• Pierre France - S’il fallait faire une liste des mythologies... | Facebook
    https://www.facebook.com/pierre.france.37/posts/pfbid02sSQaNh1ts4bZZTBE8KRojppQiJDxdnx8pf67FCe6xcQogv5iB22BnHhePZM542c3l

    S’il fallait faire une liste des mythologies ordinaires du Liban de ces vingt dernières années, la ’adé passée à regarder, en famille parfois, le discours de Hassan H. Nasr. serait un de ces moments, partagé par nombre de libanais - y compris ceux pour qui il est un adversaire et le regardaient en pestant. H. Nasr. faisait à ce titre partie de l’intimité des foyers, une présence régulière dont la perte a un sens particulier et presque familial à ce titre chez certain.e.s, qui explique le degré invraisemblable de douleurs exprimées depuis sa mort. Et regarder H. Nasr. était dans ces espaces une expérience sociale, partagée, et à force sensible, à connaître et reconnaître son répertoire de gestes, d’inflexions vocales*, sa petite toux, à traquer dans son arabe toutes les traces d’une maîtrise extrême et complexante de cette langue (pour les libanais et a fortiori pour les étrangers en apprentissage).
    Le discours de H. Nasr., puisqu’il ne nous restera que ça, et qu’on ne sait pas grand chose au fond de la production de sa parole et combien elle représente ses idées à lui ou le porte-parolat d’un mouvement, d’une frange du mouvement, ou de l’Iran, était un phénomène social en soi - au delà de son contenu politique. Il avait ses niveaux d’interprétations, et même toute sa personne était un océan de signes potentiels qui compléteraient un discours toujours flou et toujours exagéré - effrayant ou réconfortant, selon le bord politique et selon le moment. S’il n’était pas aimé, il était détesté, mais en tout cas rarement ramené à la vulgarité de l’affairisme et de la corruption de la classe politique libanaise (d’où d’ailleurs le scandale pour ses partisans d’avoir osé l’inclure dans le « kilon ya3né kilon » des mouvements de 2019).
    Il se trouvait plutôt hissé en permanence, par ses ennemis avec envie, au pinacle de la dangerosité, du mystère et de ce qui est souvent perçu comme le seul vrai pouvoir au Liban : la capacité à canaliser une influence étrangère et à être connecté à la géopolitique, à des trafics internationaux, à de la mafia. Qu’il meurt aussi bêtement et facilement ne pourra en retour qu’être pensé comme une trahison à plus haut niveau, géopolitique, pour garder la saveur du personnage.
    Chacun pouvait choisir sa marotte et son point de fixation sur sa personne - voix, bagues, barbe - son omniprésence (et la qualité croissante de la vidéo) avait favorisé la multiplication des points d’accroches potentiels pour se l’approprier. Un jeu des symboles et des petits signes qui est constant au Liban, jusqu’au complotisme et à la surinterprétation, et qui occupe tout le champ politique, toujours sur la brèche à observer le moindre détail chez l’autre, pour espérer anticiper les mouvements de chacun dans le jeu d’équilibristes constant qu’ils pratiquent au sein d’un système politique complexe et instable. Là où c’était l’entourage direct et les partisans les plus acharnés qui, parce qu’ils les croisaient au quotidien, pouvaient le faire avec les hommes politiques ordinaires et les observer sous toutes les coutures, H. Nasr., par la vidéo, a multiplié ça sans limite dans tous les foyers.
    Il représentait l’apothéose de ce jeu, avec une maîtrise totale de cette communication ramenée à l’ensemble de sa personne, qui n’existera bientôt plus hors de mises en scènes de com’ réglées et familières (avec presque une dimension rassurante dans le familier au fil des années, comme un des rares éléments constants dans une région qui n’arrêtait pas de bouger). Des décennies plus tôt, un précédent leader chiite, Mussa Sadr (disparu en 1978, mais d’après wikipedia toujours vivant à 96 ans faute d’annonce officielle de décès) avait pour lui ses yeux verts, ils sont encore vifs sur les affiches qui le célèbrent aujourd’hui. J’imagine bien que les discours de Castro devaient rassembler aussi, mais probablement par la radio. H. Nasr. était lui une entité toujours en mouvement, un homme de la vidéo et de l’audio plus que de la photo ou de la radio, qui avait même traversé les étapes de la vidéo – en devenant HD, gif, mème, en laissant glisser l’appropriation de son image vers une part de fun, de kitsch particulièrement prisé chez les occidentaux, et de culture internet au lieu de chercher à la contrôler entièrement.
    Rentré dans une forme d’occultation inédite même pour un chiite, il n’avait pas été vu publiquement depuis 2016, au point de créer cette situation de ne plus exister qu’en image, là où la politique libanaise se joue souvent à coup de présence physique et locale, de poignées de main et d’achats de voix, quasiment en appelant personnellement chaque votant. Une image dont on ne savait pas qui elle représentait toujours, l’Iran, la Syrie ou le reste du HzB, et quelles modalités de pouvoir concrète du HzB elles cachaient aussi. Quel que soit l’avis sur sa politique, H. Nasr. incarne à ce titre quelque chose de très moderne, de pouvoir à distance, à une échelle nationale, image bien réglée qui a facilement pu déborder sur le régional ensuite. A contre-temps de pays alentours ayant sombré dans un long silence (et le HzB est plus qu’un contributeur actif à l’horreur en Syrie sur ce point), le HzB est resté seul en scène sur la cause palestinienne ces derniers mois ; et bloquant l’élection présidentielle au Liban depuis plusieurs années, il avait transformé H. Nasr. en seule voix nationale libanaise avec une telle envergure, jusqu’à lui faire combler un vide qu’il entretenait en même temps.
    Le parcours de H. Nasr. est typique d’une certaine phase tardive des guerres du Liban (1975-1992). H. Nasr. émerge dans et par des milices qui sont déjà des organisations armées mais surtout des structures bureaucratiques avec leur personnel propre, formé en interne, et une division du travail avancée. Il n’est pas un milicien gros bras de 1975, et pas non plus la tête pensante d’un groupe qui obéit à son leader, il est surtout de la race des corps intermédiaires petits bourgeois que font émerger la milice, qui exécutent les ordres (voilà pourquoi poser la question de son activité plutôt politique ou plutôt militaire c’est passer à côté de l’essentiel, il est fondamentalement dès le début un rouage dans une organisation)(lui attribuer des responsabilités dans les opérations terroristes de 1982-3 au LbN contre les américains et les français comme les Isr est probablement d’un grand anachronisme tant celles ci étaient décidées à bien plus grande échelle).
    H. Nasr. est un enfant tardif du mouvement tardif qu’est le HzB, qui émerge et se maintient entièrement avec l’Iran, pendant que d’autres mouvements périclitent (Tawhid à Tripoli) et que les nouvelles envies d’avoir sa boutique dans d’autres camps se présentent uniquement comme des scissions et divisions internes. H. Nasr. n’est pas un de ces leaders de deuxième vague de la guerre - Nabih Berry, Samir Geagea, Michel Aoun, qui ont tous entre 10 et 20 ans de plus (et qui doivent être bien surpris que ce soit le plus jeune qui parte le premier dans leur compétition à qui tiendra le plus longtemps), il est, à lui seul quasiment, une troisième phase.
    Ses prédécesseurs s’étaient employés à faire la vie dure à leurs pères politiques (et biologiques aussi parfois dans le cas des milices chrétiennes, où c’est la révolte des héritiers Chamoun, Gemayel et Frangiyeh contre leurs pères qui structure une partie de l’histoire), marginalisant des amorceurs de guerres qui pensaient juste faire un deuxième round d’une autre crise (1958) survenue vingt ans plus tôt en se pensant toujours dans leur entre-soi - et s’étaient fait dépasser par leurs « jeunes ». Cette deuxième vague des Berry, Aoun, Hariri mènent leur entreprise politique en leur nom propre, quand H. Nasr. arrive au manettes en 1992, une fois la guerre finie, et a grimpé en interne dans ce qui est moins une clique autour d’un leader qu’une organisation, qui est la seule à avoir accompli le fantasme inaccompli d’une majorité de milices pendant la guerre : d’être réellement et complètement soutenue par un pouvoir étranger.
    Il est tellement dans l’ombre que la description faite de lui dans la Lettre A à l’époque - cette publication confidentielle et hors de prix de complotisme chic - est celle d’un homme faible, marionnette aux ordres de l’Iran, passant pour une nomination surprise pas du tout anticipée comme durable. Si certains continuaient à le qualifier comme tel encore récemment, le fait est que H. Nasr. a continué à progresser en interne, et qu’il a endossé graduellement de plus en plus ce rôle de secrétaire général, et construit son pouvoir en interne - restera-t-il des témoins pour le raconter et des documents pour le décrire je ne sais pas.
    H. Nasr. était ce que Bourdieu appelle un oblat - qu’on m’excuse de mélanger les monothéismes comme ça, même s’il y a correspondance par ailleurs avec le versant religieux du personnage, je ne connais pas de terme religieux chiite obscur qui puisse dire la même chose en faisant couleur locale - c’est à dire une personne qui doit tout à l’institution à laquelle il appartient et lui rend tout en retour, éventuellement en en connaissant toutes les règles au passage. Sans avoir de fortune personnelle ou de réseau particulier. L’équivalent fonctionnel de Michel Aoun avec sa carrière dans l’armée, qui incarne lui aussi cette figure de l’ascension sociale fulgurante en temps de guerre et par l’institution. Une figure, quoi qu’on en dise, très libanaise du succès.
    *Il y avait par exemple son timbre. L’expérience de l’écouter sans toujours comprendre son arabe ou se concentrer sur le propos pour le comprendre quand on n’est pas un arabophone natif n’était pas dommageable à cet aspect, et même ne pas maîtriser l’arabe totalement pouvait permettre de percevoir cet aspect formel plus spontanément : autour d’un timbre posé, occasionnellement strié de menaces où il élevait le ton, se développait en particulier la rythmique d’un arabe érudit (où l’on multiplie par exemple les synonymes et les verbes similaires en fin de phrase, ce qui finit par avoir une signature rythmique distinctive). Il en venait à représenter un anachronisme, notamment pour beaucoup d’occidentaux en quête d’apprendre le « vrai » arabe (format nostalgie Bay.Route arabophile de gauche 70s), tant il mélangeait facilement arabe libanais et classique, une capacité que bien peu de gens possèdent (et que cette petite minorité de personnes savaient reconnaître à un degré virtuose chez H. Nasr.).

    #Nasrallah #image #icône #voix

  • Scenes of Reading on the Early Portrait Postcard — The Public Domain Review
    https://publicdomainreview.org/essay/scenes-of-reading-on-the-early-portrait-postcard

    Passionnant.
    Au tournant du XIX/XXe siècle, la folie des cartes postales personnalisées s’est étendue dans le monde (occidental et développé ;-). Moyens techniques, confusion privé/public, message sous-jecent de l’image... résonnent pleinement avec ce qui se passe dans les médias sociaux actuels.
    Dans la seconde partie de cet essai, l’autrice se centre sur la représentation d’une personne en train de lire dans l’iconographie, depuis la peinture jusqu’aux cartes postales. Toute ressemblance avec une sous-partie des selfies représentant des livres n’est pas à ignorer.

    When picture postcards began circulating with a frenzy across the United States and Europe at the turn of the twentieth century, a certain motif proved popular: photographs of people posed with books. Melina Moe and Victoria Nebolsin explore this paradoxical sign of interiority and find a class of image that traverses the poles of absorption and theatricality.

    #iconographie #lecture #cartes_postales #médias_sociaux #selfies #domaine_public

  • Ubuntu 24.04 Gives ‘App Center’ a Brand New Icon
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/03/ubuntu-app-center-new-icon-noble

    App Center, Ubuntu’s Flutter-based replacement for the Ubuntu Software app, has picked up a redesigned app icon in the latest Ubuntu 24.04 daily builds. This isn’t the first icon change that the #App_Center has received in recent months. An updated build of the software installation frontend rolled out a few months back, and it unintentionally swapped the full-colour, 3D #yaru icon for a flat, 2D, solid orange icon with transparent elements. While a subsequent update fixed the issue some users say they still see the ‘wrong icon’. Now the App Center icon has changed again — though this time […] You’re reading Ubuntu 24.04 Gives ‘App Center’ a Brand New Icon, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #Icons #Ubuntu_24.04_LTS

  • #papirus Icon Pack Update Adds 50+ New #Icons
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/papirus-icon-pack-update-adds-50-new-icons

    If you use the Papirus icon theme in Ubuntu you’ll be pleased to hear a new version is available to download. Papirus’s first update in 2024 adds more than 50 new and updated apps icons, and makes a handful of other changes to existing icons, including updating icon names and symlinks. This updates removing a handful of couple of icons for apps no longer widely used/EOL. Among new apps to gain coverage in Papirus is multi-protocol backup tool Celeste, nifty Logitech wireless utility Solaar, stat-packed system monitor app Mission Center, and Thunderbird beta builds. Icons for Iotas, Halftone, Upscayl, and […] You’re reading Papirus Icon Pack Update Adds 50+ New Icons, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #Eye_Candy

  • Dans mon #plugin #SPIP Insertion avancée d’images :
    https://plugins.spip.net/medias_responsive_mod.html
    il y a une fonction que j’utilise beaucoup : include_svg.

    Elle permet d’inclure directement dans le HTML le code tiré d’un fichier SVG.

    C’est-à-dire que l’image SVG n’est plus chargée comme une image - à la manière d’une image JPEG, mais directement intégrée à l’intérieur du HTML. Il y a deux intérêts :
    – le chargement de l’image SVG se fait en même temps que la page HTML, donc sans attendre ; c’est intéressant pour les « petits » fichiers SVG, typiquement des éléments de l’interface, qui s’affichent ainsi instantanément dans la page ;
    – c’est indispensable si on veut modifier les couleurs des éléments SVG directement dans les CSS de la page. (Je le fais beaucoup, par exemple un bouton inverse ses couleurs au survol.)

    L’originalité par rapport à d’autres fonctions équivalentes que j’ai vu passer, c’est que l’insertion est ici responsive (elle occupe 100% de la largeur disponible), il faut donc soi-même indiquer les éventuelles dimensions d’affichage désirées. Pour que cela fonctionne, la fonction est capable d’extraire les valeurs de la viewBox du fichier SVG et de fabriquer un <span> englobant qui rend l’affichage responsive.

    Ça s’utilise ainsi :

    [(#CHEMIN{hamburger.svg}|include_svg)]

    Dans la version 1.34 que je viens d’installer, la fonction gère une variable $alt :

    [(#CHEMIN{hamburger.svg}|include_svg{Menu})]

    Si on ne renseigne pas ce texte, alors le <svg> est passé en role='presentation' et alt=''. Dans l’exemple ci-dessus, le bouton qui déclenche le hamburger contient déjà la mention « MENU » à côté du hamburger, il n’est donc pas intéressant d’afficher « MENU MENU ».

    Si on renseigne ce texte, alors le <svg> est passé avec role='img' et la valeur alt=… est renseignée. Dans l’exemple ci-dessus, la mention « MENU » est donc directement associée à l’image du hamburger.

    (Note : cette fonction était aussi présente de mon plugin Maquettes multiples. Je viens de l’en supprimer (parce que “Maquette multiples” fonctionne, idéalement, avec “Insertion avancée d’images”.)

  • #papirus Icon Pack for Linux Gets Fresh Update
    https://www.omgubuntu.co.uk/2023/11/papirus-icon-pack-november-2023

    Papirus, the popular icon pack for Linux desktops, has a new update available to download. The latest release adds #Icons for a slew of Linux software, including a bunch of apps distributed on Flathub, as well as a redesigned icon for GNOME Console, and a revamped animated spinner glyph. The following apps, games, and utilities pick up icons in Papirus v20231101: While Flathub app coverage extends to include icons for: As mentioned, there’s also a revamped icon for GNOME Console (plus a new symbolic icon to go with it), and a new animated spinner for GNOME apps (this is often […] This post, Papirus Icon Pack for Linux Gets Fresh Update is from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #Eye_Candy

  • De la #circulation des termes et des images xénophobes...

    Il y a longtemps, j’avais écrit ce texte pour @visionscarto (quand encore le blog était hébergé sur le site du Monde Diplo) :
    En Suisse, pieds nus contre rangers
    https://visionscarto.net/en-suisse-pieds-nus-contre-rangers

    Je montrais notamment comment le #poster de cette campagne emblématique de l’#UDC en #Suisse avait circuler dans les sphères de l’#extrême_droite européenne.

    L’original made in Switzerland :

    La même idée des #moutons reprise par la #Lega_Nord en #Italie :


    Et le #NPD en #Allemagne :

    Cette #campagne avait été conçue par l’#UDC pour soutenir leur #initiative dite « Pour le renvoi des #étrangers_criminels » (débutée en 2010, mais qui a pourri le paysage suisse pendant des années... oui, car ces posters ont été tapissés dans l’espace public suisse pendant bien trop longtemps car il y a eu des rebondissements) :
    – "Initiative populaire « Pour le renvoi des étrangers criminels »" (2008) https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire_%C2%AB_Pour_le_renvoi_des_%C3%A9trangers_criminel
    Début de la récolte des signatures : 2007 —> https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis357.html
    – "Initiative populaire fédérale suisse « Pour le renvoi effectif des étrangers criminels »" (2012) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire_f%C3%A9d%C3%A9rale_suisse_%C2%AB_Pour_le_renvoi_e
    – et d’autres étapes que je ne vais pas détailler ici, car pas le temps de faire la chronologie de cette initiative...

    Cette idée de l’expulsion des criminels étrangers est reprise aujourd’hui par #Darmanin (mais depuis quand cette expression est utilisée en #France ? Quelqu’un·e. a une idée ??) :

    #Gérald_Darmanin se saisit de l’attentat d’Arras pour relancer ses mesures sur l’immigration

    L’attaque au #couteau qui a coûté la vie à un professeur de lycée et fait trois blessés a relancé le débat sur l’immigration, poussant le ministre de l’intérieur à surenchérir sur la question des « #délinquants_étrangers » et de leur expulsion.

    https://mastodon.social/@Mediapart/111244723392752616
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/161023/gerald-darmanin-se-saisit-de-l-attentat-d-arras-pour-relancer-ses-mesures-

    Au même temps, en #Italie, et plus précisément dans le #Haut-Adige :

    Un manifesto elettorale della #Süd-Tiroler_Freiheit -partito noto per le proprie posizioni xenofobe- ritrae in primo piano un uomo nero con un coltello in mano. Dietro di lui, una donna bianca cerca riparo in un angolo, coprendosi il volto con le braccia. L’immagine è inequivocabile, così come la scritta a caratteri cubitali posta poco più in basso: “Kriminelle Ausländer abschieben” (cioè espellere gli stranieri criminali).

    https://seenthis.net/messages/1021581
    https://altreconomia.it/in-alto-adige-in-arrivo-un-cpr-a-uso-locale-lultimo-anello-di-una-caten
    Voici le #poster du parti du #Sud-Tyrol :

    Et comme par hasard, voici la nouvelle campagne datée 2023 de l’UDC en Suisse : "#Nouvelle_normalité ?"


    https://www.udc.ch/nouvelle-normalite

    J’ai un vague souvenir que cette image d’une personne (étrangère, of course !) qui attaque un·e innocent·e suisse·sse au couteau n’est pas nouvelle dans l’#iconographie de l’UDC, mais je n’ai pas trouvé de trace sur internet pour l’heure...

    Si ces images et ces slogans sont #made_in_Switzerland comme on pourrait peut-être le déduire, il faudrait du coup l’ajouter à la liste des inventions suisses en termes de politique migratoire dont j’avais écrit, avec Ibrahim Soysüren dans la revue Plein Droit :
    Le couteau suisse des politiques migratoires
    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2019-2-page-3.htm
    #moutons_noirs #moutons_blancs #criminels_étrangers #renvoi #expulsion #migrations #étrangers_délinquants #criminalité #racisme #xénophobie

  • #Barbie

    Parallèlement au monde réel, il existe Barbieland, un monde parfait où les poupées Barbie vivent joyeusement, persuadées d’avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, une Barbie commence à se poser des questions et à devenir humaine.

    Sur les conseils d’une Barbie bizarre, elle part pour le monde réel afin de retrouver la fille à laquelle elle appartenait afin de pouvoir retrouver sa #perfection. Dans sa quête, elle est accompagnée par un #Ken fou amoureux d’elle qui va également trouver un sens à sa vie dans le monde réel…

    https://www.youtube.com/watch?v=5oBOyBxxHlk&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.genre-ecran.net


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbie_(film)
    #film #comédie #patriarcat #stéréotype #réalité

    • Une opération commerciale de #blanchiment_féministe

      Voilà un (trop) bel exemple de la capacité d’Hollywood de récupérer même les avancées politiques et idéologiques qui paraissent a priori les plus contradictoires avec ses visées capitalistes : soit un moment fort de la lutte d’#émancipation des femmes (depuis le déclenchement de #MeToo), une entreprise capitaliste (#Mattel) qui produit depuis 50 ans la Barbie, une #poupée mondialement célèbre figurant le #stéréotype_féminin le plus aliénant de la #société_de_consommation, et dont les ventes sont en déclin du fait des critiques féministes. Résultat : une actrice productrice, Margot Robbie, connue pour son féminisme fait appel à une jeune réalisatrice, Greta Gerwig, qui s’est fait connaître pour ses portraits progressistes de personnages féminins (Lady Bird, 2017 ; Les Filles du docteur March, 2021), pour faire un film qui reconfigure Barbie au prisme du féminisme contemporain, avec le financement de Mattel (le film a coûté 100 millions de dollars) qui orchestrera la promotion du film et la relance des ventes de poupées par la même occasion… Mattel n’a pas caché son ambition de créer une franchise, à l’image de Marvel.

      Le film porte la marque de cette alliance de la carpe et du lapin, en tentant d’orchestrer la régénération féministe du monde de Barbie, tout en voulant nous faire croire que la conception d’origine de la Barbie (par une femme) était un projet émancipateur : permettre aux petites filles de cesser de jouer à la maman avec leur poupon, pour se projeter dans une image flatteuse d’elles-mêmes en tant que femmes.

      Le film met d’abord en scène le « Barbie Land » habité par toutes les déclinaisons de la poupée que Mattel a mis sur le marché depuis 50 ans, dont celle qui se nomme elle-même comme la « #Barbie_stéréotypée » (incarnée par Margot Robbie) et qui est au centre de ce petit monde où les hommes, les Ken, ont besoin du regard des femmes pour se sentir exister (on aura reconnu l’inversion du monde où les femmes dépendent du « #male_gaze », tel que le cinéma mainstream le construit). Mais ce monde se détraque le jour où Barbie a une pensée morbide : elle devra partir dans le monde réel à la recherche de la femme qui a dessiné cette Barbie dépressive pour la neutraliser.

      Elle part avec Ken (Ryan Gosling) pour la Californie, où ils ont la surprise (divine pour Ken) de découvrir une société patriarcale où les femmes sont au service des hommes et exclues du pouvoir : le conseil d’administration de Mattel que Barbie va rencontrer, est exclusivement masculin et n’aura de cesse de faire repartir Barbie dans son monde, pour éviter toute contamination du monde réel avec le Barbie Land où le pouvoir feint d’appartenir aux femmes. Cette représentation satirique de la direction de Mattel relève davantage d’un stéréotype du cinéma hollywoodien contemporain que d’une critique réelle du capitalisme états-unien.

      Barbie rencontre deux femmes au look latino, une mère et sa fille, aussi brunes qu’elle est blonde, qui sont à l’origine de son dysfonctionnement. C’est Gloria, la mère (America Ferrera), employée chez Mattel, qui a dessiné des déclinaisons négatives de Barbie, alors que sa fille Sasha (Ariana Greenblatt) formule les critiques féministes de Barbie. Elles vont bizarrement devenir les alliées de Barbie pour l’aider à retrouver Barbie Land, qui entretemps est passé sous domination masculine, suite à la découverte faite par Ken du patriarcat dans le monde réel.

      La suite est assez confuse : la guerre des sexes dans Barbie Land donne lieu à plusieurs séquences mettant en valeur chorégraphiquement la plastique masculine, avant que les Barbies reprennent le pouvoir, galvanisées par le discours féministe de Gloria. Mais Barbie choisit finalement de revenir dans le monde réel avec ses deux alliées humaines, et sa première démarche en tant que « vraie femme » est de prendre rendez-vous dans une clinique gynécologique : on peut s’interroger sur cette fin qui réduit le discours féministe à une vision essentialiste de « la » femme…

      https://www.genre-ecran.net/?barbie=
      #féminisme

    • Féminisme et Barbie, Ana Dumitrescu

      https://blogs.mediapart.fr/ana-dumitrescu/blog/230723/feminisme-et-barbie

      Barbie : ce qui a attisé ma curiosité et m’a incité à y aller, ce sont les nombreux commentaires selon lesquels ce film est « féministe ». Mais le fond du #film tourne finalement autour de Ken et non pas de Barbie. C’est lui qui impose le débat et qui contraint l’action. Attention, je « spoile » l’intégralité du film pour le décrypter.

      un bon article opportunément signalé par @biggrizzly pour faire suite au propos d’une identitaire d’extrême droite dénonçant le wokism-féminisme (...) https://seenthis.net/messages/1011025

      (c’est pas tant l’alliance de la carpe et du lapin que féministes bankable sur le marché de la désintégration de tout discernement)

      ce Dumitrescu : #toctoc

      #cinéma

    • en vrai, Ken est un chic type, il a mis la mer à Tarbes.
      https://www.leboncoin.fr/ventes_immobilieres/2383862345.htm

      Nous vous présentons cette magnifique villa avec piscine sur le centre ville de Tarbes. Une jolie maison de 145 m2, avec 4 chambres dont une suite parentale avec salle d’eau et dressing. Maison sur 3 niveaux , avec 3 terrasse, salle de sport / fitness, grand dressing, cuisine d’été, et grand garage.

    • Greta Gerwig entre dans le club très masculin des films qui ont rapporté plus de 1 milliard de dollars
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/08/11/avec-barbie-greta-gerwig-entre-dans-le-club-tres-masculin-des-films-qui-ont-

      EN UN GRAPHIQUE – Jamais un film réalisé par une femme, sans coréalisateur masculin, n’avait dépassé ce montant symbolique au box-office mondial.

      #$ #cinéma #femwashing

    • ça vous paraît lunaire que des gens voient dans Barbie de la promotion de l’homosexualité ?? Louise Kervella, PhD @ForzaBombardier
      https://twitter.com/ForzaBombardier/status/1691121401271574529

      L’obsession représentationniste vous aveugle vous êtes incapables de voir une critique de l’hétérosexualité
      littéralement à la fin Barbie s’émancipe de son couple qui lui apportait rien en devenant humaine et Ken comprend qu’il n’a pas besoin du regarde d’une femme pour être heureux et qu’il se suffit à lui-même
      On peut pas comprendre l’homophobie des État réactionnaires sans comprendre le rôle que joue le couple hétérosexuel dans le capitalisme à savoir la reproduction de la force de travail. Tout ce qui remet en cause le couple hétérosexuel peut-être un danger pour la classe dirigeante
      En plus on a vu plusieurs articles passer qui disaient que des femmes rompaient avec leur mec après avoir vu Barbie. C’est de ça qu’ont peur les pays qui l’interdise. Bien sûr c’est pas un film révolutionnaire non plus faut pas exagérer, mais il porte une critique

      y’a une différence entre la possibilité réelle pour le film de convaincre à l’homosexualité politique et la peur que ça arrive de la part de la bourgeoisie. Faut voir comment ils exagèrent à 1000% tous les combats féministes. Genre les suffragettes qui veulent le droit
      De vote sont présentée comme voulant asservir les hommes. Les militantes pour l’avortement sont présentées comme des tueuses d’enfants sanguinaires qui veulent que l’humanité cesse de se reproduire. Les militants pour le mariage gay sont présentés comme voulant supprimer la
      Famille hétérosexuelle. Moi ça me choque pas que Barbie qui critique un peu le patriarcat et le couple hétérosexuel, le montre comme pas nécessaire pour être heureux soit présenté comme de la promotion de l’homosexualité (en plus les hommes portent du rose)

      #hétérosexualité #couple #homosexualité

    • Barbie, la #femme_parfaite ?

      Plus de soixante ans après sa naissance, la poupée Barbie séduit toujours autant. Entre stéréotypes et discours émancipateurs, exploration d’un jouet iconique qui s’est transformé au gré des époques.

      Nul besoin de la présenter. Adoptée par plusieurs générations d’enfants, Barbie est une véritable icône intergénérationnelle. Imaginée en 1959 par la femme d’affaires américaine Ruth Handler, la célèbre poupée s’est rapidement retrouvée dans tous les foyers américains avant de conquérir le reste du monde. Astronaute, chirurgienne ou encore candidate à la présidentielle, Barbie devait initialement encourager les petites filles à se projeter dans des carrières masculines. Longtemps décriée pour sa silhouette filiforme et ses proportions irréalistes, elle incarne aujourd’hui une forme de diversité : au gré de ses avatars, elle est ainsi représentée dans un fauteuil roulant ou porteuse de trisomie 21. Désormais héroïne d’un film au prestigieux casting, la poupée est aussi devenue une influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux.

      https://www.youtube.com/watch?v=gB_Ws3uRM5Q


      #icône #Ruth_Handler #Mattel #Lilli #poupée #modèle #Rolemodel #diversité #féminisme #féminité #jeu #hijab #voile #hijarbie #corps

  • Regard sur une illustration qu’on trouve au pied de chaque article du pourtant si informé Monde Diplomatique :
    deux hommes lisent le journal entourés de deux femmes, non, deux filles, aux postures minaudantes, genoux ou pieds en dedans. Un style inspiré des années soixante et véhiculant, mine de rien, tout le sexisme d’une époque, celle là ou la notre ?

  • Soldier Icons – Download for Free in PNG and SVG
    https://icons8.com/icons/set/soldier


    Désormais nous serons emmenés de plus en plus souvent à utiliser ce genre d’icône. Va savoir pourquoi. Je tiens à vous rappeller que nous ne traitons pas d’un sujet anodin. L’icônographie cache bien souvent la souffrance de nos frères et soeurs.
    https://www.dailymail.co.uk/news/article-7228001/Gruesome-images-captured-military-photographers-pressure-politicians-en

    Seconds after this photograph was taken these Vietnamese civilians were dead. According to the book’s authors they were killed by American soldiers of the 11th Light Infantry Brigade, American Division, in an area of Quang Ngai Province, Son My, known as Pinkville or My Lai, as it would come to be better known, on March 16, 1968. The woman on the right is doing up her blouse after one of the soldiers tried to rip it off. Ronald Haeberle took the photograph after jumping on a helicopter to head to the front line to look in to reports of Viet Cong amassing in the area. He came upon the women and children, surrounded by some GIs. As he raised his Nikon, a GI shouted, ’Whoa, whoa!’ He took the photograph, turned around and started to walk away. ’All of a sudden, “Bam, bam, bam, bam!” and I look around and there’s all these people going down,’ finished Haeberle.

    Let’s have some fun anyway tell us these joyful icons.


    etc.

    #guerre #iconographie #wtf

  • An Academic Is Fired Over a Medieval Painting of the Prophet Muhammad - New Lines Magazine
    https://newlinesmag.com/argument/academic-is-fired-over-a-medieval-painting-of-the-prophet-muhammad


    Un universitaire américain licencié pour islamophobie supposée, dénoncée par des étudiants et appuyée par l’administration de l’université, qui a estimée que le « respect des croyances religieuses est plus importante que les libertés académiques ». Cet article montre au contraire que l’image en question a été réalisée dans une intention « islamophile », que ce type de représentation a longtemps été commune de la part d’articles musulmans. La décision de l’université ne fait que légitimée les vues théologiques les plus rétrogrades. Même aujourd’hui des artistes musulmans représentent le prophète.
    #islamophobie #littéralisme #art #liberté_académique

  • Decolonize your eyes, Padova.. Pratiche visuali di decolonizzazione della città

    Introduzione
    Il saggio a tre voci è composto da testi e due video.[1]
    Mackda Ghebremariam Tesfau’ (L’Europa è indifendibile) apre con un una riflessione sulle tracce coloniali che permangono all’interno degli spazi urbani. Lungi dall’essere neutre vestigia del passato, questi segni sono tracce di una storia contesa, che si situa contemporaneamente al cuore e ai margini invisibili della rappresentazione di sé dell’occidente. La dislocazione continua del fatto coloniale nella memoria storica informa il discorso che è oggi possibile sul tema delle migrazioni, del loro governo e dei rapporti tra Nord e Sud Globale. La stessa Europa di cui Césaire dichiarava “l’indifendibilità” è ora una “fortezza” che presidia i suoi confini dal movimento di ritorno postcoloniale.
    Annalisa Frisina (Pratiche visuali di decolonizzazione della città) prosegue con il racconto del percorso didattico e di ricerca Decolonizzare la città. Dialoghi visuali a Padova, realizzato nell’autunno del 2020. Questa esperienza mostra come sia possibile performare la decolonizzazzione negli spazi pubblici e attivare contro-politiche della memoria a livello urbano. Le pratiche visuali di decolonizzazione sono utili non solo per fare vacillare statue e nomi di vie, ma soprattutto per mettere in discussione le visioni del mondo e le gerarchie sociali che hanno reso possibile celebrare/dimenticare la violenza razzista e sessista del colonialismo. Le vie coloniali di Padova sono state riappropriate dai corpi, dalle voci e dagli sguardi di sei cittadine/i italiane/i afrodiscendenti, facendo uscire dall’insignificanza le tracce coloniali urbane e risignificandole in modo creativo.
    Infine, Salvatore Frisina (L’esperienza del A.S.D. Quadrato Meticcio) conclude il saggio soffermandosi sui due eventi urbani Decolonize your eyes (giugno e ottobre 2020), promossi dall’associazione Quadrato Meticcio, che ha saputo coinvolgere in un movimento decoloniale attori sociali molto eterogenei. Da quasi dieci anni questa associazione di sport popolare, radicata nel rione Palestro di Padova, favorisce la formazione di reti sociali auto-gestite e contribuisce alla lotta contro discriminazioni multiple (di classe, “razza” e genere). La sfida aperta dai movimenti antirazzisti decoloniali è infatti quella di mettere insieme processi simbolici e materiali.

    L’Europa è indifendibile
    L’Europa è indifendibile, scrive Césaire nel celebre passo iniziale del suo Discorso sul colonialismo (1950). Questa indifendibilità non è riferita tanto al fatto che l’Europa abbia commesso atti atroci quanto al fatto che questi siano stati scoperti. La “scopertura” è “svelamento”. Ciò che viene svelata è la natura stessa dell’impresa “Europa” e lo svelamento porta all’impossibilità di nascondere alla “coscienza” e alla “ragione” tali fatti: si tratta di un’indifendibilità “morale” e “spirituale”. A portare avanti questo svelamento, sottraendosi alla narrazione civilizzatrice che legittima – ovvero che difende – l’impresa coloniale sono, secondo Césaire, le masse popolari europee e i colonizzati che “dalle cave della schiavitù si ergono giudici”. Era il 1950.
    A più di sessant’anni di distanza, oggi l’Europa è tornata ad essere ben difesa, i suoi confini materiali e simbolici più che mai presidiati. Come in passato, tuttavia, uno svelamento della sua autentica natura potrebbe minarne le fondamenta. È quindi importante capire quale sia la narrazione che oggi sostiene la fortezza Europa.
    La scuola decoloniale ha mostrato come la colonialità sia un attributo del potere, la scuola postcoloniale come leggerne i segni all’interno della cultura materiale. Questa stessa cultura è stata interrogata, al fine di portarne alla luce gli impliciti. È successo ripetutamente alla statua di Montanelli, prima oggetto dell’azione di Non Una di Meno Milano, poi del movimento Black Lives Matter Italia. È successo alla fermata metro di Roma Amba Aradam. È successo anche alle vie coloniali di Padova. La reazione a queste azioni – reazione comune a diversi contesti internazionali – è particolarmente esplicativa della necessità, del Nord globale, di continuare a difendersi.
    Il fronte che si è aperto in contrapposizione alla cosiddetta cancel culture[2] si è battuto per la tutela del “passato” e della “Storia”, così facendo ribadendo un potere non affatto scontato, che è quello di decidere cosa sia “passato” e quale debba essere la Storia raccontata – oltre che il come debba essere raccontata. Le masse che si sono radunate sotto le statue abbattute, deturpate e sfidate, l’hanno fatto per liberare “passato” e “Storia” dal dominio bianco, maschile e coloniale che ha eretto questi monumenti a sua immagine e somiglianza. La posta in gioco è, ancora, uno svelamento, la presa di coscienza del fatto che queste non sono innocue reliquie di un passato disattivato, ma piuttosto la testimonianza silente di una Storia che lega indissolubilmente passato a presente, Nord globale e Sud globale, colonialismo e migrazioni. Riattivare questo collegamento serve a far crollare l’impalcatura ideologica sulla quale oggi si fonda la pretesa di sicurezza invocata e agita dall’Europa.
    Igiaba Scego e Rino Bianchi, in Roma Negata (2014), sono stati tra i primi a dedicare attenzione a queste rumorose reliquie in Italia. L’urgenza che li ha spinti a lavorare sui resti coloniali nella loro città è l’oblio nel quale il colonialismo italiano è stato relegato. Come numerosi autrici e autori postcoloniali hanno dimostrato, tuttavia, questo oblio è tutt’altro che improduttivo. La funzione che svolge è infatti letteralmente salvifica, ovvero ha lo scopo di salvare la narrazione nazionale dalle possibili incrinature prodotte dallo svelamento alla “barra della coscienza” (Césaire 1950) delle responsabilità coloniali e dei modi in cui si è stati partecipi e protagonisti della costruzione di un mondo profondamente diseguale. Al contempo, la presenza di questi monumenti permette, a livello inconscio, di continuare a godere del senso di superiorità imperiale di cui sono intrisi, di continuare cioè a pensarsi come parte dell’Europa e del Nord Globale, con ciò che questo comporta. Che cosa significa dunque puntarvi il dito? Che cosa succede quando la memoria viene riattivata in funzione del presente?
    La colonialità ha delle caratteristiche intrinseche, ovvero dei meccanismi che ne presiedono il funzionamento. Una di queste caratteristiche è la produzione costante di confini. Questa necessità è evidente sin dai suoi albori ed è rintracciabile anche in pagine storiche che non sono abitualmente lette attraverso una lente coloniale. Un esempio è la riflessione marxiana dei Dibattiti sulla legge contro i furti di legna[3], in cui il pensatore indaga il fenomeno delle enclosure, le recinzioni che tra ‘700 e ‘800 comparvero in tutta Europa al fine di rendere privati i fondi demaniali, usati consuetudinariamente dalla classe contadina come supporto alla sussistenza del proprio nucleo attraverso la caccia e la raccolta. Distinzione, definizione e confinamento sono processi materiali e simbolici centrali della colonialità. Per contro, connettere, comporre e sconfinare sono atti di resistenza al potere coloniale.
    Da tempo Gurminder K. Bhambra (2017) ha posto l’accento sull’importanza di questo lavoro di ricucitura storica e sociologica. Secondo l’autrice la stessa distinzione tra cittadino e migrante è frutto di una concettualizzazione statuale che fonda le sue categorie nel momento storico degli imperi. In questo senso per Bhambra tale distinzione poggia su di una lettura inadeguata della storia condivisa. Tale lettura ha l’effetto di materializzare l’uno – il cittadino – come un soggetto avente diritti, come un soggetto “al giusto posto”, e l’altro – il migrante – come un soggetto “fuori posto”, qualcuno che non appartiene allo stato nazione.
    Questo cortocircuito storico è reso evidente nella mappa coloniale che abbiamo deciso di “sfidare” nel video partecipativo. La raffigurazione dell’Impero Italiano presente in piazza delle Erbe a Padova raffigura Eritrea, Etiopia, Somalia, Libia, Albania e Italia in bianco, affinché risaltino sullo sfondo scuro della cartina. Su questo spazio bianco è possibile tracciare la rotta che oggi le persone migranti intraprendono per raggiungere la Libia da numerosi paesi subsahariani, tra cui la Somalia, l’Eritrea e l’Etiopia, la stessa Libia che è stata definita un grande carcere a cielo aperto. Dal 2008 infatti Italia e Libia sono legate da accordi bilaterali. Secondo questi accordi l’Italia si è impegnata a risarcire la Libia per l’occupazione coloniale, e in cambio la Libia ha assunto il ruolo di “guardiano” dei confini italiani, ruolo che agisce attraverso il contenimento delle persone migranti che raggiungono il paese per tentare la traversata mediterranea verso l’Europa. Risulta evidente come all’interno di questi accordi vi è una riattivazione del passato – il risarcimento coloniale – che risulta paradossalmente neocoloniale piuttosto che de o anti-coloniale.
    L’Italia è indifendibile, eppure si difende. Si difende anche grazie all’ombra in cui mantiene parti della sua storia, e si difende moltiplicando i confini coloniali tra cittadini e stranieri, tra passato e presente. Questo passato non è però tale, al contrario plasma il presente traducendo vecchie disuguaglianze sotto nuove vesti. Oggi la dimensione coloniale si è spostata sui corpi migranti, che si trovano ad essere marchiati da una differenza che produce esclusione nel quotidiano.
    I confini coloniali – quelli materiali come quelli simbolici – si ergono dunque a difesa dell’Italia e dell’Europa. Come nel 1950 però, questa difendibilità è possibile solo a patto che le masse popolari e subalterne accettino e condividano la narrazione coloniale, che è stata ieri quella della “missione civilizzatrice” ed è oggi quella della “sicurezza”. Al fine di decolonizzare il presente è dunque necessario uscire da queste narrazioni e riconnettere il passato alla contemporaneità al fine di svelare la natura coloniale del potere oggi. Così facendo la difesa dell’Europa potrà essere nuovamente scalfibile.
    Il video partecipativo realizzato a Padova va esattamente in questa direzione: cerca di ricucire storie e relazioni interrotte e nel farlo pone al centro il fatto coloniale nella sua continuità e contemporaneità.

    Pratiche visuali di decolonizzazione della città
    Il video con Mackda Ghebremariam Tesfau è nato all’interno del laboratorio di Visual Research Methods dell’Università di Padova. Da diversi anni, questo laboratorio è diventato un’occasione preziosa per fare didattica e ricerca in modo riflessivo e collaborativo, affrontando il tema del razzismo nella società italiana attraverso l’analisi critica della visualità legata alla modernità europea e attraverso la sperimentazione di pratiche contro-visuali (Mirzoeff 2011). Come docente, ho provato a fare i conti con “l’innocenza bianca” (Wekker 2016) e spingere le mie studentesse e i miei studenti oltre la memoria auto-assolutoria del colonialismo italiano coi suoi miti (“italiani brava gente”, “eravamo lì come migranti straccioni” ecc.). Per non restare intrappolate/i nella colonialità del potere, le/li/ci ho invitate/i a prendere consapevolezza di quale sia il nostro sguardo su noi stessi nel racconto che facciamo degli “altri” e delle “altre”, mettendo in evidenza il peso delle divisioni e delle gerarchie sociali. Come mi hanno detto alcune mie studentesse, si tratta di un lavoro faticoso e dal punto di vista emotivo a volte difficilmente sostenibile. Eppure, penso sia importante (far) riconoscere il proprio “disagio” in quanto europei/e “bianchi/e” e farci qualcosa collettivamente, perché il sentimento di colpa individuale è sterile, mentre la responsabilità è capacità di agire, rispondere insieme e prendere posizione di fronte ai conflitti sociali e alle disuguaglianze del presente.
    Nel 2020 la scommessa è stata quella di fare insieme a italiani/e afrodiscendenti un percorso di video partecipativo (Decolonizzare la città. Dialoghi visuali a Padova[4]) e di utilizzare il “walk about” (Frisina 2013) per fare passeggiate urbane con studentesse e studenti lasciandosi interpellare dalle tracce coloniali disseminate nella città di Padova, in particolare nel rione Palestro dove abito. La congiuntura temporale è stata cruciale.
    Da una parte, ci siamo ritrovate nell’onda del movimento Black Lives Matter dopo l’omicidio di George Floyd a Minneapolis. Come discusso altrove (Frisina & Ghebremariam Tesfau’ 2020, pp. 399-401), l’antirazzismo è (anche) una contro-politica della memoria e, specialmente nell’ultimo anno, a livello globale, diversi movimenti hanno messo in discussione il passato a partire da monumenti e da vie che simbolizzano l’eredità dello schiavismo e del colonialismo. Inevitabilmente, in un’Europa post-coloniale in cui i cittadini hanno le origini più diverse da generazioni e in cui l’attivismo degli afrodiscendenti diventa sempre più rilevante, si sono diffuse pratiche di risignificazione culturale attraverso le quali è impossibile continuare a vedere statue, monumenti, musei, vie intrise di storia coloniale in modo acritico; e dunque è sempre più difficile continuare a vedersi in modo innocente.
    D’altra parte, il protrarsi della crisi sanitaria legata al covid-19, con le difficoltà crescenti a fare didattica in presenza all’interno delle aule universitarie, ha costituito sia una notevole spinta per uscire in strada e sperimentare forme di apprendimento più incarnate e multisensoriali, sia un forte limite alla socialità che solitamente accompagna la ricerca qualitativa, portandoci ad accelerare i tempi del laboratorio visuale in modo da non restare bloccati da nuovi e incalzanti dpcm. Nel giro di soli due mesi (ottobre-novembre 2020), dunque, abbiamo realizzato il video con l’obiettivo di far uscire dall’insignificanza alcune tracce coloniali urbane, risignificandole in modo creativo.
    Il video è stato costruito attraverso pratiche visuali di decolonizzazione che hanno avuto come denominatore comune l’attivazione di contro-politiche della memoria, a partire da sguardi personali e familiari, intimamente politici. Le sei voci narranti mettono in discussione le gerarchie sociali che hanno reso possibile celebrare/dimenticare la violenza razzista e sessista del colonialismo e offrono visioni alternative della società, perché capaci di aspirare e rivendicare maggiore giustizia sociale, la libertà culturale di scegliersi le proprie appartenenze e anche il potere trasformativo della bellezza artistica.
    Nel video, oltre a Mackda Ghebremariam Tesfau’, ci sono Wissal Houbabi, Cadigia Hassan, Ilaria Zorzan, Emmanuel M’bayo Mertens e Viviana Zorzato, che si riappropriano delle tracce coloniali con la presenza dei loro corpi in città e la profondità dei loro sguardi.
    Wissal, artista “figlia della diaspora e del mare di mezzo”, “reincarnazione del passato rimosso”, si muove accompagnata dalla canzone di Amir Issa Non respiro (2020). Lascia la sua poesia disseminata tra Via Catania, via Cirenaica, via Enna e Via Libia.

    «Cerchiamo uno spiraglio per poter respirare, soffocati ben prima che ci tappassero la bocca e ci igienizzassero le mani, cerchiamo una soluzione per poter sopravvivere […]
    Non siamo sulla stessa barca e ci vuole classe a non farvelo pesare. E la mia classe sociale non ha più forza di provare rabbia o rancore.
    Il passato è qui, insidioso tra le nostre menti e il futuro è forse passato.
    Il passato è qui anche se lo dimentichi, anche se lo ignori, anche se fai di tutto per negare lo squallore di quel che è stato, lo Stato e che preserva lo status di frontiere e ius sanguinis.
    Se il mio popolo un giorno volesse la libertà, anche il destino dovrebbe piegarsi».

    Cadigia, invece, condivide le fotografie della sua famiglia italo-somala e con una sua amica si reca in Via Somalia. Incontra una ragazza che abita lì e non ha mai capito la ragione del nome di quella via. Cadigia le offre un suo ricordo d’infanzia: passando da via Somalia con suo padre, da bambina, gli aveva chiesto perché si chiamasse così, senza ricevere risposta. E si era convinta che la Somalia dovesse essere importante. Crescendo, però, si era resa conto che la Somalia occupava solo un piccolo posto nella storia italiana. Per questo Cadigia è tornata in via Somalia: vuole lasciare traccia di sé, della sua storia familiare, degli intrecci storici e rendere visibili le importanti connessioni che esistono tra i due paesi. Via Somalia va fatta conoscere.
    Anche Ilaria si interroga sul passato coloniale attraverso l’archivio fotografico della sua famiglia italo-eritrea. Gli italiani in Eritrea si facevano spazio, costruendo strade, teleferiche, ferrovie, palazzi… E suo nonno lavorava come macchinista e trasportatore, mentre la nonna eritrea, prima di sposare il nonno, era stata la sua domestica. Ispirata dal lavoro dell’artista eritreo-canadese Dawit L. Petros, Ilaria fa scomparire il suo volto dietro fotografie in bianco e nero. In Via Asmara, però, lo scopre e si mostra, per vedersi finalmente allo specchio.
    Emmanuel è un attivista dell’associazione Arising Africans. Nel video lo vediamo condurre un tour nel centro storico di Padova, in Piazza Antenore, ex piazza 9 Maggio. Emmanuel cita la delibera con la quale il comune di Padova dedicò la piazza al giorno della “proclamazione dell’impero” da parte di Mussolini (1936). Secondo Emmanuel, il fascismo non è mai scomparso del tutto: ad esempio, l’idea dell’italianità “per sangue” è un retaggio razzista ancora presente nella legge sulla cittadinanza italiana. Ricorda che l’Italia è sempre stata multiculturale e che il mitico fondatore di Padova, Antenore, era un profugo, scappato da Troia in fiamme. Padova, così come l’Italia, è inestricabilmente legata alla storia delle migrazioni. Per questo Emmanuel decide di lasciare sull’edicola medioevale, che si dice contenga le spoglie di Antenore, una targa dedicata alle migrazioni, che ha i colori della bandiera italiana.
    Chiude il video Viviana, pittrice di origine eritrea. La sua casa, ricca di quadri ispirati all’iconografia etiope, si affaccia su Via Amba Aradam. Viviana racconta del “Ritratto di ne*ra”, che ha ridipinto numerose volte, per anni. Farlo ha significato prendersi cura di se stessa, donna italiana afrodiscendente. Riflettendo sulle vie coloniali che attraversa quotidianamente, sostiene che è importante conoscere la storia ma anche ricordare la bellezza. Amba Alagi o Amba Aradam non possono essere ridotte alla violenza coloniale, sono anche nomi di montagne e Viviana vuole uno sguardo libero, capace di bellezza. Come Giorgio Marincola, Viviana continuerà a “sentire la patria come una cultura” e non avrà bandiere dove piegare la testa. Secondo Viviana, viviamo in un periodo storico in cui è ormai necessario “decolonizzarsi”.

    Anche nel nostro percorso didattico e di ricerca la parola “decolonizzare” è stata interpretata in modi differenti. Secondo Bhambra, Gebrial e Nişancıoğlu (2018) per “decolonizzare” ci deve essere innanzitutto il riconoscimento che il colonialismo, l’imperialismo e il razzismo sono processi storici fondamentali per comprendere il mondo contemporaneo. Tuttavia, non c’è solo la volontà di costruire la conoscenza in modi alternativi e provincializzare l’Europa, ma anche l’impegno a intrecciare in modo nuovo movimenti anti-coloniali e anti-razzisti a livello globale, aprendo spazi inediti di dialogo e dando vita ad alleanze intersezionali.

    L’esperienza del A.S.D. Quadrato Meticcio
    Il video-partecipativo è solo uno degli strumenti messi in atto a Padova per intervenire sulla memoria coloniale. Con l’evento pubblico urbano chiamato Decolonize your Eyes (20 giugno 2020), seguito da un secondo evento omonimo (18 Ottobre 2020), attivisti/e afferenti a diversi gruppi e associazioni che lavorano nel sociale si incontrano a favore di uno scopo che, come poche volte precedentemente, consente loro di agire all’unisono. Il primo evento mette in scena il gesto simbolico di cambiare, senza danneggiare, i nomi di matrice coloniale di alcune vie del rione Palestro, popolare e meticcio. Il secondo agisce soprattutto all’interno di piazza Caduti della Resistenza (ex Toselli) per mezzo di eventi performativi, artistici e laboratoriali con l’intento di coinvolgere un pubblico ampio e riportare alla memoria le violenze coloniali italiane. Ai due eventi contribuiscono realtà come l’asd Quadrato Meticcio, la palestra popolare Chinatown, Non una di meno-Padova, il movimento ambientalista Fridays for future, il c.s.o. Pedro e l’Associazione Nazionale Partigiani Italiani (anpi).
    Si è trattato di un rapporto di collaborazione mutualistico. L’anpi «indispensabile sin dalle prime battute nell’organizzazione» – come racconta Camilla[5] del Quadrato Meticcio – ha contribuito anche ai dibattiti in piazza offrendo densi spunti storici sulla Resistenza. Fridays for future, impegnata nella lotta per l’ambiente, è intervenuta su via Lago Ascianghi, luogo in cui, durante la guerra d’Etiopia, l’utilizzo massiccio di armi chimiche da parte dell’esercito italiano ha causato danni irreversibili anche dal punto di vista della devastazione del territorio. Ha sottolineato poi come l’odierna attività imprenditoriale dell’eni riproduca lo stesso approccio prevaricatore colonialista. Non una di meno-Padova, concentrandosi sulle tematiche del trans-femminismo e della lotta di genere, ha proposto un dibattito intitolando l’attuale via Amba Aradam a Fatima, la bambina comprata da Montanelli secondo la pratica coloniale del madamato. Durante il secondo evento ha realizzato invece un laboratorio di cartografia con gli abitanti del quartiere di ogni età, proponendogli di tracciare su una mappa le rotte dal luogo d’origine a Padova: un gesto di sensibilizzazione sul rapporto tra memoria e territorio. Il c.s.o. Pedro ha invece offerto la strumentazione mobile e di amplificazione sonora che ha permesso a ogni intervento di diffondersi in tutto il quartiere.
    Rispetto alla presenza attiva nel quartiere, Il Quadrato Meticcio, il quale ha messo a disposizione gli spazi della propria sede come centrale operativa di entrambi gli eventi, merita un approfondimento specifico.
    Mattia, il fondatore dell’associazione, mi racconta che nel 2008 il “campetto” – così chiamato dagli abitanti del quartiere – situato proprio dietro la “piazzetta” (Piazza Caduti della Resistenza), sarebbe dovuto diventare un parcheggio, ma “l’intervento congiunto della comunità del quartiere lo ha preservato”. Quando gli chiedo come si inserisca l’esperienza dell’associazione in questo ricordo, risponde: “Ho navigato a vista dopo quell’occasione. Mi sono accorto che c’era l’esigenza di valorizzare il campo e che il gioco del calcio era un contesto di incontro importante per i ragazzi. La forma attuale si è consolidata nel tempo”. Adesso, la presenza costante di una vivace comunità “meticcia” – di età che varia dagli otto ai sedici anni – è una testimonianza visiva e frammentaria della cultura familiare che i ragazzi si portano dietro. Come si evince dalla testimonianza di Mattia: «Loro non smettono mai di giocare. Sono in strada tutto il giorno e passano la maggior parte del tempo con il pallone ai piedi. Il conflitto tra di loro riflette i conflitti che vivono in casa. Ognuno di loro appartiene a famiglie economicamente in difficoltà, che condividono scarsi accessi a opportunità finanziarie e sociali in generale. Una situazione che inevitabilmente si ripercuote sull’emotività dei ragazzi, giorno dopo giorno».

    L’esperienza dell’associazione si inserisce all’interno di una rete culturale profondamente complessa ed eterogenea. L’intento dell’associazione, come racconta Camilla, è quello di offrire una visione inclusiva e una maggiore consapevolezza dei processi coloniali e post-coloniali a cui tutti, direttamente o indirettamente, sono legati; un approccio simile a quello della palestra popolare Chinatown, che offre corsi di lotta frequentati spesso dagli stessi ragazzi che giocano nel Quadrato Meticcio. L’obiettivo della palestra è quello di educare al rispetto reciproco attraverso la simulazione controllata di situazioni conflittuali legate all’uso di stereotipi etno-razziali e di classe, gestendo creativamente le ambivalenze dell’intimità culturale (Herzfeld, 2003). Uber[6], fra i più attivi promotori di Decolonize your eyes e affiliato alla palestra, racconta che: «Fin tanto che sono ragazzini, può essere solo un gioco, e tra di loro possono darsi man forte ogni volta che si scontrano con il razzismo brutale che questa città offre senza sconti. Ma ho paura che presto per loro sarà uno shock scoprire quanto può far male il razzismo a livello politico, lavorativo, legale… su tutti i fronti. E ho paura soprattutto che non troveranno altro modo di gestire l’impatto se non abbandonandosi agli stereotipi che gli orbitano già attorno».

    La mobilitazione concertata del 2008 a favore della preservazione del “campetto”, ha molto in comune con il contesto dal quale è emerso Decolonize your eyes. È “quasi un miracolo” di partecipazione estesa, mi racconta Uber, considerando che storicamente le “realtà militanti” di Padova hanno sempre faticato ad allearsi e collaborare. Similmente, con una vena solenne ma scherzosa, Camilla definisce entrambi gli eventi “necessari”. Lei si è occupata di gestire anche la “chiamata” generale: “abbiamo fatto un appello aperto a tutti sui nostri social network e le risposte sono state immediate e numerose”. Uber mi fa presente che “già da alcune assemblee precedenti si poteva notare l’intenzione di mettere da parte le conflittualità”. Quando gli chiedo perché, risponde “perché non ne potevamo più [di andare l’uno contro l’altro]”. Camilla sottolinea come l’impegno da parte dell’anpi di colmare le distanze generazionali, nei concetti e nelle pratiche, sia stato particolarmente forte e significativo.

    Avere uno scopo comune sembra dunque essere una prima risorsa per incontrarsi. Ma è nel modo in cui le conflittualità vengono gestite quotidianamente che può emergere una spinta rivoluzionaria unitaria. In effetti, «[…] l’equilibrio di un gruppo non nasce per forza da uno stato di inerzia, ma spesso da una serie di conflitti interni controllati» (Mauss, 2002, p. 194).
    Nel frattempo il Quadrato Meticcio ha rinnovato il suo impegno nei confronti del quartiere dando vita a una nuova iniziativa, chiamata All you can care, basata sullo scambio mutualistico di beni di prima necessità. Contemporaneamente, i progetti per un nuovo Decolonize your eyes vanno avanti e, da ciò che racconta Camilla, qualcosa sembra muoversi:
    «Pochi giorni fa una signora ci ha fermati per chiederci di cambiare anche il nome della sua via – anch’essa di rimando coloniale. Stiamo avendo anche altre risposte positive, altre realtà vogliono partecipare ai prossimi eventi».
    L’esperienza di Decolonize your eyes è insomma una tappa di un lungo progetto di decolonizzazione dell’immaginario e dell’utilizzo dello spazio pubblico che coinvolge molte realtà locali le quali, finalmente, sembrano riconoscersi in una lotta comune.

    Note
    [1] Annalisa Frisina ha ideato la struttura del saggio e ha scritto il paragrafo “Pratiche visuali di decolonizzazione della città”; Mackda Ghebremariam Tesfau’ ha scritto il paragrafo “L’Europa è indifendibile” e Salvatore Frisina il paragrafo “L’esperienza del A.S.D. Quadrato Meticcio”.
    [2] Cancel culture è un termine, spesso utilizzato con un’accezione negativa, che è stato usato per indicare movimenti emersi negli ultimi anni che hanno fatto uso del digitale, come quello il #metoo femminista, e che è stato usato anche per indicare le azioni contro le vestigia coloniali e razziste che si sono date dal Sud Africa agli Stati Uniti all’Europa.
    [3] Archivio Marx-Engels
    [4] Ho ideato con Elisabetta Campagni il percorso di video partecipativo nella primavera del 2020, rispondendo alla call “Cinema Vivo” di ZaLab; il nostro progetto è rientrato tra i primi cinque votati e supportati dal crowfunding.
    [5] Da un’intervista realizzata dall’autore in data 10/12/2020 a Camilla Previati e Mattia Boscaro, il fondatore dell’associazione.
    [6] Da un’intervista realizzata con Uber Mancin dall’autore in data 9/12/2020.
    [7] Le parti introduttive e finali del video sono state realizzate con la gentile concessione dei materiali audiovisivi da parte di Uber Mancin (archivio privato).

    Bibliografia
    Bhambra, G., Nişancıoğlu, K. & Gebrial, D., Decolonising the University, Pluto Press, London, 2018.
    Bhambra, G. K., The current crisis of Europe: Refugees, colonialism, and the limits of cosmopolitanism, in: «European Law Journal», 23(5): 395-405. 2017.
    Césaire, A. (1950), Discorso sul colonialismo, Mellino, M. (a cura di), Ombre corte, Verona, 2010.
    Frisina, A., Ricerca visuale e trasformazioni socio-culturali, utet Università, Torino, 2013.
    Frisina, A. e Ghebremariam Tesfau’, M., Decolonizzare la città. L’antirazzismo come contro-politica della memoria. E poi?, «Studi Culturali», Anno XVII, n. 3, Dicembre, pp. 399-412. 2020.
    Herzfeld, M., & Nicolcencov, E., Intimità culturale: antropologia e nazionalismo, L’ancora del Mediterraneo, 2003.
    Mauss, M., Saggio sul dono: forma e motivo dello scambio nelle società arcaiche, G. Einaudi, Torino, 2002.
    Mirzoeff, N., The Right to Look: A Counterhistory of Visuality, Duke University Press, Durham e London, 2011.
    Scego, I., & Bianchi, R., Roma negata. Percorsi postcoloniali nella città, Ediesse, Roma, 2014.
    Wekker, G., White Innocence: Paradoxes of Colonialism and Race, Duke University Press, Durham and London, 2016.

    https://www.roots-routes.org/decolonize-your-eyes-padova-pratiche-visuali-di-decolonizzazione-della
    #décolonisation #décolonial #colonialisme #traces_coloniales #Italie #Italie_coloniale #colonialisme_italien #statues #Padova #Padoue

    ping @cede (même si c’est en italien...)

  • iconfont-阿里巴巴矢量图标库
    https://www.iconfont.cn/?lang=en-us

    Remixicon étant déclaré « à l’arrêt », son développeur principal propose iconfont à la place.
    Plein de fonctionnalités super pratiques :
    – possibilité de créer (en ligne) sa propre police pour utilisation @font-face (nécessite un compte) à partir d’une sélection d’icônes
    – possibilité d’ajouter ses propres SVG à une police

    #iconfont #remixicon #font #sur-mesure #@font-face

  • These 3D printed homes are helping tackle homelessness in the US

    - In America, 3D-printed houses are starting to be used as an affordable alternative to traditional builds.
    - The process builds homes faster, cheaper and with less labor, and its structures are more resilient to natural disasters.
    – It’s being used an an innovative way to tackle homelessness.
    – It’s estimated that the 3D-construction market could be worth $1.5 billion by 2024.

    After years of homelessness and hard living, Tim Shea has swapped the sharp corners in his life for the round, flowing design of his new 3D-printed home in Austin, Texas.

    In August, Shea became the first person in the United States to move into a 3D-printed home, according to Austin-based developer ICON, in what advocates say is a milestone in efforts to boost the national supply of affordable housing.

    This month New York-based firm SQ4D listed what is purported to be the country’s first 3D-printed house to go up for sale, while ICON completed the largest 3D-printed structure in North America – a military barracks.

    Shea, 70, said his new house - which he moved into for free and is located in a community of formerly homeless people - has saved his life.

    “It’s just phenomenally beautiful ... it just wraps around and gives me a feeling of life security,” Shea told the Thomson Reuters Foundation by phone from his 400-sq-ft (46-sq-m) home.

    The house’s high ceilings, large windows and skylights make it feel larger than it looks from the outside, he added.

    Shea got to watch his home being built on site by a large new “printer”, developed and operated by #ICON, a process which the company said took about 48 hours and is being reduced further as the technology improves.

    Large-scale 3D printing is gaining steam around the world as a quicker, cheaper and more efficient way of building housing, with some projects producing a home in 24 hours of printing time for just a few thousand dollars.

    ICON constructed the first permitted 3D-printed building in the United States in 2018 and is one of the few 3D construction firms focusing specifically on affordable housing.

    Last year, Habitat for Humanity’s Terwilliger Center for Innovation in Shelter helped an Indian company called Tvasta build India’s first 3D-printed home, which brought construction times down by more than a third and reduced waste by about 65%.

    “3D printing technology has huge potential to boost the affordable housing sector,” said Patrick Kelley, the center’s vice president, in emailed comments.

    https://www.weforum.org/agenda/2021/02/3d-printed-homes-affordable-housing-homelessness-united-state

    #logement #impression_3D #3D #SDF #sans-abris #USA #Etats-Unis #technologie

  • Il curricolo «razziale». La costruzione dell’alterità di «razza» e coloniale nella scuola italiana (1860-1950)

    Il volume ripercorre la storia del concetto di «razza umana» nell’ambito scolastico italiano tra Otto e Novecento, dal periodo precedente la conquista delle colonie africane agli anni della decolonizzazione. Il termine infatti ha svolto un ruolo cruciale nei processi di costruzione e descrizione svalorizzante dell’«altro», nella giustificazione dell’espansione coloniale nonché nell’opera di «invenzione» dell’identità nazionale. L’indagine tocca tutti gli ambiti disciplinari ma si incentra soprattutto sulla Geografia, tributaria - durante tutto il periodo - del compito di presentare-insegnare la diversità umana agli studenti, trasmettendo loro gerarchie esplicite ed implicite.
    Questa immagine «razziale» dell’italiano e dell’«altro» (africano, «negro») ha avuto una sua articolata declinazione iconografica che viene ricostruita e analizzata con il supporto di un ampio apparato di immagini.

    http://eum.unimc.it/it/catalogo-completo/442-il-curricolo-razziale
    #école #éducation #race #racisme #alterité #école_italienne
    #livre #colonialisme #Italie #Italie_coloniale #colonialisme_italien #histoire #histoire_coloniale #identité #identité_nationale #nationalisme #impérialisme #géographie #iconographie #imaginaire #imaginaire_colonial

    –—

    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien:
    https://seenthis.net/messages/871953

    • Une (brève) recension:
      Gianluca Gabrielli, Il curricolo «razziale». La costruzione dell’alterità di «razza» e coloniale nella scuola italiana (1860-1950)

      Dans le sillage des postcolonial studies sur l’histoire culturelle de l’impérialisme et des études françaises sur l’imaginaire colonial, cet ouvrage a comme ambition de reconstruire l’histoire des représentations des races humaines pendant les cent années correspondant à l’expansion coloniale italienne, entre l’Unité et les années 1950. En s’appuyant sur l’opinion de Nicola Labanca  d’après lequel « durante la fase coloniale la scuola italiana assolse la funzione di potente strumento di fucina e diffusione di stereotipi e di pregiudizi colonialisti » (p. 39) , Gianluca Gabrielli a choisi comme pistes d’exploration l’école et les livres pour la jeunesse, en ajoutant à l’étude des programmes et des manuels scolaires l’analyse de la littérature enfantine, fortement influencée par la même idéologie.

      Le volume est articulé en quatre chapitres. Dans le premier trouve place une présentation générale de l’histoire coloniale de la péninsule, ainsi qu’une synthèse des résultats de la recherche italienne sur la « culture impérialiste » et l’imaginaire colonial. Pour mettre en évidence l’image de l’Afrique et des Africains d’une part, de l’autre celle des colonisateurs, la critique historique s’est surtout intéressée à la période fasciste, lorsque l’effort expansionniste atteignit son sommet, et que l’idéologie raciale qui servait de socle à la politique du régime trouva son expression la plus achevée. Mais l’ouvrage de Gabrielli couvre une période bien plus large, en examinant les sources et les documents dans lesquels ont été expliqués aux élèves le colonialisme et les théories raciales. De 1860 aux années 1950, l’auteur passe d’abord en revue les programmes de tous les cursus d’études primaires et secondaires, en portant une attention particulière à la géographie, car c’est surtout à cette dernière discipline, notamment à la géographie humaine, qu’a été confié l’enseignement des différences entre les races et les civilisations. En étroite correspondance avec les étapes de l’expansionnisme italien, les colonies acquièrent une place de plus en plus importante, qui deviendra même prépondérante sous Mussolini, lors de la guerre d’Éthiopie et de la proclamation de l’empire. Après la chute du fascisme, les programmes de la République, tout en laissant subsister le classement des races et les jugements en faveur de la civilisation des Blancs, feront le silence total sur l’histoire coloniale, et il faudra attendre la fin des années 1960 pour voir apparaître les premières manifestations critiques envers le passé colonial italien, et la fin des années 1970 pour que soit abordée la question de la décolonisation.

      Ensuite dans le troisième chapitre (qui occupe la moitié du volume), la plus grande attention est portée au contenu d’un grand nombre de manuels de géographie de la même période, qui sont ici examinés avec une précision minutieuse. L’angle d’attaque est celui du « curricolo razziale » dans les livres scolaires, à commencer par le Giannetto de Luigi Alessandro Parravicini : la définition des races se conforme aux théories successivement en vigueur au XIXe siècle, des « variétés humaines » de la Bible jusqu’à un classement hiérarchique de plus en plus rigide, lorsque le positivisme donne aux théories raciales son empreinte « scientifique », fondée tant sur la forme du crane et le profil facial que sur la psychologie ethnique, pour établir les niveaux de supériorité ou infériorité des races, qui passent de trois à cinq. Le corollaire de cette doctrine, souvent donnée à voir dans des tableaux et des compositions photographiques, est bien entendu la naturalisation du colonialisme de l’homme blanc sur les races inférieures, la suprématie étant toujours attribuée à la « race caucasienne », ou race européenne, sur les Africains. Une infériorité culturelle qui, d’après Gabrielli, se lit déjà en toutes lettres dans un apologue intitulé I negri e il libro, colporté sur une longue durée dans les livres de lecture courante, d’après lequel les causes de l’assujettissement des Noirs aux Blancs seraient leur avidité et leur ignorance.

      Au terme de ce long parcours à travers la didactique de la géographie, Gabrielli ne peut que constater la force et la durée de l’enracinement du paradigme racial dans l’enseignement italien, où le classement et la représentation des races a constitué un véritable « genre scolaire ». Une démonstration qui apparaît d’autant plus convaincante que cette étude s’appuie sur un apparat critique solide et sur une documentation très riche, notamment pour ce qui est des sources (le nombre de manuels de géographie et d’ouvrages scolaires repérés et consultés est considérable).

      https://journals.openedition.org/laboratoireitalien/1008?lang=it
      #manuels_scolaires