• Harcèlement des femmes musulmanes dans l’espace public : on dit stop ! – Lallab
    http://www.lallab.org/harcelement-des-femmes-musulmanes-dans-lespace-public-on-dit-stop

    Ce fléau touche les femmes musulmanes depuis bien trop longtemps, et jamais nous n’accepterons ni sa banalisation ni sa généralisation ! Il ne s’agit pas de dire que ce type de harcèlement est plus grave que les autres. Notre but est de le mettre en lumière dans toute sa réalité, d’expliquer sa spécificité et ses conséquences, afin de mieux lutter contre.

    Des scènes de violences devenues la normalité du quotidien

    Avec un foulard sur la tête, nous ne sommes définitivement plus comme les autres. J’en viens même parfois à me surprendre à trouver étranges et exceptionnels les gens qui ne me jettent aucun coup d’œil à l’entrée d’un magasin ou d’un restaurant. Et pourtant, jamais une femme ne devrait en arriver à intégrer le fait qu’il est normal qu’elle soit observée, scrutée et jugée, dans la rue ou ailleurs.

    L’espace public nous rappelle ainsi quotidiennement un rejet et une détestation de notre existence : de nos choix, de notre foi et de nos identités plurielles de femmes.

    #sexisme #harcelement #islamophobie #racisme

    • Ce qui serait sympa ce serait de mettre en parallèle le harcèlement des femmes sans foulard ou voile, dans leurs quartiers, qui leur rappelle quotidiennement le rejet et la détestation de leur désir de vivre comme elles le veulent dans un espace public qui appartient à tou-tes, mais tenu d’une main de fer par des tyrans contre les femmes qu’ils catégorisent comme musulmanes et qui doivent donc, selon eux, se comporter en tant que telles, selon eux.

  • "Écrémage" en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment)

    ...il s’agit tantôt de mettre la #pression sur les #salariés, en générant un #stress, pour les rendre plus productifs, tantôt de les harceler pour qu’ils démissionnent. La technique a été utilisée chez #France_Telecom, dont l’ancien PDG, Didier Lombard, est poursuivi pour #harcèlement moral.

    L’ex-juge d’instruction Pascal Gand a récolté des dizaines et dizaines d’indices de ce management par le harcèlement. « Objectif réduction atteint tant bien que mal », avait griffonné sur un papier le directeur financier. Une note indiquait que « l’objectif annuel de 296 départs » était « atteint à hauteur de 74% ». La rémunération des manageurs était indexée sur les départs...

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de #restructuration baptisé "Next".

    #management #rh #drh #ressources_humaines #stress #souffrance_au_travail #suicide ##harcèlement_moral #Renault #France_Telecom #travail #changement

    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

  • Rester perdante même quand on a gagné

    Pendant des mois, Véronique a subi des commentaires importuns de la part d’un de ses professeurs, qui faisait des blagues déplacées, questionnait ses amis sur sa vie sexuelle. Un soir, il s’est pointé dans une fête organisée par des étudiants.

    « Il était très insistant, essayait de m’embrasser. Je cherchais le contact visuel avec des amis, je cherchais toutes les occasions pour casser les moments de “ pseudo-intimité ” qu’il essayait de créer, mais il revenait toujours à la charge.


    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/494873/rester-perdante-meme-quand-on-a-gagne
    #sexisme #université #harcèlement_sexuel #UQAM #Canada #Stickergate

  • Uber manager told female engineer that ’sexism is systemic in tech’
    https://www.theguardian.com/technology/2017/mar/24/uber-manager-sexism-systemic-tech-kamilah-taylor

    Ride-hailing startup faces yet another discrimination scandal after a manager who was recruiting Kamilah Taylor made the comment in a LinkedIn message Uber is facing yet another discrimination scandal after a manager who was recruiting a female engineer defended the company by saying “sexism is systemic in tech”. On 14 March, an engineering manager at Uber tried to recruit Kamilah Taylor, a senior software engineer at another Silicon Valley company, for a developer position at the San (...)

    #Uber #discrimination #harcèlement

  • #Finn_Mackay : Aux hommes pour qui ça ne veut rien dire – Le harcèlement sexuel, ça importe.
    http://tradfem.wordpress.com/2017/03/23/finn-mackay-aux-hommes-pour-qui-ca-ne-veut-rien-dire-le-harceleme

    Les mots « harcèlement sexuel » sonnent très officiels : ils font penser à un grief déposé devant un tribunal du travail. Tout le monde sait que le harcèlement sexuel est incorrect, très probablement illégal et certainement politiquement inacceptable. Mais un nombre incroyable de gens pensent que le harcèlement de femmes par des hommes dans la rue se résume à des gauloiseries inoffensives et que le fait de s’en préoccuper ou de s’en indigner est une sorte de susceptibilité bourgeoise ou un luxe typique des personnes privilégiées.

    Mais il est tout à fait justifié d’être indignée par la banalité du harcèlement sexuel de rue : cela importe. Cela importe même quand les hommes affirment que ça ne veut rien dire. Cela importe même quand le harceleur lui prête l’intention d’un compliment. Cela importe même quand il a seulement l’intention de blaguer.

    Tous ces hommes qui affirment ne pas être ce genre d’homme, qu’ils ne feraient jamais de mal à une femme et que leur commentaire occasionnel ne veut rien dire, devraient utiliser leur cerveau masculin soi-disant plus développé pour élaborer des pensées plus originales qu’évaluer la taille de la poitrine des passantes.

    Parce qu’il est constamment nécessaire pour les féministes de se justifier, elles et leurs points de vue, je vais juste préciser ici que je ne parle pas de flirt réciproque ou de compliments appréciés. Il est évident que des gens de toutes orientations sexuelles peuvent vouloir flirter et s’adresser des compliments, y compris en public. Je parle de comportements mutuellement souhaités, positifs et auxquels participent librement les deux parties. C’est une chose très différente d’un étranger qui vous déshabille du regard et vous apostrophe dans la rue.

    Certains hommes disent que l’intention première de leurs aboiements intempestifs est simplement de nous complimenter. Ces hommes sont si galants, un cœur de chevalier bat si fort dans leur poitrine virile qu’ils éprouvent une réaction incontrôlable quand une femme attrayante entre dans leur champ de vision, à tel point qu’ils se voient contraints, contraints par la nature, de certifier à cette femme son charme physique. Ce qui augmente, bien évidemment, son estime de soi à elle et le plaisir qu’elle éprouve dans sa soirée…

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://projects.huffingtonpost.co.uk/all-women-everywhere

    #harcèlement_de_rue #violences_masculines #féminisme

  • Le problème qui n’a pas de nom… parce que le mot « femme » est qualifié d’essentialiste | Claire Heuchen
    https://tradfem.wordpress.com/2017/03/17/le-probleme-qui-na-pas-de-nom-parce-que-le-mot-femme-est-qualifie

    « Y a-t-il une façon plus courte et non essentialiste de parler de « personnes qui ont un utérus et tous ces trucs » ? », a demandé sur le réseau Twitter la journaliste Laurie Penny. À plusieurs égards, la quête de Penny pour trouver un terme décrivant les personnes biologiquement femmes sans jamais utiliser le mot femme décrit le principal défi posé au langage féministe actuel. La tension entre les femmes qui reconnaissent et celles qui effacent le rôle que joue la biologie dans l’analyse structurelle de notre oppression s’est transformée en ligne de faille (MacKay, 2015) au sein du mouvement féministe. Source : (...)

    • Toute cette polémique résulte d’une déclaration de #Chimamanda_Ngozi_Adichie

      Alors, quand des gens soulèvent la question « est-ce que les transfemmes sont des femmes ? », mon sentiment est que les transfemmes sont des transfemmes. Je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme, avec les privilèges que le monde accorde aux hommes, et que vous changez ensuite de sexe, il est difficile pour moi d’accepter que nous puissions alors comparer vos expériences avec les expériences d’une femme qui a toujours vécu dans le monde en tant que femme, qui ne s’est pas vu accorder ces privilèges dont disposent les hommes. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’amalgamer tout cela. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de parler des enjeux des femmes comme étant exactement identiques aux enjeux des transfemmes. Ce que je dis, c’est que le genre ne relève pas de la biologie, le genre relève de la sociologie.

      #femmes #transfemmes #identité #queer #TERF #féminismes #backlash #Claire_Heuchen

    • « Supprimer le mot femme et les termes biologiques de tout échange concernant la condition féminine corporelle semble dangereux, écrit la chroniqueuse Vonny Moyes. Refuser de reconnaître l’anatomie des femmes, leurs capacités reproductives et leur sexualité a longtemps été le fait du patriarcat. Il semble que nous ayons bénéficié de quelques décennies dorées de reconnaissance, et que nous avons pu afficher fièrement notre expérience vécue de la condition féminine corporelle, mais nous devons maintenant abdiquer ce vocabulaire au nom du reste du groupe. Même si la logique semble être aux commandes, il est difficile de ne pas ressentir l’effacement de cet aspect de la condition féminine, avec de troublants échos du patriarcat traditionnel. »

      ouais, pas qu’un peu, d’autant qu’à la racine du patriarcat se trouve l’exploitaton du #travail_reproductif

    • Cher-es éditeurices de @rezo !
      Cet article est problématique de par sa position transphobe (soutenir que les femmes trans ne sont pas des femmes ou que "le" féminisme ne devrait pas se soucier d’inclure les femmes —et autres personnes— trans, c’est transphobe).

      Si ça ne suffisait pas, l’autrice (et la traductrice française à sa suite) fait l’amalgame entre une théorie queer caricaturale et le transféminisme, et balance certaines affirmations basées sur du vent, style : "Dans un tel scénario, celles qui possèdent un corps féminin, les femmes, pourraient simplement échapper par auto-identification à l’oppression structurelle, et choisir de faire partie de n’importe quel autre groupe qu’une classe opprimée"

      Personne, à ma connaissance, ne défend ça. Il y a de grandes chances pour que l’autrice ait sorti cette accusation de son chapeau en la présentant comme une conséquence logique de l’"idéologie queer" (alors qu’elle parle en réalité non de queer mais de transféminisme) ; c’est un “sophisme de l’homme de paille” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Épouvantail_(rhétorique)), consistant à argumenter contre un-e adversaire dont on a pris soin auparavant de déformer ou d’exagérer les positions ; bref, de la belle malhonnêteté intellectuelle !

      Et il y a plus mais je vais m’arrêter là, j’ai commenté l’article en (un peu) plus de détail mais je ne suis pas sûre d’être validée par la modératrice...

      Donc au minimum, même si encore vous n’êtes pas sûr-es de votre position sur la transphobie (et je vous encourage à vous renseigner au plus vite, http://www.juliaserano.blogspot.fr est une autrice très accessible, pointue, mesurée... mais c’est en anglais) évitez au moins de relayer des articles d’une telle mauvaise foi s’il vous plaît ! Et si vous ne comprenez pas les enjeux (qui sont immenses, pour une population certes marginal(isé)e et numériquement faible) alors abstenez-vous de peser dans le débat.

      Par ailleurs, un immense merci pour votre travail formidable qui m’a aidé à forgé ma conscience politique sur de très nombreux thèmes.
      --Miluyali

    • @milyali Merci. Je le partageais surtout pour aller à la pêche aux réactions et aux critiques (ce n’est pas très malin, je sais), parce que je ne connais pas grand chose au sujet. Je vais essayer d’y remédier assez vite !

    • Bonsoir @mona, si c’est vous qui avez enlevé le lien de la page de @rezo je vous en remercie, je vais tâcher d’être un peu plus constructive dans mes suggestions de lecture si ces sujets vous intéressent (cf. plus bas)

      J’ai réagi un peu dans l’urgence parce que je lis depuis quelques temps avec inquiétude les clashs assez orageux qui opposent certaines féministes radicales (décrites par leurs opposant-es comme TERFs, pour "Trans-Exclusionary Radical Feminists) aux femmes trans aux USA. On n’en est pas arrivées là en France, mais à mesure que les problématiques trans gagnent en visibilité, on va avoir droit au backlash qui risque de venir avec. Les traductrices de TradFem semblent vouloir contribuer à introduire en français certaines des idées (et amalgames surtout) phares des TERFs donc ça me semblait important de commencer dès maintenant à y faire face...

      @aude_v : bien vu, j’avais jamais réfléchi à la connotation psychiatrisante des termes en -phobie... Selon toi est-elle présente également dans "xénophobie", "homophobie", "islamophobie" ? je ne me rend pas toujours bien compte de cette influence insidieuse de l’étymologie.

      En tous cas pour "transphobie" je trouve ça pas top en effet, même si le mot existe depuis trop de temps et a une histoire qui le rend incontournable et légitime dans certains contextes, de la même façon que "antisémitisme" ne se réfère pas (plus) à la haine des "sémites" mais des seul-es juif-ves. L’usage prime finalement sur l’étymologie, ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir à de meilleurs termes.

      N’empêche, c’est vrai que j’aurais pu dire "anti-trans" ou "cissexiste", au moins on est clair sur la dimension politique de ces discours.

      Hum je n’avais pas l’impression d’avoir suggéré la dépublication, je ne réalisais pas que ça se faisait. Je viens de m’inscrire sur seenthis et c’est la première fois que j’interagis directement avec @rezo en fait, depuis 2012 que c’est ma page de démarrage j’en avais encore jamais ressenti la nécessité ! En tous cas ça me va bien d’avoir (apparemment) suggéré ça, et j’assume sans problème l’inélégance de cette démarche. Pour moi, le texte de Tradfem ne tient pas un discours méritant d’être débattu, à deux titres : malhonnêteté intellectuelle et manque de cohérence argumentative d’une part ce qui laisse présumer un débat stérile ; et puis position essentialiste anti-trans, déni du vécu, de la subjectivité et des revendications des personnes trans. Et là il n’y a rien à débattre, on est sur des positions de principes fondamentalement incompatibles.

      Après on peut décider d’assumer ce refus d’entendre les voix des personnes trans, mais je ne me fatiguerai pas à en débattre, je me contenterai de le combattre. À quoi bon discuter face à un discours dont les croyances ou valeurs sous-jacentes ("les femmes trans ne sont pas des femmes") sont incompatibles avec les miennes, et qu’aucune de ces deux positions n’est démontrablement plus "vraie" que l’autre ?

      Concernant Julia Serano :
      Merci de partager ce tweet dans lequel en effet elle dit un peu de la merde (j’imagine que tu as vérifié que c’était pas du second degré, ou que c’était lié à un contexte trop spécifique ?). Je vais pas la défendre à tout prix, même au contraire si elle a dit d’autres trucs du même acabit ou encore si elle tient d’autres positions problématiques c’est cool de le partager. Merci ! Ceci étant dit le tweet en question ne me semble pas suffisant pour la décrédibiliser, ou démentir le fait qu’elle a (selon moi, et en général) une écriture plutôt fine et intelligente. Mais oui c’est vrai que c’est pas très “mesuré" ni très intelligent comme remarque.

      En tous cas c’est de bonne guerre, linker le site d’une autrice plutôt prolifique et éclectique en disant "tiens lis ça" c’est un peu facile. Dont acte, je farfouille pour donner des références précises :

      > J’ai lu récemment son premier livre, "Whipping Girl" dont quelques chapitres sont traduits et publiés par Tahin Party (http://tahin-party.org/serano.html). J’ai trouvé ça hyper intéressant, et je le recommande. Elle explique notamment comment l’exclusion et la dévalorisation des femmes trans, y compris par certaines féministes, est au moins en partie due selon elle à une dévalorisation de la féminité, et donc à de la misogynie intégrée.
      > http://msmagazine.com/blog/2012/04/18/trans-feminism-theres-no-conundrum-about-it —Ça répond en partie à certains des reproches que Claire Heuchan adresse aux transféministes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2011/08/whipping-girl-faq-on-cissexual.html —Là c’est de la terminologie, c’est pas fun à lire mais au cas où ça couvre des points qui me semblent importants comme base.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/why-myriad-double-standards.html —Où JS pose les bases d’un féminisme "holiste" prenant en compte l’intersection d’une myriade de "deux-poids-deux-mesures", pas seulement celui qui défavorise les femmes au bénéfice des hommes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/what-is-gender-artifactualism.html —Un point sur l’inclusion de facteurs biologiques dans l’identité de genre. La discussion avec RadTransFem en commentaire est intéressante

      Voilà... PS— merci @mona et @aude_v. pour vos écrits que je suis depuis quelques années, Vous m’avez chacune fait avancer dans mes réflexions et je vous en suis très très reconnaissante ! :)
      ~Miluyali~

    • @aude_v : Merci pour tes réponses !

      Bon, j’ai envie de revenir sur ma position.
      Les enjeux, du moins certains me dépassent.
      J’ai du mal à voir pourquoi ça dépendrait de moi (je ne suis membre d’aucun groupe de SJW qui pourrait tenter de détruire la réputation ou hacker les serveurs de Rezo.net ou quoi, qu’on se rassure je ne parlais qu’en mon nom propre et n’avançait aucune menace masquée autre que ma propre désapprobation)... mais bref, si mon avis compte sur la republication de l’article, je vote pour, tout en encourageant l’équipe @rezo à publier des positions contradictoires.

      Donc OK j’ai réagi avec virulence avant d’être bien au clair sur ma position. Je m’excuse et me rétracte. J’ai la sensation d’être dépassée par cette discussion, mon expérience de ces débats est informée par mon propre prisme et vécu qui tendent à me faire privilégier les voix trans et trans-inclusives. Je réalise un peu mieux les abus que peuvent entraîner une telle position poussée à l’extrême, merci d’avoir partagé ton vécu et ces liens.

      Pour parler un peu du fond, je trouve pas que tout ce que dit Heuchen dans cet article est faux. loin de là. Je ne suis pas du tout convaincue par les positions qui nient complètement la réalité de la socialisation masculine pour les femmes trans. En tout cas je répète, concernant Heuchen il me semble qu’elle ignore de large pans de discours trans pour en faire une caricature grotesque, cherche à s’accaparer « le » féminisme, jette les femmes trans et leurs vécus hyper divers avec l’eau du queer de façon éhontée et franchement ça ne prête pas à l’échange. Oui moi aussi en fait je pense qu’on a besoin de sérieuses discussions sur ces questions de socialisation masculine, d’inné-et/ou-construit, d’autoidentification, de binarité ou non. Je suis loin d’être tranchée sur toutes ces questions et le débat me semble important.

      Ceci étant dit, « la #censure » n’est jamais qu’affaire de ligne de démarcation, dont le choix du tracé est éminemment politique, entre ce qu’on veut bien et ce qu’on ne veut pas entendre. Si @rezo relayait les idées racistes de Caroline Fourest je pèserais de tout mon p’tit poids pour que ça soit dépublié. ça te parle ? Le rapprochement te paraît justifié ou non ? (certes Fourest est très bien relayée déjà, mais ce texte de Heuchen ajoute de l’eau à un moulin transmisogyne qui tourne déjà très bien tout seul sans l’aide des féministes radicales. pour moi leur caricature de transféminisme n’est pas du tout subversive)

      Sinon, juste :
      « être perçue comme une femme dans une société sexiste n’offre pas vraiment de privilège » :
      –> Etre blanche (bourgeoise, valide, etc) comporte des privilèges non ? pourquoi être cis ce serait pas le cas ? Ça ne change rien à l’oppression subie par les femmes cis, en tant que femmes.

      Encore merci. Bonne soirée.

    • Je découvre le texte et les commentaires sans y avoir pensé auparavant. Je trouve qu’il a le mérite d’ouvrir la discussion sur cette question.
      À chaud, j’ai tendance à penser que l’expérience d’une femme n’est pas la même que celle d’une « transfemme » et qu’on le veuille ou non, ce vécu est indélébile. Ça n’a rien de stigmatisant, c’est un fait. Tout cela mérite évidemment d’y réfléchir.

    • Merci @aude_v de ne rien lâché. C’est courrageux de ta part tant la discutions autour du transféminisme est difficile et violente. Je serais pour une republication de ce texte de tradfem eventuellement accompagné d’un autre texte qui explique les bases du transféminisme ou répond à certaines questions soulevés par le texte de tradfem. @milyali si tu as un texte à proposé ca pourrait equillibré le debat et peut etre aider toutes celles et ceux qui son largué·e·s a y comprendre qqchose.

    • Je ne suis intervenu ici que pour dire que ce texte est l’une des nombreuses réactions, des deux « côtés », à une polémique qui fait suite à une déclaration de Chimamanda Ngozi Adichie, une auteure féministe que j’aime beaucoup et qui est aussi attaquée pour son statut de célébrité (je ne la défend pas en disant cela, je constate juste), et de célébrité noire.

      Au delà du débat actuel sur l’identité, il me parait donc important de ne pas oublier la source de cette polémique, une petite minute, entre 2’40" et 3’40", et peut-être de se faire un avis dessus avant de se faire un avis sur les commentaires :

      Chimamanda Ngozi Adichie on feminism, Channel 4, le 10 mars 2017
      https://www.channel4.com/news/chimamanda-ngozi-adichie-on-feminism

      Et il pourrait ensuite être intéressant de citer d’autres articles de cette polémique, comme celui ci par exemple :

      When Callouts Become Anti-Black : On Chimamanda Ngozi Adichie’s Transphobia, Disposability Culture & British Colonialism
      Thembani Mdluli, Rest for Resistance, le 16 mars 2017
      https://www.restforresistance.com/zine/when-callouts-become-antiblack-on-chimamandas-transphobia

      Adichie and her work are important, and we cannot throw her away simply because she has demonstrated herself to be imperfect and even capable of inflicting harm upon people more marginalised than herself.

    • Tiens, justement, un article de plus sur le sujet, traduit par @tradfem :

      L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel
      RAQUEL ROSARIO SANCHEZ, Feminist Current, le 20 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/580713

      Et dans le Guardian:

      Chimamanda Ngozi Adichie on transgender row: ’I have nothing to apologise for’
      David Smith, The Guardian, le 21 mars 2017
      https://www.theguardian.com/books/2017/mar/21/chimamanda-ngozi-adichie-nothing-to-apologise-for-transgender-women

      #Raquel_Rosario_Sanchez

    • Bonjour ! Bon j’ai passé une bonne partie de la nuit à lire et sélectionner quelques textes de personnes trans (et d’une ou deux femmes cis transinclusives) qui parlent de divers aspects des questions qu’on a abordées ici ! J’espère que ça donnera des pistes de lecture, et des idées de publication à @rezo. C’est très long parce que j’ai balancé des extraits substantiels pour chaque lien histoire de donner une idée de quoi ça parle et dans quel sens ça va.

      J’ai choisi surtout des auteurices matérialistes et/ou radicales, en tout cas pas franchement queer... non parce je voulais prouver qu’ielles existent et que Heuchan a tort de foutre tout le transféminisme dans la case "idéologie queer" (ce qui fait légèrement penser à la "gender" de LMPT franchement...) mais simplement parce que ce sont les blogs que je suis moi, et qui me parlent à moi.

      Les positions défendues dans les différents textes sont parfois au moins autant en désaccord entre elles qu’avec Heuchan :)

      Mais avant toute chose, @aude_v c’est quoi cette histoire de maladie mentale, personne n’accuse personne— OK, je (suis toute seule j’crois) n’accuse personne de maladie mentale. Lorsque je dis d’une personne qu’elle est transphobe (c’est bien à ça que tu fais référence ?), ouijesais c’est le même suffixe que "agoraphobe" ou "claustrophobe", mais aussi que "homophobe" ou "islamophobe" (que personne ne considère comme des maladies mentales à ma connaissance ?). L’accusation de transphobie porte sur le fait de prendre part, renforcer, légitimer une oppression systémique dans laquelle les personnes trans sont opprimées en tant que trans. Le mot n’est pas idéal, il a des connotation psy de par sa racine "phobie" je suis d’accord avec ça. Mais pour autant tu crois réellement que je porte des "accusations de maladie mentale" ? Toutes façons ça n’a pas de sens, être malade mental n’est pas un tort, on ne peut donc pas en accuser celleux qui en souffrent. En tout cas je fais de mon mieux pour éviter d’impliquer ça. Mais là y avait-il vraiment la moindre ambiguité ? Si c’est le cas je m’en excuse et je veux bien qu’on discute clairement de ce que le mot signifie ou de quel mot tu souhaiterais qu’on utilise ici pour en parler.

      Non parce qu’en revanche, quand une personne persiste à dire des trucs transphobes au bout d’une certaine exposition à des discours transféministes, je le lui reproche. "j’accuse" je sais pas (j’aime pas ce mot), mais je reproche ouais.

      Bref, donc quelques liens :

      SOCIALISATION MASCULINE :
      > "Les socialisations trans" http://misskoala.canalblog.com/archives/2013/04/04/26836748.html

      Au final considérer que j’ai socialisé comme un mec car AMAB (assignated as men at birth) c’est foutre en l’air les quatre dernières années de ma vie qui ont été les plus importantes pour moi. A vrai dire considérer que j’ai socialisé comme meuf car MtF me gênerait tout autant car c’est occulter les 23 premières années de ma vie avec cette foutue étiquette qui me démangeait ce mal-être permanent, cette envie d’être fille quand on me demandait d’être garçon. Alors que dire ?
      Que j’ai socialisé comme trans AMAB, comme trans MtF. Ouais ce serait mieux, je préférerais qu’on dise que j’ai socialisé comme Cassandra Koala mais au moins en considèrent que j’ai socialisé comme trans on ne colle pas un modèle cis sur ma vie.
      Il faut se faire une raison : NOUS NE SOMMES PAS CIS !
      Nos expériences, nos vécus, nos vies ne peuvent donc pas être ramené·e·s aux expériences, vécus ou vies de cis.

      > "J’emmerde votre socialisation" https://raymondreviens.wordpress.com/2015/11/09/jemmerde-votre-socialisation

      Notre socialisation elle, c’est à dire littéralement la façon dont nous avons relationné avec les personnes de notre entourage, elle nous a permis d’affirmer « j’appartiens au groupe des meufs, j’en suis une. ». A partir de ce constat fait plus ou moins tardivement, toute notre vie a été consacrée à nous débattre avec ça dans un monde qui nous dit que c’est pas possible, qu’on n’existe pas, que parce qu’on a une paire de couilles et des poils au menton on est pas supposées appartenir à ce groupe, on doit vouloir et aimer être dans celui des hommes. Alors on se débat pour s’accepter, tenter de démonter l’arbitraire et la fausseté de cette affirmation, et ça se voit. Eux, les hommes (cisgenres si vous voulez) le voient.

      Parce que ne vous y trompez pas, ils ont beau être ineptes pour 90 % des activités de la vie (forcément, ils obligent les meufs à tout faire pour eux), les 10% restants incluent toutes les activités coercitives. Ainsi ils sont très forts quand il s’agit de détecter et punir la personne qui au milieu de leurs rangs n’est pas comme eux : la personne féminine. Ça inclut pas mal de monde y compris des hommes homosexuels, mais la personne qui est la plus vulnérable, c’est la personne transféminine balancée chez eux par « erreur ». Et vous savez je suppose aussi bien que moi comment les mecs punissent les meufs qui transgressent les règles : violences psychologiques et physiques, agressions y compris sexuelles. Ça a été pour beaucoup notre lot quotidien durant l’enfance, l’adolescence et/ou une partie de l’âge adulte.

      FEMINISME TRANSPHOBE :
      > "Ça chante faux ; f-trans, « inclusives », radfem" http://lapetitemurene.over-blog.com/article-a-chante-faux-f-trans-inclusives-radfem-117692613.

      J’avoue, après réflexion et retour sur ce que j’ai vécu et subi à bio-féministlande, je ne m’associe pas à la chorale d’indignation vertueuse et inclusiviste envers les nanas qui se définissent ou se rassemblent comme Radfem®.

      Par ailleurs, je ne vois absolument aucune raison que je puisse soutenir d’empêcher des nanas de se réunir en non-mixité, fusse cette non-mixité imprégnée de haine et de bêtise réductrice et acritique. [...] Je suis juste de celles qui préfèrent que les choses soient claires : c’est une non-mixité f-bio. Mais faut le dire. Exactement comme pour la plupart des non-mixités qui se proclament « inclusives » et ne le sont pas en fait.

      Et d’autre part, ça me fait tristement marrer que cette opportune colère dirigée sur quelques naffreuses qui sont la bien pratique honte de la famille, permette une fois de plus de washer le mouvement féministe dans son ensemble, et surtout dans ses secteurs modernes, de toute violence anti f-trans.

      Un des sales côtés de ce monde, qui se répète, c’est qu’on est quelquefois moins en danger avec des ennemies ouvertes qu’avec de prétendues amies qui vous pourrissent et vous méprisent. Parce qu’au fond, les deux pensent et sentent pareil. Juste elles n’en font pas la même chose.

      > "Mon problème avec le féminisme « trans-critique » (Mrs Dreydful)" http://web.archive.org/web/20140906095825/http://negreinverti.wordpress.com/2014/05/21/mon-probleme-avec-le-feminisme-trans-critique

      De manière générale, je me sens plus en proximité des femmes trans – qu’importe leur race – par le sexisme qu’elles subissent, tout en niant en plus leur appartenance à la catégorie « femme », ce qui est semblable sur certains points au sexisme des femmes noires (mysoginoir). Comme les femmes noires, les femmes trans sont hypersexualisées. Comme les femmes noires, les femmes trans sont souvent taxées trop masculines, ou justement trop soumises face au patriarcat (car valorisant parfois les rôles féminins traditionnels qui leur ont été historiquement refusées). Comme les femmes noires, les femmes trans sont vues agressives. Bien sûr, les histoires de ces mêmes représentations mentales sont différentes entre femmes noires et femmes trans (sans compter que bien sûr, certaines femmes sont noires ET trans), mais on peut voir des similarités sur comment le sexisme est vécu par ces deux catégories de femmes.

      > "Les meufs trans sont donc masculinistes" http://misskoala.canalblog.com/archives/2014/01/07/28877794.html

      La non-mixité doit être politique et pas se restreindre à un espace-temps restreint. Si c’est pour laisser des hommes cis hétéros reprendre le pouvoir hors de cet espace-temps, si c’est se contenter d’un espace-temps non-mixte qu’ils daignent nous accorder désolée mais => sac de coprolithes. Et on voit quoi dans les espaces féministes transphobes ?
      Une grande présence de mecs cis hétéros qui relaient des femmes et vont dire laquelle est légitime ou non, qui traduisent des féministes pour les relayer à l’étranger (et légitimer leur présence dans les espaces féministes par ce travail de traduction), utilisent les médias télé/radio/journaux pour nous dire à quel point ils sont de gentils gentleman anti-sexistes, travaillent en collaboration avec certaines féministes renommées (prenant la place que des femmes pourraient avoir et légitimant un peu plus leur omniprésence)...
      Et à côté de ça on va présenter une « micro-minorité » de meufs trans féministes comme l’ennemi public numéro 1 de la non-mixité ?
      Laissez-moi rire . . . ^o<
      Ah bah non en fait j’y arrive pas.

      > "Transphobie dans un entretien avec Christine Delphy : ma réponse" http://web.archive.org/web/20150723105458/https://negreinverti.wordpress.com/2013/11/26/transphobie-dans-un-entretien-avec-christine-delphy-ma-reponse

      « le queer » : c’est quoi ça ? Je ne suis pas au courant que les trans, de par leur transition avait à répondre « du queer » (peu importe ce que c’est…) ou des actions et discours de celles/ceux qui s’en revendiquent.
      Donc encore une fois, où est le rapport entre un ou une trans et « le queer » ? Il suffit de faire un minimum de recherche pour voir que l’association « trans » « queer » n’est pas un produit des trans, mais bien un truc qui fait mouiller plein de non trans obscédé-e-s par la « déconstruction du genre ».Sur un forum d’entraide trans, les parties ouvertes au public vous feront voir que personne n’en a rien à faire « du queer ».
      Les trans transitionneraient pour faire de la subversion individuelle queer ? Comment sincèrement croire que nous pourrions nous exposer à tant de galères institutionnelles et interpersonnelles juste pour de la « subversion » ou plus spécifiquement pour « le queer » ?

      > "Leçon de grammaire" https://raymondreviens.wordpress.com/2016/02/21/lecon-de-grammaire

      L’emploi du terme “cismec” pour dire “homme détestable” revient donc à faire la distinction entre d’un côté des hommes trans idéalisés, fétichisés comme avant-garde de la révolution du genre / masculinité sans la toxicité / hommes parfaits / etc… et d’un autre côté des “cismecs”, ces hommes bien réels qui ont un comportement d’appropriation des femmes et de l’espace encouragé par la société. Notons également comme une parenthèse que nier la possible transitude d’un homme au motif de son comportement est exactement le reflet de la scrutation dont sommes victimes les femmes trans, scrutation qui a pour but de guetter les moindres signes de “non-féminité” de notre part. Voilà donc pour résumer tout ça : on est en plein dans la transphobie, entre fétichisation et négation de la personne.

      NON-BINARITE(s), AUTODEFINITION :
      > " Comment je suis devenu problématique" http://imnotacisboy.blogspot.fr/2016/09/comment-je-suis-devenu-problematique.html

      Je pense que l’auto-définition a ses limites et que là ça va, on les a largement atteintes et dépassées. Soit cette personne n’a aucune intention de transitionner (et par transitionner je parle de transitionner socialement, pas de prendre des hormones ou de se faire opérer, je vous vois arriver pour me traiter de truscum), elle est cis. Soit elle est en questionnement (et je ne sais pas vous, mais quand j’étais en questionnement je n’allais pas expliquer la transphobie à des personnes qui la vivaient depuis des années). Au passage j’ai l’impression que maintenant, « en questionnement » c’est passé à la trappe et que certain-e-s poussent plutôt les gens à se créer leurs propres identités dans laquelle illes seront seul-e-s, ensuite on leur envoie des câlins non-oppressifs et puis voilà, démerde-toi avec ça.

      > "Anti-guide du questionnement de genre" https://raymondreviens.wordpress.com/2017/01/17/anti-guide-du-questionnement-de-genre

      Il s’agirait donc de se demander “suis-je cis ?” Malheureusement, ce n’est pas vraiment un questionnement, car la réponse est simple. “Trans” est une réalité sociale : la réalité de l’exclusion, des discriminations et des violences liées au changement de catégorie sociale sexuée. “Cis” étant l’opposé de trans, il s’agit aussi d’une réalité sociale : non pas celle de ne pas subir de violences du fait de sa catégorie sociale sexuée (les femmes sont littéralement définies par les violences qu’elles subissent), mais la réalité d’être épargnée par les violences liées au changement de catégorie.

      Ceci dit, avec la honte et la peur qui caractérisent un questionnement aussi complexe, il est clair qu’à un moment dans un questionnement de genre, on puisse se dire “je veux m’éloigner de la masculinité, mais j’ai peur d’être la monstruosité transsexuelle qu’on me montre un peu partout, y compris d’ailleurs dans les milieux queer.” A partir de là, se dire “je suis du troisième genre”, qu’on peut exprimer autrement, par exemple “non-binaire”, “genderqueer”, “agenre”, est une solution réconfortante. Cela permet de se dire que je ne suis pas un homme, et pas non plus une monstruosité. C’est une réponse facile, rassurante, à une question complexe et angoissante. Une réponse aussi pétrie de (trans)misogynie. Ce qui me met en rage et ce qui me dégoûte, c’est quand les milieux et les personnes qui accueillent et prétendent aider des personnes en questionnement, la renforcent au lieu de lutter, avec la personne en questionnement, contre cette (trans)misogynie interiorisée. Notre rôle n’est pas de dire “bien sûr chéri-e, tu es ce que tu dis que tu es”, mais plutôt d’aider à dépasser cette peur, cette honte, pour que la personne puisse faire progresser ce questionnement.

      > "Trans : identités politiques contre politiques identitaires" http://misskoala.canalblog.com/archives/2016/06/12/32543581.html

      Ce qui pose le second problème : l’absence de définition claire de ce qu’est être trans.
      Et ce n’est pas un problème anodin. On est plutôt d’accord que dire qu’on est tou-te-s un peu trans est craignos et je pense que bon nombre de non-binaires seront d’accord pour dire que c’est tout aussi craignos de venir dire qu’on est tou-te-s un peu non-binaire.
      Je pense vraiment que pour empêcher ça ce n’est pas les politiques identitaires queers ou Mogai apportant une multiplication d’identités rendant les définitions de plus en plus floues qu’il nous faut mais bien une approche matérialiste et la construction d’identités politiques clairement définies.
      Ca peut sembler dur, violent, excluant et tout ce qu’on veut mais c’est impératif. C’est impératif et c’est selon moi le seul moyen pour lutter contre les TERFs (et je parle là de féministes transphobes francophones prêtes à s’inscrire dans la même mouvance que leurs collègues américaines Brennan ou Jeffreys) et à nous traiter comme une menace lavende à éradiquer politiquement voire physiquement. C’est avec une définition claire de trans (et donc de cis) que l’on pourra répondre quand elles écrivent qu’elles refusent d’être appellées cis sous pretexte qu’elles n’entrent pas dans les normes de genre. Ce n’est qu’avec une approche matérialiste et des définitions claires qu’on pourra répondre à Delphy quand elle explique qu’être trans c’est croire que si un jour elle se nomme homme alors elle aura accès aux privilèges masculins.

      ET POUR SE DETENDRE
      > http://assigneegarcon.tumblr.com

      Merci à @sinehebdo pour ces liens sur Adichie, hyper intéressant. Je suis d’accord avec restforresistance.com, ça craint de censurer une autrice pour une boulette, ou pour une position problématique, surtout quand on tape toujours sur les mêmes.

      Pour rappel, même si j’y ai re-réfléchi et changé d’avis, j’ai pas appelé pas à censurer tout ce que Heuchan a a dire, juste ce qu’elle dit (de moisi) sur les questions trans. Elle s’est par ailleurs faite trasher sévère pour ses positions sur le racisme et à ce titre doit être défendue

      http://observer.com/2017/03/jk-rowling-twitter-claire-heuchan-feminism

      Bonnes lectures et merci pour cette discussion, à suivre j’espère !

    • Merci @milyali pour tous ces liens ! Je n’aurai pas le temps de tous les lire, mais je saurai où aller, ou bien où renvoyer les gens qui cherchent...

      Tu résumes bien ma position sur Adichie : elle a peut-être fait une boulette (je n’arrive pas à arrêter une position claire là dessus), mais il me semble qu’il ne faut pas la jeter aux orties pour ça...

    • On peut faire un lien avec un autre débat sur le #transracial. A propos de la théorie de #Rachel_Dolezal, #Claire_Hynes n’est pas convaincue :

      Rachel Dolezal’s pick-your-race policy works brilliantly – as long as you’re white
      Claire Hynes, The Guardian, le 27 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/584438

      #Race #Racisme

      Plus de détails sur l’affaire Rachel Dolezal ici :
      https://seenthis.net/messages/383197
      https://seenthis.net/messages/384296

  • Stage d’orchestre pour les enfants ce week-end à l’école de Lyngdal dans le sud de la Norvège. L’occasion de découvrir une petite école de province plutôt bien conçue, et qui informe ses élèves. Au centre de l’école, un espace spectacle-théâtre-conférence qui fait aussi office d’escalier pour aller dans les salles de classe, au premier étage, dans les couloirs de nombreuses tables et chaises confortables des sofas, des poufs...

    Et ces grandes affiches qui accueillent les élèves à l’entrée

    Image 1 : « Non (ou stop) au harcèlement ! »

    Image 2 : Santé mentale

    1. Ne porte pas tout·e seul·e tes problèmes (littéralement "tes pensées lourdes")

    2. N’hésite pas à te faire aider, en temps, il n’y a aucune honte à demander de l’aide

    3. Essaye de garder en toi tes belles expériences, c’est toujours bon de les avoir en réserve (littéralement "dans ton sac à dos")

    4. Tu peux prévenir ces périodes difficiles (littéralement "lourdes"), et parles en avant que cela ne deviennent trop difficile

    5. Penses à "tout ce que tu as fait" plutôt qu’à "tout ce que tu n’as pas fait"

    6. Sois actif·ve, des activités physiques régulières, c’est bon pour la santé mentale

    7. Essayes de faire au moins un truc sympa tous les jours, au moins pour toi, sinon aussi pour les autres

    #école #éducation #enseignement

  • Lotto Marzo. La vittima ha sempre torto

    Così, mentre aspettavo ho cominciato a camminare. Un tipo, in apparenza normalissimo, mi si è appiccicato addosso sempre di più. Appena ho provato ad allontanarmi mi ha afferrata per i capelli sbattuta a terra e colpita più volte al volto.

    Sono stata aggredita in pieno centro, alle 20.30 in una strada affollata e non ho capito il perché.

    Voleva la mia borsa? Non lo so. Certo mi chiedo se avesse voluto la borsa perchè perdere a tempo a colpirmi. Anche se non ricordo bene la sua faccia, l’ho guardato mentre mi colpiva e ho visto una rabbia che non mi era mai capitato di incrociare prima.


    http://wots.eu/2017/03/10/lotto-marzo-vittima-ha-torto
    #sexisme #harcèlement_de_rue #espace_public #paternalisme #Tunis #plainte #solitude #agression

  • L’émancipation sous contrainte La Brique Lille - Mutines - 9 mars 2017

    Depuis 2014, la ville de Lille expérimente les « marches exploratoires » par des femmes en non-mixité dont l’objectif est de favoriser les prises de parole des femmes dans l’espace public. Chouette, qu’on s’est dit : une initiative organisée par la mairie pour parler entre femmes de sexisme, pourquoi pas ? Après enquête, entretiens et tout le tintouin, on a un peu déchanté : tout n’est pas à jeter mais force est de constater que le résultat est un peu moins reluisant que sur la plaquette. Longue est la route vers l’égalité !

    Depuis quelques années, la thématique « genre et espace public » fait des ravages. Les colloques universitaires, think tanks1 (comme Genre et ville) et plans nationaux se multiplient. Les villes subventionnent les associations travaillant sur le sujet, et les entreprises s’emparent de la question (SNCF, RATP, etc.) à leur profit. Tous se demandent comment faire en sorte que les femmes occupent l’espace public autant que les hommes.

    Marcher pour s’approprier l’espace

    En 2014, le ministère des affaires sociales et de la santé lance un programme national afin d’inciter les mairies à organiser des « marches exploratoires » qui suivent toutes un même protocole : en non-mixité, les femmes se réunissent pour établir un diagnostic sur les endroits où elles ne se sentent pas à l’aise. Elles organisent ensuite une marche collective pour se rendre sur les lieux pointés, s’arrêtent, discutent, échangent sur ce qui devrait être fait pour améliorer le bien-être des habitantes du quartier. Enfin, dernière étape, la marche de restitution, lors de laquelle les élu.es sont présent.es et reçoivent les propositions formulées par les habitantes.

    Anne Mikolajczak, fraîchement nommée à la mairie de Lille en tant que 24e adjointe déléguée aux « droits des femmes – politique en faveur de l’égalité hommes-femmes », se saisit du projet. Nous l’avons rencontrée et, pour elle, « cette question du rapport femmes-espace public est une priorité ». Elle profite donc du contexte institutionnel pour impulser conjointement avec le service « politique de la ville » les premières marches exploratoires. Elles ont lieu dans deux quartiers de Lille, le faubourg de Béthune et Lille-Sud, et sont animées par l’association Paroles d’habitants.

    Tout cela sent à plein nez la démocratie participative en bonne et due forme : les pouvoirs publics récoltent l’avis de la population sans avoir pour autant l’obligation d’agir par la suite. Mais la démarche permet de se construire une belle vitrine démocratique. Pourtant, cette initiative semble donner des résultats intéressants. Les femmes se rencontrent, discutent et « vont même à Paris pour défendre le rapport auprès du ministère », précise l’élue. Anne Mikolajczak suit le travail de l’association de près et dit ainsi avoir vu « des femmes vraiment changer ».

    De l’origine de la vulnérabilité

    Dans le contexte actuel où le discours féministe a trouvé de nouveaux ennemis craignant de perdre leur position dominante (mouvements masculinistes, homophobes, contre la « manif pour tous »), ces initiatives contrastent et paraissent salutaires. Car si l’espace public est ouvert à tou.tes, un petit tour dans les rues montre vite que son occupation est fortement inégale et suit des critères genrés et hétéro-normés. Pour de nombreuses personnes (femmes, lesbiennes, gays, trans, mais aussi personnes « racisées »), sortir dans la rue revient en effet à s’exposer à des agressions verbales et physiques : regards soutenus, remarques sur les vêtements et l’attitude, insultes, gestes furtifs, autant d’affirmations machistes pour rappeler que nous n’avons pas tou.tes le droit d’y être.

    Le problème réside dans la légitimité dont bénéficient ces actes. Ils sont tellement fréquents et en accord avec la norme dominante qu’on n’en parle même plus. Pourtant, ils génèrent de nombreuses stratégies invisibles et quotidiennes : se déplacer en vélo plutôt qu’à pied, arrêter de porter des jupes, éviter certains quartiers à certaines heures. Ainsi, les personnes dites « vulnérables » s’excluent elles-mêmes de certains lieux et ont intégré certaines manières de se comporter pour être plus tranquilles dehors.

    Ces faits sont légitimés par une double croyance : il en aurait toujours été ainsi et les femmes étant « fragiles », elles préféreraient rester à l’intérieur. Or, même si elles n’apparaissent dans les statistiques qu’à partir de 1945, les femmes ont toujours travaillé et ont toujours occupé, d’une manière ou d’une autre, l’espace public. Par ailleurs, cette croyance fait perdurer une image faussée du foyer comme espace serein par excellence. Alors qu’en réalité la majorité des violences sur les femmes se déroule à leur domicile et est exercée par une personne connue, « son » homme la plupart du temps. On ne peut donc pas considérer qu’il existe une opposition réelle entre espace public-dangereux-masculin et espace privé-sécurisé-féminin.

    Un outil remastérisé

    Cette thématique n’est donc pas nouvelle, de même que les actions militantes développées pour faire parler d’elle. Dans ce cadre, les marches exploratoires apparaissent comme une version institutionnalisée d’autres manifestations telles que la marche des fiertés homosexuelles, forme plus politisée des Gay Prides, ou encore les marches de nuit non-mixtes qui ont lieu depuis quelques années à Lille, Paris ou Marseille. Organisées la plupart du temps sans l’aval des pouvoirs publics, l’objectif de ces manifestations est de revendiquer le droit à occuper l’espace public quels que soient le sexe et les préférences sexuelles des personnes, et ce de jour comme de nuit.
    Que ces démarches relèvent des pouvoirs publics ou des collectifs militants, on a envie de soutenir la multitude d’initiatives sur tous les niveaux d’actions possibles. Car pour adoucir la cuirasse et favoriser les prises de parole et occupations d’espace, il n’existe pas 36 solutions. Il faut sortir des situations individuelles, se rencontrer, partager les vécus, bref, créer de la solidarité pour prendre confiance mais aussi comprendre qu’il s’agit d’un problème social, qui concerne donc l’ensemble de la société.



    En parler quoi qu’ils en disent ?

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/860-l-emancipation-sous-contrainte

    #La_Brique #Marches_exploratoires #sécurité #féminisme #emancipations #harcèlement #sexiste #PS #Anne_Mikolajczak #mairie_de_Lille

  • Des femmes pour l’excuse sécuritaire La Brique Lille - Stella, Mona - 9 mars 2017

    Il a bon dos, le « plan de lutte national contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports en commun » ! Ou comment une occasion de « bien faire » se transforme en opportunité de « faire bien ». À Lille, dans le secteur des deux gares, une marche participative a lieu courant novembre. Mais ce n’est ni notre sécurité effective, ni même un entrebâillement émancipateur pour les femmes que recherchent in fine les entreprises qui l’organisent, Keolis1, la SNCF et la SPL Euralille2. L’objectif suprême, c’est d’attirer davantage de clientes3. Sans surprise.

    Nous avons participé aux premiers temps du protocole : la réunion préparatoire, la marche exploratoire et la réunion de bilan. Une restitution auprès des élu.es locaux est prévue, mais pas avant janvier. Le taux de participation est dérisoire : une dizaine de femmes arrive péniblement à la réunion de préparation – il faut dire que même le personnel de la gare a du mal à nous indiquer la salle. On en retrouve moins du double à la marche ; quant à la réunion de bilan, le score plafonne à six ! Le projet aurait pourtant pu faire l’objet d’une communication massive : ces entreprises ont des pouvoirs de communication titanesques... Mais on n’est jamais mieux servi que par soi-même : dans cette mascarade pseudo-participative, à part nous et quelques autres femmes, toutes les participantes bossent soit pour Keolis, soit pour Citéo5. Lors de la première réunion, ces collègues se disent « intéressées par la démarche ». Elles veulent « voir si elles peuvent s’en inspirer » dans leurs services respectifs. Nous sommes tombées en pleine réunion de famille ! Et comme s’en réjouissent celles et ceux qui mènent la réunion : après le caractère expérimental des marches exploratoires vient le temps d’une véritable « industrialisation » du concept. Pour le meilleur du pire des mondes ?



    Merci papa

    C’est un homme qui ouvre la réunion préparatoire. Normal, pour introduire le projet d’une marche non-mixte. Ce monsieur, c’est le responsable du pôle sûreté de la SNCF de Lille. Comme c’est le chef, il nous explique comment ça va se passer. Il rappelle le cadre dans lequel s’inscrit l’action de son entreprise : le plan de lutte, sorti l’été dernier. Il évoque vite fait et sans lien le cas des frotteurs dans le métro parisien pour énoncer quelques secondes plus tard le prétendu objectif : réduire le sentiment d’insécurité des femmes dans les transports publics et aux abords des gares de Lille.

    Pour l’atteindre, trois étapes : diagnostiquer les points forts et les points faibles de la gare Lille Flandres et ses abords et établir un parcours ; ensuite, la marche aidant, proposer des solutions pratiques ; et enfin changer le regard des femmes sur les transports en commun. Par contre, le chef nous prévient : « Pour pas que vous soyez déçues... C’est pas parce que vous proposez quelque chose qu’on va le mettre en place. Les propositions sont examinées, évaluées... Et on demande à ce que ce soit réaliste parce que si vous me dites : "À cet endroit-là faut mettre 8 caméras et 20 spots halogènes", ça va pas le faire ». Forcément, pour lui, seul l’arsenal sécuritaire est une réponse envisageable. Et si nous voulons nous inspirer des propositions faites par d’autres femmes, dans d’autres quartiers ou d’autres villes ?

    Élodie Longuemart, chargée de mission pour l’égalité femmes-hommes à la mairie de Lille, s’apprête à dire oui, réjouie à l’idée de partager son travail. Mais le chef l’arrête d’un geste du bras. « Vous comprenez, on préfère que vous ne soyez pas influencées ». Non, on ne comprend pas : ça pourrait nous aider à ouvrir les yeux sur le terrain, de voir sur quels éléments d’autres femmes avant nous ont été vigilantes. Faire évoluer l’outil des marches exploratoires, s’en emparer. Comprendre ce que les femmes ont proposé pour renforcer le sentiment de sécurité... Sentiment ? C’est cette approche affective qu’on nous demande d’avoir. La philosophie de la marche est précisément fondée sur le « sentiment d’insécurité », terreau fertile de la propagande sécuritaire. Nous sommes là pour légitimer l’action des flics et élargir encore un peu plus les normes du contrôle. C’est compris, les filles ? Papa a dit : on ne réfléchit pas, on ressent !

    Au nom de la liberté, mon cul !

    Le processus est sexiste en lui-même, comment pourrait-il peser contre le harcèlement ou les violences sexuelles dans les transports ? Tout est misé sur les stéréotypes lourds et faciles de « demoiselle en détresse » et de « maman respectable ». On est en train de nous dire que nous fantasmons le danger, et que ce sont nos sentiments qui nous empêchent de mettre le nez dehors – et de biper nos tickets à puce RFID. Pas qu’on serait retenues à la maison par les tâches domestiques ou familiales, notre éducation, ou encore par des expériences fâcheuses...

    Keolis a déjà organisé des marches participatives dans le métro, en s’arrêtant particulièrement sur les stations Porte de Valenciennes à Lille, et Gare Lebas à Roubaix. Héloïse Gerber, coordinatrice prévention chez Keolis, nous diffuse alors un petit clip documentaire de Keolife5. On y voit quelques-unes des participantes à ces marches-là, ainsi que leurs motivations. Parmi elles, l’une des cheffes de La Redoute, ravie de participer pour que ses employées puissent aller et venir plus sereinement sur leur lieu de travail, sans se faire apostropher par les relous du quartier. Ah ! Le bien-être des salarié.es, c’est la performance possible, la confiance retrouvée dans sa hiérarchie ! Et puis cette madame Transpole aussi, qui sort clairement de ses habitudes en venant sur son propre terrain pour « comprendre » pourquoi elle compte moins de clientes que de clients. Après la vidéo, on s’attache à déterminer un parcours.



    Des sentiments et des gommettes

    La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/861-des-femmes-pour-l-excuse-securitaire

    #La_Brique #Transpole #Keolis #Marches #exploratoires #sécurité #harcèlement #sexiste #PS #Élodie_Longuemart #Lille #mairie_de_Lille #puce_RFID

  • #violences_sexuelles : le député #Denis_Baupin est sauvé par la prescription
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060317/violences-sexuelles-le-depute-denis-baupin-est-sauve-par-la-prescription

    Le parquet de Paris a classé sans suite l’enquête ouverte au lendemain des révélations de Mediapart et #France Inter sur des faits pouvant relever de harcèlement et d’agressions sexuels. Il évoque des faits « susceptibles d’être qualifiés pénalement », mais « prescrits ». « Il y a eu un avant l’affaire Baupin et il y aura surtout un après », selon les plaignantes. De gauche à droite, Elen Debost, Isabelle Attard, Sandrine Rousseau, qui ont porté plainte contre Denis Baupin

    #agression_sexuelle #EELV #harcèlement_sexuel #Justice #témoignages

  • Harcèlement sexuel : démission d’un dirigeant d’Uber, ex de chez Google
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/harcelement-sexuel-demission-d-un-dirigeant-d-uber-ex-de-chez-google-64942

    Amit Singhal n’avait pas révélé à son nouvel employeur avoir fait l’objet d’une enquête interne pour harcèlement sexuel alors qu’il travaillait au sein du géant de Mountain View, enquête à l’issue de laquelle le plaignant avait été qualifié de « crédible », a révélé le site d’informations sur le secteur technologique Recode.
    […]
    Cette démission intervient alors que Uber, le numéro 1 américain du secteur de réservation de voiture avec chauffeur peine à contrôler les dégâts après des révélations sur la culture sexiste, violente et débauchée qui régnerait au sein de l’entreprise.

    #ça_tombe_bien

  • [#Suisse] Quand l’accueil des personnes en exil devient un bizness

    Ce texte fait suite à une première analyse publiée sur renversé de l’évolution de l’accueil des requérantEs d’asile en Suisse, « Vers un accueil carcéral des réfugiéEs » . Il traite du mécanisme de la privatisation et de la marchandisation de l’enfermement des personnes en exil et tente de mettre un peu plus en lumière la logique capitaliste sous-jacente à celle-ci. Pour rappel, la Suisse met en place une nouvelle politique en matière de gestion de la migration, qui porte notamment sur la privatisation des institutions suisses de l’Europe forteresse. L’idée n’est pas ici de défendre un étatisme carcéral des questions migratoires mais de mettre en lumière les logiques actuelles qui président à la gestion de ces questions dans la Suisse d’aujourd’hui.

    ORS c’est quoi ?
    A l’origine, il s’agit d’une agence d’intérim lausannoise créée en 1977 nommée ORS Services SA. En 1992, la société devient ORS Service AG et déménage à Zurich. En 2005, le fondateur de l’entreprise la revend à #Argos_Soditic qui la revend à #Invision en 2009, qui finalement la revend à #Equistone en 2013. Equistone Partners Europe est un fond d’investissement international avec des antennes dans 4 pays européens. ORS déclare un chiffre d’affaires de 65 millions de francs suisses pour 2014, essentiellement en provenance de fonds publics. Selon plusieurs médias, celui-ci atteint 85 millions en 2015 mais son bénéfice n’a jamais été divulgué. Alors quand Claude Gumy, directeur opérationnel à Fribourg dit dans le journal Le Temps « Notre but n’est pas de gagner de l’argent pour le compte d’investisseurs. Nous nous occupons avant tout d’êtres humains », de qui se moque-t-il ? Pour faire des économies l’État suisse délègue la gestion de « l’accueil » a des investisseurs qui après avoir spéculé sur les marchandises et dépouillé les pays pauvres spéculent sur les flux migratoires qu’ils ont ainsi engendrés. Leur entreprise est d’ailleurs réputée pour sa collaboration inconditionnelle avec les services étatique et la police dont les pratiques répressives ne font aucun doute.

    https://renverse.co/Suisse-Quand-l-accueil-des-personnes-en-exil-devient-un-bizness-982
    #business #accueil #asile #migrations #réfugiés #hébergement #logement #ORS #privatisation #G4S

    • ORS : Bras droit armé de la confédération suisse pour mener la répression sur les personnes en exil

      Plusieurs articles parus récemment dans la presse mainstream faisaient état de « vives critiques » envers la société privée ORS engagée par la Confédération. Active dans le business de l’incarcération des migrantEs, cette entreprise basée à Zurich ne cesse d’être dénoncé par de nombreuses organisation et individus pour ses pratiques répressives, et ce depuis plusieurs années.

      https://renverse.co/ORS-bras-droit-arme-de-la-confederation-suisse-pour-mener-la-repression-sur

    • Traduction en italien:
      Quando l’accoglienza delle persone in esilio diventa un business

      Questo articolo tratta del meccanismo della privatizzazione e della mercificazione dell’incarcerazione delle persone in esilio e tenta di mettere un po’ meglio in luce la logica capitalista soggiacente a questi fenomeni. Ricordiamo che la svizzera mette in atto una nuova politica nel campo della gestione della migrazione, che concerne tra l’altro la privatizzazione delle istituzioni svizzere della fortezza Europa. L’idea di questo testo non è di difendere una gestione statale carceraria delle questioni migratorie, ma di mettere in luce le logiche attuali della gestione di queste questioni nella svizzera di oggi.

      https://frecciaspezzata.noblogs.org/post/2017/03/19/quando-laccoglienza-delle-persone-in-esilio-diventa-un-busi

    • Privatisation | Les enjeux autour de la délégation de l’asile. Qui profite de qui ?

      En Suisse, depuis plusieurs années, de nombreuses tâches liées à l’hébergement et à la prise en charge des personnes issues du domaine de l’asile sont privatisées. Ces processus de délégation de tâches publiques à des acteurs privés ne sont pas neutres et affectent la mise en œuvre de la politique d’asile. Avec des conséquences non négligeables, tant en matière de gestion du domaine de l’asile et du travail quotidien dans les centres d’accueil que du rôle de l’État et de sa responsabilité.

      https://asile.ch/2018/06/22/privatisation-les-enjeux-autour-de-la-delegation-de-lasile-qui-profite-de-qui
      #profit #flexibilité #rentabilité

    • L’accueil des migrants pointé du doigt

      Solidarités et Droit de rester dénoncent les pratiques d’ORS, entreprise qui s’occupe des requérants.

      « J’aime la Suisse. Mais ORS n’en donne pas une bonne image », déplore un jeune Erythréen vivant à Fribourg. Cette entreprise privée gérant la prise en charge des requérants d’asile dans le canton de Fribourg, sur mandat des pouvoirs publics, est la cible d’un rapport établi par le parti anticapitaliste Solidarités et le collectif citoyen Droit de rester. Ce document a été réalisé sur la base des témoignages d’une trentaine de personnes ayant été en contact direct avec ORS, que cela soit des migrants ou des bénévoles, et concerne principalement l’année 2017.

      « Depuis deux ans, notre collectif propose une permanence. Une fois par mois, les gens peuvent venir nous voir avec leurs questions concernant les permis de séjour ou encore l’accès aux soins. Nous les conseillons et les mettons éventuellement en lien avec, par exemple, des avocats ou des thérapeutes. Au fil du temps, beaucoup de ces personnes nous ont relaté des problèmes concernant ORS qui nous semblaient proprement scandaleux. Voilà pourquoi nous avons réalisé ce ­rapport », explique Sophie Guignard, membre de Droit de ­rester.
      De lourdes accusations

      Le document de trente pages porte de lourdes accusations, qu’ORS nie formellement (voir ci-dessous). « Certaines pratiques et règlements que subissent les requérants d’asile peuvent être assimilés à des mauvais traitements », écrivent ses auteurs. Ils pointent notamment du doigt le manque de place et d’intimité dans les foyers d’accueil : il n’y aurait parfois qu’une seule toilette pour plus d’une vingtaine de personnes, le papier toilette serait rationné et les cuisines délabrées. « Il fait actuellement très froid. Mais il n’y a pas d’eau chaude dans les douches », rapporte un requérant débouté, en Suisse depuis plusieurs années. A noter que la mise à disposition des infrastructures dépend de l’Etat de Fribourg, et non directement d’ORS.

      Pour maintenir l’ordre, des veilleurs menaceraient les migrants de recourir à la violence, voire passeraient à l’acte. Les débordements – retards, consommation d’alcool dans les chambres, musique trop forte – seraient punis de peines pécuniaires ou de transfert sans préavis vers un autre foyer, parfois vers un foyer se trouvant dans une autre région linguistique. Le rapport précise : « Un certain nombre de pratiques ne favorisent pas l’intégration des requérants, les empêchant d’apprendre la langue de l’endroit où ils vivent et de garder le contact avec les personnes rencontrées. »

      Autre accusation formulée : des cas de harcèlement. Représentante du collectif Droit de rester, Sandra Modica raconte : « Une femme que j’accompagnais m’a téléphoné en pleurs. Elle m’a expliqué que, depuis un certain temps, un surveillant tentait de l’embrasser ou de lui toucher les seins. Elle était psychologiquement trop fragile pour déposer une plainte. J’ai dénoncé le cas auprès d’ORS. Mais je n’ai jamais reçu de réponse. » En outre, certains requérants d’asile se plaignent d’une mauvaise information sur l’accès aux soins.
      Discussion demandée

      Enfin, de manière générale, Solidarités et Droit de rester rapportent une mauvaise communication et la présence chez ORS de beaucoup de personnel non formé. Leur revendication principale : pouvoir discuter avec le Conseil d’Etat, à qui le rapport a été envoyé en fin de semaine passée. « Nous ne visons pas des personnes mais un système. Nous sommes persuadés que celui-ci peut être amélioré », souligne Sophie Guignard.

      Le rapport précise d’ailleurs : « Nous avons pris connaissance d’améliorations entre la récolte des témoignages et la situation actuelle, ce que nous saluons. » Parmi ces améliorations, le programme Envole-moi, présenté en début d’année et qui a pour but d’encadrer les mineurs non accompagnés et les jeunes adultes.

      https://lecourrier.ch/2018/12/13/laccueil-des-migrants-pointe-du-doigt

    • 14 décembre 2019

      Le Collectif Droit de rester et le parti Solidarités publient un rapport sur les pratiques de l’ORS, entreprise responsable de la prise en charge des requérants d’asile dans le canton de #Fribourg. Basé sur une trentaine de témoignages, le #rapport met en lumière plusieurs problèmes systémiques, tels que le manque de place et d’intimité, l’absence d’eau chaude, le rationnement de papier toilette, des cas de harcèlement restés sans réponse. La principale demande est d’avoir une discussion avec le Conseil d’État à ce sujet. ORS nie formellement toutes ces accusations.

      https://asile.ch/2019/03/12/chronique-suisse-du-13-decembre-2018-au-25-janvier-2019

    • Gestion de l’asile | ORS Fribourg : Quand l’État fait la sourde oreille. Business is Business ?

      « J’ai eu une opération au ventre, j’étais complètement endormie. Quand je me suis réveil- lée, j’ai dû repartir au foyer. L’hôpital leur avait envoyé directement l’ordonnance pour les antidouleurs, puisque je n’avais pas encore de carte d’assurance maladie. Mais c’était le week-end et il n’y avait pas d’éducateur/trice au foyer. Je n’ai pas pu aller chercher mes médicaments et j’ai eu mal pendant trois jours ». D., logée dans un foyer pour requérant.e.s d’asile mineur.e.s.

      Les limites que nous fixons sont ignorées ou transgressées.
À la maison, dans l’espace public, pendant notre formation ou notre activité professionnelle, nous subissons ces violences sexuelles ou sexistes parce que nous sommes des femmes.
Et la société ne prend souvent pas au sérieux ces violences et les minimise. > www.14juin.ch

      Ce genre de témoignages, les bénévoles du collectif Droit de rester en ont entendu souvent. Manque d’accès aux soins, scolarisation lacunaire mineur-e-s logé-e-s avec des adultes, violence verbale, parfois physique, harcèlement sexuel, eau froide dans les douches en plein hiver sont régulièrement rapportés à propos des conditions de vie au sein des structures ORS de Fribourg. La société anonyme, mandatée par le canton pour héberger, encadrer et intégrer les personnes en procédure d’asile, est une multinationale à but lucratif. Son objectif est de dégager du bénéfice. Un paradoxe puisque ce sont des forfaits publics qui financent des prestations à vocation sociale et par définition non lucrative. L’absence de transparence financière, y compris à l’égard du Conseil d’État, pose à la fois un problème éthique, mais aussi de gouvernance et de responsabilité de l’État. En jeu : le respect des droits et libertés fondamentales de per- sonnes en situation de détresse.

      Pour faire la lumière sur les agissements d’ORS, le mouvement solidaritéS et le collectif Droit de rester ont rédigé un rapport d’une trentaine de pages. Il recense les témoignages de quelques dizaines de personnes : usagèr.e.s d’ORS, bénévoles et travailleurs/euse sociaux/ales. Le groupe s’est confronté à la réticence de certain.e.s témoins potentiels. ORS interdit à ses employé.e.s de parler de l’entreprise à des personnes externes, sous peine de sanctions, même après la fin du contrat.

      Le rapport a été envoyé au Conseil d’État, ainsi qu’à la presse1, avec plusieurs revendications : outre les problèmes soulevés ci-dessus, nous souhaitions une rencontre avec le gouvernement fribourgeois, la non- diffusion du rapport (pour assurer la protection des sources) et enfin une publication des bénéfices d’ORS.

      En février 2019, le collectif a reçu une réponse du Conseil d’État : cinq pages enrobées de chiffres et statistiques, contournant soigneusement les questions soulevées par le rapport, mettant en doute les éléments apportés par les militant.e.s. La mise en œuvre du mandat accordé à l’entreprise ORS ? Elle « répond aux attentes des autorités fédérales et cantonales ». Les accusations de violence ? Le « Conseil d’État a demandé à l’entreprise un rapport sur les éléments relevés » et il « invite les personnes ayant connaissance de violences à les dénoncer systématiquement et sans délai à la direction d’ORS, à la police cantonale et/ou à la DSAS [affaires sociales], afin que des mesures adéquates puissent être prises le cas échéant. » La réponse du gouvernement fribourgeois se concluait par un très laconique refus de rencontre, que l’exécutif « n’estime pas pertinente ».

      Si la réaction du Conseil d’État n’est pas surprenante, celle de la population a été plus encourageante. De nombreuses personnes ont contacté SolidaritéS et Droit de rester pour partager leur indignation et quelques témoignages sur des dysfonctionnements qu’elles avaient elles-mêmes constatés. Le collectif n’entend pas en rester là, et continuera de se battre pour un accueil humain et digne des personnes exilées, ainsi que plus de transparence et de responsabilité de la part des autorités…

      HARCÈLEMENT : MESURES PROACTIVES NÉCESSAIRES

      Nous nous sommes vus confier plusieurs situations de harcèlement sexuel, commis soit par les veilleurs, soit par les responsables de foyers. Ainsi, les femmes d’un foyer nous ont confié craindre un veilleur, qui ne respecte pas leur intimité : par exemple, il ne frappe pas avant d’entrer dans leur chambre, ou parfois il ouvre leur porte fermée à l’aide de son passe. Une femme devant nettoyer la cuisine lui a demandé des gants, il lui a alors donné des préservatifs à la place et l’a suivie dans la cuisine, malgré son refus. La situation ne serait pas allée plus loin selon cette femme. Ce veilleur travaille depuis un an, et malgré les plaintes faites par les femmes à leurs assistantes sociales, rien n’a changé, et ces femmes craignent pour leur sécurité lorsque c’est cet homme qui veille. D’autres femmes, dans d’autres foyers, ont été victimes de harcèlement sexuel commis par d’autres veilleurs. Ces derniers ont profité du silence de ces femmes, silence dû à leur sentiment de honte et à la peur des conséquences d’une dénonciation sur leur procédure d’asile. Ces situations ont toutefois été finalement dénoncées par une personne. La Direction ne lui a jamais répondu. Récemment, un responsable de foyer a également harcelé une femme accueillie, se permettant de lui écrire des messages très explicites sur téléphone portable, l’invitant par exemple à venir visiter sa chambre, et commentant régulièrement son physique « attractif », et l’effet qu’elle avait sur lui.

      > Extrait du Rapport sur les conditions d’accueil des requérants d’asile du canton de Fribourg, réalisé par Droit de rester Fribourg & Solidarités Fribourg en novembre 2018, dont nous avons pu avoir une copie.

      https://asile.ch/2019/06/11/gestion-de-lasile-ors-fribourg-quand-letat-fait-la-sourde-oreille-business-is-
      #harcèlement

    • Millionen-Gewinn im Flüchtlings-Business : Asylfirma ORS legt erstmals Zahlen offen

      Jahrelang hat sich die Flüchtlingsbetreuungsfirma ORS gegen Transparenz gewehrt. Jetzt gibt sie erstmals Geschäftszahlen preis.

      Wie viel Geld die ORS Service AG verdient, beschäftigt seit Jahren Medien, das Parlament, den Bundesrat: Die Firma betreibt primär für die öffentliche Hand über 100 Asylunterkünfte mit fast 90’000 Schlafplätzen. Obwohl das Geld zu grossen Teilen vom Staat stammt, veröffentlichte ORS nie Gewinnzahlen. Die Firma gehört einer Beteiligungsgesellschaft in London. Die Schlagzeilen waren entsprechend: Von «verstecktem Profit auf dem Buckel von Flüchtlingen» oder «Profiteuren des Elends» war die Rede.

      Nun hat die ORS ihre Zahlen veröffentlicht: Die Firma machte letztes Jahr einen operativen Gewinn von 1,3 Millionen Franken. Der Umsatz betrug 157,8 Millionen. Die Zahlen beziehen sich auf die Schweiz, Deutschland und Österreich. Sie stammen aus dem Geschäftsbericht, der kürzlich erstmals auf der ORS-Website aufgeschaltet wurde.

      Die Publikation ist im Vergleich zu üblichen Geschäftsberichten dürftig. Das 48-seitige Dokument nennt lediglich auf zwölf Zeilen Finanzzahlen. Diese zeigen: In der Schweiz machte ORS letztes Jahr 99,8 Millionen Franken Umsatz. Die Gemeindemandate sind mit Abstand am wichtigsten. Sie sind für 40 Millionen Franken des Umsatzes verantwortlich. Kollektivunterkünfte für 29,8 Millionen. Die Aufträge durch das Staatssekretariat für Migration – unter anderem das Betreiben von Bundes-Asylzentren – machen 19,4 Millionen Franken aus.
      Umsatzrückgang führt zu Entlassungen

      Der Gewinn von 1,3 Millionen Franken ist überraschend tief. Die NZZ berichtete für 2016 über einem Gewinn von mindestens drei Millionen. Der Umsatz in der Schweiz sank von 125 Millionen Franken per 2016 (laut früheren Berichten) auf nun 99,8 Millionen. Der Grund für den Rückgang um 20 Prozent: Die Zahl der Asylgesuche sank zwischen 2015 und 2018 um zwei Drittel auf 15 000. Ein ORS-Sprecher sagt: «Während 2015 schnell und professionell Unterkünfte in Betrieb genommen werden mussten, stehen wir heute vor der Herausforderung, Kapazitäten nach unten anzupassen.»

      Das hatte vor allem Auswirkungen auf die Mitarbeiter. Ende 2017 waren bei ORS Schweiz 1000 Personen angestellt. Heute sind es nur noch 700. Dieses Jahr wurden 20 Kündigungen ausgesprochen.

      ORS geriet nicht nur wegen Entlassungen in die Schlagzeilen. Die Betreuung der Flüchtlinge wurde oft kritisiert. Im Februar 2016 etwa berichtete die «Basler Zeitung» über Protokolle, gemäss denen die ORS in einer Bundes-Unterkunft in Aesch BL nicht genügend Nahrung für Babys zur Verfügung gestellt habe. Die Vorwürfe wurden bestritten. In weiteren Fällen gab es heftige Kritik an Zuständen in den ORS-Unterkünften, die die Firma allesamt energisch zurückwies.

      Angesprochen auf den rückläufigen Umsatz verweist der ORS-Sprecher darauf, dass die Firma trotz der rückläufigen Asylzahlen neue Mandate gewinnen konnte. Etwa im Kanton Bern, wo die ORS Teile eines 50-Millionen-Franken-Auftrags erhielt. Dieses Jahr laufen auch Mandate aus, weil Gemeinden andere Anbieter gewählt haben. Doch auch ORS wollte teils nicht mehr: «Aus unternehmerischer Verantwortung heraus hat die ORS von sich aus Gemeindemandate gekündigt, die sich stark defizitär entwickelt haben», sagt der Sprecher.

      Richtig kritisch ist die Lage in Österreich. Dorthin expandierte ORS im Jahr 2012 und zog einen dicken Auftrag an Land. ORS betreute alle Asylsuchende, die in Obhut der Regierung standen. Doch als die rechtsnationale FPÖ den Innenminister stellte, ging sie gegen die «Asylindustrie» vor. Ab 1. Juli 2020 betreibt der Staat die Unterkünfte selber. ORS machte in Österreich letztes Jahr 51,2 Millionen Franken Umsatz. Laut dem Sprecher besteht dieser Betrag zu grossen Teilen aus dem Bundesauftrag. In Deutschland beschäftigt ORS mittlerweile 200 Mitarbeiter und machte 2018 einen Umsatz von 6,7 Millionen Franken. Die Firma hat in den letzten Monaten Mandate in mehreren Bundesländern gewonnen. ORS ist kürzlich auch nach Italien expandiert.

      Sie ist nicht die einzige Anbieterin, die sich an die neuen Realitäten im Flüchtlingsbusiness anpassen muss. Die Asyl-Organisation-Zürich (AOZ) ist die grösste Konkurrentin. Sie gehört der Stadt Zürich und ist nicht gewinnorientiert. Bei der AOZ resultierte letztes Jahr ein Verlust von 1,7 Millionen Franken, 2016 war es noch ein Plus von rund einer halben Million. Der wichtigste Faktor dafür sei ein sehr starker Rückgang der Asylgesuchszahlen, insbesondere bei unbegleiteten Minderjährigen, sagt eine Sprecherin.

      https://static.az-cdn.ch/__ip/xq9gGCotWvI4Vtl_v7SSybLchqc/9cc2e9d62dfcdc9d38239014031c0b48d9d32a02/remote.adjust.rotate=0&remote.size.w=1280&remote.size.h=853&local.crop
      https://www.aargauerzeitung.ch/wirtschaft/millionen-gewinn-im-fluechtlings-business-asylfirma-ors-legt-erstmal

  • Comment une poche de jeans a mené à du harcèlement en ligne, ou le sacerdoce des journalistes féministes | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/138176/journalistes-feministes-reveiller-trolls

    Une journaliste de BuzzFeed France a été prise pour cible après avoir dénoncé la taille des poches des vêtements de femmes, plus petites que celles des hommes. Une réaction épidermique surréaliste tristement commune sur internet.

    #sexisme #misogynie #domination_masculine #harcèlement

    • Le moindre sujet, s’il touche au #féminisme, prend le risque de susciter une vague d’insultes. « Beaucoup d’hommes n’ont pas conscience de l’importance de ces sujets, note la journaliste Johanna Luyssen, cheffe de service web de Libération. Quand ils sont polis ou de gauche ils le gardent pour eux, mais on sent qu’ils regardent tout ça avec un oeil vaguement goguenard. Que ce soit sur Twitter, dans les débats télé, au café, en conférence de rédaction. Le quotidien des femmes, la taxe tampon, la féminisation des noms de fonction, les coiffeurs qui coûtent plus cher… Ils n’en ont rien à faire. Ils n’y sont pas confrontés . Ils ne voient pas le problème. »

      #privilège

  • Les mots sont importants : les grands médias et le « harcèlement de rue »
    http://www.acrimed.org/Les-mots-sont-importants-les-grands-medias-et-le

    Le harcèlement de rue renvoie au comportement des hommes (le plus souvent) qui interpellent, sifflent ou insultent des femmes (le plus souvent) dans la rue [5]. Alors que l’expression est aujourd’hui courante, on est surpris de découvrir qu’elle est très récente : en effet, elle apparaît pour la première fois dans la presse française dans un article du Figaro daté de début août 2012 [6], et va voir son importance s’y accroître rapidement. Parallèlement, on constate le même phénomène sur Twitter, avec la création du hashtag #harcelementderue, qui connaît une popularité immédiate (et toujours d’actualité).

    Pourquoi l’été 2012, pourquoi ce moment-là, précisément ? Il est probable que la conjoncture était favorable pour enfin reconnaître l’existence de ce comportement très ancien, mais il fallait un déclencheur. Ce dernier, très clairement identifiable, est à chercher du côté de la RTBF, la Radio-télévision belge francophone : le 26 juillet 2012, la chaîne flamande Canvas diffuse un documentaire de Sofie Peeters intitulé « Femme de la rue », qui montre des situations de harcèlement de femmes dans les rues de la capitale belge. À la suite de cette diffusion, l’expression « harcèlement de rue » fait une entrée remarquée dans la presse française : du Figaro au Monde en passant par La Voix du Nord et La Nouvelle République, pas moins de 21 articles vont l’utiliser en l’espace de quelques jours [7].

    Phénomène étonnant, cependant : l’expression n’est à aucun moment utilisée dans le documentaire de Sofie Peeters ; elle n’est pas non plus mentionnée par les journaux télévisés de la RTBF qui le commentent (l’édition du soir du 26 juillet 2012 faisait apparaître à l’écran un bandeau indiquant : « Injures et harcèlement en rue », formulation légèrement différente qui ne connaîtra pas de succès). Pourtant, c’est bien « harcèlement de rue » qui va être employé et diffusé par la presse française peu de temps après. Pourquoi cette expression et non une autre ? L’explication se trouve probablement du côté de Twitter : les archives du site datent l’apparition du hashtag #harcelementderue au 31 juillet 2012, soit, chronologiquement, juste après la diffusion du documentaire et juste avant la parution du premier article de presse la mentionnant.

    #vocabulaire #feminisme #harcelement_sexiste #domination_masculine

  • "Qui me harcèle ?", le nouveau numéro de MICMAG dans le journal l’Avenir de ce vendredi 24 février 2017

    « Qui me harcèle ? », le nouveau numéro de MICmag revient sur le sexisme en rue. Attention, la date de diffusion a changé. Initialement annoncé pour ce jeudi, ce numéro sera finalement disponible dans le journal l’Avenir de ce vendredi 24 février 2017.


    https://www.micmag.be/vol-special-la-machine-a-expulser-2/qui-me-harcele-le-nouveau-numero-de-micmag-dans-le-journal-l-avenir-du-jeudi-
    #sexisme #harcèlement_de_rue #femmes

  • Affaire Denis Baupin : ses accusatrices posent à visage découvert
    https://www.franceinter.fr/politique/affaire-denis-baupin-ses-accusatrices-posent-a-visage-decouvert

    Presqu’un an après avoir pris la parole publiquement, elles s’affichent une nouvelle fois à visage découvert : Sandrine Rousseau, Elen Debost, Isabelle Attard et Annie lahmer ; derrière elles 10 femmes de dos : 14 au total, comme le nombre de témoignages recueillis lors de l’enquête, et cette question en bandeau « 14 voix égale 140 femmes », car, en France, seulement 10 % des femmes victimes de violences osent en parler.

    En s’affichant ainsi, ces quatre femmes veulent s’impliquer ensemble côte à côte dans le débat présidentiel et sur cette question des violences faites aux femmes, dont les candidats ont bien du mal à s’emparer.

    Elles, ont osé en parler, trois d’entre elles ont même porté plainte : l’enquête préliminaire qui a suivi à été close en fin d’année, mais pour l’instant le parquet de Paris n’a pas encore rendu sa décision, soit de classer l’affaire, soit de renvoyer Denis Baupin en correctionnelle.

    Et pour l’autre agresseur sexuel dénoncé à l’époque, M.Sapin, silence radio, celui là on y touche pas, on en parle pas.
    "« Ne vous avisez pas de ramasser un stylo devant lui, sous peine qu’il ne puisse retenir sa main en murmurant : “Ah ! mais qu’est-ce que vous me montrez là ?” Ou qu’il ne vous fasse claquer l’élastique de la culotte. »"
    http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/michel-sapin-accuse-d-avoir-claque-la-culotte-d-une-journaliste-le-ministre-nie-

    #domination_masculine #harcèlement_sexuel #travail #déni #impunité #sexisme

    • L’enquête sur Denis Baupin classée sans suite pour prescription
      http://www.lemonde.fr/affaire-baupin/article/2017/03/06/l-enquete-pour-agression-sexuelle-et-harcelement-visant-le-depute-denis-baup

      La plupart des situations décrites étaient frappées par le délai de prescription de trois ans. Dans les plaintes visant Denis Baupin, les seuls faits pouvant échapper à la prescription étaient ceux dénoncés par la députée du Calvados Isabelle Attard.

    • Baupin porte plainte contre ses accusatrices et EELV
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/03/07/25001-20170307ARTFIG00224-baupin-porte-plainte-contre-ses-accusatrices-et-e

      Interrogée sur ces plaintes, l’élue écologiste Elen Debost a choisi l’ironie, à la veille de la journée internationale des droits des femmes :

      « Ça doit être le cadeau pour la journée des droits des femmes, je suppose. On va l’interpréter comme ça. »

      Et Elen Debost de poursuivre :

      « Il y a un an, il posait avec du rouge à lèvres contre les violences sexuelles. C’est ce qui a provoqué finalement toute cette affaire puisque c’est cette photo qui a provoqué nos réactions aux unes et aux autres et qui nous a poussées finalement à parler. Un an après, il nous offre un autre cadeau. Alors, merci généreux Monsieur Baupin. »

      http://lelab.europe1.fr/video-une-plaignante-remercie-denis-baupin-pour-avoir-porte-plainte-co

      J’ai du mal à croire qu’il porte réellement plainte. Dan le Figaro même si le titre annonce que la plainte est déposé, le contenu de l’article est moins précis :

      Ce mardi, l’accusé se fait accusateur et explique au JDD sa détermination à porter lui-même l’affaire devant la justice pour contrer les plaignantes et son ancienne formation politique.

      A la même heure l’Express publie ceci :

      Contacté par L’Express, le porte-parole d’EELV, Julien Bayou affirme de son côté ne pas avoir été encore avisé de la plainte contre son parti.

    • Deux jours plus tard toujours pas de confirmation de cette plainte. Ca ressemble à la technique de Polansky aux Césars. Faire un gros scandal comme celui d’accepter la présidence d’un prix du cinéma. Ne faire aucun commentaire puis tel un généreux patriarche « au dessus de tout ce bruit », il annonce qu’il refuse cette présidence en geste d’apaisement. Quelques jours plus tard tout enrrobé de cette image de #grand_homme Polansky annonce qu’il veux en finir avec cette histoire et se permet de dicté ses conditions à la justiçe americaine.

    • Je crois que ses avocats ont dû lui recommander très fortement de ne pas porter plainte. Il me semble évident qu’il irait vers une déroute judiciaire, le communiqué du procureur accompagnant le classement sans suite ne laisse absolument aucun doute là-dessus :

      « Il apparaît que les faits dénoncés, aux termes de déclarations mesurées, constantes et corroborées par des témoignages, sont pour certains d’entre eux susceptibles d’être qualifiés pénalement. Ils sont cependant prescrits. »

      Les faits dénoncés sont établis matériellement (à ce stade de l’enquête) mais ne peuvent « techniquement » pas être poursuivis. Bon courage, s’il veut prouver la mauvaise foi (et donc le caractère délibérément erroné et malveillant des accusations qui constitue la diffamation) il faudra aussi qu’il s’en prenne au procureur…

    • Merci @simplicissimus c’est bien ce qui me semblait. Par contre je pense que Baupin n’a jamais cru qu’il allais porter pleinte. Sinon pourquoi attendre l’annonce de la prescription. Si il était calomnié et diffamé comme il dit il aurais attaqué tout de suite. Il cherche seulement à se faire passé pour une victime auprès des misogynes. Ça fonctionne très bien jusqu’ici, la presse lui a déjà offert 48h de fake news gratuite... comme ca les autres femmes victimes de harcelement sexuel restent dans la terreur d’une attaque en diffamation de leur agresseur.

      @nicolasm le figaro est reconnu comme fiable par le Decodex. Ceci devrait éveillé la plus grande méfiance.

    • Aujourd’hui toujours pas d’info sur ces prétendues plaintes déposés par Baupin. Ca semble ne pas trop interessé les médias de savoir que les victimes de harcelement croient qu’il y a vraiment des plaintes en diffamation alors qu’il y a pas l’air d’en avoir une semaine apres l’annonce. A croi que tout le monde est satisfait du message que Baupin adresse aux victimes de harcelement sexuel.

    • Je viens d’écouter la vidéo de Mediapart. Il n’y a pas (pas encore ?) eu de plaintes déposées en 2017.

      Ce qui est évoqué dans l’émission est une convocation, reçue le 8 mars 2017, dans le cadre des plaintes de l’année dernière pas une nouvelle plainte. Edwy Plenel en parle (8:30) d’abord, fort confusément, Lenaïg Bredoux précise ensuite qu’il y en a eu 4 au total pour deux articles différents les 9 et 30 mai 2016 visant à chaque fois Mediapart et France-Inter (9:56-10:20) et parle (10:25) des annonces de plainte faites dans le JDD du 7 mars : dénonciation calomnieuse pour les victimes ayant porté plainte et diffamation pour EELV.

      Deux incriminations différentes sans doute parce que la diffamation se prescrit en 3 mois, contrairement à la dénonciation calomnieuse et qu’il n’est donc pas possible d’attaquer les victimes en diffamation pour leurs déclarations de l’année dernière. Pour EELV, ce qui est visé (EDIT : devrait être visé) dans la plainte doit être le communiqué du 7 mars 2017
      http://eelv.fr/affaire-baupin-des-suites-dans-la-societe-eelv-appelle-a-la-mobilisation-du-8-m

    • Si je comprend bien les menaces de dépôt de plainte contre les victimes de la part de Baupin sont de la pure esbroufe et il y a personne dans la presse pour l’expliquer aux victimes. Et du coup Ca fait une semaine que les médias relaient un message effrayant pour les victimes sachant très bien que c’est une grosse #fake_news qui profite aux agresseurs sexuels et à tous les hommes qui bénéficient de l’œuvre des violeurs et agresseurs sexuels.

    • J’imagine que leurs avocats leurs ont expliqué et qu’ils attendent de pied ferme les plaintes annoncées.

      La presse annoncerait - probablement - le dépôt de plainte effectif, mais il ne faut pas trop compter sur elle pour annoncer le non dépôt de plainte. Relayer les déclarations d’avocats et les rodomontades du harceleur avéré mais prescrit, ça, elle sait faire.

    • @simplicissimus quant je pense aux victimes je parle des victimes de harcelement en générale pas des 4 plaignantes. C’est vrai que ma formule était ambiguë. Je trouve grave qu’on laisse les victimes de harcelement sexuel (qui sont surtout des femmes) croire qu’en cas de prescription elles sont susceptible d’être attaquées pour calomnie par leurs agresseurs. Je pense que c’est pas innocent que les decodex, les décodeurs, les chroniqueurs judiciaires, et les journalistes ne fassent pas de mise au point la dessus. Que les femmes aient peur pour rien ca semble arrangé tout le monde.

      Après avoir vu cette affaire Baupin, si je vivais du harcelement sexuel sur mon lieu de travail, je n’aurais plus aucun espoir. Bon j’avais pas d’espoir avant je me souviens très bien de l’abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel de 2012 pour arrangé la vie d’un agresseur condamné Gérard Ducray.
      http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/05/04/01016-20120504ARTFIG00664-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel-abrogee.php

      Cette histoire me laisse vraiment amère. Au départ il n’y avais pas que Baupin, il y avais Sapin et d’autres non-nommés. Rapidement toute l’attention médiatique etait uniquement sur Baupin, réduisant le problème à un seul individu. Alors que Sapin avais reconnu avoir mis la main au cul d’une journaliste, tout en disant que pour lui c’etait pas sexiste et cette énormité est passé comme une lettre à la poste. Pour Baupin Il y a quant même eu 14 femmes qui se mobilisent, 4 plaignantes et rien... rien à part Baupin qu’on laisse dire n’importe quoi sans aucune contradiction.
      On voudrais dire aux femmes de quitter le monde du travail on s’y prendrait pas autrement.

  • Sexisme dans la tech : employée par Uber, une ingénieure raconte une année infernale
    http://www.numerama.com/politique/234155-sexisme-dans-la-tech-employee-par-uber-une-ingenieure-raconte-une-a

    Susan J. Fowler est une ancienne ingénieure d’Uber, elle a depuis quitté l’entreprise dont elle a récemment mis en lumière les pratiques scandaleuses en matière de sexisme, de management et de ressources humaines. Un bilan sombre que le CEO, Travis Kalanick, ne dément pas mais prétend méconnaître. Le témoignage de la jeune ingénieure Susan J. Fowler publié ce dimanche sur son blog personnel a alarmé la Silicon Valley. Cette ancienne employée d’Uber a souhaité exprimer dans un long billet les péripéties (...)

    #Uber #discrimination #harcèlement #travail

  • Le double visage du Panda Le Courrier - Vendredi 17 février 2017 Nathalie Gerber Mccrae
    http://www.lecourrier.ch/146944/le_wwf_multinationale_contre_son_gre

    Début 2015. Sous la pression de Survival International, qui lui demande depuis 1991 de remédier aux violations dont sont victimes les indigènes bakas, le bureau du WWF au Cameroun charge une organisation autochtone pygmée d’un pays voisin de mener une enquête indépendante dans les trois parcs nationaux de Boumba Bek, Nki et Lobéké. Le rapport qui en est issu n’a jamais été rendu public par le WWF. Le Courrier s’en est procuré une copie.

    Le travail effectué sur le terrain se révèle considérable : 493 personnes sont interrogées (Bakas, Bantous, personnel du WWF, organisations de la société civile, représentants du gouvernement) et des dispositions légales en matière de conservation et de droits humains ont été passées au peigne fin.

    Exactions commises
    Le constat est aussi implacable qu’embarrassant : le WWF n’applique pas sa Déclaration de principe sur les peuples autochtones et la conservation, établie en 2008. Les Bakas confirment aux enquêteurs que leurs terres ancestrales ont été transformées en aires protégées sans leur consentement et que des exactions étaient régulièrement commises par les gardes-faune.
    Sur le terrain, les enquêteurs constatent tout d’abord que la confusion règne autour et dans les parcs nationaux : les communautés bakas et bantoues ne sont pas en mesure de faire la différence entre le personnel du WWF et celui du Ministère des forêts et de la faune (MINFOF). Le rapport confirme que ce dernier bénéficie d’un appui technique et financier considérable de la part de l’organisation de conservation de la nature.

    Le WWF s’affiche également dans des opérations de lutte antibraconnage menées conjointement avec le MINFOF et qui conduisent parfois à des raids violents sur des communautés bakas. Les indigènes confient aux enquêteurs qu’ils ne savent pas vers qui se tourner pour dénoncer les maltraitances dont ils ont été victimes car ils ne font pas confiance aux policiers, qui participent eux aussi à ces opérations.

    Relation de « maître à esclave »
    Au niveau de la gestion des trois parcs, le rapport révèle encore que le WWF privilégie une collaboration avec les populations bantoues, dont certains individus font preuve de racisme envers les Bakas et qui ont développé une relation de « maître à esclave » avec ces derniers. Des braconniers bantous embrigadent certains Bakas dans leurs chasses illégales, dont celle des éléphants.

    Pour les enquêteurs, il est clair que le WWF met davantage l’accent sur la lutte antibraconnage que sur la promotion des droits des indigènes bakas. Ces derniers ne reçoivent pas d’informations sur la politique, le mandat et la mission du WWF. Les formations dispensées aux gardes-faune mettent elles aussi l’accent sur la conservation de la faune et de la flore et donnent peu de place à la question des droits humains.

    Au final, les auteurs du rapport plaident pour que les Baka du sud-est du Cameroun puissent contribuer aux efforts de conservation en utilisant leurs savoirs traditionnels et les liens étroits qu’ils ont développé avec leur environnement. A ce jour, la coopération avec les indigènes pour la gestion des aires protégées reste très faible et les quelques gardes-faune Baka n’ont que des postes subalternes. « Les Baka sont les yeux et les oreilles de la forêt, mais leurs capacités sont grandement sous-estimées ».

    #Panda #Baka #Cameroun #droits_humains #harcèlements #peuples_autochtones #Pygmées #violations #WWF #Survival_International #Bantous #maltraitance

  • Le WWF, multinationale contre son gré Le Courrier - Vendredi 17 février 2017 Nathalie Gerber Mccrae

    L’OCDE a jugé recevable une plainte accusant le WWF de violer les droits d’autochtones du Cameroun. L’institution estime que les activités de cette ONG sont assimilables à celles d’une multinationale.
    La nouvelle est tombée le 20 décembre dernier comme un cadeau de Noël pour Survival International. Sa plainte à l’encontre du Fonds mondial pour la nature (WWF) pour violation des droits humains des indigènes bakas dans le sud-est du Cameroun a été jugée recevable par le point de contact suisse de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

    Le dossier déposé par Survival en février 2016 avait tout d’abord plongé les experts suisses dans l’embarras (lire notre édition du 11 novembre 2016). Pas tant sur le fond – le WWF est accusé de former et de financer des gardes-faune coupables de maltraitance envers les Bakas vivant en marge de plusieurs parcs nationaux dont ils ont été expulsés, et d’avoir défini les limites de ces aires protégées sans avoir procédé à une réelle consultation des Bakas – que sur la forme.
    En effet, une ONG attaquant une autre ONG dans le cadre de ses principes directeurs à l’attention des multinationales, l’OCDE n’avait jamais vu ça ! Mais après plusieurs mois de réflexion, le point de contact suisse a estimé que les opérations du WWF International, directement responsable de ses activités au Cameroun, pouvaient être assimilées à celles d’une multinationale. Son approche en matière de conservation a une dimension économique car l’organisation perçoit des royalties et vend des produits ainsi que son image.

    Décision sans précédent
    Pour Survival International, c’est une décision sans précédent ainsi qu’un énorme pas en avant : « Certaines ONG ont l’envergure d’une entreprise multinationale. Il est donc normal qu’elles soient tenues pour responsables si elles violent des droits humains. C’est le cas du WWF, qui récolte plus de 2 millions de dollars par jour », explique Mike Hurran, directeur de campagne.

    La procédure peut donc aller de l’avant. Il faut savoir que le mécanisme de plainte de l’OCDE n’est pas un tribunal, mais une plateforme de négociations conduites avec l’assistance d’experts, suisses dans le cas présent. Son mandat : trouver un accord mutuel acceptable pour les deux parties et proposer des recommandations, non contraignantes, au WWF pour remédier aux violations des droits des Bakas. De son côté, Survival attend de l’ONG un soutien financier aux Bakas pour qu’ils puissent faire valoir leurs droits à la terre et aux ressources ainsi qu’un monitoring sérieux du travail des gardes-faune.

    Indigènes pas consultés
    Le WWF International a accepté à reculons de s’engager dans ce processus de médiation. L’organisation de protection de la faune a tout d’abord tenté de trouver un arrangement avec Survival hors du cadre de l’OCDE, ce qui a ralenti le processus d’examen de la plainte. Elle a ensuite répondu que la situation décrite par Survival ne prenait pas en considération les défis posés par l’instabilité et la militarisation de la région, conséquence des conflits en République centrafricaine toute proche. L’organisation au panda a également affirmé avoir une influence limitée sur le gouvernement camerounais et son ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), qui gèrent les trois parcs nationaux.

    C’est pourtant tout le contraire que révèle un rapport interne que le WWF avait commissionné à des experts autochtones indépendants en 2015 (lire ci-dessous). Un rapport que l’ONG avait refusé de rendre public, mais que Survival a pu se procurer – et faire « fuiter » – fin janvier dernier. Le rapport ne fait pas état de l’impact des conflits voisins sur les aires protégées et met en évidence le partenariat étroit, notamment financier, du WWF avec le ministère des Forêts, notamment lors de campagnes de lutte anti-braconnage aux conséquences désastreuses pour les Bakas.

    Qu’en dit le WWF International ? Son siège en Suisse (à Gland/VD) ne communique pas et transmet toute demande de contact à Frederick Kwame Kumah, son directeur régional pour l’Afrique à Nairobi, au Kenya. Ce dernier insiste sur le fait que le WWF rapporte toute allégation d’abus aux représentants du gouvernement camerounais. « Nous sommes prêts à nous engager pour trouver une solution, pour protéger la forêt et les Bakas. Mais c’est un processus sur le long terme que nous ne pouvons mener seuls. Il faut inclure les Bakas, le gouvernement et les organisations de la société civile dans le processus de médiation. Nous allons donc demander à l’OCDE que la discussion ait lieu sur place au Cameroun. »

    En attendant, que fait concrètement le WWF pour les Bakas ? Frederick Kwame Kumah explique que six gardes-faune bakas ont été engagés dans les trois parcs nationaux concernés par la plainte. « Et nous allons faire pression sur le gouvernement pour que davantage de Bakas soient impliqués dans la gestion des aires protégées. »

    Le WWF forme le personnel
    Pour remédier aux problèmes de racisme et de communication entre les Bakas et les gardes-faune bantous, le WWF a organisé en 2016 une formation sur la question des droits humains avec nonante employés des parcs, lesquels ont pu s’entretenir directement avec des Bakas.

    Pour Nigel Crawhall, directeur du secrétariat du Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (IPACC), l’amélioration de la situation des Baka passe d’abord par le renforcement de leurs capacités : « Nous menons un programme de formation et de sensibilisation des peuples indigènes à Dzanga-Sangha, une forêt pluviale au sud de la République centrafricaine en partenariat avec le WWF Centrafrique et le WWF Allemagne. Vu le succès rencontré, ce dernier nous propose faire de même au Cameroun ».

    Reste qu’à ce jour, la situation n’a guère évolué aux alentours des parcs nationaux, selon deux spécialistes autochtones de la région contactés par Le Courrier. En s’aventurant dans les parcs nationaux pour se nourrir ou procéder à des rituels, les indigènes courraient toujours le risque de tomber sur des patrouilles antibraconnage – encore financées par le WWF – qui n’hésiteraient pas à les menacer ou à les emmener dans les véhicules de l’ONG pour les maltraiter loin des regards. « Le WWF refuse de dialoguer avec les Bakas et de faire la lumière sur le fonctionnement réel de son partenariat avec le gouvernement. L’acceptation de la plainte par l’OCDE est donc une bonne nouvelle. Le temps de la protection policière de l’environnement est peut-être révolu », espère l’un d’eux.

    C’est la suite de la publication de @kassem
    https://seenthis.net/messages/542360
    et du rappel d’ @odilon

    https://seenthis.net/messages/565777

    #Baka #Cameroun #droits_humains #harcèlements #peuples_autochtones #Pygmées #violations #WWF #Survival_International #Bantous #maltraitance
    #ONG #Soros #Rockfeller #Rotschild #Prince Philip d’Angleterre

  • Le harcèlement sexuel c’est trop rigolo !

    Vaucluse : Les WC de la boulangerie étaient sous surveillance
    http://www.20minutes.fr/marseille/2012591-20170211-vaucluse-wc-boulangerie-sous-surveillance

    Le boulanger aimait trop les miches.
    ...
    Dernier détail, aussi croustillant qu’une baguette sortie du four : l’établissement en question se nomme « Chaud les pains »…

    Je ne me lasse pas de la beauté de la langue française...
    #culture_du_viol #vocabulaire #humour #harcelement_sexuel #travail

  • #Tunisie. Les violations des #droits_humains commises au nom de la sécurité menacent les réformes

    Le recours par les forces de sécurité tunisiennes aux méthodes brutales du passé, notamment la #torture, les #arrestations_arbitraires, les #détentions et la restriction des déplacements des suspects, ainsi que le #harcèlement de leurs proches, menace l’avancée de la Tunisie sur la voie de la réforme, écrit Amnesty International dans le nouveau #rapport qu’elle publie le 13 février 2017.


    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/02/tunisia-abuses-in-the-name-of-security-threatening-reforms
    #état_d'urgence

  • Pourquoi l’Uni de Genève ne dispose pas d’anticorps contre le sexisme

    Les résultats d’une étude sur la carrière académique à l’Université de Genève sont sans équivoque. En 2016 encore, le sexisme perturbe les relations entre les doctorantes et leur hiérarchie masculine. Loin d’être anodin, ce phénomène persiste dans une institution qui, habilitée à appréhender les discriminations en dehors de ses murs, devrait pourtant le rejeter naturellement. Parfois humaines, les raisons sont aussi à chercher dans des facteurs structurels, telles la #dépendance hiérarchique et la #précarité contractuelle des doctorantes.


    https://www.lacite.info/politiquetxt/uni-geneve-anticorps-sexisme

    #sexisme #UNIGE #université_de_genève #recherche #Suisse #harcèlement_sexuel #université #domination_masculine #femmes #genre

    cc @mad_meg