• #Féminicide Qui a fait disparaître sœur Gabrielle ? Mystérieuse affaire datant de 1982 Philip Heymans, Eric Steffens

    #prêtre #assassinat #homosexualité #pédophilie #église_catholique #podcast #Belgique

    La religieuse a disparu en mars 1982 du couvent Sint-Vincent de Termonde. Une grande part de mystère entoure sa disparition depuis 41 ans. Cette affaire a tenu la petite ville de Flandre orientale en haleine, presque tout le monde a entendu parler de l’histoire. A-t-elle été assassinée par le chanoine-directeur du couvent parce qu’elle en savait trop sur sa vie sexuelle ? La justice, proche des milieux catholiques à l’époque, a-t-elle tenté d’étouffer l’affaire ? Dans une série de podcasts en dix épisodes, la VRT NWS a donné la parole aux membres de la famille de sœur Gabrielle et à de nombreux témoins qui s’expriment sur l’affaire pour la première fois.

    Une disparition mystérieuse
    Le matin du 5 mars 1982, les élèves de sixième scientifique A de l’institut St-Vincent attendent Sœur Gabrielle. En principe elle doit leur donner cours de dessin scientifique, ce sont leurs deux premières heures de cours. Sœur Gabrielle est également leur professeur principal et doit partir avec eux en voyage en Italie pendant les vacances de Pâques, quelques semaines plus tard. Mais elle n’arrive pas. Les filles attendent un moment, puis vont signaler son absence au secrétariat.

    Les autres sœurs se souviennent que Gabrielle n’était pas non plus présente à l’office du matin dans la chapelle. Mais cela arrivait assez souvent. Et Gabrielle avait eu une forte altercation la veille avec le chanoine-directeur du couvent. Ce dernier avait fait irruption dans la salle d’étude des nonnes, jeté des papiers à Gabrielle et crié qu’elle devait arrêter. Elle était partie. Mais après cela, personne ne l’avait plus jamais revue.

    Quelques jours plus tard, les élèves apprennent que sœur Gabrielle est malade et qu’elle ne partira pas avec eux en voyage scolaire en Italie. Plus tard encore, ils apprennent que sœur Gabrielle a quitté le couvent parce qu’elle serait tombée amoureuse du chauffeur de bus italien qui les accompagnait toujours en voyage. Cependant personne ne croit vraiment à cette histoire.
 

    Qui était sœur Gabrielle ?
    Sœur Gabrielle, de son vrai nom Germaine Robberechts, est née en 1926. Elle est entrée au couvent à ses 18 ans. Des générations de jeunes filles de Termonde l’ont eu comme professeur de dessin scientifique et d’esthétique. Au moment de sa disparition, elle avait donc 56 ans.

    Elle était aussi anticonformiste. Sœur Gabrielle laissait ses élèves écouter de la musique pendant les cours, elle allait parfois au café et jouait même de la batterie dans le sous-sol de l’école. « Mais c’était une vraie religieuse, très croyante », soulignent d’anciens élèves.

    Gabrielle était également l’une des rares religieuses à détenir un permis de conduire. Grâce à cela, elle est devenue le chauffeur attitré du chanoine-directeur Gaston Mornie.

    Qu’est-ce qui a pu se passer ?
    Durant des années, le silence a entouré la disparition de sœur Gabrielle. Le couvent a longtemps soutenu qu’elle était partie de sa propre volonté. Quant à la police, elle a fait circuler un avis de recherche puis s’est mise à fouiller les hôpitaux et les maisons de repos.

    La famille de Gabrielle a continué d’insister pour qu’une enquête approfondie soit menée. Selon ses proches, elle n’aurait jamais quitté le couvent comme ça, et certainement pas sans que sa famille ne soit mise au courant. Sa mère a juré de ne pas mourir avant de savoir ce qui était arrivé à sa fille. Elle décédera finalement en 1999. Elle était alors âgée de 105 ans et n’a jamais su ce qui est arrivé.

    En 1990, la justice rouvre l’enquête. Rapidement, les enquêteurs soupçonnent que le chanoine-directeur Gaston Mornie doit en savoir plus. L’homme admet qu’il est homosexuel, qu’il a de nombreux partenaires sexuels et que Gabrielle lui a envoyé des lettres anonymes lui demandant d’arrêter. Il est possible qu’elle ait également été sur la piste des irrégularités financières. Sœur Gabrielle était les yeux et les oreilles de la communauté. Elle savait tout.

    Après plus d’un an d’enquête, les policiers en sont convaincus : Gaston Mornie a assassiné la religieuse. Mais le chanoine continue de nier et aucun corps n’est retrouvé. Finalement Gaston Mornie est écarté par l’église et finit par être interné dans un institut psychiatrique après avoir abusé d’un garçon de 6 ans. Il meurt en 2011, sans jamais avoir avoué.
 
    Où se trouve Sœur Gabrielle ?
    La disparition de sœur Gabrielle a tenu Termonde en haleine pendant près de 40 ans. Dans cette petite ville tout le monde a entendu parler de cette histoire. Le corps de sœur Gabrielle a-t-il été brûlé dans la chaudière de l’institut où elle travaillait ? Son corps est-il enterré sur un terrain situé derrière l’école, où se trouvait à l’époque un chantier de construction ? En tout cas, son corps ne se trouve pas dans le jardin presbytère de Gaston Mornie : en octobre 2021, la justice a effectué des fouilles à cet endroit suite à des travaux de construction d’une salle de sport. Mais sans résultat.

    Une deuxième question est de savoir pourquoi la justice a mis si longtemps à prendre en compte les déclarations de la famille de sœur Gabrielle. Cette dernière avait pourtant tout de suite affirmé que quelque chose de grave avait dû se produire, mais il a fallu huit ans pour que cette piste soit prise au sérieux. Et au final, le chanoine-directeur n’a jamais été inculpé ni traduit en justice. Pourquoi ? 

    Pour la série de podcasts en dix épisodes de la VRT :" Waar is zuster Gabrielle ", Philippe Heymans, le journaliste de la VRT spécialisé dans cette affaire et qui est lui-même originaire de Termonde, a récolté le témoignage de dizaines de personnes : des anciens élèves, des amis et la famille de la religieuse, mais aussi du chanoine-directeur. Il a aussi rencontré des policiers, des membres du diocèse de Gand et du parquet. Pour la première fois des religieuses du couvent Saint-Vincent ont aussi accepté de parler de l’affaire. 

    « Nous nous sommes également plongés dans de vieilles archives. Tous ces témoignages permettront-ils de mieux comprendre la disparition de sœur Gabrielle ? » se demande Philippe Heymans.

    De très nombreux journaux se sont intéressés à cette affaire. Des journaux flamands bien sûr, mais aussi francophones et même l’hebdomadaire néerlandais Aktueel et le quotidien français Le Monde. Ce dernier parle de cette affaire comme d’un « cold case » belge étouffé.

    La VRT consacre une série de podcasts à cette mystérieuse affaire datant de 1982

    Source : https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2023/03/01/qui-a-fait-disparaitre-sur-gabrielle-la-vrt-consacre-un-podcas


    Le chanoine-directeur Gaston Mornie

  • Être homme sous le #nazisme
    https://laviedesidees.fr/Farges-Mailander-Marcher-au-pas-et-trebucher.html

    À propos de : Patrick Farges et Elissa Mailänder (dir.), Marcher au pas et trébucher. #masculinités allemandes à l’épreuve du nazisme et de la guerre, Presses du Septentrion. #Histoire du masculin et histoire des hommes, ce livre collectif montre que, si la masculinité nazie « idéale » s’opposait à celle des Juifs et des homosexuels, elle était elle-même questionnée et morcelée, dans la sphère privée comme à la guerre.

    #Allemagne #guerre_mondiale #homosexualité
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202212_nazommes.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20221230_nazommes.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20221230_nazommes.pdf

  • Quand Lou Reed se faisait électrocuter pour homosexualité – #Gonzaï
    http://gonzai.com/quand-lou-reed-se-faisait-electrocuter-pour-homosexualite

    Près de dix ans après la mort de Lou Reed, le label Light In The Attic publie « Words & Music, May 1965 », un album de démos de ce qui deviendra le premier album du Velvet Underground. Derrière la découverte de ces premières émulations entre Lou Reed et John Cale, c’est aussi l’occasion de revenir sur la jeunesse chaotique du New-Yorkais et le traitement par électrochocs qu’il reçut à l’âge de dix-sept ans.

    • Lou Reed . https://lightintheattic.bandcamp.com/music

      https://loureed.bandcamp.com/album/words-music-may-1965

      Light in the Attic Records, in cooperation with #Laurie_Anderson, proudly announces the inaugural title in their ongoing #Lou_Reed Archive Series: Words & Music, May 1965. Released in tandem with the late artist’s 80th birthday celebrations, the album offers an extraordinary, unvarnished, and plainly poignant insight into one of America’s true poet-songwriters. Capturing Reed in his formative years, this previously unreleased collection of songs—penned by a young Lou Reed, recorded to tape with the help of future bandmate John Cale, and mailed to himself as a “poor man’s copyright”—remained sealed in its original envelope and unopened for nearly 50 years. Its contents embody some of the most vital, groundbreaking contributions to American popular music committed to tape in the 20th century. Through examination of these songs rooted firmly in the folk tradition, we see clearly Lou’s lasting influence on the development of modern American music – from punk to art-rock and everything in between. A true time capsule, these recordings not only memorialize the nascent sparks of what would become the seeds of the incredibly influential #Velvet_Underground; they also cement Reed as a true observer with an innate talent for synthesizing and distilling the world around him into pure sonic poetry.

  • Laurie Laufer : « La psychanalyse a du mal à inventer un autre langage, à penser au-delà de Freud et Lacan »

    Alors que les études de genre, les savoirs et les théories LGBTQI + ont inventé d’autres perspectives en matière de sexualité, la discipline s’est quelque peu refermée sur elle-même et doit intégrer les changements sociétaux, explique la psychanalyste dans un entretien au « Monde ».

    Dans son ouvrage Vers une psychanalyse émancipée. Renouer avec la subversion (La Découverte, 240 pages, 18,50 euros), la psychanalyste Laurie Laufer dresse une critique sévère de sa discipline. Repliée sur elle-même, cette dernière serait dépassée, voire à contre-courant de notre société, certains psychanalystes n’hésitant pas à afficher leurs opinions contre le mariage pour tous ou contre la PMA pour les couples de femmes. Alors, la psychanalyse a-t-elle encore des choses à dire, et si oui, lesquelles ? Laurie Laufer, également professeure des universités à Paris-Cité et directrice de l’UFR Institut humanités, sciences et sociétés, invite à une relecture des principes fondateurs de sa discipline en replaçant le sujet – qu’il soit hétérosexuel, bi, homo, trans ou intersexe – au cœur de son travail analytique, sans négliger le contexte social et politique dans lequel s’inscrit sa démarche.

    Des grands concepts psychanalytiques sont aujourd’hui rejetés par les mouvements LGBTQI +, quels sont-ils ?
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    Il me semble que ce qui est plutôt rejeté, ce ne sont pas tant les concepts qu’a développés Freud, mais la façon dont certains psychanalystes les utilisent. Si des praticiens considèrent que la différence des sexes – l’un des principes fondateurs de la psychanalyse – revient à dire que l’anatomie fait le destin, cela produit une position normée et normative. Je pense que ce qui est rejeté, à juste titre, c’est la hiérarchisation, ce sont les discriminations et les oppressions que produit l’idée de la différenciation binaire. L’hétéronormativité – et la binarité qui va avec – participe d’un discours dominant, issu de ceux qui ont le privilège de ne pas être inquiétés par cette différenciation.

    De même, la notion de « femme phallique », ou de femme « puissante », est toujours considérée de manière péjorative ou dénigrante par la doxa. Mais pourquoi serait-il pathologique pour une femme de souhaiter obtenir ce que les hommes ont comme privilèges ? On associe souvent les termes « femme », « passive », « soumise » et « masochiste ». Mais à force de répéter cette association, on l’intègre. C’est notamment ce que souligne la philosophe américaine Judith Butler : nous jouons et rejouons dans le champ social les normes de genre que nous avons intériorisées ; si je veux me faire reconnaître comme femme, alors je dois jouer la passivité, la soumission, etc. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment la psychanalyse peut créer les conditions pour défaire cette chaîne de mots socialement intégrée.

    Vous rappelez que, pour Freud, l’homosexualité est une « variation de la fonction sexuelle ». D’aucuns soutiennent que la psychanalyse prédispose à l’homophobie…

    C’est en partie vrai. Plusieurs textes écrits par des psychanalystes traitaient l’homosexualité comme s’il fallait la guérir, sous-entendant que c’était une maladie. Mais ce n’est pas ce que dit Freud. Selon lui, l’homosexualité est « un choix d’objet », comme l’hétérosexualité. Il y a une sorte de détermination inconsciente qui fait que le sujet choisit son objet. C’est une forme de contingence, en somme.

    Rappelons-nous qu’à partir des années 1920 il y a un conflit majeur entre [le psychiatre et psychanalyste gallois - 1879-1958 ] Ernest Jones et Sigmund Freud. Jones s’oppose à Freud en assurant qu’une personne homosexuelle ne peut pas devenir psychanalyste. Cette pensée a irrigué la formation des analystes. Mais personne ne s’étonne qu’un hétérosexuel puisse analyser un autre hétérosexuel.

    Est-ce à dire que ce sont les disciples de Freud qui ont pathologisé l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ?

    Il est compliqué de l’affirmer, car vous pouvez lire Freud et trouver dans ses textes de l’homophobie. Il en est de même avec Lacan et la transphobie. Mais lorsque Lacan commente l’œuvre de Freud, il invite à toujours replacer ses concepts dans leur contexte historique. Il n’a d’ailleurs cessé de dire qu’il fallait réinventer la psychanalyse en permanence.

    En tant que psychanalyste, j’ai appris de ces concepts-là. Mais ce qui importe, c’est la façon dont je peux m’y référer, en lien avec les situations cliniques que je rencontre. A savoir, des configurations familiales et sexuelles différentes de l’époque de Freud ou Lacan.

    Du reste, il n’y a pas de raisons pour que la psychanalyse actuelle échappe à la droitisation de la sphère publique et politique. L’analyste n’est pas tout-puissant, en surplomb par rapport à son époque. Il y a donc des psychanalystes qui ont des positions politiques conservatrices.

    La psychanalyse a-t-elle finalement oublié d’être subversive, comme elle l’a été au moment de sa fondation ?

    Dire, comme l’a fait Freud, que l’homosexualité est une variation sexuelle, que la vie psychique est amorale, que l’enfant est un pervers polymorphe – au moment où on le considère comme candide et innocent –, tout cela est extrêmement subversif pour l’époque.

    On peut rappeler qu’en 1886 le psychiatre allemand Krafft-Ebing (1840-1902) écrit Psychopathia sexualis, ouvrage dans lequel il répertorie toutes les « déviances sexuelles », c’est-à-dire, selon lui, les actes sexuels qui ne visent pas la reproduction de l’espèce. Freud rompt avec cette idée. La question, aujourd’hui, pour moi, est de comprendre comment la psychanalyse s’est moralisée et normalisée. Et c’est en cela que Michel Foucault [1926-1984] m’intéresse. En 1975, dans une interview, il demande : « Qu’est-ce que c’est que cette pudeur sacralisante qui consiste à dire que la psychanalyse n’a rien à voir avec la normalisation ? »

    Certains psychanalystes sont restés enfermés dans la binarité sexuelle et de genre, et il y a une sorte d’affolement dès qu’on parle du corps. Car le corps est révolutionnaire, puissant, il n’est pas simplement anatomique. Il est également politique. C’est le support des formes de libération. Et c’est cette question que soulèvent la pensée, les savoirs et les théories LGBTQI +. Que peut un corps ? Beaucoup de choses, je crois. Ce sont les corps, les sexualités qui peuvent mettre le désordre dans un ordre social rigidifié.

    Les psychanalystes ne sont-ils pas suffisamment curieux ?

    C’est souvent compliqué de penser le « désordre » pour un psychanalyste, habitué à la différence des sexes et à la norme sexuelle. La pathologisation peut servir à calmer l’angoisse d’un praticien qui ne sait pas entendre une personne LGBTQI +. Il est des analystes qui préfèrent dire que ce sont des pervers ou des psychotiques, car ils n’arrivent pas à penser les personnes LGBTQI + en dehors des catégories qu’ils ont eux-mêmes figées. Ils n’ont pas vu l’aspect politique des mouvements LGBTQI + et sont restés sourds aux avancées scientifiques qui, tout au long du XXe siècle, ont remis en cause la binarité. Ils pensent une psychanalyse « hors histoire ».

    Lors de la Manif pour tous, l’expression de catastrophe anthropologique, utilisée par plusieurs psychanalystes, a été reprise en chœur par les anti-mariage pour tous et par les transphobes, se revendiquant de « la » psychanalyse, ainsi instrumentalisée. Qu’est-ce qui nous fait croire qu’il faut un père et une mère pour élever un enfant ? La question de l’œdipe est bien plus complexe que cela. L’anthropologie et la sociologie nous permettent de comprendre qu’il y a une multiplicité de formes de familles possibles.

    C’est donc cela que vous tentez de faire dans votre ouvrage, repenser votre discipline en l’inscrivant dans son temps ?

    L’idée de mon livre, ce n’est pas de dire « voilà ce que la psychanalyse peut dire des LGBTQI + », mais « voilà ce que les personnes LGBTQI + peuvent faire entendre à la psychanalyse ». Il s’agit d’analyser la façon dont la psychanalyse peut se laisser instruire par un autre discours, qui ne soit pas un discours autoréférencé. Parfois, j’ai l’impression que les psychanalystes parlent de la psychanalyse aux psychanalystes. Il faut sortir de sa bulle : le monde existe autour de nous !

    Il y a des psychanalystes qui considèrent les identités LGBTQI + comme de la « perversion sociale ». Moi, cela ne m’intéresse pas. Je ne suis pas une experte en diagnostic, et je ne suis pas dans une approche pathologisante. Quand un patient vient en séance, ma question n’est pas de savoir qui il/elle aime. Je ne suis pas là pour faire de la morale.
    Les mouvements LGBTQI + parlent de sexualité, de désir, de genre – tout ce qui intéresse la psychanalyse. Ils et elles ont écrit, pensé, produit des savoirs. A l’exception majeure de l’Ecole lacanienne de psychanalyse (ELP), qui a introduit un dialogue entre les théoriciens queers et la psychanalyse, comment se fait-il que la discipline ne soit pas allée regarder du côté de ce nouveau corpus théorique ?

    De quoi la psychanalyse souffre-t-elle aujourd’hui ?

    Je trouve que la psychanalyse n’a pas suffisamment travaillé à une épistémologie critique, à une réflexivité sur l’émergence de ses propres concepts. Comme l’a écrit le philosophe et théologien Michel de Certeau [1925-1986] dans Histoire et psychanalyse entre science et fiction (Gallimard, 1987) : « Là où la psychanalyse “oublie” sa propre historicité (…), elle devient ou un mécanisme de pulsions, ou un dogmatisme du discours, ou une gnose de symboles. » Je crois aussi qu’il ne faut pas négliger le poids des écoles psychanalytiques. II y a une sorte d’autoréférence permanente dans les formations. La psychanalyse a également du mal à inventer un autre langage, à penser au-delà de Freud et Lacan.

    Quel risque la psychanalyse court-elle en ne se réinventant pas ?

    Le risque – si c’est un risque – est d’amplifier cette idée que la psychanalyse est une pratique normative, réactionnaire. Je n’ai pas envie de sauver « la » psychanalyse, je pense simplement qu’il y a une autre façon de la pratiquer. Il y a aujourd’hui des psychanalystes qui intègrent les éléments de la théorie critique et les éléments politiques de notre société : les choses changent. Plusieurs psychanalystes se sont récemment déclarés homosexuels : c’est un geste éminemment politique. Aujourd’hui, il y a d’ailleurs une demande de « psy safe », à savoir des psys concernés ou alliés. Mais tout le monde devrait être concerné par la violence, la discrimination ou l’oppression. Depuis quand accepte-t-on que quelqu’un se fasse détruire ? C’est quand même curieux, non ?

    La psychanalyse a donc un réel intérêt pour les personnes LGBTQI + ?

    Il n’y a pas d’analyse « pour » les LGBTQI + : cela sous-entendrait qu’il y a un « eux », et un « nous » universel. En revanche, il peut y avoir des contextes de discrimination et d’oppression qui produisent des effets réels. Mais si une personne souffre ou a envie de parler à quelqu’un, de s’inventer, de retrouver des capacités d’agir et d’aimer, un élan érotique, alors la psychanalyse peut être une expérience intéressante. Judith Butler parle de l’agency– la puissance, la capacité d’agir – ainsi : « Qu’est-ce que je fais avec ce que l’on fait de moi ? » Pour le dire autrement, que fait-on avec les assignations dans lesquelles on est enfermé ? Pour l’expérience analytique, j’ajouterais : comment fais-je avec ce que je ne sais pas de moi-même ?

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/14/laurie-laufer-la-psychanalyse-a-du-mal-a-inventer-un-autre-langage-a-penser-

    #théorie #historicité #hétéronormativité #psychanalyse #droitisation #pathologisation #normes #femmes #homosexualité #homophobie #corps #sexualité

  • Nintendo now provides benefits for Japanese employees in same-sex marriages
    https://www.gamedeveloper.com/culture/nintendo-now-provides-benefits-for-japanese-employees-in-same-sex-mar

    In March 2021, [Nintendo] began providing equal benefits for employees in domestic partnerships with a person of the same sex, meaning that said employees now receive the same support that are given to employees in heterosexual marriages.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #nintendo #japon #homosexualité #hétérosexualité #égalité #couples #ressources_humaines #lgbt #shuntaro_furukawa

  • De Baruch Weil à Marcel Proust
    https://laviedesidees.fr/De-Baruch-Weil-a-Marcel-Proust.html

    Proust était-il « déjudaïsé », voire « antisémite » comme on l’a dit ? À l’occasion d’une exposition au Musée d’art et d’histoire du #judaïsme et de la parution de son ouvrage Proust du côté juif, Antoine Compagnon fait le point sur ce qu’on sait de la famille maternelle de l’écrivain et de sa réception par les milieux sionistes dans les années 1920.

    #Histoire #antisémitisme #Entretiens_vidéo #littérature #homosexualité #XIXe_siècle #roman

  • #Flee

    Pour la première fois, Amin, 36 ans, un jeune réfugié afghan homosexuel, accepte de raconter son histoire. Allongé les yeux clos sur une table recouverte d’un tissu oriental, il replonge dans son passé, entre innocence lumineuse de son enfance à Kaboul dans les années 1980 et traumatismes de la fuite de sa famille pendant la guerre civile, avant la prise du pouvoir par les talibans. Après des années de clandestinité en Russie, Amin – un pseudonyme – arrive seul à 16 ans au Danemark, où il rencontre le réalisateur qui devient son ami. Au fil de son récit et des douleurs enfouies, l’émotion resurgit. Aujourd’hui universitaire brillant installé avec son compagnon danois Kasper, le jeune homme confie un secret qu’il cachait depuis vingt ans.

    Intime et politique
    Pour retranscrire ces poignants entretiens et préserver l’anonymat de son ami, le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen, qui endosse ici à la fois la posture de l’intervieweur et de complice, a choisi la puissance évocatrice de l’animation, laquelle immerge dans le vibrant témoignage d’Amin, doublé par le comédien Kyan Khojandi. Passeurs au cynisme brutal, familles ballotées de marches éreintantes dans la neige en traversées dantesques à bord d’épaves, violences policières et corruption : si le film raconte en couleurs l’effroyable épopée du jeune demandeur d’asile afghan, les événements les plus traumatiques sont relatés dans des séquences en noir et blanc au fusain, traversées d’ombres fantomatiques. Des archives de journaux télévisés balisent aussi le récit, dont celles du naufrage du ferry « Estonia » en 1994 : ces incursions du réel trouvent une puissante résonance, alors que les drames de réfugiés se répètent, comme l’illustre aujourd’hui la guerre en Ukraine. Mêlant intime et politique, « Flee » transmet avec une rare sensibilité la dimension universelle de ces traques et exils forcés. Au travers du parcours d’Amin qui, enfant, aimait arborer les robes de sa sœur, avant de fantasmer sur Jean-Claude Van Damme, ce beau documentaire, distingué par une avalanche de prix (plus de quatre-vingts) et trois nominations aux Oscars, retrace aussi la quête identitaire d’un jeune homosexuel pour trouver sa place et vivre librement. Une bouleversante confession qui permet à son auteur de se délivrer de son lourd passé.

    https://www.arte.tv/fr/videos/075801-000-A/flee

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/62460_0

    #film #film_d'animation #documentaire #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_afghans #Afghanistan #homosexualité #LGBT #traumatisme #talibans #Danemark #secret #témoignage #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire

  • Quand les lesbiennes étaient « séparatistes »
    https://metropolitiques.eu/Quand-les-lesbiennes-etaient-separatistes.html

    Alors que les féministes de la seconde vague ont largement défendu les groupes non mixtes comme un outil de leur combat, Ilana Eloit retrace la lente et difficile légitimation d’espaces autonomes pour les femmes lesbiennes au sein même de ce mouvement. Dossier : Espaces non mixtes : l’entre-soi contre les inégalités ? 21 mai 1970, université expérimentale de Vincennes. Un petit groupe de dix-huit femmes, vêtues pour certaines de T-shirts arborant un poing levé dans le symbole de Vénus, donne le coup #Terrains

    / non-mixité, #genre, #féminisme, homosexualité

    #non-mixité #homosexualité
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_eloit.pdf

  • Gai Pied Hebdo – [سي نجيب]
    https://sinedjib.com/index.php/tag/gai-pied-hebdo
    Le site de Nedjib Sidi Moussa

    #Rachid_Taha, le chanteur-leader de #Carte_de_Séjour est un vieux pote à moi. On s’est flashé dans les années 80, quand son groupe donnait des concerts en banlieue parisienne. Grand déconneur et provocateur en diable, Rachid parle avec humour et sans ambage de la situation des Arabes en France, du code de la nationalité, et d’homosexualité. Tout à fait le genre d’amant arabe dont on rêve !

    Article de Pablo Rouy paru dans #Gai_Pied_Hebdo, n° 275, du 20 au 26 juin 1987, p. 26-27

    « Est-ce que je suis un beur ? » me dit Rachid. « Je réponds par la phrase d’un copain : « J’ai déjà du mal à être arabe à l’endroit. Comment veux-tu que je sois arabe à l’envers ! Le mot beur, je m’en fous. Les médias ont besoin d’étiquettes, mais ça fait des années qu’on emploie ce mot en banlieue. Entre nous, on s’appelle des biques, comme vous des pédés. Carte de Séjour n’est pas un groupe beur, mais bar ! (Rires.) En arabe, bar veut dire le puits où on se désaltère quand on a soif. Ceux qu’on appelle la deuxième génération ont les mêmes envies, les mêmes plaisirs que tout le monde, mais on leur refuse tout à cause de leur gueule. Il faut arrêter cette haine entretenue par les médias, les partis et les journalistes comme Louis Pauwels. Depuis la mort de Coluche, hélas, il n’y a plus personne pour gueuler contre ça ! »

    https://twitter.com/LignesDeForce/status/1481195935170543617
    #arabes #beurs #homosexualité #racisme #musique

  • Le genre et le prêtre
    https://laviedesidees.fr/Le-genre-et-le-pretre.html

    Josselin Tricou, Des Soutanes et des hommes, enquête sur la masculinité des prêtres catholiques, Puf. Autrefois placard pour homosexuels, aujourd’hui rattrapée par les scandales de pédophilie, l’Eglise catholique tente de redonner un vernis de virilité à son personnel religieux, sacrifiant ainsi à la politique du genre.

    #Société #Eglise #homosexualité #sexualité #virilité
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220106_pretre.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220106_pretre.docx

  • https://lhistgeobox.blogspot.com/2021/10/nous-les-amoureux-quand-les-homosexuels.html

    « Le 18 mars 1961, la France organise à Cannes le concours de l’Eurovision. La victoire revient au Luxembourg, par l’intermédiaire de Jean-Claude Pascal, dont la chanson "Nous les amoureux" triomphe. La diction est irréprochable et le chanteur roule les rrrrrrrr de manière irrrrrrrrrréprochable. D’une belle voix grave, il interprète une ballade a priori inoffensive et peu originale. Et pourtant...

    Les mots choisis ne permettent pas d’identifier le sexe des protagonistes, mais dans le sous-texte, la chanson raconte l’histoire de deux hommes, empêchés de vivre leur amour librement par la société de l’époque. "C’est vrai, les imbéciles et les méchants nous font du mal, nous jouent des tour, pourtant rien n’est plus évident que l’amour." »

  • Un évêque américain poussé à la démission après que ses données de localisation ont été exploitées contre lui Par Emma Confrere
    https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/un-eveque-americain-pousse-a-la-demission-apres-que-ses-donnees-de-localisa

    Un média catholique s’est retrouvé en possession de données personnelles recueillies via l’application de rencontres gay Grindr.

    Des données personnelles ont entraîné la démission d’un haut responsable de l’Église catholique américaine. Si cette affirmation paraît saugrenue, c’est pourtant ce qui est arrivé à Jeffrey Burrill, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB). À la suite de la divulgation de ses données personnelles, il s’avérerait être un utilisateur fréquent de l’application de rencontres gay, Grindr. Or, en tant qu’évêque, il doit respecter le célibat sacerdotal, c’est-à-dire ne pas se marier ni avoir d’activité sexuelle.


    L’évêque américain, Jeffrey Burill, aurait utilisé l’application de rencontres gay Grindr, en dépit du célibat sacerdotal imposé par l’Église. IdeaLabProduction / stock.adobe.com

    Un média catholique à l’origine de l’affaire
    Sa démission intervient après des allégations de « comportement inapproprié » portées à l’USCCB par une newsletter catholique, intitulée The Pillar . Le média indique que Jeffrey Burrill aurait visité des bars gays dans plusieurs villes entre 2018 et 2020, tout en utilisant l’application Grindr.

    L’article explique comment The Pillar est arrivé à de telles conclusions. Le média a eu accès aux données de géolocalisation que collecte Grindr sur ses utilisateurs via leurs smartphones, et qui sont ensuite revendues à des data brokers, ou courtiers en données. On ignore comment The Pillar a obtenu ces informations : en les achetant auprès d’un data broker, ou bien en les obtenant de la part d’un tiers ?

    Aux États-Unis, il n’est pas illégal d’acheter de tels fichiers. Aucune loi fédérale de protection des données personnelles, sur le modèle du RGPD européen, n’existe dans ce pays. Cette affaire soulève de brûlantes questions sur le respect de la vie privée et le rôle de mouchard que peut jouer un simple téléphone connecté à Internet.

    Revente des données personnelles
    Les données personnelles revendues aux data brokers sont anonymisées, puis compilées pour créer des profils marketing exploités par les annonceurs afin de cibler leurs campagnes publicitaires.

    Grindr affirme avoir partagé une variété de données personnelles avec des partenaires publicitaires dans le passé, comme des identifiants d’appareil, des données de localisation, des informations de connexion ou encore l’âge et le sexe de l’utilisateur. Mais la société affirme qu’ils ont arrêté de fournir des informations sur l’emplacement, l’âge et le sexe des usagers dès avril 2020, suite à un changement de leurs conditions d’utilisation.

    On ignore comment The Pillar a réussi à faire le lien entre les données anonymisées de Grindr et l’évêque Jeffrey Burrill. Des zones d’ombre persistent donc dans cette affaire. Pour le révérend James Martins, prêtre jésuite et défenseur de l’inclusion des LGBT+ dans l’Église catholique, les prêtres devraient « évidemment tenir leurs promesses de célibat », mais les journalistes catholiques, eux, « ne devraient pas utiliser des moyens immoraux pour les espionner », affirme-t-il auprès de l’agence AP.

  • criminalisation de l’homosexualité en france.
    https://trounoir.org/?Criminalisation-de-l-homosexualite-en-France

    De quoi parlons-nous lorsqu’on dit qu’il a eu une criminalisation de l’homosexualité en France ? L’objectif de cet article est de revenir sur les différents moments et les manières dont l’homosexualité a été réprimée en France. Si le contrôle de l’homosexualité fut bien une façon de mater la population entière, tout le monde n’était pas logé à la même enseigne en matière de sanctions pénales et de surveillance.

    https://sexysushi.bandcamp.com/track/petit-pd


    plus de warrior : https://seenthis.net/messages/887682
    #homosexualité

    • 2. Analyse des biais de discrimination

      a) Le biais de l’homosexualité

      Pourquoi l’État a-t-il fait le choix à différents moments historiques de surveiller et punir l’homosexualité ? Pourquoi la criminalisation de l’homosexualité s’applique-t-elle à une population plutôt qu’à une autre ? Est-ce un biais de discrimination relevant des agents de police, de l’institution pénale ou de l’État ? Démêler ces questions n’est pas aisé, car elles sont toutes inextricablement liées entre elles. C’est pour cette raison qu’il est important de garder en tête la notion d’ordre social comme aboutissement de ces dispositifs répressifs. On peut néanmoins les séparer provisoirement pour faire apparaître les différents ressorts sur lesquels repose la norme qui veut être établie par le pouvoir.

      Julian Jackson attribue plusieurs raisons au fait que les homosexuels soient durement réprimés après la Seconde Guerre mondiale : « L’article 330.1 du Code pénal, l’interdiction à Paris de danser publiquement entre hommes, l’idéologie virile de la Résistance, l’ombre de la collaboration, l’obsession nataliste, le culte de la famille, les craintes de la délinquance et le souci de protéger la jeunesse » (Jackson, p. 59). Pèse sur les homosexuels non seulement une série d’interdiction mais aussi un poids moral qui les confine dans la honte. Et cette honte a donné une forme à la socialité homosexuelle contrainte de s’établir dans la clandestinité (jardins, parcs, toilettes publiques, salons privés, prostitution). C’est-à-dire que la loi pousse à la fois les homosexuels à rechercher une forme de sexualité dans les lieux retranchés d’une ville et la réprime dès lors qu’elle est confondue. Il existait, selon Claude Courouve, un « groupe de contrôle des homosexuels » émanant de la Préfecture de Police, comptant « cinq inspecteurs » chargés des OPP : « Le travail de ce groupe consiste pour une part en la répression des outrages publics à la pudeur par des homosexuels dans les saunas, jardins publics, clubs et autres lieux où certains peuvent être tentés de ’consommer sur place’ » (Courouve, p. 72).

      b) Le biais du genre

      Les chiffres les plus explicites concernent la part de condamnations pour homosexualité masculine qui en représentent la quasi-totalité. Gauthier et Schlagdenhauffen expliquent la très faible représentation des femmes dans ces condamnations par trois arguments. 1) Leur invisibilisation sociale : « Le système de domination et de contrôle des pères et des maris sur les filles et les épouses limite donc de fait l’accès des femmes à l’espace public et a fortiori aux lieux de rencontre homoérotiques, quasi inexistants pour les lesbiennes dans l’espace public ». 2) Les prises en charge pénales sont différentes selon le sexe de la personne interpellée, « les hommes ont tendance à intégrer les filières pénales alors que les femmes sont orientées vers les dispositifs de « protection » ou la psychiatrie ». 3) La notion de déviance n’est pas attribuée selon les mêmes critères à un homme ou à une femme par l’institution judiciaire : « Concernant les jeunes filles, ce sont les rapports hétérosexuels hors mariage qui sont perçus comme déviants, car, tout en contrevenant à la morale dominante, ils impliquent un risque de grossesse et peuvent parfois être assimilés par les juges à de la prostitution. ».

      c) Le biais de la classe sociale

      Ce sont majoritairement les classes populaires qui se rendaient dans ces lieux publics poreux à une intrusion de la police, contrairement aux classes bourgeoises (et de pouvoir) qui bénéficiaient d’espaces privés clandestins plus sujets à la surveillance qu’aux contrôles. On retrouve cette dernière remarque dans les travaux de Gwenaëlle Mainsant sur la Brigade mondaine [16]. La création d’un « groupe de contrôle des homosexuels » spécifique aux OPP visait donc principalement à condamner des ouvriers et des citadins plutôt que des classes aisées et rurales. C’est ainsi que les classes populaires sont plus soumises à la captation policière. L’article de Gauthier et Schlagdenhauffen relève enfin un dernier argument confirmant ce biais de discrimination par la classe sociale qui est ce qu’ils nomment « la sélection sociale par le système pénal », c’est-à-dire que les classes privilégiées sont condamnées moins sévèrement voire acquittés pour les mêmes faits, car ils possèdent davantage de moyens pour se défendre : garanties de représentation, argent, avocats, soutien des proches et capital culturel pour pouvoir se défendre.

      d) Le biais de la race

      Les travaux de recherche de Régis Revenin sur la prostitution masculine dans l’après-guerre en France démontrent que la majorité de la clientèle ne se définit pas comme « homosexuelle », elle est principalement constituée à partir des années 1950 de jeunes ouvriers, sans famille, maghrébins [17]. Ce qui nous amène au biais de la race qu’Emmanuel Blanchard a notamment étudié dans son article « Le mauvais genre des Algériens » concernant les intrications entre la clandestinité des relations homosexuelles et l’immigration algérienne dans les grandes villes françaises : « La cartographie de la scène homosexuelle recouvrait alors, en partie, celle de l’immigration algérienne à Paris » (Blanchard). Ce qui fournissait une « population disponible » à la police qui pouvait aisément contrôler la sexualité des hommes algériens perçus par l’imaginaire colonial comme « incapables de maîtriser leurs désirs » (Gauthier, Schlagdenhauffen), soit le même type d’attribut accordé à l’homosexualité masculine qui « prolifère » dans les villes et « corrompt » la jeunesse. Blanchard donne également un argument important pour comprendre l’obsession policière pour la sexualité des Algériens : le rapport que la police entretient avec sa propre notion de virilité. Les policiers ont en commun avec les Algériens de se caractériser par un entre-soi masculin, une « communauté d’hommes sans femmes », il fallait donc bien distinguer deux notions de la masculinité : l’une virile et de bonne conjugalité (pour la police), et l’autre « contre-nature » et efféminée (pour les Algériens).

      #homophobie #misogynie #sexisme #racisme #classisme

  • La sociologue et l’ourson

    De septembre 2012 à mai 2013 la #France s’enflamme autour du projet de loi sur le mariage pour tous. Tout le pays en parle. Quoi ? Juste pour quelques unions ? Non, non, non, le débat s’avère complexe et ouvre de nombreuses questions. Durant ces neuf mois Etienne Chaillou et Mathias Théry ont enregistré les conversations téléphoniques entre la sociologue de la #famille #Irène_Théry et son fils Mathias. De ces enregistrements ils ont fait leur cinéma : un cinéma d’ours en peluches, de jouets, de bouts de cartons... et d’humains. Portrait intime et feuilleton national, ce film nous fait redécouvrir ce que nous pensions tous connaître parfaitement : la Famille.

    https://lcp.fr/programmes/la-sociologue-et-l-ourson-60971

    #famille #mariage_pour_tous #mariage #homosexualité #homoparentalité #manif_pour_tous #code_civil #lien_de_couple #insémination_artificielle #PMA #fécondation_in_vitro #gestation_pour_autrui #adoption #modèles_familiaux #modèle_familial #mystère_de_paternité #présomption_de_paternité #lien_de_sang
    #documentaire #film #film_documentaire (en partie #film_d'animation)

  • Toward a Gender-Sensitive Securitization of the Common European Asylum System

    EU Member States may legally designate a country as a Safe Country of Origin when human rights and democratic standards are generally respected. For nationals of these countries, asylum claims are treated in an accelerated way, the underlying objective of the “safe country” designation being to facilitate the rapid return of unsuccessful claimants to their country of origin. The concept of “safe country” was initially blind to gender-based violence. Yet, in the reform of the Common European Asylum System (CEAS), which began in 2016, the European Commission proposed two changes: first, that a common list of “safe countries” should be applied in all Member States, and second, that this concept should be interpreted in a “gender-sensitive” manner. In consequence, the generalization of a policy that has been documented as largely detrimental to asylum seekers has been accompanied by the development of special guarantees for LGBTI+ asylum seekers. In light of this, there is a need to examine the impact of “safe country” practices on LGBTI+ claimants and to investigate the extent to which the securitization of European borders is compatible with LGBTI+ inclusion. Based on a qualitative document analysis of EU “#safe_country” policies and on interviews with organizations supporting LGBTI+ asylum seekers, this article shows that despite the implementation of gender-sensitive safeguards, LGBTI+ asylum seekers are particularly affected by “safe country” practices. These practices permeate European asylum systems beyond the application of official lists, depriving many LGBTI+ asylum seekers of their right to have their protection claims fairly assessed.

    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fhumd.2021.635809/full

    #asile #migrations #réfugiés #pays_sûrs #CEAS #LGBT #genre #homosexualité #Common_European_Asylum_System #régime_d'asile_européen_commun (#RAEC)

  • De plus en plus d’homophobes à la Knesset AFP et Times of Israel Staff - 6 Avril 2020
    https://fr.timesofisrael.com/de-plus-en-plus-dhomophobes-a-la-knesset

    "Il y a des gens à la Knesset aujourd’hui qui pensent que la violence contre les LGBT devrait être institutionnalisée", dit Bracha Barad, responsable d’une association féministe.


    L’association Agouda a organisé avec d’autres associations de défense des droits humains la manifestation de mardi devant le Parlement, coïncidant avec la prestation de serment des nouveaux députés, le 6 avril 2021. (Crédit : Emmanuel DUNAND / AFP)

    Devant le Parlement israélien, des dizaines de drapeaux arc-en-ciel ont flotté dans le ciel mardi : l’investiture de députés ouvertement homophobes alarme la communauté LGBT dans ce pays pourtant pionnier dans la défense des droits de cette communauté.

    Après les législatives du 23 mars, les militants LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) israéliens ont particulièrement tiqué sur trois noms : Avi Maoz, Itamar Ben Gvir et Mansour Abbas.

    Chefs de file de partis d’extrême droite, ces deux hommes politiques ne cachent pas leur aversion pour les membres de la communauté LGBT.

    Dans un clip de campagne de 2019, le petit parti orthodoxe et nationaliste d’Avi Maoz, Noam, accusait les militants LGBT, au même titre que d’autres activistes de gauche ou les juifs réformés, de vouloir « détruire » le peuple juif et les comparait aux nazis.

    Avec pour slogan « Un peuple normal sur sa terre », Noam affichait clairement son opposition à la reconnaissance des familles homoparentales jugées anormales.


    Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit au marché Mahane Yehuda à Jérusalem, le 22 mars 2021. (Crédit : MENAHEM KAHANA / AFP)

    Itamar Ben Gvir, avocat de profession, a lui été l’un des organisateurs de la « beast parade » (le défilé des bêtes) à Jérusalem en 2006, dans laquelle des opposants religieux à la marche des fiertés ont défilé avec des ânes, associant les homosexuels à des animaux.

    Alliés au député Betzalel Smotrich, leur Parti sioniste religieux a obtenu six sièges au scrutin de mars.

    « Ce n’est pas légitime dans un pays démocratique et libéral », déplore Or Keshet qui milite au sein de la plus importante organisation de défense des droits LGBT en Israël, la Agouda.

    Cette association a organisé avec d’autres associations de défense des droits humains la manifestation de mardi devant le Parlement, coïncidant avec la prestation de serment des nouveaux députés.

    « Il y a des gens à la Knesset aujourd’hui qui pensent que la violence contre les LGBT devrait être institutionnalisée », explique Bracha Barad, une jeune manifestante, responsable d’une association féministe. « Nous ne pouvons pas laisser faire sans protester ».


    Le président du parti Noam Avi Maoz (Crédit : Parti Noam)

    De fait, les partenaires politiques du Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, désigné mardi pour former le nouveau gouvernement, sont traditionnellement hostiles à la reconnaissance des droits LGBT, qu’ils soient ultra-orthodoxes ou d’extrême droite.

    Or le soutien des six députés du Parti sioniste religieux à M. Netanyahu lui a permis d’obtenir davantage d’appuis que son rival, le centriste Yaïr Lapid, pour former une nouvelle équipe ministérielle.

    « On ne veut pas que ces individus fassent partie du gouvernement et qu’ils occupent des postes clé », s’inquiète Or Keshet de l’Agouda.

    L’Etat hébreu est pourtant considéré comme en avance sur les questions LGBT : il reconnaît par exemple les mariages gays effectués à l’étranger et autorise les couples de même sexe ainsi que les femmes et les hommes célibataires à recourir à la gestation pour autrui (GPA).

    Une partie de la communauté LGBT refuse cependant qu’on se serve de sa cause, et répugne à se prêter à ce qu’elle dénonce comme du « pinkwashing », détournement de l’anglais « whitewashing », qui consisterait à dissimuler sous une couche de rose les réalités israéliennes, à des fins politiques aussi bien que commerciales.


    Le chef de Raam, Mansour Abbas, au siège du parti à Tamra, le soir des élections, le 23 mars 2021. (Crédit : Flash90)

    Les militants LGBT surveillent aussi avec attention les déclarations du député arabe israélien Mansour Abbas, dont le parti islamiste Raam a créé la surprise aux législatives de mars en obtenant quatre sièges.

    Il a fait savoir lundi qu’il négocierait avec quiconque serait désigné pour former le gouvernement.

    En juillet 2020, Raam avait protesté contre un projet de loi voulant interdire les « thérapies de conversion  », pratiques visant à changer l’orientation sexuelle des personnes LGBT, largement considérées comme violant les droits humains.

    « Soutenir cette loi revient à diffuser l’obscénité et l’homosexualité parmi les gens et c’est un crime contre la religion et la société », avait indiqué le parti islamiste, pour qui l’homosexualité est une déviance immorale.

    « On est inquiets d’un scénario selon lequel se profile un gouvernement très conservateur », pris en étau entre tous ces alliés homophobes, souligne Or Keshet, qui en juin 2020 se réjouissait que le Parlement comptait 6 élus ouvertement homosexuels.

    #israel #religion #lgbt #homosexualité #homophobie #discrimination #lesbiennes #gays #bis #trans #pinkwashing

  • #Ghana : State Treatment of LGBTQI+ Persons

    This joint report by Asylos and ARC Foundation addresses an information gap on the topic of state treatment of LGBTQI+ persons in Ghana. The topic was chosen through consultation with legal representatives in the UK who identified an existing gap in country of origin information (COI) particularly in regards to the treatment of LGBTQI+ persons by state authorities. Tribunal guidance in the form of UK Country Guidance determinations on this issue is non-existent and currently UK Home Office figures indicate a low acceptance rate at first instance and of allowed appeals of asylum claims.

    The report covers six research areas and includes interviews carried out with nine different interlocutors ranging from academics, LGBTQI+ activists and NGO directors based in Ghana, the UK and the US. In sharing our findings Asylos and ARC Foundation hope to fill the gap in COI literature about the treatment of LGBTQI+ persons fearing the state and thus contribute to a more informed and complete picture of the situation.

    https://www.asylos.eu/ghana-report

    Pour télécharger le rapport :


    https://www.asylos.eu/Handlers/Download.ashx?IDMF=29713276-4839-406d-abb8-0a0ec15cee0c

    #rapport #COI #asile #migrations #réfugiés #homosexualité #LGBT

    ping @isskein @karine4

  • Le #Japon fait un pas vers la reconnaissance du #mariage_homosexuel
    https://www.franceinter.fr/monde/le-japon-fait-un-pas-vers-la-reconnaissance-du-mariage-homosexuel

    Un tribunal japonais a jugé anticonstitutionnelle la non-reconnaissance du mariage homosexuel. L’archipel est le dernier pays du G7 à n’avoir pas légalisé l’union entre personnes du même sexe.

    #homosexualité

  • Genève veut interdire les « thérapies de conversion » - Le Temps
    https://www.letemps.ch/suisse/geneve-veut-interdire-therapies-conversion

    Une motion visant a rendre illégales les pratiques visant à modifier l’identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne a été acceptée par le Grand Conseil genevois. Une motion similaire a été déposée dans le canton de Vaud [...]

    En Europe, Malte et l’Autriche ont interdit ces « thérapies » alors que l’Allemagne les prohibe pour les mineurs. Des projets d’interdiction sont en cours en France, en Espagne, en Norvège et au Royaume-Uni.

    #homosexualité #LGBTIQ+

  • Humansright.ch | Pas de renvoi sans jauger les risques dans le pays d’origine !
    https://asile.ch/2021/03/04/humansright-ch-pas-de-renvoi-sans-jauger-les-risques-dans-le-pays-dorigine

    En novembre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme (CrEDH) condamnait la Suisse. En effet, l’instance a reconnu que la décision de renvoi du recourant gambien dans son pays natal n’était pas justifié. La fédération helvétique n’aurait pas apprécier de manière satisfaisante les risques possiblement encourus par le jeune homme, dans un pays où […]

  • Comment l’URSS a terrifié les États-Unis avec une arme géante factice - Russia Beyond FR

    Super marrant comme histoire : le suppositoire géant qui change la face du monde

    https://fr.rbth.com/histoire/85835-urss-fausses-armes

    Dans la course aux armements des années 60, les deux puissances rivales utilisaient tous les éléments d’intimidation possibles. Cependant, personne ne savait que les Soviétiques étaient si doués pour le bluff.

    #soviétisme #guerre_froide