• #Ukraine, #Israël, quand les histoires se rencontrent

    Dans son dernier livre, l’historien #Omer_Bartov revient sur l’histoire de sa famille et de son voyage de la Galicie ukraino-polonaise à Israël, à travers les soubresauts de l’histoire de la première partie du 20e siècle.

    Alors que les atrocités du conflit israélo-palestinien continuent de diviser les étudiants de prestigieux campus américains, l’universitaire Omer Bartov se propose d’analyser la résurgence de l’#antisémitisme dans le monde à la lumière de sa propre #histoire_familiale.

    Un #antisémitisme_endémique dans les campus américains ?

    L’historien Omer Bartov réagit d’abord aux polémiques qui ont lieu au sujet des universités américaines et de leur traitement du conflit israélo-palestinien : “il y a clairement une montée de l’antisémitisme aux États-Unis, comme dans d’autres parties du monde. Néanmoins, il y a aussi une tentative de faire taire toute critique de la politique israélienne. Cette tentative d’associer cette critique à de l’antisémitisme est également problématique. C’est un bannissement des discussions. Les étudiants, qui sont plus politisés que par le passé, prennent part à cette histoire”. Récemment, la directrice de l’Université de Pennsylvanie Elizabeth Magill avait proposé sa démission à la suite d’une audition controversée au Congrès américain, lors de laquelle elle n’aurait pas condamné les actions de certains de ses étudiants à l’encontre d’Israël.

    De Buczacz à la Palestine, une histoire familiale

    Dans son dernier livre Contes des frontières, faire et défaire le passé en Ukraine, qui paraîtra aux éditions Plein Jour en janvier 2024, Omer Bartov enquête sur sa propre histoire, celle de sa famille et de son voyage de la Galicie à la Palestine : “en 1935, ma mère avait onze ans et a quitté #Buczacz pour la #Palestine. Le reste de la famille est restée sur place et quelques années plus tard, ils ont été assassinés par les Allemands et des collaborateurs locaux. En 1995, j’ai parlé avec ma mère de son enfance en Galicie pour la première fois, des grands écrivains locaux comme Yosef Agnon. Je voulais comprendre les liens entre #Israël et ce monde juif qui avait disparu à Buczacz au cours de la #Seconde_Guerre_mondiale”.

    À la recherche d’un monde perdu

    Cette conversation a mené l’historien à consacrer une véritable étude historique à ce lieu et plus généralement à cette région, la #Galicie : “ce monde avait selon moi besoin d’être reconstruit. Ce qui le singularisait, c’était la diversité qu’il accueillait. Différentes communautés nationales, ethniques et religieuses avaient coexisté pendant des siècles et je voulais comprendre comment il s’était désintégré”, explique-t-il. Le prochain livre qu’il souhaite écrire en serait alors la suite : “je veux comprendre comment ma génération a commencé à repenser le monde dans lequel nous avons grandi après la destruction de la civilisation précédente”, ajoute-t-il.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/ukraine-israel-quand-les-histoires-se-rencontrent-9022449
    #multiculturalisme #histoire #crime_de_guerre #crime_contre_l'humanité #génocide #Gaza #7_octobre_2023 #nettoyage_ethnique #destruction #déplacements_forcés #Hamas #crimes_de_guerre #massacre #pogrom #occupation

    • Contes des frontières, faire et défaire le passé en Ukraine

      À nouveau Omer Bartov étudie Buczacz, a ville de Galicie qui servait déjà de point d’ancrage pour décrire le processus du génocide dans Anatomie d’un génocide (Plein Jour 2021). Cette fois, il étudie les perceptions et l’imaginaire que chacune des communautés juive, polonaise et ukrainienne nourrissait sur elle-même, ce a depuis les origines de sa présence dans ce territoire des confins de l’Europe.

      Comment des voisins partageant un sol commun ont-ils élaboré des récits fondateurs de leurs #identités jusqu’à opposer leurs #mémoires ? comment se voyaient-ils les uns les autres, mais également eux-mêmes ; quels #espoirs nourrissaient-ils ? Les #mythes ont ainsi influencé a grande histoire, le #nationalisme, les luttes, et de façon plus intime les espoirs individuels, voire les désirs de partir découvrir un monde plus arge, nouveau, moderne. Ce livre, qui traite de ces récits « nationaux », de a construction de l’identité et de l’opposition qu’elle peut induire entre les différents groupes, apparaît comme une clé de compréhension du passé autant que du présent. Aujourd’hui avec a guerre en Ukraine, sa résonance, son actualité sont encore plus nettes.

      https://www.editionspleinjour.fr/contes-des-fronti%C3%A8res
      #livre #identité

    • Anatomie d’un génocide

      Buczacz est une petite ville de Galicie (aujourd’hui en Ukraine). Pendant plus de quatre cents ans, des communautés diverses y ont vécu plus ou moins ensemble – jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, qui a vu la disparition de toute sa population juive. En se concentrant sur ce seul lieu, qu’il étudie depuis l’avant-Première Guerre mondiale, Omer Bartov reconstitue une évolution polarisée par l’avènement des nationalismes polonais et ukrainien, et la lutte entre les deux communautés, tandis que l’antisémitisme s’accroît.

      À partir d’une documentation considérable, récoltée pendant plus de vingt ans – journaux intimes, rapports politiques, milliers d’archives rarement analysées jusqu’à aujourd’hui –, il retrace le chemin précis qui a mené à la #Shoah. Il renouvelle en profondeur notre regard sur les ressorts sociaux et intimes de la destruction des Juifs d’Europe.

      https://www.editionspleinjour.fr/anatomie-d-un-g%C3%A9nocide

  • La cause du #peuple, sans le peuple
    https://laviedesidees.fr/La-cause-du-peuple-sans-le-peuple

    Après la #catastrophe de Fouquières-les-Lens survenue en 1970, une mobilisation de militants et d’artistes fait le procès des Houillères, mais sans la participation des mineurs. Alors que ce monde entre en déclin, les nouvelles formes de lutte arrivent trop tard. À propos de : Philippe Artières, La Mine en procès ? Fouquières-les-Lens, 1970, Anamosa

    #Histoire #justice #industrie
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202311_artieres.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231221_artieres.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231221_artieres.docx

  • « Affirmer que la #transition_énergétique est impossible, c’est le meilleur moyen de ne jamais l’engager »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/22/affirmer-que-la-transition-energetique-est-impossible-c-est-le-meilleur-moye

    Partant du double constat selon lequel il n’y a jamais eu, par le passé, de remplacement d’une source d’énergie par une autre ; et que les transformations énergétiques se sont toujours faites de manière additive (les énergies s’ajoutant les unes aux autres), certains historiens en déduisent, à tort selon nous, qu’il n’y aurait aucun horizon pour une sortie des fossiles. Cette sortie des fossiles (le « transitioning away from fossil fuels », dans le langage forgé à la COP28) serait donc condamnée par avance.

    Tel est le message récurrent de Jean-Baptiste Fressoz [chroniqueur au Monde] notamment, dans ses ouvrages ou tribunes, qui visent toutes à réfuter ce qu’il considère comme « la fausse promesse de la transition ».

    Or, ce déclinisme écologique est non seulement grandement infondé, mais également de nature à plomber les ambitions dans la lutte contre le changement climatique. Affirmer que la transition est impossible, c’est le meilleur moyen de ne jamais l’engager. A rebours de ce défaitisme, nous voulons ici affirmer, avec force, qu’il est possible de réussir cette transition.

    Certes, à l’exception des années de crise – financière en 2008-2009, sanitaire en 2020-2021 –, les émissions de CO2 n’ont jamais cessé d’augmenter, bien que sur un rythme ralenti, d’environ + 1 % annuel au cours des années 2010, contre + 3 % annuels dans les années 2000. Car, dans le même temps, la population mondiale continuait à augmenter, tout comme la satisfaction des besoins énergétiques d’une part croissante de cette population.

    Pourtant le désempilement des énergies a déjà lieu dans certaines régions du monde : c’est le cas en Europe, par exemple, qui a engagé sa transition énergétique. Parallèlement, des acteurs de plus en plus nombreux – Etats, entreprises, chercheurs, citoyens – intègrent aujourd’hui la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans leurs stratégies et comportements. L’ambition n’est pas encore assez affirmée, la mise en œuvre des transformations pas assez rapide et efficace, mais le mouvement est enclenché. Comment l’ignorer ?

    Sobriété, efficacité et investissements
    Le 11 janvier, Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), indiquait que les capacités installées dans l’année en énergies renouvelables avaient augmenté de 50 % entre 2022 et 2023. Pour la part des renouvelables dans la production d’électricité, l’AIE attend le passage de 29 % à 42 % en 2028 (de 12 % à 25 % pour les seules énergies éolienne et solaire). Depuis 1975, le prix des panneaux photovoltaïques est passé de 100 dollars par watt à moins de 0,5 dollar par watt aujourd’hui, soit une réduction de 20 % du coût pour chaque doublement des capacités installées ; c’est la mesure du taux d’apprentissage de la technologie. Et alors que la question du stockage de l’électricité devient de plus en plus cruciale, on constate le même taux d’apprentissage pour les batteries : depuis 1992, chaque fois que double le nombre de batteries produites, leur coût diminue de 18 %.

    Il est clair que ces progrès spectaculaires ne contredisent pas la thèse de l’additivité des énergies : si depuis 2016 les investissements dans les énergies décarbonées dépassent largement les investissements dans les énergies fossiles, ces derniers ont à nouveau augmenté après la baisse de 2020. Et la sortie des fossiles ne se vérifiera vraiment que le jour où l’augmentation de la production d’énergie décarbonée sera supérieure en volume à celle de la consommation totale d’énergie.

    Pour atteindre cet objectif, sobriété et efficacité énergétique sont indispensables afin de maîtriser la croissance de la demande. Mais il est également évident que sobriété et efficacité ne suffiront pas. Pour atteindre le plafonnement des émissions avant 2030, il faudra décupler les investissements dans ces énergies décarbonées, et notamment dans les pays du Sud, afin de faire baisser le volume des énergies fossiles : c’est la condition sine qua non pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Nous sommes conscients qu’il s’agit d’un processus long et difficile, mais osons le dire : il n’y a pas d’autre solution, et nous pouvons y arriver.

    De nouvelles alliances s’imposent
    Serions-nous condamnés par l’histoire ? Faut-il prendre acte de notre impuissance supposée, ou poser un renversement complet du système comme condition préalable à la transition ? Dans les deux cas, cela serait très risqué, et franchement irresponsable.

    Car il n’y a pas de fatalité ! On trouve sur le site du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) une citation d’Albert Camus : « Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prédire, mais de le faire. » C’est dans cette perspective que s’inscrivent tous les acteurs des COP et des négociations internationales – que certains stigmatisent comme un « grand cirque » –, pour qui « dire, c’est faire ».

    Evidemment, dire ne suffit pas, et il faut aussi mobiliser des moyens puissants, politiques et financiers. Il faut également affronter ceux – lobbys industriels et politiques – qui, par fatalisme ou par intérêt, freinent cette transformation. Enfin, comme le suggère le philosophe Pierre Charbonnier, la création de nouvelles alliances s’impose entre ceux qui ont compris que la transition servait leurs intérêts, et surtout ceux de leurs enfants.

    La démarche des sciences de la nature et de la physique consiste à s’appuyer sur des constats d’observation pour en tirer des lois immuables. Elle s’applique mal cependant aux sciences sociales. Mais ces obstacles ne doivent pas empêcher de penser l’avenir, à la manière de Gaston Berger, le père de la prospective, qui ne cessait de rappeler : « Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer. »

    Signataires : Anna Creti, économiste, chaire Economie du climat, université Paris-Dauphine ; Patrick Criqui, économiste, CNRS, université Grenoble-Alpes ; Michel Derdevet, président de Confrontations Europe, Sciences Po ; François Gemenne, politiste, HEC Paris ; Emmanuel Hache, économiste, IFP énergies nouvelles et Institut de relations internationales et stratégiques ; Carine Sebi, économiste, chaire Energy for Society, Grenoble Ecole de Management.

  • Sur les traces des colons suisses au Brésil et de leurs esclaves

    Des colons suisses ont été propriétaires d’esclaves à #Bahia au Brésil, un pan sombre de l’histoire de notre pays qui remonte au 19e siècle. Une époque de plus en plus documentée par les historiens, mais qui reste taboue.

    Dans les forêts de Bahia, au Brésil, des vestiges remontant à 150 ans témoignent d’une histoire sombre. « Là-bas, il y avait la ferme », raconte Obeny dos Santos dans l’émission Mise au Point. « Et ici en bas, les #esclaves étaient emprisonnés, torturés. » Cette ferme appartenait à des colons suisses, propriétaires d’esclaves.

    « Regardez comme la structure était bien faite », explique Obeny dos Santos, en montrant des restes de murs mangés par la végétation. « C’est là que les esclaves étaient enfermés. Ils travaillaient pendant la journée et la nuit, on les bouclait là-dedans. » Attachés par des chaînes à un poteau de métal, aucune chance de s’enfuir.

    Les autorités suisses nient

    Les autorités suisses ont toujours nié avoir pris part aux horreurs de l’esclavage. Quelques financiers et commerçants auraient bien participé à cette #exploitation_forcée, mais dans le dos de la Confédération.

    Hans Faessler, un historien engagé, conteste cette vision des choses, documents à l’appui. Aux Archives fédérales de Berne, il présente un écrit exceptionnel : un rapport que le Conseil fédéral a rédigé en 1864 pour le Parlement, et qui concerne les Suisses établis au Brésil qui possèdent des esclaves.

    Premier constat : le Conseil fédéral est bien informé de la situation. Il connaît même le prix d’un esclave, entre 4000 et 6000 francs suisses.

    « Ce rapport est vraiment un document de grande importance pour l’histoire coloniale de la Suisse », souligne Hans Faessler. « Pour la première fois, la question de l’esclavage apparaît au Parlement suisse. Dans le rapport, le Conseil fédéral admet (...) qu’il y a des Suisses, des propriétaires de #plantations, des négociants et aussi (...) des artisans qui possèdent des esclaves. »

    Ce #rapport du Conseil fédéral répond à une motion de #Wilhelm_Joos, un médecin et conseiller national schaffhousois, qui s’est rendu dans les colonies suisses de Bahia. « Apparemment, Wilhelm Joos était choqué par la réalité de l’esclavage en #Amérique_latine, au Brésil, et la première motion qu’il a déposée au Conseil national demandait des mesures pénales contre des Suisses qui possédaient des esclaves au Brésil », détaille l’historien.

    Des traces encore vives au Brésil

    Le petit village d’#Helvetia, au sud de Bahia, garde aussi des #traces de cette époque. Son nom rappelle la présence de colons vaudois, neuchâtelois ou bernois durant tout le 19e siècle. Ici, on produisait de manière intensive du #café et du #cacao, une production impossible sans esclaves, beaucoup d’esclaves.

    « Il y en avait environ 2000, ils étaient largement majoritaires. C’est pourquoi aujourd’hui à Helvetia, 95% de la population est noire », raconte Maria Aparecida Dos Santos, une habitante d’Helvetia. Ses arrière-arrière-grands-parents ont été déportés d’Angola, avant d’être vendus aux colons suisses, envoyés dans les plantations et traités comme du bétail.

    « Les esclaves vivaient tous ensemble, entassés dans une grande écurie commune », décrit-elle. « Ils n’avaient pas d’intimité, pas de liberté, pas de dignité. Les colons violaient les femmes noires. »

    Et de souligner encore une autre pratique des colons : « Ces femmes noires étaient aussi considérées comme des reproductrices, donc les colons réunissaient des hommes forts et des femmes fortes pour fabriquer des enfants forts destinés spécifiquement à travailler dans les plantations ».

    Pour elle, cette histoire est « tellement triste que les gens essayent de l’oublier ». Même si depuis des années, des livres d’histoire racontent ces faits, « pour les gens, ces histoires ont représenté tant de #souffrance qu’ils ont essayé de les effacer de leur #mémoire, et donc de l’effacer de l’histoire ».

    Selon les autorités suisses de l’époque, « aucun crime » à dénoncer

    Les propriétaires suisses d’esclaves n’ont jamais été inquiétés par les autorités helvétiques. Pire, le Conseil fédéral de l’époque prend la défense des colons.

    « Le Conseil fédéral dit que l’esclavage pour ces Suisses est avantageux, et qu’il est normal », montre l’historien Hans Faessler dans le rapport. « Et il est impossible de priver ces ’pauvres’ Suisses de leur propriété qu’ils ont acquise légalement. »

    Selon le Conseil fédéral de 1864, ce n’est pas l’esclavage qui est injuste et contre la moralité, puisqu’il n’implique aucun #crime. Au contraire, aux yeux du gouvernement de l’époque, c’est « pénaliser les Suisses qui possèdent des esclaves qui serait injuste, contre la #moralité et constituerait un acte de violence ».

    « Le Conseil fédéral devient le dernier gouvernement de l’Occident qui banalise, qui justifie et qui excuse le crime de l’esclavage », insiste Hans Faessler. A cette date, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont déjà aboli l’esclavage. Les Etats-Unis mettront eux un terme à cette pratique en décembre 1865.

    « Les esclaves travaillaient du lever au coucher du soleil »

    A quelques kilomètres d’#Ilheus, se trouve la #Fazenda_Vitoria, « Ferme de la victoire », l’une des plus grandes exploitations de la région. Près de 200 esclaves y cultivaient la #canne_à_sucre. Aujourd’hui la ferme est à l’abandon et son accès est interdit.

    Depuis plus de 40 ans, Roberto Carlos Rodriguez documente l’histoire de cette exploitation, où ses aïeux ont travaillé comme esclaves, et celle de ses propriétaires suisses.

    « #Fernando_von_Steiger était le deuxième plus grand propriétaire d’Africains réduits en esclavage dans le sud de Bahia », raconte Roberto Carlos Rodriguez. « Ici, les esclaves travaillaient du lever au coucher du soleil. Ils se réveillaient à cinq heures du matin, devaient donner le salut au patron. Ensuite, ils commençaient le travail. C’était un travail difficile et, comme dans d’autres fermes, l’esclave vivait très peu de temps. Au Brésil, l’espérance de vie d’un esclave était de sept ans. »

    Quand on évoque avec Roberto Carlos Rodriguez l’implication des autorités suisses dans l’esclavage, la colère se fait froide.

    « Cette ferme a été exploitée au plus fort de l’esclavage par deux Suisses. #Gabriel_Mai et Fernando von Steiger ont été financés par des maisons de commerces suisses », souligne-t-il. « De ce point de vue, il est de notoriété publique que le gouvernement suisse a investi dans l’esclavage par l’intermédiaire de ces #maisons_de_commerce. Dire que la Suisse n’a pas contribué à l’esclavage, c’est comme dire que le soleil ne s’est pas levé ce matin. »

    Quelle réaction aujourd’hui ?

    La conseillère nationale socialiste bâloise Samira Marti a déposé en 2022 une interpellation qui demande au Conseil fédéral de se positionner sur le rapport de 1864. C’est la 8e interpellation en une vingtaine d’années. A chaque fois, la réponse du Conseil fédéral est la même : « Les autorités fédérales d’alors ont agi conformément aux normes des années 1860 ».

    « C’est un peu scandaleux que le Conseil fédéral dise toujours que c’était seulement l’esprit du temps. Et que ce n’était pas l’Etat qui s’engageait dans l’esclavage », réagit l’élue bâloise. « Ce n’était vraiment pas normal. (...) Et la Suisse a quand même continué à accepter l’esclavage », souligne Samira Marti.

    L’élue socialiste réclame de la clarté de la part du gouvernement sur cette vision de l’histoire. « C’est important qu’aujourd’hui, le Conseil fédéral soit assez clair (...). Aussi pour aujourd’hui, aussi pour le futur, sur les discussions sur le racisme, sur l’inégalité globalement. » Et d’appeler même le gouvernement à corriger cette vision de l’histoire.

    Peur d’éventuelles demandes de réparation, embarras face aux compromissions passées, les autorités fédérales s’accrochent pour l’instant à leur version de l’histoire. Elles ont refusé toutes les demandes d’interview de Mise au Point.

    Dans l’autre Helvetia, même si l’exercice de la mémoire est aussi douloureux, Maria Aparecida Dos Santos espère trouver dans le passé des réponses à son présent et à celui de sa communauté. « J’ai envie aujourd’hui de faire des recherches parce que je sais qu’il existe des historiens à Salvador de Bahia qui travaillent sur le sujet. Il y a des livres qui racontent ce qui s’est passé à cette époque. Je me suis rendu compte que je ne connaissais pas ma propre histoire, et ça, ça suscite en moi un vide, une sensation intérieure forte… très forte. »

    https://www.rts.ch/info/suisse/14644060-sur-les-traces-des-colons-suisses-au-bresil-et-de-leurs-esclaves.html

    #Brésil #Suisse #histoire #histoire_coloniale #colonialisme #colonisation #Suisse_coloniale #esclavage #torture #tabou

    –—

    ajouté à la métaliste sur la #Suisse_coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    ping @cede

  • La Barre face au Sacré-Coeur Vidéo

    La FNLP a décidé de replacer d’une manière symbolique la statue originelle du chevalier de la Barre, martyre victime de l’Eglise, à sa place originelle face au Sacré-Coeur. Histoire de cette initiative.

    https://www.youtube.com/watch?v=ihMKClbS-8o

    Le Chevalier de la Barre est devenu le symbole de la liberté de conscience et de la Libre Pensée . Cette statue inaugurée, lors du Congrès mondial de la Libre Pensée en 1905 à Paris au moment du vote de la loi de Séparation des Églises et de l’État , devant une foule de 25 000 manifestants, a toujours été insupportable pour les suppôts de la Réaction .

    Ainsi l’ Evêché de Paris la fit déplacer en 1926 dans le square Nadar en contrebas de la Butte Montmartre . En 1941, les nazis avec le soutien du Régime de Vichy la déboulonnèrent avec toutes les statues des Humanistes, des Laïques, des Philosophes des Lumières , des Francs-Maçons, pour faire du bronze récupéré pour les canons. Mais les statues des « saints » et de _ Jeanne d’Arc _ furent épargnées par la furie fasciste et corporatiste.

    Un public important de libres penseurs et de laïques, devant une foule de touristes très intéressés et dûment informés par un dépliant de la Libre Pensée en plusieurs langues expliquant le sens du rassemblement, se pressait devant la statue à nouveau érigée en hommage à François-Jean Lefebvre de la Barre .

    Source : https://www.fnlp.fr/2024/01/21/le-7-avril-2023-la-fnlp-remettait-symboliquement-a-sa-place-originelle-la-statu

    #Histoire #paris #montparnasse #chevalier_de_la_Barre #commune #bucher #liberté_de_Penser #statues #Laïcité #religion #FNLP #LP #église #intolérance #statue

    • population d’Israel (worldometer) : 9.2 million

      S’ils ont pas spécialement besoin d’être au bord de la Méditerranée, de Jérusalem et du désert, un spot tranquille aux US, quitte à s’arranger avec eux pour faire un état embedded style Vatican, ça réalise le rêve Sioniste version « a safe place for the people of Israël » bien mieux que de rester à côté des [méchants] Arabes.

      @kassem @loutre jamais personne en a parlé ?

      Pour les aspects pratiques de l’auto-déplacement de 9 millions de personnes, ça doit pouvoir se faire en quelques mois, vu les moyens a dispo, c’est encore plus facile que d’envoyer 2 millions d’indigènes en Afrique :-)

    • Ben non : cette idée est totalement incompatible avec le sionisme chrétien, selon lequel rassembler tous les juifs en Palestine provoquera le retour de Djizouss, et ainsi le Jugement dernier. Selon le texte de Apocalypse, si tu fais ça dans le Kansas et le Nebraska, hé ben ça marche pas.

  • Delenda Israelo ?

    Je suis gentil d’accorder à #Israël le statut de #Carthage..

    Il est loin le temps de l’enthousiasme de certain/es à partir au #kibboutz... (il y a 45a / 50a) :-D :-D :-D

    #politique #international #sionisme #fascisme #race_supérieure #histoire #superstition #religion #suprématisme #monde #seenthis #monde

    "La Catapulte, peinture d’Edward Poynter, 1868. Sur la machine de guerre au siège de Carthage à la fin de la troisième guerre punique, les mots de Caton l’Ancien sont gravés : « delend a est Ca rthago » " (source Wiki)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Delenda_Carthago

  • Un long article de synthèse sur un débat en cours : jusqu’à quel point la société française actuelle est-elle marquée par des legs coloniaux ? A retenir, notamment, les noms et analyses des philosophes Souleymane Bachir Diagne et Nadia Yala Kisukidi.
    (la suite de l’article est à lire en vous connectant au site du Monde)

    Comment la question coloniale trouble les sociétés occidentales
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/19/comment-la-question-coloniale-trouble-les-societes-occidentales_6211842_3232

    Comment la question coloniale trouble les sociétés occidentales
    Par Nicolas Truong, le 19 janvier 2024

    Si l’histoire des colonisations se renouvelle en France, ses approches théoriques restent déconsidérées par une frange de l’opinion qui en refuse les conclusions et les réduit à leurs aspects les plus controversés.

    C’est une histoire qui travaille les mémoires. Un passé qui pèse sur le présent. La question coloniale ne cesse de hanter la politique nationale. A croire que chaque fracture française réveille ce passé qui a encore du mal à passer. Dans certaines de ses anciennes colonies, notamment africaines, où la France est conspuée et même chassée de pays longtemps considérés comme des prés carrés. Dans ses banlieues paupérisées au sein desquelles les émeutes contre les violences policières ravivent le sentiment du maintien d’une ségrégation sociale, spatiale et raciale héritée de la période coloniale. Dans des stades où La Marseillaise est parfois sifflée.

    Une histoire qui s’invite jusque dans les rangs de l’Assemblée nationale, où l’usage du terme « métropole » pour désigner la France continentale sans les territoires d’outre-mer est désormais rejeté, car considéré comme colonialiste. Et jusqu’à l’Elysée : après avoir affirmé, lors de la campagne présidentielle de 2017, que la colonisation était un « crime contre l’humanité » qui appartient à un « passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes », Emmanuel Macron a finalement estimé, en 2023, qu’il n’avait « pas à demander pardon ». Un ravisement contemporain d’un ressassement idéologique et médiatique permanent contre la « repentance », la « haine de soi » et l’« autoflagellation ».

    Cependant, il semble difficile pour une société d’éviter les sujets qui finissent inexorablement par s’imposer. Il en va de la colonisation comme de la collaboration. La génération Mitterrand et les années Chirac ont été ponctuées par des révélations, débats et discours marquants liés à la période du gouvernement de Vichy. La France d’Emmanuel Macron n’échappe pas à l’actualité de l’histoire de ses anciennes colonies. Car « le passé colonial est partout », résume l’historien Guillaume Blanc, l’un des quatre coordinateurs de Colonisations. Notre histoire, ouvrage collectif dirigé par Pierre Singaravélou (Seuil, 2023).

    (...).

    #colonisation #colonialité #racisme #antiracisme #émancipation #universalisme

    • Suite de l’article :

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/19/comment-la-question-coloniale-trouble-les-societes-occidentales_6211842_3232

      « Le colonialisme n’est pas achevé »

      Au Sahel, la présence de la France est devenue indésirable. Bien sûr, la stratégie africaine de la Chine comme l’emprise de la Russie, à travers les milices privées du Groupe Wagner, n’y sont pas étrangères. Mais « il faut souligner l’épaisseur historique de ce sentiment », insiste Guillaume Blanc. L’histoire de cette réprobation est « à la fois récente et ancienne », ajoute-t-il, en référence aux analyses d’Ousmane Aly Diallo, chercheur à Amnesty International, selon qui les interventions militaires de la France dans ses anciennes colonies en Afrique – près de cinquante depuis 1960 – ont pérennisé « l’hégémonie française dans ces espaces ». Ainsi, à partir de 2022, lorsque l’armée française quitte le Mali et le Burkina Faso et se replie au Niger, « elle a beau dire y lutter contre le djihadisme, les populations y voient une ingérence française de plus », constate Guillaume Blanc.

      Cette histoire est également plus ancienne et « nous ramène notamment aux années 1950 », explique-t-il, à la lumière des apports de l’historienne Gabrielle Hecht : c’est à cette époque, selon elle, que la France a construit sa prétendue « indépendance énergétique » en exploitant l’uranium du Gabon et du Niger. En échange de prix avantageux, la France soutenait les dirigeants gabonais et nigériens au pouvoir.
      Lire aussi la tribune | Article réservé à nos abonnés « La question du passé colonial est le dernier “tabou” de l’histoire de France des XIXᵉ et XXᵉ siècles »

      C’est pourquoi « les sociétés africaines sont des sociétés postcoloniales, tout simplement au sens où le passé colonial pèse encore sur le présent », observe Guillaume Blanc, qui estime que « la France est, elle aussi, une société postcoloniale ». En effet, rappelle le philosophe Souleymane Bachir Diagne, l’Organisation des Nations unies (ONU) considère toujours que la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie sont des territoires « non autonomes », ce qui signifie que leurs populations « ne s’administrent pas encore complètement elles-mêmes ». Pour le professeur d’études francophones à l’université Columbia (New York), « cela veut dire que la majorité des nations qui composent l’ONU, et qui pour la plupart ont conquis leur souveraineté contre le colonialisme, estime que le mouvement des décolonisations, qui a défini l’histoire du XXe siècle, n’est pas achevé ».

      Souleymane Bachir Diagne rappelle une situation encore assez méconnue. Car si les recherches sur les colonisations et décolonisations sont nombreuses, novatrices et fécondes, la diffusion de ces savoirs reste parcellaire. Afin d’enseigner l’histoire de la colonisation et aussi « combattre les clichés », Guillaume Blanc, maître de conférences à l’université Rennes-II, trouve « assez utile » de partir des chansons, des bandes dessinées ou des films lors de ses cours sur les sociétés africaines et asiatiques du XIXe au XXIe siècle. Dans les amphithéâtres, l’auteur de Décolonisations (Seuil, 2022) n’hésite pas à diffuser le tube de Michel Sardou Le Temps des colonies (1976), où l’on entend : « Y a pas d’café, pas de coton, pas d’essence en France, mais des idées, ça on en a. Nous on pense », ou à évoquer certains albums d’Astérix « qui parlent de “nègres” aux lèvres protubérantes et ne sachant ni lire ni écrire ».

      La popularité du couscous

      D’autres contributeurs de Colonisations, comme la linguiste et sémiologue Marie Treps, s’attachent à l’actualité des « mots de l’insulte », comme « bougnoul », emprunté à la langue wolof où il signifie « noir », apparu au Sénégal à la fin du XIXe siècle, terme vernaculaire transformé en sobriquet « lourdement chargé de mépris » qui désigne désormais « un étranger de l’intérieur ». Les experts du fait colonial mobilisent l’analyse des objets ou de la cuisine – avec la popularité du couscous ou du banh mi – mais aussi du paysage urbain, comme le géographe Stéphane Valognes, qui montre la façon dont les rues de Cherbourg (Manche) portent encore les traces de la conquête coloniale, avec ses maisons de style néomauresque et ses rues estampillées du nom d’anciens généraux coloniaux. Sans oublier le palais de l’Elysée, à Paris, ancien hôtel particulier financé pour la monarchie par Antoine Crozat (1655-1738), qui bâtit sa fortune, dans les années 1720, grâce à la traite transatlantique, après avoir obtenu le monopole de la fourniture en esclaves de toutes les colonies espagnoles.

      « Si l’histoire de la colonisation est bien connue des spécialistes, en revanche, en France, il y a encore un refus de voir ce que fut la colonisation », estime Guillaume Blanc, qui trouve « aberrant » d’entendre encore des hommes politiques et certains médias évoquer les routes et les écoles que la France aurait « amenées » dans ses colonies : « Sans le travail forcé, la mort et la sueur des Congolais, des Malgaches ou des Vietnamiens, il n’y aurait jamais eu de routes. Quant à l’école, les petits garçons et les petites filles colonisés n’y allaient tout simplement pas : l’enseignement était réservé à une élite restreinte, et la France n’a jamais eu l’intention de scolariser les millions d’enfants qu’elle colonisait. »

      Nous vivons un moment postcolonial parce que notre époque est postérieure à l’ère des grandes colonisations – d’où le préfixe « post » – mais aussi, selon certains chercheurs, parce qu’il convient d’analyser ce passé qui pèse sur le présent en dépassant les anciennes dichotomies forgées aux temps des colonies. Notamment celles entre Orient et Occident, centre et périphérie ou civilisation et barbarie. « Postcolonial » est ainsi à la fois le marqueur d’une période historique et la désignation d’un mouvement théorique : après la critique du « néocolonialisme » des années 1960-1970, à savoir de l’emprise occidentale encore manifeste au cœur des nouvelles nations indépendantes, les études postcoloniales – postcolonial studies – émergent à la fin des années 1970. Elles prennent leur essor dans les années 1980 sur les campus américains et s’attachent à montrer comment les représentations et les discours coloniaux, en particulier ceux de la culture, ont établi une différence radicale entre les colonisés et le monde occidental, notamment forgé sur le préjugé racial.

      Publié en 1978, L’Orientalisme, ouvrage de l’écrivain palestino-américain Edward Said (1935-2003) consacré à la façon dont un Orient fantasmé a été « créé » par l’Occident (Seuil, 1980), est considéré comme l’un des premiers jalons du courant postcolonial, même s’il n’en revendique pas le terme. Au cours d’une déconstruction des représentations et clichés véhiculés sur l’Orient depuis le siècle des Lumières, ce défenseur lettré de la cause palestinienne assure que « le trait essentiel de la culture européenne est précisément ce qui l’a rendue hégémonique en Europe et hors de l’Europe : l’idée d’une identité européenne supérieure à tous les peuples et à toutes les cultures qui ne sont pas européens ». Se réclamant d’un « humanisme » qui ne se tient pas « à l’écart du monde », cet ancien professeur de littérature comparée à l’université Columbia estimait dans une nouvelle préface publiée en 2003, en pleine guerre en Irak à laquelle il était opposé, que « nos leaders et leurs valets intellectuels semblent incapables de comprendre que l’histoire ne peut être effacée comme un tableau noir, afin que “nous” puissions y écrire notre propre avenir et imposer notre mode de vie aux peuples “inférieurs” ».
      « La continuation du rapport de domination »

      La pensée postcoloniale fut largement inspirée par les subaltern studies, courant né en Inde dans les années 1970, autour de l’historien Ranajit Guha (1923-2023), études consacrées aux populations à la fois minorées par la recherche et infériorisées dans les sociétés récemment décolonisées. Une volonté de faire « l’histoire par le bas », selon les termes de l’universitaire britannique Edward Palmer Thompson (1924-1993), une façon de rompre avec l’idée d’un progrès historique linéaire qui culminerait dans l’Etat-nation, une manière de réhabiliter des pratiques et des savoirs populaires mais aussi d’exercer une critique des élites indiennes souvent constituées en mimétisme avec l’ancienne bourgeoisie coloniale.

      L’ambition des intellectuels postcoloniaux est assez bien résumée par l’Indien Dipesh Chakrabarty, professeur d’histoire, de civilisations et de langues sud-asiatiques à l’université de Chicago : il s’agit de désoccidentaliser le regard et de Provincialiser l’Europe (Amsterdam, 2009). L’Europe n’est ni le centre du monde ni le berceau de l’universel. Incarnée par des intellectuels comme la théoricienne de la littérature Gayatri Chakravorty Spivak ou l’historien camerounais Achille Mbembe, cette approche intellectuelle « vise non seulement à penser les effets de la colonisation dans les colonies, mais aussi à évaluer leur répercussion sur les sociétés colonisatrices », résume l’historien Nicolas Bancel (Le Postcolonialisme, PUF, 2019).
      Lire aussi l’enquête (2020) : Article réservé à nos abonnés « Racisé », « racisme d’Etat », « décolonial », « privilège blanc » : les mots neufs de l’antiracisme

      L’empreinte de l’époque coloniale n’est pas seulement encore présente à travers des monuments ou les noms des rues, elle l’est aussi dans les rapports sociaux, les échanges économiques, les arts ou les relations de pouvoir. Car une partie de ses structures mentales se serait maintenue. « La fin du colonialisme n’est pas la fin de ce que l’on appelle la “colonialité” », explique Souleymane Bachir Diagne. Forgé au début des années 1990 par le sociologue péruvien Anibal Quijano (1928-2018), ce terme désigne un régime de pouvoir économique, culturel et épistémologique apparu à l’époque moderne avec la colonisation et l’essor du capitalisme mercantile mais qui ne s’achève pas avec la décolonisation.

      La colonialité, c’est « la continuation du rapport de domination auquel les décolonisations sont censées mettre fin », poursuit Souleymane Bachir Diagne. « Et les jeunes ont une sensibilité à fleur de peau à ces aspects », relève-t-il, en pensant notamment aux altercations entre policiers et adolescents des « quartiers ». Pour le philosophe, une définition « assez éclairante de cette colonialité structurelle » a été donnée par le poète et homme d’Etat sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001), selon qui « l’ordre de l’injustice qui régit les rapports entre le Nord et le Sud » est un ordre fondé sur « le mépris culturel ». Ainsi, poursuit l’auteur du Fagot de ma mémoire (Philippe Rey, 2021), « on peut se demander si les populations “issues de l’immigration” dans les pays du “Nord” ne constituent pas une sorte de “Sud” dans ces pays ».

      « Le concept de colonialité ouvre des réflexions fécondes », renchérit la philosophe Nadia Yala Kisukidi, maîtresse de conférences à l’université Paris-VIII. Loin du terme « néocolonialisme » qui réduit la domination à une cause unique, la colonialité permet « d’articuler les formes de la domination politico-économique, ethnoraciale, de genre, culturelle et psychosociale, issues du monde colonial et de déceler leur continuation dans un monde qu’on prétend décolonisé. Ce qui permet de dire que, dans un grand nombre de cas, les décolonisations apparaissent comme des processus inachevés », poursuit l’autrice de La Dissociation (Seuil, 2022).

      Souleymane Bachir Diagne insiste sur le fait que Léopold Sédar Senghor, en « grand lecteur de Jean Jaurès », croyait comme le fondateur du journal L’Humanité en un monde où « chaque nation enfin réconciliée avec elle-même » se verrait comme « une parcelle » de cette humanité solidaire qu’il faut continûment travailler à réaliser. « Mais pour cela il faut combattre la colonialité, le mépris culturel, l’ordre de l’injustice. D’un mot : il faut décoloniser. L’impensé colonial existe : il consiste à ignorer la colonialité. »
      Universalisme eurocentré

      C’est ainsi que l’approche décoloniale, nouveau paradigme apparu dans les années 1990, est venue s’ajouter aux études postcoloniales autour de cette invitation à « décoloniser ». Née en Amérique du Sud au sein d’un groupe de recherche intitulé Modernité/Colonialité, la pensée décoloniale se donne notamment comme ambition de décoloniser les savoirs. Et de revisiter l’histoire. C’est pourquoi, selon ce courant théorique, la date capitale de la domination occidentale est 1492, le moment où Christophe Colomb ne « découvre » pas l’Amérique, mais l’« envahit ». C’est la période lors de laquelle naît la modernité par « l’occultation de l’autre », explique le philosophe et théologien argentino-mexicain Enrique Dussel (1934-2023). Un moment où la « reconquête » menée par la chrétienté expulsa les musulmans de la péninsule Ibérique et les juifs d’Espagne. Ainsi, une « désobéissance épistémique » s’impose, enjoint le sémiologue argentin Walter Mignolo, afin de faire éclore des savoirs alternatifs à une conception de l’universalisme jugée eurocentrée.

      Tous les domaines politiques, sociaux, économiques et artistiques peuvent être analysés, réinvestis et repolitisés à l’aide de cette approche décoloniale, à la fois savante et militante. L’écologie est notamment l’un des nombreux thèmes investis, car « la double fracture coloniale et environnementale de la modernité » permet de comprendre « l’absence criante de Noirs et de personnes racisées » dans les discours sur la crise écologique, assure l’ingénieur en environnement caribéen Malcom Ferdinand dans Une écologie décoloniale (Seuil, 2019). « Faire face à la tempête écologique, retrouver un rapport matriciel à la Terre requiert de restaurer les dignités des asservis du navire négrier tout autant que celles du continent africain », écrit Malcom Ferdinand.

      Partis d’Amérique latine, « ces travaux ont essaimé dans le monde entier », explique Philippe Colin, coauteur avec Lissell Quiroz de Pensées décoloniales. Une introduction aux théories critiques d’Amérique latine (Zones, 2023). Dans les années 1990, les lectures partisanes des théories postcoloniales ont suscité des controverses dans l’espace public, notamment autour de la notion de « discrimination positive » et du « politiquement correct ». Une discorde qui se rejoue aujourd’hui, notamment avec les attaques menées par les néoconservateurs américains contre ce qu’ils appellent, de manière péjorative, la « cancel culture », cette culture dite « de l’annulation » censée être portée par un « maccarthysme de gauche » et même un « fascisme d’extrême gauche », résume d’un trait Donald Trump.
      Pensées « victimaires »

      Aux Etats-Unis, les études postcoloniales et décoloniales, « forgées dans une matrice marxiste au sein d’une diaspora d’intellectuels indiens, africains ou sud-américains enseignant dans les campus américains, se sont déployées d’abord dans le champ académique », précise Philippe Colin. Alors qu’en France, la réception de ces travaux s’est faite immédiatement de façon polémique. « Le concept a été revendiqué par le Parti des indigènes de la République à partir de 2015 de manière explicite, et cela a changé beaucoup les choses en France », analyse l’historien Pascal Blanchard. « Il est alors devenu une cible idéale pour ceux qui cherchaient un terme global pour vouer aux gémonies les chercheurs travaillant sur la colonisation », poursuit-il dans le livre collectif Les Mots qui fâchent. Contre le maccarthysme intellectuel (L’Aube, 2022).

      Dans L’Imposture décoloniale (L’Observatoire, 2020), l’historien des idées Pierre-André Taguieff se livre à une critique radicale de « l’idéologie postcoloniale et décoloniale, centrée sur la dénonciation criminalisante de la civilisation occidentale ». Une position que l’on retrouve également au sein de L’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, un site Web dont les contributeurs alimentent régulièrement les dossiers à charge des médias en guerre contre le « wokisme ».
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le « wokisme », déconstruction d’une obsession française

      Les critiques ne viennent toutefois pas uniquement de la galaxie conservatrice, des sites de veille idéologique ou des sphères réactionnaires. Auteur d’un ouvrage critique sur Les Etudes postcoloniales. Un carnaval académique (Karthala, 2010), le politologue Jean-François Bayart leur reproche de « réifier le colonialisme » car, affirme-t-il, aujourd’hui, « le colonial n’est pas une essence mais un événement ». Par ailleurs, rappelle-t-il, « le colonialisme n’a pas été l’apanage des seuls Etats occidentaux ». Des chercheurs insistent également sur le fait que la colonisation est un fait historique pluriel et qu’il convient de tenir compte de la diversité des sociétés où elle s’est exercée. Or, la prise en compte des formes de pouvoir propres à chaque société anciennement colonisée serait parfois omise par les approches décoloniales.

      Auteur de L’Occident décroché (Fayard, 2008), l’anthropologue Jean-Loup Amselle estime que ce courant de pensée a « détrôné l’Occident de sa position de surplomb, ce qui est une bonne chose, mais a entraîné des effets pervers », puisque, selon lui, elle reprend parfois à son compte « les stigmates coloniaux en tentant d’en inverser le sens ». Sur le site Lundimatin, l’essayiste Pierre Madelin critique, lui, les travers du « campisme décolonial » notamment apparu après le déclenchement de la guerre en Ukraine, à l’occasion de laquelle, dit-il, « plusieurs figures de proue des études décoloniales » ont convergé vers la rhétorique anti-occidentale de Vladimir Poutine.

      Procès en relativisme

      Comme toute théorie, ces approches postcoloniales et décoloniales sont critiquables, estime Nicolas Bancel, « mais à partir de textes, de positions théoriques et épistémologiques, et non à partir de tribunes maniant l’invective, la désinformation, la dénonciation ad hominem, sans que leurs auteurs sachent rien de la réalité et de l’importance de ce champ intellectuel », juge-t-il. D’ailleurs, prolonge Nadia Yala Kisukidi, au-delà de l’université, les termes « décolonial » ou « postcolonial », dans le débat public français, « fonctionnent comme des stigmates sociaux, pour ne pas dire des marqueurs raciaux. Loin de renvoyer à des contenus de connaissance ou, parfois, à des formes de pratiques politiques spécifiques, ils sont mobilisés pour cibler un type d’intellectuel critique, souvent non blanc, dont les positionnements théoriques et/ou politiques contribueraient à briser la cohésion nationale et à achever le déclassement de l’université française. Comme si le mythe de la “cinquième colonne” avait intégré le champ du savoir ». D’autant que « décoloniser n’est pas un mot diabolique », relève le sociologue Stéphane Dufoix (Décolonial, Anamosa, 2023)

      Un reproche résume tous les autres : celui du procès en relativisme. Une critique qui est le point de discorde de tous les débats qui opposent de façon binaire l’universalisme au communautarisme. Or, cette querelle a presque déjà été dépassée par deux inspirateurs historiques de ces mouvements postcoloniaux et décoloniaux : Aimé Césaire (1913-2008) et Frantz Fanon (1925-1961). Dans sa Lettre à Maurice Thorez, publiée en 1956, dans laquelle il explique les raisons de sa démission du Parti communiste français, à qui il reproche le « chauvinisme inconscient » et l’« assimilationnisme invétéré », le poète martiniquais Aimé Césaire expliquait qu’« il y a deux manières de se perdre : par la ségrégation murée dans le particulier ou par la dilution dans l’“universel” ».

      Aimé Césaire a dénoncé « un universalisme impérial », commente Souleymane Bachir Diagne, auteur de De langue à langue (Albin Michel, 2022). Mais, dans le même temps, « il a refusé avec force de s’enfermer dans le particularisme ». Au contraire, poursuit le philosophe, Césaire « a indiqué que s’il a revendiqué la “négritude”, c’était pour “contribuer à l’édification d’un véritable humanisme”, l’“humanisme universel”, précise-t-il, “car enfin il n’y a pas d’humanisme s’il n’est pas universel” ». Des propos que le Frantz Fanon des dernières pages de Peau noire, masques blancs (Seuil, 1952) « pourrait s’approprier », estime Souleymane Bachir Diagne.

      Ces exemples remettent en cause l’idée selon laquelle les études, réflexions et théories actuelles sur le fait colonial, postcolonial ou décolonial seraient des importations venues des campus américains et issues du seul frottement des études subalternes avec la French Theory, du tiers-monde et de la déconstruction. « Il n’est donc tout simplement pas vrai que les penseurs du décolonial soient unanimement contre l’universel », déclare Souleymane Bachir Diagne, qui, loin de tous les impérialismes et réductionnismes, appelle à « universaliser l’universel ».

      Nicolas Truong

    • « La question du passé colonial est le dernier “tabou” de l’histoire de France des XIXᵉ et XXᵉ siècles », Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, historiens

      L’#histoire_coloniale est désormais à l’agenda des débats publics. Et si les débats sont très polarisés – entre les tenants d’une vision nostalgique du passé et les apôtres du déclin (de plus en plus entendus, comme le montre la onzième vague de l’enquête « Fractures françaises ») et les décoloniaux les plus radicaux qui assurent que notre contemporanéité est tout entière issue de la période coloniale –, plus personne en vérité ne met aujourd’hui en doute l’importance de cette histoire longue, en France, de cinq siècles.

      Loin des conflits mémoriaux des extrémistes, l’opinion semble partagée entre regarder en face ce passé ou maintenir une politique d’amnésie, dont les débats qui accompagnèrent les deux décrets de la loi de 2005 sur les « aspects positifs de la #colonisation » furent le dernier moment d’acmé. Vingt ans après, les politiques publiques sur le sujet sont marquées par… l’absence de traitement collectif de ce passé, dont l’impossible édification d’un musée colonial en France est le symptôme, au moment même où va s’ouvrir la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts.

      Si l’histoire coloniale n’est pas à l’origine de l’entièreté de notre présent, ses conséquences contemporaines sont pourtant évidentes. De fait, les récents événements au Niger, au Mali et au Burkina Faso signent, selon Achille Mbembe, la « seconde décolonisation », et sont marqués par les manifestations hostiles à la #France qui témoignent bien d’un désir de tourner la page des relations asymétriques avec l’ancienne métropole. En vérité, malgré les assurances répétées de la volonté des autorités françaises d’en finir avec la « Françafrique », les actes ont peu suivi les mots, et la page coloniale n’a pas véritablement été tournée.

      Relation toxique

      La France souffre aussi d’une relation toxique avec les #immigrations postcoloniales et les #quartiers_populaires, devenus des enjeux politiques centraux. Or, comment comprendre la configuration historique de ces flux migratoires sans revenir à l’histoire coloniale ? Comment comprendre la stigmatisation dont ces populations souffrent sans déconstruire les représentations construites à leur encontre durant la colonisation ?

      Nous pourrions multiplier les exemples – comme la volonté de déboulonner les statues symboles du passé colonial, le souhait de changer certains noms de nos rues, les débats autour des manuels scolaires… – et rappeler qu’à chaque élection présidentielle la question du passé colonial revient à la surface. C’est très clairement le dernier « tabou » de l’histoire de France des XIXe et XXe siècles.

      Ces questions, la France n’est pas seule nation à se les poser. La plupart des anciennes métropoles coloniales européennes sont engagées dans une réflexion et dans une réelle dynamique. En Belgique, le poussiéreux Musée de Tervuren, autrefois mémoire d’une histoire coloniale chloroformée, a fait peau neuve en devenant l’AfricaMuseum. Complètement rénové, il accueille aujourd’hui une programmation ambitieuse sur la période coloniale et ses conséquences. Une commission d’enquête nationale (transpartisane) a par ailleurs questionné le passé colonial.

      En France, le silence

      En Allemagne, outre le fait que les études coloniales connaissent un développement remarquable, plusieurs expositions ont mis en exergue l’histoire coloniale du pays. Ainsi le Münchner Stadtmuseum a-t-il proposé une exposition intitulée « Decolonize München » et le Musée national de l’histoire allemande de Berlin consacré une exposition temporaire au colonialisme allemand en 2017. Et, si le Humboldt Forum, au cœur de Berlin, fait débat pour son traitement du passé colonial et la présentation des collections provenant du Musée ethnologique de Berlin, la question coloniale est à l’agenda des débats publics de la société allemande, comme en témoigne la reconnaissance officielle du génocide colonial en Namibie.

      En Angleterre, le British Museum consacre une partie de son exposition permanente à cette histoire, alors que l’#esclavage colonial est présenté à l’International Slavery Museum à Liverpool. Aux Pays-Bas, le Tropenmuseum, après avoir envisagé de fermer ses portes en 2014, est devenu un lieu de réflexion sur le passé colonial et un musée en première ligne sur la restitution des biens culturels. Au Danemark, en Suisse (où l’exposition « Helvécia. Une histoire coloniale oubliée » a ouvert ses portes voici un an au Musée d’ethnologie de Genève, et où le Musée national suisse a programmé en 2024 une exposition consacrée au passé colonial suisse), au Portugal ou en Italie, le débat s’installe autour de l’hypothèse d’une telle institution et, s’il est vif, il existe. Et en France ? Rien. Le silence…

      Pourtant, le mandat d’Emmanuel Macron faisait espérer à beaucoup d’observateurs un changement de posture. Quoi que l’on pense de cette déclaration, le futur président de la République avait déclaré le 15 février 2017 à propos de la colonisation : « C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face. »

      Notre pays est à la traîne

      Puis, durant son mandat, se sont succédé les commissions d’historiens sur des aspects de la colonisation – avec deux commissions pilotées par Benjamin Stora entre 2021 et 2023, l’une sur les relations France-Algérie durant la colonisation, l’autre sur la guerre d’#Algérie ; et une autre commission sur la guerre au #Cameroun, présidée par Karine Ramondy et lancée en 2023 – qui faisaient suite au travail engagé en 2016 autour des « événements » aux #Antilles et en #Guyane (1959, 1962 et 1967) ou la commission sur les zoos humains (« La mémoire des expositions ethnographiques et coloniales ») en 2011 ; alors qu’était interrogée parallèlement la relation de la France à l’#Afrique avec la programmation Africa 2020 et la création de la Fondation de l’innovation pour la démocratie confiée à Achille Mbembe en 2022. En outre, le retour des biens culturels pillés lors de la colonisation faisait également l’objet en 2018 d’un rapport détaillé, piloté par Felwine Sarr et Bénédicte Savoy.

      Mais aucun projet de musée d’envergure – à l’exception de ceux d’un institut sur les relations de la France et de l’Algérie à Montpellier redonnant vie à un vieux serpent de mer et d’une maison des mondes africains à Paris – n’est venu concrétiser l’ambition de regarder en face le passé colonial de France, aux côtés du Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre (#Guadeloupe) qui s’attache à l’histoire de l’esclavage, des traites et des abolitions… mais se trouve actuellement en crise en matière de dynamique et de programmation.

      Situation extraordinaire : en France, le débat sur l’opportunité d’un musée colonial n’existe tout simplement pas, alors que la production scientifique, littéraire et cinématographique s’attache de manière croissante à ce passé. Notre pays est ainsi désormais à la traîne des initiatives des autres ex-métropoles coloniales en ce domaine. Comme si, malgré les déclarations et bonnes intentions, le tabou persistait.

      Repenser le #roman_national

      Pourtant, des millions de nos concitoyens ont un rapport direct avec ce passé : rapatriés, harkis, ultramarins, soldats du contingent – et les descendants de ces groupes. De même, ne l’oublions pas, les Français issus des immigrations postcoloniales, flux migratoires qui deviennent majoritaires au cours des années 1970. On nous répondra : mais ces groupes n’ont pas la même expérience ni la même mémoire de la colonisation !

      C’est précisément pour cela qu’il faut prendre à bras-le-corps la création d’un musée des colonisations, qui sera un lieu de savoir mais aussi d’échanges, de débats, de socialisation de cette #histoire. Un lieu majeur qui permettra de relativiser les mémoires antagonistes des uns et des autres, d’éviter la polarisation mortifère actuelle entre les nostalgiques fanatiques et les décoloniaux radicaux, mais aussi d’intégrer à l’histoire les millions de personnes qui s’en sentent exclues. Une manière de mettre les choses à plat, pour tourner véritablement la page.

      De toute évidence, l’histoire coloniale est une page majeure de notre histoire, et l’on doit désormais repenser notre roman national à l’aune de la complexité du passé et d’un récit qui touche dans leur mémoire familiale des millions de familles françaises. Ce n’est pas là la lubie de « sachants » voulant valoriser les connaissances accumulées. Les enjeux sont, on le voit, bien plus amples.

      Mais comment concevoir ce musée ? Ce n’est pas à nous d’en décrire ici les contours… Mais on peut l’imaginer comme un carrefour de l’histoire de France et de l’histoire du monde, ouvert aux comparaisons transnationales, à tous les récits sur cinq siècles d’histoire, ouvert à toutes les mémoires et à inventer en collaboration avec la quarantaine de pays et de régions ultramarines qui en sont parties prenantes. Un musée qui mettrait la France à l’avant-garde de la réflexion mondiale sur le sujet, dans une optique résolument moderne, et permettrait de mettre en perspective et en récit les politiques actuelles de retour des biens coloniaux pillés et des restes humains encore présents dans nos musées.

      Allons-nous, à nouveau, manquer ce rendez-vous avec l’histoire, alors que dans le même temps s’ouvre la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, installée dans le château de François Ier avec « 1 600 m² d’expositions permanentes et temporaires ouvertes au public, un auditorium de 250 places, douze ateliers de résidence pour des artistes… », dotée de plus de 200 millions d’investissements ? Si nous sommes capables d’édifier cette cité, nous devons imaginer ce musée. Sinon, la page coloniale ne pourra être tournée.
      Nicolas Bancel et Pascal Blanchard sont historiens (université de Lausanne), et ils ont codirigé Histoire globale de la France coloniale (Philippe Rey, 2022). Pascal Blanchard est également codirecteur de l’agence de communication et de conseil Les bâtisseurs de mémoire.

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/30/la-question-du-passe-colonial-est-le-dernier-tabou-de-l-histoire-de-france-d

      (candidature d’intellectuel éclairé)

      #1492 #Indochine (omise) #colonialité

    • La « cancel culture » avec les historiens Henry Laurens et Pierre Vesperini
      Publié le : 17/06/2022

      https://www.rfi.fr/fr/podcasts/id%C3%A9es/20220617-la-cancel-culture-avec-les-historiens-henry-laurens-et-pierre-vesperini

      Pierre-Édouard Deldique reçoit dans le magazine Idées, pour le thème la « cancel culture » ou « culture de l’annulation » en français : Henry Laurens, historien, titulaire de la chaire d’Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, qui vient d’écrire Le passé imposé (Fayard) et Pierre Vesperini, historien, spécialiste de l’Antiquité grecque et latine, auteur de Que faire du passé ? Réflexions sur la cancel culture (Fayard).

  • Geheim und totgeschwiegen : Meinungsforschung in der DDR
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/geheim-und-totgeschwiegen-meinungsforschung-in-der-ddr-li.2177359

    La RDA avait son institut de sondages qui fournissait des informations pertinentes sur les opinions de la population du petit pays. Quand le vent commencait à tourner et les retours montraient des indices pour l’éloignement de la population du parti et du gouvernement l’institut fermait ses portes - sur ordre du grand chef Erich Honnecker. J’ai pu constater à ce moment même au sein de la nomenklatura une impression d’impuissance face à la sclérose politique causée par les vieux combattants antifascistes. Il avaient encore dix ans jusqu’à la défection du peuple et l’effondrement de leur oeuvre historique.

    19.1.2024 von Heinz Niemann - Es hat sie wirklich gegeben, Meinungsforschung zwischen 1964 und Ende 1978. Das Institut für Meinungsforschung (IfM) wurde auf Initiative Ulbrichts gegründet.

    Ein Institut wie das zur Meinungsforschung war im ganzen Osten ein Unikat. Zwar war das IfM nicht völlig geheim geblieben, zumindest der Spiegel vermeldete in seiner Ausgabe vom 15. Mai 1965 seine Gründung, wobei der Verfasser sich belustigt über „Schmerzen der Wende in der ideologischen Massenarbeit“ mokierte, weil „die Volksbefrager sich an der neuen Perspektive stießen: Bislang darauf dressiert, Ulbrichts Untertanen auf Staatskurs zu scheuchen, fühlten sie sich wie Wachhunde, die plötzlich Pfötchen geben sollten.“ Denn jetzt war die Meinung der Leute nicht mehr nur auszuspähen, sie musste ihnen auch gelassen werden.

    So mahnt denn ein Merkblatt, das an die Meinungsforscher verteilt wurde, nachdrücklich: „Du musst … beachten, dass jede Beeinflussung zu unterbleiben hat, die die Antwort der Befragten in eine bestimmte Richtung lenken könnte.“

    Meinungen über „politisch-ideologische Probleme“

    Um auch bei den involvierten Funktionären alle Unklarheiten auszuräumen, folgte ein Beschluss des Politbüros vom 10. August 1965 an die Ersten Sekretäre der Bezirks- und Kreisleitungen, der hervorhob: „Das Institut hat die Aufgabe, mit den Mitteln der soziologischen Forschung für die Parteiführung möglichst exakte Informationen über die Meinung der Bevölkerung der DDR zu wichtigen politisch-ideologischen Problemen des umfassenden Aufbaus des Sozialismus in der DDR und der nationalen Politik in beiden deutschen Staaten zu liefern.“ Doch die Öffentlichkeit erfuhr nichts mehr von diesem Institut; ausgenommen die Befragten.

    Befragt – ausschließlich schriftlich in VEB mit der „Klumpen-Auswahl“ (ganze Betriebsbereiche einbeziehend) und postalisch repräsentativ ausgewählte Bevölkerungsgruppen – wurden im Laufe der Jahre rund eine halbe Million Probanden, was 268 Berichte erbrachte, als Geheime Dienstsache in limitiertem Umfang von 25 Exemplaren den Mitgliedern und Kandidaten des Politbüros übermittelt.

    Deren mit seriöser Methodik und meist fast 85-prozentiger Rücklaufquote (durch Gruppenbefragung) erfasste Quellen führten zu validen Daten, die nach Bekanntwerden 1993 in Medien fast durchweg heftig bestritten und von der etablierten Wissenschaft rasch totgeschwiegen wurden. Dies war nicht überraschend, denn für den Zeitraum von etwa 1965 bis 1976/77 ließen sie unter anderem den Schluss zu, dass es in der Bevölkerung eine über 80 Prozent liegende Zustimmung zu den Grundlinien der Partei- und Staatspolitik gegeben hat.

    Das auf den Aufbau des Sozialismus ausgerichtete SED-Regime hatte nur zwei Jahrzehnte nach dem Zusammenbruch des nazistischen Dritten Reichs und trotz meist nicht sehr friedlichen Wettstreits mit einem ökonomisch überlegenen System im reicheren Teil Deutschlands eine historisch beachtliche Leistung vollbracht. (Eine ganze Reihe von Umfragen unterschiedlicher Einrichtungen, darunter auch die des Instituts für Jugendforschung aus Leipzig, haben nach dem Fall der Mauer mit meist über 50 Prozent liegenden positiven Ergebnissen diese generelle Stimmungslage bestätigt.)

    Es war naheliegend, darauf hinzuweisen, dass ein System mit klarer Akzeptanz und mehrheitlicher Zustimmung des Volkes ein hohes Maß an historisch-politischer Legitimität erfährt, weil – um es mit Hume zu sagen: All governments rest on opinion!

    Das war natürlich ein Angriff auf das Herzstück des öffentlichen Diskurses zur Delegitimierung des SED-Regimes und wurde mit sarkastischen Hinweisen auf Millionen Flüchtlinge, auf eine völlig auszuschließende seriöse Arbeitsweise des Instituts und mit der „Klarstellung“ beantwortet, dass die unter dem Zwang des Regimes stehenden befragten Probanden es niemals gewagt hätten, offen und ehrlich zu antworten.

    Als sich bei abgewickelten, aber nicht ganz zum Schweigen gebrachten Gesellschaftswissenschaftlern Widerspruch regte, waren die Verfechter des öffentlichen Narrativs empört. Allein nach Unterschieden von Legalität und Legitimität zu fragen, könne man nur als apologetische Klimmzüge von Leuten verstehen, die ihr Versagen, ihre Mittäterschaft und ihre Schuld nicht eingestehen wollen.

    Ein verkehrtes Gesamturteil?

    Die geltende Verfassungstheorie und das Recht machen die Legitimität eines Staates allein von den Ergebnissen legaler Wahlen abhängig. Legalität wird der DDR damit erst nach den Wahlen vom März 1990 zuerkannt, womit sie für die Zeit davor ohne Probleme zum Unrechtsstaat deklariert werden kann. Die geretteten Berichte stützen zumindest bedingt ein entgegengesetztes Gesamturteil, dass das gesellschaftliche System der DDR mehrheitlich – um mit Habermas zu sprechen – alles in allem für „anerkennungswürdig“ gehalten wurde, da es perspektivisch die Realisierung seiner (sozialen und humanistischen) Ideen versprach.

    Die Validität der Zahlen in den Berichten des IfM ausführlich darzustellen, würde hier den Rahmen sprengen. Paradoxerweise ist schließlich sogar das Ende der Meinungsforschung dafür ein Beleg. Als nach dem IX. Parteitag der SED 1976 statt eines Aufschwungs die Umfragen zunehmend negative Ergebnisse lieferten, ließ Honecker beschließen, das Institut unter fadenscheinigen Begründungen aufzulösen. Gegen alle bestehenden gesetzlichen Vorschriften für den Umgang mit solchen Akten befahl er, dass alle Unterlagen der Mitarbeiter einzusammeln und restlos zu vernichten seien.

    Nur 41 seinerzeit von einzelnen leitenden Mitarbeitern im ZK-Apparat nicht zurückgegebene Berichte wurden bisher aufgefunden. In dem riesigen Konvolut der Archivalien des ehemaligen Parteiarchivs dürften noch weitere überlebt haben und stünden der Forschung – wenn gewollt – zur Verfügung. An wenigen Beispielen soll in gebotener Kürze ihr Wert demonstriert werden, der auch durch die Tatsache gestärkt wird, dass es sich um Probanden handelte, die aufgrund des verbreiteten Empfangs westdeutscher Medien nicht durch ein herrschendes Informationsmonopol einseitig manipulierbar waren.

    Im Mai/Juni 1965 wurden in acht Bezirken der DDR 2367 Fragebogen an Einwohner verschickt und von Interviewern eingesammelt. Gefragt wurde nach einigen Problemen der nationalen Politik in beiden deutschen Staaten. Der Rücklauf betrug 1185, also rund 52 Prozent. Eine Quote, von der heutige Umfragen nur träumen können.

    Auf die Frage, welche der beiden existierenden Regierungen das Recht hätte, im Namen des ganzen deutschen Volkes aufzutreten, sprachen sich 55,5 Prozent für die DDR, 2,3 Prozent für die BRD, 19,2 Prozent für beide Regierungen und 18,6 Prozent für keine von beiden aus.

    Die Frage, ob die Ansicht der Bundesrepublik richtig sei, dass die DDR kein souveräner Staat wäre, beantworteten 80,6 Prozent mit Nein und 7,1 Prozent mit Ja. Für die Entwicklungstendenz ist die Beachtung der Verteilung nach Altersgruppen wichtig. Bis 25 Jahre lag der Nein-Anteil bei 85,8 Prozent, bei den über 50-Jährigen sank er bis auf 77,8 Prozent.

    Ende Juli, Anfang August 1966 wurden zu Problemen der westdeutschen Politik in sechs Großbetrieben, 403 Kreisstädten und fünf Bezirken 3219 Fragebogen eingesetzt, von denen 2324 ausgewertet werden konnten. Die Frage, ob der Alleinvertretungsanspruch der westdeutschen Regierung gerechtfertigt sei, wurde von 92,6 Prozent verneint. Auf die Frage, welches Ziel damit verfolgt würde, meinten 80,6 Prozent, um ihren Machtbereich auf die DDR auszudehnen, nur 13,4 Prozent erwarteten die Vereinigung Deutschlands auf (westlicher) demokratischer Grundlage.

    Verbesserung sozialer Lage begünstigt Stimmungswandel

    Für den Stimmungswandel spielte die Verbesserung der sozialen Lage eine wesentliche Rolle. Eine Umfrage zu Problemen der Wirtschaft und Politik vom Februar 1967 in zehn VEB im Bezirk Halle mit 1954 ausgegebenen und 1626 auswertbaren Bögen erbrachte zur Frage nach den persönlichen wirtschaftlichen Verhältnissen mit 37,1 Prozent „sehr gut/gut“, 50,3 Prozent „teils-teils“ und 9,6 Prozent „nicht gut/schlecht“ ein Ergebnis, das bei einem Anteil von 75 Prozent Produktionsarbeitern als positiv zu bewerten war. Bei der Frage, wo es mehr soziale Sicherheit für den Arbeiter gebe, blieb der Westen mit 3,6 Prozent gegenüber 89,9 Prozent im Osten geschlagen. Fast deckungsgleiche Ergebnisse wurden im Bezirk Erfurt gemessen.

    In gewissem Sinne stellten der Verlauf und das Ergebnis des Volksentscheids über die neue Verfassung von 1968 ein besonders gewichtiges Indiz für die Legitimierung des ostdeutschen Staates dar. Bisher einmalig in der deutschen Geschichte konnte ein Volk über die Verfassung seines Staates befinden, vorbereitet durch eine ebenfalls noch nie dagewesene breite Aussprache über ihren Entwurf. Das IfM war gleich zweifach im Einsatz.

    Auf Ulbrichts Ersuchen waren im Vorfeld vier Umfragen mit 5368 Probanden gemacht worden, die ein sehr positives Abstimmungsergebnis erwarten ließen. Zwischen 50 und 60 Prozent hatten danach den Entwurf gründlich gelesen, rund 20 Prozent zumindest überflogen. Die wahrscheinliche Zustimmungsrate lag zwischen knapp 80 und 85 Prozent, was sich am Wahltag weitgehend bestätigte. Bei einer Wahlbeteiligung von 98,05 Prozent gab es 94,49 Prozent Ja-Stimmen, 409.733 Nein-Stimmen, der Rest (24.353) war ungültig. In der Hauptstadt gab es 90,96 Prozent Ja-Stimmen. Das IfM hatte in einigen Wahllokalen zum Beispiel in Dresden veranlasst, dass alle Wähler die Kabinen aufsuchen sollten, wofür allerdings kein Bericht aufgefunden wurde. Kolportiert wurde seinerzeit, dass es dort bei „Kabinenzwang“ vier bis fünf Prozent weniger Ja-Stimmen gegeben hätte. Bei Honecker mussten es dann wieder 99,9 Prozent sein.

    Als Fazit kann festgehalten werden: Die Charakterisierung der DDR als zweite Diktatur, als Unrechtsstaat von Anfang bis Ende, wird der Entwicklung und dem historischen Platz der DDR in der gesamtdeutschen Geschichte in keiner Weise gerecht.

    Sicherlich wird es auch in weiterer Zukunft noch Differenzen und wissenschaftlichen Streit um die Beurteilung verschiedenster Tatbestände und Prozesse zwischen den Fachleuten und politischen Kombattanten wie im gesellschaftlichen Diskurs geben, aber eine Trennlinie könnte sie weiterhin in zwei Lager teilen, und diese Grenze wird durch die jeweilige Antwort auf die Frage nach der historisch-politischen Legitimität der DDR als einer von zwei politisch-moralisch gerechtfertigten Alternativen nach Nazi-Faschismus und Weltkrieg markiert sein.

    #DDR #histoire #socialisme #politique #statistique #sondage

  • The Starving Empire. A History of Famine in France’s Colonies

    The Starving Empire traces the history of famine in the modern French Empire, showing that hunger is intensely local and sweepingly global, shaped by regional contexts and the transnational interplay of ideas and policies all at once. By integrating food crises in Algeria, West and Equatorial Africa, and Vietnam into a broader story of imperial and transnational care, Yan Slobodkin reveals how the French colonial state and an emerging international community took increasing responsibility for subsistence, but ultimately failed to fulfill this responsibility.

    Europeans once dismissed colonial famines as acts of god, misfortunes of nature, and the inevitable consequences of backward races living in harsh environments. But as Slobodkin recounts, drawing on archival research from four continents, the twentieth century saw transformations in nutrition, scientific racism, and international humanitarianism that profoundly altered ideas of what colonialism could accomplish. A new confidence in the ability to mitigate hunger, coupled with new norms of moral responsibility, marked a turning point in the French Empire’s relationship to colonial subjects—and to nature itself.

    Increasingly sophisticated understandings of famine as a technical problem subject to state control saddled France with untenable obligations. The Starving Empire not only illustrates how the painful history of colonial famine remains with us in our current understandings of public health, state sovereignty, and international aid, but also seeks to return food—this most basic of human needs—to its central place in the formation of modern political obligation and humanitarian ethics.

    https://www.cornellpress.cornell.edu/book/9781501772351/the-starving-empire/#bookTabs=1
    #colonialisme #histoire #histoire_coloniale #colonisation #famine #France #livre

  • Un petit air d’empire
    https://laviedesidees.fr/Dumezil-L-Empire-merovingien

    Le royaume franc qui émerge entre le VIe et le VIIIe siècle a promu la diversité politique et religieuse, avant que les Carolingiens mettent fin à ce pragmatisme. Entre Rome et Charlemagne, l’Europe a-t-elle connu un #empire ? À propos de : Bruno Dumézil, L’Empire mérovingien, Ve-VIIIe siècle, Passés composés

    #Histoire #pouvoir #monarchie

  • La Volga dans la géopolitique russe
    https://laviedesidees.fr/Pascal-Marchand-Volga

    Le plus long fleuve d’Europe est marqué par l’histoire soviétique. Des barrages à la pêche en passant par l’industrialisation, il est au cœur des bouleversements continentaux qui se produisent sous nos yeux. À propos de : Pascal Marchand, Volga, l’héritage de la modernité, Éditions du CNRS

    #Histoire #Russie #environnement #aménagement_du_territoire #géographie #industrialisation
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202401_volga.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240124_volga.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240124_volga.docx

  • Panorama des #mesures régissant l’entrée et le séjour des étrangers en #France (1972-2023)

    A l’heure de l’adoption de la révoltante « #loi_Darmanin », le #collectif_Ruptures publie une #recension de toutes les #lois régissant l’entrée et le séjour des étrangers en France. Loi après loi, #décret après décret, dispositif après #dispositif, année après année, ce panorama de la « #gestion_des_flux_migratoires » sur la période 1972-2023 vient compléter la brochure Lois répressives et autres bagatelles (France, 1974-2022) que nous avons édité au printemps.

    Ce tome 2 de Bagatelles est intégralement téléchargeable ici, et son introduction est lisible ci-dessous :
    https://collectifruptures.files.wordpress.com/2024/01/brochure_bagatelles2.pdf?force_download=true

    –---

    Introduction

    Le 27 décembre 2023, Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) s’exprime dans Le monde sur la dernière loi votée huit jours plus tôt.
    Selon lui, « les mesures adoptées en France demeurent plus ouvertes que dans les principaux pays de l’Union européenne », et « la prise en charge de la santé des sans-papiers bien meilleure comparée à l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, le Danemark, aux Pays-Bas ou à l’Espagne ».
    On veut bien le croire. Et le remercier de nous confirmer que la montée de la gestion comptable de l’humain et de son traitement comme un simple rouage qu’on peut utiliser ou jeter selon les besoins économiques n’est pas propre à la France. En effet tous les pays cités par le directeur de l’OFII sont gérés depuis des décennies par de « bons pères de familles », tout à fait démocratiques, libéraux et propres sur eux. Remercions donc Didier Leschi pour cet éclaircissement.
    Mais pour mieux comprendre quelles sont ces « mesures », nous proposons ici de prendre un peu de recul historique, à l’échelle des cinquante dernières années.

    C’est pourquoi cette brochure recense l’ensemble des lois migratoires régissant l’entrée et le séjour des étrangers en France mises en place de 1972 à 2023.
    Elle constitue le deuxième volet d’un travail destiné à comprendre la montée d’une société de #surveillance_généralisée, mais sans les oripeaux du #fascisme historique, de façon libérale-autoritaire (1). La première partie, publiée en mai 2023, était consacrée aux lois, #arrêtés et décrets régissants la créations de fichiers informatiques et le travail de la police. Une troisième partie suivra, qui sera une recension de l’inflation technologique qui s’articule avec l’inflation juridique.
    Si le sort des Français et des étrangers est intimement lié, ils subissent un traitement différencié de la part de l’Etat. Nous avons décidé de consacrer une partie spécifique au traitement des étrangers en France pour une raison très pragmatique : la quantité très importante de lois visant spécifiquement l’entrée et le séjour des étrangers en France (d’où l’épaisseur de cette brochure : 128 pages !).

    Pourquoi avons-nous mené un tel travail ? Rappelez-vous l’été 2021 et la mise en place du pass sanitaire. Cette mesure, qui a motivé la création de notre collectif, nous est apparue comme la « goutte de trop ». Il nous a alors paru logique de nous livrer au travail de recension de toutes les gouttes précédentes, afin d’offrir un panorama de l’évolution de la législation et de mettre en perspective historique les mesures sanitaires de 2020-2021. En effet, toute personne qui s’intéresse à la surveillance, au contrôle, à la répression et la limitation de circulation des individus ne peut que constater qu’il est difficile – quasi-impossible – de suivre l’inflation de l’arsenal juridique qui régit les pratiques policières, les fichiers de collecte de données et les lois sur le séjour des étrangers. Dans nos sociétés prétendues « libérales » et « démocratiques », en matière de restriction de libertés et de répression, une loi s’empile sur la précédente, ce qui est annoncé comme un « simple projet » devient souvent rapidement une proposition de loi, puis une réalité juridique… et en route pour la suivante ! Cette brochure se veut donc une mise en perspective historique pour mieux comprendre les lois du présent.
    Précisons que nous ne proposons pas ici d’analyse, ou très peu, mais une simple #chronologie qui permet à chacun et chacune d’avoir accès à ces informations dispersées (2).

    Ruptures
    décembre 2023

    (1) Lire Grégoire Chamayou, La société ingouvernable, La fabrique, 2018.
    (2) Nos analyses sont quant à elles développées dans le journal La nouvelle vague, que nous publions régulièrement depuis décembre 2021. Voir en particulier « Réflexions sur l’autoritarisme et l’extrême-droite » (dans La nouvelle vague n°4).

    https://collectifruptures.wordpress.com/2024/01/01/loi-darmanin-et-avant
    #histoire #lois #dispositions #migrations #asile #réfugiés #séjour #frontières #ressources_pédagogiques #répression #liste

    via @karine4

  • Il y a 40 ans : En Allemagne l’inauguration des stations de radio et télévision privées et la création de la radio-télévision citoyenne.
    https://www.daybyday.press/article8550.html

    1.1.2024 - Privat-Sender XV – DaybyDay ISSN 1860-2967
    von Dr. Wolf Siegert

    Dankenswerterweise werden in der bewährten Moderation von Brigitte Baetz am 2. Januar 2024 im Deutschlandfunk-Programm „@mediasres“ diese beiden Beiträge über die Startversuche am 1. und 2. Januar 1984 in Ludwigshafen ausgespielt, die der Autor dieser Zeilen miterlebt und als AKK-Redakteur des „Bürgerservice“-Kanals bis zum Ende des Pilotprojektes mitgestaltet hat [2], auch nachdem er den Einladungen, insbesondere von Dr. Helmut Thoma in Luxembourg - „hier haben die Bäume immer nur an einer Seite grünen Moosbelag“ - nicht nachgekommen und nicht mit ihm nach Köln umgezogen ist.

    Es folgt die Dokumentation der Beiträge:

    – Einen Tag älter und meist der ewige Zweite: 40 Jahre Sat.1 von Torsten Zarges

    Audio Player

    Einen Tag älter und meist der ewige Zweite: 40 Jahre Sat.1

    – Spaß, Sport und Spitzenquoten: RTL wird 40 Jahre alt von Kevin Barth

    Audio Player

    Spaß, Sport und Spitzenquoten: RTL wird 40 Jahre alt

    In der Presseaussendung des Verbandes Privater Medien, VAUNET, vom 2. Jänner 2024:

    40 Jahre Privater Rundfunk von Audio bis Video – „Das Jahr 2024 wird für unsere Branche das Jahr der politischen Weichenstellungen für das nächste Jahrzehnt“

    heisst es u.a.:

    Die privaten Audio- und audiovisuellen Medien feiern 2024 ihr 40-jähriges Bestehen in Deutschland. Das Jahr wird für die Branche das Jahr der politischen Weichenstellungen für das nächste Jahrzehnt. Vor 40 Jahren war die Geburtsstunde des privaten Rundfunks und damit der heutigen privaten Audio- und audiovisuellen Medien in Deutschland. Am 1. Januar 1984 ging mit SAT.1 (damals PKS) erstmals ein privater TV-Sender und mit Radio Weinstraße ein privates Radioprogramm auf Sendung, einen Tag später folgte RTL plus. Ab1984 war nichts mehr so wie es war – das private Fernsehen und das Privatradio brachen mit den bis dahin ausschließlich öffentlich-rechtlich geprägten Hör- und Sehgewohnheiten – das bundesdeutsche Rundfunkangebot wurde vielfältiger, bunter, kreativer und innovativer. Heute haben sich die privaten Audio- audiovisuellen Medien fest etabliert, mehrere Generationen von Mediennutzern sind mit ihren Protagonisten, Formaten und Inhalten aufgewachsen. Eine einmalige private Anbieter- und Angebotsvielfalt erstreckt sich heute von Audio bis Video und von Podcast bis zum Streaming. Die Kreativwirtschaft ist, mit den privaten Medienangeboten als wichtiger Teilbranche, einer der bedeutendsten Wirtschaftszweige in Deutschland geworden. Mit hoher Demokratie- und Gesellschaftsrelevanz sind die privaten Audio- und audiovisuellen Medien heute ein Garant für journalistische Qualitätsangebote und bilden ein verlässliches Gegengewicht zu Algorithmen und Desinformation. Claus Grewenig, Vorstandsvorsitzender des VAUNET und Chief Corporate Affairs Officer RTL Deutschland: „Wir als Branche sind stolz auf das Erreichte, insofern werden wir 2024 feiern und das Thema das ganze Jahr über mit verschiedenen Events und Veröffentlichungen begleiten. Mit ihnen werden wir nicht nur zurück, sondern vor allem auch nach vorn blicken. Das Jahr 2024 wird für unsere Branche das Jahr der politischen Weichenstellungen für das nächste Jahrzehnt. Das gilt für die Ausgestaltung unserer Refinanzierungsmöglichkeiten durch Verzicht auf Werbeverbote ebenso wie für die Zukunft des dualen Mediensystems und für das Wettbewerbsverhältnis zu den ‚Big Tech‘ bei der Umsetzung der neuen europäischen Plattformregulierung. 2024 wird aufgegleist, wie die Branche zu ihrem 50. Geburtstag dastehen wird.“ Die Jubiläumsaktivitäten werden 2024 einheitlich unter einem Logo mit dem Claim „40 YEARS ON“ als verbindendes Element stehen

    Als „Bonus“ bei Jorg Wagner im Podcast zu hören:

    (52:35) BONUS: Vor 40 Jahren: Start des Privatfernsehens - PKS/SAT.1 - Jürgen Doetz, 01.01.1984/29.08.1999 | (58:31) BONUS: RTLplus - Helmut Thoma, 10.06.1990

    Anmerkungen

    [1]

    Uli Kamp gehörte zu den Wegbereitern Offener Kanäle in Deutschland. Er war Gründungsmitglied des Bundesverbands Offene Kanäle. Von 1988 bis 1995 war er Vorsitzender des BOK.

    Uli Kamp eröffnete am 1. Januar 1984 den ersten deutschen Offenen Kanal in Ludwigshafen. Bei seinen Tätigkeiten für die Landeszentrale für private Rundfunkveranstalter Rheinland-Pfalz und für das Bildungszentrum BürgerMedien setzte er sich mit großem Engagement für die Belange Offener Kanäle ein.

    Uli Kamps Überzeugungskraft für die Idee der Offenen Kanäle prägt die weitere Entwicklung der Bürgermedien.

    Uli Kamp ist am 14. Juni 2011 verstorben.

    [2] > Les chaînes communautaires - qu’est ce que ça veut dire?
    Journées Internationales de l’IDATE, Montpellier, 15-17. November 1989

    > Kabelmarketing in der BRD.
    Die Zukunft der Kommunikationsdienste - Kommunikationsdienste der Zukunft.
    IDATE, Montpellier, 18.11.1986

    > „Bürgerservice“. La Pluralité à la télévision.
    Die Zukunft der Kommunikationsdienste - Kommunikationsdienste der Zukunft.
    IDATE, Montpellier, Nov. 1986

    > Regional- und Lokalfernsehen in der Bundesrepublik Deutschland.
    Bestandsaufnahme und Perspektiven.
    National Federation of Local Cable Programmers, San Francisco, 10.07.1986

    > Bürgerkanäle in der BRD.
    Lokalbezug und Neue Medien = Neue Utopien?
    Ludwigshafen 1985

    [3]

    Uli Kamp gehörte zu den Wegbereitern Offener Kanäle in Deutschland. Er war Gründungsmitglied des Bundesverbands Offene Kanäle. Von 1988 bis 1995 war er Vorsitzender des BOK.

    Uli Kamp eröffnete am 1. Januar 1984 den ersten deutschen Offenen Kanal in Ludwigshafen. Bei seinen Tätigkeiten für die Landeszentrale für private Rundfunkveranstalter Rheinland-Pfalz und für das Bildungszentrum BürgerMedien setzte er sich mit großem Engagement für die Belange Offener Kanäle ein.

    Uli Kamps Überzeugungskraft für die Idee der Offenen Kanäle prägt die weitere Entwicklung der Bürgermedien.

    Uli Kamp ist am 14. Juni 2011 verstorben.

    https://www.daybyday.press/IMG/mp3/bs_seite_a.mp3


    https://www.daybyday.press/IMG/mp3/bs_seite_b.mp3


    #histoire #Allemagne #radio #télévision #privatisation #audiovisuel #radios_libres

  • L’empreinte étatique de la mémoire
    https://laviedesidees.fr/Gensburger-Qui-pose-les-questions-memorielles

    Sarah Gensburger bat en brèche l’idée d’un État dépassé par la fragmentation et la multiplication des demandes mémorielles. L’État est le principal créateur de nos cadres mémoriels, les utilisant même comme un puissant moyen de réaffirmation de sa légitimité. À propos de : Sarah Gensburger, Qui pose les questions mémorielles ?, CNRS Éditions

    #Histoire #mémoire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240115_gensburger.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240115_gensburger.docx

    • Qui pose les questions mémorielles

      Depuis plusieurs décennies, le langage de la «  mémoire  » est devenu dominant pour dire les rapports sociaux au passé. «  Demandes sociales de mémoire  » et «  concurrence des mémoires  » se seraient substituées au grand récit national, plaçant les pouvoirs publics en position d’arbitre entre des aspirations éclatées et rivales.
      C’est cette vision convenue, source de tant d’articles, de rapports ou d’essais, que cette vaste enquête entend mettre à l’épreuve des faits. Qui pose les questions mémorielles ?
      Quels sont les acteurs et les actrices qui parlent de «  mémoire  » au sein de l’État ou en relation avec lui ? Depuis quand, à propos de quoi et de quelles manières ? Avec quelles réalisations concrètes et quels résultats ?
      Multipliant les points d’observation, ce travail retrace l’émergence de la mémoire comme secteur d’action publique, ouvre la «  boîte noire  » de l’État, interroge la constitution et le développement des associations mémorielles, étudie les pratiques mises en œuvre à différents niveaux et questionne leurs effets attendus – ou inattendus. Autant de facettes d’une véritable sociologie de la mémoire qui prend le contrepied de nombre d’évidences partagées.

      https://www.cnrseditions.fr/catalogue/histoire/qui-pose-les-questions-memorielles
      #Etat #mémoire #livre #Sarah_Gensburger

  • DDR-Geschichte : Abenteuer mit der Freundschaftsbrigade in Afrika
    https://www.berliner-zeitung.de/politik-gesellschaft/ddr-geschichte-abenteuer-mit-der-freundschaftsbrigade-in-afrika-li.

    L’état socialiste allemand poursuivait une politique d’aide au développement solidaire. Des milliers de jeunes diplomés y participaient et construisaient des logements et d’autres infrastructures. A la fin d’un projet les partenaires locaux en prenaient la gestion autonome. L’auteure raconte son expérience personnelle .


    Fast 13.000 Lastwagen W50 lieferte die DDR nach Angola, manche rollen noch heute. Hier zwei Exemplare im Jahr 2020 in der Stadt Calulu.

    14.1.2024 von - Maritta Adam-Tkalec - Ein Weg in die Welt führte für etliche Tausend junge Leute nach Asien, Afrika und Lateinamerika – für viele Monate zur Entwicklungshilfe. Was für eine Erfahrung!

    Die Freie Deutsche Jugend musste ran, sobald die DDR Außerordentliches anging – ob der Bau einer Erdgastrasse in der Sowjetunion, des Zentralflughafens Berlin-Schönefeld, des Kernkraftwerks Lubmin oder der Umbau der alten Berliner Mitte zur repräsentativen DDR-Hauptstadt.

    Zentrale Jugendobjekte profitierten von der Allgegenwart der FDJ, die über straffe Strukturen für solche klar definierte und zeitlich begrenzte Projekte verfügte.

    Solche Großvorhaben setzten natürlich auch auf die Begeisterungsfähigkeit junger Leute, in der Anfangszeit der DDR mit Riesenerfolg. Dem Aufruf zur Aktion „Max braucht Wasser“ 1949 folgten 2400 Jugendliche und bauten eine Wasserleitung von der Saale zum Stahlwerk Maxhütte in Unterwellenborn. Die Schüler und Studenten schliefen in Güterwagen mit Kanonenöfen und legten die fünf Kilometer lange Leitung binnen 90 Tagen.

    Im Geiste dieses legendären Vorbilds zogen 1964, vor 60 Jahren, die ersten FDJ-Freundschaftsbrigaden in junge Nationalstaaten. Sie sollten Dörfer aufbauen, aber auch von der Solidarität der DDR mit den ehemals kolonial unterdrückten Völkern künden – als Botschafter im Blauhemd. Entsandt wurden keineswegs allein von Idealismus getriebene Laien, sondern qualifizierte und nach persönlicher Eignung ausgewählte Leute – SED-Mitgliedschaft erwünscht, aber es ging auch ohne.
    Freundschaftsbrigaden aus der DDR in 26 Staaten

    Die ersten reisten als Agrarberater ins 1960 unabhängig gewordene Mali, kurz darauf begann eine Brigade in Algerien mit dem Wiederaufbau eines im Unabhängigkeitskampf gegen Frankreich zerstörten Ortes. 1966 ging eine Brigade an den Aufbau eines Musterdorfes in Sansibar, samt einer Berufsschule für Schlosser, Klempner sowie Tischler und einer Moschee.

    „Über ein Vierteljahrhundert lang arbeiteten wir in 26 Staaten an mehr als 40 Standorten und halfen mit, dort aus der Jugend Tausende eigene Fachleute für die Wirtschaft auszubilden“, schreibt eine Gruppe ehemaliger Brigadisten zu Beginn des Jahres 2024 zum 60. Jahrestag an einstige Mitaktivisten.


    Straße mit DDR-Plattenbauten in Sansibar – Ergebnis der Arbeit einer FDJ-Freundschaftsbrigade imago

    Diese Einsätze in Asien, Afrika und Lateinamerika sind heute wenig bekannt. Die nach der Wende verfassten, dürftigen Studien fallen hoffnungslos einseitig aus. Zumeist fußen sie auf bürokratischen Arbeitsberichten oder auf den in der Regel als ideologischer Kulissenzauber produzierten „Brigadetagebüchern“.

    Die ehemals Beteiligten erinnern sich an Schönes und Schwieriges: „Im engen freundschaftlichen Kontakt – oft weit entfernt von den Zentren der Einsatzländer und unter komplizierten Bedingungen mit einfachen Mitteln – gaben wir mit großem persönlichem Einsatz unsere beruflichen Erfahrungen und Fähigkeiten aus dem Bauwesen, dem Handwerk, dem Gesundheitswesen und der Landwirtschaft an unsere jungen, wissbegierigen Freunde vor Ort weiter.“ Einsatzbereitschaft auch über die Aufgabe hinaus und Bescheidenheit verschafften den Brigaden hohes Ansehen – zumindest hört man das noch heute aus den Gastländern.

    In Angola arbeiteten mehr als 20 Jahre lang Hunderte Kfz-Schlosser, -Elektriker, -Klempner, Fahrschullehrer, auch einige Ärzte und Krankenschwestern. Die Autorin dieses Textes war als Dolmetscherin von Juli 1978 bis März 1979 dabei, davon fünf Monate in der südlichen Basis Lobito, eindrucksvoll gelegen zwischen Gebirge, Wüste und Atlantik. Das größte denkbare Abenteuer ihrer bis dahin 22 DDR-Lebensjahre.

    Abenteuerlust, Neugier auf die ganz andere Welt da draußen und die Aussicht, dauerhaft Reisekader zu werden – das nennt auch Roland Scholz, von 1978 bis 1988 (mit Unterbrechung) Leiter der Zentralen Einsatzleitung der Brigaden in Angola, als Hauptmotive für die Entscheidung, sich für viele Monate, ohne Familie in unkomfortable Lebensumstände zu begeben, in Mehrbettzimmer, große Hitze, meist ohne Klimaanlage, mit instabiler Wasser- und Stromversorgung – und Myriaden von Malariamücken.


    Auch nach dem Ende der DDR arbeitete das Krankenhaus Carlos Marx in Managua weiter. Es war 1985 als eines der größten Solidaritätsprojekte der DDR gegründet worden. 2008 reiste Margot Honecker aus ihrem Exil in Chile zum Besuch an.Esteban Felix/AP

    Angola wuchs zu einem der größten Einsätze von Freundschaftsbrigaden. Doch die Zuständigkeit lag bis 1986 gar nicht beim Zentralrat der FDJ, sondern in den Händen von Fachministerien (Verkehr und Maschinenbau). Auch rührte der Einsatz nicht allein aus dem Motiv, Angola nach dem Ende der portugiesischen Kolonialmacht 1975 zu helfen.

    Die DDR hatte handfeste Interessen: politische, weil sich die neue Führung Angolas für einen sozialistischen Weg offen zeigte, und wirtschaftliche. Die Kaffeepreise auf dem Weltmarkt waren 1977 extrem gestiegen, die devisenschwache DDR litt und das Volk murrte, weil es nicht genug „guten Bohnenkaffee“ gab. Angola verfügte über erstklassige Kaffeeanbaugebiete. Statt „Max braucht Wasser“ galt nun „Heinz und Erika brauchen Kaffee“.

    Als der Kaffee in der DDR plötzlich eine teure Mangelware wurde

    Reiseweltmeister DDR: Von wegen Urlaub im Zwangskollektiv

    1977 fädelte Werner Lamberz, Mitglied des SED-Politbüros, den Deal Kaffee gegen Lastwagen aus Ludwigsfelde ein, was einer Direktumwandlung von DDR-Mark in Dollar gleichkam. Allradgetriebene W50, geeignet für den Einsatz in gebirgigen Kaffeeplantagen, hatte man auf Lager – Restbestände von Militärlieferungen, ursprünglich für Verbündete in der arabischen Welt produziert, daher die saharagelbe Lackierung. Seinerzeit munkelte man, sie seien für den Einsatz im Jom-Kippur-Krieg 1973 gedacht gewesen. Das hieße: im Aggressionskrieg gegen Israel.

    Den Lkw-Service in Angola sollten die Freundschaftsbrigaden etablieren und obendrein Kaffeeschälmaschinen reparieren – alles schnell, improvisierend, kostengünstig. Wer als Brigadist nach Angola wollte, sollte neben der Fachqualifikation auch Grundwehrdienst geleistet haben, tropentauglich, verheiratet und Parteimitglied sein. In meiner Brigade erfüllten die wenigsten die letzten beiden Punkte. Auch ich nicht – ledig, parteilos.

    Westgeld für zu Hause

    Das Gehalt (plus Tropenzuschlag) wurde zu Hause gezahlt, Unterkunft und Verpflegung hatte laut Vertrag der angolanische Staat zu stellen, dazu ein Taschengeld in der Landeswährung Kwanza im Gegenwert von 90 US-Dollar pro Monat. Wer das nicht verbrauchte, konnte es als Devisengutschein nach Hause transferieren. Das machten alle. Für die Privatkasse betrieb jeder je nach Talent einen (DDR-offiziell streng verbotenen) Tauschhandel. Billige Ruhla-Armbanduhren waren der Renner.

    Zum Vorteil für alle geriet die in der „ersten Heimwerkerdiktatur auf deutschem Boden“ (so ein namhafter Historiker) antrainierte Fähigkeit zum Improvisieren. Also: mit wenig oder nur halb passendem Material kreativ umgehen und das fehlende zu „organisieren“. Für Schlosser einer Autowerkstatt in Angola waren Schrottplätze und Unfallstellen solche Quellen. Dort lagen Ersatzteile – leider auch in kurz nach der Lieferung verunfallten W50.

    Bildstrecke


    _Völkerfreundschaft live: Der kubanische Koch (Mitte) aus der Nachbarschaft hat gefüllte Tintenfische serviert. Dolmetscherin Maritta hats geschmeckt. Maritta Tkalec


    Brigadist vor FDJ-Fahne im Gemeinschaftsraum der Basis Lobito. Maritta Tkalec


    Unterkunft der FDJ-Brigade Lobito, vom Atlantikstrand aus gesehen, ehemals Wohnungen portugiesischer Postbeamter. Maritta Tkalec


    Weihnachten 1978/79 am Atlantikstrand, eine eher traurige Versammlung Maritta Tkalec


    Der Schriftsteller Jürgen Leskien, der die Arbeit der Brigade einige Monate lang begleitete, schenkt Hochprozentiges aus. Maritta Tkalec

    Ansonsten floss viel Energie in den Alltag: Sauberes Wasser herbeischaffen, Moskitonetze und Stromgenerator erzwingen, Bananenkisten durch ein paar Möbelstücke ersetzen, Kontakt zur Brauerei pflegen, denn Bier hebt die Laune in jedem Schützengraben und diente in Angola als Tauschwährung. Der Bauer des Ananasfeldes mit köstlichen Riesenfrüchten nahm gerne Bier, während der deutsche Farmer, seit Jahrzehnten ansässig im Hochland von Gabela, sich über ein Neues Deutschland freute.

    Vom Mut des jeweiligen Basisleiters hing ab, wie viel Abenteuer möglich war: Ausflüge ins Umland, in atemberaubende Landschaften, in abgelegene Dörfer, mit dem kubanischen Krabbenfischer auf den Atlantik, zur nächtlichen Festa mit Trommeln unter Palmen, der Besuch in der Zaubermittel-Apotheke eines Heilers. Wer zu Hause von solchen Erlebnissen berichten konnte, war der beneidete Star der Familienfeier.

    Für die Partei- und Jugendarbeit gab es in Luanda zwei Verantwortliche, aber Lobito lag Hunderte Kilometer weit weg. Als sie uns besuchten, hing natürlich im „Wohnzimmer“ die gebügelte FDJ-Fahne. Das Verbot, über die Arbeitskontakte hinaus keine Beziehungen in die Bevölkerung hinein zu pflegen, unterhöhlte die propagierte Grundidee von der Freundschaft der Völker, ließ sich aber umgehen.

    Roland Scholz erinnert sich an die politische Stimmung der Brigadisten: „Der Solidaritätsgedanke war nicht motivierend. Und von FDJ war da anfangs noch gar nichts.“ Dennoch: Die Bereitschaft, den angolanischen Nachbarn zu helfen, den Werkstattkollegen etwas beizubringen war groß – Ehrensache ebenso wie der reparierte Motor, auch wenn es mal über den Feierabend hinausging.


    W50 als Busersatz im kubanischen Baracoa. Auch in Kuba arbeitete eine Freundschaftsbrigade. Sarang/CC0 1.0 Universal

    Immer wieder rückten wir camaradas alemães aus zu Sonderaktionen am Wochenende oder wenn die örtliche Verwaltung ein besonders großes Problem hatte. Zu offiziellen Anlässen wie Kundgebungen an Feiertagen oder Kulturereignissen erschienen wir im Blauhemd. Man war froh über jede Abwechslung.

    Heimweh und Seelenkasper

    Und nicht jeder blieb in den langen Monaten fern von zu Hause – ohne Telefon und nur alle vier Wochen Postlieferung – psychisch stabil. Da konnten die Palmen noch so rauschen und der Atlantik in der Sonne blitzen: Zu Weihnachten kam zum Heimweh der Seelenkasper, nach reichlich Bier flossen auch die vom Vater oder Opa gehörten Landsersprüche. Ansonsten erlebten wir eine Region im Krieg. Die Rebellenorganisation der Unità überfiel Transporte, zündete Bomben vor Krankenhaus und Volksladen. Es galt nächtliche Ausgangssperre. Kubanische Militärs wohnten in der Nachbarschaft.

    In den DDR-Zeitungen, die über die Freundschaftsbrigaden berichteten, fehlte das Wort „Solidarität“ niemals – dennoch blieben die Texte überwiegend in offiziösem und emotional trockenem Tonfall. Unkontrollierte Begeisterung für Abenteuer in Afghanistan, Somalia, Guinea-Conakry oder Kuba zu wecken, lag offenbar nicht in der Absicht. Dafür bekamen wir den vermessenen Anspruch zu hören, man stehe als Brigadista gemeinsam mit den natürlichen Verbündeten in den Entwicklungsländern an „vorderster Front im Kampf für den weltweiten Übergang vom Kapitalismus zum Sozialismus/Kommunismus“.

    Gleichwohl: Die Männer der DDR-Führung meinten es mit der Botschaft der Brigaden – Internationalismus und Solidarität – ernst. Bei Begegnungen mit Vertretern junger Nationalstaaten gingen ihnen die Herzen auf. Auch die Taschen. Als Dolmetscherin habe ich das erlebt: Wenn DDR-Offizielle Afrika besuchten, brach sich sentimentale Erinnerung an die Träume der eigenen Jugend Bahn. Wirtschaftlich ertragreich arbeiteten die Freundschaftsbrigaden nicht. Doch sie brachten Renommee – wichtig in den Jahren, als die DDR um staatliche Anerkennung kämpfte, dann bei Abstimmungen in der Uno und schließlich bei der Suche nach Wirtschaftspartnern.

    Die DDR kannte sich aus im Metier Berufsausbildung; und jeder hielt das für nützlich und sinnvoll. Die Partner wussten, dass die DDR-Brigaden mit Plan und Auftrag auch in entlegenen Gegenden arbeiteten, koordiniert und nicht nach dem Gießkannenprinzip.

    Der Berliner Afrikaspezialist Professor Ulrich van der Heyden hat in seiner Studie „Freundschaftsbrigaden, Peace Corps des Ostens“ die Strategie der Berufsausbildung beschrieben: die Besten aus den Berufsausbildungszentren zur Lehrmeisterausbildung in die DDR schicken, nach deren Rückkehr Übernahme der Projekte in lokale Hände.

    Das Ziel bestand von vornherein darin, sich wieder aus dem Projekt herausziehen, statt dauerhafte Abhängigkeiten zu erzeugen. Vorbildlich im Sinne der Hilfe zur Selbsthilfe. In den wenigen Projekten, die nach der Wiedervereinigung vom DED (Deutscher Entwicklungsdienst) übernommen wurden, verloren die Ortskräfte die Verantwortung. Dies erfuhr Ulrich van der Heyden von einer DED-Mitarbeiterin. Die DDR-Erfahrung interessierte nicht mehr.

    #histoire #DDR #RDA #Angola #FDJ #tier_monde #Afrique #solidarité_internationale

  • Pourquoi la vie sexuelle des femmes est-elle meilleure sous le socialisme ?
    https://labrique.net/index.php/thematiques/feminismes/1291-pourquoi-la-vie-sexuelle-des-femmes-est-elle-meilleure-sous-le-social

    Derrière ce titre un poil racoleur se cache une étude très sérieuse de l’universitaire Kristen Ghodsee sur le féminisme des anciens pays de l’Est. Le raisonnement qui fait passer de l’économie à l’orgasme est simple : la volonté des pays du bloc de l’Est d’enrôler les femmes dans la force de travail, couplée aux luttes des féministes communistes, ont permis la création d’une série de dispositifs favorisant l’indépendance économique des femmes. Celle-ci rend possible une plus grande égalité dans les couples (hétérosexuels), ce qui a des répercussions directes sur l’intimité : être moins préoccupée par sa survie quotidienne, moins accaparée par le travail domestique, moins dépendante de son mari, rend plus disponible pour la (...)

    #En_vedette #Féminismes

    • Why Women Have Better Sex Under Socialism And Other. Arguments for Economic Independence

      A spirited, deeply researched exploration of why capitalism is bad for women and how, when done right, socialism leads to economic independence, better labor conditions, better work-life balance and, yes, even better sex.

      In a witty, irreverent op-ed piece that went viral, Kristen Ghodsee argued that women had better sex under socialism. The response was tremendous — clearly she articulated something many women had sensed for years: the problem is with capitalism, not with us.

      Ghodsee, an acclaimed ethnographer and professor of Russian and East European Studies, spent years researching what happened to women in countries that transitioned from state socialism to capitalism. She argues here that unregulated capitalism disproportionately harms women, and that we should learn from the past. By rejecting the bad and salvaging the good, we can adapt some socialist ideas to the 21st century and improve our lives.

      She tackles all aspects of a woman’s life – work, parenting, sex and relationships, citizenship, and leadership. In a chapter called “Women: Like Men, But Cheaper,” she talks about women in the workplace, discussing everything from the wage gap to harassment and discrimination. In “What To Expect When You’re Expecting Exploitation,” she addresses motherhood and how “having it all” is impossible under capitalism.

      Women are standing up for themselves like never before, from the increase in the number of women running for office to the women’s march to the long-overdue public outcry against sexual harassment. Interest in socialism is also on the rise — whether it’s the popularity of Bernie Sanders or the skyrocketing membership numbers of the Democratic Socialists of America. It’s become increasingly clear to women that capitalism isn’t working for us, and Ghodsee is the informed, lively guide who can show us the way forward.

      https://www.hachettebookgroup.com/titles/kristen-r-ghodsee/why-women-have-better-sex-under-socialism/9781568588896

      #livre #indépendance_économique #capitalisme

  • Der größte DDR-Hit und die wahre Geschichte dahinter: „Über sieben Brücken musst du gehn“
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/peter-maffay-herbert-dreilich-ueber-sieben-bruecken-karat-sozialism


    Peter Maffay und Herbert Dreilich, Sänger von Karat, singen gemeinsam „Über sieben Brücken musst du gehn“.

    12.1.2024 von Werner Fritz Winkler - Ein Schriftsteller auf einer Großbaustelle, eine Liebe zwischen Polen und der DDR, ein Film-Song, der nicht erscheinen sollte: Das ist die Geschichte der Karat-Ballade.

    Für nicht wenige Ostdeutsche ist das Lied „Über sieben Brücken musst du gehn“ eine Art Hymne. Quasi ein Symbol ostdeutscher Lebensleistung, die eng mit ihrem Leben, ihren Gefühlen und ihrer Sozialisierung verbunden ist. Dagegen sind noch immer nicht wenige „Altbundesbürger“ überrascht, wenn sie erfahren, dass der Hit nicht von Peter Maffay getextet und komponiert wurde.

    Die beiden Hauptakteure, der Literat Helmut Richter sowie der Musiker und Komponist Ulrich „Ed“ Swillms, denen wir diese Rock-Ballade verdanken, weilen nicht mehr unter uns. Sie starben am 3. November 2019 bzw. am 27. Juni 2023. Aber bis heute lassen sich die einzigartige Geschichte und die emotionalen Erinnerungen an dieses Lied, das bisher in 30 Sprachen übersetzt und von mehr als 100 Interpreten gesungen wurde, fortschreiben. Die Geschichte des Liedes ist zugleich auch ein Zeugnis der Widersprüche und Konflikte, mit denen Künstler der DDR umgehen mussten.

    Wahlen im Osten: Es ist Unsinn, den Erfolg der AfD mit der DDR zu erklären

    DDR-Maler Jürgen Wittdorf: Warum 2024 das große Jahr des Ost-Künstlers wird

    Anzeige | Zum Weiterlesen scrollen
    Meistgelesene Artikel

    Im Frühjahr 1967 erhält der seit drei Jahren freiberuflich tätige Journalist und Schriftsteller Helmut Richter eine Einladung in das Leipziger Ernst-Thälmann-Haus, dem Sitz des FDGB. Dort wird ihm vom Kultursekretär ein Vertrag für ein Auftragswerk vorgelegt. Die Zielstellung lautet: Literarische Begleitung der Arbeit auf der Großbaustelle des Braunkohlenkraftwerks Thierbach. Dessen Bau ist ein Gemeinschaftsprojekt des Rates für Gegenseitige Wirtschaftshilfe (RGW), dem Gegenstück des Ostblockes zur EWG, der heutigen Europäischen Union. Die Kraftwerksbauer nehmen den „Schreiberling“ für mehre Monate bei sich auf.

    Open Source Newsletter

    Vielen Dank für Ihre Anmeldung.
    Sie erhalten eine Bestätigung per E-Mail.
    Helmut Richter: Er schrieb „Über sieben Brücken musst du gehn“

    Auf dieser Vertrauensbasis entstehen mehrere Reportagen. Sie handeln von der Zusammenarbeit, dem Zusammenleben und den Problemen der polnischen, sowjetischen, ungarischen und deutschen Arbeiter und Ingenieure auf der Baustelle und darüber hinaus. Aber auch von Missständen berichtet er. Und er schreibt von der jungen Liebe zwischen dem polnischen Brigadier Roman und einer Deutschen. Sie wollen heiraten, doch die Hochzeit platzt. Diese Episode beschäftigt Richter auch Jahre später noch.

    Das Braunkohlenkraftwerk Thierbach während des Baus.

    Sofortige Beachtung finden seine Schilderungen des Alltags und vom Miteinander der unterschiedlichen Nationalitäten auf der Großbaustelle. Im Rundfunk werden Lesungen gesendet. Der mit 15.000 DDR-Mark dotierte FDGB-Literaturpreis ist im Gespräch. 1969 erscheinen die Reportagen unter dem Titel „Schnee auf dem Schornstein“ in einem kleinen Taschenbuch im Mitteldeutschen-Verlag. Geplant als „Schwerpunkttitel“ zu Ehren des 20. Jahrestages der DDR. Auflagenhöhe: 5000 Stück. Das gelb-schwarze Büchlein ist überall im Angebot, auch im Buchladen im ZK der SED.

    Von dort ziehen Anfang September 1969 plötzlich dunkle Wolken auf. Der Grund: Mitarbeiter der Abteilung Maschinenbau und Metallurgie finden das Buch nicht linientreu. Nach ihrer Überzeugung wird über „Ereignisse vom Aufbau des KW Thierbach ohne Wahrung des Vertraulichkeitsgrades ausführlich berichtet“ und Probleme der Zusammenarbeit der RGW-Länder nicht „wahrheitsgemäß“ geschildert. Des Weiteren sind sie der Auffassung, die „Klassenwachsamkeit“ wird nicht eingehalten und Staats- und Wirtschaftsfunktionäre werden verunglimpft. Die Information geht zunächst an den ZK-Sekretär für Wirtschaft, Günter Mittag. Wenig später erhält sie auch Erich Honecker, damals schon der zweitmächtigste Mann im Parteiapparat.

    Nach einer teilweise kontrovers geführten Diskussion setzen sich Ende November 1969 die Hardliner durch. Das Buch wird aus dem Handel genommen. Die noch vorhandenen 1600 Exemplare im Lager des Leipziger Kommissions- und Großbuchhandels werden eingestampft. Auch das in der Deutschen Bücherei in Leipzig hinterlegte Belegexemplar darf nicht mehr ausgeliehen werden.

    Für Helmut Richter folgt eine Zeit der großen Enttäuschung. Richter ahnt zu diesem Zeitpunkt nicht, dass die in Kritik geratenen und verbotenen Reportagen zur Triebfeder für sein größtes literarisches Werk und zu einer deutschsprachigen Rockballade werden. Die Erlebnisse auf der Thierbacher Großbaustelle lassen ihn nicht los. 1975 entsteht die deutsch-polnische Liebesgeschichte „Über sieben Brücken musst du gehn“.


    Helmut Richter im Jahr 2002.

    Die Kritik an Richter hält jedoch weiter an. Seine Arbeiterfiguren und realistischen Beschreibungen der gelebten Freundschaft der sozialistischen Bruderländer werden als „problematisch“ eingeschätzt. Mitte der 70er-Jahre verschärft sich das politische Klima in der DDR. Die ersten 10.000 DDR-Bürger stellen einen Antrag auf Ausreise. Der Liedermacher Wolf Biermann wird 1976 ausgebürgert und wenig später siedelt Manfred Krug in die BRD über. Ein anderes, weltoffeneres Erscheinungsbild zeigt dagegen die Volksrepublik Polen. Auf Märkten werden amerikanische Jeans, Schallplatten, die in der DDR nicht erhältlich sind, und sogar Symbole der amerikanischen GI aus dem Vietnamkrieg angeboten. Der politisch verordnete Freundschaftsgedanke wird vom Ansturm auf diese Waren überlagert.

    Ed Swillms von Karat: Wie der Song komponiert wurde

    Der DDR-Fernsehfunk erhält deshalb den Auftrag, möglichst schnell einen Film zum Thema Freundschaft mit dem polnischen Volk zu machen. 1976 kauft er überraschend die Rechte an Richters Liebesgeschichte. Der bis vor kurzem noch geschmähte Literat darf das Szenarium für den Film mit den Hauptfiguren Gitta Rebus, einer deutschen Chemielaborantin, und dem polnischen Bauarbeiter Jerzy Roman schreiben. Ort der Handlung sind das Braunkohlenveredlungswerk Espenhain, im Film Zaspenhain genannt, und die Thierbacher Großbaustelle. Verknüpft werden das während des Zweiten Weltkrieges in dieser Region erlittene Schicksal polnischer Zwangsarbeiter und die Nachwirkungen auf eine deutsch-polnische Liebesbeziehung in der Gegenwart.


    Die Band Karat. Ganz links: Ed Swillms.

    Gedreht wird der Film in Hagenwerder bei Görlitz, Pößneck in Thüringen und in Borna bei Leipzig. Die Regie für den Film führt Hans Werner. Es ist sein erster Film. Bisher hat er als Regieassistent des Erfolgsregisseurs Lothar Bellag („Daniel Druskat“) gearbeitet. Der hatte „keinen großen Bock“ auf diesen Film und meldete sich krank. Trotz der vielen ungeklärten Probleme nutzt Werner diese Chance. Sofort hat er eine große „Baustelle“: Es gibt noch keine Filmmusik. Viele der damals populären Komponisten werden angefragt. Doch keiner hatte Zeit oder Lust.

    Werner bringt schließlich den Keyboarder und Komponisten der jungen Rockband Karat, Ulrich „Ed“ Swillms, ins Gespräch. Dieser braucht etwa 14 Tage, bis er die zündende Idee hat. Schließlich wird das Ganze über den Preis, 4000 Westmark, auf den Weg gebracht. Erst am Ende der Dreharbeiten entsteht die Idee, dem Film einen Titelsong zu geben. Die Textzeile „Über sieben Brücken musst du geh’n“ soll ihn emotional aufwerten. Richter stellt sich dieser Herausforderung. Er hat bis dahin noch nie einen Songtext geschrieben. Die Erinnerungen an sein eigenes Schicksal sind ihm hilfreich. Er kam 1945 als Flüchtlingskind aus Tschechien nach Deutschland.


    Karat bei einem Auftritt 1976.

    Ende 1977 wird die Rockballade unter ungünstigen Bedingungen in einem Studio in Berlin-Grünau produziert. Sänger ist Herbert Dreilich (verstorben am 12.12.2004) der Frontmann von Karat. Die Übergabe des Demobandes erfolgt bei einem Treffen im Interhotel Gera. Mehr scherzhaft sagt Helmut Richter nach dem ersten Anhören: Das wird ein Welthit. Am Abend des 30. April 1978 wird der Film im Ersten Programm des Fernsehens der DDR erstmals ausgestrahlt. Völlig überraschend laufen unmittelbar nach dem Abspann in Adlershof die Telefone heiß. Die Anrufer, darunter auch 28 aus West-Berlin und der BRD, wollen wissen, wann und wo es die Schallplatte mit dem Titelsong zu kaufen gibt.

    Peter Maffay bittet um Erlaubnis für eine Coverversion

    Um das zu erreichen, müssen wiederum einige DDR-typische Hürden genommen werden. Es wird die Meinung vertreten, Text und Musik seien zu sentimental und es gebe Titel, die die Ziele des Sozialismus besser widerspiegeln. Zu den prominenten Befürwortern gehört die einflussreiche Autorin Gisela Steineckert. Als die Platte endlich gepresst ist und in den Handel kommen soll, fehlt es im Druckhaus Gotha an der roten Farbe für das Plattencover. Sie war wegen des Druckes der vielen Plakate für den 1. Mai ausgegangen. Noch im selben Jahr siegt die Gruppe Karat mit dem Lied beim Internationalen Schlagerfestival in Dresden. Eine Teilnahme des Filmes bei einem renommierten Festival in Prag wird dagegen von den DDR-Oberen verhindert. Der Grund: Die Schauspielerin Barbara Adolf, Darstellerin der Mutter von Gitta Rebus, ist im selben Jahr in die BRD übergesiedelt. Bei der Abnahme des Films kommentiert der anwesende Karl-Eduard von Schnitzler („Der schwarze Kanal“) den Satz „Ich gehe hier nicht weg!“ ihrer Figur mit den Worten: „Jetzt hat sie es sich wohl anders überlegt.“


    Karat bei der „ZDF-Hitparade“ 1982.

    Der Erfolgsgeschichte des Titelsongs konnten diese ideologischen Machtspiele nichts anhaben. 1979 erscheint von Karat das Album „Über sieben Brücken“, welches wenig später unter dem Namen „Albatros“ in der BRD veröffentlicht wird. Insgesamt liegen die Verkaufszahlen in den folgenden Jahren in Ost und West fast bei einer Million. Als Peter Maffay den Song zum ersten Mal im Rundfunk hört, ist er sofort begeistert und bemüht sich um Kontakt zu Karat. 1980 trifft er die Gruppe bei einem Konzert in Wiesbaden. Er bittet sie um Erlaubnis für eine Coverversion. Karat willigt ein und Maffay arrangiert das Lied neu. Die markanteste Veränderung wird das Saxofon-Solo. Der Song erlangt in dieser Version eine noch größere Bekanntheit. Maffays Album „Revanche“ verkauft sich mit dem Titel über zwei Millionen Mal. Ab 1990 singen Maffay und Karat ihn auch bei gemeinsamen Auftritten.

    Weitgehend unbekannt geblieben ist – die Hauptfiguren Gitta und Jerzy sind keine Erfindung. Sie gab es tatsächlich. Beide trugen im Film und der ihm zugrundeliegenden Liebesgeschichte nur andere Namen. Sie arbeiteten und wohnten einige Jahre in der Industriegemeinde Espenhain. Im Unterschied zum Film haben beide geheiratet und ein gemeinsames Kind. Später ziehen sie nach Hoyerswerda. Die Beziehung hält nicht und er kehrt nach der Trennung in seine Heimat zurück. Nur die Geschichte, dass die Figur Jerzy das Kind von polnischen Zwangsarbeitern ist, welches in Espenhain zur Welt kam und dessen Vater dort starb, hat Richter frei erfunden.

    Ostdeutsche Identität: „Im Westen wird auch nur mit Wasser gekocht“

    Ideologie und Urlaubsreisen in der DDR: Welche Rolle spielten die FDGB-Gewerkschaften?

    Bis ins hohe Alter hielt Helmut Richter freundschaftliche Verbindungen zu den Menschen aus der Kohleregion im Süden von Leipzig. Sein Grabstein aus Rochlitzer Porphyr auf dem Gohliser Friedhof in Leipzig trägt die Inschrift „Über 7 Brücken musst du gehn“. Wenige Tage vor Weihnachten 2023 hat der Leipziger Schriftsteller Ralph Grüneberger Richters Leben und Werk in einem sehr persönlichen Filmporträt („Über sieben Brücken. Helmut Richter“) der Öffentlichkeit präsentiert.

    Werner Fritz Winkler lebt im Leipziger Südraum und kannte Helmut Richter persönlich. Er erinnert mit Vorträgen an den Film und das Lied „Über sieben Brücken musst du gehn“.

    #histoire #DDR #RDA #Allemagne #culture #musique #politique

  • Mit Postkarten gegen die Todesmaschine
    https://www.spiegel.de/fotostrecke/widerstand-gegen-hitler-das-berliner-ehepaar-hampel-fotostrecke-142653.html


    https://cdn.prod.www.spiegel.de/images/461f1b34-0001-0004-0000-000001071187_w820_r1.7787418655097613_f
    Ce destin de résistant est vécu aujourd’hui par de nombreuses personnes qui osent s’opposer aux machinations des puissants. Nous leur devons notre soutien. Leur ériger des monuments ne suffit pas.

    Auf Karten riefen Elise und Otto Hampel zum Sturz der Nazis auf. 1943 wurden sie in Berlin hingerichtet.

    Text :

    Fort mit dem Hitler Verreckungssystem!
    Der gemeine Soldat Hitler und seine Bande stürzen uns in den Abgrund!
    Diese Hitler Göring Himmler Goebbels Bande ist in unser Deutschland nur Todes Raum zu gewähren!

    Elise und Otto Hampel
    Hintergrund
    https://www.berlin.de/kunst-und-kultur-mitte/geschichte/erinnerungskultur/artikel.723588.php

    Elise und Otto Hampel verteilten im Umfeld ihrer Wohnung im Wedding, aber auch in Charlottenburg, Schöneberg und Kreuzberg von 1940 bis 1942 handbeschriftete Postkarten, in denen sie zum Widerstand gegen das nationalsozialistische Regime aufriefen. Zunächst lange unentdeckt, wurden sie 1942 beim Auslegen der Karten beobachtet, denunziert und am 8. April 1943 in Berlin-Plötzensee hingerichtet. Ihr Handeln gilt heute als ein herausragendes Beispiel für den unorganisierten Widerstand gegen die nationalsozialistische Diktatur.
    ...
    an ihrem Wohnhaus in der Amsterdamer Str. 10 weist eine Gedenktafel auf ihr Schicksal hin.


    Platzbenennung in Wedding : Das bessere Argument
    https://taz.de/Platzbenennung-in-Wedding/!5010771

    Mais non, pour des raisons formelles (qui cachent toujours les véritables forces et mobiles) aujourd’hui (13.1.2024) le square ne porte toujours pas le nom des résistants contre le nazisme célébrés par Hans Fallada.

    26. 4. 2015 von Claudius Prößer

    In der Weddinger Müllerstraße wird ein namenloser Platz nach den Antifaschisten Elise und Otto Hampel benannt. Der Weg dahin war steinig.
    ...
    Widerstand Wedding Straßenname Armin-Paul Hampel

    Jeder stirbt für sich allein
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Jeder_stirbt_f%C3%BCr_sich_allein_(Roman)

    Roman von Hans Fallada (1947), Seul dans Berlin

    Texte complet (DE)
    https://www.projekt-gutenberg.org/fallada/jedersti/jedersti.html

    #antifascisme #résistance #nazis #histoire #1942

  • Les ravages de la drogue, quand même, c’est triste à voir…
    https://www.europe1.fr/politique/info-europe-1-regeneration-audace-discipline-republicaine-ce-qua-dit-emmanue

    Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron a continué sa prise de parole ainsi : « Le 21e siècle est le siècle de la régénération. Et cette régénération vous ordonne de renouer avec l’esprit de la Révolution française. J’ai choisi pour la France le plus jeune Premier ministre de son histoire : ce n’est pas un risque, c’est une chance », a-t-il déclaré avant de poursuivre.

    « Votre mission est d’éviter le grand effacement de la France face au défi d’un monde en proie au tumulte. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce à l’instant. Vous n’êtes pas seulement des ministres, vous êtes les soldats de l’an II du quinquennat. Je ne veux pas de ministres qui administrent, je veux des ministres qui agissent. Je ne veux pas de gestionnaires, je veux des révolutionnaires. Ce gouvernement n’a qu’un seul mot d’ordre : de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace. Ce gouvernement sera celui de la discipline républicaine. Je ne veux pas d’états d’âme, je veux des états de services. »

  • Blinne Ní Ghrálaigh: Lawyer’s closing statement in ICJ case against Israel praised

    This was the powerful closing statement in South Africa’s genocide case against Israel.

    Senior advocate #Blinne_Ní_Ghrálaigh addressed the International Court of Justice on day one of the hearing.

    ICJ: Blinne Ní Ghrálaigh’s powerful closing statement in South Africa case against Israel
    https://www.youtube.com/watch?v=ttrJd2aWF-Y&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.thenational.sco

    https://www.thenational.scot/news/24042943.blinne-ni-ghralaigh-lawyers-closing-statement-icj-case-israel

    #Cour_internationale_de_justice (#CIJ) #Israël #Palestine #Afrique_du_Sud #justice #génocide

    • Israël commet-il un génocide à #Gaza ? Le compte rendu d’une #audience historique

      Alors que les massacres israéliens à Gaza se poursuivent, l’Afrique du Sud a tenté de démontrer, jeudi 11 et vendredi 12 janvier devant la justice onusienne, qu’un génocide est en train d’être commis par Israël à Gaza.

      « Une #calomnie », selon l’État hébreu.

      Devant le palais de la Paix de #La_Haye (Pays-Bas), la bataille des #mots a commencé avant même l’audience. Jeudi 11 janvier au matin, devant la #Cour_de_justice_internationale_des_Nations_unies, des manifestants propalestiniens ont exigé un « cessez-le-feu immédiat » et dénoncé « l’#apartheid » en cours au Proche-Orient. Face à eux, des familles d’otages israélien·nes ont montré les photos de leurs proches kidnappés le 7 octobre par le Hamas.

      Pendant deux jours, devant 17 juges internationaux, alors que les massacres israéliens à Gaza continuent de tuer, de déplacer et de mutiler des civils palestiniens (à 70 % des femmes et des enfants, selon les agences onusiennes), le principal organe judiciaire des Nations unies a examiné la requête, précise et argumentée, de l’Afrique du Sud, destinée à imposer au gouvernement israélien des « #mesures
      _conservatoires » pour prévenir un génocide de la population palestinienne de Gaza.

      La première et plus urgente de ces demandes est l’arrêt immédiat des #opérations_militaires israéliennes à Gaza. Les autres exigent des mesures urgentes pour cesser les tueries, les déplacements de population, faciliter l’accès à l’eau et à la nourriture, et prévenir tout génocide.

      La cour a aussi entendu les arguments d’Israël, qui nie toute #intention_génocidaire et a martelé son « #droit_à_se_défendre, reconnu par le droit international ».

      L’affaire ne sera pas jugée sur le fond avant longtemps. La décision sur les « mesures conservatoires », elle, sera rendue « dès que possible », a indiqué la présidente de la cour, l’États-Unienne #Joan_Donoghue.

      Rien ne dit que les 17 juges (dont un Sud-Africain et un Israélien, Aharon Barak, ancien juge de la Cour suprême israélienne, de réputation progressiste mais qui n’a jamais critiqué la colonisation israélienne) donneront raison aux arguments de l’Afrique du Sud, soutenue dans sa requête par de nombreux États du Sud global. Et tout indique qu’une décision sanctionnant Israël serait rejetée par un ou plusieurs #vétos au sein du #Conseil_de_sécurité des Nations unies.

      Cette #audience solennelle, retransmise sur le site de l’ONU (revoir les débats du jeudi 11 et ceux du vendredi 12), et relayée par de nombreux médias internationaux, a pourtant revêtu un caractère extrêmement symbolique, où se sont affrontées deux lectures radicalement opposées de la tragédie en cours à Gaza.

      « Israël a franchi une limite »

      Premier à prendre la parole, l’ambassadeur sud-africain aux Pays-Bas, #Vusi_Madonsela, a d’emblée replacé « les actes et omissions génocidaires commis par l’État d’Israël » dans une « suite continue d’#actes_illicites perpétrés contre le peuple palestinien depuis 1948 ».

      Face aux juges internationaux, il a rappelé « la Nakba du peuple palestinien, conséquence de la #colonisation_israélienne qui a [...] entraîné la #dépossession, le #déplacement et la #fragmentation systématique et forcée du peuple palestinien ». Mais aussi une « #occupation qui perdure depuis cinquante-six ans, et le siège de seize ans imposé [par Israël] à la bande de Gaza ».

      Il a décrit un « régime institutionnalisé de lois, de politiques et de pratiques discriminatoires, mises en place [par Israël – ndlr] pour établir sa #domination et soumettre le peuple palestinien à un apartheid », dénonçant des « décennies de violations généralisées et systématiques des #droits_humains ».

      « En tendant la main aux Palestiniens, nous faisons partie d’une seule humanité », a renchéri le ministre de la justice sud-africain, #Ronald_Ozzy_Lamola, citant l’ancien président Nelson Mandela, figure de la lutte contre l’apartheid dans son pays.

      D’emblée, il a tenté de déminer le principal argument du gouvernement israélien, selon lequel la procédure devant la Cour internationale de justice est nulle et non avenue, car Israël mènerait une #guerre_défensive contre le #Hamas, au nom du #droit_à_la_légitime_défense garanti par l’article 51 de la charte des Nations unies – un droit qui, selon la Cour internationale de justice, ne s’applique pas aux #Territoires_occupés. « Gaza est occupée. Israël a gardé le contrôle de Gaza. [...] Ses actions renforcent son occupation : la légitime défense ne s’applique pas », insistera un peu plus tard l’avocat Vaughan Lowe.

      « L’Afrique du Sud, affirme le ministre sud-africain, condamne de manière catégorique la prise pour cibles de civils par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens le 7 octobre 2023. Cela étant dit, aucune attaque armée contre le territoire d’un État, aussi grave soit-elle, même marquée par la commission des #crimes atroces, ne saurait constituer la moindre justification ni le moindre prétexte, pour se rendre coupable d’une violation, ni sur le plan juridique ni sur le plan moral », de la #convention_des_Nations_unies_pour_la_prévention_et_la_répression_du_crime_de_génocide, dont est accusé l’État hébreu.

      « La réponse d’Israël à l’attaque du 7 octobre, a-t-il insisté, a franchi cette limite. »

      Un « génocide » au caractère « systématique »

      #Adila_Hassim, principale avocate de l’Afrique du Sud, s’est évertuée à démontrer méthodiquement comment Israël a « commis des actes relevant de la définition d’#actes_de_génocide », dont elle a martelé le caractère « systématique ».

      « Les Palestiniens sont tués, risquent la #famine, la #déshydratation, la #maladie, et ainsi la #mort, du fait du siège qu’Israël a organisé, de la #destruction des villes, d’une aide insuffisante autorisée à atteindre la population, et de l’impossibilité à distribuer cette maigre aide sous les #bombardements incessants, a-t-elle énuméré. Tout ceci rend impossible d’avoir accès aux éléments essentiels de la vie. »

      Adila Hassim s’est attelée à démontrer en quoi la #guerre israélienne cochait les cases du génocide, tel qu’il est défini à l’article 2 de la convention onusienne : « Des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. »

      Le « meurtre des membres du groupe », premier élément du génocide ? Adila Hassim évoque le « meurtre de masse des Palestiniens », les « 23 000 victimes dont 70 % sont des femmes ou des enfants », et « les 7 000 disparus, présumés ensevelis sous les décombres ». « Il n’y a pas de lieu sûr à Gaza », dit-elle, une phrase empruntée aux responsables de l’ONU, répétée de nombreuses fois par la partie sud-africaine.

      Hasssim dénonce « une des campagnes de bombardement les plus lourdes dans l’histoire de la guerre moderne » : « 6 000 bombes par semaine dans les trois premières semaines », avec des « #bombes de 900 kilos, les plus lourdes et les plus destructrices », campagne qui vise habitations, abris, écoles, mosquées et églises, dans le nord et le sud de la bande de Gaza, camps de réfugié·es inclus.

      « Les Palestiniens sont tués quand ils cherchent à évacuer, quand ils n’ont pas évacué, quand ils ont pris la #fuite, même quand ils prennent les itinéraires présentés par Israël comme sécurisés. (...) Des centaines de familles plurigénérationelles ont été décimées, personne n’ayant survécu (...) Personne n’est épargné, pas même les nouveau-nés (...) Ces massacres ne sont rien de moins que la #destruction_de_la_vie_palestinienne, infligée de manière délibérée. » Selon l’avocate, il existe bien une #intention_de_tuer. « Israël, dit-elle, sait fort bien combien de civils perdent leur vie avec chacune de ces bombes. »

      L’« atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe », et la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle », autres éléments constitutifs du génocide ? Adila Hassim évoque « la mort et la #mutilation de 60 000 Palestiniens », les « civils palestiniens arrêtés et emmenés dans une destination inconnue », et détaille le « #déplacement_forcé de 85 % des Palestiniens de Gaza » depuis le 13 octobre, sans retour possible pour la plupart, et qui « répète une longue #histoire de #déplacements_forcés de masse ».

      Elle accuse Israël de « vise[r] délibérément à provoquer la faim, la déshydratation et l’inanition à grande échelle » (93 % de la population souffrent d’un niveau critique de faim, selon l’Organisation mondiale de la santé), l’aide empêchée par les bombardements et qui « ne suffit tout simplement pas », l’absence « d’eau propre », le « taux d’épidémies et de maladies infectieuses qui s’envole », mais aussi « les attaques de l’armée israélienne prenant pour cible le système de santé », « déjà paralysé par des années de blocus, impuissant face au nombre de blessures ».

      Elle évoque de nombreuses « naissances entravées », un autre élément constitutif du génocide.

      « Les génocides ne sont jamais annoncés à l’avance, conclut-elle. Mais cette cour a devant elle 13 semaines de #preuves accumulées qui démontrent de manière irréfutable l’existence d’une #ligne_de_conduite, et d’#intentions qui s’y rapportent, justifiant une allégation plausible d’actes génocidaires. »

      Une « #déshumanisation_systématique » par les dirigeants israéliens

      Un autre avocat s’avance à la barre. Après avoir rappelé que « 1 % de la population palestinienne de Gaza a été systématiquement décimée, et qu’un Gazaoui sur 40 a été blessé depuis le 7 octobre », #Tembeka_Ngcukaitobi décortique les propos des autorités israéliennes.

      « Les dirigeants politiques, les commandants militaires et les représentants de l’État d’Israël ont systématiquement et explicitement exprimé cette intention génocidaire, accuse-t-il. Ces déclarations sont ensuite reprises par des soldats, sur place à Gaza, au moment où ils anéantissent la population palestinienne et l’infrastructure de Gaza. »

      « L’intention génocidaire spécifique d’Israël, résume-t-il, repose sur la conviction que l’ennemi n’est pas simplement le Hamas, mais qu’il est à rechercher au cœur même de la société palestinienne de Gaza. »

      L’avocat multiplie les exemples, encore plus détaillés dans les 84 pages de la requête sud-africaine, d’une « intention de détruire Gaza aux plus hauts rangs de l’État » : celle du premier ministre, #Benyamin_Nétanyahou, qui, à deux reprises, a fait une référence à #Amalek, ce peuple que, dans la Bible (I Samuel XV, 3), Dieu ordonne d’exterminer ; celle du ministre de la défense, qui a comparé les Palestiniens à des « #animaux_humains » ; le président israélien #Isaac_Herzog, qui a jugé « l’entièreté de la nation » palestinienne responsable ; celle du vice-président de la Knesset, qui a appelé à « l’anéantissement de la bande de Gaza » (des propos condamnés par #Nétanyahou) ; ou encore les propos de nombreux élus et députés de la Knesset appelant à la destruction de Gaza.

      Une « déshumanisation systématique », dans laquelle les « civils sont condamnés au même titre que le Hamas », selon Tembeka Ngcukaitobi.

      « L’intention génocidaire qui anime ces déclarations n’est nullement ambiguë pour les soldats israéliens sur le terrain : elle guide leurs actes et leurs objectifs », poursuit l’avocat, qui diffuse devant les juges des vidéos où des soldats font eux aussi référence à Amalek, « se filment en train de commettre des atrocités contre les civils à Gaza à la manière des snuff movies », ou écoutent un réserviste de 95 ans les exhorter à « tirer une balle » sur leur « voisin arabe » et les encourager à une « destruction totale ».

      L’avocat dénonce le « manquement délibéré de la part du gouvernement à son obligation de condamner, de prévenir et de réprimer une telle incitation au génocide ».

      Après une plaidoirie technique sur la capacité à agir de l’Afrique du Sud, #John_Dugard insiste : « Gaza est devenu un #camp_de_concentration où un génocide est en cours. »

      L’avocat sud-africain #Max_du_Plessis exhorte la cour à agir face à Israël, qui « depuis des années (...) s’estime au-delà et au-dessus de la loi », une négligence du droit rendue possible par l’#indifférence de la communauté internationale, qui a su, dans d’autres conflits (Gambie, Bosnie, Ukraine) décider qu’il était urgent d’agir.

      « Gaza est devenu inhabitable », poursuit l’avocate irlandaise #Blinne_Ni_Ghralaigh. Elle énumère d’autres chiffres : « Au rythme actuel », égrène-t-elle, « 247 Palestiniens tués en moyenne chaque jour », dont « 48 mères » et « plus de 117 enfants », et « 629 blessés ». Elle évoque ces enfants dont toute la famille a été décimée, les secouristes, les enseignants, les universitaires et les journalistes tués dans des proportions historiques.

      « Il s’agit, dit-elle, du premier génocide de l’Histoire dont les victimes diffusent leur propre destruction en temps réel, dans l’espoir vain que le monde fasse quelque chose. » L’avocate dévoile à l’écran les derniers mots du docteur #Mahmoud_Abu_Najela (Médecins sans frontières), tué le 23 novembre à l’hôpital Al-Awda, écrits au feutre sur un tableau blanc : « À ceux qui survivront. Nous avons fait ce que nous pouvons. Souvenez-vous de nous. »

      « Le monde, conclut Blinne Ni Ghralaigh, devrait avoir #honte. »

      La réponse d’Israël : une « calomnie »

      Vendredi 12 janvier, les représentants d’Israël se sont avancés à la barre. Leur argumentation a reposé sur deux éléments principaux : un, la Cour internationale de justice n’a pas à exiger de « mesures conservatoires » car son armée ne commet aucun génocide ; deux, si génocide il y a, il a été commis par le Hamas le 7 octobre 2023.

      Premier à prendre la parole, #Tal_Becker, conseiller juridique du ministère des affaires étrangères israélien, invoque l’Histoire, et le génocide infligé aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, « le meurtre systématique de 6 millions de juifs dans le cadre d’une destruction totale ».

      « Israël, dit-il, a été un des premiers États à ratifier la convention contre le génocide. » « Pour Israël, insiste-t-il, “#jamais_plus” n’est pas un slogan, c’est une #obligation_morale suprême. »

      Dans « une époque où on fait bon marché des mots, à l’heure des politiques identitaires et des réseaux sociaux », il dénonce une « #instrumentalisation » de la notion de génocide contre Israël.

      Il attaque une présentation sud-africaine « totalement dénaturée des faits et du droit », « délibérément manipulée et décontextualisée du conflit actuel », qualifiée de « calomnie ».

      Alors que les avocats sud-africains avaient expliqué ne pas intégrer les massacres du Hamas dans leur requête devant la justice onusienne, car « le Hamas n’est pas un État », Tal Becker estime que l’Afrique du Sud « a pris le parti d’effacer l’histoire juive et tout acte ou responsabilité palestiniens », et que les arguments avancés « ne se distinguent guère de ceux opposés par le Hamas dans son rejet d’Israël ». « L’Afrique du Sud entretient des rapports étroits avec le Hamas » et le « soutient », accuse-t-il.

      « C’est une guerre qu’Israël n’a pas commencée », dit-il en revenant longuement, images et enregistrements à l’appui, sur les atrocités commises par le Hamas et d’autres groupes palestiniens le 7 octobre, « le plus important massacre de juifs en un jour depuis la #Shoah ».

      « S’il y a eu des actes que l’on pourrait qualifier de génocidaires, [ils ont été commis] contre Israël », dit-il, évoquant le « #programme_d’annihilation » des juifs par le Hamas. « Israël ne veut pas détruire un peuple, poursuit-il. Mais protéger un peuple : le sien. »

      Becker salue les familles d’otages israéliens présentes dans la salle d’audience, et montre certains visages des 130 personnes kidnappées dont le pays est toujours sans nouvelle. « Y a-t-il une raison de penser que les personnes que vous voyez à l’écran ne méritent pas d’être protégées ? », interroge-t-il.

      Pour ce représentant de l’État israélien, la demande sud-africaine de mesures conservatoires revient à priver le pays de son droit à se défendre.

      « Israël, poursuit-il, se défend contre le Hamas, le Djihad palestinien et d’autres organisations terroristes dont la brutalité est sans limite. Les souffrances sont tragiques, sont déchirantes. Les conséquences sont parfaitement atroces pour les civils du fait du comportement du Hamas, qui cherche à maximiser les pertes de civils alors qu’Israël cherche à les minorer. »

      Becker s’attarde sur la « #stratégie_méprisable » du Hamas, une « méthode de guerre intégrée, planifiée, de grande ampleur et odieuse ». Le Hamas, accuse-t-il, « a, de manière systématique, fondu ses opérations militaires au sein de zones civiles densément peuplées », citant écoles, mosquées et hôpitaux, des « milliers de bâtiments piégés » et « utilisés à des fins militaires ».

      Le Hamas « a fait entrer une quantité innombrable d’armes, a détourné l’aide humanitaire ». Remettant en cause le chiffre « non vérifié » de 23 000 victimes (pourtant confirmé par les Nations unies), Tal Becker estime que de nombreuses victimes palestiniennes sont des « militants » qui ont pu prendre « une part directe aux hostilités ». « Israël respecte le droit », martèle-t-il. « Si le Hamas abandonne cette stratégie, libère les otages, hostilités et violences prendront fin. »

      Ponte britannique du droit, spécialiste des questions juridiques liées aux génocides, #Malcom_Shaw embraie, toujours en défense d’Israël. Son discours, technique, est parfois interrompu. Il se perd une première fois dans ses notes, puis soupçonne un membre de son équipe d’avoir « pris [sa] #plaidoirie pour un jeu de cartes ».

      Shaw insiste : « Un conflit armé coûte des vies. » Mais Israël, dit-il, « a le droit de se défendre dans le respect du #droit_humanitaire », citant à l’audience les propos de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le 19 octobre 2023. Il poursuit : « L’#usage_de_la_force ne peut constituer en soi un acte génocidaire. » « Israël, jure-t-il, ne cible que les cibles militaires, et ceci de manière proportionnée dans chacun des cas. »

      « Peu d’éléments démontrent qu’Israël a eu, ou a, l’intention de détruire tout ou partie du peuple palestinien », plaide-t-il. Shaw estime que nombre de propos tenus par des politiciens israéliens ne doivent pas être pris en compte, car ils sont « pris au hasard et sont sortis de leur contexte », parce qu’ils témoignent d’une « #détresse » face aux massacres du 7 octobre, et que ceux qui les ont prononcés n’appartiennent pas aux « autorités pertinentes » qui prennent les décisions militaires, à savoir le « comité ministériel chargé de la sécurité nationale » et le « cabinet de guerre ».

      Pour étayer son argumentation, Shaw cite des directives (non publiques) de Benyamin Nétanyahou destinées, selon lui, à « éviter un désastre humanitaire », à proposer des « solutions pour l’approvisionnement en eau », « promouvoir la construction d’hôpitaux de campagne au sud de la bande de Gaza » ; les déclarations publiques de Benyamin Nétanyahou à la veille de l’audience (« Israël n’a pas l’intention d’occuper de façon permanente la bande de Gaza ou de déplacer sa population civile ») ; d’autres citations du ministre de la défense qui assure ne pas s’attaquer au peuple palestinien dans son ensemble.

      « La requête de l’Afrique du Sud brosse un tableau affreux, mais incomplet et profondément biaisé », renchérit #Galit_Rajuan, conseillère au ministère de la justice israélien, qui revient longuement sur les #responsabilités du Hamas, sa stratégie militaire au cœur de la population palestinienne. « Dans chacun des hôpitaux que les forces armées israéliennes ont fouillés à Gaza, elles ont trouvé des preuves d’utilisation militaire par le Hamas », avance-t-elle, des allégations contestées.

      « Certes, des dommages et dégâts ont été causés par les hostilités dans les hôpitaux, parfois par les forces armées israéliennes, parfois par le Hamas, reconnaît-elle, mais il s’agit des conséquences de l’utilisation odieuse de ces hôpitaux par le Hamas. »

      Rajuan martèle enfin qu’Israël cherche à « atténuer les dommages causés aux civils » et à « faciliter l’aide humanitaire ». Des arguments connus, que de très nombreuses ONG, agences des Nations unies et journalistes gazaouis présents sur place réfutent régulièrement, et que les journalistes étrangers ne peuvent pas vérifier, faute d’accès à la bande de Gaza.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/120124/israel-commet-il-un-genocide-gaza-le-compte-rendu-d-une-audience-historiqu

    • Gaza, l’accusa di genocidio a Israele e la credibilità del diritto internazionale

      Il Sudafrica ha chiesto l’intervento della Corte internazionale di giustizia dell’Aja per presunte violazioni di Israele della Convenzione sul genocidio del 1948. Triestino Mariniello, docente di Diritto penale internazionale alla John Moores University di Liverpool, presente alla storica udienza, aiuta a comprendere il merito e le prospettive

      “Quello che sta succedendo all’Aja ha un significato che va oltre gli eventi in corso nella Striscia di Gaza. Viviamo un momento storico in cui la Corte internazionale di giustizia (Icj) ha anche la responsabilità di confermare se il diritto internazionale esiste ancora e se vale alla stessa maniera per tutti i Paesi, del Nord e del Sud del mondo”. A parlare è Triestino Mariniello, docente di Diritto penale internazionale alla John Moores University di Liverpool, già nel team legale delle vittime di Gaza di fronte alla Corte penale internazionale (Icc), che ha sede sempre all’Aja.

      Non vanno confuse: l’aula di tribunale ripresa dalle tv di tutto il mondo l’11 e il 12 gennaio scorsi, infatti, con il team legale sudafricano schierato contro quello israeliano, è quella della Corte internazionale di giustizia, il massimo organo giudiziario delle Nazioni Unite, che si esprime sulle controversie tra Stati. L’Icc, invece, è indipendente e legifera sulle responsabilità penali individuali.

      Il 29 dicembre scorso il Sudafrica ha chiesto l’intervento della prima per presunte violazioni da parte di Israele della Convenzione sul genocidio del 1948, nei confronti dei palestinesi della Striscia di Gaza. Un’udienza storica a cui Mariniello era presente.

      Professore, qual era innanzi tutto l’atmosfera?
      TM A mia memoria mai uno strumento del diritto internazionale ha avuto tanto sostegno e popolarità. C’erano centinaia, probabilmente migliaia di persone all’esterno della Corte, emittenti di tutto il mondo e apparati di sicurezza, inclusi droni ed elicotteri. Sentire anche le tv più conservatrici, come quelle statunitensi, parlare di Palestina e genocidio faceva comprendere ancora di più l’importanza storica dell’evento.

      In estrema sintesi, quali sono gli elementi più importanti della tesi sudafricana?
      TM Il Sudafrica sostiene che Israele abbia commesso atti di genocidio contro la popolazione di Gaza, ciò significa una serie di azioni previste dall’articolo 2 della Convenzione sul genocidio, effettuate con l’intento di distruggere del tutto o in parte un gruppo protetto, in questo caso i palestinesi di Gaza. Questi atti, per il Sudafrica, sono omicidi di massa, gravi lesioni fisiche o mentali e l’imposizione di condizioni di vita volte a distruggere i palestinesi, come l’evacuazione forzata di circa due milioni di loro, la distruzione di quasi tutto il sistema sanitario della Striscia, l’assedio totale all’inizio della guerra e la privazione di beni essenziali per la sopravvivenza. Ciò che caratterizza un genocidio rispetto ad altri crimini internazionali è il cosiddetto “intento speciale”, la volontà cioè di voler distruggere del tutto o in parte un gruppo protetto. È l’elemento più difficile da provare, ma credo che il Sudafrica in questo sia riuscito in maniera solida e convincente. Sia in aula sia all’interno della memoria di 84 pagine presentata, vi sono, infatti, una serie di dichiarazioni dei leader politici e militari israeliani, che proverebbero tale intento. Come quella del premier Benjamin Netanyahu che, a inizio guerra, ha invocato la citazione biblica di Amalek, che sostanzialmente significa: “Uccidete tutti gli uomini, le donne, i bambini e gli animali”. O una dichiarazione del ministro della Difesa, Yoav Gallant, che ha detto che a Gaza sono tutti “animali umani”. Queste sono classiche dichiarazioni deumanizzanti e la deumanizzazione è un passaggio caratterizzante tutti i genocidi che abbiamo visto nella storia dell’umanità.

      Qual è stata invece la linea difensiva israeliana?
      TM Diciamo che l’impianto difensivo di Israele è basato su tre pilastri: il fatto che quello di cui lo si accusa è stato eseguito da Hamas il 7 ottobre; il concetto di autodifesa, cioè che quanto fatto a Gaza è avvenuto in risposta a tale attacco e, infine, che sono state adottate una serie di precauzioni per limitare l’impatto delle ostilità sulla popolazione civile. Israele, inoltre, ha sollevato il tema della giurisdizione della Corte, mettendola in discussione, in quanto non vi sarebbe una disputa in corso col Sudafrica. Su questo la Corte si dovrà pronunciare, ma a tal proposito è stato ricordato come Israele sia stato contattato dal Sudafrica in merito all’accusa di genocidio e non abbia risposto. Questo, per l’accusa, varrebbe come disputa in corso.

      Che cosa chiede il Sudafrica?
      TM In questo momento l’accusa non deve dimostrare che sia stato commesso un genocidio, ma che sia plausibile. Questa non è un’udienza nel merito, siamo in una fase d’urgenza, ma di richiesta di misure cautelari. Innanzitutto chiede il cessate fuoco, poi la rescissione di tutti gli ordini che possono costituire atti di genocidio. Si domanda alla Corte di imporre un ordine a Israele per preservare tutte le prove che potrebbero essere utili per indagini future e di porre fine a tutti gli atti di cui il Sudafrica lo ritiene responsabile.

      Come valuta le due memorie?
      TM La deposizione del Sudafrica è molto solida e convincente, sia in merito agli atti genocidi sia all’intento genocidiario. E credo che anche alla luce dei precedenti della Corte lasci veramente poco spazio di manovra. Uno dei punti di forza è che fornisce anche una serie di prove in merito a quello che è successo e che sta accadendo a Gaza: le dichiarazioni dei politici israeliani, cioè, hanno ricevuto un’implementazione sul campo. Sono stati mostrati dei video di militari, ad esempio, che invocavano Amalek, la citazione di Netanyahu.

      In realtà il Sudafrica non si limita allo scontro in atto, ma parla di una sorta Nakba (l’esodo forzato dei palestinesi) ininterrotto.
      TM Ogni giurista dovrebbe sempre analizzare qualsiasi ostilità all’interno di un contesto e per questo il Sudafrica fa riferimento a 75 anni di Nakba, a 56 di occupazione militare israeliana e a 16 anni di assedio della Striscia.

      Come valuta la difesa israeliana?
      TM Come detto, tutto viene ricondotto all’attacco di Hamas del 7 ottobre e a una risposta di autodifesa rispetto a tale attacco. Ma esiste sempre un contesto per il diritto penale internazionale e l’autodifesa -che per uno Stato occupante non può essere invocata- non può comunque giustificare un genocidio. L’altro elemento sottolineato dal team israeliano, delle misure messe in atto per ridurre l’impatto sui civili, è sembrato più retorico che altro: quanto avvenuto negli ultimi tre mesi smentisce tali dichiarazioni. Basti pensare alla privazione di beni essenziali e a tutte le informazioni raccolte dalle organizzazioni internazionali e dagli organismi delle Nazioni Unite. A Gaza non esistono zone sicure, ci sono stati casi in cui la popolazione evacuata, rifugiatasi nelle zone indicate da Israele, è stata comunque bombardata.

      Ora che cosa pensa succederà?
      TM La mia previsione è che la Corte si pronuncerà sulle misure cautelari entro la fine di gennaio e l’inizio di febbraio, quando alcuni giudici decadranno e saranno sostituiti. In alcuni casi ha impiegato anche solo otto giorni per pronunciarsi. Ora ci sono delle questioni procedurali, altri Stati stanno decidendo di costituirsi a sostegno di Israele o del Sudafrica.

      Che cosa implica tale sostegno?
      TM La possibilità di presentare delle memorie. La Germania sosterrà Israele, il Brasile, i Paesi della Lega Araba, molti Stati sudamericani, ma non solo, si stanno schierando con il Sudafrica.

      Il ministro degli Esteri italiano, Antonio Tajani, ha dichiarato che non si tratta di genocidio.
      TM L’Italia non appoggerà formalmente Israele dinnanzi all’Icj. La Francia sarà neutrale. I Paesi del Global South stanno costringendo quelli del Nord a verificare la credibilità del diritto internazionale: vale per tutti o è un diritto à la carte?

      Se la Corte decidesse per il cessate il fuoco, quali sarebbero le conseguenze, visto che non ha potere politico?
      TM Il parere della Corte è giuridicamente vincolante. Il problema è effettivamente di esecuzione: nel caso di un cessate il fuoco, se non fosse Israele ad attuarlo, dovrebbe intervenire il Consiglio di sicurezza.

      Con il rischio del veto statunitense.
      TM Siamo sul terreno delle speculazioni, ma se la Corte dovesse giungere alla conclusione che Israele è responsabile di un genocidio a Gaza, onestamente riterrei molto difficile un altro veto degli Stati Uniti. È difficile al momento prevedere gli effetti dirompenti di un’eventuale decisione positiva della Corte. Certo è che, quando si parla di Israele, la comunità internazionale, nel senso dei Paesi occidentali, ha creato uno stato di eccezione, che ha sempre posto Israele al di sopra del diritto internazionale, senza rendersi conto che le situazioni violente che viviamo in quel contesto sono il frutto di questo eccezionalismo anche a livello giuridico. Fino a quando si andrà avanti con questo contesto di impunità non finiranno le spirali di violenza.

      https://altreconomia.it/gaza-laccusa-di-genocidio-a-israele-e-la-credibilita-del-diritto-intern

    • La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’empêcher un génocide à Gaza

      Selon la plus haute instance judiciaire internationale, « il existe un #risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » aux Palestiniens de Gaza. La Cour demande à Israël de « prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir la commission […] de tout acte » de génocide. Mais n’appelle pas au cessez-le-feu.

      Même si elle n’a aucune chance d’être appliquée sur le terrain, la #décision prise vendredi 26 janvier par la plus haute instance judiciaire des Nations unies marque incontestablement un tournant dans la guerre au Proche-Orient. Elle intervient après quatre mois de conflit déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait plus de 1 200 morts et des milliers de blessés, conduit à la prise en otage de 240 personnes, et entraîné l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, dont le dernier bilan s’élève à plus de 25 000 morts.

      La Cour internationale de justice (CIJ), basée à La Haye (Pays-Bas), a expliqué, par la voix de sa présidente, la juge Joan Donoghue, « être pleinement consciente de l’ampleur de la #tragédie_humaine qui se joue dans la région et nourri[r] de fortes #inquiétudes quant aux victimes et aux #souffrances_humaines que l’on continue d’y déplorer ». Elle a ordonné à Israël de « prendre toutes les #mesures en son pouvoir pour prévenir la commission à l’encontre des Palestiniens de Gaza de tout acte » de génocide.

      « Israël doit veiller avec effet immédiat à ce que son armée ne commette aucun des actes » de génocide, affirme l’#ordonnance. Elle « considère également qu’Israël doit prendre toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide à l’encontre des membres du groupe des Palestiniens de la bande de Gaza ».

      La cour de La Haye, saisie à la suite d’une plainte de l’Afrique du Sud, demande « en outre » à l’État hébreu de « prendre sans délai des #mesures_effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’#aide_humanitaire requis de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens de la bande de Gaza ».

      Enfin, l’ordonnance de la CIJ ordonne aux autorités israéliennes de « prendre des mesures effectives pour prévenir la destruction et assurer la conservation des #éléments_de_preuve relatifs aux allégations d’actes » de génocide.

      La juge #Joan_Donoghue, qui a donné lecture de la décision, a insisté sur son caractère provisoire, qui ne préjuge en rien de son futur jugement sur le fond des accusations d’actes de génocide. Celles-ci ne seront tranchées que dans plusieurs années, après instruction.

      La cour « ne peut, à ce stade, conclure de façon définitive sur les faits » et sa décision sur les #mesures_conservatoires « laisse intact le droit de chacune des parties de faire valoir à cet égard ses moyens » en vue des audiences sur le fond, a-t-elle poursuivi.

      Elle considère cependant que « les faits et circonstances » rapportés par les observateurs « suffisent pour conclure qu’au moins certains des droits » des Palestiniens sont mis en danger et qu’il existe « un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé ».

      Environ 70 % de #victimes_civiles

      La CIJ avait été saisie le 29 décembre 2023 par l’Afrique du Sud qui, dans sa requête, accuse notamment Israël d’avoir violé l’article 2 de la Convention de 1948 sur le génocide, laquelle interdit, outre le meurtre, « l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe » visé par le génocide, l’imposition de « conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » ou encore les « mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ».

      Le recours décrit longuement une opération militaire israélienne qualifiée d’« exceptionnellement brutale », « tuant des Palestiniens à Gaza, incluant une large proportion de femmes et d’enfants – pour un décompte estimé à environ 70 % des plus de 21 110 morts [au moment de la rédaction du recours par l’Afrique du Sud – ndlr] –, certains d’entre eux apparaissant avoir été exécutés sommairement ».

      Il soulignait également les conséquences humanitaires du déplacement massif des populations et de la destruction massive de logements et d’équipements publics, dont des écoles et des hôpitaux.

      Lors des deux demi-journées d’audience, jeudi 11 et vendredi 12 janvier, le conseiller juridique du ministère des affaires étrangères israélien, Tal Becker, avait dénoncé une « instrumentalisation » de la notion de génocide et qualifié l’accusation sud-africaine de « calomnie ».

      « C’est une guerre qu’Israël n’a pas commencée », avait poursuivi le représentant israélien, affirmant que « s’il y a eu des actes que l’on pourrait qualifier de génocidaires, [ils ont été commis] contre Israël ». « Israël ne veut pas détruire un peuple mais protéger un peuple : le sien. »
      Gaza, « lieu de mort et de désespoir »

      La CIJ, de son côté, a fondé sa décision sur les différents rapports et constatations fournis par des organisations internationales. Elle cite notamment la lettre du 5 janvier 2024 du secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, décrivant la bande de Gaza comme un « lieu de mort et de désespoir ».

      L’ordonnance rappelle qu’un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du 21 décembre 2023 s’alarmait du fait que « 93 % de la population de Gaza, chiffre sans précédent, est confrontée à une situation de crise alimentaire ».

      Le 12 janvier 2024, c’est l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui lançait un cri d’alerte. « Cela fait maintenant 100 jours que cette guerre dévastatrice a commencé, que la population de Gaza est décimée et déplacée, suite aux horribles attaques perpétrées par le Hamas et d’autres groupes contre la population en Israël », s’alarmait-il.

      L’ordonnance souligne, en miroir, les multiples déclarations de responsables israéliens assumant une répression sans pitié dans la bande de Gaza, si nécessaire au prix de vies civiles. Elle souligne que des rapporteurs spéciaux des Nations unies ont même pu s’indigner de « la rhétorique manifestement génocidaire et déshumanisante de hauts responsables du gouvernement israélien ».

      La CIJ pointe par exemple les propos du ministre de la défense Yoav Gallant du 9 octobre 2023 annonçant « un siège complet de la ville de Gaza », avant d’affirmer : « Nous combattons des animaux humains. »

      Le 12 octobre, c’est le président israélien Isaac Herzog qui affirmait : « Tous ces beaux discours sur les civils qui ne savaient rien et qui n’étaient pas impliqués, ça n’existe pas. Ils auraient pu se soulever, ils auraient pu lutter contre ce régime maléfique qui a pris le contrôle de Gaza. »

      Et, à la vue des intentions affichées par les autorités israéliennes, les opérations militaires dans la bande de Gaza ne sont pas près de s’arrêter. « La Cour considère que la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza risque fort de se détériorer encore avant qu’elle rende son arrêt définitif », affirme l’ordonnance.

      « À la lumière de ce qui précède, poursuivent les juges, la Cour considère qu’il y a urgence en ce sens qu’il existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé aux droits qu’elle a jugés plausibles avant qu’elle ne rende sa décision définitive. »

      Si la décision de la CIJ est juridiquement contraignante, la Cour n’a pas la capacité de la faire appliquer. Cependant, elle est incontestablement une défaite diplomatique pour Israël.

      Présente à La Haye, la ministre des relations internationales et de la coopération d’Afrique du Sud, Naledi Pandor, a pris la parole à la sortie de l’audience. Si elle a regretté que les juges n’aient pas appelé à un cessez-le-feu, elle s’est dite « satisfaite que les mesures provisoires » réclamées par son pays aient « fait l’objet d’une prise en compte » par la Cour, et qu’Israël doive fournir un rapport d’ici un mois. Pour l’Afrique du Sud, lancer cette plainte, a-t-elle expliqué, « était une façon de s’assurer que les organismes internationaux exercent leur responsabilité de nous protéger tous, en tant que citoyens du monde global ».

      Comme l’on pouvait s’y attendre, les autorités israéliennes ont vivement critiqué les ordonnances d’urgence réclamées par les juges de La Haye. Si le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s’est réjoui de ce que ces derniers n’aient pas réclamé, comme le demandait l’Afrique du Sud, de cessez-le-feu – « Comme tout pays, Israël a le droit fondamental de se défendre. La CIJ de La Haye a rejeté à juste titre la demande scandaleuse visant à nous priver de ce droit », a-t-il dit –, il a eu des mots très durs envers l’instance : « La simple affirmation selon laquelle Israël commet un génocide contre les Palestiniens n’est pas seulement fausse, elle est scandaleuse, et la volonté de la Cour d’en discuter est une honte qui ne sera pas effacée pendant des générations. »

      Il a affirmé vouloir continuer « à défendre [ses] citoyens dans le respect du droit international ». « Nous poursuivrons cette guerre jusqu’à la victoire absolue, jusqu’à ce que tous les otages soient rendus et que Gaza ne soit plus une menace pour Israël », a ajouté Nétanyahou.

      Jeudi, à la veille de la décision de la CIJ, le New York Times avait révélé que les autorités israéliennes avaient fourni aux juges de La Haye une trentaine de documents déclassifiés, censés démonter l’accusation de génocide, parmi lesquels « des résumés de discussions ministérielles datant de la fin du mois d’octobre, au cours desquelles le premier ministre Benyamin Nétanyahou a ordonné l’envoi d’aide, de carburant et d’eau à Gaza ».

      Cependant, souligne le quotidien états-unien, les documents « ne comprennent pas les ordres des dix premiers jours de la guerre, lorsqu’Israël a bloqué l’aide à Gaza et coupé l’accès à l’électricité et à l’eau qu’il fournit normalement au territoire ».

      Nul doute que cette décision de la plus haute instance judiciaire des Nations unies va renforcer les appels en faveur d’un cessez-le-feu. Après plus de quatre mois de combats et un bilan lourd parmi la population civile gazaouie, Nétanyahou n’a pas atteint son objectif d’éradiquer le mouvement islamiste. Selon les Israéliens eux-mêmes, près de 70 % des forces militaires du Hamas sont intactes. De plus, les familles d’otages toujours aux mains du Hamas ou d’autres groupes islamistes de l’enclave maintiennent leurs pressions.

      Le ministre palestinien des affaires étrangères Riyad al-Maliki s’est réjoui d’une décision de la CIJ « en faveur de l’humanité et du droit international », ajoutant que la communauté international avait désormais « l’obligation juridique claire de mettre fin à la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien de Gaza et de s’assurer qu’elle n’en est pas complice ». Le ministre de la justice sud-africain Ronald Lamola, cité par l’agence Reuters, a salué, lui, « une victoire pour le droit international ». « Israël ne peut être exempté du respect de ses obligations internationales », a-t-il ajouté.

      De son côté, la Commission européenne a appelé Israël et le Hamas à se conformer à la décision de la CIJ. L’Union européenne « attend leur mise en œuvre intégrale, immédiate et effective », a-t-elle souligné dans un communiqué.

      La France avait fait entendre pourtant il y a quelques jours une voix discordante. Le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné avait déclaré, à l’Assemblée nationale, qu’« accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral ». Dans un communiqué publié après la décision de la CIJ, le ministère a annoncé son intention de déposer des observations sur l’interprétation de la Convention de 1948, comme le lui permet la procédure. « [La France] indiquera notamment l’importance qu’elle attache à ce que la Cour tienne compte de la gravité exceptionnelle du crime de génocide, qui nécessite l’établissement d’une intention. Comme le ministre de l’Europe et des affaires étrangères a eu l’occasion de le noter, les mots doivent conserver leur sens », indique le texte.

      Les États-Unis ont estimé que la décision était conforme à la position états-unienne, exprimée à plusieurs reprises par Joe Biden à son allié israélien, de réduire les souffrances des civils de Gaza et d’accroître l’aide humanitaire. Cependant, a expliqué un porte-parole du département d’État, les États-Unis continuent « de penser que les allégations de génocide sont infondées » et notent « que la Cour n’a pas fait de constat de génocide, ni appelé à un cessez-le-feu dans sa décision, et qu’elle a appelé à la libération inconditionnelle et immédiate de tous les otages détenus par le Hamas ».

      C’est dans ce contexte que se déroulent des discussions pour obtenir une trêve prolongée, la deuxième après celle de novembre, qui avait duré une semaine et permis la libération de plusieurs dizaines d’otages.

      Selon les médias états-uniens, Israël a proposé une trêve de 60 jours et la libération progressive des otages encore retenu·es. Selon ce projet, a affirmé CNN, les dirigeants du Hamas pourraient quitter l’enclave. Selon la chaîne d’informations américaine, « des responsables américains et internationaux au fait des négociations ont déclaré que l’engagement récent d’Israël et du Hamas dans des pourparlers était encourageant, mais qu’un accord n’était pas imminent ».

      Le Washington Post a révélé jeudi que le président américain Joe Biden allait envoyer dans les prochains jours en Europe le directeur de la CIA, William Burns, pour tenter d’obtenir un accord. Il devrait rencontrer les chefs des services de renseignement israélien et égyptien, David Barnea et Abbas Kamel, et le premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman al-Thani. Vendredi soir, l’Agence France-Presse (AFP) a affirmé qu’ils se retrouveraient « dans les tout prochains jours à Paris », citant « une source sécuritaire d’un État impliqué dans les négociations ».

      https://www.mediapart.fr/journal/international/260124/la-cour-internationale-de-justice-ordonne-israel-d-empecher-un-genocide-ga

  • Un révolutionnaire inconnu
    https://laviedesidees.fr/Michel-Pinault-Gustave-Flourens

    Intellectuel républicain et anticlérical, théoricien des « races », Gustave Flourens a traversé le XIXe siècle, jusqu’à ce qu’il soit fauché par le sabre d’un gendarme au début de la Commune. Portrait d’un « révolutionnaire itinérant ». À propos de : Michel Pinault, Gustave Flourens, un intellectuel révolutionnaire. Du Second Empire à la Commune de 1871, L’Harmattan

    #Histoire #révolution #république #racisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240111_audin.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240111_audin.pdf

  • Reisen wie Mao Zedong: Zwei Berliner mit dem Fahrrad auf dem Langen Marsch in China
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/reisen-wie-mao-zedong-zwei-berliner-mit-dem-fahrrad-auf-dem-langen-


    Christian Y. Schmidt (l.) und Volker Häring (r.) auf einer Landstraße in der Provinz Guangxi mit einer Schauspielertruppe. Sie fährt in den historischen Uniformen der damaligen Roten Armee im Auto die Route des Langen Marsches nach, um Schlüsselszenen nachzuspielen. Die Clips werden im Internet gestreamt. Ihr Vlog hat angeblich 30 Millionen Follower.

    9.1.2024 von Sören Kittel - Christian Y. Schmidt reist mit einem Kumpel per Fahrrad quer durch China. Sein Eindruck nach der ersten Hälfte: „Man muss China sehen, um es zu begreifen.“

    Kurz vor Jianhe ging bei Christian Y. Schmidt der Umwerfer kaputt. Umwerfer, so heißt die Schaltvorrichtung an einem Fahrrad mit Kettenschaltung. Jianhe ist eine eher kleine Stadt in der Provinz Guizhou, die Einwohnerzahl liegt unter 200.000, das H wird wie CH bei Dach ausgesprochen. Es wurde also in Jianhe ein neuer Umwerfer für rund 100 Euro im Internet bestellt, und Schmidt stellte sich auf mehrere Tage dort ein. So eine erzwungene Pause hätte ja vielleicht auch ihr Gutes. Doch China zeigte hier einmal mehr, was logistisch möglich ist: Der Umwerfer der Firma Shimano war binnen eineinhalb Tagen da und die Radtour konnte weitergehen.

    Zusammen mit seinem Freund, dem Reisebuchautor Volker Häring, hatte sich Christian Y. Schmidt im Herbst auf eine ambitionierte Fahrradtour begeben: Sie wollten die Strecke des Langen Marsches mit dem Fahrrad entlangfahren, jene historische 11.000-Kilometer-Route – die Angaben variieren je nach Historiker –, die Chinas Parteigründer Mao Zedong einst mit Gefolgschaft lief. Genau ein Jahr dauerte der Marsch der rund 90.000 Männer durch die Provinzen, nur etwa 7000 von ihnen erreichten das Ziel in Yan’an im Oktober 1935. Einer von ihnen war damals der Deutsche Otto Braun, der so auch Teil des Gründungsmythos der Roten Partei Chinas wurde. Im Jahr 1973 starb Braun bei einem Urlaub in Bulgarien eines natürlichen Todes, er war inzwischen Bürger der DDR.

    Bildstrecke


    Reisterrassen in Guizhou.Christian Y. Schmidt


    Christian Y. Schmidt und Volker Häring vor einer Statue von Mitreisenden des Langen Marsch. Otto Braun ist ganz links dargestellt, mit einer Zigarette in der Hand, genau wie Mao Zedong in der Mitte.Christian Y. Schmidt


    Ein Museum für den Langen Marsch am Wegesrand in Guizhou.Christian Y. Schmidt


    Angehöre der Minderheit der Miao in der Provinz Guangxi.Christian Y. Schmidt


    Christian Y. Schmidt und Volker Häring beim Start der Fahrradtour in Ruijin.Christian Y. Schmidt


    Der Fluss Wu, den die Rote Armee einst überquerte auf dem Langen Marsch – und 89 Jahre später die beiden Abenteurer aus Berlin.Christian Y. Schmidt


    Ein Glockenturm der Dong-Minderheit in Guangxi.Christian Y. Schmidt


    €Eine Brücke über den Xiang-Fluss in der Stadt Zunyi.Christian Y. Schmidt_


    Eine Gruppe von Rentnern auf E-Bikes, die in Sichuan gestartet sind in Richtung Süden. Das Treffen mit den beiden Reisenden (Mitte) fand in Tucheng statt.

    Braun ist einer der Gründe, warum sich Häring und Schmidt auf diese Tour begeben haben. Der im Jahr 1900 in Bayern geborene deutsche Kommunist und Militärberater gehörte zu den ursprünglichen Initiatoren des Marsches, als die Rote Armee im Sommer 1934 in dem von ihr kontrollierten Gebiet im Süden Chinas durch die Nationalisten unter Chiang Kai-shek in schwere Bedrängnis geriet. Der Mann, den in China nahezu jedes Kind als Li De kennt (Li, der Deutsche), schlug vor, einen Ausbruch aus der Umklammerung zu wagen. Das bedeutete auch, einige Tausend Kranke, Frauen und Kinder zurückzulassen. Die Parteiführung stimmte zu und der Marsch begann, über Berge, durch Flüsse, im Zickzack, aufs tibetische Hochplateau und durch Sümpfe, bis man nach einem Jahr sicheres Terrain erreichte. So rettete sich auch die gesamte Führung der Kommunistischen Partei, und der Marsch wurde Teil chinesischer Nationalgeschichte.

    Christian Y. Schmidt ist Mitte der Nullerjahre nach Peking gezogen, heiratete eine Chinesin, schrieb für Taz und Titanic – und veröffentlichte mehrere Bücher über China, wie „Bliefe von dlüben“ und „Allein unter 1,3 Milliarden“. Das Land liegt ihm am Herzen, er kennt auch die Probleme, weiß von Hungersnöten und anderen Herausforderungen unter Maos Regime, vom harten Alltag der Wanderarbeiter, von Menschenrechtsverletzungen gerade in den äußeren Provinzen, bei Tibetern und Uiguren. Während der Arbeit zu seinem Buch „Der letzte Hülsenbeck“ habe er zu viel am Schreibtisch gesessen, sagt er, deshalb kam er auf den Gedanken, sich mehr zu bewegen und Häring, der die Idee zur Tour hatte, zu begleiten.

    Für die Geschichte von Otto Braun hat sich Schmidt schon lange interessiert. „Seine Biografie ist so etwas wie ‚Babylon Berlin‘ auf Speed, allerdings im globalen Maßstab“, sagt Schmidt der Berliner Zeitung. „In den 20er-Jahren war er in Berlin als Kommunist zunächst im Untergrund, dann im Gefängnis.“ Braun wurde aber mit Waffengewalt von seiner damaligen Geliebten Olga Benarrio aus seiner Zelle in Moabit befreit, floh nach Moskau, ging dort auf die Militärakademie. Als bekannter Womanizer war er gleich mit zwei Chinesinnen verheiratet. „Von der ersten Frau hat er sich scheiden lassen, obwohl sie für ihn lernte, wie man deutsche Wurst macht und Brot bäckt.“ Die zweite Frau war eine Sängerin.

    Der wütende Deutsche im chinesischen Fernsehen

    Schmidt hat alles gelesen, was er über Braun in die Hände bekommen konnte. „Das ist allerdings angesichts der Bedeutung, die sein Engagement in China hatte, nicht viel.“ In der DDR war Braun eine Zeit lang erster Sekretär des Schriftstellerverbands, er liegt heute auf dem Friedhof der Sozialisten in Friedrichsfelde. Während seiner Zeit in China war er auch ein Gegenspieler Maos, obwohl sie zusammen den Langen Marsch bewältigt haben. Schmidt hat sich etliche chinesische Filme über Braun angeschaut, in denen der Deutsche oft als jähzornig und ungeduldig dargestellt wird, als jemand, der wütend Nüsse knackt und sich dabei selbst verletzt.


    Christian Y. Schmidt (l.), stolzer Großvater (M.) und Volker Häring (r.) im Chinese Soviet Memorial Park in Ruijin (Jiangxi). Der Rote Stern soll an die Gründung des sogenannten Jiangxi Sowjets am 7. 11. 1931 erinnern, eines Guerillagebiets, das damals von den chinesischen Kommunisten beherrscht wurde und von wo die Rote Armee 1934 zum Langen Marsch aufbrach. Ruijin war die Hauptstadt des Gebiets. Hier starteten auch Schmidt und Häring ihre Tour. Offiziell ging der Lange Marsch allerdings im etwa 60 Kilometer entfernten Yudu los.

    Christian Y. Schmidt und Volker Häring wollten eigentlich schon im April 2020 auf die gemeinsame Tour gehen und auf den Spuren von Otto Braun unterwegs sein. Doch die weltweite Corona-Pandemie ließ die Pläne der beiden Reisenden weiter in den Hintergrund rücken. Im Nachhinein hat sich das allerdings als Glück erwiesen, weil die beiden nicht während der Sommerhitze durch China reisen mussten.

    Der nächstmögliche Termin für beide Abenteurer war dann der 17. Oktober 2023. „Das Schicksal hat uns also gedrängt“, sagt Schmidt, „dass wir ausgerechnet auf den Tag genau 89 Jahre nach Mao Zedong und Otto Braun in der gleichen Stadt mit dem Marsch beginnen: in Yudu.“ Gestartet sind sie einen Tag zuvor in dem ehemaligen Hauptquartier der Kommunisten, der Kleinstadt Ruijin. Dorthin kamen sie mit dem Zug aus Hongkong. Dann stiegen sie auf ihre E-Bikes.

    Schmidt und Häring hatten sich extra für diese Reise Pedelec-Fahrräder zugelegt. Anders als ein reines E-Bike fährt ein Pedelec nur dann, wenn die Pedale bewegt werden, allerdings setzt dann eine Motorunterstützung ein, die es bis zu einer Geschwindigkeit von 25 Kilometern pro Stunde bringt.

    „Anstrengend war es trotzdem noch genug“, sagt der 67-Jährige. „Gerade weil man hohe Berge bezwingen muss und es immer wieder Momente gab, in denen beide Akkus leer waren.“ Dann nämlich ist ein E-Bike wirklich schwer zu bewegen, zumal sie auch Gepäck dabeihatten. „Ich habe so eine Tour auch noch nie vorher gemacht“, sagt Schmidt. „Volker hat als alter Weltreiseleiter auf jeden Fall mehr Erfahrung auf dem Gebiet und ist deutlich besser im Training.“


    Christian Y. Schmidt auf seinem Pedelec vor einer Statue kurz hinter Jianhe, Provinz Guizhou. Die Wasserbüffel werben für eine nahe gelegene Arena, wo regelmäßig Kämpfe stattfinden.Christian Y. Schmidt

    Bis zum Dezember haben die beiden 2600 Kilometer zurückgelegt, was ungefähr der Entfernung zwischen Berlin und Lissabon entspricht. Dabei haben sie rund 35.000 Höhenmeter überwunden. Zwar kamen dann auch immer wieder lange Abfahrten, aber die haben sich fast als gefährlicher herausgestellt. Sie machen jetzt eine Pause bis Anfang März und starten dann mit der zweiten Etappe.

    „Der gefährlichste Moment war eine Serpentine, wo Volker plötzlich in der Kurve ein BMW entgegengeschossen kam“, sagt Schmidt. „Das war so knapp, dass Volker beinahe unter die Räder gekommen wäre.“ Ansonsten haben sie die Tour bisher fast unbeschadet überstanden – nur ab und zu mussten Teile ausgetauscht und Reifen geflickt werden, nicht nur in Jianhe. „Auch mein iPhone ging irgendwo in der Provinz Sichuan einmal kaputt“, erzählt Schmidt, „aber innerhalb von zwei Stunden hatte ich ein neues Display, hineingebaut von einem jungen Chinesen, der wie Harry Potter aussah und einen kleinen Apple-Laden betrieb.“

    Finanziert haben sie die Reise bisher unter anderem durch Spenden. Für 20 Euro kann man sich eine Postkarte aus China vom Marsch der beiden nach Hause schicken lassen – ein Konzept, was bisher aufging. Auch versuchen sie, in günstigen Hotels zwischen 100 und 200 Yuan (umgerechnet 13 und 26 Euro) pro Nacht zu übernachten. In den meisten Orten hat das bisher geklappt. Außerdem wollen sie einen Reisebericht schreiben, der unter dem Titel „So weit die Füße radeln“ bei Ullstein erscheinen soll.

    Nur einmal aus einem Bezirk ausgewiesen

    Es entwickele sich gerade eine Art „Roter Tourismus“, sagt Schmidt und meint damit jene Touristen, die er immer wieder auf seiner Reise getroffen hat. Das sind Chinesen oder andere Reisende, die sich auf den Langen Marsch machen, ähnlich wie Europäer den Jakobsweg gehen. Manche haben sogar rote Fahnen dabei, die sie auf der Strecke schwenken. Die touristische Infrastruktur entlang der Strecke ist noch nicht vollends professionalisiert, aber die beiden Deutschen waren mit ihrer Idee bei weitem nicht allein. Als Orientierung lasen sie auch einen Reisebericht von zwei Engländern, die den Marsch vor rund 20 Jahren zu Fuß gemacht hatten.

    So war es denn auch keine Überraschung, als sie in Tongdao Probleme hatten, eine Übernachtung zu finden. Die Stadt mit etwas mehr als 200.000 Einwohnern ist im Buch der Engländer schon erwähnt als komplizierter Ort. „Als wir dort ankamen, war es bereits spät“, erzählt Schmidt, „und die Fahrrad-Akkus waren leer.“ Doch das erste Hotel wies sie ohne Begründung ab, das zweite ebenfalls. „Als Europäer wird man in China dann auch schnell auf der Straße von der Polizei erkannt“, sagt Schmidt. Sie wurden dann das erste und einzige Mal auf ihrer Reise aus einem Bezirk offiziell ausgewiesen.


    Ein Dorf der Dong-Ethnie in der Provinz Guizhou. Im Hintergrund eine sogenannte Wind-Regen-Brücke, die typisch für Dong-Dörfer ist. Christian Y. Schmidt

    Erst in einer weiter entfernten Stadt, wohin sie dank eines Busses, der auch Fahrräder transportiert, gelangten, durften sie dann übernachten. Offiziell ist die Stadt nicht gesperrt. Im Internet kann man allerdings auf inoffiziellen Seiten nachlesen, dass dort ein Teil der chinesischen Atomwaffen lagert. Da Tongdao aber auf der Route des Langen Marsches liegt, wird die chinesische Tourismusbehörde dieses Problem auf lange Sicht noch lösen müssen, zumindest wenn mehr Menschen dem Beispiel von Häring und Schmidt nacheifern wollen.

    Abgesehen von solchen Erlebnissen ist aber bei Christian Y. Schmidt viel Begeisterung über die Entwicklung Chinas der letzten Jahre herauszuhören – und zu lesen im Internet-Blog, den sie auf der in China verbotenen Plattform Facebook führen. Die Qualität der Straßen habe sich eklatant verbessert, die Entwicklung selbst kleiner Städte nennt Schmidt erstaunlich, deren Anbindung an das Schienen- und Bussystem gehe rasant vonstatten.


    Brücke über den Chishui bei Taiping. Hier überquerte die Rote Armee im Frühjahr 1935 den Fluss. Die Brücke gab es damals natürlich noch nicht. Der Fluss bildet zugleich die Grenze zwischen den Provinzen Guizhou und Sichuan.Christian Y. Schmidt

    „Als ich 2007 auf meiner letzten Reise in Chengdu war, gab es in der Stadt noch keinen einzigen Kilometer U-Bahn“, berichtet er. Erst im September 2010 sei die erste Linie eröffnet worden. „Heute hat Chengdu mit 13 Linien und insgesamt 558 Kilometern das viertlängste U-Bahn-System auf der Welt.“ Die Entwicklung der Metro in Chengdu ist für ihn nur ein Beispiel für die rapide und zugleich systematische Entwicklung Chinas allein in den letzten 15 Jahren. „Sie sprengt jedes Vorstellungsvermögen eines Europäers“, sagt Schmidt. „Man muss sehen, was hier passiert, um es zu begreifen.“

    Die exotischen Speisen nehmen in seinen Reiseerinnerungen einen besonderen Platz ein. Da gibt es die Schüsseln, die in der Mitte geteilt sind und in denen die Restaurants so zwei verschiedene Hot-Pot-Suppen auf einmal servieren können. Da gibt es den leckeren Flussaal, der in den Reisefeldern seine Bahnen zieht und zum kulinarischen Höhepunkt der Reise wurde. Und da sind die Schnapsbrennereien in Maotai, einer kleinen Gemeinde mit nur 10.000 Einwohnern, von denen die meisten ihr Geld mit Hochprozentigem verdienen. Es heißt, so viele Schnapsfabriken gebe es sonst nirgendwo auf der Welt. Aber solche Superlative, das ist eine der vielen Erkenntnisse, entstehen schnell, wenn man durch China reist.

    CHINAHIRN trifft Christian Y. Schmidt – Radfahrer auf dem Langen Marsch
    https://www.chinahirn.de/2024/01/01/chinahirn-trifft-christian-y-schmidt-radfahrer-auf-dem-langen-marsch

    Christian Y. Schmidt - „Letztlich sterben immer die anderen“
    https://www.journal-frankfurt.de/journal_news/Gesellschaft-2/Christian-Y-Schmidt-Letztlich-sterben-immer-die-anderen-35924.html

    OLD CHINA HANDS I Volker Häring, Buchautor und Reiseveranstalter - 17. Oktober 2021 by Wolfgang Hirn
    https://www.chinahirn.de/2021/10/17/old-china-hands-i-volker-haering-buchautor-und-reiseveranstalter

    HU IS HU? Christian Y. Schmidt 22. Oktober 2020
    https://www.chinahirn.de/2020/10/22/hu-is-hu-christian-y-schmidt

    CHINA BY BIKE
    https://around-the-world.bike/chinabybike

    #Chine #tourisme #vélo #histoire #Longue_Marche

  • There Was an Iron Wall in Gaza
    https://jacobin.com/2024/01/iron-wall-gaza-israel-defense-forces-realpolitik-palestine-history

    Dans cet article nous apprenons l’histoire du mouvement palestinien, du développement de la politique sioniste et des approches égyptiennes au problème introduit dans la région par la fondation de l’état d’Israël. C’est une lecture obligatoire pour chacune et chacun qui ne sait pas expliquer dans le détail les événements depuis 1945 et le rôle des acteurs historiques. Attention, l’article contient quelques déscriptions d’atrocités qu’on préfère ne pas lire juste avant de prendre son petit déjeuner.

    4.1.2024 byy Seth Ackerman - In a 1948 essay, “The Twilight of International Morality,” the international relations theorist Hans Morgenthau looked back at the bygone style of diplomacy practiced by the old aristocratic states of Europe — what might be called “traditional Realpolitik” — and ventured a contrarian argument: that behind its amoral facade and despite its reputation for cynicism and duplicity, it was always grounded in an inviolable ethical code.

    He considered Otto von Bismarck, the German avatar of nineteenth-century Realpolitik, and contrasted him with Adolf Hitler. Both men had faced the same stubborn problem: the fact of Germany’s “encirclement” by dangerous neighbors, France to the west and Russia to the east.

    But whereas Bismarck “accepted the inevitability of that fact and endeavored to turn it to Germany’s advantage,” through an intricate and sometimes devious Realpolitik diplomacy, Hitler, being “free of the moral scruples which had compelled Bismarck to accept the existence of France and Russia,” set out, quite simply, to annihilate them both.

    Whether this difference was really attributable to “moral scruple” or not can be debated; Bismarck’s foreign policy was a practical success, after all, while Hitler’s obviously wasn’t. But Morgenthau had put his finger on a useful and important distinction.

    The “Bismarck method” and the “Hitler method” can be thought of as two alternative ways of dealing with danger in the world. The first is the method of Realpolitik, which accepts power realities for what they are; assumes coexistence with enemies to be, for better or worse, permanent and unavoidable; and for that reason prefers, wherever possible, to defuse threats by searching for areas of common interest, employing the minimum quantum of violence necessary to achieve vital objectives.

    The second method is animated by an ideologically driven demonology of one type or another — an obsession with monsters that must be destroyed — coupled with an insatiable craving for what Henry Kissinger, in a well-known aphorism, called “absolute security”: “The desire of one power for absolute security,” he wrote in his 1954 doctoral dissertation on the diplomacy of Austrian diplomat Klemens von Metternich, “means absolute insecurity for all the others.”
    United Behind Israel

    Since October 7, every voice of authority in the West, from Joe Biden on down — in the foreign ministries, the think tanks, the major media — has united behind Israel’s declared objective to “crush and eliminate” Hamas. Its commando strike through Israel’s Gaza “iron wall” and the spree of atrocities against civilians that accompanied it are said to have voided whatever legitimacy the group might once have been accorded. A demand for Hamas’s total defeat and eradication is — for now, anyway — official policy in the United States, the European Union, and the other G7 nations.

    The problem, however, is that Hamas, which won 44 percent of the vote in the last Palestinian legislative elections, is a mass political party, not just an armed group, and neither can in fact be eradicated “militarily.” As long as Hamas exists, attempting to permanently exclude it from Palestinian politics by foreign diktat is guaranteed not only to fail but to sow unending chaos.

    Because the Hamas-must-go policy is unachievable and unsustainable, it is fated to be temporary, and the only question is how long it will take the world’s leaders to recognize their mistake and how much damage will be done in the meantime.

    In Afghanistan it took the United States twenty years, across three administrations, to summon the nerve to admit that it couldn’t defeat the Taliban. Despite the nearly three thousand who died on American soil at the hands of the Taliban’s al-Qaeda “guests,” the US realized in the end that it had no better option than to talk to the group and make a deal. When an accommodation was finally reached, in 2020, it was — in classic Realpolitik fashion — based on a common interest in defeating a mutual enemy, namely ISIS. In exchange for a commitment from the Taliban not to allow its territory to be used as a base for foreign terrorist operations, the United States withdrew its forces in 2021 and the Taliban is now in power in Kabul.

    But Gaza can’t afford to wait twenty years for Biden and company to come to their senses; given the pace of Israel’s killing machine, the last surviving Palestinian there will be long dead by then.

    All his life, Israeli prime minister Benjamin Netanyahu has spoken publicly and privately of his dream that Israel might someday get an opportunity to finish the job of 1948 and rid the Land of Israel of its masses of Palestinian interlopers. He expounded on this theme one evening in Jerusalem in the late 1970s to an appalled dinner guest, the military historian Max Hastings, who recounted the conversation in his memoirs; and he returned to the theme on the floor of the Knesset a decade later, after the Tiananmen Square massacre, when he lamented Israel’s failure to have seized the moment while the world’s attention was focused on China, to carry out a “mass expulsion of the Arabs.”

    Now, thanks to a fortuitous convergence of circumstances — a vengeful public, a far-right governing coalition, and, most importantly, a compliant US president — Netanyahu has been given another chance, and he’s not letting the opportunity slip away.

    Israel has explained what it’s doing in plain language. No one can claim they didn’t know. Through a combination of mass-casualty terror bombing — what Robert Pape of the University of Chicago, a leading scholar of coercive air power, has called “one of the most intense civilian punishment campaigns in history” — the destruction of hospitals and other critical infrastructure, and a near-total blockade of humanitarian supplies, it is working “to create conditions where life in Gaza becomes unsustainable,” in the words of Major General (Ret.) Giora Eiland, an adviser to the current defense minister.

    Israel, in other words, is grimly marching Morgenthau’s argument to its logical conclusion — proving, before the eyes of the world, that the final and most fundamental alternative to Realpolitik is genocide.
    Speak of the Devil

    In a 2008 article published by the Israel Council on Foreign Relations, Efraim Halevy, one of the more pragmatic Realpolitikers in Israel’s security establishment, aired his qualms about the prevailing Israeli approach to dealing with Gaza and its rulers.

    A former head of the Mossad, director of Israel’s national security council, and ambassador to the European Union, Halevy had worked on the Hamas file for many years, and his message was blunt: Hamas wasn’t going away anytime soon. Israel would therefore do well to find a way to make the group “a factor in a solution” rather than a perpetually “insurmountable problem.”

    Since the notion of Hamas as a solution to anything was bound to jar the reader’s preconceptions, Halevy took care to lay out a few relevant facts.

    He explained, first, that whatever the group’s founding documents might say, twenty years of contact with real-world politics had educated Hamas in the realities of power, and it was now “more than obvious to Hamas that they have no chance in the world to witness the destruction of the State of Israel.”

    Consequently, the group’s leaders had reverted to a more achievable goal: rather than Israel’s destruction, they sought its withdrawal to its 1967 borders, in exchange for which Hamas would agree to an extended armistice — “a thirty-year truce,” Halevy called it — which the group said it would respect and even help enforce, and which could eventually be made permanent if the parties so desired.

    Second, although Hamas’s leaders were adamant that Hamas would not recognize Israel or talk to it directly, they didn’t object to Mahmoud Abbas doing so, and they declared themselves ready, according to Halevy, “to accept a solution negotiated [by Abbas] with Israel if it were approved in a national Palestinian referendum.”

    Two years earlier, Hamas had prevailed in Palestinian elections by emphasizing its pragmatism and willingness to respect the two-state center-ground of Palestinian public opinion. That decision had represented a victory for the moderates within the organization. One of them, Riad Mustafa, a Hamas parliamentary deputy representing Nablus, explained the group’s position in a 2006 interview:

    I say unambiguously: Hamas does not and never will recognize Israel. Recognition is an act conferred by states, not movements or governments, and Palestine is not a state. Nevertheless, the [Hamas-led] government’s program calls for the end of the occupation, not the destruction of Israel, and Hamas has proposed ending the occupation and a long-term truce to bring peace to this region.

    That is Hamas’ own position. The government has also recognized President Abbas’ right to conduct political negotiations with Israel. If he were to produce a peace agreement, and if this agreement was endorsed by our national institutions and a popular referendum, then — even if it includes Palestinian recognition of Israel — we would of course accept their verdict. Because respecting the will of the people and their democratic choice is also one of our principles.

    According to Halevy, Hamas had conveyed these ideas to the Israeli leadership as far back as 1997 — but it never got a response. “Israel rejected this approach out of hand,” he wrote, “viewing it as a honey trap that would allow Hamas to consolidate its strength and status until such time as it would be capable of confronting Israel in battle, with a chance of winning.”

    Halevy regarded this as a serious mistake. “Is the current approach of Hamas genuine or is it a honey trap?” he asked. “Who can say?” Everything would depend on the details — but “such details cannot be pursued unless Hamas is engaged in meaningful discussion.”

    Finally — and presciently, it’s now clear — he reminded his readers that refusing to talk brought risks of its own:

    The Hamas leadership is by no means unanimous concerning the policies it should adopt. There are the pragmatists, the die-hard ideologues, the politicians, and the commanders in the field. All are now locked in serious debate over the future.

    As long as the door to dialogue is closed, there is no doubt as to who will prevail in this continuous deliberation and soul-searching.

    Organized Inhumanity

    Instead of taking Halevy’s Realpolitik advice, Israel and the United States doubled down on their monster-slaying crusade. Following Hamas’s election victory, they cut off aid to the Palestinian Authority, boycotted its new government, and tried to foment an anti-Hamas coup in Gaza, using forces loyal to elements of Fatah. The coup backfired, however, and when the dust cleared in early 2007, Fatah’s forces in Gaza had been routed, leaving Hamas in full control of the Strip.

    In response to that fiasco, Israel’s cabinet designated Gaza a “hostile entity” and prescribed an unprecedented tightening of its blockade, a measure officially referred to as the “closure” — an elaborate system of controls over the movement of people and goods into and out of the enclave, made possible by Israel’s continued grip over Gaza’s borders.
    Prime Minister Ismail Haniya, of Hamas (L), and Palestinian president Mahmoud Abbas, of Fatah, chair the first meeting of the previously attempted Palestinian unity government, on March 18, 2007, in the Gaza Strip.
    (Abid Katib / Getty Images)

    The closure of Gaza was a unique experiment — a pioneering innovation in organized inhumanity. The United Nations (UN) human rights jurist John Dugard has called it “possibly the most rigorous form of international sanctions imposed in modern times.”

    To make it sustainable, the closure was crafted to allow Israel to fine-tune the level of suffering Gazans experienced. The goal, as an adviser to Prime Minister Ehud Olmert put it, was “to put the Palestinians on a diet, but not to make them die of hunger.” Thus, on the one hand, the productive economy was comprehensively wiped out by denying it materials, fuel, and machinery. But on the other hand, Israel would try to estimate how many truckloads of food deliveries per day it would need to approve in order for the minimum caloric requirements of Gaza’s population to be met without producing famine conditions.

    The phrase that Israel’s closure administrators used among themselves to summarize their objective was, “No prosperity, no development, no humanitarian crisis.” By October 7, this policy had been in place for sixteen years, and a majority of Gaza’s population could not remember a time before it.

    Jamie Stern-Weiner has summarized the effects:

    The unemployment rate soared to “probably the highest in the world,” four-fifths of the population were forced to rely on humanitarian assistance, three-quarters became dependent on food aid, more than half faced “acute food insecurity,” one in ten children were stunted by malnutrition, and over 96 percent of potable water became unsafe for human consumption.

    The head of the United Nations (UN) agency for Palestinian refugees, UNRWA, observed in 2008 that “Gaza is on the threshold of becoming the first territory to be intentionally reduced to a state of abject destitution, with the knowledge, acquiescence and — some would say — encouragement of the international community.”

    The UN warned in 2015 that the cumulative impact of this induced “humanitarian implosion” might render Gaza “unlivable” within a half-decade. Israeli military intelligence agreed.

    As time went on, Israel under Netanyahu tried to turn the closure into a tool of coercive statecraft. When Hamas was being cooperative, the restrictions were minutely eased and Gazans’ misery would ever so slightly subside. When Hamas was recalcitrant, Israel would, so to speak, put the Palestinians on a more stringent diet.

    But even in the most convivial moments of the Israel-Hamas relationship, conditions in Gaza were maintained at a level of deprivation that, anywhere else, would be considered catastrophic. In the period just prior to October 7, Gazans had electricity for only half the day. Eighty percent of the population relied on humanitarian relief for basic needs, 40 percent suffered from a “severe” lack of food, and 75 percent of the population lacked access to water fit for human consumption.

    That was the bad news. The good news was that Israel had recently hinted it might permit repairs to Gaza’s water desalination plants — depending on how Hamas behaved.
    Bismarck in Zion

    It would be wrong to compare this situation to old-style, nineteenth-century colonialism. It was much worse than that. It was more like a grotesque parody of colonialism — “no prosperity, no development, no humanitarian crisis” — a cartoonishly malevolent version of the kind of foreign domination against which “wars of national liberation” have been fought by people on every continent and in every era — and by the most gruesome means.

    One can debate this or that aspect of the academic left’s discourse about Israel as a settler-colonial state. But the colonial dynamic that lies at the root of Israel’s conflict with the Palestinians is not a matter of debate; it’s a fact of history, recognized as such not just by campus social-justice activists but by the leading figures of modern Zionism.

    Vladimir Jabotinsky, the erudite and much misunderstood Zionist leader who posthumously became the founding father of the Israeli right (one of his closest aides, Benzion Netanyahu, was the father of the current prime minister) sought to drive home just this point in his famous 1923 essay “The Iron Wall.”

    At the time, many on the Zionist left still clung to the pretense that Zionism posed no threat to the Palestinians. They dissembled in public about the movement’s ultimate aims — the creation of a state “as Jewish as England is English,” in the words of Chaim Weizmann — and, even in private, some of them professed to believe that the Jewish presence in Palestine would bring such wondrous economic blessings that the Palestinians themselves would someday be won over to the Zionist cause.

    This combination of deception and self-deception put the whole Zionist venture at risk, Jabotinsky believed, and in “The Iron Wall” he set out, in exceptionally lucid and unforgiving prose, to strip away the Left’s illusions.

    It’s worth quoting him at length:

    My readers have a general idea of the history of colonization in other countries. I suggest that they consider all the precedents with which they are acquainted, and see whether there is one solitary instance of any colonization being carried on with the consent of the native population. There is no such precedent.

    The native populations, civilized or uncivilized, have always stubbornly resisted the colonists, irrespective of whether they were civilized or savage.

    And it made no difference whatever whether the colonists behaved decently or not. The companions of Cortez and Pizzaro or (as some people will remind us) our own ancestors under Joshua Ben Nun, behaved like brigands; but the Pilgrim Fathers, the first real pioneers of North America, were people of the highest morality, who did not want to do harm to anyone, least of all to the Red Indians, and they honestly believed that there was room enough in the prairies both for the Paleface and the Redskin. Yet the native population fought with the same ferocity against the good colonists as against the bad.

    Every native population, civilized or not, regards its lands as its national home, of which it is the sole master, and it wants to retain that mastery always; it will refuse to admit not only new masters but even new partners or collaborators.

    This is equally true of the Arabs. Our peace-mongers are trying to persuade us that the Arabs are either fools, whom we can deceive by masking our real aims, or that they are corrupt and can be bribed to abandon to us their claim to priority in Palestine, in return for cultural and economic advantages. I repudiate this conception of the Palestinian Arabs. Culturally they are five hundred years behind us, they have neither our endurance nor our determination; but they are just as good psychologists as we are, and their minds have been sharpened like ours by centuries of fine-spun logomachy.

    We may tell them whatever we like about the innocence of our aims, watering them down and sweetening them with honeyed words to make them palatable, but they know what we want, as well as we know what they do not want. They feel at least the same instinctive jealous love of Palestine, as the old Aztecs felt for ancient Mexico, and the Sioux for their rolling Prairies.

    To imagine, as our Arabophiles do, that they will voluntarily consent to the realization of Zionism in return for the moral and material conveniences which the Jewish colonist brings with him, is a childish notion, which has at bottom a kind of contempt for the Arab people; it means that they despise the Arab race, which they regard as a corrupt mob that can be bought and sold, and are willing to give up their fatherland for a good railway system.

    There is no justification for such a belief. It may be that some individual Arabs take bribes. But that does not mean that the Arab people of Palestine as a whole will sell that fervent patriotism that they guard so jealously, and which even the Papuans will never sell. Every native population in the world resists colonists as long as it has the slightest hope of being able to rid itself of the danger of being colonized.

    That is what the Arabs in Palestine are doing, and what they will persist in doing as long as there remains a solitary spark of hope that they will be able to prevent the transformation of “Palestine” into the “Land of Israel.”

    What should the Zionists do, then, according to Jabotinsky? First, and most important, he urged the movement to build up its military strength — the “iron wall” of the essay’s title.

    Second, under the shield of its armed forces, the Zionists should speed ahead with the colonization of Palestine, against the will of the indigenous Arab majority, by securing a maximum of Jewish immigration in a minimum span of time.

    Once a Jewish majority had become a fait accompli (in 1923, Jews still made up only about 11 percent of Palestine’s population), it would only be a matter of time, Jabotinsky thought, before it finally penetrated the minds of the Arabs that the Jews were not going to be chased out of Palestine. Then they would see that they had no better option than to come to terms with Zionism.

    And at that point, Jabotinsky concluded, “I am convinced that we Jews will be found ready to give them satisfactory guarantees” — guarantees of extensive civil, political, even national rights, within a Jewish state — “so that both peoples can live together in peace, like good neighbors.”

    Whatever one thinks of the morality — or the sincerity — of Jabotinsky’s strategy in “The Iron Wall,” as Realpolitik it made eminent sense. It started from a realistic appraisal of the problem: that the Palestinians could not be expected to give up the fight to preserve their homeland. It proposed a program of focused coercive violence to frustrate their resistance. And it held out a set of assurances safeguarding key Palestinian interests in the context of an overall settlement in which the main Zionist objective would be achieved.

    Whether this Bismarckian program could have “worked” (from the Zionist perspective) will never be known, however. For in the years that followed, a very different sort of scenario gained prominence in the thinking of the Zionist leadership.

    This was what was known as “transfer”: a euphemism meaning the “voluntary” or involuntary physical removal of the Palestinian population from the “Land of Israel.”

    In 1923, when he wrote “The Iron Wall,” Jabotinsky was firmly opposed to transfer. “I consider it utterly impossible to eject the Arabs from Palestine,” he wrote. “There will always be two nations in Palestine.” He maintained this stance quite adamantly until the final years of his life, holding firm even as support for the concept steadily spread through both the mainstream Zionist left and among his own increasingly radicalized right-wing followers.

    The Israeli historian Benny Morris chronicled this doctrinal shift in his The Birth of the Palestinian Refugee Problem. He summarized it this way:

    As Arab opposition, including violent resistance, to Zionism grew in the 1920s and 1930s, and as this opposition resulted in periodic British clampdowns on Jewish immigration, a consensus or near-consensus formed among the Zionist leaders around the idea of transfer as the natural, efficient and even moral solution to the demographic dilemma.

    Thus, by 1948, Morris concluded, “transfer was in the air.”
    We Will Attack and Smite the Enemy

    In the early morning hours of Friday, April 9, 1948, during the conflict that Israelis call the War of Independence, 132 armed men — mostly from the Irgun, the right-wing paramilitary group that Jabotinsky had led until his death in 1940, but also a few others from a splinter-group offshoot called Lehi — entered a Palestinian village near Jerusalem with the intention of capturing it and requisitioning supplies from its inhabitants.

    Six months earlier, the UN had announced its decision to partition Palestine into a Jewish state, which was to be allocated 55 percent of the territory, and a Palestinian Arab state, on the remaining 45 percent. (At the time, there were about 600,000 Jews and 1.3 million Arabs in Palestine.)

    The Zionists were delighted to gain such a prize, while the Palestinians — in shock at the prospect of having more than half their homeland torn away from them — rejected the plan in its totality. In response to the announcement, a wave of civil strife between Jews and Arabs erupted, shortly escalating into all-out war.

    Amid this violence, the village in question, Deir Yassin, had been faithfully respecting a truce with nearby Jewish settlements. “There was not even one incident between Deir Yassin and the Jews,” according to the local commander of the Haganah, the mainstream Zionist militia that would soon become the core of the newly created Israel Defense Forces (IDF).

    Despite this, the rightist paramilitaries had made a decision to carry out the “liquidation of all the men in the village and any other force that opposed us, whether it be old people, women, or children,” according to an Irgun officer, Ben-Zion Cohen, who participated in the operation’s planning. The stated reason for this decision was that it would “show the Arabs what happens” when Jews were united and determined to fight.

    (Cohen’s recollections of the operation, as well as those of several other Deir Yassin veterans, were recorded and deposited with the Jabotinsky Institute archives in Tel Aviv in the mid-1950s, where they were discovered decades later by an Israeli journalist.)

    That morning, the inhabitants of Deir Yassin awoke to the sound of grenades and gunfire. Some began fleeing in their nightclothes; others scrambled for their weapons or took refuge in the homes of neighbors. The attackers’ initial battle plan quickly fell apart amid equipment failures and communication problems, and they took unexpectedly heavy casualties from the local men armed with rifles. After a few hours of fighting, a decision was made to call a retreat.

    Cowering inside their homes at that moment were the Palestinian families who’d been unable to flee in time. As soon as the paramilitary commanders ordered the retreat, these villagers became the targets of the Jewish fighters’ frustrations.

    What happened next was recounted by survivors to British police investigators from the Palestine Mandate’s civil administration. Twenty years later, the records of the investigation were obtained by two journalists, Larry Collins and Dominique Lapierre, for their bestselling 1972 book, O Jerusalem!

    The survivors described scenes like the following.

    Fahimi Zeidan, a twelve-year-old girl, recalled the door to her house being blasted open as she and her family hid along with members of a neighboring family. The paramilitaries took them outside. “The Jews ordered all our family to line up against the wall and they started shooting us.” After they shot an already wounded man, “one of his daughters screamed, they shot her too. They then called my brother Mahmoud and shot him in our presence, and when my mother screamed and bent over my brother (she was carrying my little sister Khadra who was still being breastfed) they shot my mother too.”

    Haleem Eid, a thirty-year-old woman, testified that she saw “a man shoot a bullet into the neck of my sister Salhiyeh who was nine months pregnant. Then he cut her stomach open with a butcher’s knife.” When another village woman, Aiesch Radwas, tried to extricate the fetus from the dead mother’s womb, she was shot, too.

    Zeinab Akkel recalled that she tried to save her younger brother’s life by offering the Jewish attackers all her money (about $400). One of them took the money and “then he just knocked my brother over and shot him in the head with five bullets.”

    Sixteen-year-old Naaneh Khalil said she saw a man take “a kind of sword and slash my neighbor Jamil Hish from head to toe then do the same thing on the steps to my house to my cousin Fathi.”

    Meir Pa’il, a Jewish Agency intelligence official who was on the scene, later described the sight of Irgun and Lehi fighters running frantically through the village, “their eyes glazed over, full of lust for murder.”

    When some Irgunists discovered a house that had earlier been the source of fatal gunfire for one of their fallen comrades, they assaulted it, and nine civilians emerged in surrender. One of the paramilitaries shouted: “This is for Yiftach!” and machine-gunned them all to death.

    Prisoners were loaded onto trucks and driven through the streets of Jerusalem in a “victory parade.” After a group of male villagers was paraded in this way, they were unloaded from the trucks and executed. Meir Pa’il recalled photographing roughly twenty-five men shot in firing squad formation.

    According to Haganah intelligence documents, some of the villagers were taken to a nearby paramilitary base, where Lehi fighters killed one of the babies and then, when its mother fainted in shock, finished off the mother as well.

    One of the British officers from the Criminal Investigation Division attached the following note to the investigation file:

    I interviewed many of the women folk in order to glean some information on any atrocities committed in Deir Yassin but the majority of those women are very shy and reluctant to relate their experiences especially in matters concerning sexual assault and they need great coaxing before they will divulge any information. The recording of statements is hampered also by the hysterical state of the women who often break down many times whilst the statement is being recorded.

    There is, however, no doubt that many sexual atrocities were committed by the attacking Jews. Many young school girls were raped and later slaughtered. Old women were also molested. One story is current concerning a case in which a young girl was literally torn in two. Many infants were also butchered and killed. I also saw one old woman who gave her age as one hundred and four who had been severely beaten about the head by rifle butts. Women had bracelets torn from their arms and rings from their fingers and parts of some of the women’s ears were severed in order to remove earrings.”

    The next day, when Haganah forces inspected the village, one of them was shocked to find Jewish guerrillas “eating with gusto next to the bodies.” A doctor who accompanied the detachment noted that “it was clear that the attackers had gone from house to house and shot the people at close range,” adding: “I had been a doctor in the German Army for five years in World War I, but I never saw such a horrifying spectacle.”

    The commander of the Jewish youth brigade sent to assist in the cleanup operation entered a number of the houses and reported finding several bodies “sexually mutilated.” A female brigade member went into shock upon discovering the corpse of a pregnant woman whose abdomen appeared to have been crushed.

    The cleanup crew burned and buried the bodies in a quarry, later filling it with dirt.

    As they did so, a radio broadcast could be heard in Jerusalem delivering the following message:

    Accept my congratulations on this splendid act of conquest.

    Convey my regards to all the commanders and soldiers. We shake your hands.

    We are all proud of the excellent leadership and the fighting spirit in this great attack.

    We stand to attention in memory of the slain.

    We lovingly shake the hands of the wounded.

    Tell the soldiers: you have made history in Israel with your attack and your conquest. Continue thus until victory.

    As in Deir Yassin, so everywhere, we will attack and smite the enemy. God, God, Thou hast chosen us for conquest.

    The voice delivering the message belonged to the Irgun’s chief commander — the future Nobel Peace Prize winner and prime minister of Israel, Menachem Begin.
    Saying No to Yes

    “More than any single occurrence in my memory of that difficult period, it was Deir Yassin that stood out in all its awful and intentional fearsomeness,” the late Palestinian American literary scholar Edward Said, who was twelve at the time and living in Cairo, later recalled — “the stories of rape, of children with their throats slit, mothers disemboweled, and the like. They gripped the imagination, as they were designed to do, and they impressed a young boy many miles away with the mystery of such bloodthirsty and seemingly gratuitous violence against Palestinians whose only crime seemed to be that they were there.”

    A different memory of Deir Yassin was conveyed by Yaacov Meridor, a former Irgun commander, during a 1949 debate in the Israeli Knesset: to a disapproving mention of the massacre by a left-wing deputy, he retorted: “Thanks to Deir Yassin we won the war, sir!”

    Because of the wide publicity it received, Deir Yassin contributed disproportionately to the terrified panic that spurred the Palestinians’ flight in 1948–49. But it was only one of several dozen massacres perpetrated by Jewish forces, most of which had been the work of the mainstream Haganah/IDF. In a few cases, the IDF appears to have matched or even exceeded the depravity of the Irgun in Deir Yassin (as, for example, at al-Dawayima in October 1948).
    Palestinian refugees fleeing in October–November 1948. (Wikimedia Commons)

    The radicalized heirs of Jabotinsky delighted in reminding the Left of these details. “How many Deir Yassins have you [the Left] been responsible for?” another rightist deputy interjected. “If you don’t know, you can ask the Minister of Defense.” (The minister of defense was David Ben-Gurion, who’d been kept abreast of the atrocities perpetrated by his troops during the war.)

    The result was that, by mid-1949, the majority of the Palestinian population had fled for their lives or been expelled from their homes by Jewish forces and were living now as refugees beyond the borders of Palestine. Their abandoned villages would be bulldozed, and they would never be allowed to return. Israel, meanwhile, had expanded its control in Palestine from the 55 percent of the land awarded to it in 1947 by the UN to the 78 percent of the 1949 armistice lines.

    Throughout the 1950s and 1960s, the Arab states and Palestinian organizations were unanimous in declaring Israel an illegitimate “Zionist entity” that would be dismantled and destroyed when Palestine was finally liberated. Until then, Arab governments were to have no contacts with Israel of any kind — even purely economic — on penalty of ostracism from the rest of the Arab world. This stance was affirmed and reaffirmed, year after year, in speeches, diplomatic texts, and Arab League communiqués.

    But Israel spent these years patiently tending to its iron wall, so that by 1967, when a second general Arab-Israeli war arrived, the wall was so impregnable that Israel was able to defeat the combined forces of all its adversaries in less than a week, conquering vast expanses of Egyptian, Jordanian, and Syrian territory.

    From that moment on, the rules of the conflict changed. There was only one feasible way for the Arab states to regain their conquered territories, and that was by coming to terms with the conqueror. Moshe Dayan, Israel’s defense minister, captured the essence of the situation in a laconic remark made three days after the war’s end. “We are quite pleased with what we have now. If the Arabs desire any change, they should call us.”

    With the brute physics of military compulsion now forcing the Arabs to rethink their long-held attitude toward the Jewish state, Israel had a unique opportunity to finally pursue the Bismarckian type of settlement that Jabotinsky had advocated fifty years earlier (albeit in a very different context).

    But for reasons originating in both the traumas of Jewish history and the political circumstances of the post-1967 world, Israel was unable to do it. Since the war, its political culture — on the Left and the Right, among the secular as well as the religious — had become suffused with a messianic belief in the imperative of Jewish territorial expansion and the illegitimacy of territorial compromise. Israelis clung to a concept of “absolute security” (in Kissinger’s sense) that over the years would drive them into a series of military disasters, most notably the 1982 “incursion” into Lebanon, which was supposed to last a few weeks but ended up dragging on for almost two decades. And a grossly distorted mental image of Israel’s Arab neighbors was cultivated in the nation’s collective psyche, based on the self-fulfilling prophecy of eternal enmity driven by a timeless hatred of Jews.

    The mentality was acutely captured by Joshua Cohen in his 2021 novel, The Netanyahus, a fictionalized account of a 1960 sojourn by Benzion Netanyahu and his young family (including a teenage Binyamin) to a bucolic American college town for a faculty job interview.

    At one point in the book, a fellow Israeli academic assesses the work of Netanyahu père, who was a scholar of medieval Jewish history:

    [There] comes a point in nearly every text he produces where it emerges that the true phenomenon under discussion is not anti-Semitism in Early Medieval Lorraine or Late Medieval Iberia but rather anti-Semitism in twentieth-century Nazi Germany; and suddenly a description of how a specific tragedy affected a specific diaspora becomes a diatribe about the general tragedy of the Jewish Diaspora, and how that Diaspora must end — as if history should not describe, but prescribe — in the founding of the State of Israel.

    I am not certain whether this politicization of Jewish suffering would have the same impact on American academia as it had on ours, but, in any milieu, connecting Crusader-era pogroms with the Iberian Inquisitions with the Nazi Reich must be adjudged as exceeding the bounds of sloppy analogy, to assert a cyclicity of Jewish history that approaches dangerously close to the mystical.

    The paradoxical result of all this was that the more powerful Israel became, the more power it felt it needed, and the more concessions it extracted from its enemies, the more concessions it required. Jabotinsky had advised the Zionist movement to build up its military strength in order to frustrate its adversaries’ attacks — and Israel became quite adept at this. But absent external duress, it could never bring itself to clinch the culminating step of Jabotinsky’s Bismarckian program: the ultimate accommodation with the defeated enemy.

    Put another way, Israel couldn’t take yes for an answer.

    In February 1971, Anwar Sadat, the new president of Egypt, the largest and most powerful Arab state, became the first Arab leader to declare his willingness to sign a peace treaty with Israel. He would do so, he said, if Israel committed to withdraw from Egypt’s Sinai Peninsula and agree to a negotiated resolution of the Palestinian issue.

    Eventually, Sadat’s persistence in seeking an agreement with Israel paid off: through the good offices of Jimmy Carter, an Egyptian-Israeli agreement on the terms of a peace treaty was signed at Camp David in 1978 — for which Sadat shared the 1978 Nobel Peace Prize — and Israel handed back Egypt’s Sinai Peninsula in stages, ending in 1982.

    But it would take eight years, a region-wide war, a US-Soviet standoff that brought the world close to nuclear Armageddon, and a spectacular diplomatic gesture on Sadat’s part — his astonishing 1977 visit to Jerusalem, which led directly to his assassination by Islamic extremists four years later — to overcome Israeli obstructionism and make an Egyptian-Israeli agreement a reality.

    For two years following his February 1971 initiative, Sadat fruitlessly tried to advance his peace proposal in the face of Israel’s contemptuous rejection. (In those days, the Israeli sociologist Uri Ben-Eliezer writes, Sadat was still “depicted in Israel as an ignorant Egyptian peasant and a target for mockery.”) By spring 1973, he’d decided that his diplomatic avenues were exhausted, and he resolved to go to war to recover Egypt’s lost territory.

    Sadat knew that Egypt couldn’t reconquer the territories in battle. His plan, in essence, was a barroom brawler’s stratagem: he would start a fight with his stronger opponent, quickly get in a few good blows, and then count on onlookers — in this case the United States and the Soviet Union — to step in and break up the scuffle before too much damage could be done. By creating a Cold War crisis, he intended to force the United States, the only power with any leverage over Israel, to drag the Israelis to the negotiating table.

    His brilliantly executed surprise attack of October 6, 1973, secretly coordinated with Syria, served its purpose. It caught Israel unaware and unprepared, triggering a national crisis of confidence whose reverberations would be felt throughout Israeli society for years to come. It led to a US-Soviet confrontation that came close to the point of nuclear escalation. And it forced the United States to begin the process of nudging Israel in the direction of a settlement.

    Looking back on this sequence of events in his memoirs decades later, the Israeli elder statesman Shimon Peres, not wanting to cast judgment on the decisions of his former colleagues (he’d been a junior minister in government in 1971–73), wrote cautiously about Sadat’s rejected prewar peace terms: “It is hard to judge today whether peace with Sadat might have been possible at that time on the terms that were eventually agreed to five years later.”

    But other officials from that era have been less reserved. “I truly believe that it was a historic mistake” to have spurned Sadat’s 1971 overture, wrote Eytan Bentsur, a top aide to then foreign minister Abba Eban, in a judgment now echoed by many Israeli and American analysts. “History will judge if an opportunity had not been missed — one which would have prevented the Yom Kippur War and foreshadowed the peace with Egypt” at Camp David.
    “Do Not Be Fooled by Wily Sadat”

    If Sadat’s 1971 proposal was killed by negatives quietly conveyed via confidential diplomatic channels, it also fell victim, in the public sphere, to a deeply entrenched mental tic in Western discourse on the Middle East: the reflex of construing any given Arab peace proposal as a trick secretly designed to achieve not peace but the destruction of Israel.

    How a peace initiative can even be a trick, and what anyone could hope to gain by announcing a “trick peace proposal,” are questions that lack obvious answers. But to this day, the legend of the “fake Arab peace initiative” continues to exert a powerful psychological hold over many Western and Israeli observers.

    For example, shortly after Sadat publicized his 1971 peace offer, the diplomatic historian A. J. P. Taylor — the most famous British historian of his time — warned in a newspaper commentary that the Egyptian leader was attempting an elaborate ruse. “Do not be fooled by wily Sadat,” Taylor cautioned. The telltale clue that exposed Sadat’s real intentions, according to the scholar, was his insistence on the return of all occupied Egyptian territory, including the strategically important city of Sharm e-Shaikh.

    Taylor was certain that Sharm el-Shaikh was “a place of no use or importance to Egypt” aside from its dominating position at the mouth of the Gulf of Aqaba. If Sadat wanted it back so badly, that could only mean one thing: he wasn’t really seeking peace; he “merely wants to be in a position to strangle Israel again.”

    Obviously, history has not been kind to that conjecture. Fifty-two years later, Sharm el-Shaikh is an upscale resort town, the jewel of Egypt’s tourism industry. An Egyptian-Israeli peace treaty has been in force for more than four decades and has never been breached, by either side. Israel, needless to say, remains unstrangled.

    The mentality of Israel’s Western publicists grew more and more detached from reality in this way, with world events interpreted through the increasingly distorted lens of Zionist demonology. A 1973 editorial in what was then the largest-circulation Jewish newspaper in the United States, New York Jewish Week, is illustrative. At that moment, a UN Middle East peace conference was getting underway in Geneva, and there had recently been a spate of press commentary cautiously suggesting that perhaps Sadat might really want peace with Israel after all.

    The editorialists of Jewish Week had a question for such naïfs: Had they learned nothing from Hitler?

    The Arab leaders have told us that their aims are quite limited. They say they merely want to regain the territories that Israel conquered in 1967. Then they will be satisfied and recognize Israel, to live in peace forever after.

    Had Chamberlain and Daladier read “Mein Kampf” and heeded its warnings, they would have known that Hitler was dissembling [about] his real aims.

    Were the gullible editors and statesmen who believe the Arab protestations of limited war objectives to read the unrepudiated war aims of the Arab leaders who now profess moderation, they would know that the Yom Kippur War and the subsequent Arab peace offensive were right out of the Munich betrayal.

    With the benefit of hindsight and the enormous condescension of posterity, it’s all too easy to laugh at this kind of hysteria. Surely, after fifty years, the jury is in, and we can now say with certainty that no Middle Eastern Czechoslovakia has fallen victim to the battalions of the Egyptian Wehrmacht.

    But exactly the same reasoning and rhetoric are routinely deployed today, only now with Hamas replacing Anwar Sadat’s Egypt as the epicenter of the looming Fourth Reich — a dream-logic montage of history in which an interchangeable chorus of Hitlerian Arabs “professes moderation” at an uncannily Munich-like Geneva (or is it a Geneva-like Oslo?) in order to dupe gullible Westerners about their genocidal intentions.

    In fairness to the editorialists of Jewish Week, it should be recalled that Sadat — whose saintly memory as a peacemaker is venerated today by everyone in official Washington, from earnest White House speechwriters to flag-pinned congressional yahoos — routinely indulged in antisemitic invective of a virulence that would never be heard from the top leaders of Hamas today.

    In a 1972 speech, he called the Jews “a nation of liars and traitors, contrivers of plots, a people born for deeds of treachery” and said that “the most splendid thing that the Prophet Mohammad did was to drive them out of the whole of the Arabian peninsula.” For good measure, he promised that he would “never conduct direct negotiations” with the Jews. (As seen, he soon did just that.)

    Nor did Sadat hesitate to verbally evoke the “destruction of Israel” when it suited him; he did so routinely, including in a speech to his ruling Arab Socialist Union party just four months after his February 1971 peace initiative. In that June address, he spoke of his eagerness for the coming battle to destroy the “Zionist intrusion.”

    There were two contrasting ways of interpreting this sort of rhetoric from Sadat. On the one hand, there was the approach taken by the editorialists of the English-language Jerusalem Post — a publication deeply in thrall to the legend of the Arab peace fake-out — who gleefully declared that Sadat’s speech had “pulled off the mask of the peace-seeker, to show the true face of the warmonger.” His peace initiative of four months earlier had thereby been exposed as “a calculated fraud.”

    But how did the editorialists know it was the February peace proposal that was the fraud and not the June war threat? And if the peace proposal was a “calculated fraud,” why would Sadat expose his own calculated fraud? The Arab-peace-fake-out theory has always had this tendency to run itself into a logical ditch.

    An alternative interpretation could be found in a rival Israeli newspaper, Al HaMishmar, the organ of the small, far-left Mapam party, which proposed a much more believable explanation for Sadat’s bellicose rhetoric. The paper simply pointed out that his oration had been an election speech, delivered at a party conference. Most likely, the paper suggested — in the skeptical spirit of clear-eyed Realpolitik — it had just been a bit of electioneering.

    Al HaMishmar was right, of course, and the Jerusalem Post was wrong. Sadat’s peace proposal was not a fraud, and the theory of the Sadat peace fake-out had no truth to it.

    But more importantly, it was the opposite of the truth.

    Recall that Sadat’s position was that he was willing to make peace with Israel, but only on the condition that Israel withdraw from the occupied territories and accept a just solution to the Palestinian question. To Arab audiences, he promised again and again that he would always insist on both — that he would never stoop to anything so dishonorable, so treacherous, as making a separate peace with Israel that failed to address the plight of the suffering Palestinians.

    However, in the end, that’s exactly what he did. At Camp David in 1978, when he found himself unable to extract any substantive concessions from Israel on the Palestine file, he yielded to the superior force of Israel’s iron wall and signed an agreement that restored Egypt’s lost territory while offering little more than a fig-leaf gesture toward the Palestinians. (The agreement pledged that Egypt and Israel would continue negotiations on Palestinian “autonomy” under Israeli sovereignty; the brief trickle of pro forma negotiations that followed quickly petered out, as expected.)
    President Jimmy Carter shaking hands with Anwar Sadat and Menachem Begin at the signing of the Egyptian-Israeli Peace Treaty at the White House, 1979. (Wikimedia Commons)

    The defection of Egypt, the strongest Arab state, from the Arab coalition was a historic disaster for the Palestinian movement, from which it arguably never recovered.

    Which means that if Sadat had, in fact, been harboring any dark thoughts in the back of his mind when he put forward his 1971 peace proposal, what they amounted to was not a secret plan to bring about the destruction of the Jewish state, as erroneously proclaimed by Taylor and the American Jewish press and a cavalcade of witting and unwitting propagandists from the pages of Reader’s Digest to the platforms of Meet the Press.

    What Sadat was actually concealing was his shamefaced readiness to countenance the defeat of the Palestinian cause — which is how it came to be that Menachem Begin, thirty years after proclaiming, “As in Deir Yassin, so everywhere, we will attack and smite the enemy,” and Sadat, seven years after declaring that he would “never conduct direct negotiations” with Israel but would strive to bring about its “complete destruction,” could stand together on the White House lawn and warmly shake hands while a beaming Jimmy Carter looked on.

    That was Realpolitik in action.
    “The Language of Lies and Treason”

    At that moment, the man who would become the moving spirit behind the creation of Hamas — a forty-three-year-old quadriplegic Gazan named Ahmed Yassin — was on the cusp of an astonishing political ascendancy.

    At the time of the Camp David Accords, politics in Israeli-occupied Gaza revolved around two poles. On the Left, there was a constellation of forces grouped around the physician Haidar Abdel-Shafi, a former communist, and his local branch of the Palestinian Red Crescent Society. These included the feminist and labor leader Yusra al-Barbari of the General Union of Palestinian Women; Fayez Abu Rahmeh of the Gaza Bar Association, which aided Gazan political prisoners; and Mousa Saba, the head of the Gaza chapter of the YMCA (Young Men’s Christian Association), which hosted summer camps and discussion seminars for Palestinians of all faiths. Abdel-Shafi, who’d been a founding member of the Palestine Liberation Organization (PLO) in the 1960s, was an early proponent of a two-state settlement in which an independent Palestinian state would coexist alongside Israel.

    The other pole centered on the Gaza branch of the Muslim Brotherhood, which had been founded in 1946. Yassin, a pious schoolteacher with a thin voice who’d been paralyzed in a sports accident as a child, joined the Brotherhood early on and in the 1960s began attracting a devoted local following for his charismatic lay preaching.

    At the end of the 1960s, the local Brotherhood was at a low ebb, its membership no more than a few dozen. But over the course of the 1970s, Yassin and his band of followers would embark on an energetic organizing campaign whose institutional expression was what they called the “Mujama al-Islamiya” (the Islamic “Center,” or “Collective”), a network of religious schools, community centers, children’s nurseries, and the like.

    Throughout this process of institution-building, Yassin and his followers rigorously kept their distance from anti-Israel violence — or indeed nationalist agitation of any kind. Jean-Pierre Filiu, a French Arabist scholar and author of a magisterial history of Gaza, writes that Yassin “adhered to the Brotherhood’s moralizing line that prioritized spiritual revival over active militancy.” In Yassin’s view, “the Palestinians had lost Palestine because they were not sufficiently Muslim — it was only by returning to the sources of their faith and to their daily duties as Muslims that they would ultimately be able to recover their land and their rights.”

    In a significant political gesture, the Israeli military governor in Gaza attended the 1973 inauguration ceremony of the Jura al-Shams mosque, the central hub and showpiece of the Mujama. As late as 1986, an Israeli governor of Gaza, General Yitzhak Segev, could explain that Israel was giving “financial aid to Islamic groups via mosques and religious schools in order to help create a force that would stand against the leftist forces which support the PLO.”

    Occasionally, these connections attracted accusations from PLO partisans that Yassin and his men were puppets or stooges of the Israelis. But the Islamists’ tacit nonaggression pact with the occupier was not the product of manipulation; it reflected a coincidence of interests — an expression of Realpolitik on both sides.

    What really drove Yassin and his followers, above all else, was their vision of “Islamization from below”: the creation of a society in which every individual could choose to be a good Muslim and be surrounded by institutions that would nurture that choice. That was the essence of the Muslim Brotherhood’s ideology everywhere, and like the US religious right, its exponents were highly adaptable when it came to the means by which to advance it. American fundamentalists might alternately burn Beatles records or sponsor Christian rock festivals, build suburban megachurches or preach with long hair in hippie conventicles. The Islamists of Gaza would approach their mission with a similar flexibility.

    In the 1970s and 1980s, the ethos of the Mujama was defined by a vehement rejection of all politics (“the language of lies and treason,” they liked to say) in favor of priorities like family, education, and a return to traditional mores. Hence the Islamists’ adamancy about abstaining from the national struggle — a choice that had the added benefit of shielding their project from harassment by the Israeli military authorities.

    The men of the Mujama were not above using violence against other Palestinians in pursuit of their objectives: in a moment of hubris amid the wave of Arab revulsion at Sadat’s peace treaty, Yassin’s forces tried to take on the local left — “the communists,” “the atheists,” as they contemptuously called all their left-wing rivals — by running a candidate against Abdel-Shafi in elections to the presidency of the Red Crescent Society.

    When the Islamist candidate lost in a landslide, “several hundred Islamist demonstrators expressed their anger on 7 January 1980 by ransacking the Red Crescent offices, before moving on to cafés, cinemas, and drinking establishments in the town center,” Filiu reports. (The Israeli army conspicuously refrained from intervening.) In the 1980s, Gaza would be the scene of a vicious and at times violent campaign by the Islamists to impose “modest” dress on women.

    It was only after the outbreak of the First Intifada at the very end of 1987 — a spontaneous and massive popular uprising over which PLO cadres quickly assumed leadership — that Yassin overruled his divided advisers and made a strategic decision to join the struggle against Israel.

    Amid the explosion of mass strikes and boycotts, stone-throwing demonstrations and confrontations with Israeli soldiers, the men of the Mujama saw which way the wind was blowing. They had a product to sell, and it was obvious what their target market wanted. In contradiction to everything they had preached over the previous decade, they began issuing anonymous leaflets calling on the faithful to resist the occupation. Soon they started signing the leaflets “the Islamic Resistance Movement,” whose Arabic initials spell “Hamas.”

    Almost overnight, the notorious quietists of Gaza’s religious right, once ridiculed and condemned by Palestinian nationalists for sitting out the anti-Israel struggle, transformed themselves into armed guerrillas.

    By the time of the 1993 Oslo Accords, they had become the unlikely standard-bearers of uncompromising Palestinian nationalism.
    Arafat Says Uncle

    If the Oslo Accords signing ceremony in 1993 looked like a restaging of the earlier handshake on the White House lawn — a new production of an old play, with Yasser Arafat and Yitzhak Rabin in the Sadat and Begin roles, and Bill Clinton typecast as the new Jimmy Carter — that was not the only resemblance between Camp David and Oslo.

    Both agreements were by-products of Israel’s congenital inability to take yes for an answer.

    If the “yes” in Egypt’s case came in 1971, when Sadat first signaled his willingness to recognize Israel, the “yes” of Yasser Arafat’s PLO was first delivered in December 1973, just before the Geneva peace conference, when Arafat sent a secret message to Washington:

    The Palestine Liberation Organization in no way seeks the destruction of Israel, but accepts its existence as a sovereign state; the PLO’s main aim at the Geneva conference will be the creation of a Palestinian state out of the “Palestinian part of Jordan” [i.e., the West Bank and East Jerusalem] plus Gaza.

    But Arafat’s private declaration brought no change in the PLO’s formal, public position: officially, the group remained committed, in the words of the 1968 PLO charter, to “the elimination of Zionism in Palestine.”

    The reason for this discrepancy stemmed from the fact that “recognizing Israel” meant something very different for the Palestinians than it had for Egypt.

    Sadat’s peace initiative had proposed trading recognition of Israel for a full restoration of Egypt’s territorial integrity. For the Palestinians, by contrast, recognition of Israel was tantamount in and of itself to a signing away of their right to 78 percent of their homeland’s territory. What for Egypt had been merely a humbling political concession to a regional military rival was, for the Palestinians, an existential act of renunciation.

    Arafat believed the Palestinian masses would nevertheless support such a sacrifice — but only as part of a historic compromise in which recognition of the loss of 78 percent of Palestine would be compensated by assurances that the remaining 22 percent would become a Palestine state.

    He therefore adopted what might be called his “American strategy.” For the next fifteen years, Arafat chased the prize of a dialogue with the United States, hoping to strike a deal: in exchange for a formal, public PLO commitment to recognize Israel, Washington would publicly commit to work for Palestinian statehood and apply the necessary pressure on Israel.

    The PLO leader pitched this concept to any American who would listen. In a 1976 conversation with a visiting US senator in Beirut, Arafat “said that before he was able to acknowledge Israel’s right to exist as an independent state he must have something to show his people,” a US embassy dispatch reported to State Department headquarters in Washington. “This something could be Israeli withdrawal of a ‘few kilometers’ in the Gaza Strip and on the West Bank,” with a UN force taking control of the evacuated territory.

    Israel acted quickly to foil Arafat’s strategy. In 1975, it extracted from Secretary of State Henry Kissinger a signed memorandum of agreement in which Kissinger pledged that the United States would not “negotiate with the Palestine Liberation Organization so long as the Palestine Liberation Organization does not recognize Israel’s right to exist.” By making PLO recognition of Israel a precondition for dialogue with the United States, the agreement ruled out any scenario in which recognition might be granted in exchange for US commitments.

    Kissinger had no qualms about signing away his ability to talk to the PLO. He was convinced that nothing could come of such talks — not because the Palestinians were rejectionists, but because the Israelis were. “Once [the PLO] are in the peace process,” he told a meeting of US Middle East ambassadors in June 1976, “they’ll raise all the issues the Israelis can’t handle” — the issues of the West Bank, Gaza, and East Jerusalem.

    According to Kissinger, anyone foolish enough to think a US administration could use its leverage to force Israel to concede on those issues “totally underestimates what it involves in taking on the [Israel] lobby. They never hit you on the issue; you have to fight ten other issues — your credibility, everything.” In short, “We cannot deliver the minimum demands of the PLO, so why talk to them?”

    As soon as Kissinger’s memorandum was signed, Israel’s fixers and propagandists went to work transforming it from a mere understanding between foreign ministers into a sacrosanct totem of domestic politics, to which every ambitious US politician had to genuflect. In the 1980 presidential election, all four major candidates — Ted Kennedy, Jimmy Carter, John Anderson, and Ronald Reagan — tried to outdo one another in anathematizing the PLO and promising not to talk to it.

    This time the ideological Wurlitzer had to be cranked up to eleven: it wasn’t enough to portray the PLO as a group that currently rejected Israel’s existence (which, if anything, might serve as an argument in favor of US contacts with the group — to try to persuade it to change its stance).

    Rather, the PLO had to be depicted as incapable of accepting Israel’s existence, or coexisting with Jews at all. In the popular phrase of the time, endlessly repeated or paraphrased by ostensibly factual news organizations like the Associated Press and the New York Times, the PLO was an organization “sworn to Israel’s destruction.” Or, as Exodus author Leon Uris — the Homer of American Zionism, its bard and ur-mythologist — put it in a 1976 open letter: the PLO was “emotionally and constitutionally bound to the liquidation of Jewish existence in the Middle East.”

    Top US officials were forced to ritually repeat this fiction — that the PLO was bent on Israel’s destruction — even though they knew firsthand that it wasn’t true. “We have to consider what the parties’ position is,” Jimmy Carter’s secretary of state, Edmund Muskie, said in June 1980, defending the United States’ increasingly isolated stance opposing PLO involvement in peace talks, “and the PLO’s position is that it is not interested in a negotiated settlement with Israel. It is interested only in Israel’s extinction.”

    Meanwhile, privately, the CIA was telling the State Department that, far from refusing to recognize Israel, the PLO was internally debating what to demand in exchange for recognition: “Despite efforts by Fatah moderates [such as Arafat] to convince the rest of the [PLO] leadership that a dialogue with the US entails sufficient long range benefits to justify [recognizing Israel], the PLO leadership remains largely convinced that it must demand more than just talks with the US before giving up what it considers to be its only major ‘card’ in the negotiating process.”
    Prime Minister Ehud Barak of Israel and Chairman Yasser Arafat of the Palestinian Authority shake hands at a trilateral meeting at the US ambassador’s residence in Oslo, Norway, November 1999. (Wikimedia Commons)

    Like A. J. P. Taylor’s musings about Anwar Sadat, the assessments of the PLO that prevailed in that era have aged poorly. Far from proving “emotionally and constitutionally bound to the liquidation of Jewish existence in the Middle East,” the PLO today not only recognizes Israel, it has a leader, Mahmoud Abbas, whose policy of “security coordination” with the occupation authorities is considered so indispensable to the Israeli army that the country’s lobbyists and diplomats have to periodically remind confused right-wing Republicans that they actually want the United States to keep funding the Palestinian security forces.

    Abbas, whose endless concessions to Israel have consigned him to political irrelevance among his own people, has spent the past decade begging for a NATO occupation of the West Bank — an odd way to go about pursuing the “liquidation of Jewish existence in the Middle East.”

    Finally, in 1988, Arafat caved. In exile in Tunisia following the PLO’s bloody expulsion from Lebanon, he pushed the Palestinian National Council (PNC) for a unilateral recognition of Israel with no assurance that any movement toward a Palestinian state would be forthcoming. In his memoirs, then Secretary of State George Shultz gleefully summed up the episode this way: “Arafat finally said ‘Uncle.’”

    Israel had at last received its “yes” from the Palestinians, signed, witnessed, and notarized. But it had no effect whatsoever on either the United States or the Israeli attitude toward Palestinian statehood.

    More than thirty years later, the Palestinian decision of 1988 — which called for peace between an Israel on 78 percent of the land and a Palestinian state on 22 percent — remains an offer on the table, one that no Israeli government has ever expressed a willingness to touch.

    Had Arafat stopped there, the Palestinians, in diplomatic terms, would have been positioned as advantageously as could be expected given the circumstances.

    Instead, he made a tragic, historic error. He went further than “yes.”

    In 1992, fearful of being sidelined from the post–Gulf War flurry of Middle East diplomacy, Arafat secretly authorized back-channel talks in Oslo with representatives of the newly elected Israeli government of Yitzhak Rabin, in the course of which he agreed to concessions that, once made public, were met with outrage and disbelief by the most alert Palestinian observers.

    In the Oslo Accords, Arafat not only reaffirmed the PLO’s recognition of Israel without any reciprocal Israeli recognition of Palestinian statehood — or even any mention of the possibility of statehood — he conceded to Israel a veto over Palestinian statehood (“The PLO . . . declares that all outstanding issues relating to permanent status will be resolved through negotiations”).

    Not only did Arafat renounce the use of force against Israel — unilaterally, with no reciprocation — and agree to suppress resistance to the occupation on Israel’s behalf, he did so with no commitment from the occupiers to stop confiscating Palestinian land to expand Jewish settlements, roads, or military installations.

    The Palestinian-American historian Rashid Khalidi has called Arafat’s move “a resounding, historic mistake, one with grave consequences for the Palestinian people.” Edward Said labeled it “an instrument of Palestinian surrender, a Palestinian Versailles.” Haidar Abdel-Shafi, who headed the official Palestinian delegation to the US-sponsored post–Gulf War peace talks, condemned the deal and its “terrible sacrifices,” calling it “in itself an indication of the terrible disarray in which the Palestinians find themselves.” Mahmoud Darwish, the Palestinian national poet and author of the 1988 Declaration of Independence, resigned from the PLO leadership in protest.

    One of the most underappreciated facts about the Oslo agreement, as the quotes above attest, is that among its most vehement Palestinian critics were not just the opponents of the two-state solution but its most committed and long-standing supporters — those like Khalidi, Said, Darwish, or Shafi, who as far back as the early 1970s had taken what was then the lonely step of urging a Palestinian reckoning with the bitter verdict of 1948.
    Truth and Consequences

    “We learned the lesson of Oslo,” Khaled Meshaal, the Qatar-based head of Hamas’s external politburo, told a reporter from the French daily Le Figaro late last month. “In 1993 Arafat recognized Israel, which gave him nothing in return.”

    He contrasted Arafat’s blunder with what he portrayed as Hamas’s shrewder balancing act. In 2017, the group adopted a new charter — a project Meshaal personally spearheaded — which embraced a two-state solution and excised the antisemitic language and apocalyptic bellicosity of the original 1988 founding statement.

    But, it did so, he stressed, “without mention of recognition of Israel by Hamas.”

    Meshaal “suggests that when the ‘time comes’ — that is, with the creation of a Palestinian state — the question of recognizing Israel will be examined,” Le Figaro reported. “But since not everyone in Hamas is in agreement, he doesn’t want to go any further.”

    Hamas’s top political leadership had spent the years leading up to October 7 trying to position Hamas as a respectable diplomatic interlocutor, one that could someday succeed where Arafat had failed in clinching Palestinian statehood. All of that came crashing down with the atrocities of October 7, leaving observers perplexed about what exactly had happened, and why.

    Almost immediately there were murmurings among diplomats, journalists, and intelligence officials about some kind of split within Hamas. But only occasionally was the case stated as bluntly as it was by Hugh Lovatt, an expert on Palestinian politics at the European Council on Foreign Relations, who was quoted in late October saying: “The brutal violence deployed by Hamas against Israeli civilians represents a power grab by radicals in the military wing, cornering political moderates who advocated dialogue and compromise.”

    Over the last two weeks, more details have surfaced.

    In a report late last month for the pro-Israel Washington Institute for Near East Policy, Ehud Yaari, an Israeli specialist on Arab politics with close ties to the country’s security establishment, wrote about “Growing Internal Tensions Between Hamas Leaders,” citing “extensive private conversations with numerous regional sources.”

    “The specific details of the [October 7] attack,” Yaari reported, “appear to have come as a complete surprise to [Hamas chairman Ismail] Haniyeh and the rest of the external leadership.” They had given approval for a cross-border attack, but not like the one that ended up being carried out.

    Only a “core group of commanders” had been involved in the detailed planning for October 7, Yaari reported. These included Hamas’s Gaza strongman Yahya Sinwar, plus two top commanders of the military wing (known as the Izz ad-Din al-Qassam Brigades), one of whom is Sinwar’s brother Mohammed.

    It was this group, Yaari alleges, that at the last minute inserted new orders — to “murder as many civilians as possible, capture hostages, and destroy Israeli towns” — into the battle plan. The plan was withheld from Hamas’s field commanders “until a few hours before the operation.” (The October 7 operation was a joint action carried out by a coalition of forces from a number of different Palestinian armed factions, not just Hamas.)

    “The scope and brutality of the attack triggered criticism from external leaders” of Hamas, Yaari wrote, some of whom “sharply condemned Sinwar’s ‘megalomaniac’ search for grandeur” in “private conversations.”

    The last-minute changes to the battle plan might help to explain the surprising variation in victims’ testimonies about the attackers’ behavior. In an article published in Haaretz last month, for example, a resident of the Nahal Oz kibbutz, Lishay Idan, recounted her family’s ordeal and told of how, at Nahal Oz, “very strange things happened.”

    “A terrorist wearing camouflage and a green headband, who looked like he was in charge, told the hostages he was from Hamas’ military wing and it didn’t harm civilians. ‘They said they were only looking for soldiers and they didn’t harm women and children,’ Idan said.” Even as acts of extreme brutality were being committed against civilians by other attackers in the area, she explained, these particular fighters behaved differently.

    “It’s no simple thing for me to say this,” she concluded, “but it seems the cells that came to our kibbutz were better focused. In some cases they took humanitarian considerations into account.” They “brought us a blanket and pillows and told us to put the children to sleep,” and when her child needed to be fed, they “asked me to write down exactly where [a bottle of baby formula] was in the house” next door. “Lishay wrote it in Hebrew,” the article recounts, “the terrorists used Google Translate, and off they went.”

    A few other October 7 victims have recounted similarly discordant testimonies.

    Currently, top Hamas leaders are engaged in intensive “day-after” discussions with counterparts from Mahmoud Abbas’s Fatah party about the prospects for a national unity agreement — possibly including the long-discussed scenario of Hamas’s accession to the PLO, the recognized international representative body of the Palestinian people.

    According to Yaari, these talks are now exacerbating the split between Sinwar and the rest of the Hamas leadership:

    When reports of these talks reached Sinwar, he told Haniyeh that he considers this conduct “outrageous,” demanded that all contacts with the PLO and dissident Fatah factions be discontinued, and insisted that no consultations or statements on the “morning after” take place until a permanent ceasefire is reached.

    The external leadership has ignored Sinwar’s directive, however.

    A source who spoke to Le Figaro — a knowledgeable “Gazan notable” — went even further, claiming that “Israel isn’t alone in wanting [Sinwar] to lose. His friends in the political wing in Qatar and the Qataris themselves wouldn’t be unhappy if he were killed by Israel.”

    In a different world — a world where Israel preferred peace to conquest — one could imagine some devious Bismarck-like leader in Jerusalem watching over these machinations like a chess player, plotting to split Hamas, isolate the irreconcilables, and make a deal with a Palestinian national unity front.

    Or one could imagine, perhaps, some international mediator coming along to propose an agreement in which Israel would withdraw to its 1967 borders in exchange for, say, Hamas consenting to the destruction of its Gaza tunnels under UN supervision.

    Would Hamas agree to such a plan? Who can say? But it’s easy to guess what Netanyahu’s response would be.

    A decade ago, US Secretary of State John Kerry dispatched a team of US military advisers to Jerusalem to work out a plan that might satisfy Israel’s security concerns in the event of a peace agreement with the Palestinians and an Israeli withdrawal from the West Bank.

    Netanyahu refused to let his generals cooperate with the American visitors.

    “You understand the significance of an American security plan that is acceptable to us?” Netanyahu asked his defense minister. “At that moment we’ll have to start talking borders.”

    Such are the consequences of Israel’s decades-long quest for Lebensraum. Repelled by the thought of security without conquest, terrified of “talking borders,” and encircled by enemies of its own making, a cornered Israel has finally absolved itself of its last moral obligation. It no longer feels bound to accept its neighbors’ physical existence. Whatever happens next, Israel will share responsibility with its accomplices.

    #Israël #Palestine #USA #histoire #OLP #Hamas #Irgun #sionisme #islam