• Coronavirus : l’essai clinique avec du sang de ver marin suspendu - Bretagne - Le Télégramme
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    Franck Zal, co-fondateur de la société de biotechnologie Hemarina, basée à Morlaix.
    Claude Prigent

    L’essai clinique qui prévoyait d’administrer à des patients atteints du Covid-19 une solution issue du sang d’un ver marin a été stoppé ce jeudi, son autorisation ayant été retirée dans l’attente d’une nouvelle évaluation.

    L’Agence du médicament a décidé de « suspendre en urgence » le feu vert qu’elle avait donné pour cette étude, après avoir pris connaissance de résultats négatifs d’une étude précédente sur des porcs de cette solution aux pouvoirs d’oxygénation très importants, fabriquée par la société morlaisienne #Hemarina.

    « L’essai n’avait pas débuté »
    En conséquence, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) « a décidé de ne plus être promoteur » de cet essai clinique, explique le groupement hospitalier dans un bref communiqué, précisant que « l’essai n’avait pas débuté et qu’aucun patient n’a donc reçu ce produit expérimental ».

  • Le « respirateur moléculaire » d’Hemarina testé dans deux hôpitaux parisiens - Bretagne - Le Télégramme
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    Franck Zal, P-DG de la société de biotechnologie Hemarina, a expédié ses premières doses d’HEMO2Life, ce lundi, à destination des hôpitaux parisiens Georges-Pompidou et de La Pitié Salpêtrière.
    Photo Claude Prigent/Le Télégramme

    Dans les tout prochains jours, la molécule HEMO2Life produite par la société morlaisienne Hemarina va être testée sur dix patients atteints de Covid-19, dans deux hôpitaux parisiens.

    Son appel a été entendu. Franck Zal, ancien chercheur au CNRS et cofondateur de la société de biotechnologie morlaisienne Hemarina, a obtenu, samedi, l’accord de l’Agence nationale de la sécurité des médicaments (ANSM). S’il est encore dans l’attente de l’avis du Centre de protection des personnes (CPP), l’affaire semble donc en bonne voie. Sa molécule baptisée HEMO2Life, transporteur universel d’oxygène issu de l’hémoglobine du ver arénicole (ver marin), va pouvoir entrer, cette semaine, en phase d’essais cliniques sur des patients atteints de Covid-19 dans deux hôpitaux parisiens.

    Essai sur dix patients
    « Dans un premier temps, nous allons tester la molécule sur dix patients hospitalisés à La Pitié Salpêtrière et Georges-Pompidou. Nos produits sont partis dès ce lundi après-midi, car il n’y a pas une minute à perdre pour aider les premières lignes à soigner les malades », souffle Franck Zal. À Pompidou, l’essai sera encadré par le professeur Bernard Cholley, chef du service de réanimation ; à La Pitié Salpêtrière, par les professeurs Alain Combes et Jean-Michel Constantin, respectivement chef du service réanimation et anesthésiste réanimateur. « Le professeur Laurent Lantiéri, qui a déjà utilisé cette molécule dans le cadre d’une greffe totale de visage sur un Landivisien, sera également en support à Pompidou », précise le P-DG d’Hemarina.

    Gagner du temps et soulager les soignants
    Si le Covid-19 ne présente aucun danger chez certains patients, il y a aussi des cas graves, mortels, qui se multiplient dans le pays, le pic de la pandémie n’étant pas encore atteint. Les poumons de ces malades se remplissent de mucus, ils ne peuvent plus respirer et s’asphyxient. « C’est là que nous pouvons intervenir avec notre molécule, explique Franck Zal. HEMO2Life a une forte capacité oxygénante ».. Ce « respirateur moléculaire » n’est pas un traitement qui soigne la maladie, mais il évitera les asphyxies et ralentira les admissions en réanimation, selon le patron d’Hemarina. Du temps de gagné donc. « Ce qui permettra au personnel soignant de se concentrer sur les cas les plus lourds, qu’il faut intuber et qui demandent des moyens humains et matériels considérables ».

    Si l’essai s’avère concluant, Hemarina est déjà en capacité de fournir 5 000 doses de son HEMO2Life. « Et nous nous mettons déjà en ordre de bataille pour pouvoir en produire 15 000 autres. Mais ça prendra un peu de temps. Nous étions prêts il y a deux ans et demi mais la réglementation nous a bloqués, ce qui explique qu’on ne puisse pas être totalement réactifs. Il va falloir tout réactiver, en plein confinement ».

    • Franck Zal : « J’ai l’impression que notre essai gêne beaucoup de monde » - France - Le Télégramme
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      Surpris par la suspension unilatérale de l’essai clinique Monaco par l’AP-HP, Franck Zal, le fondateur d’Hemarina, se veut confiant quant à la reprise rapide d’essais de son transporteur universel d’oxygène issu des vers marins.

      Ce jeudi 9 avril, l’Agence du médicament (ANSM) a décidé de suspendre l’essai clinique porté par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) mais pas encore réalisé sur des patients, après avoir pris connaissance du fait qu’une étude menée sur des porcs, en 2011, avait échoué. Par voie de communiqué, l’AP-HP a signifié son choix « de ne plus être promoteur » de cet essai clinique. Une décision qualifiée d’« expéditive » par Franck Zal, fondateur de l’entreprise morlaisienne #Hemarina, persuadé que sa molécule, transporteur universel d’oxygène issu des vers marins, peut permettre de sauver des vies pour des patients atteints du Covid-19. Et qui espère obtenir très rapidement une nouvelle autorisation de la part de l’ANSM pour lancer un essai thérapeutique avec d’autres partenaires.

      Quelle est votre réaction à cette annonce de la suspension de l’essai clinique Monaco basé sur les propriétés oxygénantes du ver marin ?
      Je suis complètement confiant pour la suite, l’essai clinique est suspendu, mais pas arrêté. J’ai encore eu un contact avec l’ANSM, qui m’a demandé des informations que j’ai envoyées dans la nuit de mercredi à jeudi. Ils ont toutes les informations en main. Ce sont des données complémentaires qu’ils voulaient avoir sur une étude que j’ai faite, il y a dix ans, sur des porcs, où, en fait, la plupart de ceux-ci décédaient de choc hémorragique létal… Cette étude n’a pas pu montrer le bénéfice ou l’absence de bénéfice du produit. Voilà, il n’y a rien. En revanche, cela prouve que notre essai gêne beaucoup de monde aujourd’hui.

      Comment expliquez-vous que l’on soit remonté à une étude aussi ancienne ?
      C’est un truc qui date de dix ans, il n’y avait même pas de production pharmaceutique, c’était des algues qu’on allait chercher sur la plage. Ce n’est pas le même produit. Je pense que c’est un règlement de compte… J’ai répondu en temps et en heure avec des documents confidentiels qui ont été donnés à l’ANSM. Et, d’un seul coup, on parle de données qui étaient dans ces documents confidentiels, qui sortent par l’AP-HP (Assistance publique - hôpitaux de Paris). Je me pose pas mal de questions sur l’AP-HP, j’ai des interrogations.

      Vous êtes tombé des nues en apprenant cet arrêt de l’essai ?
      Complètement. J’ai appris que, soi-disant, ce serait quelqu’un qui aurait envoyé une lettre anonyme. Une lettre anonyme permet d‘arrêter un essai clinique : voilà, je vous laisse juge. Je suis effaré de ce qui se passe. Comment peut-on arrêter un essai clinique qui, potentiellement, pouvait sauver des gens avec une lettre anonyme ?

      Comment envisagez-vous la suite de l’essai clinique, désormais ?
      Je suis complètement confiant que l’autorisation initiale va être redonnée avec les documents que l’on a fournis à l’ANSM. On n’a rien caché, on n’a rien à cacher. Ces essais ont été concluants sur une greffe de rein et sur une greffe de visage, les patients peuvent vous en parler, ils sont toujours là. Que dire de plus, sinon que j’ai l’impression que celui qui essaie de proposer quelque chose d’innovant se fait « taper » dessus. Est-ce qu’on en est là, je n’en sais rien ? En tout cas, je continue mon combat. La technologie, elle est là, je suis persuadé qu’elle permettrait de sauver des vies. Je suis complètement confiant sur la suite des opérations.