#hanbalite

  • Un inquiétant précurseur de l’islam radical
    http://orientxxi.info/magazine/un-inquietant-precurseur-de-l,0759

    Huit siècles après sa mort, la pensée d’#Ibn_Taymiyya s’impose avec force, d’où l’importance de parler de lui aujourd’hui […]. Certes, l’exégète est le fils d’une époque tumultueuse marquée par le chaos et les guerres contre les musulmans […]. De même, il a connu l’apogée des débats théologiques en islam qui en étaient alors à discuter de la nature de l’Être divin, de l’Inspiration et de la sacralité du Coran, ce qui l’a incité […] à prononcer des fatwas encore plus rigoristes que celles du rite #hanbalite dont il était l’adepte […].

    Néanmoins, il importe de discuter de sa légitimité à guider la pensée théologique aujourd’hui. Nous touchons ici au problème des institutions religieuses qui accordent aux propos d’Ibn Taymiyya et d’autres exégètes une valeur sacrée et valable de toute éternité […].

    Les soulèvements arabes ont levé le voile sur l’obsolescence et le figement de ces lectures au fil du temps, dont les termes sont maintenus à la lettre par les institutions religieuses, voire imposés par la force dans certains endroits. L’ampleur des horreurs commises par les organisations extrémistes dans les lieux où elles ont réussi à s’imposer a poussé des personnalités de l’establishment religieux à condamner les exactions et à nier qu’elles puissent relever de l’islam, sans toutefois mentionner que la violence trouvait sa matrice dans la pensée et l’exégèse, en général produites et enseignées dans les pays arabes.

    Sous la pression du pouvoir politique, certaines institutions religieuses officielles se sont publiquement prononcées, en Égypte et en Arabie saoudite, contre les pratiques de l’Organisation de l’Etat islamique (OEI). Ainsi, le cheikh d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb, a déclaré que les éléments de Daech étaient « des criminels au service du sionisme, qui défigurent l’image de l’islam », reprenant ainsi la théorie du complot et omettant le fait que les combattants dans ces organisations sont les enfants légitimes des sociétés arabes effondrées […]. Quant au mufti de l’Arabie saoudite, le cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, il a déclaré : « Daech est un groupe inique et agresseur, les musulmans doivent le combattre s’il s’en prend à d’autres musulmans. » Une telle déclaration signifie explicitement le droit de Daech à s’en prendre à des non musulmans, de même que […] le mufti ne renvoie pas à la responsabilité du dogme régnant dans son pays dans l’ascension de ce mouvement.