• Pédophilie : tous les évêques chiliens remettent leur démission au pape
    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/05/18/pedophilie-dans-un-document-incendiaire-le-pape-reconnait-une-faillite-colle

    Tous les évêques chiliens ont remis, vendredi 18 mai, leur démission au pape. Mardi 15 mai, convoqués à Rome, ils s’étaient vu remettre par le pontife argentin un texte de dix pages dans lequel celui-ci avait écrit noir sur blanc : depuis des années, l’Eglise catholique chilienne abrite « de nombreuses situations d’abus de pouvoir, d’autorité et d’abus sexuels ».

    « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous », indique une déclaration lue devant la presse par deux porte-paroles de la Conférence épiscopale chilienne. Le pape doit à présent décider de sanctions nominatives après cette démission collective sans précédent depuis deux siècles.

    Le texte glaçant, dont le contenu a été révélé jeudi par la télévision chilienne T13, s’appuie sur des faits rassemblés dans un rapport (non publié) de 2 300 pages rédigé par les deux enquêteurs que le pape a dépêchés auprès des victimes d’agressions sexuelles et d’abus de pouvoir commis au sein de l’Eglise chilienne.

    Le document dénonce ainsi « l’existence de gravissimes négligences dans la protection des enfants vulnérables de la part d’évêques et de supérieurs religieux ». On peut aussi lire dans ce document que des religieux expulsés de leur ordre pour des « comportements immoraux » ont été accueillis dans d’autres diocèses avec des charges comportant « un contact quotidien et direct avec des mineurs ».
    Des plaintes ont par ailleurs été hâtivement jugées « invraisemblables » alors qu’elles étaient « de graves indices d’un délit effectif ». D’autres ont même été classées sans la moindre enquête. Des pressions ont été exercées sur des enquêteurs et des « documents compromettants » ont été détruits.

    Par ailleurs, révèle le document, des évêques ou des supérieurs d’ordre religieux auraient confié la direction de séminaires ou de noviciats à « des prêtres soupçonnés d’homosexualité active », en violation des règles ecclésiastiques.

    Pendant trois jours, de mardi à jeudi, le pape a rencontré à huis clos ces 34 évêques pour quatre séances de prise de conscience de la réalité des faits.

    « Nous, tous les évêques présents à Rome, avons remis nos postes entre les mains du Saint-Père afin qu’il décide librement pour chacun d’entre nous, indique une déclaration lue devant la presse. Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises ».

    « Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu’elles ont dû affronter, auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale, ajoutent-ils. Nous implorons leur pardon et leur aide pour continuer à avancer sur le chemin de la guérison des blessures, pour qu’elles puissent se cicatriser ».

    Lire aussi : Pédophilie : le pape reconnaît des dérives au sein de l’épiscopat chilien
    Cas d’abus dans des écoles catholiques

    A ce stade, on ignore si le pape va accepter ces démissions, ou certaines d’entre elles. Il apparaît en tout cas aujourd’hui clairement que le problème dépasse de loin le seul cas, pourtant déjà gravissime, de Fernando Karadima, ce charismatique prêtre de Santiago qui a formé de nombreux prêtres et plusieurs évêques et a été condamné par l’Eglise elle-même pour des agressions sexuelles commises pendant des années, par lui et autour de lui.

    Ces dernières années, plusieurs cas d’abus dans des écoles catholiques sont apparus au grand jour. Dans ce texte, le pape qualifie de « nombreux » ces abus. Il décrit en réalité une véritable faillite collective de cette Eglise. « Nous sommes tous impliqués, moi le premier », affirme François.

    Pendant plusieurs années, le pape a en effet refusé d’entendre certaines anciennes victimes de Fernando Karadima, qui accusaient notamment l’évêque Juan Barros, l’un de ses proches, d’avoir couvert les agissements de l’ecclésiastique. François avait même accusé de « calomnie » ceux qui lui demandaient de revenir sur la nomination de Mgr Barros dans le diocèse d’Osorno. Il a ensuite affirmé n’avoir pas été informé exactement par les victimes, alors même qu’une lettre de l’une d’entre elles lui a été remise dès 2015.

    Lire aussi : La visite du pape au Chili entachée par les affaires de pédophilie

    Dans le texte transmis à l’épiscopat chilien, le pontife rappelle que par le passé, l’Eglise chilienne a eu le « courage » de s’engager et de prendre des risques pour défendre ses ouailles. Il oppose cette attitude à celle de l’Eglise d’aujourd’hui, qui a entre-temps été « transformée en son centre » : « La douloureuse et honteuse constatation des abus sexuels sur mineurs, des abus de pouvoir et de conscience de la part de ministres de l’Eglise ainsi que la manière dont ces situations ont été abordées met en évidence ce changement de centre ecclésial. »
    « Quelque chose, dans le corps ecclésial, est malade »

    Il décrit une Eglise passée du service des autres à une institution gangrenée par des individus et des groupes qui ont prétendu « s’ériger comme unique interprète de la volonté de Dieu ». Cette « psychologie d’élite », affirme le pape François, a fini par constituer des « cercles fermés qui débouchent sur des spiritualités narcissiques et autoritaires » pour lesquelles « l’important, c’est de se sentir spécial, différent des autres ». « Quelque chose, dans le corps ecclésial, est malade », résume François, qui parle aussi de « perversion » ecclésiale.
    « Promouvoir une culture anti-abus »

    Pour sortir de cette dérive collective, il préconise d’ouvrir l’institution et de travailler avec « différentes instances de la société civile pour promouvoir une culture anti-abus ». Il insiste sur le fait qu’à ses yeux, de simples changements de personnes (c’est-à-dire d’évêques) ne suffiront pas à résoudre des problèmes aussi profondément ancrés et structurels. « Cela, il faut le faire, écrit le pape, mais ce n’est pas suffisant. Il faut aller plus loin. Il serait irresponsable de notre part de ne pas creuser pour trouver les racines et les structures qui ont permis que ces événements se produisent et se perpétuent. »

    Se contenter de changer des hommes, explique-t-il, donnerait l’illusion d’avoir réglé les problèmes alors que ceux-ci perdureraient. Pour que « plus jamais ils ne viennent à se répéter », conclut François, il faut considérer le problème comme « celui de tous et pas seulement comme celui de certains ».

    Autrement dit, les évêques chiliens auraient une responsabilité collective dans ces dérives et aucun ne saurait s’en exonérer. Reste maintenant au pape à dévoiler les réformes « de court, de moyen et de long terme » promises aux victimes de ces nombreuses dérives.

    Lire aussi : La réforme du pape à l’épreuve de la pédophilie

    Jeudi, deux représentants de l’épiscopat chilien ont lu une déclaration et refusé de répondre aux questions. « Nous voulons demander pardon pour la douleur causée aux victimes, au pape, au peuple de Dieu et à notre pays pour les graves erreurs et omissions que nous avons commises », ont néanmoins déclaré les évêques.

    « Nous remercions les victimes pour leur persévérance et leur courage, malgré les énormes difficultés personnelles, spirituelles, sociales et familiales qu’ils ont dû affronter, auxquelles s’ajoutaient souvent l’incompréhension et les attaques de la communauté ecclésiale », ont-ils ajouté.

    La veille, l’un d’eux, le cardinal Javier Errazuriz, membre d’une puissante commission de neuf cardinaux (C9) chargée de conseiller le pape sur les réformes de la Curie, avait encore accusé les victimes de « calomnies », dans un entretien à la chaîne de télévision T13.

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    #catholicisme #criminalité_organisée #pedoviol #mafia #homophobie #violophilie

    • C’est la faux-culsserie habituelle. Ces misogynes utilisent encore l’homophobie pour justifier leur pedoviols. Que vien faire la mention de "Par ailleurs, révèle le document, des évêques ou des supérieurs d’ordre religieux auraient confié la direction de séminaires ou de noviciats à « des prêtres soupçonnés d’homosexualité active », en violation des règles ecclésiastiques."
      Honte aux cathos qui ne demissionnent pas.

  • Un blogueur arrêté en Egypte pour « apologie de l’athéisme »

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/un-blogueur-arrete-en-egypte-pour-apologie-de-latheisme_mg_5aeed1d3

    Sherif Gaber, un blogueur égyptien de 25 ans a été arrêté, samedi, par les autorités égyptiennes pour “apologie de l’athéisme”. Déjà arrêté en 2013 pour avoir “prôné l’athéisme”, le jeune homme, actuellement placé en garde à vue, devrait comparaitre ce dimanche devant le parquet, selon des informations de l’activiste et avocat Gamal Eid, à la tête du Réseau arabe d’information sur les droits de l’Homme (ANHRI), données à l’AFP. 

    Le blogueur est cette fois-ci poursuivi pour propos blasphématoire allant à l’encontre de l’article 98 du Code pénal égyptien qui condamne toute personne qui dissémine “par écrit ou par tout autre moyen, des idées extrêmes afin d’inciter au combat, se moquer et insulter une religion ou nuire à l’unité nationale”.

    Le jeune homme, depuis quelques années, édite et publie des vidéos satiriques critiquant la religion. Des vidéos aux titres comme ″Dieu existe-t-il ?”, “L’évolution et la religion sont incompatibles” ou encore “Critiquer la religion est un droit humain”, lui ont valu une série de poursuites judiciaires.

    Par ailleurs, il milite ouvertement pour les droits des homosexuels et des “libres penseurs”. En octobre 2013, il avait été arrêté lors d’un raid de nuit sur sa maison, par les membres de la sécurité de l’Etat et de l’armée.

  • Un autre homme est possible | Un podcast à soi
    https://www.arteradio.com/son/61659963/un_podcast_soi_ndeg8_un_autre_homme_est_possible

    Comment réfléchir à sa masculinité ? A l’heure des combats féministes et du mouvement #MeToo, comment se construisent les identités masculines ? Quels stéréotypes de genre pèsent sur les hommes ? Quels rapports de domination existent entre eux ? À l’inverse des masculinistes qui cherchent à retrouver une virilité perdue, comment déconstruire ses pratiques de domination, ses injonctions intériorisées à la virilité ? C’est ce que j’ai cherché à comprendre dans ce podcast. Parce qu’interroger les masculinités est un enjeu féministe, une pratique nécessaire pour faire changer les rapports de domination. Durée : 47 min. Source : Arte (...)

    https://download.www.arte.tv/permanent/arteradio/sites/default/files/sons/02unautrehommeestpossible_hq_fr.mp3

  • PMA : les réacs cornaquent l’éthique

    http://www.liberation.fr/france/2018/04/29/pma-les-reacs-cornaquent-l-ethique_1646747

    Les mouvements conservateurs ont profité des Etats généraux de la bioéthique, qui se terminent ce lundi, pour se mobiliser sur la question de la procréation, l’un des neuf thèmes proposés à la consultation. Et ont encouragé leurs troupes à profiter d’une participation moindre de leurs adversaires pour monopoliser le débat.

    Agacée, dépitée, mais pas abattue : le 18 avril, Laurine, 23 ans, étudiante, est venue clamer sa colère devant la fausse boutique éphémère ouverte par Alliance Vita en plein cœur de Paris. « Le fait qu’ils aient les moyens de se payer un espace pareil démontre à quel point on ne lutte pas à armes égales », déplorait la jeune Strasbourgeoise, lesbienne et partisane de l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Poupons en plastique flanqués de code-barres, fausses mères porteuses… Avec ses 60 m² de « showroom privé », le mouvement ultraconservateur entendait fustiger PMA et gestation pour autrui (GPA) dans une sorte de coup marketing final, à quelques jours de la clôture, ce lundi, des consultations et débats citoyens organisés dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique.

    Pour Laurine, ces Etats généraux ont tout d’un rendez-vous manqué : « Nos voix pèsent très peu face à toute cette propagande réac. » Ils sont de fait nombreux à nourrir un sentiment de frustration à l’égard de ce grand raout qui va servir de base à d’éventuelles évolutions législatives sur des questions telles que la fin de vie ou la procréation. Certes, le site participatif ouvert mi-janvier par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est ouvert à tous. Quelques jours avant de fermer boutique, plus de 60 000 contributions avaient été déposées. Une performance que Virginie Rio, cofondatrice du collectif de patients Bamp, engagé sur les questions liées à la fertilité, préfère nuancer : « Le site est assez fouillis, c’est compliqué de s’y retrouver. »A moins d’avoir été briefé sur le sujet. C’est, selon elle, le cas de beaucoup de militants anti-PMA, sujet qui a suscité le plus de crispation au cours des derniers mois.
    « Débats noyautés »

    Ce sont d’ailleurs les thématiques relatives à la procréation qui ont attiré le plus de contributions sur le site du CCNE : près de 27 000, déposées par environ 14 000 participants. Hasard ? C’est ce thème que « la Manif pour tous » a choisi de mettre en avant sur son site internet. Pour encourager ses ouailles à s’exprimer, le mouvement né en 2012 pour protester contre la loi Taubira clame toujours : « Vous pensez que l’enfant a besoin d’un père et d’une mère ? […] Vous êtes inquiets à l’idée que l’Etat institue et organise la conception volontaire d’enfants orphelins de père ? Vous souhaitez empêcher cela ? C’est le moment d’agir ! » Cette vision caricaturale et alarmiste, on la retrouve chez Alliance Vita, mouvement contre l’IVG et l’euthanasie fondé par Christine Boutin il y a vingt-cinq ans, et qui alerte (entre autres) sur un risque de « marché de la procréation », voire d’« eugénisme d’Etat ». « Ce sont des termes que l’on a beaucoup retrouvés lors des débats organisés en région », observe Virginie Rio. Et de poursuivre : « Ces discours radicaux, dogmatiques, ont rendu les débats de fond impossibles. » Le collectif Bamp aurait par exemple souhaité pouvoir débattre de la possibilité de « vérifier la viabilité d’un embryon avant de l’implanter », ou encore de l’autoconservation des ovocytes, moyen de libérer les femmes de l’impératif de l’horloge biologique pour ses défenseurs, machine à faire des bébés sur commande pour ses détracteurs…

    Les mouvements conservateurs se sont montrés particulièrement soudés, mobilisés, organisés, battant le rappel régulièrement sur les réseaux sociaux, jusqu’à être soupçonnés de réserver un maximum de sièges lors des débats locaux pour être sûrs d’occuper l’espace. « Comme en 2012, les débats ont été noyautés par la Manif pour tous et consorts, qui cherchent à faire infuser leur vision clairement religieuse de la société », estime Catherine Michaud, présidente de GayLib, mouvement associé à l’UDI et regroupant les LGBT de droite et de centre droit, pour qui le récent discours d’Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques de France a pu « encourager ce type de prises de position ».
    « Sectaire »

    La communauté catholique s’est elle aussi beaucoup impliquée dans les débats. Un site internet, Un jour, un argument, a même été lancé pour familiariser ceux qui le souhaitent avec les différentes positions de l’Eglise sur les sujets au programme, le tout sur la base des fiches bioéthiques publiées par la Conférence des évêques de France. Pas étonnant, dès lors, de retrouver certains éléments de langage dans les quelque 180 débats régionaux, qui ont parfois pris une tournure mouvementée. Stéphanie, architecte de 30 ans et mère d’une petite fille née d’une PMA réalisée en Espagne avec sa compagne, garde un souvenir aigre d’un événement organisé en février à Lyon sur ce thème : « Une centaine d’opposants étaient présents, contre une petite dizaine de pro. J’aurais voulu des débats équilibrés, mais les anti ont très vite agité des chaises et fait du bruit pour couvrir nos propos. » Résultat : comme beaucoup, la jeune femme a renoncé à se rendre à ces soirées thématiques. « Je me suis déjà beaucoup trop fait chahuter il y a cinq ans, dit-elle. A quoi bon continuer de me faire insulter dans mes convictions ? »

    « C’est inquiétant cette volonté d’empêcher la prise de parole de ceux qui ne partagent pas leurs points de vue extrêmes, c’est propre à tout mouvement sectaire ou intégriste », observe l’immunologue lyonnais Jean-Louis Touraine (par ailleurs député LREM), lui aussi invité à prendre la parole et pour qui on est face à des « combats d’arrière-garde, un fanatisme qui n’est pas raisonnable, qui entretient le désordre, les peurs ». Mais pour la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de La Rochère, tout va bien dans le meilleur des mondes. Dans une vidéo mise en ligne le 17 avril, elle se félicite de l’expression de tant « d’arguments divers, fondés, réfléchis » signifiés de « manière calme, sereine, paisible ». Œillères pour tous ?
    Virginie Ballet Photo Stéphane Remael pour Libération

    #manif_pour_tous #PMA #catholicisme #homophobie #misogynie

  • Musée du #harcèlement_De_rue

    Cette invitation à visiter un musée fictif du harcèlement de rue, le MdHR, illustre la volonté de la Ville de Lausanne et de ses partenaires de voir le harcèlement de rue appartenir un jour au passé. Une vidéo dans laquelle l’humoriste Yann Marguet nous sert de guide, a également été réalisée pour nous projeter dans cet avenir que l’on espère proche.

    La campagne 2018 contre le harcèlement de rue : « MdHR : ouverture au plus vite. » a été lancée par la Ville de Lausanne, avec l’appui d’organisations actives dans les domaines de la prévention, de la mobilité et des milieux festifs, afin que l’espace public reste un lieu accessible et accueillant pour toutes et tous.

    https://www.mdhr.ch

    https://www.youtube.com/watch?v=RKpKURPLB24


    #campagne #Lausanne #Suisse #consentement #femmes #espace_public #homophobie #expo
    cc @reka @mad_meg

  • Fac de Montpellier : « Je n’ai pas l’habitude, lorsque je suis agressé, de rester passif », dit un prof accusé - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/27/fac-de-montpellier-je-n-ai-pas-l-habitude-lorsque-je-suis-agresse-de-rest

    C’est après cette scène que l’amphi est attaqué par des personnes armées. Et selon C., étudiant à la fac de droit qui tient à l’anonymat, Coronel de Boissezon aurait été parmi les premiers à débouler dans la salle : « Il n’était pas cagoulé, il avait des gants, il s’est précipité en bas de l’amphi avec d’autres personnes et s’en est pris à une fille recroquevillée, sur l’estrade. »

    Montpellier : un professeur, accusé d’avoir tabassé des élèves, ne nie pas avoir porté des coups
    https://www.francetvinfo.fr/societe/montpellier-un-professeur-accuse-d-avoir-tabasse-des-eleves-ne-nie-pas-
    #université #répression #fascisme

    https://seenthis.net/messages/679256

  • #Lycée_militaire de #Saint-Cyr : une machine à broyer les femmes - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/lycee-saint-cyr-une-machine-a-broyer-les-femmes_1638211

    « Libération » a enquêté sur le #sexisme érigé en système au sein des #classes_préparatoires militaires par un puissant groupe d’élèves : les « tradis ». Entre humiliations et #harcèlement_moral, tout est fait pour saper les ambitions des étudiantes.

    #armée #misogynie

    • C’est une lettre, rédigée avec rage et remplie de rancœur, qui a sonné l’heure de la rébellion au lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). Celle de Mathilde (1), 20 ans, élève de deuxième année de classe préparatoire dans l’établissement, envoyée au président Macron, le samedi 2 décembre 2017. Avec ces mots, reflets d’une plaie à vif : « J’avais jusqu’à présent le projet d’intégrer l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr. […] J’ai honte d’avoir voulu aller dans une armée qui n’est pas prête à recevoir des femmes. J’ai appris que porter un vagin ruine une carrière, une vocation, une vie. » Mathilde rêvait d’être officière de l’armée de terre. Ces deux années de prépa au lycée de Saint-Cyr, réputées être le meilleur tremplin pour atteindre cet objectif, ont fracassé son rêve.

      Harcèlement moral, intimidations, insultes, humiliations, marginalisation, coups bas : depuis son arrivée, en septembre 2016, Mathilde se sent « persécutée » par un groupe de garçons « prêts à tout » pour la voir abandonner le concours d’entrée à l’ESM (lire encadré).
      « Réactionnaire »

      Ils se nomment communément les « tradis » et ont réussi leur pari : la jeune femme souhaite retourner dans le civil à la fin de l’année, écœurée par le monde militaire et sa misogynie corrosive. Ce n’est malheureusement pas la seule. Dans la « corniche » de Saint-Cyr (l’ensemble des classes préparatoires du lycée), ce sexisme psychologiquement virulent, orchestré par une minorité puissante (environ 60 élèves sur 230), est subi de manière quotidienne par une large majorité d’étudiantes. « Sans que le commandement ne bouge d’un orteil », s’insurge Mathilde.

      La lettre adressée à Emmanuel Macron était porteuse d’espoir, d’un balbutiement de révolte. Elle a fait pschitt. Quelques tables rondes ont été organisées au lycée… Mais aucune mesure n’a été annoncée après. Alors, face à cette « passivité », Mathilde a choisi de contacter Libération pour alerter sur ce « vase clos réactionnaire et paternaliste ». Au fil des jours, une quinzaine d’autres personnes ont, elles aussi, spontanément souhaité libérer la parole. Leurs témoignages couvrent une période allant de 2013 à aujourd’hui. Filles (très majoritairement) et garçons, ex-étudiants, élèves actuels anciens membres de l’encadrement : tous décrivent à Libé le sexisme systémique des classes préparatoires au lycée militaire de Saint-Cyr. Ou comment sévit depuis des générations le clan des tradis pour évincer leurs camarades féminines et broyer leurs ambitions. En quasi toute impunité.
      « Youle »

      Mercredi 29 novembre 2017, trois jours avant l’envoi de la lettre. Comme tous les ans à cette même date, c’est jour de fête au lycée militaire de Saint-Cyr : l’établissement hanté par le souvenir napoléonien célèbre la fameuse bataille d’Austerlitz en organisant la soirée du « 2S » lors de laquelle les élèves proposent des « sketchs ». Ce soir-là, une dizaine d’élèves (que des garçons) arrivent torse nu pour danser sur scène. Sur la peau, ils ont peint le symbole µ. Prononcé « mu », c’est un nom de code signifiant « misogyne », nous explique Agathe, une ancienne élève d’hypokhâgne du lycée. « Il est tagué dans la cour, il est gravé sur les tables de classe. Bref, il est partout », assure-t-elle. Quelques minutes de show plus tard, une jeune fille, volontaire, entre en scène afin de se faire « faussement » scalper par les jeunes hommes. Qui la mènent ensuite à leur chef en criant : « Youlez les… » avant d’entendre une partie du public masculin répondre d’une seule voix : « …grosses ! »

      « Youlez les grosses » signifie « scalpez les filles ». Car dans le langage interne que les tradis se transmettent d’année en année, les « grosses », ce sont les jeunes femmes. Parce qu’elles « sont juste bonnes à être engrossées », explique à Libération Marie, qui a fait une première année de prépa à Saint-Cyr-l’Ecole avant de changer d’orientation. La « youle » ? « C’est le nom de la coiffure que les tradis arborent pour se différencier du reste des élèves », renchérit Marie. Très court sur les côtés, longue mèche sur le haut du crâne. Mathilde se souvient de cette soirée : « Les filles de l’assemblée sont restées abasourdies. On ne savait pas trop si cela signifiait que nous n’étions pas les bienvenues ou si c’était carrément une menace de mort. Dans tous les cas, c’était de la misogynie clairement exposée. »

      Quelques filles sont bien allées voir la direction du lycée pour protester contre ce sketch douteux. Selon elles, il avait été validé en amont par la direction du lycée qui ne pouvait plus changer son fusil d’épaule. Aurore, 20 ans, étudiante à bout de nerfs, se souvient : « Le commandement nous a répondu qu’il ne fallait pas que nous prenions la mouche pour une simple blague potache. » Du côté du ministère, on affirme à Libération que les sketchs seront interdits lors de la prochaine soirée « 2S ». « Je n’y crois pas. C’est toujours la même hypocrisie. Ici, on laisse les filles se faire opprimer et on ne sanctionne jamais les bourreaux », dénonce Aurore.

      A lire aussi « J’étais un bourreau » : la confession d’un tradi repenti
      « Contre-nature »

      Les « bourreaux », ce sont eux : les Mohicans, la Mafia, l’Inquisition, la Ferme et les Gaulois. Des « familles » de garçons ultraconservateurs perpétuées chaque année par un système de parrainage, qui n’acceptent toujours pas la présence de jeunes filles dans la corniche. Elles sont pourtant officiellement admises depuis 1986, même si les premières étudiantes sont arrivées au début des années 2000. Ce groupe masculiniste, à la fois occulte et hyperstructuré, est officiellement interdit par l’autorité militaire. Et pour cause. Dans les couloirs de leurs dortoirs, ils brandissent fièrement le drapeau des confédérés américains, devenu dans le monde entier un signe de ralliement raciste, ou s’habillent avec des bretelles à ses couleurs. Selon des sources internes, des croix gammées auraient été retrouvées dessinées à la craie sur certaines chaises, avec l’inscription Deutschland über alles (un extrait de l’hymne allemand utilisé par les nazis). Le 20 novembre dernier, jour de la mort de Franco, des témoins rapportent les avoir entendus louer les « valeurs » du dictateur espagnol. Sur Facebook, les tradis « likent » des groupes qui militent contre l’avortement. Ces jeunes adultes, de 17 à 21 ans, sont nostalgiques « de la religion d’Etat, des colonies… » observe un de leurs anciens professeurs : « Et ils pensent qu’accorder des congés paternité, c’est contre-nature. » Tous les mercredis, ils vont à la messe au lycée et tous les dimanches à Versailles, ville voisine à environ 5 kilomètres de Saint-Cyr-l’Ecole, dans une église où elle est dite en latin. En 2013, une majorité de tradis ont rejoint la Manif pour tous et des autocollants du mouvement fleurissaient dans l’établissement. L’année dernière, ils se sont procuré un drapeau gay pour le brûler au lycée. Une information recoupée par plusieurs témoins. D’ailleurs, un des sketchs organisé lors du « 2S » de 2016 montrait un homme symboliquement envoyé au bûcher (avec des fumigènes). Il portait des bretelles arc-en-ciel.

      Chaque année, les hostilités débutent fin septembre, quand les tradis font le tour des dortoirs pour recruter parmi les nouveaux. « Si tu ne rejoins pas leurs rangs, tu seras considéré comme un "souz" [un sous-homme, ndlr], déplore Pierre, élève de classe prépa. Les tradis sont dans cette logique de "si tu n’es pas avec nous tu es contre nous". Les non-suiveurs sont marginalisés durant le reste de l’année. Mais je ne peux pas vraiment me plaindre quand je vois ce que les tradis réservent aux étudiantes. » Car leur cible, ce sont les filles. Pour s’excuser de vouloir leur mettre des bâtons dans les roues, ils plaident parfois la concurrence logique d’une prépa exigeante comme celle de Saint-Cyr. Les filles leur prendraient des places, qui sont chères. « Mais si ce n’était que ça, ils n’auraient pas de raison de s’entraider entre eux, contrebalance un observateur de l’intérieur. En réalité, selon eux, les filles ne devraient tout simplement pas être là. Les femmes sont des êtres merveilleux, doux et gentils, mais mieux à la maison à faire des enfants. » « Ils n’ont aucune vision complexe du monde, assène un de leurs anciens professeurs. La sensualité, la sexualité, ils ne connaissent pas. Pour certains, une fille c’est une sœur ou une maman. » En clair, elles n’ont rien à faire là.

      A lire aussi « La question du maintien des classes prépa militaires se pose »
      « A mort les grosses »

      Les nombreux témoignages recueillis par Libé parlent de « haine palpable » et de « guerre froide ». Coups de pied dans les portes la nuit pour empêcher les filles de dormir, défécation devant leur chambre, refus de manger à la même table qu’elles à la cantine, menaces de « scalp » (toujours lui), pancartes « à mort les grosses » affichées dans l’internat, chansons composées des termes « salopes » et autres « cuissssss » marmonnées au passage d’une élève en couple (et donc soupçonnée d’avoir des relations sexuelles), remise du « concombre d’or » devant toute la promotion à la jeune fille qui a « le plus cuissé durant l’année »… Sans oublier l’ignorance ritualisée ou « l’indifférence courtoise » comme la surnomment les tradis eux-mêmes : cet usage qui consiste à ne jamais adresser la parole aux filles. Jamais, au point de ne pas transmettre les consignes du commandement ou à les prévenir des contrôles scolaires. Et donc à les pénaliser dans leurs études.

      « On retrouve les filles en pleurs dans les couloirs, prêtes à tout arrêter du jour au lendemain, rapporte une source interne. Entre le stress des concours, l’intensité des semaines de cours et ce sexisme en situation de force, beaucoup d’étudiantes n’arrivent plus à contrôler leur sentiment de détresse. » Aurore n’a pas peur de parler de harcèlement sexiste : « Je me sens humiliée dans mon identité de femme et bafouée dans mon droit d’être ici. Ça m’a rendue malade. J’ai longtemps eu des nausées, des maux de ventre, un corps épuisé. J’en ai parlé à un médecin qui m’a confirmé que tout n’était que psychologique. »

      « Leur but, c’est qu’on décroche en fin de première année », synthétise Rebecca qui est sortie de la prépa en juin 2016 sans concourir pour l’ESM. L’ancienne apprentie officière a tenu trois ans, avec une année de « khûbe » (redoublement), mais en « craquant » à chaque vacance. Aujourd’hui, la jeune femme se dit « dégoûtée » du métier qui la faisait rêver plus jeune. Même constat pour Noémie, ancienne élève de la prépa Saint-Cyr aujourd’hui en réorientation. Elle ambitionnait de devenir pilote de l’armée de l’air, mais elle a entre-temps « totalement perdu confiance en elle ». Déléguée élue lors de son unique année de classe prépa, la jeune fille a été toute l’année « boycottée » au profit de son vice-délégué et membre de la famille tradi. « On me disait toujours "va travailler, va te reposer, ton vice-délégué va s’en charger". Il n’y avait que six tradis sur une classe de 30 élèves mais j’ai fini par être transparente aux yeux de tout le monde. Certains ont commencé à me traiter de salope et à dire que je n’étais bonne à rien. Je pleurais trop régulièrement, je voulais tout le temps rentrer chez moi. Les tradis ont réussi à me faire penser que je n’étais pas assez douée pour devenir officière. Je suis partie. »

      Coralie a tenu trois années de prépa jusqu’à son intégration à l’ESM de Saint-Cyr. Après quelques mois à l’ESM, elle a choisi d’abandonner. Désenchantée. « Je m’étais interdit de craquer en prépa car je pensais qu’à l’Ecole spéciale, les garçons tradis disparaîtraient dans la masse. J’ai cru pouvoir me débarrasser d’eux, je me suis trompée. » C’est une réalité que la jeune femme n’avait pas assez appréhendée : les garçons du groupe des tradis du lycée, fondé sur l’entraide scolaire et la démotivation des concurrents, sont des « bêtes à concours » qu’on retrouve en nombre sur les bancs de l’ESM. « En arrivant à Coëtquidan (Morbihan), j’ai retrouvé les pires, lâche Coralie. On m’a de nouveau traitée comme une sous-merde. Ce sentiment de ne jamais être à sa place est épuisant. J’ai fini par craquer. Je n’ai pas eu la force que je voulais. »

      A lire aussi L’enquête de « Libé » sème le désordre dans les rangs
      Fermer les yeux

      Le phénomène n’est ni nouveau, ni inconnu pour le ministère des Armées. Depuis la rentrée 2014, un « référent mixité » est en poste dans chaque lycée militaire et une inspection générale a lieu chaque année pour faire le tour de l’ambiance qui y règne. En 2015, la section « sciences économiques » de la prépa Saint-Cyr a été purement et simplement supprimée aux motifs de « comportements discriminatoires à l’égard des élèves féminines » et de « conduites vexatoires et blessantes » de la part des tradis. « Une mesure forte », appuie le chef du service d’information de l’armée de terre, le colonel Benoît Brulon, vers qui nous a orientés la direction de l’établissement. Elle aurait permis de « largement améliorer le climat ces quatre dernières années », continue-t-il. D’ailleurs, le rapport Galtier, rendu au ministère des Armées début 2018 à la suite de l’inspection du lycée, établit les mêmes conclusions, selon le général Pierre Liot de Nortbecourt, adjoint au directeur des ressources humaines de l’armée de terre en charge des lycées militaires et des écoles de formation initiales. « Reste une problématique dans une section », reconnaît-il. Les lettres, dans laquelle les tradis sont aujourd’hui les plus actifs. « De la méchanceté, des bêtises, un effet de groupe », brosse le général. Il s’agit de jeunes garçons qui sont déjà dans le collimateur des autorités du lycée. »

      Des témoins dénoncent pourtant un « double discours » entretenu par le commandement à la tête du lycée de Saint-Cyr. C’est vrai, à chaque début de rentrée scolaire, les petits nouveaux sont avertis par le chef de corps et les capitaines de la présence nuisible des familles tradis. « Ils font semblant de prendre les choses en main mais ce n’est que de la forme. Au vu de leur passivité tout le reste de l’année, on se demande s’ils ne cautionnent pas au fond la mentalité des tradis », explique l’une de nos sources. Selon elle, des dizaines de rapports d’élèves ont été transmis à la direction l’an passé, sans qu’aucune sanction ne soit prise. En interne, une majorité de témoins s’entendent pour dire que le véritable blocage se situe au niveau des plus hauts gradés.

      Au fond, le phénomène est simple : les prépas sont noyautées par le groupe des garçons ultras, beaucoup de filles et quelques garçons abandonnent. Les tradis, eux, parviennent à intégrer l’école puis à devenir officiers. Et se retrouvent ainsi dans la potentialité d’encadrer les formations des plus jeunes. Et sont portés, même inconsciemment, à fermer les yeux sur certaines pratiques qui leur rappellent leurs jeunes années. « Que des élèves fascistes me mènent la vie dure, je peux m’en remettre, soupire Marie, une ancienne élève de prépa littéraire. Que mes futurs chefs de régiment fassent la sourde oreille, c’est inadmissible. Le manque d’engagement des cadres encourage les éléments perturbateurs. » Et décourage les autres. Dans sa lettre, Mathilde lâche une terrible formule : « Ainsi, les fraternités se forment, c’est juste qu’il n’y a pas de sœurs. »

      #fraternité #masculinité #virilité #fascisme

    • http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/04/17/je-n-ai-jamais-rencontre-une-soldate-heureuse_1181997_3224.html

      Hypokâgne, khâgne, Sciences Po... et l’armée. Engagée à 22 ans, reçue à Saint-Cyr, Marine Baron a démissionné deux ans plus tard, révoltée par le machisme ordinaire des militaires. Elle relate son expérience dans « Lieutenante »

      Vous vous êtes engagée dans l’armée à 22 ans, vous l’avez quittée à 24 et vous avez écrit un témoignage dans lequel vous dites, dès le début : « Je ne suis pas faite pour l’armée. » Auriez-vous fait tout un livre pour ce simple constat ?

      Certainement pas. J’ai le sentiment que ce que j’ai vécu et ce que je peux en dire dépasse mon cas personnel. Il m’a été naturel d’écrire. Mon rôle dans l’armée était déjà d’écrire, j’étais officier de communication, je devais donner une bonne image de l’institution. En parallèle, il y avait ce que je vivais, et ce qu’il m’a été donné de voir chez certaines femmes militaires - il y en avait peu dans mon unité. Je me suis dit que si je ne disais pas ce que j’avais vu et expérimenté, personne ne le dirait à ma place.

      A quel moment de votre vie avez-vous eu ce désir de devenir militaire ?

      Dès l’adolescence. Je n’ai jamais rêvé d’un autre métier. Mais je ne le formulais pas vraiment, je restais assez fidèle à mon milieu bourgeois, intellectuel. J’ai fait les études qu’on attendait de moi, hypokhâgne, khâgne et Sciences Po. Je me suis mariée à 18 ans et j’ai divorcé à 21 ans. J’avais quitté ma famille pour me marier, puis mon autre famille en divorçant. Je n’avais plus d’attaches ou de comptes à rendre, je pouvais donc consentir à mon désir.

      Mais pourquoi ce désir d’armée et pourquoi la marine ?

      Sur la marine, on a beaucoup plaisanté, comme si je voulais me conformer à mon prénom, Marine... Mais la marine m’a toujours fascinée... Des voyages au long cours, une certaine idée de la liberté. Le désir d’armée ? Peut-être parce que je n’ai pas eu de vrai modèle d’autorité. Ma mère, qui m’a élevée, était... je dirais, un peu bobo soixante-huitarde, même si c’est réducteur. Mes parents étaient divorcés, et mon père n’a pas été très présent dans mon éducation. Venant d’une famille éclatée, je voulais retrouver quelque chose d’uni. C’était certainement aussi un geste de révolte contre ma mère, antimilitariste. Et un désir d’idéal - servir une cause.

      Vous citez une phrase, une sorte de maxime de l’armée : « Il n’y a pas de sexes dans l’armée, il n’y a que des militaires. » Est-ce la réalité ?

      Il y a un seul sexe, le masculin. On le sait d’emblée quand on est une femme : on entre dans l’armée avec le fantasme de s’abstraire du féminin. On a le désir de se fondre dans cette collectivité unisexe. On essaie de faire oublier qu’on est une femme, mais on est toujours rappelée à l’ordre, ramenée et réduite à son sexe. Jamais je ne me suis autant sentie désignée comme femme. Si je faisais une bourde, c’était parce que j’étais une femme. Si on faisait un exercice difficile et que je serrais les dents pour ne rien dire alors que les hommes, eux, se plaignaient, c’est tout de même moi que l’instructeur réprimandait.

      A suivre votre parcours, à lire les portraits de femmes que vous faites, on a le sentiment qu’aucune femme ne peut être heureuse dans l’armée. Pourtant les femmes continuent de s’engager et toutes ne partent pas au bout de deux ans...

      Il y en a aussi qui partent bien avant. Mais je suis persuadée que dans certaines unités où il y a suffisamment de femmes, leur condition est meilleure. Dans la marine, il y a entre 12 % et 15 % de femmes mais dans mon unité, c’était 2 %, voire 1 %. Je pense que certaines femmes militaires ne se sont pas reconnues dans mon discours. Mais je n’ai eu aucune réaction de leur part. En revanche, j’ai reçu des témoignages de femmes qui, contrairement à moi, sont restées dans l’armée et qui m’ont remerciée d’avoir brisé le silence, d’avoir raconté mon expérience dans laquelle elles se sont retrouvées.

      Un de vos supérieurs vous a dit : « Ici, les femmes ont la condition qu’elles méritent. » Avez-vous quelque chose à lui répondre ?

      Je connais ce discours. Si on morfle, c’est qu’on l’a cherché. En fait, on est venue dans l’armée seulement pour se trouver un homme. C’est stupide. Dans mon unité, certains étaient furieux de voir arriver une femme. D’autres étaient contents, mais pour de mauvaises raisons, parce qu’ils ne voient les femmes que comme des objets de désir.

      Vous citez des propos qui semblent d’un autre âge, le moindre étant de désigner toujours une femme comme « la miss ». Mais n’est-ce pas le fait d’une minorité ?

      Chacun a plus ou moins un discours sexiste. Même si seule une grosse minorité est ouvertement misogyne, c’est en fait toléré par tous, ou presque tous. Et c’est cela qui est grave : la plupart laissent faire, comme ils le font avec les propos racistes.

      Les misogynes et les racistes, ce sont les mêmes ?
      Ce serait trop simple. J’ai vu des misogynes carabinés se révolter contre des propos racistes. Et inversement, des racistes ont parfois pris ma défense. On ne peut pas s’en tenir aux idées reçues.

      Vous n’avez pas donné les véritables identités des officiers de votre unité. Mais ils ne pouvaient pas ne pas se reconnaître. Ont-ils réagi ?

      Pas officiellement. Et une fois encore, je n’ai eu que les réactions positives. Ceux qui ont détesté mon propos ne se sont pas manifestés.

      Curieusement, c’est quand vous entrez à Saint-Cyr Coëtquidan, qui apparaît comme la voie royale, que vous craquez.

      Saint-Cyr, c’était la concrétisation de mon intégration dans l’armée. Dans la marine, j’étais « volontaire officier aspirant ». C’était une situation précaire. J’ai passé le concours de Saint-Cyr dans l’enthousiasme, pour faire carrière. J’y tenais. Ma passion pour l’armée était réelle. Je voulais qu’on m’y accepte. Je ne voulais pas admettre que j’étais usée par les deux années que je venais de vivre. Je suis arrivée à Saint-Cyr, persuadée que j’allais signer pour quinze ans minimum. J’avais quelques semaines pour me dédire. J’ai soudain réalisé que je ne tiendrais pas, et je suis partie.

      Vous n’avez pas tenu, mais y a-t-il vraiment un problème de fond, qui toucherait toutes les femmes ?

      Je le crois. Certes, j’étais dans une unité très masculine. Et j’ai sûrement fait des erreurs. Mais pour les quatre femmes qui ont été dans cette unité, ça s’est mal passé. Il est impossible qu’elles aient toutes été anormalement faibles et fragiles.

      Il y a des difficultés pour les femmes dans toutes les entreprises.

      Certainement, mais, dans l’armée, il n’y a aucune acceptation de la mixité. Dès que les hommes ont peur, ils sont traités de gonzesses.

      Cela existe dans le civil aussi.

      Peut-être. Mais, dans l’armée, tant qu’il y aura, accolée au féminin, une image de faiblesse qui est l’antimodèle absolu de la ligne de conduite militaire, la situation des femmes ne sera pas bonne.

      Il y a pourtant des soldates heureuses.

      Je n’en ai pas rencontré. Maintenant que je parle avec d’anciennes militaires, je vois que certaines ont su trouver leur espace. Mais quand j’y étais, je n’ai pas rencontré une seule femme qui me dise « c’est super, l’armée ».

      Avez-vous des regrets ?

      Passé le soulagement, oui, car j’ai toujours un attachement à cette idée de servir la France, et surtout de défendre la démocratie. Je suis attachée à mon pays. D’ailleurs, combien y a-t-il de pays où j’aurais pu écrire un livre critique sur l’armée sans être inquiétée ? Et puis, bien sûr, il y a des choses qui me manquent dans la vie civile. Des rapports humains très forts, où, même dans les affrontements, on se sent vivre.

      A-t-on essayé de vous retenir ?

      Une copine de chambrée m’a dit : « Ne pars pas, tu vas à nouveau dépendre d’un homme ! » Comme si, dans l’armée, on dépendait d’autre chose que des hommes...

    • http://www.liberation.fr/france/2018/03/22/j-etais-un-bourreau-la-confession-d-un-tradi-repenti_1638206

      Oui, je traitais les féminines de « grosses », je pratiquais l’indifférence courtoise [ne plus parler aux filles, ndlr] et j’ai beaucoup ri lors du sketch de la jeune femme scalpée.

      #courtoisie #galanterie #sens_commun #manif_pour_tous #religion #catholicisme #homophobie #racisme #grossophobie

      L’État français donne des armes à ces gens là alors que ca devrait être les derniers de la terre à pouvoir y toucher.

    • C’est pas seulement les valeurs militaire, ce sont les valeurs catholiques. Un papa dans une maman pour tous, les femmes à la maison sans droit sur rien et surtout pas leur corps, soumission à la hiérarchie, croyance aveugle, goût pour la génuflexion, sado-masochisme... Rien de plus logique qu’on trouve autant de catholiques dans cette école d’artisans bouchers et surtout chez les plus agressifs contre les femmes.

    • Dit donc les éditions triomphe ca fait pas révé. Quel dessins monstrueusement moche !

      Un autre article sur l’e-monde sous #paywall
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/03/23/harcelement-moral-de-jeunes-filles-au-lycee-militaire-de-saint-cyr-l-enquete

      La jeune femme explique avoir été persécutée pendant deux ans par un petit groupe de garçons, résolus à lui faire abandonner ses études.

      On parle quant même d’un « petit » groupe d’une 60 ène d’élèves sur 230 (26% des élèves, plus d’1 sur 4 ! ) avec la hiérarchie qui les soutiens jusqu’au plus haut niveau.

      Extrêmement influents au sein de l’établissement, ces jeunes hommes gravitent dans la sphère catholique traditionaliste – ils assistent à la messe en latin le mercredi et le dimanche –, se disent souvent proches des milieux d’extrême droite et affichent ouvertement des positions contre les homosexuels et l’avortement.

      Les témoignages recueillis décrivent des jeunes hommes « prêts à tout » pour éliminer toute forme de concurrence pour l’entrée à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr – le Graal pour ces étudiants. Si bien qu’il n’est pas rare de voir arriver « les pires » à Coëtquidan (Morbihan), et par conséquent de les retrouver parmi les officiers de l’armée.

      La direction de l’établissement qui, dans un premier temps, évoquait de simples « blagues potaches », remue depuis ciel et terre pour étouffer l’écho médiatique qu’a reçu l’affaire révélée par Libération. « Ici, on laisse les filles se faire opprimer et on ne sanctionne jamais les bourreaux », déplore une ancienne élève du lycée militaire.

      L’armée veux faire croire que ces élèves misogynes, homophobe et racistes passent leur vie à Saint Cyr et ne vont pas pourrir la vie des femmes, des homos et des personnes racisées partout ou ils se rendent. Si 1/4 des militaires sont des misogynes, homophobes et racistes actifs, les 3/4 restants ça les dérangeait pas tant qu’on en parlait pas dans les journaux.

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      Le problème a été « résorbé »

      Ahah

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      Dans le commentaires de l’article, qui sont rigolos pour une fois, les fachos sont aux abois. Je découvre que les élèves de l’école Saint Cyr ont de drôles d’occupations au puy-du-fou pour faire la promo de Villier.

      https://www.youtube.com/watch?v=mBtNbd4KbAs

      https://www.youtube.com/watch?v=cGmxwGyRfNI


      Là on peu voire qu’il y en a plus que 60 « tradi » et que les femmes il n’y en a pas (même si il peut y avoir des femmes « tradi » là on en voie pas).

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      Quand la troupe tolère les femmes elles sont mise à l’arrière.
      https://www.youtube.com/watch?v=BYjW4bHMsbM


      https://www.youtube.com/watch?v=DYWPO6P_G5k

      Dans ces deux videos je remarque que les élèves noirs sont mis plutot dans les premiers rangs (sauf une ou deux exception). Ca veux pas dire qu’il y a pas de racisme, mais je pense que ca reflète la volonté de l’armée de recruté des hommes racisés (mise en avant) et surtout pas des femmes, racisées ou pas.

    • Ben, si, les Éditions du Triomphe, ça fait rêver ! Du moins certains : le Triomphe est le nom de la cérémonie de fin de première année à Saint-Cyr Coëtquidan. Les élèves y passent de rien à tout (ou presque, il reste encore quelques années d’étude…) en passant d’élèves-officiers à aspirants. La cérémonie est nocturne et son moment culminant est lorsque toute la promo est rassemblée et que « l’officiant » donne les ordres :
      – À genoux, les hommes !
      – Debout, les officiers !

      Pour l’ordre dans le défilé, je crois me souvenir de ma jeunesse, que la disposition dans le peloton est régie par taille décroissante. Ceci dit, l’autre école militaire (qui a le privilège d’ouvrir le défilé du 14 juillet) fait de façon constante le choix de mettre des filles au premier rang.

      https://www.youtube.com/watch?v=ByJ4e94yW20

      Palaiseau : ces élèves de Polytechnique vont ouvrir le défilé sur les Champs-Elysées - Le Parisien
      http://www.leparisien.fr/palaiseau-91120/palaiseau-ces-eleves-de-polytechnique-vont-ouvrir-le-defile-sur-les-champ

      Cette année, l’ordre de marche sera différent des précédents. Traditionnellement, les femmes sont devant, puis l’ordre va des plus grands au plus petits par taille, « pour effrayer l’adversaire », ajoute Joséphine. La délégation d’élèves est dirigée par un chasseur alpin et « tout est donc inversé, ce sera par ordre décroissant que nous défilerons, reprend l’étudiante. Peut-être parce qu’en montagne les plus petits ouvrent la voie ».

      Chacun a les traditions qu’il choisit.

      Ceci dit, à l’X les filles ont dû se battre puisqu’au début elles n’avaient pas accès aux vrais symboles polytechniciens :
      • elles portaient un tricorne et non le bicorne de leurs camarades garçons,
      • elles n’avaient pas droit au port de l’épée.
      Comme on peut le vérifier aisément sur cette photo d’Anne Chopinet, major de la première promo qui acceptait des filles (tricorne et absence d’épée - et donc du ceinturon)

    • A la suite de l’enquête de Libération qui a révélé le système bien rodé d’exclusion des filles au sein des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines), le conseil disciplinaire de l’établissement a voté ce jeudi l’exclusion définitive de deux étudiants impliqués dans des faits de harcèlement sexiste. Il s’agit des deux « chefs » du clan des « tradis », ce groupe minoritaire d’étudiants qui noyaute les classes prépas du lycée pour en exclure les élèves filles au prétexte qu’elles n’auraient pas leur place dans l’armée.

      Selon une source interne, une petite dizaine d’autres élèves « tradis » pourraient eux aussi passer devant le conseil de discipline dans les semaines à venir. Le 4 avril dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était engagée devant l’Assemblée nationale à exclure de Saint-Cyr-l’Ecole « les élèves impliqués dans ces faits ».

      Cette première exclusion est surtout symbolique : ces jeunes hommes de deuxième année de prépa sont autorisés à passer les concours (qui débutent la semaine prochaine) et ne manqueront finalement que les sessions de révisions du mois de mai pour préparer les oraux (les cours sont d’ores et déjà terminés).

      http://www.liberation.fr/direct/element/harcelement-au-lycee-militaire-de-saint-cyr-deux-eleves-tradis-definitive

      Je rappel ce que cette brève désigne par « minorité » : un groupe d’une 60 ène d’élèves sur 230 (26% des élèves, plus d’1 sur 4 ! ) avec la hiérarchie qui les soutiens jusqu’au plus haut niveau.
      2 exclusions symboliques des meneurs, 10 élèves en conseil de dicipline ce qui ne changera rien à l’ordinaire de ce que s’infligent ces machos dans leur club fasciste, et pas de conséquences dans la hiérarchie de l’école qui est pourtant clairement impliquée dans tous les témoignages. L’armée valide le comportement des tradis en faisant quelques gesticulations vaguement symboliques pour la presse.

  • Revendiquer son #racisme : les limites de la méthode #Steve_Bannon en #France
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170318/revendiquer-son-racisme-les-limites-de-la-methode-steve-bannon-en-france

    Marine Le Pen et l’ancien conseiller stratégique du président des États-Unis, Steve Bannon, le 10 mars © Reuters En exhortant les militants du #Front_national à porter « comme une marque de fierté » leur racisme, l’ancien conseiller de Trump se réapproprie les codes d’une contre-culture forgée par des groupes minoritaires. Retour sur un rapt.

    #Homophobie #Minorités

  • « Dès l’école, le mélange entre filles et garçons n’est pas la norme »
    http://www.liberation.fr/debats/2018/03/08/des-l-ecole-le-melange-entre-filles-et-garcons-n-est-pas-la-norme_1634668

    Dans vos travaux de recherche, vous constatez un problème de mixité dès l’école…

    Au sein d’un établissement scolaire, dans la cour de récréation, mais aussi dans la mise en rang, à la cantine, les enfants sont très séparés… Quand on s’immerge, on réalise que le mélange entre filles et garçons n’est pas la norme. Il y a presque une absence de la relation. Dans la cour de récréation, les garçons occupent l’espace central, les filles sont en périphérie. Ce sont des mécanismes qui posent à la fois la question de la relation et de l’aménagement, car la cour de récréation est un micro-espace public.
    D’où provient ce partage inégal de l’espace entre fille et garçon dans la cour de récréation ?

    Je fais dessiner des cours de récréation aux enfants en classe, ce qui permet de comprendre la façon dont ils la perçoivent. Le terrain sportif, qui est souvent un terrain de foot, occupe un espace central dans la tête des enfants. Même si le terrain est à une extrémité de la cour, les enfants représentent cet espace au centre de leur dessin. C’est vraiment le lieu de toute l’attention dans une cour de récréation. Il est l’objet de tous les désirs, de tous les regards, y compris de ceux qui voudraient jouer et qui ne peuvent pas. C’est le lieu où l’on trouve le plus de garçons, de la mise en scène de la masculinité et de la performance, donc le lieu où il faut être. Même quand on ne peut pas y entrer, on le regarde.
    Donc cette répartition est liée à des représentations intégrées très tôt par les enfants…

    C’est une construction, par la société et le milieu éducatif, de ce qu’est le monde des filles et le monde des garçons. Ce n’est pas tellement la question des stéréotypes qui pose problème, mais la hiérarchisation qui se cache derrière : le monde des hommes est valorisant et valorisé. Certaines petites filles disent « moi je n’ai pas de problème à aller sur un terrain de foot, si je veux y aller je n’ai qu’à m’imposer », cela montre bien qu’il faut adopter ce type d’attitude pour qu’il y ait un rapport de force, une négociation.
    Et du côté des garçons, y a-t-il aussi des interdits implicites ?

    Cela est moins visible, mais eux disent qu’ils ne peuvent pas s’autoriser les jeux de filles : « Oui, les filles ne peuvent pas jouer sur le terrain de foot mais moi je ne peux pas danser au milieu de la cour de récréation. » Pour les garçons, aller dans le monde des filles, c’est la honte, c’est décevoir parce que dans le monde des hommes, il y a une exigence de performance.
    Le choix d’un équipement sportif tel qu’un terrain de foot a donc une incidence dans la construction des rapports hommes-femmes…

    Si les équipements n’ont aucune influence sur la possibilité de vivre ensemble, alors pourquoi ne fait-on pas un espace de danse ? Quand vous prescrivez un usage dans l’espace public, c’est à dire du foot, du skate, vous proscrivez tous les autres, sur cet espace là vous ne pouvez pas faire d’autres jeux. Parce qu’on a créé un terrain de foot, validé et accepté par tous, on ne peut pas faire un autre jeu qui serait plus collaboratif. C’est comme une privatisation de l’espace public. Oui ça exclut des personnes, des femmes, des personnes en surpoids… Or la cour de récréation doit rester un espace de liberté. Quand on discute avec les enfants, on se rend compte qu’il y a des enfants qui veulent mais qui ne peuvent pas. Donc dire que les filles ne veulent pas jouer au foot parce qu’elles n’en ont pas envie est faux.
    Vous avez notamment observé que les filles apprennent à ne pas être physiquement dans l’espace, à moins de négocier, elles ne font que le traverser. Tandis que certains garçons n’apprennent pas à renoncer et restent au centre…

    Les garçons se sentent légitimes dans l’espace public, les femmes beaucoup moins. Et quand vous ne vous sentez pas légitime, c’est beaucoup plus compliqué de négocier. Cela soulève la question de l’égalité dans la relation. Vous êtes dans un espace parce que vous avez le droit d’y être. Le partager, c’est avoir une part égale du même gâteau, il n’y a pas un couloir pour les femmes et un autre pour les hommes. C’est pourquoi la question de la négociation et du renoncement est importante. Je dis souvent que les filles mésaprennent la négociation et que les garçons n’apprennent pas le renoncement.
    Comment concevoir une meilleure mixité dans ce type d’espace ?

    Tout commence par le questionnement. Est-ce que j’ai le droit de jouer mais je ne le fais pas ? Est-ce que je joue au foot alors que je suis une fille ? Il faut discuter avec les enfants, qu’ils aient la possibilité de prendre conscience de cela, de s’exprimer dans un endroit où il y a un adulte. Cela peut se résumer à une heure de débat en classe. Il faut que ceux qui sont de l’autre côté de la ligne puissent dire à ceux qui sont à l’intérieur qu’il y a un problème. Nous devons changer les règles de la relation. Il faut penser à la façon de faire des jeux mixtes dans la cour de récréation, je leur fais aussi redessiner leur cour. Aborder ce sujet avec les enfants permet de proposer une alternative, de manière à ce qu’ils aient un argumentaire sur la question, pour pouvoir négocier entre eux.
    Vous dites aussi que le sexisme, en hiérarchisant les hommes et les femmes, participe à créer les phobies envers les homosexuels, les trans, les lesbiennes…

    La question de l’égalité femme-homme comprend la question de l’égalité entre tous les êtres humains. Or la distinction entre ces deux groupes d’êtres humains est très forte. Nous avons construit un vêtement social sur ce qu’est être une femme, une petite fille, un mère, un métier de femme… Qu’est ce qui est gênant dans le fait que deux hommes soient ensemble ? C’est l’idée qu’être perméable à la place que doivent en théorie occuper les femmes est problématique. D’ailleurs cela ressort quand on en parle avec des enfants et des ados. Les garçons disent qu’ils ne veulent pas danser dans la cour de récréation non pas parce que faire « un truc de fille », c’est neuneu ou que c’est nul, mais parce qu’ils ont peur d’être traités d’homosexuels. Lutter contre cela est très compliqué.
    Dans les loisirs non plus, la mixité n’est pas au rendez-vous…

    Les cours d’EPS sont presque le seul lieu où il y a une pratique sportive mixte en France. Tout le financement public finance la séparation des filles et des garçons, et ce dès l’école élémentaire. Quand vous décidez de ne pas mélanger filles et garçons pour la pratique sportive, vous doublez la dépense, en termes d’équipements et d’animateurs. Il y a l’idée que ce ne serait pas juste de les mettre ensemble, pas compétitif. Il y a l’idée que tous les garçons entre eux sont à équivalence de performance, ce qui est totalement faux, ça ne fonctionne pas. C’est pour cela qu’il faut travailler sur toute la chaîne, de la cour de la récréation, jusqu’à l’espace public, en passant pas le loisir des jeunes.
    Les pouvoirs publics en ont-ils pris conscience ?

    ll y a un manque d’argent pour régler ces problèmes, pour financer des interventions dans les classes, des formations des enseignants. Certaines collectivités et écoles s’en préoccupent mais ça n’a pas une grande ampleur. Les urbanistes aussi doivent réfléchir à la mixité hommes-femmes. Mais attention, il faut travailler sur le projet, parce qu’on peut très bien produire des inégalités dans le mélange. Les valeurs humaines, du vivre-ensemble, doivent reprendre le pas sur la norme de genre qui nous sépare.
    Margaux Lacroux

    • Me/ souviens du lycée, le terrain de sport était au centre de la cour et délimité au sol, un espace de type foot avec les buts de chaque côté. L’espace qui restait aux jeunes femmes était donc restreint à leur rôle, celui de spectatrices des prouesses de la collectivité masculine.

    • En réfléchissant à ce terrain de jeu entouré de spectatrices, c’est la même image de passivité imposée avec laquelle même adultes les femmes composent. Je dis composer, c’est à dire, savoir qu’on y restera enfermée parce que la seule imposition de l’égalité individuel se fait par la transgression. Et la transgression ne fait jamais que ramener le groupe des femmes à la règle initiale de l’inégalité, sur ce terrain ou un autre.
      Juste de quoi prendre un peu d’air avant de repartir en apnée.

    • J’ai pas de souvenir d’avoir été spéctatrice. Le foot ca m’interessait pas. Si je regardait parfois c’etait dans l’inquiétude de me prendre un ballon. C’est vrai que c’était central quand meme le foot, mais je voyais ca comme un danger et pas un spectacle. J’avais lu un article interessant sur ce sujet qui ajoutais que l’age etais très déterminant. Le terrain de foot est reservé aux garçons d’abord les plus agés, puis les garçons plus jeunes sont admis si ils sont bons dans ce jeu et les certaines filles aussi. Ensuite les autres eleves sont répartis de manière à ce qu’au bord, dans les hais, au raz des murs ce sont les filles et garçons les moins conformes les plus jeunes.

    • @mad_meg j’avais pas besoin d’être intéressée par le foot pour me retrouver assignée au rôle de spectatrice vu qu’il n’y a pas grand chose à faire d’autre dans l’espace octroyé

    • Je cherche pas à contredire ce que tu disait sur le fait que les filles étaient spectatrices dans tes écoles ou qu’elles ont symboliquement ce statut passif. Mais je trouve que c’est un mot un peu doux par rapport à ce qu’était le foot pour moi. C’etait une menace physique au centre de la cour, un stresse à chaque récré. Une menace concrète, qui fait des bleus sur le corps à coups de ballons sois disant « perdus ». Dans mon souvenir les filles ne regardaient pas les garçons jouer au foot, c’était pas un spectacle pour elles. Ca ne les intéressaient pas, elles jouaient à l’élastique, à la marelle, à la corde à sauté, à chat-perché, aux billes, elles s’inventaient des histoires, elles discutaient entre elles et avec les garçons qui n’étaient pas autorisés ou pas intéressés par le foot... Et malgrè cette relégation à la périphérie on était pas tranquilles. Le foot débordait sans cesse de son espace

      Il fallait faire attention pour aller aux toilettes car les footeux étaient au milieu du chemin, au milieu de tous les chemins vu que c’était le centre. Ca imposait des détours, des contournements, de la vigilance. C’est bien plus relou que d’être seulement spectatrices. Quant il pleuvait c’était encore pire, les petits dominants venaient footer dans le petit préau bondé et là c’était encore plus stressant.

      En plus il fallait faire ce foot en cours de sport, comme si c’etait pas assez chiant de subir ca pendant les récrés, on devait pousser ce ballon sous la contrainte des profs, des notes et subir les insultes de son équipe quant on veut pas toucher le ballon comme c’était mon cas...

      Heureusement il semble y avoir quelques petites avancées, par exemple les filles d’une amie qui sont en primaire m’ont expliqué qu’il y a quelques récrés sans ballons. Je ne sais pas comment les garçons dominants occupent ces récrées sans ballon, j’espère qu’ils n’en profitent pas pour persécuter les filles, parce que dans mon souvenir, un jeu des garçons c’était aussi de faire chier les filles et les garçons jugés pas assez oppresseurs, se moquer d’elleux...

      Faudrait que je retrouve l’article dont je parlait plus haut. Le chercheur qui a travaillé sur les récrées de primaire disait que les garçons avaient organisé une sorte de manif pour interdire aux filles de parler d’une fiction qu’elles affectionnent et qui les ennuyait car c’était un « truc de filles » (c’est à dire un truc nulle selon eux). Les filles n’ont jamais organisé de manif pour interdire le foot aux garçons (alors que le foot ca peut faire mal à des personnes qui ne pratiquent pas, contrairement à des discutions sur une fiction romantique) mais les garçons ca les dérrangaient pas de s’organiser pour réglementer et censurer les occupations des filles.
      Je vais chercher ce lien et je reviens avec.

      edit - je ne retrouve pas ce texte - j’ai trouvé celui ci mais c’est pas ce que je cherche https://seenthis.net/messages/571520
      Il me semble que j’avais trouvé ce texte sur le Cairn en cherchant j’ai trouvé ceci qu’il faut que je lise
      L’agressivité motrice en questions au sein du football
      https://www.cairn.info/revue-staps-2011-1-page-47.htm?1=1&DocId=417885&hits=7965+7956+

    • J’ai enfin trouvé ! C’etait une émission des couilles sur la table.
      L’amour c’est pas pour les garçons.
      https://www.binge.audio/lamour-cest-pas-pour-les-garcons

      Pour son deuxième épisode, Victoire Tuaillon reçoit Kevin Diter qui rédige une thèse sur “L’enfance des sentiments : la construction et l’intériorisation des normes et représentations genrées et androcentrées de l’amour chez les enfants de 6 à 12 ans.”

      Ils se penchent sur le monde impitoyable des cours de récré : comment les petits garçons apprennent-ils ce qui est (ou non) de bon goût en matière d’amour ? Pourquoi disent-ils tous, systématiquement, que “l’amour c’est nul” ou encore que “l’amour c’est pour les filles” ?

      Il est aussi question de Violetta, de “mariages” en maternelle, et plus généralement du rôle de l’amour dans la perpétuation de la domination masculine. Kevin Diter est doctorant en sociologie au Cesp-Inserm (U1018, équipe « Genre, Santé et Sexualité).

      C’est très interessant et très déprimant. Les filles apprennent qu’elles doivent aimer les garçons, les garçons apprennent qu’ils doivent méprisé et humilier les filles, et surtout ne pas les aimer, ceci est encore plus marqué dans les masculinitées des classes défavorisées. L’auteur parle d’un apprentissage chez les garçons d’une distinction entre amour sentimentale et amour sexuel. Sauf que je voie pas trop l’amour dans le sexe puisqu’il n’y a justement pas de sentiments.
      L’étude est en version texte ici mais sous paywall ; https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2015-2-p-21.htm

  • Des conférences catholiques sur « l’accompagnement » des homosexuels indignent des associations LGBT
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/02/27/sud-ouest-des-associations-lgbt-s-elevent-contre-des-conferences-catholiques

    L’évêché de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) a suscité l’indignation d’associations LGBT par sa décision d’organiser des conférences publiques sur « l’accompagnement des personnes à tendance homosexuelle », en liaison avec un groupe catholique américain ultraconservateur qui prône la chasteté pour les homosexuels.

    Le 7 mars à Bayonne et le 8 mars à Pau sont en effet organisées des conférences, animées par l’abbé Louis-Marie Guitton, délégué épiscopal pour la famille du diocèse de Fréjus-Toulon et aumônier national de l’association Courage.

    Lire aussi : L’homophobie au quotidien persiste en France
    Une association américaine ultraconservatrice

    Sur son site Internet, cette association américaine se présente « comme un groupe de catholiques attirés par les gens de même sexe » mais choisissant la chasteté, et dont les membres « sont guidés par des chapelains attentionnés qui leur proposent réconciliation et direction dans leur vie spirituelle ».

    « Elle a été créée dans les années 1980. Elle est arrivée en France dans le sillage de la mouvance du mariage pour tous », explique Benat Gachen, président de Los Bascos, une association LGBT de Bayonne, qui a appelé « à un rassemblement bruyant et déterminé » lors de la tenue des conférences.

    « L’association Courage, partenaire de cette réunion, fait l’objet de plusieurs plaintes aux Etats-Unis, où elle organise des “thérapies de guérison” de l’homosexualité. Loin d’aider et de soutenir les personnes LGBT, ce type de réunions peut créer chez elles un sentiment de culpabilité relatif à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre. »

    La Miviludes saisie

    SOS homophobie et le mouvement LGBT chrétien David et Jonathan ont annoncé par communiqué avoir saisi la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et soulignent « l’irresponsabilité de la Conférence des évêques de France », à qui elles demandent, comme au diocèse de Bayonne, l’annulation des conférences.

    Lire aussi : Les actes homophobes repartent à la hausse

    « Ces conférences sont dangereuses. La clé de voûte du discours de l’abbé Guitton est que l’homosexualité est une déviance, ça heurte frontalement toutes les avancées législatives de notre pays », dénonce Benat Gachen.

    Ce type d’enseignement « est susceptible d’engendrer de profondes souffrances psychologiques, un isolement, des pratiques à risque, voire un rejet de soi qui peut conduire à des tentatives de suicide », dénonce l’association David et Jonathan.

    L’évêque de Bayonne, contacté par l’AFP, n’a pas souhaité communiquer sur ce sujet. Mgr Marc Aillet est connu pour ses positions sur l’avortement. Il avait notamment déclenché une polémique à la mort de Simone Veil, en juillet 2017, pour un tweet contre l’avortement. Il organise chaque mois à Bayonne le Rosaire pour la vie, des prières de rue où jusqu’à quarante participants se mettent à genoux pour prier et demander la fin du droit à l’avortement.

    #homophobie #catholicisme

  • L’Europe des #anti-genre

    Ce panorama des mobilisations contre le mariage homosexuel dans 12 pays européens met en exergue le processus d’unification de divers mouvements conservateurs sous la bannière fédératrice de la « #croisade_anti-genre ».


    http://www.laviedesidees.fr/A-propos-de-R-Kuhar-et-D-Paternotte.html
    #genre #livre #LGBT #mariage_pour_tous #résistance (mais cette fois-ci utilisé comme résistance à l’ouverture...) #homophobie #anti-LGBT

  • Le centre LGBT de Nantes privé d’une subvention par la justice - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/02/15/le-centre-lgbt-de-nantes-prive-d-une-subvention-par-la-justice_1629979

    Incompréhension, consternation et inquiétude : voilà, en trois mots, le sentiment des militants LGBT+ nantais depuis l’annulation début février d’une subvention municipale au Centre Lesbien, gay, bi et trans local par le tribunal administratif de Nantes. Sonné par cette décision « politique », le monde associatif LGBT a appelé, en réaction, à un rassemblement de soutien dans le centre de la métropole bretonne jeudi soir derrière le slogan #touchepasamoncentre, histoire de « ne pas laisser le débat aux mains des réactionnaires ».

    « Cette décision partisane pourrait créer un précédent dangereux pour le tissu associatif LGBT, s’alarme à ce sujet Trisha Gressus-Nallapane, responsable de l’antenne Atlantique de l’Association des parents gays et lesbiens (APGL), jointe par téléphone. C’est pour ça qu’on est mobilisé, d’autant qu’on ne s’attendait pas à ce jugement : il faut qu’on montre qu’on ne se laisse pas faire. » « La mairie nous a assuré qu’elle ne nous mettrait pas dans le rouge, mais si à la longue ce jugement est validé, cela aurait des répercussions nationales », craint pour sa part Noé Parpet, président de Nosig, l’association gestionnaire du centre, surpris et amer. Et pour cause : la semaine passée, à Marseille, la branche locale de la Manif pour tous a également attaqué en justice une subvention de 100 000 euros accordée à la Lesbian & gay parade Marseille par la municipalité pour l’organisation de l’Europride à l’été 2013.

    Qu’est-il exactement reproché au Centre LGBT de Nantes et quels sont les arguments avancés par les juges administratifs pour prononcer l’annulation de l’aide financière ? En vertu d’une convention pluriannuelle, le conseil municipal de la ville de Nantes, à majorité socialiste, a adopté en février 2016 une délibération accordant une contribution financière d’un montant de 22 000 euros au Centre LGBT, qui se trouve par ailleurs régulièrement vandalisé. Cette subvention représente un cinquième du budget de l’organisation, principalement alloué à la location des locaux et au paiement des salariés. Mais elle n’a apparemment pas été du goût d’une contribuable nantaise – son identité n’est pas connue –, qui a décidé de la contester.

    Représentée par l’avocat Bernard Rineau, candidat malheureux du Parti chrétien-démocrate (PCD) lors des dernières législatives en Loire-Atlantique, cette mystérieuse plaignante a donc saisi le tribunal administratif en 2016 puis en 2017 au motif que cette aide ne répondait pas à « un intérêt public local suffisant » et que le Centre LGBT a apporté « son soutien à la gestation pour autrui, pratique illicite pénalement sanctionnée ». Elle s’est ici appuyée sur l’organisation le 27 novembre 2015 d’une réunion d’information sur la GPA dans les locaux du centre par l’APGL en présence d’un couple ayant eu recours à une mère porteuse. Un événement promu par le Centre LGBT à partir duquel les juges, ont donc considéré que « l’attribution de la subvention litigieuse par la ville de Nantes ne peut être regardée comme exempte de tout motif politique » et qu’elle est par conséquent « entachée d’irrégularité ». La région Pays de Loire avait utilisé le même argument l’an passé pour sucrer une subvention à l’association pour l’organisation d’un festival de cinéma.
    « Instrumentalisation politicienne du prétoire »

    Y a-t-il un risque de faire jurisprudence ? « La motivation de la plaignante est plus que contestable, ce jugement a donc vocation à être infirmé par la cour d’appel », estime l’avocate et militante lesbienne Caroline Mecary, contactée par Libération, qui voit dans l’argumentation des juges « une lecture erronée de ce que fait le Centre LGBT, lieu de débat le plus large possible d’idées. Et puis, le tribunal administratif n’a pas à se faire juge des choix politiques d’une majorité élue ». L’avocate dénonce par ailleurs « une instrumentalisation politicienne du prétoire » croissante par les mouvements néoréactionnaires depuis plusieurs années.

    Un constat similaire à celui de la maire de Nantes Johanna Rolland, qui a depuis fait appel du jugement et fait revoter une subvention à l’association lesbienne, gay, bi et trans bretonne. « Ce qui est en jeu, et c’est extrêmement sérieux, c’est la liberté d’expression et d’association. Il y a dans le pays des tentatives de retour en arrière de la part d’une France conservatrice », soutient à ce sujet l’édile socialiste, jointe par Libération. Et ce, en plein états généraux de la bioéthique lancés par le gouvernement à la mi-janvier pour discuter entre autres de l’ouverture de la Procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes ou du sort réservé à la Gestation pour autrui (GPA), pour l’instant interdite en France.

    #PMA #GPA #homophobie #Manif_pour_tous #sens_commun #enMarcheVersAF

  • L’éducation affective, relationnelle et sexuelle catholique : quelques remarques d’une féministe qui en passa par là – Les antiféminismes sont tout à fait fascinants
    https://lesantifeministessonttoutafaitfascinants.wordpress.com/2017/12/14/leducation-affective-relationnelle-et-sexuelle-catholique-quelques-remarques-dune-feministe-qui-en-passa-par-la

    Les institutions catholiques françaises n’ont jamais autant parlé d’éducation relationnelle, affective et sexuelle. Cela ne peut se comprendre indépendamment de l’émergence de cette question dans le cadre scolaire en contexte français, et surtout sans prendre en compte le statut des écoles privées catholiques en France et le rapport des catholiques français à l’Éducation nationale.
    Petit historique récent : l’éducation sexuelle, l’éducation nationale et l’enseignement catholique

    Pour m’en tenir à la période récente et éviter de parler de temps que les moins de trente ans comme moi ne peuvent pas connaître, rappelons quelques jalons majeurs de cette réflexion sur l’éducation sexuelle : l’information sur la sexualité à l’école est au programme depuis un certain temps, mais en 2001, la loi prévoyant trois séances d’éducation par an dans les établissements marque une étape majeure. Cette loi stipule précisément qu’ « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles et par groupe d’âge homogène ».

    En avril 2010, au terme d’une réflexion continue, le Secrétariat général de l’enseignement catholique publie le texte d’orientation « L’éducation affective, relationnelle et sexuelle dans les établissements catholiques d’enseignement », qui fixe les objectifs et les principes d’une éducation catholique à la sexualité en France.

    #catholicisme #culture_du_viol #viol #homophobie #pedo-viol #education #religion

  • « L’#homosexualité est une abomination » : la #Cour_de_cassation annule la condamnation de #Christine_Boutin - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/01/09/l-homosexualite-est-une-abomination-la-cour-de-cassation-annule-la-condam

    Un propos « outrageant » mais pas une « exhortation à la haine ou à la violence à l’égard des personnes homosexuelles ». Au terme de deux longues années de bataille judiciaire, la Cour de cassation a annulé ce mardi la condamnation pour incitation à la haine de l’ancienne ministre du Logement Christine Boutin après des propos dans une interview accordée à la revue Charles où elle qualifiait l’homosexualité d’« abomination ».

    #justice

  • Deux amis hétérosexuels se marient pour éviter les droits de succession
    http://immobilier.lefigaro.fr/article/deux-amis-heterosexuels-se-marient-pour-eviter-les-droits-de-suc

     » LIRE AUSSI - Succession : les solutions pour payer moins de droits

    Les deux époux en ont profité pour saluer la communauté gay et lesbienne en estimant que son combat avait permis de mettre fin à une discrimination qui avait toujours existé jusque-là et que cette lutte devait bénéficier à cette communauté mais aussi à l’ensemble de la population. Pas sûr cependant que cet exemple largement médiatisé soit du goût de l’administration fiscale. Cette union rentre clairement dans le cadre des mariages blancs. Reste aux pouvoirs publics de le démontrer. Ce sera d’autant plus délicat que si Michael O’Sullivan est père de trois enfants et a toujours été hétérosexuel, ce n’est pas le cas de son mari comme l’a révélé le New York Times.

    Voici un couple qui sera bientôt canonisé par la banque du Vatican.

    Dans ce pays de solide tradition catholique où le mariage pour tous a été récemment adopté, l’événement a été très bien accueilli et même salué par certains membres du clergé.

    #cynisme #sens_commun #homophobie #mariage #héritage

    Ca me rappel ce que disait Monique Pinçon-Charlot, les classes dominantes n’ont pas d’opinion politique autre que la préservation de leurs privilèges. Le figaro n’a pas de mots assez durs pour condamné les mariage de convenance quant il s’agit d’avoir la nationalité mais si c’est pour grugé le fisc alors là c’est plus pareil.

  • Inventer une pensée « dysfonctionnelle » Politique, savoir, écriture - Web TV Live 3 (+ intervention des CRS en prime)
    https://live3.univ-lille3.fr/video-vie-universitaire/inventer-une-pensee-dysfonctionnelle-politique-savoir-ecriture.htm

    Politique, savoir, écriture… Partant du constat que notre monde, parce qu’il est traversé par des systèmes de domination, d’exploitation, de pouvoir et de violence, est mauvais, Édouard Louis (écrivain) et Geoffroy de Lagasnerie (sociologue) invitent à pratiquer une pensée dysfonctionnelle ou oppositionnelle destinée à combattre et à remettre en question ce monde mauvais. L’invention et la concrétisation de cette pensée dysfonctionnelle sont tout l’objet de cette conférence ouverte à tous.

    La conférence est d’une profondeur exemplaire et ce qu’il se passe à la fin est totalement incroyable !
    À voir jusqu’au bout pour comprendre ce qu’est la cohérence intellectuelle en action étant donné le contexte sécuritaire tendu à Lille3 apparemment.
    Je viens de trouver cet article dans le courrier picard qui explique plus précisément ce qu’il se passe hors champ. C’est totalement hallucinant !
    http://www.courrier-picard.fr/76561/article/2017-12-09/lille-3-une-conference-sur-la-violence-avec-edouard-louis-vire-laffr
    Ça finit par des menaces, les CRS, contrôles, intimidations avec le vice président dans le rôle de garde chiourme prêt à en découdre. Il y a un sacré problème ! Comme illustration de ce qui a été dénoncé juste avant, il n’y avait pas mieux.
    Ajout : le son est pourri
    #université #luttes #violence #classes_sociales #homophobie #sélection #Philippe_Vervaecke

    Complément : https://twitter.com/gdelagasnerie/status/939491215808106497 dont 1 vidéo de ce qu’il se passe après la conférence.

  • Qui sont les personnes les plus victimes d’insultes dans la rue ?
    http://www.20minutes.fr/societe/2183607-20171207-personnes-plus-victimes-insultes-rue

    Dans la rue, le métro, au bar, un « mademoiselle » resté sans réponse se transforme rapidement en « salope »… Depuis des mois, le harcèlement de rue et les agressions sexuelles sont sous le feu des projecteurs avec #balancetonporc, #metoo et l’intérêt politique sur la question des inégalités entre hommes et femmes. Une large étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’enquête Virage (Violences et rapports de genre) (1), aide à objectiver cette violence verbale et physique subie par nombre de femmes aujourd’hui en France.

    L’Ined dessine une carte-type du harcèlement de rue https://t.co/41UXcAhJNh
    — lacroix.com (@LaCroix) December 7, 2017

    Globalement, on peut retenir que les jeunes femmes vivant dans les grandes villes sont les plus touchées par ces violences, drague en tête, harcèlement, atteinte sexuelle et insultes ensuite.

    >> A lire aussi : Les jeunes femmes des grandes villes sont les plus touchées par les violences dans les espaces publics

    C’est sur ces agressions verbales en face-à-face, un catalogue d’expressions fleuries, que se concentre la chercheuse Amandine Lebugle, qui prépare une publication pour l’été 2018. Autant de (gros) mots qui révèlent le poids du sexisme ordinaire.
    Seule violence aussi courante chez les hommes que les femmes

    Si les hommes et les femmes ne sont clairement pas égaux face au harcèlement sexuel et à la drague de rue, une seule violence touche autant les deux genres : les insultes. En effet, 8 % des femmes et 8 % des hommes interrogés ont été injuriés dans l’année écoulée. C’est la violence la plus répétée pour les hommes. Et la deuxième pour les femmes, loin derrière le fait d’être sifflé(e), interpellé(e) ou abordé(e) (20 %). Des insultes si courantes qu’elles choquent peu : 55 % des femmes et 97 % des hommes insultés déclarent que cela n’est pas grave.

    Comme pour l’ensemble des violences dans les espaces publics, elles sont l’apanage du sexe masculin : « 75 % des femmes ont été insultées par des hommes ainsi que 90 % des hommes », précise Amandine Lebugle.
    Des injures qui augmentent avec l’âge

    Autre enseignement de ce focus sur les insultes dans l’espace public : les hommes en sont victimes quel que soit leur âge. En revanche, les femmes, plus elles prennent de rides, plus elles sont ciblées par ces attaques verbales. Mais moins elles mentionnent des situations de harcèlement et d’atteinte sexuelle…

    >> A lire aussi : « Tu m’aimes, tu me respectes ». La campagne contre les violences sexuelles pour les 15-18 ans
    Et l’insulte number 1 est…

    En s’appuyant sur l’analyse de 2 300 insultes, Amandine Lebugle a catalogué les plus usitées. Et constate que les attaques varient selon le genre de la victime. Les insultes les plus fréquentes pour une femme sont « salope » (23 %), « connasse », « pute », « conne ». Pour les hommes, c’est le mot « connard » (25 %) qui se classe en tête, avant « con », « enculé », « fils de pute ». Des injures souvent amplifiées par un adjectif comme « sale », « vieux », « grosse ».

    >> A lire aussi : Injures, violences physiques, menaces... Plus de mille victimes d’infractions « anti-LGBT » ont été recensées en France en 2016
    Les femmes attaquées sur une sexualité libérée… les hommes sur l’homosexualité

    Le registre le plus mobilisé concerne la sexualité et vise surtout les femmes : 40 % des femmes contre 4 % des hommes. « On voit que les insultes faites aux femmes ont trait à une sexualité libérée, en revanche les hommes sont victimes de propos sur l’homosexualité ou la sexualité libérée de leur mère », reprend la chercheuse à l’Ined. Les femmes ont toujours tort…

    Deuxième registre identifié : l’incapacité physique ou intellectuelle. Ces attaques sur le manque d’intelligence visent plus fréquemment les hommes (45 %), même si les femmes ne sont pas en reste (30 %). « On constate que les insultes sur le registre sexuel viennent plus d’hommes et de jeunes, reprend la chercheuse de l’Ined. Alors que les femmes et les personnes plus âgées ont recours à des attaques sur l’incapacité physique et intellectuelle. »

    Enfin, dernier registre, les mots doux qui dévalorisent l’apparence physique. Certains vont s’attacher à une partie du corps, comme « la blondasse », « grosses couilles »… D’autres soulignent la répulsion physique « grosse », « naine », « habillée comme un clodo », prend comme exemple la chercheuse. « On constate une ambivalence : on reproche à une femme d’être trop attirante… mais celle qui ne l’est pas assez se fait aussi insulter », synthétise-t-elle.

    >> A lire aussi : Marlène Schiappa. « La lutte pour l’égalité femmes-hommes est un combat culturel »

    Et Amandine Lebugle de conclure : « Globalement, les stéréotypes de genre sont très présents dans les insultes dans l’espace public : dans 79 % des violences verbales à l’encontre des femmes et 77 % à l’encontre des hommes. On parle beaucoup d’insultes à caractère raciste, qui existent certes, mais cette étude montre l’importance des insultes à caractère sexiste, qui sont moins relevées. »

    Le #sexisme et les stéréotypes de #genre sont très présents dans les #insultes proférées entre inconnus dans les espaces publics pic.twitter.com/98WMjEuys1
    — Ined (@InedFr) December 7, 2017

    (1) L’enquête Virage, qui porte sur les violences interpersonnelles sur les douze mois précédents, a été réalisée en 2015 auprès de 15 556 femmes et 11 712 hommes.

    #insultes #injures #sexisme #domination_masculine

  • Harcèlement en ligne : l’impact inquiétant - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/des-femmes-du-monde-entier-font--etat-de-stress-dangoisse

    Des femmes du monde entier font état de stress, d’angoisse et de crises de panique générés par ces expériences en ligne délétères.

    Internet peut être un espace effrayant et toxique pour les femmes. Chacun sait que la misogynie et les violences prolifèrent sur les plateformes de réseaux sociaux, mais ce sondage montre à quel point les conséquences des violences en ligne sont désastreuses pour les femmes qui en sont la cible.

    Les effets ne disparaissent pas lorsque vous vous déconnectez. Imaginez que vous recevez des menaces de mort ou de viol lorsque vous ouvrez une application, ou que vous vivez dans la peur que des photos privées ou à caractère sexuel soient partagées sur Internet sans votre consentement.

    Le danger particulier des abus en ligne est la rapidité avec laquelle ils peuvent se propager – un tweet violent ou injurieux peut se muer en un déluge de haine ciblée en quelques minutes. Il est temps que les entreprises de réseaux sociaux prennent ce problème au sérieux.

    Nous avons commandé un sondage à IPSOS MORI au sujet des expériences vécues par des femmes âgées de 18 à 55 ans au Danemark, en Italie, en Nouvelle-Zélande, en Pologne, en Espagne, en Suède, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

    #harcelement #domination_masculine #sexisme #misogynie #culture_du_viol #racisme #homophobie #transphobie #cyber-harcelement #internet #réseaux_sociaux #masculinisme

    • C’est ce que je trouvait interessant dans la phrase. La rue n’est pas un espace de liberté pour les femmes. Les hommes se comportent comme des matons. Ils surveillent les déplacement des femmes. Ils réglementent les uniformes qu’elles doivent porté et les temps de promenade . Si tu marche trop lentement ou si tu te balade sans objectif ils te harcelent et punissent les femmes qui ne sont pas accompagnées d’hommes. Par exemple le simple fait de montré une alliance fait que la plus part des hommes abandonnent leur traque d’une femme en rue. C’est un peu comme si tu devait montrer qui est ton controleur judiciaire.

    • J’entends bien ton propos.
      Je continue à trouver cela effrayant (alors que je n’y suis pas confronté) et je comprends que ça doit être encore plus effrayant de devoir le vivre au quotidien.
      Après je ne suis pas sûr que cette comparaison parle à grand nombre d’hommes (puisque c’est à eux que ça s’adresse au départ).

    • ca parle à leur homophobie comme le précise avec justesse @fsoulabaille
      La comparaison à d’autres défauts, je sais pas si la prison est vraiment comparable et comme j’ai pas fait de prison je ne peu pas en jugé.
      J’aime bien ce que j’ai deja expliqué mais je reconnaît que ca fonctionne seulement avec les hommes cis-hétérosexuels qui ont deja un minimum de culture féministe.

    • l’ensemble véhicule trop de clichés et à plusieurs niveaux.
      C’est un homme blanc CSP+ qui en parlant de la population carcérale majoritairement noire et pauvre laisse entendre que celle-ci est majoritairement composée de criminels sexuels, a tendance homosexuelles en milieu confiné.

      Le viol est monnaie courante en prison, les prisons sont peuplées de noirs, de latinos majoritairement pauvres. Mais c’est le patriarcat et son système de valeurs des individus selon leur sexe, leur genre, leur origine et leur orientation sexuelle qui crée cette pauvreté des populations non blanches, non hétérosexuelles et non mâles.
      Que le patriarcat se torche le cul avant de nous donner des leçons en 4 par 3 sur des panneaux publicitaires !

  • En Tunisie, dérives autoritaires et libertés sous surveillance – JeuneAfrique.com
    http://www.jeuneafrique.com/mag/485104/politique/en-tunisie-derives-autoritaires-et-libertes-sous-surveillance

    Arrestations arbitraires, atteintes à la vie privée, humiliations, interdits de toutes sortes… Les #dérives_autoritaires liées à l’inadéquation entre de vieilles lois obsolètes et la Constitution se multiplient.

    Oct 2017 - rapport annuel de prison insider
    https://www.prison-insider.com/fichepays/tun-2016#introduction-577e269702da8

    Les conditions de vie dans les prisons tunisiennes sont difficiles : établissements vétustes, manque d’hygiène, accès problématique aux soins de santé, alimentation pauvre, activités et parloirs insuffisants, violences,#torture, etc.

    Cette surpopulation est causée par des délais de justice élevés, des peines longues et une part importante de prévenus. Le recours à la #détention_préventive est la norme. Les #prisons_tunisiennes comptent autant de prévenus que de condamnés.

    #répression #homophobie

    https://www.youtube.com/watch?v=xxAvj2cidBs

    I lived in a dream for a moment
    We’d loved in a midnight solitude
    But I never knew at the moment
    Love was just an interlude

    I thrill as your arms would enfold me
    A kiss of surrender says the mood
    Then heaven fell down when you told me
    Love’s a passing interlude

    The magic was unsurpassed
    Too good to last
    The magic my heart once knew
    Is dressed in blue

    The shadow of night all around me
    I walk in a moonlight solitude
    When I thought romance really found me
    Love was just an interlude

    The shadow of night all around me
    I walk in a moonlight solitude
    When I thought romance really found me
    Love was just an interlude

  • Masculinités noires – Les couilles sur la table
    http://www.binge.audio/masculinites-noires

    Que veut dire être un homme noir en France aujourd’hui ? Dans ce 4e épisode, il est question (entre autres) de la façon dont le corps noir est instrumentalisé ; des impacts des stéréotypes sur la vie intime ; et de la peur – celle qu’on inspire et celle qu’on éprouve.

    Pour en discuter, Victoire Tuaillon reçoit Insa Sané et D de Kabal, qui ont tous deux contribué à l’ouvrage collectif Marianne et le garçon noir, dirigé par la romancière Leonora Miano. Insa Sané est comédien, slameur et écrivain : il vient de publier le cinquième tome de sa saga Comédie Urbaine. D, ou D de Kabal, est musicien et homme de théâtre. Il joue au printemps 2018 la pièce Orestie, qu’il a écrite et mise en scène.

    https://soundcloud.com/lescouilles-podcast/masculinites-noires

    • Interessant, les autres emissions sont ici : https://soundcloud.com/lescouilles-podcast


      #domination_masculine #racisme #homophobie #mâle_alphisme #violences_policières

      La première émission explique ce que sont la masculinité hégémonique, masculinités subalternes et masculinités complices.
      Quand les hommes s’approprient une valeur qui était associé à la féminité ca ne change pas les rapports hommes femmes. Par exemple exprimé ses emotions fait par les hommes devient un acte de courage et de valeur sans faire que les femmes qui expriment leurs émotions soient vus comme courageuses et valeureuses. Ou le fait de procurer des orgasmes aux femmes devient un contrôle du corps des femmes...

    • Dans les discussions sur le web j’entend de plus en plus de gens, même des féministes me dire qu’il y a plusieurs masculintés et qu’il ne faut pas dire du mal de la masculintié parfois ca marche aussi avec virilité. Il y aurais plusieurs virilités et certaines ne seraient pas toxiques.
      Dans l’émissions sur les masculinités noirs, les hommes qui parlent disent deux trois choses sur les stigmates racistes qu’ils subissent liés à leur genre. C’est principalement une question de rivalité entre hommes blancs et hommes noirs pour la place de mâle alpha. Dans l’emission lorsque l’intevieweuse demande ce que les hommes noirs présents ont à dire des femmes noirs tout tourne autour de leur prérogatives de dominants. Les femmes noirs sont désignées comme « la femelle de l’homme noir » et on leur reproche d’avoir le droit d’allé partout (alors que les femmes noirs subissent le harcelement dans la rue et au travail) et de pouvoir entré en boite de nuit (ce qui n’est pas un privilège car l’entrée gratuite pour les femmes implique qu’elles sont un produit d’appel pour faire payé l’entré aux hommes cis-hétéro). Le problème des hommes de cette émission c’est pas que les femmes noirs soient leurs égales, c’est qu’elles couchent avec des hommes blancs. Les remarques faites par ces hommes montrent qu’ils ne connaissent rien des discriminations que subissent les femmes noires.
      Dans l’émission la question de la pauvreté de la sexualité masculine est évoqué mais avec une bonne pudibonderie homophobe de la part des hommes. Lorsque l’intervieweuse rappel que la prostate est physiologiquement un organe à jouir pour les hommes, un des hommes présent l’interromp en toussotant, pour parler de la poitrine.

      Pour les hommes noirs présent dans l’émission on est face à une masculinité subalterne. C’est à dire qu’elle voudrait bien être hégémonique cette masculinité noire et prolétaire, mais c’est la masculinité blanche et bourgeoise qui est hégémonique.
      Les masculinités sont en effet multiples mais elles sont toutes des formes diverses d’oppression des femmes.
      Il n’y a aucune forme acceptable de masculinité parce que la masculinité c’est l’expression d’une capacité à opprimé les femmes. Ce n’est rien d’autre car il n’y a aucune vertu proprement masculine ou féminine.

      Cette expression de la capacité à opprimer les femmes varie d’une classe à l’autre, par exemple les masculinités bourgeoises blanches sont plus propice à l’expression des sentiments amoureux (cf l’émission sur l’amour c’est pas pour les garçons) alors que les masculinités des classes populaires et pauvres sont dans un rejet très fort de l’expression des sentiments amoureux.
      Dire qu’il y a de bonnes formes de masculinité c’est aussi absurde que de dire qu’il y a de bonnes formes de bourgeoisie ou de bonnes formes de blanchité alors que les systèmes d’oppression sexistes, classistes et racistes sont des constructions et qu’il y a rien de bon dans les manières de dominer au sein de ses systèmes. Dans un monde sans sexisme, classisme et racisme les catégories femme/homme, prolétariat/bourgeoisie et personnes racisées/blanches n’ont plus de raison de subsisté. Plutot que de chercher une bonne manière d’être bourgeois, masculin ou d’être un bon blanc, et faire que les membres de ces catégories soient de bons tyrans, je pense qu’il faut en finir avec la tyrannie.

      Toutes les masculinités sont complices les unes des autres. Les masculinités subalternes se servent des masculinités hégémoniques pour avancé masquées et inversement. C’est ce qui fait dire à un misogyne comme @butadaie qu’il est dispensé de toute réflexion sur les violences faites aux femmes car lui n’est pas un macho comme Weinstine parcequ’il est pas riche comme lui. Le fait de ne pas être le mâle alpha le rendrait inoffensif pour les femmes, comme si les hommes des classes pauvres ne pouvaient pas opprimés les femmes. Et c’est ce qui fait dire aux masculinistes blancs que le vrai macho c’est le jeune garçon arabe ou/et noir. Technique très utilisé par les masculinistes ; « le macho c’est l’autre » et dans sa variante allié « toutes les femmes sont opprimés sauf la mienne ».

    • Sur le passage sur les femmes, je n’entends pas autant une rivalité entre masculinité que ce que tu laisses entendre là. Isan Sané indique que les femmes peuvent sortir plus, que ce soit rue ou boite de nuit, et il dit que quand tu esun homme ado et que tu sors c’est ce que tu remarques. Mais il termine en disant que c’est un « droit » qui est colonial et qui est une colonisation par la sexualité, on leur donne ce droit pour pouvoir les baiser (les femmes noires) et donc pour mieux coloniser les noirs en général. Il n’indique pas que lui aimerait garder les femmes noires pour les hommes noirs ou de ce genre.
      Quant à D de Kabal, encore moins, il ne réagit pas à ça et indique juste que par sexisme les femmes noires sont vues comme moins dangereuse, et c’est tout après ça passe à autre chose.

      Le passage sur les femmes spécifiquement est très court, et donc en si peu de temps, quand tu en conclues que leur problème principal « c’est qu’elles couchent avec des hommes blancs », je ne vois pas de phrases de leur part qui indiquent cela (citation ?), encore moins au pluriel comme s’il y avait un commun accord.

    • Précision : par contre je suis tout à fait d’accord avec toi que c’est un discours courant dans les milieux populaires. Mais là pour ce cas précis j’ai l’impression que c’est une extrapolation.

      Sinon pour la rivalité des virilités/masculinités entre noirs et blancs, illes en parlent en revanche explicitement avec l’intervieweuse dans un autre passage, et c’est pour dire que dès jeune, cette rivalité est initiée par les policiers quand ils se font arrêtés. Et D de Kabal dit que c’est un rapport très particulier et qu’il n’est pas à l’aise avec ça, il me semble.

    • Le fait qu’il ne perçoive les problématiques des femmes racisées qu’a travers les privations de ce que peuvent fait les hommes montre qu’il ne s’interesse pas au point de vue des femmes. Les femmes racisées ne peuvent pas allé partout et sont discriminées dans la rue et au travail. Le reproche de leur plus grande liberté PAR RAPPORT aux hommes de leur classe et race montre une pensée machiste. Le pbl en fait c’est que les femmes racisées puissent s’en sortir mieux que les hommes racisés et du coup échappé à la domination des hommes qui se sont désignés propiétaires. D’ou les exemples pourris de macho habituel : boite de nuit et de sois disant meilleur accès aux travail et centre ville et admire la manière dont il parle des femmes qui couchent avec les blancs ( on entend l’animatrice de l’émission s’étranglé et changer de sujet).
      C’est peut etre plus subtil que d’habitude, mais ca me frappe de voire que seuls de prétendus privilèges sont évoqués par ces hommes lorsqu’on les interroge sur les femmes noires.

  • L’édito à charge de « Charlie Hebdo » contre la PMA et la GPA - 20 septembre 2017 - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170920.OBS4922/l-edito-a-charge-de-charlie-hebdo-contre-la-pma-et-la-gpa.html

    « L’exiger [la PMA, NDLR] pour tous au nom de la ’justice sociale’, comme le revendique Marlène Schiappa, est parfaitement absurde. Sauf à considérer qu’il y a bien un ’droit à l’enfant’ – ou plutôt à un droit à produire des enfants – et que l’on veut absolument, quel qu’en soit le prix, promouvoir une société où un gosse, c’est comme un Rolex, si on n’en a pas un à 40 ans, c’est qu’on a raté sa vie. Ne serait-il pas plus simple, et pour le coup, plus juste d’avoir enfin le courage politique de dire que ne pas avoir d’enfant(s) n’est pas une maladie grave ? »

    #charlie #manif_pour_tous #sexisme #homophobie #misogynie #PMA #GPA

    Le lectorat de Charlie Hebdo est aujourd’hui très à droite : https://www.actionfrancaise.net/2017/09/21/charlie-hebdo-contre-pma

    • Le fait de jouer sur la confusion entre PMA et GPA est du pur sabotage. Personne ne défend la GPA à part quelques gay prostitueurs misogynes, mais la PMA par contre est une réalité sociale pour de nombreuses femmes, hétéros et lesbiennes qui y ont recours largement via les pays limitrophes, ainsi que pour les nombreux enfants nés de cette manière. Le fait que politique et médias présentent toujours ces deux acronymes ensemble n’a pas d’autre but que de disqualifier la PMA. Ce confusionnisme sert à perpétrer la domination masculine sur les corps des femmes et sur leurs enfants. Les hommes refusent par tous les moyens de lâcher le moindre pouvoir, même sur le plan symbolique les hommes refusent tout changement (par exemple ils donnent encor leur patronyme alors que symboliquement c’est le nec plus ultra de la domination masculine).

      La PMA, procréation médicalement assisté est un accronyme trop flou qui inclu la GPA gestation pour autrui. Il faut parler en fait d’IAD (insémination par donneur anonyme) ou de FIV (fécondation in vitro) qui sont les techniques que réclament les femmes et pas les hommes. La GPA est une forme de prostitution de la gestation qui ne doit pas être confondue avec l’IAD et la FIV.
      Arrêtons ce confusionnisme entre PMA et GPA qui ne sert que les intérêts masculins (des réactionnaires de droite et de gauche aussi bien que les gay prostitueurs qui exigent l’accès aux uterus de femmes pauvres). Il est temps que les gens qui entretiennent ce flou soient disqualifiés. Et si le gouvernement entretiens ce flou c’est en tout connaissance de cause pour pourrir le débat et occupé les gens dans des querelles sans fin et faire passer leur programme de casse sociale pendant la diversion.