• La loi exigeant de signaler toute relation amoureuse avec un Palestinien annulée Lazar Berman - Time of Israel
    https://fr.timesofisrael.com/la-loi-exigeant-de-signaler-toute-relation-amoureuse-avec-un-pales

    Suite aux pressions exercées par l’administration du président américain Joe Biden et par les gouvernements européens, Israël a publié dimanche une révision https://www.gov.il/BlobFolder/policy/judeaentry2022/en/Procedure%20for%20entry%20and%20residence%20of%20foreigners%20in%20the%20Judea%2
    des mesures relatives à l’entrée des ressortissants étrangers en Cisjordanie, annulant ainsi les clauses exigeant que les visiteurs informent Israël si l’un d’entre eux doit entamer une relation amoureuse avec un Palestinien.


    Des passagers sont assis dans une salle d’attente du côté jordanien du pont Allenby qui traverse la Cisjordanie et la Jordanie, le 19 juillet 2022. (Crédit : Khalil MAZRAAWI / AFP)

    Le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), l’organe du ministère de la Défense responsable des affaires civiles palestiniennes, avait initialement publié en février une première version de « Procédure d’entrée et de résidence des étrangers dans la région de Judée et Samarie ». Les règles devaient entrer en vigueur en juillet, mais elles ont été retardées suite à des pétitions qui ont été déposées auprès de la Cour suprême.

    Le document révisé entrera en vigueur le 20 octobre.

    Le document mis à jour a supprimé une exigence https://www.timesofisrael.com/foreign-west-bank-visitors-must-tell-israel-if-they-fall-in-love-with controversée : Ainsi, un étranger entamant une relation amoureuse avec un résident de Cisjordanie après être entré sur le territoire était tenu de signaler sa situation aux autorités israéliennes dans les 30 jours suivant des fiançailles, un mariage ou un début de la cohabitation – « selon ce qui se produit en premier. »
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    #Amour #Sentiments #mariage #sexualité #guerre #fiançailles #cohabitation #Femmes #Hommes #Palestine

    • Supprimé une exigence dit le texte. En réalité, le bilan est plus complexe. Comme d’hab, Israël tente le coup, dit « faire un geste » et marque des points...

      https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/israel-palestine-nouvelles-regles-entree-cisjordanie-occupee-aparthei

      En revanche, celle-ci [la demande de visa] doit toujours avoir lieu 45 jours avant l’arrivée et, en général, l’entrée en Cisjordanie occupée doit se faire via le pont Allenby. Une caution est susceptible d’être demandée.

      Selon leurs détracteurs, ces règles s’inscrivent dans une répression généralisée des étrangers et de la diaspora palestinienne qui veulent vivre, travailler ou étudier en Cisjordanie ou la visiter.

      L’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a affirmé dimanche qu’il continuerait à « s’engager fermement » contre les nouvelles règles. « Je reste inquiet des protocoles publiés, en particulier en ce qui concerne le rôle du COGAT pour déterminer si les individus invités par les institutions académiques palestiniennes ont le droit de pénétrer en Cisjordanie et l’impact négatif possible pour l’unité des familles », a-t-il twitté.

      L’ONG israélienne HaMoked a déposé un recours devant la Cour suprême pour annuler ces nouvelles règles, lesquelles ne s’appliquent pas aux personnes qui visitent les colonies exclusivement juives en Cisjordanie occupée.

      Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a qualifié lundi ces règles de « racistes », visant les étrangers d’origine palestinienne et « ceux qui sont solidaires de la Palestine ».

      Selon l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), il s’agit de « règles d’apartheid qui imposent une réalité à un seul État mais deux systèmes différents ».

      « Le problème principal demeure : si un conjoint est étranger, Israël va empêcher des milliers de familles d’être réunies pour des raisons politiques et démographiques flagrantes », a déploré Jessica Montell, directrice de Hamoked, affirmant que la procédure « violait les obligations légales internationales d’Israël ».

      Selon elle, le but de la procédure est « à la fois de contrôler et d’isoler la population palestinienne ».

  • « Tant qu’on sera dans un système capitaliste, il y aura du #patriarcat » – Entretien avec #Haude_Rivoal

    Haude Rivoal est l’autrice d’une enquête sociologique publiée en 2021 aux éditions La Dispute, La fabrique des masculinités au travail. Par un travail de terrain de plusieurs années au sein d’une entreprise de distribution de produits frais de 15 000 salariés, la sociologue cherche à comprendre comment se forgent les identités masculines au travail, dans un milieu professionnel qui se précarise (vite) et se féminise (lentement). Les travailleurs, majoritairement ouvriers, sont soumis comme dans tous les secteurs à l’intensification, à la rationalisation et à la flexibilisation du travail. Leur réponse aux injonctions du capitalisme et à la précarisation de leur statut, c’est entre autres un renforcement des pratiques viriles : solidarité accrue entre hommes, exclusion subtile (ou non) des femmes, déni de la souffrance… Pour s’adapter pleinement aux exigences du capitalisme et du patriarcat, il leur faut non seulement être de bons travailleurs, productifs, engagés et disciplinés, mais aussi des “hommes virils mais pas machos”. Pour éviter la mise à l’écart, adopter de nouveaux codes de masculinité est donc nécessaire – mais laborieux. Dans cette étude passionnante, Haude Rivoal met en lumière les mécanismes de la fabrique des masculinités au travail, au croisement des facteurs de genre, de classe et de race.

    Entretien par Eugénie P.

    Ton hypothèse de départ est originale, elle va à rebours des postulats féministes habituels : au lieu d’étudier ce qui freine les femmes au travail, tu préfères analyser comment les hommes gardent leur hégémonie au travail « malgré la déstabilisation des identités masculines au et par le travail ». Pourquoi as-tu choisi ce point de départ ?

    J’étais en contrat Cifre [contrat de thèse où le ou la doctorant.e est embauché.e par une entreprise qui bénéficie également de ses recherches, ndlr] dans l’entreprise où j’ai fait cette enquête. J’avais commencé à étudier les femmes, je voulais voir comment elles s’intégraient, trouvaient des stratégies pour s’adapter dans un univers masculin à 80%. Ce que je découvrais sur le terrain était assez similaire à toutes les enquêtes que j’avais pu lire : c’était les mêmes stratégies d’adaptation ou d’autocensure. J’ai été embauchée pour travailler sur l’égalité professionnelle, mais je n’arrivais pas à faire mon métier correctement, parce que je rencontrais beaucoup de résistances de la part de l’entreprise et de la part des hommes. Et comme je ne comprenais pas pourquoi on m’avait embauchée, je me suis dit que ça serait intéressant de poser la question des résistances des hommes, sachant que ce n’est pas beaucoup étudié par la littérature sociologique. J’ai changé un peu de sujet après le début de ma thèse, et c’est au moment où est sortie la traduction française des travaux de Raewyn Connell [Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie, Paris, Éditions Amsterdam, 2014, ndlr] : cet ouvrage m’a ouvert un espace intellectuel complètement fou ! Ça m’a beaucoup intéressée et je me suis engouffrée dans la question des masculinités.

    C’est donc la difficulté à faire ton travail qui a renversé ton point de vue, en fait ?

    Oui, la difficulté à faire le travail pour lequel j’ai été embauchée, qui consistait à mettre en place des politiques d’égalité professionnelle : je me rendais compte que non seulement je n’avais pas les moyens de les mettre en place, mais qu’en plus, tout le monde s’en foutait. Et je me suis rendue compte aussi que l’homme qui m’avait embauchée pour ce projet était lui-même extrêmement sexiste, et ne voyait pas l’existence des inégalités hommes-femmes, donc je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il m’avait embauchée. J’ai compris plus tard que les raisons de mon embauche était une défense de ses propres intérêts professionnels, j’y reviendrai. Ce n’est pas qu’il était aveugle face aux inégalités – il travaillait dans le transport routier depuis 40 ans, évidemment que les choses avaient changé -, mais j’avais beau lui expliquer que les discriminations étaient plus pernicieuses, il était persuadé qu’il ne restait plus grand-chose à faire sur l’égalité hommes-femmes.

    Comment se manifeste cette “déstabilisation des identités masculines au et par le travail”, cette supposée « crise de la virilité », que tu évoques au début de ton livre ?

    Je me suis rendue compte en interviewant les anciens et les nouveaux que rien qu’en l’espace d’une génération, il y avait beaucoup moins d’attachement à l’entreprise. Les jeunes générations avaient très vite compris que pour monter dans la hiérarchie, pour être mieux payé ou pour avoir plus de responsabilités, il ne suffisait pas juste d’être loyal à l’entreprise : il fallait la quitter et changer de boulot, tout simplement. Ce n’est pas du tout l’état d’esprit des anciens, dont beaucoup étaient des autodidactes qui avaient eu des carrières ascensionnelles. Il y avait énormément de turnover, et ça créait un sentiment d’instabilité permanent. Il n’y avait plus d’esprit de solidarité ; ils n’arrêtaient pas de dire “on est une grande famille” mais au final, l’esprit de famille ne parlait pas vraiment aux jeunes. Par ailleurs, dans les années 2010, une nouvelle activité a été introduite : la logistique. Il y a eu beaucoup d’enquêtes sur le sujet ! Beaucoup de médias ont parlé de l’activité logistique avec les préparateurs de commandes par exemple, une population majoritairement intérimaire, très précaire, qui ne reste pas longtemps… et du coup, beaucoup d’ouvriers qui avaient un espoir d’ascension sociale se sont retrouvés contrariés. Ce n’est pas exactement du déclassement, mais beaucoup se sont sentis coincés dans une précarité, et d’autant plus face à moi qui suis sociologue, ça faisait un peu violence parfois. Donc c’est à la fois le fait qu’il y ait beaucoup de turnover, et le fait qu’il n’y ait plus le même sentiment de famille et de protection que pouvait apporter l’entreprise, qui font qu’il y a une instabilité permanente pour ces hommes-là. Et comme on sait que l’identité des hommes se construit en grande partie par le travail, cette identité masculine était mise à mal : si elle ne se construit pas par le travail, par quoi elle se construit ?

    Ça interroge beaucoup le lien que tu évoques entre le capitalisme et le patriarcat : la précarisation et la flexibilisation du travail entraînent donc un renforcement des résistances des hommes ?

    Oui, carrément. Il y a beaucoup d’hommes, surtout dans les métiers ouvriers, qui tirent une certaine fierté du fait de faire un “métier d’hommes ». Et donc, face à la précarisation du travail, c’est un peu tout ce qu’il leur reste. Si on introduit des femmes dans ces métiers-là, qui peuvent faire le boulot dont ils étaient si fiers parce que précisément c’est un “métier d’hommes”, forcément ça crée des résistances très fortes. Quand l’identité des hommes est déstabilisée (soit par la précarisation du travail, soit par l’entrée des femmes), ça crée des résistances très fortes.

    Tu explores justement les différentes formes de résistance, qui mènent à des identités masculines diversifiées. L’injonction principale est difficile : il faut être un homme « masculin mais pas macho ». Ceux qui sont trop machos, un peu trop à l’ancienne, sont disqualifiés, et ceux qui sont pas assez masculins, pareil. C’est un équilibre très fin à tenir ! Quelles sont les incidences concrètes de ces disqualifications dans le travail, comment se retrouvent ces personnes-là dans le collectif ?

    Effectivement, il y a plein de manières d’être homme et il ne suffit pas d’être un homme pour être dominant, encore faut-il l’être “correctement”. Et ce “correctement” est presque impossible à atteindre, c’est vraiment un idéal assez difficile. Par exemple, on peut avoir des propos sexistes, mais quand c’est trop vulgaire, que ça va trop loin, là ça va être disqualifié, ça va être qualifié de “beauf”, et pire, ça va qualifier la personne de pas très sérieuse, de quelqu’un à qui on ne pourra pas trop faire confiance. L’incidence de cette disqualification, c’est que non seulement la personne sera un peu mise à l’écart, mais en plus, ce sera potentiellement quelqu’un à qui on ne donnera pas de responsabilités. Parce qu’un responsable doit être un meneur d’hommes, il faut qu’il soit une figure exemplaire, il doit pouvoir aller sur le terrain mais aussi avoir des qualités d’encadrement et des qualités intellectuelles. Donc un homme trop vulgaire, il va avoir une carrière qui ne va pas décoller, ou des promotions qui ne vont pas se faire.

    Quant à ceux qui ne sont “pas assez masculins », je n’en ai pas beaucoup rencontrés, ce qui est déjà une réponse en soi !

    Peut-on dire qu’il y a une “mise à l’écart” des travailleurs les moins qualifiés, qui n’ont pas intégré les nouveaux codes de la masculinité, au profit des cadres ?

    Non, c’est un phénomène que j’ai retrouvé aussi chez les cadres. Mais chez les cadres, le conflit est plutôt générationnel : il y avait les vieux autodidactes et les jeunes loups, et c’est la course à qui s’adapte le mieux aux transformations du monde du travail, qui vont extrêmement vite, en particulier dans la grande distribution. C’est une des raisons pour laquelle le directeur des RH m’a embauchée : il avait peur de ne pas être dans le coup ! L’égalité professionnelle était un sujet, non seulement parce qu’il y avait des obligations légales mais aussi parce que dans la société, ça commençait à bouger un peu à ce moment-là. Donc il s’est dit que c’est un sujet porteur et que potentiellement pour sa carrière à lui, ça pouvait être très bon. Ça explique qu’il y ait des cadres qui adhèrent à des projets d’entreprise avec lesquels ils ne sont pas forcément d’accord, mais juste parce qu’il y a un intérêt final un peu égoïste en termes d’évolution de carrière.

    On dit toujours que les jeunes générations sont plus ouvertes à l’égalité que les aînés, je pense que ce n’est pas tout à fait vrai ; les aînés ont à cœur de s’adapter, ils ont tellement peur d’être dépassés que parfois ils peuvent en faire plus que les jeunes. Et par ailleurs, les jeunes sont ouverts, par exemple sur l’équilibre vie pro et vie perso, mais il y a quand même des injonctions (qui, pour le coup, sont propres au travail) de présentéisme, de présentation de soi, d’un ethos viril à performer… qui font qu’ils sont dans des positions où ils n’ont pas d’autres choix que d’adopter certains comportements virilistes. Donc certes, ils sont plus pour l’égalité hommes-femmes, mais ils ne peuvent pas complètement l’incarner.

    L’une de tes hypothèses fortes, c’est que le patriarcat ingurgite et adapte à son avantage toutes les revendications sur la fin des discriminations pour se consolider. Est-ce qu’on peut progresser sur l’égalité professionnelle, et plus globalement les questions de genre, sans que le patriarcat s’en empare à son avantage ?

    Très clairement, tant qu’on sera dans un système capitaliste, on aura toujours du patriarcat, à mon sens. C’était une hypothèse, maintenant c’est une certitude ! J’ai fait une analogie avec l’ouvrage de Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, pour dire que la domination masculine est pareille que le capitalisme, elle trouve toujours des moyens de se renouveler. En particulier, elle est tellement bien imbriquée dans le système capitaliste qui fonctionne avec les mêmes valeurs virilistes (on associe encore majoritairement la virilité aux hommes), que les hommes partent avec des avantages compétitifs par rapport aux femmes. Donc quand les femmes arrivent dans des positions de pouvoir, est-ce que c’est une bonne nouvelle qu’elles deviennent “des hommes comme les autres”, c’est-à-dire avec des pratiques de pouvoir et de domination ? Je ne suis pas sûre. C’est “l’égalité élitiste” : des femmes arrivent à des positions de dirigeantes, mais ça ne change rien en dessous, ça ne change pas le système sur lequel ça fonctionne, à savoir : un système de domination, de hiérarchies et de jeux de pouvoir.

    Donc selon toi, l’imbrication entre patriarcat et capitalisme est indissociable ?

    Absolument, pour une simple et bonne raison : le capitalisme fonctionne sur une partie du travail gratuit qui est assuré par les femmes à la maison. Sans ce travail gratuit, le système capitaliste ne tiendrait pas. [à ce sujet, voir par exemple les travaux de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal, ndlr]

    Ça pose la question des politiques d’égalité professionnelle en entreprise : sans remise en question du système capitaliste, elles sont destinées à être seulement du vernis marketing ? On ne peut pas faire de vrais progrès ?

    Je pense que non. D’ailleurs, beaucoup de gens m’ont dit que mon livre était déprimant pour ça. Je pense que les politiques d’égalité professionnelle ne marchent pas car elles ne font pas sens sur le terrain. Les gens ne voient pas l’intérêt, parce qu’ils fonctionnent essentiellement d’un point de vue rationnel et économique (donc le but est de faire du profit, que l’entreprise tourne et qu’éventuellement des emplois se créent, etc), et ils ne voient pas l’intérêt d’investir sur ce sujet, surtout dans les milieux masculins car il n’y a pas suffisamment de femmes pour investir sur le sujet. J’ai beau leur dire que justement, s’il n’y a pas de femmes c’est que ça veut dire quelque chose, ils ont toujours des contre-arguments très “logiques” : par exemple la force physique. Ils ne vont pas permettre aux femmes de trouver une place égale sur les postes qui requièrent de la force physique. Quand les femmes sont intégrées et qu’elles trouvent une place valorisante, ce qui est le cas dans certains endroits, c’est parce qu’elles sont valorisées pour leurs qualités dites “féminines”, d’écoute, d’empathie, mais elles n’atteindront jamais l’égalité car précisément, elles sont valorisées pour leur différence. Le problème n’est pas la différence, ce sont les inégalités qui en résultent. On peut se dire que c’est super que tout le monde soit différent, mais on vit dans un monde où il y a une hiérarchie de ces différences. Ces qualités (écoute, empathie) sont moins valorisées dans le monde du travail que le leadership, l’endurance…

    Ça ne nous rassure pas sur les politiques d’égalité professionnelle…

    Si les politiques d’égalité professionnelle marchaient vraiment, on ne parlerait peut-être plus de ce sujet ! Je pense que les entreprises n’ont pas intérêt à ce qu’elles marchent, parce que ça fonctionne bien comme ça pour elles. Ca peut prendre des formes très concrètes, par exemple les RH disaient clairement en amont des recrutements : ”on prend pas de femmes parce que physiquement elles ne tiennent pas”, “les environnement d’hommes sont plus dangereux pour elles”, “la nuit c’est pas un environnement propice au travail des femmes”… Tu as beau répondre que les femmes travaillent la nuit aussi, les infirmières par exemple… Il y a un tas d’arguments qui montrent la construction sociale qui s’est faite autour de certains métiers, de certaines qualités professionnelles attendues, qu’il faudrait déconstruire – même si c’est très difficile à déconstruire. Ça montre toute une rhétorique capitaliste, mais aussi sexiste, qui explique une mise à l’écart des femmes.

    On a l’impression d’une progression linéaire des femmes dans le monde du travail, que ça avance doucement mais lentement, mais je constate que certains secteurs et certains métiers se déféminisent. On observe des retours en arrière dans certains endroits, ce qui légitime encore plus le fait de faire des enquêtes. Ce n’est pas juste un retour de bâton des vieux mormons qui veulent interdire l’avortement, il y aussi des choses plus insidieuses, des résistances diverses et variées.

    En plus, l’intensification du travail est un risque à long terme pour les femmes. Par exemple, il y a plus de femmes qui font des burnout. Ce n’est pas parce qu’elles sont plus fragiles psychologiquement, contrairement à ce qu’on dit, mais c’est parce qu’elles assurent des doubles journées, donc elles sont plus sujettes au burnout. Les transformations du monde du travail sont donc un risque avéré pour l’emploi des femmes, ne serait-ce que parce que par exemple, les agences d’intérim trient en amont les candidats en fonction de la cadence. Il faut redoubler de vigilance là-dessus.

    Tu analyses les types de masculinité qui se façonnent en fonction des facteurs de classe et de race. On voit que ce ne sont pas les mêmes types d’identités masculines, certaines sont dévalorisées. Quelles en sont les grandes différences ?

    Je ne vais pas faire de généralités car ça dépend beaucoup des milieux. Ce que Raewyn Connell appelle la “masculinité hégémonique”, au sens culturel et non quantitatif (assez peu d’hommes l’incarnent), qui prendrait les traits d’un homme blanc, d’âge moyen, hétérosexuel, de classe moyenne supérieure. Par rapport à ce modèle, il y a des masculinités “non-hégémoniques”, “subalternes”, qui forment une hiérarchie entre elles. Malgré le fait que ces masculinités soient plurielles, il y a une solidarité au sein du groupe des hommes par rapport au groupe des femmes, et à l’intérieur du groupe des hommes, il y a une hiérarchie entre eux. Les masculinités qu’on appelle subalternes sont plutôt les masculinités racisées ou homosexuelles. Elles s’expriment sous le contrôle de la masculinité hégémonique. Elles sont appréciées pour certaines qualités qu’elles peuvent avoir : j’ai pu voir que les ouvriers racisés étaient appréciés pour leur endurance, mais qu’ils étaient aussi assez craints pour leur “indiscipline” supposée. En fait, les personnes “dévalorisées” par rapport à la masculinité hégémonique sont appréciées pour leurs différences, mais on va craindre des défauts qui reposent sur des stéréotypes qu’on leur prête. Par exemple, les personnes racisées pour leur supposée indiscipline, les personnes des classes populaires pour leur supposé mode de vie tourné vers l’excès, les femmes pour leurs supposés crêpages de chignon entre elles…. C’est à double tranchant. Les qualités pour lesquelles elles sont valorisées sont précisément ce qui rend l’égalité impossible. Ces qualités qu’on valorise chez elles renforcent les stéréotypes féminins.

    Tu montres que le rapport au corps est central dans le travail des hommes : il faut s’entretenir mais aussi s’engager physiquement dans le travail, quitte à prendre des risques. Il y a une stratégie de déni de la souffrance, de sous-déclaration du stress chez les travailleurs : pour diminuer la souffrance physique et psychologique au travail, il faut changer les conditions de travail mais aussi changer le rapport des hommes à leur corps ?

    Je pensais que oui, mais je suis un peu revenue sur cette idée. Effectivement, il y plein d’études qui montrent que les hommes prennent plus de risques. C’est par exemple ce que décrit Christophe Dejours [psychiatre français spécialisé dans la santé au travail, ndlr] sur le “collectif de défense virile”, qui consiste à se jeter à corps perdu dans le travail pour anesthésier la peur ou la souffrance. Ce n’est pas forcément ce que j’ai observé dans mes enquêtes : en tout cas auprès des ouvriers (qui, pour le coup, avaient engagé leur corps assez fortement dans le travail), non seulement parce qu’ils ont bien conscience que toute une vie de travail ne pourra pas supporter les prises de risque inconsidérées, mais aussi parce qu’aujourd’hui la souffrance est beaucoup plus médiatisée. Cette médiatisation agit comme si elle donnait une autorisation d’exprimer sa souffrance, et c’est souvent un moyen d’entrée pour les syndicats pour l’amélioration des conditions de travail et de la santé au travail. Donc il y a un rapport beaucoup moins manichéen que ce qu’on prête aux hommes sur la prise de risques et le rapport au corps.

    En termes d’émotions, là c’est moins évident : on parle de plus en plus de burnout, mais à la force physique s’est substituée une injonction à la force mentale, à prendre sur soi. Et si ça ne va pas, on va faire en sorte que les individus s’adaptent au monde du travail, mais on ne va jamais faire en sorte que le monde du travail s’adapte au corps et à l’esprit des individus. On va donner des sièges ergonomiques, des ergosquelettes, on va créer des formations gestes et postures, on va embaucher des psychologues pour que les gens tiennent au travail, sans s’interroger sur ce qui initialement a causé ces souffrances.

    D’ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est que l’entreprise va mettre en place tous ces outils, mais qu’elle va presque encourager les prises de risque, parce qu’il y a des primes de productivité ! Plus on va vite (donc plus on prend des risques), plus on gagne d’argent. C’est d’ailleurs les intérimaires qui ont le plus d’accidents du travail, déjà parce qu’ils sont moins formés, mais aussi parce qu’ils ont envie de se faire un max d’argent car ils savent très bien qu’ils ne vont pas rester longtemps.

    Donc ce sont les valeurs du capitalisme et ses incidences économiques (les primes par exemple) qui forgent ce rapport masculin au travail ?

    Oui, mais aussi parce qu’il y a une émulation collective. La masculinité est une pratique collective. Il y a une volonté de prouver qu’on est capable par rapport à son voisin, qu’on va dépasser la souffrance même si on est fatigué, et qu’on peut compter sur lui, etc. J’ai pu observer ça à la fois chez les cadres dans ce qu’on appelle les “boys clubs”, et sur le terrain dans des pratiques de renforcement viril.

    Tu n’as pas observé de solidarité entre les femmes ?

    Assez peu, et c’est particulièrement vrai dans les milieux masculins : la sororité est une solidarité entre femmes qui est très difficile à obtenir. J’en ai fait l’expérience en tant que chercheuse mais aussi en tant que femme. Je me suis dit que j’allais trouver une solidarité de genre qui m’aiderait à aller sur le terrain, mais en fait pas du tout. C’est parce que les femmes ont elles-mêmes intériorisé tout un tas de stéréotypes féminins. C’est ce que Danièle Kergoat appelle “le syllogisme des femmes”, qui dit : “toutes les femmes sont jalouses. Moi je ne suis pas jalouse. Donc je ne suis pas une femme.” Il y a alors une impossibilité de création de la solidarité féminine, parce qu’elles ne veulent pas rentrer dans ces stéréotypes dégradants de chieuses, de nunuches, de cuculs… Les femmes sont assez peu nombreuses et assez vites jugées, en particulier sur leurs tenues : les jugements de valeur sont assez sévères ! Par exemple si une femme arrive avec un haut un peu décolleté, les autres femmes vont être plutôt dures envers elle, beaucoup plus que les hommes d’ailleurs. Elles mettent tellement d’efforts à se créer une crédibilité professionnelle que tout à coup, si une femme arrive en décolleté, on ne va parler que de ça.

    Toi en tant que femme dans l’entreprise, tu dis que tu as souvent été renvoyée à ton genre. Il y a une forme de rappel à l’ordre.

    Oui, quand on est peu nombreuses dans un univers masculin, la féminité fait irruption ! Quels que soient tes attributs, que tu sois féminine ou pas tant que ça, tu vas avoir une pression, une injonction tacite à contrôler tous les paramètres de ta féminité. Ce ne sont pas les hommes qui doivent contrôler leurs désirs ou leurs remarques, mais c’est aux femmes de contrôler ce qu’elles provoquent chez les hommes, et la perturbation qu’elles vont provoquer dans cet univers masculin, parce qu’elles y font irruption.

    Toujours rappeler les femmes à l’ordre, c’est une obsession sociale. Les polémiques sur les tenues des filles à l’école, sur les tenues des femmes musulmanes en sont des exemples… Cette volonté de contrôle des corps féminins est-elle aussi forte que les avancées féministes récentes ?

    C’est difficile à mesurer mais ce n’est pas impossible. S’il y a des mouvements masculinistes aussi forts au Canada par exemple, c’est peut-être que le mouvement féministe y est hyper fort. Ce n’est pas impossible de se dire qu’à chaque fois qu’il y a eu une vague d’avancées féministes, quelques années plus tard, il y a forcément un retour de bâton. Avec ce qui s’est passé avec #metoo, on dirait que le retour de bâton a commencé avec le verdict du procès Johnny Depp – Amber Heard, puis il y a eu la la décision de la Cour Constitutionnelle contre l’avortement aux Etats-Unis… On n’est pas sorties de l’auberge, on est en train de voir se réveiller un mouvement de fond qui était peut-être un peu dormant, mais qui est bien présent. L’article sur les masculinistes qui vient de sortir dans Le Monde est flippant, c’est vraiment des jeunes. En plus, ils sont bien organisés, et ils ont une rhétorique convaincante quand tu ne t’y connais pas trop.

    Les milieux de travail très féminisés sont-ils aussi sujets à l’absence de sororité et à la solidarité masculine dont tu fais état dans ton enquête ?

    En général, les hommes qui accèdent à ces milieux ont un ”ascenseur de verre” (contrairement aux femmes qui ont le “plafond de verre”) : c’est un accès plus rapide et plus facile à des postes à responsabilité, des postes de direction. C’est le cas par exemple du milieu de l’édition : il y a énormément de femmes qui y travaillent mais les hommes sont aux manettes. Le lien avec capitalisme et virilité se retrouve partout – les hommes partent avec un avantage dans le monde du travail capitaliste, souvent du simple fait qu’ils sont des hommes et qu’on leur prête plus volontiers d’hypothétiques qualités de leader.

    Dans quelle mesure peut-on étendre tes conclusions à d’autres milieux de travail ou d’autres secteurs d’activité ? Est-ce que tes conclusions sont spécifiques à la population majoritairement ouvrière et masculine, et au travail en proie à l’intensification, étudiés dans ta thèse ?

    J’ai pensé mon travail pour que ce soit généralisable à plein d’entreprises. J’ai pensé cette enquête comme étant symptomatique, ou en tout cas assez représentative de plein de tendances du monde du travail : l’intensification, l’informatisation à outrance… Ces tendances se retrouvent dans de nombreux secteurs. Je dis dans l’intro : “depuis l’entrepôt, on comprend tout.” Comme partout, il y a de la rationalisation, de l’intensification, et de la production flexible. A partir de là, on peut réfléchir aux liens entre masculinités et capitalisme. Les problématiques de violence, de harcèlement sortent dans tous les milieux, aucun milieu social n’est épargné, précisément parce qu’elles ont des racines communes.

    Comment peut-on abolir le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme ?

    Je vois une piste de sortie, une perspective politique majeure qui est de miser sur la sororité. La sororité fonctionne différemment des boys clubs, c’est beaucoup plus horizontal et beaucoup moins hiérarchique. Il y a cette même notion d’entraide, mais elle est beaucoup plus inclusive. Ce sont des dominées qui se rassemblent et qui refusent d’être dominées parce qu’elles refusent de dominer. Il faut prendre exemple sur les hommes qui savent très bien se donner des coups de main quand il le faut, mais faisons-le à bon escient. C’est une solution hyper puissante.

    Ne pas dominer, quand on est dominante sur d’autres plans (quand on est blanche par exemple), ça revient à enrayer les différents systèmes de domination.

    Tout à fait. Les Pinçon-Charlot, on leur a beaucoup reproché d’avoir travaillé sur les dominants, et c’est le cas aussi pour les masculinités ! Il y a plusieurs types de critique : d’abord, il y a un soupçon de complaisance avec ses sujets d’étude, alors qu’il y a suffisamment de critique à l’égard de nos travaux pour éviter ce biais. Ensuite, on est souvent accusé.e.s de s’intéresser à des vestiges ou à des pratiques dépassés, parce que les groupes (hommes, ou bourgeois) sont en transformation ; en fait, les pratiques de domination se transforment, mais pas la domination ! Enfin, on peut nous reprocher de mettre en lumière des catégories “superflues”, alors qu’on devrait s’intéresser aux dominé.e.s… mais on a besoin de comprendre le fonctionnement des dominant.e.s pour déconstruire leur moyen de domination, et donner des armes à la sororité.

    https://www.frustrationmagazine.fr/entretien-rivoal
    #capitalisme #identité_masculine #travail #féminisation #précarisation #intensification #rationalisation #flexibilisation #pratiques_viriles #masculinité #codes #codes_de_masculinité #genre #classe #race #intersectionnalité #hommes #égalité_professionnelle #sexisme #discriminations #crise_de_la_virilité #turnover #instabilité #solidarité #logistique #ouvriers #ascension_sociale #déclassement #métier_d’hommes #résistance #disqualification #beauf #responsabilités #vulgarité #égalité_professionnelle #carrière #présentéisme #genre #domination_masculine #pouvoir #égalité_élitiste #hiérarchies #travail_gratuit #travail_domestique #force_physique #écoute #empathie #différence #leadership #rhétorique #endurance #déféminisation #intensification_du_travail #burnout #burn-out #cadence #masculinité_hégémonique #masculinités_subalternes #stéréotypes #indiscipline #corps #souffrance #stress #souffrance_physique #souffrance_psychique #conditions_de_travail #risques #santé_au_travail #émotions #force_mentale #primes #boys_clubs #renforcement_viril #sororité #syllogisme_des_femmes #solidarité_féminine #jugements_de_valeur #crédibilité_professionnelle #féminité #violence #harcèlement #entraide

  • « Personne ne veut vraiment que les entreprises soient responsables »

    Pourquoi les #tribunaux_internationaux ont été si impuissants à poursuivre les #hommes_d'affaires ? Pourquoi le #droit_international a protégé les entreprises de toute responsabilité dans les #crimes_internationaux ? Poursuivre un #PDG serait-il assez subversif ou ne serait-ce qu’un changement cosmétique ? Et si le droit international avait en fait entravé les efforts nationaux pour tenir les entreprises responsables ? Avec audace, les professeurs de droit #Joanna_Kyriakakis et #Mark_Drumbl tentent d’analyser pourquoi si peu a été accompli sur la responsabilité des acteurs économiques.


    https://www.justiceinfo.net/fr/93596-personne-veut-vraiment-entreprises-responsables.html
    #globalisation #responsabilité #mondialisation #entreprises #impunité #justice #justice_internationale

  • Retraites agricoles : des revalorisations bas de gamme, surtout pou... | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/280322/retraites-agricoles-des-revalorisations-bas-de-gamme-surtout-pour-les-femm

    Le gouvernement vante la revalorisation des pensions agricoles. Or, non seulement il n’en est pas à l’origine, mais les amendements portés par sa majorité en ont largement réduit la portée et ont échoué à résorber les inégalités femmes-hommes.

    https://www.dropbox.com/s/2uixdplk6p60ros/article_1020692.pdf?dl=0

  • Critique de la physiopathie, marque déposée en 2017 par l’actuel « fondateur » de l’institut de l’homme total, fondateur qui avant de se lancer dans la stratégie de l’hégémonie culturelle par la philosophie, se présentait comme hypnologue et praticien PNL. https://menace-theoriste.fr/physiopathie
    Le site de l’institut de l’homme total mentionne également les éditions Delga dont le gérant intervient régulièrement à RT France.
    #confusion #hommetotal

    • Intervenait régulièrement à RT France,
      puisque ce média a été censuré sur ordre de l’union européenne !
      Bon, ce dimanche, trés difficile de trouver des images ou des articles sur la manifestation de ce Samedi à Paris.

      Mais non, enfin, ce n’est pas de la censure, c’est le repos dominical du jour du seigneur comme le dit si bien bolloré, le propriétaire ultra catho. des susdits médias.

      Pour ce qui est de la #PNL, formation à ça obligatoire quand tu bosses dans une grande entreprise.

  • #docu
    Le monde en face - #Wagner, les #hommes_de_l'ombre de #Poutine en #streaming - Replay #France_5 | France tv
    https://www.france.tv/documentaires/politique/3140025-wagner-l-armee-de-l-ombre-de-poutine.html

    L’#opacité, le #crime, et l’impunité. Voilà comment l’on pourrait définir le groupe Wagner, une #armée_privée de #mercenaires travaillant pour le compte de la #Russie, même s’ils s’en défendent. On les retrouve dans plusieurs pays où ils sont employés pour, officiellement, gérer la sécurité. En réalité, le groupe est l’exécuteur des #basses_oeuvres de Poutine.

    #afrique
    #rca
    #madagascar
    #mali

  • #1996 : Hold-up à #Moscou

    En 1996, #Boris_Eltsine, malade et détesté, brigue un second mandat à la présidence de la Fédération de #Russie. Face à lui, un candidat communiste, #Guennadi_Ziouganov, porté aux nues par les oubliés de la #transition_post-soviétique. Crédité en début de course d’à peine 3 % des intentions de vote, #Eltsine parvient pourtant contre toute attente à se faire réélire avec près de 54 % des voix. Comment a-t-il pu gagner cette bataille que tous pensaient perdue d’avance ?
    Pour l’emporter, Eltsine s’est engagé dans une #campagne impitoyable au #budget abyssal, dans laquelle le #Kremlin, les #médias, les #hommes_d'affaires russes et les puissances occidentales ont uni leurs forces pour que la Russie « ne retourne pas en URSS ». De #pactes incongrus en escroqueries à grande échelle, ici avouées sans ambages, ce film de Madeleine Leroyer scille entre film noir et tragi-comédie shakespearienne. Archives rares, animations et témoignages, notamment de Tatiana Diatchenko, fille et conseillère d’Eltsine, de l’ancien vice-Premier ministre Anatoli Tchoubaïs de l’oligarque déchu Sergueï Pougatchev ou encore de l’ancien président du FMI, Michel Camdessus, nous entraînent dans les coulisses ahurissantes d’un moment crucial qui a scellé le destin de la Russie et, par ricochet, celui du monde.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/64207_1
    #film #film_documentaire #documentaire
    #libéralisation #anti-communisme #campagne_électorale #Tatiana_Diatschenko #Mikhail_Fridman #Alpha_Bank #banques #privatisation #pillage #oligarques #oligarchie #Anatoli_Tchoubaïs #Bill_Clinton #Clinton #FMI #Guennadi_Ziouganov #Dick_Morris #Dick_Dresner #vote_ou_perd #prêts_contre_actions #obligations_d'Etat #corruption

  • Des infirmières du Québec déposent une plainte à l’international pour leur « travail forcé »
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/673149/des-infirmieres-du-quebec-deposent-une-plainte-a-l-international-pour-leur

    Pour que cessent enfin les heures supplémentaires obligatoires imposées aux infirmières québécoises, la Fédération interprofessionnelle de la Santé (FIQ) mise sur un recours peu banal : elle a déposé une plainte devant l’Organisation internationale du travail (OIT), une agence de l’ONU.

    La clé de sa demande est la suivante : elle plaide que ces heures supplémentaires obligatoires sont assimilables à du « travail forcé », interdit noir sur blanc par deux conventions internationales signées et ratifiées par le Canada.

    Il s’agit d’une première démarche « à ce haut niveau », a déclaré en entrevue la présidente de la FIQ, Julie Bouchard.

    Elle est entreprise car tous les autres moyens ont été essayés — dont quelque 25 000 griefs — sans que cette pratique « abusive » et ce mode de gestion « inacceptable » ne cessent, a expliqué la présidente. Pour les infirmières, « c’est comme si on les emprisonnait à chaque fois ».

    La démarche a aussi pour but de « faire pression » sur le gouvernement tout en le mettant dans l’embarras s’il n’agit pas, souligne Mme Bouchard.

    La FIQ, qui regroupe plusieurs syndicats, demande à la Commission d’experts pour l’application des conventions de se pencher sur le cas des quelque 76 000 infirmières et des autres professionnels qu’elle représente, tels que les inhalothérapeutes.

    Ceux-ci font les frais d’une « pratique bien implantée dans le Réseau » — « tolérée et même favorisée par le gouvernement », dit la FIQ — soit le recours systématique au « temps supplémentaire obligatoire » (TSO).

    Au lieu d’être une mesure d’exception pour les cas d’urgence, les heures supplémentaires obligatoires sont devenues une façon courante et habituelle de gérer la main-d’œuvre, même quand les besoins de personnel sont « prévus et / ou prévisibles », peut-on lire dans la plainte dont Le Devoir a obtenu copie.

    Dans celle-ci, on peut voir que la FIQ invoque les conventions internationales 29 et 105, qui prévoient notamment que « tout Membre de l’Organisation internationale du Travail qui ratifie la présente convention s’engage à supprimer l’emploi du travail forcé ou obligatoire sous toutes ses formes dans le plus bref délai possible. »

    Et pour la FIQ, les heures supplémentaires obligatoires sont exactement cela : elles sont définies dans ces conventions comme étant « un travail exigé sous la menace d’une peine, ou un travail pour lequel le travailleur ne s’est pas offert de plein gré », ce qui est le cas des infirmières québécoises.

    Si elles refusent de faire des heures supplémentaires, elles s’exposent à des plaintes disciplinaires et dans certains cas des sanctions pénales et même l’emprisonnement.

    Les infirmières ont dénoncé publiquement à répétition cette pratique, et interpellé le gouvernement du Québec, notamment par les « journées nationales sans TSO » qui ont été tenues en octobre dernier.

    Malgré toutes leurs protestations, il est devenu encore plus fréquent et généralisé à l’ensemble du réseau ces dernières années, est-il allégué dans la demande à l’OIT.

    Un cercle vicieux
    Cette pratique de gestion est une cause d’épuisement des travailleurs de la santé qui a aussi un effet direct sur les soins offerts à la population, soutient Mme Bouchard.

    Le travail des camionneurs est réglementé : ils ne peuvent pas travailler plus de 60 heures par semaine, pour des questions de sécurité, rapporte-t-elle. Les infirmières, elles, peuvent travailler 60 et même 70 heures par semaine, alors que leur travail doit aussi être sécuritaire pour les patients : la fatigue et l’épuisement peuvent mener à des bris de vigilance et des erreurs, insiste Mme Bouchard. Et s’il y a erreur à sa 65e heure de travail, c’est elle qui en paie le prix — pas l’employeur.

    À cela s’ajoute l’anxiété et divers problèmes de santé pour ces travailleuses, ce qui mène à des congés de maladie.

    Loin de régler la pénurie de main-d’œuvre, les heures supplémentaires obligatoires sont « une de ses plus importantes causes » et l’aggravent sans cesse, car les infirmières quittent leur emploi, augmentant encore plus la tâche de celles qui restent, déplore la présidente. « Un cercle vicieux », est-il déploré dans la demande.

    La pratique est tellement « banalisée et normalisée au Québec » que la FIQ et ses syndicats affiliés estiment n’avoir d’autre choix que de s’adresser à l’OIT afin qu’elle confirme que la pratique dénoncée porte atteinte aux droits fondamentaux du personnel infirmier.

    Il n’est pas exigé que les heures supplémentaires cessent complètement, mais qu’elles soient limitées aux réels cas d’urgence, comme pour la tornade à Gatineau en 2018 : aucune infirmière n’a fait faux bond à cette occasion, est-il souligné.

    La demande a été déposée jeudi et signifiée aux gouvernements du Québec et du Canada.

    « Il est inévitable de passer par ce chemin-là », juge la présidente : la CAQ avait promis de régler ce problème et alors que l’on approche de la fin de son mandat, « ça empire ».

    Il est demandé à l’OIT de formuler des « recommandations » pour que Québec prenne les mesures qui s’imposent pour mettre un terme à cette pratique. Si les recommandations ne sont pas contraignantes, elles devraient mettre de la pression sur le gouvernement pour qu’il justifie son recours aux heures supplémentaires obligatoires et qu’il trouve des solutions, par exemple, en ramenant les travailleurs de la santé vers le réseau public, suggère Mme Bouchard.

    #esclavage #travail #OIT #travail_forcé #soignantes #soignants #Femmes #hommes #Exploitation #violence

    • A quand en France ?
      Car c’est la même chose. Si le personnel infirmier de réponds pas aux appels téléphoniques afin de les faire travailler durant leurs périodes de repos, la police vient les chercher.

  • Des travailleurs de la santé contraints de payer leur quarantaine Jean-Louis Bordeleau
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/667371/des-travailleurs-contraints-de-payer-leur-quarantaine

    Les employés du réseau de la santé infectés par la COVID-19 doivent bien souvent payer eux-mêmes leur quarantaine, faute de pouvoir prouver qu’ils ont contracté la maladie sur leur lieu de travail. Cette directive instaurée pour la cinquième vague n’a rien pour aider la rétention de personnel dans un système déjà affaibli de 12 000 travailleurs.


    Photo : Jacques Nadeau archives Le Devoir Cette histoire, le « Devoir » l’a entendue de plusieurs travailleurs de la santé de régions différentes.

    « Chaque personne que je connais qui a eu la COVID-19 dans le dernier mois est dans la même situation », confie au Devoir Benoît, un travailleur social de Longueuil qui souhaite taire son vrai nom pour ne pas attirer l’attention sur lui. Ayant reçu récemment un résultat positif à un test COVID-19, il a dû lui-même s’isoler. Quelques jours plus tard, il a reçu par la poste une mauvaise nouvelle. Il ne recevra aucun salaire pour toute la durée de sa quarantaine. Ou sinon, il doit utiliser sa banque de congés personnels pour compenser — des congés qu’il a déjà dépensés après des mois de travail intense.

    « Ils nous envoient une litanie de papier pour dire qu’il faut rester chez soi pendant dix jours et tout, mais ne nous disent pas que votre paie va être amputée de 4-5 quarts de travail après, se désole ce travailleur. Si on tombe malade, on tombe dans une bureaucratie ridicule. On n’est pas payé. Ce n’est rien pour nous aider. Si je tombe malade, vous me laissez tomber ? Ça fragilise le lien d’emploi. »

    Cette histoire, le Devoir l’a entendue de plusieurs travailleurs de la santé de régions différentes. Ce problème nouveau a émergé des énormes quantités d’infections, conséquences de la cinquième vague. Les CISSS et les CIUSSS remboursaient auparavant les salaires de leurs employés en quarantaine en transférant automatiquement leur dossier à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Un seul test PCR positif équivalait à un diagnostic médical, puis une « présomption » établissait que l’employé avait contracté la maladie au travail.

    Désormais, le nombre de contaminés est tel que l’on demande aux gestionnaires d’analyser au cas par cas la source de l’infection des travailleurs. Si l’on juge que le contact s’est produit en dehors des murs d’un centre de santé, la COVID-19 est traitée comme n’importe quelle autre maladie.

    Ces enquêtes minent la confiance de beaucoup d’employés, avance Benoît, étant donné la difficulté de prouver que la contagion vient du travail. « On nous demande de remplir un papier au début de notre isolement, où on inscrit nos contacts, nos déplacements et tout. On se dit que c’est pour retracer les contacts. Dans le fond, c’est pour se donner des preuves que j’aurais pu contracter la maladie à l’épicerie ou ailleurs. On le remplit honnêtement. Mais si je l’avais su, j’aurais dit que j’étais chez nous, isolé. Tu veux être honnête, mais l’employeur est malhonnête. C’est désolant. »

    « J’ai un loyer à payer »
    Marie, qui préfère aussi taire son vrai nom par crainte de représailles, travaillait comme infirmière à temps partiel dans un hôpital de Montréal avant l’arrêté ministériel 2020-007 décrété il y a quelques semaines. Depuis lors, elle travaille obligatoirement à temps plein sans les congés payés qui viennent avec ce surcroît de tâches. Ce changement a pris un autre poids lorsqu’elle a appris qu’elle était un « cas contact ».

    « Ils nous ont demandé de nous rehausser à temps plein, mais on n’a pas les avantages du temps plein, explique-t-elle. C’est-à-dire qu’on me demande d’être en isolement, mais je ne suis pas payée pendant 7 jours. »

    Elle pourrait se tourner vers la CNESST pour être remboursée, alors que son unité de travail classée « zone froide » a été frappée par une éclosion de COVID-19. « L’employeur disait : “vous travaillez en zone froide, vous n’avez pas pu attraper la COVID-19 sur votre lieu de travail” », s’indigne Marie.

    Asymptomatique, elle a bien tenté de se porter volontaire pour travailler en « zone chaude », mais sans succès. Elle songe à celles qui pourraient être tentées de cacher leur maladie après avoir contracté la COVID-19 hors des murs d’un établissement de santé par crainte de manquer un chèque de paie. « J’ai un loyer à payer, j’ai deux enfants à charge. J’ai besoin d’avoir une rentrée d’argent. Je veux travailler. »

    Prouver la contamination
    « La plupart des CISSS et des CIUSSS fonctionnent comme ça, confirme Judith Huot, vice-présidente de la FSSS-CSN, qui représente des milliers de travailleurs de la santé. Il s’agit d’employeurs voyous. Le ministre [du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale] Boulet devrait intervenir à cet effet-là. On a demandé au ministère. Ça ne suit pas. »

    Elle enjoint les employés à réclamer un dédommagement auprès de la CNESST, bien consciente « des tracas » que cela peut causer. En date de juin dernier, pour 45 000 travailleurs infectés de la COVID-19, seulement 25 000 dossiers avaient été ouverts à la CNESST, selon la FSSS-CSN.

    « Pourtant, les employeurs, ça ne leur coûte rien de plus. En général, plus il y a des accidents de travail, plus ta cotisation coûte cher, mais durant une pandémie, c’est mis sur la glace », argumente Mme Huot.

    Elle note que cet isolement aux frais des employés concerne également le réseau des CPE. « Ils sont tous dans cette situation, voire pire. »

    #confinement #Femmes #Hommes #Soignantes #Soignants #Hôpitaux #Cliniques #infirmières #infirmiers #crise_sanitaire #sante #santé #coronavirus #sars-cov-2 #variant #covid #pandémie #santé #canada

  • https://afriquexxi.info/article4912.html

    Aux origines coloniales de Barkhane (2)
    Le mythe (écorné) de l’« homme bleu
     »

    Série · Façonnée durant la conquête coloniale, la légende des Touaregs, essentialisés en « valeureux combattants du désert », est restée gravée dans la mémoire de l’armée française. Même après les indépendances, les militaires et les agents secrets, souvent fascinés, n’ont jamais rompu les liens avec eux. Ils les ont réactivés quand la France en a eu besoin ces dernières années, en Libye et au Mali.

    Rémi Carayol > 19 janvier 2022

    #barkhane #néocolonialisme #sahel #arméefrançaise

  • « Un paquet de mecs de ma génération ont du viol ordinaire sur les mains » - Ovidie

    On était les enfants de ceux qui avaient fait Mai 68 et faisaient le pari de nous considérer comme de petits adultes. Ils misaient sur notre autoresponsabilité, on en a profité pour faire plein de bêtises. On fumait, on buvait à 14 piges. Plein de potes fumaient des bangs [de marijuana] au réveil, c’était un drôle de truc. Mais ce n’était pas entièrement un mauvais pari parental : m’être défoncée jeune m’a fait arrêter très tôt et j’ai été disciplinée une fois adulte, alors que j’intégrais le milieu de l’audiovisuel où la coke était partout. J’avais fait mon baptême du feu et cela ne m’intéressait plus.

    Quelle adolescente étiez-vous ?

    En pleine exaltation politique. Je venais de vivre les mouvements sociaux de l’hiver 1995, qui ont représenté un événement fondateur. A 15 ans, je pensais que c’était la révolution. Cela n’était pas loin de l’être. C’était un moment exaltant et humainement extrêmement intéressant. Avec mes amis, on se retrouvait à discuter politique avec des vieux de la DDE [direction départementale de l’équipement], qui avaient quarante ans de lutte syndicale derrière eux. J’étais alors plutôt d’affinité anarchiste. Je n’avais de carte nulle part mais je fréquentais ces groupes, participais à des réunions politiques et je lisais des textes théoriques. Cela m’a canalisée : c’était vachement plus intéressant que la défonce.

    Votre jeunesse est aussi marquée, comme nombre de jeunes filles, par des violences sexistes et sexuelles. Pour vous, cela constitue l’entrée même dans la sexualité, lors d’une soirée…

    Ce soir-là, je n’étais pas en état de consentir car j’étais saoule. Ce viol, que je raconte par ellipse pour la première fois dans la bande dessinée, a fait partie des raisons pour lesquelles j’ai totalement arrêté de boire par la suite. Il m’a fait prendre conscience des dangers auxquels une fille était confrontée.

    Cela m’a aussi permis de comprendre à quel point la question des violences sexistes et sexuelles n’était pas du tout prise en compte dans les milieux militants que je fréquentais à l’époque : on partait du principe que le premier combat était la lutte contre le capitalisme et que le reste se réglerait tout seul – alors que les violences en milieu militant n’étaient pas rares.

    Tellement de mecs de gauche baisent comme des mecs de droite, laissant à l’extérieur de la chambre à coucher la question de la domination masculine. Cela a été une rupture pour moi et le moment où je détermine quels seront mes combats principaux : le féminisme et les enjeux du corps.

    https://justpaste.it/8gi0z

    #hommes #sexisme #viol #agressions_sexuelles #domination_masculine #féminisme #militants

  • Sacrilegio sul Monte Athos
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Grecia/Sacrilegio-sul-Monte-Athos-215007

    «Sacrilegio», romanzo d’esordio di Alessia Biasatto, edito da La nave di Teseo, narra l’avventura di Theodora, che ritornata in Grecia dopo anni vissuti all’estero, decide di introdursi sotto le mentite spoglie di uomo nel territorio sacro del Monte Athos. Una recensione

    • #Sacrilegio

      Quando Theodora, una giovane donna che ha lasciato la Grecia per cercare lavoro e opportunità che il suo paese non le dava, decide di tornare in patria, nessuno immagina quale sia il suo reale obiettivo. Ha deciso di introdursi sotto mentite spoglie nel luogo più sacro della Chiesa ortodossa, il monte Athos, dove nessuna donna è mai stata ammessa. Cosa spinge Theodora a lasciare i parenti e gli amici che festeggiano il suo ritorno a tagliarsi i capelli e fingersi Theòdoros, giovane pellegrino in viaggio tra i monasteri della sacra penisola? Forse l’esempio dello zio Euthymios, devoto del monastero di Vatopedi, che le ha trasmesso il fascino di quel luogo di pace e preghiera? O forse è la ricerca delle sue stesse radici e di una serenità perduta e mai ritrovata in nessun altro luogo? Il sacro monte però non è esattamente come si aspettava e il peccato, l’intrigo e l’inganno esistono anche tra le mura dei monasteri: Theodora lo scoprirà presto a proprie spese.
      Tecnologia e spiritualità, purezza e corruzione, femminismo e fanatismo religioso, un romanzo affascinante e coinvolgente ambientato in un luogo misterioso come il monte Athos, in cui le vicende di una donna alla ricerca di sé si intrecciano con riti millenari ma anche con oscure e pericolose manovre politiche.

      http://www.lanavediteseo.eu/item/sacrilegio
      #livre #Mont_Athos #Grèce #genre #femmes #hommes #roman

  • Plus de 20 000 personnes bloquées au Maroc ont été rapatriées en France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/12/01/plus-de-20-000-personnes-bloquees-au-maroc-ont-ete-rapatriees-en-france_6104

    Plus de 20 000 personnes bloquées au Maroc ont été rapatriées en France
    Rabat a décidé le 25 novembre de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les vols réguliers à destination et en provenance de l’Hexagone du fait de la recrudescence de la pandémie.
    Depuis la décision de Rabat de fermer ses frontières aériennes avec l’Hexagone en raison de la reprise de la pandémie de Covid-19, Paris a rapatrié à bord de vols spéciaux plus de 20 000 personnes bloquées, a-t-on appris mardi 30 novembre de source diplomatique française. Parmi ces passagers figurent une majorité de touristes, mais également des hommes d’affaires et des « semi-résidents » qui partagent leur lieu d’habitation entre le Maroc et la France, a précisé cette source.
    Rabat a décidé le 25 novembre, avant l’apparition du nouveau variant Omicron, de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les vols réguliers à destination et en provenance de France du fait de la recrudescence de l’épidémie. Des vols spéciaux, soumis à l’autorisation des autorités marocaines, ont été organisés pour les personnes n’ayant pas pu rentrer en France.Les compagnies Air France et Transavia ont ainsi mis en place des vols spéciaux au départ du Maroc depuis vendredi, et la compagnie nationale Royal Air Maroc (RAM) en a programmé à destination de la France à compter du mardi 30 novembre et jusqu’au 6 décembre. La France est de loin le premier partenaire économique du Maroc : plus de 1,3 million de Marocains vivent en France et près de 80 000 Français résident au Maroc.
    Par ailleurs, la compagnie aérienne low cost TUI fly a annoncé qu’elle allait opérer dix-huit vols spéciaux entre le 1er et le 5 décembre pour rapatrier quelque 2 377 touristes belges encore coincés sur le territoire marocain, selon un communiqué.Depuis lundi minuit, tous les vols directs de passagers à destination du Maroc sont suspendus, pour deux semaines, « afin de préserver les acquis du Maroc dans la lutte contre la pandémie ».

    #Covid-19#migration#migrant#maroc#france#frontiere#circulation#sante#pandemie#resident#touriste#hommedaffaire#rapatriementsanitaire

  • Que faire des hommes violents ? | Charlotte Bienaimé
    https://www.arteradio.com/son/61668798/que_faire_des_hommes_violents

    Selon de nombreuses études sociologiques, la prison est un lieu violent, raciste, classiste, et dégradant. Alors, comment celle-ci pourrait transformer quelque chose en ce qui concerne les hommes auteurs de crimes sexuels ou de violences conjugales ? Au-delà de la protection temporaire, comment une institution violente pourrait transformer des individus violents et par-delà changer les rapports sociaux au sein de notre société ? Source : Un podcast à soi

  • Musiques actuelles, musiques masculines - Yves Raibaud - AquileTube : Peertube Aquilenet.fr
    https://tube.aquilenet.fr/w/jedbZfvbASwQ5U9JgwgH2r

    Comme le sport, la musique a un genre. L’entre-soi masculin et l’exclusion des femmes dans l’économie des musiques actuelles en est l’exemple. Yves Raibaud montre comment des aides et des subventions publiques profitent majoritairement à des groupes de musiciens hommes qui y trouvent une prime à la professionnalisation. Toute l’économie de ce secteur fonctionne par cooptation genrée, recréant et diffusant ad libitum les stéréotypes de la masculinité, en direction d’un large public. L’auteur plaide au minimum pour une distribution égalitaire des ressources publiques dans ce domaine d’activité professionnelle.

    #UPB #université_populaire #Yves_Raibaud #musiques_actuelles #musique #femmes #hommes #inégalité #sociologie #genre

    • Super Conf, il parle à un moment de Adèle Heanel qui risque de se prendre le backlash d’avoir osé dénoncé un agresseur sexuel et voila ce que je trouve comme info ce matin :

      Affaire Adèle Haenel : la garde à vue de Christophe Ruggia annulée
      https://www.mediapart.fr/journal/france/151021/affaire-adele-haenel-la-garde-vue-de-christophe-ruggia-annulee
      –— Adèle Haenel qui ne voulait pas porté plainte se retrouve à devoir subir des interrogatoires de 21h, des confrontations au bout de la nuit et voila le résultat ....
      A mon avis la société à pas fini de lui faire payé l’affront d’avoir dénoncer un agresseur sexuel masculin.
      #backlash

    • La notion de lèse-majesté doit vraiment être examinée comme paradigme de ce backlash de + en + systématique à l’égard des femmes qui témoignent de leurs agressions. Dans un monde formaté par la pornographie et par le voyeurisme infligé aux femmes célèbres, le fait d’avoir commis de tels actes est maintenant perçu comme moins pire que le fait pour les agresseurs d’en être accusés.

    • C’est du lèse-couillons plutot que lèse-magesté, les hommes n’ont jamais apprecié qu’on dévoile au grand jour le complot qu’ils ourdissent entre eux contre les femmes (cf la maison des hommes).

      L’idée que la nouveauté en art serait une methode pour déclassé les personnes dominées m’a semblé interessante. Apparement c’est Geneviève Sellier qui as forgé cette idée par rapport au ciné de la nouvelle vague. Les femmes et les personnes racisées ont plus de mal à pouvoir tourner des films ou enregistrer de la musique, mais certaines et certains y arrivent à force, mais un peu en retard en moyenne vu les difficultées à se faire remarqué et prendre au sérieux par ce milieu. Une fois que des femmes ou des personnes racisées parviennent à émergé et se faire reconnaitre, les hommes s’organisent pour déclassé le mouvement et ces artistes, faire de la nouveauté qui sera difficile à investir pour les femmes et personnes racisées. En fait c’est probablement le fait qu’il y ai des femmes dans le ciné pré-nouvelle vague qui a dégouté les macho qui voulaient faire leurs films de queutards entre zobs, et ca les a motivé pour faire un truc nouveau car ce qui est féminin c’est nul et il faut niquer les femmes et les jetter hors de la maison des hommes.

    • 86 percent of Black artists in the UK experience barriers to progression, says new survey · News ⟋ RA
      https://ra.co/news/76213

      UK organisation Black Lives In Music (BLIM) has published a damning report on racism and discrimination in the modern music industry.

      2000 people responded to the survey, which launched in March. Those surveyed reported a range of discriminatory acts, barriers to progression based on their ethnicity, income inequalities and more. Here are some key findings:
      • 86 percent of all Black music creators agree that there are barriers to progression. This rises to 89 percent for Black women and 91 percent for Black creators who are disabled.

      • 88 percent of all Black music professionals agree that there are barriers to progression.

      • Three in five (63 percent) Black music creators have experienced direct or indirect racism in the music industry, and more (71 percent) have experienced racial micro-aggressions.

      • 35 percent of all Black music creators have felt the need to change their appearance because of their race or ethnicity, rising to 43 percent for Black women.

      • 38 percent of Black music professionals earn 100 percent of their income from music compared to 69 percent of white music professionals.

  • « Nos femmes ont peur de leur liberté, et nous aussi »
    Augusta Conchiglia > Michael Pauron > 11 octobre 2021
    https://afriquexxi.info/article4867.html

    Document sonore · En juillet 1984, à la veille du premier anniversaire de la révolution, le dirigeant de ce qui deviendra quelques jours plus tard le Burkina Faso accorde une interview au célèbre cinéaste René Vautier. Cet échange était tombé dans l’oubli. Afrique XXI le dévoile alors que s’ouvre, le 11 octobre, le procès des assassins de Sankara et de douze de ses camarades. Cette première partie est consacrée à la condition des femmes, à l’impérialisme culturel et à la puissance des médias. (...)

    #Thomas_Sankara

  • Rapport de la commission Sauvé : « L’Eglise est un observatoire privilégié de la domination masculine », Nathalie Bajos

    L’enquête inédite menée par la sociologue Nathalie Bajos estime à 216 000 le nombre de victimes de violences sexuelles de la part d’un membre du clergé alors qu’elles étaient mineures. Loin de l’idée de « brebis galeuses », le phénomène est systémique.

    Membre de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) et directrice de recherche à l’Inserm et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), la sociologue Nathalie Bajos a conduit pendant deux ans une étude sur les victimes de violences sexuelles par un prêtre ou un religieux. Avec une équipe composée des sociologues Julie Ancian et Josselin Tricou ainsi que de la démographe Axelle Valendru, elle a travaillé à partir d’une enquête en population générale auprès de 28 000 personnes, d’entretiens semi-directifs auprès de 45 personnes agressées pendant leur minorité et 24 personnes « majeures vulnérables », et de plus de 1 600 questionnaires remplis par des répondants à l’appel à témoignages lancé par la Ciase. Mme Bajos explique pourquoi, avec une estimation de 216 000 victimes, l’institution catholique est un terrain plus propice que d’autres aux violences sexuelles.

    Quelle est l’ampleur du phénomène des violences sexuelles sur mineurs dans l’Eglise catholique ?

    Notre enquête en population générale, réalisée auprès d’un échantillon de 28 000 personnes, donne une estimation de 216 000 personnes de plus de 18 ans aujourd’hui qui auraient subi une violence sexuelle de la part d’un membre du clergé (prêtre, diacre, religieux) alors qu’elles étaient mineures. Ce sont à 78 % des hommes et à 22 % des femmes. Ce chiffre est largement supérieur à celui que l’on peut établir à partir de l’analyse des archives de l’Eglise catholique. Si l’on ajoute celles qui ont été agressées par une personne ni prêtre ou diacre, ni religieux, mais en lien avec l’Eglise catholique (cadres de mouvements de jeunesse, d’école, catéchistes…), on arrive à 330 000 personnes.

    Comment ces agressions se répartissent-elles dans le temps ?

    Pour l’analyse, nous avons distingué trois phases entre 1950 et aujourd’hui : de 1950 à 1970, avec pour cadre une France encore largement rurale et un maillage catholique serré ; de 1970 à 1990, phase de crise sacerdotale et d’effondrement du recrutement des prêtres ; et de 1990 à aujourd’hui. Nous constatons que le taux de violences baisse de manière significative entre la première et la seconde période. Cette baisse est à mettre en perspective avec la crise sacerdotale, la diminution du nombre d’enfants qui ont participé à des activités en lien avec l’Eglise catholique (catéchisme, scoutisme, etc.), mais aussi avec la disparition des petits séminaires et la réduction drastique du nombre d’internats. A partir des années 1990, le taux ne baisse plus de manière significative. L’enjeu est certes numériquement moins important qu’il ne l’était dans les années 1960, mais les violences sexuelles au sein de l’Eglise catholique restent d’actualité.

    Comparées à d’autres institutions, les violences sexuelles sur mineurs sont-elles plus ou moins fréquentes dans l’Eglise catholique ?

    Notre enquête est la première qui permet de répondre à cette question. Nous avons demandé aux personnes interrogées si elles avaient subi des violences et qui étaient le ou les auteurs, mais aussi quelles sphères de socialisation (catéchisme, scouts, colonies de vacances, école publique, cours de musique…) elles avaient fréquentées dans leur enfance. On peut ainsi comparer la prévalence de ces violences sexuelles entre les différentes sphères de socialisation.

    La famille est de loin le premier cadre dans lequel surviennent les violences sexuelles contre personnes mineures (5,8 % des filles et 1,5 % des garçons). Mais, en dehors de la famille, l’Eglise catholique est la première institution pour la fréquence des violences sexuelles. Et cela de manière significativement plus élevée pour les garçons que ce que l’on observe dans l’école publique, les clubs de sport ou les colonies de vacances. Au total, la prévalence des violences y est de 0,82 % si l’on ne compte que les agressions commises par des clercs ou des religieux, et de 1,16 % si l’on inclut les personnes en lien avec l’Eglise catholique, alors qu’elle est de 0,36 % dans les colonies de vacances, de 0,34 % dans l’école publique hors internats, de 0,28 % dans les clubs sportifs et de 0,17 % pour les activités culturelles et artistiques.

    Les violences sexuelles qui y sont commises ont-elles les mêmes caractéristiques ?

    Nous avons essayé de voir quelles étaient les caractéristiques communes avec les violences commises ailleurs et quels étaient les traits spécifiques à l’Eglise. Ce qui est commun, c’est que, quelle que soit la sphère de socialisation, ce sont des hommes qui les commettent, à plus de 95 %. Sociologiquement, cette violence exercée par des hommes sur des femmes et des enfants, c’est la manifestation extrême de la domination masculine. Une deuxième caractéristique que l’on retrouve ailleurs, c’est que ces agressions touchent tous les milieux sociaux, comme les violences contre les femmes.

    L’enquête montre aussi que les ravages que provoquent ces violences dans la vie affective, sexuelle, familiale et professionnelle sont le plus souvent très importants. Un autre point commun, c’est que les personnes victimes de ces violences sexuelles en ont finalement souvent parlé, à plus de 40 %. Là encore, dans la même proportion qu’ailleurs. La question n’est donc pas seulement « pourquoi on n’a pas parlé ? », mais « pourquoi on n’a pas écouté ces personnes ? »

    Quelles sont les spécificités ?

    La durée des abus, d’abord. Ils s’étalent davantage dans le temps que dans les autres sphères de socialisation. En second lieu, les personnes abusées dans l’Eglise déclarent plus souvent avoir subi d’autres agressions, et elles disent plus souvent que les autres qu’elles connaissaient d’autres personnes abusées par le même agresseur (45 %).

    Les femmes sont très majoritaires parmi les personnes victimes de violences sexuelles dans l’enfance dans les familles. A l’opposé, elles sont très minoritaires parmi les victimes de clercs ou de religieux.

    Comment l’interprétez-vous ?

    C’est effectivement une spécificité des agressions dans l’Eglise. Le sex-ratio est inversé par rapport aux autres sphères sociales. Dans les familles, les personnes abusées sont très majoritairement des filles, alors qu’elles le sont autant que les garçons dans les autres sphères de socialisation (colonies de vacances, clubs de sport, activités culturelles et artistiques).

    Il faut mettre cette spécificité en perspective avec le fait que le terme de « violences sexuelles » recouvre différentes situations liées à l’époque, au lieu, au rapport que la personne abusée entretenait avec l’agresseur, etc. La typologie des situations d’abus a évolué au fil du temps. Certaines ont quasiment disparu, d’autres perdurent, d’autres encore sont apparues plus récemment. Par exemple, les agressions qui survenaient dans les petits séminaires ou les internats, qui concernaient essentiellement des garçons, ont fortement baissé pour des raisons structurelles – elles ont quasiment disparu. Quant aux violences commises au domicile familial par un prêtre qui est invité dans la famille, qui en est parfois un quasi-membre, plus qu’un ami de la famille, elles restent toujours présentes et concernent autant les filles que les garçons. Globalement, sur l’ensemble de la période considérée, les garçons ont été plus nombreux à être en contact avec les prêtres, et surtout dans des lieux de vie non mixtes comme les internats. Cette surreprésentation des garçons renvoie donc avant tout à ce que nous avons appelé un « effet d’opportunité ». Et cela évolue au fil du temps. La part des jeunes filles parmi les personnes agressées a d’ailleurs tendance à augmenter.

    Comment expliquer que le taux de prévalence soit plus élevé dans l’Eglise que dans d’autres institutions ?

    Dans toute agression sexuelle sur personne mineure, il y a une relation par définition asymétrique entre l’enfant et l’adulte, il y a toujours une relation d’autorité, que ce soit un père, un beau-père, un prêtre ou un oncle, un professeur, un entraîneur… L’autorité du prêtre, elle, est redoublée par son caractère sacral mais aussi symbolique (« mon père »). Elle s’exerce à l’abri de contre-pouvoirs, notamment par le dispositif de la confession, qui est du domaine du secret (le prêtre sait tout, doit tout savoir de l’enfant, et peut imposer à l’enfant de ne pas parler des actes interdits).

    Le fonctionnement hiérarchique et patriarcal de l’Eglise, avec l’éviction des femmes des zones de pouvoir, est aussi un élément important à prendre en considération pour comprendre la plus grande fréquence des violences sexuelles au sein de l’Eglise par rapport aux autres sphères de socialisation. Par exemple, l’ordination, réservée aux hommes, inscrit dans la structure même de l’institution une inégalité fondamentale entre les femmes et les hommes. Tout ce qui contribue à légitimer ou à renforcer la domination masculine ne peut que favoriser la survenue de violences sexuelles.

    Et il est important de souligner que ces logiques sociales qui favorisent la survenue des violences contre les personnes mineures rendent également compte des violences sexuelles contre les religieuses. L’Eglise est véritablement un observatoire privilégié de la domination masculine.

    Vous dites que 40 % des victimes ont parlé de leur agression. Pourquoi 60 % n’ont-elles pas parlé ?

    Celles qui n’ont pas parlé se sont tues par « honte » (54 %), parce qu’elles ne trouvaient pas les mots pour le dire (33 %), parce qu’elles avaient peur de ne pas être crues (33 %). La plupart ont eu conscience que ce qui s’était produit n’était pas « normal ». Mais arriver à le formaliser, à en parler, à remettre en cause l’autorité du prêtre, apparaît très difficile. D’autant que, souvent, les enfants abusés étaient d’une certaine façon « élus » par leur agresseur. Ils avaient un traitement distinctif par rapport aux autres.

    Que s’est-il passé après pour les 40 % qui ont parlé ?

    Leur parole n’est parvenue que rarement jusqu’à un représentant de l’Eglise – prêtre, évêque, religieux : c’est le cas de seulement 10 % de ceux qui ont parlé de leur agression, soit 4 % de l’ensemble des personnes agressées.

    Le premier blocage, pour que de tels propos parviennent à l’Eglise, c’est la famille. Globalement, il y a peu de parents soutenants, c’est-à-dire qui agissent après la révélation par leur enfant d’une agression. Parmi ceux qui sont informés, un cinquième (21 % des mères et 24 % des pères) entreprennent une démarche (en parler à l’Eglise, aller voir un professionnel de santé…). Ces réactions sont fortement genrées. Aussi bien les filles que les garçons qui en parlent rapidement après l’agression s’adressent à leur mère, beaucoup plus souvent qu’à leur père. Les mères réagissent de manière différenciée : elles soutiennent davantage leurs fils que leurs filles. Comme si elles avaient intériorisé que les violences sexuelles font partie du trajet de vie d’une femme.

    Il y a un second barrage au niveau des membres de l’Eglise catholique. L’institution ne pouvait être au courant des situations des 220 000 personnes agressées, car très peu d’entre elles en ont parlé directement à l’un de ses représentants. Mais rappelons que près d’une personne sur deux a déclaré connaître d’autres victimes du même agresseur. Même si certaines et certains ont pu être informés longtemps après les faits, beaucoup disent qu’à l’époque on « savait » qu’il ne fallait pas aller voir tel prêtre ou tel religieux. L’information circulait. Et si de nombreux enfants savaient, les encadrants pouvaient difficilement ne pas savoir.

    D’autant qu’on peut penser que si un agresseur fait plusieurs victimes, l’une d’entre elles au moins a pu parler…

    C’est une donnée importante. On ne connaît pas le pourcentage d’abuseurs parmi les prêtres et les religieux. Mais si l’on se base sur les estimations faites à l’étranger, autour de 5 %, cela veut dire qu’en moyenne un prêtre aurait agressé 35 enfants (et plus de 60 si l’on estime que 3 % des prêtres ont agressé des personnes mineures). C’est aussi un élément qui permet de penser qu’on savait : un prêtre n’abuse pas pendant des années autant d’enfants sans qu’à un moment des membres de l’Eglise catholique ne soient au courant. Il est d’ailleurs frappant de constater que, d’après les données des archives, les prêtres incriminés auraient abusé en moyenne de trois ou quatre enfants. Cela conduit donc à penser que l’Eglise n’a pas diligenté des enquêtes sérieuses qui auraient permis de mettre en évidence toutes les agressions que les prêtres identifiés comme agresseurs avaient pu commettre.

    Comment remédier aux conditions qui favorisent les violences sexuelles dans l’Eglise catholique ?

    L’idée de brebis galeuses ayant « fauté » de manière exceptionnelle ne tient pas au regard de ces résultats scientifiques. Notre recherche atteste à l’inverse d’un phénomène profondément systémique. On ne peut donc se contenter d’améliorer les conditions de recrutement et la formation des prêtres, même si cela reste un point très important. Les mesures doivent viser à remettre en question le cléricalisme, l’autorité sacrale, qui s’exerce sans contre-pouvoirs. Mais il importe aussi de revoir les positions de l’Eglise catholique sur la sexualité et de remettre en cause l’inscription de la domination masculine dans les structures mêmes de l’institution ecclésiale.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/10/05/nathalie-bajos-en-dehors-de-la-famille-l-eglise-catholique-est-la-premiere-i

    #Église #famille #hommes #violences_sexuelles #domination_masculine

    • le paragraphe graissé par mes soins pointe à nouveau le premier rang occupé par la famille comme cadre des violences sexuelles sur les mineurs (et pas que) et indique que l’église est au premier rang des institutions à ce titre, soit, mais vu les pourcentages, je saisis pas du tout comment (où) on arrive à la quantité globale de ces faits de violence

  • Flop judiciaire : cour d’assises ajournée à Bruxelles par manque de jurés masculins
    https://www.rtbf.be/info/regions/detail_flop-judiciaire-cour-d-assises-ajournee-a-bruxelles-par-manque-de-jures-

    La présidente de la cour d’assises de Bruxelles n’a eu d’autre choix, lundi après-midi, que de reporter à une date indéterminée le procès du meurtrier présumé d’Eunice, une jeune prostituée nigériane poignardée à mort dans sa carrée à Schaerbeek en 2018. En cause, la cour n’avait plus aucun candidat juré masculin pour compléter le jury, alors déjà constitué de huit femmes et trois hommes.

    Pas assez de candidats jurés au départ
    « La Cour constate être dans l’impossibilité de former un jury, l’urne ne contenant plus aucun nom de jurés. Elle renvoie l’affaire à une date indéterminée où il sera procédé à la formation d’un nouveau jury », a annoncé la présidente de la cour d’assises de Bruxelles, lundi vers 16h00, après avoir débuté vers 14h00 le tirage au sort des jurés pour le procès du meurtrier présumé d’une jeune prostituée nigériane, tuée en juin 2018 à Schaerbeek. 

    La cour avait déjà tiré au sort huit femmes et trois hommes. Il ne restait donc plus qu’un candidat juré masculin à choisir. En effet, pour respecter la parité entre hommes et femmes, le jury ne peut jamais contenir plus de huit jurés d’un même sexe. Toutes les femmes restantes ont donc été récusées, mais l’urne s’est rapidement trouvée vide, sans qu’aucun nouveau nom d’homme réapparaisse. Il semble en effet que trop peu de citoyens ont répondu à leur convocation. 

    Un pareil cas est extrêmement rare et ne peut aboutir qu’à la décision, inévitable, d’annuler le procès pour le re-fixer à une date ultérieure, où le tirage au sort des jurés sera recommencé de zéro. La présidente de la cour n’a pu dire aux candidats jurés qui se sont présentés, eux, dès 14h00 au palais de justice qu’elle était « navrée ».
 
    #Bruxelles #Belgique #justice #parité #Femme #Homme #Justice #Pénurie

  • #Suisse : Les femmes sont davantage victimes d’accidents dans les transports publics
    https://www.letemps.ch/societe/femmes-davantage-victimes-daccidents-transports-publics


    Le genre de l’usager a une incidence sur le risque d’être victime d’un accident dans les transports publics. Le « Tages-Anzeiger » a analysé les données collectées par l’Office fédéral des transports et ses conclusions sont limpides : les femmes ont deux fois plus d’accidents que les hommes

    Une enquête du Tages-Anzeiger https://www.tagesanzeiger.ch/frauen-verunfallen-doppelt-so-oft-wie-maenner-327166680901 révèle que les femmes sont plus souvent blessées que les hommes dans les transports en commun. Pour tirer cette conclusion, le quotidien a passé au crible la base de données nationale des événements de l’Office fédéral des transports, qui consigne l’ensemble des incidents qu’ils soient mineurs ou graves. Plus précisément, il a analysé les signalements effectués par les entreprises de transport depuis 2019, année depuis laquelle le sexe de la personne est mentionné. Ainsi, ces deux dernières années 1 278 passagères ont été signalées contre 602 passagers.


    Talons et sacs à main ?
    Une différence qui va au moins du simple au double. Contactés par le Tages-Anzeiger, les transports publics bernois Bernmobil, lucernois Verkehrsbetriebe Luzern et zurichois Zürcher Verkehrsbetriebe, déclarent ainsi avoir respectivement recensé sur cette même période 78 femmes blessées contre 26 hommes, 114 femmes contre 18 hommes et 350 femmes contre 130 hommes.

    Plusieurs raisons sont évoquées. Pour Beat Nater, membre de la direction de Verkehrsbetriebe Luzern, l’écart est principalement dû au « comportement de signalement. » Selon lui, les hommes sont moins susceptibles de déclarer un accident lorsqu’ils sont blessés.

    Autre cause suggérée : le déséquilibre provoqué chez les femmes par le port de talons haut et de sacs à main. Une explication soutenue par le responsable de la sécurité de Zürcher Verkehrsbetriebe, Heinz Illi.

    Les hommes sont tout simplement plus forts […] Ils peuvent mieux s’accrocher lorsqu’ils sont secoués, déclare-t-il.

    Le porte-parole de Bernmobil, Rolf Meyer, confie de son côté être « complètement perdu quant aux raisons » qui pourraient expliquer ce que le journal qualifie de « disproportion flagrante. » Son hypothèse : la population est vieillissante et les femmes sont plus nombreuses à emprunter leur réseau. Une piste balayée par le quotidien qui souligne que le nombre de femmes accidentées n’ayant pas atteint l’âge de la retraite est conséquent et qu’au niveau national, 61% des femmes et 52% des hommes disposent d’un abonnement aux transports publics.

    Des besoins spécifiques
    Egalement confrontées à cette problématique, des associations allemandes et autrichiennes avancent un autre argument. L’agencement des rames et wagons ainsi que la planification du trafic sont majoritairement décidés par des hommes. Pour Barbara Spalinger, la vice-présidente du syndicat du personnel des transports, les femmes n’occupent qu’une « infime proportion » des métiers techniques. Or les femmes utilisent davantage les transports en commun chargées de commissions, agrippées à une poussette ou accompagnées d’enfants. Et ces besoins ne seraient pas suffisamment pris en considération.

    Les statistiques montrent que la première cause d’accident résulte d’une infraction à la réglementation ou à la signalisation routière par un tiers – par exemple un automobiliste qui freine brusquement, obligeant le conducteur du bus ou du tram à freiner brutalement à son tour et provoquant des secousses parmi ses passagers. La seconde cause d’accident est une conduite inadaptée en montant ou en descendant du véhicule, enfin des accidents surviennent aussi quand on s’accroche mal aux barres d’appui dans les voitures. Et le Tagi de suggérer une question : ces défauts de conduite pourraient-ils être réduits grâce à des infrastructures mieux adaptées aux usages des passagères ?
    #transports_publics #accidents #femmes #hommes #genre #disproportion #courses #commissions #poussettes #infrastructures

  • Gaz : le tarif réglementé va augmenter de 8,7% en septembre
    https://www.lefigaro.fr/conjoncture/gaz-le-tarif-reglemente-va-augmenter-de-8-7-en-septembre-20210827

    Cette hausse sera de 2,7% pour les clients utilisant le gaz pour la cuisson, de 5,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 9% pour les foyers se chauffant au gaz.

    Le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz naturel vendu par Engie va augmenter de 8,7% (soit 7,9% TTC) au 1er septembre, du fait notamment de la hausse des cours mondiaux, a annoncé vendredi le régulateur. Cette hausse, dans la tendance des derniers mois, sera de 2,7% pour les clients utilisant le gaz pour la cuisson, de 5,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude, et de 9% pour les foyers se chauffant au gaz, précise la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans un communiqué.

    « Cette hausse d’une ampleur inédite est observée dans tous les pays européens et asiatiques. Elle s’explique par la reprise économique mondiale observée depuis plusieurs mois et par la forte augmentation des prix du gaz sur le marché mondial due à un contexte exceptionnel », explique la CRE. Marché du GNL très tendu, avec des prix asiatiques en hausse continue, niveaux des stockages européens au plus bas depuis des années et à reconstituer rapidement pour l’hiver, problèmes de maintenance d’infrastructures (Nord Stream, Yamal) sont autant de facteurs détaillés par le régulateur.

    Depuis le 1er janvier 2019, les tarifs réglementés de vente de gaz HT d’Engie ont crû de 15,8%, et de 16,7% depuis le 1er janvier 2015. Ils avaient connu une période de baisse durant la crise. Les tarifs réglementés de vente de gaz disparaîtront le 1er juillet 2023. Environ 2,8 millions de consommateurs résidentiels sur un total de 10,7 millions (soit 26%), sont aujourd’hui titulaires d’un contrat au TRV auprès d’Engie.

    Parmi les 7,6 millions de consommateurs résidentiels disposant d’un contrat en offre de marché, environ 5,5 millions ont souscrit une offre à prix fixe et ne sont donc pas concernés par les évolutions mensuelles du tarif réglementé.

     #gaz #énergie #france #pétrole #russie

    • AVEC L’UFC-QUE CHOISIR, FAISONS BAISSER LA FACTURE D’ÉLECTRICITÉ ET DE GAZ ! Inscrivez-vous
      L´inscription est gratuite et sans engagement

      https://www.choisirensemble.fr/energie

      Alors que le tarif réglementé du gaz va disparaître (en 2023) ; que le tarif réglementé d’électricité a augmenté de 50% depuis 10 ans, l’UFC-Que Choisir entend, une nouvelle fois, permettre au plus grand nombre de profiter de prix attractifs et d’une sécurité juridique pour leurs contrats de fourniture de gaz naturel et d’électricité.

      Cette année encore, pour répondre à la demande des consommateurs, la campagne comprend plusieurs lots : les offres gaz et électricité « classiques » À PRIX FIXES 1 AN. Pour l’électricité, est de nouveau proposé un lot « soutien aux petits producteurs de renouvelable » À PRIX FIXE 1 AN (électricité provenant majoritairement de petits sites de production renouvelable situés en France).

      Cette année encore, la campagne est ouverte aux consommateurs situés dans les entreprises locales de distribution de Grenoble, Metz et Strasbourg.

      L’inscription est gratuite et sans engagement. Alors, n’hésitez plus. Ensemble, faisons baisser la facture énergie !

      Du gaz et/ou de l´électricité moins chers

      Un contrat sûr

      L’ UFC-Que Choisir à vos côtés

    • Pourquoi inviter les consommateurs à quitter les tarifs réglementés de gaz et d’électricité ?

      Aujourd’hui, les fournisseurs alternatifs peuvent durablement proposer des offres tarifaires compétitives par rapport aux tarifs réglementés proposés par les opérateurs historiques [EDF pour l’électricité, ENGIE (ex GDF Suez) pour le gaz]. De même, les tarifs réglementés permettent de moins en moins d’avoir une vue claire de l’évolution tarifaire : celui du gaz change tous les mois, le tarif réglementé d’électricité a augmenté de 50% en 10 ans alors que l’on trouve des offres à prix fixes sur le marché libre. Enfin, au dire même des experts du secteur, les tarifs réglementés risquent de fortement augmenter dans les mois et années à venir.

      Plus particulièrement, pour le gaz, alors que tarif réglementé va disparaitre en 2023, l’UFC-Que Choisir entend éveiller les consciences sur l’intérêt de comparer dès maintenant.

      Alors que la sécurité de l’approvisionnement est garantie par les distributeurs nationaux, et que les conditions de marché permettent aux alternatifs de concurrencer durablement les tarifs réglementés, l’UFC-Que Choisir appelle les consommateurs, dans leur intérêt, à faire jouer la concurrence.

  • LUXEMBOURG-VILLE - Deux vols violents ont eu lieu dans le parc Kinnekswiss, jeudi soir, avec notamment des jeunes filles comme agresseurs.
    http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/des-vols-avec-violence-commis-a-la-kinnekswiss-31204384

    Le parc Kinnekswiss a connu une soirée agitée jeudi, avec deux vols particulièrement violents commis notamment par des jeunes filles, selon les informations transmises ce vendredi par la police grand-ducale. Vers 21h, deux jeunes filles et un jeune homme ont extorqué de l’argent liquide à une jeune femme. Une des assaillantes n’a pas hésité à frapper la jeune femme pour qu’elle obtempère. Les trois jeunes malfrats ont ensuite pris la fuite. La victime a été légèrement blessée.

    Un peu plus tard, vers 21h30, un groupe de trois jeunes filles a tenté d’arracher leur sac à deux jeunes femmes. L’une d’entre elles a réussi à se dégager mais l’autre a été poussée au sol. Elle a alors appelé à l’aide, ce qui a fait fuir les trois agresseurs, qui sont repartis les mains vides. Une des deux jeunes femmes a subi plusieurs blessures mineures.

    Dans les deux cas, les agresseurs n’ont pas pu être retrouvés pour l’instant. Une plainte a été déposée dans chaque cas et des enquêtes ouvertes.

    #égalité #homme #femme #agression #vol #luxembourg

  • La Californie dédommage les victimes de stérilisation forcée Katja Schaer/jfe
    https://www.rts.ch/info/monde/12353527-la-californie-dedommage-les-victimes-de-sterilisation-forcee.html

    L’Etat de Californie, aux Etats-Unis, a décidé cette semaine d’octroyer 7,5 millions de dollars de son budget aux victimes de stérilisation forcée. La pratique remonte au début du XXe siècle, portée par plusieurs scientifiques de renom favorables à l’eugénisme.

    Au moins 20’000 personnes - femmes et hommes - ont subi une stérilisation forcée en Californie. Mais ce chiffre est peut-être l’arbre qui cache la forêt, les documents et les données étant difficiles à se procurer et souvent gardés secrets.


    La stérilisation forcée trouve son origine au XIXe siècle. A l’époque, plusieurs pans de la médecine convergent vers le même objectif : l’amélioration de la race humaine.

    Jusqu’en...2014
    Cette amélioration passe notamment par la stérilisation forcées des personnes jugées « anormales ». En 1909, la Californie adopte alors sa première loi eugéniste, qui l’autorise à stériliser les personnes emprisonnées et institutionnalisées.

    La loi va connaître deux modifications qui permettront d’élargir la définition de l’anormalité. Les personnes handicapées, les malades psychiques et mentaux, les pauvres et les personnes de couleur - en particulier d’origine latine - pourront être stérilisées. De nombreuses femmes jugées « sursexuées » seront elles aussi soumises à cette procédure.

    Officiellement, la loi autorisant la stérilisation forcée a été invalidée en 1979. La pratique a toutefois été maintenue dans les prisons. Les dernières affaires remontent à 2014.

    La pratique était autorisée dans la majorité des Etats américains, mais la Californie compte pour un tiers des quelque 60’000 interventions pratiquées à l’échelle nationale.

    Basée sur l’eugénisme
    Si la stérilisation forcée a été si largement appliquée en Californie, c’est parce qu’au début du XXe siècle, l’Etat est l’épicentre de la pensée eugéniste aux Etats-Unis. L’amélioration de la race s’est imposée en science et la Californie abrite plusieurs scientifiques de renom, favorables à cette théorie.

    Ce concept est même porté par les grandes universités, comme Stanford, notamment. En 1920, le président de l’université californienne, David Starr Jordan, postule que des traits de caractères ou mêmes des conditions sociales comme le talent et la précarité, sont héréditaires.

    Le directeur s’oppose au mélange de races et déplore ce qu’il appelle le déclin de la race nordique, à laquelle il associe les Anglo-Saxons. Ces scientifiques n’auraient pas pu exister sans l’aide d’organisations comme l’institution Carnegie ou la fondation Rockefeller.

    Au début du XXe siècle, Oliver Wendell Holmes, juge à la Cour suprême américaine, soutient la pratique de la stérilisation forcée. Ses propos seront d’ailleurs repris pour défendre les pratiques nazies lors du procès de Nuremberg.

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    • La Californie, cet état qu’on nous présente toujours comme un paradis.
      Quand aux bienfaiteurs professionnels de l’institution Carnegie ou de la fondation Rockefeller, ce sont aussi des innocents professionnels.

    • En France,le nombre de stérilisations dans la population générale, déjà peu élevé, a diminué au cours des dix dernières années, il est de 22.000environ par an.Pour les handicapés, aucune enquête n’était disponible, en matière ni de stérilisation, ni de contraception. La mission a réalisé une étude spécifique à partir des actes de stérilisation masculine et féminine effectués en1995 et1996 dans les hôpitaux publics et quelques établissements privés, selon les données du PMSI.D’après ces données déclaratives, l’ampleur du phénomène, notamment pour les personnes handicapées, apparaît faible, mais non marginal . On a ainsi repéré en 1996 environ 15 cas de stérilisation d’hommes handicapés sur les 423 actes de ligatures des canaux déférents et quand même 2% de stérilisations de femmes, handicapées ou en grandes difficultés sociales, selon le diagnostic associé, c’est à dire 211 cas sur10.453. Enfin, la tranche d’âge des femmes de moins de 25 ans qui ont eu une ligature bilatérale des trompes comprend vingt femmes, soit un quart de l’effectif.

      https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/984001636.pdf