• 1944-2014 | 70 années d’HABITAT Public en France
    http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.de/2014/04/1944-2014-70-annees-dhabitat-public-70.html

    70 années de politique de l’habitat depuis le premier Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme créé en 1944, ont fabriqué un système de pénurie permanente, un processus de reproduction des inégalités et de relégation spatiales dont les conséquences en 2014 irradient maints autres domaines de la société : crise exceptionnelle du logement touchant 10 millions de français, reléguant 3,5 millions de français dans des conditions de pénibilité résidentielle, 700.000 sans abri et très mal-logés dans les « zones grises » du logement (ces chiffres proviennent du rapport mal-logement 2014 de la Fondation Abbé Pierre), saturation des Centres d’hébergement et d’urgence, réapparition sous diverses formes de l’habitat précaire et de micro-bidonvilles, précarité énergétique, crise latente des quartiers dits « sensibles » irrésolue depuis 1981, mobilité résidentielle plus restreinte et réduction des surfaces habitables dans les programmes neufs de logements HLM, et au contraire augmentation des loyers des charges, et des temps de déplacement, etc., faisant contraste saisissant avec l’embourgeoisement des quartiers populaires des centres-villes, et les gated communities périphériques des classes aisées. À cet inventaire non exhaustif, s’ajoute encore un « cadre de vie » dégradé, régulièrement dénoncé par la presse et l’édition : celui d’une « France moche » ou « défigurée ».

    Comment et Pourquoi, la France, grande puissance économique, est-elle parvenue à de tels exploits ? Les historiens de l’économie urbaine - libéraux, marxistes et néo-marxistes - isolent ainsi les grandes causes de la révolution urbaine française et de ses maux, initiée après la seconde guerre mondiale :

    . La part du Produit Intérieur Brut accordée par l’Etat à l’habitat, le financement public étant considéré comme une donnée fondamentale ;
    . Les droits inaliénables protégeant la propriété privée, notamment foncière, entravant l’action de l’Etat, et pour les plus radicaux, l’héritage, moteurs des mécanismes de reproduction de la pauvreté ;
    . La marchandisation du logement social qui s’opère à partir des années 1960 par la mobilisation des banques dans ce secteur alors protégé, incitée par l’Etat par des mesures fiscales et juridiques ; impliquant un taux d’effort plus important pour les habitants pour se loger.
    . La relégation des marginaux, des précaires, voire des travailleurs immigrés isolés, dans des structures d’hébergement gérées par des organisations caritatives. Moralement indéfendable et plus ou moins efficace, ce système sera mis à mal dès la première crise de 1973. En 2014, l’hébergement caritatif est désormais une marchandise, un secteur de l’économie post-moderne.

    La brochure au format PDF [ 250 pages ] est lisible et téléchargeable à cette adresse :
    https://drive.google.com/file/d/0B4Kj8OVdRQJwWjNGUW9fNTZRYVE/edit?usp=sharing

    #habitat_publicl #architecture #Etat #france #histoire #marchandisation