• Vers un #tournant_rural en #France ?

    En France, la seconde moitié du XXe siècle marque une accélération : c’est durant cette période que la population urbaine progresse le plus fortement pour devenir bien plus importante que la population rurale. À l’équilibre jusqu’à l’après-guerre, la part des urbains explose durant les « trente glorieuses » (1945-1973).

    Dans les analyses de l’occupation humaine du territoire national, l’#exode_rural – ce phénomène qui désigne l’abandon des campagnes au profit des centres urbains – a marqué l’histoire de France et de ses territoires. En témoigne nombre de récits et d’études, à l’image des travaux de Pierre Merlin dans les années 1970 et, plus proches de nous, ceux de Bertrand Hervieu.

    Ce long déclin des campagnes est documenté, pointé, par moment combattu. Mais depuis 1975, et surtout après 1990, des phénomènes migratoires nouveaux marquent un renversement. Le #rural redevient accueillant. La #périurbanisation, puis la #rurbanisation ont enclenché le processus.

    La période actuelle marquée par un contexte sanitaire inédit questionne encore plus largement. N’assisterait-on pas à un #renversement_spatial ? La crise en cours semble en tous cas accélérer le phénomène et faire émerger une « #transition_rurale ».

    Si cette hypothèse peut être débattue au niveau démographique, politique, économique et culturel, elle nous pousse surtout à faire émerger un nouveau référentiel d’analyse, non plus pensé depuis l’#urbanité, mais depuis la #ruralité.


    https://twitter.com/afpfr/status/1078546339133353989

    De l’exode rural…

    Dans la mythologie moderne française, l’exode rural a une place reconnue. Les #campagnes, qui accueillent jusque dans les années 1930 une majorité de Français, apparaissent comme le réservoir de main-d’œuvre dont l’industrie, majoritairement présente dans les villes a alors cruellement besoin. Il faut ainsi se rappeler qu’à cette époque, la pluriactivité est répandue et que les manufactures ne font pas toujours le plein à l’heure de l’embauche en période de travaux dans les champs.

    Il faudra attendre l’après-Seconde Guerre mondiale, alors que le mouvement se généralise, pour que la sociologie rurale s’en empare et prenne la mesure sociale des conséquences, jusqu’à proclamer, en 1967 avec #Henri_Mendras, « la #fin_des_paysans ».

    L’#urbanisation constitue le pendant de ce phénomène et structure depuis la géographie nationale. Dans ce contexte, la concentration des populations à l’œuvre avait déjà alerté, comme en témoigne le retentissement de l’ouvrage de Jean‑François Gravier Paris et le désert français (1947). Quelques années plus tard, une politique d’#aménagement_du_territoire redistributive sera impulsée ; elle propose une #délocalisation volontaire des emplois de l’#Ile-de-France vers la « #province », mais sans véritablement peser sur l’avenir des campagnes. Le temps était alors surtout aux métropoles d’équilibre et aux grands aménagements (ville nouvelle – TGV – création portuaire).

    https://www.youtube.com/watch?v=JEC0rgDjpeE&feature=emb_logo

    Pour la France des campagnes, l’exode rural se traduisit par un déplacement massif de population, mais aussi, et surtout, par une perte d’#identité_culturelle et une remise en cause de ses fondements et de ses #valeurs.

    Le virage de la #modernité, avec sa recherche de rationalité, de productivité et d’efficacité, ne fut pas négocié de la même manière. Les campagnes reculées, où se pratique une agriculture peu mécanisable, subirent de plein fouet le « progrès » ; tandis que d’autres milieux agricoles du centre et de l’ouest de la France s’en tirèrent mieux. L’#exploitant_agricole remplace désormais le #paysan ; des industries de transformation, notamment agroalimentaires, émergent. Mais globalement, le rural quitta sa dominante agricole et avec elle ses spécificités. La campagne, c’était la ville en moins bien.

    Ce référentiel, subi par les populations « restantes », structurait la #vision_nationale et avec elle les logiques d’action de l’État. Cette histoire se poursuivit, comme en témoignent les politiques actuelles de soutien à la #métropolisation, heureusement questionnées par quelques-uns.

    … à l’exode urbain !

    Le recensement de 1975 marque un basculement. Pour la première fois, la population rurale se stabilise et des migrations de la ville vers ses #périphéries sont à l’œuvre.

    Le mouvement qualifié de « périurbanisation » puis de « rurbanisation » marquait une continuité, toujours relative et fixée par rapport à la ville. La « périurbanisation » exprimait les migrations en périphéries, un desserrement urbain. La « rurbanisation », la généralisation du mode de vie urbain, même loin d’elle. Le processus n’est pas homogène et il explique pour une grande part la #fragmentation contemporaine de l’#espace_rural en y conférant des fonctions résidentielles ou récréatives, sur fond d’emplois agricoles devenus minoritaires. Ainsi, la banlieue lyonnaise, l’arrière-pays vauclusien et la campagne picarde offrent différents visages de la ruralité contemporaine.

    Parallèlement, dans les territoires les plus délaissés (en Ardèche, dans l’Ariège, dans les Alpes-de-Haute-Provence par exemple), un « #retour_à_la_terre » s’opère. Si le grand public connaît ces nouveaux résidents sous l’appellation de « #néo-ruraux », des moments successifs peuvent être distingués.

    La chercheuse Catherine Rouvière s’intéressa à ce phénomène en Ardèche ; elle le décrypte en 5 moments.

    Les premiers, avec les « #hippies » (1969-1973), marquèrent culturellement le mouvement, mais peu l’espace, à l’inverse des « néo-ruraux proprement dits » (1975-1985) qui réussirent plus largement leur installation. Plus tard, les « #travailleurs_à_la_campagne » (1985-1995) furent les premiers à faire le choix d’exercer leur métier ailleurs qu’en ville. Enfin, les politiques néolibérales engagèrent dans ce mouvement les « personnes fragiles fuyant la ville » (1995-2005) et mirent en action les « #altermondialistes » (2005-2010). Le départ de la ville est donc ancien.

    https://www.youtube.com/watch?v=NcOiHbvsoA0&feature=emb_logo

    Jean‑Paul Guérin, voit déjà en 1983 dans ce phénomène d’exode urbain une opportunité pour les territoires déshérités de retrouver une élite. Ce qu’on qualifie aujourd’hui d’émigration massive avait ainsi été repéré depuis près de 30 ans, même si l’Insee l’a toujours méthodiquement minoré.

    Vers une transition rurale ?

    Présenter ainsi l’histoire contemporaine des migrations françaises de manière symétrique et binaire est pourtant trompeur.

    Tout comme l’exode rural est à nuancer, l’exode urbain engagé il y a des décennies mérite de l’être aussi. Les relations ville-campagne sont bien connues, la ruralité se décline dorénavant au pluriel et de nouveaux équilibres sont souvent recherchés. Malgré cela, la période actuelle nous oblige à poser un regard différent sur cette histoire géographique au long cours. La crise de la #Covid-19 marque une accélération des mouvements.

    Aujourd’hui, quelques auteurs s’interrogent et proposent des ajustements. En appelant à une Plouc Pride, une marche des fiertés des campagnes, Valérie Jousseaume nous invite ainsi collectivement à nous questionner sur la nouvelle place de la ruralité.

    https://www.youtube.com/watch?v=agAuOcgcOUQ&feature=emb_logo

    Et si, au fond, cette tendance témoignait d’un basculement, d’une transition, d’un tournant rural, démographique, mais aussi et surtout culturel ?

    La période rend en effet visible « des #exilés_de_l’urbain » qui s’inscrivent clairement dans un autre référentiel de valeurs, dans la continuité de ce qui fut appelé les migrations d’agrément. Celles-ci, repérées initialement en Amérique du Nord dans les années 1980 puis en France dans les années 2000, fonctionnent sur une logique de rapprochement des individus à leurs lieux de loisirs et non plus de travail.

    L’enjeu pour ces personnes consiste à renoncer à la ville et non plus de continuer à en dépendre. Dans la ruralité, de nombreux territoires conscients de ce changement tentent de s’affirmer, comme la Bretagne ou le Pays basque.

    Pourtant ils versent souvent, à l’image des métropoles, dans les politiques classiques de #compétitivité et d’#attractivité (#marketing_territorial, politique culturelle, territoire écologique, créatif, innovant visant à attirer entrepreneurs urbains et classes supérieures) et peu s’autorisent des politiques non conventionnelles. Ce phénomène mimétique nous semble d’autant plus risqué que dès 1978, Michel Marié et Jean Viard nous alertaient en affirmant que « les villes n’ont pas les concepts qu’il faut pour penser le monde rural ». Mais alors, comment penser depuis la ruralité ?

    https://www.youtube.com/watch?v=YOEyqkK2hTQ&feature=emb_logo

    Il s’agit d’ouvrir un autre référentiel qui pourrait à son tour servir à relire les dynamiques contemporaines. Le référentiel urbain moderne a construit un monde essentiellement social, prédictif et rangé. Ses formes spatiales correspondent à des zonages, des voies de circulation rapides et de l’empilement. Ici, l’#artificialité se conjugue avec la #densité.

    Le rural accueille, en coprésence, une diversité de réalités. Ainsi, la #naturalité se vit dans la #proximité. Ce phénomène n’est pas exclusif aux territoires peu denses, la naturalisation des villes est d’ailleurs largement engagée. Mais l’enjeu de l’intégration de nouveaux habitants dans le rural est d’autant plus fort, qu’en plus de toucher la vie des communautés locales, il se doit de concerner ici plus encore qu’ailleurs les milieux écologiques.

    Le trait n’est plus alors celui qui sépare (la #frontière), mais devient celui qui fait #lien (la #connexion). La carte, objet du géographe, doit aussi s’adapter à ce nouvel horizon. Et la période qui s’ouvre accélère tous ces questionnements !

    L’histoire de la civilisation humaine est née dans les campagnes, premiers lieux défrichés pour faire exister le monde. La ville n’est venue que plus tard. Son efficacité a par contre repoussé la limite jusqu’à dissoudre la campagne prise entre urbanité diffuse et espace naturel. Mais face aux changements en cours, à un nouvel âge de la #dispersion, la question qui se pose apparaît de plus en plus : pour quoi a-t-on encore besoin des villes ?

    https://theconversation.com/vers-un-tournant-rural-en-france-151490
    #villes #campagne #démographie #coronavirus #pandémie

    –—

    ajouté à la métaliste « #géographie (et notamment #géographie_politique) et #coronavirus » :
    https://seenthis.net/messages/852722

  • Afternoon Map : The Hippie Trail
    http://www.midafternoonmap.com/2013/10/the-hippie-trail.html
    https://lh3.googleusercontent.com/proxy/ztBzd9CZ_-QbaO-gsMnozdAuo1Q6Q1zye4l4iGTO5d7T5fZP1hgVn44gsXn5L

    If there’s one aspect of Turkey that we don’t talk about much these days, its the country’s former importance as the starting point of the Hippie Trail.

    #carte #hippies

    Je pense que c’est la Grèce le Starting point et j’en veux pour preuve les centaines de hippies tout pourris qui infestent encore la Crète.

  • Un cool road-trip à la rencontre des hippies d’hier et d’aujourd’hui, sur France 5
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/08/15/un-cool-road-trip-a-la-rencontre-des-hippies-d-hier-et-d-aujourd-hui-sur-fra

    D’autres rencontres sont de belles surprises, comme celle avec Fred Turner, professeur à l’université Stanford, auteur d’Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyberculture, Steward Brand, un homme d’influence (2012), et heureux propriétaire d’une première édition de The Whole Earth Catalog (Stewart Brand, 1968), « la » référence du mouvement. Ou encore avec l’acteur américain Peter Coyote, membre des Diggers dans les années 1960, un collectif qui fournissait de la nourriture aux plus démunis.

    Sans oublier la musique. La bande-son justifie à elle seule d’écouter le documentaire : With a Little Help from My Friends par Joe Cocker ; Mellow Yellow, de Donovan ; Kozmic Blues, de Janis Joplin ; My Generation, des Who ; The Wind Cries Mary, de Jimi Hendrix ; Like a Rolling Stone, de Bob Dylan… Un héritage indiscutable.

    #Hippies #Fred_Turner

    • Une brève histoire des hurluberlus Paul Laity
      http://www.entelekheia.fr/2016/11/20/une-breve-histoire-des-hurluberlus

      Paul Laity revisite sur le ton de l’humour la gauche britannique de l’époque de George Orwell et les rapports de ce dernier avec ceux qu’il avait appelé « les hurluberlus de la gauche ». Inutile de dire que nous avions exactement les mêmes en France.

      Pour reprendre le terme d’Orwell, les racines du #gauchisme « hurluberlu » sont similaires de chaque côté de la Manche, nommément l’Owenisme en Grande-Bretagne et en France, le socialisme utopique et ses dérivés. Différence culturelle oblige, les nôtres étaient moins épris de vélocipède, de végétarisme, de laine brute et de grand air que les Britanniques ; la version hexagonale les voulait laïcards, républicains, scientistes, athées et bouffeurs de curés, avec malgré tout parfois, comme chez leurs congénères anglo-saxons, des penchants mystiques qui les conduisaient volontiers au spiritisme. #Victor_Hugo est le chef de file des aînés de ce type « d’hurluberlus », mais d’autres noms connus du XIXe siècle l’ont rejoint au panthéon des exaltés du guéridon, par exemple #Camille_Flammarion, #Victorien_Sardou, #Delphine_de_Girardin, #Henri_Bergson qui s’adonnait à des recherches psychiques (hypnose, lucidité somnambulique, médiumnité) ou encore #Jules_Verne, etc. Cette tendance se perpétuera chez les #surréalistes, en particulier avec l’écriture automatique d’André Breton et au-delà, dans l’art moderne et contemporain, dans le « psychologisme » qui imprègne toute la gauche ainsi que dans le #pédagogisme actuel – Ainsi, malgré ce qu’écrit l’auteur dans sa conclusion, la question de l’héritage idéologique du socialisme utopique et de la gauche « hurluberlue » historique déborde très largement des seuls écologistes pour embrasser toute la gauche libérale moderne.

      « Le socialisme », a écrit #George_Orwell dans son célèbre Quai de Wigan (1936), attire à lui « avec une force magnétique tous les buveurs de jus de fruit, les nudistes, les porteurs de sandales, les obsédés sexuels, les quakers, les charlatans naturopathes, les pacifistes et les féministes d’Angleterre ». De façon mémorable, sa tirade contre ces « hurluberlus » s’étend dans d’autres passages du livre aux « végétariens à barbes flétries », aux « Jésus de banlieue » uniquement préoccupés de leurs exercices de yoga, et à « cette tribu lamentable de femmes de haute vertu, de porteurs de sandales, de buveurs de jus de fruits qui affluent vers l’odeur du ‘progrès’ comme des mouches à viande vers un chat mort. »


      Andrew Muir, architecte consultant de la ville-jardin de Letchworth, portant ce qui s’appelait à l’époque un « costume rationnel » et des sandales. Crédit photo, First Garden City Heritage Museum du Letchworth Garden City Heritage

      Les #stéréotypes et caricatures des hurluberlus de la #classe_moyenne s’inscrivent profondément dans la culture nationale anglaise. Pendant tout le XIXe siècle, Punch Magazine a brocardé les obsessionnels de la santé qui recherchaient une vie plus pure dans le chou bouilli et l’antialcoolisme. Une histoire d’Aldous Huxley, The Claxtons, qui anticipait la philippique d’Orwell, dresse le tableau d’une famille bourgeoise puritaine, radicale et aveuglée sur elle-même : « Dans leur petite maison sur le terrain communal, comme les Claxton vivaient une belle, une spirituelle vie ! Même le chat était végétarien » . Et plus tôt cette année, le Daily Mail, tabloïd de droite, a tourné le Guardian en dérision (pour la énième fois, sans aucun doute) en l’accusant d’être dirigé par, et pour, des « porteurs de sandales ». C’est une pique encore censée suggérer la même chose qu’à l’époque d’Orwell : une naïveté fumeuse, une pseudo-supériorité morale et une vie de bohème méritoire – certainement un monde bien éloigné des valeurs de pragmatisme et de décence de l’Angleterre censément « véritable ».

      La férocité des caricatures « d’hurluberlus » d’Orwell trahissent une certaine anxiété sur la liberté sexuelle, mais vise en général directement leur travers le plus évident – leur sérieux. Les hurluberlus veulent que le monde devienne un endroit moins cruel, moins bassement commercial, plus beau. Leurs plaisirs sont sains, « naturels » et énergiques. (Quand j’étais enfant, mes parents dépeignaient certaines personnes comme très « riz complet et bicyclettes »). La mentalité de ces progressistes contre-culturels veut à tout prix que tout soit sain et aide à s’améliorer. L’un des objets de raillerie d’Orwell est donc une « gueule de bois de la période de #William_Morris » [1] qui propose de « niveler le prolétariat ‘par le haut’ (jusqu’à son niveau à lui) par la méthode de l’hygiène, des jus de fruit, du contrôle des naissances, de la poésie, etc. » Dans son roman Un peu d’air frais (1939), nous rencontrons « le professeur Woad, un chercheur psychique » : « Je connaissais le genre. Végétarisme, vie simple, poésie, culte de la nature, se roulant dans la rosée avant le petit-déjeuner… ce sont tous soit des maniaques de l’alimentation naturelle, ou alors ils ont quelque chose à voir avec les boy-scouts – dans les deux cas, ils sont toujours partants pour la Nature et le Grand air. »

      La satire d’Orwell dans le Quai de Wigan s’inscrivait dans le cadre d’une cause particulière et urgente : la formation d’une #politique radicale, populaire (non-hurluberlue) et réaliste pour faire front à la menace montante du fascisme. (Peu après avoir remis le manuscrit de son livre à son éditeur, Victor Gollancz, il entamait son voyage à Barcelone pour y rejoindre le camp républicain de la guerre civile d’Espagne). A ses yeux, les hurluberlus – avec les « marxistes chevelus mâchouillant des polysyllabes » – donnaient mauvaise allure au socialisme. Il impliquait aussi qu’ils étaient superficiellement dévoués à la cause socialiste mais au bout du compte, bien plus préoccupés par leur propre pureté morale que par l’exploitation de la classe ouvrière. Mais à qui exactement Orwell pensait-il quand il a lancé ses invectives ? Qui étaient les hurluberlus ?

      Il avait fait le choix de ne jamais mentionner par écrit qu’il s’était lui-même commis avec beaucoup de personnages de la #contre-culture, à commencer par sa tante, Nellie Limouzin, une bohème dont le mari, socialiste, soutenait fidèlement le mouvement espérantiste, et les Westrope, qui possédaient la librairie de Hampstead où il travaillait au milieu des années 30. Francis Westrope avait été objecteur de conscience pendant la guerre et adhérait au Parti travailliste indépendant ; son épouse, Myfanwy, militait pour les droits des femmes – et les deux étaient des espérantistes passionnés. Sa grande admiratrice et conseillère Mabel Fierz [2] également, vivait dans une grande maison de Hampstead Garden et penchait pour un socialisme mystique et spirituel.

      Les amis et membres de sa famille ont sans nul doute influencé les portraits d’Orwell dans une certaine mesure, mais il avait toute une tradition politico-culturelle en ligne de mire. Elle s’étendait aux sectes millénaristes socialistes des années 1830 et 1840 inspirées par le réformateur #Robert_Owen et son journal, le New Moral World (le Nouveau monde moral). Les « hurluberlus » étaient sur-représentés dans ces communautés modèles – Catherine et Goodwyn Barmby, par exemple, qui s’agacèrent du ton insuffisamment puriste du mouvement Owenite et formèrent l’Église Communiste (ses organisations-sœurs comprenaient les #White_Quakers de Dublin et le #Ham_Common_Concordium de Richmond.) [3] Ils prêchaient diverses prophéties #New_Age, ainsi que le végétarisme, l’#hydrothérapie, les cheveux longs et le port de sandales. Au fil des années, #Goodwyn_Barmby se mua en figure christique, avec de longs cheveux blonds flottant sur les épaules ; ensemble, le jeune couple arpentait les rues de Londres avec un chariot où il puisait des tracts qu’il distribuait en haranguant les passants.

      Le renouveau #socialiste de la fin du XIXe siècle était lourdement investi de croyances « hurluberlues ». Comme l’a écrit Michael Holroyd, c’était largement a partir « d’ #agnostiques, #anarchistes et #athées ; de #réformistes du costume [4] et du régime alimentaire ; d’#économistes, de #féministes, de #philanthropes, de #rationalistes et de #spirites tentant tous de détruire ou de remplacer le #christianisme » que le renouveau s’est opéré. L’activiste #Henry_Hyndman, un disciple d’Engels et le fondateur de la Social Democratic Federation (SDF, fédération socialiste démocratique) en 1881, désespérait comme Orwell de ce type de tocades morales. « Je ne veux pas que le mouvement » , martelait-il, « soit un dépotoir de vieux hurluberlus, d’humanitaires, de #végétariens, d’anti-vivisectionnistes, d’anti-vaccinationnistes, d’artistes du dimanche et toute cette espèce. »  Sans surprise, William Morris et ses amis au sein de la SDF décidèrent de s’en séparer et fondèrent leur propre groupe en 1884, la plus anarchique (et sexuellement radicale) Ligue socialiste. La #Fabian_Society , [5] qui débutait au même moment, était un groupe dissident de la #Fellowship_of_the_New_Life (Compagnons de la nouvelle vie), une communauté éthico-spirituelle (et végétarienne).

      C’était également l’époque de la #Vegetarian_Cycling_Society (Société des Cyclistes Végétariens) et des clubs nés autour de l’hebdomadaire socialiste #The_Clarion, qui visait à #« amener le citadin à entrer plus fréquemment en contact avec la beauté de la nature, et faire progresser l’idéal d’une vie plus simple, d’un mode de vie modéré et d’une élévation de la pensée. » #George_Bernard_Shaw qui, en tant que végétarien porteur de laine brute, naturelle et tricotée à la main, entretenait une relation de proximité avec les hurluberlus, a résumé les deux impulsions différentes du socialisme du temps : l’une tenait à « organiser les docks » , l’autre à « s’asseoir au milieu des pissenlits ».

      Le saint patron des pique-niqueurs au milieu des pissenlits était #Edward Carpenter, et Orwell l’avait clairement à l’esprit. Ancien vicaire anglican qui avait été l’invité de Thoreau, auteur d’un long poème whitmanesque, ‘Vers La Démocratie’ , Carpenter prônait un socialisme spirituel et le retour à la nature. A la suite d’une vision, il avait acheté une petite exploitation rurale à Millthorpe, près de Sheffield, où il faisait pousser ses propres légumes. Il était végétarien et prêchait le contrôle des naissances ainsi que le mysticisme oriental ; il avait écrit The Intermediate Sex (Le Sexe intermédiaire) , le premier livre qui présentait l’homosexualité sous un jour positif à être largement diffusé en Angleterre. Il avait pour habitude de se baigner nu à l’aube en compagnie de son domestique et amant, et sa vie était dénoncée comme scandaleuse et immorale.


      Edward Carpenter devant son cottage de Millthorpe, dans le Derbyshire, 1905. Il porte une paire des célèbres sandales de style indien qu’il fabriquait lui-même et une veste, un bermuda, une cravate et une large ceinture de sa propre conception. Crédits Sheffield Archives, Carpenter Collection, Box 8/31 a.

      Plus que n’importe qui d’autre, Carpenter a été responsable de l’introduction des sandales dans la vie britannique. Quand son ami Harold Cox partit pour l’Inde, Carpenter le chargea d’envoyer une paire de sandales du Cachemire à Millthorpe. La paire en question comprenait une lanière qui remontait de la semelle, passait par-dessus les orteils et s’accrochait à la cheville. « J’ai rapidement éprouvé une joie à les porter », écrivit Carpenter. « Et au bout de quelque temps, j’ai décidé d’en fabriquer. » Les chaussures, décida-t-il, étaient « des étouffoirs en cuir » . Il prit des leçons auprès d’un bottier de Sheffield et arriva « vite à fabriquer beaucoup de paires pour moi-même et plusieurs amis. » (Il en offrit une paire à Shaw, mais elles lui sciaient les pieds et il renonça à les porter en jurant de ne jamais y revenir.) Plusieurs disciples firent le pèlerinage à Millthorpe, y compris, dans les souvenirs de Carpenter, une réformiste du costume – « Son nom était Swanhilda quelque chose » , qui avait marché des kilomètres, sous une pluie battante, seulement vêtue d’une robe de serge bleue grossièrement coupée et de sandales qui s’enfonçaient dans la boue presque à chaque pas. Un des domestiques de Carpenter à Millthorpe, George Adams, entreprit aussi de fabriquer des sandales. Quand il se brouilla avec son maître, il déménagea dans la toute nouvelle ville-jardin de Letchworth, dans le Hertfordshire, et y ouvrit un petit commerce de sandales.

      Letchworth occupe une place spéciale dans l’histoire des hurluberlus. « Un jour cet été » , écrivait Orwell dans le Quai de Wigan, « je traversais Letchworth quand le bus s’est arrêté pour laisser monter deux hommes âgés d’allure affreuse. Tous deux très petits, roses, joufflus et tous deux tête nue, ils devaient avoir dans les soixante ans. Ils étaient habillés de chemises couleur pistache et de shorts kakis dans lesquels leurs énormes arrière-trains étaient si boudinés que vous auriez pu en étudier chaque fossette. Leur arrivée fit courir un léger frisson d’horreur sur l’impériale du bus. L’homme assis à côté de moi… murmura ‘des socialistes’. Il avait probablement raison », continue le passage. « Le Parti travailliste indépendant tenait son université d’été dans la ville. » (Orwell néglige de mentionner qu’il y assistait lui-même).

      La ville-jardin de #Letchworth, une expérience en urbanisme inaugurée en 1904 – une utopie d’air frais et de vie rationnelle – devint instantanément une Mecque pour les amoureux de la vie simple et acquit une réputation nationale de ville « hurluberlue » : sandales et scandales à foison. Un de ses deux architectes originels, Raymond Unwin, avait été l’un des associés de Carpenter au sein du socialisme de Sheffield (et un végétarien). Un ancien résident a offert une description du « citoyen typique de la ville-jardin » : il portait des sandales, ne mangeait pas de viande, lisait William Morris et Tolstoï, et possédait deux tortues « qu’il cirait périodiquement avec la meilleure des huiles de moteur Lucas. » Les végétariens de la ville ouvrirent le Simple Life Hotel (l’hôtel ‘Vie Simple’), qui comprenait un magasin de produits alimentaires naturels et un restaurant réformiste alimentaire. Un membre de la famille quaker Cadbury ouvrit un pub sans alcool, la Skittles Inn (l’Auberge des Quilles), où il faisait un fructueux commerce de chocolat chaud et de Cydrax, un vin de pomme sans alcool. (Ce qui inspira un commentaire sur une vie « toute en quilles et sans bière » [6] à G.K Chesterton, et plus tard une raillerie à John Betjeman dans son poème Huxley Hall, « Ni mon dîner végétarien, ni mon jus de citron sans gin/ ne peuvent noyer mon hésitante conviction selon laquelle nous pourrions bien être nés dans le péché ».)

      Les dimanches, les Londoniens faisaient des excursions en train pour étudier l’étrange collection d’espérantistes vêtus de blouses et de théosophistes de Letchworth ; une bande dessinée d’un journal local dressait même le tableau comique de visiteurs d’un zoo d’humains. « Papa, je veux voir comment on les nourrit ! » , y réclame un enfant. Les panneaux indicateurs pour les visiteurs y signalaient : « Direction Les Lutins Raisineux Porteurs de Sandales À Pointes Longues », « Par Ici Pour Le Pub Non-toxique » et « Direction Les Mangeurs de Bananes Hirsutes » . Annie Besant, une théosophiste militante du contrôle des naissances, y ouvrit l’école St. Christopher – où le Parti travailliste indépendant tenait sa réunion d’été – et qui aujourd’hui encore offre exclusivement de la nourriture végétarienne (ses élèves admettent se rabattre sur McDonald’s).


      Dessin de Louis Weirter, publié dans le journal local The Citizen, 1909. Crédits image, First Garden City Heritage Museum de la Letchworth Garden City Heritage Foundation

      Les années 1920 et 1930 offraient nombre de tendances contre-culturelles propres à faire frémir Orwell. Un pacifisme de type jusqu’au-boutiste s’était davantage généralisé au milieu des années 30 qu’à n’importe quelle autre époque de l’histoire britannique. Il y avait aussi une manie du grand air (associée à un développement des loisirs) et d’un mode de vie hygiénique et non raffiné. Les adhésions au club cycliste du Clarion atteignirent leur apogée au milieu des années 30, et un nombre sans précédent de citadins en bermudas et chemises à col ouvert s’entichèrent d’hôtels de jeunesse et de randonnées pédestres. « Le droit de vagabonder » à travers vallons, coteaux et landes devint une cause de gauche et la randonnée de masse, un acte politique parfois nuancé de mysticisme de la nature. En 1932, l’écrivain S. P. B. Mais conduisit seize mille personnes dans le parc naturel des South Downs pour y admirer le lever du soleil sur Chanctonbury Ring (malheureusement, le ciel était nuageux ce matin-là). Le mouvement de retour à la nature prenait d’autres formes aussi. À Marylebone en 1928, la Nature Cure Clinic (clinique de cure naturelle) ouvrait ses portes, avec des idées homéopathiques venues de l’Est via l’Allemagne. Les fruits crus et les jus de légumes y étaient considérés nécessaires à l’élimination des toxines. Et dans les mêmes années 30, le Dr Edward Bach vantait les vertus curatives des essences de fleurs qu’il avait découvertes en recueillant des gouttes de rosée sur des plantes, à l’aube.

      Le #nudisme organisé fit son apparition en Grande-Bretagne à la fin des années 1920. L’un de ses premiers centres à s’ouvrir a été Sun Lodge, à Upper Norwood au sud-est de Londres. A partir de 1928, les membres de la #Sun_Bathing_Society (société des bains de soleil) se retrouvaient les week-ends pour s’imprégner des rayons salutaires et revigorants et pour d’autres activités comme la « danse rythmique. » Les habitants locaux s’agglutinaient autour de la clôture pour tenter d’entrapercevoir les baigneurs en puris naturalibus. En 1929, la police dut intervenir au Welsh Harp Reservoir, à côté de Wembley, pour protéger les naturistes contre des émeutiers. En dépit de la controverse qu’il suscitait, le mouvement #nudiste prit de l’ampleur. En 1932, une lettre au Times en appela à la reconnaissance des bénéfices du culte du soleil - « en moins qu’un costume de bain. » - Ses signataires comprenaient George Bernard Shaw et C. E. M. Joad, philosophe populaire, socialiste, pacifiste, enthousiaste de la campagne (et peut-être le modèle du “Professeur Woad » d’Orwell). Joad était convaincu des vertus des siestes « nu au soleil », même seulement sur des criques désertes. Le ridicule n’était jamais loin. Dans le film I See Ice (1938), George Formby chantait - « Une photo d’un camp nudiste/ Dans mon petit album d’instantanés/ Très jovial mais un peu humide/ Dans mon petit album d’instantanés. » -

      #Leslie_Paul, fondateur des Woodcraft Folk, une alternative antimilitariste aux scouts ouverte aux garçons comme aux filles, se décrivait comme un « socialiste du style d’Edward Carpenter, épris d’une vision mystique de l’Angleterre. » En 1933, cinq cent jeunes membres des Woodcraft Folk campèrent autour d’une pierre levée de l’âge du bronze, dans le Herefordshire, pour y écouter un exposé sur les alignements de sites. [7] Deux garçons étaient accroupis dans une cage d’osier au sommet du monument. (Aujourd’hui, le propriétaire de la terre sur laquelle se dresse la Queen Stone préfère ne pas donner sa localisation exacte pour ne pas encourager la tenue de séances.) Paul, qui était écrivain et journaliste, passait le plus clair de son temps dans un cottage de la campagne du Devonshire. Un ami local, Joe, avec des poils sur la poitrine « épais et bouclés » comme un « matelas de fils de fer » aimait à s’allonger nu au soleil, à déclarer sa passion pour Tolstoï et à dénigrer les chaussures de cuir. « Le végétarisme était dans l’air du temps progressiste », écrivit plus tard Paul. « De nouveaux magasins de nourriture offraient de quoi satisfaire de fantastiques nouveaux goûts. … j’ai bu un mélange de lait malté, d’eau chaude et d’huile d’olive qui passait pour avoir les plus heureux effets sur le colon et les nerfs. » C’était un admirateur de l’Union Soviétique, un socialiste et un pacifiste. « Le #pacifisme avait une extraordinaire affinité avec le végétarisme », se souvenait-il, « de sorte que nous vivions d’énormes saladiers de bois emplis de salade aromatisée à l’ail, de lentilles et de pignons de pin garnis de poireaux. Nous respirions la santé. »

      Orwell a participé à deux universités d’été en 1936 : l’une à Letchworth et l’autre organisée par #The_Adelphi, un magazine pour qui il écrivait, dans une grande maison de Langham, près de Colchester. L’éditeur et fondateur du journal était le critique John Middleton Murry, un pacifiste et socialiste d’un type spirituel et poète qui avait acquis la maison dans l’espoir d’en faire le foyer d’une nouvelle forme de communauté égalitaire. (« Dans cette simple et belle maison, notre socialisme est devenu réalité » , écrivait-il. « Il me semblait que nous avions atteint une nouvelle sorte d’immunité contre l’illusion. ») Tous les invités étaient mis à contribution pour aider à la bonne marche du centre : Orwell était très demandé à la plonge, où il employait des talents cultivés lors de ses jours de pauvreté à Paris. Au cours d’une des discussions, il asséna apparemment à son auditoire, en majorité des gens de la classe moyenne, qu’ils ne « reconnaîtraient même pas un mineur ou un débardeur s’il en entrait un dans la pièce. » Murry finit par penser que le Centre Adelphi tenait trop de l’atelier d’idées : les socialistes qui y résidaient manquaient de la discipline qu’apporte le rude labeur physique.
Son projet suivant fut une ferme pacifiste.

      Il y a cent autres exemples de socialistes épris de ‘vie simple’ qui auraient suscité le mépris d’Orwell. Mais, malgré tous ses efforts, la longue et riche histoire des « hurluberlus » continua au-delà des années 1930 jusqu’aux éléments de la Campagne pour le Désarmement Nucléaire, les #hippies et les #Verts. (Et au-delà de l’Angleterre aussi, bien sûr.) Dans les années 1960, un restaurant végétarien a effacé un siècle de moqueries en adoptant fièrement le nom « Les Hurluberlus ». De bien des façons, la situation s’est retournée contre Orwell. Les personnages comme Edward Carpenter et Leslie Paul peuvent désormais être considérés comme les pionniers de l’anti-capitalisme écologiste moderne. L’environnementalisme est de plus en plus une cause et de moins en moins une distraction d’excentrique.

      Beaucoup de choses qu’Orwell considérait comme hurluberlues sont aujourd’hui à la mode. Il y a trois millions et demi de végétariens en #Grande-Bretagne, le yoga fait de plus en plus partie de la vie quotidienne des classes moyennes, et des pilules homéopathiques sont avalées par millions. (Malgré tout, ces tendances suggèrent, encore plus que du temps d’Orwell, une volonté d’auto-préservation et un style de vie égoïste, le contraire d’une volonté authentique de changer le monde.)

      Inévitablement, alors que des aspects hurluberlus ont été absorbés dans le courant dominant, d’autres pratiques et croyances étranges prennent leur place et sont ridiculisées par la majorité. Dans l’esprit du Quai de Wigan , on pourrait dire de l’anti-capitalisme d’aujourd’hui qu’il attire avec une force magnétique tous les écolos forcenés, les fruitariens organiques, les scooteristes à batterie solaire, les enthousiastes des naissances dans l’eau, les pratiquants de sexe tantrique, les fans de world music, ceux qui vivent dans des tipis, les porteurs de pantalons de chanvre et les accros aux massages ayurvédiques d’Angleterre. Quant aux sandales, les journalistes du Daily Mail _ peuvent bien conserver la mémoire de l’association entre hurluberlus d’antan et pieds quasi-nus, mais les longues queues devant les boutiques Birkenstock devraient les y faire réfléchir à deux fois. La vie simple est peut être aussi illusoire aujourd’hui qu’hier, mais nous sommes tous devenus des porteurs de sandales.

      Paul Laity est rédacteur littéraire au sein de la vénérable London Review of Books. En 2001, il a publié la Left Book Club Anthology (l’Anthologie du club du livre de gauche) , (Weidenfeld & Nicolson)
      Traduction Entelekheia
      [1] William Morris, peintre, dessinateur de papier peint, écrivain et l’une des figures de proue d’un mouvement conjuguant art et artisanat, l’Arts and Crafts.
      [2] La première à avoir reconnu le talent d’Orwell. Elle l’aida à faire publier son premier livre en le portant elle-même à un agent littéraire qui le transmit à un éditeur, Victor Gollancz. Le livre, Down and Out in Paris and London, parut en 1933.
      [3] Une communauté socialiste utopique également connue sous le nom « Alcott House ».
      [4] Les réformistes du costume militaient contre le corset, pour le pantalon féminin, pour que les femmes s’habillent de façon adaptée à la mode des vélocipèdes, pour le port de sous-vêtements hygiéniques en laine, et plus généralement pour le port de vêtements pratiques, dits « rationnels ».
      [5] Club politique de centre-gauche, socialiste et réformiste créé en 1884. Gorge Bernard Shaw et Herbert George Wells en faisaient partie. La Fabian Society , qui se décrit aujourd’hui comme progressiste, existe toujours au sein du Parti travailliste. Elle est aujourd’hui alignée sur le néolibéralisme européiste de Tony Blair.
      [6] Jeu de mots sur un proverbe anglais. Littéralement, « la vie n’est pas toute faite de bière et de quilles », signifiant « la vie n’est pas toujours facile ».
      [7] Théorie loufoque sur des lignes imaginaires (également appelées « ley lines ») censées relier des sites préhistoriques de façon occulte.

      #culpabilisation #Gauche #Histoire_des_idées #Libéralisme #Socialisme_utopique #espéranto #hurluberlu #hurluberlue

      Cet article est paru dans Cabinet Magazine http://www.cabinetmagazine.org/issues/20/laity.php sous le titre ‘A Brief History of Cranks’.

  • * Festival d’Amougies : 49 ans après, il ne reste quasiment plus rien du « Woodstock belge » Guillaume Woelfle - 20 Aout 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_festival-d-amougies-49-ans-apres-il-ne-reste-quasiment-plus-rien-du-wood
    Voir la vidéo sur le site de la RTBF

    Ce week-end se clôturait le festival de musique d’Amougies, un festival de New Wave regroupant plusieurs artistes des années 80 et 90. Un festival à la programmation bien différente de son édition de 1969, surnommée le « Woodstock belge ». Malheureusement l’héritage et le souvenir de cette édition historique ont quasiment disparu des mémoires belges.

    En octobre 1969, pendant cinq jours, des dizaines de milliers de jeunes festivaliers s’étaient réunis dans le petit village d’Amougies, dans le Hainaut, à une dizaine de kilomètres de Renaix. Ce festival était même l’un des premiers festivals de pop et free jazz d’Europe. Sous le chapiteau prévu pour 12.000 personnes, Pink Floyd, Yes ou même Franck Zappa se sont succédé lors d’un total de 60 heures de musique.

    Pourtant, Amougies n’était pas l’endroit initial où devait se tenir ce festival. Les organisateurs français avaient pensé leur événement pour Paris, en témoigne le nom du festival : le « First Paris Music Festival ». Mais seulement un an et demi après les affrontements de Mai 68, les autorités françaises ne veulent pas prendre le moindre risque de donner de visibilité à une nouvelle mouvance contestataire. Le festival est chassé de France et les organisateurs viennent frapper à la porte de villes frontalières de Belgique. Mais à nouveau, à Courtrai puis Tournai, les hippies ne sont pas les bienvenus. Cette fois, c’est davantage les expériences de Woodstock ou du festival de l’île de Wight qui créent l’appréhension des autorités belges pour accueillir un « festival de hippies ». À quelques jours du 24 octobre, le festival n’a toujours pas de piste d’atterrissage. Et les affiches de l’événement annoncent toujours le festival… à Tournai.

    Finalement, le bourgmestre d’Amougies, André Callebaut, prend le risque d’héberger le festival. La grande transhumance de festivaliers peut commencer, pour la plupart à vélo, depuis Tournai où beaucoup s’étaient donné rendez-vous, comme l’annonçait l’affiche. Le bourgmestre engage donc sa commune, même si les réticences se font encore sentir parmi les habitants, notamment le curé du village.

    « Quand on voit des centaines de hippies comme on les appelle, peut-être que sur le plan moral, ce n’est pas un bon exemple pour les jeunes du village. C’est mon opinion… Quand on les voit se promener en débraillés, un peu oisifs même pendant la journée, je ne sais pas ce que les jeunes doivent penser de cela. »

    La vie de hippie devient effectivement le vrai sujet de discussion du village, bien plus que la musique en elle-même. Le boucher du village, à l’linverse de sa femme, ouvre les bras à ces jeunes. « C’est beau d’être groupés. Ils n’ont pas d’ennemis. Ils sont là l’un pour l’autre. Quand ils viennent acheter, ils s’aident à payer leurs marchandises. Mais ma femme a plutôt peur de ces gens », explique-t-il.

    Pour les commerçants du village, la vie a changé pendant ces cinq jours de festival. Les 80.000 bouches à nourrir ont donné du travail. Les cafés, les hôtels et les boulangeries sont pris d’assauts. « Tout le monde a fait son bénéfice, confirme le boulanger qui n’a jamais arrêté de travailler pendant ces cinq jours. Ceux qui me payaient en francs français payaient un supplément. Ceux qui payaient en francs belges réglaient le prix normal. Il ne faut pas rater l’occasion pour voler (sic) les gens. »

    Les retombées économiques du festival sont estimées à plusieurs millions de francs belges, soit quelques centaines de milliers d’euros. Mais le véritable bilan de l’événement n’est pas financier. Le pari de liberté pris par le bourgmestre est réussi. Sa confiance placée dans les jeunes lui a souri. « J’ai voulu faire confiance aux jeunes et je crois que la preuve flagrante est faite. Nous avons fait confiance aux jeunes et nous sommes récompensés. Ce festival n’est pas un succès mais un triomphe, à tous points de vue. Aucun dégât, aucune réclamation. Au départ, nous avons dû prendre quelques précautions qui étaient nécessaires, indispensables. Mais nous constatons que les jeunes se sont conduits d’une façon sensationnelle. Je crois que je peux dire à tous ceux qui m’écoutent que nous devons faire confiance à la jeunesse et en faisant confiance aux jeunes, nous arriverons à de bien meilleurs résultats dans la vie. »

    Presque 50 ans après le Woodstock belge, il n’en reste presque plus rien. Les rééditions du festival n’ont pas fonctionné. Amougies 69 n’est plus qu’un souvenir, et encore, uniquement pour ceux qui l’ont vécu. L’année prochaine, pour les 50 ans de l’édition 69, les organisations prévoient une édition vintage.

    #Woodstock #belgique #Amougies #Tournai #musique #Pink_Floyd #Yes #Franck_Zappa #Ten_Years_After #Archie_Shepp #The_Nice #Art_Ensemble_of_Chicago #Yes #Gong #Soft_Machine #Pierre_Lattès #Zoo #Indescriptible #Chaos_Rampant #Frogeaters #Freedom #Sunny_Murray #Alexis_Korner #Don_Cherry #Ed_Blackwell #Joachim_Kühn #Jean-François #Jenny-Clark #Jacques_Thollot #Blossom_Toes #Germ #Caravan #The_Nice #Archie_Shepp #Pretty_Things #John_Surman #Sonny_Sharrock #Acting_Trio #Steve_Lacy #Captain_Beefheart #Musica_Elettronica #Viva #Fat_Mattress
    #pop #free_jazz #hippies #Actuel Le magasine

  • What Can We Learn from 1967’s Summer of Love to Help Us Through Our Current Political Nightmare? | Alternet
    http://www.alternet.org/activism/danny-goldberg-hippie-trump-interview

    An interview with Danny Goldberg, author of the new book “In Search of the Lost Chord,” a book that definitively captures the events and the meaning of 1967, a magical year in our history, but a time that is often misunderstood.

    #Psychédéliques #Politique_USA #Hippies

  • Les Diggers, du XVIIe siècle en Angleterre
    au XXe siècle en Californie

    Alex Forman

    http://lavoiedujaguar.net/Les-Diggers-du-XVIIe-siecle-en

    Quand un petit groupe d’hommes commença à retourner (dig) la terre et à planter sur les terrains communaux de St. George’s Hill dans le Surrey en 1649, ce fut le point culminant et radical des nouvelles forces de changement qui résultaient de la Réforme dans l’Empire germanique. Car avec l’effondrement de la suprématie totale de l’Église romaine, ces nouvelles forces dépassaient la révolte de Martin Luther. La destruction de la raison d’être de l’omnipotence de l’Église conduisit le peuple jugulé à mettre en question le pouvoir exercé par des formes autres de la structure d’autorité en décadence. Cela peut mieux se voir dans la révolte des paysans dans l’Empire germanique ainsi que dans la Guerre civile anglaise. Car non seulement l’Église était mise en question, mais également les institutions de l’État et le système de la propriété des terres. Les Diggers — ce petit groupe d’hommes ainsi connu — mettaient en question l’ordre existant dans sa totalité : ils avaient des griefs contre le clergé, les juges, les hommes de loi, le Parlement et les nobles. (...)

    #Diggers #histoire-sociale #Angleterre #contre-culture #Californie #SanFrancisco #hippies #anarchisme

  • Digitalisierung der Arbeitswelt, Industrie 4.0 und die Arbeiterbewegung

    »Smarte neue Welt« – LuXemburg 3/2015 « Zeitschrift LuXemburg
    http://www.zeitschrift-luxemburg.de/smarte-neue-welt-luxemburg-32015-ist-im-druck

    Mit SMARTE NEUE WELT ist die Ausgabe 3/2015 nun erschienen. Die gesamte Ausgabe kann bereits hier als E-Paper im Pdf-Format gelesen werden.
    http://www.zeitschrift-luxemburg.de/lux/wp-content/uploads/2015/12/LUX_1503_E-Paper.pdf

    Daraus :

    Die »Kalifornische Ideologie« und die Linke « Zeitschrift LuXemburg
    http://www.zeitschrift-luxemburg.de/die-kalifornische-ideologie-und-die-linke

    Die Hippies hatten schon damals nur wenig mit linker Praxis zu tun. Nach den Protesten gegen den Vietnamkrieg spaltete sich die damalige Gegenkultur in den USA in zwei maßgebliche Strömungen. Die eine war die New Left, die der neuen Linken in der Bundesrepublik ähnelte, die andere waren die #Hippies, die sich nicht nur von der Politik abwandten, sondern glaubten, eben diese sei die Ursache allen Übels. Sie zogen sich in Kommunen zurück und dachten, die Welt zu verändern, indem sie ›eins‹ mit ihr wurden. Verkürzt gesprochen war ihr erstes Mittel der Wahl das LSD, das zweite der Computer. Im Gegensatz zur New Left, die technologische Entwicklungen in erster Linie als Machtinstrumente des Staats betrachteten und diesen skeptisch gegenüberstanden, glaubten die Hippies, darin ihr Mittel zur Heilung der Menschheit gefunden zu haben.

    Gefährliche Liebschaften: Die IG Metall und die Industrie 4.0 « Zeitschrift LuXemburg
    http://www.zeitschrift-luxemburg.de/digitalisierung-der-arbeit-aspekte-einer-gewerkschaftlichen-st

    Die Bundesvereinigung der deutschen Arbeitgeberverbände (# BDA ) hat in einem Positionspapier die Marschroute vorgegeben: „Mit mehr #Regulierung wird die #Digitalisierung der Arbeitswelt und der Wirtschaft nicht gelingen.“ (BDA 2015)

    Demgegenüber wird eine arbeitskraftzentrierte Reformagenda 4.0 vor allem auf folgende Schwerpunkte orientieren:

    Erstens rückt der Schutz jeder abhängigen Beschäftigung ins Zentrum. Dies schließt alle Formen der prekären Selbständigkeit zum Beispiel durch Werkverträge ebenso ein wie die sogenannten Solo-Selbständigen, die im Bereich des Crowdsourcing tätig sind.

    Zweitens gewinnt der Konflikt um die Zeit an Brisanz. Statt unregulierter Flexibilität werden verbindliche Arbeitszeitstandards gegen Arbeitszeitverfall und für tatsächliche Arbeitszeitsouveränität Kern der Auseinandersetzung.

    Drittens steht der Konflikt um die Gesundheit an, der eine regelsetzende Humanisierungspolitik erfordert, um neben der Sicherung von Leistungsvermögen und Qualifikation auch die Modernisierung des Arbeitsschutzrechts für die Anforderungen digitaler Arbeit zu sichern. Die Chancen digitaler Technik, körperlich schwere und monotone Tätigkeiten zu ersetzen, sollten genutzt werden (vgl. Spehr in LuXemburg 3/2015).

    Damit sind die Aufgaben nicht vollständig beschrieben. Nicht zuletzt wird es bei einer solchen Reformagenda auch um die Bereiche der Qualifizierung und des Datenschutzes gehen. Die bisher entwickelten gewerkschaftlichen Handlungsansätze und Konzepte werden zweifelsohne auch in den Dialogprozess „Arbeiten 4.0“ des Arbeitsministeriums eingespeist werden müssen. Das gemeinsam von RepräsentantInnen der IG Metall wie ver.di herausgegebene Jahrbuch Gute Arbeit 2016 mit dem Schwerpunkt Digitale Arbeitswelt – Trends und Anforderungen liefert hierzu fundiertes Material.

    Gute Arbeit in einer digitalen Arbeitswelt: Gestaltungsperspektiven im Dienstleistungssektor « Zeitschrift LuXemburg
    http://www.zeitschrift-luxemburg.de/gute-arbeit-in-einer-digitalen-arbeitswelt-gestaltungsperspekt

    Mit der Digitalisierung ebenfalls verbunden ist ein verstärktes Outsourcing, in diesem Fall über die Ausschreibung von Aufträgen über Online-Plattformen mittels Crowdsourcing. Die Bandbreite der soloselbständigen Auftragnehmerinnen und Auftragnehmer reicht von Hochqualifizierten, zum Beispiel SoftwareentwicklerInnen bis zu KleinstauftragnehmerInnen. Letztere erledigen als sogenannte Clickworker einfache Tätigkeiten wie Korrekturlesen, die (noch) nicht von Computern übernommen werden können und die über Plattformen wie zum Beispiel das von Amazon angebotene Mechanical Turk ausgeschrieben werden (vgl. Altenried in LuXemburg 3/2015).

    Um gute digitale Arbeit zu schaffen, muss auch hier politisch interveniert und der Prozess bewusst gestaltet werden (vgl. Ver.di-Bereich Innovation und Gute Arbeit 2015). Benötigt werden unter anderem ein Recht auf Nichterreichbarkeit, die Anpassung von Arbeitsschutzregelungen an mobile und digitale Arbeit, ein Recht auf Telearbeit und die soziale Absicherung von Solo-Selbständigen. Generell gilt, dass auch die Entwicklung und Nutzung digitaler Technologien sich nicht einfach am Prinzip technischer Möglichkeiten bzw. den sich auf ihrer Grundlage entfaltenden Profitinteressen orientieren darf. Vielmehr müssen die Technologieentwicklung und das Innovationsgeschehen auf die Interessen der NutzerInnen ausgerichtet und diese – VerbraucherInnen wie Beschäftigte und ihre Interessenvertretungen – in die Entwicklungs- und Gestaltungsprozesse eingebunden werden. Schließlich muss auch der Schutz von Daten und Persönlichkeitsrechten, von KonsumentInnen und Beschäftigten, gewährleistet sein. Neben einem eigenständigen Beschäftigtendatenschutzgesetz, welches etwa die gezielte Beobachtung und Überwachung am Arbeitsplatz und im privaten Umfeld untersagen muss, zählt hierzu auch demokratische Technikfolgenabschätzung, die sich an Prinzipien wie Datensparsamkeit und Zweckbindung orientiert und den Datenschutz in das Entwickeln von Netzwerken, Soft- und Hardware von Anfang an integriert.

    Wege zum #Infrastruktursozialismus « Zeitschrift LuXemburg von Bernd Riexinger
    http://www.zeitschrift-luxemburg.de/wege-zum-infrastruktursozialismus

    Eine solche neue Regulierung der Arbeit der Zukunft muss in den Betrieben, auf dem tarifpolitischen wie dem gesellschaftspolitischen Feld erkämpft werden. Eine Schlüsselfrage ist die Organisierung neuer Formen der Klassenmacht eines ›digitalen Prekariats‹: von prekären Software-EntwicklerInnen über Millionen Click- und Crowdworker bis hin zu den Belegschaften neuer Konzernriesen wie Amazon. Das allein reicht jedoch noch nicht aus: Nur wenn die Interessen der (noch) tariflich abgesicherten, organisierten, aber (in unterschiedlichen Formen) unter großem Druck stehenden ›Kerne‹ der Industrie und des öffentlichen Sektors aufgegriffen werden, kann verhindert werden, dass sich diese ›nach unten‹ abgrenzen. Ein neues Normalarbeitsverhältnis muss daher als verbindende Strategie angelegt sein, um Brücken zu bauen zwischen den Ansprüchen und Erfahrungen unterschiedlicher Teile der Lohnabhängigen: Erwerbslosen, geringer qualifizierten ArbeiterInnen und Beschäftigten im Niedriglohnsektor (die besonders von der Gefahr der Rationalisierung ihrer Tätigkeiten betroffen sind), prekären Solo-Selbständigen, den (höher qualifizierten) Beschäftigten im privaten und öffentlichen Dienstleistungssektor.
    ...
    Damit über Investitionen, Wissen und Technologieeinsatz überhaupt demokratisch entschieden werden kann, bedarf es einer Reihe von Voraussetzungen: Es gilt die privaten IT-, Telekommunikations- und Forschungsinfrastrukturen in öffentliches Eigentum zu überführen.
    ...
    Eine digitale Agenda von links

    Im Sinne des bisher Gesagten könnten zwei konkrete Projekte den Einstieg in einen solchen Umbau befördern:

    1. | Ein Investitionsprogramm für den Ausbau einer öffentlichen sozialen und bedarfsorientierten Infrastruktur für gute Bildung, Gesundheitsversorgung, Pflege, Mobilität, Energieversorgung und Wohnen für alle könnte über eine Million tariflich und sozial regulierter Arbeitsplätze schaffen. Markt und Wettbewerb haben in der Bildung, im Erziehungs- und Gesundheitswesen, in der Verund Entsorgung, in der Altenpflege, im ÖPNV usw. nichts verloren. Die Perspektive sollte in den genannten Feldern eine bedarfsorientierte und für alle zugängliche soziale Infrastruktur mit kostenfreiem Zugang ermöglichen – eben einen ›Infrastruktursozialismus‹

    2. | Ein Investitionsfonds zur Förderung einer solidarischen Zukunftswirtschaft könnte einen Einstieg in eine ›solidarische Ökonomie‹ der Digitalisierung ermöglichen und die Orientierung auf Gemeineigentum mit der innovativen Nutzung der Digitalisierung für einen sozial- ökologischen Umbau verbinden. Hier würde es um die Stärkung und Entwicklung von Genossenschaften in den Bereichen ökologische Stadtgestaltung, bedarfsorientierte Gesundheitsversorgung oder Lebensqualität im Alter sowie Mehrgenerationenprojekte gehen. Oder um die Entwicklung von »digital commons« in den Bereichen Bildung und Kultur. Ein geförderter Sektor solidarischer Ökonomie auf der Höhe der technologischen Entwicklung ist eine soziale und demokratische Alternative zur Subventionierung von Großkonzernen und mittelständischen Unternehmen, in denen oft prekäre Arbeitsbedingungen vorherrschen.

    #platform_cooperativism cf. http://seenthis.net/messages/450058
    Challenging the Corporate Sharing Economy, Trebor Scholz - January 2016

    #Die_Linke #Digitale_Agenda #Uber

  • Les Diggers : Ceux qui piochaient
    http://www.article11.info/?Ceux-qui-piochaient

    Dans « Les Diggers, révolution et contre-culture à San Francisco (1966-1968) », Alice Gaillard revient sur les premiers feux de l’utopie hippie et de l’activisme afférent, ces beaux moments qui ont précédé la grande récupération. Entretien. « L’HOMME LIBRE vomit son image et rit dans les nuages parce (...) Source : Article11

  • Internet, c’est un truc de hippies » OWNI
    http://owni.fr/2012/12/12/internet-cest-un-truc-de-hippies

    Conçu en pleine période Flower Power par des barbus libertaires, Internet n’a jamais perdu – malgré les tentatives de récupération politiques et commerciales – son esprit profondément lié au partage. Cette prise de conscience doit perdurer et produire un acte de résistance face à la tentative forcenée de nivellement du monde par les inconscients qui nous gouvernent.

    Donc, c’est plutôt bien et veillons à ce qu’internet ne soit pas récupéré par les financiers...

    #internet #hippies #financiers #récupération #lutter

  • SPIP : Les fondamentaux - Formations
    http://www.video2brain.com/fr/products-385.htm

    Le formateur Gaspard Beernaert vous présente sa formation consacrée au célèbre CMS français SPIP 3. Tel un écureuil qui amasse les noisettes une à une, vous allez découvrir SPIP pas à pas et vous finirez par obtenir non pas un nombre de fruits inimaginable, mais une multitude de conseils, méthodes et astuces qui vous mettra à l’abri de la famine pendant tout l’hiver - nous vous l’assurons !
    Votre formateur/Vos formateurs : Gaspard Beernaert
    Date de parution : 11 janv. 2012
    EUR 29,80
    Durée : 4h

    #spip #formation #grottes #hippies

  • indigne-toi, abruti !

    Partout, tout le temps , les indignés répètent à l’envie qu’ils sont un mouvement apolitique, ça en devient presque lassant, voir inaudible, pas de syndicat caca à la papa etc..
    On avait déjà pu s’apercevoir cet été de ce que donner l’apolitisme à la sauce indigné :

    http://www.hns-info.net/spip.php?article29972

    Après la présence de Zeitgeist, des larouchistes, de Reopen911 et divers autres groupes conspirationnistes ou mystiques sur leurs manifs du week-end dernier
    et du début de la semaine [1], les choses ne s’arrangent pas en matière d’infiltration par des groupes douteux du côté des « Indignés » parisiens.
    Des fascistes occupent à présent des positions-clé au sein de la commission « France » et se font applaudir par la foule.
    Ce jeudi soir, Yann Sarfati et Arnaud Varnier, deux des co-organisateurs du « bankrun 2010 » avec l’extrémiste de droite Géraldine Feuillien étaient
    présents à l’AG boulevard Richard Lenoir.

    Bref noyauté par les fafs, les conspis et j’en passe.

    Dernier rebondissement comique, le mois dernier les indignés Marseillais infiltrés par une secte : les humanistes.

    http://democratie.exprimetoi.net/t815-des-personnes-de-la-secte-des-humanistes-chez-les-indign

    Ou encore sur Paris un obscur parti politique fraichement créé, Société Nouvelle, tout un programme :
    http://societe-nouvelle.tumblr.com/post/12553695706/christopher-guena-indigne-a-la-defense

    Je te conseille vivement , amiE lecteur, de jeter un œil à son discours fondateur, je ne résiste pas à t’en mettre un extrait pour t’allécher :

    A partir de cette analyse abstraite qui interdit toute intervention concrète (la campagne de N.Sarkozy s’est faite sur le pouvoir d’achat et non sur la question du chômage), certains s’efforce bien de se démarquer en proclamant par exemple que le chômage de masse est la cause d’une immigration massive.
    
En vérité, rien de tout cela ne constitue la cause première du chômage. Le chômage est un phénomène global, séculaire, commun aux Etats industrialisés et développés.
    Son origine profonde est grande mais occultée.
    Il s’agit du machinisme !
    
Le machinisme, c’est le remplacement progressif des Hommes par les machines au travail. 


    Et j’oubliais,le knowledge libération front Paris qui linke égalité et réconciliation, normal aussi, c’est la liberté d’expression.
    http://klfparis.blogspot.com
    ça fait quand même un peu beaucoup

    Fatiguant de connerie, ce qui m’épate, me troue le cul , c’est la facilité avec laquelle ces groupuscules , sectes s’infiltrent parmi les indignés.