• “Les personnes précarisées sont la poubelle de l’agro-industrie” Jeanne (prénom d’emprunt) | Militante au sein du Réseau wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP).
    https://tchak.be/index.php/2020/03/23/les-personnes-precarisees-sont-la-poubelle-de-lagro-industrie

    « Je participe, en tant que bénévole, à une structure qui distribue des colis alimentaires. J’ai pris mes distances par rapport à la distribution. Je préfère m’occuper de l’accueil où on peut être plus proche des personnes, avec un vrai contact humain. C’est plus convivial, plus chaleureux.

    On y liquide une partie des aliments par les colis : ce sont les gens précarisés qui reçoivent les surplus de l’agro-industrie, ce qui est quasi ou carrément périmé. Et pourtant, ces gens-là, ils font déjà l’effort de venir, de se lever tôt pour faire la file, ils ont été obligés de passer par le CPAS, de mettre leur vie à nu, de rendre des comptes… Toutes ces démarches sont déjà humiliantes. Et en plus, parfois ils sont jugés, il y a des commentaires : « yaka ».

    

En août, on distribuait encore des œufs de Pâques en chocolat, des surplus d’usines aussi, via la banque alimentaire : on a eu des Tic Tac en quantité gigantesque, des chips en édition limitée qui n’avaient pas été bien vendus. Tout ce dont les autres ne veulent pas. En fait, on liquide par cette « filière », vers les personnes précarisées, la surproduction, la surconsommation. Elles sont la « poubelle » de la surproduction.

    Ça ne devrait pas exister, un réseau de précarité : quelque part, c’est du business autour de la misère


    Des parents viennent avec leurs enfants. Cela me désole quand je pense à l’image de la société que ces derniers reçoivent. […] J’ai une amie qui a refusé d’aller chercher des colis. Elle me disait ne pas vouloir se voir coller une étiquette, ou être reconnue dans la petite ville où elle habite. Elle disait : « Je ne veux pas rentrer dans ce réseau de précarité ».

    Ça ne devrait pas exister, un réseau de précarité : quelque part, c’est du business autour de la misère, une économie parallèle… Les gens deviennent invisibles. Ils ne sont plus considérés comme des êtres humains à part entière. Et ça ronronne ! Ce système n’est pas remis en question… Le gouvernement se décharge de sa responsabilité. Les structures qui aident, c’est nécessaire pour l’instant car ça pallie les insuffisances. Mais il y a de grosses failles dans le système. La population devrait avoir accès au logement, à l’énergie, à l’alimentation. Cela devrait être accessible à tout le monde, c’est aussi une question de démocratie.

    Si c’était moi qui étais dans la dèche au point de devoir aller chercher des colis, je crois que je n’irais pas. Je sais qu’il vient un moment où on n’a plus d’issue, on n’a plus de choix. C’est mieux que rien, mais quand même… 

    Quand on n’a pas assez de revenus, qu’on est contraint de faire des choix, l’alimentation devient la variable d’ajustement. On prêche de manger sain. On est bien conscients qu’une bonne alimentation entraîne une bonne santé physique et mentale. On est mieux dans sa peau quand on mange bien et quand on mange ce qu’on veut. Mais ce n’est pas si évident quand on doit se serrer la ceinture.

    Le consommateur finit par acheter un prix, pas de la qualité, pas des aliments, mais un prix.

    Avant, j’étais une cliente du Delhaize. Maintenant, je vais dans les discounts. J’essaye de manger sain, je cuisine beaucoup, je n’achète jamais de plats préparés. J’aimerais bien aller chez les maraîchers… Mais actuellement, en plus sans voiture, je fais comment ? Si je dois aller à un endroit puis à un autre, ça fait trop de kilomètres, ça prend du temps aussi : il faut l’avoir. On a quand même toujours tendance à regrouper ses achats, par habitude et par facilité. 

    On dit souvent que le bio, c’est pour les bobos. C’est un peu vrai, c’est pour une élite, ce n’est pas accessible à tout le monde. Quand le budget est trop serré, ce n’est juste pas possible. C’est dommage, ça devrait l’être. Il faut un certain niveau de revenus pour pouvoir se dire qu’on va s’organiser et manger autrement. J’essaye de manger sainement, pas bio mais sainement. De temps en temps, je m’accorde un petit plaisir et j’achète un produit local. Je comprends que les producteurs doivent être justement rétribués, et je trouve ça normal. Aussi, je soutiens leur cause. La grande distribution a sa part de responsabilité : elle fait la loi des prix… 

    Finalement, tout le circuit de l’alimentation est pervers : les agriculteurs n’arrivent plus à vivre de leur travail, les prix sont compressés, mais au profit de quoi ? De qui ? Le consommateur finit par acheter un prix, pas de la qualité, pas des aliments, mais un prix. Et celui qui ne peut pas mettre le prix n’aura pas la qualité. Il devra se contenter des discounts, des banques alimentaires, du surplus… »


     Christine MAHY | Secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté
    ” Les colis de nourriture, les Restos du cœur et autres épiceries sociales qui reposent sur les banques alimentaires répondent à une urgence sociale. Mais le développement exponentiel de ce système de récupération de vivres n’est-il pas en train d’institutionnaliser un circuit parallèle d’accès conditionné à l’alimentation pour pauvres à partir des déchets des riches et des surplus de la production agroalimentaire et industrielle ?

    L’urgence sociale, en principe provisoire et pour le plus court terme possible, est vue comme structurelle, en totale contradiction avec la garantie du droit à l’alimentation, ou plutôt du droit à une alimentation saine et autonome. Or ce dernier va de pair avec le maintien et la création d’emplois qui font du bien à celles et ceux qui les exercent (agriculteurs, transformateurs locaux, etc.), ainsi qu’au climat, à l’environnement et à la biodiversité.

    Et si la justice sociale assurait à tous ce droit à une alimentation saine, comme premier pas vers la réduction des inégalités, la protection de la santé et donc une sécurité sociale moins sollicitée, vers une juste rémunération des producteurs locaux, vers une politique à la hauteur des défis climatiques et environnementaux ? “

    #pauvreté #alimentation #banques-alimentaires #restaurants_du_coeur #agriculture #faim #économie #spéculation #banque #agrobusiness #capitalisme #solidarité

  • Croix : manifestation “contre les suppressions d’emploi” devant le siège d’Auchan AFP - 23 Mai 2019 - France 3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/croix-manifestation-contre-suppressions-emploi-devant-s

    Près d’une centaine de personnes manifestaient ce jeudi devant le siège d’Auchan Retail à Croix (Nord), à l’appel de la CGT, pour « refuser les suppressions d’emploi » qui menacent la filiale française et réclamer « le remboursement des aides versées par l’Etat ».

    Confronté de son propre aveu à une situation économique « très difficile », Auchan France avait annoncé le 30 avril la prochaine mise en vente de 21 sites jugés insuffisamment rentables, concernant potentiellement 700 à 800 salariés.

    « Un PSE ne se négocie pas, il se combat ! Non aux licenciements », pouvait-on lire ce jeudi sur une banderole déployée devant les grilles du siège. Plusieurs dizaines de salariés, venus notamment de Roubaix, Tourcoing, Valenciennes (Nord) ou encore Amiens (Somme), et quelques « gilets jaunes » en soutien, étaient rassemblés dans le calme.

    « Les salariés sont en colère, inquiets » et « notre première requête aujourd’hui (jeudi), c’est de réclamer l’argent public ! Auchan a profité de plus de 500 millions d’aides d’Etat au titre du CICE [entre 2013 et 2018], qui devait permettre de maintenir l’emploi, le défendre et le développer, et pas le supprimer ! », a martelé Gérald Villeroy, délégué syndical central de la CGT Auchan. Il a assuré que la CGT « ne signerait pas le PSE ».

    « On a 800 personnes qui se demandent ce qu’ils vont devenir alors qu’ils ont donné leur force, leur énergie, leur temps à cette entreprise ! », s’est aussi alarmé Eric Mars, délégué du magasin de Petite-Forêt.
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    #auchan #mulliez #centres_commerciaux #centre_commercial #immobilier #grande_distribution #hyper_marché #CICE #licenciements

  • Guerre des prix : la grande distribution fait vaciller la filière bio _ Marina Fabre - 11 Février 2019 - Novethic *
    https://www.novethic.fr/actualite/social/consommation/isr-rse/guerre-des-prix-la-grande-distribution-fait-vaciller-la-filiere-bio-146858.

    L’appétit des géants de la grande distribution pour le bio rime aussi avec guerre des prix. C’est ce que constatent de plus en plus de fabricants et producteurs de produits bio à qui les distributeurs ont demandé de baisser leur prix lors des négociations commerciales. Une pression qui pourrait freiner le développement d’une filière encore fragile et reproduire les failles du secteur conventionnel.


    La grande distribution a demandé à près de la moitié des fabricants et producteurs bio de baisser leur prix. ©CC0

    Le bio en plein boom. Le marché des produits alimentaires issus de l’agriculture bio, a représenté, en 2017, 8,4 milliards d’euros, une croissance de 17 % par rapport à 2016. Une manne à côté de laquelle la grande distribution ne veut pas passer. Carrefour, Leclerc, Auchan, System U… Les enseignes généralistes se sont engouffrées dans la brèche. Le chiffre d’affaires de la grande distribution dans la bio dépasserait même 4,5 milliards d’euros, selon les dernières estimations du syndicat national des entreprises bio (Synabio).

    À première vue, cet attrait des mastodontes de la grande distribution est une bonne nouvelle… sauf quand il participe à la guerre des prix. « Avec l’arrivée de la grande distribution et de nouveaux fabricants, le secteur est de plus en plus concurrentiel », explique Charles Pernin, délégué général du Synabio. "Les négociations commerciales sont de plus en plus difficiles. On constate une vraie guerre des prix".

    La pression sur les prix freine le développement du bio
    28 % des entreprises bio se sont vues réclamer une baisse de tarif « avant toute discussion », rapporte l’observatoire des négociations commerciales du Synabio. Au premier round des négociations, ce sont 40 % des producteurs et fabricants bio à qui la grande distribution a demandé un effort. Et ce, malgré les avertissements émis par le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume mardi 15 janvier.

    « J’ai rencontré tout le monde (…) et je leur ai dit : si les négociations commerciales cette année se passent comme l’année dernière, c’est la fin pour beaucoup d’exploitations agricoles et pour certaines filières », a-t-il prévenu. « Quand il y a des promos où le bio est moins cher que le conventionnel, ça ne peut pas durer ».

    La loi alimentation obligeait pourtant la grande distribution à définir le prix de vente en fonction du prix de production. Mais peu de distributeurs semblent aujourd’hui appliquer cette mesure. Or cette pression sur les prix est d’autant plus néfaste sur la filière bio qu’elle freine son développement. « Le fournisseur peut encaisser un certain temps mais à un moment, il va devoir répercuter cette baisse des prix sur le producteur. C’est ce qui s’est passé avec le conventionnel », explique Charles Pernin.

    Les enseignes historiques maintenaient en bonne santé la filière
    Jusqu’ici, la filière bio était épargnée par ces pratiques commerciales abusives. Les enseignes historiques comme Biocoop, longtemps premier distributeur français de produits bio, avaient tout intérêt à ce que la filière soit en bonne santé. « La grande distribution s’intéresse à la bio parce que c’est une filière à forte croissance », glisse un spécialiste, "mais son avenir n’en dépend pas, contrairement aux enseignes spécialisées".

    Face à la concurrence, pas question pour ces enseignes de baisser les prix. Au contraire, elle mise sur la qualité. « Notre rôle est de maintenir une agriculture bio paysanne et de proximité basée sur le commerce équitable. Nous défendons une bio de cohérence, c’est notre valeur ajoutée », expliquait à Novethic Claude Gruffat, président de Biocoop, en avril dernier. C’est maintenant au consommateur de trancher.

     #grande_distribution #bio #alimentation #agriculture_biologique #quelle_agriculture_pour_demain_ #france #super_marché #hyper_marché #auchan #carrefour #leclerc #monoprix #super_u #géant #lidl #aldi #chaîne_d'approvisionnement #responsabilité_sociale_des_entreprises

  • Leclerc, l’enseigne dont les prix ont le plus augmenté (sans surprise Olivier Dauvers - 7 Février 2019
    https://www.olivierdauvers.fr/2019/02/07/lobservatoire-srp-10-2e-vague-leclerc-lenseigne-dont-les-prix-ont-le-
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    Il y avait une forme de logique à anticiper que l’inflation serait plus élevée dans les enseignes les plus discounts. Sans surprise, c’est le cas ! Pour à peine caricaturer, l’inflation mesurée du 5 février vs le 28 janvier est forte chez Leclerc (+ 5,1 %), inexistante chez Casino et Monoprix (– 0,2 %). Entre les deux, c’est quasiment le reflet parfait de l’indice DISTRI PRIX (voir ici), y compris pour Géant dont les prix drives sont découplés des prix hypers désormais. Conséquence logique : l’avantage-prix de Leclerc sur les majeurs fond comme neige au soleil et les écarts se resserrent. Le 1er février, sur le panier de L’Observatoire (certes réducteur mais significatif d’une tendance), il y avait 8 point d’écart entre Leclerc et Intermarché. Le 5 février, plus que 1,4 pt. Ce qui, nécessairement, va se voir, obligeant Leclerc à être plus créatif pour préserver son image-prix. 

    Autre enseignement de la vague 2 : l’application des nouveaux prix est toujours en cours. En effet, le niveau d’inflation progresse encore d’une journée sur l’autre. Preuve que certains magasins “descendent” vraiment progressivement les prix “SRP + 10″. Et à ceux qui voudraient des “cas”, en voici. Par exemple ce Leclerc (parmi d’autres) qui, hier soir mercredi, proposait toujours le Ricard à… 18,22 €, soit très exactement à “SRP 0″. Et, en guise d’absurdité, le prix était accompagné d’une remise différée de 10 %. Ben tiens…

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    http://a-p-c-t.fr/dauvers/fichiers/20190207_5c5bbacc055a9.pdf

    #inflation #distribution #grande_distribution #super_marché #hyper_marché #auchan #carrefour #leclerc #monoprix #super_u #géant

  • Landes : un avocat va porter plainte contre un supermarché pour avoir aspergé de désinfectant des invendus AFP 5 Février 2019 - Le figaro
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/gaspillage-alimentaire-action-judiciaire-contre-un-supermarche-des-landes-2

    Un avocat militant de la lutte contre le gaspillage alimentaire a fait constater aujourd’hui par huissier que de la nourriture consommable était jetée par un supermarché Leclerc de Mimizan-Plage, dans les Landes, et non donnée aux associations comme le veut la loi.

    Il s’agit de l’équivalent de « 50 kilogrammes de nourriture consommable », a tenu à signaler Maître Arash Derambarsh, avocat au barreau de Paris. Parmi les produits concernés, des légumes, des yaourts, de la viande, des croissants et des chocolatines étaient jetés et aspergés de désinfectant. Selon lui, les dates de péremption étaient du 4 février.

    L’avocat parisien qui a affirmé vouloir porter plainte au pénal mardi à Paris, a annoncé des actions similaires dans les prochaines semaines dans les autres régions françaises. Le supermarché encourt une amende de 3750 euros.
    Une loi contre le gaspillage alimentaire, votée le 3 février 2016 et dont Maître Arash Derambarsh est un initiateur, interdit aux grandes surfaces de plus de 400 m2 de jeter de la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la
    consommation.

    Dans un communiqué de son siège social à Ivry-sur-Seine, près de Paris, la direction du supermarché landais a affirmé être « bien entendu engagée dans la lutte contre le gaspillage, au même titre que tous les magasins du Mouvement E.Leclerc ». Elle explique avoir organisé les collectes, à la demande des associations, à partir de l’hypermarché de Mimizan-Bourg, plus grand et plus accessible que le supermarché de Mimizan-Plages et donné de janvier à fin novembre 2018 des produits alimentaires ou non « pour un montant de 147.824 euros » . Un « dysfonctionnement » dans le système de navettes acheminant les invendus entre les deux magasins « a eu lieu la semaine dernière et la direction des deux magasins s’engage fermement à ce que cela ne se reproduise jamais », conclut le communiqué.

     #alimentation #gaspillage #société_de_consommation #consommation #société #glanage #gaspillage_alimentaire #invendus #Leclerc #distribution #grande_distribution #super_marché #hyper_marché #alimentation #faim #Banques_alimentaires 

  • Comment les supermarchés se font rembourser leurs dons d’invendus… par l’Etat  Emmanuel Lévy - 23 Novembre 2018 - Marianne
    https://www.marianne.net/economie/comment-les-supermarches-se-font-rembourser-leurs-dons-d-invendus-par-l-et

    Pas moins de 40% des 930 millions d’euros de déduction fiscale au titre du mécénat finissent dans les poches des grandes enseignes, les Leclerc, Carrefour, Casino et Auchan. Telle est la contrepartie de leurs dons.

    « Nous distribuons l’équivalent de 350 millions d’euros de nourriture avec seulement 20 millions d’euros de frais de fonctionnement. C’est le système le plus performant. » L’argument de Jacques Bailet, patron national des Banques alimentaires, est sans appel. C’est d’ailleurs fort de ce constat qu’il a écrit aux députés mi-octobre. Touché, coulé. L’amendement de Joël Giraud, le rapporteur général du budget (LREM), qui plafonnait à 10 millions d’euros le crédit d’impôt des entreprises au titre du mécénat, pour freiner l’explosion de cette niche, a été abandonné.

    Car c’est l’une des révélations du rapport de la Cour des comptes sur le mécénat : le gros de l’enveloppe est capté par la grande distribution. Pas moins de 40 % des 930 millions d’euros de déduction fiscale finissent dans les poches des grandes enseignes, les Leclerc, Carrefour, Casino et Auchan. Telle est la contrepartie de leurs dons. Si la générosité est souvent mise en avant dans leur communication, ces centaines de millions d’euros sont, eux, passés sous silence. Bref, ils donnent, mais c’est in fine l’Etat qui paie. Et les chiffres donnent le tournis : des dizaines de milliers de tonnes de nourriture, l’équivalent de 150 millions de repas. Rien de nouveau pourtant dans cette économie du don. Cela fait des dizaines d’années que la ramasse des organismes humanitaires, Restos du cœur, Secours catholique et Banques alimentaires, fait le tour des hypers.

    Quelle aubaine !
    Mais, depuis la loi antigaspillage de 2015, le système s’est profondément modifié, organisé. En interdisant la destruction de la nourriture pour les surfaces de vente de plus de 400 m2, en obligeant celles-ci à contracter avec une association, le législateur a placé l’Etat comme acheteur en dernier ressort. Une aubaine pour la grande distribution qui a fortement augmenté ses volumes de dons : + 25 % entre 2015 et 2016. « J’ai fait une économie de 300 000 € », témoigne Thomas Pocher, patron du Leclerc de Templeuve (Nord) . . . . . .

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  • Derrière le code-barres : des inégalités en chaînes Oxfam - 20 Juin 2018
    http://www.oxfamfrance.org/rapports/justice-fiscale/derriere-code-barres-des-inegalites-en-chaines

    Il y a une histoire derrière les produits que nous consommons. Dans le rapport « Derrière le code-barres : des inégalités en chaînes », Oxfam révèle comment des millions de femmes et d’hommes qui produisent la nourriture que nous consommons vivent dans la pauvreté tandis que l’industrie agro-alimentaire engrange toujours plus de bénéfices. 12 produits de consommations courantes dans plusieurs pays du monde ont été passés au crible et le constat est sans appel : le modèle économique de l’industrie agro-alimentaire alimente les inégalités et génère des souffrances humaines parmi les travailleurs. 

    TELECHARGER LE RAPPORT => http://www.oxfamfrance.org/sites/default/files/file_attachments/rapport_oxfam_derriere_le_codebarres.pdf

    Le système alimentaire mondial revêt des disparités de plus en plus criantes. Agriculteurs et producteurs, en France et dans le reste du monde, gagnent toujours moins depuis 20 ans, alors que la grande distribution accumule les bénéfices, dénonce l’ONG Oxfam dans une étude internationale publiée jeudi.

    "La grande distribution est devenue la gardienne du commerce alimentaire mondial", estime l’ONG, qui dénonce les "pressions continues" subies par les producteurs pour "qu’ils réduisent leurs coûts" tout en répondant "à des exigences de qualité des plus rigoureuses".


    Selon un calcul de l’ONG, les huit premières grandes surfaces du monde cotées en bourse ont réalisé quelque 1.000 milliards de dollars de vente en 2016 et près de 22 milliards de bénéfices.

    "Au lieu de réinvestir dans leurs fournisseurs, elles ont reversé la même année plus de 15 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires", indique cette étude internationale, intitulée : "Derrière le code-barres, des inégalités à la chaîne".

    La puissance d’achat de la distribution qui fait baisser continuellement les prix, exacerbe le risque de violations des droits de l’homme et des droits du travail : précarisation sans limite, enfants au travail, harcèlement, sont légion dans le secteur agricole et alimentaire, souligne Oxfam.

    - 74% sur les haricots verts du Kenya
    Entre le milieu des années 1990 et celui des années 2010, le prix des haricots verts du Kenya a ainsi baissé de 74% et celui du jus d’orange brésilien de 70%.

    "Cette tendance a contribué au recul des prix payés aux paysans et producteurs qui désormais recouvrent à peine le coût de production", de plus en plus d’entre eux se voyant contraints d’abandonner leurs terres ou d’accepter des travaux précaires dans de grandes plantations, dénonce Oxfam.

    Jusqu’au paradoxe le plus "cruel" , régulièrement dénoncé par des organisations internationales comme la FAO ou les associations de commerce équitable : la faim chez les paysans et les travailleurs du secteur. Ceux-là même qui produisent la nourriture.

    En France, où le marché des produits alimentaires dépasse les 240 milliards d’euros par an, soit le plus gros marché de l’Union européenne (UE) derrière l’Allemagne, cette évolution, accompagnée de suicides de paysans, a conduit le gouvernement à proposer une loi en cours de discussion au parlement pour tenter de desserrer l’étau.

    L’objectif est de rééquilibrer le partage de la valeur entre ceux qui produisent et ceux qui vendent dans un pays où cinq centrales d’achat "ont une influence sur 90% des achats de produits alimentaires dans les enseignes de la grande distribution", _ selon Oxfam.

    Moins pour les producteurs, plus pour les supermarchés
    Au niveau mondial, l’étude illustre les disparités croissantes sur la répartition de la valeur en étudiant un panier-type contenant 12 produits allant des avocats du Pérou aux tomates du Maroc, en passant par des bananes d’Equateur, du thon en conserve de Thaïlande, du cacao de Côte d’Ivoire, café de Colombie, raisin d’Afrique du sud, haricots verts du Kenya, jus d’orange du Brésil, riz de Thaïlande, crevettes du Vietnam, ou thé d’Inde.

    Entre 1996 et 1998, les producteurs, qui touchaient en moyenne 8,8% du prix final du panier, ne recevaient plus que 6,5% vingt ans plus tard, en 2015.

    Dans le même temps, la grande distribution voyait sa part gonfler à 48,3% du prix final contre 43,5% vingt ans avant. #carrefour #Auchan #Simply_Market #Atac #Leclerc #Casino #Franprix #Leader_Price #Monoprix #Intermarché #Netto #Système_U

    Avec la croissance des discounteurs comme #Aldi Nord, Aldi Sud et #Lidl, et le rachat de #Whole_Foods en 2017 par #amazon, Oxfam craint une "ère nouvelle de réduction des coûts encore plus impitoyable" et une "accélération du nivellement par le bas des normes sociales et environnementales de la chaîne d’approvisionnement".

    Pourtant, Oxfam estime qu’il est "tout à fait possible" que les "paysans et travailleurs gagnent un revenu minimum vital".

    "Il suffirait d’investissements minimes" pour favoriser un partage plus équitable de la valeur, selon l’étude qui préconise notamment la fixation d’un prix minimum par les pouvoirs publics pour les produits agricoles de base.

    Dans les pays de vente au détail, Oxfam prône l’utilisation du droit de la #concurrence "pour démanteler la concentration de la puissance d’achat".

    #inégalités #OXFAM #pauvreté #industrie_agro-alimentaire #souffrances #Kenya #Brésil #super_marchés #hyper_marchés #grande_distribution #actionnaires #prix #code-barres #EAN13