Démographie : les priorités de l’Afrique, loin de la migration, par Sabine Cessou (Les blogs du Diplo, 1er octobre 2018)
▻https://blog.mondediplo.net/demographie-les-priorites-de-l-afrique-loin-de-la
Vu d’Afrique, l’enjeu de la démographie africaine, clairement, ne porte pas sur la migration. D’autant moins que les flux migratoires se passent surtout à 70 % à l’intérieur du continent, à 15 % vers les Amériques et l’Asie et à 15 % vers l’Europe. Le « Vieux » continent, qui se croit toujours le centre du monde (1), a beau redouter une « invasion », la « ruée » n’aura pas lieu, soulignent les experts des deux rives de la Méditerranée, parmi lesquels le sociologue François Héran ou le démographe Hervé Le Bras. Et si « africanisation » il y a, elle sera mondiale au XXIe siècle, liée à l’essor démographique d’une Afrique que les multinationales ne peuvent déjà plus ignorer, parce qu’elle ouvre les perspectives de nouveaux marchés.
]]>Je n’en dirai pas plus (sinon, je vais trop m’énerver), juste quelques mots-clé :
#invasion #préjugés #livre #afflux
La #ruée vers l’#Europe. La jeune #Afrique en route pour le Vieux Continent de #Stephen_Smith
Recension dans Le Monde, avec un titre tout aussi problématique... :
Jusqu’où l’Europe peut-elle accueillir des migrants africains sans perdre son #identité ?
▻http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/28/jusqu-ou-l-europe-peut-elle-accueillir-des-migrants-africains-sans-perdre-so
#migrations #asile #réfugiés
Calendrier : les dix étapes-clés de l’élection présidentielle - Conseil constitutionnel présidentielle 2017
►http://presidentielle2017.conseil-constitutionnel.fr/calendrier-dix-etapes-cles-de-lelection-presidentielle
3- Du samedi 25 février au vendredi 17 mars 18 heures
Pendant cette période de trois semaines : réception, validation et publication des #parrainages en continu (deux fois par semaine, le mercredi 1er mars puis le mardi et le vendredi, sur le site Internet du Conseil constitutionnel). Au total : six publications en trois semaines.
Je ne sais pas (encore) produire de #carte, cependant j’imagine ne pas être seul⋅e à espérer pouvoir en #voir...
Le #rapport_annuel du #CIRÉ pour l’année #2013
▻http://cire.be/publications/rapports-dactivite/1213-le-rapport-annuel-du-cire-pour-l-annee-2013
Un étau se resserre petit à petit autour des questions d’#asile et d’#immigration : il est la conséquence d’une vision politique de plus en plus restrictive en matière d’accueil des demandeurs d’asile, d’accès à la protection, au regroupement familial…
Et cette #vision_politique_étriquée semble être partagée globalement par toutes les formations politiques au gouvernement.
Elle est basée centralement sur un souci de protectionnisme et d’économie mais nous pensons qu’elle va à contresens de l’histoire et qu’elle se fait, entre autres, aux dépens des #droits_fondamentaux_des_migrants - les migrants n’étant pourtant pas une catégorie de « sous-hommes » dont on peut régler les droits à géométrie variable en fonction de paramètres économiques qui prédomineraient.
]]>Pas encore lu, mais ça promet...
#livre #lecture L’invention de l’#immigré
de #Hervé_Le_Bras
Comment naît la #crainte récurrente de l’#immigration perçue
comme une #invasion ? Comment intègre-t-on, ou plus
exactement, comment assimile-t-on des étrangers ? Et quels
étrangers ? Pourquoi l’attitude vis-à-vis du sol et du sang, et
donc la conception de l’#appartenance_nationale, a-t-elle été
modifiée ? Cet ouvrage intègre et élargit le propos du Sol et du
Sang, qu’André Burguière qualifia de « petit essai plein de
verve » dans le Nouvel Observateur, et qui était, pour Le
Canard enchaîné, un texte "stimulant qui invite à repenser
sérieusement la nationalité.
▻http://www.amazon.fr/Linvention-limmigr%C3%A9-Herv%C3%A9-Le-Bras/dp/2815904543
]]>Entretien avec le philosophe Alain Brossat sur la question de la figure de l’étranger en France et le discours politique qui l’accompagne.
►http://www.lesinrocks.com/2013/07/17/actualite/la-france-a-peur-11409641
Pourquoi la question de « l’étranger parmi nous » obsède-t-elle aujourd’hui, de manière démesurée, le discours politique ?
#Alain_Brossat - Le geste philosophique dont je me sens proche s’attache davantage au « comment » qu’au « pourquoi », je veux dire aux causes ultimes ou à l’origine première des #objets ou #phénomènes sur lesquels nous travaillons. Dans ce #travail, je pars de ce #constat : d’une part, la question de l’#étranger, telle qu’elle est non seulement mise en #discours mais aussi mise en pratique par nos #gouvernants, est le domaine par excellence où les éléments de rationalité, les #stratégies, l’art de #gouverner, etc., sont constamment envahis et contaminés par les #fantasmagories. C’est, par opposition à « l’imagination au #pouvoir », le basculement et la fuite perpétuels dans l’#imaginaire, un imaginaire #réactif peuplé d’une multitude de #menaces disparates et de projections fantastiques sur les parois de la caverne du présent – le spectre du terrorisme islamique, l’insoutenable envahissement de nos cités par les #Roms, insupportables #parasites, etc.
Un indice très sûr de cette dérive de la #politique de l’étranger de nos gouvernants dans les eaux de l’imaginaire #sécuritaire est son écart croissant avec les analyses produites par les corps de spécialistes disposant d’une expertise sur ces questions et incarnant, disons, un certain #principe de #réalité – #démographes, #sociologues, #historiens, etc. Ce n’est pas par hasard que ceux qui inspirent les ministres de l’Intérieur en la matière (ceux-là mêmes qui donnent le la de la #politique de l’étranger réduite, symptomatiquement, aux conditions d’une politique de l’#immigration) sont des exaltés de la #défense #sociale repeints aux couleurs de la #criminologie comme Alain Bauer plutôt que des historiens ou des démographes respectés comme #Gérard_Noiriel ou #Hervé_Le_Bras… Ce que vous appelez la démesure en rapport avec cette question, c’est tout simplement pour moi le fait que le discours et les pratiques des gouvernants soient, en la matière, émancipés de toute prise en compte des éléments majeurs constitutifs du réel – voir la façon dont cette politique met en avant une supposée lutte contre l’ »immigration clandestine » et le « travail au noir » dont les promoteurs ne peuvent ignorer qu’ils constituent des éléments structurels dans des secteurs d’activité économique aussi importants que le #bâtiment, la #restauration, la #confection, etc.
En quoi le sort réservé à l’étranger s’inscrit selon vous dans la longue histoire des persécutions liées au déploiement de l’Etat moderne ?
Question essentielle à tous égards. Dans son cours au Collège de France intitulé « Il faut défendre la société », #Michel_Foucault énonce une thèse forte : le racisme, dit-il en substance, ce n’est pas en premier lieu une question d’#idéologie dévoyée, de mauvais héritage, de relations entre communautés virant à l’aigre, c’est une #technologie de pouvoir. Pour lui, le racisme devient le problème perpétuel de la politique moderne et une arme de destruction massive dès lors qu’il entre en composition dans les mécanismes de l’#Etat ; c’est qu’il est l’un des gestes décisifs par lesquels s’affirme la capacité de gouverner une #population, le geste consistant à fragmenter cette population, à produire et reconduire la coupure entre cette part des gouvernés qui a vocation à être placée sous le signe de la prise en charge de la vie et une autre, placée sous un signe de mort. Pour Foucault, ce partage (au sens de séparation) est un élément fondateur de l’exercice du pouvoir dans nos #sociétés ; il est très visible dans un temps où les massacres et le #travail #forcé accompagnent la #colonisation tandis qu’en métropole on installe le tout-à-l’égout dans les villes et on met en place la médecine sociale. Il est moins exposé aujourd’hui mais n’en demeure pas moins opérant en tant que matrice, opérateur fondamental du #biopouvoir. Comme l’a montré #Didier_Fassin dans un récent ouvrage, La Force de l’ordre, les #habitants des #quartiers #défavorisés sont soumis à un régime de police (celui qu’imposent les brigades anticriminalité) totalement différent de celui qui prévaut dans les #centres-villes ; la bavure policière, comme action homicide sans crime, telle qu’en font les frais en règle générale des sujets #postcoloniaux, est un autre exemple probant de la perpétuation de ce partage implacable entre cette part de la population (que j’appelle « l’#autochtone_imaginaire ») et cette autre qui se trouve exposée à cette violence du pouvoir dont l’abandon constitue la ligne d’horizon.
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