• How Syria’s HTS is quietly dismantling the Palestinian cause

    Via https://diasp.eu/p/17684889

    https://thecradle.co/articles-id/29627 - 2025-03-25

    Under Ahmad al-Sharaa’s direction, #Syria’s new Islamist leaders are systematically sidelining Palestinian factions, favoring the US-backed #PA, dismantling #Iran-linked groups, and reshaping refugee dynamics in alignment with a broader US-backed strategy to neutralize the Palestinian resistance.

    #Palestine #Gaza #HTS #USA #Israel

    • On trouve aussi une traduction de cet article en FR (2025-04-10)

      Comment HTS en Syrie démantèle discrètement la cause palestinienne

      https://investigaction.net/comment-hts-en-syrie-demantele-discretement-la-cause-palestinienne

      Sous la direction d’Ahmad al-Sharaa, les nouveaux dirigeants islamistes syriens écartent systématiquement les factions palestiniennes, favorisent l’Autorité palestinienne soutenue par les États-Unis, démantèlent les groupes liés à l’Iran et remodèlent la dynamique des réfugiés conformément à une stratégie plus large soutenue par les États-Unis visant à neutraliser la résistance palestinienne.

      Depuis la chute du gouvernement syrien le 8 décembre, la direction de la nouvelle administration intérimaire, dirigée par Ahmad al-Sharaa, est devenue de plus en plus claire. Politiquement, militairement et juridiquement, Damas semble maintenant alignée sur la vision de longue date de Washington de démanteler la cause palestinienne.

      Cet alignement prend forme sur trois fronts principaux : premièrement, l’Autorité palestinienne (AP), les factions de résistance telles que le #Hamas, le Jihad islamique palestinien (#JIP) et d’autres factions issues de l’Organisation de libération de la Palestine (#OLP). Deuxièmement, l’Office de secours et de travaux des Nations unies (#UNRWA), chargé spécifiquement d’aider les réfugiés palestiniens dans la région, et troisièmement, les camps qui hébergent les réfugiés palestiniens et les Syriens déplacés.

      Deux événements soulignent cette évolution. Tout d’abord, la #Turquie et le #Liban ont empêché les Palestiniens détenteurs de documents syriens de retourner en #Syrie au même titre que les ressortissants syriens. Deuxièmement, les médias américains ont révélé l’existence de pourparlers entre #Washington et #Damas sur la possibilité pour la Syrie d’absorber des dizaines de milliers de personnes déplacées de Gaza, en échange d’un allègement des sanctions ou d’un accord politique plus large, en particulier à la suite des massacres de la côte du début de l’année.
      Front 1 : L’AP et les factions de la résistance

      Plus de quatre mois après le début de la transition vers une nouvelle gouvernance, une chose est claire : l’ancien chef d’#Al-Qaïda, Ahmad al-Sharaa, aujourd’hui président de la Syrie, tient le Hamas à distance. Malgré les demandes répétées de Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas à l’étranger, de se rendre à Damas, les autorités intérimaires ont tergiversé, dans le but d’éviter une confrontation directe avec Israël ou les États-Unis.

      Cette nouvelle posture syrienne a lieu au milieu d’un génocide en cours contre le peuple palestinien et de l’objectif de l’État d’occupation d’éliminer sa résistance islamique.

      The Cradle a appris que la communication entre le Hamas et les nouvelles autorités est largement canalisée par des intermédiaires turcs. Ankara faciliterait la réinstallation de plusieurs responsables militaires du Hamas à Idlib, le bastion des militants de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Ahmad al-Sharaa.

      En revanche, Ahmad al-Sharaa – qui a rencontré le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa en janvier – a officiellement ouvert des canaux avec la mission diplomatique de l’AP à Damas, la reconnaissant comme le représentant officiel du peuple palestinien.

      La délégation en visite comprenait de hauts responsables du Fatah et de l’OLP, notamment le fils de Mahmoud Abbas, qui est arrivé pour récupérer des propriétés précédemment détenues par des factions anti-Fatah sous le gouvernement de l’ancien président syrien Bachar al-Assad.

      La nuit de la chute du gouvernement Assad, le secrétaire général du Front populaire-Commandement général (#FPLP-CG), Talal Naji, et le chef d’état-major de l’Armée de libération de la Palestine (APL), Akram al-Rifai, ont cherché refuge à l’ambassade de l’Autorité palestinienne. L’ambassadeur palestinien Samir al-Rifai aurait reçu une sévère réprimande de la part d’Abbas pour leur avoir accordé un refuge. Quant au reste des chefs de faction, chacun d’eux est resté chez lui.

      Le lendemain de l’entrée des forces d’#HTS à Damas, elles ont lancé une vague de fermetures visant les bureaux des factions palestiniennes. Ceux qui appartenaient au Fatah al-Intifada, au mouvement Al-Sa’iqa aligné sur le Baas et au FPLP-CG ont été fermés, leurs armes, leurs véhicules et leurs biens immobiliers saisis.

      Le Front démocratique pour la libération de la Palestine (#FDLP), qui avait fait profil bas pendant la guerre syrienne, a été autorisé à poursuivre ses activités, bien que sous observation.

      Les 11 et 12 décembre, plusieurs chefs de faction se sont réunis à l’ambassade de Palestine en présence du chef de l’APL, Rifai, pour discuter de leur avenir. Ils ont tenté d’organiser une réunion officielle avec Ahmad al-Sharaa par l’intermédiaire du ministère syrien des Affaires étrangères. Au lieu de cela, un messager d’HTS – identifié comme provenant de Basil Ayoub – est arrivé à l’ambassade et a exigé la divulgation complète de tous les actifs appartenant à la faction, y compris les biens immobiliers, les dépôts bancaires, les véhicules et les armes. Aucun engagement politique ne sera possible, a-t-il dit, tant qu’un inventaire complet n’aurait pas été fourni.

      Les factions se sont exécutées en rédigeant une lettre déclarant que leurs avoirs avaient été acquis légalement et qu’elles étaient prêtes à limiter leurs activités à des activités politiques et médiatiques, en plein alignement avec la nouvelle posture de la Syrie. Le sort de la lettre à Ahmad al-Sharaa et sa réponse sont inconnus.
      Campagne de décapitation : arrestations, confiscations et règlements

      Il s’en est suivi une décapitation systématique de la structure des factions palestiniennes en Syrie.

      Début février, le secrétaire général du Fatah al-Intifada, Abou Hazem Ziad al Saghir, a été arrêté à son domicile. Après des heures d’interrogatoire et une descente dans son bureau – où des documents l’auraient relié au Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran (#CGRI) – il a été relâché.

      Une semaine plus tard, il a été de nouveau arrêté et séquestré dans un nouveau lieu de détention situé derrière le stade des Abbassides. Un règlement financier a été conclu : 500 000 $ en échange de sa libération et de son expulsion vers le Liban. À la demande du comité, le Comité central du mouvement a publié une déclaration mettant fin aux fonctions de Saghir et le renvoyant du mouvement. Cependant, Saghir publia une contre-déclaration depuis le Liban, transférant le secrétariat général du mouvement là-bas et renvoyant ceux qui avaient pris la décision de le destituer.

      La faction baasiste palestinienne, Al-Sa’iqa, n’a pas été mieux lotie. Son secrétaire général, Muhammad Qais, a été interrogé et dépouillé des biens du groupe. Bien qu’il n’ait pas commandé pendant la bataille de Yarmouk et qu’il ait donc échappé à une punition plus sévère, le HTS a ordonné la suppression du terme « Baas » de tous les documents officiels. Une déclaration a rapidement été publiée dans les territoires occupés, dénonçant Qais comme un « vestige du régime », ce qui laisse supposer une scission interne croissante.

      HTS a également sévèrement réprimé le FPLP-CG, dont le secrétaire général, Talal Naji, a été placé en résidence surveillée et interrogé à plusieurs reprises. Tous les bureaux, les véhicules et les armes du groupe ont été confisqués, leur siège fermé et ses membres battus et humiliés. Leur station de radio, Al-Quds Radio, a été saisie, et leur hôpital Umayyah serait le prochain sur la liste.

      Le « Front Nidal » – une faction dissidente du Front de lutte populaire palestinien (FLPP), un groupe de gauche au sein de l’OLP – a été la plus controversée de ses transactions. Au début des événements, Khaled Mechaal a été en mesure de servir de médiateur pour le secrétaire général du Front, Khaled Abdul Majeed, et de le protéger, lui et son organisation. Cependant, en février, Abdul Majeed s’est enfui aux Émirats arabes unis.

      Sa résidence personnelle et ses véhicules – qui appartiendraient à des particuliers – ont été saisis, ainsi que 50 millions de livres syriennes (moins de 5 000 dollars) d’actifs. Forcé de démissionner par HTS, il a remis l’autorité à un comité central opérant à partir de Damas et de Beyrouth.

      Le FDLP (Front démocratique pour la libération de la Palestine) a jusqu’à présent échappé au poids de ces purges, et ses bureaux et ses véhicules n’ont pas été touchés par la nouvelle administration , peut-être parce qu’elle n’avait aucun lien avec l’Iran ou le Hezbollah. Le bureau principal du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP – différent du FPLP-CG) dans le quartier de Taliani à Damas reste ouvert mais inactif, tandis que le reste de ses bureaux ont été fermés.

      À l’heure actuelle, le JIP, dont les combattants sont en première ligne à Gaza pour combattre Israël depuis le 7 octobre 2023, reste dans ses bureaux syriens. Le représentant de la faction n’a pas été convoqué pour être interrogé, bien qu’Israël ait bombardé un appartement utilisé par le secrétaire général du groupe, Ziad al-Nakhala.

      Cependant, des figures clés de l’armée du JIP se sont réinstallées à Bagdad la nuit où Damas est tombée aux mains d’ HTS. Leurs activités à l’intérieur de la Syrie semblent s’être réduites en grande partie à l’organisation de funérailles pour les soldats tués au combat dans le sud du Liban, bien qu’exclusivement à l’intérieur des camps de réfugiés palestiniens.

      Le camp de Yarmouk, à Damas, avait déjà été le théâtre d’une série de manifestations au cours des premiers jours de février, notamment des rassemblements exigeant la fermeture des sièges des organisations pro-régime et l’obligation de rendre des comptes aux personnes impliquées dans l’arrestation et le meurtre des résidents du camp. Les événements ont dégénéré en une tentative d’incendie du quartier général des Brigades Qods du JIP, des jeunes et des enfants lançant des pétards sur le bâtiment. Entre-temps, une manifestation a éclaté pour protester contre la décision de rouvrir les bureaux des brigades Al-Sa’iqa dans le camp d’Al-A’edin.
      Front 2 : Les camps de réfugiés palestiniens en Syrie

      La répression contre les groupes politiques a créé un vide de leadership dans les camps palestiniens de Syrie. Les conditions de vie, déjà désastreuses, se sont encore détériorées. Début février, des manifestations ont éclaté dans plusieurs camps contre les attaques brutales d’Israël contre le camp de Jénine en Cisjordanie occupée, à la suite de la visite de la délégation de l’AP et de la reconnaissance officielle de l’autorité de Ramallah par le gouvernement syrien. Beaucoup craignaient que ce changement n’accélère les plans de réinstallation permanente des réfugiés. Dans le même temps, les habitants disent qu’ils ont été contraints de participer à des rassemblements publics en soutien à la présidence autoproclamée d’Ahmad al-Sharaa.

      Le 24 février, le Comité de développement communautaire de Deraa a commencé à collecter des données personnelles détaillées auprès des résidents du camp sous prétexte d’améliorer les prestations de services. Un recensement similaire a été lancé quelques jours plus tôt à Jaramana, mais l’objectif et les bailleurs de fonds de ces efforts restent flous.

      C’est dans ce vide qu’est entré le Hamas. Par l’intermédiaire d’organisations affiliées comme l’Autorité de développement de la Palestine, le Hamas a commencé à distribuer de la nourriture et de l’aide financière, souvent par l’intermédiaire d’agents intégrés à HTS. Cet effort est intervenu alors que les services autrefois offerts par le JIP – y compris le transport, les cuisines collectives et le soutien médical – ont été interrompus. Même le siège de l’Association d’amitié palestino-iranienne à Yarmouk a été repris et réaffecté par des éléments d’HTS.

      D’autres acteurs, tels que la Fondation Jafra et la Croix-Rouge palestinienne, continuent d’opérer malgré des contraintes importantes. Leurs efforts ont été insuffisants pour répondre à la demande, d’autant plus que l’économie locale continue de s’effondrer. La plupart des réfugiés dépendent d’un travail informel et, avec la paralysie d’une grande partie de l’économie, la survie quotidienne est devenue précaire.

      Une proposition de règlement, transmise par le biais de la médiation turque, est particulièrement préoccupante. Il offrirait aux Palestiniens en Syrie trois options : la naturalisation syrienne, l’intégration dans une nouvelle « communauté » affiliée à l’AP sous la supervision de l’ambassade, ou la classification consulaire avec renouvellement annuel de la résidence. La quatrième option implicite est le déplacement, à l’image de ce qui est arrivé aux Palestiniens en Irak après l’invasion américaine.
      Front 3 : L’#UNRWA, mis à l’écart et miné

      Bien que les nouvelles autorités syriennes n’aient pas ouvertement pris pour cible l’UNRWA, leur manque de coopération en dit long. L’UNRWA ne semble plus être considérée comme la principale institution responsable des affaires palestiniennes en Syrie.

      Dans le camp de Khan Eshieh, un comité local travaillant avec la nouvelle administration a demandé au gouvernorat de Damas de préparer un plan municipal pour réhabiliter l’infrastructure du camp. L’implication est claire : les autorités syriennes se préparent à reprendre la gestion du camp de l’UNRWA, sur le modèle jordanien.

      Pendant ce temps, le ministère de l’Immigration et des Passeports a recommencé à délivrer des documents de voyage aux réfugiés palestiniens en janvier, une décision bureaucratique qui a révélé l’intention du nouveau gouvernement de réaffirmer son contrôle. À peu près au même moment, l’Association des réfugiés arabes palestiniens à Damas a suspendu ses activités à la suite d’un cambriolage qui aurait perturbé le paiement des pensions des réfugiés retraités.

      Malgré des ressources limitées, le Hamas et le JIP restent un sujet de préoccupation pour l’État occupant. Un récent rapport du Yedioth Ahronoth a affirmé que les deux groupes tentent de reconstruire une capacité militaire en Syrie, avec l’intention de cibler les colonies près du plateau du #Golan occupé et du nord de la #Galilée. Bien que le rapport n’ait reconnu aucun mouvement de troupes confirmé au sud de Damas, il a averti que la planification opérationnelle est en cours.

      Un examen attentif du comportement de Ahmad al-Sharaa et du nouveau régime de Damas ne révèle aucune dissolution apparente des activités de ces deux organisations, comme le prétendent les Israéliens. Il ne s’agit que de mesures temporaires en attendant un « grand accord » avec les Américains, dont l’une des dispositions sera le statut officiel et populaire des Palestiniens. A moins que le pays ne sombre dans le chaos, l’un des résultats attendus sera une intervention militaire terrestre israélienne claire sous le prétexte d’éloigner les Palestiniens de la frontière.

      Source : The Cradle

      #Moyen-Orient #Palestine #Gaza

  • China redefines semiconductor country of origin amid trade war | Al Mayadeen English
    https://english.almayadeen.net/news/technology/china-redefines-semiconductor-country-of-origin-amid-trade-w

    The China Semiconductor Industry Association announced on Friday a major revision to its rules regarding the country of origin for semiconductors, now requiring that the location of the manufacturing facility — not the site of assembly — will determine a product’s origin.

    “According to the provisions related to the rule of definition of the country of origin of goods without benefits, the place of creation of the integrated circuits will be defined on the basis of the principles of change of the four-digit tariff number, which means that the place of production will be considered as the place of origin,” the association said in a statement.

    Under the new rules, manufacturers bringing semiconductors into China must list the country where the production factory is located in their customs declaration, regardless of where the microchips were packaged. Previously, companies were allowed to declare the country of final assembly as the origin.

    Experts cited by China’s NetEase news portal noted that the rule change will have varied impacts on American firms. Companies like Nvidia, Apple, Qualcomm, and Marvell, which largely manufacture and test their products in Asia, are expected to experience minimal disruption.

    Meanwhile, companies with substantial production operations within the United States, including Intel, GlobalFoundries, Texas Instruments, and Micron, are likely to face negative consequences, particularly with the imposition of new import tariffs.

    • les conventions de classification, c’est le côté fascinant des « statistiques » !
      je mets des guillemets parce qu’on voit bien, ici, combien la question n’est pas seulement technique…

      Et donc, ici, il s’agit de la détermination du #pays_d'origine (de la marchandise, s’entend…) Sur ce sujet, chaque pays – ou presque – fait ce qu’il veut (ça fait, éventuellement, partie des accords de libre-échange)

      cf. p. ex. ce site suisse :
      Que signifie le pays d’origine d’un produit ? | secom
      https://swiss-export-compliance.com/fr/blog/que-signifie-le-pays-dorigine-dun-produit

      Quelles sont les conditions pour déterminer le pays d’origine ?
      Une marchandise est considérée comme une marchandise originaire au sens des accords de libre-échange et peut faire l’objet d’une preuve d’origine lorsqu’elle remplit l’une des conditions suivantes, pour la Suisse :
      • la marchandise est entièrement obtenue en Suisse (produit indigène)
      Il s’agit par exemple de produits qui ont été extraits du sol ou de plantes récoltées en Suisse.
      • la marchandise est suffisamment ouvrée en Suisse.
      Le produit doit avoir subi un changement significatif d’apparence, de forme et de nature. 
      • la marchandise est composée de produits originaires d’un Etat contractant (partenaires d’un accord de libre-échange), insuffisamment ouvrés en Suisse (cumul)
      Tel est le cas lorsque les produits originaires d’un Etat contractant sont insuffisamment ouvrés en Suisse (c.-à-d. dans une moindre mesure que celle exigée ci-dessus).
      Dans ce cas, ces produits originaires peuvent être, dans le cadre d’un accord, assimilés aux produits originaires suisses ; on ne doit ainsi pas en tenir compte lors du calcul de la part des produits non originaires autorisés.
      • la marchandise a été importée avec une preuve d’origine, puis réexportée en l’état. Il s’agit de marchandises importées en Suisse avec une preuve d’origine établie dans un Etat contractant puis réexportées en l’état dans un autre Etat contractant du même accord ou de la même zone de cumul. 

      Quels sont les procédés qui ne confèrent pas l’origine d’un produit ?
      Un certain nombre de procédés mineurs de fabrication n’ont aucune conséquence sur le pays d’origine du produit. Les ouvraisons telles que le simple mélange, l’assemblage, le remplissage etc. ne sont jamais considérés ouvraisons suffisantes, même si les conditions de la liste sont ainsi satisfaites.
      L’accord avec le Canada contient des règles différentes.
      Les importateurs dont les produits subissent de tels processus doivent prendre des mesures pour identifier le pays où le produit est réellement fabriqué.
       
      Cet article donne un aperçu de l’utilisation et de l’établissement des preuves d’origine. Des explications détaillées et des accords peuvent être trouvés dans le site de l’office déféral de douanes de la confédération.

      un bel exemple de #barrière_non_tarifaire
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Obstacle_non_tarifaire_aux_échanges

    • si vraiment DJT veut tout casser le commerce mondial, je lui suggérerai de retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et de fabriquer une nouvelle nomenclature de marchandises perso…

      l’OMD gère et maintient le #Système_Harmonisé (SH ou, plus fréquemment, codification HS), sur lequel :
      • l’Union européenne construit sa #Nomenclature_combinée (NC) (en gros HS à 6 chiffres + 2 chiffres spécifiques)
      https://taxation-customs.ec.europa.eu/customs-4/calculation-customs-duties/customs-tariff/combined-nomenclature_fr
      • les États-Unis utilisent un #Harmonized_Tariff_Schedule ou #HTS (HTSUS) composé du HS à 6 chiffres suivi de 4 autres chiffres pour les sous-catégories
      cf. p. ex.
      https://wise.com/us/import-duty/hts-code

    • Organisation mondiale des douanes
      https://www.wcoomd.org/fr

      Pays membres

      • Pays non-membres (c’est plus difficile à trouver… je suis parti d’une liste ancienne dont j’ai supprimé les adhésions récentes – p. ex. les Salomon en 2023, Palaos en 2024)
      Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Grenade, Dominique, Corée du Nord, Liechtenstein, Monaco, Saint-Marin, Cité du Vatican, Micronésie, Kiribati, Îles Marshall, Tuvalu, Nauru, Îles Cook, Niue, Taipei (Taïwan), République sahraouie

  • « Nous n’avons pas d’État » : la #Syrie post-Assad et ses contradictions
    https://lvsl.fr/nous-navons-pas-detat-la-syrie-post-assad-et-ses-contradictions

    Si les interrogations autour du #Hayat_Tahrir_al-Sham (HTS, la milice au pouvoir en Syrie) ont cristallisé l’attention de la presse, un autre phénomène est demeuré dans l’ombre : le démantèlement de l’État hérité de l’ère #Assad. Autour de 400.000 fonctionnaires ont été licenciés, au motif de lutter contre un système clientéliste. Sur ses décombres renaît […]

    #International #Alaouites #Damas #Homs #HTS #Idlib #Lattakié #néolibéralisme #Turquie

  • La #Syrie est-elle entre les mains d’Erdoğan ?
    https://lvsl.fr/la-syrie-est-elle-entre-les-mains-derdogan

    L’ampleur de l’ingérence turque en Syrie fait peu de doutes. Les partisans d’Erdoğan ne manquent pas de voir la main d’Ankara derrière le renversement de #Bachar_al-Assad. Si la conquête de Damas par le groupe islamiste sunnite Hay’at Tahrir al-Sham (HTS -Organisation de libération du Levant) est une bonne nouvelle pour la #Turquie, celle-ci devra […]

    #International #Erdogan #Golan #hégémonie #HTS #impérialisme #Israël

  • Pascal Boniface et Gérard Araud : #OTAN, #Israël, #Syrie, #BRICS et l’avenir de la diplomatie française
    https://lvsl.fr/pascal-boniface-et-gerard-araud-otan-israel-syrie-brics-et-lavenir-de-la-diplom

    Tandis que le mouvement #HTS s’empare du pouvoir à Damas, les bombardements continuent sur Gaza. Alors que de nombreuses ONG accusent les forces armées israéliennes de commettre un génocide, la France a décrété qu’elle ne procéderait pas à l’arrestation de Benjamin #Netanyahou exigée par la Cour pénale internationale. Et tandis que les BRICS annoncent une […]

    #International #CPI #Sud_global #Trump

  • « Les Syriens ont des craintes, mais sont heureux pour la première fois depuis des décennies »

    De la Syrie nous n’avons trop souvent que des images éparses. Celles d’un régime sanguinaire en place pendant cinq décennies, qui fut longtemps un partenaire privilégié de la France ; les images des révolutions populaires de 2011 réprimées dans le sang par l’ancien pouvoir ; la destruction des plus grandes villes du pays sous les bombes de #Bachar_al-Assad et des Russes ; les images des djihadistes de l’État islamique, ceux qui ont fomenté des attentats en France depuis la ville de Raqqa, dont le groupe terroriste avait fait sa capitale.

    Depuis une semaine, nous voyons désormais d’autres clichés, ceux d’un peuple en joie d’avoir renversé le tyran. Mais aussi les portraits des nouveaux maîtres de la Syrie, biberonnés au djihadisme, et dont nous ne savons pas quoi penser.

    Et puis il y a des images manquantes, celles de ces dizaines ou centaines de milliers de fantômes, des opposant·es, des artistes, des intellectuel·les ou des manifestant·es, embastillé·es et disparu·es : des noms sur des registres, dont les familles recherchent aujourd’hui les traces dans les sous-sols des prisons du régime.

    Qui sont les nouveaux maîtres de la Syrie ? Quel peut être l’avenir du pays dans un Moyen-Orient en plein bouleversement ? Les Syriennes et les Syriens dont les proches ont été tué·es ou torturé·es par le régime connaîtront-ils un jour la vérité ? Obtiendront-ils justice ?

    Nos invité·es :

    - Sana Yazigi, créatrice du site Mémoire créative de la révolution syrienne (https://creativememory.org), autrice de Chroniques de la révolte syrienne : des lieux et des hommes, 2011-2015 (Presses de l’Ifpo) : https://www.ifporient.org/978-2-35159-746-0 ;
    - Hanane et Obeida Dabbagh, proches de disparus syriens, qui ont obtenu la condamnation à perpétuité de trois officiels de l’ex régime syrien pour complicité de crimes contre l’humanité, en mai 2024 ;
    - Ziad Majed, politiste, enseignant à l’université américaine de Paris, auteur de Syrie, la révolution orpheline et coauteur de Dans la tête de Bachar al-Assad (éditions Actes Sud) : https://www.actes-sud.fr/dans-la-tete-de-bachar-al-assad ;
    – Gilles Dorronsoro, chercheur au Centre européen de sociologie et de science politique, coauteur de Syrie. Anatomie d’une guerre civile (éditions du CNRS) : https://www.cnrseditions.fr/catalogue/relations-internationales/syrie

    https://www.youtube.com/watch?v=NWXnsQRUtyo


    #Syrie #peur #statues #prisons #système_carcéral #Assad #surveillance #torture #dictature #terreur #clientélisme #clan #solidarité_de_corps #Russie #Iran #atrocités #répression #disparus #renaissance #armes_chimiques #justice #purge #colère #poursuites_judiciaires #HTS #Tahrir_al-Sham #al-Julani #Abu_Mohammad_al-Julani #sanctions #Kurdes #Turquie #souveraineté #Israël #Etat_islamique #Golan #USA #Etats-Unis #influences_étrangères #auto-détermination #complexité #kurdes_syriens #fédéralisme #baasisme #constitution #élections #bases_américaines #milices_turques #libération #procès #crimes_contre_l'humanité #affaire_Dabbagh #prisons_syriennes #destruction_des_corps #arrestations #résistance #révolution_syrienne #impunité #amnistie #détention #charniers #massacres #prisons_secrètes #tortionnaires

    • Creative memory

      Mémoire Créative est un projet à but non lucratif qui vise à documenter, archiver et protéger les œuvres et les événements de l’#oubli, de la #négligence et du #déni. Il s’agit là d’un engagement effectué dans la volonté de témoigner de l’effervescence culturelle et artistique née de la révolution syrienne. Celui-ci s’effectue dans un contexte instable de guerre, de destruction et de remodelage du tissu social. Le projet vise à témoigner, en ces temps troubles, de la construction d’une mémoire de sa révolution ainsi que de la création d’un patrimoine et d’une nouvelle identité culturelle, sociale et politique.

      Toutes les œuvres sont documentées sur le site telles qu’elles sont mentionnées dans leurs sources originales, avec les auteurs respectifs et tous les détails adhérents, y compris les éventuelles erreurs linguistiques. Des liens présents sur notre site, actifs au moment de l’archivage des sources y correspondant, peuvent avoir été désactivés, et ce pour des raisons indépendantes de notre volonté. Nous ne sommes donc pas responsables des suppressions des sources, des modifications et des erreurs qui se produisent après l’archivage.

      https://creativememory.org/fr/archive
      #archive #mémoire #culture #art #caricatures #dessins_de_presse #art_et_politique

    • Chroniques de la #révolte syrienne : des lieux et des hommes, 2011-2015

      Ce livre est une invitation à explorer un pays qui, pris dans une spirale de #violence inouïe, est fragmenté au point d’être devenu étranger à lui-même. Il présente, sous forme documentaire, cinquante villes, villages, communes, banlieues et quartiers syriens qui se sont révoltés en 2011. Ces Chroniques reviennent sur le début du mouvement de révolte, ses vecteurs de mobilisation et ses dynamiques internes. Elles témoignent que le soulèvement initié en mars 2011 a généré une importante créativité et un monde d’initiatives et de projets sociétaux.

      https://www.ifporient.org/978-2-35159-746-0
      #livre #révolution

    • Syrie. Anatomie d’une #guerre_civile

      Voici la première étude sur la guerre civile syrienne faite à partir d’entretiens réalisés en Syrie même et dans les pays voisins.

      #2011 : des centaines de milliers de Syriens de toutes confessions et origines ethniques manifestent pacifiquement pour réclamer la démocratisation du régime. Au bout de quelques mois, la violence de la répression les contraint à prendre les armes et à organiser une contre-société avec des institutions embryonnaires et à regrouper des unités militaires improvisées au sein de l’Armée syrienne libre.

      Après 2013, cette logique inclusive et unanimiste cède progressivement devant la montée des groupes transnationaux comme le PKK et l’État islamique. L’insurrection se fragmente alors avec une polarisation croissante alimentée de l’extérieur. Les groupes les plus modérés sont marginalisés au profit de l’islam politique qui prend des formes de plus en plus radicales et de revendications ethno-nationales kurdes.

      Quels sont les effets de la guerre sur la société syrienne ? Quelles nouvelles hiérarchies communautaires et sociales résultent de la violence généralisée ? Comment les trajectoires sociales des Syriens pris dans la guerre sont-elles affectées ? Comment se structure l’économie de guerre alors que le pays est divisé entre le régime, l’insurrection, le PKK et l’État islamique ?

      Un livre unique qui combine une recherche de terrain – rare sur le confit syrien – et une réflexion théorique novatrice sur les situations de guerre civile.

      https://www.cnrseditions.fr/catalogue/relations-internationales/syrie

    • Affaire Dabbagh

      L’affaire Dabbagh est une affaire criminelle concernant la disparition forcée et la mort sous la torture de #Mazzen_Dabbagh, conseiller principal d’éducation au Lycée français de Damas, et de son fils, #Patrick_Dabbagh, étudiant. Tous deux sont des citoyens franco-syriens, arrêtés à leur domicile à Damas en 2013 par les services de renseignement, victimes de disparition forcée pendant 5 années puis déclarés mort en 2018 par les autorités syriennes.

      En 2024, trois dignitaires syriens sont reconnus coupables de complicité de crime contre l’humanité par la justice française pour l’arrestation arbitraire, la torture et la privation de la vie de Mazzen et Patrick Dabbagh.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Dabbagh

  • #Siria: la sfida di una ricostruzione indipendente dagli interessi imperialisti
    https://radioblackout.org/2024/12/siria-la-sfida-di-una-ricostruzione-indipendente-dagli-interessi-impe

    Abbiamo posto alcune questioni a Yussef Boussoumah, co-fondatore del Partito degli Indigeni della Repubblica insieme a Houria Bouteldja e ora voce importante all’interno del media di informazione indipendente Parole d’Honneur a partire dalla caduta del regime di Bachar Al Assad in Siria. Innanzitutto, abbiamo provato a comprendere quali sono state le forze in campo che […]

    #L'informazione_di_Blackout #hts #imperialismo #palestina
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/12/Yussef-Boussoumah-2024_12_12_2024.12.12-10.00.00-escopost.mp3

  • Djihad et/ou révolution
    https://lundi.am/Djihad-et-ou-revolution

    De 2015 à 2023, l’anthropologue Montassir Sakhi a mené une enquête au long cours auprès des engagés dans le conflit armé syrien, locaux et internationaux. A rebours de la vulgate qui se répand sur les plateaux télé, ses travaux déplacent les repères à partir desquels nous décryptons habituellement les engagements politiques comme les soulèvements ; il en a fait un livre passionnant, La révolution et le Djihad aux éditions La Découverte. Pour mieux comprendre la composition éthique, religieuse et politique de Hayat Tahrir Al-Cham, nous lui avons envoyé quelques questions.

    #Syrie #HTC #HTS

  • Pr. Logos / mastodon
    https://piaille.fr/@Pr_Logos

    D’après le Monde, #Macron estime que « la solution ne pourrait plus reposer sur un accord avec le Rassemblement national ». C’est bien que le service politique du Monde découvre que le #gouvernement_Barnum reposait sur un accord avec le parti d’extrême-droite et non seulement avec le parti néocon.

    D’après l’info 24/24 (la télédésinformation) le présipotent doit nommer un nouveau clown dans les 48 heures. Et ça ce n’est pas gentil pour les clowns.
    https://www.youtube.com/watch?v=XxOg4rmhnKM


    Rupture de Pierre Etaix (un clown, un vrai)

    • Abou Mohammed al-Joulani, le leader islamiste qui a fait tomber Bachar al-Assad
      https://www.mediapart.fr/journal/international/081224/abou-mohammed-al-joulani-le-leader-islamiste-qui-fait-tomber-bachar-al-ass

      Après avoir rompu avec Al-Qaïda et l’État islamique, le chef de Hayat Tahrir al-Cham a promis de dissoudre son organisation. Il ne fait pas mystère de vouloir remplacer Bachar al-Assad. Mais beaucoup d’ombres demeurent.
      Jean-Pierre Perrin

      Il n’y a que sa barbe noire qui ne change guère – elle est quand même devenue un peu plus courte et peignée. Mais pour ses tenues, l’homme est plutôt du genre caméléon.
      Ainsi, au fil des ans, de vidéo en vidéo, on a pu voir Abou Mohammed al-Joulani portant un superbe turban blanc quand il imitait son idole Oussama ben Laden, puis l’épais bonnet de laine gris sombre et l’uniforme noir des djihadistes quand il dirigeait le Front al-Nosra, déclinaison syrienne d’Al-Qaïda. On l’a vu ensuite vêtu des pieds à la tête d’un uniforme kaki, lorsqu’il grimpait, voici quelques jours, les marches de l’orgueilleuse citadelle médiévale d’Alep, sous le regard des caméras, pour montrer au monde entier qu’il est le chef de guerre qui a conquis la ville. On l’a vu enfin engoncé dans un costume bon chic bon genre quand il rencontrait des journalistes occidentaux.

      « En ce moment, il affectionne plutôt le style du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu’il a dû découvrir sur les réseaux sociaux », souligne un chercheur français qui travaille sur la Syrie.
      Illustration

      Dans un Proche-Orient où les tenues sont scrutées parce qu’elles disent beaucoup de celui qui les porte, la mue vestimentaire d’Abou Mohammed al-Joulani, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Cham (HTC, pour « Organisation de libération du Levant »), fait beaucoup parler. Déjà, en février 2021, une première photo le représentant habillé à l’occidentale, là encore pour les besoins d’une interview avec la chaîne publique américaine PBS, la première, semble-t-il, qu’il ait donnée, avait suscité la polémique dans les médias arabes pour savoir si ce changement traduisait ou non un véritable adieu au djihad et une ouverture vers le monde occidental.

      Le débat est toujours d’actualité, renforcé par les déclarations totalement inattendues du leader islamiste annonçant, il y a quelques jours, que tous les combattants de HTC, et ceux des autres groupes de la coalition rebelle, quitteraient les zones civiles dans les semaines à venir. Il ajoutait, dans cette déclaration à une chercheuse de l’International Crisis Group (ICG), un groupe de réflexion américain, que sa formation, une fois la victoire acquise, envisageait même de « se dissoudre afin de permettre la consolidation complète des structures civiles et militaires dans de nouvelles institutions reflétant l’ensemble de la société syrienne ».

      J’avais 17 ou 18 ans à l’époque de la deuxième Intifada, et j’ai commencé à réfléchir à la manière dont je pourrais remplir mon devoir, en défendant un peuple opprimé par des occupants et des envahisseurs. Abou Mohammed al-Joulani à la chaîne PBS en 2021

      Plusieurs signes avaient déjà annoncé une possible évolution, réelle ou opportuniste, du chef d’HTC. Ainsi, le 5 décembre, délaissant sa kunya (son nom de guerre) d’Abou Mohammed al-Joulani, il avait envoyé un message aux habitant·es de Hama paraphé, pour la première fois, de son vrai nom : le commandant Ahmed al-Chareh. Dans ce message, publié sur la chaîne Telegram des factions rebelles, il les félicitait pour leur victoire sur le régime.
      Avec Al-Baghdadi dans un camp de prisonniers
      Désormais, on connaît avec certitude le nom du chef d’HTC : Ahmed Hussein al-Chareh. Âgé de 42 ans, il est originaire de Deraa, une ville du sud de la Syrie considérée comme le « berceau de la révolution syrienne ». Il a passé ses sept premières années en Arabie saoudite, où son père, un économiste, travaillait comme ingénieur pétrolier. La famille Al-Chareh a ensuite déménagé à Damas, ville où son grand-père s’est installé après l’occupation par Israël, pendant la guerre des Six-Jours, du plateau du Golan syrien, dont la famille est originaire. Son adolescence, il l’a passée à Mezzeh, un quartier cossu de la capitale syrienne. Ce milieu relativement aisé lui a permis d’avoir un bon niveau d’éducation, dont des études approfondies d’arabe littéraire.
      La deuxième Intifada, en 2000, en Israël, sera pour lui une déflagration. Elle serait à l’origine de sa radicalisation. « J’avais 17 ou 18 ans à l’époque, et j’ai commencé à réfléchir à la manière dont je pourrais remplir mon devoir, en défendant un peuple opprimé par des occupants et des envahisseurs », a-t-il déclaré dans la même interview à la chaîne PBS.

      Mais, comme pour beaucoup d’aspirants au djihad, c’est l’invasion américaine de l’Irak en 2003 qui va le conduire sur le chemin de la lutte armée. Il quitte l’université de Damas pour se rendre à Bagdad en bus. Il y arrive avant que l’armée américaine ne s’empare de la ville. Dans une insurrection encore balbutiante, il rejoint un groupe islamiste ultraradical, Saraya al-Mujahideen, actif dans la grande ville de Mossoul, avec lequel il va faire ses premières armes. L’apprenti djihadiste va ensuite suivre un parcours exemplaire qui passera obligatoirement par la case prison.

      « Al-Joulani voulait être le chef de ce qui serait l’équivalent sunnite du Hezbollah, ce qui peut s’expliquer par l’impact qu’avait ce parti dans le monde arabe. Mais cela n’est pas transposable à la Syrie », indique Michel Duclos, ancien ambassadeur en Syrie, conseiller à l’Institut Montaigne et auteur de La Longue Nuit syrienne (Éditions de l’Observatoire, 2019).

      Saraya al-Mujahideen va faire allégeance au djihadiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui lorsque ce dernier crée, en 2004, la branche irakienne d’Al-Qaïda, Al-Qaïda en Irak, qui devient par la suite l’État islamique (EI). Al-Joulani va être proche du Jordanien, un fanatique antichiites, connu pour son extrême cruauté – il fait égorger ses otages –, qui sera tué en 2006 par une frappe américaine. Il sera ensuite capturé par les Américains et envoyé en détention dans l’immense camp de Bucca, à la frontière irako-koweïtienne.
      L’endroit, où seront internés entre 2003 et 2009 quelque 100 000 personnes suspectées de terrorisme, est considéré comme le plus grand incubateur de djihadistes. Nombre de futurs dirigeants et cadres de l’État islamique y seront détenus. Al-Joulani parvient à se faire passer pour un Irakien aux yeux des officiers de renseignement américains, ce qui lui permet de ne pas être interné avec les djihadistes étrangers.

      Comme il n’y a pas de cellules mais de grandes tentes, il est possible de circuler à l’intérieur du camp. Ce qui permettra à Al-Joulani, qui enseigne l’arabe classique aux prisonniers, de rencontrer la plupart des chefs djihadistes en détention, en particulier le premier d’entre eux, le futur « calife » de Mossou et fondateur de l’État islamique, Abou Baqr al-Baghdadi. Une fois libéré, il rejoindra Al-Baghdadi, qui a rompu avec Al-Qaïda et qui le nommera à la tête des opérations de l’EI dans la grande province irakienne de Ninive.

      Quand l’insurrection commence en 2010 contre le régime Assad, Al-Joulani va vouloir regagner la Syrie de toute urgence. « En août 2011, il franchit la frontière pour se rendre en Syrie, accompagné d’un petit groupe de djihadistes irakiens et syriens. Ils n’auraient apporté avec eux que 60 fusils automatiques, qu’ils prévoyaient de livrer aux cellules djihadistes dormantes dans divers gouvernorats syriens. Ce fut la première page d’un long chapitre encore inachevé de l’activisme djihadiste en Syrie, dans lequel Al-Joulani devint progressivement une figure centrale, et controversée », indiquent les chercheurs Hamzah Almustafa et Hossam Jazmati, pour le site Middle East Eyes.
      La société civile est soumise à rude épreuve sous la férule de HTC, avec des arrestations et même des assassinats, comme celui de Raed Fares, une célèbre figure de la révolte contre le régime syrien.

      Le 23 janvier 2012, le Front al-Nosra est officiellement créé sous le parrainage d’Al-Baghdadi. Al-Joulani en prend la direction. Mais quand l’Irakien voudra faire fusionner le Front al-Nosra avec l’État islamique, il refusera. Le 10 avril 2013, il acte leur séparation en prêtant allégeance non pas à Al-Baghdadi mais à Ayman al-Zawahiri, l’émir d’Al-Qaïda.

      Schismes en série

      D’où un schisme à l’intérieur de la grande famille djihadiste, avec son lot de terreur et d’assassinats. Puis, encore un autre : Al-Joulani rompt avec Al-Zawahiri et Al-Qaïda en juillet 2016. Toutes ces querelles recoupent des questions de leadership mais elles sont aussi idéologiques. Al-Joulani est volontiers nationaliste et hostile au djihadisme transnational. « Le Front al-Nosra n’a aucun plan ni directive pour cibler l’Occident. […] Peut-être que Al-Qaïda fait cela mais il ne le fera pas depuis la Syrie », déclare-t-il, le 28 mai 2015, à la chaîne qatarie Al Jazeera.

      Mais il est trop tard pour avoir de bonnes relations avec les pays occidentaux. Les États-Unis et les Nations unies ont désigné HTC comme une organisation terroriste et Washington a mis à prix la tête de son chef pour 10 millions de dollars. Toujours dans l’espoir de ne pas être ostracisé et de se réconcilier avec les pays occidentaux, mais aussi pour se réconcilier avec d’autres formations d’opposition, le Front al-Nosra devient Hayat Tahrir al-Cham, agglomérant en même temps d’autres groupes islamistes. À partir de 2017, Al-Joulani en est le commandant militaire et politique.

      Idlib, un laboratoire de la reconquête

      Al-Joulani et HTC vont prendre rapidement possession d’une grande partie de la province d’Idlib, au nord du pays, frontalier de la Turquie, qui est sous le contrôle de la rébellion depuis 2015, et y instaurer une administration concurrente de celle de Damas, ainsi qu’un « gouvernement du Salut », doté d’une police et d’institutions, avec un contrôle total sur l’économie. Même si la situation n’est pas comparable à celle du territoire contrôlé par le régime, la société civile est soumise à rude épreuve sous la férule de HTC, avec des arrestations, des enlèvements, des tortures, la répression de manifestions et même des assassinats, comme celui de Raed Fares, une célèbre figure de la révolte contre le régime syrien, tué le 23 novembre 2018 dans l’enclave.

      Vis-à-vis des minorités religieuses, si celles-ci ont le droit de célébrer leur culte, elles n’en restent pas moins soumises à la discrétion. Les messes sont permises mais pas les croix sur les clochers.
      Toutefois, en dépit de la menace permanente d’une offensive des troupes prorégime, des bombardements incessants de l’aviation russe sur la population civile, d’une situation économique et sanitaire des plus critiques avec l’afflux de quelques trois millions de déplacé·es, Al-Joulani va faire de l’enclave un laboratoire de la reconquête de la Syrie, sans que Damas, ni Moscou ni Téhéran n’en prennent conscience. Ou alors trop tard.
      HTC a ainsi recruté parmi tous ceux qui ont trouvé refuge dans l’enclave d’Idlib, en leur promettant qu’ils retourneraient dans les villages d’où ils avaient été chassés et en donnant une formation militaire aux enfants des familles déplacées. Dans les ateliers de l’enclave, c’est toute une armurerie qui a été mise en place discrètement, avec notamment la fabrication de drones artisanaux qui ont semé la panique dans les rangs loyalistes.

      À présent, Abou Mohammed al-Joulani ne fait pas mystère de son souhait de remplacer Bachar al-Assad. Qu’en sera-t-il de ses promesses d’ouverture ? « Il a évidemment une carrure de leader national. Il l’a montré en incorporant dans son organisation des gens qui venaient de partout et en sachant les fédérer. Mais l’important, c’est d’abord de savoir s’il est un grand politique, estime Michel Duclos. Si c’est le cas, il sait qu’il lui faudra composer avec la société syrienne telle qu’elle est. Et cette société, elle est sunnite conservatrice, pas prête à accepter les folies que voudraient lui imposer des formations djihadistes. » Mais l’ancien diplomate s’inquiète aussi de ceux qui sont autour de lui : « On ne sait rien d’eux, c’est l’une des limites de son mouvement, mais on peut craindre qu’ils veuillent leur part du gâteau. »

      Les commentateurs insistent peu sur le fait que l’offensive du HTS a non seulement été suivie par d’autres factions connues mais aussi par des soulèvements locaux, à mesure que l’armée baathiste se dissolvait en un repli désordonné et que l’armée russe quittait le terrain (ce qui s’est vu très vite avec le départ de navires de guerre et l’absence de bombardements).
      Les MSM confortent toujours un aspect du campisme qui est la croyance dans les grands hommes et leurs organisations plus qu’en la capacité d’initiative du vulgaire.

    • Puisque l’ancien d’al-Qaïda est devenu présentable, on pourrait en profiter pour libérer de prison en France quelques détenu(e)s injustement condamné(e)s pour l’avoir soutenu trop tôt. Eux aussi ont dû changer...

    • Ce type n’a rien d’un déshérité. Le HTS a très rapidement réussi son coup en donnant par avance des gages aux suppôts militaires et administratifs du régime Assad, tout comme il sait désormais se montrer responsable en évitant exactions et massacres, ou en affichant une ouverture aux diverses composantes de la population syrienne (les dites « minorités », Alaouites, Druzes et chrétiens, voire Kurdes, inclus).

      On se focalise sur la géopolitique ou/et les factions armées, l’idéologie islamiste. Celleux qui se revendiquent du soulèvement syrien s’inquiètent désormais également de l’absence d’arrestations parmi les responsables de l’ancien régime, prélude à leur recyclage dans de nouvelles institutions.

      Make Syria great again ?

      #nationalisme_arabe