#humilité

  • [Série Les métiers de l’ombre en culture] L’empreinte invisible des réviseurs-correcteurs | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/culture/776612/serie-les-metiers-de-l-ombre-en-culture-l-empreinte-invisible

    André Lavoie

    Collaborateur
    4 janvier 2023

    Culture

    Ils passent inaperçus, ou presque. Ils sont pourtant des acteurs essentiels du milieu culturel. Le Devoir propose une série de portraits de métiers de l’ombre, à travers les confidences de professionnels qui les pratiquent ou les ont déjà pratiqués. Aujourd’hui : les réviseurs-correcteurs.

    S’agit-il d’une vocation, d’une ambition secrète ou d’un pis-aller après un passage plus ou moins réussi du côté de la littérature ? Vous avez tout faux, si l’on en juge par les témoignages recueillis par Le Devoir sur le métier de réviseur-correcteur. Une chose unit les membres de cette profession, peu importe leur formation, leurs domaines de prédilection, qu’ils soient salariés ou travailleurs autonomes : un amour infini pour la langue française.

    Romans, essais, articles de magazines ou de journaux, rapports annuels, communiqués de presse, paroles de chansons, rien n’échappe au regard aiguisé des réviseurs-correcteurs. Leur métier s’exerce dans des conditions variables, bénéficiant parfois du bien le plus précieux, le temps, pour plonger au cœur même d’un texte dense, ou travaillant dans la précipitation, celle qu’imposent les médias d’information, mais parfois aussi les éditeurs. Surtout pour les livres qui exploitent une actualité encore brûlante.

    Sont-ils bien préparés sur les bancs d’école à jongler avec ces contraintes ? Contrairement à d’autres emplois, les portes pour y accéder sont aussi nombreuses que les personnes qui le pratiquent. On y arrive souvent par hasard, après des études en littérature aussi bien qu’en sciences politiques, rêvant parfois de devenir traducteur pour ensuite préférer la position de réviseur. Et s’il n’est pas rare de les voir travailler sur plusieurs textes en même temps, tous reconnaissent que les romans et les essais constituent un monde à part, imposant ses propres règles.
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    « Un réviseur littéraire doit faire preuve d’un bon jugement », insiste Renaud Roussel, codirecteur général des Éditions du Boréal, lui dont l’un des premiers métiers fut justement celui de réviseur. « Il faut comprendre le ton, les intentions de l’auteur, et respecter le texte en tant qu’œuvre d’art. On ne peut pas simplement appliquer les normes du français, mais être dans un dialogue constant avec le texte, aller dans son sens plutôt que d’essayer de le ramener à nous. »

    Ce n’est d’ailleurs même pas la tâche de l’éditeur, lui qui pose un regard essentiel sur le travail d’un auteur, suivi du réviseur, recevant entre les mains un manuscrit pratiquement abouti — après parfois quelques versions… —, suivi du correcteur, traquant les coquilles avant impression. Grossièrement résumé, l’éditeur s’occupe des chapitres et des paragraphes ; le réviseur, de la phrase ; et le correcteur, du mot.

    Détentrice d’un baccalauréat et d’une maîtrise en littérature à l’UQAM, Édith Sans Cartier ne rêvait pas au départ d’exercer cette profession, mais son passage dans la concentration grammaire du français écrit fut déterminant. « C’est cette portion de mes études qui me sert le plus », reconnaît celle qui collabore déjà depuis plusieurs années avec les Éditions du Boréal, au départ comme correctrice d’épreuves.

    Si les deux fonctions imposent leurs exigences, elles sont plus nombreuses à l’étape de la révision, selon Édith Sans Cartier. « Un regard à la fois macro et microscopique est nécessaire. En plus de la langue, il faut s’assurer que d’un bout à l’autre, il n’y aura pas d’incohérences, de contradictions, de ruptures de ton ou de style. » Elle se laisse aussi guider par son instinct en ce qui concerne la clarté du texte : « Si je n’ai pas compris, je me dis que les lecteurs ne comprendront pas. »

    La clarté, c’est aussi ce qui motive Martin Duclos, qui a amorcé sa carrière au Devoir, pour ensuite travailler à la pige quelques années dans le monde de l’édition. Il fait maintenant partie de l’équipe de réviseurs-correcteurs de Radio-Canada. « C’est sûrement lié à mes études en sciences politiques, de même qu’à mes 15 ans de révision dans le milieu journalistique, mais réviser des romans, j’en ai fait peu, car je n’aimais pas ça. En fait, dit-il comme une confession, j’avais tendance à proposer des manières plus efficaces, plus simples et plus claires d’écrire, ce qui parasitait le travail de l’écrivain. » C’est du côté des essais qu’il a trouvé sa place comme réviseur, et s’est senti le plus utile.

    Selon lui, « les erreurs de fait ne sont pas inhabituelles dans les essais, ou alors les faits sont exacts, mais mal exprimés », tout en reconnaissant qu’il doit bien faire la distinction, auprès de l’éditeur, de ce qui relève des corrections formelles et de ses suggestions. Par la suite, aux autres de les prendre ou de les laisser.
    Corriger, un acte de création ?

    Les défis qu’exigent la révision et la correction d’essais, Isabelle Dowd les connaît aussi, ancienne surnuméraire au Devoir, pigiste dans l’âme, ce qui lui permet de consacrer une partie de son temps professionnel à l’une de ses grandes passions, la musique. « Je trouve très souvent des erreurs dans les essais, dit-elle avec le sourire tant elle adore la vérification de faits dans ce type d’ouvrage. Les noms de personnages historiques et les dates peuvent changer à l’intérieur d’un même texte ! » Ce qui n’empêche pas les réviseurs-correcteurs d’en laisser passer quelques-unes, à leur grand désarroi. Isabelle Dowd en regrette certaines — qu’elle se garde bien de mentionner à celui dont elle a déjà scruté le travail ! —, citant une amie exerçant la même profession : « Ce métier nous rend humbles. »

    Il s’agit d’un travail d’accompa­gnement. Tout comme celui de l’éditeur : ils amènent l’œuvre plus loin, mais le geste créateur ne vient pas d’eux.
    — Renaud Roussel

    Cette tâche précise et délicate pourrait aussi s’apparenter à un art, proche de l’orfèvrerie. Mais en est-il vraiment un ? De l’avis des principaux intéressés, par modestie autant que par pragmatisme, ils répondent tous en chœur : absolument pas !

    « Il s’agit d’un travail d’accompagnement, tranche Renaud Roussel. Tout comme celui de l’éditeur : ils amènent l’œuvre plus loin, mais le geste créateur ne vient pas d’eux. » Un avis que partage entièrement Édith Sans Cartier, sans pour autant minimiser l’importance de sa présence. « Il y a une part de subjectivité dans ce que l’on fait : deux réviseurs n’aborderont pas le même livre de la même façon. Ma tâche consiste à me glisser sous la plume de l’auteur… ou d’être ses gants. »

    Se mettre au service de l’auteur, voilà la responsabilité du réviseur, selon Isabelle Dowd, qui trouve dans la musique l’espace nécessaire pour assouvir sa soif de création. « J’ai déjà rêvé d’être traductrice, car c’est un métier où l’on pose un véritable geste artistique », souligne celle qui juge cela totalement incompatible avec sa passion musicale. Courir deux lièvres à la fois s’avère toujours épuisant.

    « Nous sommes des travailleurs de l’ombre, tout comme les pupitreurs dans les journaux, affirme Martin Duclos. La reconnaissance arrive rarement, mais j’ai appris à composer avec ça. » Ce fils de traductrice demeure toutefois catégorique en ce qui concerne les fondements de son métier de réviseur : « À la base, c’est d’empêcher le monde d’avoir l’air fou ! »
    Conseils pour ne pas avoir l’air fou

    Personne n’est infaillible, pas même les réviseurs-correcteurs. S’ils représentent pour les auteurs de véritables filets de sécurité, armés de leurs dictionnaires, de leurs grammaires et de leurs logiciels de correction, une coquille peut résister à la puissance de leur radiographie textuelle. Martin Duclos livre ici quelques généreux conseils aux journalistes, aux romanciers et aux essayistes. « Soyez aussi méticuleux que possible, parce que vous ne savez pas sur quel réviseur vous allez tomber. Est-il compétent ? Qui sera disponible le jour où vous remettrez votre texte ? Plus vous laisserez de scories dans votre manuscrit ou votre article, plus vous risquez que le gardien de but, soit le réviseur, en laisse passer dans le filet… Portez une attention particulière aux notices bibliographiques, à la ponctuation, aux mots en italique et aux noms propres — avec toutes les ressources disponibles en ligne, être paresseux n’est pas une option. Et n’oubliez jamais que c’est votre nom qui apparaît sur la couverture ou en tête d’un article, pas le nôtre. »

    #Edition #Correction #Métiers_édition #Humilité

  • Macron roi

    Alors que le #Parlement est en ce jour transformé en une chambre d’enregistrement des désirs du Roi, il importe de revenir sur le bilan d’une année de gouvernement-covid. Est-ce la pandémie qui est hors de contrôle, ou bien notre président ? Les deux certainement.

    « Le président a acquis une vraie #expertise sur les sujets sanitaires. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne. » #Jean-Michel_Blanquer, Le Monde, le 30 mars 2021

    « Ce n’est pas Macron qui manque d’#humilité, c’est l’humilité qui n’est pas à la hauteur », #EmmanuelMacronFacts

    « Père Ubu – Allons, messieurs, prenons nos dispositions pour la bataille. Nous allons rester sur la colline et ne commettrons point la sottise de descendre en bas. Je me tiendrai au milieu comme une citadelle vivante et vous autres graviterez autour de moi » Alfred Jarry, Ubu roi, Acte IV, scène 3

    Je serai bref. On écrit bien trop sur Macron. Les trois épigraphes ci-dessus disent à peu près tout. Il faudrait juste ajouter que dans certaines versions de la mythologie grecque Hybris est l’un des enfants de la Nuit et d’Érèbe, une divinité des Enfers. L’#hybris désigne la #démesure, l’#excès_de_pouvoir et le vertige auquel il conduit. La Vème République est une détestable machine à produire de l’hybris. Des présidents hors de contrôle.

    En ce 31 mars 2021, Macron roi préside un #Conseil_de_défense_sanitaire où ne siège autour de lui qu’une petite grappe de ministres choisis par ses soins. Conseil opaque, soumis au secret et échappant à tout #contrôle_législatif . Le soir du même jour, il annonce ses décisions à ses sujets, au nom d’un « nous », dont on ne saura jamais s’il est de majesté ou s’il renvoie aux choix collectifs et débattus d’un #exécutif. Ce « je-nous » annonce donc le #reconfinement de toute la métropole, avec la fermeture des écoles. Je propose de déduire de ces décisions les trois #échecs de Macron, qui correspondent à trois #fautes, lesquelles sont directement en rapport avec la démesure qui caractérise le personnage, #démesure encouragée par la fonction et notre #constitution épuisée. Quand faire le #bilan d’une politique se résume, de facto, à la caractérologie de son Auteur, on se dit qu’il est grand temps de changer de République et d’en finir avec le #présidentialisme.

    Le premier échec de Macron roi, c’est le reconfinement de toute la métropole avec ses conséquences en termes de #santé_mentale, de #précarisation accrue pour les plus pauvres et les classes moyennes, et d’aggravation de la #crise_économique. L’engagement pris à de multiples reprises de ne pas reconfiner nationalement n’a jamais été accompagné de la politique qu’un tel choix exigeait. Macron a mis tout le pays dans une #impasse. Le reconfinement est la conséquence directe de ce choix. La décision de laisser filer l’#épidémie fin janvier, - dans un contexte de diffusion des variants, avec l’exemple anglais sous les yeux, et contre l’avis de toute la #communauté_scientifique -, a été, littéralement, criminelle. Macron était parfaitement informé de la flambée qui aurait lieu mi-mars. Nous y sommes.

    Le second échec de Macron roi, distrait et appuyé par son fou préféré dans son obstination à ne #rien_faire pour sécuriser sérieusement l’#Éducation_nationale, aura été la #fermeture contrainte des #écoles et le prolongement du semi-confinement des étudiant.es, qu’il convient de ne pas oublier : les dégâts sont pour elle et eux sans fin, que certain.es aident à réparer : https://blogs.mediapart.fr/parrainer-un-e-etudiant-e/blog/260221/parrainer-un-e-etudiant-e-pour-entrer-dans-le-monde-dapres-appel-ten. En plus des scandales des #masques, des #tests et des #vaccins, Macron et son gouvernement sont en effet directement comptables d’une #inaction incompréhensible. Monté sur son « cheval à phynances », Macron roi a certes arrosé les entreprises de centaines de milliards, mais n’en a dépensé aucun pour l’#Hôpital, l’École, l’#Université, la #Recherche et plus généralement la #sécurisation_sanitaire des #lieux_publics, parmi lesquels tous les lieux de #culture.

    Or, depuis bientôt un an, des chercheurs font la démonstration que des solutions existent (voir ici : https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/120121/rendre-l-universite-aux-etudiants-sans-attendre-les-decideurs ) et que la stratégie « #Zéro_Covid » est certainement la plus efficace et la plus propre à protéger des vies : voir par exemple les propositions concrètes de Rogue-ESR (https://rogueesr.fr/zero-covid). Pourquoi donc « une intelligence comme la sienne » ne parvient-elle pas à s’élever jusqu’à la compréhension que la #détection de la saturation en #CO2 d’un lieu fermé et l’utilisation de #filtres_Hepa sont des dispositifs techniques simples, efficaces et susceptibles de limiter la propagation du #virus ? Même des esprits infiniment plus bornés que le sien – Wauquiez par exemple (https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/covid-l-efficacite-des-purificateurs-d-air-contre-le-sa), qui dégage 10 millions pour des #purificateurs_d’air dans les écoles et lycées - ont parfaitement saisi au bout de 6 mois ce que Macron-Roi mettra deux ans à reconnaitre.

    Le troisième échec de Macron roi, le plus terrible, est le nombre de #morts, de vies brisées, de souffrances psychiques et physiques que des années de soins peineront à soulager. Bientôt 100 000 morts. Des légions de "covid longs", des enfants, des adolescents et des étudiants habités par l’angoisse de contaminer leur parents … Question : combien de milliers de vies auraient pu être épargnées, non pas seulement par des décisions énergiques fin janvier 2021, mais par un véritable #plan_d’action visant à apporter une sécurité sanitaire digne de ce nom, à toute la population ? Pourquoi 3000 #lits de #réanimation supplémentaires seulement maintenant et pas à l’été 2020, avant la seconde vague ? Pourquoi Zéro mesure technique et financière pour les #universités quand des étudiants se suicident ? Pourquoi Zéro vaccin pour protéger les enseignants ? Pourquoi faire si peu de cas de « La valeur d’une vie » (https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/260121/la-valeur-d-une-vie) ?

    L’analyse des causes de ces #échecs montre que ce ne sont pas des #erreurs, mais des #fautes politiques. Tout d’abord une gestion présidentialiste et autocratique de la #crise_sanitaire, couplée avec un virage idéologique vers l’extrême droite. Ensuite le refus de toute #politique_d’anticipation, qui est à concevoir comme une conséquence du « #en-même-temps » : le #laisser_faire néolibéral du macronisme se conjugue avec un retrait massif de l’#Etat et un affaiblissement de la #Fonction_publique. Enfin la #gestion_sanitaire de Macron roi a pris lors de cette épidémie la forme d’un #pari : s’accoutumer au virus, #vivre_avec, le laisser filer permettra peut-être d’éviter un #confinement. Le pari au lieu de la #raison et de la #délibération, le jeu avec la science, le rêve de devenir un savant, l’adulation de Raoult, Macron roi devenu « l’expert », l’épidémiologiste en chambre. La limite de cette folie est éthique : un #pouvoir, quel qu’il soit, ne peut pas parier des vies comme dans une partie de poker.

    A ces trois fautes correspondent trois marqueurs de l’identité politique de Macron roi : l’#opportunisme, le #jeu et le #cynisme. Macron est certainement le président le plus dangereux que nous ayons eu depuis Pétain. Il est le président qui aura consenti à la mort de dizaines de milliers de citoyen.ne.s, qui aura fait le lit de l’#extrême_droite et aura remplacé la politique par un jeu de roulette russe. Président hors de contrôle, il est devenu à lui seul le haut comité médical qu’il a institué. Il est devenu à lui seul tout le Parlement. Il est devenu sa propre caricature. Le Roi et le fou du Roi. Seul en son Palais, "divertissant son incurable ennui en faisant des paris avec la vie de ses sujets"*.

    Pascal Maillard

    Père Ubu s’interrogeait ainsi : « Le mauvais droit ne vaut-il pas le bon ? ». Il parait que sous la plume de Jarry cette question rhétorique renvoyait au cynisme politique de Bismarck.

    * L’expression est de l’écrivain Yves Charnet, dans un livre à paraître.

    https://blogs.mediapart.fr/pascal-maillard/blog/010421/macron-roi

    #macronisme #Macron #France #covid #coronavirus #Blanquer

  • Raviver les braises du vivant
    de Baptiste MORIZOT
    https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/raviver-les-braises-du-vivant


    Chouette lecture où l’on traverse une #forêt en #libre_évolution vue comme une continuité de l’#agroécologie ou sa forme extrême, où l’on remet en cause le terme de « producteur » (agricole ou forestier), où les humains sont des êtres vivants parmi d’autres vivants, où l’importance de ces humains quant à leur rôle dans l’#habitabilité de notre planète est nul. C’est aussi une leçon d’#humilité (qu’on connait bien quand on jardine avec les #dynamiques_du_vivant et non pas contre). Et puis on y reprécise la notion de « nature ».

  • France attacks religion secularism radicalism blasphemy
    –-> article retiré:


    https://www.politico.eu/article/france-attacks-religion-secularism-radicalism-blasphemy-islam

    –—

    Copié ici:

    Another string of jihadist attacks has shaken France. The most recent, at a church in Nice, left three people dead, only two weeks after a teacher was beheaded on the outskirts of Paris after he displayed cartoons of the prophet Mohammed in his classroom.

    Why is France targeted, over and over again, by violent extremists? Germany, England, Italy and even Denmark — where cartoons of controversial Mohammed were first published — have not seen comparable violence.

    The reason is simple: France’s extreme form of secularism and its embrace of blasphemy, which has fueled radicalism among a marginalized minority.

    Specifically, the latest round of violence follows the decision earlier this month by the satirical newspaper Charlie Hebdo to mark the beginning of a trial over a murderous attack on its newsroom in 2015 by republishing the blasphemous cartoons of Mohammed that prompted the original assault.

    This duo — radical secularism and religious radicalism — have been engaged in a deadly dance ever since.

    Traditionally, French secularism requires the state to be neutral and calls for respect for religions in the public space, in order to avoid the rise of religious intolerance.

    In modern times, however, it has become something far more extreme. The moderate secularism that prevailed as recently as the 1970s has been replaced with something more like a civil religion.

    It’s a belief system that has its own priests (government ministers), its pontiff (the president of the republic), its acolytes (intellectuals) and its heretics (anyone who calls for a less antagonistic attitude toward Islam is rejected and branded an “Islamo-leftist”).

    One of the defining features of this new secularism is the promotion of religious blasphemy — and, in particular, its extreme expression in the form of caricatures like those of Mohammed.

    This embrace was on full display following the murder of the teacher who showed cartoons of Mohammed in his classes, when many French intellectuals came out in praise of blasphemy and defended the government’s unequivocal defense of the right to free expression.

    They should have considered their words more carefully.

    In Western Europe the right to blaspheme is legally recognized. But it is one thing to protect the freedom to blaspheme and another to enthusiastically exhort blasphemy, as is the case in France.

    Blasphemy is a non-argumentative and sarcastic form of free speech. It should be used, at best, with moderation in a country where between 6 percent and 8 percent of the population is Muslim, most of whose parents or grandparents emigrated from French colonies in North Africa.

    Defenders of blasphemy invoke freedom of expression, but what blasphemy does, in fact, is trap France in a vicious cycle of reactivity to jihadist terror that makes it less free and less autonomous.

    The immoderate use of caricatures in name of the right to blaspheme ultimately undermines public debate: It stigmatizes and humiliates even the most moderate or secular Muslims, many of whom do not understand French secularists’ obsessive focus on Islam, the veil, daily prayers or Islamic teachings.

    The result is a harmful cycle: provocation, counter-provocation, and a society’s descent into hell. As French secularism has become radicalized, the number of jihadist attacks in the country has multiplied.

    French secularists claim to be fighting for freedom of expression. As they do so, innocent people are dying, Muslims around the world are rejecting French values and boycotting the country’s products, and French Muslims are facing restrictions on their freedom of expression in the name of thwarting Islamist propaganda.

    France is paying a heavy price for its fundamentalist secularism, both inside and outside its own borders.

    https://www.1news.info/european-news/france-s-dangerous-religion-of-secularism-798875

    #Farhad_Khosrokhavar #terrorisme #religion #sécularisme #blasphème #extrémisme #France #violence #minorité_marginalisée #radicalisme #radicalisation #Charlie_Hebdo #radicalisme_religieux #sécularisme_radical #religion_civile #islamo-gauchisme #caricatures #liberté_d'expression #débat_public #provocation #contre-provocation #sécularisme_fondamentaliste

    ping @karine4 @cede @isskein

    • « On a oublié le rôle de l’#humiliation dans l’Histoire », par #Olivier_Abel

      Pour le philosophe, « en sacralisant les #caricatures, nous sommes devenus incapables de percevoir ce que les Grecs anciens désignaient par le #tragique ».

      Quel rapport entre les crimes abjects des djihadistes, le danger que représentent à certains égards les « réseaux sociaux » pour la démocratie et la civilité, la question de la liberté d’expression et du blasphème, le durcissement quasi-guerrier de la laïcité, les gilets jaunes, les majorités dangereuses qui ont porté Trump ou Erdogan au pouvoir, et qui poussent à nos portes ? Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, ces colères qui montent en miroir sans plus rien chercher à comprendre, nous ne savons et sentons plus ce que nous faisons. Je voudrais proposer ici une hypothèse.

      Nous avons globalement fait fausse route. Le drame des caricatures n’est que la partie visible d’un énorme problème. Nous nous sommes enfoncés dans le #déni de l’humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même. Nous sommes sensibles aux #violences, comme aux #inégalités, mais insensibles à l’humiliation qui les empoisonne. Comme l’observait le philosophe israélien Avishaï Margalit, nous n’imaginons même pas ce que serait une société dont les institutions (police, préfectures, administrations, prisons, hôpitaux, écoles, etc.) seraient non-humiliantes. Dans l’état actuel de rétrécissement des ressources planétaires, on aura beaucoup de mal à faire une société plus juste, mais pourquoi déjà ne pas essayer une société moins humiliante ?

      Ni quantifiable, ni mesurable

      Il faut dire que l’humiliation est une notion – et une réalité - compliquée. L’#offense est subjective, et dépend au moins autant de ceux qui la reçoivent que de ceux qui l’émettent. Ce qui humiliera l’un laissera l’autre indifférent, et cela dépend même du moment où ça tombe. L’humiliation n’est pas quantifiable, mesurable, comme le sont les coups et blessures. D’où la tentation de dire que là où il n’y a pas de #dommage ni #préjudice il n’y a pas de #tort. Ce n’est pas une affaire de #droit mais seulement de #sentiment ou de #morale personnelle, donc circulez, il n’y a rien à dire.

      Et pourtant… Si les violences s’attaquent au #corps de l’autre, dans ses capacités et sa #vulnérabilité, l’humiliation fait encore pire : elle s’attaque au visage de l’autre, dans son #estime et son #respect_de_soi : elle le fait blanchir ou rougir, et souvent les deux en même temps.

      Car l’humiliation se présente de deux façons, en apparence contradictoires. Par un côté, elle porte atteinte à l’estime de soi, en faisant #honte à l’individu de son expression, de ce qu’il voudrait montrer et faire valoir, elle le rabroue et l’exclut du cercle de ceux qui sont autorisés à parler. Mais, par un autre côté, elle porte atteinte également au #respect et à la #pudeur, en dévoilant ce qui voulait se cacher, en forçant l’individu à montrer ce qui constitue sa réserve, en le surexposant au #regard_public, en lui interdisant de se retirer.

      L’humiliation s’attaque au sujet parlant. Les humains ne se nourrissent pas de pain et de cirques seulement, mais de #paroles_vives en vis-à-vis : ils n’existent qu’à se reconnaître mutuellement comme des sujets parlants, crédités comme tels, et reconnus dans leur crédibilité. L’humiliation fait taire le sujet parlant, elle lui fait honte de son expression, elle ruine sa confiance en soi.

      Quand le faible est trop faible

      Elle peut également atteindre des formes de vie, des minorités langagières, sexuelles, raciales, religieuses, sociales, etc. Il peut même arriver qu’une majorité endormie dans sa complaisance soit humiliée par une minorité active. Elle devient ce que j’appelais plus haut une majorité « dangereuse », pour elle-même et pour les autres.

      Une #parole_humiliée devient sujette à ces deux maladies du langage que sont la #dévalorisation ou la #survalorisation de soi. Ou, pour le dire autrement : la #dérision ou le #fanatisme. Commençons par la genèse du fanatisme. Simone Weil avait proposé d’expliquer les affaires humaines par cette loi : « on est toujours #barbares avec les faibles ». Il faudrait donc que nul ne soit laissé trop faible et sans aucun #contre-pouvoir, et que le plus fort soit suffisamment « déprotégé » pour rester sensible au faible, bon gagnant si je puis dire, et conscient qu’il ne sera pas toujours le plus fort.

      Mais quand le faible est trop faible pour infliger quelque tort que ce soit au plus fort, le pacte politique posé par Hobbes est rompu. Les faibles n’ont plus rien à perdre, ne sont plus tenus par le souci de la sécurité des biens et des corps, il ne leur reste que l’au-delà et ils basculent dans le #sacrifice_de_soi, dans une parole portée à la folie. Ici la #religion vient juste au dernier moment pour habiller, nommer, justifier cette mutation terrible.

      « C’est à l’humiliation que répond la #barbarie »

      La violence appelle la violence, dans un échange réciproque qui devrait rester à peu près proportionné, même si bien souvent la #violence s’exerce elle-même de manière humiliante, et nous ne savons pas ce que serait une violence vraiment non-humiliante. Avec l’humiliation cependant, le cercle des échanges devient vicieux, les retours sont longuement différés, comme sans rapport, et ils ont quelque chose de démesuré. Ils sont parallèles, mais en négatif, aux circuits de la #reconnaissance dont on sait qu’ils prennent du temps.

      C’est pourquoi les effets de l’humiliation sont si dévastateurs. Ils courent dans le temps, car les humiliés seront humiliants au centuple. Comme le remarquait #Ariane_Bazan, ils peuvent aller jusqu’à détruire méthodiquement toute scène de reconnaissance possible, toute réparation possible : la mère tuera tous ses enfants, comme le fait Médée rejetée par Jason. Lisant Euripide, elle concluait : « c’est à l’humiliation que répond la barbarie ». Les grandes tragédies sont des scènes de la reconnaissance non seulement manquée, mais écrabouillée.

      Pourquoi nos sociétés occidentales sont-elles collectivement aussi insensibles à l’humiliation ? Est-ce la différence avec ce qu’on a appelé les sociétés de honte, le Japon, le monde arabe ? Sans doute est-ce d’abord aujourd’hui parce que nous sommes une société managée par des unités de mesure quantifiable, la monnaie, l’audimat, et par une juridicisation qui ne reconnaît que les torts mesurables, compensables, sinon monnayables.

      Cette évolution a été accélérée par une #morale_libérale, qui est une #morale_minimale, où tout est permis si l’autre est consentant : or on n’a pas besoin du #consentement de l’autre pour afficher sa #liberté, tant que son expression n’est ni violente ni discriminante à l’égard des personnes, et ne porte aucun dommage objectif — les croyances n’existent pas, on peut en faire ce qu’on veut. Le facteur aggravant de l’humiliation, dans une société de réseaux, c’est la diffusion immédiate et sans écrans ralentisseurs des atteintes à la réputation : la #calomnie, la #moquerie, le #harcèlement.

      L’angle mort de notre civilisation

      Mais plus profondément encore, plus anciennement, notre insensibilité à l’humiliation est due à l’entrecroisement, dans nos sociétés, d’une morale stoïcienne de la #modestie, et d’une morale chrétienne de l’#humilité. Celle-ci, en rupture avec les religions de l’imperium, de la victoire, propose en modèle un divin abaissé et humilié dans l’ignominie du supplice de la croix, réservé aux esclaves. Le #stoïcisme est une sagesse dont la stratégie consiste à décomposer l’opinion d’autrui en des énoncés creux dont aucun ne saurait nous atteindre : l’esclave stoïcien n’est pas plus humiliable que l’empereur stoïcien.

      La dialectique hégélienne du maître et de l’esclave est d’ailleurs héritière de ces deux traditions mêlées, quand il fait de l’expérience de l’esclavage une étape nécessaire sur le chemin de la liberté. Cette vertu d’humilité a paradoxalement creusé dans le monde de la chevalerie médiévale, puis dans la société française de cour, et finalement dans le dévouement de l’idéal scientifique, un sillon profond, qui est comme l’angle mort de notre civilisation.

      Et cet angle mort nous a empêchés de voir le rôle de l’humiliation dans l’histoire : c’est l’humiliation du Traité de Versailles qui prépare la venue d’Hitler au pouvoir, celle de la Russie ou de la Turquie qui y maintient Poutine et Erdogan, c’est la manipulation du sentiment d’humiliation qui a propulsé la figure de Trump. Et cette histoire n’est pas finie. Les manipulations machiavéliques des sentiments de peur et les politiques du #ressentiment n’ont jamais atteint, dans tous nos pays simultanément, un tel niveau de dangerosité. Les djihadistes ici jouent sur du velours, car à l’humiliation ancienne de la #colonisation militaire, économique, et culturelle, s’est ajoutée celle des #banlieues et du #chômage, et maintenant les caricatures du prophète, répétées à l’envi.

      #Fanatisme et #dérision

      Car la genèse de la dérision est non moins importante, et concomitante à celle du fanatisme. On a beaucoup entendu parler du #droit_de_blasphémer : curieuse expression, de la part de tous ceux (et j’en suis) qui ne croient pas au #blasphème ! Réclamer le droit de blasphémer, s’acharner à blasphémer, n’est-ce pas encore y croire, y attacher de l’importance ? N’est-ce pas comme les bandes iconoclastes de la Réforme ou de la Révolution qui saccagent les églises, dans une sorte de superstition anti-superstitieuse ?

      Tout le tragique de l’affaire tient justement au fait que ce qui est important pour les uns est négligeable pour les autres. Il faudrait que les uns apprennent à ne pas accorder tant d’importance à de telles #satires, et que les autres apprennent à mesurer l’importance de ce qu’ils font et disent. Ce qui m’inquiète aujourd’hui c’est le sentiment qu’il n’y a plus rien d’important, sauf le droit de dire que rien n’est important.

      Une société où tout est « cool » et « fun » est une société insensible à l’humiliation, immunisée à l’égard de tout scandale, puisqu’il n’y reste rien à transgresser, rien à profaner. Or la fonction du #scandale est vitale pour briser la complaisance d’une société à elle-même. Pire, lorsque l’ironiste adopte un point de vue en surplomb, pointant l’idiotie des autres, il interrompt toute possibilité de #conversation. On peut rire, mais encore faut-il que cela puisse relancer la conversation !

      Sacralisation des caricatures ?

      Le différend tient peut-être aussi au fait que nous ne disposons pas exactement des mêmes genres littéraires. #Salman_Rushdie et #Milan_Kundera observaient que le monde musulman a du mal à comprendre ce que c’est qu’un « roman », comme une forme littéraire typique d’une certaine époque européenne, et qui met en suspens le jugement moral. Nous aussi, nous avons un problème : on dirait parfois que le genre littéraire éminent qui fonde notre culture est la caricature, la dérision, le #comique.

      Ce qui est proprement caricatural, c’est que les caricatures, le #droit_de_rire, soient devenues notre seul sacré. Serions-nous devenus incapables de percevoir ce que les Grecs anciens désignaient par le tragique ? N’avons-nous pas perdu aussi le sens de l’#épopée véritable (celle qui honore les ennemis), et le sens de quoi que ce soit qui nous dépasse nos gentilles libertés bien protégées ?

      Aujourd’hui, aux manipulations de la peur et de la xénophobie par les néonationalistes français, qui sacralisent la #laïcité comme si elle n’était plus le cadre neutre d’une #liberté_d’expression capable de cohabiter paisiblement avec celle des autres, mais la substance même de l’#identité française (une identité aussi moniste et exclusive que jadis l’était le catholicisme pour l’Action française), répond la manipulation cynique du sentiment d’humiliation des musulmans français par les prédicateurs-guerriers du djihadisme, qui n’ont de cesse d’instrumentaliser le ressentiment, dans le monde et en France.

      Liberté d’abjurer et laïcité réelle

      Aux organisations musulmanes françaises, nous dirons : demandez aux pays dominés par l’islam politique d’accorder à leurs minorités les mêmes libertés réelles qui sont celles des musulmans de France, et accordez solennellement à toutes les musulmanes et à tous les musulmans le droit d’abjurer, de se convertir, ou simplement de se marier en dehors de leur communauté.

      Aux néonationalistes, nous dirons : si la laïcité n’est plus que cette identité sacrée, c’est-à-dire le contraire de ce qu’elle a été dans l’histoire réelle (oui, enseignons d’abord l’histoire réelle dans son long cours, ses compromis complexes, et pas les histoires simplistes que nous nous racontons !), le #pacte_laïque sera rompu, et nous ferons sécession, il faudra tout recommencer, ensemble et avec les nouveaux venus.

      Car ce pacte est ce qui, au nom de notre histoire commune, et inachevée, autorise, au sens fort, la #reconnaissance_mutuelle. Il cherche à instituer un théâtre commun d’apparition qui fasse pleinement crédit à la parole des uns et des autres. C’est bien ce qui nous manque le plus aujourd’hui.

      https://www.nouvelobs.com/idees/20201122.OBS36427/on-a-oublie-le-role-de-l-humiliation-dans-l-histoire-par-olivier-abel.htm

  • Climat, Gilets jaunes, jeunesse… les confidences de Macron en route pour l’ONU - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/politique/climat-gilets-jaunes-les-confidences-de-macron-en-route-pour-le-sommet-de

    « Les dénonciations, on est au courant. Défiler tous les vendredis pour dire que la planète brûle, c’est sympathique, mais ce n’est pas le problème », relève Emmanuel Macron. Que préconise-t-il ? « On doit rentrer dans une forme d’action collective. Je préfère que tous les vendredis on fasse de grandes opérations de ramassage sur les rivières ou les plages corses. »

    Et volte-face sur les #gilets_jaunes maintenant qu’il a trouvé d’autres boucs émissaires.

    Dans un registre tout en #humilité, le président assure que le sujet ne se pose pas en ces termes. « Ce serait malhonnête d’opposer les Gilets jaunes à la transition climatique, nous confie Emmanuel Macron. Les gens ont dit une souffrance sociale mais aussi, pour certains, une vraie conscience écologique. Ils nous ont simplement dit, ne nous mettez pas dans une impasse. Ils ont dit on a le droit de ne pas avoir les moyens de changer de voiture et être sensible au climat. C’est au pays de s’adapter, et on doit donner les moyens aux gens de faire cette transition. Ça, c’est notre boulot. »

    #avant_la_honte #petit_colibri

  • Bourvil, le rigolo à fleur de peau

    Superbe article-hommage par Philippe Lançon pour Next
    https://next.liberation.fr/cinema/2019/08/16/bourvil-le-rigolo-a-fleur-de-peau_1745620

    #Bourvil a le nez fatigué. Il est tordu, maigre et de vieille souche : celle d’un pommier vibrant dans une lumière légère, soudain abattu par l’orage. On sent des odeurs d’herbe, de bouse, de cidre. En 1969, un an avant sa mort à 53 ans, il dit à la télé : « Je joue avec mon nez. C’est pour ça qu’il est fatigué. » Comme souvent, il renverse la marionnette qu’il a fabriquée.

    #art #cinéma #acteur #clown #hommage #humilité #artisanat

  • Didier Super : « Si moi je suis transgressif, c’est vraiment que le monde va mal » – Le Comptoir
    https://comptoir.org/2017/09/06/didier-super-si-moi-je-suis-transgressif-cest-vraiment-que-le-monde-va-mal

    Quand je joue mon spectacle, j’ai souvent des sexagénaires qui viennent me voir en tremblant pour me dire : « Merci, ça fait du bien d’entendre ça« . Là, tu te dis : « Wouah, mais on est dans quelle époque ?« Ce que je fais actuellement, c’était encore considéré comme un spectacle normal il y a vingt ou trente ans. Pour moi, il n’y a rien d’incorrect dans ce que je fais, c’est du spectacle qui titille un peu, mais pas plus que d’autres ont pu le faire avant moi. Aujourd’hui, on me prend pour un transgressif, et j’ai pas l’impression d’en être un. Si moi je suis transgressif, c’est vraiment que le monde va mal.

    #Didier_Super #théâtre #théâtre_de_rue #Aurillac #transgession #humilité

  • Ggouv
    http://ggouv.fr
    Je viens de tomber sur un #seenthis différent.
    Quelqu’un connait ?

    Réenchantons la démocratie, l’imagination au pouvoir !

    But

    Explorer nos capacités à nous organiser en réseau afin de révolutionner nos modes de gouvernance et la façon dont nous travaillons ensemble.
    Objectifs

    Retrouver notre responsabilité citoyenne.

    Reprendre le contrôle de nos décisions.

    Développer notre pouvoir d’agir.

    S’exercer à l’intelligence collective.

    Favoriser notre autonomisation.

    Augmenter notre influence.

    Ggouv.fr ?

    C’est un #réseau social libre et open source cherchant à évoluer le plus démocratiquement possible, pensé comme une #plateforme pour le gouvernement, et structuré pour correspondre à notre réalité :

    des groupes thématiques utilisant le nom de domaine ggouv.fr pour se lier aux sites de l’état... et penser global,

    et plus de 6200 groupes correspondant aux codes postaux des communes de France... pour agir local.

    ... avec des administrateurs de groupes pouvant être élus... par tirage au sort !

    http://ggouv.fr/wiki/group/99828/page/101173/mentions-l%C3%A9gales

  • #Xénophobie de masse

    Ce qui me déplait furieusement dans l’initiative de l’#UDC sur laquelle nous voterons en février prochain, c’est déjà son titre : « contre l’#immigration_de_masse » ! Les masses... voilà un terme qui vaut son pesant de menaces et de désagréments. Certes, nous l’utilisions autrefois pour évoquer avec emphase les masses populaires et prolétariennes, appelées à nous propulser dans un monde nouveau, juste, pacifique et fraternel. Mais aujourd’hui, il évoque plutôt l’instinct grégaire que le ferment révolutionnaire. On imagine des charters qui déversent leur cargaison de touristes sur nos biotopes fragiles, ou ces paquebots monstrueux qui labourent lourdement les canaux vénitiens, au risque de balafrer les palais séculaires éclaboussés par la vague. Ou alors des masses belliqueuses, telles des hordes de barbares vociférant à nos frontières, sabre au clair, prêts à donner l’assaut.

    C’est à cette image-là que l’UDC fait référence à travers l’#affiche qui accompagne son initiative. On y voit une forêt de pieds chaussés de noir, foulant le drapeau suisse, lancés en avant dans un élan inarrêtable. Parce que, oui, pour l’UDC, les masses envahissantes, ce sont les #étrangers, ceux de l’Union européenne comme ceux du vaste monde. Tous autant qu’ils soient. Tous, comme une invasion de sauterelles, comme les plaies d’Egypte, qui s’infiltrent partout, dans nos villes et nos villages, dans nos trains et sur nos routes, dans nos prairies et sur nos alpes, dans nos cuisines et nos ateliers, sur les rives de nos lacs, dans l’air que nous respirons, dans nos têtes déboussolées par le doute identitaire, dans nos cœurs rongés par la peur du manque. J’exagère ? Voyez l’argumentaire sur le site de l’UDC : vous y trouvez le recensement complet des nuisances causées par cette « #immigration_néfaste » : la #pollution, la #consommation_d’énergie, la #criminalité et j’en passe.

    Tous ? A vrai dire, pas tout à fait. L’UDC se montre plus accommodante avec les riches #expatriés, moins nuisibles que les autres du fait de leur mobilité : #fortunés et bien formés, ils n’ont pas tendance à s’attarder en Suisse quand l’envie leur prend d’aller voir ailleurs. Le péril vient plutôt des 530 millions de ressortissants de l’Union européenne qui, fuyant la faillite des modèles économiques de leurs pays, importent chez nous leur #chômage et s’emploient à assécher nos assurances sociales. Voilà la calamité qui nous accable : être meilleurs en tout ! « Ces gens », comme disent les UDC, accourent comme des mouches. Pire : ils s’incrustent, par incapacité financière et professionnelle de se recycler dans un pays moins précieux que le nôtre. J’exagère à nouveau ? Lisez les propos tenus par leurs élus, par exemple Céline Amaudruz ou Christoph Mörgeli, au Conseil national en septembre dernier.

    Pour contenir les masses, l’UDC fixent des objectifs contradictoires. D’un côté, elle revendique le retour au système des #contingents, ajustés strictement aux besoins de l’économie, assortis de limitations draconiennes au #regroupement_familial. De l’autre, elle exige une parfaite #intégration à notre culture (les mal intégrés ont en effet une fâcheuse tendance à devenir des criminels). Tiraillés entre un statut proche de celui de saisonnier et une injonction à l’#assimilation, les futurs migrants devraient se faire leur place dans la #précarité, l’#humilité et la #sobriété.

    Sobriété ? Pour l’UDC, comme pour les membres d’#Ecopop qui se profilent juste derrière, et dont l’initiative vise le même but, il s’agit de masquer la xénophobie derrière un #leurre_écologique. Mitage du territoire ? Infrastructures de transport insuffisantes ? Logements inabordables ? Ressources énergétiques non renouvelables ? Ces problèmes sont réels, mais il ne faut pas se tromper d’ennemi. Prenez les chiffres : les #étrangers constituent le 22% de la population suisse, mais seulement le 6% des propriétaires de logements. Ce ne sont donc pas eux qui se traînent dans les bouchons entre leur résidence champêtre et leur lieu de travail. Ce ne sont pas eux non plus qui encombrent les routes avec leurs deux ou trois voitures par famille. Ce ne sont toujours pas eux qui se prélassent dans des espaces de vie d’au moins cinquante mètres carrés par personne, alors qu’il y a encore vingt ans, on se contentait chacun de trente. Mettre les étrangers à la porte, ce n’est rien d’autre que réserver aux seuls Suisses le droit de gaspiller les ressources, de bétonner le sol, d’avaler des kilomètres en avion, sans leur demander de changer quoi que ce soit à leurs habitudes, ni de se soucier des nuisances que ce train de vie engendre pour le reste du monde. Nous voulons le contraire : réduire la voilure plutôt que réduire les têtes !

    Affiche UDC :
    http://nimga.fr/m/OsfuO.jpeg

    http://www.lecourrier.ch/116684/xenophobie_de_masse

    #Suisse #votation #initiative

    • +1000 c’est comme une évidence… #humilité
      Ou comment la défaite de l’#allemagne privée d’armement lui a permis d’investir son fric et sa pensée dans l’#écologie.
      Les choix sont obligatoires, nos intelligences s’usent entre nucléaire armement et contrôle technologique des populations, le gâchis est dans ce choix de société mortifère.