Vu hier, encore, à Redon, deux zigotos en uniformes (c’est à dire, comme tout policier, gendarme, militaire, jouant aux policiers, aux gendarmes, aux militaires, cabotinant des épaules, des lunettes, des intonations, de tout ce qui humainement peut cabotiner le sentiment d’une importance qui, sans ces artifices, serait invisible à l’oeil nu) déplacer des barrières, des petits trucs, pour régler le ramassage scolaire. Je voyais mal à quoi pouvait bien servir l’agitation de ces deux-là sinon à signifier à des centaines de lycéens que la police est partout, à n’importe quel moment de la vie, à sa place. Les plus jeunes ont fini par considérer comme normal de croiser des mitraillettes dès qu’ils prennent le train. Les prochains seront nés dans un monde où ils trouveront normal de croiser des flics dans leur vestiaire de sport, leur cantine, à l’arbitrage de leurs partie de balle au prisonnier.