des fonctions nouvelles et chronophages pour lesquelles les établissements ne sont pas forcément très armés, même si l’on constate souvent le souci de bien faire », observe Patrick Allal. En témoigne cette mission d’inspection à l’encontre d’un professeur d’université qui vient tout juste de démarrer au sujet d’une suspicion d’agression sexuelle. L’enquête menée en interne est restée vaine : aucun témoin n’a osé s’exprimer, par manque de #confiance dans l’administration de l’établissement.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/27/violences-sexuelles-et-sexistes-les-enquetes-se-multiplient-dans-l-enseignem
    #sexisme #violences_sexuelles #violences_sexistes #ESR #France

    ping @_kg_

    –—

    ajouté à la métaliste sur le harcèlement sexuel dans les universités :
    https://seenthis.net/messages/863594
    Et plus précisément sur la France :
    https://seenthis.net/messages/863594#message863596

  • Activision agrees to settle EEOC lawsuit, set up $18 million victims fund - Axios
    https://www.axios.com/activision-18-million-victims-fund-response-lawsuit-7989a3ff-cac7-4c5e-b2a6-f

    « In a 49-page consent decree, the company technically denied any wrongdoing but agreed to a three-year period of extensive oversight. »

    Activision Blizzard Settles With Federal Employment Agency For $18 Million (Updated)
    https://kotaku.com/now-there-are-three-u-s-government-groups-suing-activi-1847756366

    Kotick, of course, is receiving effective compensation of $154 million in 2021, meaning he could easily cover the $18 million cost of the EEOC lawsuit settlement many times over.

    C’est donc la fin de deux ans et demi d’enquête et du procès à l’égard d’Activision Blizzard pour discrimination, harcèlement sexuel et même de viol dans le cadre des relations au sein de l’éditeur. On pourra peut-être regretter que l’entreprise s’en sorte sans que le procès n’aille au bout. C’est un désagréable sentiment que l’argent permet, aux Etats-Unis du moins, d’acheter la justice. Pour des faits aussi graves, on aurait aimé que la justice aille jusqu’au bout.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #procès #justice #arrangement #activision_blizzard #sexisme #harcèlement_sexuel #discrimination #bobby_kotick

  • Dans le sud du Mexique, Tapachula, « ville prison » pour les migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/25/dans-le-sud-du-mexique-tapachula-ville-prison-pour-les-migrants_6095986_3210

    Dans le sud du Mexique, Tapachula, « ville prison » pour les migrants. Après un périple dans plusieurs pays latino-américains, les Haïtiens restent souvent bloqués dans cette ville pauvre du Chiapas.
    C’est sur un vieux carton qu’Ernst Cadet, Haïtien de 34 ans, a passé la nuit, juste à côté de la Commission d’aide aux réfugiés (Comar) de Tapachula, ville du Chiapas, dans le sud du Mexique, adossée à la frontière guatémaltèque. « Je suis bloqué ici depuis juin », soupire cet électricien, en débardeur, parti du Brésil dans l’espoir de rejoindre le sol américain. Comme lui, des dizaines de milliers de clandestins voient leur périple stoppé net dans cette petite ville, transformée par les autorités mexicaines en goulot d’étranglement migratoire. Le soleil n’est pas encore levé. Mais une longue file s’est déjà formée devant le grand hangar de la Comar. La plupart sont haïtiens, les autres centraméricains. Tous espèrent un statut de réfugié ou un visa humanitaire leur permettant de traverser le Mexique, sans se faire arrêter par les militaires qui contrôlent les principaux axes routiers, sous peine d’être expulsés au Guatemala. L’anxiété et la frustration se lisent sur les visages. La chaleur est étouffante. « Mon rendez-vous vient d’être déplacé à fin novembre », peste Ernst, qui a dormi sur place dans l’espoir d’accélérer ses démarches. Mais les agents de la Comar sont débordés. « On n’avait jamais vu ça ! », confie Alma Delia Cruz, responsable locale de l’institution gouvernementale. Depuis huit mois, 77 559 demandes d’asile ont été déposées au Mexique, contre 41 223 sur l’ensemble de l’année 2020. Sept sur dix au Chiapas. « Seul un tiers des dossiers a pu être examiné », soupire cette trentenaire épuisée et consternée par « un manque cruel de moyens ». Seuls huit traducteurs de la Comar interrogent les Haïtiens, qui ne parlent pas espagnol.
    Les autorités évaluent entre 30 000 et 40 000 le nombre de migrants à Tapachula. Mais l’organisation de défense des clandestins, Sin Frontera, assure que près du double sont dans cette ville de 350 000 habitants. La moitié serait des Haïtiens. Ils s’agglutinent par centaines autour de la place principale, où la mairie a placé des barrières métalliques pour les empêcher d’y dormir. « Ce cercle infernal d’attente rend fou », soupire Jackner Casimir, à la silhouette longiligne. Ce maçon haïtien de 29 ans est arrivé là en août, avec son épouse, Génésis, et ses deux enfants de 3 et 5 ans. « Personne ne veut nous embaucher. » Le Chiapas est l’Etat le plus pauvre du Mexique, où près d’un habitant sur deux est démuni.La famille Casimir partage avec trois amis un minuscule appartement sans climatisation à la périphérie, loué 4 000 pesos (170 euros) par mois. « Je dors sur le sol », dit Jackner Casimir. Beaucoup d’autres s’entassent dans des hôtels miteux, dont les prix ont décollé. « Sans l’argent que m’envoie mon frère de Floride, on mourrait de faim. » A une rue de là, ils sont plus d’une trentaine à faire la queue devant la succursale de la Banque Azteca, spécialisée dans les transferts de fonds. Tous n’ont qu’une idée en tête : « partir » vers le nord. « Mais pas sans les documents de la Comar », répète Jackner, en rajustant sa casquette rouge effilochée. Il se félicite de ne pas avoir participé, le 28 août, à une caravane de centaines d’Haïtiens qui a été démantelée, quelques kilomètres plus loin, par les agents de l’Institut de la migration (INM), épaulés par l’armée. « Ils les ont chassés comme des bêtes à la matraque, frappant même des hommes avec des enfants dans les bras. » Trois autres caravanes ont subi ensuite le même sort.Pour Irineo Mujica, à la tête de l’ONG Pueblo Sin Fronteras, « le gouvernement a militarisé sa politique migratoire pour faire le sale boulot, d’abord de Trump, puis de Biden ». M. Mujica avait organisé ces caravanes dans l’espoir de les sortir de « cette ville prison ». Aux frontières sud et nord du pays, 28 000 militaires et gardes nationaux ont été déployés ; 147 033 clandestins ont été arrêtés au Mexique, entre le 1er janvier et le 31 août, dont plus de 50 000 au Chiapas, selon l’INM. C’est trois fois plus qu’un an plus tôt.
    Mi-septembre, environ 14 000 migrants, en majorité haïtiens, sont pourtant parvenus à rejoindre Del Rio au Texas, formant cet immense camp improvisé, sous un pont frontalier, qui fait la « une » des journaux américains et mexicains. Comment ont-ils passé les barrages autour de Tapachula ? « Il y a deux types de migrants, répond Brenda Ochoa, directrice de l’organisation de défense des droits de l’homme Fray Matias de Cordova, hébergée dans une maison coloniale du centre-ville. Ceux qui ont les moyens de payer des passeurs de mèche avec les autorités, et les autres qui restent bloqués ici. » Mme Ochoa dénonce « la corruption au sein de l’INM ». Les représentants de l’institution ont refusé de répondre aux questions du Monde.La pression migratoire s’est légèrement relâchée sur Tapachula. Mais des centaines d’Haïtiens et de Centraméricains continuent d’affluer. « On manque de médicaments, s’inquiète Sofia Keller, coordinatrice administrative des services municipaux de santé. Les migrants sont très vulnérables aux maladies intestinales et respiratoires, dont le Covid-19. Sans parler des chocs post-traumatiques après une traversée souvent faite d’extorsions ou de violences sexuelles de la part des mafias. »
    Un peu plus loin, dans un petit parc, l’avocat Luis Villagran aide des clandestins à constituer des recours juridiques. « Nous avons déposé des centaines de plaintes contre le gouvernement, qui retarde illégalement leur procédure et les réprime pour les dissuader d’aller plus loin », dénonce-t-il. Le président de centre gauche, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), préfère le terme « contention », jurant vouloir « protéger les migrants du crime organisé, très présent au nord du pays ». « Des foutaises ! », réagit M. Villagran, qui l’accuse d’« instrumentaliser la vague migratoire pour obtenir des fonds américains ». « AMLO » a appelé Joe Biden à « agir » pour désamorcer la crise. « Rien n’est arrivé ! », insiste le président, en référence aux quatre milliards de dollars promis par son homologue américain pour développer le sud du Mexique et l’Amérique centrale.
    En attendant, les descentes de l’INM ont repris dans des hôtels de Tapachula, selon la presse locale. « Elles finissent par de rapides expulsions au Guatemala sans procédure légale », s’indigne M. Villagran. Sur la place principale, les Haïtiens ne parlent que de ça. Beaucoup sont rivés à leur téléphone portable, qui les relie, sur des groupes WhatsApp et Facebook, à leurs compatriotes bloqués au Texas. Beaucoup s’inquiètent des premières expulsions vers Haïti réalisées par le gouvernement américain. « Pas question pour moi d’être renvoyé là-bas, confie Wisline Merine. La crise a beaucoup empiré avec l’assassinat de notre président, et le tremblement de terre d’août », qui a fait plus de 2 200 morts. Cette couturière quadragénaire avait quitté Port-au-Prince pour le Chili après le séisme ravageur de 2010 (200 000 morts). Mais les autorités chiliennes n’ont pas renouvelé son statut, l’obligeant à partir. « Mon dur voyage, passé par neuf pays, s’arrête ici », confie Wisline, qui espère « vivre légalement au Mexique ». Mais la plupart des autres Haïtiens interviewés veulent continuer. « Rien ne m’empêchera d’aller aux Etats-Unis », assure l’un d’eux, âgé de 26 ans, qui refuse de donner son nom par peur de représailles dans l’obtention, encore hypothétique, de son laissez-passer pour le rêve américain.

    #COvid-19#migrant#migration#sante#mexique#etatsunis#haiti#chili#guatemala#politiquemigratoire#expulsion#migrationirreguliere#pauvrete#vulnerabilite#violence#crise

  • Défense et illustration des libertés académiques : un eBook gratuit

    Mediapart propose sous la forme d’un livre numérique téléchargeable gratuitement les actes du colloque de défense des libertés académiques organisé par #Éric_Fassin et #Caroline_Ibos. Témoignant d’une alliance entre #journalistes et #intellectuels face à l’#offensive_réactionnaire contre le droit de savoir et la liberté de chercher, il sera présenté lors du débat d’ouverture de notre Festival, samedi 25 septembre.

    Dans un passage trop ignoré de ses deux conférences de 1919 réunies sous le titre Le Savant et le Politique, Max Weber plaide pour une sociologie compréhensive du #journalisme. Lui faisant écho à un siècle de distance, ce livre numérique à l’enseigne de La savante et le politique témoigne d’une alliance renouvelée entre intellectuels et journalistes, dans une #mobilisation commune en défense du #droit_de_savoir et de la #liberté_de_dire, de la #liberté_de_chercher et du #droit_de_déranger.

    Constatant que le journaliste, échappant « à toute classification sociale précise », « appartient à une sorte de #caste de #parias que la “société” juge toujours socialement d’après le comportement de ses représentants les plus indignes du point de vue de la #moralité », Max Weber en déduisait, pour le déplorer, que « l’on colporte couramment les idées les plus saugrenues sur les journalistes et leur métier ». Dans une réminiscence de son projet inabouti de vaste enquête sur la #presse, présenté aux « Journées de la sociologie allemande » en 1910, il poursuit : « La plupart des gens ignorent qu’une “œuvre” journalistique réellement bonne exige au moins autant d’“intelligence” que n’importe quelle autre œuvre d’intellectuels, et trop souvent l’on oublie qu’il s’agit d’une œuvre à produire sur-le-champ, sur commande, à laquelle il faut donner une efficacité immédiate dans des conditions de création qui sont totalement différentes de celles des autres intellectuels ».

    Ce plaidoyer en défense de l’artisanat du métier n’empêchait pas la lucidité sur les corruptions de la profession, avec un constat sans âge qui peut aisément être réitéré et actualisé : « Le #discrédit dans lequel est tombé le journalisme, ajoutait en effet Weber, s’explique par le fait que nous gardons en mémoire les exploits de certains journalistes dénués de tout sens de leurs #responsabilités et qui ont souvent exercé une influence déplorable. » De tout temps, le journalisme est un champ de bataille où s’affrontent l’idéal et sa négation, où la vitalité d’une discipline au service du public et de l’#intérêt_général se heurte à la désolation de sa confiscation au service d’intérêts privés ou partisans, idéologues ou étatiques. Tout comme, dressée contre les conservatismes qui voudraient l’immobiliser et la figer dans l’inéluctabilité de l’ordre établi, la République elle-même ne trouve son accomplissement véritable que dans le mouvement infini de l’émancipation, dans une exigence démocratique et sociale sans frontières dont l’égalité naturelle est le moteur.

    C’est ce combat qui réunit ici des journalistes et des intellectuels, le journal en ligne que font les premiers et le colloque qu’ont organisé les seconds. Si Mediapart publie en eBook, après l’avoir diffusé dans son Club participatif, les actes du colloque La savante et le politique organisé les 7-10 juin 2021 par Éric Fassin et Caroline Ibos, c’est tout simplement parce qu’à travers des métiers différents, avec leurs légitimités propres, leurs procédures universitaires pour les uns et leurs écosystèmes économiques pour les autres, intellectuels et journalistes sont aujourd’hui confrontés à la même menace : la fin de la #vérité. De la vérité comme exigence, recherche et audace, production et #vérification, #confrontation et #discussion. L’#assaut lancé contre les libertés académiques, sous prétexte de faire la chasse aux « pensées décoloniales » et aux « dérives islamo-gauchistes », va de pair avec l’offensive systématique menée contre l’#information indépendante pour la marginaliser et la décrédibiliser, la domestiquer ou l’étouffer.

    Les adversaires que nous partageons, qui voudraient nous bâillonner ou nous exclure en nous attribuant un « #séparatisme » antinational ou antirépublicain, sont en réalité les vrais séparatistes. Faisant sécession des causes communes de l’#égalité, où s’épanouit l’absence de distinction de naissance, d’origine, de condition, de croyance, d’apparence, de sexe, de genre, ils entendent naturaliser les #hiérarchies qui légitiment l’#inégalité de #classe, de #race ou de #sexe, ouvrant ainsi grand la porte aux idéologies xénophobes, racistes, antisémites, ségrégationnistes, suprémacistes, sexistes, homophobes, négrophobes, islamophobes, etc., qui désormais ont droit de cité dans le #débat_public. S’ils n’en ont pas encore toutes et tous conscience, nul doute que la nécrose des représentations médiatique et politique françaises à l’orée de l’élection présidentielle de 2022 leur montre déjà combien ils ont ainsi donné crédit aux monstres de la #haine et de la #peur, de la guerre de tous contre tous.

    Pour entraver ce désastre, nous n’avons pas d’autre arme que notre liberté, et la #responsabilité qui nous incombe de la défendre. Liberté de penser, d’informer, de chercher, de dire, de révéler, d’aller contre ou ailleurs, d’emprunter des chemins de traverse, de réfléchir en marge ou en dehors, de créer sans dogme, d’imaginer sans orthodoxie. Si la chasse aux dissidences et aux mal-pensances est le propre des pouvoirs autoritaires, elle est aussi l’aveu de leur faiblesse intrinsèque et de leur fin inévitable, quels que soient les ravages momentanés et désastres immédiats de leurs répressions.

    La richesse, la vitalité et la force des contributions de ce livre numérique ne témoignent pas seulement d’une résistance au présent. Elles proclament ce futur de l’#émancipation qui germe sur les ruines d’un ordre agonisant.

    Pour télécharger l’eBook :
    https://static.mediapart.fr/files/defense_et_illustration_des_libertes_academiques.epub

    https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/230921/defense-et-illustration-des-libertes-academiques-un-ebook-gratuit

    #livre #Caroline_Ibos #livre #liberté_académique #libertés_académiques #recherche #université #ESR #islamo-gauchisme

  • La mémoire au coin du #bidonville
    https://metropolitiques.eu/La-memoire-au-coin-du-bidonville.html

    Dans le roman Rue des Pâquerettes, Mehdi Charef propose une mémoire des bidonvilles à hauteur d’enfant. Cette mémoire montre à la fois les effets néfastes de la ségrégation et de la précarité, et les ressources invisibles que recèle cet espace pour s’en sortir. Publié en 2018 dans la collection « Littératures » des éditions Hors d’atteinte, Rue des Pâquerettes s’inscrit dans la lignée des textes et films que Mehdi Charef a consacrés aux bidonvilles et cités de transit de l’après-guerre en France, #Commentaires

    / #littérature, bidonville, #Nanterre, #enfants

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_delon3.pdf

  • Des milliers de migrants haïtiens sont bloqués dans le nord de la Colombie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/09/20/des-milliers-de-migrants-haitiens-sont-bloques-dans-le-nord-de-la-colombie_6

    Des milliers de migrants haïtiens sont bloqués dans le nord de la Colombie. L’arrivée au pouvoir de Joe Biden et la pandémie de Covid-19 font partie des causes diverses qui peuvent expliquer ce vaste mouvement migratoire.
    Le Covid-19 ne leur cause pas de souci. Les migrants arrivés dans le petit village de Necocli, sur la côte caraïbe colombienne, n’ont qu’une idée en tête : traverser en bateau le golfe d’Uraba pour atteindre le village de Capurgana, puis le Panama, l’Amérique centrale et, enfin – dans combien de temps ? –, les Etats-Unis. Dès avant l’aube, une foule compacte se presse devant le guichet des deux compagnies qui assurent la traversée. Les autorités colombiennes estiment à 12 000 le nombre de ces migrants qui attendent de poursuivre leur périple. Tous, ou presque, sont haïtiens.
    « J’ai quitté Port-au-Prince après le tremblement de terre de 2010. J’ai d’abord vécu en Guyane française, où ma fille est née, puis au Brésil », raconte Michael, qui travaillait comme maçon avant la pandémie. Avec sa famille et des amis, il a fait le voyage en bus depuis Sao Paulo. Il leur a fallu traverser l’Amazonie, la Bolivie, le Pérou, l’Equateur puis la Colombie, du sud au nord. Quinze jours de route non-stop. « C’était long », résume la fillette de 7 ans, à qui les autorités de Guyane ont refusé un passeport français. La plupart des Haïtiens bloqués à Necocli arrivent, comme Michael, du Brésil ou du Chili, les deux pays sud-américains qui ont reçu le plus d’Haïtiens après le séisme de 2010. Ils logent dans les petits hôtels de la modeste station balnéaire, chez l’habitant ou sur la plage.
    Necocli compte en temps normal quelque 22 000 habitants. Le Panama, qui a officiellement rouvert ses frontières il y a huit mois, ne laisse passer les migrants qu’au compte-gouttes. Seuls 500 d’entre eux sont autorisés, chaque jour, à passer la frontière. Or, il en arrive entre 1 200 et 1 500 quotidiennement à Necocli. Le maire du bourg, Jorge Tobon, a exprimé ses craintes à la presse de voir le nombre de migrants atteindre 30 000 d’ici à la fin du mois. « Le phénomène dépasse la capacité institutionnelle de n’importe quelle municipalité, en matière de santé, de logements, d’alimentation », a déclaré l’élu. La Colombie tente de convaincre le Panama d’augmenter ses quotas.
    La route migratoire qui passe par le nord de la Colombie n’est pas nouvelle. Mais jamais Necocli n’avait reçu autant de candidats au rêve américain. Comment expliquer le brusque mouvement migratoire des Haïtiens installés en Amérique du Sud ? Sur place, certains mentionnent la pandémie, d’autres l’arrivée au pouvoir de Joe Biden. L’ombudsman colombien, Carlos Camargo, évoque « des causes diverses ». Il rappelle que « le Chili, qui avait donné aux Haïtiens des visas humanitaires après le tremblement de terre de 2010, n’a pas renouvelé leur statut » et considère que « la dégradation de la situation économique au Brésil et la crise en Haïti depuis le tremblement de terre d’août dernier et l’assassinat du président » Jovenel Moïse ont également poussé les Haïtiens au départ. Personne n’évoque ouvertement l’action de mafias pour inciter les migrants à quitter leur pays.Débordé, l’hôpital de Necocli demande du renfort. « En temps de pandémie, un tel rassemblement humain constitue évidemment un risque sanitaire, affirme Ricardo Arzuza, sous-directeur de l’hôpital. Les migrants représentent aujourd’hui plus du quart des consultations de l’hôpital. Le surpeuplement des logements, les difficultés d’accès à l’eau potable et les défaillances du ramassage des ordures dans la municipalité compliquent encore la situation. Les infections respiratoires et les diarrhées sont les pathologies les plus fréquentes. » Depuis février dernier, date de la première grosse vague de migrants endiguée à Necocli, l’ONU et plusieurs organisations non gouvernementales sont venues constater l’urgence humanitaire. Mais, pour le moment, seule la Croix-Rouge colombienne est sur le terrain. Un poste de santé a été installé, début septembre, sur la plage. Mais, les premiers jours, le conteneur qui tient lieu de cabinet médical est resté vide. « Il a fallu gagner la confiance des Haïtiens, particulièrement méfiants », explique Edwin Montoya, responsable local de la Croix-Rouge. Les migrants en transit, qui savent leur statut fragile, n’aiment ni les questions ni le contact avec les autorités. « Tickets, Tiké » : le panneau coloré qui annonce le prix des billets pour Capurgana est rédigé en anglais pour les touristes et en créole pour les Haïtiens. Le tarif officiel de 160 000 pesos (35 euros) a doublé en un an. Et le marché de la revente se porte bien. Un migrant dit avoir payé 140 dollars pour une traversée en bateau d’une heure et demie. Selon les fonctionnaires de la mairie, les migrants tardent entre une semaine et dix jours avant de pouvoir embarquer.
    Derrière le panneau « Interdit de camper sur la plage », les petites tentes de couleur et de plastique noir dessinent un damier serré dans la lumière du matin. Le linge sèche sur les cordes des bateaux échoués. Les femmes cuisinent sur de petits réchauds de camping. La mer fait office de salle de bains et de WC. Une infirmière de la Croix-Rouge admire que « dans des conditions aussi précaires les Haïtiens maintiennent leurs habitudes d’hygiène : ils sont tous incroyablement propres et soignés ».Sur les étals des vendeurs ambulants, les maillots de bain, les lunettes de soleil et les crèmes solaires ont cédé la place aux bottes, aux lampes de poche, aux sacs de couchage et aux couteaux de survie. Pour atteindre le Panama, les migrants devront franchir à pied une jungle épaisse et inhospitalière. Aucune route, aucun sentier balisé ne traverse, en effet, le « bouchon du Darien », qui sépare l’Amérique du Sud de l’Amérique centrale. Les passeurs y font la loi. Les migrants seront sous leur coupe pendant six jours. « C’est un enfer qui les attend », résume Edwin, en regardant les enfants qui jouent joyeusement sur la plage. « Il y a quelques années, on a vu arriver des Cubains. C’est eux qui ont ouvert la voie. Ensuite, il y a eu des Vénézuéliens, puis des Africains et même, dernièrement, des Asiatiques, détaille Luz Marina, propriétaire d’un modeste hôtel aux chambres sans fenêtre. Eux, là, sont népalais. » Oli King explique, avec ses mains et ses trois mots d’anglais, que lui et ses camarades ont fait le voyage en avion de Katmandou à Sao Paulo et que, de là, ils sont venus, eux aussi, en bus. « Vous parlez d’un voyage, commente Luz Marina. Ce serait quand même plus simple pour eux d’aller en Chine, non ? Il paraît que c’est devenu une puissance. » Les paramilitaires, qui il y a vingt ans faisaient régner la terreur dans toute la région de l’Uraba, sont devenus discrets, mais, à Necocli, ils continuent de défendre leur business. Celui du trafic de drogue est florissant. Le très puissant Clan del Golfo contrôle-t-il également celui des migrants ? « Personne ne vous le dira, raconte un fonctionnaire bavard. Mais vous pouvez constater qu’aucune compagnie maritime extérieure n’est venue profiter du boom des migrants, et que les pêcheurs se gardent bien de proposer leur embarcation aux Haïtiens. C’est dire si le transport maritime est strictement régulé. »Cinq heures du matin. Des dizaines d’Haïtiens descendent, chargés de valises et de paquets, du premier bus de la journée, sous l’œil indifférent des passants matinaux. Dans les rues poussiéreuses et bruyantes de Necocli, l’espagnol et le créole sont désormais au coude à coude, sans que personne ne s’en offusque. « Les migrants ? Moi, je dis que ce sont des clients comme les autres », résume Liliana, propriétaire d’un restaurant sur la plage. « A Necocli, nous n’avons enregistré aucune manifestation de xénophobie contre les migrants », confirme Edwin Montoya. « Ici, nous sommes tous métis, rappelle Luz Marina. Et tous fils de Dieu. Le racisme n’a pas sa place. D’autant moins que l’arrivée des Haïtiens a été une bonne chose pour le commerce local. » Sans touristes, Necocli périclitait depuis le début de la pandémie. Les Haïtiens, qui ont économisé pendant des mois avant d’entreprendre le voyage, ont encore trois sous en poche quand ils arrivent à Necocli. Beaucoup reçoivent de l’argent de leur famille installée aux Etats-Unis. Comparés aux Vénézuéliens et aux Cubains, ils font paradoxalement figure de « nantis ». Des nantis qui dorment sur la plage, avant d’affronter l’enfer de la jungle.

    #Covid-19#migrant#migration#haiti#colombie#etatsunis#sante#vulnerabilite#crise#pandemie#politiquemigratoire#violence

  • #COVID-19 : Le virus évolue pour mieux se déplacer dans les airs | santé log
    https://www.santelog.com/actualites/covid-19-le-virus-evolue-pour-mieux-se-deplacer-dans-les-airs

    L’étude confirme que les personnes infectées par #SARS-CoV-2 (voir visuel ci-dessous) exhalent le virus infectieux dans leur haleine mais révèle surtout que les personnes infectées par la variante Alpha, la souche dominante au moment de l’étude, expirent 43 à 100 fois plus de virus dans l’air que les personnes infectées par la souche originelle du virus. Selon les virologues, le virus aurait donc évolué de manière à être toujours plus efficacement aéroporté-afin de mieux se propager dans les airs et mieux survivre. La bonne nouvelle, une autre conclusion de l’étude, est la confirmation de l’efficacité des masques à réduire la quantité de virus expirée dans l’air autour des personnes infectées.

    L’auteur principal, le Dr. Don Milton, professeur de santé environnementale à l’Université du Maryland commente : « nous savons que la variante Delta qui circule actuellement est encore plus contagieuse que la variante Alpha. Nos recherches indiquent que les variantes ne cessent d’évoluer afin d’améliorer leur capacité à voyager dans l’air, nous devons donc prévoir une #ventilation plus efficace et continuer à porter le #masque, en plus de la #vaccination, pour arrêter la propagation du virus ».

    Source : Infectious SARS-CoV-2 in Exhaled Aerosols and Efficacy of Masks During Early Mild Infection
    https://academic.oup.com/cid/advance-article/doi/10.1093/cid/ciab797/6370149

    The types of face masks brought by participants varied and progressed from single-layer homemade cloth masks to more substantial double-layer cloth masks, surgical masks, double masks, and a KN95 over the course of the year (Table S4).

  • #Midnight_Traveler

    Lorsque les talibans mettent sa tête à prix, le réalisateur afghan Hassan Fazili est forcé de prendre la fuite avec sa femme et ses deux jeunes filles. Saisissant leur parcours incertain à l’aide de trois smartphones, Fazili montre à la fois le danger et le désespoir auxquels sont confrontés les réfugiés demandeurs d’asile mais aussi l’immense amour qui le lie à sa famille.

    « Lorsque les talibans mettent sa tête à prix, le réalisateur afghan Hassan Fazili, sa femme et leurs deux filles sont contraints de fuir leur pays. Leur crime ? Avoir ouvert un café proposant des activités culturelles. D’abord réfugiés au Tadjikistan, l’impossibilité d’obtenir l’asile les pousse à prendre à nouveau la route, cette fois pour l’Europe. Commence alors un périple incertain et dangereux qui les met à la merci des passeurs. Pendant trois ans, Hassan Fazili filme sa famille et leur vie d’attente, de peur, d’ennui. Cinéaste sans autre caméra que son téléphone portable, il filme la lutte quotidienne qu’est devenue leur existence, ses filles qui grandissent dans des camps de transit, et l’amour qui les unit. Il filme pour ne pas être oublié. Il filme pour ne pas devenir fou. Ce désir impérieux de créer, même dans les pires conditions, Midnight Traveler nous le fait partager avec une intensité rare. Pour nos yeux tristement accoutumés aux images des migrants, le film est non seulement une odyssée familiale bouleversante, mais aussi une réflexion sur la nature et le pouvoir de ces images. »

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_actualite_film/55325

    –-> film réalisé avec un téléphone portable

    #film #film_documentaire #documentaire

    #Tadjikistan #migrations #talibans #Afghanistan #Hassan_Fazili #asile #réfugiés #réfugiés_afghans #Iran #Qom #frontière_Iran-Turquie #Iran #Turquie #Istanbul #Bulgarie #Sofia #passeurs #camps_de_réfugiés #Ovcha_Kupel #Dimitrovgrad #forêt #Belgrade #Serbie #route_des_Balkans #Krnjaca #Hongrie #Röszke #centre_de_transit

  • #Hambourg (Allemagne) : l’expulseur à coups de masse
    https://fr.squat.net/2021/09/20/hambourg-allemagne-lexpulseur-a-coups-de-masse

    Attaque de l’entreprise Müller & Bremermann-Immobilien ! La nuit dernière, nous avons brisé de nombreuses vitres du siège principal de l’entreprise Müller & Bremermann-Immobilien (M&B-I) au n° 250 de l’allée Franz-Schütte dans le quartier de Horn-Lehe, à Hambourg. Les vitres sécurisées représentaient un vrai défi et il a été presque impossible de les défoncer complètement. Nous […]

    #actions_directes #Allemagne

  • #Harcèlement à #Lyon-2 : #contre-enquête sur la #relaxe d’un professeur

    Suspendu en 2018 suite à des accusations de harcèlement formulées par une doctorante, un professeur de Lyon-2 a obtenu gain de cause en appel devant le #conseil_national_de_l’enseignement_supérieur_et_de_la_recherche. Problème : selon les informations de Mediacités, la décision repose sur des éléments faux ou sujets à caution.

    « Comment est-ce possible en #France ? Cette décision est scandaleuse. Le conseil a tranché alors qu’il disposait de #preuves contraires. J’accepte de témoigner pour qu’aucune femme n’ait plus à endurer ce que j’ai vécu. » Comme toujours, Lina* est calme. Mais sous sa voix posée gronde une colère sourde. En 2017, alors étudiante à Lyon-2, elle dénonce le harcèlement de son directeur de thèse, un professeur très reconnu dans le milieu universitaire. Conséquence, en 2018, Lyon-2 décide de le suspendre avec privation de salaire pendant un an. L’affaire avait à l’époque fait du bruit. Elle était loin d’être terminée…

    Le 10 septembre 2020, en appel, la #section_disciplinaire du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (#Cneser) a relaxé le professeur en question, qui n’a jamais repris ses cours à Lyon-2 (il est aujourd’hui professeur invité à l’université canadienne de Dubaï). La décision passe alors inaperçue, malgré la médiatisation de l’affaire deux ans plus tôt. Or, comme nous l’avons découvert au cours de notre enquête, dans son analyse du dossier, le Cneser s’est appliqué à décrédibiliser le témoignage de l’étudiante sur la base d’éléments faux.

    Après la libération de la parole et les errements de la direction à l’École normale supérieure de Lyon (ENS) [lire les enquêtes de Mediacités ici : https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/03/22/violences-sexuelles-a-lens-de-lyon-une-si-laborieuse-et-tardive-prise-de- et là : https://www.mediacites.fr/complement-denquete/lyon/2021/06/14/violences-sexuelles-a-lens-de-lyon-la-mediatisation-a-fait-bouger-les-choses/], après la gestion laborieuse d’un étudiant de Science Po Lyon accusé de viols par plusieurs femmes dévoilée par Mediacités (https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/03/02/violences-sexuelles-les-errements-de-sciences-po-lyon), après les récentes révélations de Rue89Lyon (https://www.rue89lyon.fr/2021/09/06/sous-emprise-monsieur-cinema-universite-lyon-2) sur le harcèlement subi par plusieurs étudiantes de #Jacques_Gerstenkorn à Lyon-2 (https://www.mediacites.fr/revue-de-presse/lyon/2021/09/06/jacques-gerstenkorn-monsieur-cinema-de-luniversite-lyon-2-accuse-de-harce), notre contre-enquête éclaire sous un autre jour la question des violences sexistes et sexuelles au sein de l’#enseignement_supérieur. Elle illustre le décalage entre un discours officiel qui encourage les victimes à dévoiler les harcèlements dont elles font l’objet et des procédures disciplinaires lentes et archaïques incapables de leur rendre justice.

    (#paywall)

    https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2021/09/14/harcelement-a-lyon-2-contre-enquete-sur-la-relaxe-dun-professeur

    #justice (really ?) #ESR #université #violences_sexistes #violences_sexuelles

    –-

    ajouté à la métaliste sur le harcèlement à l’université :
    https://seenthis.net/messages/863594

    ping @_kg_

    • Violences sexuelles à l’ENS de Lyon : le rapport d’enquête épingle la présidence

      Après des violences sexuelles et sexistes au sein de l’École normale supérieure (ENS) de Lyon, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche avait diligenté une enquête. Et les inspecteurs se montrent sévère avec la présidence de l’ENS, dans un rapport d’enquête publié mercredi 27 octobre, estimant que l’établissement « n’avait pas suffisamment pris la mesure du problème ».

      L’enquête menée par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), à la suite de révélations dans la presse, a permis de reconstituer « une liste anonymisée de 27 situations de violences sexuelles et sexistes, dont la première remonte à 2017 ».

      Neuf cas « relèveraient de la qualification de viol », d’après la synthèse du rapport, précisant que les victimes sont des étudiantes, à l’exception d’un cas masculin. « Les personnes mises en cause sont pour la moitié d’entre elles des étudiants, ajoutent les inspecteurs. Pour l’autre moitié, il s’agit de cinq enseignants, de cinq autres personnels de l’ENS, de quatre personnes extérieures ou non identifiées. »
      Le « peu d’empressement à agir » de la direction

      La présidence de l’ENS n’était informée que de 15 de ces situations et « hormis une situation très récente, sur les 14 situations traitées par la présidence, une seule a donné lieu à une procédure disciplinaire », relèvent les enquêteurs de l’IGESR. « Toutes les autres sont demeurées sans décision formalisée de la part de l’ENS. »

      Selon le rapport d’enquête, « le manque de cohérence dans le traitement des situations, le peu d’empressement à agir, a conduit à une impossibilité de clôturer les instructions » et « a contribué à construire un sentiment d’incertitude, de peur et de défiance qui s’est installé chez les victimes présumées ».

      L’enquête a révélé « 27 situations de violences sexuelles et sexistes » depuis 2017. Elle pointe le « manque de cohérence » de la direction lorsqu’elle a été informée.

      https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/violences-sexuelles-a-l-ens-de-lyon-le-rapport-d-enquete-epingle-la-pre

    • Le sociologue Rudolf el Kareh, spécialiste du #Moyen-Orient et fin connaisseur des rouages de l’État libanais, a répondu à nos questions.

      Ce carburant iranien va-t-il contribuer à régler la pénurie ?

      Le fuel et l’essence acheminés par camions de #Syrie au #Liban seront distribués dans tous le pays. D’abord sous la forme de donations, en priorité pour alimenter les générateurs des hôpitaux, maisons de repos, orphelinats et municipalités. Ensuite, ces carburants seront distribués au maximum au prix coûtant dans les chaînes de stations-service. L’objectif n’est pas de faire du bénéfice mais de favoriser le retour à la normale du quotidien de la population et de remettre en marche les circuits de distribution et d’importation.

      Comment est-on arrivé à cette crise ?

      La crise est due à des facteurs internes : c’est le résultat de trente années de « #haririsme », d’#endettement, d’#enrichissement_illicite et de #corruption. On a découvert que des spéculateurs avaient anticipé la situation depuis plus d’un an et demi et organisé des pénuries à grande échelle. Et ce n’est pas dû uniquement à des profiteurs de crise. Il y a aussi des facteurs externes venus se greffer sur la situation et les problèmes structurels internes : sous l’ère Trump, il y a eu dès 2019 une stratégie du secrétaire d’État Mike Pompeo pour faire pression sur l’État libanais et obtenir des concessions politiques. L’objectif était de mettre le #Hezbollah et tous ses alliés hors-jeu. Cette stratégie, gérée par l’ambassade des #États-Unis au Liban, consistait en résumé à entretenir les pénuries de produits de première nécessité, de carburant, de médicaments. Sans compter les manipulations financières qui ont eu pour effet de paupériser la majeure partie du peuple libanais. Ce plan a été repris par l’administration Biden, en particulier ceux qui gravitent autour du nouveau secrétaire d’État Antony Blinken, puisqu’in fine le but est de protéger les intérêts d’#Israël. La stratégie est de parvenir à affaiblir et désarmer l’axe de la résistance.

      Y a-t-il, selon vous, une intention de déstabiliser le Liban ?

      Oui. Il s’agit d’une stratégie de la tension qui a pour but de tenter de déstabiliser l’État et de provoquer un blocage du fonctionnement des institutions. Il n’est pas du tout étonnant que, dans cette atmosphère-là, certains camps politiques comme d’anciennes milices transformées en partis politiques, l’ex-Courant du 14-Mars ainsi que Saad Hariri aient affirmé que la solution passait par la démission du Président de la République et celle du Parlement. Ce qui aurait signié la paralysie totale des institutions.
      Cela me rappelle le plan mis en place par Henry Kissinger au Chili avant le coup d’état de Pinochet. Washington y a délibérément organisé une énorme pénurie pour créer un climat de tension. Dans un pays montagneux comme le Chili où la grande majorité des transports se fait par trafic routier, une grève des camionneurs a été financée. Elle a duré plusieurs mois, ce qui a complètement désorganisé la vie quotidienne. Les campagnes médiatiques ont fait le reste en faisant assumer la responsabilité de la situation à Salvador Allende. Pinochet n’avait plus qu’à cueillir le pouvoir.

      Sous quelle forme cette stratégie s’est-elle manifestée ?

      Il y a d’abord eu des mécanismes mis en œuvre par le gouverneur de la Banque centrale du Liban, lequel est d’ailleurs poursuivi en justice au Liban, en France et en Suisse, et qui a permis une évasion massive de capitaux doublée de l’enrichissement illicite de quelques-uns au détriment de l’écrasante majorité des déposants. Ce personnage continue hélas de bénécier d’une protection curieuse de la part de certaines parties libanaises et de parties étrangères, dont les États-Unis. Ensuite, il y a eu la mise en place d’un système surréaliste inédit où coexistent quatre taux de change pour le dollar, qui régit toute l’économie libanaise. Le taux officiel de 1507 livres libanaises pour un dollar, le taux des banques décidé arbitrairement de 3900 livres, un autre taux pour certaines transactions qui est monté à 8500 livres et un taux au marché noir qui a atteint les 20000 livres pour un dollar. Cela a complètement brisé la stabilité financière et économique des familles libanaises qui ont vu leurs salaires et leur pouvoir d’achat dramatiquement dévalués. Parallèlement, les prix ont commencé à monter parce que de très gros spéculateurs liés à certaines forces politiques ont commencé à spéculer tous azimuts. Pénurie et instabilité financière ont été organisées pour orienter les responsabilités vers le Hezbollah et son allié le président Aoun. Et toute une machine médiatique s’est mise en route pour entretenir ces accusations.

      Comment s’est-on aperçu qu’il y avait une organisation de la pénurie ?

      Du jour au lendemain, certains produits sont devenus indisponibles. L’argument pour expliquer cette soudaine pénurie était que les aides du gouvernement se sont elochées jusqu’à être réduites à peau de chagrin. Dès lors les prix ont commencé à grimper. En réalité, c’est le gouverneur qui a décidé de ces baisses, sans aucun garde-fou ni aucune légitimité. Cet été, des ministres (du gouvernement sortant), ceux de l’Énergie et de la Santé surtout, ont eu du courage d’initier des perquisitions. Et on a commencé à découvrir des millions de litres de carburant, des centaines de tonnes de médicaments, stockés dans des lieux clandestins. Il est alors apparu que des gens n’avaient pas pu stocker autant de marchandises en quelques semaines mais que cela avait été anticipé. Cette pénurie interne, entretenue par la stratégie de Pompeo, a consisté à provoquer un état de tension où l’on ne voyait plus les causes de la situation mais uniquement ses effets. A savoir les les aux stations service, les rationnement d’électricité parce qu’il n’y avait plus de fuel ou de gaz pour faire tourner les centrales électriques, les générateurs dans les hôpitaux...

      Quels éléments expliquent qu’il y a bien une stratégie américaine ?

      Face à cette situation dramatique, le camp opposé à la politique américaine initiée par Pompeo a réagi. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a notamment annoncé le mois dernier que l’Iran avait accepté, à sa demande, de livrer des carburants au Liban. Le jour même, l’ambassadrice américaine, Dorothy Shea, s’est précipitée auprès du président Aoun pour lui conrmer que les États-Unis allaient faciliter l’approvisionnement du Liban en oul, gaz et électricité grâce au concours de l’Égypte et de la Jordanie, via la Syrie. Proposer de briser le blocus de la Syrie, que Washington a décrété par le biais de la loi César, est pour le moins étrange et résonne comme un aveu que Washington est bien impliqué dans la pénurie.

      Le gouvernement libanais dit ne pas avoir été saisi d’une demande d’importation de carburant iranien...

      Faux. Pour ne pas mettre l’État libanais en porte-à-faux, le Hezbollah a demandé que le tanker accoste à Banyas, en Syrie. Tout se fait de manière transparente. Il faut noter que Nasrallah avait déclaré qu’à partir du moment où le tanker quitterait les eaux territoriales iraniennes, il deviendrait territoire national libanais et qu’il naviguerait au vu et au su de tous, à destination du Liban. Le message implicite était que si une partie quelconque s’avisait de s’en prendre au navire cela constituerait une agression contre le Liban. Le message clair était délivré aux Israéliens : la moindre action commise contre le navire, désignerait immédiatement les responsabilités.

      Cet acheminement ne fait-il pas prendre des risques au Liban pour non- respect des sanctions pétrolières contre l’Iran ?

      C’est exactement le contraire. Ce premier bateau ne se résume pas à une affaire de carburant, il constitue une action de riposte politique face à une autre action politique. Disons qu’il s’agit symboliquement d’un navire à dimension politique et stratégique. Il a permis à la fois de révéler les dessous de la situation, la structure des complicités, de briser le blocus contre le Liban, de briser le blocus contre la Syrie, ainsi que celui contre l’Iran. Ce n’est pas rien. On ne reviendra pas en arrière. Nous entrons dans une nouvelle phase au Moyen-Orient.

      #Iran #Riad_salemeh

  • A #Oulx un nuovo rifugio per i migranti « Più posti e più dignitosi in vista dell’inverno »

    Il ministero dell’Interno ha confermato la disponibilità a finanziarne il mantenimento, mentre la #Fondazione_Magnetto si occuperà dell’acquisto dell’immobile. #Don_Luigi_Chiampo: «Niente più container per gli ospiti»

    Ci sarà un nuovo rifugio per i migranti a Olux. Lo ha annunciato la prefettura di Torino al termine di un incontro a cui hanno partecipato il capo dipartimento delle libertà civili e immigrazione del Ministero dell’Interno, Michele di Bari, l’arcivescovo Cesare Nosiglia, il prefetto di Torino, Claudio Palomba, i sindaci dei Comuni di Bardonecchia (capofila del progetto MigrAlps), Oulx e Claviere e le associazioni che da anni lavorano per assistere i migranti al confine alpino.

    Se da un lato il ministero ha confermato l’impegno economico per sostenere le spese di gestione del rifugio con un contributo di 240mila euro fino alla fine dell’anno, il nuovo spazio in cui potrebbe essere trasferito il #rifugio_Massi è il risultato dell’iniziativa privata della fondazione Magnetto che sta perfezionando l’acquisto della casa salesiana che sorge vicino al rifugio attuale, a due passi dalla stazione e dalla sede degli alpini.

    Se l’acquisto andrà in porto renderà immediatamente utilizzabili i nuovi spazi che offrono un’organizzazione migliore per la gestione del rifugio. «È una struttura più stabile e dignitosa», spiega don Luigi Chiampo dell’associazione #Talita-Kum che gestisce il rifugio Massi dove dal 2018 operano i medici di #Raimbow4Africa, la #Croce_Rossa e i volontari di #Valsusa_Oltre_Confine. L’aumento esponenziale dei passaggi sul confine alpino tra Italia e Francia e l’arrivo di tante famiglie sulla rotta balcanica ha costretto il rifugio Massi a trovare il sistema di ampliarsi con moduli e conteiner esterni. «Con i nuovi spazi useremo i container soltanto per allestire un ambulatorio medico esterno - spiega don Luigi - la casa salesiana ha una cucina industriale, un refettorio adeguato e stanze più piccole che garantiscono un’accoglienza migliore delle famiglie».

    Fin dall’inizio dell’estate Oulx vede un flusso di almeno 60 o 70 perdone a giorno, che gestisce con l’aiuto della Croce Rossa di Susa che ha messo a disposizione il suo spazio polivalente di Bussoleno. «Per risparmiare le forze in estate abbiamo ridotto gli orari - prosegue Don Chiampo - ma da ottobre riapriremo 24 ore al giorno. Ci aspettiamo un aumento ulteriore delle persone a partire dall’inverno. Sono molto soddisfatto dell’incontro di ieri. Fino ad ora siamo andati avanti con risorse private, ora sono arrivate promesse per un sostegno pubblico». La nuova struttura avrà a disposizione 70 posti.

    Soddisfatto anche il sindaco di Oulx Andrea Terzolo. «Sarà un aumento qualitativo del servizio - dice - Da inizio anno i numeri dei passaggi fanno spavento e l’intervento di Magnetto è stato provvidenziale. Siamo molto soddisfatti anche di come è stata gestita l’assistenza medica, sempre presente e sempre più importante. Il controllo stretto ci ha permesso di non avere nessun caso covid e di aiutare perso che da mesi avevano bisogno di assistenza. In prefettura abbiamo trovato istituzioni sensibili a questi temi».

    «I contributi finanziari garantiti dal Ministero dell’Interno, dalla Diocesi di Susa e dalla Fondazione Magnetto hanno reso possibile fornire assistenza ed accoglienza d’urgenza», spiega in una nota la prefettura. Al termine dell’incontro il Capo Dipartimento, nel ringraziare per il lavoro svolto, ha sottolineato come «la sinergia interistituzionale può rispondere efficacemente alle sfide che questo periodo storico, caratterizzato anche da flussi migratori, ci pone quotidianamente».

    https://torino.repubblica.it/cronaca/2021/09/17/news/a_oulx_un_nuovo_rifugio_per_i_migranti_piu_posti_e_piu_dignitosi_i

    #solidarité #refuge #Italie #frontières #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #Val_Susa #Val_di_Susa #Italie #France #Hautes-Alpes

    Pour rappel, le refuge autogéré #Chez_Jésoulx (#casa_cantoniera) avait été expulsé en mars 2021 :
    https://seenthis.net/messages/907802

    –-

    ajouté à la métaliste sur le #Briançonnais :
    https://seenthis.net/messages/733721

    • pour les non-italophones la traduction automatique deepl donne :

      A #Oulx un nouvel abri pour les migrants « Plus de places et plus de dignité en vue de l’hiver ».

      Le ministère de l’intérieur a confirmé sa volonté de financer son entretien, tandis que la #Fondazione_Magnetto se chargera de l’achat du bâtiment. #Don_Luigi_Chiampo : « Plus de conteneurs pour les invités ».

      Il y aura un nouveau centre d’accueil pour les migrants à Oulx. C’est ce qu’a annoncé la préfecture de Turin à l’issue d’une réunion à laquelle ont participé le chef du département des libertés civiles et de l’immigration du ministère de l’Intérieur, Michele di Bari, l’archevêque Cesare Nosiglia, le préfet de Turin, Claudio Palomba, les maires des communes de Bardonecchia (chef de file du projet MigrAlps), Oulx et Claviere et les associations qui travaillent depuis des années pour aider les migrants à la frontière alpine.

      Alors que le ministère a confirmé son engagement financier pour soutenir les coûts de gestion du refuge avec une contribution de 240 000 euros jusqu’à la fin de l’année, le nouvel espace dans lequel le #refugio_Massi pourrait être déplacé est le résultat d’une initiative privée de la fondation Magnetto, qui est en train de finaliser l’achat de la maison salésienne qui se trouve près du refuge actuel, à deux pas de la gare et du quartier général des troupes alpines.

      Si l’achat se concrétise, les nouveaux locaux seront disponibles immédiatement, offrant une meilleure organisation pour le fonctionnement du refuge. « C’est une structure plus stable et plus digne », explique Don Luigi Chiampo de l’association #Talita-Kum, qui gère le refuge de Massi où travaillent depuis 2018 des médecins de #Raimbow4Africa, la #Croix-Rouge et des volontaires de #Valsusa_Oltre_Confine. L’augmentation exponentielle du nombre de passages à la frontière alpine entre l’Italie et la France et l’arrivée de tant de familles sur la route des Balkans ont obligé le refuge Massi à trouver un moyen de s’agrandir avec des modules et des conteurs externes. « Avec les nouveaux espaces, nous n’utiliserons les conteneurs que pour installer une clinique médicale externe », explique don Luigi, « la maison salésienne dispose d’une cuisine industrielle, d’un réfectoire adéquat et de pièces plus petites qui garantissent un meilleur accueil des familles ».

      Depuis le début de l’été, Oulx connaît un flux d’au moins 60 à 70 personnes par jour, qu’elle gère avec l’aide de la Croix-Rouge de Suse, qui a mis à disposition son espace polyvalent de Bussoleno. « Afin d’économiser de l’énergie en été, nous avons réduit les heures d’ouverture », poursuit Don Chiampo, « mais à partir d’octobre, nous serons de nouveau ouverts 24 heures sur 24. Nous prévoyons une nouvelle augmentation du nombre de personnes à partir de l’hiver. Je suis très satisfait de la réunion d’hier. Jusqu’à présent, nous avons avancé avec des ressources privées, maintenant les promesses de soutien public sont arrivées ». Le nouvel établissement disposera de 70 places.

      Le maire d’Oulx, Andrea Terzolo, est également satisfait. "Depuis le début de l’année, le nombre de passages a été effrayant et l’intervention de Magnetto a été providentielle. Nous sommes également très satisfaits de la manière dont a été gérée l’assistance médicale, toujours présente et de plus en plus importante. Ce contrôle rigoureux nous a permis de ne pas avoir de cas de covidie et d’aider des personnes qui avaient besoin d’aide depuis des mois. Dans la préfecture, nous avons trouvé des institutions sensibles à ces questions.

      « Les contributions financières garanties par le ministère de l’Intérieur, le diocèse de Suse et la Fondation Magnetto ont permis d’apporter une aide d’urgence et un accueil », explique la préfecture dans une note. À la fin de la réunion, le chef du département, en remerciant pour le travail accompli, a souligné comment « la synergie interinstitutionnelle peut répondre efficacement aux défis que cette période historique, également caractérisée par des flux migratoires, nous pose quotidiennement ».

      ...mais pourquoi du côté français (Briançon) les autorités continuent de faire comme si il n’y avait pas d’hébergement à assurer/financer ?

  • Xavier Bertrand : le vrai visage social du président des Hauts-de-France Ian Hamel - Médiacités Lille
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2021/09/17/xavier-bertrand-le-vrai-visage-social-du-president-des-hauts-de-france

    Le patron du conseil régional nordiste se revendique d’une « droite sociale », proche du peuple, incarnée en son temps par Philippe Séguin. Mais pour les syndicats de cette collectivité, l’ancien maire de Saint-Quentin serait davantage un tenant de la droite la plus réactionnaire, fort peu ouvert au dialogue social.

    Peu après l’arrivée de Xavier Bertrand au #conseil_régional, au début 2016, l’ambiance s’est tendue. Le nouveau président a demandé aux services techniques de « déminer » son bureau, persuadé que des micros y avaient été cachés. Un peu plus tard, France 3 Nord-Pas-de-Calais https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/conseil-regional-nord-pas-de-calais-picardie-xavier-ber révélait qu’Éric Gavoille, le chef de cabinet adjoint, s’était doté d’une arme à feu pour protéger Xavier Bertrand. Il ferait l’objet « de menaces depuis la campagne pour les régionales ».

    #Éric_Gavoille était l’un des gardes du corps du ministre Bertrand. Il l’a suivi à la mairie de #Saint-Quentin, occupant les fonctions de directeur du service proximité de la ville. Xavier Bertrand avait aussi nommé #Michel_Bion, un autre de ses gardes du corps, à la tête de la #police municipale, le promouvant également directeur de la sécurité et de la tranquillité publique. Deux officiers de sécurité, en charge habituellement des hautes personnalités, pour une sous-préfecture de l’Aisne ?

    À Saint-Quentin, l’image de l’élu simple et souriant, qui serre les mains le samedi matin au marché, s’est un peu écornée. « Au conseil municipal, il était carrément méprisant. Quand je tentais de poser une question, Xavier Bertrand m’apostrophait d’un “C’est fini Monsieur Lançon ? Vous avez terminé ?“ », raconte Jean-Pierre Lançon, ancienne tête de liste socialiste. Olivier Tournay, conseiller municipal communiste, n’est guère plus tendre avec le futur candidat à l’élection présidentielle : « Tous les élus de droite étaient au garde-à-vous. Il n’y avait pas de débat au conseil municipal. Bertrand ne travaille que pour Bertrand. Je n’ai jamais pu avoir un échange avec lui ». Quant à Sylvie Saillard-Meunier, du Rassemblement national, elle décrit « un homme odieux, insultant, cherchant à m’humilier ».

    Malaise à tous les étages ?
    Xavier Bertrand se conduirait-il de la même façon avec les agents du conseil régional ? « Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est paranoïaque, mais il a un #comportement_tribal. Il traite les agents publics, y compris les cadres, comme des sous-fifres à qui on aboie des ordres. Nous sommes des républicains, nous étions prêts à se nous mobiliser pour cette nouvelle majorité. Mais il n’y a pas eu de retour », assure un cadre contraint de conserver l’anonymat.
    https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2017/05/04/conseil-regional-lenquete-qui-fait-mal

    Dans une enquête intitulée « #Malaise à tous les étages », parue en 2017, le syndicat Sud-Solidaires dénonçait déjà « un manque de confiance et de considération des agents du fait du comportement d’élus suspicieux, condescendants et refusant le contact avec les agents ». Mais aussi « un management frappé par l’ #opacité et l’ #arbitraire » et « une absence de reconnaissance des compétences des agents ».

    Très loin de l’image d’un Xavier Bertrand attentif aux soucis des petites gens des Hauts-de-France, les salariés de la région décrivent, au contraire, un personnage #autoritaire, #cassant, parfois même #désagréable. Ils dénoncent surtout les méthodes de #management dignes d’un patronat rétrograde. « Certaines personnes ont été changées de bureau quatre, cinq, six fois, pour les pousser à la démission », assure un autre agent. Les mutations et les #licenciements qui se succèdent au conseil régional ne font que rarement les gros titres de la presse locale.
    « Xavier Bertrand ne négocie, pas il concède »

    Bref, en quoi l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy serait-il le digne représentant de la droite sociale ? Les relations plus que conflictuelles avec les syndicats de la région ne plaident pas vraiment dans ce sens. L’audit du cabinet Secafi, publié en 2018 auprès de trois mille agents, montrait déjà que 78 % des salariés estimaient que la fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie n’a pas “amélioré leurs conditions de travail“ ; 62 % des agents trouvaient leur charge de travail “importante“, voire “excessive“, en raison de la nouvelle organisation. D’autres chiffres ? 53 % jugent l’organisation de leur direction incohérente, 42 % ne sont pas associés aux décisions concernant directement leur travail, 38 % se sentent parfois inutiles à leur poste… Bonjour l’ambiance.

    Un an plus tard, la situation ne s’est pas vraiment améliorée. L’intersyndicale (CFDT, CGT, FA, Unsa, Sud, SNU-Ter) boycotte les négociations avec Xavier Bertrand. « On sent que le président de région fait de la politique en cherchant à faire la démonstration qu’il sait assumer une réduction de la dépense publique par la baisse du nombre de fonctionnaires », dénonce Joseph Demeulemeester, responsable CGT. Il évoque des conditions de travail dégradées, des suppressions d’emplois, des désorganisations des services, des inégalités de traitement entre agents du Nord-Pas-de-Calais et ceux de la Picardie.

    Moins de cinq rencontres avec les syndicats
    Manifestement, le responsable syndical n’a pas vraiment changé d’avis concernant le comportement de Xavier Bertrand : « Un homme de dialogue ? Pas vraiment. Les rencontres peuvent se compter sur les doigts de la main. C’est simple, Xavier Bertrand ne négocie pas, il concède. Depuis 2016, cinq cents emplois permanents ont disparu. Je ne vois pas en quoi la politique sociale de Xavier Bertrand diffère de celle menée par Emmanuel Macron ».

    Quarante ans d’activité au sein des services de collectivités territoriales ou de l’État dans le Nord-Pas-de-Calais puis dans les Hauts-de-France, cela laisse forcément des traces. Benoît Guittet porte un jugement posé, mais sans concession, sur Xavier Bertrand et sur son action au conseil régional depuis son arrivée en 2016. « Au départ, il n’y connaissait rien, ce qui est normal, il n’avait aucune expérience du pilotage de la région, comme l’équipe autour de lui, à l’exception de Valérie Létard. Mais elle a quitté dès 2017 la vice-présidence de la région pour celle du Sénat », constate l’ancien co-responsable de la CFDT.

    « Xavier Bertrand est un bourreau de travail et il a pris immédiatement les dossiers à bras le corps. Vous lui envoyez un SMS à 8 heures, il vous répond à 8 h 10, reconnaît-il. Le problème, c’est que c’est un chef d’orchestre, il décide de tout et fonctionne en #vase_clos. En cela, il est pire que Macron, tout doit passer par lui. Il n’a absolument pas tenu compte des équipes en place, ni de l’intérêt de leurs expériences ou expertises pour faire fonctionner une collectivité singulière comme la région. »

    En tant que syndicaliste, il garde en mémoire les négociations particulièrement difficiles avec le président de région. « Parce que nous n’acceptions pas ses dernières propositions, pour lui, non discutables, il a rompu, brutalement, annonçant qu’il ne travaillerait plus avec nous, mais avec deux syndicats minoritaires, FO et la CFTC », se souvient Benoît Guittet. « Il peut être bienveillant, presque copain, mais uniquement quand ça ne mange pas de pain, que la concession est minime. En fait, avec lui, il faut le servir et être assez docile ».

    « La région Hauts-de-France est devenue la région Bertrand »

    Egalement cadre, le syndicaliste voit d’abord en Xavier Bertrand un homme qui donne la priorité à la #communication sur l’action. « Il lui faut sans cesse lancer des “trucs“ dont les médias vont parler ». Toutefois, il lui reconnaît « des idées pas complètement idiotes. Je ne l’attaquerai pas sur sa non-sincérité. Tout n’est pas feint chez lui. Je l’ai vu intervenir immédiatement, et être affecté réellement, quand un collègue a été assassiné en Corse, ou quand une salariée a été agressée chez elle ».

    Benoît Guittet reproche surtout au candidat à l’élection présidentielle son manque de vision. « Dans ce domaine, c’est le vide sidéral. Il n’a pas écrit une ligne sur ce que sera la région dans vingt ans. Il n’a pas d’idées, il ne se projette pas dans l’avenir, les Hauts-de-France n’étant qu’un marchepied pour lui », déplore-t-il. « Son manque de réflexion, de puissance intellectuelle, il le compense par une présence constante sur le terrain. Il est partout et comme il a de l’instinct, du “pif“, il comprend ce qu’il faut faire. Mais ses “trucs“, c’est epsilon. Proch’emploi, Proch’ceci ou cela ne fait pas une politique. En fin de compte, on retiendra que ça n’a pas été un très bon président de région », conclut l’ancien délégué syndical CFDT.

    Le dircab’ se prend une soufflante
    Un autre cadre, en poste à Amiens, fait une analyse similaire. Dès son arrivée en 2016, Xavier Bertrand a mis sur la table son ambition présidentielle : « La région des Hauts-de-France est devenue la région Bertrand, analyse-t-il. Il a donc rayé de la carte toute prospective. Un peu comme un repreneur d’entreprise qui, pour gagner rapidement de l’argent, couperait la recherche et le développement ».

    Le témoignage de Kaddour Qassid, représentant dans le Nord d’ #Anticor, l’association de lutte contre la corruption, concernant sa relation avec Xavier Bertrand ne manque pas d’intérêt. En mars 2017, il est reçu par le président des Hauts-de-France, qui entend faire de la déontologie l’un des marqueurs de son mandat. A priori, c’est une excellente initiative. « Je lui ai annoncé un dysfonctionnement grave remontant à plusieurs années, avant sa prise de fonction. Il s’agit d’un cumul d’activités interdit à tous les agents publics », raconte Kaddour Qassid. Xavier Bertrand s’énerve aussitôt, vocifère qu’il « n’y a pas d’ #impunité au conseil régional ». Puis le président du conseil régional s’en prend à son directeur de cabinet. « Comment se fait-il que je ne sois pas au courant ? » se met-il à hurler. « J’ai vu de la peur dans les yeux du directeur de cabinet, il était livide. Xavier Bertrand l’engueulait comme s’il s’agissait d’un gamin », se souvient le responsable. Depuis, les relations entre Anticor et la région n’ont cessé de se dégrader... avant de cesser. 


    J’ai écrit cet article à la demande de Mediacités parallèlement au travail d’actualisation de mon ouvrage sur Xavier Bertrand paru en 2010 sous le titre « Xavier Bertrand, les coulisses d’une ambition », aux éditions de l’Archipel. La nouvelle version augmentée, intitulée « Xavier Bertrand L’obstiné », paraît le 23 septembre. 

    Mon éditeur m’a rappelé fin 2020 pour actualiser l’ouvrage, en raison des ambitions présidentielles de Xavier Bertrand. Pour le premier opus, celui-ci m’avait reçu, sans difficultés, à plusieurs reprises. En revanche, je n’avais eu aucun écho de sa part après la parution. Pour cette nouvelle édition, j’ai bien évidemment effectué plusieurs demandes auprès de la région afin d’entrer en contact avec Xavier Bertrand et recueillir sa version des faits. Il n’y a pas qu’une vérité mais des vérités. A ce jour je n’ai même pas essuyé de refus, je n’ai pas reçu de réponse.

    L’attitude de l’ancien ministre ne m’a nullement empêché de poursuivre mon travail d’investigation, interviewant ses amis comme ses adversaires politiques, des syndicalistes, des élus, des salariés du conseil régional des Hauts-de-France, de simples particuliers, et des journalistes locaux et parisiens. En 2010, Xavier Bertrand maniait déjà avec dextérité le « faire savoir », mais ne négligeait pas pour autant le « faire ». En 2021, J’ai découvert un politicien autoritaire et sans vision, privilégiant la communication, au détriment de l’action.

    Ian Hamel, journaliste au Point, est l’auteur d’essais politiques dont Sarko et Cie, la république des copains (2011), L’Affaire Bettencourt, derniers secrets (2013), Notre ami Bernard Tapie (2015)

    #Haut_de_france #xavier_bertrand #Région #Nord #Pas_de_calais #Oise

  • Warum der Fall Nemi El-Hassan die Krise des deutschen Journalismus aufzeigt
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/berlin-warum-der-fall-nemi-el-hassan-die-krise-des-deutschen-journa

    16.9.2021, von Hanno Hauenstein - Berlin - Das hier ist ein Kommentar über Nemi El-Hassan. Über den Versuch von rechts, ihre journalistische Arbeit und Person zu diskreditieren. Eine Sache, die mit El-Hassan nur indirekt zu tun hat, scheint in diesem Kontext essenziell zu zeigen: Das System, in dem ihre Haltungen gerade verhandelt werden – der deutsche Journalismus – befindet sich in einer ernst zu nehmenden Krise. Einer Krise, die längst nicht mehr nur struktureller, sondern zunehmend ideologischer Natur ist.

    Zur Sache selbst: Nemi El-Hassan, so der Vorwurf, lief im Alter von 20 auf dem sogenannten Al-Kuds-Marsch in Berlin mit. Der Al-Kuds-Marsch ist eine antizionistische Demonstration, auf der in den vergangenen Jahren regelmäßig antisemitische Parolen gerufen wurden. Es geht mir hier in keiner Weise darum, antisemitische Äußerungen oder Handlungen zu entschuldigen. Oder die Problematik einer Veranstaltung wie des Al-Kuds-Marsches kleinzureden. Dass antizionistische Demos in Deutschland inzwischen teils vor Synagogen stattfinden, dass Jüdinnen immer öfter aggressiv gebeten werden, sich zu Israel zu positionieren, allein weil sie Jüdinnen sind, ist Teil eines traurigen Alltags in Deutschland.

    Und ja, dass El-Hassan 2014 ausgerechnet auf diese Demonstration gegangen ist, um ihre Solidarität mit Palästinensern während des Israel-Gaza-Kriegs auszudrücken, ist unglücklich. Das hat sie inzwischen selbst klargestellt: „Ich verurteile jegliche antisemitischen Äußerungen und Aktionen, sämtliche Arten von Gewalt und insbesondere die Gewalt, die auf diesen Demos stattgefunden hat“, schrieb El-Hassan jetzt auf Instagram.
    Am Rande des Gazastreifens

    In diesem Kontext keineswegs irrelevant wäre, sich damit auseinanderzusetzen, was sie 2014, im Nachgang des Israel-Gaza-Krieges, auch getan hat: El-Hassan veröffentlichte etwa einen Text namens „Am Rande des Gazastreifens: Ein Besuch bei Freunden“, in dem sie unter anderem die heute Anfang 70-jährige israelische Aktivistin Roni Keidar porträtierte und darin reportagehaft den Bedingungen einer israelisch-palästinensischen Verständigung nachspürte. „Die Sanftheit in Ronis Stimme“, schreibt El-Hassan, „ist bemerkenswert, wenn sie davon spricht, wie wichtig Verständnis für die Sicht des Gegenübers ist.“

    Im Herbst 2014 trat El-Hassan im Willy-Brandt-Haus im Rahmen einer Veranstaltung mit palästinensischen und israelischen Musikern auf, unter dem Titel: „Über Mauern und Grenzen hinweg“. In den Folgejahren hat sie sich immer wieder als kritische Journalistin hervorgetan, die sich mit den Bedingungen und Effekten von Antisemitismus und Rassismus auseinandersetzt. So etwa im „Frontal“-Beitrag „Nach dem Anschlag in Halle – Perfide Parolen, abstruse Verschwörungen“ von 2019, in dem sie antisemitischen Stereotypen nachgeht und Personen konfrontiert, die sie verbreiten.

    Dass der deutsche Mainstream derzeit bemühter ist, El-Hassan als antisemitische Islamistin zu framen, anstatt sich – was wirklich lediglich ein paar Google-Klicks erfordern würde – ein ausgewogenes Bild darüber zu machen, wie ihre Haltung zu Israel und Palästina bereits 2014 tatsächlich aussah und wie sie sich in den letzten Jahren immer wieder für interkulturelle Verständigung und gegen Antisemitismus starkmachte, spricht Bände.

    Als Deutsche mit palästinensischen Wurzeln, die sich aktiv mit der Lebensrealität von Israelis und Palästinensern auseinandergesetzt hat, hat El-Hassan offenbar eine aufrichtigere Beziehung zu Israel als der Großteil der deutschen Mehrheitsgesellschaft, die sich momentan anspruchsberechtigt fühlt, ihre Stimme zu diskreditieren.
    Die Diskussion um Nemi El-Hassan bedient alte Muster

    Das Muster, das diese Diskussion bedient, ist natürlich nicht neu. Und darin kann es auch kaum wen überraschen, dass Beatrix von Storch sich über die Entscheidung des WDR freut, den Start der Moderation von Nemi El-Hassan bei „Quarks“ vorerst auszusetzen. So wird seitens deutscher Journalisten – auffällig oft aus dem Hause Springer – in erwartbarer Regelmäßigkeit unter dem Deckmantel eines Engagements gegen Antisemitismus eine Rhetorik der Spaltung kaschiert, die je nach Gusto gegen Migrantinnen, Nicht-Weiße oder Kritiker israelischer Politik in Anschlag gebracht wird – darunter auch Jüdinnen und Juden. In parodistisch wirkender Überzeichnung rückte die Welt am Sonntag jüngst selbst progressive Linke wie Carolin Emcke oder Max Czollek in die Nähe von Antisemitismus.

    Czollek wurde dabei seine jüdische Identität abgesprochen. Emcke wurde vom Chefredakteur der Welt am Sonntag Johannes Boie vorgehalten, sie bagatellisiere „das Leid der Juden“. Der Vorwurf des Antisemitismus, der im Land der Täter ein scharfes Schwert sein sollte, wird so zu politischen Zwecken instrumentalisiert und verwässert. Wer die Debatten allein der vergangenen anderthalb Jahre verfolgt hat, könnte meinen, all dies hätte längst einen tipping point erreichen müssen. Es hätte den destruktiven „Diskurs“ aus dem Hause Springer als das offenbaren müssen, was er ist: antipluralistisch, xenophob, provinziell.

    Stattdessen legte die Welt am Sonntag Ende Juli nach, indem sie am Beispiel des Schwarzen, wenige Monate zuvor zum nächsten HKW-Intendanten ernannten Kurators Bonaventure Ndikung die vermeintliche Inkonsequenz des BDS-Beschlusses bemängelte. Und Monika Grütters in einer geradezu grotesken Geste indirekt dazu aufrief, Ndikungs Berufung doch besser noch mal zu prüfen.

    Die Idee hinter derartigen rhetorischen Manövern scheint zu lauten: Solange wir uns zu unsachlichen Antisemitismus-Polizisten aufspielen, können wir die bruchhafte Leerstelle unserer deutschen Identität überspringen. Es ist ein schablonenhaftes Karteikasten-Denken, das dazu dient, denjenigen, die es vortragen, einen zwielichtigen Status als vermeintlich Geläuterte der Geschichte zu sichern, die deren „Lehren“ wiederum gegen vermeintlich unzivilisierte Wilde verteidigen.
    Die Welt am Sonntag und Hans-Georg Maaßen

    Dabei muss man sich ernsthaft fragen: Wo war die Querfront der Welt am Sonntag, als Hans-Georg Maaßen mit seiner Rede von „Globalisten“ antisemitische Denkfiguren aufwertete? Oder als Schäuble Maaßen jüngst wieder in Schutz nahm? Wo war die Bild-Zeitung, als „Querdenker“, die AfD und ein Vegan-Koch die Corona-Krise kontinuierlich dazu nutzten, völkisches Gedankengut aus dem Urschlund der deutschen Innerlichkeit hervorzukitzeln?

    Dabei ist es ja nicht so, als wäre die Welt am Sonntag zu Differenzierung prinzipiell nicht in der Lage. „Klarheit“, schrieb Johannes Boie im Frühjahr 2020, wird „häufig darin bestehen, Uneindeutigkeiten nachzuzeichnen, Ambivalenzen herauszuarbeiten (...) Die ganze Wahrheit ist komplizierter als ihr eindimensionales Weltbild.“ Wofür Boie Differenzierung einforderte? In seinem Text geht es um die Frage, ob der Attentäter von Hanau tatsächlich rechtsextrem war. Oder, wie der Text nahezulegen scheint, ob er nicht eher ein verirrter Einzeltäter gewesen sei. Journalisten, so Boie, dürften sich in ihrer Beurteilung nicht von Dritten treiben lassen.

    Jetzt, wo viele deutsche Journalistinnen in Deutschland bemüht sind, Nemi El-Hassan als verkappte Islamistin zu zeichnen, die sich angeblich nichts inniger wünscht, als Israel von der Landkarte zu streichen, ist es schon merkwürdig zu beobachten, wie Boie die im Fall des Hanau-Täters so ehern verteidigte Differenzierungsfähigkeit plötzlich abhandenkommt.

    Wer seinen jüngsten Kommentar zu El-Hassans Teilnahme and der Al-Kuds-Demonstration 2014 liest, muss kein Rassismus-Experte sein, um hier mehr zu erkennen als ein Bedürfnis, die Sicherheit von Jüdinnen und Juden zu wahren. In seiner Problembeschreibung der Al-Kuds-Demonstration heißt es etwa, dass „Migranten ‚Allahu Akbar‘ brüllen“. Anverwandelt er sich damit nicht selbst einer Rhetorik der Menschenfeindlichkeit? Kann man das wirklich noch ernst nehmen? Als Schutzversuch einer in Deutschland diskriminierten Minderheit? Wohl kaum. Boie macht sich mindestens unglaubwürdig. Und mit ihm tun es viele andere.
    Nemi El-Hassan ist für Springer ein gefundenes Subjekt

    Überhaupt: Wenn sich der Maßstab journalistischer Integrität neuerdings danach bemisst, ob man in einer Art „Kontaktschuld“ mit Antisemiten steht, wäre es für jeden Journalisten und jede Journalistin dieses Landes durchaus sinnvoll, einmal in sich zu gehen und sich zum Beispiel zu fragen, ob sie etwa 2003 auf einer der unzähligen Anti-Irak-Kriegs-Demos mitliefen, die bekanntlich von antisemitischen Motiven nur so durchzogen waren – und was dies für die Integrität ihres eigenen journalistischen Schaffens bedeutet.

    Oder ob sie etwa bei Gesprächen mit entfernten Familienmitgliedern am Weihnachtsabend dieselbe unnachgiebig-argwöhnische Schutzhaltung Israel gegenüber einnehmen, die sie ansonsten so gerne gegen Migrantinnen in Anschlag bringen.

    Für Springer-Journalisten wäre es jetzt vielleicht auch ein sinnvoller Moment, sich noch mal mit der eigenen Betriebsgeschichte auseinanderzusetzen. Axel Springer selbst war in der NS-Zeit für antisemitische Propaganda mitverantwortlich, etwa als Mitarbeiter der Altonaer Nachrichten. Nach dem Zweiten Weltkrieg beschäftigte er mehrere Mitarbeiter, die einst überzeugte Nazis waren. Etwa Paul Karl Schmidt, der die NS-Propaganda des Auswärtigen Amtes steuerte. Schmidt hatte 1944 beispielsweise Anregungen geschrieben, wie eine Juden-Deportation in Budapest nach außen verharmlost werden könnte. Nach dem Krieg veröffentlichte er unter dem Namen Paul Carell Bücher, die die Wehrmacht verherrlichten, und arbeitete als Redenschreiber. Für wen? – für Axel Springer.

    Es wäre jetzt außerdem auch ein guter Moment für den WDR, noch mal darüber nachzudenken und sich womöglich auch öffentlich zu positionieren, weshalb man sich 2020 verteidigend vor Lisa Eckhart stellte, die durch antisemitische Witze über Juden auffiel. Und jetzt, wo es um die Beschäftigung einer nicht-weißen Deutschen durch den Sender geht, die sich aktiv gegen Antisemitismus ausspricht, der Druckwelle von rechts nachgibt.

    Es wäre überhaupt ein guter Moment für deutsche Medienhäuser – auch außerhalb des Hauses Springer –, darüber nachzudenken, warum Nemi El-Hassan in vielen Artikeln, die über den Fall erschienen sind, mit Kopftuch abgebildet wurde, das sie seit Jahren abgelegt hat. Warum will man die persönliche Entwicklung dieser Person schlicht nicht wahrhaben? Sie auf etwas festschreiben, das sie nicht ist – womöglich auch nie war?

    Wenn diese Diskussion eins ist, dann scheinheilig. Sie ist Ausdruck einer inzwischen normalisierten deutschen Sehnsucht, die Deutungshoheit über Antisemitismus gegen Minderheiten in Anschlag zu bringen. Ob diese nun jüdisch, muslimisch oder links sind, scheint dabei kaum mehr eine Rolle zu spielen. Dass dieses Muster von einer breiten Medienöffentlichkeit abgenickt oder hingenommen wird, sollte uns ernsthaft zu denken geben.

    #Allemagne #antisemitisme #journalisme #harcèlement