• Neuf corps de migrants ont été retrouvés en Méditerranée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/52891/neuf-corps-de-migrants-ont-ete-retrouves-en-mediterranee

    Le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU a indiqué samedi sur le réseau social X (ex-Twitter) que neuf nouveaux corps de migrants avaient été retrouvés en Méditerranée ces derniers jours. Cinq ont été découverts sur une plage de Sicile. Les quatre autres se trouvaient dans un bateau en provenance de Libye retrouvé par l’ONG Sea-Eye.
    Le décompte macabre des morts en Méditerranée continue. Samedi 28 octobre, le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) a indiqué sur le réseau social X (ex-Twitter) que neuf nouveaux corps de migrants morts en Méditerranée avaient été retrouvés sur une plage de Sicile et dans une embarcation partie de Libye."Encore des morts en Méditerranée : cinq dus au naufrage d’un bateau de pêche en provenance de la Tunisie au large de Trapani (Sicile) et quatre corps retrouvés (par l’ONG) Sea-Eye sur un canot en provenance de Libye", a écrit la porte-parole du HCR en Italie, Chiara Cardoletti.
    Selon les médias italiens, les cinq premiers corps ont été retrouvés sur une plage de Marinella di Selinunte, dans le sud-ouest de la Sicile, tandis qu’une vingtaine de personnes provenant de la même embarcation ont été arrêtées à leur arrivée. D’après le témoignage d’un rescapé rapporté par RFI, une soixantaine de personnes étaient à bord. Mais aucun des disparus n’a encore été trouvé, malgré les recherches des garde-côtes et de la police, aidés par l’aéronautique militaire.
    Sea-Eye, de son côté, a indiqué avoir retrouvé vendredi quatre autres corps dans un bateau de migrants parti de Libye et qui a failli être intercepté par les garde-côtes libyens en pleine mer. Quarante-huit personnes ont pu être secourues dans l’opération dont une femme enceinte dans un état grave. La rescapée a été évacuée vers Lampedusa où elle a dû avorter.Dans une vidéo postée samedi sur X par l’ONG, on voit un bateau de garde-côtes approcher l’embarcation gonflable et la déstabiliser. On voit distinctement plusieurs migrants tomber alors à l’eau. Une femme montre un bébé qu’elle porte dans ses bras. « Plusieurs personnes sont tombées dans la mer et ont disparu. L’équipage a ensuite découvert quatre corps dans le bateau », précise l’ONG.
    Ce genre de situation n’est pas rare. Fin septembre, l’ONG Sea-Watch avait été témoin d’une agression en mer d’un navire des garde-côtes libyens envers une embarcation de migrants. Sur les images diffusées par l’ONG sur les réseaux sociaux, on voit l’embarcation couler et plusieurs personnes dans l’eau, après le passage du bateau à moteur. Selon l’ONG, environ 50 exilés se trouvaient à bord du canot. Sea-Watch avait qualifié cet incident de « tentative d’assassinat ». Selon l’ONG, les migrants ont été pris en charge sur le patrouilleur libyen et renvoyés dans le pays. Mais il n’a pas été possible de déterminer si des exilés ont perdu la vie au cours de cet événement.
    Depuis 2016, l’Union européenne (UE) fournit un soutien matériel et logistique à la Libye, dans le but de stopper les embarcations d’exilés en mer. Un accord dénoncé à maintes reprises par les ONG mais aussi les instances internationales. Les garde-côtes sont en effet régulièrement accusés de violences envers les migrants qui tentent d’atteindre les côtes européennes, mais aussi contre les ONG de sauvetage. La dernière altercation avec des humanitaires remonte à septembre dernier : l’Ocean Viking avait été visé par des tirs répétés provenant d’un navire des garde-côtes libyens alors que le navire humanitaire de SOS Méditerranée procédait à une opération de sauvetage dans les eaux internationales. Malgré les dangers de la traversée de la Méditerranée, les départs de migrants d’Afrique du Nord sont toujours très nombreux. Le nombre d’arrivées de migrants irréguliers en Italie a explosé malgré l’arrivée au pouvoir il y a un an de la coalition dirigée par Giorgia Meloni qui avait promis d’y mettre fin. Plus de 142 000 migrants sont arrivés à bord d’embarcations de fortune sur les côtes de la péninsule depuis janvier, contre 82 000 sur la même période l’an dernier, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#libye#traversee#meditarranee#routemigratoire#mortalite#migrationirreguliere#ong#ue#ong#humanitaire

  • RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/30/rdc-6-9-millions-de-deplaces-internes-du-jamais-vu-selon-l-oim_6197351_3212.

    RDC : 6,9 millions de déplacés internes, du jamais-vu selon l’OIM
    « Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde », a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    Le regain de violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) suscite l’inquiétude. Lundi 30 octobre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé dans un communiqué que 6,9 millions de personnes étaient actuellement déplacées à l’intérieur du pays – le chiffre le plus élevé jamais enregistré. L’agence ajoute qu’une grande majorité de ces personnes ont besoin d’aide humanitaire. Les combats se sont intensifiés depuis le début d’octobre au nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, entre la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) d’une part, les forces armées de la RDC (FARDC) et des groupes armés dits « patriotes » d’autre part. « L’OIM intensifie ses efforts pour répondre à la crise complexe et persistante en RDC, a annoncé l’organisation. Avec le conflit en cours et l’escalade de la violence, la RDC est confrontée à l’une des plus grandes crises de déplacement interne et humanitaire du monde. »
    A la fin de 2021, la résurgence du M23, rébellion soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et aggravé une crise humanitaire quasi permanente dans l’est de la RDC depuis près de trente ans. A la fin d’octobre, environ 5,6 millions des déplacés de RDC étaient établis dans les provinces orientales du Nord-Kivu, Sud-Kivu, d’Ituri et du Tanganyika, selon l’OIM, qui précise que les violences constituent la principale raison de ces déplacements. Pour le seul Nord-Kivu, près de 1 million d’habitants ont fui leur foyer en raison des combats impliquant le M23. « La dernière escalade du conflit a chassé de chez eux plus de gens dans un laps de temps très court rarement observé par le passé. Il nous faut délivrer de l’aide de toute urgence à ceux qui en ont le plus besoin », a alerté Fabien Sambussy, chef de mission de l’OIM en RDC.

    #Covid-19#migrant#migration#rpubliquedemocratiquecongo#oim#nordkivu#conflit#crise#sante#humanitaire#deplaceinterne

  • Italie : SOS Méditerranée forcée de gagner un port « lointain » pour débarquer 29 migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/25/italie-sos-mediterranee-forcee-de-gagner-un-port-lointain-pour-debarquer-29-

    Italie : SOS Méditerranée forcée de gagner un port « lointain » pour débarquer 29 migrants
    Le Monde avec AFP
    Publié le 25 octobre 2023 à 20h04
    L’Ocean Viking, navire-ambulance de SOS Méditerranée, qui a secouru vingt-neuf migrants au large de la Libye mardi, devra débarquer ces rescapés à Ravenne, en Italie, un port « éloigné » de sa position actuelle impliquant « six jours de navigation supplémentaires », a dénoncé mercredi 25 octobre, l’ONG. « Après avoir passé huit heures en mer », ces personnes rescapées, qui « viennent en majorité de Syrie et du Soudan », deux pays en guerre, sont « épuisées », a ajouté SOS Méditerranée, précisant qu’elles sont désormais prises en charge à bord par ses équipes et celles de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
    A la suite d’un appel de détresse d’Alarm Phone – un numéro utilisé par les migrants rencontrant des difficultés lors de leur traversée de la Méditerranée – l’Ocean Viking a secouru mardi 24 octobre après-midi vingt-neuf personnes qui se trouvaient sur « une barque en fibre de verre impropre à la navigation dans les eaux internationales au large de la Libye », a rapporté dans un communiqué l’ONG basée à Marseille. Le centre de coordination des secours maritimes en Italie a demandé au bateau de l’ONG de mettre le cap vers le port éloigné de Ravenne, situé à 1 613 kilomètres, pour pouvoir débarquer les rescapés. Cette destination, à six jours de navigation, privera l’Ocean Viking « de toute possibilité de rechercher et de secourir des femmes, des hommes et des enfants en détresse en Méditerranée centrale » pendant un long laps de temps, a dénoncé l’ONG.L’Italie a récemment adopté un décret qui entrave en partie les activités des navires d’ONG, celles-ci étant désormais forcées de transporter les personnes secourues vers un port – souvent très lointain – dès la première opération, les empêchant de facto d’enchaîner les sauvetages. SOS Méditerranée a secouru près de 39 000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. Depuis janvier, 2 166 migrants ont disparu sur cette route, selon l’Organisation internationale pour les migrations, un chiffre bien supérieur aux 1 417 disparus en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#traversee#routemigratoire#ong#humanitaire#alarmephone#sosmediterranee#sante#mortalite#libye#syrie#soudan

  • Le poste-frontière de Rafah, porte de sortie de Gaza vers l’Egypte, sous un déluge de feu israélien
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/11/rafah-poste-frontiere-strategique-entre-l-egypte-et-gaza_6193751_3210.html

    Le poste-frontière de Rafah, porte de sortie de Gaza vers l’Egypte, sous un déluge de feu israélien
    Bombardé à plusieurs reprises, le seul point de sortie de l’enclave non contrôlé par Israël est l’objet de toutes les attentions. Le Caire redoute que les Gazaouis, paniqués et privés de tout, se massent à sa frontière.
    Par Laure Stephan(Beyrouth, correspondance)
    Publié hier à 10h54, modifié hier à 14h59
    Arrêt, reprise, arrêt. L’activité au poste-frontière de Rafah reliant l’Egypte à la bande de Gaza, soumise à un déluge de feu israélien après l’offensive massive lancée par le Hamas samedi 7 octobre, est en dents de scie. Les abords de cet unique point de passage non contrôlé par Israël ont été bombardés à deux reprises pour la seule journée de mardi, rapportent des médias égyptiens, citant des témoins sur place et des sources sécuritaires. Selon eux, les frappes israéliennes ont eu lieu du côté palestinien de Rafah et l’activité a été suspendue depuis la dernière salve. Le premier bombardement, lundi soir, avait endommagé l’axe routier.
    « Aux Gazaouis qui le peuvent, je conseille de sortir [de l’enclave] », déclarait, mardi, un porte-parole de l’armée israélienne en assurant que « le point de passage de Rafah est ouvert ». Quelques heures plus tard, sur X (anciennement Twitter), Avichay Adraee, un autre porte-parole de Tsahal, revenait sur ces déclarations : « Il n’y a aucune intention israélienne officielle de diriger les habitants de la bande de Gaza vers le territoire égyptien (…). Les habitants sont dirigés vers des zones et des abris à l’intérieur des frontières de la bande de Gaza. »
    La menace qui plane sur le poste-frontière de Rafah est un motif d’inquiétude pour les autorités égyptiennes. Elles ne peuvent, aux yeux de leur opinion publique, laisser l’enclave totalement isolée du reste du monde et veulent qu’un couloir humanitaire soit maintenu. En l’absence de ce couloir, Le Caire redoute qu’une population, paniquée et privée de tout, se masse à sa frontière – ce qui n’est pas encore le cas. Mardi, l’entrée en Egypte restait soumise à des autorisations. Elle est d’ordinaire réservée, le plus souvent, aux Palestiniens ayant besoin de soins médicaux importants ou transitant par le Sinaï pour voyager vers l’étranger.
    L’Egypte et la Jordanie ont annoncé leur intention de faire entrer de l’aide humanitaire par Rafah. Le roi Abdallah II a parlé, mardi, d’un acheminement à venir « en coordination avec l’Egypte ». Le Caire, par ailleurs sollicité par les organisations internationales pour un corridor humanitaire, veut faire rentrer de la nourriture à Gaza. « Les deux pays affichent leur détermination en ce sens. Le sort des convois qu’ils affréteront sera un test de ce qui est possible ou pas, depuis que les Israéliens ont décrété, lundi, le blocus total de Gaza », affirme, depuis la capitale égyptienne, le sociologue Said Sadek. Le Croissant-Rouge égyptien avait pu acheminer de l’aide médicale dans l’enclave palestinienne, dimanche soir. Mais, selon plusieurs médias, les frappes de lundi et de mardi près du poste-frontière ont contraint d’autres camions d’aide à faire demi-tour.
    Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont poussé l’armée égyptienne à renforcer sa présence le long de la frontière. Côté humanitaire, les autorités locales du gouvernorat du Nord-Sinaï ont anticipé plusieurs scénarios pour fournir une aide d’urgence destinée à entrer à Gaza. Selon le site Mada Masr, un plan d’accueil, prévoyant l’hébergement de réfugiés sous des tentes ou dans des bâtiments publics, est aussi en discussion ; il ne sera activé qu’avec l’aval du président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, et sous haute surveillance de l’armée, qui craint des débordements.
    Alors que le Sinaï, seule voie de sortie possible de l’enfer de Gaza, abrite de longue date des réfugiés palestiniens, Le Caire redoute un nouvel afflux. « L’Egypte ne permettra pas que la cause palestinienne soit liquidée aux dépens d’autres [des Egyptiens] », a affirmé, mardi, Abdel Fattah Al-Sissi. « Si Gaza est entièrement détruite, où retourneraient les réfugiés ? L’offensive menée par Israël à Gaza a réactivé la peur que le Sinaï puisse être donné comme terre aux Palestiniens en échange de financements pour l’Egypte. Cette crainte n’est pas nouvelle. Un tel plan est inacceptable aux yeux de la population », commente Said Sadek.
    Il n’y a pas eu de vastes manifestations en Egypte de soutien aux Palestiniens – comme cela s’était produit du temps de Hosni Moubarak, lors de la guerre de 2009 entre Gaza et Israël –, tout rassemblement populaire étant aujourd’hui interdit. Mais, lors d’un récent match de football, des supporteurs du club Al-Ahly ont scandé des slogans de solidarité avec les Palestiniens sous les bombes. L’opinion publique reste très hostile aux accords de paix signés entre l’Egypte et Israël. Traditionnel médiateur lors de précédents conflits à Gaza, disposant de canaux avec le Hamas, l’Egypte s’active sur le plan diplomatique pour éviter une escalade dans la déflagration en cours. Le Caire devait en outre accueillir, mercredi, une réunion des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe

    #Covid-19#migrant#migration#gaza#palestinien#israel#frontiere#egypte#sinai#refugie#crise#humanitaire#sante

  • Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/06/les-catastrophes-climatiques-ont-entraine-plus-de-43-millions-de-deplacement

    Les catastrophes climatiques ont entraîné plus de 43 millions de déplacements d’enfants en six ans
    Chaque jour, 20 000 enfants sont obligés d’abandonner leur foyer à cause d’inondations, de tempêtes, de sécheresses ou d’incendies, alerte l’Unicef.
    Par Stéphane Mandard
    Publié le 06 octobre 2023 à 02h00, modifié le 06 octobre 2023 à 08h05
    C’est l’une des conséquences les moins documentées du dérèglement climatique et de sa litanie d’événements extrêmes. Inondations, tempêtes, sécheresses, feux de forêt… les catastrophes météorologiques ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants dans le monde entre 2016 et 2021, soit environ 20 000 enfants obligés d’abandonner leur foyer chaque jour, alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) dans un rapport publié vendredi 6 octobre.
    Cette étude constitue la première cartographie mondiale d’un phénomène amené à s’amplifier avec l’aggravation du réchauffement. Elle s’appuie sur les données de l’Observatoire des situations de déplacements internes (IDMC). Entre 2016 et 2021, l’IDMC a identifié environ 135 millions de déplacements liés à plus de 8 000 événements climatiques. L’Unicef a croisé ces informations avec les données démographiques des pays concernés pour tenter de quantifier le nombre d’enfants concernés par ces déplacements, un même enfant pouvant être déplacé plusieurs fois. En raison d’un manque de données, le chiffre de 43 millions est sans doute « largement sous-estimé », prévient l’Unicef.
    Quarante-quatre pays sont concernés. En valeur absolue, les Philippines (9,7 millions), l’Inde (6,7 millions) et la Chine (6,4 millions) sont les trois pays qui ont enregistré le plus grand nombre de déplacements d’enfants. Cela s’explique par leur situation géographique, qui les met en proie à des aléas météorologiques extrêmes (inondations, cyclones), par l’importance de leur population infantile et également par de meilleurs systèmes d’alerte précoce et capacités d’évacuation.
    La photographie est radicalement différente en prenant en compte la taille relative de la population infantile dans les pays concernés par ces déplacements forcés : les petits Etats insulaires et les pays de la Corne de l’Afrique paient alors le plus lourd tribut.En Dominique, la part d’enfants déplacés à la suite de tempêtes tropicales atteint 76 %. Elle s’élève à 31 % à Cuba ou encore 25 % au Vanuatu, où 34 000 enfants ont dû être évacués lors du cyclone Harold en 2020. Avec respectivement 12 % et 11 % de leur population infantile, le Soudan du Sud et la Somalie ont été les plus touchés par les inondations.
    Inondations et tempêtes sont les deux principales causes de déplacement. Ces catastrophes représentent 95 % des déplacements (21,2 millions attribuables aux tempêtes, 19,7 millions aux inondations) enregistrés entre 2016 et 2021. Une proportion qui s’explique en partie parce que ces événements climatiques font l’objet d’un meilleur signalement et d’évacuations préventives, précise l’Unicef.
    Les sécheresses – pour lesquelles les données sont plus compliquées à collecter et les chiffres largement sous-estimés – ont provoqué plus de 1,3 million de déplacements sur la même période, dont plus de la moitié (730 000) en Somalie, 340 000 en Ethiopie ou encore 190 000 en Afghanistan.
    Quant aux feux de forêt, ils ont conduit à environ 810 000 déplacements, dont plus d’un tiers pour la seule année 2020. Ils concernent davantage les pays industrialisés : le Canada, Ies Etats-Unis et Israël ont enregistré le plus grand nombre de déplacements liés aux incendies sur la période étudiée.
    Les conséquences de ces déplacements ne sont pas le mêmes que l’on vive dans un pays développé ou déjà confronté à des crises (pauvreté, conflits). Si le rapport souligne qu’ils permettent de sauver des vies, fuir une catastrophe, être arraché à son foyer – en étant parfois séparé de ses parents – place les enfants dans des situations de grande vulnérabilité (déscolarisation, accès aux soins limités, malnutrition, exploitation ou encore violence) et de grande détresse psychologique (anxiété, dépression, stress post-traumatique).« Il est terrifiant pour n’importe quel enfant de voir un feu de forêt, une tempête ou une inondation s’abattre sur sa communauté, commente Catherine Russel, la directrice générale de l’Unicef. Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices avec l’inquiétude de savoir s’ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l’école ou s’ils seront contraints de repartir. »Ces déplacements vont s’amplifier avec l’intensification des catastrophes climatiques, prévient l’Unicef. Selon le modèle de prédiction développé par l’IDMC, et sur la base des données actuelles, les seules inondations fluviales pourraient entraîner le déplacement de près de 96 millions d’enfants au cours des trente prochaines années, soit plus de 3 millions chaque année. Là aussi, l’Unicef ajoute que ces prévisions sont très certainement sous-estimées. Aussi, en amont de la COP28, qui doit se tenir en novembre à Dubaï, l’institution onusienne exhorte les gouvernements à ajouter la question de la protection des enfants à l’ordre de leurs priorités d’action contre le changement climatique.

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  • Au Tchad, une « urgence humanitaire majeure » pour les 400 000 réfugiés soudanais
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/06/au-tchad-une-urgence-humanitaire-majeure-pour-les-400-000-refugies-soudanais

    Au Tchad, une « urgence humanitaire majeure » pour les 400 000 réfugiés soudanais
    Selon l’ONG Handicap International, ces personnes « vivent dans des conditions désastreuses, manquant de tout, notamment d’eau, de nourriture, d’abris et de soins médicaux ».
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 11h15, modifié hier à 11h30
    « Les besoins humanitaires empirent chaque jour » pour les quelque 400 000 réfugiés soudanais qui ont fui les combats vers le Tchad voisin, a alerté l’ONG Handicap International, mercredi 4 octobre, affirmant que « de 1 500 à 2 000 personnes traversent chaque jour la frontière ». Ces personnes « vivent dans des conditions désastreuses, manquant de tout, notamment d’eau, de nourriture, d’abris, de soins médicaux », et « les quelques ONG présentes sur place […] font face à une urgence humanitaire majeure qui se détériorera sans un soutien immédiat et conséquent des Etats bailleurs », précise l’organisation dans un communiqué.
    Au total, plus de 400 000 personnes sont aujourd’hui réfugiées au Tchad, selon l’ONU, dont 86 % sont des femmes et des enfants. Chaque jour, nombre d’entre eux continuent de traverser la frontière après des kilomètres de marche pour fuir les sanglants combats au Soudan, déclenchés le 15 avril entre l’armée et les paramilitaires, avant que les miliciens tribaux ne se jettent eux aussi dans la bataille. Le Tchad est le troisième pays le moins développé au monde, selon l’ONU, et son système de santé, à genoux, ne peut souvent rien pour les plus fragiles. Avant cette nouvelle guerre, le pays accueillait déjà quelque 410 000 Soudanais ayant fui le conflit au Darfour (ouest) dans les années 2000, ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés du Cameroun et de Centrafrique. Selon les projections de l’ONU, 200 000 nouveaux réfugiés du Soudan pourraient encore arriver bientôt.
    Le Monde avec AFP

    #Covid-19#migrant#migration#tchad#crise#humanitaire#refugiesoudan#darfour#sante#frontiere#onu

  • En Libye, les travailleurs étrangers rescapés « sont parmi les plus détruits psychologiquement par la catastrophe » de Derna
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/23/en-libye-les-travailleurs-etrangers-rescapes-sont-parmi-les-plus-detruits-ps

    En Libye, les travailleurs étrangers rescapés « sont parmi les plus détruits psychologiquement par la catastrophe » de Derna
    Par Nissim Gasteli et Madjid Zerrouky (envoyés spéciaux à Derna, en Libye)
    Publié le 23 septembre 2023 à 10h05, modifié le 24 septembre 2023 à e
    Venus d’Egypte, du Soudan ou du Tchad, de nombreux immigrés, saisonniers ou plus permanents, doivent surmonter le traumatisme de l’inondation sans le secours des solidarités familiales. Ils seraient quelque 100 000 dans les zones affectées par les inondations.
    La mort a fini par congédier Awad au dernier moment. Le 11 septembre, alors qu’on s’apprêtait à refermer le sac mortuaire dans lequel il avait été placé, un spasme a alerté les employés des services funéraires de Derna et l’a ramené dans le monde des vivants. Dans la nuit, la crue du Wadi Derna venait d’emporter un tiers de cette ville libyenne de 100 000 habitants, pulvérisant ou projetant des blocs d’habitation entiers dans la mer.
    (...)Des jeunes psychologues de l’hôpital psychiatrique de la ville préviennent : « Ici se trouvent ceux, petits et grands, qui sont parmi les plus détruits psychologiquement par la catastrophe. Ils ont vécu les mêmes scènes d’horreur que beaucoup d’entre nous, mais ils sont isolés et ne peuvent pas compter sur les solidarités familiales. » La ville compte 40 000 déplacés.
    Fiévreux, le visage marqué, les avant-bras et les mains anormalement gonflés, Awad est toujours sous le choc quand il se présente à nous. Solitaire quand les autres rescapés devisent en groupe à l’extérieur ou font le ménage à l’intérieur. Comme tous les habitants de Derna, il commence par raconter « son » 11 septembre : « C’était le jour du jugement dernier. Je m’étais barricadé avant de dormir dans le restaurant quand, vers 2 h 30, j’ai entendu un son terrifiant [la rupture du premier barrage, à 1 kilomètre en amont de la ville]. L’immeuble roulait sur lui-même. J’ai repris conscience quatre heures plus tard après avoir vomi de l’eau. Ils m’avaient déshabillé et commençaient à m’envelopper. Techniquement, j’étais mort, raconte-t-il d’une traite. Je n’habitais Derna que depuis deux semaines… »
    Près de 8 000 migrants et travailleurs étrangers
    De sa vie d’avant, il ne lui reste qu’un compte Facebook et les téléphones que lui prêtent ses compatriotes et compagnons d’infortune. Parmi eux, Mohamed Al-Saïd, 29 ans, Saïd Al-Masry, 26 ans, et Ahmad Mohamad, 24 ans. Assis à l’ombre de quelques arbustes sur une couverture, les trois amis sont originaires du village égyptien décimé de Nazlat Al-Sharif, une petite commune de la vallée du Nil d’où de nombreux jeunes étaient partis travailler en Cyrénaïque (province de l’est de la Libye, frontalière de l’Egypte) pour nourrir leur famille. Officiellement, soixante-quinze d’entre eux sont morts à Derna. Ils seraient davantage, selon les trois amis. « Environ 120 habitants de notre village sont décédés ou disparus », estime Mohamed, le pied bandé. Il s’est blessé sur des tessons de bouteille en escaladant un mur lors de la montée des eaux. Tous trois travaillent dans le secteur du bâtiment. « Beaucoup d’entre nous sont des travailleurs saisonniers, qui viennent ici pour quelques mois. D’autres restent un, deux ou trois ans avant de repartir en Egypte », précise Saïd Al-Masry.
    Selon l’Organisation internationale pour les migrations, la ville comptait près de 8 000 migrants et travailleurs étrangers au moment de la catastrophe, sur plus de 100 000 vivant dans les zones affectées par les inondations, la plupart originaires d’Egypte, du Tchad et du Soudan. Près de 430 d’entre eux auraient perdu la vie dans la nuit du 11 septembre, selon des bilans encore très parcellaires. Les autorités égyptiennes, qui faisaient état de plus de 120 corps identifiés jeudi, restaient sans nouvelles de 300 de leurs ressortissants.
    Les Egyptiens se rendent depuis des décennies en Libye pour y chercher du travail, « attirés par la prospérité relative du pays, structurellement plus riche et moins peuplé que l’Egypte », explique Jalel Harchaoui, chercheur associé au Royal United Services Institute for Defence and Security Studies. La migration de travail vers la Cyrénaïque est d’abord un enjeu socio-économique : pour Le Caire, elle offre des débouchés professionnels à ses ressortissants et leur permet de soutenir financièrement leurs familles restées au pays, afin d’éviter toute gronde sociale. « L’accueil continu des Egyptiens en Libye est perçu par les autorités égyptiennes comme un dû, vu les défis démographiques et économiques croissants de l’Egypte », précise l’universitaire. Dans ce contexte, le sort des travailleurs égyptiens est imbriqué dans les relations entre leur pays et le pouvoir de Benghazi, principale ville de la Cyrénaïque. Début juin, les autorités de l’Est libyen ont mené de larges opérations d’arrestations et d’expulsions contre les migrants égyptiens. Près de 4 000 auraient été reconduits aux frontières, selon des sources sécuritaires égyptiennes citées par Reuters. En Egypte, cette politique a été perçue comme une « humiliation », survenant à un moment de tensions entre Le Caire et Benghazi, ajoute M. Harchaoui. La situation s’est depuis apaisée, permettant aux Egyptiens de poursuivre leurs occupations professionnelles dans l’Est.(...)
    Les grandes villes de la Cyrénaïque ne sont pas les seules à attirer la main-d’œuvre venue d’ailleurs. La région du djebel Akhdar et ses multiples exploitations agricoles s’appuient sur de nombreux travailleurs migrants. Les dégâts provoqués par la tempête, qui a ravagé les cultures sur des milliers d’hectares, pourraient faire basculer l’avenir de beaucoup d’entre eux. « Je devais être payé mi-septembre, mais mon patron ne m’a pour l’instant rien donné », explique Naïm, 21 ans, employé d’un élevage de poulets près de la ville de Gandoula.
    Originaire du nord du Tchad, Naïm garde aujourd’hui l’entrée d’une exploitation vide de toute vie et d’activités. « Je gagne 1 000 dinars [190 euros] et je suis soutien de ma famille qui est restée là-bas. Enfin, je gagnais… », explique d’un ton doux le jeune homme. Il ne s’en cache pas, il se rêvait un avenir au-delà de l’horizon libyen : « J’espérais constituer un petit pécule pour quitter ce pays un jour. Je n’ai plus rien. Même mes papiers d’identité ont été emportés par l’eau. »
    La Cyrénaïque est aussi un point de départ majeur vers l’Europe. Depuis la fin de l’année 2022, un corridor reliant l’est de la Libye à l’Italie s’est rouvert, sur lequel s’élancent de vétustes chalutiers embarquant plusieurs centaines de personnes. La route est empruntée par de nombreux Egyptiens, qui ont représenté le premier contingent d’arrivées en Italie en 2022, avec 21 301 personnes, mais aussi par des Syriens qui y voient une alternative à la route des Balkans, désormais difficile d’accès, et des Bangladais.Mais, pour les trois rescapés de l’Institut technique de Derna, pas question de bouger pour le moment. « Nous resterons ici jusqu’à ce que nous retrouvions nos disparus. Puis nous retournerons en Egypte. Si telle est la volonté de Dieu », annoncent, fatalistes, Mohamed, Saïd et Ahmad. Revenu d’entre les morts, Awad, lui, n’a que faire du destin. « Ce sont des erreurs humaines, assène-t-il. Nous sommes venus dans ce pays pour travailler, pas pour finir au fond de la mer à des kilomètres [des immeubles entiers ont été repérés à 3 kilomètres de la côte, leurs habitants toujours piégés à l’intérieur]. Qui s’occupait des barrages ? Qui a permis qu’on construise sur des sols dangereux ? Je ne demande pas des comptes à Dieu, j’en réclame aux autorités libyennes. »

    #Covid-19#migrant#migration#libye#travailleurmigrant#mortalite#inondation#crise#humanitaire#egypte#soudan#tchad#sante#santementale#routemigratoire

  • Haut-Karabakh : plus de 28 000 réfugiés sont arrivés en Arménie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/26/haut-karabakh-plus-de-28-000-refugies-sont-arrives-en-armenie_6191129_3210.h

    Haut-Karabakh : plus de 28 000 réfugiés sont arrivés en Arménie
    Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé l’Azerbaïdjan à respecter ses engagements de protéger les civils dans la province et à y permettre l’accès de l’aide humanitaire.
    Sur la seule route menant à l’Arménie, un flot ininterrompu de véhicules transportant des familles, leurs affaires empilées sur les toits, se pressait mardi au dernier poste de contrôle azerbaïdjanais avant le territoire arménien, via le corridor de Latchine. Dimanche, après l’offensive éclair remportée par les troupes azerbaïdjanaises contre celles du Haut-Karabakh – dont le bilan est de 200 morts, selon les séparatistes –, Bakou a rouvert ce poste-frontière qui coupait l’enclave arménienne du reste du monde, provoquant l’exode.
    Depuis dimanche soir, l’afflux de réfugiés en Arménie a submergé la ville frontalière de Goris, peuplée d’une vingtaine de milliers d’habitants, première étape pour la plupart des réfugiés et devenue le carrefour de ces derniers. La semaine dernière, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a annoncé que son pays de 2,9 millions d’habitants se préparait à accueillir 40 000 réfugiés.
    Des réfugiés se tiennent à Goris le 26 septembre 2023, avant de partir pour Erevan. Un flot ininterrompu de véhicules se faufile sur l’unique route du Haut-Karabakh en direction de l’Arménie, transportant des dizaines de milliers de réfugiés désormais confrontés à un avenir incertain.
    Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé l’Azerbaïdjan à respecter ses engagements de protéger les civils dans la province et à y permettre l’accès de l’aide humanitaire. Lundi, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait réaffirmé la promesse que les droits des Arméniens de l’enclave seraient « garantis ».
    « Le secrétaire d’Etat s’est à nouveau entretenu avec le président [Ilham] Aliev aujourd’hui et a souligné l’urgence de mettre fin aux hostilités, d’assurer la protection inconditionnelle et la liberté de mouvement des civils, et de garantir un accès humanitaire sans entrave au Haut-Karabakh », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.
    La France, pour sa part, a appelé à « une action diplomatique internationale » face « à l’abandon de l’Arménie par la Russie ». Paris a estimé que l’exode « massif » des Arméniens du Haut-Karabakh se déroule « sous l’œil complice de la Russie », qui avait déployé en 2020 une force de maintien de la paix dans cette région sécessionniste.L’Union européenne (UE) a rappelé la « nécessité pour la transparence et pour un accès de l’aide humanitaire internationale et de responsables chargés de veiller au respect des droits humains, et d’obtenir davantage de détails sur la vision de Bakou concernant l’avenir des Arméniens du Haut-Karabakh en Azerbaïdjan ».
    Dans le flot de réfugiés arméniens, l’Azerbaïdjan recherche de possibles auteurs de « crimes de guerre », a fait savoir mardi de son côté, une source gouvernementale azerbaïdjanaise à l’Agence France-Presse. « L’Azerbaïdjan a l’intention d’amnistier les combattants arméniens qui ont déposé les armes au Karabakh. Mais ceux qui ont commis des crimes de guerre pendant les guerres au Karabakh doivent nous être remis », a expliqué cette source.
    Lundi soir, en plein exode, un dépôt de carburant a explosé dans l’enclave majoritairement peuplée d’Arméniens, à Stepanakert. Le bilan restait incertain mardi soir : les séparatistes arméniens affirment qu’au moins 68 personnes sont mortes, 290 sont blessées et que 105 sont portées disparues.L’Union européenne (UE) a réuni mardi à Bruxelles des hauts responsables diplomatiques français, allemand, azerbaïdjanais et arménien. Selon le communiqué de l’UE, les discussions ont permis d’« intenses échanges entre les participants sur la pertinence d’une rencontre éventuelle des dirigeants » de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, en marge d’un sommet européen informel des Vingt-Sept à Grenade, dans le sud de l’Espagne, le 5 octobre. Ce sommet était prévu de longue date et n’a pas été annulé.

    Covid-19#migrant#migration#hautkarabakh#armenie#azerbaïdjan#guerre#crise#humanitaire#refugie

  • En Ethiopie, l’exode des médecins du Tigré, épuisés par deux ans de guerre civile
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/14/en-ethiopie-l-exode-des-medecins-du-tigre-epuises-par-deux-ans-de-guerre-civ

    En Ethiopie, l’exode des médecins du Tigré, épuisés par deux ans de guerre civile
    Après avoir travaillé sans relâche et sans salaire pendant le conflit, de nombreux soignants abandonnent les hôpitaux de la région pour exercer dans des cliniques à l’étranger ou rejoindre des ONG.
    Par Noé Hochet-Bodin(Addis-Abeba, envoyé spécial)
    A l’entrée de l’hôpital Ayder de Makalé, le plus grand du Tigré, les listes accrochées sur un tableau en liège ne sont pas des annonces d’embauche. Les hôpitaux de cette région du nord de l’Ethiopie auraient pourtant bien besoin de renfort en ces temps de reconstruction d’après-guerre. Hélas, il s’agit au contraire des noms de la centaine de médecins qui ont démissionné, abandonné l’hôpital et, le plus souvent, quitté la province.
    Après deux années de guerre civile (2020-2022) marquées par le blocus de la région, les pénuries de médicaments, l’occupation et la destruction de l’ensemble des structures de santé, le Tigré en paix fait face à une nouvelle menace : l’exode de ses soignants. La faculté de médecine de l’hôpital Ayder indique que 67 des 190 chirurgiens spécialisés de la région ont profité de la réouverture des frontières, après les accords de paix de novembre 2022, pour fuir un Tigré en ruines. Soit plus d’un tiers. En tout, 221 médecins ont quitté leur poste.« Le personnel de l’hôpital Ayder a travaillé sans relâche pendant deux ans sans être payé. Il a fait preuve d’un dévouement et d’une compassion incroyables, mais il est maintenant à bout. Tous sont épuisés, démoralisés et commencent à quitter l’hôpital », constate le directeur de l’établissement, Kibrom Gebreselassie, en guise d’appel à l’aide.
    Après le temps des dévastations, le Tigré se relève à peine. Pendant la guerre, l’hôpital Ayder fonctionnait « à 15 % de ses capacités », selon Kibrom Gebreselassie. Plus généralement, 70 % des structures de santé ont été « pillées » à travers la région, d’après Médecins sans frontières (MSF). Si, depuis les accords de paix, une partie du budget, dont les salaires, est de nouveau versée par le gouvernement fédéral, les médecins n’ont pas cessé de fuir.« C’est une tendance que nous avons du mal à contrôler », reconnaît Amanuel Haile, directeur du bureau régional de santé, qui date à janvier le début de l’exode, suite à la reprise des liaisons aériennes à Makalé, la capitale du Tigré : « Certains de nos meilleurs spécialistes partent pour travailler dans des cliniques privées en Europe et aux Etats-Unis ou dans des ONG, notamment au Somaliland, au Rwanda et au Soudan du Sud. »
    Les médecins choisissent l’exil avant tout pour des considérations financières, afin de régler leurs dettes après dix-huit mois sans revenus ni compensations. Kahsay Hailu (à sa demande, son identité a été changée) fut chirurgien pendant plus de douze ans à Ayder. Formé à Makalé, il doit tout à cet hôpital. Il a pourtant fait le choix de fuir au Canada, en mars, accompagné de sa femme et de ses trois enfants. « J’ai une famille à charge, je ne peux pas rester sans salaire ou presque dans un établissement qui ne fonctionne plus », justifie-t-il. En Ethiopie, un chirurgien du secteur public gagne en moyenne 230 euros par mois, mais jusqu’à 20 fois plus s’il travaille pour des agences onusiennes ou des ONG.
    Certes, il y a la culpabilité de laisser une province au bord du précipice, confrontée à une recrudescence de cas de violences sexuelles, de cancers et de VIH. Mais ces médecins déserteurs font aussi face à un constat d’impuissance. « J’ai le sentiment de m’être sacrifié deux ans pour soigner les miens alors que nous n’avions rien, pas de salaire, pas d’électricité, même pas de gants en plastique, ni de nourriture pour les patients », précise Kahsay Hailu.« Je ne les juge absolument pas », rassure Amanuel Haile, qui prétend que tout sera fait pour accueillir de nouveau les médecins en exil qui souhaitent retrouver leur poste. En attendant, la qualité des soins en pâtit. L’unique spécialiste de chirurgie abdominale étant parti, il faut se rendre à Addis-Abeba pour recevoir ce type de soins. De même pour la chirurgie vasculaire. « On fait du bricolage, ironise le chirurgien Fasika Amdeselassie. On est sous l’eau, ma liste d’attente a triplé depuis le départ de mes collègues. »
    Ce cadre de l’hôpital Ayder sait que les troubles de stress post-traumatique constituent une autre raison du départ des médecins tigréens. Pour les traiter, il a mis en place une petite structure, baptisée « Haqi », qui propose un soutien psychologique à l’attention des professionnels de santé qui se trouvaient en première ligne pendant la guerre. « Les dégâts psychologiques sont colossaux, la pression intense, et nous n’avons quasiment personne pour en parler, car le Tigré ne compte que trois psychiatres pour 6 millions d’habitants », dit-il.Si les acteurs humanitaires ont fait leur retour au Tigré pour soutenir un système de santé chancelant, il y a peu de chances que les médecins exilés reviennent rapidement. « Le budget alloué par le ministère de la santé a diminué d’un tiers par rapport au niveau d’avant-guerre », confie, désabusé, un médecin qui souhaite garder l’anonymat. De plus, la lente démobilisation des forces armées du Tigré et l’état d’urgence dans la région voisine de l’Amhara font craindre la résurgence des affrontements. « Les perspectives politiques sont trop sombres pour espérer le retour de nos collègues, assure Fasika Amdeselassie. Si la paix n’est pas entérinée prochainement, nous n’avons aucune chance de voir nos médecins rentrer. »
    Noé Hochet-Bodin(Addis-Abeba, envoyé spécial)

    #COvid-19#migrant#migration#tigre#ethiopie#conflit#crise#humanitaire#medecin#migrationqualifiee#santementale#exil#postcovid

  • « L’indifférence face aux morts en Méditerranée est le signe d’un effondrement en humanité »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/25/l-indifference-face-aux-morts-en-mediterranee-est-le-signe-d-un-effondrement

    « L’indifférence face aux morts en Méditerranée est le signe d’un effondrement en humanité »
    Tribune
    Michel Agier Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS
    Filippo Furri Anthropologue, membre du réseau Migreurop
    Carolina Kobelinsky Anthropologue, chargée de recherche au CNRS
    Jusqu’à la difficile acceptation, le 22 juin, de la mort des cinq touristes embarqués dans le submersible Titan pour voir de près l’épave du Titanic, les médias du monde entier ont suivi heure par heure les rebondissements de cette tentative de sauvetage, dans laquelle plusieurs Etats s’étaient impliqués. L’émotion suscitée par cet accident a mis crûment en évidence, par contraste, le calme plat des Etats et de la plupart des médias européens face à un autre drame maritime, le naufrage, une semaine plus tôt, le 14 juin, d’un chalutier parti de Libye avec environ 750 passagers originaires pour la plupart du Pakistan, de Syrie et d’Egypte, dont seulement 104 personnes sont rescapées. A ce jour, seuls 84 corps ont été retrouvés.

    Reste un calcul que presque personne ne semble vouloir faire, portant à plus de 600 le nombre de victimes fatales. Ce naufrage n’est tristement pas le premier, mais il est l’un des plus meurtriers de ces dernières années. Pourtant, si le naufrage, déjà en Méditerranée, du 3 octobre 2013 et celui survenu dans la nuit du 18 au 19 avril 2015 ont provoqué un grand retentissement médiatique ainsi que des réponses des autorités italiennes, cette énième tragédie, elle, n’a pas eu d’effet.

    La tragédie n’a pas donné lieu à la sidération collective, elle n’a pas provoqué de polémique publique sur les politiques sécuritaires qui sont aujourd’hui la norme de presque tous les Etats européens. Elle n’a pas fait changer d’un pouce les discours xénophobes et sécuritaires des dirigeants européens. En France, les tractations continuent autour de la nouvelle loi sur l’immigration, sans cesse repoussée faute d’accord entre la droite et le centre droit, avec en perspective la remise en cause des conventions internationales de droits humains, et le durcissement des mesures sécuritaires antimigrants. En Europe, le nouveau pacte sur l’asile et la migration porte moins sur la capacité des pays membres à organiser un dispositif d’asile européen que sur le renforcement, une fois de plus, de la fermeture des frontières et de la logique d’externalisation [consistant à délocaliser la gestion administrative et policière des migrants dans les pays de départ ou de transit].
    Comme cela s’est passé après le naufrage dans la Manche du 21 novembre 2021, lorsque les gardes-côtes et sauveteurs français et britanniques se rejetèrent la responsabilité du drame, ou après celui de Cutro, en Calabre, le 26 février 2023, où la police, les douanes et les gardes-côtes italiens sont mis en cause, l’Agence européenne des frontières externes (Frontex) et les gardes-côtes grecs se renvoient la responsabilité de cet abandon en mer pour le drame du 14 juin. Plusieurs témoignages de rescapés accusent directement les gardes-côtes grecs d’avoir provoqué l’accident après avoir attaché un câble au chalutier afin de l’éloigner des eaux territoriales grecques pour ne pas avoir à prendre en charge ses occupants une fois à terre. Une telle pratique pour remorquer le bateau n’est pourtant pas recommandée, puisqu’elle comporte le risque de déstabiliser l’embarcation, voire de la faire chavirer.
    Détournant les regards ailleurs que sur les administrations grecques et européennes, la mise en cause rapide de neuf supposés « passeurs » parmi les rescapés n’est autre que l’invention cynique d’un bouc émissaire. Le renvoi (« push back »), l’abandon ou le harcèlement aux frontières sont devenus la règle implicite de la gestion migratoire contemporaine, au mépris du droit. Depuis que l’Europe de Schengen existe, elle a tué ou au moins « laissé mourir » plus de 55 000 exilés, hommes et femmes, à ses frontières. L’Organisation internationale pour les migrations, liée aux Nations unies, évoque quant à elle, selon ses données actualisées en juillet, le total de 27 675 morts et disparus dans la seule Méditerranée depuis 2014. Mais la publication de ces nombres, aussi édifiants soient-ils, semble sans effet.
    C’est surtout l’indifférence apparente des sociétés qui interpelle. Pour les uns, le sentiment d’impuissance et l’accablement laissent sans voix, pour les autres une acceptation ou une accoutumance coupables à une hécatombe interminable. Huit jours après le naufrage du 14 juin, un autre a déjà eu lieu près de Lampedusa, faisant 46 morts, passés cette fois totalement inaperçus. Des hommes et des femmes originaires d’Afrique subsaharienne avaient embarqué à Sfax pour échapper aux persécutions en Tunisie, alors que, dans le même temps, à l’instar de l’Italie, les pays européens marchandaient avec le président de ce pays, dont les propos racistes contre les Africains ont pourtant été largement rapportés, pour faire de la Tunisie un pays de rétention, comme l’est déjà la Libye.
    Ces politiques d’externalisation sont des manières de mettre en œuvre le rejet des indésirables, leur disparition des radars de l’attention publique, et elles ont besoin de l’indifférence des sociétés. A la peur des étrangers venus des pays du Sud, régulièrement entretenue ou suscitée par des dirigeants bornés, aveugles aux réalités du monde, succèdent des politiques de repli et de fermeture, puis, logiquement, des dizaines de milliers de « vies perdues », selon les mots du sociologue Zygmunt Bauman (1925-2017) dans son livre qui porte ce titre (Payot, 2006), consacré à « la modernité et ses exclus ».
    On évoque souvent, à propos de ce naufrage du 14 juin, « au moins 80 morts » et « des centaines de disparus ». Certes, parler de « disparus » peut être une forme minimale de respect à l’égard des familles et des proches qui attendent encore de voir les corps de leur frère, cousin ou enfant. Mais c’est aussi une façon de ne pas faire face collectivement à la réalité. Attend-on que les corps noyés se volatilisent ? Plus probablement, l’absence de reconnaissance et de deuil pour ces plus de 600 personnes qui avaient un nom, une vie et des proches contribuera à en faire des fantômes pour l’Europe. En 2015, après le naufrage du 18 au 19 avril, l’opération de récupération de l’épave organisée par le gouvernement italien de l’époque, coûteuse et complexe, avait interpellé la conscience collective, avec l’ambition de récupérer les corps des victimes et de mettre en place un dispositif médico-légal pour les identifier et leur donner un nom. Cette fois, ces corps semblent destinés à rester emprisonnés à jamais au fond de la mer. L’écart entre l’émoi suscité par la disparition des cinq occupants du Titan et l’indifférence à l’égard des centaines de personnes migrantes subissant le même sort huit jours plus tôt ne tient-il qu’à l’anonymat de ces dernières, au fait qu’il n’y aurait pas d’histoires à raconter, pas de suspense à susciter, tant leur sort s’est banalisé ? S’émouvoir, comprendre, agir sont trois moments indispensables pour faire face.
    L’indifférence face aux morts en Méditerranée est le signe d’un effondrement en humanité dont il nous faut prendre la mesure pour sortir du cercle infernal qui l’a provoqué. Il nous faut, collectivement, raconter toutes ces vies perdues, retracer ces destins individuels, comprendre ce qui est en train de se passer, et agir dans le respect de toutes les vies humaines. La tâche est « titanesque » et demande du temps et du courage, mais elle est absolument urgente. Paradoxalement, l’accoutumance, l’accablement ou l’indifférence apparente sont les signes les plus éclatants de cette urgence.
    Michel Agier(Anthropologue, directeur d’études à l’EHESS), Filippo Furri(Anthropologue, membre du réseau Migreurop) et Carolina Kobelinsky(Anthropologue, chargée de recherche au CNRS)

    #Covid-19#migrant#migration#mortalite#UE#mediterranee#traversee#politiquemigratoire#humanitaire#postcovid

  • We Must Act Now to Avert a Humanitarian Catastrophe in Eastern Chad: IOM DDG Ugochi Daniels | International Organization for Migration
    https://www.iom.int/news/we-must-act-now-avert-humanitarian-catastrophe-eastern-chad-iom-ddg-ugochi-dani

    We Must Act Now to Avert a Humanitarian Catastrophe in Eastern Chad: IOM DDG Ugochi Daniels
    Geneva/ N’Djamena – The window of opportunity to avert a humanitarian catastrophe in Eastern Chad is rapidly closing. As the situation in Sudan, and particularly in Darfur deteriorates, I have witnessed firsthand the severe impact this senseless violence has had on ordinary civilians here in Chad. 
    The knock-on effects of the crisis in Sudan could have serious humanitarian implications on neighbouring countries particularly Chad which was already responding to a significant displacement crisis before this influx which was poorly resourced. I have heard stories of former teachers, nurses, and traders whose lives were upended by the fighting, who have had to return to Chad, and now need support to rebuild their lives. I appeal to the leaders of the Sudanese Armed Forces and the Rapid Support Forces to cease hostilities, restore calm, and begin a dialogue to resolve the crisis. 
    IOM estimates that 20 per cent (45,000 persons) of the 225,000 people displaced into Chad are Chadian returnees and stranded migrants from South Sudan, Ethiopia, Nigeria, Uganda, Niger, and Uganda. While a few of them have been able to integrate into local communities, the majority live in extremely precarious conditions across 25 sites, including a high school in the border town of Adré.  The first responders to this humanitarian crisis were local community members who provided returnees with space to settle, blankets to shelter themselves and food. Despite their already limited resources, they have shown solidarity and generosity to their brothers and sisters in need. 
    But today, as more people continue to arrive in Eastern Chad, local communities and authorities are reaching their breaking point.Since the beginning of the crisis in Sudan, IOM has been on the ground to support the Chadian Government’s efforts to respond to the situation. We are helping returnees meet some of their immediate needs through shelter, water trucking and unconditional cash assistance. We have also set up a humanitarian evacuation mechanism to enable stranded migrants to return home and reunite with their families.   But this is just a drop in this ocean of despair. The looming rainy season is already threatening to cut off entire communities, as rivers and wadis are filling with water, thus hindering the delivery of much-needed humanitarian aid.

    #Covid-19#migrant#migration#tchad#deplaceinterne#conflit#crise#humanitaire#sante#soudan#ethiopie#nigeria#ouganda#niger#migrationretour#postcovid

  • Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/28/le-navire-ambulance-ocean-viking-sauve-86-migrants-en-mediterranee_6179529_3

    Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des personnes sauvées au large de la Libye, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 08h39, modifié à 09h47
    L’Ocean-Viking, navire-ambulance affrété par SOS Méditerranée, a secouru mardi 27 juin 86 personnes en détresse au large de la Libye. Sur une embarcation de fortune, elles tentaient de rejoindre l’Europe, a annoncé dans un communiqué l’ONG humanitaire basée à Marseille. « Les rescapés, pour la plupart originaires de Gambie et du Sénégal, souffrent de déshydratation, d’épuisement et de brûlures de carburant », a tweeté SOS Méditerranée dans la soirée. Ils seraient en grande majorité mineurs et ont tenté cette traversée périlleuse sans être accompagnés par leurs proches.
    Les rescapés ont été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge à bord de l’Ocean-Viking. Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des rescapés, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Début janvier, plusieurs ONG internationales engagées dans des opérations de secours aux migrants en Méditerranée avaient dénoncé la volonté du gouvernement italien d’extrême droite « d’entraver l’assistance aux personnes en détresse ». Elles pointaient les effets croisés d’un décret obligeant les navires à se rendre « sans délai » vers un port italien après chaque sauvetage, et l’assignation habituelle de ports très éloignés, réduisant les capacités d’assistance.
    La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’agence onusienne estime que depuis début 2023, 1 724 migrants y ont disparu contre 1 417 sur toute l’année 2022. En juin, un naufrage, présenté comme l’un des plus graves impliquant des migrants en Méditerranée, a fait au moins 82 morts, mais en Méditerranée orientale. L’OIM et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu’entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants.

    #COvid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#OIM#UNHCR#libye#humanitaire#postcovid

  • Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/28/le-navire-ambulance-ocean-viking-sauve-86-migrants-en-mediterranee_6179529_3

    Le navire-ambulance « Ocean-Viking » sauve 86 personnes, dont une majorité de mineurs, en Méditerranée
    Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des personnes sauvées au large de la Libye, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 08h39, modifié à 09h47
    L’Ocean-Viking, navire-ambulance affrété par SOS Méditerranée, a secouru mardi 27 juin 86 personnes en détresse au large de la Libye. Sur une embarcation de fortune, elles tentaient de rejoindre l’Europe, a annoncé dans un communiqué l’ONG humanitaire basée à Marseille. « Les rescapés, pour la plupart originaires de Gambie et du Sénégal, souffrent de déshydratation, d’épuisement et de brûlures de carburant », a tweeté SOS Méditerranée dans la soirée. Ils seraient en grande majorité mineurs et ont tenté cette traversée périlleuse sans être accompagnés par leurs proches.
    Les rescapés ont été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale de la Croix-Rouge à bord de l’Ocean-Viking. Les autorités italiennes ont désigné Bari comme port sûr pour le débarquement des rescapés, ce qui représente trois jours de navigation, a regretté l’ONG.
    Début janvier, plusieurs ONG internationales engagées dans des opérations de secours aux migrants en Méditerranée avaient dénoncé la volonté du gouvernement italien d’extrême droite « d’entraver l’assistance aux personnes en détresse ». Elles pointaient les effets croisés d’un décret obligeant les navires à se rendre « sans délai » vers un port italien après chaque sauvetage, et l’assignation habituelle de ports très éloignés, réduisant les capacités d’assistance.
    La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’agence onusienne estime que depuis début 2023, 1 724 migrants y ont disparu contre 1 417 sur toute l’année 2022. En juin, un naufrage, présenté comme l’un des plus graves impliquant des migrants en Méditerranée, a fait au moins 82 morts, mais en Méditerranée orientale. L’OIM et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) estiment qu’entre 400 et 750 passagers se trouvaient sur le chalutier, dont des femmes et des enfants.

    #COvid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#OIM#UNHCR#libye#humanitaire#postcovid

  • Les dirigeants du CICR bénéficient de salaires pouvant dépasser 300’000 francs Ludovic Rocchi, Pôle enquête RTS - Radio Télévision Suisse

    Les langues se délient à l’interne du Comité international de la Croix Rouge (CICR), frappé par une crise financière sans précédent et forcé de licencier 1800 personnes sur un total de 22’700 employés. Dans ce climat très tendu, les critiques contre la hiérarchie sont nombreuses et des informations sur les avantages offerts aux plus hauts cadres du CICR ont été transmises au Pôle enquête de la RTS.

    Les chiffres qui circulent à l’interne émanent des données du fisc américain, qui contiennent tous les salaires et les autres avantages financiers dédiés aux postes à responsabilité. Le CICR doit fournir ces informations comme toute autre organisation de charité qui veut être exemptée d’impôts aux Etats-Unis.


    Les données fiscales rendues publiques s’arrêtent pour l’instant à 2021. En convertissant les dollars en francs suisses, on constate que des records ont été atteints pendant les années 2010, celles du règne de l’ancien président Peter Maurer. Il a touché jusqu’à 437’000 francs par année. L’ancien directeur général Yves Daccord, lui, a atteint 330’000 francs.

    Chiffres confirmés par le CICR
    Le CICR a confirmé ces chiffres à la RTS et a accepté de préciser leur évolution : l’ancien secrétaire d’Etat Peter Maurer a été nommé en 2012 avec un salaire initial de 390’000 francs, qui a donc été augmenté de plus de 40’000 francs par la suite. Historiquement, le rôle de directeur général est un peu moins bien payé. A son arrivée en 2010, Yves Daccord touchait 300’000 francs. Il aussi été augmenté par la suite. Cette tendance à la hausse connaît actuellement un coup d’arrêt. La nouvelle présidente du CICR Mirjana Spoljaric doit se contenter de 390’000 francs et le directeur général Roberto Mardini touche, lui, 320’000 francs de salaire de base.

    Selon les données du fisc américain, les plus hauts cadres ont aussi droit à un défrayement annuel allant de 18’000 à 24’000 francs. En 2021, les six autres membres de la direction touchaient des salaires compris entre 250’000 et 290’000 francs. Autre salaire en haut de la liste, celui du vice-président du CICR, Gilles Carbonnier, qui touche environ 290’000 francs par an.

    Les grandes agences de l’ONU comme point de comparaison
    Ces rémunérations sont régies par une grille salariale pour les membres de la direction, alors que les montants pour la présidence et le directeur général sont fixés par le comité du CICR et sa commission de rémunération. L’organisation phare de la Genève internationale défend la hauteur des rémunérations offertes à ses plus hauts cadres, comme l’a expliqué dans La Matinale de la RTS, la directrice des Ressources humaines Claire Sperandio : « C’est une organisation qui s’est énormément professionnalisée, avec plus 20’000 employés et plus de 2 milliards de francs de budget. Nous avons donc besoin dans nos fonctions dirigeantes des meilleurs talents possibles. Pour ce faire, on se doit d’être attractifs et compétitifs, le salaire en fait partie ».

    La directrice RH précise que « le CICR se situe en moyenne 20% en dessous des autres acteurs du secteur », selon des comparaisons régulièrement effectuées notamment avec les grandes agences de l’ONU. Ce point de comparaison est critiqué par un ancien du CICR, le conseiller national (Verts/GE) Nicolas Walder : « Le CICR devrait se montrer plus modeste sur ses rémunérations et ferait mieux de s’aligner sur des ONG que sur les agences de l’ONU. Il en va de la crédibilité de l’organisation qui a par ailleurs besoin d’être soutenue plus que jamais par la Suisse ».

    Coûteuses indemnités de départ
    Un autre avantage financier alimente les critiques sur la « Rolls de l’humanitaire », comme certains appellent le CICR à Genève. Il s’agit d’un système d’indemnités de départ lié à l’ancienneté, qui s’applique aux membres de la direction quand leur mandat prend fin. Les données du fisc américain font apparaître en 2021 un versement de plus de 300’000 francs à Yves Daccord, alors qu’il a quitté son poste de directeur général en juin 2020.

    Le CICR indique à la RTS qu’il s’agit d’un versement « tout à fait normal et réglementaire », qui correspond à une indemnité de départ de 12 mois de salaire, le maximum prévu si on a été plus de 16 ans au service du CICR, ce qui était le cas d’Yves Daccord. Mais il est parti de son plein gré après une fin de carrière passée au poste de directeur général.

    Comment justifier le versement d’une indemnité de départ, alors que le système a été conçu à la base pour accompagner les reconversions après de longues missions à l’étranger, puis étendu à l’ensemble du personnel dont le contrat n’est pas renouvelé ou prend fin ? Selon le CICR, le cas des membres de la direction est différent, car ils ont des mandats de quatre ans, renouvelables ou pas. « Il faut qu’ils puissent se consacrer à leur mandat jusqu’au dernier jour et ne pas penser à la suite, explique Claire Sperandio. Les indemnités de départ font partie d’une offre qu’on veut attractive et compétitive ».

    Ce système a coûté cher au CICR qui a renouvelé l’entier de sa direction ces trois dernières années. A part le directeur général, six autres membres de la direction sont partis. Le CICR a refusé d’indiquer à la RTS la somme consacrée à leurs indemnités de départ : « Nous considérons que de manière générale les salaires exacts des membres de notre personnel sont privés et confidentiels ».

    Il faudra donc attendre les prochaines publications du fisc américain pour avoir les chiffres précis. Selon notre estimation, cinq des six membres de la direction remplissaient les critères d’ancienneté pour toucher l’indemnité maximale de 12 mois de salaire. Au total, cela peut représenter plus d’un million de francs d’indemnités.

    #cicr l’ #humanitaire un #marché #ong #onu #Suisse
    Source : https://www.rts.ch/info/suisse/14122276-les-dirigeants-du-cicr-beneficient-de-salaires-pouvant-depasser-300000-

    • « L’humanitaire est un marché très compétitif », justifie Yves Daccord

      Invité jeudi dans La Matinale, l’ancien directeur général du CICR Yves Daccord a réagi à l’enquête de la RTS sur les salaires des dirigeants de l’organisation, évoquant des « choix stratégiques ». « J’avais conscience que c’était important mais aussi qu’il était nécessaire d’avoir un bon salaire pour attirer les bonnes compétences », argumente-t-il.

      Et d’ajouter : « L’environnement de l’humanitaire est un marché très compétitif. Il fallait trouver des compétences remarquables, avec des personnes qui parlent plusieurs langues ». Il évoque notamment des médecins très pointus, des ingénieurs de système IT ou encore des diplomates. Pour Yves Daccord , les humanitaires font un métier complexe et ils méritent donc d’avoir des salaires justifiés, y compris en ce qui concerne les indemnités de départ.

  • « Les Etats et les institutions européennes doivent garantir un espace humanitaire en Méditerranée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/08/les-etats-et-les-institutions-europeennes-doivent-garantir-un-espace-humanit

    « Les Etats et les institutions européennes doivent garantir un espace humanitaire en Méditerranée »
    Tribune Collectif
    A l’occasion de la Journée de l’Europe, le 9 mai, un collectif d’une centaine d’élus, parmi lesquels Martine Aubry, Carole Delga et Grégory Doucet, appelle, dans une tribune au « Monde », les Etats de l’UE à respecter les règles applicables au sauvetage en mer et à mettre fin aux sanctions contre les associations humanitaires.

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#politiquemigratoire#UE#mediterranee#humanitaire#droit#asile

  • L’#aide_humanitaire en phase d’introspection

    Le mouvement #Black_Lives_Matter a relancé le débat autour du #racisme_structurel et du déséquilibre des pouvoirs dans les domaines de l’#humanitaire, du #développement et de la promotion de la #paix. Un dialogue ouvert et honnête est nécessaire pour aborder ces problèmes ancrés dans l’ADN du secteur.

    Un travail d’introspection demande courage et conscience critique. C’est précisément ce qu’exigent les acteurs du mouvement Black Lives Matter de la part des organisations, des agences et des acteurs actifs dans les domaines de l’aide humanitaire et de la #coopération_internationale. Il est important de faire son introspection pour identifier le #racisme, les dynamiques et les déséquilibres de pouvoir entre le Nord et le Sud, qui remontent à l’époque coloniale. « La gestion de l’aide humanitaire qui n’implique pas les communautés locales marginalisées, les laissant isolées et sans assistance, montre comment ce secteur continue de fonctionner selon les principes colonialistes », avance Lumenge Lubangu, représentant légal de l’Association des rescapés du massacre de Makobola, perpétré en décembre 1998 en République démocratique du Congo.

    Comme près de 160 militants, universitaires, journalistes et professionnels du monde entier, Lumenge Lubangu a participé en novembre 2020 à une consultation en ligne de trois jours, lancée par une coalition d’ONG britanniques. Le but était de partager des expériences, des recommandations et des idées sur le problème du racisme et les #structures_de_pouvoir dans les secteurs de l’humanitaire, du développement et de la promotion de la paix. Sur la base des résultats des discussions, l’ONG Peace Direct a publié un rapport intitulé Time to Decolonise Aid. « L’objectif est de promouvoir le débat et d’encourager la #décolonisation de l’aide humanitaire, de la coopération au développement et de la promotion de la paix pour que ces secteurs deviennent réellement inclusifs, en transférant le pouvoir et les ressources aux acteurs locaux », explique Shannon Paige, autrice du rapport.

    Logique eurocentrée

    La décolonisation de l’aide humanitaire est un sujet récurrent. Il fait son retour dans l’actualité cinq ans après le Grand Bargain, un accord signé lors du Sommet mondial sur l’action humanitaire qui s’est tenu à Istanbul en 2016. Malgré l’engagement pris par le secteur de s’attaquer aux inégalités du système, le pouvoir et l’aide économique n’ont pas encore été transférés aux communautés et aux acteurs locaux. Il y a de nombreuses raisons à cela, notamment une gestion de projet qui consolide les structures de pouvoir existantes.

    « De nombreux programmes sont menés selon une logique eurocentrée qui remonte à l’époque des Lumières, explique Kimon Schneider, maître de conférences et initiateur d’un cours sur le sujet (voir encadré) proposé par le Centre pour le développement et la coopération (NADEL) de l’EPFZ. C’est une logique qui a façonné le concept de progrès et de développement, ancré dans l’ADN du secteur humanitaire et imposé aux bénéficiaires de l’aide. »

    Un modèle occidental et postcolonial qui se manifeste dans différents domaines, notamment le recrutement. « Pourquoi pensons-nous qu’il est préférable d’engager un expert européen ou américain pour mettre en œuvre un projet dans le Sud ? questionne Shannon Paige. Plutôt que de financer les déplacements des experts occidentaux, les ONG et les donateurs devraient investir dans les chercheurs locaux. » Le rapportTime to Decolonise Aid mentionne d’autres contextes où le racisme structurel est favorisé.

    Dans la coopération au développement, on utilise souvent le terme « renforcement des capacités », un concept qui suggère que les communautés et les organisations locales manquent de compétences, perpétuant ainsi l’image du « sauvage » du Sud qui doit être « civilisé ». En outre, les réunions entre acteurs internationaux et locaux se déroulent généralement en anglais (la langue dominante dans le monde de la coopération internationale), même lorsque les anglophones sont minoritaires. Le langage utilisé par les humanitaires est truffé de termes spécialisés et académiques. Ceux-ci empêchent souvent les collaborateurs locaux de participer activement à la discussion et consolident le système d’exclusion ainsi que le déséquilibre de pouvoir entre le Nord et le Sud.

    « Qui définit ce qu’est la connaissance ? s’interroge Kimon Schneider. Qui décide que les connaissances locales et autochtones sont moins importantes que celles de l’Organisation mondiale de la Santé ou d’un professeur d’université ? ». Conscients du problème, de nombreux donateurs, ONG et agences encouragent l’échange d’informations Sud-Sud. Cependant, là aussi, l’évaluation des connaissances s’effectue selon les valeurs et les modèles occidentaux.

    Enfin, citons encore les collectes de fonds qui s’appuient sur des images d’enfants affamés ou de milliers de personnes attendant de la nourriture pour susciter l’empathie et ainsi récolter des dons. Ces clichés consolident l’imaginaire collectif selon lequel l’Africain est impuissant et dépendant de l’Occident, du « sauveur blanc ».
    Délocaliser les décisions

    « Cela fait des décennies que l’on parle d’une manière ou d’une autre de décolonisation de l’aide. Malgré les efforts déployés pour transférer le pouvoir au Sud, il n’y a pas eu de progrès substantiels. Bien qu’il y ait une plus grande prise de conscience de la question, on est resté plus ou moins au statu quo », souligne Kimon Schneider. Le problème du racisme dans la coopération internationale est difficile à aborder. On part souvent du principe que les acteurs du secteur ne peuvent pas être racistes, parce qu’ils sont des gens « bien » qui sacrifient leur vie pour aider les personnes défavorisées dans les pays du Sud.

    Pourtant, il existe des comportements inconscients et ritualisés. Aux yeux de Lumenge Lubangu, la clé du changement réside dans l’implication des acteurs locaux. « Sans la communauté locale, on n’arrive à rien », soutient l’activiste, qui se souvient de sa participation à une consultation des Nations Unies visant à élaborer des stratégies de prévention et d’atténuation de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo. « Les forces de l’ONU sur le terrain appliquent mes propositions, prises comme modèle pour gérer l’insécurité dans la région. Les premiers résultats sont prometteurs. »
    Espaces de dialogue

    Le rapport de l’ONG Peace Direct formule d’autres recommandations. Il demande, par exemple, aux donateurs, aux organisations et aux décideurs politiques de reconnaître l’existence d’un racisme structurel. « Cela ne signifie pas qu’il faille nier le bien que fait le secteur ou rejeter la coopération internationale. Il existe toutefois une responsabilité collective face à ce problème », peut-on lire dans le document.

    La création d’espaces de dialogue et de confrontation sur les déséquilibres de pouvoir du système est également proposée. Objectif : promouvoir la création de partenariats plus équitables avec les communautés locales et favoriser la décentralisation de la prise de décision, en la transférant vers le Sud. Une idée également soutenue par Kimon Schneider : « Nous avons besoin d’un dialogue constructif entre personnes provenant du monde entier pour créer un monde meilleur,. L’élément crucial est l’attitude, qui doit être humble, autocritique, ouverte et consciente. » Selon Shannon Paige, le rapport Time to Decolonise Aid n’est que le début du processus que l’aide humanitaire et la coopération internationale doivent entreprendre. « Le débat sur la décolonisation de l’aide est important, mais pas suffisant. Nous avons besoin d’une transformation des structures de pouvoir. »

    https://www.eine-welt.ch/fr/2021/edition-4/laide-humanitaire-en-phase-dintrospection
    #décolonial #pouvoir #coopération_au_développement #aide_au_développement #eurocentrisme #ressources_pédagogiques

    ping @cede @karine4

  • Valle di Susa, occuparono degli spazi per aiutare i migranti: tutti assolti

    La Procura aveva chiesto 19 condanne, riconoscendo però come attenuante che si era trattato di un’azione per scopi umanitari

    È finito con il proscioglimento di tutti i 19 imputati a Torino il processo per il caso degli edifici occupati in Alta Valle di Susa da gruppi di anarchici e antagonisti, nel 2018, per prestare assistenza e soccorso ai migranti diretti verso la Francia. Per la casa cantoniera di Oulx il tribunale ha sancito la «tenuità del fatto»; per i locali di pertinenza di una parrocchia a Claviere ha stabilito il non luogo a procedere per mancanza di querela. 

    La procura aveva chiesto 19 condanne riconoscendo però, come attenuante, che si era trattato di una azione per scopi umanitari. «Siamo soddisfatti parzialmente - è il commento di uno dei difensori, l’avvocato Danilo Ghia - perché, alla luce di quanto ha dimostrato il processo, bisognava arrivare a una assoluzione per «stato di necessità», in quanto gli imputati agirono per salvare la vita a delle persone».

    https://torino.corriere.it/notizie/cronaca/22_dicembre_07/valle-di-susa-occuparono-degli-spazi-per-aiutare-i-migranti-tutti-as

    #casa_cantoniera #Oulx #justice #Chez_Jesuoulx #Val_de_Suse #frontière_sud-alpine #Italie #France #frontières #solidarité #acquittement #migrations #asile #réfugiés #Alpes #humanitaire

  • Nous sommes une association humanitaire, nous ne faisons pas de politique. Face à une situation humanitaire d’urgence en #Méditerranée, notre raison d’être est notre mission de sauvetage en mer.  » François Thomas, Président de @SOSMedFrance


    https://twitter.com/SOSMedFrance/status/1595048540434464770
    #SOS_Méditerranée #sauvetage #humanitaire #politique #mer_Méditerranée #Méditerranée #migrations #réfugiés #asile #association_humanitaire

    ping @karine4

  • Human Rights Violations Against Migrants in Yemen Increase Amid Soaring Arrivals
    https://mailchi.mp/32f5e7091dc8/human-rights-violations-against-migrants-in-yemen-increase-amid-soaring-arri

    Human Rights Violations Against Migrants in Yemen Increase Amid Soaring Arrivals
    Women migrants walk along a highway in Yemen en route to the border with the Kingdom of Saudi Arabia. Photo: Rami Ibrahim/IOM 2022
    Aden – At least 27,800 people have crossed from the Horn of Africa to war-torn Yemen in the first five months of 2022, more than the total who made the journey all of last year along what was the world’s busiest maritime migration route prior to COVID-19, according to the International Organization for Migration’s (OIM) Displacement Tracking Matrix (DTM).
    IOM last year reported that an estimated 27,700 migrants entered Yemen through the so-called Eastern Route, down from 138,000 in 2019 due to heightened COVID-19 mobility restrictions. Approximately 37,500 made the journey in 2020. The rise in arrivals is cause for alarm in a country now grappling with its eighth year of conflict. “We are increasingly concerned about the safety and well-being of people moving through Yemen,” said Christa Rottensteiner, IOM Yemen’s Chief of Mission. “Our teams meet migrants every day who have been injured in the conflict or become stranded on their journeys.”
    A variety of factors may be influencing this year’s increase, including a loosening of COVID-19 mobility restrictions, more favorable weather conditions, and the security situation and drought in Ethiopia, where most migrants originate from. Upon arriving in Yemen, migrants face perilous onward journeys to Gulf countries in search of work. They often travel across conflict frontlines and face grave human rights violations such as detention in inhumane conditions, exploitation and forced transfers across lines of control. Women and girls often report experiencing gender-based violence, abuse or exploitation, usually at the hands of traffickers and smugglers.  In the north of the country, IOM’s partners and the local community have reported that over 1,000 migrants – including women and children – have been injured or killed by attacks this year. Every month, hundreds are treated for gunshot wounds at an IOM-supported hospital near the border town of Sa’dah. In Ma’rib – some 25 kilometres from one of the conflict’s frontlines – approximately 4,500 migrants are stranded, unable to continue their journey onward or return back. More than 900 migrants departed on Voluntary Humanitarian Return (VHR) flights from Aden in May (as of 31/05 mid-day), but greater funding is needed to help thousands of others waiting to leave from Aden, Sana’a and Ma’rib.
    “One of the main ways we can offer relief and protection is to open more opportunities for migrants who wish to return home to do so, and to provide life-saving assistance and medical aid to those in need,” said Rottensteiner. “At a time when funding for the Yemen response is on a decline, we must not turn our backs on stranded migrants who are often forgotten in times of crisis. We urgently require greater funding to ease the suffering of more than 190,000 migrants in need of assistance in Yemen.”
    IOM is currently appealing for USD 7.5 million to support thousands of stranded migrants to voluntarily return from Yemen to Ethiopia, through IOM’s VHR programme. The Organization also requires USD 9 million to continue its displacement and mobility tracking activities

    #Covid-19#migrant#migration#yemen#ethiopie#sante#routemigratoire#corridor#retour#violence#genre#humanitaire#conflit

  • IOM and UNICEF Sign New Strategic Collaboration Framework
    https://mailchi.mp/cac1fc8c7ba6/iom-and-unicef-sign-new-strategic-collaboration-framework?e=e777d31e35

    IOM and UNICEF
    Sign New Strategic Collaboration Framework
    IOM and UNICEF work closely to respond to the pressing issues migrant children face around the world. The new Framework builds on the well-established relationship between the two agencies and the 2006 Memorandum of Understanding that defined the main areas of cooperation between the agencies in humanitarian settings. Photo: IOM/M. Mohammed
    New York – The International Organization for Migration (IOM) and UNICEF today signed a new Strategic Collaboration Framework solidifying the organizations’ united commitment towards protecting the rights of migrant children.
    In 2006, UNICEF and IOM signed a Memorandum of Understanding defining the main areas of cooperation between the two agencies in humanitarian settings. The well-established operational relationship responding to the pressing issues facing migrant children around the world has been further strengthened since that time. “Strengthening our relationship, UNICEF and IOM will continue to enhance the capacities of a large spectrum of actors, including Civil Society and governmental authorities, to assist these children according to their rights and needs,” said IOM Director General António Vitorino. “Around the world, migrant children are facing alarming levels of xenophobia, the socioeconomic consequences of the COVID-19 pandemic, and limited access to essential services,” said UNICEF Executive Director Catherine Russell. “The growing partnership between UNICEF and IOM will improve our ability to reach these children with the services, support, and protection they need to make the most of their lives.” Signed at UNICEF House in New York prior to a multi-stakeholder dialogue organized as part of the International Migration Review Forum, the new Framework brings greater predictability and responsiveness to the partnership by establishing priorities that target the security and wellness of migrant children.
    This agreement provides an institutional framework to enhance and reinforce cooperation deeply rooted in and driven by the experience of our partnership in the field.
    Key priorities outlined in the Frameworks include:
    Capacity building for institutions and actors in charge of direct assistance; Data collection and dissemination to identify protection risks and vulnerability patterns among migrant and returnee children; Strengthening the capacity of child-sensitive health and educational services and ensuring these services are inclusively available to all children in national systems;
    Increasing cooperation between humanitarian actors and their initiatives to aid migrant children;
    Strengthening child and social protection systems through return and reintegration programs, case management and inclusive child protection procedures for all children; Influencing policies and systems from the local to international level, incentivizing cooperation between relevant humanitarian and development institutions and supporting national government agencies.
    UNICEF and IOM are currently working to address pressing global challenges and appeal to other humanitarian organizations and their partners to establish similar collaborative frameworks to ensure the safety and livelihood of migrant children.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#OIM#UNICEF#enfant#inclusion#politique#humanitaire#securite#protection

  • Le droit #International face à la #guerre en Ukraine
    https://laviedesidees.fr/Le-droit-international-face-a-la-guerre-en-Ukraine.html

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les accusations de crimes de guerre se multiplient, et le droit international est très souvent invoqué pour dénoncer les actions de l’armée russe. La juriste Julia Grignon revient sur les spécificités du droit international #humanitaire.

    #crime_d'Etat #tribunal_international #justice_internationale #Entretiens_écrits
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220418_grignon.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220418_grignon.pdf

  • Game Studios Show Support For Ukraine - Game Informer
    https://www.gameinformer.com/2022/04/04/game-studios-show-support-for-ukraine

    Russia openly attacked and invaded Ukraine on February 24 after weeks of mounting tensions between the two countries, with hundreds of Ukrainian citizens reportedly killed by bombings and Russian militia as a result. As the world watches this historical and terrifying event unfold, efforts have begun to aid civilians and organizations on the ground floor and those displaced, like the Ukrainian Red Cross. Many of these efforts have come from studios within the video game industry, some in the form of charity drives, others with public displays of support for Ukraine.

    […]

    Update: As of April 4, which is the last day that Epic Games is donating Fortnite proceeds to Ukraine humanitarian efforts, the Fortnite community and Xbox have raised $144 million.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #epic_games #xbox #jeu_vidéo_fortnite #humanitaire #guerre #crise #ukraine #croix_rouge #don #bénéfices #aide #directrelief #unicef #wfp #unhcr

  • Stand with Ukraine Bundle (payez ce que vous voulez et aidez les œuvres caritatives)
    https://www.humblebundle.com/stand-with-ukraine-bundle

    100% donated to Ukraine humanitarian relief efforts

    The violent and unlawful invasion in Ukraine is taking a tragic toll—displacing people, devastating families, and creating an urgent need for food, water, supplies, shelter, and safety. To help out how we can, we’ve joined forces with game creators, book publishers, and software makers around the globe for a bundle 100% dedicated to supporting the victims and refugees from Ukraine during this crisis.

    The Stand With Ukraine bundle features over 120 pieces of content worth over $2,500 […]

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #humble_bundle #guerre #ukraine #don #humanitaire #razom #irc #imc #directrelief

  • Soutenez l’effort humanitaire en Ukraine
    https://www.epicgames.com/fortnite/fr/news/support-humanitarian-relief-for-ukraine

    Epic s’engage à verser tous ses bénéfices de Fortnite entre le 20 mars et le 3 avril 2022 à l’aide humanitaire à destination des victimes de la guerre en Ukraine. Xbox se joint à nous dans cet effort et engage ses bénéfices nets pour Fortnite pendant cette période, afin que nous puissions pourvoir plus d’aide aux personnes d’Ukraine.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #epic_games #xbox #microsoft_xbox #jeu_vidéo_fortnite #don #guerre #ukraine #humanitaire #bénéfices #directrelief #unicef #wfp #unhcr

  • Les îles Tonga confinées à la suite de la détection de deux cas de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/01/les-iles-tonga-confinees-a-la-suite-de-la-detection-de-deux-cas-de-covid-19_

    Les îles Tonga confinées à la suite de la détection de deux cas de Covid-19
    Les deux hommes dont le test s’est révélé positif cette semaine à Nuku’alofa ont travaillé dans le port de la capitale, où l’aide humanitaire afflue du monde entier depuis l’éruption volcanique du 15 janvier.
    Les îles Tonga vont entrer en confinement, mercredi 2 février, à cause de la détection de deux cas de Covid-19, un nouveau coup dur pour ce royaume du Pacifique qui peine à se remettre de l’éruption volcanique et du tsunami dévastateurs de la mi-janvier, ont annoncé des responsables.
    Cette nation insulaire était pour l’instant l’un des rares endroits de la planète à avoir été épargnés par le virus, mais le premier ministre, Siaosi Sovaleni, a déclaré que les deux hommes dont le test s’est révélé positif cette semaine à Nuku’alofa avaient travaillé dans le port de la capitale, où l’aide humanitaire afflue du monde entier depuis le 15 janvier. L’éruption volcanique, l’une des plus importantes enregistrées depuis des décennies, a recouvert les Tonga de cendres toxiques, causant la mort de trois personnes.
    L’archipel a fermé ses frontières au début de 2020, en raison de la pandémie provoquée par le coronavirus. Depuis, ce pays de 100 000 habitants n’avait enregistré qu’un seul cas de Covid-19, celui d’un homme arrivé de Nouvelle-Zélande en octobre 2021 et qui s’est depuis totalement remis. Après l’éruption volcanique et le tsunami, des navires des marines australienne, néo-zélandaise, américaine, française et britannique ont livré de l’aide. Toutes les livraisons ont été effectuées en conformité avec des protocoles stricts de « non-contact » afin de tenir le virus à distance.
    M. Sovaleni a précisé que les deux hommes touchés étaient asymptomatiques et doublement vaccinés, comme environ 85 % de la population des Tonga.Le navire australien Adelaïde a accosté la semaine dernière à Nuku’alofa pour décharger de l’aide, alors qu’une vingtaine de membres de son équipage étaient contaminés par le virus.

    #Covid-19#migrant#migration#ilestonga#australie#nouvellezelande#sante#humanitaire#circulation#frontiere#contamination#non-contact