• Travailleurs saisonniers du #Maghreb : la #FNSEA lance son propre business

    Grâce à des #accords passés en #Tunisie et au #Maroc, le syndicat agricole a décidé de fournir des « saisonniers hors Union européenne » aux agriculteurs. Elle fait des prix de gros et recommande d’éviter de parler de « migrants ».

    Le syndicat de l’#agrobusiness ne laisse décidément rien au hasard. Après avoir mis des pions dans la banque, l’assurance, les oléoprotéagineux ou le biodiesel, la FNSEA vient de lancer un service destiné à fournir des saisonniers aux agriculteurs français. #Jérôme_Volle, vice-président du syndicat agricole, a organisé, mercredi, au Salon de l’agriculture, une réunion de présentation du dispositif, fermée au public et aux journalistes.

    Pour l’instant, la chambre d’agriculture Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) a été la seule à promouvoir ce « nouvel outil » destiné « à faire face à la pénurie de main-d’œuvre ». Le nom du service, « Mes #saisonniers_agricoles », a été déposé, le 9 janvier, à l’Institut national de la propriété industrielle (Inpi).

    Ce « #service_de_recrutement » de la FNSEA repose sur « un #partenariat avec les ministères et les partenaires emploi de la Tunisie et du Maroc » et ne proposera que des saisonniers recrutés hors Union européenne. Ce #service n’est pas sans but lucratif. Selon des documents obtenus par Mediapart, le syndicat s’apprête à facturer aux agriculteurs « 600 euros hors taxe » par saisonnier en cas de commande « de 1 à 3 saisonniers », mais il fait un prix « à partir du 4e saisonnier » : « 510 euros hors taxe le saisonnier ».

    Cette note interne précise qu’un montant de 330 euros est affecté à la « prestation fixe » du syndicat (« rétribution FNSEA »), pour la « recherche / formalité » et le fonctionnement de la « #cellule_recrutement ». Et qu’une rétribution de 270 euros, « ajustable », pourra être perçue par la fédération départementale du syndicat.

    Ces montants sont calculés « pour la première année », car la FNSEA propose aussi son « offre renouvellement », pour un ou plusieurs saisonniers « déjà venu(s) sur l’exploitation », soit « 120 euros hors taxe par saisonnier, puis au 4e 20 euros par saisonnier ». Le syndicat entend donc prélever sa dîme aussi pour les saisonniers déjà connus de l’employeur.

    « Le réseau FNSEA est le premier à mettre en place un schéma organisé et vertueux incluant la phase amont de #recrutement dans les pays hors UE », vante un autre document, qui précise les « éléments de langage » destinés à promouvoir le service « auprès des employeurs agricoles ». « La construction d’un cadre administratif conventionné a été réalisée en concertation avec les ministères de l’intérieur, du travail, des affaires étrangères, les agences pour l’emploi », indique ce document, qui signale que « les premiers pays engagés dans la démarche sont la Tunisie et le Maroc », mais que « d’autres suivront ».

    Dans le lot des récentes #concessions_gouvernementales à la FNSEA figure d’ailleurs la possible inscription de plusieurs #métiers_agricoles dans la liste des #métiers_en_tension – agriculteurs, éleveurs, maraîchers, horticulteurs, viticulteurs et arboriculteurs salariés. Cette mesure qui pourrait être prise par arrêté, le 2 mars, après consultation des partenaires sociaux, doit permettre d’accélérer les procédures de recrutement hors UE. Et devrait donc faciliter le fonctionnement de la cellule ad hoc du syndicat.

    Dans sa note de cadrage, la FNSEA avertit son réseau d’un « point de vigilance » sur le #vocabulaire à employer s’agissant des saisonniers et recommande d’éviter d’employer les termes « #migrant » ou « #primo-migrant » dans leur description du service.

    Le fonctionnement de la « cellule recrutement » des saisonniers n’est pas détaillé par la FNSEA. « Les candidats sont retenus selon les critères mis en place par un #comité_de_sélection composé d’exploitants qui examinent la pertinence des candidatures », précise seulement le syndicat.

    « L’exploitant retrouve le pouvoir de déterminer les compétences souhaitées pour les saisonniers qu’il recrute, il redevient donc maître de ses choix en matières RH. La FD [la fédération départementale – ndlr] l’accompagne et vérifie avec lui la cohérence de ses besoins avec les productions pratiquées (nombre de saisonniers, périodes, tâches). »

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    Le précédent de Wizifarm

    « Nos saisonniers agricoles » n’est pas la première tentative de la FNSEA sur le marché du travail des saisonniers. En 2019, sa fédération départementale de la Marne et deux entreprises contrôlées par le syndicat avaient créé une #start-up, #Wizifarm, pour offrir aux agriculteurs une #plateforme de recrutement de saisonniers en ligne « en s’inspirant du modèle des sites de rencontre ». Lors du premier confinement, cette plateforme est mise à profit par la FNSEA et Pôle emploi pour tenter de fournir de la #main-d’œuvre à l’agriculture dans le cadre de l’opération « desbraspourtonassiette.wizi.farm ».

    La structure a été initialement capitalisée à hauteur de 800 000 euros par « l’apport en nature de logiciels » achetés par la FDSEA à la société #TER’informatique – présidée par le secrétaire général adjoint de la FDSEA, #Mickaël_Jacquemin –, et par l’apport de 100 000 euros de la société d’expertise comptable de la fédération, #AS_Entreprises – présidée par le président de la FDSEA #Hervé_Lapie.

    Cinq fédérations départementales du syndicat et la chambre d’agriculture de la Marne ont rejoint la start-up en 2021. Mais, fragile financièrement, Wizifarm s’essouffle. La société vote sa dissolution anticipée et sa mise en liquidation judiciaire fin 2022. Wizifarm laisse un passif de 1,3 million d’euros. Contactés, Hervé Lapie et Mickaël Jacquemin ont refusé de répondre aux questions de Mediapart.

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    On ne sait pas précisément comment la cellule de la FNSEA fonctionnera avec ses « fédés » départementales mais « un process informatique national » doit charpenter l’initiative. Sollicité par Mediapart au Salon de l’agriculture, Jérôme Volle, artisan de ce dispositif, vice-président de la FNSEA et président de sa commission emploi, n’a pas souhaité répondre à nos questions.

    En 2022, il soulignait que « les filières viticoles et arboricoles », « très gourmandes en main-d’œuvre », étaient « les plus mobilisées dans la recherche de candidats », suivies par la filière maraîchage.

    Aucune des différentes notes de cadrage obtenues par Mediapart n’évoque la #rémunération des saisonniers ou leurs #conditions_de_travail ou d’hébergement, pourtant récemment au cœur de l’actualité. En septembre dernier, après la mort de quatre personnes lors des vendanges en Champagne, la Confédération paysanne avait demandé un « plan de vigilance et d’amélioration des conditions de travail et de rémunération » pour les saisonniers, ainsi que « le contrôle des sociétés de prestation de services internationales ».

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290224/travailleurs-saisonniers-du-maghreb-la-fnsea-lance-son-propre-business
    #travail_saisonnier #saisonniers #agriculture #France #accords_bilatéraux #migrations #business

  • Hervé Le Crosnier : Pratiques culturelles numériques : les grandes tendances - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=KC7Tdzwwo8U

    3 déc. 2019
    Spécialiste de la culture numérique et éditeur chez C&F Éditions, Hervé Le Crosnier s’est prêté à une interview « Tendances et prospectives » autour des pratiques culturelles numériques.

    #Hervé_Le_Crosnier #Culture_numerique #Pratiques_culturelles #Vidéo #Interview

  • Hautes-Alpes : le principal témoin de la noyade d’une jeune migrante menacé d’expulsion

    Hervé S., un Camerounais de 35 ans, est sous le coup d’une #OQTF. Un « #acharnement », selon son avocat, alors que l’homme avait assisté à la mort d’une jeune Nigériane dans une rivière après qu’elle a été poursuivie par les gendarmes français.

    « Voici comment on traite dans ce pays ceux qui osent interroger les pratiques des forces de l’ordre. » Devant la juge administrative du tribunal de Lyon, Me Jérôme Drahy pose ce jeudi 13 juillet l’enjeu – politique, estime-t-il – de la décision que le tribunal rendra en début de semaine prochaine. Son client, Hervé S., Camerounais de 35 ans, conteste l’#obligation_de_quitter_le_territoire_français (OQTF) prise à son encontre par la préfecture du Rhône et son #expulsion imminente. Il est aussi le principal #témoin à charge dans le dossier de Blessing Matthew. Cette Nigériane âgée d’une vingtaine d’années s’était noyée dans la Durance en crue en mai 2018, poursuivie par les gendarmes mobiles alors qu’elle venait de passer la frontière haut-alpine de Briançon (Hautes-Alpes) par des sentiers de montagne. Hervé était avec Blessing cette nuit-là.

    La justice avait classé sans suite l’enquête préliminaire et a toujours refusé depuis d’ouvrir une enquête judiciaire sur ce drame, malgré deux recours successifs portés par la famille de Blessing, l’association Tous migrants et le collectif de chercheurs Border Forensics. Cette ONG a publié un rapport en 2022, appuyé sur le témoignage d’Hervé et sur les contradictions dans les récits des gendarmes. Sa conclusion : « En poursuivant Blessing, les gendarmes ont pu la mettre en danger, menant à sa chute dans la Durance et à sa mort. » Après le rejet de leur demande de réouverture de l’enquête, Tous migrants et Border Forensics ont déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme en octobre 2022, qui n’a pas encore été examinée. Hervé est donc un témoin clé. Pour maître Drahy, « l’empilement de mesures défavorables » à l’égard de son client, relève d’un « acharnement ».

    « Syndrome de stress post-traumatique »

    Hervé S. craint par ailleurs pour sa vie s’il est renvoyé au Cameroun, où il est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt. Depuis le départ de son pays natal, en 2018, il a connu un parcours « jalonné par la mort et la souffrance », selon son avocat. Harcelé par l’armée camerounaise, en raison de sa liaison avec Aïcha, la fille d’un colonel de gendarmerie musulman, lui qui est chrétien, il est d’abord emprisonné et violemment torturé dans une caserne. Son corps en porte les stigmates. Il décide de prendre la fuite du Cameroun avec Aïcha et leur bébé. Ils sont rançonnés en Libye, où Aïcha est aussi violée. La famille décide de traverser la Méditerranée pour l’Europe, mais Aïcha et son fils se noient – sous les yeux d’Hervé – lors du naufrage de leur embarcation de fortune au large des côtes italiennes.

    L’homme souffre depuis d’un profond sentiment de culpabilité. Pire : selon ses dires, au pays, le colonel n’a jamais cessé de harceler sa famille. Son père est mort d’un AVC après avoir été menacé et sa sœur a péri lors de l’incendie criminel de sa maison. Me Drahy, certificats médicaux récents à l’appui, indique que l’état de son client nécessite aujourd’hui des soins impératifs : « Syndrome de stress post-traumatique et dépression sévère. »

    Une décision « doublement vitale »

    Un diagnostic qui explique, selon l’avocat, l’échec de sa demande d’asile en 2021 : Hervé S. n’a pas su défendre son dossier. Ce jeudi 13 juillet, devant la juge, le Camerounais a en effet beaucoup de mal à s’exprimer. D’une voix sourde, il dit laconiquement qu’il n’a « plus de famille vivante au Cameroun ». Ses souhaits ? « Que justice soit faite, pour moi, pour Blessing, et que je sois bien soigné. » De son côté, la représentante de la préfecture du Rhône se retranche derrière les décisions de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et de la cour nationale du droit d’asile, estimant que les propos d’Hervé S. sont « inconsistants » et son récit « non personnalisé ». Pour Michel Rousseau, vice-président de Tous migrants, présent à l’audience, la décision que va prendre le tribunal est « doublement vitale » : pour Hervé S., « à qui l’on dénie le droit à l’asile et à la santé, condamné à mourir immédiatement ou à petit feu s’il rentre au Cameroun ». Et pour « l’espoir d’obtenir un jour vérité et justice pour Blessing ».

    https://www.liberation.fr/societe/hautes-alpes-le-principal-temoin-de-la-noyade-dune-jeune-migrante-menace-

    #Hervé #Blessing #migrations #asile #réfugiés

    voir aussi :
    Mort de #Blessing, 20 ans, à la frontière : un témoin sort de l’ombre pour accuser les gendarmes
    https://seenthis.net/messages/962473

    25.10.2022. Mort de Blessing Matthew : Face à l’impunité en France, nous introduisons une requête devant la #Cour_européenne_des_droits_de_l’homme
    https://seenthis.net/messages/977402

    • Traduction en italien (rapide):

      Hautes-Alpes: il testimone principale dell’annegamento di una giovane migrante è minacciato di espulsione

      Hervé S., camerunense di 35 anni, ha ricevuto un foglio di via. Secondo il suo avvocato, si tratta di un «accanimento», poiché l’uomo aveva assistito alla morte di una giovane donna nigeriana in un fiume dopo che era stata inseguita dai gendarmi francesi.

      «È così che in questo Paese si trattano le persone che osano mettere in discussione le pratiche della polizia». Giovedì 13 luglio, davanti al giudice amministrativo del tribunale di Lione, l’avvocato Jérôme Drahy ha esposto la posta in gioco - politica, a suo avviso - per la decisione che il tribunale emetterà all’inizio di prossima settimana. Il suo cliente, Hervé S., camerunense di 35 anni, contesta l’obbligo di lasciare il territorio francese (OQTF) impostogli dalla prefettura del Rodano e la sua imminente espulsione. Hervé S. è anche il principale testimone dell’accusa nel caso di Blessing Matthew. Questa donna nigeriana di vent’anni è annegata nella Durance in piena nel maggio 2018, inseguita dalle forze dell’ordine mentre attraversava il confine con le Alpi da Briançon (Hautes-Alpes) lungo i sentieri di montagna. Hervé era con Blessing quella notte.

      I tribunali hanno archiviato l’indagine preliminare e da allora si sono rifiutati di aprire un’inchiesta giudiziaria su questa tragedia, nonostante due successivi ricorsi presentati dalla famiglia di Blessing, dall’associazione Tous migrants e dal gruppo di ricerca Border Forensics. Quest’ultima ONG ha pubblicato un rapporto nel 2022, basato sulla testimonianza di Hervé e sulle contraddizioni dei racconti dei gendarmi. La sua conclusione: «Inseguendo Blessing, i gendarmi potrebbero averla messa in pericolo, causandone la caduta nella Durance e la morte». Dopo che la loro richiesta di riaprire l’inchiesta è stata respinta, nell’ottobre 2022 Tous Migrants e Border Forensics hanno presentato un ricorso alla Corte europea dei diritti umani, che non è ancora stato esaminato. Hervé è quindi un testimone chiave. Per Maître Drahy, «l’accumulo di misure sfavorevoli» nei confronti del suo cliente equivale a «un accanimento».

      Disturbo da stress post-traumatico

      Hervé S. teme anche per la sua vita se venisse rimandato in Camerun, dove è ancora in vigore un mandato di arresto contro di lui. Da quando ha lasciato il suo Paese natale nel 2018, il suo viaggio è stato «segnato da morte e sofferenza», secondo il suo avvocato. Molestato dall’esercito camerunese a causa della sua relazione con Aïcha, figlia di un colonnello musulmano della gendarmeria, è stato imprigionato e violentemente torturato in una caserma. Il suo corpo ne porta ancora le cicatrici. Decide di fuggire dal Camerun con Aïcha e il loro figlio. Vengono imprigionati in Libia, dove Aïcha viene anche violentata e dove dovranno pagare per uscire dai campi di prigionia. La famiglia decide di attraversare il Mediterraneo per raggiungere l’Europa, ma Aïcha e suo figlio annegano - sotto gli occhi di Hervé - quando la loro barca di fortuna affonda al largo delle coste italiane.

      Da allora l’uomo soffre di un profondo senso di colpa. Peggio ancora: secondo lui, a casa, il colonnello non ha mai smesso di perseguitare la sua famiglia. Suo padre è morto per un ictus dopo essere stato minacciato e sua sorella è stata uccisa, nella sua casa, in un incendio di origine dolosa. I certificati medici confermano lo stato di salute di Hervé e l’avv. Drahy indica che le condizioni del suo cliente richiedono oggi cure urgenti: «Disturbo post-traumatico da stress e grave depressione».

      Una decisione doppiamente vitale

      Secondo l’avvocato, questa diagnosi spiega il fallimento della sua domanda d’asilo nel 2021: Hervé S. non era in grado di difendere il suo caso. Giovedì 13 luglio, davanti al giudice, il camerunese aveva grandi difficoltà ad esprimersi. Con voce sorda, ha detto laconicamente di «non avere più una famiglia in Camerun». I suoi desideri? «Che sia fatta giustizia per me, per Blessing, e che io sia curato». Da parte sua, la rappresentante della prefettura del Rodano si nasconde dietro le decisioni dell’Ufficio francese per la protezione dei rifugiati e degli apolidi e del Tribunale nazionale per il diritto d’asilo, ritenendo che le dichiarazioni di Hervé S. siano «incoerenti» e la sua storia «non personalizzata». Per Michel Rousseau, vicepresidente di Tous migrants, presente all’udienza, la decisione del tribunale è «doppiamente vitale»: per Hervé S., «a cui viene negato il diritto all’asilo e alla salute, condannato a morire immediatamente o lentamente se torna in Camerun». E per «la speranza di ottenere un giorno verità e giustizia per Blessing».

  • Violences policières : la #répression des migrations

    A l’occasion de la journée internationale contre les violences policières, La Cimade présente, à travers son nouveau podcast, des récits de personnes étrangères victimes de graves violations de leurs droits humains imputables aux forces de l’ordre.

    Depuis quelques années, les violences policières sont régulièrement mises au-devant de la scène médiatique. Pourtant, les violences exercées sur les personnes étrangères sont très peu mises en lumière alors que leur caractère systémique – notamment aux frontières françaises, sur les lieux de vie des exilé.e.s ou dans les lieux privatifs de liberté dédiés au refoulement ou l’expulsion des personnes étrangères – laissent penser qu’elles sont utilisées par les forces de l’ordre comme un outil au service de la répression des migrations. Ces violences, qui se perpétuent en raison d’une certaine impunité qui prévaut, font partie intégrante d’un dispositif qui vise à dissuader, voire empêcher l’arrivée et le séjour de personnes étrangères en France, et faciliter leur refoulement ou expulsion. Les fragments de vie racontés par les protagonistes du podcast sont une illustration parfaite de ces schémas de violences.

    Bchira vit en France depuis 8 ans et bénéficie à présent d’un titre de séjour, mais quand elle croise la police, ses craintes refont surface. Elle nous introduit les récits de trois personnes auxquelles elle s’identifie ou dont les contours de leurs vécus ressemblent peu ou prou à ceux d’ami.e.s ou de connaissances qui n’aspiraient qu’à bénéficier d’une vie meilleure en France.

    Pour commencer, c’est Hervé qui nous relate quelques éléments de son histoire. Dans la continuité d’un parcours migratoire tragique au cours duquel son épouse et son enfant décèdent en mer, il subit une nouvelle perte lors de son passage de la frontière franco-italienne. Lui et Blessing Matthew, une jeune femme nigériane rencontrée sur sa route vers la France, font l’objet d’une course poursuite par la police. Cette véritable chasse à l’homme conduira Blessing tout droit dans une rivière. Elle y meurt, noyée, sous l’œil des policiers qui assistent passivement à la scène. Son témoignage n’a jamais été entendu par la justice. En 2021, la plainte de la sœur de Blessing contre les policiers a été classée sans suite.

    José prend la suite de ce témoignage en nous racontant les violences subies en centre de rétention administrative (CRA), « la prison des étrangers » sous procédure d’expulsion. Ces lieux d’enfermement, dont la gestion et la surveillance sont confiées à la police aux frontières, cristallisent de multiples tensions. La mesure de coercition, symptomatique d’un schéma de domination de la police sur la personne étrangère, est inhéremment source de tensions, ce qui mène à des situations explosives, comme le dénonce La Cimade.

    Enfin, c’est au tour de Shabani de nous exposer son histoire : demandeur d’asile à la rue à Mayotte, il décide d’occuper avec d’autres personnes en quête d’une protection internationale une place dans la capitale du 101ème département français pour protester contre des conditions de vie dégradantes. Shabani sera néanmoins l’objet et le témoin de multiples violences policières lors d’opérations policières d’ampleur visant à déloger l’ensemble des occupant.e.s de cette place. En plus des violences commises, le podcast illustre la politique de harcèlement mise en œuvre à l’égard des personnes étrangères. Dans ce cadre, vous entendrez les mots de Laurent Simonin, directeur territorial de la police nationale à Mayotte qui, pour rappel, avait fait l’objet d’une condamnation dans l’affaire Benalla. Cet extrait sonore provient de plusieurs vidéos récupérées par La Cimade filmées lors de l’évacuation de la place de Mamoudzou. D’autres vidéos dévoilent les violences subies par Shabani et d’autres manifestant.e.s.

    Ces histoires ne sont pas des situations isolées, bien au contraire. Elles sont symptomatiques d’un Etat de droit qui dysfonctionne et d’une police qui, pour réprimer les migrations, a recours à de la violence sous diverses formes : celles-ci peuvent être physiques, verbales, psychologiques, ou se matérialiser par des refus ou de l’obstruction de droits, ou encore par de la non-assistance à personne en danger. La Cimade demande donc à ce que cessent les violences policières et appelle à une politique d’accueil digne et respectueuse des droits des personnes étrangères.

    https://www.lacimade.org/violences-policieres-repression-migrations

    Il y a notamment le témoignage d’#Hervé, compagnon de route de #Blessing_Matthew, jeune femme décédée à la frontière italo-française (à partir de la min. 3’25) :
    https://seenthis.net/messages/962473

    #migrations #asile #réfugiés #violence #violences_policières

  • L’École sans école : ce que nous apprend le confinement scolaire | Maison de la Recherche en Sciences Humaines
    https://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/inspe2021/Am03

    Vidéo d’une visioconférence de février 2021. INSPE de Caen

    L’École sans école : ce que nous apprend le confinement scolaire

    Par Hervé Le Crosnier

    À la fermeture des écoles pour cause de COVID, des médias au ministère de l’Éducation nationale, les discours ont suivi deux pentes dangereuses :

    – l’enseignement pourrait passer dorénavant par le canal numérique, en prenant les rêves des vendeurs de l’edutech pour la réalité... jusqu’à ce que l’on découvre que le matériel, les logiciels, les infrastructures étaient loin de permettre ne serait-ce qu’un accès correct à des cours en ligne. Sans parler de la difficulté à suivre un cours désincarné quand on est de surcroît isolé, et les inégalités que cela construit ou renforce.

    – le transfert des connaissances s’est retrouvé au centre du débat, neurosciences à l’appui, en oubliant la réalité du monde de l’école, un lieu de rencontre où se forgent bien d’autres choses que du savoir, mais aussi du savoir-être, de la solidarité ou des animosités que l’on apprend à gérer, de la présence physique, entre élèves comme avec tout un ensemble d’acteurs, et pas seulement les enseignant·es. Ces « invisibles de l’école », agent·es de services, cantinières, psychologues scolaires, surveillant·es, documentalistes... ont disparu des écrans. Et personne ne s’est demandé s’ils (et surtout elles d’ailleurs) ne manquaient pas aux élèves.

    L’École sans école a montré en creux l’importance de la relation humaine dans l’ensemble des fonctions éducatives. Saurons-nous apprendre de cette situation pour penser l’articulation entre numérique et présence, entre transfert de savoirs et formation de la personne ?

    #Ecole_sans_ecole #Conférence #Hervé_Le_Crosnier

  • Les rencontres Sciences Médias et Sociétés - Radio Phénix
    https://phenix.fm/podcast/les-rencontres-sciences-medias-et-societes

    Les rencontres Sciences Médias et Sociétés

    Cette semaine sur « C’est Pas Faux », une émission consacrée aux rencontres science médias et société, organisée les 25 et 26 novembre dernier par Radio phénix.

    Deux jours d’échanges autour de la pratique de la médiation scientifique, des questions sciences-société et de l’éducation aux médias et à l’information.
    L’occasion pour nous d’échanger avec Hervé Le Crosnier, enseignant chercheur et éditeur chez C & F éditions, mais aussi Michel Dubois, sociologue, directeur de recherche au CNRS.

    #Podcast #Médiation_scientifique #Hervé_Le_Crosnier #Michel_Dubois #Radio_Phénix

  • EU’s Frontex Tripped in Its Plan for ‘Intrusive’ Surveillance of Migrants

    Frontex and the European Commission sidelined their own data protection watchdogs in pursuing a much-criticised expansion of “intrusive” data collection from migrants and refugees to feed into Europol’s vast criminal databases, BIRN can reveal.

    On November 17 last year, when Hervé Yves Caniard entered the 14-floor conference room of the European Union border agency Frontex in Warsaw, European newspapers were flooded with stories of refugees a few hundreds kilometres away, braving the cold at the Belarusian border with Poland.

    A 14-year-old Kurd had died from hypothermia a few days earlier; Polish security forces were firing teargas and water cannon to push people back.

    The unfolding crisis was likely a topic of discussion at the Frontex Management Board meeting, but so too was a longer-term policy goal concerning migrants and refugees: the expansion of a mass surveillance programme at Europe’s external borders.

    PeDRA, or ‘Processing of Personal Data for Risk Analysis,’ had begun in 2016 as a way for Frontex and the EU police body Europol to exchange data in the wake of the November 2015 Paris attacks by Islamist militants that French authorities had linked to Europe’s then snowballing refugee crisis.

    At the November 2021 meeting, Caniard and his boss, Frontex’s then executive director, Fabrice Leggeri, were proposing to ramp it up dramatically, allowing Frontex border guards to collect what some legal experts have called ‘intrusive’ personal data from migrants and asylum seekers, including genetic data and sexual orientation; to store, analyse and share that data with Europol and security agencies of member states; and to scrape social media profiles, all on the premise of cracking down on ‘illegal’ migration and terrorism.

    The expanded PeDRA programme would target not just individuals suspected of cross-border crimes such as human trafficking but also the witnesses and victims.

    Caniard, the veteran head of the Frontex Legal Unit, had been appointed that August by fellow Frenchman Leggeri to lead the drafting of the new set of internal PeDRA rules. Caniard was also interim director of the agency’s Governance Support Centre, which reported directly to Leggeri, and as such was in a position to control internal vetting of the new PeDRA plan.

    That vetting was seriously undermined, according minutes of board meetings leaked by insiders and internal documents obtained via Freedom of Information requests submitted by BIRN.

    The evidence gathered by BIRN point to an effort by the Frontex leadership under Leggeri, backed by the European Commission, to sideline EU data protection watchdogs in order to push through the plan, regardless of warnings of institutional overreach, threats to privacy and the criminalisation of migrants.

    Nayra Perez, Frontex’s own Data Protection Officer, DPO, warned repeatedly that the PeDRA expansion “cannot be achieved by breaching compliance with EU legislation” and that the programme posed “a serious risk of function creep in relation to the Agency’s mandate.” But her input was largely ignored, documents reveal.

    The DPO warned of the possibility of Frontex data being transmitted in bulk, “carte blanche”, to Europol, a body which this year was ordered to delete much of a vast store of personal data that it was found to have amassed unlawfully by the EU’s top data protection watchdog, the European Data Protection Supervisor, EDPS.

    Backed by the Commission, Frontex ignored a DPO recommendation that it consult the EDPS, currently led by Polish Wojciech Wiewiórowski, over the new PeDRA rules. In a response for this story, the EDPS warned of the possibility of “unlawful” processing of data by Frontex.

    Having initially told BIRN that the DPO’s “advisory and auditing role” had been respected throughout the process, shortly before publication of this story Frontex conceded that Perez’s office “could have been involved more closely to the drafting and entrusted with the role of the chair of the Board”, an ad hoc body tasked with drafting the PeDRA rules.

    In June, the EDPS asked Frontex to make multiple amendments to the expanded surveillance programme in order to bring it into line with EU data protection standards; Frontex told BIRN it had now entrusted the DPO to redraft “relevant MB [Management Board] decisions in line with the EDPS recommendations and lessons learned.”

    Dr Niovi Vavoula, an expert in EU privacy and criminal law at Queen Mary University of London, said that the expanded PeDRA programme risked the “discriminatory criminalisation” of innocent people, prejudicing the outcomes of criminal proceedings against those flagged as “suspects” by Frontex border guards.

    As written, the revamped PeDRA “is another piece of the puzzle of the emerging surveillance and criminalisation of migrants and refugees,” she said.

    Religious beliefs, sexual orientation

    Leggeri had long held a vision of Frontex as more than simply a ‘border management’ body, one that would see it working in tandem with Europol in matters of law enforcement; to this end, both agencies have been keen to loosen restrictions on the exchange of personal data between them.

    Almost six years to the day before the Warsaw PeDRA meeting, a gun and bomb attack by Islamist militants killed 130 people in Paris. It was November 13, 2015, at the height of the refugee crisis in the Mediterranean and Aegean Seas.

    The following month, Leggeri signed a deal with the then head of Europol, Briton Richard Wainwright, which opened the door to the exchange of personal data between the two agencies. Addressing the UK parliament, Wainwright described a “symbiotic” relationship between the agencies in protecting the EU’s borders. In early 2016, a PeDRA pilot project launched in Italy, quickly followed by Greece and Spain.

    At the same time, Europol launched its own parallel programme of so-called Secondary Security Checks on migrants and refugees in often cramped, squalid camps in Italy and Greece using facial recognition technology. The checks, most recently expanded to refugees from Ukraine in Lithuania, Poland, Romania, Slovakia and Moldova, were introduced “in order to identify suspected terrorists and criminals” but Europol is tight-lipped about the criteria determining who gets checked and what happens with the data obtained.

    Since the launch of PeDRA, Frontex officers have been gathering information from newly-arrived migrants concerning individuals suspected of involvement in smuggling, trafficking or terrorism and transmitting the data to Europol in the form of “personal data packages,” which are then cross-checked against and stored within its criminal databases.

    According to its figures, under the PeDRA programme, Frontex has shared the personal data – e.g. names, personal descriptions and phone numbers – of 11,254 people with Europol between 2016 and 2021.

    But the 2015 version of the PEDRA programme was only its first incarnation.

    Until 2019, rules governing Frontex meant that its capacity to collect and exchange the personal data of migrants had been strictly limited.

    In December 2021, after years of acrimonious legal wrangling, the Frontex Management Board – comprising representatives of the 27 EU member states and the European Commission – gave the green light to the expansion of PeDRA.

    Under the new rules, which have yet to enter into force, Frontex border guards will be able to collect a much wider range of sensitive personal data from all migrants, including genetic and biometric data, such as DNA, fingerprints or photographs, information on their political and religious beliefs, and sexual orientation.

    The agency told BIRN it had not yet started processing personal data “related to sexual orientation” but that the collection of such information may be necessary to “determine whether suspects who appear to be similar are in fact the same.”

    In terms of social media monitoring, Frontex said it had not decided yet whether to take advantage of such a tool; minutes of a joint meeting in April, however, show that Frontex and Europol agreed on “strengthening cooperation on social media monitoring”.

    Indeed, in 2019, Frontex published plans to pay a surveillance company 400,000 euros to track people on social media, including “civil society and diaspora communities” within the EU, but abandoned it in November of that year after Privacy International questioned the legality of the plan.

    Yet, under the expanded PeDRA, Vavoula, of Queen Mary University, said Frontex officers could be tasked without scraping social media profiles “without restrictions”.

    Commenting on the entire programme, she added that PeDRA “could not have been drafted by someone with a deep knowledge of data protection law”. She cited numerous violations of elementary data protection safeguards, especially for children, the elderly and other vulnerable individuals, who should generally be treated differently from other subjects.

    “Sufficient procedural safeguards should be introduced to ensure the protection of fundamental rights of children to the fullest possible extent including the requirement of justified reasons of such a processing of personal data,” Vavoula said. “Genetic data is much more sensitive than biometric data,” and therefore requires “specific safeguards” not present in the text.

    Vavoula also noted the absence of a “maximum retention period,” warning, “Frontex may retain the data forever.”
    Internal dissent swept aside

    Internal documents seen by BIRN show that the man tasked by Leggeri to oversee the drafting of the new PeDRA rules, Caniard, ignored objections raised by the agency’s own data protection watchdog.

    Perez, a Spanish lawyer and Frontex’s DPO, has the task of monitoring the agency’s compliance with EU data protection laws not only concerning the thousands of migrants whose data will be stored in its databases but also of the agency’s rapidly expanding staff base, currently numbering more than 1,900 but soon to include a ‘standing corps’ of up to 10,000 border guards.

    She had also been working on earlier drafts of the new PeDRA rules since 2018, only to be leapfrogged by Caniard when he was appointed by Leggeri in August 2021.

    When she was shown an advanced draft of the new PeDRA rules in October 2021, Perez did not mince her words. “The process of drafting the new rules de facto encroaches on the tasks legally assigned to the DPO,” she said in an internal Frontex document obtained by BIRN. “When the DPO issues an opinion, such advice cannot be overruled or amended.”

    The DPO proposed more than a hundred changes to the draft; she warned that, under the proposed rules, Frontex “seems to arrogate the capacity to police the internet” through monitoring of social media and that victims and witnesses of crime whose data is shared with Europol face “undesirable consequences” of being part of a “pan-European criminal database.”

    During intense internal discussions in late 2021, as the deadline for approving the new rules was fast approaching, the DPO said that Frontex had failed to make a compelling case for the collection of sensitive data such as ethnicity or sexual orientation.

    “…the legal threshold to be met is not a ‘nice to have’ but a strict necessity,” Perez wrote.

    When the final draft landed on the desk of the Frontex Management Board in November 2021, it was clear that many of the DPO’s recommendations had been disregarded.

    At this point, Frontex was already the target of a probe by the European Anti-Fraud Office into its role in so-called ‘pushbacks’ in which migrants are illegally turned away at the EU’s borders, the findings of which would eventually force Leggeri’s resignation in April this year.

    In an initial written response for this story, Frontex said that the DPO “had an active, pivotal role in the deliberations” concerning the new rules and that the watchdog’s “advisory and auditing role was respected” throughout the process.

    Minutes of the November board meeting appeared to contradict this, however. Written in English and partially disclosed following an ‘access to documents request’, they cite Caniard conceding that the DPO was “consulted twice with a very short notice” and that, since Perez issued her opinion only the day before the meeting, there “was no possibility to take stock of it”. Perez submitted her opinion on November 16 and the board meeting was held on November 17 and 18.

    The DPO, for its part, urged the management board to “work on the current draft to eliminate inconsistencies” and, though not legally obliged, “to consult the EDPS prior to adoption”.

    Prior to publication of this story, BIRN asked Frontex again whether the DPO’s mandate had been respected during the drafting of the new PeDRA rules. The agency backtracked, saying it should have involved Perez’s office more closely and that the DPO would rewrite the programme.

    Dissent was not confined to the DPO. Danish and Dutch representatives in the meeting urged the board to delay voting on the rules given that the DPO’s opinions had not been taken on board and to “do its utmost to avoid any situation where it is necessary to amend rules just adopted just because an EDPS’ conflicting opinion is issued.”

    According to the minutes of the November meeting, the Commission representative, however, dismissed this, declaring that it considered the text “more than mature for adoption” and that there was no need to consult the EDPS because “it is not mandatory”.

    Email exchanges between the Commission and Frontex reveal the urgency with which the Commission wanted the new rules adopted, even at the cost of foregoing EDPS participation.

    One, from the Commission to Frontex on November 14, 2021, just days before the Board meeting said that, “while it would have been good to consult the EDPS on everything, it is more important now to get at least the two first decisions adopted.” An earlier mail, from July 2021 and sent directly to Leggeri, said it was “an absolute political priority to put in place the data protection framework of the Agency without any further delays.” That framework included the processing of personal data under PeDRA.

    Asked why it supported the expansion of the Frontex surveillance programme without first having the proposal checked by EDPS, the Commission told BIRN it would not comment on “discussion held in the management board or other internal meetings.”

    The EDPS, the EU’s top data protection authority, was only shown a copy of the new rules in late January 2022.

    Asked for its opinion, the EDPS told BIRN it is “concerned that the rules adopted do not specify with sufficient clarity how the intended processing will be carried out, nor define precisely how safeguards on data protection will be implemented.”

    The processing of highly vulnerable categories of individuals, including asylum seekers, could pose “severe risks for fundamental rights and freedoms,” such as the right to asylum, it said. It further stressed that “routine”, i.e. systematic, exchange of personal data between Frontex and Europol is not permitted and that such exchange can only take place “on a case-by-case basis.”
    Collecting data with ‘religious’ fervour

    Experts question the effectiveness of such extensive data collection in combating serious crime.

    Douwe Korff, Emeritus Professor of international law at London Metropolitan University, decried the apparent lack of results and accountability.

    “There isn’t even the absolute minimum requirement for law enforcement authorities to provide serious proof that the expansion of surveillance powers will be effective and proportionate,” said Korff, who has contributed to research on mass surveillance for EU institutions for years.

    “If you ask how many people have you arrested using this data that are completely innocent, they don’t even want to know about this. They pursue this policy of mass data collection with a religious belief.”

    Indeed, when the EDPS ordered Europol in January to delete data amassed unlawfully concerning individuals with no link to criminal activity, member states and the Commission came to the rescue with legal amendments enabling the agency to sidestep the order.

    In May, Frontex and Europol put forward a proposal, drafted by a joint working group named ‘The Future Group’, for a new surveillance programme at the bloc’s external borders that would implement large-scale profiling of EU and third-country nationals using Artificial Intelligence.

    https://balkaninsight.com/2022/07/07/eus-frontex-tripped-in-plan-for-intrusive-surveillance-of-migrants
    #surveillance #migrations #asile #réfugiés #frontières #Frontex #données #Europol #PeDRA #Processing_of_Personal_Data_for_Risk_Analysis #Caniard #Hervé_Yves_Caniard #Leggeri #Fabrice_Leggeri #Nayra_Perez #Italie #Grèce #Espagne #Secondary_Security_Checks #données_personnelles

  • #24 C&F éditions, des livres pour une critique citoyenne du numérique - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=g5qh7PJlmj4

    La Cantine numérique Brestoise
    71 abonnés
    Pour le vingt-quatrième épisode de son podcast, la Cantine numérique de Brest a le plaisir d’accueillir Hervé Le Crosnier et Nicolas Taffin, qui viennent nous présenter C&F éditions dont la ligne éditoriale s’attache à publier des regards critiques sur le numérique. Fidèles à leur indépendance, ils se donnent le temps du travail en artisans

    On parle également des entremêlements entre livre électronique et livre imprimé, mais aussi édition équitable et droits du lecteur.

    Retrouver C&F éditions sur le web :
    https://cfeditions.com
    S’abonner à la newsletter https://cfeditions.com/public/index.p...
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    Illustration sonore de début et de fin : Civilisation par Replicants (Cracktro, 1993)

    #C&F_éditions #Nicolas_Taffin #Hervé_Le_Crosnier #Podcast

  • Deux mots des morts - sur le Manifeste conspirationniste
    http://mathieupottebonneville.fr/2022/01/26/1717

    22 janvier. – Page 1 on peut lire : « La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, « pire que la grippe espagnole de 1918 », était bien une mise en scène. Les documents l’attestant ont fuité depuis lors ; on le verra plus loin. Toutes les terrifiantes modélisations étaient fausses.«  . Suit une allusion au refus gouvernemental de considérer d’autre traitement que biotechnologiques (on croit reconnaître, perdu dans une allusion suffisamment faux-cul pour être inattaquable, le profil de médaille de Didier Raoult). On se pince, on tâche de se rassurer, évidemment ça ne durera pas, c’est une préface clickbait, l’ordinaire protestation amphigourique et générale dans le style grand siècle prendra le relais, mêlant rappel des infamies d’époque à l’air d’en savoir long, mais tout de même : on en sera passé par là, par la double négation consistant à réduire la pandémie à une mise en scène et à s’en détourner sitôt qu’elle aura joué son rôle de captatio benevolentiae, parce que compte moins au fond la vie et la mort des figurants de cette mise en scène (on songe aux brésiliens, aux tunisiens, aux 120000 disparus d’ici) que leur aptitude à servir de marchepied pour pérorer à leur place.

    Qu’une part de la gauche soit incapable de penser ensemble la pleine réalité de la crise sanitaire et la critique circonstanciée des effets d’aubaine autoritaires qu’elle représente ne fait pas honneur à son intelligence du présent.

    Que le torchon histrionique dont même le Comité invisible s’est vite démarqué ne se perçoive pas comme ce qu’il est, objectivement eugéniste (s’énoncant au nom de « tout ce qui ose encore respirer, les jeunes les pauvres, les dansants, les insouciants, les irréguliers ») n’étonne guère.
    Qu’il ait trouvé à se loger chez un grand éditeur est tout simplement consternant.
    25 janvier. — « Mais tu ne peux pas critiquer le livre en ayant lu seulement ces vingt-cinq premières pages ! »

    Il me semblait, à moi, que vingt-cinq suffisaient, que s’infuser dans la foulée trois cent cinquante pages de l’habituelle tambouille n’était pas indispensable, mais bon : puisqu’il fallait j’ai lu, du coup.

    Pas encore lu

    https://seenthis.net/messages/944728

    #conspirationnisme #covido-négationnistes

    • Le style conspirationniste
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/01/26/manifeste-style-conspirationniste

      Un tableau apocalyptique et halluciné du monde entier, mais aussi des âmes, dont l’objectif semble de provoquer une peur panique. On entend souvent que notre époque est livrée au complotisme. Si cela est le cas, voici le livre qu’elle mérite. Mais comment ce Manifeste conspirationniste fonctionne-t-il

    • Sur la soie des mers
      @Acrimonia1

      J’ai pu jeter un premier oeil sur le Manifeste Conspirationniste, en attendant plus exhaustif, déjà on y apprend que le Covid est une « divine surprise » (le choix de reprendre des mots de Maurras, le choc des photos : essentiellement des mêmes même pas drôles de conspi minables)Et puis, en accord avec la matrice complotiste telle que Vidal Naquet la décrit dans Les assassins de la mémoire : au fil des pages, la pandémie n’existe pas, le virus n’est rien et il a été fabriqué dans une optique contre insurrectionnelle dans les pires labo des technosciencesL’incohérence n’est pas un problème, ça doit être ça « rendre la vérité maniable comme une arme selon le conseil de Brecht » qui comme Kafka, Deleuze, Foucault et tous les poètes du XIXème siècle était conspis comme chacun peut le découvrir dans ce livre plein de scoops...et puis la planche de salut pourrie qui aurait pu éviter de couler complètement, le complot c’est l’Etat et la conspiration c’est la révolution, se retrouve plombée dès le début par un brouillage sciemment orchestré des deux termes, finalement interchangeables et équivalents

    • Les philosophes sont en guerre !

      – Philippe Corcuff attaque Pierre Tenne.

      Extrême droite : l’élégance méconnaissante de Pierre Tenne dans En attendant Nadeau !
      https://blogs.mediapart.fr/philippe-corcuff/blog/030621/extreme-droite-l-elegance-meconnaissante-de-pierre-tenne-dans-en-att

      – Pierre Tenne critique Lordon.

      Pour une nouvelle théorie de la valeur
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/11/06/nouvelle-theorie-valeur-lordon

      J’attends avec impatience Lordon critiquant le grand penseur Mathieu Potte-Bonneville ! :)))

      #Critique-de-la-critique #gauche-intellectuelle

      La pandémie de Covid-19, une extraordinaire matière à penser qui bouleverse la philosophie politique
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/05/la-pandemie-de-covid-19-une-extraordinaire-matiere-a-penser-qui-bouleverse-l

      Enquête - Si elle a accentué les clivages chez les intellectuels critiques, la crise sanitaire due au coronavirus a aussi révélé le tournant écopolitique de la pensée française et l’émergence d’une nouvelle génération de théoriciens.

      Ainsi un virus mondialisé aura-t-il mis à l’arrêt le monde entier. Le local aura affecté le global et précipité l’avènement de sociétés sans contact où prime la distanciation sociale. La sidération aura provoqué, au cœur même des démocraties, une myriade d’états d’urgence sanitaire et de lois d’exception. Le grand confinement aura succédé à l’ère du consentement. Et, tel un voile non plus islamique mais hygiénique, le port du masque se sera imposé en Occident.

      Malgré le retour du tragique et la débâcle économique, en dépit de l’atmosphère de libération liée au déconfinement des populations, cette crise sanitaire est aussi une extraordinaire matière à penser. Pourtant, tous les intellectuels ne sont pas parvenus à passer du réflexe à la réflexion. Car beaucoup ont trouvé dans cette pandémie une façon assez convenue de confirmer leurs idées, théories, opinions ou points de vue.

      Ainsi a-t-on vu se déployer une critique attendue du « bougisme », du « mondialisme » et de la « société liquide ». De même a-t-on assisté au grand concert des causalités uniques, comme la « nature » (malmenée, donc vengeresse), la « souveraineté » (oubliée, donc impérieuse) ou le « capitalisme » (débusqué jusque dans les marchés traditionnels chinois). Sans oublier les solutions attenantes, comme le nationalisme (étatique et sanitaire), les barrières (hygiéniques et douanières, mais également identitaires), les frontières (nationales, mais aussi psychosociales), la révolte (nationale-populiste), la révolution (sociale-populaire), ou bien encore l’insurrection (qui viendrait enfin).

      Dans ce processus d’autoconfirmation qui affecte le monde politique et intellectuel, « chacun déroule son programme spécifique en y voyant à la fois l’explication (je vous l’avais bien dit) et la solution (la mienne) : l’écologie pour les écolos, le féminisme pour les féministes, le libéralisme pour les libéraux, la nation pour les nationalistes », analyse le sociologue Didier Lapeyronnie. A tel point que certains observateurs, comme Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, y ont vu les signes d’une « pensée confinée ».

      La pensée confinée, c’est la pensée confirmée par les événements. Elle est indissociable de l’idéologie qui soumet la réalité à la logique d’une idée. Il n’est pas jusqu’à la focalisation quasi immédiate de la presse et de l’intelligentsia sur « le monde d’après » qui ne soit pas le signe d’une difficulté, voire d’une incapacité à penser l’événement. Car penser l’événement, c’est être capable de saisir le surgissement de l’inédit par la réforme de son entendement.

    • Et pour les Fans un colloque :
      https://alter.univ-pau.fr/fr/activites-scientifiques/manifestations-scientifiques/colloques/colloque-creer-le-present-imaginer-l-avenir.html
      Le présent au prisme de la pandémie de covid-19 : contours d’une communauté d’époque.

      Cela a beaucoup été dit, la pandémie que nous traversons est sans doute, à bien des égards, un extraordinaire révélateur des faiblesses et des misères de nos sociétés européennes et mondialisées. Osons qu’elle figure également de manière plus radicale (et avec une force certaine) toute l’angoisse de notre temps, celle d’un présent forclos (« tout est pareil en pire », « demain sera pire qu’hier »), où le désastre en cours est désormais (aussi) rendu sensible dans les images des rues désertes, des agoras vidées de leurs forces vives, et des morts qui s’amoncellent, et finissent par faire partie du décor (« l’ordre ordinaire de la mort ordinaire », écrit J. Andras). On pourrait dire qu’on ne glisse plus à la surface des choses, et que, comme par un approfondissement du regard, ce qui se donne à ressentir dans ce moment si oppressant (et oppressif) de réclusion, d’égarements et de souffrances accrues, donne peut-être la mesure de l’épuisement et de l’asphyxie contemporaines. Deux métaphores qui ont ces derniers temps retrouvé une force sensible inouïe, et suffiraient presque à tracer les contours d’une sorte d’exigence commune de la pensée, ou d’une communauté d’époque, dans l’urgence et l’élan retrouvé « d’ouvrir et de déployer des possibilités de vie nouvelles » : ce qui est aussi le cœur du sursaut éthique tel que le définit Paul Audi (dans l’immanence absolue de la subjectivité) et qu’on retrouve au fondement de sa puissante « esth/éthique » de la création qui replace l’activité créatrice au centre de la vie, où doit se jouer l’accroissement de nos puissances d’agir. Un formidable enjeu éthique pour la philosophie et la littérature contemporaines dont le rapport au monde (et à l’agir) se pose et s’éprouve aujourd’hui dans des termes nouveaux, où de « nouvelles urgences catégoriques » (F. Lordon) imposent aussi des formes, des poétiques, des pensées et des propositions nouvelles : de nouvelles dissidences dont le présent appel se donne pour tâche d’explorer la puissance de questionnement, d’intervention et de reconfiguration utopique (ou hétérotopique) du partage du sensible.

    • Quand l’extrême gauche comprend que le conspirationnisme est la nouvelle intelligence politique

      Ils ont fini par se rendre à l’évidence que ce que le Système interdit est la bonne voie, mais ils y ont mis le temps. Voici que l’extrême gauche française, incarnée non par le ridicule Besancenot, mais par Julien Coupat et ses amis, admet le conspirationnisme, au sens que lui donne le Système, c’est-à-dire la pensée politique interdite, la pensée politique profonde, celle qui s’enfonce au cœur du Système pour le comprendre et en dévoiler la stratégie. Une pensée 3D que L’Express, logiquement, en bon chien de garde, dénonce, en citant avec ironie la 4e de couverture du livre de la bande à Coupat :

      Une couverture noire, un titre choc, un éditeur prestigieux, une quatrième de couverture dont la grandiloquence prête à sourire ("Nous vaincrons parce que nous sommes plus profonds"), mais des auteurs masqués. Défendant une vision complotiste qui se veut de gauche, le Manifeste conspirationniste doit paraître le 21 janvier aux éditions du Seuil.

      Ça leur prête peut-être à sourire, mais en vérité, ça les inquiète, parce que la gauche, en 40 ans, avait été dévitalisée et transformée en gauchisme, cette manière d’être contre le Système, en apparence, tout en étant pour, au fond. C’est ce qui a piégé des millions d’électeurs des classes populaires, et aussi de la classe moyenne, qui se réveillent aujourd’hui, parce qu’ils sont en train de tout perdre : et leurs leaders, et leurs partis, et leurs syndicats, bref, leurs défenseurs. Et leur niveau de vie, accessoirement.

      Le peuple est orphelin, et c’est sa chance historique, celle de se créer de nouveaux leaders, de nouvelles organisations.

      Le constat que font Coupat et ses amis, nous l’avons fait dès le début de l’ épidémie de psychose , parce qu’il s’agissait de cela. Avec une arrière-pensée de re-domination politique.

      « Nous sommes conspirationnistes, comme tous les gens sensés désormais. Depuis deux ans que l’on nous balade et que nous nous renseignons, nous avons tout le recul nécessaire pour départager “le vrai du faux”. Les ridicules auto-attestations que l’on a prétendu nous faire remplir avaient bel et bien pour but de nous faire consentir à notre propre enfermement et de faire de nous nos propres geôliers. Leurs concepteurs s’en félicitent à présent. La mise en scène d’une meurtrière pandémie mondiale, “pire que la grippe espagnole de 1918”, était bien une mise en scène » peut-on lire en préambule. »_

      L’extrême gauche a mis deux ans à se réveiller, quand même, abusée qu’elle a été par les agents du Système, rompus à toutes les stratégies d’étouffement et de récupération, voir la fin gauchiste des Gilets jaunes .

      L’Express poursuit sa dénonciation en opposant au constat lucide les presque 6 millions de morts du covid... Et si on parlait des millions de morts du tabac ou de l’alcool dans le monde ? Ils sont 8 millions chaque année à crever de la cigarette, mais le narratif ne suit pas, évidemment. Les morts, les malades, l’oligarchie n’en a rien à foutre. La preuve, la bande néolibérale qui a mis la main sur l’État, en pleine pandémie supposée, supprime lits et effectifs !

      « L’acharnement furieux à balayer tout traitement qui n’impliquerait pas d’expérimenter des biotechnologies sur des populations entières, réduites à l’état de cobaye, avait quelque chose de suspect. Une campagne de vaccination organisée par le cabinet McKinsey et un “pass sanitaire” plus loin, la brutalisation du débat public prend tout son sens. C’est sans doute la première épidémie mortelle dont il faut convaincre les gens qu’elle existe. »
      Les 5,5 millions officiellement morts du Covid (selon l’Organisation mondiale de la santé, le bilan pourrait être deux ou trois fois plus élevé) ? Une manipulation statistique destinée à accélérer l’agenda néolibéral , si l’on croit cet ouvrage.

      Mais non, il n’y a pas d’agenda, voyons... L’extrême gauche, qui a été roulée dans la farine depuis la fin des années 70, et précisément par la rouerie d’un Mitterrand, qui s’en est attaché les services, pour mieux en faire la collaboratrice – voire la putain ou le flic – du virage néolibéral, c’est à la fois Besancenot, les antifas, et Julien Coupat. Il y a donc plusieurs pièces dans la maison du seigneur gauchiste, et elles ne se valent pas toutes. On met de côté Poutou, qui est un clown. Seule Nathalie Arthaud s’en sort, parce que la base conceptuelle léniniste tient la route, même si elle jure avec la France d’aujourd’hui. Une révolution bolchevique en 2022 est une option peu crédible. Mais si le capitalisme financier va trop loin...

      L’Express tente tant bien que mal de limiter la casse, mais la lucidité finit aussi par monter aux cerveaux des gauchistes, du moins de ceux qui sont encore en état de marche, parce que la réalité devient trop évidente ! Quant au contre-complotisme, il en est réduit à nier les évidences, nier le réel, ce qui est le plus sûr moyen de couler idéologiquement, voir l’autodestruction de la gauche dite de gouvernement. Il ne reste alors plus que la force et la répression pour imposer ses idées malfaisantes.

      Le texte recycle des éléments qui font fureur dans la complosphère. En 2019, le Centre Johns Hopkins, financé par la fondation Bill et Melinda Gates ou le forum économique de Davos, a organisé l’Event 201, un exercice de simulation d’une pandémie de coronavirus. Ce serait là une des « preuves » que l’élite avait bien planifié cette crise sanitaire. Selon les auteurs, le timing de la pandémie ne devrait d’ailleurs rien au hasard. Au vu des mouvements sociaux de 2019 à Hongkong, au Liban, en Catalogne, en Chili ou en Colombie, les « puissances organisées » ayant « intérêt au maintien de l’ordre mondial » auraient voulu « siffler la fin de la récréation ». Et pour littéralement confiner les populations, rien de mieux donc que de créer la frayeur à travers un coronavirus.

      On peut donc écrire que le complotisme intelligent de la droite nationale, ou même d’E&R, a contaminé la partie la plus sérieuse, celle qui réfléchit sans œillères, de l’extrême gauche, et elle est compatible, sur cette base d’accord, avec le populisme intellectuellement avancé, dont nous sommes. Naturellement, la bande à Coupat n’adhérera pas à E&R, mais des programmes communs se profilent, dans une France dystopique, certes morcelée, et à dessein, mais qui se reconstitue, qui se ressoude face à l’adversité. C’est la réconciliation du national et du social. Et l’on voit se dessiner des passerelles entre les deux extrêmes, mais c’est encore une terminologie-Système. En vérité, les pensées avancées sont toujours extrêmes.

      edit le sigle le répète, c’est la boutique du dangereux crétin enrichi Alain S0R@L

    • Tu ne dis pas d’où vient ta citation @colporteur (même sans lien pour pas faire de pub).

      Et puisqu’on me faisait reproche de dénoncer d’abord, dans cette affaire, l’absence de toute mention des morts et la déréalisation radicale de l’épidémie sous son interprétation politique, comme on en était restés là bah je les ai cherchés, les morts. […] J’ai même cherché, tenez, leurs occurrences dans le texte. Où t’as mis le corps, c’est toujours une question intéressante à poser. […]

      – Il est fait mention des morts du fait de la vaccination, aux 18e et 19e siècle, en bref des morts du vaccin (pages 202 et 204)

      – Il est fait mention de deux morts par administration d’anthrax, en bref des morts d’autre chose (page 53)

      – Il est fait mention de la surestimation du nombre de morts par les modèles projectifs, en bref des morts en moins (page 135, page 245)

      – Il est fait mention de l’usage de la psychologie sociale pour manipuler les consciences dans la représentation des morts, en bref des morts hallucinés (page 143)

      – Il est fait mention des vieux en EHPAD morts… de solitude (page 243)

      – Il est fait mention (c’est sans doute ma mention préférée) des « morts-vivants » page 211, en bref des morts pas morts, je vous donne le contexte : « l’Occident a fini par adopter une existence crépusculaire et à étendre indéfiniment les états de morts-vivants – malades à vie, immunodéprimés en sursis de cancer…« . (Les personnes immunodéprimées ou porteuses d’une maladie chronique apprécieront cette délicate énumération, où vibre un discret hommage à ce que le regretté Louis Pauwels appelait il y a longtemps le « sida mental » ; mais juger le livre eugéniste était, parait-il, excessif et la formule « la biopolitique, tyrannie de la faiblesse« , page 217, s’est sûrement glissée dans un chapitre par hasard)

      – Il est enfin, in extremis, fait mention des « morts que nous n’avons pas pu enterrer« . C’est, comme un remords, à la page 306 d’un ouvrage qui en compte 316. Mais on ne saura pas de quoi ils sont morts, les morts. Faut pas exagérer.

      J’arrête là la collecte de ce qu’il me semble difficile de ne pas lire comme un travail méthodique d’effacement

    • Pourquoi le Seuil publie-t-il un brûlot conspirationniste attribué à Julien Coupat ?

      Olivier Tesquet

      Le Seuil publie ce vendredi un pavé anonyme, vraisemblablement écrit par l’ancien meneur du groupe de Tarnac, qui légitime la paranoïa et alimente le risque confusionniste... Une “proposition politique originale”, défend la maison d’édition.

      C’est le mal du siècle autant que l’anathème de l’époque. Et voilà que certains en font une profession de foi. Ce vendredi, les éditions du Seuil publient un curieux « manifeste conspirationniste », épais et anonyme, couverture noire, lettrage blanc, postulat crépusculaire : « Dans un monde de paranoïaques, ce sont les paranoïaques qui ont raison. » En pleine crise de la vérité, qui peut ainsi sciemment choisir de se parer des atours du pyromane et convaincre une maison sérieuse de fournir la mèche ? Le Comité invisible, affirme L’Express. Nos sources précisent : après L’Insurrection qui vient (2007), À nos amis (2014) et Maintenant (2017), ce nouveau brûlot serait bien l’œuvre de « la même nébuleuse ingouvernable. » Et surtout de Julien Coupat, dont le nom reste lié à « l’affaire de Tarnac », sabotages de lignes de TGV en 2008 qui avaient donné lieu à un feuilleton judiciaire et politique très médiatisé. Désormais débarrassé de l’étiquette de « terroriste » à la suite d’une décision de la Cour de cassation, il reprend donc du service – sans le canal historique de son collectif autonome, qui s’est désolidarisé avant même la sortie du pamphlet – pour tenter d’imposer son magistère en complotisme à la gauche de la gauche.

      Ces trois cent soixante-dix-neuf pages verbeuses et contrariantes sont difficiles à restituer. Elles convoquent un cortège de prestigieux macchabées : Brecht (« La vérité doit être maniable comme une arme »), Machiavel (« Le mal doit se faire tout à la fois, afin que ceux à qui on le fait n’aient pas le temps de le savourer »), Kafka (« Nous vivons tous comme si nous étions des despotes »), Dick (« En toute franchise, nous estimons qu’il ne peut rien exister de plus dangereux qu’une société dans laquelle les psychopathes prédominent »). Mais aussi Foucault, Marx, Nietzsche, Freud, Adorno, Deleuze, Rimbaud, Baudelaire, Artaud, Pynchon ou Hegel, afin de démontrer que « les grands auteurs qui font chic dans les bibliothèques de livres jamais ouverts sont tous uniformément conspirationnistes. »
      La pandémie, vaste entreprise de manipulation ?

      L’état d’urgence sanitaire, les mesures de police, l’irrationalité de certaines décisions politiques, la corrosion des libertés publiques, tout ceci doit être rigoureusement ausculté. Mais Coupat va beaucoup plus loin. Il adopte une position authentiquement antivax, tantôt feutrée – il s’agirait de « se soustraire au parc humain » –, tantôt frontale – « La campagne mondiale de vaccination générale ne correspond à aucune rationalité médicale. Les “vaccins” dominants sont plus néfastes que le virus pour la plupart des gens, et n’immunisent pas contre la maladie en tant que telle. »

      Dans ce qui ressemble parfois à l’addendum étouffe-chrétien du capitalisme de surveillance décrit par Shoshana Zuboff, Coupat prend pour argent comptant les élucubrations des sciences comportementales, disqualifie tous les « fact-checkeurs » de la Terre – « qui veillent au sommeil prescrit » – et préconise un « great reset véritable », en référence à une théorie du complot popularisée par le documentaire Hold-Up. Il assure encore que « le désastre fait partie du plan » et que la crise sanitaire est « une expérience de management par l’incertitude. » Passant sous silence la réalité statistique de l’épidémie, il la réduit à une vaste entreprise de manipulation imprégnée d’exercices militaires, de programmes clandestins et de guerre froide, matrice de tous les maux. À le lire, nous serions toujours en plein dedans, comme prisonniers d’une opération pensée par la CIA...
      “Un livre qui va faire date, parce qu’il propose d’autres perspectives pour penser ce qui nous arrive.” Hugues Jallon, patron du Seuil

      Au téléphone, Hugues Jallon, le patron du Seuil, en est persuadé : « C’est un livre qui va faire date, tout simplement parce qu’il propose d’autres perspectives pour penser ce qui nous arrive. » Séduit par « une proposition politique originale, passionnante, intellectuellement structurée, même [s’il est] en désaccord avec certaines analyses », il a été convaincu par le pedigree des auteurs (sans révéler leur identité) et quelques échanges liminaires sur une messagerie privée. Aurait-il accepté de le publier sans savoir qui l’écrivait ? « Probablement pas. » Son titre ? « Une provocation à l’intelligence. »
      Se venger, mais de qui ?

      Le risque de procès en confusionnisme ? « Il existe. » Car au-delà du fond, il y a la forme. Ce manifeste ambitionne une offensive, Molotov à la main, pour reprendre à l’extrême droite un territoire du langage qu’elle a annexé de longue date. Peut-on se battre avec les mots de l’ennemi ? « L’extrême droite s’est bien appropriée celui de révolution, objecte-t-on au Seuil. Pourquoi ça ne fonctionnerait pas dans l’autre sens ? » L’argumentaire distribué à la presse insiste : le conspirationnisme serait « un réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser » aux identitaires, à Zemmour ou à Le Pen. À l’entrée du dernier chapitre, le ton se fait volontiers imprécateur. « Nous voulons nous venger », peut-on lire en toutes lettres. Mais de qui, quand les complotistes voient le mal partout ?

      https://www.telerama.fr/livre/pourquoi-le-seuil-publie-t-il-un-brulot-conspirationniste-attribue-a-julien

    • 26 janvier. On m’apprend que le site Egalité et réconciliation, fédérant comme on sait les amis d’Alain Soral, a publié une critique louangeuse de l’ouvrage, suggérant que ce dernier laisse entrevoir un programme commun, et saluant la réconciliation du social et du national.

      Comme disait l’autre : It escalated quickly.

      Mathieu Potte-Bonneville

      merci @sombre

    • Mais non, il n’y a pas d’agenda, voyons... L’extrême gauche, qui a été roulée dans la farine depuis la fin des années 70, et précisément par la rouerie d’un Mitterrand, qui s’en est attaché les services, pour mieux en faire la collaboratrice – voire la putain ou le flic – du virage néolibéral, c’est à la fois Besancenot, les antifas, et Julien Coupat. Il y a donc plusieurs pièces dans la maison du seigneur gauchiste, et elles ne se valent pas toutes. On met de côté Poutou, qui est un clown. Seule Nathalie Arthaud s’en sort, parce que la base conceptuelle léniniste tient la route...

      Je m’en doutais, ces paroles ne pouvaient venir que du site Egalité et Réconcilation d’extrême droite, fondé par Soral !

      C’est Très Malin, faire un copier-collé du texte intégral de ces salopards de soraliens sans citer sa source, à la suite de celui de Potte-Bonneville pour pouvoir mieux discriminer l’extrême gauche afin de l’associer carrément à l’extrême droite.
      Merci @colporteur et Mathieu Potte-Bonneville !

    • Tu le fais exprès ou quoi @marielle ? C’est justement le problème que ce livre soit récupéré aussi vite par E&R en même pas une semaine, d’où le « It escalated quickly », c’est justement pour ça qu’il faut se poser la question du contenu si en si peu de temps ça peut être récupéré (ce n’est absolument pas le cas de plein d’autres textes).

      Par ailleurs, @colporteur a fait exprès de pas mettre lien pour pas leur faire de la pub et du trafic internet, donc peux tu supprimer au plus vite ce lien d’ici ?

    • J’ai retiré le lien @rastapopoulos mais j’aurais préféré que @colporteur donne clairement, dès le départ à la suite de son post ( comme vous le demandez souvent !) la source du texte d’Egalité et Réconciliation.
      S’il l’avait fait je ne m’y serais pas moi même connectée après avoir effectué des recherches.
      Le fait de l’avoir retranscrit dans sa totalité c’est lui donner une visibilité qu’il ne mérite pas.

      Pour revenir au sujet du livre moi j’aime bien cette définition du conspirationnisme :

      Le conspirationnisme procède de l’anxiété de l’individu impuissant confronté à l’appareil gigantesque de la société technologique.
      Il ne sert donc à rien de balayer le conspirationnisme comme faux, grotesque ou blâmable ; il faut s’adresser à l’anxiété d’où il sourd en produisant de l’intelligibilité historique et indiquer la voie d’une sortie de l’impuissance.

      La vérité est qu’il y a dans le conspirationnisme une recherche éperdue de vérité, un refus de continuer à vivre en esclave travaillant et consommant aveuglément, un désir de trouver un plan commun en sécession avec l’ordre existant, un sentiment inné des machinations à l’oeuvre, une sensibilité au sort que cette société réserve à l’enfance, au caractère proprement diabolique du pouvoir et de l’accumulation de richesse, mais surtout un réveil politique qu’il serait suicidaire de laisser à l’extrême-droite.

      Si vous êtes incapables de comprendre ceci c’est que vous êtes aussi dans une forme de déni.

      Et je termine sur une note positive en reprenant les mots d’ Hervé Kempf (Reporterre), ce que veut dire en fait con-spirer, c’est respirer ensemble, c’est entrer en plein dans la politique.

    • ce que veut dire en fait con-spirer, c’est respirer ensemble, c’est entrer en plein dans la politique

      Ce jeu de mot de Kempf digne de Lacan...

      Toujours pas lu le bouquin mais je pense que ces recensions vont m’en dissuader, ça confirme en tout cas, pour l’instant, le moment fasciste que je pressentais.

    • "cospirare vuol dire respirare insieme" est ici repris à radio Alice
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Radio_Alice

      Bologna 1977 : comunicazione e movimento
      https://www.radioalice.org/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=13&Itemid=129

      12 marzo 1977 Lo Sgombero di Radio Alice
      https://www.youtube.com/watch?v=3aFdAxSiZxc

      le « moment fasciste » vient de loin et attrape sur son chemin tout ce qu’il peut de divers héritages critiques

    • Mais encore une fois ça part dans tous les sens sans clarifier le départ : être conspirateur et conspirationniste c’est pas la même chose. Ceux qui « respirent ensemble » ce sont les conspirateurs. Être conspirationniste peut vouloir dire deux choses : c’est pas un acte (conspirer), c’est une idéologie, et la majorité du temps, ça désigne ceux qui voient des conspirations partout chez les autres, ça n’a donc rien à voir avec conspirer soi-même. Mais ça peut aussi désigner une idéologie qui voudrait qu’on se mette tous à conspirer (contre les pouvoirs). Ce qui n’a rien à voir non plus, mais qui peut parfaitement s’additionner à la première idéologie (trouver trop de conspiration partout ailleurs, même où il n’y en a pas ET vouloir qu’on se mette tous à conspirer).

      C’est donc totalement confus si on ne clarifie pas de quoi on parle à propos de telles ou telles personnes.

    • un seen qui avait toute sa place ici s’est évaporé...

      Il y a un lien intrinsèque entre cette espèce de nullité de la politique, ce devenir nul de la politique et cette insignifiance dans les autres domaines, dans les arts, dans la philosophie ou dans la littérature. C’est cela l’esprit du temps. Tout conspire à étendre l’insignifiance.

      Contre le conformisme généralisé - Stopper la montée de l’#insignifiance, Castoriadis
      https://www.monde-diplomatique.fr/1998/08/CASTORIADIS/3964

      ce manifeste con., c’est le monde d’après.

      mise en place de 4000 copies, les ventes démarrent bien, parait-il (pour feuilleter, on trouve un pdf)

      #zeitgeist

    • le « moment fasciste » vient de loin et attrape sur son chemin tout ce qu’il peut de divers héritages critiques

      +

      être conspirateur et conspirationniste c’est pas la même chose

      =

      les conspirationnistes sont des aspirateurs ? :-)

  • Hervérifie : « On ne peut pas se fier aux études après le Lancegate »

    TLDR comparaison : l’article dans le Lancet a été rétracté par les auteurs eux-mêmes 14 jours après avec des excuses, tandis que les deux études de Raoult sont toujours publiées et citées DEUX ANS plus tard, alors que tout le monde est maintenant d’accord que tout est faux voire falsifié.

    Conclusion : si on peut se fier aux études, il peut y avoir des erreurs chez n’importe qui, ce qui compte c’est que ce soit rétracté sincèrement après signalement (ce qui est le cas souvent).

    🧠 Repost (malheureusement je pense pertinent) d’un classique.

    🩺 J’ai publié ceci pour la première fois en juin 2020, choqué que Mr Raoult n’ait pas rétracté ses études après 3 mois.

    🩺 Depuis il a admis que les conclusions étaient fausses, et je l’ai mise à jour en août 2021… Près d’un an et demi après la publication. Et depuis, des membres de l’IHU affirment que les résultats ont été falsifiés. Ses études n’ont toujours pas été rétractées. Nous approchons de leur deuxième anniversaire.

    🩺 Après la publication, la semaine dernière, de la tragique disparition d’un médecin qui avait eu le malheur d’accorder sa confiance à Mr Raoult au sujet des « traitements précoces », je pense qu’il est bon de rappeler que Mr Raoult, jusqu’à preuve du contraire, est a minima un menteur (il a menti sur les résultats) et un charlatan (il a prescrit un traitement qui n’avait pas fait la preuve de son efficacité).

    🩺 Puisqu’environ 15 000 personnes se sont abonnées depuis le repost d’août 2021, que Mr Raoult continue de mentir sur sa chaîne YouTube et y fait des millions de vues, et que je suis super occupé cette semaine, je mets a jour 🤗
    _________________________________
    🧠 L’étude publiée le 22 mai 2020 dans le Lancet [1] a été rétractée [2] par les auteurs et par le journal ensuite, du fait de graves problèmes.
    ❶ Que peut-on en conclure ?
    ❷ Comment ce désastre - c’en est un - largement dénoncé par Mr Raoult à l’époque - qui s’exprime toujours autant sur sa chaîne YouTube et empile des millions de vues - se compare-t-il aux publications de ce dernier ?
    ❸ Les publications scientifiques en général, et du Lancet ou de Mr Raoult en particulier, sont-elles fiables ?
    ⚠️ Il s’agit d’une publication clivante (j’en suis conscient mais il faut bien s’y attaquer puisque près de deux ans plus tard on me parle encore du Lancet…) et dense, le texte est long (mais résumé au début pas de panique).
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    🧠 Version courte :
    1️⃣ M. Mehra concluait de façon prudente à l’inefficacité de l’Hydroxychloroquine +/- HCQ et à une augmentation de la mortalité, dans un contexte hospitalier uniquement, il n’affirmait pas de lien de causalité, et n’excluait pas les facteurs confondants. Il concluait au final que l’utilisation devait pour le moment être limitée aux essais cliniques.
    ✔︎ Ces conclusions prudentes étaient peut-être valides, ou peut-être fausses, voire mensongères : on ne le saura sans doute jamais puisque les données brutes ne sont pas accessibles (mon avis : le passif de Surgisphère me laisse penser que la 3e option est la plus probable).
    ✔︎ L’étude a été rétractée en 2 semaines, d’un point de vue scientifique elle n’existe littéralement plus depuis plus d’un an et demi, et n’aura existé que 14 jours.
    ✔︎ Le Lancet a modifié son système de revue par les pairs, clairement défaillant pour le coup.
    __________
    2️⃣ M. Raoult concluait de façon extrêmement confiante à des résultats « tellement significatifs et évidents » démontrant l’efficacité indubitable de l’hydroxychloroquine, et n’hésitait pas à recommander son utilisation chez tous les patients COVID-19. Il allait jusqu’à recommander des études pour discuter l’utilisation en préventif chez des patients sains.
    ✖︎ Malgré ces conclusions très affirmatives, les deux études de M. Raoult [3,4] sont au mieux ininterprétables [5], au pire mensongères [6], voire illégales [7,8]. C’est un fait consensuel dans le milieu médical et de la recherche.
    ✖︎ Il a admis après 10 mois et 3500 citations que la première ne montrait pas d’efficacité clinique (au contraire).
    ✖︎ Mais il ne l’a pas rétractée.
    ✖︎ Et il continue d’affirmer que l’hydroxychloroquine est efficace contre la COVID-19 (ce qui est faux).
    ✖︎ En novembre dernier, Mediapart révélait que plusieurs membres de l’IHU accusaient Mr Raoult d’avoir délibérément falsifié les résultats afin de faire croire à une efficacité de l’hydroxychloroquine (en modifiant le seuil de positivité des PCR). Ces accusations graves semblent suffisamment sérieuses pour avoir motivé une enquête de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille (toujours en cours à ma connaissance).
    ✖︎ La seconde étude n’a pas été rétractée.
    ✖︎ Nous en sommes à bientôt 2 ans depuis la publication.
    __________
    🧠 Conclusion : dans le domaine de la recherche scientifique, il y aura des gens qui se trompent ou se font avoir, et il y aura des menteurs, c’est attendu (il s’agit d’êtres humains).
    ✔︎ Les premiers reconnaîtront leurs erreurs, et en tiendront compte.
    
✖︎ Les seconds continueront de mentir, et sortiront peut-être même trois livres vendus en supermarché entre temps, qui sait. Notons que M. Raoult n’en est pas à son premier rodéo pour ce qui est de la fraude scientifique [9,10] (si vous le pensiez intègre et « réputé mondialement », accrochez-vous à votre chaise).
    ⛔️ Au demeurant, force est de constater que :
    ⚠️ Le problème de l’étude de M. Mehra a été certes lamentablement loupé par le Lancet, mais il a été repéré en quelques jours par la communauté scientifique, les auteurs et le journal en ont immédiatement tenu compte, et l’étude a été rétractée dans le doute en 2 semaines.
    ➜ Imperfect but good science.
    ⚠️ Les MULTIPLES problèmes autrement plus graves des deux études de M. Raoult ont été lamentablement « loupés » par ses confrères ses amis ses employés ses lieutenants les relecteurs des journaux qui les ont publiées, ils ont été là encore pointés par la communauté en quelques jours, mais M. Raoult a balayé les critiques d’un revers de main en traitant les contradicteurs, globalement, de crétins ignares et corrompus, et il n’a jamais rétracté ses études.
    ➜ Dishonest, bad bad BAD science.
    _________________________________
    🧠 Rappel des faits concernant le Lancet :
    🩺 Cette étude observationnelle massive ne confirmait pas de bénéfice sur l’évolution et/ou la mortalité dans le traitement hospitalier précoce de la CoVid-19 avec des protocoles associant chloroquine ou hydroxychloroquine, seules ou associées à l’azithromycine (principalement).
    🩺 Elle trouvait par ailleurs une association entre ces traitements et une surmortalité d’une part, et des complications cardiaques graves d’autre part, sans inférer de lien de causalité du fait de sa nature observationnelle (possibilité d’un facteur confondant caché non exclue, bien que présenté comme statistiquement peu probable).
    🩺 Elle précisait ne pas démontrer l’inefficacité ou la dangerosité de ces traitements, du fait de sa nature observationnelle, mais appelait à vérifier ces résultats par des études randomisées en double aveugle, avant de prétendre prescrire ces traitements à des patients en dehors d’essais cliniques.
    __________
    1️⃣ Il n’aura fallu que quelques jours pour que la communauté scientifique mondiale s’étonne principalement :
    ● De plusieurs erreurs d’attribution de données, sans conséquences sur les résultats mais très intrigantes.
    ● Du fait que certains hôpitaux cités déclaraient ne pas avoir fourni de données, ce qui était très suspect.
    ● Devant ces anomalies, de l’absence de données brutes (ce qui n’est pas souhaitable, bien que courant) dans la publication, et de l’étonnante rapidité de traitement de ces données massives par le fournisseur des données, une entreprise privée nommée Surgisphère, jeune, petite et passablement inexpérimentée, appartenant à l’un des 4 auteurs.
    ● Ce qui a amené le Lancet a émettre une alerte sur cette étude (ce qui est normal).
    ⚠️ Les remarques sont extrêmement courantes dans le milieu de la publication scientifique, c’est le principe du système :
    ● Le journal publie généralement les questions les plus pertinentes qui lui sont directement adressées.
    ● Il offre ensuite un droit de réponse aux auteurs, souvent accompagné, si besoin, de modifications à l’article original.
    ● L’égo du chercheur peut-être un peu (beaucoup) malmené, mais la science et la connaissance en sortent gagnantes, et... “C’est l’jeu ma pauv’ Lucette” 👍
    __________
    2️⃣ Face ces remarques justifiées, 3 des 4 auteurs ont réagi rapidement et de façon semble-t-il adaptée :
    ● En corrigeant les erreurs pointées dans un premier temps.
    ● En organisant ensuite un audit indépendant de leur fournisseur de données (le 4e auteur...).
    ● L’auditeur a donc contacté Surgisphère pour obtenir le détail des données brutes, données que... Surgisphère lui aurait formellement refusées, pour d’obscurs motifs de confidentialité.
    __________
    3️⃣ Devant l’impossibilité de fournir ces données brutes, et surtout d’en assurer l’authenticité et l’exactitude, les auteurs ont pris la seule décision rationnelle et intellectuellement honnête :
    ● Ils ont présenté leurs excuses pour l’insuffisance de leurs vérifications avant la publication : ils sont en faute, c’est en effet lamentable.
    ● Ils ont demandé la rétractation de leur article (nul doute que le Lancet aurait pris cette décision, si ils ne l’avaient pas fait d’eux-mêmes).
    ● L’ensemble de ce processus aura pris en tout et pour tout moins de deux semaines, entre la publication et le retrait.
    ● L’avenir nous dira que Surgisphère (qui a disparu depuis) était une société hautement suspecte…
    ● Le Lancet, coupable de ne pas avoir vu ce que la communauté scientifique a vu en quelques jours, a depuis annoncé avoir modifié son process de revue par les pairs…
    _________________________________
    🧠 Questions :
    1️⃣ Qu’est-ce que cette rétractation nous apprend au sujet de la chloroquine, de l’hydroxychloroquine, et de leur association avec l’azithromycine ?
    🩺 Absolument rien.
    ● C’est le principe d’une rétractation : peu importe la raison (fraude, erreur, ou comme ici pour le moment impossibilité de vérifier de façon certaine la source des données brutes), les données et/ou conclusions rétractées ne doivent pas être prises en compte, c’est tout.
    ● A moins que les données brutes ne soient un jour fournies, et qu’elles ne s’avèrent exactes (ce qui est tout à fait possible), ”tout se passe comme si” cette étude n’avait jamais existé (et ce, même si elles s’avèrent un jour fausses, voire frauduleuses).
    ● De fait, plus personne dans le monde de la recherche ou de la médecine ne cite cette étude depuis qu’elle a été rétractée, ses résultats et conclusions ont tout simplement cessé d’exister.
    ● Les seules personnes qui en parlent encore sont celles qui ignorent comment la recherche scientifique fonctionne, ou qui trouvent un intérêt à prétendre qu’ils l’ignorent.
    2️⃣ Qu’est-ce que cette rétractation nous apprend au sujet des études scientifiques ?
    🩺 Beaucoup de choses, entre autres :
    ❶ Que les erreurs sont courantes, attendues, et normales dans le monde de la recherche scientifique et médicale. Imaginer que tous les chercheurs “trouvent” du premier coup est absurde. Tous les plus grands scientifiques de l’histoire se sont lamentablement “vautrés”, à un stade ou à un autre de leur carrière, et les 3 co-auteurs de cette étude se sont “vautrés” dans les grandes largeurs en analysant des données dont ils n’avaient pas vérifié la provenance...
    ❷ Que les fraudes sont également possibles, et qu’ici, cette hypothèse n’est pas exclue (le 4e auteur notamment, fournisseur des données, semble suspect…)
    ❸ Que quand un scientifique ne peut pas démontrer son propos avec des données factuelles, vérifiables et reproductibles, aussi réputé soit-il, peu importe le prestige du journal qui le publie, il DOIT se rétracter, et son propos n’existe plus et n’est plus pris en compte (et surtout n’est plus cité par d’autres études… Suivez mon regard), quel qu’il soit.
    ❹ Que quand un scientifique se trompe, et qu’on le lui démontre, il DOIT accepter son erreur, et changer de discours, afin que ce discours soit en accord avec la réalité des faits objectivables.
    ❺ Que si il ne le fait pas, non seulement son propos n’existe pas, mais son honnêteté peut légitimement être mise en doute (l’erreur potentielle devient mensonge factuel).
    ❻ Que quand une faille méthodologique majeure existe dans une étude, peu importe la réputation ou la popularité de l’auteur (ou du journal), la conclusion n’a que peu, ou plus du tout de valeur : elle n’existe pas, pas plus que les données sur lesquelles elle prétendait ou pensait se baser.
    ➐ Que la méthode scientifique est auto-correctrice, et que si l’on respecte cette méthode (lecture par les pairs, prise en compte des critiques, méthodologie solide, publication de la méthodologie et des données brutes, tentative de reproduction des résultats, remise en question, auto-critique, retrait éventuel), les erreurs sont généralement rapidement corrigées.
    ➑ Que le propos de ceux qui se prétendent scientifiques, mais s’asseoient avec panache sur la méthode scientifique, n’a pas plus de valeur qu’un horoscope 🤗
    _________________________________
    🧠 A la lumière de ces enseignements, je vous soumets les critiques les plus courantes concernant les deux premières « études » publiées par M. Raoult en 2020 :
    🩺 Etudes qui selon lui démontraient sans aucune ambiguité l’efficacité de l’Hydroxychloroquine (et de l’Azithromycine) contre la COVID 19.
    🩺 Etudes qui justifiaient selon lui la prescription à tous les cas positifs (!)
    🩺 Ainsi que des études pour discuter d’une prescription préventive (!)
    ⚠️ Après environ 500 jours, soit près de 2 ans, aucune de ces études n’a été rétractée, et la première a été citée plusieurs milliers de fois par d’autres auteurs, en plus d’avoir directement influé sur la politique sanitaire désastreuse du Brésil, de l’Inde, de plusieurs états américains, etc. (Avec le succès retentissant que l’on sait).
    __________
    1️⃣ Etude 1 :
    ⚠️ Des conflits d’intérêts grossiers
    ○ L’un des auteurs est rédacteur en chef de la revue
    ○ C’est aussi un employé de l’IHU
    ➜ Qui travaille donc pour M. Raoult
    ⚠️ Ce qui explique la rapidité de la publication
    ○ Article soumis à publication 4 jours après la fin de l’étude
    ○ Et accepté en 24h (!!!) après « revue par les pairs »
    ➜ Il n’y a pas eu de revue par les pairs
    ⚠️ Effectif (beaucoup) trop faible
    ○ 20 patients traités…
    ○ 16 patients non traités…
    ⚠️ Violations du protocole multiples
    ○ 2 enfants inclus (ni prévu, ni autorisé)
    ○ Ajout azithromycine (ni prévu, ni autorisé)
    ⚠️ Des patients qui apparaissent
    ○ L’HCQ n’était autorisée que chez les patients graves hospitalisés
    ➜ Hospitalisation de patients asymptomatiques
    ➜ Hospitalisation de patients sans test PCR
    ⚠️ Des patients qui disparaissent
    ○ 26 patients traités, 20 comptés
    ○ 6 auraient été « perdus »
    ○ 1 s’est retiré sans raisons données
    ○ 1 n’a pas toléré les effets secondaires
    ○ 4 ont vu leur état s’aggraver
    ➜ Dont 3 ont fini en réanimation
    ➜ Et 1 est décédé
    ⚠️ Pas de groupe témoin valide
    ○ Groupe traité : 51.2 ans
    ○ Groupe « témoin » : 37.3 ans
    ○ Patients non appariés (logique…)
    ➜ Il se s’agit donc pas d’un témoin
    ⚠️ Variable mesurée : ADN via RT-PCR
    ○ Avec deux méthodes différentes
    ○ Qui ne sont pas détaillées
    ⚠️ Des données ininterprétables
    ○ Beaucoup de faux positifs
    ○ Certains négatifs redeviennent positifs
    ➜ Pas de conclusion possible
    ⚠️ Des données manquantes
    ○ Les auteurs ont extrapolé les données
    ○ A partir de données déjà non fiables (cf supra)
    ⚠️ Des données falsifiées ?
    ○ Selon plusieurs membres de l’IHU
    ➜ Enquête de l’APHM en cours
    ⚠️ En incluant tous les patients
    ○ Aucun effet visible
    ○ Sur TOUS les critères (cliniques ou biologiques)
    ⚠️ Taux de mortalité très faible
    ○ 99% des gens guériront sans traitement
    ○ Il faut ÉNORMÉMENT de patients pour voir un effet
    ➜ Impossible de conclure sur aussi peu de patients
    ⛔️ Revue par les pairs indépendantes plusieurs moins plus tard
    💬 « Cette étude souffre de lacunes méthodologiques majeures qui la rendent presque sinon complètement non informative (…) Le ton du rapport, présenté comme une preuve d’un effet de l’hydroxychloroquine et même en recommandant son utilisation, est non seulement non fondé, mais, étant donné la demande désespérée d’un traitement pour Covid-19, couplée avec le côté potentiellement de graves effets de l’hydroxychloroquine, totalement irresponsable »
    __________
    2️⃣ Etude 2 :
    ⚠️ Des conflits d’intérêts grossiers
    ○ L’auteur est rédacteur en chef adjoint de la revue
    ○ C’est aussi un employé de l’IHU
    ➜ Qui travaille donc pour M. Raoult
    ⚠️ Pas de groupe contrôle
    ○ Pas d’évaluation des facteurs confondants (!)
    ○ Notamment le tableau initial (gravité)
    ○ Les comorbidités
    ○ Ou même l’âge
    ➜ Cf infra
    ⚠️ Effectif bien trop faible pour voir un effet sur
    ○ Une maladie qui guérit seule dans 85% des cas
    ○ Une maladie qui guérit dans 99.5% des cas
    ➜ Cf étude 1, il faut BEAUCOUP de monde
    ⚠️ Mensonge sur la nature observationnelle
    ○ Il s’agit d’une étude interventionelle
    ○ Puisque la prescription est hors AMM…
    ○ Chez des patients non graves…
    ➜ Esquivant ainsi l’agrément de l’Agence du Médicament
    ➜ Et l’agrément du Comité de Protection des Personnes
    ➜ Qui n’ont pas été demandés, ou obtenus
    ⚠️ Des malades pas bien malades…
    ○ Âge médian : 52 ans
    ➜ Contre 72 ans pour les patients hospitalisés
    ➜ Sachant que 71% des décès ont plus de 75 ans
    ○ 92% avaient un score de gravité faible
    ○ 85% n’avaient pas de fièvre
    ○ 43% n’avaient pas de comorbidités
    ➜ Contre 22% pour les cas graves
    ○ La moitié n’avait pas d’atteinte pulmonaire
    ○ 85% n’ont pas eu besoin d’oxygène
    ○ 5% étaient carrément asymptomatiques
    ⚠️ Un protocole violé, comme pour la 1e étude
    ○ Les cas graves ont eu de la CEFTRIAXONE
    ○ Les critères de sortie ont changé en cours d’étude
    ⚠️ Malgré tout ceci
    ○ Aucun effet démontré sur la mortalité
    _________________________________
    📚 Sources :
    ▪️Les études dont nous parlons ici, et la rétractation
    [1] https://www.thelancet.com/.../PIIS0140-6736(20.../fulltext
    [2] https://www.thelancet.com/.../PIIS0140-6736(20.../fulltext
    [3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7102549
    [4] https://www.mediterranee-infection.com/.../COVID-IHU-2-1.pdf
    ▪️La revue par les pairs de la première étude de M. Raoult
    [5] https://www.sciencedirect.com/.../pii/S0924857920302338...# !
    ▪️ Les accusations de fraude
    [6] https://www.lepoint.fr/.../hydroxychloroquine-didier...
    ▪️ L’investigation (encore) de l’ANSM sur la légalité des études de l’IHU
    [7] https://www.egora.fr/.../67530-essais-cliniques-du-pr...
    ▪️L’avis des Comités de Protection de la Personne à l’INSERM
    [8] https://cerpop.inserm.fr/.../couderc-bettina-19-novembre... (Page 36)
    ▪️Plus de lecture sur la « science » selon M. Raoult
    [9] https://www.les-crises.fr/didier-raoult.../comment-page-3 (soft)
    [10] https://rechercheindependante.blogspot.com/.../la-fraude... (à charge, mais accrochez vous à votre chaise)

    #Hervérifie #science #relecture #méthode_scientifique #rétractation #erreur #Didier_Raoult #Lancet

    • Le « fossé » avec la Belgique est probablement à relativiser car il y a de très grosses disparités démographiques, sociales et de couverture santé.

      A ceci j’ajouterai cette observation empirique de dernière minute bruxelloise : des gamins autour de petit poilu en sont à leur deuxième contamination en deux mois (delta puis omicron ?) sachant qu’ils sortent de trois à quatre semaines de congés (une semaine ajoutée en décembre parce que c’était déjà n’importe quoi).
      > OK, forme plus « bénine » mais pas pour tous + quid des covid longs chez les kids ? quid des conséquences de ces infections à répétition ?

      Plus de garderies par manque de personnel (hautement malade), réduction des trains pour la même raison + fréquentation en baisse... ça sent le pâté hospitalier en prévision.

  • Polémique autour d’un donateur de l’association anticorruption Anticor
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/13/polemique-autour-d-un-donateur-de-l-association-anticorruption-anticor_60730

    L’association, en attente du renouvellement par le gouvernement de l’agrément qui lui permet des actions en justice, doit se justifier après avoir reçu des dons d’un homme d’affaires pratiquant l’optimisation fiscale.

    C’est un caillou dans la chaussure d’Anticor depuis plus d’un an : un « donateur mystère » qui a versé 89 000 euros à l’association anticorruption depuis 2017 et dont l’identité, gardée secrète par les dirigeants d’Anticor jusque dans leurs rangs, alimente le soupçon sur l’indépendance de cette dernière.

    Or, voilà qu’en pleine lutte entre Anticor et le gouvernement pour le renouvellement de son agrément d’ici au 2 avril – un agrément vital qui l’autorise à agir en justice –, le nom de ce généreux mécène se voit enfin dévoilé, à la suite de plusieurs articles, notamment dans l’édition du 8 mars du Journal du dimanche : il s’agit d’Hervé Vinciguerra, un homme d’affaires français fortuné, ancré à gauche, qui a bâti un petit empire industriel offshore, du Luxembourg à Singapour.

    De quoi brouiller l’image d’une association à qui la loi impose de rester indépendante et désintéressée – même si la totalité des dons effectués par ce mécène ne représente que 7 % du budget de la structure au cours des quatre dernières années – et, surtout, faire peser un risque supplémentaire sur l’obtention du sésame gouvernemental.

    « On doit être irréprochables »
    De fait, Anticor, qui est à l’origine de plusieurs enquêtes judiciaires gênantes pour la majorité, dont les affaires Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée) et, tout récemment, Eric Dupond-Moretti (garde des sceaux), ne serait guère appréciée au sommet de l’Etat. Le travail d’instruction d’un agrément, censé durer deux mois, a été prolongé à l’initiative du gouvernement. Il donne lieu à de multiples échanges de courriels entre l’association et sa tutelle.

    « Le gouvernement n’avait pas à connaître l’identité de ce donateur, mais les administrateurs, oui », martèle Françoise Verchère, référente d’Anticor en Loire-Atlantique et figure de l’opposition à la direction actuelle, suspendue de ses fonctions en février. Pour elle, cette question est l’un des ferments de la crise interne que traverse Anticor. « On ne peut pas se permettre d’être marqués politiquement. Lorsqu’on dérange, et c’est le cas, on doit être irréprochables. Que le gouvernement veuille faire peur à Anticor, c’est évident, mais qu’on donne le bâton pour nous faire battre, c’est désolant. »

    • Blast : Une affaire médiatico-politico-financière par Maxime Renahy
      Journaliste d’investigation

      Mécontent de mes révélations sur le fonctionnement du média « Blast » et ses collusions avec le financier quasi-milliardaire Hervé Vinciguerra (proche d’Arnaud Montebourg et donateur anonyme de l’association Anticor), Denis Robert annonce qu’il engage des poursuites judiciaires contre moi. J’ai donc décidé de publier ci-dessous la preuve d’une entente de sa part avec Hervé Vinciguerra.

      Dans les heures qui ont suivi la diffusion de mon communiqué du 11 mars, dans lequel j’exposais les raisons de mon départ du média « Blast », Denis Robert a nié un grand nombre des faits que j’alléguais.

      Pour rappel, j’y indiquais que Denis Robert, président de « Blast », avait été présenté à Hervé Vinciguerra par Elise Van Beneden, présidente de l’association anticorruption « Anticor » et cofondatrice de « Blast ». Et qu’il avait accepté en échange du soutien financier que celui-ci promettait à « Blast », la réalisation d’enquêtes journalistiques sur des adversaires d’Arnaud Montebourg (notamment Anne Hidalgo et Patrick Drahi), ainsi qu’un compte-rendu privé et bimensuel concernant les enquêtes en cours du pôle investigation du média.

      A la parution de mon communiqué, Denis Robert a formellement démenti avoir été mis en relation avec le financier Hervé Vinciguerra par Élise Van Beneden.

      Au même moment, Hervé Vinciguerra, contacté par le site « Arrêt sur Images », prétendait ne pas me connaître. « Je ne connais pas Maxime Renahy et ne veux pas en parler » disait-il, un brin amnésique.

      On l’aura compris, cette affaire était censée n’avoir jamais existé…

      Si Denis Robert se souvient enfin de cette partie de l’histoire, il continue cependant à démentir toute entente avec un donateur susceptible de compromettre l’indépendance de « Blast ». « J’aurais accepté que [Hervé Vinciguerra] supervise le pôle enquête et commande des papiers contre des ennemis politiques. Il soutiendrait un des candidats à la présidentielle. Et nous roulerions donc pour celui-ci, ainsi qu’Anticor. », dit-il. « (…) La construction forcenée que tente Maxime est fausse et profondément diffamatoire. C’est un coup d’une bassesse inouïe. »

      Pourtant, Denis Robert a bel et bien négocié un financement de « Blast » par M. Hervé Vinciguerra, en échange de contreparties. Le « deal » était clair : 100 000 euros à la création du média puis 20 000 euros par mois la première année. Ces sommes étaient destinées à payer les salaires. La contrepartie : des réunions bimensuelles permettant au financier de suivre les investigations du pôle.

      A plusieurs reprises, j’ai demandé à Denis de renoncer à toute entente et à toute implication financière d’Hervé Vinciguerra. Mais en février, des premières sommes d’argent arrivaient dans le crowdfunding, tronçonnées à la demande de Denis.

      Denis Robert me reproche dans le même texte d’avoir voulu « [me] servir des propos que nous avions eu dans notre échange avec cet homme d’affaires pour enquêter sur lui. » Quand Hervé Vinciguerra est venu nous expliquer ses desseins et l’origine (offshore) de ses fonds, j’ai en effet commencé à enquêter sur lui et ses réseaux. Peu importe qu’il nous ait livrés spontanément certains de ses secrets ; en tant que journaliste, j’avais le devoir d’enquêter sur cette affaire.

      Rappelons qu’elle implique un richissime donateur dont les actifs sont dans les paradis fiscaux, affirmant ouvertement soutenir Arnaud Montebourg et avoir besoin du concours de la presse dans le cadre de l’élection présidentielle de 2022. Denis a estimé qu’en faisant cela, je rompais un « pacte de confiance ».

      Ce type de montage va à l’encontre même de ce que doit être un média, c’est-à-dire un contre-pouvoir dans une démocratie. En agissant ainsi, le richissime Hervé Vinciguerra et le président de Blast Denis Robert, ont dévoyé le rôle de ce média et rompu le lien de confiance que celui-ci doit avoir avec le public.

      Maxime Renahy

      Le 16 mars 2021

      https://seenthis.net/messages/899444#message906680

    • De nouvelles révélations ébranlent Anticor, l’association anticorruption
      Publié le 13 mars 2021
      https://www.letelegramme.fr/france/de-nouvelles-revelations-ebranlent-anticor-l-association-anticorruption

      « Ces révélations sont une bombe ! », réagit Françoise Verchère, ex-maire de Bouguenais, près de Nantes, figure de proue de la lutte contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, prix éthique d’Anticor 2017 avant d’intégrer le conseil d’administration de l’association anticorruption… et d’en être brutalement évincée quatre ans plus tard. « Nous avons été plusieurs à réclamer l’identité de ce donateur. Quand on s’appelle Anticor, on doit être sûr de l’origine de ses fonds. En tant qu’administrateurs, nous en sommes pénalement responsables. Cela nous a systématiquement été refusé », s’étonne-t-elle. « Quand le député François Ruffin de La France Insoumise a fait un don de 1 000 euros, cela a provoqué 1 h 30 de débats pour savoir s’il fallait l’accepter. Là, avec ce donateur, il s’agit de 89 000 euros ! »

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      La dernière désillusion

      6 mars 2021 Par Françoise VERCHERE Blog
      https://blogs.mediapart.fr/francoise-verchere/blog/060321/la-derniere-desillusion

      C’est la triste histoire d’une belle et nécessaire association qui est en train de se perdre pour n’avoir pas voulu appliquer à son propre fonctionnement ce qu’elle recommande aux autres, la transparence et la démocratie interne.

  • Émancipation et culture numérique - Attac France
    https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-27-printemps-2021/dossier-numerisation-et-transformation-des-rapports-sociaux/article/emancipation-et-culture-numerique

    Par Hervé Le Crosnier

    Le terme de « culture numérique » est de plus en plus largement employé, souvent avec des sens différents, ou pour des contextes divers. Il sera envisagé ici comme une forme de « critique numérique », ce qui est loin de vouloir dire qu’on n’aime pas le numérique ou qu’on le rejette. Un « critique de cinéma » doit aimer le cinéma, quitte à refuser de parler de certains films qu’il juge désastreux. Un « critique de science », dans le sens que lui donne Jacques Testart, est quelqu’un qui croit en la science, mais refuse les dérives de la technoscience. L’approche proposée ici pour la culture numérique est celle d’un regard critique porté à la fois comme une réflexion sur les structures du numérique et une réflexivité sur le positionnement de chacun et chacune par rapport aux usages.

    Sommaire

    1 - Définir la culture numérique
    2 – Internet et les mouvements sociaux
    3 – Des méga-corporations
    4 – Géopolitique du numérique
    5 – Comprendre pour agir
    6 – Penser l’écosystème numérique

    #Hervé_Le_Crosnier #Culture_numérique #Emancipation

  • Les formations transformatrices – Quelles capacités viser ? Quels exemples ?

    L’#université_internationale_Terre_Citoyenne développe une « pédagogie de la résilience et du changement” qui s’appuie sur différents apports, démarches : des méthodes d’éducation populaire, la pédagogie de l’opprimé de #Paolo_Freire, la #Théorie_U d’#Otto_Sharmer, l’#Art_of_Hosting, l’approche des situations conflictuelles et complexes d’#Adam_Kahane, l’#Approche_et_la_Transformation_Constructives_des_Conflits (#ATCC) d’#Hervé_Ott et #Karl_Heinz_Bitll, le #Community_Organizing de #Saul_Alinsky, le #Process-Work/#Démocrati_ Profonde d’#Arnold_Mindell

    L’#UITC avec ses organisations associées cherchent à former de nouveaux #leaders_citoyens et sociaux mais aussi des #étudiants, des responsables locaux ou nationaux capables d’accompagner les changements profonds et systémiques et de transformer des situations difficiles. En ce sens, certaines capacités nous apparaissent centrales à acquèrir : celles de faire face aux situations complexes, interculturelles, celles aussi de pouvoir transformer de manière constructive les #conflits au niveau individuel et collectif.

    A partir de situations et de problématiques concrètes et variées, les organisations associées UITC et l’ensemble UITC cherchent à développer, en particulier, les capacités individuelles et collectives suivantes :

    - Développer de la #résilience dans des situations de #crise/ d’#effondrement

    – Créer des conditions de #dialogues générateurs de #changement

    – Créer une #confiance_collective

    – Créer des conditions pour favoriser l’émergence de l’intention personnelle ou collective

    – » #Relier toujours relier » des évènements, des idées, des symboles, des actions, des personnes, des organisations…

    – Créer des conditions favorables afin de pouvoir percevoir le futur en émergence dans une situation complexe et difficile

    - Prendre conscience des différents rôles dans les conflits (victime, agresseur, garant) et de la phase du conflit dans laquelle nous nous trouvons.

    - Transformer de manière constructive des conflits

    - Savoir agir dans des situations qui impliquent des acteurs qui sont en conflits (processus multi acteurs)

    #Agir pour se donner confiance et créer de la #connaissance

    – Sentir dans un moment de vie, de processus, les différentes situations (polarités, émotions,Identifier les limites et les passages de frontières, les ambiances qui agissent sur le groupe…)

    - Sentir les processus de diffusion des émotions, de rang, de désirs mimétiques, de bouc émissaire……..

    - Savoir agir de manière pragmatique (lier la main, le coeur et l’esprit dans un même mouvement) lorsque l’on découvre une nouvelle vision, un nouveau projet

    - Savoir sentir le tout, suivre son intention « traverser la rivière » et « sentir chaque pierre avec ses pieds »

    – Savoir prototyper, tester, modifier et retester, remodifier

    - Savoir déployer individuellement ou collectivement son action.

    Si vous souhaitez connaitre les expériences de formations transformatrices reliées ou impliquées dans le réseau UITC veuillez les contacter directement (voir la liste et des contacts ci-joints) . Si vous voulez participer participer à une session de formation, contactez les personnes indiquées ou le secrétariat de l’UItC. Si vous êtes intéressées de monter des formations, faites de même. Contactez -nous !

    Dans le réseau de l’Université Internationale terre Citoyenne (UITC), nous nous appuyons sur un groupe d’expériences de formation qui, pour nous, ont un caractère transformateur des personnes impliquées mais aussi des réalités auxquelles ces personnes sont confrontées. Quand nous parlons de caractère transformateur, nous pensons au fait que les personnes sortent de ces formations avec une vision du monde différente, transformée, avec des capacités qui leur permettent d’agir avec plus de pertinence et d’efficacité afin de faire face aux situations chaotiques et conflictuelles, aux crises, aux effondrements possibles. Ces compétences doivent leur permettre d’affronter ces réalités mais aussi de tenter de les transformer dans le sens de sociétés plus durables.

    En 2015, nous avions édité un catalogue de 47 formations réalisées par des organisations associées UITC https://issuu.com/almedio/docs/maqueta_catalogo_18sept15

    Aujourd’hui, nous mettons en lumière une liste d’une quinzaine de formations qui ont pour nous un caractère transformateur et avec lesquelles nous sommes engagés dans une processus de valorisation, d’échanges à distance (visioconférences) . Elles sont aussi partie prenante pour une partie d’entre elles à une recherche/ action autour des démarches, des méthodes transformatrices des personnes, des situations, des sociétés. (Pédagogie de la résilience et du changement)

    https://uitc.earth/les-formations-transformatrices

    #transformativité #formation #éducation #transformation #formations_transformatrices

  • Lecture critique : Hervé Le Crosnier, Valérie Schafer (dir.), La Neutralité d’internet. Un enjeu de communication
    https://journals.openedition.org/lectures/6929

    Publié dans la collection des Essentiels d’Hermès (CNRS éditions), La neutralité de l’Internet est un ouvrage qui répond à une question simple : quelles sont les bases du débat sur la neutralité d’Internet ? Valérie Schafer et Hervé Le Crosnier répondent à cette question en moins de 200 pages tout en établissant un panorama exhaustif des différentes réalités concernées par ce débat. À l’instar des collections 128 ou Que sais-je ?,l’esprit des Essentiels d’Hermès est de fournir des dossiers récapitulatifs sur des questions de sciences de l’information et de la communication en compilant extraits de texte et synthèses.

    2Le débat sur "la neutralité d’Internet" est un objet sociologique à la rencontre entre un principe défendu par les concepteurs du réseau informatique et les intérêts des fournisseurs d’accès pour assurer un service aux usagers et une conformité aux exigences politiques nationales. La neutralité d’Internet peut être définie comme le principe selon lequel toutes les communications doivent être traitées de façon égale quelque que soit l’information, le destinataire ou la source. L’idée maîtresse est qu’Internet ne devrait avoir ni contrainte politique, ni technique. À partir de cela, en fonction des raisons pratiques, économiques et politiques mais aussi selon les conceptions variables de la liberté individuelle, des débats émergent en conséquence des mesures prises par certains acteurs pour défendre leurs intérêts. Le principal problème abordé par l’ouvrage est de présenter comment Internet se retrouve au cœur de débats selon des logiques technique et sociale.

    3Le débat sur la neutralité d’internet émerge surtout à partir de son architecture technique. L’histoire d’Internet est matériellement une histoire de tuyaux entre des usagers et des contenus. Une des origines du débat est la volonté des acteurs techniques de vouloir optimiser la répartition des coûts dans l’acheminement de l’information. Le débat sur le “peering” est de cet ordre. Il s’agit de savoir qui du fournisseur d’accès ou du fournisseur de contenu doit payer pour assurer les exigences d’une qualité de service. Par exemple, en 2009, un tel conflit a eu lieu Orange et YouTube. Par un truchement d’intermédiaires et d’échanges commerciaux, les contenus vidéos de YouTube ne pouvaient plus profiter d’un traitement privilégié et se sont vus victimes de leur propre demande. De tels arrangements pratiques soulignent les intérêts économiques et l’infrastructure commerciale permettant l’accès à Internet mais sont conflictuels avec le principe de neutralité.

    4A cela se greffent des intentions politiques. L’exemple français le plus célèbre reste HADOPI et la protection du système de droit d’auteur français. L’Etat français intervient directement en instituant la possibilité de définir des règles conduisant à la limitation en plusieurs étapes de l’accès à Internet à certaines personnes. Si les discours reposent sur un raisonnement économique de protection des industries culturelles, le fond du débat reste la territorialisation de l’accès à certains contenus ainsi que la possibilité d’un acteur politique d’en définir les règles. L’interférence entre les politiques locales et les accès techniques montre que le principe de neutralité est surtout inscrit dans l’esprit des créateurs et promoteurs du réseau alors que les autres acteurs n’hésitent pas à le négliger. Ces derniers n’hésitent donc pas à proposer des solutions ayant un impact technique important et suscitent donc des débats indépendants de la faisabilité des mesures préconisés. Cela n’empêche pas les lois d’être votées et de susciter des controverses.

    5Comme le soulignent les auteurs, Internet en lui-même est complexe et véhicule un imaginaire composite. Dans les sociétés occidentales contemporaines, Internet est devenu plus qu’omniprésent. Il est à la fois potentiellement le lieu d’une nouvelle forme de démocratie et le lieu d’un nouveau marché. À force de volontarisme et de "démocratisation", Internet subit un discours vulgarisateur qui peut parfois nuire à sa compréhension scientifique. Cependant cet ouvrage se permet justement d’échapper aux simplifications. Les auteurs présentent avec patience et précision les différentes couches techniques, juridiques, commerciales et sociales au coeur des considérations pratiques et idéologiques.

    6A cause de sa nature mondiale et technique, parler d’Internet est également problématique du point de vue langagier. Les choix de traduction et l’introduction d’un vocabulaire précis sont invisibles, importants et souvent négligés. L’atout de cet ouvrage est de présenter à la fois le cadre juridique et le cadre technique sans donner l’impression de jargonner. Sans ressembler à de la vulgarisation, les auteurs prennent peu de liberté sur la sémantique et se permettent de ne pas rendre simpliste la présentation d’un espace de communication qui rendrait obscure la compréhension du débat sur sa régulation.

    7Il est également à souligner l’important effort d’introduction de sources bibliographiques hétérogènes dans la présentation du débat. La présence de voix provenant d’acteurs économico-politiques divers permet de mesurer la globalité sociale en jeux. L’ouvrage est donc à la fois synthétique mais laisse de nombreux pointeurs pour prolonger l’investigation. Les lecteurs pourront facilement naviguer et se faire leur propre bibliographie sans négliger certains aspects ou parti-pris. Sur ce point, l’ouvrage fait lui-même preuve d’une neutralité remarquable, ne s’avançant que discrètement et permettant ainsi aux lecteurs d’être amenés aux conclusions propres à leurs inclinations.

    8La neutralité de l’internet est un débat complexe qui demande une compréhension à la fois sociologique, économique et technique de cet espace de communication. L’ouvrage au contraire pose les bases d’une présentation simple et structurée des problèmes posés par la volonté de régulation d’un réseau de communication devenu incontournable. La lecture de l’ouvrage ne serait donc pas négligeable pour toute personne voulant se faire une image précise de l’articulation entre une infrastructure technique de communication, ses imaginaires et ses tentatives de contrôle. Sans rentrer dans un discours simpliste, La neutralité de l’internet permet de comprendre les débats politiques à propos d’Internet à travers une contribution modeste mais solide. La mise en place d’un cadre de discussion n’est pas aisée et manquait sérieusement dans la bibliographie des sciences sociales.
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    Pour citer cet article
    Référence électronique

    Tam-Kien Duong, « Hervé Le Crosnier, Valérie Schafer (dir.), La Neutralité d’internet. Un enjeu de communication », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 05 décembre 2011, consulté le 13 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/lectures/6929 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.6929

    #Valérie_Schafer #Hervé_Le_Crosnier #Neutralité_internet

  • Lecture critique : Mélanie Dulong de Rosnay, Hervé Le Crosnier (dir.), Propriété intellectuelle : géopolitique et mondialisation
    https://journals.openedition.org/lectures/11700

    Souvent conçue comme un problème des plus obscurs mais qui ne relèverait des compétences que des historiens du livre et de la technique, d’un côté, et des juristes spécialisés, de l’autre, la question de la propriété intellectuelle, dont le droit d’auteur n’est que l’un des avatars, est pourtant au centre des préoccupations actuelles, dans les cercles de la recherche, certes, dans les bureaux des industries, indubitablement, mais dans la société surtout, au cœur de l’espace public : c’est ce que démontrent les deux auteurs de ce livre salutaire qui mériterait d’être placé entre toutes les mains. Or, si la propriété intellectuelle est une préoccupation politique majeure, il importe d’en assurer à tous les citoyens une compréhension aussi complète que possible : c’est le projet du livre, qui entend allier, et allie en effet, précision et clarté.

    2L’ouvrage est divisé en sept parties. La première (« Une géopolitique de la propriété intellectuelle ») détaille le cadre du propos et les deux dernières (« L’accès aux savoirs » et « Construire un droit équilibré qui favorise l’expansion et le partage des cultures et des connaissances ») précisent le projet. Le cadre est celui d’une course à la propriété intellectuelle largement dominée par les pays développés, qui imposent leur propre mode de gestion aux pays émergents et se constituent de facto en seuls détenteurs d’une connaissance protégée par des ressources juridiques inextricables. Le projet est celui d’une pratique alternative du droit d’auteur, qui ne soit pas nécessairement indexée sur la propriété, qui favorise le partage, la circulation et la réutilisation des idées et des données, pratique loin d’être utopique, puisqu’elle se fonde sur des expériences déjà anciennes et toujours effectives. Les quatre parties centrales de l’ouvrage proposent une exploration systématique de la question, à l’intérieur de ce cadre (la propriété intellectuelle comme enjeu géopolitique) et avec le souci de ce projet (le partage des connaissances).

    3La place de la partie « Domaine public », en tête de l’ouvrage après la présentation générale, est programmatique. Les auteurs font un constat inquiétant : au regard de la course à la propriété intellectuelle, le domaine public n’est plus juridiquement défini qu’en creux, comme l’ensemble des productions de l’esprit qui échappent à l’administration juridique. De fait, c’est la propriété qui se trouve naturalisée. Il existe pourtant des définitions positives du domaine public, sur des critères de durée de la propriété, de nature de la production protégée et du public qui en a l’usage : ces critères positifs attestent bien qu’en principe, c’est la propriété qui est une exception à la communauté des connaissances.

    4Au regard de ce domaine public, le cas étudié dans la troisième partie, celui du régime de « La propriété littéraire et artistique », est une première sous-catégorie de la propriété intellectuelle. Après en avoir proposé un bref historique à partir de l’expansion de l’imprimerie à caractères mobiles, les auteurs reviennent sur la distinction entre droits moraux incessibles, témoignages du rapport privilégié entre l’auteur et son œuvre, et droits patrimoniaux, relatifs à l’exploitation de la production. Ce premier dispositif juridique, qui règle la propriété artistique dans certains pays européens et en Amérique latine, par exemple en France, doit être distingué du système du copyright, qui permet une cession bien plus importante des droits de l’auteur à un tiers, l’exploitant. Ces deux dispositifs, stabilisés vers la fin du dix-neuvième siècle, subissent à l’heure actuelle des renégociations, du côté des auteurs aussi bien que des intermédiaires.

    5Le second sous-ensemble de la propriété intellectuelle, c’est bien entendu « la propriété industrielle » et son outil privilégié : le brevet. Les deux auteurs commencent par définir le brevet d’invention et la conception de l’innovation techno-scientifique dans laquelle il s’insère, avant de mettre en évidence le mouvement d’extension des brevets depuis quelques décennies, dans deux directions principales : le brevetage de méthodes commerciales et relationnelles (le one-click d’Amazon) et le brevetage du vivant (les semences). Or, ce mouvement, dans les pays en développement, constitue également une offensive à l’endroit des systèmes économiques et culturels de partage des connaissances, par exemple dans le monde agricole, et l’offensive prend les apparences d’un cadeau empoisonné, par les propositions de formation de juristes spécialisés en brevets, qui répandent le modèle.

    6C’est qu’il faut se garder, comme le précise l’antépénultième chapitre, « Les institutions et négociations internationales », de concevoir les droits d’auteur, les brevets et toute la technologie administrative et juridique de la propriété intellectuelle, comme un ensemble de dispositions objectives. Pour les pays dominants, l’imposition du système est la garantie de la protection d’une économie déjà fonctionnelle tandis que pour des pays émergeants comme l’Inde, qui a développé la production de médicaments génériques, ce système est dangereux et contraignant. Plus encore, les organismes de gestion des brevets sont privés et tirent leurs bénéfices de la multiplication des brevets : ils ont donc intérêt à ce que la pratique se diffuse, dans de nouveaux domaines de la connaissance et de nouveaux territoires géographiques.

    7Loin du pur catastrophisme, l’ouvrage s’attache cependant à souligner les pratiques existantes susceptibles d’enrayer la machine de l’appropriation intellectuelle. Ainsi les ONG tendent à devenir des partenaires indispensables dans les négociations internationales, même si le fonctionnement interne de ces ONG ne doit pas être dépeint, les auteurs le soulignent, sous les couleurs idylliques de la démocratie participative : il repose au contraire sur l’activité représentative d’individualités remarquables. D’autres initiatives de groupes, constitués ou en réseaux, comme la pratique de l’open access, celle de l’open data ou celle des archives ouvertes, participent également d’un mouvement de contestation efficace.

    8En somme, cet ouvrage offre un tableau général extrêmement pédagogique des problèmes qui, sans dissimuler l’opinion des auteurs sur les questions abordées, présente le débat dans sa complexité. Contrairement à certains ouvrages de la même collection, « Les Essentiels d’Hermès », dont il faut rappeler qu’ils sont constitués à partir d’articles publiés dans la revue Hermès, celui-ci se distingue par l’extrême actualité tant de ses exemples et cas d’études que des références qui composent la bibliographie de chaque section et la bibliographie générale. Un glossaire en facilite encore la consultation. Ses qualités de présentation, la richesse de son contenu, la diversité de ses exemples et l’urgence de ses problèmes, devraient donc faire de cet ouvrage une lecture en effet fort essentielle.
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    Pour citer cet article
    Référence électronique

    François-Ronan Dubois, « Mélanie Dulong de Rosnay, Hervé Le Crosnier (dir.), Propriété intellectuelle : géopolitique et mondialisation », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 09 juin 2013, consulté le 13 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/lectures/11700 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.11700

    #Hervé_Le_Crosnier #Mélanie_Dulong #Propriété_intellectuelle

  • Comment signaler les déchets nucléaires par-delà les millénaires ?
    https://theconversation.com/comment-signaler-les-dechets-nucleaires-par-dela-les-millenaires-12

    Partant de l’hypothèse que chaque génération se chargera de maintenir la transmission, le premier scénario parie sur une « continuité entre présent et futur ».

    Cependant, sur une période plurimillénaire, plusieurs risques surgissent : des incompréhensions liées à la non-intelligibilité des archives constituées, des mécompréhensions entraînées par une mauvaise interprétation des documents et, enfin, la destruction matérielle des supports d’informations. À cet égard, pour l’Andra, « même si tout sera fait pour conserver une mémoire institutionnelle des sites (par le biais des archives), il serait irresponsable d’exclure la possibilité de sa perte ».

    #Signalétique de l’apocalypse
    Alerter de la #dangerosité des #déchets_nucléaires par-delà les millénaires
    Laetitia Ogorzelec-Guinchard
    https://journals.openedition.org/terrain/18319#authors

    #nucléaire #administration_du_désastre #langage #symbole #tête_de_mort #sémiologie #sémantique #pictogramme #pérennité #monument #mémoire #archives #radioactivité

  • Partage, remix, culture participative | La Revue - | Observatoire des Politiques Culturelles
    http://www.observatoire-culture.net/rep-revue/rub-article/ido-1131/partage_remix_culture_participative.html

    Hervé Le Crosnier

    Dès qu’elle est offerte à l’usage du public, une oeuvre culturelle devient également un fonds commun, un élément d’une culture partagée. C’est avant tout sur les usages, la façon dont ils sont ou non autorisés et les capacités de reproduction ou de diffusion ultérieures par les usagers/lecteurs que nous devons faire porter notre attention. Un regard qui prend en conscience les droits culturels des populations1 autant que les droits des créateurs et créatrices à un revenu et au respect de leur travail. Or, cette approche devient un enjeu majeur pour le partage de la culture dès lors que le réseau informatique mondial permet, pour un coût marginal tendant vers zéro, de rediffuser des oeuvres, de les utiliser dans la construction d’autres oeuvres dites de « remix » ou d’en dériver de nouvelles oeuvres par imitation ou détournement.

    #Culture_participative #Remix #Droit_auteur #Hervé_Le_Crosnier

  • Comment les riches détruisent la planète ? Hervé Kempf à Lille 10 Octobre 2019 - Radio Campus Lille
    https://www.campuslille.com/index.php/entry/comment-les-riches-detruisent-la-planete-herve-kempf-a-lille

    Comment les riches détruisent la planète ? C’est sous ce titre que Hervé Kempf a publié un livre sur la question en 2007, voici donc 12 ans. Relire ce livre ne peut laisser indifférent tant les énoncés sont d’actualité.

    L’observation du changement climatique terrestre s’impose chez les scientifiques mais le monde politique dans sa grande majorité regarde ailleurs. Les printemps silencieux se succèdent d’année en année sans que nos dirigeants s’en émeuvent. Nos métropoles ne cessent de grossir et s’asphyxient par trop de perfusion routière. Cet emballement crée des disparités territoriales et des injustices environnementales qui deviennent insoutenables. Et si la crise sociale était liée à la crise écologique elle-même tirée par nos premiers de cordée ? Cette classe dirigeante qui s’érige en modèle fait obstacle au changement de cap nécessaire. Ce sont bien les riches qui détruisent la planète. C’est la thèse que développe notre auteur, journaliste et essayiste, fondateur du quotidien de l’écologie Reporterre. Un événement dans le cadre de l’exposition bienvenue chez les riches.
    http://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/AMD191010a.mp3
    Prise de parole par Hervé Kempf à 7mn38s.

    Pour écouter / télécharger les réponses aux questions : https://www.campuslille.com/index.php/entry/comment-les-riches-detruisent-la-planete-herve-kempf-a-lille

    Bertrand Bocquet  : https://theconversation.com/profiles/bertrand-bocquet-669128
    Bertrand Bocquet est Professeur à l’Université de Lille, docteur en Électronique et titulaire d’une Habilitation à Diriger des Recherche en Sciences Physiques. Il enseigne la physique, la communication scientifique et les sciences en société. Ses recherches interdisciplinaires ont porté sur le développement de systèmes biomédicaux et de laboratoires sur puce pour la biologie. Depuis 2012, il s’intéresse aux questions des Sciences en société. Il effectue ses recherches au sein du laboratoire "Histoire des technosciences en société" du CNAM à Paris. Il développe des interfaces expérimentales STS (Sciences, Techniques, Société) par la voie de la Recherche Action Participative et analyse leurs effets sur la co-production des connaissances, l’expertise collective et l’innovation responsable. Il dirige actuellement la Boutique des Sciences Nord de France. Il est auteur ou co-auteur de plus de 200 publications dont 118 articles et communications internationales, cinq chapitres de livre et quatre brevets.

    – L’exposition « Bienvenue chez les riches »  : https://mres-asso.org/Expo-Bienvenue-chez-les-riches

    Hervé Kempf est le rédacteur en chef de Reporterre.net. https://reporterre.net/Comment-les-riches-detruisent-la-planete

    – Une conférence débat en partenariat avec Les Amis du Monde Diplomatique, Espaces Marx et la MRES . C’était le jeudi 10 octobre 2019. https://www.amis.monde-diplomatique.fr/Comment-les-riches-detruisent-la-planete.html

    L’Espace Marx. http://lille.pcf.fr/partenaires-15/les-debats-d-espace-marx

    #Hervé_Kempf #Reporterre #radio #audio #radios_libres #médias #écologie #climat #capitalisme #multinationales #oligarchie #radio_campus_lille #poscast

  • Bébés sans mains. L’hypothèse explosive d’un ingénieur breton - Bébés sans mains : notre dossier - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/bebes-sans-mains-notre-dossier/bebes-sans-mains-l-hypothese-explosive-d-un-ingenieur-breton-31-07-2019


    Ancien fonctionnaire du ministère de l’Agriculture, Hervé Gillet a travaillé pendant plusieurs mois pour montrer le possible lien entre l’usage de pesticides sur les champs de Guidel et la naissance des enfants atteints d’une agénésie du membre supérieur à proximité.
    Le Télégramme/Sophie Prévost

    Il fait partie des contributeurs citoyens, associé au rapport du Comité scientifique, remis le 11 juillet aux familles des enfants atteints d’une agénésie du membre supérieur (bébés sans mains). Ancien ingénieur, le Breton Hervé Gillet a méthodiquement travaillé pendant six mois, pour éclairer le lien possible entre l’usage de certains pesticides et les cas de Guidel (56). Le retraité livre une hypothèse explosive, « à creuser d’urgence », insiste-t-il.

    Son profil. Domicilié entre Pacé (35) et Lesconil (29), Hervé Gillet, 69 ans, est un ancien fonctionnaire du ministère de l’Agriculture. Il s’est « longuement penché » sur les pesticides, notamment lors de son passage à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) de Rennes. Ensuite responsable de la reconquête de la qualité des eaux sur les bassins-versants bretons, l’ingénieur a travaillé, en Pays-de-la-Loire, sur la mortalité des abeilles. Son dernier poste l’a amené dans la récente brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire (BNEVP), à Paris, avant sa retraite, en 2014.

    Sa place dans le dossier. Lorsque « l’affaire des bébés sans mains » a éclaté, en octobre 2018, Hervé Gillet a tendu l’oreille. « Les premières conclusions, excluant l’hypothèse des pesticides, ne collaient pas », explique le retraité. Le cluster avéré dans le Morbihan, regroupant quatre cas d’agénésie transverse du membre supérieur (ATMS) chez des bébés nés à Guidel et alentours, entre 2011 et 2013, l’a aussi interpellé. « C’est le magazine Envoyé Spécial qui m’a contacté. J’ai commencé des recherches. Elles m’ont valu d’être auditionné par le comité d’experts. Et j’ai été convoqué par Santé publique France le 10 mai, à Paris, pour présenter la synthèse de mon travail ».

    Son hypothèse. « J’ai cherché à démontrer que l’implication des pesticides dans les malformations de Guidel était plausible. La diffusion d’une partie des produits phytosanitaires par les sols, dans les airs puis dans les eaux, ainsi que leur toxicité pour l’homme, sont aujourd’hui démontrées. La proximité de champs autour des quatre habitations d’enfants nés sans mains à Guidel pose question », annonce Hervé Gillet, qui se défend d’un quelconque « agribashing ». « Je respecte beaucoup les agriculteurs, j’ai travaillé avec eux pendant de longues années. J’apporte aujourd’hui une contribution technique, pour le bien commun et en restant neutre. Il faut que les choses soient dites et acceptées par tous, si l’on veut aller plus loin ».

    Sa méthodologie. De décembre 2018 à avril 2019, Hervé Gillet a croisé le maximum de données disponibles (sur Géoportail et Agritox), concernant le type de cultures, les produits phytosanitaires, la météo et les données topographiques, autour des lieux d’habitation des bébés concernés à Guidel. Son travail de fourmi donne des pistes édifiantes. « Les parcelles isolées, entourées de haies, offrent des conditions favorables aux nuisibles. Les profils climatiques des années 2011 (très sèche) et 2012 (pluvieuse) ont nécessité des traitements importants et sans doute répétés, pile à la période de sensibilité (les trois premiers mois de grossesse) des mamans concernées ». 

    En se procurant des tableaux de vente des pesticides et de dangerosité des différents produits sur ces années cible, Hervé Gillet a modélisé des facteurs de risque. « Un produit arrive en première ligne, constate-t-il. Cela reste une hypothèse. Mais pour la démontrer, il faudrait maintenant mener une enquête auprès des exploitations agricoles concernées. Il y a urgence ! »

    Son souhait. Le rapport scientifique rendu public par les autorités sanitaires, en juillet, conforte Hervé Gillet : « En tous, seize cas sont confirmés en Bretagne jusqu’en 2016. Ce problème n’existe donc pas qu’à Guidel. Il y a là matière à continuer les recherches ». L’ancien ingénieur milite aujourd’hui pour que les recoupements de terrain soient délégués à la BNEVP, où il a travaillé. « C’est le seul moyen de ne pas lancer une machine à perdre ».

  • Elle est pas belle cette fresque qui illustre un article sur l’abolition de l’esclavage sur le site de l’assemblée nationale ???

    1794 : la première abolition
    http://www2.assemblee-nationale.fr/14/evenements/2016/abolition-de-l-esclavage-1794-et-1848/1794-la-premiere-abolition

    Fresque d’Hervé Di Rosa installée, au Palais Bourbon, dans la galerie d’accès aux tribunes du public

    Quelle honte merde ! #racisme_d'état

  • « L’école française du Mime »

    Je viens de découvrir la fiche « L’école française du Mime » répertoriée par le Ministère de la Culture dans « Expressions et traditions orales »… le Mime dans « les traditions orales » ? Admettons. Ne cherchons pas à comprendre, c’est le Ministère de la Culture. Le problème, quand on fait une liste, est qu’il ne faut surtout pas oublier une personne. Au risque de passer pour un approximatif, un négligeant. Et de surcroît, on peut vexer la dite personne. Ici, le grand absent est un grande absente. Elle ne pourra pas se vexer car il s’agit de... Suzanne Bing. Il est vrai que le document date de juin 2017, mais tout même, soyons sensibles et reconnaissants à la place de la femme dans l’art du Mime. Jacques Copeau y est cité sept fois et Suzanne Bing : zéro ! Qu’aurait été l’École du Vieux Colombier, si elle n’avait pas concrétisé les idées du « Maître » ? Comme, on pourrait dire également : Qu’aurait-été en 1913 la troupe du Vieux Colombier sans le régisseur Louis Jouvet ? Mais je digresse… Donc je l’affirme : Sans Suzanne Bing, il n’y aurait pas eu d’École du Vieux Colombier. Il n’y aurait pas eu cette source de pédagogie, de recherche, de pratique artistique qui a donnée naissance à Charles Dullin et Étienne Decroux. Un peu de reconnaissance quand même ! Après dans cette liste, il manque de nombreuses personnes qui font vivre le Mime en France. Par exemple, le Mime Hervé Demet qui n’est pas cité et qui fait un travail « remarquable ». Il y a aussi toute la promotion de 1996 de l’École Internationale de Mimodrame de Paris – MARCEL MARCEAU. Aucun n’y figure ! Bon en même temps, on n’était que six. Et ne décelez pas chez moi de l’amertume, jalousie et autre vexation. Je ne tiens surtout pas à figurer dans une liste de l’état français. On est suffisamment fichés comme ça. Et un état qui mutile ses opposants politiques ne me plaît pas…

    Source : https://www.silencecommunity.com/file/view/47236/« l’ecole-francaise-du-mime »

    #France #Culture #Ministère_de_la_Culture #fiche #Mime #artiste_mime #école #école_française #école_française_du_Mime #Jacques_Copeau #Marcel_Marceau #Charles_Dullin #Étienne_Decroux #Suzanne_Bing #Bing #Louis_Jouvet #Hervé_Demet #Sylvie_Grenet #2017 #Grenet

  • L’#édition_scientifique, entre #prédateurs et #profiteurs

    Les #revues_scientifiques sont au cœur de la diffusion des savoirs et de l’évaluation des chercheurs. Face à la captation du #marché par de grandes entreprises, des résistances s’organisent. Entretien croisé avec #Hervé_Maisonneuve et #Frédéric_Hélein.
    Pour un chercheur, publier ses résultats dans des revues spécialisées est une activité cruciale, lors de laquelle se joue sa renommée. Ces revues, initialement fondées par des sociétés savantes, sont de plus en plus contrôlées par un #oligopole de #multinationales de l’édition, qui accumulent des #profits phénoménaux. Depuis une décennie, le modèle économique de l’édition scientifique bascule vers une logique d’accès libre aux articles, les frais de publication étant couverts par les chercheurs. Mais des groupes peu recommandables ont développé des revues dites « prédatrices », publiant n’importe quoi dans le seul but d’encaisser le paiement des chercheurs.
    Où va l’édition scientifique ? Comment les scientifiques peuvent-ils reprendre le contrôle de ce maillon essentiel à la diffusion de leurs recherches ? Entretien croisé avec Hervé Maisonneuve, médecin de santé publique, et Frédéric Hélein, professeur de mathématiques à l’université Paris VII.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=4&v=abvhkMsNn58


    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/130119/l-edition-scientifique-entre-predateurs-et-profiteurs
    #prédation #profit #université #business #savoir #recherche #science

    signalé par @marty

    • #Déclaration_de_San_Francisco sur l’#évaluation de la recherche

      Il est urgent d’améliorer les méthodes d’évaluation des résultats de la recherche scientifique par les agences de financement, les établissements d’enseignement et de recherche et d’autres parties. Pour régler cette question, un groupe de rédacteurs en chef et d’éditeurs de revues savantes s’est réuni à San Francisco en Californie le 16 décembre 2012, dans le cadre du congrès annuel de l’American Society for Cell Biology (ASCB). Ce groupe a élaboré un ensemble de recommandations, désormais appelé « Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche ». Nous invitons les parties intéressées de toutes les disciplines scientifiques à manifester leur soutien en ajoutant leur nom à la présente Déclaration.

      Les apports de la recherche sont nombreux et variés : articles contenant de nouvelles connaissances, données, réactifs, logiciels ainsi que propriété intellectuelle et jeunes scientifiques hautement qualifiés. Les agences de financement, les établissements qui emploient des chercheurs et ces scientifiques eux-mêmes éprouvent tous le désir et le besoin d’évaluer la qualité et l’impact de la production scientifique. Il est donc impératif que la production scientifique soit mesurée rigoureusement et évaluée avec discernement.

      Le facteur d’impact des revues est souvent utilisé comme principal paramètre pour comparer la production scientifique individuelle et celle des établissements. Ce facteur d’impact, tel que calculé par Thomson Reuters*, a été créé à l’origine comme un outil d’aide pour les bibliothécaires servant à identifier les revues à acheter, et non pour mesurer la qualité scientifique de la recherche exposée dans un article. Dans cette optique, il est essentiel de comprendre que le facteur d’impact présente un certain nombre d’insuffisances bien documentées en tant qu’outil d’évaluation de la recherche. Ces limitations sont les suivantes : A) les distributions des citations dans les revues sont très asymétriques [1-3] ; B) les propriétés du facteur d’impact sont propres à chaque domaine : il s’agit d’un agrégat de types d’articles multiples et très divers, avec des articles primaires comme de synthèse [1, 4] ; C) les facteurs d’impact peuvent être manipulés (ou « instrumentalisés ») par une politique éditoriale [5] ; et D) les données utilisées pour calculer les facteurs d’impact ne sont ni transparentes ni ouvertement accessibles au public [4, 6, 7]. Ce qui suit formule des recommandations visant à améliorer la façon dont la qualité des résultats de la recherche est évaluée. D’autres éléments de production scientifique que les articles prendront une importance accrue dans l’évaluation de l’efficacité des travaux de recherche à l’avenir, mais l’article, contrôlé par des pairs, demeurera une production scientifique essentielle entrant dans l’évaluation de la recherche. Par conséquent, nos recommandations portent au premier chef sur les pratiques relatives aux articles publiés dans des revues à comité de lecture, mais elles peuvent et devraient s’étendre à d’autres productions, comme les jeux de données, en tant que résultantes importantes de la recherche. Ces recommandations s’adressent aux agences de financement, aux établissements d’enseignement et de recherche, aux revues, aux organismes pourvoyeurs d’indicateurs et à chaque chercheur.

      Ces recommandations s’articulent autour d’un certain nombre de sujets :

      la nécessité de mettre un terme à l’utilisation d’indicateurs basés sur les revues, comme les facteurs d’impact, dans le financement, les nominations et les promotions ;
      celle d’évaluer la recherche sur sa valeur intrinsèque plutôt qu’en fonction de la revue où elle est publiée ; et
      celle encore d’exploiter au mieux les possibilités offertes par la publication en ligne (comme la levée de restrictions inutiles sur le nombre de mots, de figures et de références dans les articles et l’exploration de nouveaux indicateurs d’importance et d’impact).

      Nous reconnaissons que de nombreuses agences de financement, établissements, éditeurs et chercheurs encouragent déjà l’amélioration des pratiques d’évaluation de la recherche. De telles démarches commencent à donner de nouvelles perspectives à des approches d’évaluation de la recherche plus élaborées et plus pertinentes sur lesquelles il est possible de s’appuyer et qui puissent être adoptées par toutes les parties impliquées au premier chef.

      Les signataires de la Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche soutiennent l’adoption des pratiques suivantes pour l’évaluation de la recherche.

      Recommandation générale

      Ne pas utiliser les indicateurs basés sur les revues, tels que les facteurs d’impact, comme succédané d’appréciation de la qualité des articles de recherche individuels, pour évaluer les contributions d’un scientifique en particulier ou pour prendre des décisions en matière de recrutement, de promotion ou de financement.

      Pour les agences de financement

      Indiquer explicitement les critères utilisés pour évaluer la productivité scientifique des porteurs de projet et souligner clairement, surtout pour les chercheurs débutants, que le contenu scientifique d’un article est beaucoup plus important que les indicateurs de publication ou l’image de marque de la revue dans laquelle il a été publié.

      Aux fins de l’évaluation de la recherche, tenir compte de la valeur et de l’impact de tous les résultats de travaux de recherche (y compris les jeux de données et les logiciels) en plus des publications scientifiques, et envisager un large éventail de mesures d’impact, y compris des indicateurs qualitatifs sur les retombées des travaux, comme leur influence sur les politiques et les pratiques.

      Pour les établissements

      Afficher explicitement les critères utilisés dans les décisions de recrutement, de titularisation et de promotion, en soulignant clairement, surtout pour les chercheurs débutants, que le contenu scientifique d’un article est beaucoup plus important que les indicateurs de publication ou l’image de marque de la revue dans laquelle il a été publié.

      Aux fins de l’évaluation de la recherche, tenir compte de la valeur et de l’impact de tous les résultats de travaux de recherche (y compris les jeux de données et les logiciels) en plus des publications scientifiques, et envisager un large éventail de mesures d’impact, y compris des indicateurs qualitatifs sur les retombées des travaux, comme leur influence sur les politiques et les pratiques.

      Pour les éditeurs

      Réduire considérablement l’importance accordée au facteur d’impact comme outil de promotion, idéalement en cessant de le promouvoir ou en présentant ce paramètre dans le contexte d’une variété d’indicateurs basés sur les revues (p. ex. facteur d’impact sur 5 ans, EigenFactor [8], SCImago [9], indice h, temps de traitement éditorial et de publication, etc.) qui offrent une vision plus riche de la performance d’une revue.

      Proposer une série d’indicateurs à l’échelle de l’article pour encourager le passage à une évaluation qui soit fondée sur le contenu scientifique d’un article plutôt que sur les indicateurs de publication de la revue dans laquelle il a été publié.

      Encourager des pratiques responsables en matière de paternité d’auteur et la fourniture d’informations sur les contributions spécifiques de chaque auteur.

      Qu’une revue soit en libre accès ou sur abonnement, supprimer toutes les restrictions de réutilisation des listes de références dans les articles et les mettre à disposition dans le cadre du Creative Commons Public Domain Dedication [10].

      Éliminer ou réduire les contraintes sur le nombre de références dans les articles et, le cas échéant, exiger la citation de la littérature primaire plutôt que celle des articles de synthèse afin de reconnaître le mérite du ou des groupes qui ont rapporté en premier une découverte.

      Pour les organismes pourvoyeurs d’indicateurs

      Faire preuve d’ouverture et de transparence en fournissant les données et les méthodes utilisées pour calculer tous les indicateurs.

      Fournir les données en vertu d’une licence qui permette une réutilisation sans restriction et permettre un accès informatique aux données, dans la mesure du possible.

      Préciser clairement que la manipulation inconsidérée des indicateurs ne sera pas tolérée ; désigner explicitement ce qui constitue une manipulation inconsidérée et les mesures qui seront prises pour y remédier.

      Tenir compte de la diversité des types d’articles (p. ex., articles de synthèse par rapport aux articles de recherche) et des différents domaines lorsque les indicateurs sont utilisés, agrégés ou comparés.

      Pour les chercheurs

      Lors d’une participation à des commissions exerçant des décisions de financement, d’embauche, de titularisation ou de promotion, produire des évaluations fondées sur le contenu scientifique plutôt qu’en fonction des indicateurs de publication.

      Le cas échéant, citer la littérature primaire dans laquelle les observations ont été rapportées en premier plutôt que les articles de synthèse afin d’en attribuer le mérite à bon escient.

      Utiliser une gamme de paramètres et d’indicateurs d’articles sur les déclarations personnelles/de soutien, comme preuve de l’impact d’articles individuels publiés et d’autres résultats de recherche [11].

      Remettre en question les pratiques d’évaluation de la recherche qui s’appuient inconsidérément sur les facteurs d’impact. Promouvoir et enseigner les bonnes pratiques qui mettent l’accent sur la valeur et l’influence des résultats spécifiques de la recherche.

      https://sfdora.org/read/fr
      #recommandations

  • https://www.youtube.com/watch?v=Il2GbD4mrrk&t=52s

    Dans le cadre d’une enquête en deux parties, l’Unité des enquêtes d’Al Jazeera s’est mise à découvert pour révéler l’extrême droite française et révéler des liens secrets entre des extrémistes violents et l’un des plus grands partis politiques français. Marine Le Pen a récemment changé le nom du Front national dans le cadre des efforts visant à réformer l’image du parti et à le rendre plus acceptable pour les électeurs français. Cependant, un journaliste d’Al Jazeera découvre des liens étroits entre les responsables politiques du parti de Le Pen et Generation Identity (GI), un mouvement de jeunesse d’extrême droite voué à l’expulsion des musulmans d’Europe. Les militants du GI sont secrètement filmés en train de passer à tabac racistes et de saluer les nazis. Aurélien Verhassel, dirigeant de la branche GI de la ville française de Lille, a des convictions pour violence mais recrute toujours des militants d’extrême droite pour occuper des postes politiques pour le parti de Le Pen. Les membres élus du parti de Le Pen au Parlement européen sont également surpris en train de déclarer leur soutien à Generation Identity et à sa politique anti-musulmane.

    #génération_identitaire #fascisme #lille #la_citadelle