• https://www.monde-diplomatique.fr/2021/07/HALIMI/63267

    [L]a grève des électeurs exprime aussi le dégoût d’une campagne politique qui a pataugé dans les bas-fonds de la démagogie d’extrême droite au point de laisser penser que les grands enjeux du moment étaient la sécurité, la délinquance et l’immigration.

    [L]e parti de Mme Le Pen perd plus de la moitié de ses suffrages par rapport au scrutin analogue précédent (2 743 000 voix, contre 6 019 000 en décembre 2015). Un tel résultat ne témoigne pas vraiment d’une poussée fasciste en France susceptible d’obliger chacun à venir se blottir comme une brebis apeurée autour du bon berger de l’Élysée.

    [P]lusieurs de[s] ministres importants [de Macron] ont mordu la poussière et [...] le score des formations qui le soutiennent (11 % en moyenne, soit 3,66 % des électeurs inscrits !) confine à l’humiliation, surtout s’agissant de partis qui disposent de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.

    #macron #mirbeau #halimi #diplo #election

  • l’histgeobox : 1978. Gisèle Halimi dénonce le viol dans ses plaidoiries, Anne Sylvestre dans ses chansons.
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2020/04/1978-gisele-halimi-denonce-le-viol-dans.html

    La veille de l’ouverture du procès, le 2 mai 1978, le président du tribunal reçoit des dizaines de lettres de soutien aux jeunes femmes. Des centaines de militantes sont présentes, notamment les féministes de l’association Choisir de Gisèle Halimi. L’attente est immense. Pour la première fois, le procès d’un viol bénéficie d’une couverture médiatique importante. Les journalistes décrivent avec délectation l’opposition entre le jeune avocat de la défense Gilbert Collard et Gisèle Halimi, l’affrontement entre le local et la parisienne, le jeune ambitieux et la « diva du barreau »...

    Comme à Bobigny, l’avocate convoque à la barre de « grands témoins » tels que le poète et académicien Pierre Emmanuel, l’écrivaine Françoise Mallet-Joris, des politiques (Florence d’Harcout, Arlette Laguillier). Le président du tribunal, qui ne veut surtout pas que le procès devienne une tribune, s’oppose à leur comparution et suspend l’audience. A l’extérieur du tribunal règne une atmosphère délétère. Les familles et amis des accusés crachent, insultent, frappent. Les plaignantes et leurs avocates ne peuvent sortir du palais de justice que sous escorte policière. "Dans cette région de Méditerranée, il y a une espèce de consensus sur le fait qu’on « perce » les femmes et, finalement, cette complicité masculine est une insulte pour les hommes et pour la conception que nous avons de l’amour" , se désole le professeur Alexandre Monkovski, témoin de la partie civile. Pour Maître Collard, ses clients, « des braves gens, avec la culture rudimentaire, le psychisme de leur environnement (...) n’avait pas eu le sentiment de violer(...). » Les féministes rassemblées à l’extérieur du tribunal lancent des slogans pour couvrir la plaidoirie de la défense. A l’issue de deux jours de procès, le verdict tombe : 6 ans et deux fois 4 ans de réclusion criminelle pour les violeurs. A l’annonce du verdict, il y a dans la salle un soulèvement de cris et d’insultes très violentes. Malgré les efforts du président de la cour d’assises, la médiatisation a fait du procès d’Aix celui du viol, regardé comme un crime et plus un délit.

  • Souvenirs souvenirs, en 2003 déjà, le Monde saute sur Bagdad : Le Monde a trouvé les armes irakiennes
    http://www.acrimed.org/article1344.html

    Mais Le Monde veille au grain, qui le 5 novembre 2003 titre sur quatre colonnes en page 3 (haut de page) :
    « Selon la CIA, l’Irak aurait dissimulé jusqu’à 1 million de tonnes d’armement »

    Cet article signé de Jacques Isnard, spécialiste des armées au Monde (ou l’inverse ? Lire Le Monde, c’était « mieux avant » ?) est un modèle du genre car la plupart des phrases sont écrites au conditionnel et/ou se réfèrent à une source unilatérale (des plus fiables...) : la CIA, les « services de renseignements »...

    Ci-dessous, nous avons souligné dans l’"article" les mots les plus révélateurs de l’absence de toute information vérifiée (verbes au conditionnel, sources indéfinies ou unilatérales : la CIA, les « services de renseignement », les « forces américaines »...).

    Signalé par Henri Martin :
    https://twitter.com/22xxhenri/status/372095722101161985

    #l'odeur_du_napalm

    • #Livre de Serge #Halimi - Dominique #Vidal - Henri #Maler
      « L’opinion, ça se travaille… » Les médias et les « guerres justes » : Kosovo, Afghanistan, Irak.

      « Traitement exemplaire » et « On a tiré toutes les leçons de nos erreurs passées » constituent les formules sous lesquelles les médias travestissent leur travail en temps de guerre. D’un conflit à l’autre, le parallélisme des expressions laisse en effet songeur : « On a tiré toutes les leçons de la guerre du Golfe, où on n’avait pas assez conceptualisé l’image », estima ainsi Etienne Mougeotte. Le vice-président de TF1 oubliait seulement que ces « leçons » avaient déjà été tirées au moment de la guerre du Kosovo... puis de celle d’Afghanistan.
      Exemples à l’appui, ce livre rappelle comment les médias ont broyé l’information du public tout au long des quinze dernières années - et continuent de le faire. Ce qu’il décrit, loin de constituer une collection d’exceptions, est devenu la règle ; pas un dérapage, la norme.