• La rentrée méprisée des accompagnants d’élèves en situation de handicap (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/182403/rentree-accompagnants-eleves-situation-handicap-aesh-precarite-mepris-educatio

    Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, parlait de sortir de la précarité les AESH (appelé·es AVS pour auxiliaire de vie scolaire jusqu’en 2014[2]), en « professionnalisant » le travail de ces accompagnateurs et accompagnatrices, jusqu’alors non reconnu comme un véritable métier. Mais, au lieu d’éclaircir et de fluidifier un statut pour le moins complexe, les décisions gouvernementales semblent avoir plongé les ultimes résistant·es des AESH dans un état oscillant entre colère froide et résignation démissionnaire.

    #éducation #handicap #AESH #PIAL #Précariat

  • L’inclusion des élèves à « besoins éducatifs particuliers », une fausse promesse d’égalité - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2019/10/01/l-inclusion-des-eleves-a-besoins-educatifs-particuliers-une-fausse-promes
    https://medias.liberation.fr/photo/554852-social-handicap-education-autisme-collectivites-idf.jpg?mod

    L’#école est désormais inclusive, intégrant des élèves porteurs de #handicap ou à « besoins éducatifs particuliers ». La loi de 2005 instaurait le droit de chacun de ces enfants à être scolarisé dans l’établissement le plus proche de son domicile, en fonction des capacités d’accueil et d’adaptation de l’enfant. Cette loi a été « améliorée » en étant délestée de ces deux conditions. Dans les faits, l’inclusion se traduit surtout par une politique d’austérité. Ces enfants étaient auparavant pris en charge par un enseignant spécialisé au sein de classes à très petits effectifs, les Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire). Ces classes sont devenues des dispositifs. Pour tout habitué de la novlangue de l’Education nationale, un dispositif est ce que l’on met en place quand on veut transférer la charge de travail à moindre coût. Les enseignants spécialisés sont désormais des référents qui font de la gestion de ces enfants intégrés en classe ordinaire avec des moyens ordinaires.

  • Non-assistance à 1 femme handicapée : 3 policiers condamnés
    https://informations.handicap.fr/a-handicapee-sequestree-policier-condamnes-12127.php
    https://www.handicap.fr/static/contenu/img3/handicapee-sequestree-policier-condamnes-12127%2E

    Trois policiers ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, le 14 août 2019 par le tribunal correctionnel de Nancy, pour avoir ignoré un appel téléphonique dénonçant des violences infligées à une jeune déficiente mentale en 2015, à Verdun.

    Un soir de mars 2015, un homme, pris de remords, avait téléphoné au poste de police de Verdun pour dénoncer les viols, violences et humiliations qu’il infligeait avec cinq autres personnes à une jeune déficiente mentale, âgée alors de 20 ans. Les trois policiers n’avaient pas pris au sérieux leur interlocuteur, qui avait pourtant livré les noms des agresseurs et de la victime, l’adresse du lieu des faits et le détail des sévices. Les six auteurs des violences, trois hommes et trois femmes, âgés de 22 à 30 ans, ont été condamnés en février à des peines allant de 7 ans de prison à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle.

    #handicap #police

  • Féminismes et handicaps : les corps indociles | Un podcast à soi
    https://www.arteradio.com/son/61661891/feminismes_et_handicaps_les_corps_indociles_19

    Les femmes handicapées, leurs réalités et leurs luttes sont encore peu présentes au sein des études de genre, y compris celles qui portent sur l’intersectionnalité. Inversement, les questions féministes sont rarement prise en compte par les études sur les handicaps. Comment penser ensemble lutte contre le sexisme et contre le validisme ? Que peuvent apporter les réflexions alternatives sur le handicap aux études de genre et aux études queer, et inversement ? Pourquoi le handicap est-il un enjeu féministe ? Durée : 1h04. Source : Arte Radio

    https://download.www.arte.tv/permanent/arteradio/sites/default/files/sons/04feminismesethandicapslescorpsindociles_hq_fr.mp3

    • Les femmes handicapées, leurs réalités et leurs luttes sont encore peu présentes au sein des études de genre, y compris celles qui portent sur l’intersectionnalité. Inversement, les questions féministes sont rarement prise en compte par les études sur les handicaps. Comment penser ensemble lutte contre le sexisme et contre le validisme ? Que peuvent apporter les réflexions alternatives sur le handicap aux études de genre et aux études queer, et inversement ? Pourquoi le handicap est-il un enjeu féministe ?
      Quelques éléments de réponses avec des femmes et des chercheuses autistes et en situation de handicaps moteurs. Elles nous parlent de discriminations et d’invisibilité, d’accessibilité et de sexualités, de rapport au corps et de droits fondamentaux... et elles pensent de nouvelles utopies concrètes.

      #audio #féminisme #handicap

  • Hold-up sur l’emploi.
    http://www.yanous.com/news/editorial/edito190802.html
    Dans la série des types qui ont cru que « Moi, Daniel Blake » était un modèle à suivre.

    Dans le même temps, le projet de réforme des minima sociaux pourrait contraindre les bénéficiaires de l’Allocation Adulte Handicapé à rechercher activement un emploi sous peine de suspension ou suppression de ce revenu d’existence, autre source d’économies pour le budget de l’État. Les allocataires devraient alors s’adresser à « certaines agences » Pôle Emploi pour être aidés et accompagnés dans leurs recherches et parcours professionnel. Un retour de près de trente ans en arrière qui augure de jours bien sombres...

    #handicap #emploi

  • Le handicap, un impensé de l’enseignement de l’histoire | Aggiornamento hist-geo
    https://aggiornamento.hypotheses.org/4386

    Alors que les élèves handicapés sont de plus en plus nombreux à être scolarisés en milieu ordinaire, à défaut de l’être touset malgré le manque criant de moyens pour les accompagner, les représentations du handicap véhiculées dans les enseignements disciplinaires relèvent encore largement de l’ordre de l’impensé. En effet, si la scolarisation de ces élèves fait l’objet d’une littérature relative aux dispositifs spécifiques d’« inclusion » dans les classes, force est de constater par contraste, un déficit de réflexion et d’analyse critique des effets de la parole tenue sur le handicap, ou de son absence, dans les enseignements dispensés à l’école.

    #handicap #histoire #éducation_nationale

  • Souris ergonomique verticale

    On n’en parlé quelque fois ici mais personne n’avait testé. J’ai testé. Après avoir construit un tableau un peu copieux, j’avais une douleur dans le poignet... et un autre tableau tout aussi copieux à constituer. J’ai donc franchi le pas en consultant les différentes critiques publiées ici ou là. Pour ce premier essai j’ai opté pour une solution pas trop cher et écarté d’emblée la souris mac (150€) et la logitech (109€).
    J’ai commandé la souris sans fil compatible pc, mac, linux Anker (20€) et ça le fait très bien. Deux fonctions ne marchent pas sur mac, page précédente-page suivante, mais perso ça m’est égal.
    Plus déroutant pour moi, la navigation sur illustrator qui était multidirection avec mon ancienne souris mais en même temps cela présentait des inconvénients, notamment le déplacement intempestif de mon image dans la fenêtre. Maintenant je dois naviguer avec les curseurs latéral et bas de fenêtre. Bon, peut-être c’est différent avec les souris mac et logitech.
    En attendant, mes douleurs s’estompent et je peux de nouveau travailler sur mon tableau.
    #informatique #travail #test

    • Perso je n’utilise plus du tout de souris sur le Mac : ça fait des années que je suis passé au Magic Trackpad (version 2 désormais), qui est ce très grand trackpad « séparé » pour Mac de bureau.

      Je trouve ça extrêmement précis, et ça réduit énormément les mouvements et les efforts de la main, notamment cette espèce de crispation quand on doit faire revenir la souris vers soi en maintenant cliqué.

      Après, comme c’est du Apple, pour sauver ton bras qui travaille, justement ça coûte un bras.

    • Il y a aussi la #tablette_graphique dont le stylet est proche de la prise en main de la souris verticale. (mais assez chère aussi, 50€ minimum).
      L’idéal est le changement régulier de posture et d’outil.
      Facile à dire, moins facile à faire car comme tu le soulignes @odilon chaque outil a sa propre ergonomie nécessitant une réadaptation.
      Mais cette perte temporaire de « productivité » met en jeu la plasticité intellectuelle et en parallèle une plasticité physique qui active de nouveaux muscles etc.
      A titre d’exemple @jacotte s’est bricolée un poste de travail « debout » pour varier les postures.
      #névralgie_cervico_brachiale #syndrome_de_la_souris #canal_carpien

    • Au boulot, le SPT délivre des bons pour souris verticales, c’est apparemment très efficace pour les problèmes main/poignet. Une ou deux personnes ont alors des soucis coude/épaule... Le changement de position et workrave restent deux incontournables (http://www.workrave.org) sous GNU/Linux et M$. Pour Mac je connais pas.

  • Panthère Première » HP, l’ère du vide
    https://pantherepremiere.org/texte/hp-lere-du-vide

    par Sila B.

    Dans l’unité fermée où les patient·es passent 24h/24 pendant des semaines, parfois des mois, se trouvent leurs chambres, des chiottes, des douches, des bureaux pour les consultations (avec un psychiatre, deux internes et une psychologue) et pour les infirmières, ainsi qu’un « lieu de vie ». Pas franchement conviviale, cette grande pièce évoque plutôt des bureaux. Une partie est dotée de tables à tout faire dont la principale activité : manger trois fois par jour. Dans un coin, une télévision reste toujours branchée sur TF1 et la clope est autorisée à l’intérieur – c’était dans les années 2000. Regarder Le maillon faible avec des gens qui vont mal et à qui la famille n’a pas pu ou voulu payer de meilleurs soins dans une clinique privée, voir l’animatrice humilier le maillon faible et les pubs qui défilent où il n’est question que de beaux cheveux, d’intérieurs bien tenus et d’automobiles filant dans des décors de cinéma. Regarder la télé et éprouver l’ennui absolu d’une discussion entre « cas psy » comme moi. L’administration n’a pas prévu de nous faire faire un tour dehors, en plein air, ni une activité physique ou créative qui donne un peu de plaisir et de fierté – ou qui, tout bêtement, maintienne dans une santé physique correcte. Maillon faible tu es, maillon faible tu resteras, avec un peu plus de gras autour du bide et des muscles atrophiés. Nous faisons l’objet d’injonctions contradictoires : il faut s’habiller avec ses propres vêtements et ne pas rester en pyjama mais les fringues sales mettent dix jours à revenir de la buanderie ; il faut passer la ma­tinée en-dehors des chambres mais il n’y a rien à faire dans les parties communes.

    #psychiatrie #HP #handicap #dépression #exclusion

    • #revenu_garanti

      À ma sortie, je reçois l’allocation adulte handicapé·e (AAH) qui me permet de poursuivre mes études jusqu’à un master pro, puis de chercher un boulot sans me mettre la pression, puis de me démotiver car me contenter de ce petit revenu est plus facile que de me confronter à la nécessité de gagner ma vie. J’occupe mon chômage par des engagements bénévoles. Ils me valent des collègues qui n’en sont pas vraiment, personnes en emploi ou en études pour qui notre engagement commun se cale dans les interstices d’une vie bien remplie. La mienne ne l’est toujours pas. Je peine à m’occuper et régulièrement la vacuité de mon existence me cause de sévères remises en question. La liberté dont je jouis – et profite – est aussi un grand vide. Je raconte les hauts et les bas de ma reche­r­che d’emploi au chef de service de l’HP, que je revois une fois par mois après ce séjour. Chaque fois, il écarte le sujet : « Parlons plutôt de vous », comme si ce n’était pas de moi qu’il s’agissait au moment de me présenter à un employeur. Alors que l’HP et les asso­ciations offrent tout un tas d’aides aux patient·es pour leur permettre de surmonter les difficul­tés (y compris matérielles) de l’existence, je me conf­ronte seule à celles que, dépres­sive, je rencontre sur le marché de l’emploi.

  • CR du week-end des 30 et 31 Mars : appel devant les usines d’armement et marche pour les droits des personnes en situation de #handicap
    https://nantes.indymedia.org/articles/45163

    Samedi 30 : L’événement, ou plutôt les événements marquants c’était les appels à bloquer les usines d’armement, à l’initiative du collectif Désarmons-les et auxquels nous nous étions associés. En effet nous avions relayé cet appel qui a du sens pour nous pour nous par rapport à notre façon d’envisager la pratique de street medic. Nous ne sommes pas que des secouristes, nous militons contre la répression policière, et la problématique de l’armement des forces de l’ordre dépasse de loin le simple cadre des manifestations il s’agit d’un enjeu politique dont nous devons nous saisir. Des membres de SMN ont donc fait le déplacement direction l’usine d’Alsetex dans la Sarthe et Nobel Sport près de Brest. Dans les deux cas des mobilisations très faibles (comme c’est souvent le cas lors des événements organisés (...)

    #arme #anti-repression #gilets_jaunes #bretagne #handicap,arme,anti-repression,gilets_jaunes

    • Le handicap est un sujet qui nous touche absolument tou-te-s à un moment ou un autre de notre vie : enfance, vieillesse, accident de la vie... C’est la « norme » qu’il est plus difficile à atteindre. Et dans une ville comme Nantes, qui se développe selon les schémas idéaux de mecs-blancs-valides-de-la-trentaine, nous sommes de plus en plus en souffrance, devant sans cesse demander que ce qui nous entoure ne nous exclue pas.

  • #Endométriose, le #handicap invisible qui précarise les #femmes - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/31/endometriose-le-handicap-invisible-qui-precarise-les-femmes_1718537

    Du côté de l’assurance #maladie, la prise en charge de l’endométriose n’a rien d’automatique. Cette maladie chronique et invalidante ne figure pas sur la liste des affections de longue durée (ALD). Il est toutefois possible de faire une « demande hors liste » avec son médecin traitant, sans garantie de succès. « Des femmes ont des atteintes de stade 4 et sont prises en charge ALD dans la région Paca par exemple, mais une patiente qui aura exactement la même atteinte dans les Hauts-de-France sera refusée, on ne sait pas pourquoi », explique Nathalie Clary.

    Autre possibilité pour les femmes qui souffrent d’endométriose : demander une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) à leur médecin du travail.

    • Invisibilisées dans les maladies non reconnues mais sur-visibilisées dans les maladies imaginaires qu’on leur impute pour leur détruire la vie.

      Le désarroi des familles d’enfants autistes face aux soupçons des services sociaux

      Des parents dénoncent des enquêtes menées à leur encontre par la protection de l’enfance, en raison de la méconnaissance du handicap de leur enfant.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/30/le-desarroi-des-familles-d-enfants-autistes-face-aux-services-sociaux_544353

      « Mère fusionnelle », « nomadisme médical », « syndrome de Münchhausen par procuration »… Les mêmes termes se retrouvent, de dossier en dossier, pour caractériser les comportements des parents d’enfants autistes qui se retrouvent dans le viseur de l’aide sociale à l’enfance (ASE). De nombreuses familles dénoncent depuis des années, sans rencontrer grand écho, l’acharnement dont elles s’estiment victimes et qu’elles attribuent à la méconnaissance, en France, des manifestations des troubles du spectre autistique (TSA).

      Pour elles comme pour les autres, bien souvent, tout commence avec un courrier, envoyé par les services sociaux du département. La famille destinataire apprend à sa lecture qu’une « information préoccupante », concernant un ou plusieurs de ses enfants, a été émise à son encontre, sans qu’elle sache nécessairement par qui, ni pourquoi. Ces procédures d’alerte, qui permettent de signaler un enfant en danger ou en risque de danger, peuvent être faites par les institutions en contact avec les enfants – l’éducation nationale étant un gros pourvoyeur – ou par des particuliers. Elles déclenchent une enquête administrative qui a pour objectif, justement, d’évaluer le danger supposé, et peut à terme conduire à une saisie du parquet.
      « Faillite collective »

      C’est le début de la « spirale infernale », résume Marion Aubry, vice-présidente de TouPi, une association d’entraide. Les comportements des autistes (tri alimentaire, hypersensibilité sensorielle) peuvent être confondus, pour un œil non averti, avec des signes de maltraitance ou de défaillance éducative.
      Lire aussi De nouvelles recommandations pour dépister l’autisme chez l’enfant

      Pour Julie (elle a requis l’anonymat), mère de trois enfants issus de deux unions, l’engrenage a débuté fin 2011. Alertée par le médecin de la crèche d’un possible autisme concernant son fils, elle se rend au centre d’action médico-sociale précoce le plus proche. « A l’époque, mon plus jeune fils avait 3 ans et demi, 4 ans. Il ne me regardait jamais, il pleurait énormément, avait une façon de jouer très spécifique, en alignant les objets. Il pouvait rester des heures à la même place sans bouger. Tout le tableau clinique de l’autisme, comme je l’ai appris plus tard. » Mais la pédopsychiatre balaie d’un revers de main ses soupçons, évoque une « dysharmonie évolutive ». Elle accuse Julie de projeter des angoisses sur ses enfants et de vouloir à tout prix qu’ils soient malades. Le fameux syndrome de Münchhausen par procuration.

      L’article sous #paywall parle de familles dans le désarroi alors qu’il s’agit de mères. Ici c’est encore une nouvelle forme d’invisibilisation puisqu’on parle des femmes en les nommant « familles »

    • Il y a aussi des recommandations pour un prétendue meilleur dépistage mais sans un mot au sujet d’un meilleur dépistage de l’autisme chez les filles

      De nouvelles recommandations pour dépister l’autisme chez l’enfant

      La Haute Autorité de santé a émis lundi 19 férier de nouvelles recommandations sur le dépistage de l’autisme, afin de permettre un diagnostic plus précoce chez les enfants, crucial pour leur avenir.

      Le Monde avec AFP Publié le 19 février 2018 à 05h42 - Mis à jour le 19 février 2018 à 06h37

      Temps de Lecture 1 min.

      Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) touchent un Français sur 100, soit 100 000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes, selon des estimations des pouvoirs publics.

      La Haute Autorité de santé (HAS) a établi lundi 19 février des « recommandations de bonnes pratiques », a fléché le « parcours de l’enfant et de sa famille », « de l’identification des signes d’alerte jusqu’à la consultation dédiée » de l’autisme. « Plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement », a expliqué la HAS dans un communiqué. « Malheureusement le diagnostic est encore trop tardif en France et les parents inquiets ne savent pas vers qui se tourner », a-t-elle déploré.

      Alors que « l’autisme est un trouble qui peut se manifester entre 1 et 2 ans », le diagnostic tombe souvent à un âge bien plus avancé, « en moyenne entre 3 et 5 ans ». Or les connaissances ont progressé depuis les précédentes recommandations de la HAS, qui dataient de 2005.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Raisons d’autistes
      Rôle crucial des personnels de crèches

      Dès l’âge d’un an et demi, voire avant, certaines difficultés doivent éveiller l’attention, si par exemple un enfant ne réagit pas à son prénom, ne pointe pas du doigt à distance, ne partage pas de sourire, ne prononce pas un mot, etc.

      « Aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant », a souligné la Haute Autorité.

      Jouent un rôle crucial dans ce dépistage « les personnels des crèches et des écoles » qui doivent « porter une attention particulière et continue au développement de la communication sociale de chaque enfant », et « le médecin traitant, l’acteur-clé pour établir un premier bilan ».

      Surtout, a affirmé la HAS, « l’inquiétude que peuvent manifester les parents concernant le développement de leur enfant ne doit jamais être minimisée ».

      –---

      Avec 88% des femmes autistes victimes de violences sexuelles c’est vraiment pas urgent du tout de dépister les filles autistes !
      http://cheekmagazine.fr/societe/femmes-autistes-violences-sexuelles

    • Il y a eu une audition au Sénat le Jeudi 14 février 2019 sur Violences envers les femmes autistes mais manifestement l’HAS ne s’y est pas intéressé.
      ici le compte rendu complet :
      http://www.senat.fr/compte-rendu-commissions/20190211/femmes.html

      Mme Marie Rabatel. - J’aimerais vous donner un exemple concret de ce qui se passe sur le terrain. Onze enfants ont été victimes d’agressions sexuelles, et notamment de viol par sodomie, commis par des éducateurs dans une institution. Les parents ont porté plainte contre celle-ci, mais on leur a fait comprendre qu’ils risquaient de se retrouver avec leur enfant à charge. L’institution les a également menacés de faire un signalement à l’ASE pour refus de scolarisation. Lorsque l’enquête a été lancée, elle a été classée sans suite, car les enfants ne verbalisent pas, malgré tout ce qui peut être fait au niveau de l’écoute. Les dires des enfants, mais aussi la communication non verbale, n’ont pas été véritablement pris en compte par la gendarmerie. Tout a été interprété de manière décousue.

      Au final, trois parents ont fait appel et ont retiré leurs enfants de l’institution. Les autres enfants y sont toujours et restent exposés à l’environnement où ils ont vécu des tortures. Cela ne peut qu’entraver leur parcours vers l’autonomie. Les trois parents ont reçu un signalement de l’ASE pour maltraitance, au motif qu’ils priveraient leur enfant de scolarité.

      ...

      Mme Marie Rabatel. - Pour revenir sur la situation que j’ai évoquée, onze enfants ont été victimes d’agression sexuelle et de viol. Les parents ont signalé leur inquiétude à l’établissement. Les enfants avaient des réactions étranges et se plaignaient de douleurs constamment. Une mère a retrouvé une culotte avec du sperme et du sang. Il était tellement inconcevable pour elle d’imaginer une agression sexuelle ou un viol qu’elle l’a jetée à la poubelle. La preuve a donc disparu, malheureusement. Les onze parents ont porté plainte à la gendarmerie contre les éducateurs. L’un d’entre eux avait déjà été condamné plusieurs années auparavant pour détention d’images pédopornographiques et avait été emprisonné pour ce motif. Malgré cela, il a pu être embauché dans une institution. C’est terrible !

      La parole des enfants n’a pas été retenue. Les parents ont refusé de laisser faire. Devant la souffrance de leurs enfants et le besoin d’accompagnement, trois familles sont parties. Les parents des sept enfants restants ont fait appel avec l’association Innocence en danger. À ce stade, l’institution a menacé de faire un signalement auprès de l’ASE pour retirer les enfants de leur famille. Quatre familles ont donc abandonné et laissé leurs enfants dans l’institution. Les trois dernières familles ont retiré leurs enfants de l’institution et continué le combat.

      Ces faits datent de 2012 et les procédures sont toujours en cours. Parmi les trois agresseurs, l’un a vu son contrat se terminer tandis qu’un autre est resté en arrêt maladie pendant trois ans. Le troisième, qui avait déjà été condamné, a été condamné à nouveau, non pas pour l’affaire en question, mais pour possession d’images pédopornographiques.

      Les parents des trois enfants ayant quitté l’institution ont reçu des signalements et ont eu des difficultés avec l’ASE. Ils doivent prouver en permanence que l’éducation de leurs enfants se poursuit. C’est le monde à l’envers !

      Mme Joëlle Garriaud-Maylam. - Avez-vous essayé de mobiliser des responsables politiques ?

      Mme Marie Rabatel. - L’association l’a fait, mais sans succès.

      Dr Muriel Salmona. - Je ne comprends pas que la justice ne prenne pas en compte que le fait de posséder des images pédopornographiques signifie obligatoirement d’avoir fait des échanges d’images sur les réseaux du darknet. Tout le monde sait que, pour détenir des images pédopornographiques, il faut en donner. Or pour disposer de telles images, il faut les faire, et pour cela, il faut agresser et violer des enfants. Il y a là aussi une forme de crédulité et de naïveté. Il ne s’agit pas d’un phénomène virtuel, mais bien réel. Il faut monter au créneau, car il existe plus d’un million de sites pédopornographiques ! Mais tout le monde ne veut pas voir cette réalité.

      Par ailleurs, les agresseurs hors institution sont principalement des membres de la famille. En cas d’inceste, des femmes portent plainte au nom de leurs enfants et se voient ensuite privées de leur garde. Cela arrive fréquemment. L’enfant est confié au prédateur. Mais plus nous montons au créneau, plus la situation empire. Je délivre des certificats, ce faisant je prends des risques, mais rien n’y fait. Cela donne envie de pleurer, car ces cas sont légion. Récemment, deux petites filles ont été enlevées à leur mère alors qu’elle les protégeait. L’ASE les a placées en prétextant le syndrome d’aliénation parentale. L’une des fillettes a parlé de se suicider si elle devait revoir son père...

      Mme Maryvonne Blondin. - Où se trouve votre lieu de consultation ?

      Dr Muriel Salmona. - À Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine. Je peux citer tellement de cas similaires ! Ces deux fillettes n’ont plus le droit d’être en contact avec leur mère. C’est absurde !

      Je vous ai apporté l’enquête que nous avons faite, qui vous donnera plus de précisions, notamment sur les prédateurs. En outre, j’aimerais souligner la nécessité que des condamnations soient prononcées pour non-signalement. Il faut que les non-signalements coûtent cher aux institutions pour qu’elles soient obligées de signaler au lieu de penser avant tout à protéger leur réputation. De plus, l’obligation d’affichage pour le 119 doit être respectée dans tout lieu qui reçoit des enfants.

      Concernant les moyens dont nous disposons, nous n’avons presque jamais reçu de subvention en dix ans d’existence. Je réalise les enquêtes grâce à des dons et grâce à mon travail. J’assure près de 90 journées de formation par an dans le cadre de mon travail. Ces formations rémunérées financent l’association.

      Par ailleurs, j’ai formé de nombreux psychiatres. Nous avons organisé des groupes de réflexion professionnels, entre autres initiatives. Mais je reste très isolée. Pourquoi ? Parce que ce travail nécessite un engagement de chaque instant. Je consacre beaucoup de temps à chaque patient et je ne peux dire que mon travail m’enrichit...

      Un article dans Le Monde sortira prochainement sur la disparition des cent centres de psycho-traumatologie que nous souhaitions. Or il est indispensable d’ouvrir de tels centres. Dans certains pays, il existe des centres ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre où les victimes sont prises en charge. Il est indispensable que les professionnels puissent être soutenus. Personne ne peut me suivre, et je le comprends. Nous avons besoin de plus de moyens.

      Mme Marie Rabatel. - J’aimerais revenir sur la question de la prise en charge. En tant que victime, je trouve inhumain que notre vie soit un combat, alors que cela peut être pris en charge pour l’agresseur. Il faut savoir qu’une victime a des difficultés à travailler. Par exemple, je touche 650 euros par mois de pension d’invalidité, sur lesquels je paie 200 euros de mutuelle. En effet, la prise en charge de ces traumatismes suppose de souscrire une mutuelle très coûteuse permettant le choix de ces soins, faute de quoi le risque est d’être adressé à des structures non spécialisées dans la psycho-traumatologie.

      Il est inhumain que les victimes peinent à financer des soins leur permettant simplement de rester en vie, contrairement à l’agresseur.

      Mme Dominique Vérien, co-rapporteure. - Cela n’est pas le cas partout. Dans l’Yonne par exemple, les traitements sont à la charge des agresseurs.

      A la charge des agresseurs alors que 0,3% des viols sont l’objet de condamnations en France selon ce rapport du Sénat...

    • @monolecte Ah désolé. Quand c’est dans le corps du texte, ou pire, dans le titre, mes armes de défense de léger dyslexique bloquent les mots-dièse en tant que tels (sinon ma lecture deviendrait tellement syncopée que je ne percevrais plus le sens de ce que je lis).

      Julie Dachez dit souvent des choses qui sont sidérantes d’intelligence sur le sujet. Elle me rappelle une autre personnalité brillante dont je suivais beaucoup les parutions il y a une dizaine d’années et qui m’a apporté de nombreuses clefs de compréhension, je viens de me reconnecter à mon Netvibes (pour la première fois depuis, je ne sais même plus quand) pour retrouver le nom de cette personne Michelle Dawson, absolument géniale.

      Désormais je peine un peu avec les témoignages, ils viennent me chercher sur mon côté le plus faible, je n’y arrive plus, alors l’audition, comment te dire... je crois que je vais passer mon tour. J’ai pris un sacré coup de vieux sur le sujet.

    • et on sent encore en sous-main certains délires issus de la psychanalyse, cette pseudo-science qui a toujours détesté les femmes et qui a toujours accusé les mères d’êtres responsables de l’autisme de leurs enfants.

      Oui @alexcorp et à cela on peu ajouter le lobbyisme des masculinistes type Sos-papa et le #sap (syndrome d’aliénation parentale).

      Dans la foulée je suis tombée hier sur cette tribune désépérante :

      « Les voies de renouvellement de la psychanalyse sont nombreuses »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/01/les-voies-de-renouvellement-de-la-psychanalyse-sont-nombreuses_5444312_3232.
      qui montre que dans les université on enseigne encore les escroqueries intellectuelles de Lacan.
      ici

      Sophie Marret-Maleval

      Psychanalyste, professeur et directrice du département de psychanalyse de l’université Paris 8 Saint-Denis

      Aurélie Pfauwadel

      Psychanalyste, maître de conférences au département de psychanalyse de l’université Paris 8 Saint-Denis

      écrivent que :

      Là où Mme Roudinesco s’empresse de sonner l’hallali, nous voudrions présenter ces voies prometteuses du côté de la psychanalyse lacanienne.

    • Chère @mad_meg je me demandais s’il existait une sorte de post fondateur sur Seenthis dans lequel je pourrais lire ton argumentation apparemment très opposée à la psychanalyse, quelque chose qui serait plus développé que les tags ou les commentaires rapides et qui ne m’aident pas du tout à comprendre, alors que cela m’intéresse. Et si un tel billet ou commentaire n’existe pas encore, est-ce que tu pourrais tenter de le faire par exemple ici, mais je t’en supplie vu que c’est moi qui te le demandes, je veux bien que tu n’aies pas trop recours aux tags dans le corps du texte qui sont autant obstacles à ma lecture dyslexique, de même j’ai déjà compris qu’à peu de choses près tu reprochais, sans doute à raison, aux psychanalystes d’être sexistes et je ne veux ni ne peux pas nécessairement te donner tort, en revanche je veux bien que ce soit argumenté, histoire que je comprenne. Ca m’intéresse vraiment.

      Par ailleurs sur la question de la psychanalyse qui serait en échec ou, pire, maltraitante vis-à-vis des autistes et de leur entourage, je ne peux pas te dire que cela n’existe pas qu’il n’y a jamais eu de cas où de telles choses ne se soient produites, en revanche je te mets en garde sur le fait que ce soit finalement le seul argument, et c’est un argument d’exception, de l’argumentaire d’un tout autre bord, le comportementalisme dont je pourrais tout à loisir, si tu le souhaites, expliquer à quel point il est maltraitant vis-à-vis des personnes autistes de façon systémique, j’ai même écrit des articles sur le sujet.

      En revanche, il arrive, de temps en temps, que la psychanalyse vienne en aide à des personnes autistes et leur permette, au long cours, c’est vrai, voire au très long cours, de poser quelques baumes réparateurs sur des sources d’angoisse autrement inextinguibles ou encore de les extraire sans violence de leur autisme dans ce qu’il a d’incapacitant, parfois même en allant jusqu’à respecter leur altérité. Mais je t’accorde que ce soit rare et fragile.

      Du côté comportementaliste en revanche ce qui est présenté comme des victoires voire des guérisons est au contraire souvent acquis dans une certaine forme de violence (notamment psychologique) et a seulement l’apparence d’une victoire : dit plus simplement que l’obsession autistique d’un enfant autiste devienne de se présenter formellement à tout bout de champ, « bonjour je m’appelle Nathan et toi comment t’appelles-tu, aimerais tu que nous jouions ensemble ? », plutôt que de rester isolé au calme à aligner ses jouets de façon non moins obsessionnelle, j’ai un peu du mal à considérer cela comme une victoire.

      Enfin sur la question des violences sexuelles sur les femmes autistes, les chiffres font froid dans le dos et sans doute les pourcentages sont moindres chez les autistes hommes, il reste que ce pourcentage est plus élevé chez les homme autistes que chez les hommes neurotypiques, l’autisme des personnes ne les aidant précisément pas à anticiper le danger quand l’autisme n’est pas en fait la source même de ce danger. Les violeurs sont toujours très intéressés par l’impunité potentielle (ce n’est pas à toi que je vais l’apprendre, c’est plutôt dans l’autre sens que cet apprentissage se produit, j’en ai pleinement conscience). Les violences sexuelles, et parfois le viol, sont fréquentes chez les jeunes autistes, même masculins. Et quand la chose se produit, quand en tant que parent, tu tentes de demander des explications, voire justice, on a vite fait de t’opposer que ton entêtement à vouloir scolariser ton enfant est la cause de ces violences. Et c’est là qu’à ta plus grande surprise, je te remercie car par le passé il m’est arrivé de lire certaines de tes contributions sur la culture du viol qui m’auront permis de retourner de tels arguments.

      Donc oui, un peu d’argumentation à propos de ta détestation de la psychanalyse, je veux bien, même si tu l’as compris, je ne serais pas nécessairement d’accord. Mais est-ce grave ?

    • @philippe_de_jonckheere nous avons déjà eu des échanges assez houleux sur le sujet au point que tu m’a bloqué depuis 2016, ( https://seenthis.net/messages/548089#message548273 ) ce qui fait que tu n’as probablement pas vu passé toute la documentation que j’ai mise sur ce sujet depuis plusieurs années. Je vais aller fouiller et te sortir quelques unes de mes sources que tu disqualifira d’office comme tu le fait à chaque fois puisque c’est des « compormentalistes » tes fameux psy pour chiens.

      au sujet de ceci

      En revanche, il arrive, de temps en temps, que la psychanalyse vienne en aide à des personnes autistes et leur permette, au long cours, c’est vrai, voire au très long cours, de poser quelques baumes réparateurs sur des sources d’angoisse autrement inextinguibles ou encore de les extraire sans violence de leur autisme dans ce qu’il a d’incapacitant, parfois même en allant jusqu’à respecter leur altérité. Mais je t’accorde que ce soit rare et fragile.

      Il arrive effectivement de temps en temps que la psychanalyse vienne en aide à des personnes, comme peuvent le faire de temps en temps l’homéopathie, la prière, le systhème galien, la médecine traditionnelle chinoise et des tas de choses farfelues. La psychothérapie c’est aussi une relation interpersonnelle et il arrive que certaines personnes psychanalyste fassent du bien à certaines personnes, malgré la psychanalyse. Tout comme des religieux·se peuvent faire du bien à certaines personnes, malgré la religion. A mon avis la psychanalyse a des facilité à faire du bien aux hommes puisque cette discipline est conçu pour les libérés de leur culpabilité en imaginant des mères castratrices, des complexes d’œdipe, des filles qui aguichent leurs pères agresseurs...

      La psychanalyse ca fait du bien à certaines personnes qui en ont les moyens car c’est toujours sympas de pouvoir se payer un·e confident·e qui s’intéresse à ce qu’on ressent, ce qu’on pense, ce qu’on vie.

      Pour les garçons et hommes autistes victimes de violences sexuelles je sais qu’ils sont aussi plus touchés que les garçons et hommes non autistes mais ici le sujet c’est les femmes autistes et les injustices qui leurs sont faites à elles. Si tu veux parler des violences sexuelles subit par les garçons et hommes autistes, sujet qui est tout à fait légitime et qui mérite d’être documenté, ca serait plus sympa d’en faire un sujet à part pour ne pas invisibiliser les violences spécifiques faites aux femmes autistes.

      Pour les sources voici ce que j’ai retrouvé :

      https://seenthis.net/messages/754090
      https://seenthis.net/messages/759335
      https://seenthis.net/messages/771218
      https://seenthis.net/messages/738559
      https://seenthis.net/messages/676812
      https://seenthis.net/messages/641129
      https://seenthis.net/messages/701896
      https://seenthis.net/messages/688632
      https://seenthis.net/messages/699011
      https://seenthis.net/messages/644808
      https://seenthis.net/messages/739049
      https://seenthis.net/messages/688597

      https://www.youtube.com/watch?v=RBd2sm-0eyM


      https://www.youtube.com/watch?v=LgD9I31JD30

      https://www.youtube.com/watch?v=ytEwgpnDL8w

      #psychose

    • @philippe_de_jonckheere vous voulez croire à la psychanalyse, coûte que coûte, sans doute d’ailleurs parce qu’il vous en coûterait trop d’abandonner ces théories, mais ça j’ai envie de dire que c’est votre problème. Ce ne sont pas les comportementalistes qui ont inventé la culpabilisation des parents (et surtout des mères donc) au sujet de l’autisme. C’est facile de trouver de la documentation sur le sujet, à moins de ne pas vouloir savoir : https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1099
      On trouvera aussi quelques témoignages intéressants sur le site de Martin Winckler dont celui-ci : http://www.martinwinckler.com/spip.php?article1083
      Toutes ces théories seraient risibles si seulement autant de soignants en France ne continuaient pas d’y croire et de les enseigner.
      Sur le sexisme de la psychanalyse, voir cet article édifiant http://cheekmagazine.fr/societe/sexisme-psychanalyse qui mentionne même l’existence d’un annuaire de psychanalystes « safe », sous entendant que les autres sont des sexistes invétérés. Quand on en est là, c’est qu’il y a un problème intrinsèque dans les théories qui sous-tendent ces pratiques.

    • Merci à toutes les deux. De la lecture pour le train demain, chouette !

      @mad_meg précision importante, déjà expliquée ailleurs, tu n’es pas bloquée par moi pour d’autres raisons que celle que je me sers de mon fil seenthis comme cahier de brouillon pour d’autres trucs et qu’il est arrivé par le passé que certaines de tes interventions ne soient pas exactement aimables et après cela me gêne dans mon travail, mais tu sais déjà tout ça.

      En revanche je suis souvent ce que tu postes ici, je suis souvent contrarié dans ma lecture par une tonalité et ses tags qui à mon avis nuisent (pour moi) à ton propos, je ne cherche évidemment pas à te dissuader à procéder comme tu l’entends, manquerait plus que ça, en revanche de mon côté pour bénéficier de tes lumières en somme cela demande un sérieux travail de décryptage (comme par exemple de copier coller dans un traitement de texte, virer les dièses et les barres de soulignement et tenter d’atténuer la charge, tout en gardant le sens général.

      Enfin, et je crois que c’est une difficulté sur ce sujet et d’autres, je me méfie des témoignages, un peu comme Raul Hilberg qui leur reproche de l’empêcher de réfléchir. Mais c’est une autre histoire. Et pour moi les témoignages ne font pas une argumentation. Dans ma petite recherche sur le sujet, j’ai eu des témoignages de première main à propos des agissements des comportementalistes qui font un peu froid dans le dos (juste une histoire la route, des parents algériens se plaignant du peu de résultats apportés par la méthode A.B.A. et auxquels on a fait comprendre que s’ils n’étaient pas contents on pouvait aussi les dénoncer à la police parce qu’on les savait dans une situation irrégulière, et d’autres qui sont un peu de la même farine pas très ragoutante) mais je préfère m’en tenir à une critique des méthodes et de ce qu’elles impliquent intellectuellement et qui est très sérieusement dextrogène, pour le moins.

    • Je suis d’accord que les témoignages ont leur limite pour analyser un phénomène, une théorie ou des pratiques. Cela étant dit, c’est aussi très pénible que dès qu’on aborde des pratiques qui posent problème (en l’occurrence des pratiques issues de théories psychanalytiques) il y a toujours quelqu’un qui ne veut pas en parler et attaque d’autres praticiens (les comportementalistes) pour faire dévier le sujet sur autre chose. Cette stratégie d’évitement est assez grossière. Je me souviens d’ailleurs de l’anti-livre noir de la psychanalyse qui en fait ne parlait pas de psychanalyse et ne répondait pas au livre initial mais était juste une suite d’anathèmes sans intérêt contre les comportementalistes (présentés comme des scientifiques obtus qui se seraient arrêtés à Pavlof). Bref, j’arrête là ce plus ou moins hors sujet, sans doute qu’un post dédié serait plus opportun.

    • Autisme, quand la secrétaire d’Etat déclare illégale la psychiatrie
      https://www.liberation.fr/france/2019/04/03/autisme-quand-la-secretaire-d-etat-declare-illegale-la-psychiatrie_171910

      La phrase est passée presque inaperçue. Interrogée par Jean-Jacques Bourdin, sur RMC, lundi, veille de la « journée mondiale de l’autisme », la secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a eu ces mots qui se voulaient explicatifs sur la stratégie du gouvernement : « Avec notre plan, il s’agit de ne plus placer des enfants autistes devant des psychiatres. » Et encore : « Face à un spectre de l’autisme très large, il faut que l’on arrête de parler de psychiatrie. » Mettre « l’accent sur la détection et la prise en charge précoce des enfants autistes » et en finir avec « des prises en charge inadéquates dans des hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ».

    • On sent que le gouv veux faire des économies sur le dos des autistes en profitant de la notion de spectre. Exit les prises en charge hospitalières puisque le spectre de l’autisme est si large. Alors que seuls les psychiatres sont habilités à établir le diagnostique, comment est-ce possible de ne pas faire passer ces personnes devant un psychiatre ?
      Le gouv entretins aussi intentionnellement le confusionnisme entre psychiatres, psychologues et psychanalystes. Ces 30 années de culpabilisation des mères qui sont ici imputé aux psychiatres sont en fait les méfaits des psychanalystes en particulier les lacanien·nes.

  • Comment une nouvelle « loi travail » pourrait bientôt s’attaquer à la santé et à la sécurité des salariés - Basta !
    https://www.bastamag.net/Comment-une-nouvelle-loi-travail-pourrait-bientot-s-attaquer-a-la-sante-et
    https://www.bastamag.net/IMG/arton7192.jpg?1552752844

    Remis au Premier ministre à la fin de l’été, le rapport « Lecocq », du nom de la députée LREM du Nord, Charlotte Lecocq, s’inscrit dans la droite ligne de la loi Travail de 2016 puis des ordonnances du même nom : les entreprises seraient trop contraintes et trop contrôlées. Des chefs d’entreprise y suggèrent de privilégier « une relation bienveillante » avec les employeurs, « dirigée vers le conseil et l’accompagnement avant contrôle et éventuelle sanction ». « Il suffirait en fait d’arrêter les contrôles et d’être bienveillant pour que les entreprises deviennent vertueuses », ironise Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires. Une vision du travail fascinante et qui n’a pas grand chose à voir avec la réalité. « Ce que nous constatons tous les jours dans le cadre de nos activités sur le sujet de la santé et de la sécurité au travail, c’est qu’il n’y a pas assez de contrôles ni de contraintes », poursuit le syndicaliste.

    https://www.nosdeputes.fr/charlotte-lecocq
    #travail

    • La fonction publique au menu du prochain rapport Lecocq
      par Rozen Le Saint 26/03/2019

      La députée LREM du Nord Charlotte Lecocq s’est vu confier par le Premier ministre la rédaction d’un nouveau rapport sur l’amélioration de la prévention des risques professionnels, cette fois dans la fonction publique. Conclusions attendues le 31 mai.

      Il y aura donc un tome 2 au rapport Lecocq. Et il portera sur l’amélioration du dispositif de prévention des risques professionnels dans la fonction publique. C’est ce qu’indique la lettre mission envoyé le 6 mars par le Premier ministre à Charlotte Lecocq, députée #LREM du Nord. Celle-ci avait déjà corédigé un premier rapport autour du même objectif mais portant sur le secteur privé, rendu en août 2018 et intitulé Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée. Pour sa nouvelle mission, dont les conclusions doivent être restituées le 31 mai, la députée sera épaulée par Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC et membre du Conseil économique, social et environnemental, et Jean-Marie Verdier, inspecteur général des finances.

      La crainte d’un copier-coller
      Cette annonce est cohérente avec le souhait exprimé par l’élue parlementaire, dans son précédent rapport, d’étendre son diagnostic au secteur public. Elle témoigne aussi de la confiance que lui accorde le gouvernement. Mais elle ne ravit pas forcément les partenaires sociaux. « Compte tenu du peu de temps laissé à ces personnes pour réaliser ce rapport, nous ne pouvons qu’être méfiants : nous craignons qu’il soit un simple maquillage de mesures s’alignant sur le privé », signale Annick Fayard, secrétaire nationale de l’Unsa Fonction publique en charge des questions de santé au travail. La responsable syndicale rappelle que « la médecine de prévention est de nature différente et a une tout autre mission que la médecine du travail dans le privé ». « Il y a une différence entre l’aptitude au poste et à l’emploi, poursuit-elle. Contrairement aux salariés du privé, nous ne bénéficions pas non plus du compte professionnel de prévention. Nos réalités sont différentes, il aurait fallu les traiter différemment. »
      Dans sa lettre de mission, Edouard Philippe insiste en premier sur la nécessité de s’attaquer aux risques psychosociaux (RPS), pour lesquels « les plans d’action en prévention primaire s’avèrent insuffisants ». Il mentionne à ce titre un bilan dressé sur le sujet en juillet 2017 par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), dans le cadre d’une mission d’évaluation de la mise en application de l’accord de 2013 sur la prévention des RPS dans la fonction publique. La conclusion du rapport rédigé pour l’occasion n’était, en effet, pas très positive. « Des mesures comme des cellules d’écoute ont été mises en place, mais les organisations du travail ont été peu questionnées », résume son auteur, Philippe Douillet, chargé de mission à l’Anact.

      Des risques psychosociaux très présents
      Il y a pourtant beaucoup à faire. Annick Fayard insiste ainsi sur la violence des publics à laquelle sont particulièrement confrontés les fonctionnaires. « Les RPS, notamment dans les hôpitaux, ont explosé et le manque de médecins du travail est criant, souligne pour sa part Philippe Douillet. La préoccupation relative à la prévention en santé au travail s’est développée tard dans la fonction publique. Les grands accords sur le stress y ont été conclus cinq à dix ans après le privé. » Il note en revanche « un effort de rattrapage important depuis 2013, d’autant que les problèmes ne sont pas si différents que dans le privé ».
      Autre sujet important, la fusion annoncée des instances représentatives du personnel dans la fonction publique, et donc la suppression des #CHSCT, est présentée dans la lettre de mission du Premier ministre comme un « sujet indépendant » du chantier confié à Charlotte Lecocq. Un choix contesté par la représentante de l’Unsa Fonction publique, qui considère que « l’expertise du CHSCT fait partie des moyens d’identifier les risques et de mettre en place des actions correctrices ».

      http://www.sante-et-travail.fr/fonction-publique-menu-du-prochain-rapport-lecocq
      https://seenthis.net/messages/770295

    • Une critique du rapport Lecocq à la lumière de la catastrophe sanitaire de l’amiante

      Charlotte Lecocq, Bruno Dupuis et Henri Forest ont écrit un rapport de 174 pages sur la prévention, sans avoir rencontré aucun des acteurs essentiels de la prévention. Ils ont simplement écouté les récriminations des employeurs pour qui la santé au travail serait – à les en croire – devenue synonyme de « contraintes excessives », de « contrôles » et de « sanctions. » Ils s’en font les porte-parole.

      https://neplusperdresaviealagagner.org/une-critique-du-rapport-lecocq-a-la-lumiere-de-la-catastrophe-sanitaire-de-lamiante/#more-1827
      https://neplusperdresaviealagagner.org/category/ressources/tribune
      Je suis presque d’accord, pour moi le travail a toujours été synonyme de contraintes excessives, de contrôles, de sanctions, de #fatigue, d’ennui, de mauvais salaires (souvent), de précarité, de galères, de patrons ...

  • Le #Défenseur_des_droits s’inquiète du recul des #services_publics et évoque « la fatigue d’être usager »
    https://www.banquedesterritoires.fr/le-defenseur-des-droits-sinquiete-du-recul-des-services-publics

    Le rapport annuel présenté ce 12 mars par Jacques Toubon montre que pas moins de 93% des réclamations traitées par le Défenseur des droits sont liées aux services publics. Il pointe la réduction du périmètre de ces services, leur logique comptable peu compatible avec la #précarisation d’une partie des usagers, la complexité des démarches... Le Défenseur jette par ailleurs un jugement sévère sur la « politique de renforcement de la #sécurité ».

    #libertés_fondamentales #déontologie_de_la_sécurité #droit_des_étrangers #immigration #inégalités_territoriales #État #Sécurité_sociale #aide_sociale #restrictions_budgétaires #relations_administration_usagers #dématérialisation #exclusion_numérique #discrimination #handicap #éducation #droit

    Le rapport : https://www.defenseurdesdroits.fr/sites/default/files/atoms/files/raa-2018-num-19.02.19.pdf

  • Ce meurtre d’enfant handicapé qu’on excuse
    https://youtu.be/nwIcO5Jxi7s

    Pour celles et ceux qui se posent des questions ou qui ne comprennent pas le problème avec la promotion du livre de Anne Ratier dans lequel elle explique pourquoi et comment (!!!) elle a tué son enfant le jour de ses 3 ans, je vous invite à visionner cette vidéo de Vivre Avec (twitter : @VivreAvec_ )
    Merci à Margot, donc, d’avoir pris le fardeau d’expliquer très clairement des choses pourtant évidente... enfin je croyais. Comme je l’ai dit sur twitter déjà, je me refuse à donner un lien vers la vidéo de l’interview de cette femme puisque le faire, c’est participer à sa promotion.

    Version écrite : https://vivreavec.fr/2019/03/06/meurtre-enfant-anne-ratier

    Réactions et explications de personnes concernées sur twitter : https://twitter.com/i/moments/1103045325445582849 (tout est rassemblé dans un « moment » pour plus de lisibilité, les tweets sont à dérouler)

    Je suis sûre qu’il y aura des personnes pour être plus choquées par ce qu’elles y liront / entendront que par la promotion tellement lisse dudit bouquin. Si c’est le cas, merci de faire le chemin dans votre tête plutôt que contre ces personnes qui s’expriment dans la souffrance qu’a provoqué cette vidéo normative sur le meurtre de personnes handicapées.

    Comme toujours Margot donne aussi beaucoup d’informations pour en apprendre plus :

    Rapport sur les droits des personnes handicapées de la Rapporteuse spéciale lors de sa visite en France : https://www.ohchr.org/Documents/Issues/Disability/A_HRC_40_54_Add.1-easy_to_read.pdf

    #CLHEE, Collectif Lutte et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation : https://clhee.org

    #Eugénisme, sur le blog de dcaius : https://dcaius.fr/blog/2019/03/05/eugenisme

    Ce qui fait souffrir les personnes handicapées : https://www.ledevoir.com/opinion/idees/546012/aide-medicale-a-mourir-ce-qui-fait-souffrir-les-personnes-handicapees

    Deux vidéos faites avec Licarion Rock sur le film Me Before You CE FILM VEUT TUER 12 MILLIONS DE FRANÇAIS : https://www.youtube.com/watch?v=2v3494v9dYc


    Quand un film t’explique que tu dois mourir | TW suicide : https://www.youtube.com/watch?v=uEAcLAMxPFk

    Et si, comme moi, vous trouvez que prendre le temps d’expliquer tout ça, de mettre des ressources pour comprendre et tout et tout, bah ça vaut le coût, n’hésitez pas à aider plus concrètement Margot par là : https://vivreavec.fr/les-badges (y’a plein d’idées, de trucs, et depuis le temps que je voulais en parler par ici, de sa super chaine que j’aime, bah voilà c’est fait !)

    #validisme #antivalidisme #handicap #moiVSproches #BoycottAnneRatier

  • #Giles_Duley, survivre pour mieux photographier les victimes de la guerre

    Invité par le Centre international de déminage humanitaire à l’occasion d’une conférence sur les mines à l’ONU, à Genève, le photographe britannique, triple amputé, a survécu par miracle à un engin explosif improvisé en Afghanistan. Ce tragique épisode a décuplé son empathie pour les sujets qu’il photographie et renforcé une vocation

    « Tu es un dur, tu vas vivre, buddy. » Le 7 février 2011, au cœur de l’Afghanistan. Dans l’hélicoptère qui l’emmène d’urgence à l’Hôpital des Nations unies à Kandahar, des soldats américains s’évertuent à maintenir Giles Duley en vie. Incorporé dans la 101e Division aéroportée de l’armée américaine pour photographier l’impact humanitaire de la guerre sur les civils, il vient de sauter sur une mine improvisée. Deux jambes et un bras arrachés. Transféré à Birmingham en Angleterre, il passe 46 jours aux soins intensifs. Il survit. Un miracle. Il subit 37 opérations en un an avant de pouvoir quitter l’hôpital.
    Façonner ma vie future

    Invité par le Centre international de déminage humanitaire (GICHD) à Genève à l’occasion de la 22e Conférence internationale de Mine Action réunissant plus de 300 responsables nationaux et onusiens au Palais des Nations jusqu’à vendredi, ce Britannique de 47 ans n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. A l’ONU, mardi matin, équipé de ses deux prothèses, il lâchera devant un parterre plutôt rangé : « Si je n’avais plus été capable de faire de la photo, j’aurais préféré mourir en Afghanistan. »

    « J’ai d’emblée perdu mes ressources financières, ma maison, ma fiancée, poursuit Giles Duley. J’ai vécu dans une petite chambre où même ma chaise roulante ne rentrait pas. Tout le monde voulait façonner ma vie future. A moi qui avais été un sportif (boxe et athlétisme), on m’avait dit, un an après l’Afghanistan, que j’allais pouvoir désormais m’intéresser aux Jeux paralympiques de Londres de 2012. » Une remarque offensante pour lui qui voit le handicap comme l’incapacité de faire ce que l’on veut faire.

    « Or aujourd’hui, je fais ce que j’aime. Je suis un meilleur photographe qu’avant. » Dans son appartement de Hastings faisant face à la mer, ce Londonien s’en fait un point d’honneur : son appartement n’est pas aménagé spécialement pour lui. Il rappelle qu’il y a quelque temps, il posait vêtu de noir, avec les amputations visibles, sur un tronc blanc pour un autoportrait, prouvant qu’il acceptait son nouveau physique. « Au British Museum, explique-t-il, il y a bien des statues en partie abîmées qu’on continue de trouver belles. »

    Pour la seule année 2018, Giles Duley, exemple de résilience, a voyagé dans 14 pays. Avec la photo comme raison d’être, de vivre. Pour documenter les horreurs réelles de la guerre : « Je ne suis pas un reporter de guerre. Je suis anti-guerre. Je ne photographie jamais des soldats au combat. » Son empathie pour les sujets qu’il photographie est décuplée. En 2015, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) lui confie un mandat pour raconter la crise des migrants de Syrie en lui donnant pour seule directive : « Suis ton cœur. » Une manière de bien cerner le personnage.

    A Lesbos, l’arrivée de migrants épuisés le touche profondément. Il le confesse au Temps : « Je n’ai pas que des blessures. Mes souffrances physiques et émotionnelles sont quotidiennes. Mais c’est précisément cela qui me connecte aux gens. » Giles Duley n’a plus la même palette de possibilités qu’auparavant. Mais il s’en accommode : « Les limites que je peux éprouver me forcent à davantage de créativité. » D’ailleurs, ajoute-t-il, « les meilleures photos ne sont pas celles qu’on prend, mais celles qu’on nous donne ».
    Une vérité, pas la vérité

    Quand, en 2014, il rencontre Khouloud dans un camp de réfugiés dans la vallée de la Bekaa au Liban, il est touché par cette Syrienne, atteinte par un sniper à la colonne vertébrale et alitée dans une tente de fortune depuis plusieurs mois. Un cliché la montre en compagnie de son mari, « une scène d’amour » davantage qu’une scène dramatique dans un camp de réfugiés, relève-t-il. Deux ans après sa première rencontre, il constate que Khouloud est toujours dans la même tente. La situation l’insupporte. Il lance une campagne de financement participatif pour lui venir en aide. Un jour, il recevra de Khouloud, médicalement traitée aux Pays-Bas, un message disant « Vous m’avez redonné ma vie. »

    Giles Duley reste honnête. Ses photos ne représentent pas la réalité, mais une réalité qu’il a choisie. Préférant le noir et blanc, il aime utiliser un drap blanc comme seul arrière-fond pour effacer tout contexte : « Si je photographie une personne dans un camp de réfugiés, on va se limiter à la voir comme une réfugiée. Or elle est bien autre chose. Elle n’est pas née réfugiée. »
    La puissance de l’esprit

    Aujourd’hui directeur de sa fondation Legacy of War, Giles Duley estime être « l’homme le plus chanceux du monde » à voir les milliers de mutilés qui croupissent dans des conditions de vie inacceptables. Dans une interview avec Giles Duley, Melissa Fleming, directrice de la communication au HCR, le relève : « Au cours de toute ma vie, je n’ai jamais rencontré une personne aussi forte, ayant été si proche de la mort et capable de recourir à la puissance de son esprit et de sa volonté pour surmonter » l’adversité.

    La vocation de Giles n’était toutefois pas une évidence. Des cinq frère et sœurs, il est le plus « difficile ». Les études ne le branchent pas, au contraire du sport. Il décroche une bourse d’études aux Etats-Unis pour la boxe, mais un accident de voiture met fin à ses espoirs. Il se lance dans la photo de groupes de rock (Oasis, Marilyn Manson, Lenny Kravitz, etc.) et de mode. Mais un jour, face à une jeune actrice en pleurs dans un hôtel londonien, il réalise que la photo de mode ne le rend plus heureux. Il abandonne, travaille dans un bar, cédant brièvement à la dépression et à l’alcool.
    A 30 ans, une nouvelle vocation

    Mais comme une bouée de sauvetage, il se souvient d’un cadeau laissé par son parrain à peine décédé quand il avait 18 ans : un appareil photo Olympus et Unreasonable Behaviour, l’ouvrage autobiographique de la légende de la photo Don McCullin. Les images du Vietnam et du Biafra le bouleversent. A 30 ans, il identifie sa nouvelle vocation : raconter par l’image l’histoire personnelle des victimes oubliées du cynisme humain à travers la planète. Pour leur donner la chance d’une nouvelle vie. Malgré les douleurs qui ne le lâchent jamais. Ou peut-être à cause d’elles.

    https://www.letemps.ch/monde/giles-duley-survivre-mieux-photographier-victimes-guerre
    #photographie #victimes_de_guerre #handicap #autonomie
    ping @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere

  • Emil Ferris : « J’ai l’impression d’avoir vécu toute ma vie dans un orphelinat, et qu’un jour des gens sont venus pour m’adopter »

    https://next.liberation.fr/culture/2019/01/26/emil-ferris-j-ai-l-impression-d-avoir-vecu-toute-ma-vie-dans-un-orph

    A l’occasion de la remise du prix du meilleur album d’Angoulême à son premier ouvrage « Moi, ce que j’aime c’est les monstres », Libération publie l’intégralité de l’entretien que nous avait accordé Emil Ferris lors de sa venue au Festival America, à Vincennes, en septembre. Le caractère personnel de cette rencontre réalisée afin d’écrire un portrait dans les pages du journal explique la forme étonnante que peut parfois prendre cet échange, l’auteure nous posant à son tour des questions personnelles qu’il aurait été malvenu d’éviter. Dans la mesure du possible, ces passages ont été coupés, tout comme les déclarations faites par l’auteure sur le ton de la confidence.

  • Aveugle, on lui demande de sortir son chien guide du bus parce qu’il est noir
    https://www.demotivateur.fr/article/aveugle-elle-se-fait-ejecter-du-bus-parce-que-son-chien-guide-est-noir-

    Malheureusement, cette anecdote vécue dans le bus n’est pas la première mauvaise expérience qu’elle subit : « On m’a déjà craché dessus, marcher dessus, pousser et j’ai déjà été accusé d’être une ‘autre ado junkie et bourrée’ quand je perdais conscience à cause de ma condition cardiaque et neurologique ».

    Elle avoue ne jamais se sentir en sécurité lorsqu’elle prend les transports mais ne veut pourtant pas se laisser décourager : « J’essaye de rester positive et de ne pas laisser ces incidents comme celui-là m’abattre parce que je n’ai pas honte de mon handicap. Malgré ces mauvaises expériences, je sais qu’il s’agit d’une minorité et que la plupart des gens sont bons et bienveillants ».

    #handicap

  • Continuons à aller plus loin ensemble !
    Documentaire du Mouvement des personnes handicapées pour l’accès aux services (PHAS), Québec 2018.

    Version en français, sous-titré en français, avec LSQ sans vidéodescription :
    https://vimeo.com/270467141

    Version en français, sous-titré en français, avec LSQ et vidéodescription :
    https://vimeo.com/272397005

    Le mouvement de défense des droits des personnes en situation de handicap et leurs proches est né au Québec dans les années 70, dans la foulée des mobilisations des autres groupes sociaux opprimés et discriminés. Mouvement jeune, il a pris son essor rapidement et a obtenu plusieurs gains importants dans les années 80 et 90. Depuis les années 2000, à l’image de l’ensemble du mouvement communautaire, il a perdu de sa force, affaibli à la fois par les politiques néolibérales des gouvernements successifs et par un essoufflement du militantisme des personnes en situation de handicap et des parents.

    Dans ce documentaire, une quinzaine d’acteurs du milieu de différentes générations y interviennent, soit à titre de travailleur ou travailleuse, de militant ou militante ou des deux. On revient sur l’historique des luttes, mais on y traite aussi des enjeux actuels et des perspectives pour le mouvement.

    Il y aurait une liste de films à faire sur les formes de luttes politiques des personnes handicapées. Je n’en ai pas vu beaucoup, mais ils sont toujours fascinant :

    Defiant Lives, de Sarah Barton, Australie 2017
    http://www.cinemapolitica.org/film/defiant-lives

    The Fight, de Violeta Ayala et Dan Fallshaw, Bolivie, 2017
    http://cinemasouslesetoiles.org/the-fight

    #Documentaire #personnes_handicapées #handicap #Luttes

  • Du #droit_à_l’éducation ; de l’#éducation_aux_droits

    Débutée en 2008 suite à la rédaction d’un mémoire de Master 2 intitulé Le droit à l’éducation. Contribution à l’étude de la réception des droits-créances par le juge administratif, ma thèse a consisté à retracer l’émergence de ce droit à, envisagé comme un discours, dans le contexte des laïcités françaises ; je l’ai réalisée sous la direction de Xavier Dupré de Boulois et soutenue le 8 décembre 2017 à la faculté de droit de l’Université Grenoble Alpes (UGA), au sein de laquelle je suis rattaché au Centre de Recherches Juridiques (CRJ, EA 1965).

    Peu de temps après le commencement de mon parcours dans le cadre de l’Ecole Doctorale Sciences Juridiques (EDSJ), le Conseil d’Etat a rendu un important arrêt, le 8 avril 2009 (Laruelle, n° 311434). Je lui ai consacré des observations dans la revue Droit de la famille (juillet 2009, n° 7, comm. 97) puis une note, plus détaillée, à la Revue du droit public et de la science politique en France et à l’étranger (RDP 2010, n° 1, p. 197, intitulée « Education des enfants handicapés : droit-créance et carence de l’Etat »). Concluant sur la « contribution de l’action en responsabilité à la réalisation d’un droit-créance », je terminais en tissant un lien avec le « droit au logement opposable » (DALO).

    La réflexion a pu être prolongée à l’occasion d’une intervention d’Hafida Belrhali devant le Groupe de Recherches en Droit de la Famille (GRDF) le 8 juillet 2011 – « Suivi des enfants autistes : quelle responsabilité de l’Etat ? » –, à propos de l’arrêt qu’elle venait d’annoter à l’AJDA (CE, 16 mai 2011, Mme Beaufils, n° 318501). Largement renouvelée, l’analyse proposée dans ma thèse de ces deux arrêts doit beaucoup à ces échanges, tout comme à ceux consécutifs à deux autres manifestations : le 13 décembre 2011, une conférence sur le droit à l’éducation des personnes en situation de #handicap (disponible en ligne : http://videos.univ-grenoble-alpes.fr/video/1057-le-droit-a-leducation-des-personnes-en-situation-de-), à l’initiative de la mission « Université non discriminante » de Grenoble ; le 23 mai 2012, sur l’invitation de son responsable, Yann Echinard, une intervention relative au handicap à l’école lors d’une rencontre à l’antenne valentinoise de la Faculté de droit, avec des professionnels de l’Éducation nationale.
    #autisme

    En 2010, j’ai contribué au rapport réalisé sous la direction de Diane Roman pour la Mission de recherche Droit et Justice, « Droits des pauvres, Pauvres droits ? ». Recherches sur la justiciabilité des #droits_sociaux. Sortant de mon domaine de prédilection – l’éducation –, mon étude jurisprudentielle s’intitule « Comparaison du contentieux des droits de retrait et au respect de la vie personnelle en droit du travail » ; elle a été republiée par La Revue des Droits de l’Homme (juin 2012, n° 1, p. 371), sous le titre « Section 2-2. La protection juridictionnelle des droits sociaux comparée à celle des droits civils : existe-t-il une réelle différence de mise en œuvre des droits ? » (disponible en ligne). Le 19 décembre 2011, j’ai animé avec mon directeur de thèse un débat filmé entre Diane Roman et Philippe Warin (directeur de recherche au CNRS et de l’ODENORE, l’Observatoire DEs NOn-REcours aux droits et services) : intitulée « L’effectivité des droits sociaux », la vidéo est en ligne (http://www.revuedlf.com/videos/leffectivite-des-droits-sociaux-2) sur le site de la Revue des droits et libertés fondamentaux (RDLF).

    Le 12 juillet 2013, en binôme dans le cadre du Centre d’Études et de Recherches sur le Droit, l’Histoire et l’Administration Publique (CERDHAP), nous sommes intervenus à propos du colloque Le service public de l’Association Française pour la recherche en Droit Administratif (AFDA), avec Philippe Yolka et Xavier Dupré de Boulois pour discutants. Le titre 1 de ma thèse est précisément consacré au service public de l’enseignement, celle-ci ayant évolué au regard du lien entre éducation et laïcité(s) dans le contexte français ; au fil de la recherche, son sous-titre a changé (sachant que l’une des propositions formulées est l’abandon de la catégorie doctrinale des droits-créances) : Le droit à l’éducation. L’émergence d’un discours dans le contexte des laïcités françaises, thèse de l’Université Grenoble Alpes, 2017.

    http://www.thomasbompard.fr
    #éducation #droits #Thomas_Bompard

    Livret de #méthodologie :
    http://www.thomasbompard.fr/livret-methodologie

    • Journée des #droits_de_l’enfant

      « Le droit à l’éducation, c’est aussi le droit à un personnel enseignant qualifié ». Tel était le thème d’un rappel conjoint adressé « à la communauté internationale », le 5 octobre ; ce jour-là, « depuis 1994, la Journée mondiale des enseignant(e)s commémore la signature de la Recommandation OIT/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de 1966 ».

      Le message est-il bien reçu partout, en France ? En Seine-Saint-Denis, par exemple, il est permis d’en douter (plus largement, v. l’« appel au secours » lancé depuis le tribunal de Bobigny, « La grande misère de la protection de l’enfance en Seine-Saint-Denis », Le Monde 6 nov. 2018, p. 22 : « des enfants mal protégés, ce seront davantage d’adultes vulnérables » ; en ligne sur le site de Laurent Mucchielli). Le 15 novembre, il a été répété que la question de l’absentéisme enseignant « constitue une priorité majeure du ministère de l’éducation nationale puisqu’elle touche à la continuité et à la qualité du service public » ; dans cette réaffirmation volontariste (« notamment de pallier les absences prévisibles, comme celles liées aux stages de formation continue »), l’absence de référence au droit à l’éducation peut être relevée.


      http://www.thomasbompard.fr/journee-convention-droits-des-enfants
      #enfance #enfants

  • Le nombre de demandeurs d’emploi handicapés passe la barre des 500 000 - La Croix
    https://www.la-croix.com/France/Exclusion/Le-nombre-demandeurs-demploi-handicapes-passe-barre-500-000-2018-11-14-120

    Les chiffres sont moroses. 514 000 chômeurs en situation de handicap, en hausse de 3,5 % par rapport à 2017. « Et ce, dans un contexte d’une relative stabilité du taux de chômage global », souligne Alain Rochon, président de l’Association des paralysés de France (APF France handicap). « C’est chaque année la même chose », souffle-t-il.

    Depuis cinq ans, la courbe du nombre de demandeurs d’emploi handicapés ne cesse de croître (+ 35 % depuis 2013). Cette hausse s’explique en partie par la forte augmentation du nombre de personnes reconnues comme travailleurs handicapés.

    Le #chômage, surtout non indemnisé, est un #handicap. Le journal, valorisation du #travail oblige, n’évoque pas les contre réformes restreignant les droits aux allocations chômage, en Hollande dans les années 80, en Grande Bretagne dans les années 90, qui se sont accompagnées d’une migration de masse vers le revenu de remplacement au titre du « handicap ».

    #revenu