Les violences contre les migrants en Tunisie divisent la diaspora tunisienne
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Les violences contre les migrants en Tunisie divisent la diaspora tunisienne
Par Emma Larbi
Publié le 13 juillet 2023 à 19h00
« Quand j’arriverai en Tunisie pour les vacances, je sourirai aux migrants, ce n’est pas grand-chose, mais qu’ils ressentent qu’on n’est pas tous les mêmes », promet Mayssa Ben Abdallah, une étudiante en commerce de 22 ans qui appréhende son prochain voyage dans le pays de son père.
Depuis la mort, le 3 juillet, d’un Tunisien, lors d’affrontements à Sfax entre habitants et migrants subsahariens, la Tunisie est en proie à des violences racistes, encouragées par les déclarations du président Kaïs Saïed. En février, le chef de l’Etat dénonçait les « hordes de migrants » dont la présence serait le fruit d’un complot « pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie ». Depuis, plusieurs centaines de personnes originaires d’Afrique subsaharienne, dont des femmes et des enfants, ont été expulsées de Sfax et conduites aux frontières libyenne et algérienne.
En France, la diaspora tunisienne, qui comptait 328 200 personnes en 2022 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), est divisée. Certains condamnent les violences à l’encontre des migrants, d’autres leur présence sur le sol tunisien et soutiennent la politique gouvernementale, voire justifient les brutalités sur les étrangers.Sur le marché de Belleville, à Paris, l’absence d’empathie envers les migrants est criante. « Y en a plus que marre ! », martèle un homme en rangeant ses marchandises. L’homme d’une trentaine d’années, qui n’a pas souhaité donner son nom, estime que le nombre de migrants a augmenté en Tunisie, les viols, les crimes, et même les actes de cruauté sur les animaux ont explosé. « Avant, on leur tendait la main, maintenant, ils violent les femmes et ils tuent », renchérit un passant anonyme. Des dénonciations sans précisions ni éléments de preuves mais qui éclairent sur l’état des relations. « Qu’on les renvoie dans le désert ! », conclut ce dernier.
Pour l’étudiante Mayssa Ben Abdallah, le rejet des migrants serait une question d’âge : « C’est vrai qu’une partie de la génération plus âgée tient le même discours que tiennent les Français d’extrême droite. » Mohamed Bhar, ex-coordinateur de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, dans le 19e arrondissement de Paris, condamne sans réserve les violences racistes observées de l’autre côté de la Méditerranée. Le 6 juin, comme chaque été, il est parti à Ksour Essef, à 200 km au sud de Tunis. Quelques jours après son arrivée, dans un supermarché, « quelqu’un s’est mis à lancer que les Subsahariens nous colonisent », témoigne-t-il.
« J’ai très peur des vacances que je vais passer en Tunisie, des discussions qui vont sans doute nous diviser », anticipe la psychiatre et écrivaine franco-tunisienne Fatma Bouvet de la Maisonneuve. « En France, l’extrême droite s’exprime comme on aurait jamais imaginé il y a quinze ans, ajoute Wafa Dahman, journaliste et enseignante à Lyon. En Tunisie, il se passe exactement la même chose. » Après les violences qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier le 27 juin, une partie de la classe politique française a fait le lien entre immigration et émeutes. Pour certains immigrés tunisiens, leur pays d’origine répète ce schéma de stigmatisation. « Alors que les Tunisiens peuvent subir cette situation en France, nous, Tunisiens, exerçons la même chose sur nos frères Africains ? », s’indigne Fatma Bouvet de la Maissonneuve. Parmi les personnes interrogées, les difficultés économiques actuelles de la Tunisie sont mises en avant comme première piste d’explication à la dérive raciste. « Avec la pauvreté, certains ne trouvent pas un bout de pain sec pendant trois jours », assure Ali Choubani, 80 ans, installé devant un lait fraise sur la terrasse d’un café de Belleville.
« Il y a des files d’attente pour acheter du pain et il manque des produits de base comme la semoule ou le café, poursuit Mohammed Bhar. Certains rejettent les migrants à cause de ça, mais ce n’est qu’une justification, une partie de la population est simplement tombée dans le rejet de l’autre. » Pourtant, au sein de la société civile, certains se sont mobilisés. Des vidéos, filmées notamment à Sfax, montrent des habitants distribuer eau et nourriture aux migrants.
Par-delà la politique et les difficultés du quotidien, l’étudiante en commerce rappelle que la Méditerranée ne fait pas de préférence : « Les Tunisiens vivent la même chose vers l’Europe, ils galèrent et se noient. » Si de janvier à mai 2023, 3 432 Tunisiens, dont 864 mineurs, ont atteint les côtes italiennes, selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, chaque année, des dizaines de jeunes harraga (littéralement des brûleurs de frontières) meurent en mer. Ces violences sont advenues dans un contexte de négociation de « partenariat global » entre la Tunisie et l’Union européenne, qui souhaite que Tunis renforce ses contrôles migratoires.
L’épisode d’attaques racistes sur les migrants semble passé, mais « personne n’en sortira indemne », s’inquiète Fatma Bouvet de la Maisonneuve. « Ici, j’ai vu des Français pleurer pour les jeunes de banlieue. Nous, on pleure pour ce qu’on fait aux Noirs dans notre pays », raconte la psychiatre, « que deviendra la femme qui a accouché dans le désert ? Son enfant ? Les gamins, assoiffés, qu’on a laissés traîner dans la chaleur ? Tous auront des séquelles, que l’on ne verra pas. »
#Covid-19#migrant#migration#tunisie#afriquesubsaharienne#migrationirreguliere#racisme#discrimination#violence#UE#controlemigratoire#harraga#italie#frontiere#economie#postcovid
]]>En #1926, les entraves à la migration tuaient déjà en Méditerranée
Alors que la « #liberté_de_voyage » avait été reconnue aux « indigènes » par la loi du 15 juillet 1914, les #circulaires_Chautemps de 1924 établirent un nouveau régime de contrôle migratoire entre les départements d’#Algérie et la métropole. Les promesses d’égalité formulées à la fin de la Première Guerre mondiale s’estompant, les arguments des partisans d’un contrôle des déplacements furent entendus.
Les « #Algériens_musulmans » furent les seuls passagers ciblés par la mise en place d’autorisations de traversée, officiellement destinées aux personnes embarquant en 3e ou 4e classe. Jusqu’à la suppression (provisoire) de ces dispositions à l’été 1936, une partie des voyageurs les contournèrent en embarquant clandestinement à fond de cale, périples qui prirent parfois un tour dramatique rappelant que la #létalité des #contrôles_migratoires doit être réinscrite dans une histoire longue des prétentions à entraver les circulations humaines.
Un « drame » médiatisé
Il reste peu de traces de ces traversées macabres de la Méditerranée mais la presse de l’époque se fit un large écho de « l’horrible drame du #Sidi_Ferruch ». Le 27 avril 1926, à la suite d’une dénonciation, onze Marocains embarqués clandestinement à Alger furent découverts asphyxiés dans les cales du bateau éponyme qui faisait escale à Marseille. Comme le décrivent des rapports de police conservés aux Archives des Bouches-du-Rhône, ils avaient été cachés « dans les ballasts du navire, sous les machines » où la température pouvait monter jusqu’à 70 degrés. Dix-neuf autres « passagers » furent retrouvés sains et saufs dans la soute à charbon, mais une inconnue demeura à propos du sort d’éventuelles autres victimes qui auraient pu être ensevelies sous les 285 tonnes de combustible entreposées dans les cales du bateau.
Le Sidi Ferruch repartit en effet vers Bougie (actuelle Bejaïa, sur la côte à l’est d’Alger) sans qu’une fouille complète ait pu être effectuée, tandis que les survivants, après avoir été interrogés, étaient refoulés vers Alger d’où ils avaient embarqué. Quatre matelots corses, désignés comme ayant procédé à l’embarquement, furent placés sous mandat de dépôt et des suspects (« marocains », « algériens » ou « européens ») ayant opéré depuis Alger, comme rabatteurs ou organisateurs du trafic, furent recherchés, apparemment sans succès. Hormis la désignation d’un juge d’instruction, les suites judiciaires de l’affaire ne nous sont d’ailleurs pas connues.
L’écho donné à la « #tragédie_du_Sidi_Ferruch » permit d’apprendre que ces cas de morts en migration n’étaient pas isolés : ainsi, le 9 avril 1926, le vapeur #Anfa, un courrier parti de Casablanca, avait lui aussi été au centre d’une affaire d’embarquements clandestins nécessitant plus d’investigations que le simple #refoulement des « indigènes » découverts à leur arrivée. Alors qu’une douzaine de clandestins cachés dans des canots avaient été débarqués à Tanger, ceux dissimulés à fond de cale ne furent découverts qu’en haute mer. Deux d’entre eux étaient morts par asphyxie. Le timonier dénoncé par les survivants aurait fait des aveux immédiats et se serait suicidé avec son arme personnelle.
Incidemment, et sans faire état d’une quelconque surprise ou volonté d’enquêter, le commissaire spécial de Marseille rapporta alors à ses supérieurs de la Sûreté générale que trois corps avaient été « immergés » avant l’arrivée dans le port de la cité phocéenne. On imagine avec quelle facilité il pouvait être possible pour les capitaines de navires, véritables « maîtres à bord », de faire disparaître des cadavres de clandestins sans que personne ne s’en inquiète.
Des victimes sans noms
Dans ce cas, comme dans celui du Sidi Ferruch, l’identité des victimes ne fut jamais établie : l’absence de papiers suffisait à justifier cet anonymat, sans qu’aucune autre forme d’attestation soit recherchée, y compris auprès des survivants promptement refoulés vers leur port d’embarquement. Selon toute probabilité, les cadavres qui n’avaient pas été immergés faisaient l’objet d’une « inhumation administrative » (enterrement « sous X » dans une fosse commune réservée aux indigents) dans un cimetière de Marseille.
Il est donc impossible d’établir la moindre estimation du nombre des « morts en Méditerranée » provoqués par l’introduction d’un « #délit_d’embarquement_clandestin » (loi du 30 mai 1923) et de #restrictions_à_la_circulation entre le #Maroc (1922) – puis l’Algérie (1924) – et la métropole. Le « drame du Sidi Ferruch » ne peut cependant être considéré comme un événement isolé, même s’il fut le seul à attirer l’attention de la grande presse. Ainsi, au cours des mois suivants, des militants du secrétariat colonial de la CGTU dénoncèrent la répétition de ces événements : la brochure L’indigénat, code d’esclavage (1928) rappelle plusieurs cas d’Algériens sortis « agonisants » ou de Nord-africains descendus de bateau « dans un état de santé alarmant ». Surtout, elle signale que pour échapper aux contrôles, ces clandestins évitaient les grands ports et pouvaient s’entasser dans de simples voiliers : quatre morts par dénutrition, après 23 jours de voyage, furent ainsi découverts le 25 février 1927, à Port-la-Nouvelle (Aude).
Dix ans plus tard, Saïd Faci suggérait dans L’Algérie sous l’égide de la France (1936) que les morts à fond de cale étaient bien plus nombreux que les seuls cas recensés : « qu’importe que les indigènes meurent pourvu que les colons algériens aient de la main-d’œuvre à bon marché », écrivait-il, afin de dénoncer les funestes conséquences des restrictions à la libre circulation entre l’Algérie et la métropole.
Il est vrai qu’avant même que la relative émotion suscitée par les cadavres du Sidi Ferruch ne retombe, les réactions officielles avaient été sans surprise : Octave Depont qui faisait alors figure de principal expert en « émigration nord-africaine » fit ainsi savoir dans la presse que « l’indigène sans papiers devait être renvoyé en Algérie ». L’objectif affiché était « de tarir l’#émigration_clandestine qui, ces derniers temps, a pris un développement redoutable », tout en évitant « les centaines de morts » en mer qu’Octave Depont évoquait sans plus de précisions (Le Petit Versaillais, mai 1926). Son appel à une répression plus sévère fut entendu et les peines relatives à la loi du 30 mai 1923 qui avait défini le délit d’embarquement clandestin furent alourdies (loi du 17 décembre 1926).
Contourner les #contrôles_migratoires
Les #contournements des contrôles ne semblent pas avoir diminué dans les années suivantes, même si la plupart des candidats au départ cherchaient à éviter les modes opératoires les plus périlleux, en particulier les embarquements à fond de cale. Un certain nombre de Marocains, passés par Oran sans avoir pu réunir les faux documents et autres autorisations achetées qui auraient pu leur donner l’apparence d’Algériens en règle, devaient cependant s’y résoudre. Des Algériens munis de faux papiers étaient aussi interpellés à Marseille et immédiatement refoulés, mais la plupart de ces migrants clandestins, ou #harragas, bénéficiaient de complicités qui leur permettaient d’échapper aux contrôles à l’arrivée.
Une fois passée la flambée politico-médiatique suscitée par l’affaire du Sidi Ferruch, la question des trafics de pièces d’identité et des « #embarquements_clandestins » resurgit périodiquement, en fonction notamment des mobilisations en faveur d’un durcissement des contrôles. Cette #politisation rend d’autant plus délicate toute évaluation du poids et des conséquences de « l’émigration clandestine ». Les #refoulements depuis Marseille étaient relativement peu nombreux (de l’ordre de quelques dizaines par mois), mais les capitaines de navire avaient tout intérêt à faire débarquer discrètement les clandestins découverts en mer plutôt qu’à les dénoncer, au risque de devoir prendre en charge leur voyage retour.
Les plus lucides des policiers reconnaissaient d’ailleurs que le nombre des « clandestins » et les risques qu’ils étaient prêts à encourir dépendaient avant tout de la rigueur de la législation et des contrôles en vigueur. Ces constats furent cependant peu mobilisés au service d’argumentaires en faveur de la liberté de voyage, sinon par les militants anticolonialistes qui voyaient dans ces contrôles et leurs dramatiques conséquences humaines une des déclinaisons de « l’odieux #Code_de_l’indigénat ».
▻https://theconversation.com/en-1926-les-entraves-a-la-migration-tuaient-deja-en-mediterranee-16
#histoire #Méditerranée #migrations #frontières #fermeture_des_frontières #morts #décès #mourir_en_mer #France
#Emmanuel_Blanchard
A Djerba, en Tunisie, le tourisme terrassé par le Covid-19
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A Djerba, en Tunisie, le tourisme terrassé par le Covid-19
Que c’est triste Djerba quand les touristes ne viennent plus. Dans ce coin longtemps béni de la Tunisie, le spleen emporte artisans, commerçants et hôteliers. Certains tournent en rond dans leurs boutiques ou dans leurs lobbys comme des derviches découragés. Cette année encore, le Covid-19 a empêché les vacanciers du globe de se couvrir d’« or bleu », comme le veut la formule dans ce petit pays du Maghreb, moins gâté en richesses naturelles que ses voisins algérien et libyen. Selon le commissariat régional au tourisme, Djerba et Zarzis – cité balnéaire située non loin de l’île – ont attiré 180 000 visiteurs de janvier à juillet. L’an dernier, la province avait comptabilisé plus de 300 000 vacanciers contre… 1,2 million en 2019.
(...). « En trente et un ans, je n’ai jamais vu ça. Jamais. C’est la catastrophe, soupire Ahmed (prénom d’emprunt), un quadragénaire qui tient avec son frère un magasin de vêtements au cœur de Houmet Souk, dans le nord de l’île. Un jour, tu vends, dix jours tu ne vends pas. » Pour survivre et payer le loyer du local, les deux hommes dépendent désormais des virements que leur adresse leur père installé en France.Le Covid-19 a eu raison d’un secteur vital dans cette partie de la Tunisie et qui représente 14 % du produit intérieur brut (PIB). En 2019, il employait à Djerba 12 000 personnes, et indirectement 36 000 autres, sur les 160 000 habitants que comptent l’île et ses environs, selon le commissariat régional au tourisme. Cette année, les chiffres ont été divisés par trois.
Certains cherchent du travail, d’autres font des extras dans les restaurants ou ont quitté la région ; les plus jeunes – les « harraga » – ont pris la mer pour tenter de rejoindre en bateau l’île voisine de Lampedusa, porte d’entrée souvent mortelle de l’Europe. Loin de la crise sanitaire, économique et sociale qui ronge le pays. Djerba est une terre acquise à Ennahda, comme une grande partie du sud de la Tunisie. Mais le parti islamiste compte aujourd’hui ses soutiens. Le 25 juillet, dans la foulée du coup de force du président Kaïs Saïed, son local situé à Houmet Souk a été brûlé. Mais, pour Hosni Djemmali, le fondateur du groupe Sangho – dont l’hôtel amiral de Zarzis a dû fermer en septembre 2020 –, les racines de la colère sont profondes : « Ennahda, au pouvoir depuis la révolution, n’a rien fait pour le tourisme et a toujours été hostile à cette industrie. L’Etat n’a pas voulu investir et la Tunisie a perdu des parts de marché dans cet univers mondial et ultra-concurrentiel. »
(...) Pour y arriver, il compte profiter du sommet de la francophonie, organisé à Djerba les 20 et 21 novembre, pour commencer à rénover une partie des 139 hôtels (89 sont actuellement ouverts). Les rues de Houmet Souk sont déjà en train d’être goudronnées. « 30 % des employés du secteur touristique sont déjà vaccinés », assure M. Mahouachi, dans un pays où, selon la Banque mondiale, 8 % de la population est complètement vaccinée et moins de 15 % a reçu une première dose. Et, du 4 au 6 août, 2 000 autres doivent recevoir un sérum anti-Covid. Objectif : proposer aux touristes un label « Djerba safe ».
La crise a également poussé certains à changer de métier. C’est le cas de Mohamed Tahbet, 44 ans, dont vingt-cinq comme chef cuisinier dans un trois-étoiles à Zarzis. A Amra Jadida, village situé dans les terres brûlantes du gouvernorat de Médenine, ce père de trois enfants est en train d’arroser son champ. C’est un cousin qui lui a suggéré de s’occuper de ces dix hectares. « J’ai perdu mon emploi en septembre 2020. Quand j’ai commencé à travailler ici en février, il n’y avait rien. J’ai investi une partie de mes économies et je suis devenu cultivateur », confie-t-il.
#Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#economie#tourisme#harraga#emigration#transfert#bullesanitaire
]]>#harraga
Discussion autour du mot #harraga par #Amade_M'Charek, à partir de la minute 31’ :
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ajouté au fil de discussion autour des mots de la migration :
►https://seenthis.net/messages/414225
Les « riski », quand les migrants marocains prennent tous les risques pour sortir de Melilla (3/4) - InfoMigrants
▻https://www.infomigrants.net/fr/post/32415/les-riski-quand-les-migrants-marocains-prennent-tous-les-risques-pour-
Hassan est un « #harraga » (littéralement, un « brûleur » de frontières), prêt à tous les risques pour rallier l’Europe. Pour lui, les ferries sont la seule option. Il n’existe que deux routes pour sortir de #Melilla, enclave espagnole sur le sol marocain : l’avion ou le port. La voie aérienne est inenvisageable
▻https://twitter.com/chaboite
Charlotte Boitiaux. Journaliste à FRANCE24 et à InfoMigrants
Les gamines à la dérive de Barbès
▻https://justpaste.it/5fcqw
Elles s’appellent Hana, Soraya ou Célia et font partie de ces dizaines d’adolescents – jeunes migrants isolés ou filles souvent mineures en rupture familiale – qui zonent depuis 2016 dans les rues de ce quartier parisien, survivant dans la violence et la débrouille sans rien attendre du lendemain.
]]>« Partons tous ! » Ces Algériens en fuite vers l’Espagne | Ignacio Cembrero
▻https://orientxxi.info/magazine/partons-tous-ces-algeriens-en-fuite-vers-l-espagne,4122
L’émigration algérienne s’est accélérée ces dernières semaines, signe de la crise profonde de la société et du ras-le-bol de la jeunesse. Elle vise désormais l’Espagne, grâce à des embarcations motorisées extrêmement rapides. Ce nouveau mode de transport traduit le rôle croissant des organisations criminelles dans ce trafic d’êtres humains. Source : Orient XXI
]]>« Cette traversée ne peut rapporter que la mort » : en Tunisie, les familles pleurent leurs « harraga »
▻https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/08/26/cette-traversee-ne-peut-rapporter-que-la-mort-en-tunisie-les-familles-pleure
Dans ce coin de Tunisie, les candidats à l’exil connaissent la réponse à cette maudite question. « C’est le dégoûtage », disent-ils pour exprimer leur ras-le-bol. « Dégoûtage » de voir, impuissants, leur pays sombrer sans leur offrir aucun avenir. Depuis la révolution de 2011, qui a mis un terme à la dictature de Ben Ali, l’économie de la Tunisie s’est dégradée. En neuf ans, le salaire minimum n’a guère augmenté (400 dinars, soit environ 120 euros). Et ce printemps, la pandémie de Covid-19 a porté l’estocade. Le tourisme est en berne (des recettes divisées par deux en juillet, selon la Banque centrale), l’économie en chute libre, le PIB a lourdement diminué de 21,6 % au deuxième semestre, selon l’Institut national de la statistique. Et le taux de chômage atteint désormais les 18 %…Alors pour cette jeunesse, diplômée ou non, l’exode vers l’Italie reste l’unique solution, au point qu’au cours des douze derniers mois, les Tunisiens représentent près de la moitié des migrants arrivés illégalement dans le pays. Cet exil clandestin a d’ailleurs poussé Rome à hausser le ton et à dépêcher ses ministres des affaires étrangères et de l’intérieur à Tunis le 17 août. Mais les explications socio-économiques ne convainquent pas le père de Helmi. Son fils était « heureux » en Tunisie, « il ne manquait de rien », assure-t-il. « Moi j’ai un garage et un petit commerce. » Helmi, lui, avait travaillé à Tunis sur un chantier de construction. Pieux, souriant, s’occupant comme un second papa de son frère et de sa sœur, le jeune homme n’avait « jamais contrarié » ses parents. Il venait même de décrocher un contrat de travail en Italie et préparait son visa. « Je pensais que mon fils allait partir de façon légale et j’en étais fier. Mais des gens, des trafiquants, des assassins, lui ont fait croire qu’il était plus rapide et moins cher de brûler, raconte Ahmed Ghédir en serrant les dents. Un visa, c’est long, alors que la traversée coûte 5 500 dinars [1 685 euros] et se fait en quelques heures. » Pour ce « voyage », Helmi a puisé dans ses économies et vendu sa voiture, une Peugeot Partner. Le 25 juillet au soir, Ahmed Ghédir ne savait pas que son fils allait prendre le large tout près de la ville côtière de Mahdia... C’est sur le chemin que Helmi l’a appelé pour lui annoncer qu’il était en route pour l’Italie et lui demander « pardon ». 2 jours plus tard, son corps était retrouvé sur la plage de la Louza, entre Sfax et Mahdia. « J’ai un message pour les autres jeunes : ne brûlez pas, ne brûlez pas ! », lance sa mère en larmes.
#Covid-19#migrant#migration#tunisie#italie#sante#mortalite#harraga#economie
]]>Migrants : les traversées depuis le #Maghreb bousculées par le Covid
Au début de la crise sanitaire, les chercheuses #Nabila_Moussaoui et #Chadia_Arab ont constaté une baisse des départs depuis les côtes algériennes et marocaines vers l’Europe, et même quelques traversées « retours ». Depuis, les tentatives de passage ont largement repris.
Jusqu’à quel point le phénomène de « harraga », qui désigne un départ clandestin par la mer depuis les pays du Maghreb vers l’Europe, a été touché par la pandémie de Covid-19 ? Mediapart donne la parole à deux spécialistes des migrations internationales : Nabila Moussaoui, anthropologue, enseignante-chercheuse à l’université Oran II-Mohamed Ben Ahmed et doctorante à l’université Toulouse II-Jean-Jaurès, et la géographe Chadia Arab, chargée de recherche au CNRS (UMR ESO-Angers), enseignante à l’université d’Angers.
En Algérie, de nombreux départs clandestins se font depuis l’Oranie, que Nabila Moussaoui surnomme "La Mecque des harragas". © NB
Avec la fermeture des frontières, la pandémie a-t-elle eu une incidence sur le phénomène de harraga ?
Nabila Moussaoui : Elle a modifié le cours normal de la vie quotidienne sur tous les plans. Inattendue, elle a poussé les États à prendre des décisions rapides pour limiter les dégâts. La fermeture des frontières, de cette façon inédite, a eu des incidences à plusieurs niveaux. En Algérie, où la harraga est une réalité permanente, beaucoup de jeunes ont renoncé au départ ou l’ont reporté. Tout comme le « Hirak » [le mouvement de contestation sociale ayant touché l’Algérie dès février 2019 – ndlr] à ses débuts, la crise sanitaire a été un moment d’incertitude où la vie humaine a été doublement menacée pour les #harragas.
Chadia Arab, géographe et chargée de recherche au CNRS, UMR ESO-Angers. © DR
Chadia Arab : Le Maroc a pris la décision de fermer ses frontières dès le 13 mars, avant certains pays européens. Les harragas de toutes nationalités se sont retrouvés dans des situations compliquées. Dans les deux enclaves espagnoles au Maroc, Ceuta et Melilla, des Marocains ne peuvent pas rentrer chez eux. Des demandeurs d’asile sont aussi en attente, dans des conditions parfois dramatiques (voir notre reportage sur ce sujet en 2019).
La presse locale a fait état de plusieurs cas de harraga « inversée » : des Marocains et Algériens partis clandestinement pour l’Espagne seraient revenus dans leur pays d’origine durant la crise sanitaire. Un épiphénomène ?
Nabila Moussaoui : Ça n’a pas été rendu officiel par les autorités mais beaucoup de rumeurs ont circulé quant au retour de migrants par voie maritime, en Algérie comme au Maroc. Travaillant essentiellement sur l’Oranie, j’ai eu des récits de retours de harraga d’Espagne par les côtes de Mostaganem. Un quotidien algérien arabophone a rapporté les mêmes faits, mais je ne peux me prononcer sur leur véracité. Il s’agirait de jeunes (reste à définir sociologiquement ce jeune et la tranche d’âge dans laquelle il se situe) rentrés par les côtes mostaganemoises. Ils seraient une dizaine, originaires de Mostaganem et Relizane. Je trouve curieux qu’il n’y ait pas de harragas d’Oran, qui reste une ville de départ très prisée. Mais si retour il y a, c’est un épisode ponctuel, imposé par la conjoncture.
Chadia Arab : Les journaux marocains, algériens et espagnols ont évoqué des cas. Je ne pense pas que ce soit un phénomène massif mais il est néanmoins important d’en parler. Il faudrait rappeler que d’une part, dans une histoire récente, des cas de harragas ne supportant pas la vie difficile en Europe sont revenus dans leur pays d’origine. D’autre part, dans les années 1950, les Espagnols fuyant la dictature de Franco empruntaient des barques de fortune pour traverser les 13 kilomètres séparant les côtes espagnoles du Maroc pour s’y réfugier.
Comment l’analysez-vous ?
Chadia Arab : Les deux pays majoritairement prisés par les harragas sont l’Espagne et l’Italie, deux pays européens et méditerranéens fortement touchés par l’épidémie. Leur situation géographique explique une partie de ces cas de harraga de retour. Mais c’est surtout la crise économique et sociale qui accompagne cette crise sanitaire qui pousse ces migrants à choisir de rentrer chez eux. Les conditions des migrants sans papiers en Europe sont dramatiques et sont exacerbées par la crise du Covid. Sans papiers mais surtout sans ressources, parfois sans logement, ils ne peuvent même pas travailler dans un pays où le confinement ne permet pas la recherche d’emploi. Les risques sont démultipliés chez des personnes déjà fragilisées par leur statut administratif et leur condition sociale. Il est normal qu’avec ce contexte, un certain nombre d’entre eux réfléchissent à rentrer. Par ailleurs, la gestion de la crise, surtout au début, n’était pas au rendez-vous pour rassurer les populations présentes dans ces pays, qu’elles soient migrantes ou non. Le nombre de décès dans les deux pays a aussi inquiété.
Nabila Moussaoui, chercheuse à l’université Oran II-Mohamed Ben Ahmed. © DR
Nabila Moussaoui : Les chiffres alarmants de contaminations par le virus du Covid 19 ont effrayé les migrants et le nombre croissant de morts les a plongés dans la panique. Mais la mauvaise gestion de la crise dans les pays européens n’est pas le seul motif. En partant, le harraga s’inscrit dans l’incertitude, même si son départ est un projet réfléchi. En bravant la mer, il brave la mort, mais celle-ci fait partie du projet initial. Mourir d’une épidémie loin des siens reste « hors contrôle » pour le harraga, avec le risque d’être enterré loin de la terre d’islam, s’il échappe à l’incinération, qui n’est pas de sa culture. Le harraga s’inscrit dans une logique de réussite, il est vu comme un héros « qui prend sa vie en main ». Mais dans ce contexte, sa mort serait synonyme d’échec social. Elle serait assimilée au suicide, comme le stipule la fatwa relative à la harraga en Algérie, le plus grand des péchés dans la religion musulmane.
Où en est le phénomène de harraga aujourd’hui ?
Nabila Moussaoui : Au début du Hirak, les départs ont régressé, puis cessé, pour reprendre de manière alarmante au moment de l’annonce de la date des élections. Le même constat est valable aujourd’hui avec cette crise sanitaire : après le flou, les interrogations et la peur vient la résilience.
Chadia Arab : Ce que nous avons appris de la société civile qui travaille avec les migrants, c’est que la fermeture des frontières ne limite pas la volonté de migrer. Et bien que les personnes ne puissent plus voyager, le transit des camions et conteneurs se poursuit. Dans le port de Tanger, les harragas continuent à tenter d’échapper à la vigilance des contrôles qui se sont renforcés pendant la crise sanitaire. Ils surveillent nuit et jour la possibilité de s’engouffrer sous un camion ou à l’intérieur d’un bateau pour tenter l’aventure migratoire vers l’Europe (lire notre reportage à Tanger).
L’inquiétude qu’on peut avoir, c’est sur la dangerosité du « hrig » [« brûler les frontières », soit le départ clandestin – ndlr]. Ces migrants risquent leur vie à chaque tentative, et les arrestations peuvent être rudes et violentes. Plusieurs associations en Europe et au Maghreb (Euromed Right, Sea-Watch, Fmas, Gadem, Ftdes, Amdh, etc.) ont dénoncé les tensions et la vulnérabilité, encore plus fortes en temps de crise sanitaire, dans les centres de détention [Ceti de Melilla et Ceuta, El Wardia en Tunisie, les centres en Libye, à Chypre et Malte – ndlr]. Des bateaux flottants sont venus remplacer ces hotspots pour enfermer les migrants retrouvés en mer. Melilla est un des passages empruntés par ces harragas. Six cents Tunisiens risquent actuellement leur vie à Melilla et peuvent être expulsés à tout moment. La situation déjà dramatique des harragas s’aggrave donc.
Avez-vous une estimation du nombre de bateaux ou personnes qui partent chaque jour, et du coût que cela représente ?
Chadia Arab : À l’époque où le phénomène était vraiment très important, fin des années 1990 et début des années 2000, les migrants pouvaient payer une traversée dans des pateras ou Zodiac 1 000 euros. Aujourd’hui, il semblerait que le tarif ait augmenté pour atteindre jusqu’à 5 000 euros.
Nabila Moussaoui : Je ne peux pas avancer d’estimation. Les prix augmentent d’année en année, suivant le taux de change du secteur informel, la qualité de l’embarcation, le « professionnalisme » du passeur… Et, bien sûr, les conditions du départ. Les traversées coûtent entre 1 200 et 3 000 euros, selon les périodes, les itinéraires choisis et le nombre de candidats. En cette période de crise, je ne doute pas de l’augmentation des coûts de la traversée, de par la conjoncture au départ et à l’arrivée. Elle doit pouvoir se négocier à partir de 2 000 euros aujourd’hui, « prime de risque de contamination incluse ». La harraga est un business.
À quoi faut-il s’attendre lors du déconfinement au Maroc (où un confinement total a été instauré depuis le 20 mars) et en Algérie (où un confinement partiel a été étendu à tout le territoire le 4 avril) ?
Nabila Moussaoui : Pour l’instant, les médias se focalisent sur l’évolution du Covid-19. Que le phénomène ne fasse pas la une des journaux ou des JT ne signifie pas qu’il n’existe plus. Au moment du déconfinement, des chiffres alarmants de harragas partis ou disparus seront révélés. La réalité des crises algériennes dans leur globalité refera surface. La liste des disparus en mer ou des signalements s’allongera. Durant le confinement déjà, des cas de disparitions d’adolescents et de jeunes adultes ont envahi les réseaux sociaux. À Oran, deux mineurs de 17 ans sortis faire des courses ne sont jamais rentrés. La situation politique et socio-économique de l’Algérie peut l’expliquer. La crise a révélé le manque affligeant de structures hospitalières et de moyens, ainsi qu’une impréparation à la gestion de crise. Seule la solidarité « populaire » a permis d’y faire face. Les mesures d’aide sont venues bien plus tard (10 000 dinars, soit 50 euros, que l’État a promis aux familles sans ou à faible revenu), après la pénurie d’aliments de première nécessité et le chômage soudain lié à l’arrêt de l’activité économique, reflétant l’importance du secteur informel dans l’économie.
Chadia Arab : Avec le déconfinement, les réseaux mafieux vont peut-être s’accentuer. Ce qui est sûr, c’est que l’Europe poursuit sa politique de surveillance des frontières : on l’a vu à Melilla et Ceuta, en Grèce, à Malte ou Chypre. L’externalisation des frontières dans les pays du Maghreb fait aussi le jeu de cette Europe sécuritaire. Ce qui veut dire que l’inquiétude sur les risques subis par les migrants sera toujours présente, et que le droit à la vie des migrants, le droit à la liberté de circulation prônés par plusieurs membres de la société civile maghrébine et européenne ne seront toujours pas d’actualité dans le monde d’après, que beaucoup espéraient plus juste…
Un mot sur le prochain Tribunal permanent des peuples (TPP), qui devrait avoir lieu à Tunis cette année ?
Chadia Arab : Le TPP est un tribunal d’opinion qui agit de manière indépendante des États et répond aux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. La prochaine édition se tiendra avant la fin de l’année 2020 à Tunis et se concentrera sur les violations des droits des migrants en pointant du doigt les États du Maghreb, avec des accusations sur le droit à la vie, la non-assistance à personnes en danger, les expulsions collectives, le refoulement, la torture, les déplacements forcés, la violence et l’exploitation au sein des centres de détention. Je pense notamment à ce qui se passe en Libye. C’est organisé par la dynamique du Forum social maghrébin (FSMagh).
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/070620/migrants-les-traversees-depuis-le-maghreb-bousculees-par-le-covid?onglet=f
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Des #pêcheurs pris dans un étau
« La mer c’est la liberté. Aujourd’hui nous sommes emprisonnés à même l’eau » déplore Slah Eddine Mcharek, président de l’Association Le Pêcheur pour le développement et l’environnement[1] à #Zarzis. Leurs projets sont ambitieux : protection des ressources aquatiques, développement d’une pêche durable et responsable et défense de la pêche artisanale. Mais les obstacles sont de taille : pris entre la raréfaction des ressources halieutiques, les menaces à leur sécurité, la réduction de leur zone de pêche et la criminalisation du sauvetage des migrants en mer, les pêcheurs se retrouvent enserrés dans un véritable étau.
Au-delà de la petite ville de Zarzis et de ses plages où se côtoient hôtels de luxe, corps de naufragés et pêcheurs en lutte, le récit de Slah Eddine rappelle l’importance de la justice migratoire et environnementale.
La mer, déchetterie nationale
Depuis quelques années, un phénomène prend de l’ampleur : les rejets de déchets plastiques envahissent les rives et encombrent les zones où travaillent les pêcheurs. Faute d’un système opérationnel de collecte des ordures ménagères et de sensibilisation aux risques liés à la pollution des eaux par le plastique, ces déchets s’entassent dans les canaux de la ville avant de se disperser dans la mer, au point que les pêcheurs réclament l’interdiction des sacs plastiques.
Aux déchets ménagers s’ajoute le problème des rejets industriels. Slah Eddine déploie une carte du bassin méditerranéen et pointe du doigt le sebkhet el melah (marais salant) des côtes de Zarzis. Le salin appartient à Cotusal, vestige colonial d’une filiale française qui a exploité pendant longtemps les ressources salines de la Tunisie, dans le cadre de concessions avantageuses qui n’ont pas été renégociées depuis l’indépendance[2]. L’exploitation du sel dans cette région, en plus de saliniser les terres agricoles, rejette des produits de traitement du sel dans la mer. Surtout, les eaux zarzisiennes sont polluées par les rejets du Groupe Chimique Tunisien, notamment le phosphogypse, et par les eaux usées non traitées par l’ONAS (Office National de l’Assainissement). Cette dernière ne remplit pas sa mission de traitement des eaux industrielles et ménagères, notamment sur l’île de Djerba. Une partie des eaux est traitée de manière inefficace et insuffisante, l’autre non traitée du tout.
Un équilibre écologique rompu
Pour les êtres vivants qui habitent ces eaux, les rejets industriels mêlés aux déchets et eaux usées ne peuvent faire que mauvais mélange. « La mer est devenue des toilettes à ciel ouvert » s’indigne Slah Eddine, pointant cette fois du doigt deux poissons dessinés sur une affiche. L’un est le loup de mer et l’autre la dorade. « Là où les usines rejettent leurs eaux, ces poissons n’y vivent plus » explique-t-il. La contamination de ces eaux rompt un équilibre essentiel à la survie de la faune et la flore maritimes.
Dans ces eaux, la reproduction marine est difficile sinon impossible, entraînant la disparition de plusieurs espèces de poissons et notamment les espèces cartilagineuses. Les éponges souffrent quant à elles du réchauffement climatique et présentent depuis quelques années des signes de maladies, au désespoir des familles qui vivent de leur commerce. Ainsi, en 2017, suite à la montée des températures (24°C à 67m de profondeur !), de nombreuses éponges sont mortes, par leur fragilité aux changements du milieu ou par une épidémie favorisée par cette augmentation de température[3].
L’accumulation des pollutions a fini par asphyxier toute forme de vie dans les eaux proches de Djerba et Zarzis et notamment dans le golfe quasi fermé de Boughrara. Les pêcheurs estiment que 90 % des poissons et mollusques auraient disparu en dix ou vingt ans, privant beaucoup de personnes, notamment des jeunes et des femmes, d’un revenu stable. Mais alors que les pêcheurs de Gabès reçoivent des compensations à cause de la pollution et viennent pêcher sur les côtes de Zarzis, les pêcheurs zarzisiens ne reçoivent rien alors qu’ils sont aussi affectés.
Plus au nord, sur les côtes sfaxiennes, c’est un autre phénomène qui s’est produit deux fois cette année, en juin puis en novembre, notamment à Jbeniana : la mer est devenue rouge, entrainant une forte mortalité de poissons. Le phénomène a été expliqué par la présence de microalgues eutrophisant la mer, c’est-à-dire la privant de son oxygène. Mais la version officielle s’arrête là[4], la prolifération de ces microalgues n’a pas été expliquée. Or, des phénomènes similaires sont connus à d’autres endroits de la planète, notamment dans le golfe du Mexique où la prolifération des algues est due à l’excès d’engrais phosphaté et azoté qui se retrouve dans la mer, ou du rejet d’eaux usées, qui produisent des concentrations trop importantes de matières organiques[5]. Il est donc fort probable que les rejets concentrés en phosphate du Groupe Chimique Tunisien à Gabès et Sfax, d’autres rejets industriels et ménagers et/ou des rejets d’engrais agricoles par les oueds soient à l’origine du phénomène.
Le coût de Daesh
Alors que certaines espèces disparaissent, d’autres se multiplient en trop grand nombre. Le crabe bleu, surnommé « Daesh » par les pêcheurs de la région du fait de son potentiel invasif et destructeur, en est le meilleur exemple. Cette espèce, apparue fin 2014 dans le golfe de Gabès[6], a rapidement proliféré au large des côtes, se nourrissant des poissons qui jusque-là constituaient le gagne-pain des pêcheurs du coin. « Daesh détruit tout : les dorades, les crevettes, les seiches …. Tous les bons poissons ! » s’exclame-t-il. La voracité du crabe bleu a aggravé les problèmes économiques de bien des pêcheurs. Si la chair de cette espèce invasive fait le bonheur de certains palais et qu’un marché à l’export est en plein développement en direction de l’Asie et du Golfe, les habitants de Zarzis qui vivent de la pêche artisanale, eux, ne s’y retrouvent pas. « Un kilo de loup ou de dorade se vend 40 dinars. Un kilo de crabe bleu, c’est seulement 2 dinars ! » affirme un pêcheur de l’association.
Le calcul est vite fait, d’autant plus que les crabes bleus font assumer aux pêcheurs un coût du renouvellement du matériel beaucoup plus important, leurs pinces ayant tendance à cisailler les filets. « Avant l’arrivée de Daesh, nous changions les filets environ deux fois par an, maintenant c’est quatre à cinq fois par ans ! » se désole l’un d’entre eux.
Bloqués dans un Sahara marin
Comme le martèlent les pêcheurs, « la zone de pêche de Zarzis est devenue un Sahara, un véritable désert ». Suite au partage international de la Méditerranée, les pêcheurs zarzisiens sont cantonnés dans des eaux côtières, qui se vident de poisson suite aux désastres écologiques et à la surpêche.
« Avant 2005 et le dialogue 5+5[7] on pouvait accéder à des zones de pêche intéressantes, mais depuis les autres pays ont agrandi leur territoire marin ». En effet, c’est en 2005 que la Libye met en place sa zone de pêche exclusive, interdisant ainsi l’accès aux pêcheurs tunisiens. La Tunisie met elle aussi en place sa zone économique exclusive[8], mais, à la différence de la zone libyenne[9], elle autorise des navires étrangers à y pêcher. Les chalutiers égyptiens sont particulièrement présents, et s’ajoutent aux chalutiers tunisiens (de Sfax notamment) qui ne peuvent plus pêcher dans les eaux poissonneuses libyennes. Il arrive même que ces chalutiers pénètrent dans les eaux territoriales, en toute impunité. En plus des désastres écologiques, les eaux du sud tunisien se vident ainsi de leurs poissons à cause de la surpêche.
Limites des différentes zones maritimes tunisiennes[10] :
Or, les frontières officielles ne semblent pas délimiter la zone où les pêcheurs tunisiens peuvent réellement travailler, cette dernière étant manifestement beaucoup plus restreinte et empiétée par la zone libyenne. Sur la carte maritime qu’il a déployée devant lui, Slah Eddine matérialise la zone où les pêcheurs de Zarzis peuvent pêcher de manière effective et montre en resserrant ses doigts l’évolution de la zone de pêche libyenne au détriment de la zone tunisienne. Mais alors, pourquoi ce déplacement de frontière maritime n’apparaît dans aucun texte ou accord international[11] ? Y a-t-il des accords cachés ? Les garde-côtes libyens s’arrogent-ils le droit de pénétrer les eaux tunisiennes ? Ou les pêcheurs tunisiens auraient-ils intégré l’obligation de ne pas pénétrer une zone tampon pour ne pas craindre pour leur sécurité ?
Les pêcheurs sous les feux des groupes armés libyens
Au-delà des problèmes économiques auxquels ils doivent faire face, les pêcheurs de Zarzis sont confrontés à de graves problèmes de sécurité dans les eaux où ils naviguent. Alors que les bateaux de pêche libyens ne se gênent pas, selon Slah Eddine, pour venir exploiter les eaux tunisiennes, il n’existe aucune tolérance pour les pêcheurs tunisiens qui s’aventurent en dehors de leur zone. Ces dernières années, le pêcheur ne compte plus les cas d’agressions, de saisies de bateaux, de menaces et prises d’otages, par les groupes armés, et parmi eux les gardes côtes officiels libyens, équipés par les programmes européens de lutte contre la migration non réglementaire.
En 2012, un pêcheur tunisien mourrait ainsi sous les balles tirées d’une vedette côtière libyenne tandis que les 18 autres membres de l’équipage étaient faits prisonniers à Tripoli[12]. En 2015, quatre bateaux de pêche tunisiens qui avaient pénétré les eaux libyennes étaient également pris en otage par des groupes armés libyens et acheminés au port d’El Zaouira[13]. Les attaques ont eu lieu jusque dans les eaux tunisiennes, comme en février 2016 lorsque treize chalutiers tunisiens avec soixante-dix marins à bord ont été arraisonnés et emmenés dans le même port, la partie libyenne exigeant alors une rançon contre leur libération[14]. L’année suivante, en 2017, des pêcheurs libyens de Zaouira menaçaient de kidnapper tous les marins tunisiens qu’ils rencontreraient en mer en représailles au contrôle d’un chalutier libyen dans le port de Sfax par la garde maritime tunisienne. Depuis, les prises d’otage se multiplient. Enième épisode d’une saga sans fin, la dernière attaque libyenne date de septembre dernier.
L’insécurité ne touche pas que les pêcheurs de Zarzis, mais tous les pêcheurs tunisiens qui naviguent à proximité des zones frontalières : au Sud-Est, ce sont les feux des groupes libyens qui les menacent ; au Nord-Ouest, ceux de la garde côtière algérienne. Le 31 janvier de cette année, un pêcheur originaire de Tabarka et âgé de 33 ans a été tué par les autorités algériennes alors que son bateau avait pénétré les eaux territoriales de l’Algérie[15]. « Le danger est partout ! », « on se fait tirer dessus ! », s’exclament les pêcheurs de l’Association. Entre deuil et colère, ils dénoncent l’absence de réponse ferme des autorités tunisiennes contre ces agressions et se font difficilement à l’idée qu’à chaque départ en mer leur vie puisse être menacée.
Les autres damnés de la mer
Comme tout marin, les pêcheurs de Zarzis doivent porter assistance aux bateaux en détresse qu’ils croisent sur leur chemin. Et des bateaux en détresse, ce n’est pas ce qui manque au large de Zarzis. Le hasard a fait que leur zone de pêche se trouve sur la route des migrants qui fuient la Libye sur des embarcations de fortune et les accidents sont fréquents dans ces eaux dangereuses. Porter secours aux survivants, prendre contact avec le Centre de Coordination des Sauvetages en Mer, ramener les corps de ceux pour lesquels ils arrivent trop tard afin de leur offrir une sépulture digne, c’est aussi cela, le quotidien des pêcheurs de Zarzis. L’effroi et la colère de l’impuissance lorsque des cadavres se prennent dans les filets pêche, l’inquiétude et le soulagement lorsque le pire est évité et que tout le monde arrive à bon port.
Sauver des vies lorsqu’il est encore temps, c’est avant tout un devoir d’humanité pour ces hommes et ces femmes de la mer. La question ne se pose même pas, malgré les heures de travail et l’argent perdus. Pour être plus efficaces dans leurs gestes et secourir le plus grand nombre, plus d’une centaine de pêcheurs de Zarzis ont suivi en 2015 une formation de 6 jours sur le secours en mer organisée par Médecins sans frontières[16]. Alors que les politiques européennes de criminalisation des ONG menant des opérations de recherche et de secours en mer ont laissé un grand vide en Méditerranée, les pêcheurs tunisiens se retrouvent en première ligne pour les opérations de sauvetage. Aussi, quand ils partent en mer, prévoient-ils toujours de l’eau et de la nourriture en plus, des fois qu’un bateau à la dérive croise leur chemin.
Des sauveurs que l’Europe veut faire passer pour des criminels
Au-delà d’un devoir d’humanité, porter secours aux embarcations en détresse est une obligation inscrite dans le droit international maritime et en particulier dans la Convention internationale sur la Sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS), qui s’applique à tous les navires. Le texte prévoit l’obligation pour tous les Etats de coordonner leurs secours et de coopérer pour acheminer les personnes dans un lieu sûr[17], où la vie des survivants n’est plus menacée et où l’on peut subvenir à leurs besoins fondamentaux.
Aussi, lorsque l’équipage de Chameseddine Bourrasine croise lors l’été 2018 une embarcation avec 14 migrants à la dérive, c’est sans hésitation qu’il décide de leur porter secours. Mais alors que les rescapés menacent de se suicider s’ils sont ramenés en Tunisie et qu’il ne saurait être question de les livrer aux garde-côtes de Libye où c’est l’enfer des geôles qui les attend, le capitaine décide d’appeler la garde côtière du pays sûr le plus proche, à savoir l’Italie. Après plusieurs tentatives de contact restées sans réponse, il décide alors de remorquer le bateau vers l’Italie pour débarquer les migrants dans un lieu où ils seront en sécurité[18]. Accusé avec son équipage de s’être rendu coupable d’aide à l’immigration dite « clandestine », ce sauvetage coûtera aux 7 marins-pêcheurs 22 jours d’incarcération en Sicile.
Si le procès s’est résolu par un non-lieu, les pêcheurs de Zarzis restent dans le collimateur des autorités italiennes. « Nous les pêcheurs tunisiens, l’Italie voudrait nous contrôler et encore limiter la zone dans laquelle nous pouvons pêcher » se désole Slah Eddine, « les Italiens nous surveillent ! ». Il évoque aussi la surveillance d’EUNAVFOR Med, également appelée Sophia, opération militaire lancée par l’Union européenne en 2015 en Méditerranée pour, selon les mots de la Commission « démanteler le modèle économique des passeurs et des trafiquants d’êtres humains »[19]. Si l’opération militaire les surveille de près lorsqu’il s’agit du secours en mer, lorsqu’il est question d’attaques par des milices libyennes, Sophia détourne le regard et abandonne les pêcheurs tunisiens à leur sort.
Les harraga de demain ? [20]
« On ne peut plus, ce n’est plus possible, il n’y a plus rien », répètent les pêcheurs, acquiesçant les paroles par lesquelles Slah Eddine vient de présenter leur situation. Entre les eaux polluées, les problèmes économiques, le fléau de Daesh, les poissons qui ne se reproduisent plus, les éponges malades, les attaques libyennes, les pressions italiennes et européennes, être un pêcheur en Tunisie, « ce n’est plus une vie ». Leurs fils à eux sont partis pour la plupart, en Europe, après avoir « brûlé » la mer. Ils savent que dans cette région qui vit surtout de la pêche, il n’y a pas d’avenir pour eux.
Et puis il y a ceux qui, privés de toute autre source de revenus, sont contraints à se reconvertir dans des activités de passeurs. Nés dans des familles où la pêche se transmet de père en fils, ils connaissent la mer, ses vents, tempêtes, marées et courants. Ils savent où se procurer des bateaux. Lorsque ces loups de mer sont à la barre, le voyage est plus sûr pour celles et ceux risquent la traversée vers l’Europe à bord d’un rafiot. Alors que les harragas tunisiens sont de plus en plus systématiquement déportés lorsqu’ils sont arrêtés par les autorités italiennes[21], certains passeurs ont troqué leur clientèle tunisienne pour une clientèle subsaharienne, de plus en plus nombreuse à mesure que leur situation en Libye se dégrade. Faute de voies régulières pour les migrants, la demande de passage vers l’Europe augmente. Et faute de ressources alternatives pour les pêcheurs, l’offre se développe.
Or ce n’est ni la « main invisible » ni une quelconque fatalité qui poussent ces pêcheurs au départ ou à la diversification de leurs activités, mais le mélange entre le modèle de développement polluant et incontrôlé, l’inaction des autorités tunisiennes en matière de protection de l’environnement, et le cynisme des politiques migratoires sécuritaires et meurtrières de l’Union européenne.
▻https://ftdes.net/des-pecheurs-pris-dans-un-etau
#environnement #sauvetage #Méditerranée #pêche #développement #émigration #Cotusal #pollution #plastique #colonialisme #sel #salines #phosphogypse #Groupe_Chimique_Tunisien #eaux_usées #reproduction_marine #poissons #éponges #Djerba #mollusques #Gabès #Jbeniana #microalgues #phosphate #crabe_bleu #Libye #différend_territorial #zone_économique_exclusive #surpêche #asile #migrations #réfugiés #criminalisation #Chameseddine_Bourrasine #EUNAVFOR_Med #Operation_Sophia #harraga
A #Oran, les #jeunes_Algériens remettent à plus tard leur projet de migration
Les côtes oranaises sont habituées, depuis les années 2000, à voir de nombreux jeunes partir clandestinement à bord d’embarcations de fortune pour tenter de rejoindre l’Europe. Depuis le début du #soulèvement_populaire en Algérie, le phénomène de la #harraga est cependant presque à l’arrêt, signe que les candidats au départ commencent à croire qu’ils ont un avenir dans leur pays natal.
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/260419/oran-les-jeunes-algeriens-remettent-plus-tard-leur-projet-de-migration?ong
#espoir #Algérie #migrations #migrants_algériens #révolution #avenir #jeunes
]]>#Rafles : Des centaines de migrants irréguliers refoulés de #Nador et #Tanger et débarqués à #Tiznit
Alerte rouge chez les migrants irréguliers installés au Nord du Maroc. Ils font l’objet d’une vaste #chasse_à_l’homme dans les forêts et quartiers de Nador, Tanger et Tétouan. Entre 1.600 et 1.800 personnes ont été arrêtées et déplacées vers des villes de l’intérieur, selon une source officielle citée par l’AFP. Pour les autorités marocaines, cette opération a pour but de « lutter contre les réseaux de trafic humain » et de « déplacer ces migrants dans des villes où les conditions de vie sont meilleures ». Pour les défenseurs des droits des migrants, il s’agit bien d’une traque sans merci.
« Les #arrestations ont démarré mardi dernier vers 4h00 du matin. Les opérations ont mobilisé des centaines d’éléments des forces de l’ordre, en plus de cinquante véhicules et des hélicoptères. Plus de 200 personnes ont été appréhendées dans la forêt de Bolingo, nous a indiqué Aziz Kattof, secrétaire général de l’AMDH-section Nador. Et de poursuivre : « Mais il n’y a pas que cette zone à avoir été la cible des forces de l’ordre. Certains quartiers de la ville, et c’est une première, ont également fait les frais de cette vaste opération de ratissage qui s’est soldée par l’arrestation de toutes les personnes étrangères dont la peau est noire (migrants réguliers et irréguliers, réfugiés, femmes, enfants…) ».
Mais, il n’y a pas que Nador qui a été le théâtre d’une telle chasse à l’homme. Tanger a enregistré plusieurs arrestations de migrants dans les quartiers Mesnana et Prince. « Plusieurs témoignages ont affirmé que les forces de l’ordre se sont violemment introduites à l’intérieur de maisons occupées par des migrants en défonçant leurs portes avant d’en saisir l’argent et les biens des occupants », nous a précisé Aziz Kattof qui estime que les opérations en cours sont une première depuis la chasse à l’homme de 2015. « Les ratissages et les arrestations sont monnaie courante dans la région mais, on n’a jamais vu la mobilisation d’un tel arsenal sécuritaire. Je crois que les autorités veulent faire passer un message, à savoir que Nador ne doit pas servir de point de passage vers l’Europe », a-t-il souligné.
Tétouan a été, elle aussi, secouée par la traque des migrants. Un communiqué de l’Association Mains solidaires a fait état de l’arrestation de plusieurs d’entre eux jeudi dernier sur les boulevards de la ville et à l’intérieur des maisons. Le communiqué parle de centaines d’arrestations qui ont même concerné des migrants régularisés.
Hassan Ammari, défenseur des droits de l’Homme et militant d’Alarmphone Watch the Med pense, quant à lui, que les arrestations en cours s’inscrivent dans le contexte des conclusions du Conseil européen tenu en juin dernier et des pressions européennes qui ont fait suite à l’augmentation du nombre de pateras en provenance de Nador qui ont accosté en Espagne. Certains médias européens ont accusé ouvertement le Maroc d’avoir volontairement laissé partir des migrants vers l’Espagne pour obtenir un meilleur accord de pêche avec l’UE. La chaîne Euronews, l’édition espagnole du Huffington Post et le journal El País ont fortement relayé cette thèse selon laquelle le gouvernement marocain aurait, dès février 2017, proféré des menaces en brandissant de manière à peine voilée l’arme des « migrants ». Or, avec l’accord signé le 24 juillet, le Royaume a obtenu pleine satisfaction.
« Le Maroc est donc obligé de réagir face aux critiques européennes. Les chiffres avancés sur les départs vers l’Europe à partir du Royaume le mettent dans une situation embarrassante », nous a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « C’est pourquoi l’on assiste depuis cinq jours à cette vaste opération de ratissage et d’arrestations à Nador et Tanger. Les migrants appréhendés sont refoulés vers #Marrakech, Tiznit et #Errachidia. Il y a trois semaines, près de 46 d’entre eux ont été déplacés vers #Jérada », nous a-t-il expliqué en précisant que ces opérations constituent une rupture avec les précédentes. « C’est la première fois qu’on assiste à un tel déploiement de force depuis 2011. Le rythme est monté d’un cran mais le pire, cette fois-ci, c’est que l’on s’attaque aussi aux associations et à leurs sièges », nous a-t-il affirmé. Et de conclure : « Cela remet en cause les efforts entrepris et les mesures prises dans le cadre de la nouvelle politique de l’immigration et de l’asile ».
Simon Mastrangelo : une thèse sur les brûleurs de #frontières
Le jeune universitaire vaudois a achevé une longue et très documentée recherche sur les « harraga », ces jeunes africains désœuvrés qui tentent de rallier l’espace Schengen, au péril de leur vie
« Se réaliser, s’émanciper, sortir du blocage, voilà les motivations. L’échec et le renvoi au pays sont souvent vécus comme une forme d’#humiliation, et peuvent mener au développement d’une mémoire traumatique. Le plus souvent, les individus expulsés nourrissent l’envie de prendre leur revanche, ça passe par un nouveau départ. »
▻https://www.letemps.ch/societe/2017/12/19/simon-mastrangelo-une-these-bruleurs-frontieres
#harraga #migrations #thèse_de_doctorat #migrants_tunisiens #Tunisie #renvois #expulsions
]]>Senza vie legali, in Tunisia si diventa “#harraga”
Una nuova ondata di giovani tunisini è decisa a raggiungere l’Europa. Ma nonostante l’incerta chiusura della rotta libica, la Tunisia resta un paese di partenza per soli tunisini. Giulia Bertoluzzi ha incontrato magistrati, studiosi, pescatori, e alcuni sopravvissuti del naufragio dell’8 ottobre.
Communiqué des jeunes tunisiens à Lampedusa - ftdes
▻https://ftdes.net/communique-jeunes-tunisiens-a-lampedusa
Appel à l’opinion publique internationale
Nous sommes un groupe de jeunes venant du Rdeyef (sud-ouest de la Tunisie, là où a émergé le soulèvement du bassin minier en 2008) et d’autres régions de la Tunisie. Devant les défaillances économiques et sociales des politiques de notre pays, l’abandon de l’Etat de ses obligations et l’échec politique à l’échelle locale et internationale, nous avons dû abandonner notre rêve de 2008 d’un Etat démocratique qui garantit la liberté, la dignité et la justice sociale. Et malgré qu’on soit fière de notre pays et de son peuple, nous devions surmonter le danger de la migration non réglementaire direction le nord-ouest de la mer Méditerranée, cette route devenue dangereuse à cause des politiques migratoires européennes qui ferment les frontières à nos rêves et à nos ambitions de tenter une nouvelle expérience d’une manière réglementaire.
Nous nous trouvons actuellement dans le centre d’hébergement des migrants sur l’île de Lampedusa dans des conditions humanitaires difficiles. Nous sommes menacées d’expulsion forcée qui viole les conventions internationales qui garantissent la liberté de circulation, qui s’oppose aux politiques d’expulsion et aux conventions bilatérales inéquitables qui priorisent la sécurité des frontières au détriment des droits universels.
Nous annonçons que nous allons entrer dans une grève de la faim pour réclamer notre droit de circulation et pour protester contre l’expulsion forcée.
]]>Escape from Syria : Rania’s odyssey
#vidéo 22’ en arabe avec des sous-titres en anglais
sur yt - ▻https://www.youtube.com/watch?v=EDHwt-ooAi4
▻https://www.theguardian.com/world/video/2017/aug/02/escape-from-syria-ranias-odyssey-video
Rania Mustafa Ali, 20, filmed her journey from the ruins of Kobane in Syria to Austria. Her footage shows what many refugees face on their perilous journey to Europe. Rania is cheated by smugglers, teargassed and beaten at the Macedonian border. She risks drowning in the Mediterranean, travelling in a boat meant to hold 15 people but stuffed with over 50. Those with disabilities are carried across raging rivers and muddy fields in their wheelchairs.
This film was produced and directed by Anders Somme Hammer.It was edited by Mat Heywood for The Guardian and commissioned and executive produced by Michael Tait
trouvé ici : ▻https://diasp.eu/posts/5865567
#docu #documentaire #réfugiés #migrations sur la #route de #Syrie #Turquie #Grèce #Macédoine en #Autriche
]]> Hubert Paris, journaliste au magazine américain Struggle, se rend en #Algérie dans le cadre d’un reportage sur les migrants clandestins à travers le monde. Faussement flegmatique, se laissant porter par ses rencontres et ses découvertes, il découvre les accords internationaux, les fonctionnaires peu respectueux de leur rôle social, le recrutement de main d’œuvre clandestine et bon marché. Il rencontre également les « #harragas », candidats à la traversée et suit leur périple afin de témoigner de leur histoire.
Habitué des enquêtes satiriques, le dessinateur de presse Aurel nous montre une autre facette de son talent avec cette fiction politique et sociale basée sur des faits réels issus de plusieurs reportages qu’il a effectué aux côtés de journalistes tel que Pierre Daum du Monde Diplomatique. Une plongée sans concession dans les dessous de l’immigration clandestine racontée à hauteur d’homme…
Une planche :
Et une autre planche, sur l’#invisibilité (#in/visibilité) :
Il documento segreto su Wikileaks : “I giovani #harraga diretti in Sardegna”
La rotta dei migranti Algeria-Sulcis è nota ormai da dieci anni e ancora oggi è battuta da giovani e giovanissimi che dal Nord Africa sognano di arrivare in Italia: anche ieri sono stati intercettati 61 algerini che cercavano di raggiungere Cagliari, in tutto il 2016 le coste sulcitane sono state meta di 1133 migranti.
▻http://www.sardiniapost.it/cronaca/documento-segreto-wikileaks-giovani-algerini-diretti-sardegna
#Sardaigne #migrations #Italie
cc @albertocampiphoto
Mise à jour de :
►http://seenthis.net/messages/410458
Plusieurs articles abordent la question du vocabulaire. Faut-il les appeler migrants, réfugiés, sans-papiers, demandeurs d’asile, exilés...? Les avis sont partagés
Réfugiés ? Migrants ? Abrités ? Accueillis ? Apatrides ? Arabes ? Aventuriers ? Binationaux ? Capital humain ? Cerveaux en fuite ? Chercheurs de Paix ? Chercheurs de Refuge ? Circulants ? Clandestins ? Clandestins Non Identifiés ? Coupables ? Coupables de voyage ? Criminels ? Criminels Illégaux ? Crimmigrés ? Cueilleurs de Fraises ? Déboutés ? Demandeurs d’asile ? Demandeurs de refuge ? Déplacés ? Déplacés Internes ? Déplacés Poétiques ? Désespérés ? Diamants Noirs ? Dreamers ? Dublinés ? Égarés ? Éjectés ? Éjectés Volontaires ? Emigrants ? Envahisseurs ? Errants ? Esclaves ? Etrangers ? ESIs ? Exilés ? Exodants ? Exode de cerveau ? Expatriés ? Fugitifs ? Héros ? Illégaux ? Illégaux en Transit ? Illégalisés ? Immigrants ? Immigrés ? Immigrés choisis ? INADs ? Indésirables ? Infiltrés ? Intrus ? Invisibles ? Invités ? Irréguliers ? Marcheurs ? Main d’oeuvre ? Maintenus ? Messagers ? Migrants climatiques ? Migrants éco-climatiques ? Migrants économiques ? Migrants environnementaux ? Migrants Internationaux ? Migrants Rapatriés ? Migrants Revenus ? Migrants Secondaires ? Migrants Volatilisés ? Migrérrants ? Mijeurs ? Musulmans ? Naufragés ? Navetteurs ? Nouveaux Européens ? Persécutés ? Personnes en migration ? Population Migratoire ? Rapatriés ? Rapatriés en Bilan ? Réfugiés présumés ? Réfugiés aigus ? Réfugiés climatiques ? Réfugiés environnementaux ? Réfugiés Illégalisés ? Réfugiés Irréguliers ? Réfugiés Sans Papiers ? Réfugiés Travaillant ? Rejoignants ? Rescapés ? Retenus ? Retournés ? Revenus ? Sans Autorisation ? Sans Papiers ? Sans-Paps ? Sans Permission ? Sans Statut ? Survivants ? Terroristes ? Touristes ? Touristes Clandestins ? Transitants ? Transmigrants ? Travailleurs Itinérants ? Travailleurs Migrants ? Travailleurs Réfugiés ? Turcs ? Vacanciers ? Vent du Désert ? Victimes collatérales ? Vocation à Quitter le Territoire ? Voyageurs ? Êtres Humains ?
Et faut-il ajouter des guillemets à ces termes ?
ESI = Etrangers en Situation Irrégulière
INAD = étrangers non-admis sur le territoire français et interpellés à leur descente de l’avion
Mijeurs = mineurs déclarés majeurs par les autorités
Aussi : Mineurs Migrants ? Mineurs Migrants Non Accompagnés ? Mineurs Etrangers Non Accompagnés ? Mijeurs ? Migrants Mineurs Isolés ? Mineurs Isolés ? Mineurs Non Accompagnés ? et même Bébés Passeport ?
D’autres spécifiquement en anglais comme aspiring migrants, climate-movers, deportees, dreamers, ICE_detainee, illegalized refugees, returnable migrants, returnee migrants, returnees, returning migrants, undocumented refugees...
En italien : capsunari (cueilleurs de fraises)
Et d’autres mots encore plus spécifiques, comme Habesha qui désignent au Soudan ceux qui ne parlent pas arabe, donc les Abyssins, les Éthiopiens et les Érythréens, donc en fait les migrants...
Les Libyens appellent les migrants érythréens Dollars ou Euros selon qu’ils ont de la famille (supposée riche) en Europe ou en Amérique du Nord...
Et Libia, surnom donné aux nouveaux arrivants d’Erythrée par les Erythréens de la diaspora, installés depuis longtemps en Italie...
Refuweegee : réfugié bien intégré à Glasgow
Au Vénézuela, certains peuples autochtones n’ont pas de mot pour désigner un migrant, et ils les appellent donc des caminantes, c’est à dire des marcheurs...
#migrants #réfugiés #sans-papiers #demandeurs_d_asile #exilés #Syrie #Guerre #Tragédie #terminologie #vocabulaire #mots #asile #migrations #mineurs_non_accompagnés #recension
« Emigration illégale » : une notion à bannir
Claire Rodier, Libération, le 13 juin 2006
►http://www.migreurop.org/article922.html
L’archétype rêvé du réfugié
Karen Akoka, Plein droit, octobre 2011
►http://www.gisti.org/spip.php?article2441
Figures de l’Étranger : quelles représentations pour quelles politiques ?
GISTI, avril 2013
►http://www.gisti.org/publication_pres.php?id_article=3061
« Le réfugié est une notion fabriquée au gré des priorités politiques »
Carine Fouteau, Médiapart, le 12 juin 2013
►http://www.mediapart.fr/journal/france/120613/le-refugie-est-une-notion-fabriquee-au-gre-des-priorites-politiques
Le demandeur d’asile n’existe pas
Michael Pfeiffer, Vivre Ensemble, le 25 juin 2013
►http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2013/06/25/le-demandeur-dasile-nexiste-pas
Are they illegal or illegalized ?
Nicholas Keung, The Star, le 17 août 2013
►https://www.thestar.com/news/insight/2013/08/17/are_they_illegal_or_illegalized.html
La Cimade et les Portugais en France de 1957 à 1974 : une aide sous le signe des guerres coloniales
Victor Pereira, Presses universitaires de Paris Ouest, 2013
►http://books.openedition.org/pupo/2561
Immigrants illégaux, détections, murs de barbelés : le vocabulaire lamentable de FRONTEX commence à déteindre…
J.Caye, Forum Asile, le 22 mai 2014
►http://forumasile.org/2014/05/22/immigrants-illegaux-detections-murs-de-barbeles-le-vocabulaire-lamentabl
D’ « opposants » à « clandestins » : le parcours médiatique des personnes migrantes
Raphaël Rey et Sophie Malka, Vivre Ensemble, le 28 mai 2014
►http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2014/05/28/d-opposants-a-clandestins-le-parcours-mediatique-des-personnes-migrantes
« Les messagers », documentaire d’Hélène Crouzillat et Laetitia Tura (2014).
►http://video.mediapart.fr/html5/videos/outputs/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers/20151005_les-messagers-854x480.mp4
Sans-papiers, sans clichés ! (ou comment écrire de manière éthique sur les migrants)
Café Babel, le 27 mars 2015
►http://www.cafebabel.fr/article/sans-papiers-sans-cliches-ou-comment-ecrire-de-maniere-ethique-sur-les-mig
Expatriation. Les Blancs sont des expats, les autres sont des immigrés !
Silicon Africa, le 29 mai 2015
►http://www.courrierinternational.com/article/expatriation-les-blancs-sont-des-expats-les-autres-sont-des-i
Le danger d’assimiler trafic de migrants et traite humaine
Natalia Paszkiewicz, Middle East Eye, le 4 juin 2015
►http://www.middleeasteye.net/node/44345
Réfugiés ou migrants : faut-il inventer un nouveau terme ?
IRIN, le 17 juin 2015
►http://www.irinnews.org/fr/report/101645/r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-migrants-faut-il-inventer-un-nouveau-terme
Is "Expat" the New White ?
Denis Colombi, Une Heure de Peine, le 30 juin 2015
►http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2015/06/is-expat-new-white.html
Réfugiés, intrusion, hotspots : le nouveau lexique des migrations
Carine Fouteau, Médiapart, le 10 août 2015
►http://www.mediapart.fr/journal/international/100815/refugies-intrusion-hotspots-le-nouveau-lexique-des-migrations?onglet=full
Europe. Ne les appelez plus des “migrants” !
Al-Jazira, le 25 août 2015
►http://www.courrierinternational.com/article/europe-ne-les-appelez-plus-des-migrants
« Migrant » ou « réfugié » : quelles différences ?
Alexandre Pouchard, Le Monde, le 25 août 2015
►http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/08/25/migrant-ou-refugie-quelles-differences_4736541_4355770.html
Le « migrant », nouveau visage de l’imaginaire français
Sylvia Zappi, Le Monde, le 26 août 2015
►http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/08/26/le-migrant-nouveau-visage-de-l-imaginaire-francais_4737104_1654200.html
« Migrants », « réfugiés » : sur le sujet sensible des migrations, le choix des mots n’est pas neutre
AFP, le 27 août 2015
►https://www.45enord.ca/2015/08/migrants-refugies-sur-le-sujet-sensible-des-migrations-le-choix-des-mots-nes
Quand doit-on parler de migrants, de réfugiés ou de demandeurs d’asile ?
IRIN, le 28 août 2015
►http://www.irinnews.org/fr/report/101928/quand-doit-on-parler-de-migrants-de-r%C3%A9fugi%C3%A9s-ou-de-demandeurs-d-
Le débat sur les termes "migrants" et "réfugiés" agite la presse
RTS, le 28 août 2015
►http://www.rts.ch/info/monde/7034671-le-debat-sur-les-termes-migrants-et-refugies-agite-la-presse.html
« Réfugiés » au lieu de « migrants » : une terminologie à revoir
J. Caye, Forum Asile, le 31 août 2015
►http://forumasile.org/2015/08/31/refugies-au-lieu-de-migrants-une-terminologie-a-revoir
Point de vue du HCR : « Réfugié » ou « migrant » ? Quel est le mot juste ?
UNHCR, le 31 août 2015
►http://www.unhcr.fr/55e45d87c.html
Migrants perdus en mer. Ce sont nos enfants
Aminata D. Traoré, Le Monde Diplomatique, Septembre 2015
►http://www.monde-diplomatique.fr/2015/09/TRAORE/53710
Débat sémantique : une distraction dangereuse ?
Melissa Phillips, IRIN, le 1er septembre 2015
▻http://www.irinnews.org/fr/report/101940/d%C3%A9bat-s%C3%A9mantique-une-distraction-dangereuse
Ne dites plus « migrant »
Jean Quatremer, Libération, le 4 septembre 2015
►http://www.liberation.fr/monde/2015/09/04/ne-dites-plus-migrant_1375999
La distinction entre réfugiés et migrants économiques ne va pas de soi
Céline Mouzon, Alter Eco, le 11 septembre 2015
►http://www.alterecoplus.fr/refugies/la-distinction-entre-refugies-et-migrants-economiques-ne-va-pas-de-soi-
Le discours sur les réfugiés syriens : un analyseur
Saïd Bouamama, le 11 septembre 2015
►https://bouamamas.wordpress.com/2015/09/14/le-discours-sur-les-refugies-syriens-un-analyseur
"Migrants" ou "réfugiés" ? L’indignation est mauvaise conseillère
Michaël Neuman, Médiapart, le 11 septembre 2015
►http://blogs.mediapart.fr/blog/mikael/200915/migrants-ou-refugies-lindignation-est-mauvaise-conseillere
"La distinction entre ’bons’ réfugiés et ’mauvais’ migrants n’est pas tenable"
Laura Thouny, L’Obs, le 12 septembre 2015
►http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150910.OBS5614/la-distinction-entre-bons-refugies-et-mauvais-migrants-n-est-pa
Demandeurs d’asile ou sans-papiers ?
Paris-Luttes Info, le 13 septembre 2015
►https://paris-luttes.info/demandeurs-d-asile-ou-sans-papiers-3761
Philippe Leclerc : « Le statut de réfugié a été trop difficile à créer pour qu’on risque la confusion »
Sonya Faure, Libération, le 13 septembre 2015
►http://www.liberation.fr/politiques/2015/09/13/philippe-leclercle-statut-de-refugie-a-ete-trop-difficile-a-creer-pour-qu
Pourquoi je n’userai pas du terme "réfugié"
Paris-Luttes Info, le 15 septembre 2015
►https://paris-luttes.info/pourquoi-je-n-userai-pas-du-terme-3770
En Europe, l’accueil des « réfugiés » se fait au détriment des « migrants économiques »
Carine Fouteau, Médiapart, le 17 septembre 2015
►http://www.mediapart.fr/journal/international/170915/en-europe-l-accueil-des-refugies-se-fait-au-detriment-des-migrants-economi
Contre la logique du tri : pour un droit d’asile et au séjour, pour tous et toutes, maintenant !
Solidaires, le 17 septembre 2015
►http://solidaires.org/article51763.html
« Le pape appelle à repenser le droit d’asile »
Michaël Hajdenberg, Médiapart, le 22 septembre 2015
►http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/220915/le-pape-appelle-repenser-le-droit-d-asile?onglet=full
Migrant, réfugié : quelles différences ?
Laure Cailloce, Le Journal du CNRS, le 22 septembre 2015
►https://lejournal.cnrs.fr/articles/migrant-refugie-quelles-differences
La fin du voyage
Serge Quadruppani, Les Contrées Magnifiques, le 23 septembre 2015
►http://quadruppani.blogspot.fr/2015/09/la-fin-du-voyage.html
Vivre Ensemble
Septembre 2015
NB : et la version réac :
Migrant ou réfugié ?
Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 15 mai 2015
►http://www.ledevoir.com/international/europe/440216/migrant-ou-refugie
De l’utilité des frontières
Christian Rioux, Le Devoir (Montréal), le 8 septembre 2017
►http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/507477/de-l-utilitedes-frontieres
Les damnés de la mer : un point de vue algérien
Le contrôle sécuritaire de l’immigration a échoué à résoudre le problème parce qu’il ignore les origines de la cause : Un système global qui met le profit avant les gens.
▻http://www.pambazuka.net/fr/category.php/features/94928
#migration #asile #réfugiés #Forteresse_Europe #Algérie #Harragas #Harga #hogra #Méditerranée #naufrage #mourir_en_mer
cc @reka
Les harragas à l’épreuve de la nouvelle donne portuaire tangéroise
▻http://www.jadaliyya.com/pages/index/16571/les-harragas-%C3%A0-l%E2%80%99%C3%A9preuve-de-la-nouvelle-donne-portn
À l’extrême Nord de la pointe du territoire marocain et à seulement une quinzaine de kilomètres de l’Espagne, le littoral tangérois est en mutation. Deux projets portuaires ambitieux y sont en cours de réalisation en même temps. La région est aussi la principale porte de sortie pour de nombreux migrants africains et marocains dont la nouvelle configuration portuaire ne semble pouvoir enterrer les rêves européens. Après une brève analyse des projets qui transforment la côte tangéroise, l’article montre comment les candidats à l’émigration détournent les nouveaux aménagements de ce littoral en mutation. L’étude des pratiques des harragas—candidats à l’émigration clandestine appelés également les brûleurs du détroit—présentée ici s’appuie sur une enquête de terrain menée auprès d’adolescents et d’enfants
]]>#Surpeuplement des centres d’#accueil en #Italie.
Le 10 juillet 2013, 17 algériens à la dérive ont été secourus par les #garde-côtes sardes.
Quatre d’entre eux ont été acheminés à l’hôpital de Sirai, dans le sud-ouest de la #Sardaigne, d’où ils ont essayé de s’échapper. Un seul y est parvenu, les seize autres #harraga ont été enfermés dans le centre de première assistance d’Elmas, CPA, près de Cagliari. Ils ont été placés dans le bâtiment des femmes, qui ont été transférées dans les locaux réservés aux gardiens.
Les militants No Border en Sardaigne dénoncent le #surpeuplement, le #racisme et la #gestion_autoritaire de ce centre, ainsi que la piètre qualité des repas, l’insuffisance de la ration alimentaire et l’absence d’assistance médicale.
No Border Sardaigne explique également que pendant trois semaines, des demandeurs d’asile ont été arbitrairement enfermés dans la structure sans autorisation de sortie. Suite à la montée des tensions, l’administration les a finalement laissé sortir le 12 juillet.
Le 19 juin dernier, en raison du surpeuplement du centre de secours et de premier accueil de Lampedusa, CSPA, environ deux cent personnes avaient été transférées au centre d’Elmas, qui est pourtant un centre de première assistance.
Enfin, le 11 juillet à #Lampedusa, plus de 600 personnes étaient encore dans l’attente d’un transfert vers une autre structure en Italie- rappelons que le centre peut normalement héberger jusqu’à 300 pesonnes. La veille 140 personnes quittaient l’île par voie aérienne vers Rome et Turin. Le 11 juillet en fin de matinée, 123 personnes étaient à leur tour transférées par ferry en #Sicile alors que les garde-côtes venaient de secourir -à 100 miles de Lampedusa- une embarcation avec à son bord 123 personnes...
▻http://www.boats4people.org/index.php/fr/actualite/actuarticles/612-sardaigne-centre-daccueil-transferts-lampedusaAgrigento.
#migration #demandeurs_d'asile #centres_pour_requérants_d'asile
]]>Mort de harraga : ce que la Marine nationale ne veut pas dire
L’intervention musclée contre des harraga par les gardes-côtes et le décès d’un jeune harrag et d’un militaire dimanche dernier relancent la polémique sur ces agissements. D’autres cas ont été enregistrés au large de Annaba, sans que la lumière soit faite. Accident ou nouvelle méthode pour terroriser les migrants clandestins ?
▻http://www.elwatan.com//actualite/mort-de-harraga-ce-que-la-marine-nationale-ne-veut-pas-dire-12-07-2013-2207
#harraga #harrag #marine #migration #Annaba #gardes_côtes #Hamza_Guerbi #Méditerranée #décès
]]>Tunisie. La détresse des familles des harragas disparus
►http://kapitalis.com/proximite/53-societe/4839-tunisie-la-detresse-des-familles-des-harragas-disparus.html
#tunisie #harragas
Des nouvelles des procédures judiciaires
mail reçu cette nuit donc info de la veille.
La juge a annulé toute les rétentions des tunisiens (+ deux autres sans pap sur 4 qui étaient inscrit au rôle, un monsieur Indien et un jeune lycéen pris en charge par l’ASE ont vu eux leur rétention confirmée). Pour chacun des 8 camarades tunisiens maître Sohil Boudjellal a soulevé une dizaine de nullités de procédure, certaines étant communes à tous, comme par exemple celle sur les conditions d’interpellation liées à l’expulsion de l’immeuble de la rue Bichat et d’autres plus techniques comme les heures de notification de garde à vue, retard d’interprète.... La juge a accepté plusieurs de ces vices, des différents selon les cas, et chacun des jeunes harragas aurait donc du être libre ce soir.
Le parquet a malheureusement décidé de faire appel pour 5 d’entre eux qui sont donc retournés au centre de rétention de Vincennes. 3 sont sortis libres. Les 5 passeront devant la cour d’appel mercredi matin a priori.
#bolivar51 #tunisie #harragas #réfugiés #justice #rétention #botzaris36
]]>N’hésitez pas à faire savoir à l’AFTAM ce que vous pensez de leur comportement rapport à l’expulsion des Tunisiens de la rue Bichat
AFTAM
tél 01 53 46 38 38
fax 01 53 46 39 00
mail via formulaire : ►http://www.aftam.fr/18-l-insertion-sociale-par-l-autonomie-contacter-l-aftam.htm
modèle de courrier à peaufiner ici :
►http://leclown.framapad.org/8
#bolivar51 #tunisiens #harragas #expulsion #mobilisation
#botzaris36