• Macron annonce un vaste plan de lutte contre le sexisme et les #violences_sexuelles
    https://www.mediapart.fr/journal/france/251117/macron-annonce-un-vaste-plan-de-lutte-contre-le-sexisme-et-les-violences-s

    Emmanuel Macron à l’Élysée le 25 novembre © Reuters Pour son premier discours sur les violences faites aux femmes, teinté de gravité, Emmanuel Macron a annoncé un large éventail de mesures destinées à faciliter la dénonciation et la prise en charge de ces agressions. Le président plaide pour fixer à 15 ans, et non à 12 ou 13 ans comme envisagé, l’âge minimum de consentement à un acte sexuel. Les associations estiment que les financements débloqués ne sont pas à la la hauteur des besoins réels.

    #France #affaire_Weinstein #agressions_sexuelles #balance_ton_porc #harcèlement

  • Un trader richissime a voulu l’attaquer, Denis Robert gagne son procès - L’actu Médias / Net - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/medias/un-trader-richissime-a-voulu-lattaquer,-denis-robert-gagne-son-proces,n5349

    Le journaliste d’investigation était poursuivi en justice par un trader français installé à Londres. Il l’accusait d’avoir révélé son identité cachée suite à des tweets rageurs sur les opposants à la loi travail.

    Il ne se vantera peut-être plus sur Twitter de payer 450 000 euros d’impôts. Ali Bodaghi, un Français londonien, vient d’être débouté de ses demandes par le tribunal d’instance de Paris ce mercredi 15 novembre. Il attaquait en justice le journaliste d’investigation Denis Robert pour atteinte au droit au respect de sa vie privée, et lui demandait 10 000 euros de dommages et intérêts et 8 000 euros de frais de justice.

    Le problème ? En 2016, au moment des manifestations contre la loi El Khomri, Denis Robert avait, dans plusieurs posts Facebook, dénoncé la violence des propos de certains utilisateurs anonymes sur Twitter. Il en profitait aussi pour révéler qui étaient ces internautes qui se cachaient derrière des pseudonymes et qui « jouent de leur anonymat pour propager des idées nauséabondes en terme d’ultra-libéralisme, anti-syndicalisme, et pour certains racisme et sexisme », écrivait-il. Car « derrière les masques » se trouvaient… « un trader londonien et un cadre sup de chez Danone ». Du coup, Denis Robert n’avait pas hésité dévoiler le vrai nom du trader en question, Ali Bodaghi, donc, et à donner le montant de ses impôts, le nom de sa société ou à lister quelques-uns de ses biens, notamment un avion.
    Ali Bodaghi considérait que ces posts dépassaient les limites acceptables de la liberté d’expression, le tribunal en a jugé autrement.« La jurisprudence rappelle qu’il n’y a aucune atteinte à la vie privée quand la révélation d’un nom n’est pas adjoint à d’autres éléments privés », explique l’avocate du journaliste, Bénédicte Litzler.

    D’autant qu’il apparaît que le compte Twitter d’Ali Bodaghi, dont il changeait régulièrement le pseudonyme, regorgeait déjà d’éléments révélant son identité : des prête-noms plus ou moins transparents, des tweets d’amis qui l’appelaient par son nom, des liens vers d’autres sites (comme son compte LinkedIn), etc. En outre, Ali Bodaghi s’était déjà vanté de sa fortune ou de l’achat d’un avion privé avant que Denis Robert n’en fasse mention dans son post sur Facebook.

    « Les preuves étaient connues, complète Me Litzler. Denis Robert s’est contenté de relayer des informations personnelles déjà disponibles dans le cadre d’un journalisme dit d’investigation et non en agrégeant celles-ci via un moteur de recherche. » La bonne nouvelle, c’est que le tribunal a donc considéré que Denis Robert n’a fait que son travail de journaliste. Reste que celui-ci a tout de même été débouté de sa plainte pour procédure abusive et qu’il devra s’acquitter de ses frais de justice. Une somme qui aurait pourtant été une broutille pour Ali Bodaghi ...

    #denis_robert #lanceur_d'alerte #guerre_aux_pauvres #en_marche #harcelement #injustice

  • Harcèlement en ligne : l’impact inquiétant - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/des-femmes-du-monde-entier-font--etat-de-stress-dangoisse

    Des femmes du monde entier font état de stress, d’angoisse et de crises de panique générés par ces expériences en ligne délétères.

    Internet peut être un espace effrayant et toxique pour les femmes. Chacun sait que la misogynie et les violences prolifèrent sur les plateformes de réseaux sociaux, mais ce sondage montre à quel point les conséquences des violences en ligne sont désastreuses pour les femmes qui en sont la cible.

    Les effets ne disparaissent pas lorsque vous vous déconnectez. Imaginez que vous recevez des menaces de mort ou de viol lorsque vous ouvrez une application, ou que vous vivez dans la peur que des photos privées ou à caractère sexuel soient partagées sur Internet sans votre consentement.

    Le danger particulier des abus en ligne est la rapidité avec laquelle ils peuvent se propager – un tweet violent ou injurieux peut se muer en un déluge de haine ciblée en quelques minutes. Il est temps que les entreprises de réseaux sociaux prennent ce problème au sérieux.

    Nous avons commandé un sondage à IPSOS MORI au sujet des expériences vécues par des femmes âgées de 18 à 55 ans au Danemark, en Italie, en Nouvelle-Zélande, en Pologne, en Espagne, en Suède, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

    #harcelement #domination_masculine #sexisme #misogynie #culture_du_viol #racisme #homophobie #transphobie #cyber-harcelement #internet #réseaux_sociaux #masculinisme

  • In India, Class and Gender Inequities Impede Justice for Sexual Harassment Victims · Global Voices
    https://globalvoices.org/2017/11/14/in-india-class-and-gender-inequities-impede-justice-for-sexual-harassm

    The #MeToo campaign that encourages women to speak up about their experiences of sexual assault harassment has been a catalyst for such accusations across political, professional and geographic spectrums.

    An especially powerful and controversial trend in this moment is one among people who have created public lists of accused perpetrators of sexual misconduct.

    #inde #viol #harcèlement_sexuel

  • Lanceuse d’alerte, pour briser la loi du silence - Le journal de l’insoumission
    http://www.leji.fr/entretien/84-lanceuse-d-alerte-pour-briser-la-loi-du-silence.html

    Après la diffusion sur M6, début 2014, du documentaire « Enfants handicapés : révélations sur les centres qui les maltraitent », dans lequel l’IME avait été filmé en caméra cachée, le déchainement s’est amplifié. Il y a eu des tracts distribués là où je vivais, certains déposés dans ma boîte aux lettres, mon domicile a été dégradé, je me suis retrouvée avec les services sociaux sur le dos ! Et j’ai même dû faire partir mes enfants, en pleine période scolaire, pour les mettre à l’abri. Ca devenait tellement infernal que j’ai fini par partir aussi, même si j’avais obtenu, entre temps, une mesure de protection de la Préfecture qui demandait un passage régulier de la gendarmerie. Mais c’est arrivé trop tard, c’était vraiment devenu invivable. J’ai dû tout solder et donner quasiment tous mes meubles pour pouvoir rejoindre mes filles rapidement, je me suis retrouvée sans rien… Quand je suis revenue à Agen, quelque temps après, je n’avais rien, pas de maison, pas de meubles, j’étais à la rue avec les enfants. Il faut vraiment être solide pour supporter tout ça, c’est extrêmement violent.

    En octobre 2014, on a monté l’association Handignez-Vous qui regroupe des parents et des professionnels témoins ou victimes de graves dysfonctionnements et on a très vite été sollicités au niveau national. Là, on s’est rendu compte à quel point on avait eu raison de monter cette association, parce qu’évidemment, ce ne sont pas tous les établissements qui sont concernés, en revanche, quand ça dysfonctionne, c’est souvent de façon très grave, au détriment de personnes vulnérables en situation de handicap et de leurs familles.

    Et puis, en septembre 2015, j’ai été mise en examen pour #diffamation à l’encontre de l’IME de Moussaron pour des propos tenus dans deux émissions où j’évoquais les conditions d’accueil des résidents. Le procès a eu lieu le 19 septembre 2017 et le jugement sera rendu demain.

    #lanceur_d'alerte #harcèlement #whistleblower

    • MISA A JOUR MARDI 21 NOVEMBRE 2017 :"Si je suis relaxée, ça ne sera que rendre justice à ces enfants, à ces familles. Ca sera reconnaitre qu’ils ont été maltraités et que ce que j’ai dit est vrai, même si pour moi, plus rien ne reste à prouver." Ce sont les mots de Céline, hier, à la veille du jugement. C’est aujourd’hui chose faite, le tribunal correctionnel de Toulouse vient d’annoncer sa relaxe. Viendra donc ensuite, comme elle nous le disait, « le temps des bonnes questions à poser, celles qui fâchent. » Mais pour l’heure, place à la joie et au soulagement.

  • The World Needs an Anti-Harassment Movement: So Does #Permaculture.
    https://medium.com/@regenepreneurs/the-world-needs-an-anti-harassment-movement-so-does-permaculture-b2b43d22b9a

    I was interviewing women about their livelihoods, but in the process of publishing that article, and in hearing from others who reached out to me afterward, I heard stories of decades of sexual harassment — and yes, even other forms of sexual violence — in permaculture circles. I also heard from men and women who tried to address this issue, and either were at a loss about what to do, burned out, or were shut down.

    #permaculture_critique
    #harcèlement #femmes

  • Un syndicat d’internes en médecine brise le « tabou » du sexisme à l’hôpital
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/17/un-syndicat-d-internes-en-medecine-veut-briser-le-tabou-du-sexisme-a-l-hopit

    « Mon chef m’appelle “petite chienne” », raconte cette jeune externe en médecine de 23 ans qui ne veut pas que son nom apparaisse. Une petite phrase qui fait mal, « sexiste et insultante comme on entend souvent dans les couloirs de l’hôpital », poursuit la jeune fille.

    Le sexisme en milieu hospitalier est un phénomène massif, omniprésent, et qui s’est banalisé. « C’est simple, je ne peux même pas me souvenir de la blague sexiste qui m’a le plus choquée. Il y en a tellement qu’on finit par ne plus relever », raconte cette étudiante en sixième année de 24 ans, en externat dans un grand hôpital parisien.

    Subir le sexisme ou en être directement victime : c’est le quotidien de 86 % des internes de médecine – hommes et femmes confondus. C’est une donnée que vient confirmer l’Inter-syndicat national des internes (ISNI) dans une enquête inédite intitulée « Hey doc les études de médecine sont-elles sexistes ? » et rendue publique vendredi 17 novembre.
    Climat pesant

    Pour la première fois, le syndicat a voulu interroger les 30 000 jeunes internes pour quantifier leur expérience du sexisme et du harcèlement sexuel pendant leurs études : 2 946 ont répondu à ce questionnaire, diffusé par les associations locales et sur les réseaux sociaux, dont 75 % de femmes et 25 % d’hommes. Parmi les répondants, 8,6 % affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel et 34 % relèvent des « attitudes connotées », comme le contact physique ou le geste non désiré (65 %), la simulation d’acte sexuel (9 %), la demande insistante de relation sexuelle (14 %) ou le chantage à connotation sexuelle (12 %).

    Lire aussi : Harcèlement sexuel : petit manuel pour lutter contre les idées simplistes

    L’étude, bien que non représentative de la population des internes, confirme l’existence d’un climat pesant dans le monde médical et en particulier pour les étudiants, qu’ils soient infirmiers, médecins ou aides-soignants. Un climat, voire une « nébuleuse sexiste », comme le décrit Céline Lefève, professeur de philosophie pour les étudiants en médecine de l’université Paris-Diderot et contributrice du livre de Valérie Auslender, médecin de Sciences Po, Omerta à l’hôpital (Michalon, 21 euros, 320 pages), qui faisait la lumière sur les violences subies par les étudiants pendant leur formation hospitalière.

    Dans les témoignages recueillis par Le Monde, les étudiants évoquent souvent le huis clos du bloc opératoire comme lieu propice aux remarques sexistes et aux comportements les plus violents. L’ISNI relève que 24 % du sexisme quotidien se déroule à cet endroit.

    « Au bloc, on est coupé du monde, et le chirurgien est une sorte de dieu qui peut se comporter de manière déplacée. Je me souviens d’une opération en orthopédie ; le chirurgien m’a regardée en me disant : “Tu vois, je plante ce clou dans l’os comme ma bite dans ta chatte.” Sur le coup, on ne dit rien, on rit jaune, mais c’est violent », témoigne une autre jeune externe qui préfère taire son nom.

    #sexisme #travail #domination_masculine #culture_du_viol #misogynie #violence_sexuelle #harcelement #violence_médicale

    • Autre conséquence concrète de cette culture du sexisme selon l’ISNI : l’influence sur la carrière. Après les épreuves nationales classantes, les étudiants de sixième année doivent choisir une spécialité pour leur internat. « Il est évident que nous sommes influencés par nos nombreux stages pour faire notre choix. Mon stage actuel dans un SAMU d’un grand hôpital parisien est éprouvant. Je suis devenu le type pas drôle qui ne rit pas aux blagues sur le viol ou qui ne participe pas aux commentaires sur le physique de mes co-externes », explique Jérémie, 24 ans (qui n’a pas souhaité que son nom apparaisse), qui pense choisir la gériatrie, une discipline « pas trop violente », où il a effectué un stage qui lui a laissé un bon souvenir.

      Jean-Luc Dubois-Randé, cardiologue, président de la conférence des doyens des facultés de médecine et directeur de l’UFR de médecine de l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC) se dit très attentif aux retours d’étudiants sur leurs stages.

      « Si nous voyons qu’un service fait l’objet de plaintes récurrentes, c’est un premier carton rouge, si c’est du harcèlement, c’est directement le conseil disciplinaire. Cela peut aussi aller jusqu’au boycott d’un service dans un hôpital où nous n’envoyons plus d’étudiants. »

      Dans les services dits « problématiques », il faut parfois attendre un départ à la retraite pour que le climat s’apaise, reconnaît le cardiologue.

      Faire évoluer le rapport de force

      Dans les facultés de médecine, des groupes de travail ou des associations d’étudiants commencent à faire évoluer le rapport de force avec le corps enseignant.

      « J’ai l’impression que notre génération accepte de moins en moins le sexisme. Les chefs de service se plaignent de voir leurs blagues et leurs propos sexistes diffusés sur Twitter ou sur Payetablouse [site Internet qui recueille les témoignages sexistes du monde médical]. Peut-être que la crainte d’être de plus en plus exposé va changer la donne », espère Elsa Dechézeaux, étudiante en sixième année de médecine, qui, sous ce pseudonyme, raconte sur le réseau social ses aventures dans des grands hôpitaux parisiens.

      Le site Payetablouse, lancé en janvier, a permis de crédibiliser les témoignages avec l’effet de nombre tout en préservant l’anonymat des étudiants pour qui la formation et l’avancement dans leur carrière dépendent du bon vouloir de leurs chefs de clinique ou de service.

    • Accusations de sexisme à l’Université : deux enquêteurs ont été nommés

      Les choses n’ont pas traîné. Moins de deux semaines après avoir annoncé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les accusations de sexisme au sein du rectorat de l’Université de Genève (nos éditions précédentes), le recteur Yves Flückiger a désigné les membres de la commission d’enquête et précisé leur mission.

      https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/accusations-sexisme-universite-deux-enqueteurs-nommes/story/30911588

    • La photo du mois dans @lacite signée @albertocampiphoto :

      Combattre le sexisme, une question de timing ?

      Cela fait plusieurs mois que La Cité suit de près la problématique du sexisme au sein du milieu universitaire genevois. Après la publication, en février 2017, des résultats quelque peu inquiétants du rapport Carrière académique à l’Université de Genève : le facteur humain par Klea Faniko et l’article que lui a consacré La Cité *, voilà que, le 20 novembre, l’Université de Genève lance fièrement sa campagne #uniunie contre le harcèlement.


      https://www.lacite.info/hublot/sexisme-unige

    • #Rapport de la #commission_d'enquête indépendante sur les cas de sexisme et de harcèlement

      Mesdames, Messieurs, chères et chers collègues,

      Au cours de l’année 2017, l’Université de Genève a été confrontée à des accusations récurrentes de sexisme et de mobbing au sein du rectorat à l’égard de femmes cadres, relayées à plusieurs reprises par des articles de presse dont la plupart d’entre vous ont eu connaissance.

      En accord avec la politique de tolérance zéro adoptée par l’institution à l’égard du harcèlement sexiste et sexuel, j’ai annoncé le 1er décembre 2017 l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur ces accusations. Au terme de plus de deux mois d’auditions, la commission d’enquête a rendu son rapport le 3 avril dernier. D’entente avec le président du Comité d’éthique et de déontologie de l’UNIGE qui en était comme moi le destinataire, j’ai décidé de rendre ce rapport public dans son intégralité, accompagné des commentaires et mesures qu’il m’a incité à prendre.

      La commission d’enquête indépendante n’a pas relevé d’agissements relevant du sexisme et du mobbing liés au genre envers des femmes cadres de la direction de l’université et pouvant être reprochés aux membres du rectorat. La commission relève également que l’incident du stylo tel que relaté dans la presse, faisant état d’un échange supposé entre un membre du rectorat et une collaboratrice, n’a pas pu être confirmé et « doit être considéré comme n’ayant pas existé ».

      En revanche, deux cas de souffrance au travail et un cas de grand inconfort ayant été identifiés par la commission sans toutefois être qualifiés de sexisme, j’ai décidé d’un train de mesures dont vous trouverez le détail dans le communiqué de presse en annexe, qui sera adressé aux médias en fin de matinée.

      J’ai par ailleurs décidé d’accepter la démission de ses fonctions de vice-recteur que m’a présentée Michel Oris, lassé des attaques répétées dont il a fait l’objet et doutant que les conditions d’un travail serein et utile à l’institution puissent être reconstruites. Je tiens à le remercier ici pour la générosité de son engagement sans faille et à souligner l’importance de sa contribution à notre institution, reconnue par l’ensemble de l’équipe rectorale.

      Dès 12h00, le rapport complet pourra être consulté sur le site de l’UNIGE.

      En vous remerciant de votre précieuse collaboration au quotidien, et en vous encourageant à recourir à tous les outils à votre disposition si vous deviez être victime ou témoin d’actes ou de comportements relevant du harcèlement, je vous adresse, Mesdames, Messieurs, chères et chers collègues, mes salutations les meilleures.

      En attendant midi, donc...

    • Procédure réclamée contre Oris

      Article publié dans Le Courrier, le 24 avril 2018

      Le personnel administratif et la CUAE réclament une procédure contre le vice-recteur. Plusieurs de ses collaborateurs le défendent. Tous dénoncent l’incapacité de l’Uni à lutter contre le sexisme.

      MARDI 24 AVRIL 2018 RACHAD ARMANIOS

      L’Université de Genève a à cœur de s’engager contre le sexisme. PATRICK LOPRENO

      UNIVERSITÉ DE GENÈVE

      Les réactions au rapport de l’enquête indépendante sur les soupçons de sexisme au rectorat de l’université de Genève (Unige) se multiplient. Mardi, le personnel administratif et technique (PAT) et la faîtière des étudiants se sont étonnés que le vice-recteur Michel Oris n’ait pas fait l’objet d’une enquête administrative. A l’inverse, une quinzaine de ses collaborateurs ou anciens collaborateurs se sont indignés que le recteur ait accepté sa démission sans le soutenir.

      Pour rappel, les deux enquêteurs ont écarté les accusations de sexisme et de harcèlement sexué. Mais ils ont pointé deux cas de « souffrance manifeste » et un de « grand inconfort » parmi la douzaine de cadres supérieurs en lien direct avec le rectorat. Dans ces cas, une facteur important provient d’une « certaine inadéquation relationnelle » de Michel Oris, parfois maladroit dans ses relations ou clivant. Lassé des attaques, il quittera son poste de vice-recteur à fin juillet, mais restera professeur.

      L’association du PAT s’étonne qu’au vu de son « paternalisme prégnant et d’ordinaire plus marqué à l’égard des femmes », les enquêteurs n’aient pas qualifié ses comportements de « sexisme délibéré » et que le recteur n’ait pas ouvert une enquête administrative contre lui. Pourtant, s’inquiète le PAT, la cadre supérieure ayant dénoncé un incident sexiste fait, elle, l’objet d’une procédure. Dont le retrait est demandé par la CUAE, la faîtière des étudiants. A noter que l’incident n’a pas existé, selon les enquêteurs.

      « Le paternalisme est une forme de sexisme »

      La CUAE dénonce surtout un rapport d’enquête « incohérent » et un rectorat « qui ne prend pas réellement en charge les cas de sexisme et de harcèlement ». Qu’est le paternalisme sinon une forme de sexisme, pointe-t-elle dans une lettre ouverte, aussi signée par des doctorants. Aucune sanction n’est donnée contre celui qui restera professeur et continuera donc à exercer du pouvoir sur ses étudiants ou assistants, souligne la faîtière : « Nous refusons d’être les prochaines victimes, et pour cela, le recteur doit agir. »

      « Les dispositifs tels que le groupe de confiance anonyme et indépendant de l’Unige pourront être activés le cas échéant », avait expliqué Yves Flückiger au Courrier. Une enquête administrative ? Elle ne se justifie pas car les difficultés concernent ses fonctions de vice-recteur et qu’il a démissionné de ce poste, ajoutait-il.

      « On démissionne et plus rien ? L’université apparaît comme une institution hors de tout contrôle effectif, où l’on se protège entre pairs », s’offusque une ancienne assistante de Michel Oris. En 2004, elle et d’autres femmes avaient été entendues dans le cadre d’une enquête contre ce professeur. Aucun acte de harcèlement ou de discrimination n’avait été retenu, mais il avait été sanctionné pour des « difficultés relationnelles certaines », un « excès de familiarité » et l’instauration d’un climat que certains jugeaient « étouffant ». Il n’avait pas compris que certains collaborateurs, en particulier de sexe opposé, n’apprécient pas un excès de familiarité de la part d’un professeur qui n’a plus leur âge et dont ils dépendent hiérarchiquement, notait le rapport d’enquête. Celui publié le 9 avril dernier souligne encore que l’intéressé ne semble pas avoir conscience de l’inadéquation de certains comportements. « Le recteur l’a sciemment promu, confiant les ressources humaines à quelqu’un sans savoir-être », s’étrangle notre interlocutrice.

      « Totalement blanchi »

      Mais des collaborateurs ou ex-collaborateurs du professeur prennent sa défense. Ils fustigent le fait que le recteur ait accepté sa démission alors même que l’enquête l’a « totalement blanchi ». « Les seuls aspects négatifs relevés se limitent à de vagues reproches d’ordre personnel », ont-ils écrit le 10 avril. Ces soutiens sont indignés par la procédure « à charge », sans confrontation des personnes. Michel Oris, lui, s’est scandalisé dans la Tribune de Genève d’une « démarche inquisitoire », se disant victime d’un rapport relayant des « rumeurs » et constituant « une atteinte à sa personnalité ».

      Toutefois, les réactions convergent sur l’affirmation que les mesures contre le harcèlement et le sexisme, comme le groupe de confiance, ne permettront pas le règlement des problèmes à l’université, faute de véritables sanctions et faute de soutien aux victimes. En cause, surtout, le « sexisme structurel » d’une institution foncièrement « hiérarchique et inégalitaire ».

      Le personnel administratif et technique estime enfin que les tensions entre lui et le rectorat, et de manière générale le monde académique, « sont à un niveau jamais atteint auparavant ». Il demande à être associé aux réflexions pour une meilleure gouvernance. La CUAE, elle, relève qu’Yves Flückiger dira, en juin, s’il veut rempiler dans un an pour un nouveau mandat : « La décision finale n’est pas sienne, il s’agit du recteur de notre université (…) »

    • Université de Genève, la fin de l’innocence

      Dans la lutte contre le sexisme, comme des parallèles en géométrie, les aspirations et les actes de l’Université de Genève ne convergent pas. Déclamée au lendemain de la publication, en novembre 2016, d’un rapport troublant sur l’étendue du sexisme dans l’Alma mater genevoise, la politique de la « tolérance zéro » a manqué son premier test.

      Un nouveau rapport a épinglé le comportement « partenaliste », « excessivement familier » et « inapproprié » d’un vice-recteur, sans la conviction, toutefois, qu’il puisse être qualifié de « sexisme délibéré ». Un choix s’offrait à l’institution : poser le curseur sur l’un ou l’autre de ces termes. Elle a embrassé la seule option qui l’éloignait définitivement de la cible.

      La formule « sexisme délibéré » a été interprétée sous l’angle de l’absence d’intentionnalité : le vice-recteur a clamé avoir été « innocenté », le recteur Yves Flückiger décrétant que le chapitre était clos. Une décision qui tourne hâtivement le dos au questionnement que l’adoption de cette formule soulève pourtant.

      Car plaider l’absence d’intentionnalité, c’est préserver cet angle mort dans lequel se tapit le sexisme. Pourquoi ne pas avoir consulté d’autres experts, pour lesquels le « sexisme délibéré » est un ovni ?

      À quoi bon financer, avec l’argent public, des études sur le sujet, si l’on ignore ce principe cardinal, « il importe peu que l’auteur soit conscient qu’il commet un acte sexiste », comme le rappelle un professeur du droit du travail ? La méthode contre le sexisme consiste à lui arracher son déguisement et l’exposer à la lumière. Non à contribuer à le travestir.

      Le « sexisme délibéré », c’est une feuille de vigne sur le leurre de la tolérance zéro. Car le rapport ne conclut pas à son absence, mais en creux à sa présence, tout en la couvrant du voile de la non-intentionnalité. Vu de la doctrine de la tolérance zéro, cette nuance aurait dû motiver le déclenchement de mesures à la hauteur des enjeux : le sexisme est un poison lent qui, si on le laisse agir, menace d’entraver le bon fonctionnement de l’institution.

      L’affaire se solde par la seule démission spontanée (non exigée) du vice-recteur de ses fonctions rectorales. Il garde son poste de professeur et aucune sanction n’a été prise à son encontre. Pour le rectorat, vaut-il mieux une interprétation controversée qu’un acte exemplaire ?

      Cette issue ne peut que renforcer le « sentiment d’injustice » relevé dans le rapport d’avril. Et surtout cette « peur de représailles » qui entrave la libération de la parole. Les rédactions de presse se retrouvent ainsi engorgées de témoignages, vrais ou faux, alors qu’à l’Université, les lieux préposés à l’écoute du personnel en souffrance sont « peu utilisés ». Un comble.

      Les auteurs du rapport pointent également « l’insuffisance managériale » du rectorat entré en fonction il y a trois ans. Les lacunes se multiplient, au lieu d’être comblées. Il y a dans ces conclusions une telle dimension d’échec qui ne mérite pas qu’on donne à ce rectorat une deuxième chance.

      https://www.lacite.info/editorial/uni-geneve-fin-innocence

    • Sexual harassment isn’t just about sex: Groundbreaking report details persistent hostility female scientists face

      Ask someone for an example of sexual harassment and they might cite a professor’s insistent requests to a grad student for sex. But such lurid incidents account for only a small portion of a serious and widespread harassment problem in science, according to a report released this week by the National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. Two years in the making, the report describes pervasive and damaging “gender harassment”—behaviors that belittle women and make them feel they don’t belong, including sexist comments and demeaning jokes. Between 17% and 50% of female science and medical students reported this kind of harassment in large surveys conducted by two major university systems across 36 campuses.

      “We are trying to bring to the fore the concept of gender harassment,” says anthropologist Kate Clancy of the University of Illinois in Urbana, an author of the report. “The vast majority of sexual harassment that occurs is sexist hostility and crude behavior. And the literature supports that these everyday experiences may have as bad or worse personal and professional consequences as things like unwanted sexual advances.”

      Decades of failure to curb sexual harassment, despite civil rights laws that make it illegal, underscore the need for a change in culture, the report says. “We have been addressing this problem for a long time. And we have not made progress,” said cardiologist Paula Johnson, president of Wellesley College in Massachusetts and co-chair of the committee that wrote the report. “The legal system alone is really just not adequate for addressing the issues.” The authors suggest universities take measures to clearly report the number of harassment complaints they receive and investigations they conduct, use committee-based advising to prevent students from being in the power of a single harasser, and institute alternative, less formal ways for targets to report complaints if they don’t wish to start an official investigation.

      The report, Sexual Harassment of Women: Climate, Culture, and Consequences in Academic Sciences, Engineering, and Medicine, noted that many surveys fail to rigorously evaluate sexual harassment. It used data from large surveys done at two major research universities—the University of Texas system and the Pennsylvania State University system—to describe kinds of sexual harassment directed at students by faculty and staff. The most common was “sexist hostility,” such as demeaning jokes or comments that women are not smart enough to succeed in science, reported by 25% of female engineering students and 50% of female medical students in the Texas system. The incidence of female students experiencing unwanted sexual attention or sexual coercion was lower, ranging in both Texas and Pennsylvania between 2% and 5% for the former and about 1% for the latter. But the report declares that a hostile environment—even if it consists “more of putdowns than come-ons,” as Johnson puts it—makes unwanted sexual attention and coercion more likely.

      The report says women in science, engineering, or medicine who are harassed may abandon leadership opportunities to dodge perpetrators, leave their institutions, or leave science altogether. It also highlights the ineffectiveness of ubiquitous, online sexual harassment training and notes what is likely massive underreporting of sexual harassment by women who justifiably fear retaliation. To retain the talents of women in science, the authors write, will require true cultural change rather than “symbolic compliance” with civil rights laws.

      http://www.sciencemag.org/news/2018/06/sexual-harassment-isn-t-just-about-sex-groundbreaking-report-details-per

    • Révocation d’un prof agrégé (pour notamment harcèlement envers ses étudiantes) !

      "Considérant qu’il résulte de l’instruction que monsieur XXX adopte avec ses étudiants un comportement brutal et arbitraire, comme en attestent les expulsions d’étudiants d’amphithéâtre, perçues comme humiliantes selon les témoignages recueillis, dont l’une a été suivie de la déclaration publique de monsieur XXX selon laquelle « tout serait fait » pour que l’étudiant expulsé n’ait pas son année ou, dans le même sens, les 00/20 attribués par monsieur XXX à quarante-et-une copies de la promotion comportant 170 étudiants ; que l’une des étudiantes personnellement contactées par monsieur XXX, qui s’est vu attribuer la note de 3/20 après qu’elle lui avait demandé de cesser tout contact avec elle, a considéré cette notation comme constitutive de représailles ; qu’au regard du comportement général adopté par monsieur XXX à l’égard des étudiants, les intéressées se sont légitimement senties placées en situation d’intimidation ;

      Considérant qu’il résulte de l’instruction que des étudiants se sont offusqués de l’utilisation par monsieur XXX de propos grossiers et choquants en cours, relatifs aux pratiques sexuelles telles la sodomie ou la fellation ; que monsieur XXX a adressé des mails insultants et diffamatoires aux personnels administratifs et à ses collègues, comme un courriel adressé à des collègues faisant état de ce que Monsieur YYY, qui représente l’université dans les procédures disciplinaires le concernant, était accusé de plagiat par un autre universitaire"

      Publié par Serge Slama sur FB :
      https://www.facebook.com/serge.slama/posts/10156552923114647

      voilà le lien pour ce cas :
      http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/pid20536/bulletin-officiel.html?cid_bo=133844&cbo=1

    • #Témoignages de #sexisme_ordinaire à l’université

      Un exemple :

      Bonne pouliche reproductrice

      “Au cinquième siècle avant Jesus-Christ dans la Grèce antique, une femme servait essentiellement de bonne pouliche reproductrice. Prenez-en note pour plus tard, mesdemoiselles.”

      Un enseignant d’histoire Ancienne lors de notre second cours de première année en licence d’Histoire … Des années plus tard, cette remarque demeure encore dans ma tête et me choque toujours autant, surtout lorsque l’on prête attention au sous-entendu qu’elle contient.

      https://payetafac.tumblr.com

    • GARCIA Project

      The GARCIA Project is concerned with the implementation of actions in European Universities and research centres to promote a gender culture and combat gender stereotypes and discriminations. The project runs from February 2014 to January 2017.

      By taking into account the involved organisations, but also their broader national context, this project aims to develop and maintain research potential and skills of both, women and men researchers, in order to sustain the quality of their working conditions.

      Particular attention is given to the early stages of academic and scientific career. The project focuses on both, STEM (Science, Technology, Engineering and Mathematics) and SSH (Social Sciences and Humanities) disciplines to assure that the aim of transforming academia and research towards a more gender equal environment can be extended to all levels of the institution by putting into practice the best systemic organisational approaches.

      Macro, meso and micro level analyses will be followed by the implementation of action plans, which are mainly directed to: gender regimes; awareness raising on gendered practices; gender equality in management and decision making; the phenomenon of Leaky Pipeline; the implicit gendered subtexts in evaluating excellence.

      http://garciaproject.eu

    • Gender and Precarious Research Careers

      The literature on gender and science shows that scientific careers continue to be characterised – albeit with important differences among countries – by strong gender discriminations, especially in more prestigious positions. Much less investigated is the issue of which stage in the career such differences begin to show up.

      Gender and Precarious Research Careers aims to advance the debate on the process of precarisation in higher education and its gendered effects, and springs from a three-year research project across institutions in seven European countries: Italy, Belgium, the Netherlands, Iceland, Switzerland, Slovenia and Austria. Examining gender asymmetries in academic and research organisations, this insightful volume focuses particularly on early careers. It centres both on STEM disciplines (Science, Technology, Engineering and Mathematics) and SSH (Social Science and Humanities) fields.

      Offering recommendations to design innovative organisational policies and self-tailored ‘Gender Equality Plans’ to be implemented in universities and research centres, this volume will appeal to students and researchers interested in fields such as Gender Studies, Sociology of Work and Industry, Sociology of Knowledge, Business Studies and Higher Education.


      https://www.taylorfrancis.com/books/e/9781351781428
      #précarité #carrière #livre

    • Harcèlement sexuel : 
dans l’enseignement supérieur, des #cellules_d’écoute au compte-gouttes

      La ministre de l’Enseignement supérieur avait annoncé il y a près d’un an la généralisation dans toutes les universités de tels lieux. Plusieurs semaines après la rentrée, des initiatives ont bien été mises en place, mais chaque établissement fait comme il l’entend et à moyens constants.
      « Lors d’un oral, un enseignant à Paris-I m’a fait remarquer à la fin de ma présentation que je devrais arrêter de me caresser les seins pendant que je parlais, ça distrayait le public. J’avais en réalité épousseté mon tee-shirt pour y enlever une miette. Je n’ai parlé à personne de son comportement, je n’aurais pas su vers qui me tourner et je craignais un retour de bâton », lance Sandra (1), 27 ans. Les faits qu’elle relate datent de quelques années, mais les choses n’ont malheureusement pas radicalement changé depuis. Portée par la vague #MeToo, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, avait annoncé en décembre que toutes les universités et écoles devraient se doter de cellules d’écoute et de lutte contre le harcèlement sexuel dès cette rentrée. Promettant, en outre, de suivre de « très près la réalisation de ces objectifs ».

      Rien de vraiment nouveau. Selon la ministre, ces cellules existaient déjà en 2017 dans une vingtaine d’universités. Le tout était donc de les généraliser. En 2015, une circulaire incitait déjà les établissements à se doter de moyens de prévention et de prise en charge du harcèlement sexuel. Cette fois-ci, le coup de pression a-t-il été suivi d’effets ?

      Pour suivre l’avancement du dossier, le ministère a mis en ligne une cartographie en open source recensant les initiatives des établissements visant à lutter « contre les violences sexistes et sexuelles ». Soixante-cinq sont répertoriées, mais seulement 25 renvoient à des dispositifs opérationnels, 25 autres sont en cours d’installation et le reste en cours de réflexion (14) ou sans statut (1). Contacté, le ministère n’a pour le moment pas souhaité donner plus d’éléments sur les modalités de mise en œuvre de cette mesure. Camille (1), de l’association Clasches (Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur) souligne : « Ça n’a pas du tout été mis en place partout. Des réflexions sont lancées, mais pour l’heure ça n’a pas révolutionné le paysage universitaire. Les initiatives recensées sont en plus très inégales. Ça peut être une cellule ou juste un plan d’action dont on ne connaît pas l’application. »
      Pionnier

      C’est en 2008, à l’université Lille-III, qu’a été fondée la première cellule de veille de France sous l’impulsion de Nathalie Coulon, enseignante-chercheuse en psychologie. Depuis sa création, une soixantaine de saisines ont été enregistrées. « La moitié n’est pas du registre du harcèlement sexuel. Mais ce qu’on voit n’est pas ce qui existe réellement. Certains en parlent à d’autres ou le gardent pour eux », note-t-elle. Etudiants, doctorants, personnels, tous peuvent témoigner.

      Sandrine Rousseau, vice-présidente de l’université de Lille chargée de l’égalité femmes-hommes explique : « L’université est un lieu où se développent des violences sexistes et sexuelles, notamment en raison des rapports de pouvoir très particuliers. S’il arrive quelque chose, on peut nous envoyer un mail. Après un premier rendez-vous, au-delà de l’écoute et des conseils, une enquête interne indépendante peut être menée par la cellule. On peut ensuite convoquer les instances de discipline et accompagner la victime. »

      La forme que prend la cellule est laissée à la libre appréciation des établissements. Celle de l’université de Bordeaux, qui existe depuis 2015, comme celle de Clermont-Auvergne, créée en septembre, se basent sur le principe lillois avec un dispositif interne et dédié. L’Université Sorbonne-Paris-Cité, entre autres, a choisi l’externalisation en la confiant à l’Institut en santé génésique. L’Institut polytechnique (INP) de Grenoble s’est récemment penché sur la question. Ici, pas de cellule dédiée, mais deux dispositifs pour traiter les risques psychosociaux (harcèlement moral, sexuel, racisme…) : un pour le personnel, un autre pour les doctorants et les étudiants, toujours en cours d’élaboration.
      « Un regard plus extérieur

      Tous disent la même chose. La généralisation des cellules est une nécessité. Leur mise en place reste toutefois pour le moment basée sur la bonne volonté des établissements. « La difficulté est que tout se fait à moyens constants », confie Ioannis Parissis, vice-président en charge des ressources humaines à l’INP Grenoble. A Lille, Nathalie Coulon dresse le même constat : « Il ne suffit pas de décréter qu’il faudrait qu’il y en ait. C’est un chemin qui prend du temps, il faut mobiliser des personnes, les former, avoir des moyens. Dans ma déclaration d’heures de l’année dernière, je n’ai eu que six heures d’équivalent TD de gratification. Par rapport au temps consacré, c’est ridicule. Les autres personnes font ça dans le cadre de leur mission ou en plus du reste. C’est du bénévolat. »

      Pour Clasches, les cellules sont un premier pas. Mais la réflexion doit aller plus loin avec des faits punis à leur juste mesure. « On milite pour qu’il y ait un regard plus extérieur sur ces affaires. Une fois que des procédures disciplinaires arrivent à être lancées, ce sont des personnes de l’établissement qui jugent leurs collègues ou étudiants. Rien n’empêche qu’en interne, le travail soit fait pour étouffer les affaires. D’ailleurs, lorsque des sanctions sont prononcées, très peu mentionnent le terme "harcèlement sexuel", on parle plutôt de "comportement inapproprié". Les établissements tentent de ne pas rester inactifs, tout en donnant un minimum de sanction. » Le collectif plaide pour une remise à plat de ces procédures dans lesquelles les victimes, dépossédées de leur affaire, n’ont qu’un statut de témoin.

      https://www.liberation.fr/france/2018/11/04/harcelement-sexuel-dans-l-enseignement-superieur-des-cellules-d-ecoute-au
      #France

    • A l’#ENS #Lyon, la culture du silence face à des affaires de harcèlement

      Depuis l’émergence du mouvement #Metoo il y a un an, au moins cinq affaires de harcèlement et de sexisme ont secoué la célèbre grande école. Une timide libération de la parole, malgré la frilosité d’une direction plus soucieuse de préserver la réputation d’#excellence de l’établissement.


      https://www.mediacites.fr/enquete/2018/11/28/a-lens-lyon-la-culture-du-silence-face-a-des-affaires-de-harcelement

    • Violences sexuelles : dans l’enseignement supérieur et la recherche aussi, #SupToo !

      Plus d’une centaine d’universitaires, venus de toutes les disciplines, appellent à témoigner des violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche, grâce aux réseaux Tumblr SupToo et #SupToo. Loin d’être des lieux préservés, « nos établissements sont des espaces où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels ».

      Toutes les enquêtes le montrent, les violences faites aux femmes concernent tous les milieux sociaux et professionnels. Il n’y a donc aucune raison que nos universités et établissements d’enseignement supérieur et de recherche en soient préservés. D’autant plus qu’en leur sein les relations hiérarchiques se conjuguent souvent aux rapports de pouvoir multiples liés à l’autorité, au prestige, aux grades et aux fonctions.

      Le recrutement des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs, leurs promotions, l’attribution de responsabilités ou le financement des contrats doctoraux sont décidés par des pair·e·s. En master ou en thèse, certaines démarches administratives (réinscription, bourse, titre de séjour, etc.), les demandes de financement, les lettres de recommandation, les candidatures à des postes ou les autorisations de publication nécessitent l’appui des responsables de master, de mémoire, du directeur ou de la directrice de thèse, de laboratoire, d’équipe de recherche etc.

      Loin d’être des lieux préservés, nos établissements d’enseignement supérieur sont donc des espaces propices aux violences sexistes et sexuelles, où les circonstances aggravantes, d’abus d’autorité et de dépendance, sont au cœur même des fonctionnements institutionnels.

      D’un établissement à l’autre, cela conduit à des situations qui se ressemblent tristement.

      C’est l’étudiante, d’abord fière que son responsable de diplôme souhaite travailler sur son projet de mémoire le soir après les cours, et qui se trouve progressivement prise dans une spirale sans plus savoir comment dire non. Elle commence à ne plus venir en cours, subit les blagues de son harceleur devant le rire des autres étudiant·e·s et finit par arrêter ses études, dans l’incompréhension totale de ses parents.

      C’est la doctorante qui, en colloque à l’étranger, ne sait plus comment faire comprendre à son directeur de thèse que non, elle n’a pas besoin d’être raccompagnée jusqu’à la chambre de son hôtel. Une fois rentrée dans son laboratoire, elle craindra les échanges seule avec lui, il lui reprochera alors d’être moins investie, et préfèrera soutenir un autre projet plus prometteur.

      Ainsi, les violences bénéficient d’un contexte favorable : abus de pouvoir et de confiance, dépendance et silence, vulnérabilité exacerbée pour les étudiantes étrangères connaissant mal leurs droits et plus isolées. Car la personne qui les dénoncera courra le risque d’être privée de toute chance d’avoir une carrière académique ; il sera facile d’avancer des motivations scientifiques (manque de qualification ou de motivation) pour convaincre les instances compétentes de rejeter sa candidature à un recrutement ou une promotion. Bien sûr des sections disciplinaires existent et sont parfois mobilisées mais elles sont composées de pair.e.s appartenant à l’établissement, trop peu formé.e.s et outillé.e.s sur ces sujets, méconnaissant jusqu’à leur propre rôle, et leur saisine peut s’avérer compliquée, largement tributaire du bon vouloir de la direction ou présidence de l’établissement, du rectorat ou du ministère.

      Depuis quelques années les choses commencent à changer. Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles se mettent en place, des formations toujours plus nombreuses sont proposées, des guides sont publiés, des campagnes de sensibilisation sont produites et des groupes de travail existent, avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Une dynamique très positive est enclenchée, avec un investissement remarquable des personnes qui portent ces dispositifs, et des associations partenaires. Mais cela ne suffit pas, les sanctions envers les agresseurs sont souvent minimes et les moyens manquent cruellement.

      L’expérience des établissements mobilisés montre que, pour pouvoir entendre la parole des témoins et des victimes, accompagner ces dernières dans toutes les dimensions nécessaires (médicale, juridique, psychologique, sociale…), mais aussi mener des actions de prévention, tous les établissements doivent disposer d’au moins une personne formée et à temps plein sur les questions d’égalité. De plus, l’institution doit maintenant prendre conscience de l’ampleur du phénomène et construire des garde-fous plus efficaces contre les violences faites aux femmes.

      Pour la mise en œuvre effective de la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique, nous demandons donc que des moyens conséquents soient dégagés, accompagnés d’une large réflexion sur les dysfonctionnements de nos établissements. Nous appelons le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, la conférence des présidents d’université, la conférence des grandes écoles, la conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, les président.e.s d’université, les syndicats, les associations et l’ensemble des personnels à se saisir pleinement de ces enjeux.

      Afin de soutenir cette dynamique, nous invitons toutes les femmes et tous les hommes à partager leur expérience en tant que témoin ou victime de violences sexistes ou sexuelles dans l’enseignement supérieur et la recherche. Plusieurs réseaux existent : Tumblr SupToo, #SupToo. Vous pouvez aussi vous adresser à la mission Égalité ou à la cellule contre le harcèlement de votre établissement lorsqu’elle existe, et soutenir sa mise en place lorsqu’elle n’est pas encore instituée.

      Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche forment les citoyens et citoyennes de demain, ils se doivent d’être exemplaires en matière d’égalité et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ensemble, mobilisons-nous pour un enseignement supérieur et une recherche sans violences.

      Signataires :

      Sylvie Cromer – sociologie
      Philippe Liotard – épistémologie
      Séverine Lemière – économie
      Colette Guillopé – mathématiques
      Réjane Sénac – science politique
      Yves Raibaud – géographie
      Gabrielle Houbre – histoire
      Brigitte Ranque – médecine
      Béatrice Delzangles - droit public
      Nolwenn Lécuyer – archéologie
      Claudine Hermann – physique
      Rozenn Texier-Picard – mathématiques
      Artemisa Flores Espinola – sociologie
      Kamila Bouchemal – études de genre, littératures comparées
      Michèle Ferrand – sociologie
      Elisabeth Luquin – anthropologue
      Cendrine Marro – psychologie et sciences de l’éducation
      Anne-Laure Féral-Pierssens – médecine
      Dominique Chandesris – physique
      Pascale Molinier – psychologie sociale
      Barbara Schapira – mathématiques
      Nathalie Bertrand – informatique
      Rachel Silvera – économie
      Rebecca Rogers – histoire
      Catherine Marry – sociologie
      Hélène Marquié – études de genre, art
      Françoise Vouillot – psychologie
      Jules Falquet – sociologie
      Gwenaelle Perrier – science politique
      Marion Charpenel – sociologie
      Anne Eydoux – économiste
      Florence Rochefort – histoire
      Hélène Fleckinger – cinéma
      Erika Flahault – sociologie
      Marion Girer – droit
      Dominique Fougeyrollas – sociologie
      Azadeh Kian – sociologie
      Françoise Milewski – économie
      Christelle Hamel – sociologie
      Sophie Pochic – sociologie
      Patrick Laurenti – biologie
      Hélène Nicolas – anthropologie
      Françoise Picq – science politique
      Nathalie Lapeyre – sociologie
      Hélène Breda – sciences de l’information et de la communication
      Marina Rosas-Carbajal – sciences de la Terre
      Fatiha Talahite – économie
      Delphine Naudier – sociologie
      Mathilde Guergoat-Larivière – économie
      Anne-Marie Devreux – sociologie
      Marie-Josèphe Saurel-Cubizolles – épidémiologiste
      Fabienne Gillonnier – EPS-STAPS
      Lucile Ruault – sociologie politique
      Marion Tillous – géographie
      Eliane Viennot – littérature
      Fabrice Dhume – sociologie
      Jessica Brandler-Weinreb – sociologie
      Coline Cardi – sociologie
      Anne Bertrand – mathématiques
      Margaret Maruani – sociologie
      Soline Blanchard – sociologie
      Virginie Nicaise – psychologie
      Anne-Françoise Bender – gestion
      Nathalie Coulon – psychologie
      Christine Gruson – sociologie
      Rose-Myrlie Joseph – sociologie
      Geneviève Pruvost – sociologie
      Catherine Thibault – physique nucléaire et physique des particules
      Joëlle Wiels – biologie
      Hélène Périvier – économie
      Hyacinthe Ravet – sociologie et musicologie
      Cécile Ottogalli-Mazzacavallo – histoire
      Delphine Chedaleux – histoire des médias
      Geneviève Pezeu – sciences de l’éducation
      Frédéric Le Roux - mathématiques
      Indira Chatterji - mathématiques
      Maxime Forest – science politique
      Anaïs Bohuon – STAPS
      Clare Ramsbottom – anglais
      Didier Chavrier – sciences de l’éducation
      Nahema Hanafi – histoire
      Claire Blandin – sciences de l’information et de la communication
      Fabrice Virgili – histoire
      Karine Bergés – civilisation espagnole
      Natacha Lillo – civilisation espagnole contemporaine
      Yannick Chevalier – grammaire et stylistique française
      Pascale Rialland – biologie
      Antoine Cazé – littérature américaine
      Anne Le Friant – sciences de la Terre
      Pascal Tisserant – psychologie sociale
      Michela Petrini – physique
      Christian Brouder – physique
      Condon Stéphanie – socio-démographie
      Christine Rivalan Guégo – études hispaniques
      Alice Debauche – sociologie
      Emmanuel Fureix – histoire
      Magali Mazuy – sociologie et démographie
      Camille Schmoll – géographie
      Jean-Christophe Komorowski – sciences de la Terre
      Florence Gherchanoc – histoire
      Annik Houel – psychologie sociale
      Françoise Thébaud – histoire
      Laure Bonnaud – biologie
      François Bouteau – biologie
      Marguerite Cognet – sociologie
      Josette Feral – études théâtrales
      Nathalie Feuillet – sciences de la Terre
      Éric Queinnec – biologie
      Régine Dhoquois – droit
      Marion Paoletti – science politique
      Cedric Lemogne – médecine
      Sandrine Rousseau – économie
      Antigoni Alexandrou – physique
      Audrey Darsonville – droit
      Fanny Gallot – histoire
      Gaël Pasquier – sociologie
      Romain Pudal – sociologie
      Silyane Larcher – science politique
      Claire Cossée – sociologie
      Irène Peirera – philosophie
      Aude Rabaud – sociologie et anthropologie
      Samir Hadj Belgacem – sociologie
      Marion Carrel – sociologie
      Violaine Girard – sociologie
      Lissel Quiroz – histoire
      Laure Pitti – sociologie
      Abdellali Hajjat – science politique
      Arlette Gautier – sociologie
      Frédérique Le Doujet-Thomas – droit
      Sandy Montanola – information et communication
      Irène Berthonnet – économie
      Myriam Hachimi Alaoui – sociologie
      Lissel Quiroz – histoire
      Jérôme Courduriès – anthropologue
      Jean-Baptiste Combes – économie de la santé
      Miyana Hémadi – chimie

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/061218/violences-sexuelles-dans-l-enseignement-superieur-et-la-recherche-au

    • Discriminations en tout genre à l’Université. Recommandations à l’attention du Rectorat.

      Messages clés

      Le Service Egalité ainsi que la division des ressources humaines de l’Université de Genève mettent en place des mesures pour favoriser l’égalité et le bien-être : promotion de la diversité, lutte contre les discriminations, sensibilisation.
      Malgré ces mesures, sexisme, paternalisme et malaises professionnels étaient encore rapportés à la Cellule Confiance en 2018.
      Fort de ce constat, le présent rapport contribue à l’effort universitaire en la matière en adressant ses recommandations au Rectorat.

      Résumé

      La campagne #UNIUNIE diffusée depuis 2017 par le Service Egalité a constitué une démarche active pour sensibiliser les personnes qui fréquentent l’Université à l’existence du harcèlement sexuel et sexiste au sein même de l’institution.

      Durant le semestre de printemps 2019, les 21 étudiant-e-x-s de la clinique d’analyse sociale ont réalisé 26 entretiens auprès d’étudiant-e-x-s et du corps enseignant pour mieux appréhender les effets de la campagne #UNIUNIE et les expériences de #discrimination. Le cours a également bénéficié des contributions de 3 expertes en politiques de genre et d’égalité, internes et externes à l’université.

      Ces étudiant-e-x-s de Master ont développé une liste de 14 #recommandations adressées au Rectorat de l’Université de Genève. Ces dernières visent à favoriser l’inclusion et le respect des modes de vie pluriels à l’université. À travers un travail collaboratif élaboré autour de réflexions, de discussions, de revues de littérature et d’entretiens menés seul-e-x-s ou en groupes, nous avons produit des recommandations orientées sur cinq axes : la sensibilisation, l’inclusion, l’agir civique, la transparence des procédures et l’adaptation des structures universitaires aux modes de vie pluriels. Ces mesures élargissent en outre les actions menées par l’Université dans cette campagne en incluant d’autres formes de discriminations.

      https://www.unige.ch/sciences-societe/socio/fr/publications/sociobrief/sociobrief-1

  • Au MJS, des années d’omerta et de duplicité - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/au-mjs-des-annees-d-omerta-et-de-duplicite_1610116

    En pointe dans les combats féministes, le mouvement a pourtant occulté, sinon couvert, les agissements de son ancien président. Symbole d’un système où la parole des femmes était (auto)censurée pour « ne pas nuire à l’orga ».

    Personne n’a été surpris. Samedi 21 octobre, Mathilde M., dirigeante nationale du MJS sur le départ, lâche une petite bombe dans son discours d’adieu. Au sous-sol de La Maison, un bar parisien, une centaine d’amis et de militants l’écoutent retracer ses dix ans au service de la cause socialiste. En plein scandale Weinstein, elle transforme son allocution en plaidoyer pour la parole libérée et réclame des comptes à son organisation. Pour Mathilde M., il est « de notoriété quasi publique [qu’un] ancien président est un agresseur multirécidiviste ». Lisant clair entre les lignes, la petite assemblée applaudit. Lourde, la charge est surtout limpide. Elle vise Thierry Marchal-Beck, qui a présidé le MJS de 2011 à 2013.

    Jusqu’à ces mots, personne n’avait publiquement accusé l’ancien patron du MJS d’agression sexuelle. Certaines victimes, avec le soutien de camarades bienveillants, avaient pourtant tenté au fil du temps de tirer la sonnette d’alarme. Car ce que tout le monde savait, c’est que « TMB » était un « homme à femmes ». Rien de surprenant ni de répréhensible dans une organisation rassemblant des jeunes dans la fleur de l’âge. Mais pour certaines militantes, qui témoignent aujourd’hui dans Libération, ces relations n’avaient rien de consenti et relèvent de l’acte délictuel. Comment un mouvement progressiste, féministe, prônant le respect de l’autre et la défense des plus faibles a-t-il pu occulter pendant des années les agissements de l’un des siens en totale contradiction avec ses valeurs ?

    « Vous couchiez, vous montiez »

    Le MJS est un mouvement très personnifié. Il existe principalement à travers son président et non par ses fédérations locales. D’où une surprotection de la personne qui dirige l’organisation, quelle qu’elle soit. « S’attaquer au président, c’est s’attaquer au MJS », schématise un ex-salarié du mouvement. Sûrement, aussi, parce que l’intéressé cachait son jeu. A la manière d’un Cahuzac, ministre grand pourfendeur de fraude fiscale devant les caméras mais détenteur d’un compte offshore non déclaré, Thierry Marchal-Beck a été un grand président féministe du MJS. Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes. Encourageant ses militants à rejoindre l’association Osez le féminisme ou rappelant les règles sur le consentement sexuel dans le bus roulant vers un congrès ou un rassemblement de jeunes socialistes européens.

    C’est pourtant le même qui, lors d’un camp d’été en Croatie en 2012, avait mis en place un jeu avec certains de ses proches. Une sorte de permis de baiser à points. « Vous couchiez avec un militant, c’était tant de points. Un cadre, c’était plus, un militant étranger plus et le président c’était bingo, rapporte une participante, revenue choquée de Savudrija. Il utilisait son pouvoir de président : vous couchiez, vous montiez dans les instances, c’était le deal. » Pour l’une des huit victimes, « on dit souvent au MJS que nous sommes un laboratoire pour l’avenir. Force est de constater que la jeunesse n’est pas épargnée dans la reproduction des saloperies que peuvent commettre nos aînés ».

    Dans cette ambiance mêlant en permanence sexe et politique, la campagne de communication « Socialiste parce que féministe » pendant la présidentielle de 2012 apparaît comme l’hypocrisie ultime. « Vous êtes supposés vous battre pour ces valeurs d’égalité, de féminisme, et vous voyez que non seulement elles ne sont pas appliquées mais qu’elles sont foulées au pied. C’était un peu schizophrène, se souvient Ada R., ancienne animatrice fédérale ayant tenté de faire bouger les choses à l’époque. Ce paradoxe décrédibilise la parole des victimes et peut les dissuader de parler. » « Si j’avais adhéré au MJS sous sa présidence, je ne serais pas restée : il y avait trop de contradictions entre le message et l’homme, abonde Anouck J., l’une des victimes retrouvées par Libération. Beaucoup de dirigeants du MJS sont irréprochables et proches des valeurs que nous défendions au quotidien, mais lui, il renvoyait une sale image du mouvement. »

    « Un très grand mouchoir »

    Pendant des mois, les alertes vont sonner dans le vide. Quelques semaines avant le congrès de Strasbourg qui doit introniser Thierry Marchal-Beck en novembre 2011, trois femmes sonnent le tocsin, rencontrant ensemble un membre de la direction du mouvement. « On leur a dit : "Vous ne pouvez pas mettre ce type président, vous allez avoir des frasques tous les jours dans la presse et vous allez salir l’organisation" », se remémore l’une d’elles. A la même époque, le MJS envoie une de ses cadres rencontrer Anouck J., qui a maille à partir avec le futur président. Il s’agit de prendre la température et de vérifier de quoi il retourne. Mais sans le savoir, la direction va désigner pour cette mission une femme qui a elle-même eu affaire à TMB quelques mois plus tôt… « Comment j’ai pu faire ça alors que ça m’était arrivé à moi, je ne sais pas, raconte cette dernière à Libération. J’ai mis un très grand mouchoir sur ce qui m’était arrivé. Je m’entends encore lui dire : "C’est mauvais pour toi, il va être président." »

    Le problème, c’est que quand elles trouvent la force de parler, les victimes butent sur le choc de leur agression et sentent le poids de l’organisation peser sur elles. « Parler de harcèlement en interne sans toucher l’image du mouvement, c’est ça la question », déclare l’une des huit victimes. Douloureuse, leur parole peut être elliptique. Et en face, l’écoute dont elles bénéficient est, à tout le moins, sélective. Sur le papier, le MJS est du côté des femmes mais c’est aussi une organisation rompue aux manœuvres et aux coups bas. Déjà peu enclins à voir dans leur camarade un agresseur de femmes, les dirigeants ont tendance à ranger un peu facilement ces alertes dans la catégorie instrumentalisation politique. « Le poisson était noyé pour de mauvaises raisons », résume un ancien responsable parisien.

    « L’orga a couvert »

    Figure emblématique du MJS, consulté en cas de bisbilles, Benoît Hamon entend « vaguement des rumeurs » sur TMB en 2012, se souvient-il. Les rumeurs se font un peu plus précises en 2015, quelques mois après l’affaire Denis Baupin. A cette date, Mathilde M. évoque devant lui le comportement « à risques » de l’ancien président. « Je ne disposais d’aucune information tangible, solide, précise, explique, à Libération, l’ancien candidat à l’Elysée. Je lui ai redit ma ligne qui consiste à conseiller de porter plainte. Je pense que, jusqu’à il y a peu, nous n’étions pas culturellement préparés à tout ça. La société française est en train de faire un pas considérable sur les sujets de harcèlement : la maturité est là. » A l’échelle du MJS, « l’affaire Baupin a remué deux ou trois trucs et l’affaire Weinstein a fini de secouer tout le monde, confirme Aurélie R., ancienne secrétaire nationale du MJS, qui dit avoir alerté dès 2011 sur un « problème TMB ». « Tout ça met six ans à sortir, c’est long. Pour les victimes et pour l’organisation. » Pour elle, c’est clair, « l’orga a couvert » son patron.

    Dégagés des enjeux de pouvoir interne, certains anciens font ce qu’ils peuvent. En 2014, Matthieu Rouveyre, qui s’occupait de la communication du MJS entre 2005 et 2007, essaie de mener l’enquête, de récolter des témoignages. En vain. Un an plus tard, quand l’ex-numéro 2 du mouvement, Paul Meyer, relaie ses interrogations sur la situation de Mathilde M., qui aurait pu devenir présidente mais se trouve sur la touche, il se voit immédiatement reprocher de vouloir faire un putsch. Un classique. « C’est vrai que, sans procédure judiciaire, c’est compliqué de trouver la bonne solution », estime de son côté Antoine Détourné, qui a commencé à prendre conscience fin 2015 de la gravité des faits reprochés à TMB. Pendant son mandat à la tête du MJS, de 2007 à 2009, il a eu à gérer un cas d’agression sexuelle : un membre des instances nationales avait tenté de forcer une militante à lui faire une fellation. L’agression lui avait été rapportée par des proches de la victime, plus âgés et plus aguerris. Verdict : l’homme a été viré du MJS.

    Pendant les années TMB, une responsable départementale du sud-est de la France décide, elle, de porter plainte pour agression sexuelle contre un de ses alter ego, animateur fédéral en province. L’affaire sera classée sans suite. Mais c’est surtout la réaction du MJS qui l’avait choquée à l’époque : personne n’avait bougé. « Dans une organisation qui professe le "no means no", s’entendre répondre qu’on ne peut rien faire pour une femme qui dit que les limites ont été franchies, c’était très dur, témoigne cette ancienne dirigeante. Même dans un milieu politisé, la parole des femmes peut être minimisée. » La meilleure preuve que certains sont conscients du problème, c’est que le mouvement finira par mettre en place un système de protection autour de TMB. Au MJS, c’est la tradition, il y a toujours quelqu’un pour « gérer » le président. Pour son bien personnel et pour le salut de l’organisation, il faut veiller à ce qu’il prenne son train à l’heure, qu’il rencontre les journalistes prévus, qu’il ne soit pas importuné sans raison, qu’il dîne et qu’il dorme. Cette surveillance va prendre un autre tour entre 2011 et 2013. Quand il venait en province, il y avait une bulle de sécurité autour de lui, pour être sûr qu’il rentre dormir sans déraper. Les réunions de préparation d’événements nationaux ou en fédération, se terminent par la désignation d’un référent pour TMB. « Ce système de protection était tacite mais connu de tous, analyse avec le recul Chloé P., ancienne animatrice fédérale. J’aimerais qu’on trouve collectivement où on a failli en tant que mouvement. On a beau se dire féministes, on peut être pris dans une orga, un système qui nous dépasse. » Etre le référent de TMB - son « gardé » dans le jargon du MJS - implique parfois de le stopper physiquement quand il frôle la ligne jaune. « Quand il était lourd, je le prenais entre quatre yeux et je lui disais : "Maintenant, t’arrêtes tes conneries" », reconnaît aujourd’hui un permanent du MJS époque TMB. En janvier 2013, après les vœux de Hollande à la jeunesse à Grenoble, une responsable fédérale hausse le ton pour lui dire : « Fais attention, ça peut se retourner contre toi. » Lui élude. Ceux qui osent s’informer ou réagir récoltent au mieux de la colère, au pire des menaces. Quelques semaines après l’agression d’une de ses militantes dont il a connaissance, un responsable fédéral rentre en taxi avec Thierry Marchal-Beck. Entre aveu et pressions, le président glisse : « "Cette affaire, il ne faut pas que ça sorte", rapporte l’ancien cadre du MJS devenu entre-temps avocat. Je l’ai mal pris. J’ai répondu qu’elle ferait ce qu’elle veut. » Parce qu’il pose des questions après avoir appris l’agression d’une de ses camarades, un des militants embauchés au siège du PS pour la campagne de Hollande sera affublé du surnom de « ventilateur à caca » par TMB. Les allusions, sibyllines, prospèrent en parallèle sur le Tumblr du MJS, MJS Mi Amor, créé après la présidentielle. A la page 61, on peut lire un message inquiet de l’administrateur de la plateforme évoquant « plusieurs contributions relatives à des agressions sexuelles de la part d’une personne très importante au MJS ». C’était il y a trois ans.

    Les rumeurs sont arrivées longtemps après

    Interrogés par Libération, de nombreux permanents du MJS expliquent qu’ils n’ont jamais été informés de la gravité précise du phénomène avant et pendant la présidence de TMB. Les « rumeurs » sont arrivées longtemps après son départ, disent-ils, à partir de la fin 2015. « Apprendre qu’il a pu y avoir des cas d’agressions sexuelles me rend malade, confie Laurianne Deniaud, à qui TMB a succédé. C’est intolérable. Je ne savais pas et je ne peux que me demander comment cela a pu arriver sans qu’on s’en rende compte », s’interroge l’ancienne présidente, très engagée sur ces questions d’égalité femmes-hommes. Pendant son mandat, son équipe avait même émis une règle, à mi-chemin entre la blague et la mise en garde : « Si vous sortez avec des militantes vous les épousez. » « Aujourd’hui, dit Laurianne Deniaud, ma place est avec ces femmes. J’apporte du crédit à leur parole, je soutiendrai leurs démarches. Elles doivent être entendues et la libération de la parole doit continuer. » Même credo pour Benjamin Lucas, l’actuel président du MJS, qui assure n’avoir jamais été interpellé personnellement par une victime. « Je préfère que les femmes parlent, y compris en mettant en cause le fonctionnement du MJS pour qu’il se transforme, dit-il à quelques mois de passer la main. La question n’est pas celle de notre image : s’il y a une sale image du mouvement, c’est qu’il y a eu de sales comportements dans le mouvement comme partout ailleurs. Nous avons aussi la responsabilité collective de les combattre. »
    Laure Bretton

    Je cite :

    Capable d’entamer une réunion en lisant la liste des personnes inscrites pour prendre la parole et de piquer une colère s’il n’y avait qu’une femme et 14 hommes.

    En même temps quand on est prédateur, plus il y a de femmes plus il y a de proies. Sa colère était sans doute sincère mais ses motivations moins avouables lol

    #TMB #harcèlement #MJS #agressions_sexuelles

  • Harcèlement sexuel chez les Jeunes Socialistes : 8 femmes accusent - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/harcelement-sexuel-chez-les-jeunes-socialistes-8-femmes-accusent_1610032

    Huit femmes brisent la loi du silence et accusent Thierry Marchal-Beck, ancien président du MJS, d’agressions sexuelles. Un comportement répété entre 2010 et 2014, parfois en public, et que beaucoup de cadres connaissaient. Révélations.

    Socialistes et parisiens, deux camarades boivent un verre après le boulot, un soir d’octobre. Voilà une semaine que le scandale Weinstein a explosé, révélant les témoignages de femmes agressées sexuellement depuis plus de vingt ans. Sur un coin d’écran allumé dans le troquet, les deux anciens membres du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) captent le visage d’Emma de Caunes, qui a elle aussi décidé de sortir de son silence contre le producteur américain. Les deux amis se réjouissent en trinquant  : aux Etats-Unis, en France, partout, la parole des victimes se libère. « Il y en a un qui doit pas être bien en ce moment, c’est Thierry Marchal-Beck », ajoute l’un d’eux en guise de toast, avant de ­passer à autre chose. De 2011 à 2013, Thierry Marchal-Beck dirigeait le MJS, l’organisation de jeunesse du Parti socialiste. Et c’est lui que huit femmes accusent aujourd’hui de faits pouvant être qualifiés de harcèlement et d’agressions sexuelles, entre 2010 et 2014. Huit victimes qui brisent la loi du silence, même si Libération a pu recenser au moins quatre cas supplémentaires. Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n’ont pour l’instant pas fait l’objet d’un dépôt de plainte, même si deux victimes y réfléchissent.

    Toutes ont été militantes ou cadres du MJS. Quelques-unes le sont encore, à Paris ou en province. Pour certaines d’entre elles – une minorité –, cela a commencé par des relations sexuelles consenties avec celui que la planète socialiste appelle « TMB ». Jusqu’au jour où il a dérapé. Contacté par Libération, l’intéressé se dit « sidéré » par l’objet de notre enquête, refusant de se livrer « à un exercice biaisé de questions-réponses ». L’ancien dirigeant socialiste explique qu’il se tient « naturellement » à la disposition de la justice et se « réserve le droit d’engager toute procédure ». Récit, chronologique, d’une ascension et d’une dérive qu’il appartiendra à la justice de démêler.

    « Je ne pouvais plus m’en sortir »

    Hiver 2010. Les élections européennes ne se sont pas mal terminées pour la gauche. Après des années de militantisme à l’Union nationale ­lycéenne (UNL) et au MJS, Thierry Marchal-Beck est entré dans l’équipe de direction de l’organisation de jeunesse, où il est chargé du projet et des relations extérieures. Il vit donc à Paris, où il rencontre Lise (1), qui y milite. Ils se plaisent et, au début, leur relation est consentie. « Ensuite, je ne pouvais plus m’en sortir », relate la jeune femme. La liaison bascule dans le harcèlement. TMB se fait pressant, ne lâche plus Lise, la couvre de SMS. Sur des motifs réels ou factices, le jeune ­dirigeant convoque la secrétaire nationale chez lui plutôt qu’au siège du PS. « J’ai dû le masturber pour m’en débarrasser. Il disait  : "Comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant." » Cette pression incessante prend fin à l’été 2010, quand Lise rencontre son compagnon. L’agression et les souvenirs de Lise s’estompent. « Ce n’est qu’avec l’affaire Baupin (2), cinq ans plus tard, que j’ai réalisé ce qui m’était vraiment arrivé  : on était clairement dans un abus de pouvoir, explique l’ancienne cadre. A chaque affaire de harcèlement, ce qui m’est arrivé ressurgit. Je m’interroge sur mon statut de victime et mon incapacité à réagir. »

    « Je veux qu’il s’arrête »

    En 2011, Aurore est membre des instances nationales du MJS. Une relation amoureuse s’installe avec TMB, qui n’est pas encore président. Mais chacun sait déjà qu’il le deviendra lors du prochain congrès, en novembre. Comme Aurore vient de province, ils se voient quand elle « monte » à Paris. En sortant du bureau national du MJS, rue de Solférino, un soir du printemps 2011, Aurore veut rejoindre l’appartement qu’on lui prête dans la capitale. Sans TMB cette fois  : Aurore ne veut pas, ne veut plus. Mais lui s’impose et attrape la valise de la visiteuse. « Je la porte, je te raccompagne », assène-t-il, entraînant Aurore boire un verre dans le quartier tout proche de Saint-Michel. A chaque étape ensuite – se dire au revoir, faire le code d’entrée, monter jusqu’à l’appartement –, Aurore explique au futur président que la soirée s’arrête là, qu’il doit partir et la laisser. Mais il la suit jusque dans le couloir de l’immeuble. « Devant la porte de l’appartement, il me plaque contre le mur, commence à m’embrasser de force, raconte-t-elle. Je mens et je dis qu’un de mes cousins dort à l’intérieur. Il ne peut plus entrer. Pour ne pas que cela aille plus loin, je me sens obligée de lui faire une fellation. Je veux qu’il s’arrête, que son harcèlement s’arrête. Il part tout de suite après. »

    « Mon ascension s’est arrêtée net »

    Entre 2010 et 2011, tout va changer pour Marie. En 2010, elle est une jeune pousse socialiste prometteuse, pressentie pour prendre la tête de sa fédération départementale, en banlieue parisienne. Tout le monde chante ses louanges. A la même époque, elle a le « béguin » pour TMB. A la base, c’était un « jeu de séduction consenti des deux côtés », dit-elle sept ans plus tard. Sauf que Marie ne franchira jamais la ligne jaune  : elle est en couple et n’entend pas tromper son compagnon. TMB, en revanche, tentera sa chance en permanence, faisant balader sa main sous sa jupe, entre autres. Marie dit et redit non. Courant 2011, le scénario prend une tournure politique. « J’apprends par des camarades bienveillants que le futur président se répand sur mon état psychologique supposé instable dans les instances nationales, relate l’ancienne militante qui poursuit des études de droit en parallèle. En fait, plus je disais non, plus il disait à tout le monde que je n’étais pas digne de confiance. » Du coup, Marie est lâchée par la direction, qui semble se ranger à l’avis de TMB sur sa personnalité. Elle alerte plusieurs responsables nationaux, expliquant que le futur patron du MJS est « dangereux pour les femmes et pour l’organisation ». Mais en novembre 2011, Thierry Marchal-Beck est intronisé. « Et là, mon ascension dans le mouvement s’arrête net », se souvient Marie. Ni proposition ni promotion  : plus rien jusqu’au départ de TMB, en 2013. Marquée, la jeune femme part étudier à l’étranger. A son retour, elle quitte le MJS et s’installe en province.

    « Sa voix n’a pas changé »

    Une après-midi, fin 2011, juste après l’élection de TMB à la présidence du MJS, Diane, responsable fédérale en province et membre du bureau national, fait le point avec le président dans son bureau, situé sous les combles à Solférino. Pendant qu’il lui parle, d’un ton égal, Thierry Marchal-Beck ferme la porte subrepticement derrière elle et enlève sa ceinture, raconte-t-elle. « Sa voix n’a pas changé pendant qu’il faisait ça », témoigne aujourd’hui la jeune femme. Tout se passe très vite  : « un quart ou une demi-seconde » plus tard, TMB a ouvert sa braguette. « Il prend ma tête, l’approche de son sexe pour m’obliger à lui faire une fellation. Je le repousse très fort, je l’insulte et je pars en courant. » Quelques jours après la scène, ils se recroisent et TMB « fait comme si de rien n’était », se souvient-elle, ­claquant même la bise à sa camarade. « Et après, comme d’habitude, il monte à la tribune pour dire combien il faut protéger les femmes parce qu’il est un grand féministe. C’était surréaliste », estime Diane six ans plus tard.

    « Il agissait sans se soucier des témoins »

    Louise, militante francilienne du MJS, n’avait, elle, jamais croisé le président du mouvement jusqu’à cette rencontre de jeunes socialistes à Bruxelles, mi-décembre 2012. 300 militants de toute l’Europe ont rallié pour l’occasion la capitale de la Belgique. Le samedi 15 décembre, une tournée des bars s’organise. La troupe fait halte au Floris Bar, spécialisé dans les absinthes et situé impasse de la Fidélité. Quittant la piste de danse, Marchal-Beck arrive à la table de Louise par derrière, plaque ses mains sur ses seins et les malaxe devant ses amis qui assistent, bouche bée, à la scène, de face. « Je me retourne et je réalise qui est en train de me faire ça, raconte l’ancienne militante francilienne. On ne se connaît pas, il arrive et il me pelote vigoureusement. » Devant la réaction de la tablée, le président du MJS lâche son emprise et tourne les talons. « Avec le recul, je me suis dit que ce qu’il avait fait était totalement dingue, il agissait sans se soucier des témoins », souffle Louise.

    « Je me souviens de tout »

    Blandine a également fait le déplacement à Bruxelles. Elle est membre du MJS Paris, une fédération vitrine représentant 20 % des effectifs de l’organisation nationale. Thierry Marchal-Beck est le « suivi » de la « fédé » de Paris  : son référent politique. Au courant de tout, l’œil sur tous. Comme Louise, Blandine ne le connaît pas personnellement. Comme Louise, elle le croise dans le couloir d’un bar bruxellois, ce ­samedi 15 décembre 2012  : « Il m’a plaquée dans un coin, passant ses mains sous mon tee-shirt, sur mes seins, mon ventre, mon dos et m’expliquant que j’avais tellement bu que de toute façon je ne me souviendrai de rien le lendemain. Malheureusement si  : je n’étais pas saoule et je me souviens de tout. » La jeune femme se dégage et raconte immédiatement la scène à ses responsables fédéraux. « Ce qui s’est passé était une agression inacceptable, confirme l’un d’eux, contacté par ­Libération. J’ai récupéré Blandine choquée et on est partis. » La jeune militante décide de ne pas porter plainte mais parle ouvertement de ce qui lui est arrivé dans les instances du MJS. « Pour que ça change. » Ce qui revient aux oreilles du président, qui pique une colère, expliquant qu’il n’a rien fait et qu’on cherche à lui nuire.

    « Ah, tu portes des bas »

    En 2013, Vanessa s’apprête, elle, à prendre la tête de sa fédération, en province. Une rencontre – la première – est organisée avec le président du mouvement, le 28 février, en marge d’une réunion publique où se pressent toutes les huiles socialistes du département. Sur le mode de la plaisanterie, le responsable de Vanessa la prévient que TMB est plutôt porté sur la chose. Un peu collant pendant le pot de l’amitié, Marchal-Beck termine en lui pinçant les fesses. La voilà sur ses gardes. Elle en parle à son responsable, que Libération a joint et qui confirme. Quelques mois plus tard, Vanessa est à Paris pour un conseil national du MJS, fin 2013. En sortant des toilettes, elle tombe sur TMB qui place sa main, d’autorité, sous sa jupe. « Ah, tu portes des bas », glisse-t-il selon elle. « Je le regarde dans les yeux sans pouvoir bouger, se souvient Vanessa, qui n’avait jusque-là décrit ce moment qu’à une seule personne en trois ans. Il remonte sa main entre mes jambes vers mon sexe et ajoute "oh, et un string". Cette phrase reste gravée en moi. Je ne porte plus de bas  : chaque fois j’y pense. » Elle se débat et sort fumer une cigarette, sans parler de ce qui vient de lui arriver. Pendant des mois, elle va occulter la scène. Ce n’est qu’en recroisant TMB le 3 mai 2014, pour une soirée en banlieue parisienne consacrée aux élections européennes, que tout lui revient en mémoire. Ce soir-là, le président du MJS tentera de forcer une autre militante dans les toilettes du Pavillon Baltard. Devant son refus, il finira par se contenter d’exhiber son sexe, selon plusieurs responsables du MJS ayant recueilli son récit à l’époque et avec lesquels Libération a échangé.

    « Il était violent »

    Depuis la campagne présidentielle de 2012, Hélène en pince pour TMB. Elle le connaît depuis 2009. Il était d’ailleurs le « suivi » de la fédération de province dont elle était animatrice fédérale. Pendant la campagne de Hollande, « on était plus souvent ensemble que chez nous. Il y avait beaucoup de [rapports] consentis, mais des sentiments partagés, ce ­serait beaucoup dire », estime aujourd’hui l’ancienne cadre du MJS. Deux ans plus tard, à l’été 2014, de l’eau a coulé sous les ponts  : Hélène s’apprête à quitter le mouvement et organise sa soirée d’adieu. Loin des regards, même modus operandi que celui décrit par la plupart des jeunes femmes qui accusent TMB  : il la plaque contre un mur, tente de l’embrasser de force et passe ses mains sous son tee-shirt. « Il n’était pas entreprenant, simplement violent. » Hélène tente de le raisonner puis le repousse avant de rejoindre ses amis. En silence.
    Laure Bretton

    Et ici son portrait :
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/14/tmb-militant-precoce-et-presse_1610110

    A 32 ans, Thierry Marchal-Beck, ancien président des Jeunes Socialistes et ex-collaborateur de Benoît Hamon, a grimpé les échelons en se fondant sur l’écologie et… le féminisme .

    Abientôt 32 ans, Thierry Marchal-Beck a milité pendant plus de la moitié de sa vie. D’abord à l’Union nationale lycéenne (UNL) puis au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), au sein duquel il participe à 17 ans à la campagne 2002 de Lionel Jospin. Originaire de Lorraine, il a étudié à Sciences-Po Lille et plusieurs années aux Etats-Unis, observant la campagne de Barack Obama. De retour en France, il intègre la direction du MJS en 2009, où il sera chargé du projet et des relations extérieures de l’organisation de jeunesse du PS, qui dispose d’une très large autonomie et d’un budget propre depuis 1993. Les deux piliers programmatiques de « TMB », son surnom-acronyme en interne, seront l’écologie et le féminisme. « Je suis féministe, car l’égalité est au cœur du combat socialiste », professe-t-il sans arrêt.

    En 2011, il succède à Laurianne Deniaud à la présidence du mouvement après avoir piloté « Les jeunes avec Aubry » pendant la primaire socialiste. Hollande investi, le MJS se range derrière le « candidat normal » et TMB se retrouve souvent à chauffer les salles pendant la campagne de 2012. La gauche peut l’emporter, Hollande parle de jeunesse dans tous ses discours. « C’était la belle époque du MJS », relate un ancien permanent du mouvement. La page Facebook de Thierry Marchal-Beck regorge de photos prises avec les ténors du PS : d’Ayrault à Aubry en passant par Cambadélis, Désir et Montebourg.

    Pour beaucoup, TMB est un homme politique précoce et brillant, mais ils sont aussi nombreux à raconter quelqu’un de dur et extrêmement exigeant. En janvier 2014, il effectue un stage d’un mois au cabinet de Benoît Hamon à Bercy avant de devenir son chef de cabinet adjoint au ministère de l’Education. Cent quarante-sept jours plus tard, Hamon quitte le gouvernement et TMB la scène médiatique, faisant des apparitions sporadiques dans les médias. En 2015 et 2016, il passe dans le privé, travaillant successivement pour Alliance 7, la fédération de l’épicerie, et le Syndicat du chocolat. Pendant la présidentielle, il intègre l’équipe de campagne de Hamon où il s’est d’abord occupé du projet, notamment les questions sociales, puis de la mobilisation, particulièrement pour l’outre-mer.
    Laure Bretton

    Militant féministe, il n’y a pas mieux finalement comme couverture. Moi perso, si je me passe en revue les gars qui m’ont gravement fait galérer dans la vie, la plupart se disait féministes lol C’est pour ça que maintenant quand un mec me dit ça, direct je me mets en mode « alerte activée »

    #MJS #harcèlement #agressions_sexuelles #TMB #femmes

  • A Avignon, le « calvaire judiciaire » d’un ancien de l’Urssaf - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/13/a-avignon-le-calvaire-judiciaire-d-un-ancien-de-l-urssaf_1609823

    Philippe Pascal, retraité de l’organisme de recouvrement, est attaqué par François Mariani, influent notable du Vaucluse et cousin de Thierry Mariani. En 2010, ce dernier avait été visé par un contrôle antifraude mené par l’ex-employé de l’Urssaf .

    Philippe Pascal n’était pas seul, c’est déjà ça. Environ 150 personnes se sont réunies ce lundi devant le tribunal de grande instance d’Avignon en soutien à cet ancien inspecteur de l’Urssaf, appelé à comparaître pour la troisième fois en sept ans. Depuis 2010, ce désormais retraité se retrouve pris dans une spirale judiciaire commencée à l’occasion d’un simple contrôle fiscal, initié à la demande de sa direction. Un simple contrôle, mais qui ne visait pas n’importe qui : François Mariani, qui assigne aujourd’hui Philippe Pascal en justice, est un homme d’affaires influent dans le Vaucluse – il fut président de la chambre de commerce et dirige plusieurs sociétés – et est également cousin de Thierry Mariani, ancien ministre Les Républicains.

    En 2010, il est notamment propriétaire d’un hôtel-restaurant dont la gestion questionne la direction vauclusienne de l’Urssaf. Philippe Pascal, alors en charge de la lutte antifraude dans le département, est mandaté pour effectuer le contrôle. Le dossier qu’il constitue entraîne la mise en examen, en février 2011, de François Mariani et de son fils pour « abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, faux bilan, travail dissimulé et harcèlement moral » avec en prime un redressement annoncé de près de 800 000 euros. Parmi les éléments accumulés par l’inspecteur, un enregistrement fourni par un des employés de l’établissement, sur lequel on entendrait Mariani tenir des propos alimentant les soupçons d’infraction à la législation du travail. C’est cette bande sonore, remise à la justice par Philippe Pascal, qui le mène aujourd’hui devant le tribunal, François Mariani l’attaquant pour « atteinte à la vie privée ».

    « La carte du pourrissement »
    Lundi, l’audience, déjà reportée par trois fois, a une nouvelle fois été repoussée, l’avocat de François Mariani, Olivier Morice, ayant déclaré forfait pour cause de dos douloureux. Une vraie déception pour les soutiens de Philippe Pascal, venus de toute la France pour l’accompagner. « On a l’impression qu’en face, ils jouent la carte du pourrissement, soutient Lionel Zaouati, responsable régional pour la fédération CGT des organismes sociaux. On aurait aimé qu’il soit jugé pour que l’on en finisse, car Philippe reste sur le gril à ressasser cette affaire depuis sept ans déjà. » Car ce n’est pas la première contre-attaque menée par l’entrepreneur sur son inspecteur : depuis 2015, deux autres plaintes ont été déposées, la première, classée sans suite, pour des soupçons de corruption, la deuxième pour atteinte à la présomption d’innocence – procès perdu en première instance par François Mariani, qui a fait appel de la décision.

    De procédures en procédures, c’est un véritable « calvaire judiciaire » selon la CGT, qu’aurait subi l’inspecteur depuis le début de cette affaire. Pire : « Il a aussi été menacé, on a cassé sa voiture, on a recensé tout un tas de faits en vue de l’intimider », assure encore Lionel Zaouati. Une plainte a été déposée en ce sens, mais la justice l’a classée sans suite. De quoi déstabiliser durablement Pascal Philippe : dessaisi du dossier Mariani en 2014 par son administration, il est finalement licencié en juillet 2016 pour inaptitude suite à un burn-out. Une « injustice » pour ses soutiens, alors que François Mariani, toujours mis en examen, n’a lui toujours pas été jugé.

    « Au-delà du cas de Philippe, cette affaire symbolise aujourd’hui la façon dont certaines personnes influentes peuvent avoir un sentiment d’impunité leur permettant de passer entre les mailles du filet, relève Lionel Zaouati. On espère que la justice triomphera parce que son combat est juste. Il n’a fait que son travail. » Pour mobiliser l’opinion en attendant la nouvelle audience, prévue le 26 février 2018, ses défenseurs ont lancé un site internet, « payetescotiz.fr », avec rappel des faits et mention du comité de soutien de l’inspecteur, qui compte quelques personnalités comme Eva Joly, Gérard Filoche ou François Ruffin. L’avocat de François Mariani, lui, n’était pas joignable.

    L’impunité dont jouissent les dominants dans notre pays soit disant démocratique est hallucinante. Non seulement nous vivons dans un état policier, mais qui est par ailleurs contrôlé par une oligarchie politico-industrielle mafieuse.

    #urssaf #contrôle_fiscal #fraude #corruption #harcèlement #impunité

  • The Unforgiving Minute

    https://longreads.com/2017/11/07/the-unforgiving-minute

    The notion that women’s agency and dignity might be more important than men’s right to act like grabby children whenever they want may feel like uncharted territory, but some of us have lived here all along.

    Sex, however, is not the problem. Sexism is the problem, as is the fact that a great many men seem unable to tell the difference. It is maddening, the way those of us who complain about abuse are accused of trying to shut down sex and sexuality, as if we’d ever been allowed to be active sexual participants, as if abuse and the fear of abuse hadn’t made pleasurable sex all but impossible for so many of us.

    #sexisme #harcelement

  • A l’encontre » Etats-Unis. La puissance de la campagne #MeToo
    http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/etats-unis-la-puissance-de-la-campagne-metoo.html

    L’actrice Jane Fonda et l’écrivaine Jamilah Lemieux [écrivaine afro-américaine] expriment un autre type de scepticisme lorsqu’elles disent que la prise de conscience du #harcèlement et de l’abus sexuels n’a lieu maintenant que parce que la plupart des victimes qui s’expriment sont blanches .

    • Le mieux va encore plus loin que J. Fonda. Dans un article intitulé « Weinstein, les larmes blanches et les limites de l’empathie des femmes noires » [5], elle déclare qu’il y a des limites au niveau de l’empathie des #femmes #noires face au harcèlement sexuel vécu par les femmes blanches parce qu’au niveau historique cette #empathie n’a pas été donnée en retour.

    Il est tout à fait exact que les femmes noires ont vécu une expérience particulière d’être victimisées et même criminalisées lorsqu’elles ont pris la parole ou affronté leurs abuseurs. Le projet #Survived and Punished [survivantes et punies] qui rend compte de la #re-victimisation de celles qui s’insurgent contre les abus et la violence sexuelle décrivent en très grande majorité des récits de femmes de couleur.

    Toutes les personnes qui ont été touchées par le phénomène #MeToo doivent connaître – si elles ne la connaissent pas déjà – cette oppression spécifique à laquelle font face les femmes de couleur. Mais la campagne est justement l’occasion où l’empathie pour les expériences spécifiques que vivent les femmes de couleur peut se développer et essaimer, justement à cause du débat qui a commencé au niveau national.

    • Il faudrait que les féministes mettent ces récits en première ligne plutôt que de leur adresser des reproches ou de minimiser à quel point il est déjà difficile pour beaucoup de femmes de prendre la parole sur ces problèmes. La réalité est que même des femmes blanches privilégiées, comme l’actrice Rose McGowan, ont été forcées de se taire pendant des décennies avant de pouvoir enfin briser le silence au sujet des abus qu’elles ont vécu.

    Les vannes se sont ouvertes, permettant de parler des abus et du harcèlement sexuels, ce qui donne aux féministes la possibilité de permettre aux plus opprimées d’entre nous d’être entendues.

  • #violences_sexuelles : aux Etats-Unis, un « torrent » de révélations
    https://www.mediapart.fr/journal/international/131117/violences-sexuelles-aux-etats-unis-un-torrent-de-revelations

    Plus d’un mois après la révélation des viols et #agressions d’Harvey Weinstein, les scandales s’accumulent. Hollywood est forcé de contempler sa culture machiste. La notion de #consentement sexuel s’invite au cœur des discussions. « Nous ne sommes pas des choses ». Manifestation #metoo à Hollywood, le 12 novembre © Reuters

    #International ##balancetonporc #Donald_Trump #harcèlement

    • Vivement une enquête de médiapart sur les viols et #agressions :
      – Au travail en France
      – A l’université en France
      – Dans l’adminstration française.
      – Dans le monde politique français.
      – Dans l’armée . . .
      – . . . .

      1930, Roubaix, 30 % de naissances hors mariage.
      Vivement une enquête de médiapart

  • The women who fear saying #MeToo

    Just like Maria, millions of other undocumented women who experience sexual harassment or abuse risk getting arrested, being deported and/or losing their livelihood if they speak up about it. Their abusers are well aware of this fact and exploit it fully, often intentionally misinforming them about what may happen if they leave or report an abusive situation. Few undocumented women like Maria are able to escape this vicious circle and seek help from the authorities.

    http://www.aljazeera.com/indepth/opinion/women-fear-metoo-171031133433085.html

    #femmes #me_too #balance_ton_porc #sans-papiers #migrations #harcèlement_sexuel #violences_sexuelles #expulsions #renvois

    Voir aussi le rapport de l’ODAE-romand :
    Femmes étrangères victimes de violences conjugales. Obstacles au renouvellement du permis de séjour en cas de séparation

    À l’occasion de la journée internationale des femmes, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE romand) publie un nouveau #rapport, en collaboration avec le groupe de travail « Femmes migrantes et violences conjugales ». Malgré l’importante avancée que constitue la modification de la Loi fédérale sur les étrangers, les femmes concernées ne sont toujours pas certaines d’obtenir le renouvellement de leur permis de séjour si elles quittent leur mari violent. Un grand nombre d’entre elles préfèrent donc taire les violences subies plutôt que de risquer un renvoi, parfois au péril de leur vie. Pour cette troisième édition, de nouveaux cas concrets ont été signalés à l’ODAE romand illustrant les différents aspects de cette problématique peu connue.

    https://odae-romand.ch/wp/wp-content/uploads/2016/07/Rapport_ODAE_Femmes_etrangeres_ViolencesConjugales_2016.pdf

  • Violences sexuelles dans le sport : les raisons du silence
    http://www.lemonde.fr/sport/article/2017/11/10/violences-sexuelles-dans-le-sport-les-raisons-du-silence_5213240_3242.html

    Un immense silence. L’affaire Weinstein et les nombreuses révélations de violences sexuelles qui ont marqué l’automne n’ont eu que très peu d’écho dans le monde du sport. Deux anciennes championnes olympiques de gymnastique, une Ukrainienne et une Américaine, ont dénoncé des agressions dont elles ont été victimes au cours de leur carrière. Une ex-footballeuse suédoise a révélé le harcèlement sexuel qu’elle avait subi de la part de plusieurs joueurs. Mais c’est à peu près tout. En France, rien ou presque ; dans le sport de haut niveau, aucun témoignage ne s’est fait entendre pour l’instant.

    Pourtant, la ministre des sports, Laura Flessel, jusque-là restée discrète sur le sujet, l’assure haut et fort dans L’Express cette semaine : « Non, il n’y a pas d’omerta dans le sport. » Et l’ex-championne d’escrime d’expliquer : « Je n’ai pas reçu de témoignage depuis cette affaire [Weinstein] en particulier. C’est sans doute que le travail [de prévention] paie. Pourquoi ne voir le verre qu’à moitié vide ? »

    Un entretien qui a fait vivement réagir Véronique Lebar, présidente du Comité éthique et sport. Elle dit au Monde :
    « Les victimes m’ont dit que c’est exactement ce genre de propos, surtout à un si haut niveau, qui confirme et institutionnalise cette omerta dont nous parlons. Les victimes pensent : “A quoi bon dénoncer ? Ils sont dans le déni.” D’ailleurs, deux de nos victimes veulent arrêter leurs actions suite à ces propos. La ministre déclare [dans l’interview] travailler avec nous, mais c’est tout à fait faux. »

    #sport #sexisme #harcelement_sexuel #deni #fraternité #omerta

  • #Harcèlement_moral : l’association #France terre d’asile condamnée
    https://www.mediapart.fr/journal/france/101117/harcelement-moral-l-association-france-terre-d-asile-condamnee

    Responsable de l’hébergement de plusieurs milliers de demandeurs d’asile, l’opérateur associatif a été condamné aux prud’hommes pour harcèlement moral et licenciement abusif, dans un jugement qui vise directement son directeur général Pierre Henry. Des syndicats dénoncent des dysfonctionnements managériaux, ayant pour effet, selon eux, de dégrader les conditions d’accueil des exilés.

    #asile #France_terre_d'asile

  • #harcèlement_sexuel : victoire des nettoyeuses de la gare du Nord
    https://www.mediapart.fr/journal/france/101117/harcelement-sexuel-victoire-des-nettoyeuses-de-la-gare-du-nord

    Dans les trains de la gare du Nord, à Paris, elles nettoient les toilettes. Pendant qu’elles travaillaient, leurs chefs d’équipe frottaient leurs sexes contre elles, leur mettaient des mains aux fesses, les insultaient. Elles n’ont jamais été entendues, soutenues. L’une d’entre elles et un lanceur d’alerte ont même été licenciés pour avoir osé parler. Le conseil des prud’hommes vient de leur donner raison.

    #France #Fil_d'actualités #Denis_Baupin #DSK #H_Reinier #Harvey_Weinstein #Justice #prud'hommes #violences_sexuelles

  • CheckNews | Qu’est-ce que le forum 18-25 et que se passe t’il en ce moment ?
    https://checknews.fr/question/19131

    Des modérateurs, choisis parmi ses membres sont pourtant chargés de veiller au respect des règles du forum, et d’éviter les débordements. Suite à la déclaration de la ministre, Webedia a annoncé le doublement du nombre de modérateurs sur le forum (sans donner de chiffres précis), dans un communiqué transmis vendredi 3 novembre à l’AFP. Le groupe Webedia y explique « se tenir à la disposition des autorités pour confondre les auteurs de telles attaques ou menaces, et étudie la possibilité d’une action juridique solidaire ou spécifique à l’encontre des utilisateurs ayant possiblement détourné l’usage des forums jeuxvideo.com à des fins malveillantes ».

    Avec le temps, le 18-25 est devenu la caisse de résonnance d’une partie de la culture web. On doit à ce forum des expressions passées dans le langage courant, comme "kikoulol". Mais ce forum s’est aussi distingué par des dérapages de certains de ses membres.

    Mais quelques centaines de membres très actifs jouent peu ou prou la même partition provocatrice. Ceux-ci endossent leur costume de super-héros rendant justice au forum lorsqu’il est dénigré, dans les médias notamment. Leur désir d’influencer l’opinion a abouti à voir parfois ses membres les plus actifs mener une partie du groupe vers le militantisme politique. Aboutissant aujourd’hui à un curieux mélange entre idées réac’, nationalistes, anti-immigration, et des actions de soutien à Jean-Luc Mélenchon (les membres du « 18-25 » ont gardé leur surnom acquis alors de « Kheys »).

    L’exaltation de valeurs viriles, parfois par autodérision (il est bien connu que tout le monde a un pénis de 30 cm sur ce forum), a conduit aux premiers « raids » contre des personnalités féministes actives sur les réseaux sociaux. Un des raids les plus connus a été lancé en 2014 après la diffusion des planches de bande dessinée féministe sur un Tumblr caricaturant les harceleurs en crocodiles. La réponse des trolls du forum sont à retrouver ici. Depuis, les choses ne se sont pas calmées, les attaques contre le numéro « anti-relous » et Nadia Daam en étant le dernier épisode. Et à l’intérieur de la communauté, on s’agace aussi de ce que devient le forum, se demandant alors si « la politique » n’a pas pris le dessus sur l’esprit « bon enfant » qui l’anime.

    #Forum_jeux_video #Modération #Provocation #Sexisme

  • Le P’tit Libé - le harcèlement à l’école
    http://ptitlibe.liberation.fr/harcelement-scolaire,100881
    https://medias.liberation.fr/photo/1066935-le-p-tit-libe-harcelement-scolaire-visuel-appel.png?modifi

    Insultes en classe, coups dans la cour de récré, moqueries à la cantine… quand un enfant subit régulièrement ces violences de la part d’autres élèves, ça s’appelle du harcèlement à l’école. Un élève sur 20 est touché, ce qui est beaucoup. C’est pour ça qu’en France, il y a une journée consacrée à ce problème, le 9 novembre, pour que tout le monde en parle. Dans ce numéro, je t’explique ce qu’est le harcèlement, ses conséquences, et ce qu’il faut faire pour lutter contre.

  • VIDEO. Contre « l’injonction à être sexy », l’actrice Sara Forestier refuse d’être maquillée et coiffée sur France 2
    http://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/video-contre-l-injonction-a-etre-sexy-l-actrice-sara-forestier-refuse-d

    L’actrice de 31 ans, récompensée par deux César en 2005 (L’Esquive) et 2011 (Le Nom des gens), révèle avoir « connu des choses ahurissantes » de la part d’hommes du monde du cinéma. « J’ai eu une fois un metteur en scène qui voulait coucher avec moi et qui me l’a dit très clairement, j’ai compris que si je ne couchais pas avec lui, je ne tournerais pas dans son film, raconte-t-elle. Je n’ai pas couché avec lui... et je n’ai pas tourné dans son film. »

  • (10) Elliot Lepers - Cyberharcèlement et harcèlement contre les acteur du numéro « anti-relous »
    https://www.facebook.com/getelliot/posts/866229713550513

    COMMUNIQUÉ
    Mardi 31 octobre à 12h

    Lancée vendredi 27 octobre dans après-midi, notre initiative de « numéro anti-relous » a été largement relayée dans la presse tout au long du weekend.

    Lundi soir, nous avons été victimes d’une attaque coordonnée contre le service et d’une campagne de harcèlement contre nos personnes. Plusieurs dizaines de messages de haine, et notamment des menaces de mort, ont également été publiés sur Twitter et d’autres plateformes à notre encontre.

    À partir de 16h, plus de 20 000 messages d’insultes ont été envoyés en masse au service, dans l’objectif affiché de nous causer un préjudice financier pour que le service soit interrompu. Nous avons été contraints de désactiver la ligne téléphonique à 20h pour contenir le pic de charge. Le préjudice financier est minime, les mesures de sécurité mises en places pour pallier ces comportements, hélas prévisibles, ayant fonctionné comme prévu.

    À 23h, un homme s’est présenté au domicile de l’un d’entre nous et a sonné plusieurs fois avant de repartir. Plusieurs dizaines de commandes de nourriture ont également été passées à notre nom dans le but d’être livrées chez nous.

    Tout au long de la soirée, nous avons pu rassembler des éléments de preuve accablants dans le but de confondre les auteurs. Nous mettons actuellement en oeuvre les démarches juridiques pour que les responsables soient poursuivis.

    Nous tenterons de réactiver un service similaire dès que possible, et poursuivons notre collecte à cette fin sur le site 3615relous.fr. Nous saluons à cette fin l’élan massif de solidarité qui a accompagné ces attaques depuis hier soir.

    À ce jour, ni Twitter, interpellé à propos de menaces de mort, ni Webedia, société éditrice du site jeuxvideo.com sur lequel les délinquants se sont coordonnés, n’ont réagi. Leur silence a trop duré, alors que nombre de militantes ont subi des attaques similaires ces dernières années, en France et dans le monde.

    Au-delà de notre cas particulier, nous voulons que cet épisode, qui n’est qu’un symptôme de plus, contribue à mettre fin à l’impunité du cyber-harcèlement. Il ne s’agit de rien d’autre qu’une police politique de la pensée qui utilise l’intimidation, l’incitation à la haine, et la violence pour réduire les féministes au silence.

    Nous tenons à leur dire qu’ils n’y parviendront pas et que cela ne fait que renforcer notre détermination à créer une société égalitaire et respectueuses des opinions de toutes et tous.

    Surtout, nous voulons que le gouvernement réagisse à la hauteur de l’attente exprimée ces dernières semaines par la société toute entière concernant la lutte contre les violences faites aux femmes. L’État doit également se tenir aux côtés de celles et ceux qui luttent pour l’égalité, et soutenir les associations présentes sur le terrain.

    Elliot Lepers et Clara Gonzales

    #Cyberharcèlement #Gamergate #Anti-relous #Faschosphère

    • C’est fabuleux de voire que la moindre tentative pour se défendre du harcelement(ici de rue) de la part des femmes se prend une telle violence en retour. Deux femmes proposent une solution pacifiste et éducative qui leur coûte à elles 18 centime par appel et le lendemain tu as 20000 masculinistes qui les harcèlent, publie leurs adresse et coordonnées perso, menace de mort, commande de nourriture abusive.

      Certains bitards prétendent qu’il suffit de donner aux harceleurs de rue un faux numero. Pour l’avoir fait une fois, j’ai pu constaté que le mec qui me faisait chier et dont j’arrivait pas à me débarassé a verifié devant moi si le numero etait fonctionnel (un habitué du harcelement qui a du recevoir beaucoup beaucoup de faux numero pour pensé à cette parade) d’ou l’interet d’un numero qui existe et qui répond une heure plus tard.

      La moindre tentative de solidarité entre femmes se prend la fraternité en plein face (les misogynes de j-v.com s’appelent entre eux les Kheys qui veut dire « frères » arabe
      #fraternité