• Lyon : un escalier repeint aux couleurs de la Palestine, répression et nettoyage immédiats - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/02/14/lyon-un-escalier-repeint-aux-couleurs-de-la-palestine-repression-et-

    Dans le centre-ville de Lyon, comme à Marseille et à Paris il y a quelques jours, un escalier a été repeint aux couleurs de la Palestine. La répression a été immédiate et implacable : 6 personnes ont été arrêtées par la police qui a mené 3 perquisitions dans la foulée. Et pour ne laisser aucune trace de cette solidarité, la mairie « de gauche » a envoyé ses équipes effacer en urgence, cet escalier quelques heures seulement après.

    #répression #honte_nationale #Palestine (soutien à la) #Israël_génocidaire

  • Chroniques de l’occupation de la Rhénanie

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, quelque 100 000 soldats français sont envoyés en #Allemagne pour occuper la Rhénanie. Environ 20 000 d’entre eux sont issus des colonies françaises, notamment de #Tunisie et du #Maroc. Rapidement, ces hommes sont la cible d’une campagne de #diffamation qui fait la une des journaux du monde entier sous le slogan « La honte noire »…

    https://www.youtube.com/watch?v=5LmnuSwdlGg


    #film #documentaire #film_documentaire
    #occupation #histoire #propagande #honte_noire #WWI #première_guerre_mondiale #accord_de_Versailles #troupes_coloniales_françaises #corps #racisme #schwarze_schmach #soldats_africains #Rhénanie #Ray_Beveridge #femmes_allemandes #Luise_Zietz #haine_raciale #stérilisation #Mulatiesierung #nationalisme #enfants_afro-allemands #bâtards_de_Rhénanie #Eugen_Fischer #nazisme #stérilisations_forcées_de_masse #Wolfgang_Abel #commission_spéciale_3 #colonisation #colonialisme #soldats_coloniaux #armée

    ping @nepthys

  • Morts par la France - les arènes
    http://www.arenes.fr/livre/morts-par-la-france

    LʼHistoire est une compagne de voyage intransigeante et parfois impitoyable… Elle vous fait prendre des chemins escarpés, des sentiers semés de pièges, dʼembûches et de déceptions. Celle que je mʼapprête à vous raconter a été trop longtemps dissimulée. Enfouie sous des tonnes de mensonges, sous des tombereaux dʼhypocrisie. Mais la vérité est comme la vie, elle trouve toujours un chemin. »

    Le 1er décembre 1944, à #Thiaroye, au #Sénégal, lʼarmée coloniale française ouvre le feu et assassine des centaines de soldats « indigènes », anciens prisonniers de guerre. Depuis, lʼÉtat français ment sur cet épisode tragique en niant ce meurtre de masse. Armelle Mabon, historienne, se bat depuis vingt ans pour rétablir la vérité.

    Morts par la France rend hommage à ces soldats oubliés et tente de réhabiliter leur honneur bafoué.

    #bd

  • François Ruffin : « Il y a une confiance qui a été cassée dans le pays entre la police et un certain nombre de personnes »
    https://actu.orange.fr/france/videos/francois-ruffin-il-y-a-une-confiance-qui-a-ete-cassee-dans-le-pays-entre

    Bourdin (arrêté depuis à 180 kms heure sur l’autoroute, mais, rassurez vous, il s’en sort avec une amende) : vous avez peur quand vous rencontrez la police ?

    FR : (...) je dis pas qu’il y a des policiers racistes, du tout. Enfin il peut y en avoir comme dans toutes les professions...

    Je trouve pas de verbatim mais en matière de dénégation, ça suffit comme ça...

    Le vote d’extrême droite chez les gendarmes
    https://seenthis.net/messages/593833

    À l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, l’IFOP avait réalisé un sondage qui rapportait que 51% des gendarmes allaient voter pour Marine le Pen.
    https://www.revolutionpermanente.fr/Pourquoi-les-policiers-votent-ils-FN

    Plus de la moitié des policiers et militaires votent Front National (2017)
    https://blogs.mediapart.fr/rachid-barbouch/blog/080217/plus-de-la-moitie-des-policiers-et-militaires-votent-front-national

    #police #racisme #France_insoumise #FI #je_dis_pas #leshommespolitiquesmefontpeur

    • Il savait pas bien non plus comment était mort Adama Traoré et ne pouvait donc pas prendre position. Un exemple de la variante Mélenchon, lors de la mort de Rémi Fraisse c’est que c’est les anarchistes violents qui étaient à l’origine de cette atteinte à l’honneur de la gendarmerie que à force de vouloir les discréditer...
      Il y a deux axes : concurrencer le RN parmi son électorat (pour sauver celui-ci, ou l’utiliser) ; montrer à tout l’appareil policier et à tous les défenseurs de l’État, que la FI est, comme le fut le PS, apte à gouverner, à tenir le ministère de l’intérieur. Ces pro-police filent le bourdon.

      #François_Ruffin #honte_sur_eux

  • Louis Garrel, la #honte_du_cinéma, soutient les cinéastes pédophiles

    Louis Garrel qui joue chez Violanski après avoir apposé sa signature sur la pétition le défendant en juin 2010, joue également dans le dernier Woody Allen.
    Piétiner les femmes et les victimes de viol ne dérange pas l’acteur français qui a décidé de faire carrière chez les pédophiles.

    http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18688260.html

    Plus de 75 employés américains de Hachette se sont mis en grève alors que l’éditeur s’apprête à publier les mémoires du réalisateur Woody Allen sur le sol américain. Selon Deadline, ce mouvement s’inscrivait en soutien « à Ronan Farrow, Dylan Farrow et aux survivants d’agression sexuelle ».

    (…)

    Les mémoires de Woody Allen, titrés Apropos of Nothing, sortent pour l’instant aux Etats-Unis le 7 avril et en France, selon les informations du Figaro, le 29 avril chez Stock. Le cinéaste a tourné un nouveau film, Rifkin’s Festival, avec Christoph Waltz, Louis Garrel et Sergi López, …

    https://twitter.com/kabarkoff/status/1235669524902539268

    75 plus employees of Hachette are standing in solidarity with @ronanfarrow, @realdylanfarrow and survivors of sexual assault and walked out of the Hachette offices today in protest of Woody Allen’s memoir. #HachetteWalkout #LittleBrownWalkout

  • KLM Has a Surprising Request for Passengers: Don’t Fly

    It sounds noble, but what’s the real motive?

    If your company is in business to make money (as pretty much all companies are), how likely are you to launch a huge marketing campaign begging people not to use your product? Probably not very likely. Unless you’re #KLM Royal Dutch Airlines, in which case you’ve already done it.

    That’s right. KLM, the Netherlands’ national airline, just launched a campaign called “#Fly_Responsibly” in which it makes a surprising request of its customers: Fly less. “Do you always have to meet face-to-face?” the promotional video asks. “Could you take the train instead?”

    Wait, what? An airline is asking its passengers not to fly? Yes. Because, as KLM explains in an accompanying statement, air travel accounts for 2 to 3 percent of manmade CO2 emissions worldwide and that number is growing, as more people in more countries are climbing out of poverty and hankering to see the world. The 100-year-old airline says it’s been doing its part. In an accompanying statement, KLM says it has been replacing its fleet with more fuel-efficient planes, using sustainable fuel, and has even created a sustainable fuel plant in the Netherlands. “We work hard to get things right, but all parties involved need to join forces to create a sustainable future.”

    Some critics say this amounts to nothing more than “greenwashing.” After all, the airline still offers special deals and its website invites people to “Book a flight with KLM and visit the most incredible destinations around the world.” And indeed, in the accompanying statement, the airline explains that it won’t stop promoting air travel—after all it wants to stay in business “for our customers and for our 33,000 employees.”
    No carbon tax, please.

    Interestingly, the airline also notes in its statement that it’s opposed to a national carbon tax in the Netherlands since, it claims, passengers would simply drive to Germany or Belgium and fly from there instead. Therefore, KLM says, a carbon tax on aviation should only be imposed if it can be imposed globally—which is pretty disingenuous, because of course that’ll never happen. It also claims that a tax that isn’t invested back into the aviation industry to make it more sustainable “won’t do anything to combat climate change.” This, again, is untrue because the main point of a carbon tax is to make polluting more expensive, which causes people and companies to do less of it.

    All this talk about a carbon tax can give you a big clue as to KLM’s true motivation here. A carbon tax or cap-and-trade law seems like a non-starter in the U.S.—even in the very blue state of Washington, one was roundly defeated last election. But in Europe, the idea is very much alive. France’s huge “yellow vest” demonstrations began as opposition to a planned carbon tax that working people felt they couldn’t afford. (It was withdrawn.) But in the Netherlands, a carbon tax which would increase the price of airline tickets among many other things is in the works. My guess is that KLM hopes that by getting out ahead on this issue, it can push the government toward letting companies take voluntary action rather than writing new laws.

    KLM also says that as part of its sustainability effort it’s sharing information about sustainability with other airlines, beginning in September with a webinar with its sustainable fuel supplier, SkyNRG. Which sounds good, but since SkyNRG is in the business of selling its fuel, the webinar may amount to a big sales pitch. Perhaps more useful, though, KLM says it’s exploring connections with trains. That’s a great idea, because for a lot of passengers, transferring to a train rather than a connecting flight to go a relatively short distance will be appealing, and environmentalists believe short airplane trips in particular can and should be replaced with other forms of transportation. KLM has also been inviting passengers to pay a small extra fee that the airline will use to offset their flight and make their travel carbon neutral. It will share that system with other airlines as well.

    KLM’s motivations may not be as pure as it claims but the fact remains that the airline is taking some positive steps toward reducing its own environmental impact. For that, we should all applaud. And then do what the airline suggested and fly a little bit less.

    https://www.inc.com/minda-zetlin/klm-fly-responsibly-sustainability-environment-carbon-tax.html
    #fly_shaming #vol #avions #transport_aérien #honte #honte_de_voler #greenwashing #green_washing #taxe_carbone

    –---------

    KLM Fly Responsibly
    https://www.youtube.com/watch?v=L4htp2xxhto&feature=youtu.be

    ping @reka

  • « Que ces gens-là arrêtent de délirer » : la FNSEA dénonce la position des écologistes à propos de la consultation sur les pesticides
    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/que-ces-gens-la-arretent-de-delirer-la-fnsea-denonce-la-position-des-ec


    Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole FNSEA, devant l’hôtel de Matignon, le 5 septembre 2019.
    FRANCOIS GUILLOT / AFP

    Christiane Lambert, la présidente du syndicat agricole, revient sur la consultation, lancée lundi par le gouvernement, au sujet de la distance à respecter entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides.

    La présidente du syndicat agricole FNSEA a dénoncé lundi 9 septembre sur franceinfo « des écologistes et des politiques qui, tout le week-end, n’ont pas arrêté d’insulter et de mépriser les agriculteurs », au sujet de la consultation lancée lundi par le gouvernement pour fixer, dans la loi, une distance minimale entre les champs traités aux pesticides et les habitations. « Que ces gens-là arrêtent de délirer », a ajouté Christiane Lambert.

    Les distances proposées par le gouvernement s’appuient sur le dernier rapport de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) : 5 mètres pour les cultures basses et 10 mètres pour les cultures hautes. Une distance jugée ridicule par les associations écologistes.

    franceinfo : 5 ou 10 mètres, n’est-ce pas une mesurette ?
    Christiane Lambert : Les écologistes et des politiques n’ont pas arrêté tout le week-end d’insulter et de mépriser les agriculteurs. Ce n’est du tout une mesurette, ceux qui parlent n’ont jamais vu un pulvérisateur pour certains d’entre eux. Quelle voix doit prévaloir ? Celle des scientifiques. Que dit l’Agence nationale de sécurité (Anses) ? Elle dit : 3, 5 et 10 mètres pour les produits les plus problématiques. Que font les autres pays ? Un mètre au Danemark, rien dans la majorité des pays européens. Que ces gens-là arrêtent de délirer. Ce sont des distances qui ont été fixées de façon politique par un maire [le maire de Langouët avait pris un arrêté interdisant les pulvérisation à moins de 150 mètres des maisons] qui a voulu faire un clash et exister. C’est aujourd’hui à peine 25 maires sur 36 000 maires qui, eux, n’ont qu’une chose en tête : cultiver le bien-vivre ensemble et ne pas caricaturer les agriculteurs.

    Le maire de Langouët prône une distance de 150 mètres. Vous trouvez aberrant d’évoquer une distance plus importante quand on parle de produits chimiques ?
    Bien sûr, c’est aberrant. Il le sait lui-même. A Langouët, où il y a une densité de population importante, le village s’est développé en allant dans les champs. Aujourd’hui, il veut imposer une distance que personne ne juge fiable. Les scientifiques n’ont jamais parlé de 150 mètres. 150 mètres, c’est retirer 15 à 20% de la surface agricole française. Qui peut penser que c’est possible ? Sauf ceux qui veulent une France sans pesticides.

    Cette consultation est lancée alors que la décision semble être déjà prise, est-ce que ce n’est pas le meilleur moyen de donner l’impression que le gouvernement suit les souhaits de la FNSEA ?
    Qui a dit 3 ou 5 mètres ? Ce sont les scientifiques de l’Anses. Tout le monde s’excite aujourd’hui avec cette histoire de 150 mètres. Moi, je pense qu’il faut raison garder, écouter les scientifiques, ceux de l’agence nationale, ceux des instituts techniques. Ils n’ont pas suffisamment voix au chapitre.

    • Le rapport de l’ANSES

      Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à une demande d’appui scientifique sur les mesures de protection des riverains lors de l’utilisation des produits phytosanitaires

      https://www.anses.fr/fr/system/files/PHYTO2019SA0020.pdf

      La recommandation est tout sauf claire… Dans les conclusions et recommandations, après s’être appuyé plein de trucs, on lit :

      • Concernant les mesures de gestion des risques
      Afin de limiter l’exposition des résidents pendant ou après application par pulvérisation, la mise en place de distances de sécurité par rapport aux bâtiments occupés et aux parties non bâties contiguës à ces bâtiments, est recommandée. Elles devraient être au moins égales aux distances introduites dans l’évaluation des risques pour les résidents qui sont basées sur le type de culture et le matériel utilisé, ou supérieures, par mesure de précaution en particulier pour les produits classés cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction.

      Les distances évoquées (lourdement…) par Madame Lambert sont celles évoquées indirectement dans la partie que j’ai mise en gras qui renvoie au Tableau 2, page 8 de l’Avis. Elles ne sont en aucun cas des distances préconisées, ce sont les distances auxquelles ont été réalisées les mesures. Et encore !… comme on le voit dans ledit tableau, pour l’arboriculture, le rapport mentionne 2-3, 5 et 10 mètres dans le tableau tout en indiquant en note que seule une seule distance a été utilisée (8 mètres…) et qu’on se contentait donc de recopier ce chiffre pour les 3 lignes…

      Pour l’ANSES, les futures distances réglementaires à mettre en place devraient être au moins égales aux distances… ce que la FNSEA et le gouvernement interprètent donc instantanément sous la forme doivent être égales…

    • Par ailleurs, l’Avis de l’ANSES mentionne les mesures prises par d’autres pays de l’UE :

      • en Slovénie (texte en anglais, je ne sais pas pourquoi ils ont pris celui-là plutôt que l’original en slovène…) :
      une zone tampon de 20 mètres, en l’absence de mesures particulières, susceptible d’être réduite en présence desdites mesures,
      • la région Wallonie impose 50 mètres pour les écoles, etc.
      • l’Allemagne fixe un minimum de 2 mètres (cultures basses) et 5 mètres (cultures hautes), en gros sur la même méthode que celle utilisée par l’ANSES : c’est à ces distances qu’on a fait les mesures et qu’on a calibré les modèles de dispersion…

      Insister sur les fondements scientifiques des ces évaluations/préconisations me parait pour le moins hasardeux.

  • Blanche Gardin : „La technologie s’est accaparé nos rêves“
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1143

    Voici l’extrait d’un monologue de Blanche Gardin à propos de la technologie (ici) où la comédienne explique à des centaines de spectateurs ce qu’est « la honte prométhéenne ». C’est-à-dire la honte des hommes - limités, faillibles et fragiles - devant l’inhumaine perfection des machines qu’ils fabriquent. On doit le concept au philosophe Günther Anders, dans son livre L’Obsolescence de l’homme, publié en 1956 et traduit en français en 2002, par L’Encyclopédie des nuisances et les Editions Ivrea. Blanche Gardin démontre aux spectateurs qu’à rebours du surcroît de puissance et d’autonomie que nous vendent les fabricants de machines, le technicole contemporain, à la merci de ses prothèses technologiques, est en fait un homme diminué par rapport à ses ancêtres de l’âge de pierre. Que Blanche Gardin soit la (...)

    https://static.blog4ever.com/2017/04/828127/artvideo_828127_7913840_201810145223824.mp4

    #Nécrotechnologies

  • Gaza : chagrin et douleur pour Razan al-Najjar, assassinée par l’armée israélienne d’occupation
    Linah Alsaafin & Maram Humaid - 1e juin 2018 – Al Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine
    http://www.chroniquepalestine.com/gaza-chagrin-douleur-razan-al-najja-assassinee-par-armee-israeli

    Dans une interview accordée à Al Jazeera le 20 avril, Razan avait déclaré qu’elle estimait que c’était son « devoir et sa responsabilité » d’assister aux manifestations et d’aider les blessés.

    « L’armée israélienne a l’intention de tirer autant que possible », a-t-elle déclaré à cette occasion. « C’est fou et j’aurais honte si je n’étais pas là pour mon peuple. »

    S’adressant au New York Times le mois dernier, Razan parlait de l’enthousiasme qui était le sien pour le travail qu’elle faisait.

    « Nous avons un objectif : sauver des vies et évacuer les blessés », disait-elle. « Nous faisons cela pour notre pays », disait-elle encore, ajoutant que son travail était humanitaire.

    Razan ne tenait nul compte du jugement de la société envers les femmes faisant ce travail, auquel elle contribuait elle-même en faisant des quarts de 13 heures, commençant à 7 heures du matin jusqu’à 20 heures.

    « Les femmes sont souvent jugées mais la société doit nous accepter », déclarait Razan. « Si elle ne veulent pas nous accepter par choix, elle sera néanmoins forcée de nous accepter parce que nous avons plus de force que n’importe quel homme. »

    Sabreen [ la mère de Razan] nous dit aussi que sa fille était en première ligne pour soigner des manifestants blessés depuis le 30 mars – et pas seulement le vendredi. Elle était devenue un visage familier au camp de Khan Younis, l’un des cinq points de rassemblements installés le long de la clôture à l’est de la bande de Gaza.

    « Elle ne s’est jamais souciée de ce que les gens pouvaient dire », raconte Sabreen. « Elle s’est concentrée sur son travail sur le terrain en tant qu’infirmière bénévole, ce qui était la preuve de sa force et de sa détermination. »

    « Ma fille n’avait pas d’arme, elle était infirmière », ajoute-t-elle. « Elle a beaucoup donné à son peuple. »

    Les médecins sur le terrain ont dit à plusieurs reprises à Al Jazeera que les forces israéliennes tiraient sur les manifestants avec un nouveau type de balle.

    Connue sous le nom de « balle papillon« , elle explose lors de l’impact, pulvérise les tissus, les artères et les os, tout en causant de graves blessures internes.

    « [Ma fille] a été délibérément et directement tuée par une balle explosive, ce qui est interdit par le droit international », déclare Sabreen.

    « Je demande une enquête de l’ONU pour que le meurtrier soit jugé et condamné », dit-elle encore, qualifiant les soldats israéliens de « brutaux et impitoyables ».

    Elle s’est ensuite tue.

    Quand Sabreen a pu à nouveau parler, ses mots ont provoqué les pleurs des femmes autour d’elle.

    « J’aurais aimé l’avoir vue dans sa robe blanche de mariée, pas dans son linceul, » dit-elle.

    https://seenthis.net/messages/698991
    #Palestine_assassinée #marcheduretour
    #Razan_al-Najjar

  • L’armée la plus morale du monde assassine #Razan_al-Najjar, une infirmière de 21 ans, à plus de 100m de distance, et de dos.

    Gaza medic killed by Israel was shot in the back
    Ali Abunimah, Electronic Intifada, le 2 juin 2018
    https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/gaza-medic-killed-israel-was-shot-back

    Témoignage du médecin canadien #Tarek_Loubani sur Facebook, lui même blessé, et qui rappelle que son collègue palestinien #Musa_Abuhassanin avait aussi été assassiné il y a un mois :
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=398495657330861&set=pcb.398496227330804&type=3&theater

    Aussi là :
    https://seenthis.net/messages/698985
    https://seenthis.net/messages/698991

    #Palestine #Palestine_assassinée #Gaza #Nakba #Marche_du_retour #honte_sans_fond #impunité #sans_vergogne

  • Météo des neiges, #télévision de #riches - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Meteo-des-neiges-television-de-riches

    Alors pourquoi la #météo des neiges est-elle programmée à une heure de grande écoute ? C’est parce que la télévision montre beaucoup plus de membres de la classe supérieure que de gens des classes populaires. On entend souvent dire que la télévision serait un organe de propagande du gouvernement ou le temple de la bêtise ou du consumérisme. Mais ce qui saute aux yeux d’abord c’est qu’elle fait des membres de la classe supérieure la référence obligée de tous les autres. Cette surreprésentation a des conséquences sur nos perceptions de la société – elles contribuent par exemple à notre méconnaissance des inégalités : ces couples de cadres avec trois enfants et une grande maison comme ceux du programme court « Parents mode d’emploi » sur France 2 deviennent la norme du « Français moyen » alors qu’ils font de fait partie des classes supérieures.

    Mais cela a aussi des conséquences politiques : sur chaque sujet, ce sont d’abord des membres de la petite ou moyenne bourgeoisie qui s’expriment, donnant leur point de vue comme valant pour tous les autres et contribuant à valider certaines réformes et décrédibiliser certains mouvements sociaux. On interroge ainsi beaucoup plus souvent des entrepreneurs que des salariés pour parler des vertus d’un rétrécissement du code du Travail. Pourquoi cette domination des classes supérieures à la télévision et comment en sortir ?

    #inégalités #représentation

  • De la promotion canapé, des oies blanches, des brebis, des chiens et des loups.
    https://eviewer.netmedia-europe.be/cache/server?type=image&origin=pb&source=promobutler_be%2Farticles

    Les commentaires des lecteurs du journal l’e-monde.fr sont une collection de perles misogynes, racistes et pro-viol de choix. La moderation pourtant à priori sur ce site, ne trouve rien à redire à tous ces éléments de justification et négation des violences sexuelles faites aux femmes. Mais c’est l’e-monde, la semaine dernière ils ont fait le promo de Cantat ( http://www.lemonde.fr/musiques/article/2017/10/06/le-retour-de-bertrand-cantat-passe-par-l-angleterre_5196831_1654986.html ) et deux jours plus tard dénoncé la une des inrock en oubliant de mentionné que l’e-monde à fait la même chose. ( http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2017/10/11/les-inrockuptibles-mettent-bertrand-cantat-en-une-et-le-debat-qu-on-connait- )

    Le commentaire d’un certain « bibifok » est exemplaire et je voudrais devellopé les idées sous entendus de ce discours :

    ont elles été victimes de harcèlement sexuelle, ou ont elles fait un deal : sexe contre avantage pour leur carrière. car, ce genre de chose est connu de tous et celles qui vont « se jetter dans la geule du loup » en sont conscience. Dans les milieux artistiques on a rarement affaire à des oies blanches sortant du couvent.
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/10/11/les-accusations-pleuvent-contre-weinstein_5199053_3476.html#xVZTezicALjacKPX

    Cet affreux troll misogyne et violophile exprime en peu de mots un concentré de culture du viol basé sur de nombreuses #inversion_patriarcale -


    1 - « sexe contre avantage pour leur carrière »

    J’ai deja entendu des gens se plaindre de telle ou telle femme* qui aurait eu leurs postes par l’utilisation de leurs atouts sexuels et non pour leur compétences pro. Ce « sexe contre avantage pour leur carrière » dont parle bibifok et qui serait « connu de tous ».

    J’ai jamais entendu ces mêmes personnes se plaindre de tel ou tel homme qui aurais abusé de son pouvoir hiérarchique pour obtenir du sexe des femmes qui sont sous leur autorité hiérarchique.

    J’ai jamais entendu ces personnes critiqué un promoteur canapé, un homme qui promeut sur le critère de soumission d’une femme à ses désirs sexuels et non pour les compétences pro de cette femme.

    J’ai jamais entendu ces personnes parlé de harcélement sexuel au travail, phénomène qui touche pourtant massivement les femmes et commis massivement par les hommes dans le monde pro.

    J’ai jamais entendu ces personnes se plaindre des hommes qui font semblant d’être pote avec leurs supérieurs hiérarchiques pour avoir une promotion. On pourrait pourtant parlé de la « promotion bistrot » dont jouissent les mecs entre eux (qui pénalise les femmes dans leur carrière).

    Pourtant le promoteur canapé profite de son privilège hiérarchique. La promu canapé de son coté montre une motivation extrême pour réussir.

    Le promoteur canapé met l’entreprise en danger pour la satisfaction de son penis en plaçant à des postes élevés des personnes recrutés sur leur soumission sexuelle. C’est lui qui comment un dommage à la société et à l’entreprise, pas la femme qui aurait couché.

    L’existence même des toutes ces sois disant femme promu par le canapé est extrêmement douteuse. Sachant l’importance du harcelement sexuel sur le lieu de travail que subissent les femmes. Et le déni dans lequel les victimes sont plongé, j’imagine que la plus part de ces femmes que les gens évoquent quant ils me parlent de « promotion canapé » sont en fait probablement des victimes de viol par chantage.

    2 - « des oies blanches sortant du couvent »

    Voici la dichotomie vierge/salope. L’idée que le sexe est une salissure pour les femmes. L’inverse de oie blanche sortant du couvent c’est une femme qui a une connaissance de la sexualité. Qui a « vu le loup » comme on dit aussi en patriarchie. Là dedan il y a l’idée qu’une femme qui n’est pas vierge n’est pas violable, que la femme qui a connu un homme est à disposition de tous les hommes.


    3 - « se jetter dans la geule du loup »

    On a un loup, et une brebis. Le loup mange des brebis, ceci n’est pas remis en cause, c’est dans la nature du loup et le loup on ne lui reproche pas de manger des brebis. C’est même son régime alimentaire qui fait le loup, un loup végétarien c’est plus vraiment un loup. On trouve ici l’idée virilo-carniste que l’homme est un mangeur de viande, la femme de salade et la comparaison entre sexualité et alimentation.

    bibifok ne demande rien au loup. Le loup est libre, il habite la foret et le vaste monde. Les brebis par contre sont des animaux domestique qui doivent resté à la bergerie ou sous le contrôle d’un chien de berger et d’un berger. Si elles osent sortir de leur bergerie et se rendre dans la foret, c’est à dire être libre, aller travaillé, sortir du foyer et de la tutelle d’un chien de garde, la brebis est fautive, on peu pas en vouloir aux loups. Le loup est même encourragé à manger les brebis qui se sont aventuré hors de la bergerie. Plus un loup est vorace plus il sera gros et aura le respect de la meute.

    La tournure est « se jetter dans » est éloquente aussi, La brebis est active, le loup est passif. Le loup est là, la gueule ouverte à attendre dans la foret et des brebis j’y jettent et se mâchent toutes seule. Comment en vouloir aux loups avec une grammaire pareil.


    4 - Le « deal »... « connu de tous » + Elles « en sont conscience »

    Le deal c’est donc que si une femme sort du foyer de son homme propriétaire, si elle ose vouloir une carrière, des promotions, ou même simplement payer son loyer, elle est violable par n’importe quel homme. Car ici nous sommes bien dans le contexte de dénonciations de viols et harcelement sexuel au travail. Sois tu est une oie blanche au couvent qui ne verra jamais le loup ni de promotion, sois tu est une libre brebi qui sera doublement condamnée, dévorée/violée et culpabilisé d’avoir été dévorée/violée EN CONSCIENCE.

    Si tu veux pas être violé, tu reste enfermé chez toi, vierge et voilé nous dit bibifok. Et je suis certaine que ce bibifok si on l’interroge sur les femmes qui portent le voile, te sortira qu’il est pour la liberté des femmes.

    #culture_du_viol #virilo-carnisme #domination_masculine #déni #fraternité #victim_blaming #honte_sur_la_victime #troll #harcelement_sexuel

    • Le patron lubrique et la secrétaire sexy
      http://www.slate.fr/story/155804/patron-lubrique-secretaire-sexy-fantasme-harcelement

      Entre la fin du XXe siècle et l’avènement de la deuxième vague féministe dans les années 1970, les hommes ont rebondi sur leur malaise à l’égard de l’arrivée de femmes « respectables » dans des bureaux jusque-là réservés aux hommes pour faire de l’humour. Le sujet d’humour sur les « femmes actives » le plus profondément ancré est celui qui met en scène un patron ou un collègue lubrique « flirtant » avec une secrétaire en lui courant après dans un bureau ou en faisant des réflexions sur son physique. Même si cette situation est largement dépassée aujourd’hui, cette vénérable tradition de l’humour américain explique le rire gêné qui a émané du public en réaction à la réponse de Katie Couric.

      L’historienne Julie Berebitsky, à qui l’on doit l’essai Sex in the Office : A History of Gender, Power, and Desire, m’a expliqué qu’elle s’était intéressée à l’histoire des secrétaires, des sténographes et des dactylographes car leur entrée dans l’univers de l’entreprise au début du XXe siècle a constitué un tournant dans les relations entre les genres. En effet, pour la première fois dans l’histoire américaine, de nombreuses femmes de classe moyenne partageaient un espace de travail avec des hommes. Si les femmes pauvres, qui travaillaient depuis longtemps aux côtés des hommes dans les usines, les foyers et comme esclaves, subissaient les abus de ces derniers dans l’indifférence générale, les secrétaires étaient considérées comme des femmes éduquées dignes d’un petit peu de respect, raconte Julie Berebitsky. La tension entre cette attente de respect et le nouveau statut des femmes, soudain devenues collègues, a débouché sur une forme d’humour gêné. Les journaux publiaient des histoires drôles sur des secrétaires, les publicités pour les articles de bureau jouaient sur le stéréotype de la secrétaire sexy et les scénarios de films intégraient des secrétaires attirées par les hommes riches.

    • Nous avons regardé hier à la télévision des extraits des épisodes de Les petits meurtres d’Agatha Christie diffusés actuellement sur l’A2. Cette série https://www.france.tv/france-2/les-petits-meurtres-d-agatha-christie a été réalisée en 2017.

      Je regardais ce film parce que des amis ont travaillé sur les décors, ça pour dire que je n’avais pas d’apriori sur sa valeur, j’étais plutôt contente de le voir. Mais ça a a réactivé mon dégout pour les rôles débilitants offerts au femmes et pour le jeu unique de minauderie proposé aux actrices, la plupart des personnages féminins dans cette série sont des #secrétaires sous l’emprise d’un patron, (harcèlements et viols compris) ou répondent à ce schéma grossier et dévalorisant expliqué plus haut.
      Le ou les réalisateurices tentent d’y échapper en mettant quelques femmes plus fortes ou dites laides en scène pour harceler sexuellement les hommes, mais ça ne fait qu’empirer le propos sexiste caricatural diffusé tout au long.
      Cet aspect systémique est poussé par exemple jusqu’à des hallucinations du commissaire de police qui espérait une belle femme en place du médecin légiste vu de dos et en trouve une qui le dégoute (il fait une grimace) par sa laideur et son souhait de diner avec lui.
      J’ai fini par éteindre avant la fin parce que si on peut deviner d’avance la façon de dévaloriser les femmes cela me rend malade de colère, aucun acteur ni aucune actrice n’échappe à ce théatre misogyne, pas un plan qui ne donne pas des gages pour renforcer cette domination.
      Ce type de #film_patriarcal ne me fait pas rire, c’est un soutien aux comportements qui me pourrissent ma vie de femme, 24h/24 en fait, mon #allergie_au_sexisme n’a fait que s’amplifier au fur et à mesure du visionnage.

    • Oui j’ai « vu » certains épisodes des petits meurtres d’Agatha Christie, je suis toute à fait d’accord avec tout ce que tu en dit @touti
      Je dit « vu » car c’est une série que j’avais mise en bruit de fond pendant que je dessine, c’était un bruit de fond spécialement agaçant. Je me souviens plus si j’ai entendu beaucoup d’épisodes mais ceux que j’ai auditionné étaient vraiment gravement misogyne et sans aucun second degrés, ni 3ème, ni rien.
      Sinon, Agatha Christie, est-ce que c’est misogyne comme ça ou c’est la série qui en a rajouter des tonnes ? Je connais pas bien Agatha Christie, je suis pas très branché polars, même si j’en ai lu un peu.

    • Sinon, Agatha Christie, est-ce que c’est misogyne comme ça ou c’est la série qui en a rajouter des tonnes ?

      Je suis dans le même cas et me suis posée la question, pas lu, mais vu quelques adaptations au cinéma de ces romans quand je n’étais peut-être pas encore à ce point d’allergie.
      J’ai tranché par le fait que c’est une adaptation de 2017, et que rien ni personne n’oblige la réalisation de cette série a sombrer dans la misogynie même si Agatha Christie avait peut-être dépeint ces personnages dans de tels rapports.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Meurtres_d'Agatha_Christie

      Les Petits Meurtres d’Agatha Christie est une série de téléfilms policiers français créée par Anne Giafferi et Murielle Magellan, diffusée depuis le 9 janvier 2009 sur France 2.

      Les histoires sont inspirées des romans d’Agatha Christie.

      Les réalisateurs
      Éric Woreth (19 épisodes), Marc Angelo (4 épisodes), Olivier Panchot (2 épisodes), Stéphane Kappes (1 épisode) et Renaud Bertrand (1 épisode)

    • Un exemple parmi d’autres de cette inversion de culpabilité qu’est la « promotion canapé »
      Ici le chef de la police municipale est condamné à 4000€ de domages et interets après avoir agressé sexuellement et harceler sexuellement une collègue, et probablement beaucoup d’autres. L’agresseur a pu harceler sexuellement toutes femmes qui lui plaisait, durant sa longue et complète carrière. Ce dommage à la société lui coute 4000€ et l’inscription de son nom au registre des délinquants sexuels.
      Dans les témoignages rapporter par Médiapart, la victime est accusée de « promotion canapé ». Même si c’étais le cas, c’est le·a supérieur hiérarchique qui commet une faute grave d’abus de pouvoir.
      La parole de la victime n’a été respecté que parcequ’il y a de nombreux antécédents et témoignages passé sous silence qui ont tout de même laissé des traces.
      La hiérarchie reconnais n’avoir pas respecté la loi tant que la loi ne lui était pas tombé dessus à force d’acharnement de la victime pour obtenir justice. 8 ans de procès, l’agresseur à eu le temps de finir sa carrière...

      Mais le « premier déclic » n’a eu lieu que lorsque son mari de l’époque « a posé le mot ». « Il m’a dit “Karine, c’est une agression sexuelle”. Je ne savais pas. J’ai réalisé que c’était grave, mais je ne voulais pas déposer plainte, j’avais peur : peur de monsieur T., peur de la mairie, peur de perdre mon travail, de ce qui allait se passer. Mon mari m’a convaincue. »

      La bataille judiciaire sera difficile : une audition lors de laquelle « le policier m’a traitée comme une menteuse », relate-t-elle ; une confrontation avec son agresseur au cours de laquelle elle fait « une crise de tétanie » ; un premier classement sans suite en 2010, « le jour de [son] anniversaire ». « L’accueil des femmes qui dénoncent ces violences, encore aujourd’hui, ça ne va pas. On voudrait décourager une victime que l’on ne s’y prendrait pas autrement », se désole Lætitia Bernard, de l’AVFT.

      Karine Guigue fait une dépression et passe quatre années en arrêt maladie. Son mari la soutient, mais ses parents « ont du mal à l’entendre ».

      Si elle n’est jamais retournée travailler dans la police municipale – elle évolue depuis 2014 au service urbanisme de la mairie –, son agresseur, lui, a convoqué ses collègues après sa garde à vue. « Il a remercié tous les agents qui l’avaient soutenu. C’est là que j’ai su qu’il ne fallait pas dire la vérité », a déclaré aux enquêteurs une agente qui a alors « décidé de partir alors qu’[elle était] censée rester trois ans ». Une autre ex-policière a elle aussi pointé la crainte du personnel en place pour expliquer leur silence : « Ils ont peur de lui et surtout des répercussions par la suite quand ils iront au travail. » Karine Guigue déplore que nombre de ses collègues n’aient « pas voulu voir, pour ne pas se mettre en porte-à-faux, ne pas avoir de problèmes ». Devant la justice, Stéphane T. a fourni une dizaine d’attestations d’agents de la Ville. L’un d’eux, un adjoint, corrigera d’ailleurs son témoignage face aux enquêteurs, reconnaissant avoir été alerté de l’agression par Karine, « en pleurs, triste, abattue ».

      Pour Sivane Séniak, ce qui a permis à sa cliente de l’emporter devant la justice, « c’est la pluralité des victimes », qui a évité un « parole contre parole », configuration classique dans ce type d’affaires. L’enquête a en effet révélé l’existence d’autres victimes et témoins. Des femmes sans lien avec Karine qui, par le passé, avaient demandé leur mutation à cause du comportement de leur chef. C’est le cas de Muriel*, en poste dans ce service dans les années 1990 : la jeune femme a déclaré aux enquêteurs que Stéphane T. avait tenté de l’embrasser à plusieurs reprises, avait mis sa main sur son genou lors de patrouilles en voiture, lui avait touché les fesses plusieurs fois et mimait parfois « des relations sexuelles ». Elle aussi a relaté avoir été « coincée dans les vestiaires » à deux reprises par son supérieur, qui l’aurait « tripotée », dont une fois en étant « saoul ». « Au bout d’un moment, à force de refuser, il s’en est pris à moi. » Comme à Karine, Stéphane T. lui aurait lancé : « Juste un petit coup, personne ne le saura. » Comme Karine, Muriel dit avoir demandé à des collègues de ne pas la « laisser seule avec Stéphane ».

      Face aux enquêteurs, une autre ex-agente a raconté avoir été « mise en garde », à son arrivée, par des collègues au sujet du comportement de Stéphane T. avec « des femmes du service » et de l’existence de « précédents ». « Je savais qu’il fallait se méfier de [lui]. » Elle-même a déclaré avoir vu son supérieur « titiller » et « draguer » une agente qui était importunée mais « ne savait pas lui dire non ouvertement ». De son côté, Stéphane T. a fermement contesté tout comportement déplacé envers une seule de ses collègues féminines.

      Que savait la mairie de Vincennes, dont dépend la police municipale ? D’après les auditions menées par les enquêteurs, que Mediapart a pu consulter, la Ville a ignoré plusieurs alertes concernant le chef de sa police municipale. Muriel dit ainsi avoir écrit au maire de Vincennes dans les années 1990 – à l’époque Patrick Gérard – pour dénoncer la situation. Stéphane T. sera convoqué, sans aucune sanction. « C’était ma parole contre la sienne », a commenté la jeune femme face aux enquêteurs. Éprouvée par des années de « harcèlement » et se sentant « peu soutenue par [ses] collègues qui ne voulaient pas avoir de problèmes », Muriel n’a pas porté plainte : « Je n’en pouvais plus. Je ne voulais pas me lancer dans une procédure judiciaire, d’autant plus qu’il y a dix ans, les choses étaient plus difficiles que maintenant concernant ce genre d’affaires (...). De plus j’étais jeune et c’était mon premier travail. »

      La directrice de la réglementation à la mairie a elle-même reconnu, lors de son audition, que des agentes s’étaient déjà plaintes de l’attitude de Stéphane T. à leur égard. Mais aussi que Karine lui avait déclaré, en juin 2009, lors d’une réunion avec des agents reprochant à leur supérieur ses méthodes de travail, qu’il lui avait mis « la main aux fesses ». Malgré cela, aucune enquête interne n’a été réalisée, aucun signalement n’a été effectué.

      Pourquoi n’avoir rien fait ? Aux enquêteurs, la directrice de la réglementation a justifié sa décision par l’absence de plainte. « Je n’ai pas voulu me mêler de ces histoires », a-t-elle ajouté. Lorsque Karine Guigue a saisi la justice, la directrice de la réglementation a convenu, avec le maire de Vincennes – à l’époque le centriste Laurent Lafon – « de laisser faire la police et la justice ». Après l’agression, elle demandera simplement à Stéphane T. de prendre cinq jours de congés supplémentaires à Noël, « pour éviter qu’il ait des contacts avec les agents ». Puis il sera changé de service, et enfin suspendu après sa condamnation judiciaire, en 2017. Depuis le mois d’avril, il est à la retraite.

  • Violences gynécologiques : on est toutes concernées | Glamour
    http://www.glamourparis.com/amour-et-sexe/sexualite/articles/violences-gynecologiques-on-est-toutes-concernees/45727

    Il suffit de lancer un appel à témoins sur les réseaux sociaux pour se rendre compte que les violences gynécologiques touchent un nombre très important des femmes, et ce, quels que soit leur âge, leur origine sociale et l’endroit où elles vivent. Ces maltraitances médicales prennent différentes formes et nous placent dans la honte et la culpabilité. Mais comment savoir quand un comportement relève d’une violence ou d’un simple acte médical ? On fait le point.

    • 4 demandes de pose d’un #DIU d’une jeune nullipare, 4 refus, depuis, ils se débrouillent tout deux comme ils peuvent pour qu’elle ne se retrouve pas enceinte. L&L 18 et 19 ans, depuis 4 ans ensemble, n’ont pas trouvé de gynéco qui accepte de lui poser un DIU comme elle le souhaite.
      La première a dit que c’était trop dangereux, qu’à l’âge qu’elle avait et puisqu’elle connait bien les adolescents on couche avec tout le monde, donc c’était trop risqué.
      La seconde a demandé à la mère accompagnante si elle prenait un contraceptif oral, donc elle n’en était pas morte, qu’il faudrait tout de même songer à faire le vaccin Gardasil® à sa fille. Puis elle a expliqué que ça déchirerait l’utérus et qu’elle était bien obligée de l’informer comme la loi l’exige.
      La troisième, vue seule, a pris les mesures de l’utérus et décrété que c’était impossible à poser, nouveau refus.
      Et pourtant chacune de ces gynécos avaient été contactées auparavant pour s’assurer qu’elles étaient d’accord (pour poser un DIU à une nullipare) et que la bienveillance était de mise.
      La quatrième a été assassinée avant de parler et depuis ils mangent des bricolis et mettent dans son vagin du miel qui d’après le sorcier du village est un bon spermicide.

      #honte_française #maltraitance_médicale #médecine #gynécologie

    • Je me souviens du remplaçant de mon gynéco. J’y vais pour des douleurs des rapports parce que ça peut cacher un soucis et que par ailleurs, ce n’est pas souhaitable.
      Réponse : « Y a pas besoin d’avoir du plaisir pour faire des enfants ».

      J’étais tellement abasourdie que je n’ai rien trouvé à répondre, sous le choc. Je n’y ai jamais refoutu les pieds et je lui ai fait une pub d’enfer à ce connard, mais j’ai payé la consulte, et là, je m’en veux encore.

      Sinon, maintenant, je vais chez une sage femme pour toute la gynéco : elle fait à peu près tout, sans faire 140km AR, sans prendre RDV 1 an à l’avance, sans faire payer le double en dépassement, sans plier la visite bisannuelle en 10 mn chrono, paiement compris, sans faire mal, en étant attentive et bienveillante.

    • Si j’ai un jour une raison d’y allé j’irais voire une sage-femme ou une généraliste.

      edit - Une nouvelle façon de refuser l’accès à l’information aux femmes : la tokophobie - ou phobie de la grossesse et de l’accouchement.
      Les réseaux sociaux sont jugés responsable d’une épidémie de tokophobie liée au fait que les femmes ont accès à de l’information sur la grossesse et l’accouchement et qui donc une fois informée (enfin un peu loyalement et non plus à base de « plus beau jour de ta vie ») ne sont pas très chaudes pour se faire traiter de genisse par le corps médicale et se retrouvé avec la chatte recousu avec « le point du mari ».

      Libé, le Gardian sont parti en croisade contre le droit des femmes à être informé et à choisir de ne pas se faire dépossédé de leur corps par une éjaculat. Les textes sont alarmiste alors qu’on devrait se réjouir qu’enfin 14% des femmes accèdent un peu à la liberté de pas enfanter. Le libre choix des femmes est pathologisé, on parle d’une phobie, alors qu’on peu simplement envisagé ceci comme la réaction rationnelle à une information loyal. Un foetus ca te chie et pisse dans le sang pendant des mois, ca te déchire les entrailles en sortant quant ca te tue pas et tout ce que les femmes ont à y gagné c’est de devenir des servantes invisibles, méprisées.

      https://www.liberation.fr/france/2018/09/15/les-reseaux-sociaux-contribuent-ils-a-la-peur-d-accoucher_1678820

      La tokophobie, c’est la peur panique de la grossesse et de l’accouchement. Selon une étude britannique publiée en mars, regroupant la trentaine d’études à ce sujet, elle affecterait 14% des femmes. L’université de Hull en Angleterre, a consacré un débat à cette maladie mardi, lors du British Science Festival, événement national qui réunissait scientifiques et universitaires.

      Parmi eux, Catriona Jones, maître conférencière à Hull et sage-femme, a notamment mis en cause les réseaux sociaux, comme le rapporte le Guardian jeudi. « Il suffit de taper le mot "accouchement" sur les moteurs de recherche pour tomber sur un tsunami d’horreurs », a-t-elle expliqué. Catriona Jones pointe du doigt le plus populaire réseau de forums dédiés à la famille au Royaume-Uni, Mumsnet : « Sur ce forum, il y a des femmes qui racontent de véritables bains de sang, ce qui peut être assez effrayant pour les autres femmes. » Avant de nuancer : « Je ne dirais pas que les réseaux sociaux poussent les femmes à avoir peur d’accoucher, mais qu’ils y contribuent. »

      La tokophobie peut être liée à de nombreux facteurs comme des traumatismes liés à un accouchement précédent, ou développés dans l’enfance après, par exemple, un abus sexuel… Mais la cause culturelle de cette phobie est de plus en plus prise en considération, à mesure que des mères n’hésitent plus à raconter minute par minute leur accouchement, sur les réseaux sociaux, forums, émissions de télé-réalité. « Les histoires partagées dans des environnements sains peuvent être informatives, mais certaines femmes sont prédisposées à développer une phobie liée à des histoires extraites de leur contexte… » estime Louise Kenny, qui enseigne à l’université de Liverpool.

      Reste maintenant à la science, qui ne s’est penchée que récemment sur la tokophobie, à déterminer avec exactitude si le phénomène est réellement en expansion.

      J’avoue que ce qui me surprend et me semble pathologique c’est que des femmes acceptent encore aujourd’hui d’enfanter.

      ici le texte du gardian ; https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2010/mar/04/i-have-phobia-of-pregnancy
      on trouve des ref à cet article dans la press gratuite, grand publique et « féminine », slate, femme actuelle, terra femina... histoire que les femmes reçoivent bien l’info que ne pas vouloir d’enfants est une maladie.
      #tokophobie

  • Recent imagery in Calais France for Mapfugees
    https://www.mapbox.com/blog/mapfugees

    Mapfugees
    https://mapfugees.wordpress.com

    L’équipe cherche à dresser une carte du camp de réfugiés de Grande-Synthe (proche de Dunkerque), nouvellement installé par Médecins sans frontières. La tâche n’est pas simple d’autant que nous partons de zéro : le camp était, il y a encore quelques semaines, une simple friche, les images satellites ne sont d’aucune utilité. Les résidents du camp participent au travail de cartographie, c’est une condition essentielle à la tenue du projet. Nous rassemblons rapidement le matériel, quelques ordinateurs, des clés 3G, des GPS, des chargeurs, des batteries et une montagne de Field Papers vierges ou déjà annotés.


    #mapbox #cartographie_participative #cartographie_humanitaire #réfugiés #france (#honte_nationale aussi en ce 14 juillet)

    • Connected Refugees

      Je retrouve l’équipe de MapFugees : Katja, Jorieke et Johan. Ils sont là depuis une semaine déjà, éprouvés mais toujours aussi motivés. D’autres m’ont précédé, d’autres nous succéderons. L’équipe cherche à dresser une carte du camp de réfugiés de Grande-Synthe (proche de Dunkerque), nouvellement installé par Médecins sans frontières. La tâche n’est pas simple d’autant que nous partons de zéro : le camp était, il y a encore quelques semaines, une simple friche, les images satellites ne sont d’aucune utilité. Les résidents du camp participent au travail de cartographie, c’est une condition essentielle à la tenue du projet. Nous rassemblons rapidement le matériel, quelques ordinateurs, des clés 3G, des #GPS, des chargeurs, des batteries et une montagne de Field Papers vierges ou déjà annotés. Le territoire occupé par le camp a été préalablement divisé en portions égales, imprimées sur papier en autant de Field Papers qui serviront de support à la récolte d’informations sur place. Chaque Field Paper est unique et porte la marque du binôme qui l’a édité : réfugié + bénévole + numéro du GPS + date, permettant de tracer et de suivre l’évolution du processus de cartographie de chaque zone.


      https://mapfugees.wordpress.com/2016/04/29/connected-refugees-2
      #OSM #open_street_map #smartphone #Calais #Grande-Synthe #campement
      cc @louca @shenriod

  • Jeu de go : la machine met le champion du monde K-O - Yahoo Actualités France
    https://fr.news.yahoo.com/ordinateur-bat-champion-monde-jeu-go-083401874.html

    Il a fallu un peu plus de quatre heures au programme, AlphaGo, pour remporter sa troisième manche dans une série de cinq parties à Séoul contre Lee Se-Dol, qui a dominé ce jeu de stratégie depuis une décennie.

    [...]

    « Je m’excuse pour ne pas avoir été à la hauteur des attentes de beaucoup de gens. Je me suis senti en quelque sorte impuissant », a ajouté le champion, reconnaissant avoir « mal jugé » les compétences du programme informatique.

    « C’est vrai que j’ai une expérience considérable dans ce jeu, mais je n’ai jamais été soumis à une telle pression (...) et j’ai été incapable de la surmonter », a dit M. Lee.

    #honte_prométhéenne (piscine de)

  • 5 questions sur les agressions massives de femmes lors du Nouvel An à Cologne
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/01/08/cinq-questions-sur-la-serie-d-agressions-de-femmes-a-cologne_4844209_3214.ht

    Selon un rapport de police, les forces de l’ordre ont été totalement dépassées, ne prenant pas la mesure des événements. Si bien que, le lendemain de la nuit de la Saint-Sylvestre, la police de Cologne a d’abord dressé un « bilan positif » de la soirée. « Comme l’an passé, les festivités sur les ponts du Rhin, dans le centre de Cologne et de Leverkusen se sont déroulées de façon pacifique », a ainsi annoncé, samedi 1er janvier, le communiqué officiel des forces de l’ordre.

    Les premières plaintes ont été déposées dès le samedi après-midi, une trentaine étant enregistrées. Lundi, le chiffre a doublé, avec soixante plaintes. La police s’est alors décidée à communiquer. Mais il aura fallu attendre mardi pour que les autorités politiques prennent l’ampleur des événements.

    Jeudi, la presse publie des extraits d’un autre rapport sur l’intervention des forces de l’ordre. Un récit qui détaille des violences bien plus graves que les autorités ne l’avaient reconnu jusqu’à présent. Selon ce document, qu’ont pu se procurer Bild et Spiegel Online, la place de la Gare s’est transformée en un lieu de violence et de peur, où la police, totalement dépassée, s’est montrée incapable de contrôler les diverses agressions, vols et attaques aux bouteilles et feux d’artifice contre les passants.

    Mais que s’est-il passé la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne ? Cet article du Monde soulève beaucoup d’interrogations et n’apporte que peu de réponses hormis celles de la classe politique et de son opportunisme

    #police #sexisme #viol #populisme #migrants

  • Sidéré je m’efforce de lire les messages de certaines et certains auteurs Seenthis.
    Pourtant elles et ils sont violents, grossiers, certains de leur fait. Une surtout qui parle de ses deux enfants avec une brutalité renversante, une vulgarité digne d’un soudard, paraissant leur reprocher d’être des garçons ? Comment comprendre ? On se prend à espérer qu’ une douleur dissimulée explique ces affreuses fanfaronnades.

    • « riche » ? Bien balancé, certes ( et même en pleine gueule) mais riche de quoi ? Mépriser ainsi sa progéniture ? Je n’y vois que la cruauté de l’impuissance, des termes pour salir...

    • Ces remarques là (j’imagine que tu causes de billets de @povrs, si je me gourre tu préciseras) j’y vois plutôt de l’exigence et pas du mépris. "L’amour" (maternel compris) ça permet de tartiner. Là le choix est inverse il me semble (autrement que Rilke conseillant au "jeune poète" de ne pas écrire de poème d’#amour). #Ne_pas parler d’amour peut permettre d’être plus juste, et puis il y a là une forme de pudeur. Et la lecture des post l’indique bien, et pas seulement en creux, (" Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. », dit-on).
      Comme disait un Gilles, méfiance avec les gros mots, les gros concepts...

      Je trouve plus emmerdant pour ma part, je l’ai indiqué, que cette sorte de retenue là ne soit pas aussi à l’oeuvre dans l’analyse sociale, politique. Avec une #binarité (vrais #pauvres et pas vraiment pauvres, par exemple) ou le reprise de gros concepts de l’idéologie dominante (#classes_moyennes), d’évidences non mises en cause et qui ne mènent selon moi à rien d’autre, dans les conditions actuelles, qu’à reconduire la balkanisation, l’atomisation capitaliste.

    • Il faudrait que j’aille relire le billet qui te choque, mais le jour où, je n’ai pas ressenti de haine ou de mépris pour ses enfants. Juste j’ai lu cette dénonciation de ce système qui fait que le privilégié ne pourra jamais comprendre ce que les autres (les non-privilégiés) lui reprochent. Bref, je n’ai pas lu de mépris pour sa progéniture comme tu sembles l’exprimer.

      Ceci dit, ce qu’elle vit me fait penser à la merde dans laquelle on a pataugé quand j’étais gamin. Ce n’était pas à ce point. Mais les combats étaient les mêmes. Mère seule, deux fils à élever, boulot de merde.

    • Tu dois avoir raison, @colporteur , je l’espère. Il n’est pas nécessaire et souvent menteur de parler d’amour, ( j’imagine ici que tu parles de « minauder », )c’est vrai, reste étrange pour moi ce type de vidange-provocation ( car je n’y vois pas de retenue, « pudeur » dis-tu sans crainte) et j’ai du mal à en percevoir l’exemplarité -et le profit dans le domaine social et politique.
      J’ai bien lu derrière ces imprécations une revendication « sociale » que je mets entre guillemets car cogner ainsi à côté me parait sans enseignement... Je regrette d’ailleurs d’avoir employé le mot vulgarité , brutalité conviendrait mieux
      Si l’envie t’en prend, @colporteur, développe un peu, je te lirais avec intérêt.

    • j’ai lu ce message, qui m’a fait rire d’abord (il y a aussi beaucoup d’humour (noir) là), et qui m’a rappelé les macho-feintes d’ado que j’utilisais pour esquiver la vaisselle... Plutôt pas mal dit tout ça, me suis pas sentis un pét’ agressé, plutôt du genre : ouais-c’est-vrai-’tain et voilà, c’est bien de le dire. Point. Je l’ai même envoyé à ma mère... Mais là, je trouve vraiment pas poli, et plutôt vraiment violent, de parler de quelqu’un comme ça, indirectement, en douce, façon hm hm, ça sent pas bon cette "vidange", cette "une surtout" pourrait-elle à tout hasard mieux articuler son propos dégueu, nous sommes tout de même sur Seenthis, j’attendais un peu de retenue et de réflexion... Effectivement psychanalyse sauvage et pour le coup vraiment bien plus crade et grossière (nan mais « être des garçons » qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire, à part que rien ne changera jamais ? (Dans la famille gros concept, je voudrais « être des garçons » s’il vous plaît))... Beaucoup de condescendance, de violence et de mépris là-dedans. Typiquement le genre de truc que ma mère s’est entendu dire presque tout sa vie... Pas glop du tout cette envie d’entresoi sur un truc ouvert il me semble... C’est pas pour distribuer les bons points, mais au moins Colporteur cherche le dialogue (et directement), avec de vrais arguments...

    • @tintin, merci pour les fleurs m’enfin après quelque temps ici, je suis pas du tout certain d’arriver à des échanges heureux (y compris pour cerner des désaccords sans toujours s’embarrasser de « bonnes manières »). Dans ce cas, je suis intéressé car j’ai découvert ailleurs @povrs, était content qu’elle débarque ici car j’apprécie bcp nombre de ses propos, bien que je sois aussi en désaccord sur plein de points qui me paraissent décisifs, sans trop savoir comment nourrir un échange à ce sujet.

      du coup, j’avais fait un machin indirect et mal ficelé, sur les classes moyennes
      http://seenthis.net/messages/374035

      et là de suite j’en découvre un autre de 2011 à ce sujet (avec du Wauquiez dedans)
      http://seenthis.net/messages/41883

      Pourquoi ? parce que je me rappelle que l’on entendait « mange ta soupe, il y a des Biaffrais qui meurent de faim », qu’on entend que les retraités sont comme les chômeurs des « parasites », que la concurrence dans le malheur fait prospérer la #misère, économique, existentielle, politique. Depuis on a trop bien vu comment chacun est invité à trouver au plus près son et ses #privilégiés, une distrayante activité d’#évaluation permanente qui recouvre de son bruit de fond, ponctue de ses percées les plus haineuses et ressentimentales une acceptation tacite de l’ordre social. On est supposé se venger comme ça de l’impuissance collective.
      Le capitalisme capture des affects et des désirs (il ne fait pas qu’exploiter le travail). Et c’est une de ses réussites que de canaliser ainsi l’hostilité à ce qui existe, la société du capital, pour en faire un des ressort de son maintien. Cette société fait la guerre à la population, y compris en brouillant sans cesse à son profit la distinction ami/ennemi... (cf. aussi le succès du complotisme)

      @paulo, sur l’aaaamour, faudrait peut-être regarder quelques critiques féministes :) on peut pas réifier à pertes de vue les relations, le concret, derrière des catégories aussi massives à perte de vue. Et oui, il n’y pas de pensée sans violence, sans nécessité, en bisounoursant tout ça, on pense plus rien. @povrs donne ailleurs une réponse directe sur la "#dévotion_maternelle
      http://seenthis.net/messages/375058

      sinon, sur les différents politiques avec @povrs j’aurais du mal à développer sans moultes pérégrinations et digressions, ou pire, renvoi à des citations qui seraient supposée m’économiser le soin de formuler, mais j’essayerais (...) d’y revenir ; par delà le dialogue, ça pose d’énormes problèmes politiques, bien plus durs, généraux, et dont je sais pas comment ils pourraient être posé de façon maniable, de façon à faire jouer quelque chose contre l’actuel, à gagner de la marge de manœuvre, un peu d’espace.

    • Voilà, quand je disais riche et bien balancé, ça rejoint à mon sens ce que dit @intempestive. La forme choque sans doute, mais le fond se tient, et à chaque fois, tu as une thèse derrière. Y-en a combien des gens capables de t’expliquer cette histoire de privilèges ? Là, c’est bien expliqué, et c’est illustré :-D Les autres billets, pareil. On est d’accord, c’est pas propre comme du journalisme. Mais c’est à mon goût au moins aussi intéressant que du Vive le Feu... s’il s’agit de comparer avec une autre forme d’écriture peu orthodoxe.

    • @povrs le seuil de pauvreté n’est qu’une #convention, et il y en a plusieurs, c’est un pourcentage du revenu médian disponible.
      (En France, un #individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 828 euros ou 993 euros selon le seuil de pauvreté adopté."). La question qui est pauvre, elle se pose, si c’est sur le mode de l’accusation (faux pauvres), c’est un appui à tous les dénonciateurs d’assistés de profiteurs, à tous ceux qui veulent faire croire que c’est la richesse qui fait défaut, alors que c’est la politique qui manque.

      La politique c’est justement ce qui détermine les conventions, un rapports de forces.

      Tu réponds guère à ce que je disais par ailleurs mais pour reprendre ton exemple, une femme mère vélib de deux enfants qui touche 2500 boules (près de 1000 boules au-dessus du revenu médian), ben si elle est en CDD et que c’est à Paris, ça a rien d’évident, pas du tout, du moins je crois (sauf bonne pension alim, patrimoine, black).

      J’ai aimé les mouvements de chômeurs et précaires dans les moments ou personne n’y était trop assigné à une place, où les différences, les disparités donnaient lieu à un style d’intervention aiguisé, ouvert, une composition de forces. Puis, il y a eu des gens pour dire que à moins d’être au minima (ce qui était aussi mon cas à cette époque, c’est chronique) on était trop « privilégié », par exemple en touchant une alloc chômage. Un poujadisme du pauvre, typique de la défaite, passée et à venir. C’est rester sur le terrain indiqué par Jospin en 1998, lorsque disant « je préfère une société de travail à l’assistance », il a joué le travailleur pauvre (imaginaire) contre le chômeur (imaginaire).

      Déjà dans les années 80 il y avait dans les mouvements de chômeurs de l’époque une propension a considérer les ceusses « ayant » un emploi comme des privilégiés. On les connait les emploi non ? Il est où le privilège ? Pas partout.

      A part ça, ayant été un bout de temps au RMI (avec un loyer en sous loc) sans APL je ne sais même plus comment j’y arrivais à l’époque, à deux ou trois sources bien trop annexes près. Et pourtant je suis au RSA depuis un bout de temps à nouveau.
      L’imagination sur comment sont ou font les autres, ça marche encore moins bien dans pas mal de cas, sauf « enquête », analyse concrète des situations concrètes.

    • @colporteur dit : « Et oui, il n’y pas de pensée sans violence, sans nécessité, en bisounoursant tout ça, on pense plus rien. »
      Non. Il y a de la pensée sans violence, surtout quand on évoque les violences sociales et c’est même celle qui fait avancer chacun. ( toutes les _réactions_ou presque sont des jugements expéditifs, oui. ) Cet échange est une empoignade dans laquelle chacun aimerait me foutre sur la gueule.
      Quant à « l’entre-soi » évoqué, c’est hors de propos, procès d’intention. Je ne connais personne, je pose des questions.

      Colporteur, tu as résumé la question, je te cite :
      « la concurrence dans le malheur fait prospérer la #misère, économique, existentielle, politique. Depuis on a trop bien vu comment chacun est invité à trouver au plus près son et ses #privilégiés, une distrayante activité d’#évaluation permanente qui recouvre de son bruit de fond, ponctue de ses percées les plus haineuses et ressentimentales une acceptation tacite de l’ordre social. On est supposé se venger comme ça de l’impuissance collective. »

      ça doit soulager ?

    • La honte et sa violence sont des causes de la pensée :

      « Un des motifs de l’art et de la pensée, c’est une certaine #honte_d’être_un_homme. L’écrivain qui l’a dit, redit, le plus profondément, c’est Primo Levi. Il a su parler de cette honte d’être un homme, dans un livre extrêmement profond puisque c’est à son retour des camps d’extermination. Il dit : quand j’ai été libéré, ce qui dominait, c’était la honte d’être un homme. C’est une phrase à la fois très splendide, très belle, et puis ce n’est pas de l’abstrait. C’est très concret, la honte d’être un homme. Mais ça ne veut pas dire nous sommes tous des assassins. Ca ne veut pas dire nous sommes tous coupables. Il dit : ça ne veut pas dire que les bourreaux et les victimes sont les mêmes. On ne nous fera pas croire ça. La honte d’être un homme, ça ne veut pas dire : on est tous pareils, on est tous compromis, etc. Mais ça veut dire plusieurs choses. [...]

      Cela veut dire à la fois : comment est-ce que des hommes ont pu faire ça ? DES hommes, c’est-à-dire d’autres que moi. Et deuxièmement, comment, moi, est-ce que j’ai quand même pactisé ? Je ne suis pas devenu un bourreau, mais j’ai quand même pactisé assez pour survivre. Et puis une certaine honte, précisément, d’avoir survécu à la place de certains amis qui n’ont pas survécu. Moi je crois qu’à la base de l’art, il y a cette idée, ce sentiment très vif, une certaine honte d’être un homme qui fait que l’art, ça consiste à libérer la vie que l’homme a emprisonnée. [...]

      Mais quand je parle de la honte d’être un homme, ce n’est pas seulement au sens grandiose de Primo Lévi. Chacun de nous, dans notre vie quotidienne, il y a des événements minuscules qui nous inspirent la honte d’être un homme. On assiste à une scène où quelqu’un est un peu trop vulgaire, on ne va pas faire une scène, on est gêné, on est gêné pour lui, on est gêné pour soi puisqu’on a l’air de le supporter. Et là aussi, on passe une espèce de compromis. Et si on protestait en disant « mais c’est ignoble ce que tu dis ! » ? On aurait l’air de faire un drame... On est piégé, on éprouve alors, ça ne se compare pas avec Auschwitz, mais même là, à ce niveau minuscule, il y a une petite honte d’être un homme. »

      Abécédaire de Gilles Deleuze.

      On pense depuis des contraintes, une violence. La béatitude, c’est ne pas penser (transe, télé, médiation, sport, peu importe ici) autre chose que la béatitude et les moyennes d’y parvenir ou de l’accroître.

      Le post sur le dévouement maternel le montre bien, être féministe et devoir admettre que d’autres, sans théories explicite, « s’en sortent mieux » de la culpabilité, du travail de reproduction (production de travail vivant, par exemple l’élevage des enfants). Voilà un truc brutal.

      Ce qui est brutal autrement, c’est d’en arriver à des justifications du genre « moi aussi je sais ce que c’est que d’être pauvre » ou puisque me dit que j’aime pas mes enfants, je vais monter que j’en suis l’esclave pour que cela soit difficile à soutenir" (alors que la démonstration d’amour - qui comme la révolution dans la chanson est la sans être nommée, pudeur, superstition ? mais aussi précaution : que le mot ne vienne pas tenir lieu de...) à déjà été donnée par divers post de povrs.

      Y a pas d’empoignade, juste deux personnes qui ont eu l’amabilité de dire que ce n’est pas élégant de parler de quelqu’un sans s’adresser à la personne concernée. C’est une attitude empathique. On peut le dire autrement, en terme juridique, « principe du contradictoire ».
      Mais c’est aussi comme de parler de quelqu’un qui est là, présent, à la troisième personne. Si on est trois au troquet et que je te dis du 3eme, « il parle avec brutalité », il n’y a que deux possibilités, soit c’est une forme de connivence entre les trois locuteurs qui ponctuellement s’expriment comme ça, acceptent que l’un des locuteurs cause comme ça, par exception, soit c’est à l’inverse effectivement un entre soi brutal pour le coup, où on est passé de de trois à 2, l’un des présent étant nié.
      Il était là l’entre soi, pas dans le fait de « se connaître » ou pas.

    • @povrs et donc on va évaluer l’urgence de chacun⋅e, un⋅e par un⋅e, on va se donner un ticket avec un numéro, et ensuite on attend notre tour ? :)

      (arg… on risque d’attendre longtemps avant les milliards de gens non-occidentaux dont on a pourri la vie - oui toi aussi, le pauvre - et qui auront un ticket avant nous.
      ben oui si on se met à s’évaluer et se concurrencer entre pauvres, c’est ça que ça donne.)

      ou bien on essaye de s’organiser dans la majorité qui vit plus (les vrais pauvres ?) ou moins (les faux pauvres ?) dans la même merde, contre celleux qui n’ont vraiment que des privilèges [1], ainsi que contre la manière de vivre actuelle en général ?

      [1] je ne parle ici que des privilèges de classe sociale évidemment, je n’oublie pas, quelque soit la classe, les autres privilèges (genre, race, handicap, etc)

    • Encore cette histoire de classemoyenne. Le truc c’est que pour l’instant, par rapport à ce que j’ai lu, on a l’impression que pour toi ya « pauvres-(seuildepauvreté)-classemoyenne-(seuildejesépakoi)-riches », et que ça, avec le truc du milieu énorme.

      Un⋅e prolétaire smicard⋅e ça a pas d’impôt que je sache. Et à ta manière d’écrire on a l’impression qu’illes font partie des sales bourgeois à étriper, et qu’il n’y a aucune unité possible avec ces sales privilégiés de merde. Enfin perso je l’ai ressenti comme ça pour l’instant. Mais c’est peut-être que des maletears ou des smictears… :)

    • En fait, on oublie un peu qu’être pauvre, c’est se priver, c’est devoir gérer les privations. Mais il y a aussi être misérable. C’est quand la somme des privations attaque le noyau dur de la survie. La misère, c’est autre chose, c’est effectivement ne plus pouvoir avoir de vie sociale du tout, parce que pas assez pour bouffer, pour inviter à bouffer, pour aller bouffer, pour aller où que ce soit d’ailleurs, ne pas avoir d’autre activité concrète que de survivre.
      Moi, je suis pauvre et surtout précaire, ce qui est une autre sous-espèce. Des fois, j’ai du fric. Donc je n’en fais rien. Je le garde pour toutes les fois où je n’en ai pas. Pour durer jusqu’à la prochaine fois où j’aurai du fric, sans savoir quand ça arrivera ou si ça arrivera. Mais en moyenne, j’ai juste de quoi payer les factures au moment où elles arrivent. C’est déjà bien.
      Mais pas d’éponger un coup dur. Pas d’avoir des loisirs.

      Donc, ce n’est pas la misère. Mais c’est la pauvreté.

      Après, quand quelqu’un se trouve pauvre parce qu’il ne peut pas refaire sa cuisine ET partir en vacances à l’étranger, j’ai un peu envie de le baffer.

    • Après, quand quelqu’un se trouve pauvre parce qu’il ne peut pas refaire sa cuisine ET partir en vacances à l’étranger, j’ai un peu envie de le baffer.

      Et même que chez ces gens-là, on envie les pauvres (traduire par « chômeurs ») parce qu’ils gagnent autant que vous sans rien branler. Elle est pas belle la vie ?

    • Sauf que les smicard⋅e⋅s, illes sont pas forcément tou⋅te⋅s seul⋅e⋅s. Loin de là. Ça peut être pratique d’imaginer des choses sur les gens pour répondre, mais des fois ça rate. :)

      Au-delà de ces détails, mes remarques précédentes correspondaient à l’inverse d’un concours, puisque je ne cesse de dire que même avec des revenus différents ou des vies différentes (et je rejoins carrément la distinction de @monolecte juste avant, avec les mêmes baffes), quand on reste plus ou moins dans la merde, c’est quand même mieux d’essayer de s’unir un tant soi peu.

      Concurrence vs Coopération… toussa… (ce qu’on apprend pas à l’école quoi.)

      Bon et au dodo, parce que ya des gosses qui se lèveront tôt même si les adultes traînent sur le net trop tard. :)

    • Mise à part s’il a beaucoup de chance avec son loyer, le célibataire SMICard peut très bien être pauvre.
      Le truc, c’est les dépenses contraintes. Elles tuent les misérables, étranglent les pauvres et paupérisent une grande partie de ceux qui surnagent un peu au-dessus.
      Et le gros des dépenses contraintes et vachement sous-évaluées par l’INSEE et les autres, c’est le logement.

      Nous, on est bien : 30% d’efforts par rapport aux revenus du foyer. + le chauffage. L’hiver, on monte à... 60% d’efforts. Là, ça rigole moins. Sans l’électricité, la flotte et les assurances.
      Pour le logement, en vrai, toutes dépenses confondues, on est à 50% d’effort toute l’année. En se pelant les miches l’hiver. Le premier hiver, on a chauffé comme quand j’étais gosse, autour de 19-20℃. Là, on a eu du mal à payer.

      Ensuite, tu ajoutes le fait que si notre logement est moins cher, c’est parce qu’il est moins confortable, mais surtout, en pleine cambrousse. Donc, il faut absolument un véhicule pour faire... tout. Environ 20-25% d’efforts en conduisant au minimum (tu calcules toujours tes trajets pour faire le maximum de choses en un minimum de kilomètres. Et tu renonces à pas mal d’autres pour ne pas plomber la facture... comme aller voir tes amis un peu éloignés.

      Une fois qu’on a réglé les autres factures, comme la mutuelle, la cantoche et les autres putains d’assurances obligatoires qui sont juste du racket, parce qu’ils ont bien l’intention de ne rien te rembourser en cas de problèmes, ben c’est plus que serré pour la bouffe. Et rien d’autre ne passe.

  • #PMO
    #Alexis_Escudero
    #La_Reproduction_Artificielle_De_L_humain
    #Féminisme_Radical
    #Critique_Anti_Industrielle
    #Procréation
    #Genre
    #Honte_Prométhéenne
    #PMA
    #Pièces_Et_main_D_Oeuvre
    #Mythe_de_la_Nature
    #Cahiers_du_Genre
    #Agustin_Garcia_Calvo
    #Gunther_Anders
    #Theodor_Kaczinski
    #Edn
    #Ilana_Löwy
    #La_nef_des_fous

    Les balourdises masculinistes d’Alexis Escudero
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=495
    et le mépris suffisant affiché par Pièces et Main d’Oeuvre ("PMO") envers ce qui relève de la critique féministe des rapports de domination de genre ont pu en étonner et en troubler plus d’un-e ces derniers mois.
    La reproduction était naturelle, les couples homosexuels sont stériles, et la critique du genre s’inscrit pleinement et seulement dans une stratégie d’artificialisation et de conquète du vivant - et j’en passe et des héneaurmes.
    Le fait est que la critique anti-industrielle s’appuie certes sur un corpus théorique et une histoire jusqu’à ce jour plus qu’indifférente, sinon pire, aux questions des inégalités sociales de genre ou de sexe. Et, pour ne citer que ceux-là, je lis certes moi aussi avec intérêt des auteurs comme Jacques Ellul ou Georges Bernanos, ("La France contre les Robots", contrairement à ce que son titre laisse croire, n’a pas été conçu par Marcel Gotlib et Edward P. Jacob en recourant aux Nouvelles Technologies de la Reproduction : c’est un recueil de textes de Bernanos des plus stimulant) : mais quand je les lis, je n’oublie pas d’où ils parlent, et quel banal hétérosexisme masculin impensé mais pleinement assumé traverse jusqu’au meilleur de leur écrits. Quant aux auteurs pro ou post-situs plus proches de nous, dans la veine de l’EdN, ils sont à même enseigne : la plupart du temps ils ne font pas mention des questions féministes (et peu d’autres inégalités, comme les inégalités de race) ; et quand ils daignent le faire, dans le meilleur des cas, à ma connaissance, c’est toujours pour les subordonner à l’universalité supposée de leur propre grille de lecture.
    Mais quelques aspects théoriques de la critique anti-industrielle me semblent plus particulièrement de nature à conforter cet aveuglement masculiniste.
    Il me semble que l’incapacité des anti-industriels à connaître la critique féministe du genre (puisque c’est de cela qu’il s’agit, in fine) trouve, à l’appui de ce banal aveuglement congénital, un appui théorique certes bien bancal, mais très ,opportun dans une idée développée il y a plus d’un demi siècle par Gunther Anders ( reprise dans « L’obsolescence de l’homme, réédité par l’EdN il y a une dizaine d’années) : celle de « honte prométhéenne » - le fait que, confronté à la perfection des machines, les humains auraient honte d’être nés, plutôt que d’être fabriqués. Une honte, pour faire très court, de la « nature » et de la biologie. Mon propos ici n’est pas de disputer cette idée, qui me paraît fondée, mais la façon dont elle me semble ressurgir hors de propos lorsque PMO écrit :
    « L’auteur, Alexis Escudero, participe depuis plusieurs années au mouvement de critique des technologies. Peut-être est-il de la dernière génération d’enfants nés, et non pas produits. »
    Le fait est que le questionnement du caractère de production sociale du genre et donc du sexe comme du caractère socialisé, socialement organisé de la reproduction, devient assurément incompréhensible lorsqu’on ne sait l’envisager que sous la forme du confusionnisme libéral-réactionnaire dont on nous rebat les oreille. Et cette incompréhension se voit redoublée lorsque ce questionnement est vu au travers du prisme de la « honte prométhéenne » : du point de vue de PMO, la seule attitude égalitariste concevable vis-à-vis d’une différence sexuelle forcément naturelle se réduit à un seul inepte égalitarisme technolâtre, et mène nécessairement plus ou moins vite au cauchemar transhumaniste.
    Ce prisme déformant et réducteur me semble pouvoir expliquer en partie l’aplomb déroutant avec lequel PMO et Escudero se disent libertaires tout en brandissent fièrement des contresens sur le genre qui ne dépareraient pas entre deux pancartes de la Manif pour tous. Leur confusion est des plus grossières, mais je les soupçonne de ne jamais être trop allé se plonger dans les riches disputes entre féministes radicales pour y prendre la mesure de l’histoire de la prise de conscience d’un système de rapports de domination de genre où eux se trouvent privilégiés, de sa critique, et des implications de la position où chacun-e s’y trouve situé, quant à sa propre conscience « spontanée » de ces rapports. Ce d’autant plus que le monde politico-médiatique nous sert à profusion, sous le label « féminisme », l’ornière intellectuelle de considérations naturalistes/essentialistes, et les tentatives, de fait nécessairement technolâtres, qui en découlent d’en finir avec la malédiction d’une féminité infériorisante, une fois celle ci pensée comme fondée en nature.
    Je pense que le propos des Escudero et PMO sont cohérents avec les présupposés plus ou moins profondément essentialistes qui sous tendent les propos des Agacinski ou Badinter, comme avec une grande partie au moins du très spectacliste mouvement queer, lesquelles ont plus facilement les faveurs des média que les féministes radicales qui argumentent contre le naturalisme. Mais il me semble avéré que, du point de vue d’une partie de la critique féministe radicale, matérialiste, ces propos sont au mieux purement et simplement ineptes. Il serait donc pour le moins appréciable que, sur les questions du genre, des sexes, et de la reproduction, les anti-industriels s’avèrent capables de cibler leur critique : c’est à dire qu’ils aient pris la peine de connaître un peu plus ce dont ils prétendent juger.

    Mais ça n’est pas le cas : le fait est que c’est très vraisemblablement du seul fait de la position masculine hétérosexiste qui est la leur, dont la critique leur paraît superflue, qu’ils peuvent se permettre de prendre à leur convenance cette partie tout de même très particulière du féminisme pour le tout. Le fait est aussi que cette curieuse facilité intellectuelle ne les empêche pas de dormir, et que quiconque ose le leur faire remarquer se heurte de leur part à un déni massif, accompagné des accusations de libéralisme et de progressisme technolâtres de rigueur.
    Et, par exemple, sur les nouvelles techniques reproductives, ils se fichent comme d’une guigne des réflexions critiques publiées dans des revues comme Les cahiers du genre, pour n’en citer qu’une… (par exemple : http://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2003-1.htm ) Il me semble que l’on gagnerait pourtant beaucoup en intelligence de la situation dans laquelle nous nous trouvons si nous parvenions à articuler entre elles les critiques féministes du genre et les critiques anti-industrielles ! (et quelques autres…)
    Hélas, chez PMO, on sait déjà que le féminisme est irrémédiablement un progressisme technolâtre, et on s’exprime donc en conséquence.

    Mais, d’une manière plus large (qui excède ses rapports avec la critique féministe), il y a dans la forme de la critique anti-industrielle une forme d’arrogance méprisante qui me paraît liée à sa trop grande proximité avec un prophétisme catastrophique : il y a quinze ans déjà, il me semblait par exemple que la lutte contre les OGM gagnait à être formulée en fonction de ce qu’ils constituaient et disaient déjà du présent où ils étaient envisagés, conçus, produits, et non en fonction de l’avenir plus sombre qui résulterait de leur développement. Il me semblait qu’il ne fallait pas tomber dans l’erreur d’en parler en recourant à la peur d’un inconnu à venir, mais au contraire en insistant sur le fait qu’une critique et une lutte trouvaient amplement à se fonder dans le refus de ce que nous connaissions déjà trop bien : et, par exemple, de ce que nous connaissions déjà à propos du recours à des solutions scientistes ou technolâtres aux problèmes politiques, ou de ce qu’impliquait, et d’où provenait, le choix politique de poser en termes scientifiques et techniques les questions sociales.
    Comme le disait il y a 20 ans je crois Agustin Garcia Calvo (dans « Contre la paix, contre la démocratie » : http://www.theyliewedie.org/ressources/biblio/fr/Agustin_Garcia_Calvo_-_Contre_la_paix,_contre_la_democratie.html ), « le futur est une idée réactionnaire, » au nom de laquelle nous sommes toujours invités à renoncer au présent : et cela, y compris chez les amateurs de « critique radicale » .

    Un texte comme « La nef des fous » de Théodore Kaczinski paru en 2001 (https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=435 ) m’avait de ce point de vue semblé de très mauvais augure (même si j’étais loin alors de comprendre ce que recouvrait la notion de genre et de m’être intéressé avec conséquence à la critique féministe… il me faudra pour cela plusieurs années de lecture, de discussions et de réflexions) : l’auteur y met benoîtement en scène d’un point de vue des plus surplombant et universaliste, la nécessité selon lui de faire passer toutes les luttes particulières contre des inégalités qu’il se trouve ne pas avoir connu, au sein desquelles il se trouve privilégié, après la question qui selon lui les dépasse toutes : la catastrophe à venir (le bateau continue d’aller vers le nord au milieu des iceberg toujours plus nombreux, et il est voué à continuer ainsi jusqu’à l’inévitable collision). Il y a d’un côté « ce qui ne va vraiment pas » : ce que lui a identifié, en dehors de toute considération sur les inégalités sociales – et de l’autre les « petits problèmes mesquins » qu’il n’a pas à subir, pour lesquels il ne profère donc pas de « réclamations dérisoires Le mensonge résidant ici dans le fait que la lutte contre les inégalité de genre, race, classe etc. qui règnent à bord serait, d’après Kaczinski, irrémédiablement incompatible avec un infléchissement de sa trajectoire, ou un arrêt des machines, qu’il y ferait obstacle : stupidement, les infériorisé-e-s qu’il met en scène se fichent sur la margoulette, chacun-e égoïstement, très libéralement focalisé-e sur ses seuls griefs individuels, chacun-e très libéralement identifié-e aussi au caractère particulier qu’ellil se trouve incarner – tandis que, par la voix du mousse, l’universel, c’est à dire l’homme blanc hétérosexiste, lui, sait déjà ce qu’il convient de faire pour les sauver tous - mais du seul naufrage, qui arrivera plus tard. Après seulement – une fois tous rendus à sa raison, une fois que toutes et tous auront admis que leurs luttes étaient mesquines et dérisoires, gageons que le temps sera venu d’en perdre pour le mesquin et le dérisoire. Ou pas.
    Pour un milieu qui se prétend volontiers libertaire, le milieu anti-industriel qui a diffusé alors largement et sans critiquer le cœur de ce texte a eu un peu vite fait de se torcher avec la pensée de Bakounine, sur le fait que la liberté - et donc la fin de l’infériorisation - était une exigence, un besoin immédiat, qui ne saurait se différer : et donc que l’existence de systèmes de rapports de domination étaient pour celleux qui y étaient infériorisé-e-s une cause suffisante de révolte. A lire kaczinski, au nom de la collision à venir du navire de la fable contre l’iceberg, de la catastrophe industrielle qui résoudra définitivement tous les différents, il convient au mieux de renoncer à lutter contre les inégalités présentes, de les mettre de côté en attendant, plus tard, une fois la révo – pardon, une fois la catastrophe évitée, de voir ce qu’on pourrait y faire. En attendant, les dominé-e-s seraient bienvenus de cesser de jouer les égoïstes, vu que ça ne fait que les mener à contribuer au progrès, et de se mettre à penser un peu à l’intérêt supérieur de tout le monde, _c’est-à-dire, de fait, au seul intérêt que les dominants connaissent. Je me rappelle avoir entendu, en d’autre temps, des staliniens seriner un air semblable aux libertaires sur l’Etat, sans parler de tous les révolutionnaires, qui expliquent encore aux féministes que pour l’égalité entre hommes et femmes, il faut d’abord faire la révolution.
    Je tiens pour ma part pour l’exact contraire : et qu’il y aurait beaucoup à creuser, sur le rôle que les inégalités sociales comme le genre, lorsqu’on se refuse à chercher à les connaître et les penser avec conséquences, ou dans la mesure ou les dominants y sont prêts à tout ou presque pour empêcher qu’il y soit mis fin, sont amenées à jouer, comme moteur toujours renouvelé pour une quête permanente de solutions techniciennes et scientistes aux maux qu’elles génèrent.
    Mais pour cela, il faut que ceux, majoritairement hommes, blancs, hétérosexistes, et j’en passe et d’autres privilèges, qui produisent, promeuvent et diffusent la critique anti-industrielle admettent qu’ils sont quand même pleinement partie prenante au sein de rapports de domination qui structurent de part en part cette même société, que leur critique n’est pas indemne des positions relativement privilégiée qu’ils y occupent : et que les critiques des rapports de domination existant, formulées par celleux qui les subissent, font partie de la critique de cette société au même titre que la critique anti-industrielle.
    Qu’en conséquence de quoi, avant de prétendre disputer très virilement de « la reproduction artificielle de l’humain », ou de la « nature de la filiation » (http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=427 ) , la première des choses à faire pour le mouvement anti-industriel est de cesser d’envisager la critique du genre avec une honnêteté intellectuelle jusqu’ici proche de celle de la manif pour tous.

    • @Aude V

      merci de ton encouragement.

      J’ai relu ce matin à tête reposée le début du 4ème chapitre, si joliment intitulé Les crimes de l’égalité (il fallait oser), de ce qui m’apparaît désormais beaucoup plus clairement de la part d’Alexis Escudero et de PMO comme une entreprise délibérée et très intéressée de falsification d’une partie au moins de la critique féministe radicale, de la critique féministe matérialiste.

      (A vrai dire, le début de travail de remise sur pied du propos de l’auteur occasionné par la rencontre et la confrontation avec votre approche critique de son oeuvre me la rendue du coup beaucoup plus lisible, et a conforté ce premier ressenti à son endroit qui me l’avait rendu inabordable : lorsqu’on cesse de chercher à réagir à des « maladresses d’alliés » face à ce qui est en fait une agression commise par quelqu’un qui traite une pensée que vous partagez et respectez avec hostilité et malhonnêteté, qui vous traite en ennemi, lorsque l’on se décide de nommer l’hostilité, lorsqu’on attend plus de son auteur autre chose que de l’hostilité, ses désarmantes « maladresses » deviennent de très éloquentes agressions, des attaques auxquelles il devient enfin possible de répondre...)

      Je n’y avais pas prêté attention à la première lecture, mais au début de ce chapitre, lorsqu’il se hasarde à préciser ce qu’il entend par égalité, Escudero cite bien Christine Delphy, et à propos du genre qui précède le sexe. On ne peut donc lui reprocher d’ignorer l’existence de cette critique. Seulement, il la cite en la falsifiant, en prétendant y lire le contraire de ce qu’elle dit, et se fait ensuite un devoir de la corriger à sa façon, et à son avantage. Une telle pratique n’est pas maladroite, mais malhonnête, et un tel texte constitue bien une forme d’agression anti-féministe caractérisée.

      Je prépare un billet plus complet à ce propos, parce que la prose d’Escudero est véritablement déroutante et demande d’être décortiquée, et parce que cette falsification me semble particulièrement significative, non seulement parce qu’elle porte sur un désaccord fondamental sur les questions de nature et d’égalité, mais encore pour ce qu’elle manifeste des « intersections » entre les oppressions - tant que des hommes ne reconnaissent pas la validité de la critique féministe du système de domination de genre, ils continuent de défendre leurs privilèges comme ce système le leur a appris. il me semble qu’il faudrait défendre face au discours arrogant et si masculin de PMO/Escudero qu’aucune « critique radicale » à prétention universelle ne peut être formulée à partir d’une seule et unique position infériorisée, aliénée ou dominée particulière (à croire que l’histoire du discours ouvriériste sur la mission historique du prolétariat et de la catastrophe stalinienne ne leur sont d’aucune utilité !). Et qu’au contraire, toute critique qui se veut radicale se doit de prendre la peine d’examiner en quoi la position depuis laquelle elle est formulée la conditionne, et la rend elle-même critiquable ; que les auteur-e-s de n’importe quelle critique qui se veulent radical-e-s n’ont d’autre choix que de questionner les quelques privilèges qui peuvent être les leurs, que de prendre au sérieux les critiques formulées à l’encontre de cette position, et des privilèges qui la caractérisent.

    • Attention toutefois que le fait de questionner nos propres privilèges (être précaire mais homme, être femme mais blanche, être racisé⋅e mais de classe moyenne, etc) ne fasse pas oublier nos propres points de vue et donc nos propres critiques de départ.

      Que par exemple, je dois prendre en compte le point de vue féministe (que je ne peux pas avoir moi), mais je n’oublie pas ma critique anti-industrielle de départ, et j’essaye de transiger le moins possible dessus (quand bien même on doit accepter de « céder du terrain » comme m’a dit @aude_v l’autre jour, afin d’aboutir à une voie qui convienne à plus de monde que tel ou tel groupe radical). Cela vaut aussi pour les autres groupes bien sûr. :)

    • @Aude V

      je n’ai pas eu l’occasion de lire les explications d’Escudero dans La Décroissance, mais je veux bien admettre qu’il ait pu y revenir sur ses propos, ou entendre quelques critiques : ça n’est pas la matière qui manque. Il aura eu l’embarras du choix !
      Mais il me semble que pour l’essentiel, le mal est fait : son livre est publié, et PMO continue de lui faire la même promotion résolument orientée, reprise telle quelle par plusieurs sites anti-indus ou de critique « radicale ». Aucun des référencements que j’ai pu en lire sur le net ne fait mention du moindre trouble vis-à-vis de son contenu comme de sa présentation - si ce n’est ceux de rares blogueuses féministes comme toi.

      Il me semble qu’une vraie remise en question de sa part appellerait pour le moins un désaveu cinglant (que je n’ai lu nulle part à ce jour) des présentations de PMO (Pour ma part, à chaque fois qu’il m’est arrivé de publier quelque chose - j’ai eu quelques brochures et revues photocopiées à mon actif, sans parler de textes mis en circulation sur le net - je me suis efforcé autant que je le pouvais de ne laisser personne dire n’importe quoi dessus, et se permettre d’en faire sur mon dos une présentation fallacieuse, même dithyrambique. Il me semble que c’est là la moindre des choses lorsqu’on prend le risque de dire quelque chose publiquement, et de le faire par écrit.).
      Et surtout, et plus encore, de conséquents amendements à son texte - à même de le rendre méconnaissable.

      Je ne dis pas que ce serait facile, je m’efforce seulement de tirer le minimum de conséquences qu’un tel mea culpa impliquerait. (Et si les critiques qu’il reçoit de vive voix devaient l’y inciter, tant mieux : mais je ne suis pas optimiste).

      A la lecture, Escudero ne me paraît hélas guère trahi ou falsifié par les viriles rodomontades des chapeaux de PMO.
      Il ne manquait pas d’occasions d’écrire tout autre chose que ce qu’il a écrit, de donner par exemple de la place aux rapports de domination de genre, et à la manière dont ils se manifestent et s’inscrivent dans la technolâtrie dominante, à la manière dont le libéralisme, la technolâtrie, le patriarcat et le racisme se renforcent, s’appuient les uns sur les autres pour se perpétrer : il est tellement plus facile pour un homme anti-industriel de tomber, en accord avec le reste du patriarcat, sur le râble des inconséquentes féministes et des inconscient-e-s LGBT que de s’interroger sur sa propre position dans les rapports de domination de genre... - mais cette attitude de par sa facilité me paraît garantir à la critique anti-indus’ de piétiner au mieux dans une impasse, ou de se retrouver très vite égarée en très mauvaise compagnie ; qui plus est, nécessiter un très handicapant renoncement à critiquer l’idée religieuse de Nature.

      Je trouve que sa critique de la reproduction, sous une étourdissante profusion de références et de citations de ce que la technolâtrie produit de pire, manque de fait singulièrement de fond conceptuel. Cette abondance de documentation peine à dissimuler ce qui me paraît être une confusion certaine : il n’était pas nécessaire d’aller chercher autant de références pour produire un résultat aussi calamiteux.

      Pour ce que je suis arrivé à m’infliger (ce fameux chapitre 4, pour l’essentiel), à chaque fois qu’Escudero y a le choix entre citer une auteure peu crédible, un homme encore moins sur pareil sujet, ou plutôt, de se plonger dans les critiques élaborées par quelques auteures féministes radicales, il commet la même malencontreuse bourde - et présente les propos de l’une ou l’autre des deux premiers comme la substance des thèses des troisièmes. Une fois ou deux, à la rigueur... Effectivement, les maladresses existent, mais dans pareil texte au ton pamphlétaire, ça ne fait pas sérieux, au mieux cela décrédibilise la charge de l’auteur.
      Et chez lui, c’est quasi systématique !

      Mon projet de billet avance bien.

    • Le problème c’est que parfois c’est le cas… et parfois pas. :(
      Donc pas forcément aussi simple que ça de dire « tous les oppresseurs dans le même camps ».

      On sait très bien qu’il y a aussi de nombreux cas où le libéralisme se sert de l’anti-patriarcat pour avancer sur la marchandisation du monde, ou ceux où le patriarcat se sert de l’anti-libéralisme (parfois très justifié) de certaines catégories sociales pour revenir sur des avancées des droits des femmes, etc.

      Pas toujours facile de formuler des opinions complexes quand on veut reste concis et de pas développer toutes les exceptions et cas possibles.

    • @Rastapopoulos
      @Aude

      Ok, il est risqué de vouloir synthétiser quelque chose d’aussi complexe que la façon dont les rapports de domination et les aliénations diverses et avariées, et les critiques et luttes se croisent, se mêlent et tutti quanti.

      Plus précisément, @Rastapopoulos, mon propos n’était pas de prétendre que "tous les oppresseurs sont dans le même camp" (je crois que vous l’aviez très bien saisi - et en même temps que vous avez probablement raison, cela va sans doute mieux en le disant), mais plutôt de faire remarquer que face aux critiques et aux luttes les plus vigoureuses, radicales et estimables, l’oppression a une fichue tendance à réussir à retomber sur ses pattes [astérisque] (quitte à devoir en sacrifier une), et à prendre de court pas mal de gen-te-s, voire à faire d’elleux ses agent-e-s en trouvant à se rééquilibrer autrement à son avantage - du point de vue des êtres humains et de la vie en général, peu importe que l’oppression doive s’appuyer plus sur le patriarcat, le racisme, le nationalisme, le marché, la démocratie ou la fuite en avant technicienne ou autre chose.

      [astérisque] [Oups. Me voilà à nouveau pris en flagrant délit de synthèse à l’emporte-pièce et de personnalisation métaphorique pas forcément des plus parlantes pour tout le monde... (à me relire, je me demande si l’oppression n’aurait pas des pattes velues) ]

      Je pense par exemple à la manière dont, à la faveur d’une "libération sexuelle" obtenue dans un contexte patriarcal et marchand, il me semble que l’on peut dire que l’hédonisme pornographique et la communication ont très bien su prendre le relais de l’église et de la famille, pour ce qui est de continuer, en dépit du recul de celles-ci, à maintenir intact - quoique sur des bases en apparence radicalement opposées -, l’essentiel de la hiérarchie de genre.
      Ah oui, les images ont changé et défrisent certes désormais les plus vieux ou archaïques des patriarches, mais l’ordre reste le même : et les hommes en bénéficient toujours.

      Je pense aussi à la façon dont les techniques de PMA et les prétentions à artificialiser le vivant me semblent constituer pleinement une réponse de la part de l’ordre social patriarcal/libéral/technicien/colonial... (liste non exhaustive !) à une part au moins de la critique du genre : à la critique de la conception genrée de la procréation
      Cette conception qui prétend relier naturellement (et donc définitivement) sexe, couple, procréation et filiation, fonder en nature sur cette base la place plus ou moins étroite socialement réservée aux uns et aux unes, cette conception qui de fait ne patauge jamais aussi sûrement dans le social et la production humaine que quand elle brandit la Nature
      Pour rentrer un peu dans le sujet, je renvoie à la lecture d’articles sur l’histoire de la PMA et de la fabrication du naturel, comme ceux d’Ilana Löwy par exemple, qui me semblent exposer combien les hiérarchies de genre se perpétuent avec le progrès technique :
      « Nouvelles techniques reproductives, nouvelle production du genre » http://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2014-1-page-5.htm

      « La fabrication du naturel : l’assistance médicale à la procréation dans une perspective comparée »
      http://www.cairn.info/revue-tumultes-2006-1-page-35.htm
      Il faut que l’aveuglement masculiniste de PMO/Escudero soit considérable pour que pareils titres et pareils sujets ne les aient jamais intéressés - « L’invention du naturel » est d’ailleurs le titre d’un livre paru en 2000, sous la direction de Delphine Gardey et Ilana Löwy, qui propose de très stimulantes réflexions sur « les sciences et la fabrication du féminin et du masculin » : mais il est vrai que pour les hommes de Pièces et Main d’Oeuvre qui produisent une critique exclusivement anti-industrielle, le féminin et le masculin ne sauraient être fabriqués ni produits, puisqu’ils sont évidemment, c’est le bon sens même, naturels… A consulter leurs notes de bas de page, à une critique féministe radicale de la procréation et de la manière dont se fabrique le sexe à partir du genre, ou la notion de Nature... ils préfèrent de loin accorder toute leur attention à ce qu’écrivent de plus ou moins virils technolâtres, et de plus ou moins technolâtres auteurs masculins - comme Testard ou Habermas, - ou à des femmes au propos, sinon essentialiste et confusionniste au point de celui d’une Peggy Sastre, pour le moins très éloigné de la critique féministe radicale. ).

      Il me paraît pourtant assez peu crédible de prétendre chercher à formuler une pensée critique radicale sur les enjeux que recouvre aujourd’hui la question de la procréation sans donner aux considérations féministes sur le genre (ainsi qu’à quelques autres) une place conséquente : en aucun cas on ne saurait les tenir pour négligeables devant, par exemple, les seuls et uniques méfaits stérilisants de l’artificialisation technicienne.
      C’est bien pour cela qu’il me semble important de mener une critique des positions rigides et étroites telles que celles des PMO/Escudero : tout en se prétendant radicalement émancipatrices avec de grands effets de manches, elles sont déjà, de par leur caractère lourdement monolithique et résolument hostile à tout point de vue qui ne se puisse inféoder au leur, pleinement au service du maintien d’oppressions dont leurs auteurs, en tant qu’hommes, se trouvent justement être les bénéficiaires.

      A quel moment passe-ton d’allié gentil mais vachement maladroit et ignorant mais allié quand même, même si c’est rudement pénible de devoir supporter autant de maladresse et d’ignorance crasse - à ennemi déclaré, même s’il s’entête à prétendre le contraire, ou à prétendre qu’en fait c’est pas lui : lui veut être notre allié, et nous explique comment nous devons faire, à quelle critique radicale nous devons renoncer pour qu’il puisse l’être, parce que pour l’instant, au contraire, c’est nous, l’ennemi ?
      C’est pour moi une question qui ne se pose plus à leur sujet.

      En ce début de XXIème siècle, la promotion d’une PMA des plus technolâtre, libérale et toujours genrée, (bien que tôt ou tard vraisemblablement ouverte aux couples de même sexe), me semble tout de même déjà constituer, pour le système de rapports de domination de genre et sa hiérarchie, une réponse rudement plus efficace et prometteuse aux menaces que représente pour lui la critique et la lutte féministe une réponse qui doit être pensée comme telle si l’on entend s’en prendre avec un minimum de conséquence au genre comme à la technolâtrie. (cela demande aussi de se montrer capable de comprendre pourquoi se contenter d’être vachement et virilement "plus-radical-que-moi-Le-Meur" sur un seul sujet et donc se faire un devoir de traiter en chienne enragée toute critique qui ne soit pas au moins aussi étroitement focalisée sur ce même sujet revient alors, du point de vue des dominé-e-s, à faire pire que n’avoir rien critiqué - et a mettre au service de l’ordre existant les armes critiques que l’on a forgé, à son bénéfice, contre les autres critiques et luttes qui pourraient l’affaiblir ou menacer sa perpétuation)
      Une réponse assurément plus efficace et prometteuse que celle, par exemple, très spectaculaire, du ridicule barnum folklorique de la manif pour tous, qui a le gros défaut, face à la critique des rapports de genre, de s’exprimer sur le sujet non pas comme on l’aurait fait effectivement il y a un ou deux ou huit ou dix siècles, mais de façon caricaturale, comme ses animateurs s’imaginent niaisement aujourd’hui, depuis leur conception actuelle de ce passé, qu’on devait nécessairement le faire toujours et partout avant le recul de l’église. (et sur ce tout dernier point, je renvoie par exemple les curieux qui ne l’auraient jamais lue aux écrits d’une historienne féministe comme Michèle Perrot – mais c’est loin d’être la seule)

    • Je pense par exemple à la manière dont, à la faveur d’une « libération sexuelle » obtenue dans un contexte patriarcal et marchand, il me semble que l’on peut dire que l’hédonisme pornographique et la communication ont très bien su prendre le relais de l’église et de la famille, pour ce qui est de continuer, en dépit du recul de celles-ci, à maintenir intact - quoique sur des bases en apparence radicalement opposées -, l’essentiel de la hiérarchie de genre.

      Oui je pensais, entre autre, à ce genre de choses.

      A quel moment passe-ton d’allié gentil mais vachement maladroit et ignorant mais allié quand même, même si c’est rudement pénible de devoir supporter autant de maladresse et d’ignorance crasse - à ennemi déclaré, même s’il s’entête à prétendre le contraire, ou à prétendre qu’en fait c’est pas lui : lui veut être notre allié, et nous explique comment nous devons faire, à quelle critique radicale nous devons renoncer pour qu’il puisse l’être, parce que pour l’instant, au contraire, c’est nous, l’ennemi ?
      C’est pour moi une question qui ne se pose plus à leur sujet.

      Tout dépend de qui on parle… et si on connaît personnellement les gens en face à face, IRL comme on dit sur le net… et depuis combien de temps on les connaît, etc.

      Ce n’est pas toujours qu’une question purement théorique. L’amitié ne se joue pas que sur les idées politiques, même si c’est un des points qui entre en ligne de compte.

      Et sinon une citation de la première revue :

      Les nouvelles techniques reproductives, utilisées au niveau local et international, auraient donc à leur tour des impacts de genre, mais aussi en fonction de la classe ou de l’origine, particulièrement complexes : elles protègent les femmes et les couples des stigmates de l’infertilité, créent de nouvelles parentalités indépendantes de l’hétéroparentalité normative tout en reconduisant des inégalités préexistantes et comportant d’importants risques d’exploitation.

    • @Aude

      Tant mieux si l’auteur entreprend sous la pression de la critique de revoir quelques unes de ses positions.

      Mais son livre n’en demeure pas moins non seulement une critique ratée, parce qu’outrageusement partielle et aveugle sur ses propres manques, de la reproduction médicalement assistée (ce qui en soit, serait dommage, mais sans conséquences trop néfastes), et surtout une attaque confusionniste réussie contre la critique radicale, et pas seulement féministe (ce qui est nettement plus gênant).

      Entre le naturalisme confus des arguments et l’étroite masculinité du point de vue, mon écoeurement balance.

      Pour ce qui est de la pensée de Delphy, et du répugnant procédé auquel il a eu recours pour la dénigrer, l’auteur a une importante remise en question à faire.
      Faire le choix de falsifier une pensée (dont le propos est assurément incompatible avec celui de « La reproduction artificielle de l’humain » : mais pour des raisons dont Escudero, dans le cadre de son pamphlet, ne peut que nier l’existence - ne serait ce que ce que sa critique du genre implique quant au naturalisme), ponctuer la calomnie par l’insulte en l’associant à un vieux machin aussi répulsif que Mao c’est là une démonstration d’hostilité qu’il lui faut assumer.
      Le pamphlet et son style casseur d’assiette (La démolition jubilatoire, qui peut se teinter de mauvaise foi, dans ce registre, est le traitement habituellement réservé aux ennemis) n’excusent pas tout.
      Pour le coup, cela dépasse la seule question du rapport à la critique féministe.

      Si une dénonciation de la manière dont la politique politicienne a posé le débat en termes de pour ou contre les droits des homosexuels était parfaitement justifiée, je pense qu’il est plus urgent de défendre la critique féministe radicale et la critique du naturalisme comme possible fondement d’une critique radicale de la société technicienne et de sa technolâtrie, que de se précipiter dans une spectacliste critique de la PMA.

    • @Aude V

      Je te prie de m’en excuser, j’avais manqué ta réponse, ainsi que ton edit. Je ne les découvre qu’à l’instant.

      Il y a quelque chose que je peine à saisir dans ta position vis à vis d’Escudero et de son bouquin. Je ne parviens pas à savoir de quoi il retourne.

      Je crois que pour Escudero, j’en suis encore à prendre conscience de la position dans laquelle il se trouve. Pour que j’aille à sa rencontre en sachant vers quoi j’irais, il faudrait que j’ai d’abord fini d’estimer la distance qui nous sépare.

      Je crois que je juge de loin plus important de défendre les critiques qu’il a falsifié ou ignoré que le contenu d’une enquête dont la complaisante prétention à la radicale originalité tient tout de même beaucoup trop, à mon avis, à tout ce que son auteur falsifie, ignore ou passe sous silence : plus encore qu’à ce qu’il prétend révéler.

      Peut-être que quelque chose m’échappe ?
      Et peut-être bien que je jargonne, en effet ?

      Je n’en sais rien.

      Je n’ai pas écouté l’émission en question.

      Mais c’est de t’avoir lue que je dois d’être parvenu à enfin recommencer à écrire à propos de la critique anti-industrielle.

  • Vu via www.argia.com

    Britain has invaded all but 22 countries in the world in its long and colourful history, new research has found.

    J’aurais bien illustré avec la carte du monde, mais je ne sais pas comment poster des images sur seenthis (#honte_à_moi)

    http://www.telegraph.co.uk/history/9653497/British-have-invaded-nine-out-of-ten-countries-so-look-out-Luxembourg.h

    All the Countries We’ve Ever Invaded : And the Few We Never Got Round To (Stuart Laycock)

  • Quand la France moisie tente de se justifier..

    Scoop :

    Le père de Leonarda n’aurait pas fait tous les efforts pour s’intégrer

    Donc en France, quand un père est suspecté de maltraiter ses enfants on vient en aide aux enfants en venant les chercher à l’école pour les expulser.. avec leur père...

    Toujours d’après RTL, le père « frappait ses enfants, ce qui lui a valu d’être convoqué par deux fois devant un juge pour enfants en début d’année ». Il n’y a pas eu de condamnation car Leonarda et sa sœur Maria « s’étaient alors rétractées ».

    http://www.20minutes.fr/article/1237941/ynews1237941?xtor=RSS-176

    #honte_a_la_france