• Une brève histoire des hurluberlus Paul Laity
      http://www.entelekheia.fr/2016/11/20/une-breve-histoire-des-hurluberlus

      Paul Laity revisite sur le ton de l’humour la gauche britannique de l’époque de George Orwell et les rapports de ce dernier avec ceux qu’il avait appelé « les hurluberlus de la gauche ». Inutile de dire que nous avions exactement les mêmes en France.

      Pour reprendre le terme d’Orwell, les racines du #gauchisme « hurluberlu » sont similaires de chaque côté de la Manche, nommément l’Owenisme en Grande-Bretagne et en France, le socialisme utopique et ses dérivés. Différence culturelle oblige, les nôtres étaient moins épris de vélocipède, de végétarisme, de laine brute et de grand air que les Britanniques ; la version hexagonale les voulait laïcards, républicains, scientistes, athées et bouffeurs de curés, avec malgré tout parfois, comme chez leurs congénères anglo-saxons, des penchants mystiques qui les conduisaient volontiers au spiritisme. #Victor_Hugo est le chef de file des aînés de ce type « d’hurluberlus », mais d’autres noms connus du XIXe siècle l’ont rejoint au panthéon des exaltés du guéridon, par exemple #Camille_Flammarion, #Victorien_Sardou, #Delphine_de_Girardin, #Henri_Bergson qui s’adonnait à des recherches psychiques (hypnose, lucidité somnambulique, médiumnité) ou encore #Jules_Verne, etc. Cette tendance se perpétuera chez les #surréalistes, en particulier avec l’écriture automatique d’André Breton et au-delà, dans l’art moderne et contemporain, dans le « psychologisme » qui imprègne toute la gauche ainsi que dans le #pédagogisme actuel – Ainsi, malgré ce qu’écrit l’auteur dans sa conclusion, la question de l’héritage idéologique du socialisme utopique et de la gauche « hurluberlue » historique déborde très largement des seuls écologistes pour embrasser toute la gauche libérale moderne.

      « Le socialisme », a écrit #George_Orwell dans son célèbre Quai de Wigan (1936), attire à lui « avec une force magnétique tous les buveurs de jus de fruit, les nudistes, les porteurs de sandales, les obsédés sexuels, les quakers, les charlatans naturopathes, les pacifistes et les féministes d’Angleterre ». De façon mémorable, sa tirade contre ces « hurluberlus » s’étend dans d’autres passages du livre aux « végétariens à barbes flétries », aux « Jésus de banlieue » uniquement préoccupés de leurs exercices de yoga, et à « cette tribu lamentable de femmes de haute vertu, de porteurs de sandales, de buveurs de jus de fruits qui affluent vers l’odeur du ‘progrès’ comme des mouches à viande vers un chat mort. »


      Andrew Muir, architecte consultant de la ville-jardin de Letchworth, portant ce qui s’appelait à l’époque un « costume rationnel » et des sandales. Crédit photo, First Garden City Heritage Museum du Letchworth Garden City Heritage

      Les #stéréotypes et caricatures des hurluberlus de la #classe_moyenne s’inscrivent profondément dans la culture nationale anglaise. Pendant tout le XIXe siècle, Punch Magazine a brocardé les obsessionnels de la santé qui recherchaient une vie plus pure dans le chou bouilli et l’antialcoolisme. Une histoire d’Aldous Huxley, The Claxtons, qui anticipait la philippique d’Orwell, dresse le tableau d’une famille bourgeoise puritaine, radicale et aveuglée sur elle-même : « Dans leur petite maison sur le terrain communal, comme les Claxton vivaient une belle, une spirituelle vie ! Même le chat était végétarien » . Et plus tôt cette année, le Daily Mail, tabloïd de droite, a tourné le Guardian en dérision (pour la énième fois, sans aucun doute) en l’accusant d’être dirigé par, et pour, des « porteurs de sandales ». C’est une pique encore censée suggérer la même chose qu’à l’époque d’Orwell : une naïveté fumeuse, une pseudo-supériorité morale et une vie de bohème méritoire – certainement un monde bien éloigné des valeurs de pragmatisme et de décence de l’Angleterre censément « véritable ».

      La férocité des caricatures « d’hurluberlus » d’Orwell trahissent une certaine anxiété sur la liberté sexuelle, mais vise en général directement leur travers le plus évident – leur sérieux. Les hurluberlus veulent que le monde devienne un endroit moins cruel, moins bassement commercial, plus beau. Leurs plaisirs sont sains, « naturels » et énergiques. (Quand j’étais enfant, mes parents dépeignaient certaines personnes comme très « riz complet et bicyclettes »). La mentalité de ces progressistes contre-culturels veut à tout prix que tout soit sain et aide à s’améliorer. L’un des objets de raillerie d’Orwell est donc une « gueule de bois de la période de #William_Morris » [1] qui propose de « niveler le prolétariat ‘par le haut’ (jusqu’à son niveau à lui) par la méthode de l’hygiène, des jus de fruit, du contrôle des naissances, de la poésie, etc. » Dans son roman Un peu d’air frais (1939), nous rencontrons « le professeur Woad, un chercheur psychique » : « Je connaissais le genre. Végétarisme, vie simple, poésie, culte de la nature, se roulant dans la rosée avant le petit-déjeuner… ce sont tous soit des maniaques de l’alimentation naturelle, ou alors ils ont quelque chose à voir avec les boy-scouts – dans les deux cas, ils sont toujours partants pour la Nature et le Grand air. »

      La satire d’Orwell dans le Quai de Wigan s’inscrivait dans le cadre d’une cause particulière et urgente : la formation d’une #politique radicale, populaire (non-hurluberlue) et réaliste pour faire front à la menace montante du fascisme. (Peu après avoir remis le manuscrit de son livre à son éditeur, Victor Gollancz, il entamait son voyage à Barcelone pour y rejoindre le camp républicain de la guerre civile d’Espagne). A ses yeux, les hurluberlus – avec les « marxistes chevelus mâchouillant des polysyllabes » – donnaient mauvaise allure au socialisme. Il impliquait aussi qu’ils étaient superficiellement dévoués à la cause socialiste mais au bout du compte, bien plus préoccupés par leur propre pureté morale que par l’exploitation de la classe ouvrière. Mais à qui exactement Orwell pensait-il quand il a lancé ses invectives ? Qui étaient les hurluberlus ?

      Il avait fait le choix de ne jamais mentionner par écrit qu’il s’était lui-même commis avec beaucoup de personnages de la #contre-culture, à commencer par sa tante, Nellie Limouzin, une bohème dont le mari, socialiste, soutenait fidèlement le mouvement espérantiste, et les Westrope, qui possédaient la librairie de Hampstead où il travaillait au milieu des années 30. Francis Westrope avait été objecteur de conscience pendant la guerre et adhérait au Parti travailliste indépendant ; son épouse, Myfanwy, militait pour les droits des femmes – et les deux étaient des espérantistes passionnés. Sa grande admiratrice et conseillère Mabel Fierz [2] également, vivait dans une grande maison de Hampstead Garden et penchait pour un socialisme mystique et spirituel.

      Les amis et membres de sa famille ont sans nul doute influencé les portraits d’Orwell dans une certaine mesure, mais il avait toute une tradition politico-culturelle en ligne de mire. Elle s’étendait aux sectes millénaristes socialistes des années 1830 et 1840 inspirées par le réformateur #Robert_Owen et son journal, le New Moral World (le Nouveau monde moral). Les « hurluberlus » étaient sur-représentés dans ces communautés modèles – Catherine et Goodwyn Barmby, par exemple, qui s’agacèrent du ton insuffisamment puriste du mouvement Owenite et formèrent l’Église Communiste (ses organisations-sœurs comprenaient les #White_Quakers de Dublin et le #Ham_Common_Concordium de Richmond.) [3] Ils prêchaient diverses prophéties #New_Age, ainsi que le végétarisme, l’#hydrothérapie, les cheveux longs et le port de sandales. Au fil des années, #Goodwyn_Barmby se mua en figure christique, avec de longs cheveux blonds flottant sur les épaules ; ensemble, le jeune couple arpentait les rues de Londres avec un chariot où il puisait des tracts qu’il distribuait en haranguant les passants.

      Le renouveau #socialiste de la fin du XIXe siècle était lourdement investi de croyances « hurluberlues ». Comme l’a écrit Michael Holroyd, c’était largement a partir « d’ #agnostiques, #anarchistes et #athées ; de #réformistes du costume [4] et du régime alimentaire ; d’#économistes, de #féministes, de #philanthropes, de #rationalistes et de #spirites tentant tous de détruire ou de remplacer le #christianisme » que le renouveau s’est opéré. L’activiste #Henry_Hyndman, un disciple d’Engels et le fondateur de la Social Democratic Federation (SDF, fédération socialiste démocratique) en 1881, désespérait comme Orwell de ce type de tocades morales. « Je ne veux pas que le mouvement » , martelait-il, « soit un dépotoir de vieux hurluberlus, d’humanitaires, de #végétariens, d’anti-vivisectionnistes, d’anti-vaccinationnistes, d’artistes du dimanche et toute cette espèce. »  Sans surprise, William Morris et ses amis au sein de la SDF décidèrent de s’en séparer et fondèrent leur propre groupe en 1884, la plus anarchique (et sexuellement radicale) Ligue socialiste. La #Fabian_Society , [5] qui débutait au même moment, était un groupe dissident de la #Fellowship_of_the_New_Life (Compagnons de la nouvelle vie), une communauté éthico-spirituelle (et végétarienne).

      C’était également l’époque de la #Vegetarian_Cycling_Society (Société des Cyclistes Végétariens) et des clubs nés autour de l’hebdomadaire socialiste #The_Clarion, qui visait à #« amener le citadin à entrer plus fréquemment en contact avec la beauté de la nature, et faire progresser l’idéal d’une vie plus simple, d’un mode de vie modéré et d’une élévation de la pensée. » #George_Bernard_Shaw qui, en tant que végétarien porteur de laine brute, naturelle et tricotée à la main, entretenait une relation de proximité avec les hurluberlus, a résumé les deux impulsions différentes du socialisme du temps : l’une tenait à « organiser les docks » , l’autre à « s’asseoir au milieu des pissenlits ».

      Le saint patron des pique-niqueurs au milieu des pissenlits était #Edward Carpenter, et Orwell l’avait clairement à l’esprit. Ancien vicaire anglican qui avait été l’invité de Thoreau, auteur d’un long poème whitmanesque, ‘Vers La Démocratie’ , Carpenter prônait un socialisme spirituel et le retour à la nature. A la suite d’une vision, il avait acheté une petite exploitation rurale à Millthorpe, près de Sheffield, où il faisait pousser ses propres légumes. Il était végétarien et prêchait le contrôle des naissances ainsi que le mysticisme oriental ; il avait écrit The Intermediate Sex (Le Sexe intermédiaire) , le premier livre qui présentait l’homosexualité sous un jour positif à être largement diffusé en Angleterre. Il avait pour habitude de se baigner nu à l’aube en compagnie de son domestique et amant, et sa vie était dénoncée comme scandaleuse et immorale.


      Edward Carpenter devant son cottage de Millthorpe, dans le Derbyshire, 1905. Il porte une paire des célèbres sandales de style indien qu’il fabriquait lui-même et une veste, un bermuda, une cravate et une large ceinture de sa propre conception. Crédits Sheffield Archives, Carpenter Collection, Box 8/31 a.

      Plus que n’importe qui d’autre, Carpenter a été responsable de l’introduction des sandales dans la vie britannique. Quand son ami Harold Cox partit pour l’Inde, Carpenter le chargea d’envoyer une paire de sandales du Cachemire à Millthorpe. La paire en question comprenait une lanière qui remontait de la semelle, passait par-dessus les orteils et s’accrochait à la cheville. « J’ai rapidement éprouvé une joie à les porter », écrivit Carpenter. « Et au bout de quelque temps, j’ai décidé d’en fabriquer. » Les chaussures, décida-t-il, étaient « des étouffoirs en cuir » . Il prit des leçons auprès d’un bottier de Sheffield et arriva « vite à fabriquer beaucoup de paires pour moi-même et plusieurs amis. » (Il en offrit une paire à Shaw, mais elles lui sciaient les pieds et il renonça à les porter en jurant de ne jamais y revenir.) Plusieurs disciples firent le pèlerinage à Millthorpe, y compris, dans les souvenirs de Carpenter, une réformiste du costume – « Son nom était Swanhilda quelque chose » , qui avait marché des kilomètres, sous une pluie battante, seulement vêtue d’une robe de serge bleue grossièrement coupée et de sandales qui s’enfonçaient dans la boue presque à chaque pas. Un des domestiques de Carpenter à Millthorpe, George Adams, entreprit aussi de fabriquer des sandales. Quand il se brouilla avec son maître, il déménagea dans la toute nouvelle ville-jardin de Letchworth, dans le Hertfordshire, et y ouvrit un petit commerce de sandales.

      Letchworth occupe une place spéciale dans l’histoire des hurluberlus. « Un jour cet été » , écrivait Orwell dans le Quai de Wigan, « je traversais Letchworth quand le bus s’est arrêté pour laisser monter deux hommes âgés d’allure affreuse. Tous deux très petits, roses, joufflus et tous deux tête nue, ils devaient avoir dans les soixante ans. Ils étaient habillés de chemises couleur pistache et de shorts kakis dans lesquels leurs énormes arrière-trains étaient si boudinés que vous auriez pu en étudier chaque fossette. Leur arrivée fit courir un léger frisson d’horreur sur l’impériale du bus. L’homme assis à côté de moi… murmura ‘des socialistes’. Il avait probablement raison », continue le passage. « Le Parti travailliste indépendant tenait son université d’été dans la ville. » (Orwell néglige de mentionner qu’il y assistait lui-même).

      La ville-jardin de #Letchworth, une expérience en urbanisme inaugurée en 1904 – une utopie d’air frais et de vie rationnelle – devint instantanément une Mecque pour les amoureux de la vie simple et acquit une réputation nationale de ville « hurluberlue » : sandales et scandales à foison. Un de ses deux architectes originels, Raymond Unwin, avait été l’un des associés de Carpenter au sein du socialisme de Sheffield (et un végétarien). Un ancien résident a offert une description du « citoyen typique de la ville-jardin » : il portait des sandales, ne mangeait pas de viande, lisait William Morris et Tolstoï, et possédait deux tortues « qu’il cirait périodiquement avec la meilleure des huiles de moteur Lucas. » Les végétariens de la ville ouvrirent le Simple Life Hotel (l’hôtel ‘Vie Simple’), qui comprenait un magasin de produits alimentaires naturels et un restaurant réformiste alimentaire. Un membre de la famille quaker Cadbury ouvrit un pub sans alcool, la Skittles Inn (l’Auberge des Quilles), où il faisait un fructueux commerce de chocolat chaud et de Cydrax, un vin de pomme sans alcool. (Ce qui inspira un commentaire sur une vie « toute en quilles et sans bière » [6] à G.K Chesterton, et plus tard une raillerie à John Betjeman dans son poème Huxley Hall, « Ni mon dîner végétarien, ni mon jus de citron sans gin/ ne peuvent noyer mon hésitante conviction selon laquelle nous pourrions bien être nés dans le péché ».)

      Les dimanches, les Londoniens faisaient des excursions en train pour étudier l’étrange collection d’espérantistes vêtus de blouses et de théosophistes de Letchworth ; une bande dessinée d’un journal local dressait même le tableau comique de visiteurs d’un zoo d’humains. « Papa, je veux voir comment on les nourrit ! » , y réclame un enfant. Les panneaux indicateurs pour les visiteurs y signalaient : « Direction Les Lutins Raisineux Porteurs de Sandales À Pointes Longues », « Par Ici Pour Le Pub Non-toxique » et « Direction Les Mangeurs de Bananes Hirsutes » . Annie Besant, une théosophiste militante du contrôle des naissances, y ouvrit l’école St. Christopher – où le Parti travailliste indépendant tenait sa réunion d’été – et qui aujourd’hui encore offre exclusivement de la nourriture végétarienne (ses élèves admettent se rabattre sur McDonald’s).


      Dessin de Louis Weirter, publié dans le journal local The Citizen, 1909. Crédits image, First Garden City Heritage Museum de la Letchworth Garden City Heritage Foundation

      Les années 1920 et 1930 offraient nombre de tendances contre-culturelles propres à faire frémir Orwell. Un pacifisme de type jusqu’au-boutiste s’était davantage généralisé au milieu des années 30 qu’à n’importe quelle autre époque de l’histoire britannique. Il y avait aussi une manie du grand air (associée à un développement des loisirs) et d’un mode de vie hygiénique et non raffiné. Les adhésions au club cycliste du Clarion atteignirent leur apogée au milieu des années 30, et un nombre sans précédent de citadins en bermudas et chemises à col ouvert s’entichèrent d’hôtels de jeunesse et de randonnées pédestres. « Le droit de vagabonder » à travers vallons, coteaux et landes devint une cause de gauche et la randonnée de masse, un acte politique parfois nuancé de mysticisme de la nature. En 1932, l’écrivain S. P. B. Mais conduisit seize mille personnes dans le parc naturel des South Downs pour y admirer le lever du soleil sur Chanctonbury Ring (malheureusement, le ciel était nuageux ce matin-là). Le mouvement de retour à la nature prenait d’autres formes aussi. À Marylebone en 1928, la Nature Cure Clinic (clinique de cure naturelle) ouvrait ses portes, avec des idées homéopathiques venues de l’Est via l’Allemagne. Les fruits crus et les jus de légumes y étaient considérés nécessaires à l’élimination des toxines. Et dans les mêmes années 30, le Dr Edward Bach vantait les vertus curatives des essences de fleurs qu’il avait découvertes en recueillant des gouttes de rosée sur des plantes, à l’aube.

      Le #nudisme organisé fit son apparition en Grande-Bretagne à la fin des années 1920. L’un de ses premiers centres à s’ouvrir a été Sun Lodge, à Upper Norwood au sud-est de Londres. A partir de 1928, les membres de la #Sun_Bathing_Society (société des bains de soleil) se retrouvaient les week-ends pour s’imprégner des rayons salutaires et revigorants et pour d’autres activités comme la « danse rythmique. » Les habitants locaux s’agglutinaient autour de la clôture pour tenter d’entrapercevoir les baigneurs en puris naturalibus. En 1929, la police dut intervenir au Welsh Harp Reservoir, à côté de Wembley, pour protéger les naturistes contre des émeutiers. En dépit de la controverse qu’il suscitait, le mouvement #nudiste prit de l’ampleur. En 1932, une lettre au Times en appela à la reconnaissance des bénéfices du culte du soleil - « en moins qu’un costume de bain. » - Ses signataires comprenaient George Bernard Shaw et C. E. M. Joad, philosophe populaire, socialiste, pacifiste, enthousiaste de la campagne (et peut-être le modèle du “Professeur Woad » d’Orwell). Joad était convaincu des vertus des siestes « nu au soleil », même seulement sur des criques désertes. Le ridicule n’était jamais loin. Dans le film I See Ice (1938), George Formby chantait - « Une photo d’un camp nudiste/ Dans mon petit album d’instantanés/ Très jovial mais un peu humide/ Dans mon petit album d’instantanés. » -

      #Leslie_Paul, fondateur des Woodcraft Folk, une alternative antimilitariste aux scouts ouverte aux garçons comme aux filles, se décrivait comme un « socialiste du style d’Edward Carpenter, épris d’une vision mystique de l’Angleterre. » En 1933, cinq cent jeunes membres des Woodcraft Folk campèrent autour d’une pierre levée de l’âge du bronze, dans le Herefordshire, pour y écouter un exposé sur les alignements de sites. [7] Deux garçons étaient accroupis dans une cage d’osier au sommet du monument. (Aujourd’hui, le propriétaire de la terre sur laquelle se dresse la Queen Stone préfère ne pas donner sa localisation exacte pour ne pas encourager la tenue de séances.) Paul, qui était écrivain et journaliste, passait le plus clair de son temps dans un cottage de la campagne du Devonshire. Un ami local, Joe, avec des poils sur la poitrine « épais et bouclés » comme un « matelas de fils de fer » aimait à s’allonger nu au soleil, à déclarer sa passion pour Tolstoï et à dénigrer les chaussures de cuir. « Le végétarisme était dans l’air du temps progressiste », écrivit plus tard Paul. « De nouveaux magasins de nourriture offraient de quoi satisfaire de fantastiques nouveaux goûts. … j’ai bu un mélange de lait malté, d’eau chaude et d’huile d’olive qui passait pour avoir les plus heureux effets sur le colon et les nerfs. » C’était un admirateur de l’Union Soviétique, un socialiste et un pacifiste. « Le #pacifisme avait une extraordinaire affinité avec le végétarisme », se souvenait-il, « de sorte que nous vivions d’énormes saladiers de bois emplis de salade aromatisée à l’ail, de lentilles et de pignons de pin garnis de poireaux. Nous respirions la santé. »

      Orwell a participé à deux universités d’été en 1936 : l’une à Letchworth et l’autre organisée par #The_Adelphi, un magazine pour qui il écrivait, dans une grande maison de Langham, près de Colchester. L’éditeur et fondateur du journal était le critique John Middleton Murry, un pacifiste et socialiste d’un type spirituel et poète qui avait acquis la maison dans l’espoir d’en faire le foyer d’une nouvelle forme de communauté égalitaire. (« Dans cette simple et belle maison, notre socialisme est devenu réalité » , écrivait-il. « Il me semblait que nous avions atteint une nouvelle sorte d’immunité contre l’illusion. ») Tous les invités étaient mis à contribution pour aider à la bonne marche du centre : Orwell était très demandé à la plonge, où il employait des talents cultivés lors de ses jours de pauvreté à Paris. Au cours d’une des discussions, il asséna apparemment à son auditoire, en majorité des gens de la classe moyenne, qu’ils ne « reconnaîtraient même pas un mineur ou un débardeur s’il en entrait un dans la pièce. » Murry finit par penser que le Centre Adelphi tenait trop de l’atelier d’idées : les socialistes qui y résidaient manquaient de la discipline qu’apporte le rude labeur physique.
Son projet suivant fut une ferme pacifiste.

      Il y a cent autres exemples de socialistes épris de ‘vie simple’ qui auraient suscité le mépris d’Orwell. Mais, malgré tous ses efforts, la longue et riche histoire des « hurluberlus » continua au-delà des années 1930 jusqu’aux éléments de la Campagne pour le Désarmement Nucléaire, les #hippies et les #Verts. (Et au-delà de l’Angleterre aussi, bien sûr.) Dans les années 1960, un restaurant végétarien a effacé un siècle de moqueries en adoptant fièrement le nom « Les Hurluberlus ». De bien des façons, la situation s’est retournée contre Orwell. Les personnages comme Edward Carpenter et Leslie Paul peuvent désormais être considérés comme les pionniers de l’anti-capitalisme écologiste moderne. L’environnementalisme est de plus en plus une cause et de moins en moins une distraction d’excentrique.

      Beaucoup de choses qu’Orwell considérait comme hurluberlues sont aujourd’hui à la mode. Il y a trois millions et demi de végétariens en #Grande-Bretagne, le yoga fait de plus en plus partie de la vie quotidienne des classes moyennes, et des pilules homéopathiques sont avalées par millions. (Malgré tout, ces tendances suggèrent, encore plus que du temps d’Orwell, une volonté d’auto-préservation et un style de vie égoïste, le contraire d’une volonté authentique de changer le monde.)

      Inévitablement, alors que des aspects hurluberlus ont été absorbés dans le courant dominant, d’autres pratiques et croyances étranges prennent leur place et sont ridiculisées par la majorité. Dans l’esprit du Quai de Wigan , on pourrait dire de l’anti-capitalisme d’aujourd’hui qu’il attire avec une force magnétique tous les écolos forcenés, les fruitariens organiques, les scooteristes à batterie solaire, les enthousiastes des naissances dans l’eau, les pratiquants de sexe tantrique, les fans de world music, ceux qui vivent dans des tipis, les porteurs de pantalons de chanvre et les accros aux massages ayurvédiques d’Angleterre. Quant aux sandales, les journalistes du Daily Mail _ peuvent bien conserver la mémoire de l’association entre hurluberlus d’antan et pieds quasi-nus, mais les longues queues devant les boutiques Birkenstock devraient les y faire réfléchir à deux fois. La vie simple est peut être aussi illusoire aujourd’hui qu’hier, mais nous sommes tous devenus des porteurs de sandales.

      Paul Laity est rédacteur littéraire au sein de la vénérable London Review of Books. En 2001, il a publié la Left Book Club Anthology (l’Anthologie du club du livre de gauche) , (Weidenfeld & Nicolson)
      Traduction Entelekheia
      [1] William Morris, peintre, dessinateur de papier peint, écrivain et l’une des figures de proue d’un mouvement conjuguant art et artisanat, l’Arts and Crafts.
      [2] La première à avoir reconnu le talent d’Orwell. Elle l’aida à faire publier son premier livre en le portant elle-même à un agent littéraire qui le transmit à un éditeur, Victor Gollancz. Le livre, Down and Out in Paris and London, parut en 1933.
      [3] Une communauté socialiste utopique également connue sous le nom « Alcott House ».
      [4] Les réformistes du costume militaient contre le corset, pour le pantalon féminin, pour que les femmes s’habillent de façon adaptée à la mode des vélocipèdes, pour le port de sous-vêtements hygiéniques en laine, et plus généralement pour le port de vêtements pratiques, dits « rationnels ».
      [5] Club politique de centre-gauche, socialiste et réformiste créé en 1884. Gorge Bernard Shaw et Herbert George Wells en faisaient partie. La Fabian Society , qui se décrit aujourd’hui comme progressiste, existe toujours au sein du Parti travailliste. Elle est aujourd’hui alignée sur le néolibéralisme européiste de Tony Blair.
      [6] Jeu de mots sur un proverbe anglais. Littéralement, « la vie n’est pas toute faite de bière et de quilles », signifiant « la vie n’est pas toujours facile ».
      [7] Théorie loufoque sur des lignes imaginaires (également appelées « ley lines ») censées relier des sites préhistoriques de façon occulte.

      #culpabilisation #Gauche #Histoire_des_idées #Libéralisme #Socialisme_utopique #espéranto #hurluberlu #hurluberlue

      Cet article est paru dans Cabinet Magazine http://www.cabinetmagazine.org/issues/20/laity.php sous le titre ‘A Brief History of Cranks’.

  • Nikkfurie, attente hurlante | Interview | Abcdr du Son
    https://www.abcdrduson.com/interviews/nikkfurie-attente-hurlante

    Quatorze : c’est le nombre d’années qui se sont écoulées depuis la sortie du dernier album de La Caution. Pourtant, en coulisses, Nikkfurie s’active pour préparer la suite de ce que beaucoup considèrent toujours comme un classique du rap français. Retour sur la carrière du duo et état des lieux du paysage rap actuel avec la moitié du groupe de Noisy-le-Sec.

    […]

    Ces derniers temps, j’ai croisé pas mal de mecs qui ont vingt-cinq ans, c’est-à-dire encore jeunes sans pour autant être des kids, et qui sont ressortis du rap ultra facile à écrire, même si ce sont parfois de bons morceaux enjaillants en soirée. Et refaire un album de La Caution uniquement basé sur le lyricisme, les multisyllabiques et métaphores bien travaillées, comme on aime le faire, mais moins rythmé pour la scène serait un plaisir aussi. À un moment donné, je voulais même faire un album complet d’a capellas. En attendant, le prochain est un fatissime album avec du pur lyricisme, de l’introspection et tout ce qu’il faut pour la scène.

    A : Ah oui ? Un album d’a capellas ?

    N : Mais le rap, c’est la révolution poétique de ces cent dernières années ! Parce que réellement, tu n’as pas de mélodie qui te drague, ce qui subjugue, c’est la gymnastique vocale. Un kid pouvait tomber sur un Rakim, un Nas, ou n’importe quel bon MC, en étant subjugué par sa gymnastique vocale, même si elle pouvait paraître monocorde pour un non initié. Ce truc-là est hyper intéressant. Nous on est des passionnés de cette gymnastique. Toujours l’explorer, la rénover, la travailler, et sans se couper des gens. Sur l’album par exemple, il y a des trucs qu’on a plus ou moins simplifiés, dans le sens où on amène la complexité par bribes. Il n’est pas question qu’on abandonne cette complexité, il y aura des morceaux hyper durs d’accès pour certains, surtout pour la masse d’aujourd’hui, mais l’écoute doit être agréable. C’est le but du jeu parce qu’on a toujours été des battants dans ce game. Même si c’est un business, on n’est pas venus là par rapport au fait que c’en soit un. Nous, on voulait juste écrire les meilleures rimes possibles.

    […]

    Pour nous, le rap sans lyricisme ça a mille fois moins d’intérêt. Bien sûr, ça a une valeur festive, en soirée, en chicha, mais aujourd’hui, on atteint quand même certaines limites. On est dans un moment compliqué. Même pour vous journalistes, théoriquement, quand un mec dit qu’il fait du rap alors que lyricalement c’est nul, vous avez le droit de le cartonner ! Aujourd’hui, il y a des lyrics construites et écrites de façon ultra catastrophiques, mais qui sont malheureusement validées par des journalistes rap. Et même par des artistes rap qui se valident entre-eux, peut-être parfois par intérêts liés au business et aux maisons de disques. Valider des trucs lyricalement nuls ou ultra-simplifiés qui se prétendent rap, honnêtement ça tue le rap. Certains rappeurs font ce qu’on arrive à faire faire à des kids de 12 ans en atelier. Dans quelle discipline on accepterait ça ? En football, tu accepterais qu’un Neymar se contente de faire des choses du niveau d’un gamin de championnat de district ? Personne n’accepterait cela, c’est impossible ! Tous les kids en atelier peuvent écrire des lyrics du niveau de pas mal de rappeurs aujourd’hui. Par contre, quand ils veulent rentrer dans le game du lyricisme, même quand tu tombes sur un jeune qui a du génie, ils comprennent vite qu’il va falloir du taf pour y arriver.

    […]

    Le fond et la forme, old school et new school, ça n’a jamais été notre discours. Nous on a toujours simplement dit que quand tu écrivais, il fallait oublier les petits calculs. […] Quand tu travailles dans le milieu de la musique, tu vois ce type de calcul dans la variété ou la pop, et ça ne me dérange absolument pas. Mais quand il s’agit de rap, il s’agit à un moment d’écrire, sinon ce n’est plus la peine d’appeler ça du rap, on parle d’autre chose ! Il y a un mélange des genres où des mecs appellent “rap” des choses qui au final sont de la pop ou de la variété avec quelques phrases rappées. Ce qui me dérange, ce n’est pas que ça existe, c’est que ce soit légitimé comme une forme de rap alors que ce n’en est plus, notamment au niveau de l’écriture.

    […]

    Si tu appelles ça de la variété, je n’ai pas de problèmes. Mais si tu appelles ça rap, ce qui n’en est pas, j’ai un problème. Si en termes de rap, ton morceau est de la merde, je te le dirai. Ça ne m’empêchera pas de reconnaître que c’est un excellent titre de pop ou de variété. Mais nommons correctement les choses, car là, on se fait hijacker notre culture.

    #musique #rap #hip-hop #écriture #La_Caution #Nikkfurie #poésie

  • Autour de Rud Lion, musicien, producteur, bastonneur, un élément central du rap et du ragga français, mort de trois balles en 1999.

    Musicien autodidacte, clavier de Tonton David au plus haut, premier producteur et manager de groupe centraux du rap (Express D, Mafia K’1 Fry…) ou du ragga (Raggasonic, la moitié du premier album de Big Red…), et même donc apparemment : co-compositeur de « Ma petite entreprise » de Bashung !

    Archive avec Express D
    https://www.youtube.com/watch?v=ZT1S2UtDTCU

    Raphaël Malkin : Rud Lion, dans l’ombre du rap français
    https://www.youtube.com/watch?v=HxedwIbJK10

    qui est rud lion, l’enfant maudit à l’origine du rap français ?
    https://i-d.vice.com/fr/article/mbm7j8/qui-est-rud-lion-lenfant-maudit-a-lorigine-du-rap-francais

    Qu’est-ce qui lie Tonton David à Rohff, Expression Direkt aux Requins Vicieux, Saïd Taghmaoui à Alain Bashung ? Un homme : Marc Gillas, aka Rud Lion, dont le journaliste Raphaël Malkin retrace le parcours dans un livre, « Le Rugissant ».

    Une vidéo de 2010 pour suivre la voix de Dieu, où son demi-frère Yannis Gautier, lui même dealer, braqueur, devenu pasteur raconte vaguement son frère. Avec des photos d’archive dedans.
    https://www.youtube.com/watch?v=t8u-XXx7Rts

    Raphaël Malkin sur France Inter mais avec Kery James qui l’a connu et donc raconte aussi des anecdotes
    https://www.youtube.com/watch?v=e3tFeXGrK-s

    @tintin une autre vie de fou après gab’1 :)

    #musique #hip-hop #ragga #Rud_Lion #années_90 #Expression_Direkt #Mafia_K'1_Fry #Raggasonic #Big_Red #Alain_Bashung #Raphaël_Malkin

  • An Open Source License That Requires Users to Do No Harm | WIRED
    https://www.wired.com/story/open-source-license-requires-users-do-no-harm

    China uses facial recognition technology to track Uyghur Muslims. The US military uses drones to kill suspected terrorists—any nearby civilians. US Immigration and Customs Enforcement—which has locked children in cages near the Mexican border—relies on software for communications and coordination, like all modern organizations.

    Someone had to write the code that makes all of that possible. Increasingly, some developers are calling on their employers and the government to stop using their work in ways they believe are unethical. Google employees convinced the company to stop its drone footage analysis work and cancel plans to bid on a cloud computing contract with the Pentagon. Microsoft employees have protested the company’s work for ICE and the military, though with little success thus far.

    But it’s hard to stop a company or government from using software that it already has, especially if that software is open source. Last month, for example, programmer Seth Vargo deleted some of his open source code from online repositories to protest its potential use by ICE. But because open source code can be freely copied and distributed, his code was soon back online elsewhere.

    Coraline Ada Ehmke wants to give her fellow developers more control over how their software is used. Software released under her new “Hippocratic License” can be shared and modified for almost any purpose, with one big exception: "Individuals, corporations, governments, or other groups for systems or activities that actively and knowingly endanger, harm, or otherwise threaten the physical, mental, economic, or general well-being of individuals or groups in violation of the United Nations Universal Declaration of Human Rights.”

    #Logiciels_libres #Licence #Hippocratic_licence #Coraline_Ada_Ehmke

  • Un groupe de Montréal vu l’année dernière au festival Relâche ici, et revu cette année car reprogrammés avec leur dernier album. C’est un groupe de hip-hop, R&B, soul, avec musiciens, et en concert c’est la folie. Il y a quatre personnes au micro : deux mecs, deux filles, et tout le monde parle deux à trois langues (anglais, français, créole haitien, espagnol…) et sait à la fois rapper et chanter. Les deux filles sont particulièrement polyvalentes, autant en chant qu’en rap.

    Cette année ils fêtaient leurs 15 ans, donc c’est pas nouveau. @sinehebdo si tu les as pas déjà vu par chez toi…

    Times | Nomadic Massive
    https://nomadicmassive.bandcamp.com/album/times

    #musique #hip-hop #R&B #soul #Montréal #Nomadic_Massive

  • Comment le black-out de 1977 à #New-York a fait exploser le #hip-hop

    3 700 personnes sous les verrous, 1 616 boutiques saccagées, 550 policiers blessés, 1037 incendies, et une révolution culturelle majeure.

    https://www.vice.com/fr/article/rk8dx9/black-out-1977-new-york-avenement-hip-hop

    South Bronx, 1973 : la naissance du hip-hop

    Au début des années 70, déserté par les Blancs et rongé par le chômage, la violence et la drogue, ce ghetto noir de New York voit l’émergence d’une nouvelle culture urbaine et contestataire, entre musique rap, breakdance et graffitis.

    https://www.franceculture.fr/emissions/metronomique/south-bronx-1973-la-naissance-du-hip-hop-r

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16999-21.07.2018-ITEMA_21748825-0.mp3

    Du #Bronx au terrain vague de la Chapelle, le hip hop arrive en France

    Historiquement, le hip-hop est apparu il y a plus d’une trentaine d’années en France, et, approximativement quarante aux États-Unis. Cette culture n’a jamais bénéficié d’autant de succès et de visibilité, en France, que de nos jours. Pourtant son transfert culturel n’est pas allé de soi.

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-l-histoire/musiques-noires-24

    https://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2014/03/s12/NET_FC_30e4d930-4cc8-4d51-ac6a-6f844d532023.mp3

    #musique

  • Philippe « Zdar » Cerboneschi, du duo électro #Cassius, pionnier de la #French_Touch, est mort

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/06/20/philippe-zdar-cerboneschi-du-duo-electro-cassius-pionnier-de-la-french-touch

    Hormis Cassius, Zdar, avec son compère Boom Bass, est derrière le duo #La_Funk_Mob (plutôt #trip-hop)

    https://www.youtube.com/watch?v=Kg5Doe3B8y0

    Mais aussi les deux premiers #MC_Solaar (plutôt #hip-hop)

    https://www.youtube.com/watch?v=RMubvi8hizE

    Avec #Étienne_de_Crécy, il était Motorbass (plutôt #house_music)

    https://www.youtube.com/watch?v=ex4IJn3qQmQ

    Il a également produit les Beastie Boys, The Rapture, Cat Power, Chromeo, Tiga, M, Franz Ferdinand ou encore Kanye West.

    « L’important est d’être appelé pour de bonnes raisons. J’essaie de repérer les managers qui me contactent parce que je suis à la mode et de parler musique avec les artistes. Adam Yauch des #Beastie_Boys, par exemple, avait compris mes racines rock, hip-hop et électro »,

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2011/09/10/derriere-les-albums-de-phoenix-ou-de-rapture-la-patte-de-philippe-zdar_15703

    #Philippe_Cerboneschi

  • Why a #hipster, #vegan, #green_tech economy is #not_sustainable | Canada | #Al_Jazeera
    https://www.aljazeera.com/indepth/opinion/hipster-vegan-green-tech-economy-sustainable-190605105120654.html

    morceaux choisis:

    The illusion of ’#sustainable_development'

    When capitalism teams up with growth-oriented efficiency improvements, one result is the fabulous #hipsterised “green tech” enclaves we see emerging in cities around the world, including #Montreal.

    In recent years, veganism has also been sucked into the #profit-making “green” economy. Its rising popularity is indeed quite mind-boggling. What was traditionally seen as a subversive and anti-establishment form of resistance to the global food industry and its horrific abuse of animals has increasingly become a “cash cow”.

    In the process, the implicit socio-economic violence behind #gentrification will be invariably “greenwashed” and presented as development that would make the area more “sustainable”, “beautiful” and “modern”.

    Unfortunately, creation by destruction is what #capitalism does best, and its damaging practices are anything but green. This #market-driven#sustainable” vision of economic activity, #ecological-conscious diets and “hipness” within modern capitalism reinforce inequality and still hurt the environment.

    On a global scale, capitalism is most certainly not “cool”… it is literally #burning_our_planet. An aloof, detached, apolitical coolness which centres on individuality and imagery is simply not going to cut it any more.
    Such lifestyles may appear marginally efficient, but they are, by and large, a convenient by-product of shifting social and ecological costs to those less privileged both locally and global

  • Hip-hop au féminin
    http://www.radiopanik.org/emissions/elles-en-parlent-encore/hip-hop-au-feminin

    Quand le Hip-Hop se conjugue au féminin, ça donne pléthore d’artistes talentueuses et engagées !

    Venez en (re)découvrir certaines avec nous : Chilla, CLIT, Casey, Keny Arkana, M.I.A, Ana Tijoux et Mona Haydar.

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/elles-en-parlent-encore/hip-hop-au-feminin_06696__1.mp3

  • LA RUMEUR : 10 ans de procès

    https://www.youtube.com/watch?v=JmRqtMJhwsQ


    Le groupe hip hop La Rumeur : 10 ans de procès - Théâtre du Rond-Point. 7 mars 2019

    http://www.abcdrduson.com/special/la-rumeur/index.html

    Rap’s not dead par @cqfd mai 2019

    Wesh, le crew du Chien rouge, avouez que ça vous coupe la chique, hein ? Un dossier rap dans CQFD, c’est pas exactement ce à quoi on vous a habitués. D’habitude on cause plus mouvements sociaux. Ou répression. Ou cavaliers de l’apocalypse. Et puis, la bande-son du Chien rouge, à la base, ce serait plus le punk, le garage, voire le blues ou le reggae. Mais faut pas croire : on garde aussi le doigt posé sur le pouls musical de l’époque. Et certain(e) s d’entre nous ont les oreilles emplies de hip-hop old-school ou de détonations rap contemporaines. L’idée d’un dossier sur la musique qui a envahi la planète façon Panzer, ça nous trottait donc dans la tête depuis un moment. Fallait juste le faire à notre sauce.

    http://cqfd-journal.org/Rap-s-not-dead#nh1
    http://www.abcdrduson.com
    #hip-hop #rap

  • 32.2 mixed By Mastawan
    http://www.radiopanik.org/emissions/ftp/32-2-mixed-by-mastawan-

    In a Strike Lightning in Dice I’m no Psych Just a Mice With a Slice Be the Treasure There’s no Rice But whole Pleasure

    Broadcasted & hosted by Snooba on radio Panik (Brussels-Be) radio Grenouille (Marseille) Canal B (Rennes-Fr) C’rock (Vienne-Fr) Diversité FM (Dijon-Fr) LNFM (Louvain la neuve-Be)You FM (Mons-Be) Woot (Marseille) Campus FM (Toulouse-FR)

    Mixed By Mastawan

    https://soundcloud.com/mastawan

    Nikitch & Kuna Maze - ZBRA KMB - Lemonade Tek.Lun - Beaucoup (fat. Mick Jenkins) Pyramid Vritra - Cock BROCKHAMPTON - HEAT Danny Brown - Really Doe (feat. Kendrick Lamar, Ab-Soul & Earl Sweatshirt) Chunky - Studio Floors Olvo - Dragon Insect Slowthai & Mura Masa - Doorman The Chemical Brothers - We’ve Got To Try Péroké - Little Atlas TSVI - Realm Of Jabarut AMMAR (...)

    #hip_hop #house #indie #bass #rap #grime #batty_bass #future_beats #hip_hop,house,indie,bass,rap,grime,batty_bass,future_beats
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ftp/32-2-mixed-by-mastawan-_06614__1.mp3

  • Saveur bitume - Culture et pop | ARTE

    https://www.arte.tv/fr/videos/RC-017361/saveur-bitume

    Saveur Bitume raconte l’histoire du #rap, celle de chroniqueurs sociaux qui voulaient changer la face du pays, d’artistes et d’entrepreneurs qui se sont fédérés, organisés pour atteindre le sommet des charts et devenir la musique préférée des Français.

    #hip_hop

    • Demi Portion - Rétro
      https://genius.com/Demi-portion-retro-lyrics

      [Couplet]
      Yeah
      On était jeunes, sans sous, ambitieux, vicieux
      J’me rappel du petit stade avec les yeux dans les bleus
      On n’oublie pas nos paroles, comme tout ces premiers concerts
      Avec passion, j’avance, averti, j’observe
      Ce soir la scène est ouverte, plein de flow au millimètre
      J’tiens le rap à douze ans, dix ans oui, c’est éphémère
      Dix-huit ans en pleine mer, on apprend l’odeur de l’herbe
      Juste avant les histoires, et bien sûr frérot qu’on bas de l’aile
      J’envoie des [???] en l’air, des sessions et mes mixtapes
      M’extirpe de ce système, rapperons [?] que ceux qui m’aiment
      Reste fidèle aux freestyles, sans parler d’un [???]
      À coter je fais plais’ à mama comme protéger mes sistas
      Nul besoin d’insister, j’grandis dans [???]
      Garder mon identité, désolé, ça s’refuses pas
      J’ai bousillé des Nike, dit-leur de rallumer le mic
      Si j’ai traversé la France, c’est pour ramener une vibe
      La population manque d’air comme une couleur sur un graph
      [???] un building, ce vertige nous rattrape
      Alors on aime le rap, on continue comme d’hab
      De la gloire, on s’en tape depuis l’premier contact
      Et oui l’amour, ça datte, on s’remet à nos souvenirs
      Fréro, j’reste comme Fabe avec la rage de dire :
      « J’en ai mangé du bitume, maman et ses certitudes »
      Un survet en [???] et une bonne attitude
      Alors on gobe la pilule, aux DJ et leurs cellules
      Aux vinyles qui ont tournés comme nos poètes de la rue (x2)
      À ceux qui ons du vécus, on s’éloigne loin du vacarme
      Normal quand on cherche le calme, quand on s’prend des vacances
      Et encore, faux des thunes, bientôt l’air sera payante
      Même pour voir la nature, l’addition sera saignante
      Interdit à la baignade, parais que l’monde a changé
      Plongé dans la merde, c’est gratuit, ça les fait manger
      J’ai fait un rétro de ma vie, bien sûr, j’parle de ma ville
      J’me rappel des coups de boule, hey, j’te jure demandes à Nadir
      Aujourd’hui, j’fais des concerts, heureux de voir qu’on navigue
      Bien sûr en restant sincère j,’ai appris à ce qu’on chavire
      La vibe reste la même : énervée au bord de la mer
      On s’fait skred et s’expriment d’un ton solennel
      J’aime le rap et j’ai pas l’envie de faire autre chose
      (J’aime le rap et j’ai pas l’envie de faire autre chose)

      On m’a dit : « toi, ne lâche pas, y’a pas de fiesta »
      Nos vies sons des stories se terminent en hashtag
      Des grandes gueules, c’est ma life, rapper, écrire, toute la night
      Merci à toi qui m’écoutes, comment retirer ses doutes
      Bientôt, j’arrête la musique, car le silence est une route
      Mon pseudo est à moitié, car j’ai perdu à donner
      La musique est une beauté qui n’a pas besoin de se montrer
      J’rap pour ceux qui ne peuvent pas
      La force est une manœuvre qui ne marche pas toujours, ça dépendra des valeurs
      J’pourrais te parler de tomber, des dégâts que ça nous cause
      Qu’un toxico en galère ça transpirera pour une dose
      J’pourrais parler de mon quartier, bien sûr, j’y ai grandi
      Fier d’y être, qu’est-ce qu’t’en dit ?
      Le pouvoir de s’en sortir, j’ai gardé le sourire pour m’en sortir (Yeah)

      [refrain (x3)]
      Rien n’est éternel, on s’endort sur l’bordel
      On vois pas la vie en rose au milieu des chrysanthèmes
      On continue d’se battre malgré la crise sur Terre
      Il n’y a que la musique qui restera immortelle

      [Outro]
      Yeah
      Beep Beep à la prod [???]
      J’vois pas la vie en rose au milieu des chrysanthèmes
      On continue d’se battre malgré la crise sur Terre
      Il n’y a que la musique qui restera immortelle

  • Un documentaire en 10 parties sur les débuts du rap français (co-écrit par Rocé)

    Saveur Bitume (1/10) - Intro | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/083402-001-A/saveur-bitume-1-10

    1990. Sortis tout droit des ghettos de banlieue qui brûlent déjà et inspirés par l’exemple américain, les premiers artistes du hip-hop français ont fourbi leurs armes et sont prêts à prendre la parole. Ils sont politiques, explosifs et revendicatifs. Leurs noms : Assassin, NTM et IAM.

    #musique #musique_et_politique #rap #rap_français #hip-hop #années_90 #France

    • Je comprends bien, mais c’est le serpent qui se mord la queue… Pour un docu grand public donc le sujet n’est pas du tout le rap underground, de fait, dans les groupes de ce moment qui ont percé et duré, bah yavait que des mecs.

      Sté Strauss c’était pas mal underground, Lady Laistee elle est connue essentiellement pour un seul morceau (Et si)…
      Diam’s et Casey c’est les années 2000 donc ça ne fait pas partie du sujet (et de toute façon Diam’s ne fait plus d’interview du tout donc elle n’aurait pas pu être dedans).

      Et même de nos jours, ya des meufs dans le rap, mais en France qui ont percé vraiment ? Pas des masses, voire même zéro… C’est encore un milieu de bitards à mort…