• Rooftop ateliers: how socialist urban planners supported artists | by Kuba Snopek | Oct, 2020 | Medium

    https://medium.com/@kuba_snopek/rooftop-ateliers-how-socialist-urban-planners-supported-artists-196b890037e1

    I have always been fascinated by cities with vibrant art scenes. But how are they created? How does it happen that some neighborhoods have an artistic genius loci and some don’t? What can architects and planners do, in order to make art flourish? In my book “Belyayevo Forever” I was exploring ways how to preserve spaces rich with artistic activity. But how are such spaces made in the first place?

    Quite accidentally I have discovered an approach, which seems to have been popular in the socialist countries. In many neighborhoods, planners added rooftop ateliers for artists on top of buildings. Until today, such ateliers exist in former socialist cities and preserve their original function.

    #soviétisme #architecture #logement #habitat #ex-urss

  • Si l’échec est un but, la transition écologique du BTP pourrait être un chef-d’œuvre - D’architectures

    https://www.darchitectures.com/si-echec-est-un-but-la-transition-ecologique-du-btp-pourrait-etre-un

    Des conflits d’intérêts,

    Une « task force »,

    Un rapport secret,

    Une mise en œuvre de plus en plus cryptique,

    Et la certitude de dépenser 7 milliards au profit d’une industrie qui continue d’évoluer dans la plus grande impunité environnementale…
    La rénovation énergétique du bâtiment s’inscrit-elle encore dans la stratégie nationale bas-carbone ?

    En mai dernier, notre gouvernement a confié la coordination d’une « task force » pour la rénovation énergétique du bâtiment à Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, leader mondial en matériaux d’isolation. Les 20 propositions transmises à l’exécutif en juillet 2020 par ce commando d’industriels (Total, Schneider Electric, ENGIE) n’ont pas encore été rendues publiques.

    Consulter une entreprise du CAC 40 pour définir un volet de la stratégie publique de neutralité carbone n’étonne plus personne. Le conflit d’intérêts fait partie de l’ADN du bâtiment. Un tel mécanisme dans le domaine de la santé publique ferait trembler les bases de notre État de droit mais dans la filière du BTP, il faut bien le reconnaître, l’intervention d’intérêts privés dans l’écosystème de l’action publique est la norme.

    Pour s’en convaincre, une lecture rapide de l’organigramme des institutions parmi les plus influentes de la filière industrielle du BTP suffit. À la tête du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), organisation publique chargée de définir les normes de construction ? Hervé Charrue, ex-salarié de Saint-Gobain et membre de différents comités directeurs du groupe coté en Bourse. À la présidence de l’association Alliance HQE-GBC France, principal certificateur « environnemental » du bâtiment (plus de 100 000 certifications NF de logements en 2017) ? Philippe Van de Maele, homme d’affaires et ex-analyste financier du groupe Saint-Gobain…

    Rien d’étonnant donc, à ce qu’Emmanuelle Wargon, alors secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et ex-lobbyste du groupe Danone chargée des questions environnementales auprès des pouvoirs publics, ait parrainé un tel mariage. Dans le BTP, la confusion des intérêts publics et industriels semble avoir toujours servi une certaine conception de la mission de l’État visant l’efficacité économique au détriment, parfois, de l’utilité sociale et de la morale politique.

    #architecture #Logement #habitat #urban_matter

  • Le quartier d’habitat social à #Tavros

    La zone étudiée est l’un des quartiers créés à Athènes (comme ceux de Dourgouti, Asyrmatos, Ambelokipi, etc.) afin de loger les réfugiés d’Asie Mineure de la décennie 1920. L’installation des réfugiés s’est faite soit par auto-installation dans des baraquements, soit de manière organisée dans des logements construits par l’État. Au cours des années qui ont suivi le quartier a reçu un grand nombre de migrants de l’intérieur, tandis que dès les années 1950 débute la construction progressive d’immeubles dédiés au relogement des réfugiés et ouvriers vivant dans les baraquements. Contrairement à d’autres zones d’habitation de réfugiés (comme par exemple Ilissos, Polygono, Kountouriotika), qui ont été rasés et dont les traces se sont perdues puisqu’elles se sont totalement fondues dans le tissu urbain environnant, Tavros est parvenu, à travers la création d’ensembles de logements sociaux, à conserver ses particularités vis-à-vis de son environnement large.


    https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/lhabitat-social-a-tavros
    #urbanisme #géographie_urbaine #Grèce #Athènes #habitat_social #cartographie #visualisation #réfugiés #histoire #quartiers_de_réfugiés

  • « Les promoteurs immobiliers ne satisfont pas nos besoins » - Majeur.info
    https://majeur.info/2020/09/27/les-promoteurs-immobiliers-ne-satisfont-pas-nos-besoins

    Louis Gaudreau, professeur à l’UQAM, vient de publier Le promoteur, la banque et le rentier chez Lux, un ouvrage sur l’histoire du logement au Québec et au Canada. En entrevue avec Majeur, il souligne que les promoteurs immobiliers ne remplissent pas les besoins de la population en matière de logement.

    Selon Louis Gaudreau, la multiplication des tours à condos que connaît Montréal n’aidera pas ceux qui vivent la crise du logement. « Les gens ne vont pas libérer un 5 ½ dans Hochelaga pour aller s’acheter un micro-condo de 400 pieds carrés dans Griffintown. Les promoteurs ne répondent pas à des besoins existants, ils en créent de nouveaux pour les gens qui ont l’argent pour les combler », souligne celui qui étudie le logement depuis plus de dix ans.

    « Il faut réduire notre capacité à faire de l’argent avec le logement »

    #canada #habitat #logement #spéculation #immobilier

  • Bal torché | Chantier dansant en torchis
    https://topophile.net/rendez-vous/bal-torche-chantier-dansant-en-torchis

    Le Bal torché est un événement festif ouvert à tous ! Encadrés par des musiciens et des professionnels de la construction terre, les pieds nus des danseurs formés sur place viendront mélanger la terre, la paille et l’eau, au rythme de musiques folkloriques et contemporaines. Il s’agit d’une production collective de petites « folies »,... Voir l’article

  • VIDEO. Les voisins heureux

    https://www.francetvinfo.fr/sante/senior/video-les-voisins-heureux_4107803.html

    Un toit, plusieurs générations, c’est possible ! A Villeneuve-d’Ascq, près de Lille, onze seniors ont emménagé depuis deux ans avec cinq familles, dont treize enfants, dans un immeuble qu’ils se sont fait construire. Chacun a son appartement mais ils partagent un jardin, un atelier, une buanderie, un studio pour les invités...
    Solidarité et partage

    Nous avons vécu avec Régis et Françoise, 76 ans, les pionniers de l’aventure. Marie-Hélène, la doyenne de 80 ans, affronte les premiers signes du grand âge. Marie, célibataire divorcée de 76 ans, a enfin pu trouver un logement autonome tout près du sien pour son fils Laurent.

    Les anciens animent des ateliers pour les plus petits ; en échange, les parents font les courses pour les plus âgés. Solidarité, partage, éclats de rire : une vie en commun qui n’est pas sans parfois créer quelques frictions !

    Un reportage de Camille Le Pomellec avec Premières Lignes diffusé dans « Envoyé spécial » le 17 septembre 2020.

    #habiter #logement #urban_matter #habitat

  • Le boom des logements vacants continue – Centre d’observation de la société
    http://www.observationsociete.fr/modes-de-vie/logement-modevie/le-boom-des-logements-vacants.html

    L’information ne va pas faire plaisir à tous ceux qui n’arrivent pas à trouver où se loger : le nombre de logements vacants a progressé de 1,9 à 3 millions entre 2006 et 2019 – une hausse de 55 % – selon les données du recensement de l’Insee. Leur part dans l’ensemble du parc de logements est passée de 6 à 8,4 %.

    #logement #propriété_privée

    • J’ai quitté y’a trois ans un 40m2 en me fâchant vivement avec le couple de propriétaires qui n’ont pas respecté le contrat ni les promesses qu’ils m’avaient faites. Bon, faut dire que si le plafond m’était tombé dessus c’est parce que je faisais cuire des patates sans couvercle, les chiottes qui fuyaient c’était aussi parce que je tirais trop fort au lieu de pousser, les parpaings sans isolant, bon on fera bientôt les travaux, la terrasse de 3m2 bétonnée sur la moitié de sa surface pour mieux la partager, la porte ballante sur la rue pour mieux permettre le carnage de notre appart par les cambrioleurs, un simple retard de quelques années. Et on touchait le plafond des chambres en levant la main, bref, on a réussi à partir.
      Est curieusement apparu ensuite sur la façade un grand tag « marchands de sommeil » qui a refusé d’être effacé pendant quelques mois. On n’était pas les seuls à leur en vouloir ceci dit.
      C’est sur que maintenant qu’il n’y a plus de locataires depuis trois ans (j’ai une copine qui vit à côté) ils ne peuvent plus raconter qu’ils n’ont pas de sous, ni le compte des charges, ni dénoncer quiconque à la CAF qui leur remboursait pourtant avec mon aide une part conséquente du crédit de leur maison principale type « Mon Oncle de Tati ».
      Bon, ok, je les déteste ces enflures de petits capitalistes de merde qui spéculent sur des taudis, mais pire que tout c’est bien la politique du #logement en france qui est pourrie.

    • @touti Il nous a fallu un recommandé AR pour que le nôtre se résigne à faire venir le plombier pour «  expertise  »  : l’eau giclait du mur depuis une semaine, on avait les pieds dans l’eau. Le plombier a pété le mur et révélé qu’une ancienne soudure avait lâché à l’intérieur du mur. Le proprio, les yeux exorbités  : «  c’est parce qu’ils ferment le robinet trop fort  !  ».

      Le plombier l’a envoyé chercher un truc dehors, puis nous a dit qu’il était choqué par la situation, qu’il n’avait jamais vu quelqu’un se permettre d’aussi mal se comporter et qu’il était de notre côté.

      C’était un pote au proprio, lequel a la réputation d’être gentil et serviable. Sauf que la relation proprio-locataire est une relation de domination et que le type défoule sur nous tout ce qui lui est refusé par la socialisation normale (où il est majoritairement considéré comme gentil, mais un peu limité, donc plutôt très dominé, d’où ses excès de flagornerie et serviabilité).

  • L’habitat écolo sera-t-il à la #campagne ?
    http://carfree.fr/index.php/2020/08/27/lhabitat-ecolo-sera-t-il-a-la-campagne

    C’est une grande contradiction : les écolos veulent vivre proche de la nature, mais pour vivre de la nature il leur faut faire appel aux engins et au système les plus Lire la suite...

    #Etalement_urbain #Fin_de_l'automobile #Vie_sans_voiture #Villages_sans_voitures #écologie #habitat #rurbanisation #sans_voiture

  • La maison, miroir de soi - Ép. 1/5 - Habiter, demeurer, se loger
    https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser/habiter-demeurer-se-loger-15-la-maison-miroir-de-soi


    De la philosophie à la géographie, de l’anthropologie à l’architecture en passant par l’urbanisme ou l’histoire, la notion d’habiter traverse les sciences sociales et humaines et rencontre quelques-uns des débats majeurs de notre vie contemporaine. Habiter, c’est bien plus que se loger.

    #habiter #habitat #logement #chez_soi

  • Les plus pauvres exclus du #Logement social : des propositions pour y remédier
    https://www.bastamag.net/logement-social-mal-logement-pauvres-exclus-paiement-loyer-fondation-abbe-

    Plus on est pauvre, moins on a accès au logement social. C’est paradoxal, mais c’est le constat fait par un groupe d’associations actives pour le droit au logement et contre la pauvreté dans une étude rendue publique le 11 juin [1]. « Faute de ressources suffisantes, des ménages sont aujourd’hui exclus du logement social, indique l’étude. Au niveau national, parmi les demandeurs HLM, les chances pour un ménage d’obtenir un logement social sont d’autant plus faibles que ses ressources sont basses. » (...) En bref

    / #Habitat_écologique_et_social, #Garantir_l'accès_au_logement, #Inégalités, #Fractures_sociales, (...)

  • La #crise, ou la #ville idéale ?
    http://carfree.fr/index.php/2020/05/06/la-crise-ou-la-ville-ideale

    Quelles sont la taille et l’organisation spatiale idéales d’une ville soutenable ? Et donc d’une vie soutenable ? Voici une réflexion sur l’immobilier, la ville, la voiture et l’environnement. L’idéal écologique actuel, Lire la suite...

    #Quartiers_sans_voitures #Ville_sans_voitures #développement_durable #habitat

  • « Après le confinement nous devrons reconfigurer aussi bien la ville que nos appartements »
    https://www.bastamag.net/deconfinement-ville-densite-urbaine-covid-transport-en-commun-velo-teletra

    L’épreuve du confinement révèle l’incurie du développement urbain tous azimuts depuis un demi-siècle. Comme le rappelle le philosophe et urbaniste Thierry Paquot, la préoccupation de la santé a disparu des enseignements de l’urbanisme, au profit d’« une ville productiviste conçue pour un individu masculin en bonne santé, solvable et actif ». Avec le changement climatique, les villes actuelles doivent être repensées et entrer dans « l’âge post-béton ». Entretien. Basta ! : Qu’est-ce que la crise du (...) #Décrypter

    / #Logement, #Transports, #Climat, #Entretiens, #Habitat_écologique_et_social, A la une

  • Societal exit from lockdown/ Déconfinement sociétal /Maatschappelijke exit-strategie

    Apport d’expertises académiques / Inbreng van academische expertise / Contribution of academic expertise

    Preprint Version 1.1April 17, 2020

    https://07323a85-0336-4ddc-87e4-29e3b506f20c.filesusr.com/ugd/860626_731e3350ec1b4fcca4e9a3faedeca133.pdf

    cf. Coronavirus - Une centaine de chercheurs émettent dix recommandations pour le déconfinement
    https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/belga/coronavirus-une-centaine-de-chercheurs-emettent-dix-recommandations-pour-le-

    #covid-19 #lockdown #belgique

  • Pour limiter les pandémies, les humains doivent « décoloniser le monde »

    Lorène Lavocat (Reporterre)

    La destruction des écosystèmes est une des causes de la pandémie de Covid-19. Sans changement radical de notre rapport à la planète,
    d’autres drames sanitaires sont à prévoir. Mais, dans la perspective
    de la catastrophe économique à venir, les décideurs sauront-ils
    prendre conscience de ce qu’il se passe en écoutant et respectant les
    citoyens ?

    (…)

    Nous détruisons les milieux naturels à un rythme accéléré : 100
    millions d’hectares de forêt tropicale coupés entre 1980 et 2000 ;
    plus de 85 % des zones humides supprimées depuis le début de l’époque industrielle. Ce faisant, nous mettons en contact des populations humaines, souvent en état de santé précaire, avec de nouveaux agents pathogènes. Les réservoirs de ces pathogènes sont des animaux sauvages habituellement cantonnés aux milieux dans lesquels l’espèce humaine est quasiment absente ou en petites populations isolées. Du fait de la destruction des forêts, les villageois installés en lisière de déboisement chassent et envoient de la viande contaminée vers des grandes villes.

    Avant le Covid-19, d’autres virus et bactéries se sont déjà propagées
    d’animaux sauvages vers les humains : Ebola en Afrique, le Sars de
    Chine, le Nipah de Malaisie, la fièvre de Lassa au Nigeria, Zika… Sans
    compter la multiplication des épizooties, les pandémies animales,
    comme la peste porcine ou la fièvre catarrhale ovine. Cependant, face
    à cette recrudescence des maladies infectieuses, « nos réponses sont
    toujours des réponses contre la nature, contre le vivant, regrette M.
    Morand. Lors de la grippe aviaire en 2005 en Thaïlande, les autorités
    ont ciblé le petit élevage de basse-cour, et poussé pour l’abattage
    massif et l’interdiction des races locales au profit de races
    industrialisées ». Certains chercheurs craignent que les
    chauves-souris et les pangolins, désignés comme hôtes originels du
    coronavirus, ne fassent ainsi les frais de la pandémie. « Les
    chauves-souris ont un rôle essentiel dans les écosystèmes, notamment parce qu’elles participent à la pollinisation, insiste Jean-François Guégan. On tire sur les chauves-souris et les pangolins pour ne pas répondre à la cause réelle qu’est la destruction des habitats par notre système économique. »

    Autrement dit, ne nous trompons pas de responsables. Mais ne nous
    trompons pas non plus de grille de lecture, estime la philosophe
    Virginie Maris : « Il y a d’abord beaucoup d’enseignements à tirer sur
    notre société, l’effondrement de l’État-providence et l’explosion des
    inégalités qui la caractérisent et qui sont mises à nues par cette
    crise sanitaire, souligne-t-elle. Cet épisode contribue aussi à
    déconstruire l’idée que la nature serait foncièrement bonne et que la
    solution à la crise écologique actuelle serait d’“accepter les lois de
    la nature” ou de “nous réconcilier” avec elle. » Pour Mme Maris, « 
    rétablir l’harmonie rompue entre humains et autres qu’humains », est une illusion, un fantasme « qui prend racine dans le mythe du jardin d’Éden et qui se renouvelle sans cesse, avec la figure du bon sauvage et la diversité des formes qu’elle a prise dans l’histoire ».

    Lire la suite :

    https://reporterre.net/Pour-limiter-les-pandemies-les-humains-doivent-decoloniser-le-monde

    • « Si nous ne changeons pas nos modes de vie, nous subirons des monstres autrement plus violents que ce coronavirus » entretien avec , Claire Legros, 17 avril 2020 (à quelle vitesse Le Monde suit-il ?)

      Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’Inrae, travaille sur les relations entre santé et environnement. Dans un entretien au « Monde », il estime que l’épidémie de Covid-19 doit nous obliger à repenser notre relation au monde vivant.

      Entretien. Ancien membre du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), Jean-François Guégan a fait partie du comité d’experts qui a conseillé la ministre de la santé Roselyne Bachelot lors de l’épidémie de grippe A (H1N1), en 2009. Directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et professeur à l’Ecole des hautes études en santé publique, il estime que l’épidémie de Covid-19 doit nous obliger à repenser notre relation aux systèmes naturels, car l’émergence de nouvelles maladies infectieuses est étroitement liée à l’impact des sociétés humaines sur l’environnement et la biodiversité.

      Vous avez fait partie des experts qui ont conseillé d’acheter des masques et des vaccins en grand nombre lors de la pandémie provoquée par le virus H1N1. Comment analysez-vous la situation en France, dix ans plus tard ?

      Comme beaucoup de mes collègues, j’ai été très surpris de l’état d’impréparation de la France à l’épidémie de Covid-19. Les expériences passées avaient pourtant mis en évidence la nécessité d’anticiper et de préparer l’arrivée de pandémies. Au sein du HCSP, nous avions préconisé l’achat des fameux vaccins, mais aussi la constitution d’une réserve de près de 1 milliard de masques, pour protéger la population française en cas de risque majeur, à renouveler régulièrement car ils se périment vite. Nous avions alors réussi à sensibiliser les décideurs de plusieurs ministères sur cette nécessaire anticipation. Je pensais que nous étions prêts. Au ministère de la santé, Xavier Bertrand a reconduit l’achat des masques, mais, ensuite, il y a eu un changement de stratégie. Il semble que l’économétrie ait prévalu sur la santé publique.

      Comment expliquer cette difficulté à cultiver, sur le long terme, une approche préventive ?

      Les départements affectés aux #maladies_infectieuses ont été, ces dernières années, désinvestis, car beaucoup, y compris dans le milieu médical, estimaient que ces maladies étaient vaincues. Et c’est vrai que le nombre de décès qu’elles occasionnent a diminué dans les sociétés développées. En revanche, elles sont toujours responsables de plus de 40 % des décès dans les pays les plus démunis, et on observe aussi une augmentation de la fréquence des épidémies ces trente dernières années.

      Nous n’avons cessé d’alerter sur leur retour en force depuis quinze ans, sans succès. On a vu les crédits attribués à la médecine tropicale s’effondrer, des connaissances se perdre, faute d’être enseignées, même si elles perdurent encore chez les médecins du service de santé des armées, dans les services d’infectiologie et les grandes ONG humanitaires.

      Quelle est la place de la santé publique dans la culture médicale en France ?

      La médecine, en France, a toujours privilégié l’#approche_curative. On laisse le feu partir, et on essaie ensuite de l’éteindre à coups de vaccins. De fait, il existe aujourd’hui une hiérarchie entre les différentes disciplines : certaines sont considérées comme majeures, parce que personnalisées, technologiques, curatives. C’est le cas, par exemple, de la médecine nucléaire ou de la cardiologie. D’autres sont délaissées, comme la santé publique et l’infectiologie, discipline de terrain et de connaissances des populations.

      Que sait-on aujourd’hui des interactions entre environnement et santé, et en particulier du rôle de la biodiversité dans la survenue de nouvelles épidémies ?

      Depuis les débuts de notre civilisation, l’origine des agents infectieux n’a pas varié. Les premières contagions sont apparues au néolithique, vers 10 000 à 8 000 av. J.-C., en Mésopotamie inférieure – aujourd’hui l’Irak –, lorsqu’on a construit des #villes dont les plus grandes pouvaient atteindre vingt mille habitants. On a ainsi offert de nouveaux #habitats aux animaux commensaux de l’homme, ceux qui partagent sa nourriture, comme les arthropodes, les mouches, les cafards, les rats, qui peuvent lui transmettre des agents.

      Pour nourrir les habitants des villes, il a fallu aussi développer l’agriculture et l’élevage en capturant des animaux sauvages, créant ainsi les conditions de proximité pour le passage vers l’humain de virus et de bactéries présents chez ces animaux ou abrités dans les sols ou les plantes et leurs systèmes racinaires. Les bactéries responsables du tétanos, de la tuberculose ou de la lèpre sont originaires du sol.

      La #déforestation est mise en cause dans l’augmentation du nombre de maladies infectieuses émergentes ces dernières années. De quelle façon ?

      Sa pratique massive a amplifié le phénomène depuis cinquante ans, en particulier dans les zones intertropicales, au Brésil, en Indonésie ou en Afrique centrale pour la plantation du palmier à huile ou du soja. Elle met l’humain directement en contact avec des systèmes naturels jusque-là peu accessibles, riches d’agents microbiens.

      Ainsi, le virus du sida le plus distribué, VIH-1, est issu d’un rétrovirus naturellement présent chez le chimpanzé en Afrique centrale. Le virus Nipah, responsable d’encéphalites en Malaisie, en 1998, a pour hôte naturel une espèce de chauve-souris frugivore qui vit habituellement dans les forêts d’Indonésie. La déforestation dans cette région a entraîné son déplacement vers la Malaisie, puis le Bangladesh, où les chauves-souris se sont approchées des villages pour se nourrir dans les vergers. Des porcs ont joué le rôle de réacteurs et contribué à l’amplification du virus.

      Il ne fait aucun doute qu’en supprimant les #forêts_primaires nous sommes en train de débusquer des monstres puissants, d’ouvrir une boîte de Pandore qui a toujours existé, mais qui laisse aujourd’hui s’échapper un fluide en micro-organismes encore plus volumineux.

      Depuis trente ans, l’urbanisation s’étend aux régions intertropicales. Quel rôle joue-t-elle dans cette transmission ?

      Dans ces régions, une vingtaine de villes comptent désormais plus de 7 millions d’habitants, qui accumulent à la fois richesse et extrême pauvreté, avec une population très sensible aux infections. Le scénario du néolithique se reproduit, mais de manière amplifiée par la biodiversité tropicale.

      L’agriculture qui s’y organise dans les zones périurbaines favorise la création de gîtes pour les micro-organismes présents dans l’eau, comme les bactéries responsables du choléra, ou les moustiques, vecteurs de paludisme. Des élevages de poulets ou de porcs y jouxtent les grands domaines forestiers tropicaux. Il suffit de faire une cartographie de Manaus [Brésil] ou de Bangkok pour visualiser comment ces pratiques favorisent les ponts entre des mondes hier bien séparés.

      Peut-on dire que la pandémie de Covid-19 est liée à des phénomènes de même nature ?

      Les origines du virus sont discutées, il faut rester prudent. Les scientifiques s’accordent néanmoins sur une transmission de l’animal à l’humain. Dans sa composition moléculaire, le coronavirus responsable du Covid-19 ressemble en partie à un virus présent chez les chauves-souris du groupe des rhinolophes, et en partie à un virus qui circule chez une espèce de pangolin d’Asie du Sud-Est.

      Si le coronavirus a été transmis par la chauve-souris, il est possible que la déforestation intensive soit en cause. Si le scénario du pangolin est vérifié, la cause est à rechercher du côté de l’exploitation illégale de ressources forestières menacées. En Chine, le pangolin est un mets de choix, et on utilise aussi ses écailles et ses os pour la pharmacopée. La nette diminution des rhinocéros en Afrique a peut-être joué un rôle, avec un report sur le pangolin à un moment où l’importation en Chine de cornes de rhinocéros est rendue plus difficile.

      Certains sont tentés de supprimer les animaux soupçonnés d’être les réservoirs du virus…

      Cette hypothèse n’est ni réaliste ni souhaitable. Et d’ailleurs a-t-on vraiment envie de vivre dans ce monde-là ? De tout temps, les épidémies ont suscité des boucs émissaires. Les chauves-souris sont également accusées d’être les réservoirs d’Ebola – une théorie qui n’est pour l’heure pas démontrée – et souvent associées dans les imaginaires à une représentation diabolique. On oublie au passage qu’il s’agit d’animaux extrêmement utiles pour la pollinisation de très nombreuses plantes, ou comme prédateurs d’insectes.

      N’oublions pas non plus que la vie sur Terre est organisée autour des micro-organismes. Cette biodiversité est par exemple essentielle chez l’humain pour le développement du microbiome intestinal, c’est-à-dire l’ensemble des bactéries abritées dans notre système digestif, qui détermine dans les premiers âges de la vie notre système immunitaire.

      Peut-on faire un lien direct entre l’augmentation des épidémies et la crise climatique ?

      C’est un paramètre sur lequel on manque d’arguments. Les crises environnementales dans leur ensemble provoquent des phénomènes non linéaires, en cascade, des successions d’événements que l’on ne peut pas appréhender par la voie expérimentale. On peut réaliser des expériences en mésocosme, c’est-à-dire dans des lieux confinés où l’on fait varier les paramètres – sol, hygrométrie, température. Mais d’autres variables, telles que la pauvreté, la nutrition ou les mouvements de personnes, ne sont pas considérées par ces études, alors qu’elles peuvent jouer un rôle très important dans la transmission des infections. Quoi qu’il en soit, le changement climatique viendra exacerber des situations déjà existantes.

      Une approche pluridisciplinaire est donc indispensable pour comprendre les épidémies ?

      L’approche cartésienne pour démontrer les relations de cause à effet n’est plus adaptée face à ces nouvelles menaces. Toutes les problématiques planétaires nécessitent de développer des recherches intégratives et transversales, qui doivent prendre en compte les sciences humaines, l’anthropologie, la sociologie, les sciences politiques, l’économie…

      Il est possible de développer des analyses de scénarios, ainsi que des analyses statistiques. Or, ces approches sont souvent déconsidérées au profit des sciences expérimentales. D’un point de vue épistémologique, il est temps d’en finir avec cette distinction entre sciences majeures et mineures, pour reconstruire une pensée scientifique adaptée aux nouveaux enjeux. Cela demande que chaque discipline se mette à l’écoute des autres. Mais ce n’est pas le plus facile !

      Faut-il envisager la permanence d’un risque pandémique ?

      Nous sommes à l’ère des #syndémies (de « syn » qui veut dire « avec »), c’est-à-dire des épidémies qui franchissent les barrières des espèces, et circulent chez l’humain, l’animal ou le végétal. Si elles ont des étiologies différentes (des virus de familles différentes par exemple), elles ont quasiment toutes les mêmes causes principales.

      Cette épidémie est terrible, mais d’autres, demain, pourraient être bien plus létales. Il s’agit d’un coup de semonce qui peut être une chance si nous savons réagir. En revanche, si nous ne changeons pas nos modes de vie et nos organisations, nous subirons de nouveaux épisodes, avec des monstres autrement plus violents que ce coronavirus.

      Comment faire pour se protéger ?

      On ne réglera pas le problème sans en traiter la cause, c’est-à-dire les perturbations que notre monde globalisé exerce sur les environnements naturels et la diversité biologique. Nous avons lancé un boomerang qui est en train de nous revenir en pleine face. Il nous faut repenser nos façons d’habiter l’espace, de concevoir les villes, de produire et d’échanger les biens vitaux.

      L’humain est un omnivore devenu un superprédateur, dégradant chaque année l’équivalent de la moitié de l’Union européenne de terres cultivables. Pour lutter contre les épidémies, les changements nécessaires sont civilisationnels.
      Comme dans la symbolique du yin et du yang, nous devons accepter la double nature de ce qui nous entoure. Il nous faut complètement repenser notre relation au monde vivant, aux écosystèmes naturels et à leur diversité biologique, à la fois garants des grands équilibres et source de nombreux dangers. La balle n’est plus dans le camp des chercheurs qui alertent depuis vingt ans, mais dans celui des politiques.

      #cartésianisme #transversalité

  • La « #catastrophe » du #confinement pour les mal-logés
    https://reporterre.net/La-catastrophe-du-confinement-pour-les-mal-loges

    Logements surpeuplés ou insalubres, familles fragiles et dépendantes des associations et services sociaux désormais fermés... Le confinement démultiplie les difficultés pour les mal-logés. Les associations tentent de s’organiser.

    #mal-logement #inégalités #habitat #insalubrité #santé #pandémie

    « On n’a nulle part où aller » : face au #coronavirus, les #SDF galèrent
    https://reporterre.net/On-n-a-nulle-part-ou-aller-face-au-coronavirus-les-SDF-galerent

    « Que va-t-il se passer pour nous, les gens de la rue ? » À Strasbourg, les personnes sans-abri s’inquiètent : la plupart des centres d’accueil de jour sont fermés et certaines maraudes n’ont pas pu être assurées. Si certaines associations continuent leurs actions solidaires, entre 3.000 et 4.000 personnes seraient en situation d’urgence.

    #maraudes_sociales #associations

  • D’où viennent les coronavirus ?

    Contre les pandémies, l’écologie

    Sonia Shah - Le Monde diplomatique

    Même au XXIe siècle, les vieux remèdes apparaissent aux yeux des autorités chinoises comme le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie due au coronavirus. Des centaines de millions de personnes subiraient des restrictions dans leurs déplacements. N’est-il pas temps de se demander pourquoi les pandémies se succèdent à un rythme de plus en plus soutenu ?

    Serait-ce un pangolin ? Une chauve-souris ? Ou même un serpent, comme on a pu l’entendre un temps avant que cela ne soit démenti ? C’est à qui sera le premier à incriminer l’animal sauvage à l’origine de ce coronavirus, officiellement appelé Covid-19, dont le piège s’est refermé sur plusieurs centaines de millions de personnes, placées en quarantaine ou retranchées derrière des cordons sanitaires en Chine et dans d’autres pays. S’il est primordial d’élucider ce mystère, de telles spéculations nous empêchent de voir que notre vulnérabilité croissante face aux pandémies a une cause plus profonde : la destruction accélérée des habitats.

    Depuis 1940, des centaines de microbes pathogènes sont apparus ou réapparus dans des régions où, parfois, ils n’avaient jamais été observés auparavant. C’est le cas du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), d’Ebola en Afrique de l’Ouest, ou encore de Zika sur le continent américain. La majorité d’entre eux (60 %) sont d’origine animale. Certains proviennent d’animaux domestiques ou d’élevage, mais la plupart (plus des deux tiers) sont issus d’animaux sauvages.

    Or ces derniers n’y sont pour rien. En dépit des articles qui, photographies à l’appui, désignent la faune sauvage comme le point de départ d’épidémies dévastatrices (1), il est faux de croire que ces animaux sont particulièrement infestés d’agents pathogènes mortels prêts à nous contaminer. En réalité, la plus grande partie de leurs microbes vivent en eux sans leur faire aucun mal. Le problème est ailleurs : avec la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation effrénées, nous avons offert à ces microbes des moyens d’arriver jusqu’au corps humain et de s’adapter.

    La destruction des habitats menace d’extinction quantité d’espèces (2), parmi lesquelles des plantes médicinales et des animaux sur lesquels notre pharmacopée a toujours reposé. Quant à celles qui survivent, elles n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les portions d’habitat réduites que leur laissent les implantations humaines. Il en résulte une probabilité accrue de contacts proches et répétés avec l’homme, lesquels permettent aux microbes de passer dans notre corps, où, de bénins, ils deviennent des agents pathogènes meurtriers.

    Ebola l’illustre bien. Une étude menée en 2017 a révélé que les apparitions du virus, dont la source a été localisée chez diverses espèces de chauves-souris, sont plus fréquentes dans les zones d’Afrique centrale et de l’Ouest qui ont récemment subi des déforestations. Lorsqu’on abat leurs forêts, on contraint les chauves-souris à aller se percher sur les arbres de nos jardins et de nos fermes. Dès lors, il est facile d’imaginer la suite : un humain ingère de la salive de chauve-souris en mordant dans un fruit qui en est couvert, ou, en tentant de chasser et de tuer cette visiteuse importune, s’expose aux microbes qui ont trouvé refuge dans ses tissus. C’est ainsi qu’une multitude de virus dont les chauves-souris sont porteuses, mais qui restent chez elles inoffensifs, parviennent à pénétrer des populations humaines — citons par exemple Ebola, mais aussi Nipah (notamment en Malaisie ou au Bangladesh) ou Marburg (singulièrement en Afrique de l’Est). Ce phénomène est qualifié de « passage de la barrière d’espèce ». Pour peu qu’il se produise fréquemment, il peut permettre aux microbes issus des animaux de s’adapter à nos organismes et d’évoluer au point de devenir pathogènes.

    Il en va de même des maladies transmises par les moustiques, puisque un lien a été établi entre la survenue d’épidémies et la déforestation (3) — à ceci près qu’il s’agit moins ici de la perte des habitats que de leur transformation. Avec les arbres disparaissent la couche de feuilles mortes et les racines. L’eau et les sédiments ruissellent plus facilement sur ce sol dépouillé et désormais baigné de soleil, formant des flaques favorables à la reproduction des moustiques porteurs du paludisme. Selon une étude menée dans douze pays, les espèces de moustiques vecteurs d’agents pathogènes humains sont deux fois plus nombreuses dans les zones déboisées que dans les forêts restées intactes.

    Dangers de l’élevage industriel

    La destruction des habitats agit également en modifiant les effectifs de diverses espèces, ce qui peut accroître le risque de propagation d’un agent pathogène. Un exemple : le virus du Nil occidental, transporté par les oiseaux migrateurs. En Amérique du Nord, les populations d’oiseaux ont chuté de plus de 25 % ces cinquante dernières années sous l’effet de la perte des habitats et d’autres destructions (4). Mais toutes les espèces ne sont pas touchées de la même façon. Des oiseaux dits spécialistes (d’un habitat), comme les pics et les rallidés, ont été frappés plus durement que des généralistes comme les rouges-gorges et les corbeaux. Si les premiers sont de piètres vecteurs du virus du Nil occidental, les seconds, eux, en sont d’excellents. D’où une forte présence du virus parmi les oiseaux domestiques de la région, et une probabilité croissante de voir un moustique piquer un oiseau infecté, puis un humain (5).

    Même phénomène s’agissant des maladies véhiculées par les tiques. En grignotant petit à petit les forêts du Nord-Est américain, le développement urbain chasse des animaux comme les opossums, qui contribuent à réguler les populations de tiques, tout en laissant prospérer des espèces bien moins efficaces sur ce plan, comme la souris à pattes blanches et le cerf. Résultat : les maladies transmises par les tiques se répandent plus facilement. Parmi elles, la maladie de Lyme, qui a fait sa première apparition aux États-Unis en 1975. Au cours des vingt dernières années, sept nouveaux agents pathogènes portés par les tiques ont été identifiés (6).

    Les risques d’émergence de maladies ne sont pas accentués seulement par la perte des habitats, mais aussi par la façon dont on les remplace. Pour assouvir son appétit carnivore, l’homme a rasé une surface équivalant à celle du continent africain (7) afin de nourrir et d’élever des bêtes destinées à l’abattage. Certaines d’entre elles empruntent ensuite les voies du commerce illégal ou sont vendues sur des marchés d’animaux vivants (wet markets). Là, des espèces qui ne se seraient sans doute jamais croisées dans la nature se retrouvent encagées côte à côte, et les microbes peuvent allègrement passer de l’une à l’autre. Ce type de développement, qui a déjà engendré en 2002-2003 le coronavirus responsable de l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), est peut-être à l’origine du coronavirus inconnu qui nous assiège aujourd’hui.

    Mais bien plus nombreux sont les animaux qui évoluent au sein de notre système d’élevage industriel. Des centaines de milliers de bêtes entassées les unes sur les autres en attendant d’être conduites à l’abattoir : voilà des conditions idéales pour que les microbes se muent en agents pathogènes mortels. Par exemple, les virus de la grippe aviaire, hébergés par le gibier d’eau, font des ravages dans les fermes remplies de poulets en captivité, où ils mutent et deviennent plus virulents — un processus si prévisible qu’il peut être reproduit en laboratoire. L’une de leurs souches, le H5N1, est transmissible à l’homme et tue plus de la moitié des individus infectés. En 2014, en Amérique du Nord, il a fallu abattre des dizaines de millions de volailles pour enrayer la propagation d’une autre de ces souches (8).

    Les montagnes de déjections produites par notre bétail offrent aux microbes d’origine animale d’autres occasions d’infecter les populations. Comme il y a infiniment plus de déchets que ne peuvent en absorber les terres agricoles sous forme d’engrais, ils finissent souvent par être stockés dans des fosses non étanches — un havre rêvé pour la bactérie Escherichia coli. Plus de la moitié des animaux enfermés dans les parcs d’engraissement américains en sont porteurs, mais elle y demeure inoffensive (9). Chez les humains, en revanche, E. coli provoque des diarrhées sanglantes, de la fièvre, et peut entraîner des insuffisances rénales aiguës. Et comme il n’est pas rare que les déjections animales se déversent dans notre eau potable et nos aliments, 90 000 Américains sont contaminés chaque année.

    Bien que ce phénomène de mutation des microbes animaux en agents pathogènes humains s’accélère, il n’est pas nouveau. Son apparition date de la révolution néolithique, quand l’être humain a commencé à détruire les habitats sauvages pour étendre les terres cultivées et à domestiquer les animaux pour en faire des bêtes de somme. En échange, les animaux nous ont offert quelques cadeaux empoisonnés : nous devons la rougeole et la tuberculose aux vaches, la coqueluche aux cochons, la grippe aux canards.

    Le processus s’est poursuivi pendant l’expansion coloniale européenne. Au Congo, les voies ferrées et les villes construites par les colons belges ont permis à un lentivirus hébergé par les macaques de la région de parfaire son adaptation au corps humain. Au Bengale, les Britanniques ont empiété sur l’immense zone humide des Sundarbans pour développer la riziculture, exposant les habitants aux bactéries aquatiques présentes dans ces eaux saumâtres. Les pandémies causées par ces intrusions coloniales restent d’actualité. Le lentivirus du macaque est devenu le VIH. La bactérie aquatique des Sundarbans, désormais connue sous le nom de choléra, a déjà provoqué sept pandémies à ce jour, l’épidémie la plus récente étant survenue en Haïti.

    Heureusement, dans la mesure où nous n’avons pas été des victimes passives de ce processus, nous pouvons aussi faire beaucoup pour réduire les risques d’émergence de ces microbes. Nous pouvons protéger les habitats sauvages pour faire en sorte que les animaux gardent leurs microbes au lieu de nous les transmettre, comme s’y efforce notamment le mouvement One Health (10).

    Nous pouvons mettre en place une surveillance étroite des milieux dans lesquels les microbes des animaux sont le plus susceptibles de se muer en agents pathogènes humains, en tentant d’éliminer ceux qui montrent des velléités d’adaptation à notre organisme avant qu’ils ne déclenchent des épidémies. C’est précisément ce à quoi s’attellent depuis dix ans les chercheurs du programme Predict, financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). Ils ont déjà identifié plus de neuf cents nouveaux virus liés à l’extension de l’empreinte humaine sur la planète, parmi lesquels des souches jusqu’alors inconnues de coronavirus comparables à celui du SRAS (11).

    Aujourd’hui, une nouvelle pandémie nous guette, et pas seulement à cause du Covid-19. Aux États-Unis, les efforts de l’administration Trump pour affranchir les industries extractives et l’ensemble des activités industrielles de toute réglementation ne pourront manquer d’aggraver la perte des habitats, favorisant le transfert microbien des animaux aux humains. Dans le même temps, le gouvernement américain compromet nos chances de repérer le prochain microbe avant qu’il ne se propage : en octobre 2019, il a décidé de mettre un terme au programme Predict. Enfin, début février 2020, il a annoncé sa volonté de réduire de 53 % sa contribution au budget de l’Organisation mondiale de la santé.

    Comme l’a déclaré l’épidémiologiste Larry Brilliant, « les émergences de virus sont inévitables, pas les épidémies ». Toutefois, nous ne serons épargnés par ces dernières qu’à condition de mettre autant de détermination à changer de politique que nous en avons mis à perturber la nature et la vie animale.

    Sonia Shah
    Journaliste. Auteure de Pandemic : Tracking Contagions, From Cholera to Ebola and Beyond, Sarah Crichton Books, New York, 2016, et de The Next Great Migration : The Beauty and Terror of Life on the Move, Bloomsbury Publishing, Londres, à paraître en juin 2020. Ce texte a été publié dans The Nation.
    (1) Kai Kupferschmidt, « This bat species may be the source of the Ebola epidemic that killed more than 11,000 people in West Africa », Science Magazine, Washington, DC - Cambridge, 24 janvier 2019.

    (2) Jonathan Watts, « Habitat loss threatens all our futures, world leaders warned », The Guardian, Londres, 17 novembre 2018.

    (3) Katarina Zimmer, « Deforestation tied to changes in disease dynamics », The Scientist, New York, 29 janvier 2019.

    (4) Carl Zimmer, « Birds are vanishing from North America », The New York Times, 19 septembre 2019.

    (5) BirdLife International, « Diversity of birds buffer against West Nile virus », ScienceDaily, 6 mars 2009.

    (6) « Lyme and other tickborne diseases increasing », Centers for Disease Control and Prevention, 22 avril 2019.

    (7) George Monbiot, « There’s a population crisis all right. But probably not the one you think », The Guardian, 19 novembre 2015.

    (8) « What you get when you mix chickens, China and climate change », The New York Times, 5 février 2016. En France, la grippe aviaire a touché les élevages durant l’hiver 2015-2016, et le ministère de l’agriculture estime qu’un risque existe cet hiver pour les volatiles en provenance de Pologne.

    (9) Cristina Venegas-Vargas et al., « Factors associated with Shiga toxin-producing Escherichia coli shedding by dairy and beef cattle », Applied and Environmental Microbiology, vol. 82, n° 16, Washington, DC, août 2016.

    (10) Predict Consortium, « One Health in action », EcoHealth Alliance, New York, octobre 2016.

    (11) « What we’ve found », One Health Institute.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/SHAH/61547

    #coronavirus #écologie #habitat #extinction #ebola #santé #pandémie #déchets #sras #écosystème

    • Merci beaucoup pour celle leçon d’#écologie ! Je voulais acheter ce numéro du Diplo, on est le 16. Il est plus que temps.

      Sur l’élevage, oui mais je vois des végans commencer à sortir leur propagande : il s’agit de faire attention à l’état de santé global de notre environnement, pas de faire la même merde en végétal. Parce que l’agriculture sans animaux, donc pas bio, elle est basée sur des intrants chimiques et fout en l’air les sols et la microfaune, un autre équilibre à préserver.

    • @kassem: merci! je mets le texte en texte intégral:

      The Ecology of Disease
      By Jim Robbins
      July 14, 2012

      THERE’S a term biologists and economists use these days — ecosystem services — which refers to the many ways nature supports the human endeavor. Forests filter the water we drink, for example, and birds and bees pollinate crops, both of which have substantial economic as well as biological value.

      If we fail to understand and take care of the natural world, it can cause a breakdown of these systems and come back to haunt us in ways we know little about. A critical example is a developing model of infectious disease that shows that most epidemics — AIDS, Ebola, West Nile, SARS, Lyme disease and hundreds more that have occurred over the last several decades — don’t just happen. They are a result of things people do to nature.

      Disease, it turns out, is largely an environmental issue. Sixty percent of emerging infectious diseases that affect humans are zoonotic — they originate in animals. And more than two-thirds of those originate in wildlife.

      Teams of veterinarians and conservation biologists are in the midst of a global effort with medical doctors and epidemiologists to understand the “ecology of disease.” It is part of a project called Predict, which is financed by the United States Agency for International Development. Experts are trying to figure out, based on how people alter the landscape — with a new farm or road, for example — where the next diseases are likely to spill over into humans and how to spot them when they do emerge, before they can spread. They are gathering blood, saliva and other samples from high-risk wildlife species to create a library of viruses so that if one does infect humans, it can be more quickly identified. And they are studying ways of managing forests, wildlife and livestock to prevent diseases from leaving the woods and becoming the next pandemic.

      It isn’t only a public health issue, but an economic one. The World Bank has estimated that a severe influenza pandemic, for example, could cost the world economy $3 trillion.

      The problem is exacerbated by how livestock are kept in poor countries, which can magnify diseases borne by wild animals. A study released earlier this month by the International Livestock Research Institute found that more than two million people a year are killed by diseases that spread to humans from wild and domestic animals.

      The Nipah virus in South Asia, and the closely related Hendra virus in Australia, both in the genus of henipah viruses, are the most urgent examples of how disrupting an ecosystem can cause disease. The viruses originated with flying foxes, Pteropus vampyrus, also known as fruit bats. They are messy eaters, no small matter in this scenario. They often hang upside down, looking like Dracula wrapped tightly in their membranous wings, and eat fruit by masticating the pulp and then spitting out the juices and seeds.

      The bats have evolved with henipah over millions of years, and because of this co-evolution, they experience little more from it than the fruit bat equivalent of a cold. But once the virus breaks out of the bats and into species that haven’t evolved with it, a horror show can occur, as one did in 1999 in rural Malaysia. It is likely that a bat dropped a piece of chewed fruit into a piggery in a forest. The pigs became infected with the virus, and amplified it, and it jumped to humans. It was startling in its lethality. Out of 276 people infected in Malaysia, 106 died, and many others suffered permanent and crippling neurological disorders. There is no cure or vaccine. Since then there have been 12 smaller outbreaks in South Asia.

      In Australia, where four people and dozens of horses have died of Hendra, the scenario was different: suburbanization lured infected bats that were once forest-dwellers into backyards and pastures. If a henipah virus evolves to be transmitted readily through casual contact, the concern is that it could leave the jungle and spread throughout Asia or the world. “Nipah is spilling over, and we are observing these small clusters of cases — and it’s a matter of time that the right strain will come along and efficiently spread among people,” says Jonathan Epstein, a veterinarian with EcoHealth Alliance, a New York-based organization that studies the ecological causes of disease.

      That’s why experts say it’s critical to understand underlying causes. “Any emerging disease in the last 30 or 40 years has come about as a result of encroachment into wild lands and changes in demography,” says Peter Daszak, a disease ecologist and the president of EcoHealth.

      Emerging infectious diseases are either new types of pathogens or old ones that have mutated to become novel, as the flu does every year. AIDS, for example, crossed into humans from chimpanzees in the 1920s when bush-meat hunters in Africa killed and butchered them.

      Diseases have always come out of the woods and wildlife and found their way into human populations — the plague and malaria are two examples. But emerging diseases have quadrupled in the last half-century, experts say, largely because of increasing human encroachment into habitat, especially in disease “hot spots” around the globe, mostly in tropical regions. And with modern air travel and a robust market in wildlife trafficking, the potential for a serious outbreak in large population centers is enormous.

      The key to forecasting and preventing the next pandemic, experts say, is understanding what they call the “protective effects” of nature intact. In the Amazon, for example, one study showed an increase in deforestation by some 4 percent increased the incidence of malaria by nearly 50 percent, because mosquitoes, which transmit the disease, thrive in the right mix of sunlight and water in recently deforested areas. Developing the forest in the wrong way can be like opening Pandora’s box. These are the kinds of connections the new teams are unraveling.

      Public health experts have begun to factor ecology into their models. Australia, for example, has just announced a multimillion-dollar effort to understand the ecology of the Hendra virus and bats.

      IT’S not just the invasion of intact tropical landscapes that can cause disease. The West Nile virus came to the United States from Africa but spread here because one of its favored hosts is the American robin, which thrives in a world of lawns and agricultural fields. And mosquitoes, which spread the disease, find robins especially appealing. “The virus has had an important impact on human health in the United States because it took advantage of species that do well around people,” says Marm Kilpatrick, a biologist at the University of California, Santa Cruz. The pivotal role of the robin in West Nile has earned it the title “super spreader.”

      And Lyme disease, the East Coast scourge, is very much a product of human changes to the environment: the reduction and fragmentation of large contiguous forests. Development chased off predators — wolves, foxes, owls and hawks. That has resulted in a fivefold increase in white-footed mice, which are great “reservoirs” for the Lyme bacteria, probably because they have poor immune systems. And they are terrible groomers. When possums or gray squirrels groom, they remove 90 percent of the larval ticks that spread the disease, while mice kill just half. “So mice are producing huge numbers of infected nymphs,” says the Lyme disease researcher Richard Ostfeld.

      “When we do things in an ecosystem that erode biodiversity — we chop forests into bits or replace habitat with agricultural fields — we tend to get rid of species that serve a protective role,” Dr. Ostfeld told me. “There are a few species that are reservoirs and a lot of species that are not. The ones we encourage are the ones that play reservoir roles.”

      Dr. Ostfeld has seen two emerging diseases — babesiosis and anaplasmosis — that affect humans in the ticks he studies, and he has raised the alarm about the possibility of their spread.

      The best way to prevent the next outbreak in humans, specialists say, is with what they call the One Health Initiative — a worldwide program, involving more than 600 scientists and other professionals, that advances the idea that human, animal and ecological health are inextricably linked and need to be studied and managed holistically.

      “It’s not about keeping pristine forest pristine and free of people,” says Simon Anthony, a molecular virologist at the Center for Infection and Immunity at Columbia University’s Mailman School of Public Health. “It’s learning how to do things sustainably. If you can get a handle on what it is that drives the emergence of a disease, then you can learn to modify environments sustainably.”

      The scope of the problem is huge and complex. Just an estimated 1 percent of wildlife viruses are known. Another major factor is the immunology of wildlife, a science in its infancy. Raina K. Plowright, a biologist at Pennsylvania State University who studies the ecology of disease, found that outbreaks of the Hendra virus in flying foxes in rural areas were rare but were much higher in urban and suburban animals. She hypothesizes that urbanized bats are sedentary and miss the frequent exposure to the virus they used to get in the wild, which kept the infection at low levels. That means more bats — whether from poor nutrition, loss of habitat or other factors — become infected and shed more of the virus into backyards.

      THE fate of the next pandemic may be riding on the work of Predict. EcoHealth and its partners — the University of California at Davis, the Wildlife Conservation Society, the Smithsonian Institution and Global Viral Forecasting — are looking at wildlife-borne viruses across the tropics, building a virus library. Most of the work focuses on primates, rats and bats, which are most likely to carry diseases that affect people.

      Most critically, Predict researchers are watching the interface where deadly viruses are known to exist and where people are breaking open the forest, as they are along the new highway from the Atlantic to the Pacific across the Andes in Brazil and Peru. “By mapping encroachment into the forest you can predict where the next disease could emerge,” Dr. Daszak, EcoHealth’s president, says. “So we’re going to the edge of villages, we’re going to places where mines have just opened up, areas where new roads are being built. We are going to talk to people who live within these zones and saying, ‘what you are doing is potentially a risk.’ ”

      It might mean talking to people about how they butcher and eat bush meat or to those who are building a feed lot in bat habitat. In Bangladesh, where Nipah broke out several times, the disease was traced to bats that were raiding containers that collected date palm sap, which people drank. The disease source was eliminated by placing bamboo screens (which cost 8 cents each) over the collectors.

      EcoHealth also scans luggage and packages at airports, looking for imported wildlife likely to be carrying deadly viruses. And they have a program called PetWatch to warn consumers about exotic pets that are pulled out of the forest in disease hot spots and shipped to market.

      All in all, the knowledge gained in the last couple of years about emerging diseases should allow us to sleep a little easier, says Dr. Epstein, the EcoHealth veterinarian. “For the first time,” he said, “there is a coordinated effort in 20 countries to develop an early warning system for emerging zoonotic outbreaks.”

      Correction: July 22, 2012
      An earlier version of this article described imprecisely the affiliation of Simon Anthony, a molecular virologist. While he works with EcoHealth, an organization of scientists devoted to wildlife conservation, his primary affiliation is as a postdoctoral research fellow at the Center for Infection and Immunity at Columbia University’s Mailman School of Public Health.

  • Pour « bien vieillir », des retraités conçoivent leur propre habitat coopératif et écologique
    https://www.bastamag.net/maison-de-retraite-cooperative-bien-vieillir-habitat-ecologique-chamarel-v

    Elle est la première coopérative d’habitants pour personnes vieillissantes en France : Chamarel-les-Barges, dans la banlieue de Lyon. Cette expérience pionnière ouvre la voie à une autre vision du vieillissement... et de la propriété. « Vous ne croyez pas qu’à la place des placards dans la cuisine, on pourrait mettre des tiroirs ? A nos âges, ce serait plus pratique. » Jean et Hélios hochent la tête. « Ça fait partie des choses qu’il faut discuter avec les autres », confirment-ils à Madeleine. Et (...) #Inventer

    / #Habitat_écologique_et_social, #Reportages, #Retraites, #Logement, Economie partagée et gratuité, A la (...)

    #Economie_partagée_et_gratuité

  • via Terres Communes

    ‼️ 😡😡 Sus aux précaires, aux roms, aux gens du voyage, aux immigrés, aux zadistes, aux plus pauvres, aux personnes ayant choisi ou non d’habiter dans des habitats légers hors PLU, c’est en somme ce que l’assemblée nationale a votée le Jeudi 21 Novembre 2019 via l’article 14 dans le cadre de la Loi Engagement et Proximité !

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/11/22/loi-engagement-et-proximite-les-maires-pourront-mettre-des-amendes-pour-cons

    200 euros par jour d’amende jusqu’à 25 000 euros possible au total pour les personnes occupant des logements non inscrits dans les schémas d’urbanisme, c’est à dire que lorsque le décret d’application sortira, les personnes habitant dans des caravanes, yourtes, cabanes, camions et bus aménagés, tentes, etc... pourront être soumis à des amendes exorbitantes et impossibles à payer par simple décision du Maire qui acquiert ainsi un pouvoir de police et de justice à la fois !

    Quasiment aucune mobilisation à ce jour en France contre cet article de loi (excepté à Paris via l’appel de plusieurs associations le jour du vote de la loi), tandis que les médias ne l’ont quasiment pas relayé.
    Lors de la loi LOPPSI 2 qui prévoyait l’expulsion des habitats légers, une forte mobilisation nationale avait permis l’annulation de l’article de loi visant les habitats légers.
    Il est peut-être temps de s’y mettre à nouveau ?... 🤔

    Le gouvernement précarise à tout va et montre également sa volonté de supprimer toute possibilité de vivre de manière alternative !

    A partir du 5 Décembre, ce n’est pas seulement contre la réforme des retraites que nous nous battrons, c’est également contre le rouleau compresseur de lois liberticides, répressives, discriminantes, anti-pauvres, anti-écologiques, etc... que nous devons nous soulever !

    Et nous espérons également que comme pour la LOPPSI2, les associations HALEM et DAL appelleront à des occupations de centre-ville pour stopper cette marche en avant vers la mise au pas de toute la société et la précarisation des déjà précarisés ! ✊

    Il est temps d’en finir avec cet imaginaire du petit colibri qui peut changer le monde de manière individuelle ou en communautés retranchées « hors du système », cette loi et tant d’autres nous montrent que même si créer des alternatives est nécessaire, la lutte collective contre ce système mortifère est vitale pour préserver notre avenir commun !
    Nous n’en sommes plus à simplement nous battre pour un autre futur désirable, nous en sommes à nous battre tout simplement pour notre liberté et notre survie !

  • Anti-eviction map

    The Anti-Eviction Mapping Project is a data-visualization, data analysis, and #storytelling collective documenting the dispossession and resistance upon gentrifying landscapes. Primarily working in the #San_Francisco_Bay Area, #Los_Angeles, and #New_York_City, we are all volunteers producing digital maps, oral history work, film, murals, and community events. Working with a number of community partners and in solidarity with numerous housing movements, we study and visualize new entanglements of global capital, real estate, technocapitalism, and political economy. Our narrative oral history and video work centers the displacement of people and complex social worlds, but also modes of resistance. Maintaining antiracist and feminist analyses as well as decolonial methodology, the project creates tools and disseminates data contributing to collective resistance and movement building.


    https://www.antievictionmap.com
    #cartographie #cartographie_critique #cartographie_radicale #évacuation #résistance #gentrification #urban_matter #USA #Etats-Unis #histoires #histoire_orale #solidarité #logement #habitat #décolonial
    ping @karine4 @cede

  • Leur #cité va craquer

    Si vous allez à #Air_Bel, on vous racontera l’#eau_contaminée, l’#habitat plus qu’indigne, les bailleurs sociaux qui camouflent les problèmes et la mairie qui s’en fout. 6 900 habitants, 1 200 #logements_sociaux, une #pauvreté structurelle mais une furieuse envie de prendre les choses en main. Reportage dans les quartiers Est de #Marseille.


    http://cqfd-journal.org/Leur-cite-va-craquer
    #France

  • Caravanes, yourtes, camions habités... Un projet de loi veut les chasser
    https://reporterre.net/Caravanes-yourtes-camions-habites-Un-projet-de-loi-veut-les-chasse

    L’article 14 de la loi Engagement et proximité est un « outil d’exclusion massive » selon les auteurs de cette tribune, qui demandent aux députés de retirer cette mesure « anti-pauvres ». Elle permettrait aux maires de faire payer une astreinte de 500 euros par jour aux occupants de caravane, yourte, camion aménagé...

    Le plafonnement de l’astreinte à 25.000 euros est, aussi, lourd de sens. Elle condamne l’occupant, en sus de la saisie des quelques biens qu’il détient – véhicule, terrain …– à vivre dans la pauvreté et le dénuement. En effet, le fisc veille au « retour à meilleure fortune », c’est-à-dire que l’occupant devra payer cette astreinte dès qu’il gagnera un peu plus que le RSA. En revanche, cette astreinte représente peu pour le propriétaire d’une villa de luxe qui s’exonère des règles d’urbanisme pour construire ce qui lui plait...

    #logement #exclusion #habitat-léger #précarité #urbanisme

  • Le logement social en situation postcoloniale - Métropolitiques
    https://www.metropolitiques.eu/Le-logement-social-en-situation-postcoloniale.html

    Élaborées en métropole, que deviennent les politiques du logement social françaises lorsqu’elles sont transposées aux espaces « outre-mer » issus des anciennes colonies ? À partir d’une ethnographie menée auprès des minorités bushinenguées de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane, Clémence Léobal montre comment, du déplacement de ces populations dans un habitat dit « adapté » dans les années 1980, aux normes d’occupation imposées dans les constructions récentes, l’administration du logement social reste largement structurée par les hiérarchies socio-raciales propres à la situation postcoloniale de ce territoire.

    #guyane #colonisation