• #Malatesta #anarchisme #idéalisme #matérialisme #Liberté #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    ★ IDÉALISME ET MATÉRIALISME par Errico Malatesta (1924) - Socialisme libertaire

    Il a été mille fois constaté qu’avant d’atteindre la vérité, ou cette part de vérité relative qu’il peut atteindre selon les différents moments de son développement intellectuel et social, l’homme tombe généralement dans les erreurs les plus diverses en ne voyant les choses que sous un angle ou sous un autre et en passant pour ainsi dire d’un extrême à l’autre.

    C’est un phénomène de ce genre, et qui intéresse au plus haut point toute la vie sociale contemporaine, que je veux examiner ici (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2022/02/idealisme-et-materialisme.html

  • Philippe Descola, Bruno Latour et Ramsès II - La Hutte des Classes
    http://www.lahuttedesclasses.net/2022/11/philippe-descola-bruno-latour-et-ramses.html

    (...) j’avais souligné à quel point les positions philosophiques de l’anthropologue Philippe Descola, tout en se gardant de l’assumer trop clairement, ouvraient la porte à un relativisme dévastateur. Et je tentais de montrer que la manière dont il abordait sa classification des «  ontologies  » (le terme lui-même est tout sauf innocent) suggérerait qu’il n’est pas de représentation du monde plus juste, ou plus fidèle, qu’une autre. Il suffit d’un peu de logique pour comprendre que cette position revient à affirmer que la réalité elle-même n’existe pas indépendamment de l’idée qu’on s’en fait – même si, une fois encore, P. Descola se gardait bien de tirer cette conclusion explicitement.

    Or, ce pas avait été franchi sans ambages par son collègue et ami Bruno Latour, qui vient de décéder et qui était considéré depuis longtemps comme un intellectuel majeur par de nombreux chercheurs en sciences sociales (je crois nos collègues des sciences expérimentales globalement beaucoup moins sensibles à sa rhétorique, pour des raisons assez évidentes).

    Parmi les nombreux écrits de B. Latour, il en est un qui possède le mérite d’être bref, relativement simple, et de permettre à tout un chacun de juger des fruits que porte son arbre. Il s’agit d’un article paru en 1998 dans La Recherche, sous le titre «  Jusqu’où faut-il mener l’histoire des découvertes scientifiques  ?  », où l’auteur explique en substance que Ramsès II n’a pas pu mourir de la tuberculose étant donné que le bacille n’a été découvert par Koch qu’au 19e siècle. Je renvoie tous ceux, incrédules, qui pensent que j’invente, que je caricature ou que je déforme ses propos, à l’article en question, en y relevant notamment ce passage  :

    Avant Koch, le bacille n’a pas de réelle existence. Avant Pasteur, la bière ne fermente pas encore grâce à la Saccharomyces cerevisiae. (...) Affirmer, sans autre forme de procès, que Pharaon est mort de la tuberculose découverte en 1882, revient à commettre le péché cardinal de l’historien, celui de l’anachronisme .

    (...) on peut, et on doit, tout autant s’interroger sur les raisons qui font que des positions aussi manifestement absurdes exercent une fascination sur une large fraction du monde intellectuel. Tout comme pour la religion, la persistance (ou la résurgence) d’idées aberrantes ou réfutées depuis longtemps ne peut s’expliquer que par des causes étrangères à leur force de conviction propre  : ces idées satisfont un besoin, et possèdent une fonction sociale.

    #Philippe_Descola #Bruno_Latour #relativisme_généralisé #idéalisme_philosophique

    • Citons le texte de Latour, qui, de mon point de vue, ne dit rien de bien méchant.

      Jusqu’où faut-il mener l’histoire des découvertes scientifiques ?
      https://books.openedition.org/pressesmines/170

      On peut croire que Ramsès II crachait déjà des bacilles de Koch en postillonnant contre Moïse ; on ne peut le savoir avec certitude qu’en le faisant venir au Val de Grâce.

      C’est ce que le journaliste de Paris-Match a si bien compris : 3 000 ans plus tard, « nos savants » rendent enfin Ramsès II malade et mort d’une maladie découverte en 1882 et diagnostiquée en 1976.

      L’an – 1000 se compose, par exemple, d’un Pharaon mort de cause inconnue, et, à partir de l’année 1976, d’un Pharaon mort de cause parfaitement connue. Toutes les années – 1000 produites « à partir » de 1976 vont comporter ce trait nouveau : un Ramsès II dont la bouche était remplie de bacilles de Koch.

      L’an – 1000, solidement ancré, grâce au Val de Grâce, dans la médecine moderne, comprend dorénavant et jusqu’à preuve du contraire, un bacille qui causa la mort de son plus célèbre Pharaon.

    • Je crois qu’elle sert – et là est la clé de son succès – précisément à ne servir à rien. Son utilité consiste à permettre à qui l’endosse de se perdre dans les infinies circonvolutions et dans les faux-semblants d’une prétendue profondeur, sans jamais l’engager à quelque confrontation que ce soit avec le réel. Elle sert, par essence, à prendre des poses.

    • Ramsès II à Paris :

      Sa momie, gravement endommagée par des parasites, avait besoin d’une sérieuse restauration. Les savants français ont été choisis pour en être les maîtres d’œuvre.

      Où l’on voit que « Bruno » ne voyait que ce qu’il voulait voir, puisque ce n’est pas la tuberculose qui amenait le pharaon à Paris mais une exposition et des parasites.

      Donc @lyco, tout comme il fait dire à James des choses qu’il ne dit pas, Nono le sacro-saint, fait dire à Paris Match des choses qu’il ne dit pas et tous les graphiques du monde n’y changeront rien, dans le passé ou le présent, quel que soit le moment de la découverte (ou redécouverte donc) de ses raccourcis expéditifs ravageurs.

      Ce ne serait pas bien méchant, si certains milieux, notamment artistiques et culturels, ne lisaient pas de travers en plus, ses idées ou leurs succédanés pour achever une dépolitisation encore plus grande de ces espaces sociaux, et finir par mettre sur le même plan des chamans et des laboratoires d’analyses médicales. Ou dire que les virus ne sont qu’une question de point de vue.

      https://www.lhistoire.fr/rams%C3%A8s-ii-%C3%A0-paris

    • mais aussi sans doute @supergeante qu’il a récemment remis en cause son relativisme généralisé en raison d’un contexte de catastrophe écologique. en venir, par exemple, à évoquer Schmitt pour ne défendre la nécessité de ne pas rester neutre dans un polythéisme des valeurs où le climatonégationnisme (comme le déni de la pandémie) aurait non seulement une existence mais une légitimité.

      le souci, pour s’en tenir à un pragmatisme des effets, c’est que la réception fait l’oeuvre (d’où l’utilité du papier de Jeanpierre), et que des artistes aux académiques, des journalistes aux révolutionnaires (LM et d’autres), ça baigne dans un brouet de confusion qui crée des conflits superflus et nuisibles au lieu d’orienter une écologie politique consistante (cf. encore, le déni de la pandémie, entre autres).

    • Y’a beaucoup de choses à redire sur Latour, c’est dommage d’aller l’asticoter sur Ramses (j’étais sûr que c’était déjà sorti sur ST, mais j’ai dû rêver). Pour moi ça se résume à : Un événement datant de -1000 a été écrit de plusieurs façons depuis ; en 1976 on a fait une découverte importante sur cet événement qui ne nous fera plus l’écrire de la même façon ; cette découverte ne doit pas pour autant justifier de tout réécrire rétrospectivement, au risque d’aplatir l’histoire et d’en faire perdre la dimension sédimentaire. Ca me semble assez banal comme propos.

      Quand il dit : Grâce à la science moderne on sait maintenant avec certitude que Ramsès 2 est mort de la tuberculose, le gars conclut : Latour ne tient aucun compte des faits, il se fout de la réalité. Je comprends pas…

      Alors y’a cette phrase citée qui vient du début du texte de Latour :

      Affirmer, sans autre forme de procès, que Pharaon est mort de la tuberculose découverte en 1882, revient à commettre le péché cardinal de l’historien, celui de l’anachronisme.

      L’important là-dedans c’est « sans autre forme de procès ». Bien sûr que les petits gènes du bacille de Koch n’ont pas attendu Koch pour avoir une existence matérielle. Ce serait en effet stupide de dire le contraire (et c’est pour ça que personne ne dit le contraire – vaut toujours mieux partir du principe que personne n’est stupide). Mais Latour rejette cette idée que l’action des scientifiques ne consiste qu’à lever le voile sur une réalité déjà là à côté de nous. Pas parce qu’il n’y a rien à côté de nous, mais parce que les scientifiques ne lèvent pas de voile – ils produisent des faits. Et c’est bien plus compliqué. (C’est d’ailleurs parce qu’il sait que c’est plus compliqué qu’il met en valeur la découverte scientifique faite au val de grâce - c’est aussi pour ça qu’il ne discute pas les faits scientifiques, qu’il fait confiance à l’institution et qu’il prône le recours positif à l’argument d’autorité, etc.) Et ces faits ont une histoire, etc.

      Bref, je vois pas où ça peut se résumer à « tout se vaut » ou « tout n’est qu’une question de point de vue ».

      Par contre je sais que sur seenthis y’a plein de critiques intéressantes de Latour (le Latour écolo dernière période), par exemple ce très bon texte de LM (j’arrange pas mon cas) : https://seenthis.net/messages/699971

      ... où d’autres, de Frédéric Neyrat ou Andréas Malm :
      https://seenthis.net/messages/492604
      https://seenthis.net/messages/772354

    • De même qu’il n’y a de visible qu’indexé à un point de vue, il n’y a de vrai qu’ancré dans des épreuves et dans les réseaux qui le soutiennent : il n’y a de vérité que conjonctive.

      Nous touchons ici au cœur du malentendu que Bruno Latour a suscité au cours de sa carrière, à savoir son « relativisme ». On le lui a reproché au point de le faire passer pour un mystificateur. Pourtant, loin de s’en défendre, il revendiquait ce relativisme – « le contraire est l’absolutisme », avait-il pour habitude de rétorquer. Le quiproquo était parfait : lui et ses détracteurs ne s’accordaient pas même sur la signification du terme « relativisme ».

      #Dominique_Linhardt, « No Sociology ! »
      https://revuepragmata.wordpress.com/les-numeros/6-2023

  • Im Wald. Eine Kulturgeschichte

    Der Wald – seit Jahrhunderten von Menschen genutzt – wird mit der wachsenden Industrialisierung ab dem 19. Jahrhundert zunehmend zerstört. Bald treten Persönlichkeiten wie Paul Sarasin und später Bruno Manser hervor und machen sich für den Erhalt des Waldes stark. Die Ausstellung zeigt unser Verhältnis zum Wald auch durch Darstellungen in Literatur und Kunst: einst von den Romantikern als Rückzugsort von der Zivilisation überhöht, wird der Wald von Künstlerinnen und Künstlern heute im Zeichen des Klimawandels thematisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=a0xqeOi1ivw&feature=emb_logo


    https://www.landesmuseum.ch/wald
    #forêt #exposition #Zurich #géographie_culturelle #histoire_culturelle #destruction #protection #utilisation #idéalisation

    • Ist der Wald noch zu retten?

      Die Beziehung der Menschen zum Wald hat sich in den letzten Jahrhunderten gewandelt. Dass dies sowohl Kultur als auch Kunst beeinflusst, zeigt die Ausstellung «Im Wald – Eine Kulturgeschichte» im Landesmuseum Zürich.

      Seit Urzeiten wird der Wald von den Menschen genutzt. Durch die Pandemie hat er in unserer Gesellschaft neue Wertschätzung erhalten. Die Reisebeschränkungen führten dazu, dass der Wald als Ort der Erholung vermehrt aufgesucht wurde. Das soeben veröffentlichte Waldmonitoring, eine periodisch durchgeführte Bevölkerungsumfrage bestätigt, dass der Wald bei der Bevölkerung beliebt und wichtig ist und man sich um ihn sorgt.

      Die Ausstellung präsentiert in fünf Kapiteln unterschiedliche Aspekte des Waldes, von der Abholzung und Nutzung, über die künstlerische Darstellung, den Naturschutz bis zur Bedeutung des Waldes heute. Im Innenhof des Landesmuseums kann man sich auf die Holzbank der Arena für einen Baum setzen mit Blick auf den abgestorbenen Birnbaum im Zentrum und darüber sinnieren. Der in Basel arbeitende Künstler Klaus Littmann hat diese Kunstintervention als Mahnmal für die Zerstörung der Natur durch den Menschen sowie als visueller Appell zum Handeln gestaltet.

      Der erste Teil der Ausstellung gibt einen historischen Rückblick auf die Waldnutzung von den archäologischen Epochen bis zum 19. Jahrhundert. Schon die Römer holzten grosse Teile des Mittelmeerraumes für den Schiffbau ab, aber auch um ihre Bäder zu beheizen. Der Siedlungsbau im Mittelalter ging ebenso auf Kosten des Waldes. Und bis heute ist der Gebrauch von Holz als Brennstoff, Baustoff und Werkstoff zur Herstellung zahlreicher Gebrauchsgegenstände, auch von Papier, nie aus dem Alltag verschwunden.

      Ein weiterer Teil der Ausstellung ist der künstlerischen Darstellung des Waldes gewidmet. Ende des 18. und im frühen 19. Jahrhundert entdecken Künstler den Wald als Bildmotiv, entwurzelte Tannen zeigen ihn als romantisch-idealisierte Wildnis. Je mehr der Wald infolge der Industrialisierung zerstört wird, desto überhöhter erscheint er in der Kunst und Literatur. Viele Maler arbeiten nun im Freien, wie etwa in Frankreich die Schule von Barbizon im Wald von Fontainebleau oder der Luzerner Robert Zünd, der den Wald in beinahe fotorealistischer Manier wiedergibt. In der Literatur erhält der Wald zudem auch einen drohenden Aspekt, etwa in den Märchen der Gebrüder Grimm.

      Im 20. Jahrhundert distanzieren sich Künstlerinnen und Künstler vom Gegenständlichen und experimentieren mit dem Material, bis der Aktionskünstler Joseph Beuys den Weg für eine neue Form der politischen Kunst ebnet. 1972 ruft er mit 50 Kunststudierenden zur Rettung des Waldes auf, 1982 lässt er im Rahmen der documenta 7 in Kassel 7000 Eichen pflanzen. Der Wald symbolisiert nun den Kampf für Natur- und Umweltschutz.

      Zeitgenössische Kunstschaffende reagieren auf den Klimawandel und die wirtschaftliche Ausbeutung der Natur. So ist etwa vom Schweizer Fotografen Guido Baselgia aus seinem jüngsten Werkzyklus Als ob die Welt zu vermessen wäre der grösste Baum des Regenwaldes, der Ceibo, zu sehen, ebenso Werke von Franz Gertsch oder von Thomas Struth. Und Denise Bertschi verweist mit Helvécia, Brazil, 2017-2022 auf den Zusammenhang von Abholzung, Waldnutzung und Sklavenarbeit.

      Mit der Industrialisierung im 19. Jahrhundert steigt der Bedarf an Holz so exzessiv, dass die riesigen kahlen Flächen in den Berggebieten vermehrt zu Murgängen und Lawinen führen. Die Übernutzung und Zerstörung der Waldgebiete bringt gegen Ende des 19. Jahrhunderts die Idee eines Schweizerischen Nationalparks hervor, gefördert vom Bündner Forstingenieur Johann Wilhelm Coaz und dem Basler Naturforscher Paul Sarasin. 1914 wird der erste Nationalpark im Gebiet des Ofenpasses eröffnet.

      Im 20. Jahrhundert rückt der Regenwald ins Bewusstsein. 1945 reisen Armin Caspar und die Künstlerin Anita Guidi in das Amazonas-Gebiet, um auf die Wälder und ihre Bewohnerinnen und Bewohner aufmerksam zu machen. 50 Jahre später bezahlt Bruno Manser seinen Kampf gegen die Abholzung in Malaysia mit seinem Leben.

      Das letzte Kapitel ist der heutigen Bedeutung des Waldes gewidmet. Dank der Aufforstung sind rund 30 Prozent der weltweiten Landoberfläche mit Wald bedeckt. Doch durch Abholzung, Brände und Klimawandel werden laufend grosse Waldflächen vernichtet. Und so bleibt am Ende der Ausstellung die Frage: Ist der Wald noch zu retten?

      https://seniorweb.ch/2022/03/22/ist-der-wald-noch-zu-retten

    • Beschüt­zer des Regenwalds

      #Bruno_Manser war einer der ersten Umwelt-Aktivisten und kämpfte mit spektakulären Protesten gegen die Abholzung des Regenwalds. Das brachte ihm Bewunderung, aber auch Probleme mit den Behörden ein.

      Als Bruno Manser mit seinen Anhängerinnen und Anhängern im März 1993 auf dem Bundesplatz sieben Pullover für die Bundesrätin und die Bundesräte strickt, wird er von vielen Gesinnungsgenossen und linken Politiker/innen belächelt: Solche Aktionen sind zwar nicht ganz neu, aber noch sind Extinction Rebellion oder Fridays for future in weiter Ferne. Erst «Greenpeace» wagt zu dieser Zeit schon symbolträchtige und medial wirkungsvolle Aktionen. Natur- und Umweltschutz sind noch nicht zuoberst auf den Traktandenlisten der Bundesrats-Parteien.

      Und da sitzt er vor dem Bundeshaus, strickt Pullover und tritt in einen Hungerstreik, um einen Importstopp von Tropenholz aus Malaysia zu erreichen. Warum hat es ihm gerade der Regenwald in Sarawak / Borneo angetan? Wäre es nicht auch mit einem Wald in der Nähe gegangen? Oder einer kleineren Insel?

      Bruno Manser wächst in einfachen Verhältnissen in Basel auf. Nach der Maturität verbringt er mehrere Jahre auf der Alp und führt ein entbehrungsreiches und bescheidenes Leben wider dem Konsumzwang und den Verlockungen der Wohlstandsgesellschaft. Er sucht ein eremitisches Dasein, stellt alle Werkzeuge selbst her und härtet sich ab. Als sein Hund stirbt, beschliesst er, endlich nach Ostasien zu reisen.

      Die Penan in Sarawak faszinieren Manser, er begeistert sich für ihre nomadische Lebensweise – auf der Suche nach dem Urtümlichem, dem einfachen Leben in Respekt vor der Natur und dem Menschen. Er will helfen, ihnen das Schicksal der amerikanischen Ureinwohner zu ersparen. 1984 reist er erstmals nach Sarawak und wird jäh mit der harten Realität konfrontiert: Die malayische Holzindustrie zerstört die Wälder und entreisst den Penan die Lebensgrundlage. Bruno Manser widmet fortan sein Leben dem Kampf gegen die Abholzung und für die Penan. Diesen Kampf führt er mit damals neuen Methoden: Er wird Berufs-Aktivist. Zwar schenken ihm die Schweizer Medien einige Beachtung, aber so ganz warm werden weder Medien noch die politischen Parteien mit ihm. «Etwas übertrieben», so finden manche Zeitgenossen.

      Als er sich 1996 für die Aktion «Fünf vor zwölf» an der Seilbahn Kleines Matterhorn in die Tiefe fahren lässt, um so auf den Schutz des Klimas aufmerksam zu machen, wird er zwar von RTL gefilmt, die Schweizer Presse hingegen beachtet ihn kaum: einzig dem Walliser Boten ist die Aktion einige Zeilen wert. Es ist ein medialer Flopp. Auch dass Warner Brothers Bruno Mansers Leben verfilmen will, nimmt hierzulande kaum jemand zu Kenntnis. Bruno Manser lehnt die Verfilmung seines Lebens schliesslich zwar ab, behält den bereits bezahlten Vorschuss aber trotzdem – für seinen Kampf. Der erste grössere Spielfilm über Bruno Manser kommt erst 2019 in die Kinos – viele Jahre nach seinem Tod.

      Warum aber wurde Bruno Manser seiner Zeit nicht zur Lichtfigur ähnlich wie Greta Thunberg im Kampf gegen Umweltzerstörung und die Abholzung der Wälder? Seine Aktionsformen waren nicht nur radikal und mutig, sondern boten auch Stoff für die Medien: Er kletterte ebenso am Brüsseler Münster wie am Bundeshaus in Bern hoch und entfaltete Transparente mit eindringlichen Mahnungen. Als Klaus Schwab ihn 2000 nicht ans WEF einlud, glitt er mit einem Gleitschirm vom Jakobshorn auf Davos hinunter und enthüllte ein Transparent «Safe the Rainforest». Die Polizei verhaftete ihn sogleich. Manser scheute keinen Auftritt, war redegewandt und gab sich kämpferisch. Warum also blieb nicht mehr Ruhm für ihn übrig? Warum wurde er noch immer belächelt? Kam er zu früh?

      Als er seinen Kampf beginnt, ist die erste Welle der Umweltbewegung abgeklungen, der Kampf gegen neue Atomkraftwerke gewonnen, die Gewässer wieder sauberer und das Waldsterben zwar 1983 akut, später aber ad acta gelegt. Die Klimaerwärmung war zwar längst erkannt und wissenschaftlich belegt, doch noch ist keine Rede von der drohenden Zerstörung unseres Planeten. Noch streiken die Schülerinnen nicht und noch liegt kein Klimabericht der IPPC vor (dieser erscheint erstmals 1990). Zwar hat bereits 1972 der Club of Rome eindringlich vor Bevölkerungswachstum und Ressourcenknappheit gewarnt, aber noch sind die Grünen der ersten Stunde mit sich selbst beschäftigt. Und in diesen 1980/90er-Jahren taucht Bruno Manser auf und berichtet aus einem fernen Land, das man auf Anhieb kaum auf dem Globus finden konnte. Eine Ungeheuerlichkeit, die zunächst nichts mit der Schweiz zu tun hat. Vermeintlich. Die soeben frisch gewählte Bundesrätin Ruth Dreifuss jedoch zeigt bemerkenswerte Weitsicht: Sie setzt sich neben ihm auf dem Bundesplatz und strickt einige Maschen mit ihm mit. Welche Bundesrätin oder Bundesrat hätte es ihr gleichgetan?

      https://blog.nationalmuseum.ch/2022/04/bruno-manser-regenwald

  • Il racconto dell’omicidio di #Agitu_Ideo_Gudeta evidenzia il razzismo democratico dei media italiani

    L’imprenditrice #Agitu Ideo Gudeta è stata uccisa il 29 dicembre nella sua casa a #Frassilongo, in provincia di Trento. Da subito si è ipotizzato si trattasse dell’ennesimo femminicidio (72 donne dall’inizio del 2020), anche in ragione del fatto che in passato la donna era stata costretta a querelare un uomo per #stalking. In quell’occasione Gudeta aveva chiesto di considerare l’aggravante razziale, dato che l’uomo, un vicino di casa, la chiamava ripetutamente “negra”, ma il giudice aveva respinto la richiesta del suo avvocato. Il giorno successivo all’omicidio, il suo dipendente #Adams_Suleimani, – un uomo ghanese di 32 anni – ha confessato il crimine, aggravato dal fatto che l’ha violentata mentre era agonizzante. Il movente sarebbe un mancato pagamento.

    Gudeta era nata ad Addis Abeba, in Etiopia, 42 anni fa. Non era più una “ragazza”, come hanno scritto alcune testate. La sua prima permanenza in Italia risale a quando aveva 18 anni, per studiare nella facoltà di Sociologia di Trento. Era poi tornata in Etiopia, ma nel 2010 l’instabilità del Paese l’ha costretta a tornare in Italia. Nello Stato africano si è interrotto solo pochi giorni fa il conflitto tra il Fronte di Liberazione del Tigré e il governo centrale etiope – i tigrini sono una minoranza nel Paese, ma hanno governato per oltre trent’anni senza far cessare gli scontri tra etnie – cha ha causato violazioni dei diritti umani, massacri di centinaia di civili e una grave crisi umanitaria.

    Proprio le minacce dei miliziani del Fronte di Liberazione avevano spinto Agitu Ideo Gudeta a tornare in Italia. La donna aveva infatti denunciato le politiche di #land_grabbing, ossia l’accaparramento delle terre da parte di aziende o governi di altri Paesi senza il consenso delle comunità che le abitano o che le utilizzano per mantenersi. Per questo motivo il governo italiano le ha riconosciuto lo status di rifugiata. In Trentino, dove si era trasferita in pianta stabile, ha portato avanti il suo impegno per il rispetto della natura, avviando un allevamento di ovini di razza pezzata mochena, una specie autoctona a rischio estinzione, e recuperando alcuni ettari di terreni in stato di abbandono.

    Il caseificio che aveva aperto rivelava già dal nome – La capra felice – il suo credo ambientalista e il suo antispecismo, ricevendo riconoscimenti da Slow Food e da Legambiente per l’impegno promosso con la sua azienda e il suo negozio. Agitu Ideo Gudeta era un nome noto nel movimento antirazzista italiano, ma oggi viene usata – persino dai Verdi – per presentare il Trentino come terra di accoglienza, in un tentativo di nascondere la xenofobia di cui era oggetto. Le origini della donna e del suo assassino stupratore sono sottolineate da tutti e precedono la narrazione della violenza, mettendola in secondo piano, salvo evidenziarla in relazione alla provenienza dell’omicida, che per una volta non è un italiano, né un compagno o un parente.

    Alla “ragazza” è stata affibbiata in tutta fretta una narrazione comune a quella che caratterizza altre donne mediaticamente esposte, come le attiviste Greta Thunberg e Carola Rackete, la cooperante Aisha Romano o la giornalista Giovanna Botteri, basata su giudizi e attacchi basati perlopiù su fattori estetici. Razzismo, sessismo e classismo si mescolano in questa storia in cui la violenza – quella del vicino di casa, quella del suo assassino, quella del governo etiope – rischiano di rimanere sullo sfondo, in favore del Grande gioco dell’integrazione. A guidarlo è come sempre un trionfalismo tipico dei white saviour (secondo una definizione dello storico Teju Cole del 2012), come se esistesse un colonialismo rispettabile: insomma, in nome della tolleranza, noi italiani doc abbiamo concesso alla donna un riparo da un Paese povero, di una povertà che riteniamo irrimediabile. Usiamo ormai d’abitudine degli automatismi e un lessico che Giuseppe Faso ha definito razzismo democratico, in cui si oppongono acriticamente migranti meritevoli a migranti immeritevoli, un dualismo che sa vedere solo “risorse” o “minacce all’identità nazionale”.

    Così il protagonismo di Agitu Ideo Gudeta viene improvvisamente premiato, trasformando lei in una migrante-eroina e il suo aguzzino nel solito stupratore non bianco, funzionale solo al “Prima gli italiani”. Ma parlare di Agitu Ideo Gudeta in termini di “integrazione” è un insulto alla sua memoria. Considerarla un simbolo in questo senso conferma che per molti una rifugiata sarà rifugiata per sempre e che una “migrante” non è altro che una migrante. La nostra stampa l’ha fatto, suggerendo di dividere gli immigrati in buoni e cattivi, decorosi e indecorosi, e trattando i lettori come se fossero tutti incapaci di accogliere riflessioni più approfondite.

    Parallelamente però, un governo che come i precedenti accantona la proposta di legge sulla cittadinanza favorisce un racconto privo di sfumature, che rifiuta in nome di una supposta complessità non affrontabile nello sviscerare questo tema. Forse se avessimo una legge sulla cittadinanza al passo con i tempi, e non una serie di norme che escludono gli italiani di seconda generazione e i migranti, potremmo far finalmente progredire il ragionamento sulla cosiddetta convivenza e sulla coesione sociale ed esprimerci con termini più adeguati. Soprattutto chi è stato in piazza a gridare “Black Lives Matter”, “I can’t breathe” e “Say Their Names” oggi dovrebbe pretendere che la notizia di questo femminicidio venga data diversamente: in Trentino una donna di nome Agitu Ideo Gudeta è stata uccisa e violentata. Era diventata un’imprenditrice di successo nel settore caseario dopo essersi opposta alle politiche di land grabbing in Etiopia. Era un’attivista e un’ambientalista molto conosciuta. Mancherà alla sua comunità.

    https://thevision.com/attualita/agitu-gudeta-razzismo

    #féminicide #racisme #Italie #meurtre #femmes #intersectionnalité #viol #réfugiés #accaparement_des_terres #Trentin #éleveuse #élevage #Pezzata_Mòchena #chèvrerie #chèvres #La_capra_felice #xénophobie
    #white_saviour #racisme_démocratique
    –-

    Le site web de la #fromagerie de Agitu Ideo Gudet :


    http://www.lacaprafelice.com

    –------------------

    NB :
    Grâce à une amie qui connaissait Agitu je viens de connaître une autre facette de cette histoire. Un drame dans le drame, dont je ne peux/veux pas parler ici.

    • Murdered Agitu Ideo Gudeta, an example of environmental preservation and female entrepreneurship in Italy.

      Agitu was found dead in her home in #Val_dei_Mocheni, Trentino, Italy. The entrepreneur and shepherdess from Ethiopia would turn 43 on January 1st.
      An employee of her company confessed the murder followed by rape.

      One of the main news in the Italian media, the murder of Agitu brought much indignation. Especially among women. In Italy, a woman is murdered every three days, according to a report from Eures.

      “When will this massacre of women end? When? Today, feminicide has extinguished the smile of a dear and sweet sister. Rest in peace Agitu. We will miss you a lot”, twitted the Italian writer with SomaIi origin Igiaba Sciego.

      Agitu, originally from Addis Ababa, was born into a tribe of nomadic shepherds. She went to Rome to study Sociology when she was 18 years old and returned to Ethiopia. However, she left her country again in 2010, fleeing threats for her commitment by denouncing “land grabbing” by multinationals.

      In Italy, in Valle dei Mocheni, Trentino, she began to preserve a goat species in extinction, the #Mochena goat.

      An example of female entrepreneurship, she set up the company “La capra felice” (The happy goat) producing cheeses and cosmetic products with goat’s milk.

      She has become an example of organic and sustainable production.

      Agitu’s work has been recognized throughout Italy, her story published in many medias, she attended different events and has been rewarded for her commitment to preserving goats and her production of organic products. One of the awards was the Slow Cheese Resistenza Casearia award, in 2015.

      It was not the first time that Agitu had her life under threat in the hands of men. She publicly denounced her neighbour for stalking, racially motivated threats and aggression. For months she was threatened by a man and one of the reasons was that she offered work and apprenticeship for refugees from African origins. “This neighbour does not like the colour of our skin and does what it can to create confusion,” she said at an interview.

      On December 29, her life was taken by a man who worked for her, shepherding her goats. According to him, for financial reasons. The man confessed to the crime and also revolted that he had committed rape after the attack. The man beat her in her head with a hammer. He was arrested.

      Agitu was found lifeless after friends called the police because they thought it was strange that she didn’t come to a meeting and didn’t answer the phone.

      The murder is a tragic end for a woman who brought so many good things into the world.

      Until when will we lose our sisters to violence?

      Rest in peace Agitu. We will never forget your legacy.

      https://migrantwomenpress.com/agitu-ideo-gudeta-murdered/amp/?__twitter_impression=true

      #montagne

    • Grâce à une amie qui connaissait Agitu je viens de connaître une autre facette de cette histoire. Un drame dans le drame, dont je ne peux/veux pas parler ici.

    • Le féminicide d’Agitu Ideo Gudeta choque l’Italie

      Ce 29 décembre, Agitu Ideo Gudeta, une réfugiée éthiopienne de 42 ans, a été retrouvée morte à son domicile, dans le nord de l’Italie, annonce La Repubblica. Elle était connue dans tout le pays grâce à son activité, couronnée de succès, d’éleveuse de chèvres et avait été à de nombreuses reprises médiatisée.

      Une célèbre bergère

      Selon le quotidien local Il Dolomiti, Agitu Gudeta était devenue « la bergère la plus célèbre des vallées du Trentin ». Et son histoire n’était pas banale. En 2010, elle avait dû fuir l’Éthiopie à cause de son activité de militante environnementaliste. Elle subissait des menaces de poursuites judiciaires et des menaces de mort car elle s’opposait à l’accaparement des terres par certaines multinationales.

      A 30 ans, toute seule dans un nouveau pays et dans la région réputée inhospitalière du Trentin, elle avait commencé une autre vie, avec ses 180 chèvres et sa propre entreprise prospère de fromages bio baptisée « La Capra Felice », la chèvre heureuse. Elle avait choisi de protéger une espèce rare, la chèvre Mochena, qui survit dans cette vallée isolée.
      Insultes et menaces racistes

      Avec sa réussite, c’est à d’autres menaces qu’elle avait dû faire face : des menaces et insultes racistes de la part de ses voisins. Elle avait été agressée physiquement également. Elle avait porté plainte contre l’un d’eux qui avait été condamné en janvier à 9 mois sous liberté conditionnelle.

      https://www.youtube.com/watch?v=CF0nQXrEJ30&feature=emb_logo

      https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_le-feminicide-d-agitu-ideo-gudeta-choque-l-italie?id=10664383

    • Trentino, uccisa in casa Agitu Gudeta, la rifugiata etiope simbolo dell’integrazione

      Scappata dal suo Paese, aveva fondato l’azienda agricola «La capra felice» nella Valle dei Mocheni dove allevava animali a rischio di estinzione.

      L’hanno trovata senza vita all’interno della sua casa di Frassilongo (Trentino), colpita con violenza alla testa. Un omicidio, hanno confermato i carabinieri che nel tardo pomeriggio sono giunti sul posto, chiamati dai vicini e stanno lavorando per ricostruire l’accaduto.

      È finito così - forse con un colpo di martello - il sogno di Agitu Ideo Gudeta, pastora etiope che avrebbe compiuto 43 anni il giorno di Capodanno e che si era data l’obiettivo di salvare dall’estinzione (e anche dagli attacchi dell’orso) la capra mochena, una specie che sopravvive in una valle isolata della Provincia di Trento dove la donna aveva trovato casa.

      Ma il suo problema - aveva denunciato un paio di anni fa - più che gli orsi erano i vicini: «Mi insultano, mi chiamano brutta negra, dicono che me ne devo andare e che questo non è il mio posto» aveva denunciato ai carabinieri, raccontando anche pubblicamente la sua storia. Le indagini perà si concentrerebbero su un giovane africano dipendente dell’azienda ’La Capra Felice’. A quanto pare, l’uomo - che non è quello che l’aveva minacciata ed aggredita - avrebbe avuto dissidi con Agitu per motivi economici. A dare l’allarme ai carabinieri sono stati alcuni vicini a loro volta chiamati da un uomo con il quale la vittima aveva un appuntamento al quale non si era presentata.

      Sul caso delle minacce arrivò la solidarietà del presidente della giunta provinciale, all’epoca Ugo Rossi: «Il fatto che Agitu, da rifugiata, abbia avviato la sua attività agricola sul nostro territorio dimostra che il Trentino crede nell’accoglienza e nella solidarietà». Una storia di minacce e danneggiamenti, finita in tribunale con la condanna a 9 mesi per lesioni di un uomo del posto che aveva sempre liquidato la faccenda come una lite fra vicini: «Il razzismo non c’entra». La donna quindi aveva ripreso a girare i mercati del Trentino per vendere i prodotti realizzati con il latte delle sue cinquanta capre, con il furgone che sulla fiancata riportava il nome dell’azienda agricola: «La capra felice».

      Agitu Gudeta era fuggita in Italia nel 2010 e aveva ottenuto lo status di rifugiata e dopo qualche anno era riuscita ad avviare la sua azienda agricola a Frassilongo scommettendo sulle capre mochene. Nel 2017 aveva partecipato all’incontro «Donne anche noi», raccontando la sua storia di migrante arrivata in Italia. Originaria della capitale Addis Abeba, era stata costretta a lasciate l’Etiopia perché a causa del suo impegno contro l’accapparramento delle terre da parte di alcune multinazionali era stata oggetto di minacce di morte.

      https://www.repubblica.it/cronaca/2020/12/29/news/trentino_trovata_morta_agitu_gudeta_donna_42enne_simbolo_di_integrazione_

    • Tributes paid to Ethiopian refugee farmer who championed integration in Italy

      Agitu Ideo Gudeta, who was killed on Wednesday, used abandoned land to start a goat farming project employing migrants and refugeesTributes have been paid to a 42-year-old Ethiopian refugee and farmer who became a symbol of integration in Italy, her adopted home.

      Agitu Ideo Gudeta was attacked and killed, allegedly by a former employee, on her farm in Trentino on Wednesday.

      Gudeta had left Addis Ababa in 2010 after angering the authorities by taking part in protests against “land grabbing”. Once in Italy, she tenaciously followed and realised her ambition to move to the mountains and start her own farm. Taking advantage of permits that give farmers access to abandoned public land in depopulated areas, she reclaimed 11 hectares (27 acres) around an old barn in the Mòcheni valley, where she founded her La Capra Felice (The Happy Goat) enterprise.

      Gudeta started with a herd of 15 goats, quickly rising to 180 in a few years, producing organic milk and cheese using environmentally friendly methods and hiring migrants and refugees.

      “I created my space and made myself known, there was no resistance to me,” she told Reuters news agency that year.

      “Agitu brought to Italy the dream she was unable to realise in Ethiopia, in part because of land grabbing,” Gabriella Ghermandi, singer, performer, novelist and friend of Gudeta, told the Guardian. “Her farm was successful because she applied what she had learned from her grandparents in the countryside.

      “In Italy, many people have described her enterprise as a model of integration. But Agitu’s dream was to create an environmentally sustainable farm that was more than just a business; for her it also symbolised struggle against class divisions and the conviction that living in harmony with nature was possible. And above all she carried out her work with love. She had given a name to each one of her goats.”

      In a climate where hostility toward migrants was increasing, led by far-right political leaders, her success story was reported by numerous media outlets as an example of how integration can benefit communities.

      “The most rewarding satisfaction is when people tell me how much they love my cheeses because they’re good and taste different,” she said in an interview with Internazionale in 2017. “It compensates for all the hard work and the prejudices I’ve had to overcome as a woman and an immigrant.”

      Two years ago she received death threats and was the target of racist attacks, which she reported to police, recounting them on her social media posts.

      But police said a man who has confessed to the rape and murder of the farmer was an ex-employee who, they said, allegedly acted for “economic reasons”.

      The UN refugee agency said it was “pained” by Gudeta’s death, and that her entrepreneurial spirit “demonstrated how refugees can contribute to the societies that host them”.

      “Despite her tragic end, the UNHCR hopes that Agitu Ideo Gudeta will be remembered and celebrated as a model of success and integration and inspire refugees that struggle to rebuild their lives,” the agency said.

      “We spoke on the phone last week’’, said Ghermandi. “We spent two hours speaking about Ethiopia. We had plans to get together in the spring. Agitu considered Italy her home. She used to say that she had suffered too much in Ethiopia. Now Agitu is gone, but her work mustn’t die. We will soon begin a fundraising campaign to follow her plan for expanding the business so that her dream will live on.”

      Gudeta would have turned 43 on New Year’s Day.

      https://www.theguardian.com/global-development/2021/jan/01/tributes-paid-to-ethiopian-refugee-farmer-who-championed-integration-in

    • Dalla ricerca di eroi alla costruzione di progetti comunitari. Perché è importante cambiare narrazione

      Del bisogno di eroi

      La storia del passato, così come la cronaca quotidiana, pullula di storie di eroi che troneggiano nell’immaginario collettivo. Quello di eroi ed eroine è un bisogno antico, che riflette la necessità di costruire cognitivamente il mondo reale per mezzo di narrative che ci permettano di affidare ruoli e connotati chiari a singoli individui e gruppi sociali, soddisfacendo il nostro bisogno di certezze che affonda le radici tanto nella mitologia classica quanto nel pensiero cristiano e che sostengono la costruzione della nostra moralità culturale e senso dell’etica.

      Si tratta però di un bisogno che è ancora largamente presente nelle società contemporanee, a dispetto dei progressi indotti dal processo di formazione del diritto moderno, che ha portato a distinguere in maniera netta tra ciò che è lecito e ciò che lecito non è. Questo processo non è infatti riuscito, se non in astratto attraverso artifici teorici, a superare la dimensione individualistica (Pisani, 2019). Di qui il perdurare del bisogno di eroi, che continua a essere percepito come rilevante perché offre un’efficace e facile via di fuga. Consente, talvolta inconsapevolmente, di banalizzare situazioni e fenomeni complessi, interpretarli in maniera funzionale alla nostra retorica e giustificare l’inazione.

      Se l’obiettivo è però innescare profondi cambiamenti sociali all’insegna di una maggiore giustizia sociale e lotta alle profonde disuguaglianze del nostro tempo, allora non è di singoli eroi che si dovrebbe andare alla ricerca, ma di una diversa narrazione che faccia assegnamento sull’impegno autentico delle comunità. Comunità locali che sono sempre più chiamate a svolgere un ruolo rilevante nella costruzione sia di sistemi di welfare di prossimità, sia di nuovi modelli di produzione a larga partecipazione, in risposta a una pluralità di bisogni e sfide incompiute che spaziano dall’inclusione di persone vulnerabili fino alla gestione di beni comuni come la salute, il territorio, l’energia.[1]

      Quest’articolo prende le mosse da una convinzione di fondo. Nonostante il ruolo importante che svolgono nel generare benessere sociale, le comunità locali stentano ad essere riconosciute come protagoniste di un processo di cambiamento.

      Responsabile della loro scarsa visibilità e incisività non è solo l’insufficiente riconoscimento politico, ma anche una narrazione incoerente di cui si fanno sovente portatrici anche le organizzazioni di terzo settore che gli interessi delle comunità promuovono. Una narrazione spesso incentrata sul culto di singole personalità che, mettendo in ombra l’ancoraggio comunitario, rischia di incrinare l’impatto generativo del terzo settore.

      Dopo una riflessione sul perché bisognerebbe diffidare delle narrazioni idealizzate e sugli effetti del pathos degli eroi, l’articolo si sofferma su un caso specifico, quello di Agitu Ideo Gudeta, assassinata sul finire del 2020 da un suo collaboratore. Quindi, prendendo le mosse da questa drammatica vicenda, gli autori si soffermano sulle ragioni che farebbero propendere per la sostituzione degli eroi con progetti collettivi, sollecitando le organizzazioni di terzo settore, in primis, a cambiare narrazione.
      Pathos degli eroi

      Gli esempi di persone, professionisti e politici che sono stati idealizzati in virtù di reali o presunti talenti o gesta sono molteplici e coinvolgono frange della società civile – sia conservatrici e reazionarie, sia progressiste – così come il mondo della politica. Eroi che, spesso in virtù di altrettante semplificazioni, da figure mitologiche sono stati di punto in bianco trasformati in demoni o in capri espiatori, lasciando volutamente in ombra la complessità dei contesti, le relazioni, le fragilità, le emozioni e i comportamenti, spesso controversi, che accompagnano ogni essere umano, sia nei momenti di gloria, sia in quelli più bui.

      Nell’ambiente conservatore spicca la parabola di Vincenzo Muccioli, santificato negli anni ’80 come salvatore di migliaia di giovani spezzati dall’eroina, e poi demonizzato dai mezzi di informazione, prescindendo da un’analisi approfondita della sua controversa iniziativa. Tra gli esempi di persone e professionisti che sono stati santificati e poi travolti da un’onda di retorica colpevolista vi sono gli infermieri e i medici, celebrati come supereroi allo scoppio della pandemia Covid-19, passati nel secondo lockdown ad essere additati come appestati e untori, quando non complici di una messa in scena.[2]
      Emblematico è anche il caso dei volontari, portati puntualmente alla ribalta della cronaca come angeli durante catastrofi e crisi naturali, per poi svanire nel nulla in tempi non emergenziali, a dispetto del loro prezioso contributo quotidiano per migliorare la qualità della vita delle persone più vulnerabili.[3]
      Con riferimento all’ambiente più militante e progressista si distingue Mimmo Lucano, ex sindaco di Riace, passato dall’essere innalzato a mito dell’accoglienza dalla stampa e dal sistema SPRAR, in virtù dell’esperienza pionieristica sperimentata dal suo Comune, a essere abbandonato e attaccato da una parte dei media. Il cambio di atteggiamento nei confronti di Lucano coincide con la controversa vicenda giudiziaria che lo vede coinvolto per favoreggiamento dell’immigrazione e per la gestione di progetti di accoglienza, dopo che il suo Comune è stato per anni pressato dal Viminale e dalla Prefettura affinché ospitasse un gran numero di richiedenti asilo, rifiutati da altri progetti di accoglienza (Procacci, 2021). Nel mondo della politica istituzionale primeggia l’attuale santificazione di Mario Draghi, acclamato come unico possibile salvatore di un Paese al collasso dopo essere stato considerato un simbolo dei poteri finanziari forti negli anni della crisi economica globale (Dominjanni, 2021).
      Perché diffidare degli eroi?

      Le ragioni che portano a diffidare degli eroi sono molteplici. I riflettori accesi esclusivamente sulla dimensione dell’eccellenza[4]
      distolgono l’attenzione da tutto ciò che condiziona le azioni dell’eroe, come i contesti istituzionali e ambientali, incluso il bagaglio di risorse, non solo economiche ma anche sociali e culturali, su cui il singolo fa assegnamento. A influenzare i percorsi che portano alle presunte gesta eccezionali di chi viene incoronato come eroe, ci sono comunità e organizzazioni, più o meno coese, composte da una pluralità di individui che si relazionano tra di loro per contribuire, in base al ruolo ricoperto, al raggiungimento di obiettivi condivisi. Anche le scelte dell’imprenditore più autoritario e accentratore, sono condizionate dalle persone e dall’ambiente con cui è interconnesso. Il potenziale innovativo non è quindi un dono che gli dei fanno a pochi eletti (Barbera, 2021), ma un processo complesso che per essere compreso appieno presuppone un’analisi articolata, che ricomprende una pluralità di elementi economici, sociali e relazionali. Elementi che le analisi fondate sugli eroi nella maggior parte dei casi ignorano, riconducendo sovente il successo dell’iniziativa idealizzata esclusivamente a un’intuizione del singolo.

      A fomentare una narrazione personalistica ha contribuito lo storytelling che ha fatto dell’innovazione il mantra dominante (Barbera, 2021). Responsabile è principalmente la retorica di stampo neoliberista, incentrata sul mito dell’imprenditore individuale, che ha assoggettato la maggior parte dei campi del sapere, arrivando a giustificare le disuguaglianze poiché conseguenti a un processo liberamente accettato dove ognuno ha pari opportunità di accesso al mercato e alla proprietà (Piketty, 2020). Di qui la riconversione del cittadino in homo oeconomicus, orientato non più allo scambio come nel liberismo classico, bensì alla valorizzazione di sé stesso in quanto capitale umano (Dominjianni, 2017). Una parte della letteratura sul management del terzo settore ha introiettato questa logica, proiettandola nella figura eroica dell’imprenditore sociale (Waldron et al., 2016; Miller et al., 2012; Dacin et al., 2011; Short et al., 2009; Zahra et al., 2009; Bornstein, 2007; Martin, Osberg, 2007; Austin et al., 2006).[5]
      Sottolineando il connubio tra tratti etici e competenze creative e leadership, che permetterebbero all’imprenditore sociale di assumersi i rischi necessari a raggiungere obiettivi sociali straordinari, questa letteratura ha trascurato i processi organizzativi e decisionali che sono alla base del funzionamento delle diverse organizzazioni (Petrella, Battesti, 2014).

      Il culto degli eroi ha così contribuito ad allontanare l’attenzione da alcune caratteristiche precipue di associazioni e cooperative, tra cui in primis l’adozione di modelli di governo inclusivi ad ampia partecipazione, che dovrebbero favorire il coinvolgimento di una pluralità di portatori di interesse nei processi decisionali, in rappresentanza dei diversi gruppi sociali che abitano un territorio (Sacchetti, 2018; Borzaga e Galera, 2016; Borzaga e Sacchetti, 2015; Defourny e Borzaga, 2001).[6]
      Ciò si verifica, ad esempio, quando una organizzazione di terzo settore costituita su basi democratiche, è identificata con il nome di un singolo eroe: un fondatore, un religioso che – anche quando non ricopra effettivamente cariche formali apicali – si riconosce come ispirazione e figura carismatica. Sono casi in cui talvolta il percorso di sviluppo dell’ente passa in secondo piano rispetto a quello di un singolo individuo il cui nome è di per sé evocativo dell’intera organizzazione.
      Gli effetti delle narrazioni eroicizzate

      L’immediata spendibilità comunicativa delle narrazioni fondate su figure eroiche spiega perché esse siano largamente preferite da una parte rilevante della politica, da molti osservatori e dalla quasi totalità degli operatori dell’informazione rispetto a studi analitici volti a comprendere i fenomeni sociali e a rendere conto ai cittadini e agli attori esterni delle scelte di policy compiute. Di qui l’incapacità di comprendere le problematiche che affliggono la società contemporanea e la proiezione artificiale in una figura erta a simbolo, non senza implicazioni negative.
      Allontanano dall’individuazione di possibili soluzioni

      Oltre a offuscare il contesto di appartenenza, la retorica dell’azione straordinaria allontana l’attenzione da quello che dovrebbe essere il corretto funzionamento di qualsiasi sistema, a livello macro, così come a livello micro. Nelle narrazioni incentrate sugli eroi non c’è spazio né per analisi valutative comparate, né tantomeno per riflessioni su come dovrebbe funzionare, ad esempio, un’organizzazione.

      Scoraggiando la correttezza analitica su temi di rilevanza pubblica e disincentivando qualsiasi tipo di studio volto a misurare l’efficacia di singole iniziative di welfare o il loro impatto sull’occupazione e il benessere della collettività, le narrazioni eroicizzate impediscono di indagare la realtà in maniera approfondita. Di conseguenza, non consentono di comprendere le implicazioni, non solo economiche ma anche in termini di efficacia, che sono connesse alle diverse soluzioni di policy.

      La tendenza ad analizzare la realtà in maniera superficiale, spesso in nome di un’imperante “politica del fare”, ci allontana quindi dall’individuazione di possibili soluzioni ai problemi che affliggono le società contemporanee. I riflettori accesi su una singola esperienza nel campo delle dipendenze hanno per molto tempo impedito un confronto serio sull’efficacia degli interventi di riabilitazione sperimentati dalle diverse realtà di accoglienza, non solo in termini di disintossicazione, ma anche di reinserimento nel tessuto sociale delle persone accolte. L’esaltazione della figura di Vincenzo Muccioli ha contribuito a trascurare negli anni ‘80 le oltre 300 iniziative di accoglienza di tossicodipendenti che in quegli stessi anni stavano sperimentando percorsi di riabilitazione alternativi basati sull’ascolto individuale, la responsabilità e la condivisione comunitaria. Realtà che, basandosi su uno scambio tra contributi volontari e competenze professionali (sociologici, psicologi, educatori, psichiatri, ecc.), prendevano le mosse a partire dall’esperienza di organizzazioni già radicate come il Gruppo Abele, San Benedetto al Porto e la Comunità di Capodarco, così come nuove esperienze, tra cui il Ceis, Exodus, Saman, Villa Maraini a Roma e la comunità Betania a Parma (De Facci, 2021). Tra le tante comunità di accoglienza e recupero nate tra gli anni ’70 e ’80, particolarmente interessante è quella trentina di Camparta, che è stata recentemente raccontata da alcuni dei suoi protagonisti. Promossa su iniziativa di uno psicoterapeuta d’impronta basagliana e animata da ideali libertari e comunitari, Camparta ha sperimentato un metodo di riabilitazione olistico, fondato su un percorso di ricerca interiore, confronto e rifondazione culturale a tutto campo (I ragazzi di Camparta, 2021).

      La narrazione fortemente polarizzata tra posizioni idealizzate pro e anti migranti continua a impedire un’analisi rigorosa e sistematica del fenomeno migratorio che possa fornire utili indicazioni di policy su come andrebbe gestita l’accoglienza di richiedenti asilo e rifugiati entro una visione di sviluppo locale piuttosto che secondo una logica emergenziale. L’idealizzazione di Mimmo Lucano ha distolto l’attenzione dalle tante altre esperienze di accoglienza di cui l’Italia è ricca. Iniziative che, prendendo in alcuni casi ispirazione dall’iniziativa pionieristica di Riace, hanno saputo innescare processi di sviluppo a livello locale grazie ad una proficua collaborazione tra enti di terzo settore e enti locali (Galera, Borzaga, 2019; Lucano, 2020).

      Coprendo le nefandezze e le carenze di un sistema sanitario al collasso, la celebrazione di medici e infermieri come angeli durante il primo lockdown ha ritardato una riflessione quanto mai necessaria su come dovrebbe essere riformato il sistema sanitario per renderlo maggiormente in grado di gestire le attuali sfide socio-sanitarie, così come quelle all’orizzonte per effetto dell’allevamento industriale intensivo, del massiccio impiego di antibiotici in allevamento e dei cambiamenti climatici (Galera, 2020; Tamino, 2020).

      A livello organizzativo, le narrazioni incentrate sull’azione straordinaria degli eroi imprenditori incoraggiano sistematicamente sia l’adozione di strumenti di management, sia l’adesione a culture organizzative che, svilendo la componente della partecipazione, indeboliscono la capacità del terzo settore di incidere a livello locale; e influenza, in modo negativo, pure le politiche, laddove, ad esempio nelle scelte di finanziamento, venga privilegiata l’idea “innovativa”[7]
      rispetto alla capacità di costruire legami di comunità e di rafforzare soggetti collettivi e inclusivi.

      A livello di sistema, l’impatto generativo del terzo settore è nondimeno minato dall’incapacità – insita in ogni idealizzazione – di discernere tra elementi non trasferibili, perché legati a particolari condizioni congiunturali e di contesto favorevoli, ed elementi “esportabili”. Tra questi, ad esempio, modelli di servizio, strumenti di lavoro, strategie di collaborazione o forme dell’abitare che, essendo stati sperimentati con esiti positivi, potrebbero essere modellizzati e replicati su più ampia scala, qualora liberati dal giogo dell’eroe.
      Forniscono l’alibi per rifugiarsi nell’inazione

      Tra i gruppi idealizzati rientrano i volontari e gli operatori impegnati in prima linea nelle situazioni emergenziali generate da catastrofi naturali. Nel caso dei volontari, la tendenza predominante è mitizzarne il coinvolgimento durante le emergenze e ignorarne sistematicamente il contributo nella vita quotidiana a sostegno delle persone più vulnerabili o del territorio che abitiamo per contenerne la fragilità.

      Tra gli esempi di mobilitazioni di volontari idealizzate vi sono quelle avvenute in occasione di nubifragi e terremoti. Tra queste l’alluvione che nel 1966 cosparse Firenze di acqua e fango, causando gravissimi danni sia alle persone sia al patrimonio artistico (Silei, 2013). Ulteriori esempi di mobilitazioni comunitarie sono rappresentati dal terremoto del 2012 in Emilia e dall’alluvione di Genova nel 2014. Catastrofi naturali che hanno attivato una catena di solidarietà in grado di compensare, almeno in parte, l’assenza di un’organizzazione centralizzata capace di gestire opportunamente le emergenze.

      L’uso di espressioni improprie come “angeli” e “eroi” mette tuttavia in ombra la normalità dell’azione di milioni di cittadini che nelle associazioni o individualmente nei loro posti di lavoro, in strada o su internet, chiedono l’attenzione delle istituzioni, anche prima delle emergenze, denunciano gli abusi e si battono per i propri diritti (Campagna #nonsonoangeli, 2014).[8]
      La mitizzazione dei volontari nei momenti di crisi non solo svilisce il loro prezioso contributo nella quotidianità. Appigliandosi al pretesto che l’impegno sia appannaggio di pochi eletti, l’idealizzazione offre ai così detti “cittadini ordinari” l’alibi per rifugiarsi nell’inazione.
      Scoraggiano la costruzione di un sistema valoriale alternativo

      Il pathos suscitato dagli eroi offre nondimeno la scorciatoia per non impegnarsi nella costruzione di un sistema valoriale coerente con i principi e i valori dichiarati. Il sistema di riferimenti valoriali riprodotto dall’eroe permette, infatti, di aggregare consenso in maniera immediata, senza alcuna fatica. Diversamente, un percorso di produzione valoriale sociale in grado di innescare cambiamenti consapevoli richiederebbe sia un impegno rilevante in termini di ascolto, confronti e negoziazioni volti a tracciare un itinerario di azione condiviso, sia tempi considerevoli.

      Di qui l’effimera illusione che l’eroe, consentendo di conseguire approvazione e sostegno nel breve termine, possa aiutarci a sostenere il nostro sistema valoriale in maniera più efficace. Le storie di eroi ci mostrano, invece, come i sistemi basati sull’idealizzazione siano nel medio e lungo periodo destinati a produrre l’effetto contrario. Creando una frattura netta tra gli eroi e i non eroi, influenzano in senso antisociale i comportamenti collettivi e individuali (Bonetti, 2020). E così facendo, ci allontanano da quello che dovrebbe essere il modello di società più rispondente al sistema valoriale che vorremmo promuovere.
      Incoraggiano la polarizzazione tra “buoni” e “cattivi”

      Di conseguenza, oltre a non contribuire a risolvere spinosi problemi sociali, le narrazioni idealizzate favoriscono una polarizzazione tra “buoni” e “cattivi” in cui le posizioni contrapposte si alimentano a vicenda, compromettendo il dialogo e la gestione dei conflitti.

      La tendenza a polarizzare è una prassi diffusa nel settore dell’informazione, incline a esaltare o distruggere personaggi simbolo (Sgaggio, 2011), così come tra opinionisti, osservatori, ricercatori, esperti e tra le organizzazioni della società civile.

      Quella della polarizzazione e categorizzazione è tuttavia una tendenza a cui siamo tutti soggetti, spesso inconsapevolmente. Siamo attratti maggiormente da notizie e informazioni che siano in grado di confermare le nostre interpretazioni del mondo, mentre siamo respinti magneticamente da tutto ciò che mette in discussione le nostre certezze o alimenta dubbi. Elaborare messaggi che si allineano con le nostre ideologie richiede, non a caso, uno sforzo cognitivo considerevolmente minore rispetto alla messa in discussione delle nostre sicurezze (Michetti, 2021).

      L’inclinazione a semplificare e categorizzare è in una certa misura una reazione incontrollata, indotta dall’esigenza di difenderci dal bombardamento di informazioni a cui siamo sottoposti sistematicamente. Una reazione che rischia di essere esasperata dallo stato emotivo di vulnerabilità a livello individuale e collettivo in cui ci troviamo a causa della pandemia. L’essere più fragili ci rende, infatti, più facilmente preda di abbagli e simboli in cui proiettare paure, ambizioni e desideri di cambiamento in positivo.
      Esasperano le fragilità delle persone idealizzate

      In mancanza della consapevolezza di essere oggetto di idealizzazione, la mitizzazione può avere conseguenze deleterie anche sulla persona idealizzata. Come alcune storie di eroi ci mostrano, l’idealizzazione può portare a una progressiva esasperazione di fragilità latenti e, nei casi estremi, a una dissociazione cognitiva. Di qui lo sviluppo – nelle persone borderline – di disturbi narcisistici e megalomani, che possono accelerare la caduta del mito, sempre al varco quando vi è un processo di santificazione in atto.[9]

      A prescindere dall’evoluzione dell’idealizzazione, delle competenze, talenti o accuse di cui può essersi macchiato il presunto eroe, si tratta di un percorso a termine, nella maggior parte dei casi destinato a lasciare spazio alla solitudine non appena la stagione della gloria si esaurisce, talvolta accompagnata dalla dissacrazione della figura dell’eroe.
      Il caso della pastora Agitu Ideo Gudeta e della “Capra Felice”

      La recente idealizzazione della pastora etiope Agitu Ideo Gudeta, titolare dell’azienda agricola “La Capra Felice”, esaltata a seguito della sua uccisione, confermano il bisogno compulsivo di eroi che affligge una rilevante fetta di società, in questo caso quella più militante e attenta alla giustizia sociale, ai valori della solidarietà e dell’antirazzismo. La sua storia è molto conosciuta.

      Agitu Ideo Gudeta nasce nel 1978 in Etiopia. Emigra in Italia per motivi di studio ma, appena laureata, torna nella sua terra d’origine per combattere contro il land-grabbing. Dopo aver ricevuto pesanti minacce per il suo impegno contro le multinazionali, rientra come rifugiata in Italia e avvia in Trentino un allevamento di ovini di razza pezzata mòchena, una specie autoctona a rischio di estinzione, e un caseificio, La Capra Felice, i cui prodotti biologici e gli intenti ambientalisti la portano ad ottenere riconoscimenti anche da Slow Food e da Legambiente. Per la sua attività Agitu Ideo Gudeta recupera un pascolo di oltre 10 ettari in stato di abbandono e occupa nel corso degli anni numerosi giovani richiedenti asilo e rifugiati.

      Quello di Agitu Ideo Gudeta è un racconto ineccepibile di cui tanti attivisti si sono innamorati, estrapolando pezzi della sua storia che calzavano a pennello con la loro retorica. Il suo percorso ha trovato terreno fertile nelle narrazioni sull’inclusione, nelle analisi di buone pratiche di imprenditoria migrante e femminista, nelle storie di rivitalizzazione di aree interne, negli esempi di recupero di specie animali autoctone a rischio di estinzione, e nella lotta contro il land-grabbing.

      La maggior parte delle analisi, in particolare quelle realizzate dopo la sua uccisione, si è tuttavia limitata ad una descrizione superficiale che ha sottovalutato le caratteristiche di un contesto contraddistinto da una molteplicità di sfide e criticità legate in primo luogo al settore di attività, la pastorizia, notoriamente a rischio di sfruttamento per le caratteristiche intrinseche a tutte le attività agricole. Si tratta di attività esposte a una molteplicità di fattori di incertezza; a quelli produttivi e di mercato si aggiungono rischi climatici, ambientali e istituzionali legati al cambio di normative e regolamenti, che condizionano fortemente le entrate economiche, specie delle aziende agricole di piccole dimensioni.

      Tra le caratteristiche di contesto rientra anche il tipo di territorio: la Valle Dei Mòcheni, un’area alpina periferica dove esistono ancora regole antiche che governano i rapporti tra i membri della comunità. Infine, un ulteriore elemento di complessità è legato alla tipologia di lavoratori impiegati dalla Capra Felice: richiedenti asilo e rifugiati, ovvero persone fragili che mostrano, in generale, un’alta vulnerabilità spesso dovuta a disturbi post-traumatici da stress (Barbieri, 2020).[10]
      Queste sfide e criticità si sono intrecciate con le difficoltà legate a un processo di sviluppo imprenditoriale che la Capra Felice ha intrapreso in un momento di grave instabilità e recessione economica.

      A dispetto delle drammatiche circostanze in cui i fatti si sono svolti, la retorica che potremmo chiamare della beatificazione seguita all’uccisione di Agitu Ideo Gudeta non ha lasciato alcuno spazio alla riflessione critica. Non solo le istituzioni pubbliche e gli operatori dell’informazione, ma anche molti politici e organizzazioni di terzo settore si sono rifugiati nella facile consacrazione dell’eroina, piuttosto che interrogarsi sulle fragilità dell’ambiente in cui Agitu Ideo Gudeta operava, sulle difficoltà incontrate da lei e dai suoi collaboratori, e persino sulle concause che potrebbero aver portato alla sua uccisione.

      Mentre si sono sprecate le parole per “eroicizzarla”, nessuno si è interrogato sulla qualità del lavoro, sul tipo di relazione lavorativa che la Capra Felice instaurava con i giovani richiedenti asilo e sull’esito dei loro percorsi di integrazione.

      Chi erano e che ruolo avevano i collaboratori della Capra Felice? Quanti richiedenti asilo hanno lavorato nel corso degli anni e in che misura e da chi erano seguiti nei loro percorsi di inclusione? Qual era il turn over dei lavoratori stranieri? Che rapporto avevano i collaboratori della Capra Felice con il territorio e la comunità locale? Dove vivono e lavorano ora gli ex lavoratori? Nel caso di lavoratori particolarmente fragili, qual era il ruolo dei servizi sociali e sanitari? Il percorso di sviluppo imprenditoriale della Capra Felice è stato seguito da qualche incubatore di impresa e, in caso negativo, perché no?

      Queste sono solo alcune delle domande su cui si sarebbe dovuto a nostro avviso interrogare qualsiasi osservatore non superficiale, interessato a comprendere e a sostenere i percorsi di accoglienza e inclusione sociale e lavorativa delle persone fragili.
      Progetti collettivi al posto di eroi e eroine

      La storia tragica di Agitu Ideo Gudeta sembra essere anche la storia di una società debole e fallimentare nel suo complesso, non solo di un’onda retorica che ha attraversato i mezzi di informazione e i social network per creare al suo centro l’eroina.

      Il fatto che la sua morte abbia generato un bisogno di santificazione e una gogna mediatica nei confronti dell’accusato, invece che sollecitare cordoglio e un esame di coscienza collettiva, smaschera un vuoto su cui forse varrebbe la pena riflettere.

      Un vuoto che può essere riempito solo con azioni concrete e durevoli, che siano il frutto di progetti collettivi a livello comunitario. A questo scopo, servono iniziative di autentica condivisione che aiutino a governare la complessità, a riconoscere le situazioni di fragilità e a prevenire e gestire i conflitti che inevitabilmente abitano i contesti sociali (Sclavi, 2003). A supporto di queste iniziative, c’è bisogno di una nuova narrazione, autentica e costruttiva, che sia innanzi tutto capace di apprendere dagli errori e dai fallimenti affinché le falle del nostro tessuto sociale non permettano più il perpetrarsi di simili tragedie. Quindi, una narrazione che non rifugge il fallimento e non lo percepisce come un pericolo da mascherare a qualsiasi costo, ma come un’opportunità di crescita e di cambiamento.

      Rispetto a quella che nutre gli eroi, è un tipo di narrazione di senso, incline ad alimentare una responsabilità collettiva e una nuova consapevolezza sociale, che può favorire un ribaltamento valoriale in senso solidale. È però una narrazione molto più faticosa da sviluppare. Presuppone, infatti, un’azione collettiva impegnativa in termini di relazioni, negoziazioni e confronti, che deve giocoforza poggiare sulla creazione di spazi di aggregazione e di collaborazione. Questa nuova narrazione non può che nascere da un rinnovato impegno civico di ciascuno di noi, in quanto cittadini responsabili che, praticando la solidarietà, prefigurano un cambiamento e un futuro possibile dove la cittadinanza attiva non è l’eccezione ma la costante.[11]

      Di qui la necessità di sostituire l’emulazione verbale e la ben sedimentata narrativa dell’eroe, normativamente accettata da un uso millenario, con un nuovo ordine normativo significante della realtà.
      Come sostenere la creazione di comunità accoglienti e inclusive

      La crisi della democrazia rappresentativa, la sfiducia nei partiti e l’allontanamento dalla politica hanno da tempo acceso i riflettori sulla società civile, organizzata e non, in quanto spazio di discussione e confronto, finalizzato non solo ad elaborare efficaci strategie in risposta a bisogni sempre più complessi, ma anche a prevenire e gestire le fragilità umane e i conflitti tra gruppi sociali contrapposti.

      Di fronte alla crisi epocale dei modelli politici e produttivi tradizionali, sono sempre più numerosi i dibattiti su come, in quale misura e attraverso quali strumenti, le comunità locali possano intervenire concretamente sulle profonde disuguaglianze economiche, sociali, territoriali che affliggono il nostro Paese, ribaltando i paradigmi dominanti e innescando cambiamenti profondi a vantaggio dei più deboli e della collettività.

      La storia, quella più lontana e quella più recente, ci mostra come spesso la forza della comunità risieda nel bagaglio di valori, tradizioni e relazioni fiduciarie, che sono radicati nel tessuto sociale e vissuto collettivo. Ed è questo bagaglio relazionale e valoriale che ha permesso in moltissimi casi alle comunità di sopravvivere e rigenerarsi nel corso della storia, spesso a seguito di eventi traumatici come calamità naturali, crisi economiche e sanitarie. Ma la storia ci riporta anche molti esempi di comunità in cui la valorizzazione delle identità locali ha originato fenomeni di chiusura particolaristica. Comunità esclusiviste che si sono e in molti casi continuano a identificare l’altro con il male (Bonomi, 2018; Langer, 1994).

      La comunità locali sono, quindi, lontane dall’essere sempre e comunque virtuose.

      Cosa fa pertanto la differenza tra una comunità e l’altra? Per diventare accoglienti e inclusive, le comunità devono potersi esprimere attraverso quelle organizzazioni della società civile che sono proiettate verso il bene comune e si avvalgono del coinvolgimento di una pluralità di portatori di interesse, in rappresentanza dei diversi pezzi di società che abitano un territorio. Sono quindi le organizzazioni di terzo settore maggiormente radicate sul territorio che andrebbero sostenute dalle politiche pubbliche all’interno di una cornice collaborativa in cui, anziché gestire prestazioni per conto dell’ente pubblico (Borzaga, 2019), il terzo settore dovrebbe configurarsi come un attivatore di risposte sociali innovative, che fanno leva sulla prossimità ai territori e alle persone, incluse quelle vulnerabili e disinformate, normalmente ai margini delle dinamiche di cambiamento (Manzini, 2018).

      Se è vero, come da più parti sottolineato, che la politica è in gran parte responsabile dello scarso riconoscimento della società civile organizzata, l’insufficiente apprezzamento del suo valore aggiunto è ascrivibile anche ad alcune prassi, culture e comportamenti organizzativi messi in atto dalle stesse organizzazioni di terzo settore. Tra questi, una retorica – quella degli eroi – incoerente con la loro natura, che ha generato atteggiamenti autoreferenziali e ha alimentato uno scollamento di molte organizzazioni di terzo settore dalle loro comunità di appartenenza. Una delle sfide che il terzo settore dovrebbe far propria è, quindi, a nostro avviso l’archiviazione, una volta per tutte, della retorica dell’eroe e dell’eroina e la sua sostituzione con una narrazione autentica e costruttiva che sia in grado di alimentare un’attiva partecipazione della cittadinanza alla gestione del bene comune.

      DOI: 10.7425/IS.2021.02.10

      Bibliografia

      Austin J., Stevenson H., Wei-Skillern J. (2006), “Social and Commercial Entrepreneurship: Same, Different, or Both?”, Entrepreneurship: Theory and Practice, 30(1) 1, pp. 1-22. DOI: 10.1111/j.1540-6520.2006.00107.x

      Barbera F. (2021), Per gli innovatori marginali contro la retorica del successo, Il Manifesto, 26 febbraio 2021.

      Barbieri A., Visco-Comandini F., Alunni Fegatelli D., Dessì A., Cannella G., Stellacci A., Pirchio S. (2020), “Patterns and predictors of PTSD in treatment-seeking African refugees and asylum seekers: A latent class analysis”, International Journal of Social Psychiatry, September. DOI: 10.1177/0020764020959095

      Bonetti C. (2020), Beato quel popolo che non ha bisogno di eroi, ma di prende le sue responsabilità, Gli Stati Generali, 19 marzo 2020.

      Bonomi A. (2018), L’antidoto al rancore? Ripartire dagli esclusi, Avvenire, 24 gennaio 2018.

      Bornstein D. (2007), How to Change the World: Social Entrepreneurs and the Power of New Ideas, Oxford University Press, New York.

      Borzaga C., Galera G. (2016), “Innovating the provision of welfare services through collective action: the case of Italian social cooperatives”, International Review of Sociology, 26(1), pp. 31-47. DOI: 10.1080/03906701.2016.1148336

      Borzaga C., Sacchetti S. (2015), “Why Social Enterprises are Asking to Be Multi-Stakeholder and Deliberative: An Explanation Around the Costs of Exclusion”, Euricse Working Papers, 75|15.

      Dacin T., Tracey P., Dacin P.A. (2011), “Social Entrepreneurship: A Critique and Future Directions”, Organization Science, 22(5), pp. 1203-1213. DOI: 10.2307/41303113

      De Facci R. (2021), SanPa e quel modello repressivo del consumatore «colpevole» (che domina ancora oggi), Redattore Sociale, 15 gennaio 2021.

      Dominijanni I. (2017), “Fare e disfare il popolo. Un’ipotesi sul caso italiano”, Teoria Politica, Nuova serie Annali [Online], 7|2017.

      Dominijanni I. (2021), I governi non li porta la cicogna, Internazionale, 10 febbraio 2021.

      Forcesi G. (2019), Una e tante Riace, C3dem - Costituzione, Concilio, Cittadinanza, 14 giugno 2019.

      Galera G. (2020), “Verso un sistema sanitario di comunità”, Impresa Sociale, 2/2020, pp. 88-122.

      Galera G., Borzaga C. (2013), “Social Enterprise: An International Overview of Its Conceptual Evolution and Legal Implementation”, in Davis J.B., Christoforou A. (eds), The Economics of Social Institutions, Elgar Publishing, Cheltenham UK and Northampton MA, pp: 911-929.

      Langer A. (1994), Dieci punti per l’arte del vivere insieme. https://www.alexanderlanger.org/it/32/104

      Lucano D. (2020), Il fuorilegge. La lunga battaglia di un uomo solo, Feltrinelli, Milano.

      Martin R., Osberg S. (2007), “Social Entrepreneurship: The Case for Definition”, Stanford Social Innovation Review, Spring 2007.

      Manzini E. (2018), Politiche del quotidiano, Edizioni di Comunità, Roma.

      McClusky J. (2018), Disproving the hero myth of social entrepreneurship, Nonprofit Quarterly, 19 April 2021.

      Michetti F. (2021), Come selezioniamo le notizie online? La parola alla scienza, Agenzia Digitale, 26 gennaio 2021.

      Pai-Thornton D. (2016), “Tackling Heropreneurship”, Stanford Social Innovation Review, 23 February.

      Petrella F., Richez-Battesti N. (2014), “Social entrepreneur, social entrepreneurship and social enterprise: semantics and controversies”, Journal of Innovation Economics & Management, 14(2), pp. 143-156. DOI: 10.3917/jie.014.0143

      Pisani G. (2019), Welfare e trasformazioni del lavoro, Ediesse, Roma.

      Procacci G. (2021), Che cosa succede al processo contro Mimmo Lucano? Con le carte della difesa, la musica cambia, Comitato Undici Giugno-Milano, Pressenza International Press Agency, 22 marzo 2021.

      Piketty T. (2020), Capitale e ideologia, Feltrinelli, Milano.

      Sacchetti S. (2016), “Perché le imprese sociali devono avere una governance inclusiva”, Impresa Sociale, 11.2018.

      Sandel M. J. (2020), The Tyranny of Merit: What’s Become of the Common Good?, Allen Lane.

      Sclavi M. (2003), Arte di ascoltare e mondi possibili, Feltrinelli, Milano.

      Sgaggio F. (2011), Il paese dei buoni e dei cattivi, Minimum Fax, Roma.

      Short J.C., Moss T.W., Lumpkin G.T. (2009), “Research in Social Entrepreneurship: Past Contributions and Future Opportunities”, Strategic Entrepreneurship Journal, 3(2), pp. 161-194.

      Silei G. (2013), “Una lezione dai disastri? Il Vajont e l’alluvione di Firenze, in Storia e Futuro”, Rivista di storia e storiografia, 33, novembre.

      Smith Milway K. (2014), “How Social Entrepreneurs Can Have the Most Impact”, Harvard Business Review, 2 May 2014.

      Tamino G. (2020), Pandemie e condizioni del pianeta, volerelaluna.it, 23 marzo 2020.

      Waldron T.L., Fisher G., Pfarrer M.D. (2016), “How Social Entrepreneurs Facilitate the Adoption of New Industry Practices”, Journal of Management Studies, 53(5), pp. 821-845.

      Zahra S.A., Gedajlovic E., Neubaum D.O., Shulman J.M. (2009), “A typology of social entrepreneurs: Motives, search processes and ethical challenges”, Journal of Business Venturing, 24, pp. 519-532.
      Note

      La nozione di bene comune fa riferimento all’insieme delle risorse necessarie allo sviluppo della persona ed all’esercizio dei suoi diritti fondamentali. Presuppone condizioni di eguaglianza nell’accesso o utilizzo degli stessi. Sul concetto di beni comuni si rimanda ai lavori di E. Olstrom [tra cui: Olstrom E. (1990), Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action, Cambridge University Press, Cambridge UK]. Nel sistema italiano una definizione di riferimento è quella formulata dalla Commissione Rodotà nel 2008: “Cose che esprimono utilità funzionali all’esercizio dei diritti fondamentali nonché al libero sviluppo della persona”.
      https://nti.apet118.it/home
      “Quanto vale il volontariato in Italia? Istat, CSVnet e FVP lanciano la prima sperimentazione del Manuale ILO sul lavoro volontario”: https://www.csvnet.it/csv/storia/144-notizie/1226-quanto-vale-il-volontariato-in-italia-istat-csvnet-e-fvp-lanciano-i-dati
      Di qui l’elogio di chi ce la fa e “merita” (Piketty, 2020). Per un’analisi critica del “merito” si rimanda a Sandel (2020).
      Con riferimento alle critiche si veda John McClusky (2018).
      Modelli di governance che sono supportati da vincoli normativi o statutari – come il vincolo alla non distribuibilità degli utili (non-profit distribution constraint) e l’asset lock – pensati per garantire la sopravvivenza nel tempo dell’inclusività e dell’interesse generale perseguito.
      Approccio che vede l’intervento sociale in analogia all’innovazione tecnologica, dove una mente geniale, chiusa nel suo garage, inventa qualcosa che rivoluziona la vita di tutti.
      La campagna #nonsonoangeli prese avvio all’indomani dell’ultima alluvione di Genova dall’esigenza di ridefinire il ruolo del volontariato e della percezione di questi per i media, promuovendo da un lato una comunicazione meno stereotipata dell’impegno dei cittadini, in caso di emergenza e non, per il bene comune, e dall’altro una conoscenza del volontariato e della solidarietà così come queste si manifestano. https://nonsonoangeli.wordpress.com/2016/06/08/roma-8-giugno-2016-on-sono-angeli-il-volontariato-tra-stere
      Si veda a questo proposito: https://socialimpactaward.net/breaking-the-myth-of-hero-entrepreneurship - http://tacklingheropreneurship.com
      Si veda anche: https://mediciperidirittiumani.org/studio-salute-mentale-rifugiati - https://archivio.medicisenzafrontiere
      https://www.cesvot.it/comunicazione/dossier/hanno-detto-di-nonsonoangeli

      https://www.rivistaimpresasociale.it/rivista/articolo/dalla-ricerca-di-eroi-alla-costruzione-di-progetti-comunitari

      #héros #narration #imaginaire_collectif #récit #moralité_culturelle #éthique #justice_sociale #contre-récit #communautés_locales #pathos #individualisation #Lucano #Mimmo_Lucano #Domenico_Lucano #excellence #storytelling #innovation #néo-libéralisation #libéralisme #management #leadership #figure_charismatique #charisme #Riace #idéalisation #polarisation #simplification #catégorisation #fragilisation #solitude #Capra_Felice #responsabilité_collective #société_civile

  • https://www.arte.tv/fr/videos/093805-001-A/histoire-bruyante-de-la-jeunesse-1949-2020
    Rétrospective en archives des mouvements culturels portés par la #jeunesse depuis l’après-guerre. De Saint-Germain-des-Prés à « La fureur de vivre », des Rolling Stones à la Nouvelle vague, des hippies aux punks : une histoire de #désobéissance entre idéalisme et esprit de révolte.

    https://www.arte.tv/fr/videos/093805-002-A/histoire-bruyante-de-la-jeunesse-1949-2020
    Rétrospective en archives des mouvements culturels portés par la jeunesse depuis l’après-guerre. Second volet de cette histoire de la désobéissance entre #idéalisme et esprit de #révolte : des Clash à la marche contre le racisme, du hip-hop au printemps arabe, du mouvement #MeToo à Black Lives Matter et aux #manifestations pour le climat.
    #arte #docu

  • Vertus de l’utopie
    https://laviedesidees.fr/Estlund-Utopophobia-Limits-Political-Philosophy.html

    À propos de : David Estlund, Utopophobia : On the Limits (If Any) of Political Philosophy, Princeton. Il faudrait, répète la philosophie #Politique, prendre les hommes tels qu’ils sont, au risque de sombrer dans l’utopisme. Il est certes pertinent de partir du réel pour mieux le transformer, mais faut-il pour autant délaisser la théorie idéale, qui porte sur ce qui devrait être, et n’arrivera jamais ?

    #utopie #idéalisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201217_utopophobia.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201217_utopophobia.docx

  • #Martha_Nussbaum : #Judith_Butler – Le professeur de parodie
    https://tradfem.wordpress.com/2020/11/10/judith-butler-le-professeur-de-parodie

    Pendant longtemps, le féminisme universitaire américain a été étroitement lié aux luttes visant à obtenir la justice et l’égalité pour les femmes. Pour ceux (et celles) qui l’élaboraient, la théorie féministe n’était pas seulement des mots élégants sur le papier, elle était aussi articulée à des propositions de changement social. De fait, les universitaires féministes se sont engagées dans de nombreux projets concrets : réformer la loi sur le viol ; obtenir l’attention du public et un traitement légal en ce qui concerne la violence domestique et le harcèlement sexuel ; améliorer les conditions d’éducation et de travail, ainsi que les opportunités économiques des femmes ; obtenir des allocations grossesse pour les femmes qui travaillent ; faire campagne contre le trafic des femmes et des jeunes filles par les réseaux de prostitution ; travailler pour l’égalité sociale et politique des gays et des lesbiennes.
    De fait, certaines théoriciennes ont préféré quitter le monde académique, se sentant plus à l’aise dans celui de la politique concrète, où elles peuvent traiter directement ces problèmes urgents. Celles qui sont demeurées au sein du monde universitaire ont mis un point d’honneur à être des universitaires engagées, toujours attentives aux conditions d’existence matérielles des femmes, et écrivant toujours d’une façon qui rende justice aux corps et aux luttes dans leur réalité. Ainsi, on ne peut pas lire une page de Catharine MacKinnon sans être confronté à un enjeu réel de changement légal et institutionnel. Si on est en désaccord avec ses propositions – et beaucoup de féministes le sont -, le défi lancé par ses écrits consiste à trouver une autre façon de résoudre le problème qui a été exposé aussi vigoureusement.

    Traduction : #Daniel_Mouchard
    Version originale : https://newrepublic.com/article/150687/professor-parody
    #queer #Théorie_queer #féminisme #idéalisme_réactionnaire

  • La puissance normative de la raison
    https://laviedesidees.fr/La-puissance-normative-de-la-raison.html

    À propos de : Jean-François Kervégan, Explorations allemandes, CNRS Éditions. Que nous reste-t-il de la #Philosophie allemande ? Pour J.-F. Kervégan, son héritage est encore vivant, et les débats qui l’ont animée au XIXe siècle, après la #révolution française, sont toujours riches d’enseignement.

    #reconnaissance #idéalisme #Marx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20201111_kervegan.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20201111_kervegan.docx

  • 08.06.2020 - SRF Kultur Georg Wilhelm Friedrich Hegel – Was vom Phi...
    https://diasp.eu/p/11559316

    08.06.2020 - SRF Kultur

    Georg Wilhelm Friedrich Hegel – Was vom Philosophen bleibt | SRF Kultur

    https://youtu.be/SXidEQGvvsg

    Die Weltgeschichte ist ein von Widersprüchen vorangetriebener Fortschrittsprozess. Das Ziel: Die Verwirklichung von Vernunft und Freiheit. So sah es der deutsche Philosoph Georg Wilhelm Friedrich #Hegel . Fragt sich nur: Ist die Gesellschaft schon da? Was bleibt von Hegel, 250 Jahre nach seiner Geburt? Wie würde er die Gegenwart in Gedanken fassen? Konkret: Wie stünde er zum Lockdown während der Corona-Pandemie?

    Hegel war kein Freund von Einschränkungen, sagt die Philosophin und Hegel-Expertin Dina Emundts. Es gäbe aber noch einen zweiten Punkt bei Hegel, nämlich dass diese individuellen Freiheiten letztlich nur realisiert werden können, und auch letztlich nur (...)

    • (...) und auch letztlich nur Bestand haben, wenn sie eingebettet sind in ein System oder in einen Staat, der das Allgemeinwohl im Blick hat. Also der Zweck des Staates sei auch das Allgemeinwohl und dieses zu bewahren, weil das eine Bedingung für den Erhalt der individuellen Freiheit sei. Aus diesem Grund hätte Hegel die Einschränkungen während der Corona-Pandemie vermutlich gutgeheissen.

      250 Jahre nach der Geburt des deutschen Philosophen fragt Yves Bossart die Hegel-Expertin Dina Emundts zudem: Wer war dieser Hegel? Was wollte er? Und wozu braucht man ihn heute noch?

      Sternstunde Philosophie vom 8.6.2020

      #philosophie #idéalisme_allemand #auf_deutsch (1h)

  • Die #Philosophie Hegels war in der Geschichte der Entwicklung mensc...
    https://diasp.eu/p/11135873

    Die #Philosophie Hegels war in der Geschichte der Entwicklung menschlichen Denkens in der Tat ein bedeutendes #Ereignis. Sie war das letzte und abschließende Wort jener pantheistischen und abstrakt-humanitären Bewegung des deutschen Geistes, die mit den Werken Lessings begonnen und ihre allseitige Entfaltung in den Werken Goethes erreicht hatte; einer Bewegung, die eine unendlich weite, reiche, hohe und gleichsam völlig rationale #Welt geschaffen hat, welche dabei aber der Erde, dem Leben und der #Wirklichkeit ebenso fremd war wie dem christlich-theologischen Himmel. Folglich verwandelte diese Welt als Fata Morgana, die den #Himmel nicht erreichte und auch die Erde nicht berührte, sondern zwischen Himmel und Erde hing, das #Leben ihrer Anhänger, ihrer reflektierenden und poetisierenden (...)

    • (...) ihrer reflektierenden und poetisierenden Bewohner, in eine ununterbrochene Kette von somnambulen Vorstellungen und Erkenntnissen, machte sie überall für das Leben untauglich oder, was noch schlimmer ist, verdammte sie dazu, in der wirklichen Welt völlig dem zuwiderhandeln, was sie im poetischen oder metaphysischen Ideal vergötterten.
      So erklärt sich erstaunliche Umstand, der uns in #Deutschland immer wieder verblüfft hat, dass sich nämlich die glühenden Verehrer Lessings, Schillers, Goethes, Kants, Fichtes und Hegels noch heute so häufig zu ergebenen und sogar freiwilligen Vollstreckern von Maßnahmen machen lassen, die alles andere als human und liberal sind, die ihnen aber von der Regierung vorgeschrieben werden. Man kann sogar verallgemeinernd sagen, dass das Leben des Deutschen und Handeln in der lebendigen Wirklichen um so abstoßender und gemeiner ist, je erhabener seine ideale Welt ist.

      Letzte Vollendung dieser erhaben-idealen Welt war die Philosophie Hegels. Mit ihren metaphysischen Konstruktionen und Kategorien brachte sie sie voll zum Ausdruck und erklärte sie, zerstörte sie aber auch eben dadurch, indem sie (die Philosophie Hegels) mit eiserner #Logik zur endgültigen Erkenntnis dieser idealen Welt und ihres eigenen unendlichen Ungenügens, ihrer Wirkungslosigkeit und schlicht gesagt, ihrer Leere gelangte.
      Die #Schule Hegels teilte sich bekanntlich in zwei einander entgegengesetzte Richtungen, wobei sich natürlichen noch eine dritte, mittlere Partei dazwischen herausbildete, von der es hier übrigens nichts zu sagen gibt. Die eine, nämlich die konservative Richtung, fand in der neuen Philosophie Rechtfertigung und Legitimation alles Seienden, wobei sie sich an den bekannten Ausspruch Hegels hielt: „Alles Wirkliche ist vernünftig“. Sie schuf die sogenannte offizielle Philosophie der preußischen Monarchie, die schon von Hegel selbst als Ideal einer politischen #Ordnung hingestellt worden war.
      Aber die andere Partei der sogenannten revolutionären Hegelianer erwies sich als konsequenter und ungleich kühner als #Hegel selbst; sie riss seiner Lehre die konservative Maske ab und stellte sie damit in ihrer erbarmungslosen #Negation bloß, die ihr wahres Wesen ausmacht. An die Spitze dieser Richtung stellte sich der berühmte Feuerbach, der die logische Konsequenz nicht nur bis zur völligen Negation jeder göttlichen Welt, sondern sogar der Metaphysik selbst trieb. Weiter konnte er nicht gehen. Obwohl selbst Metaphysiker, musste er seinen rechtmäßigen Erben, den Vertretern der materialistischen oder realistischen Schule Platz machen, von denen sich übrigens ein großer Teil, wie z.B. Büchner, #Marx und andere, auch noch nicht vom Vorherrschen metaphysisch-abstrakten Denkens freimachen kann.
      In den dreißiger und vierziger Jahren herrschte die Meinung, dass eine #Revolution, die der Verbreitung des Hegelianismus folgt, der doch im Sinne völliger Negation entwickelt ist, ungleich radikaler, tiefer, unerbittlicher und weitrechender in ihren Zerstörungen sein wird als die Revolution von 1793. so dachte man deshalb, weil das von Hegel erarbeitete und von seinen Schülern ins Extrem weiter entwickelte philosophische #Denken wirklich abgerundeter, vielseitiger und tiefer war als das Denken Voltaires und Rousseaus, die bekanntlich einen sehr direkten und längst nicht immer nützlichen Einfluss auf die Entwicklung und vor allem den Ausgang der ersten französischen Revolution hatten. So besteht z.B. kein Zweifel, dass Staatsmänner vom Schlage eines Mirabeau Bewunderer Voltaires waren, der instinktiv die Volksmassen, die dumme Menge, verachtete, und dass der fanatische Anhänger Jean Jaques Rousseaus, Maximilien Robespierre, der Erneuerer der göttlichen und reaktionär-bürgerlichen Ordnung in #Frankreich war.
      In den dreißiger und vierziger Jahren nahm man an, dass, wenn wieder die Zeit für revolutionäres Handeln anbricht, die Doktoren der Philosophie aus der Schule Hegels die mutigsten Persönlichkeiten der neunziger Jahre weit hinter sich zurücklassen und die Welt durch ihren streng logischen, unerbittlichen Revolutionsgeist in Erstaunen versetzen werden. Zu diesem Thema schrieb der Dichter #Heine viele schöne Worte, so sagte er zu den Franzosen: „All Eure Revolutionen sind nichts vor unserer künftigen deutschen Revolution. Wir, die wir den Mut hatten, systematisch, wissenschaftlich die ganze göttliche Welt zu vernichten, wir werden auch auch nicht vor irgendwelchen Götzenbildern auf der Erde zurückschrecken, noch ruhen, ehe wir nicht auf den Trümmern von Privilegien und Macht vollkommene #Gleichheit und #Freiheit für die ganze Welt erobert haben“. Mit fast den gleichen Worten verhieß Heine den Franzosen die zukünftigen Wunder einer deutschen Revolution. Und viele glaubten ihm. Aber o weh! 1848 und 1849 konnte man genügend Erfahrungen sammeln, die diesen Glauben zunichte machten. Es war nicht nur so, dass die deutschen Revolutionäre keineswegs die Helden der ersten französischen Revolution übertrafen, sie konnten sich noch nicht einmal mit den französischen Revolutionären der dreißiger Jahre messen.
      Was ist wohl die Ursache für dieses bedauernswerte Ungenügen? Es erklärt sich natürlich vor allem aus dem besonderen geschichtlichen Charakter der Deutschen, der sie sehr viel eher zum treu-ergebenen Gehorsam bestimmt, als zur #Rebellion, erklärt sich aber auch aus der abstrakten Methode, mit der man die Revolution anging. Entsprechend also dieser Natur, ging man nicht vom Leben zum Denken, sondern vom Denken zum Leben. Wer aber vom abstrakten Denken ausgeht, der wird niemals das Leben einholen, denn von der #Metaphysik zum Leben führt kein Weg. Sie sind durch einen Abgrund getrennt. Und diesen Abgrund zu überwinden, muss man einen Salto mortale vollführen, oder das, was Hegel selbst einen qualitativen Sprung aus der Welt der Logik in die Welt der #Natur, der lebendigen Wirklichkeit nennt, und das ist bisher noch niemandem gelungen und wird wohl auch niemals gelingen. Wer mit Abstraktionen operiert, der wird in ihnen zugrunde gehen.

      Michail #Bakunin (30.5.1814 – 1.7.1976), „Staatlichkeit und #Anarchie“, 1873

      #Hegel #idéalisme_allemand

  • weil Friedrich #Engels bekanntlich am 28. November 1820 geboren wur...
    https://diasp.eu/p/10052120

    weil Friedrich #Engels bekanntlich am 28. November 1820 geboren wurde -

    Kein philosophischer Satz hat so sehr den Dank beschränkter Regierungen und den Zorn ebenso beschränkter Liberalen auf sich geladen wie der berühmte Satz Hegels: »Alles was wirklich ist, ist vernünftig, und alles was vernünftig ist, ist wirklich.« Das war doch handgreiflich die Heiligsprechung alles Bestehenden, die philosophische Einsegnung des #Despotismus, des Polizeistaats, der Kabinettsjustiz, der #Zensur. Und so nahm es Friedrich Wilhelm III., so seine Untertanen. Bei #Hegel aber ist keineswegs alles, was besteht, ohne weiteres auch wirklich. Das Attribut der #Wirklichkeit kommt bei ihm nur demjenigen zu, was zugleich notwendig ist; »die Wirklichkeit erweist sich in ihrer Entfaltung als die Notwendigkeit«; eine (...)

  • Le Monde parfait

    Le centre commercial moderne se veut un monde parfait. Esthétique, aseptisé, tempéré, baigné d’une musique douce et d’une lumière tamisée, sécurisé, accueillant, pratique avec son parking souterrain, animé pour les enfants, décoré pour les adultes, il offre un confort
    idéal pour amener les passants vers ses boutiques, restaurants et commerces de loisirs afin qu’ils y passent le plus de temps possible dédié à un seul objectif : la #consommation.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/56989_1
    #film #documentaire #film_documentaire
    #centre_commercial #France #Polygone #urban_matter #surveillance #consumérisme #shopping #prêt-à-consommer #compteurs #agents_de_sécurité #enfants #centres_commerciaux #esthétique

    A voir sur Arte :

    Une année durant, #Patric_Jean a filmé la vie dans un grand centre commercial. Sans commentaire, une immersion captivante dans un lieu où tout est pensé pour nous faire consommer.

    Plutôt que de rester seul chez lui, Pierre passe ses journées au centre commercial, où tout le monde le connaît. En vieil habitué, l’homme se régale de pouvoir y faire la bise chaque matin aux jolies vendeuses. Courant des parkings aux allées où se pressent les badauds, le directeur de cette gigantesque machinerie veille au grain : « Notre rôle, explique-t-il, est de mettre le client en condition d’acheter. Il faut qu’il pose son cerveau, qu’il oublie toutes ses contraintes. » Pour parvenir à cet objectif, rien n’est laissé au hasard. Sous la surveillance des vigiles et des caméras, chacun peut passer sans risque d’une boutique à l’autre, boire un verre ou se restaurer, enchaîner avec ses amis une partie de bowling et un karaoké. L’œil rivé sur les clients autant que sur leurs chiffres de ventes, petits patrons et franchisés ne ménagent pas leur peine, accumulant les heures tels des forçats ravis de leur sort.

    #Solitude
    Pendant un an, le cinéaste Patric Jean ("La raison du plus fort", « La domination masculine ») a filmé des scènes du quotidien dans le labyrinthe d’un immense centre commercial. Avec ses allées végétalisées, ses boutiques de vêtements ou de gadgets, ses animations pour les petits et ses distractions pour les grands, c’est un microcosme où les générations se croisent, des jeunes qui fuient les rideaux baissés des petits commerces aux seniors trompant le désœuvrement. Dans ce lieu de vie où tout est en perpétuel mouvement, la caméra s’attarde sur des clients, des flâneurs, des employeurs et des employés. De cet espace clos, sécurisé et pensé comme une utopie réalisée, Patric Jean fait jaillir la peur commune du vide et l’#idéal_fantasmé d’une #solitude_partagée.

    https://www.arte.tv/fr/videos/080151-000-A/le-monde-parfait

    ping @etraces

  • UNHCR shocked at death of Afghan boy on #Lesvos; urges transfer of unaccompanied children to safe shelters

    UNHCR, the UN Refugee Agency, is deeply saddened by news that a 15-year-old Afghan boy was killed and two other teenage boys injured after a fight broke out last night at the Moria reception centre on the Greek island of Lesvos. Despite the prompt actions by authorities and medical personnel, the boy was pronounced dead at Vostaneio Hospital in Mytilene, the main port town on Lesvos. The two other boys were admitted at the hospital where one required life-saving surgery. A fourth teenager, also from Afghanistan, was arrested by police in connection with the violence.

    The safe area at the Moria Reception and Identification Centre, RIC, hosts nearly 70 unaccompanied children, but more than 500 other boys and girls are staying in various parts of the overcrowded facility without a guardian and exposed to exploitation and abuse. Some of them are accommodated with unknown adults.

    “I was shocked to hear about the boy’s death”, said UNHCR Representative in Greece, Philippe Leclerc. “Moria is not the place for children who are alone and have faced profound trauma from events at home and the hardship of their flight. They need special care in dedicated shelters. The Greek government must take urgent measures to ensure that these children are transferred to a safe place and to end the overcrowding we see on Lesvos and other islands,” he said, adding that UNHCR stands ready to support by all means necessary.

    Frustration and tensions can easily boil over in Moria RIC which now hosts over 8,500 refugees and migrants – four times its capacity. Access to services such as health and psychological support are limited while security is woefully insufficient for the number of people. Unaccompanied children especially can face unsafe conditions for months while waiting for an authorized transfer to appropriate shelter. Their prolonged stay in such difficult conditions further affects their psychology and well-being.

    Nearly 2,000 refugees and migrants arrived by sea to Greece between 12 and 18 August, bringing the number of entries this year to 21,947. Some 22,700 people, including nearly 1,000 unaccompanied and separated children, are now staying on the Greek Aegean islands, the highest number in three years.

    https://www.unhcr.org/gr/en/12705-unhcr-shocked-at-death-of-afghan-boy-on-lesvos-urges-transfer-of-unacco

    #MNA #mineurs #enfants #enfance #Moria #décès #mort #asile #migrations #réfugiés #Grèce #camps_de_réfugiés #Lesbos #bagarre #dispute #surpopulation

    • Cet article du HCR, m’a fait pensé à la #forme_camps telle qu’elle est illustrée dans l’article... j’ai partagé cette réflexion avec mes collègues du comité scientifique du Centre du patrimoine arménien de Valence.

      Je la reproduis ici :

      Je vous avais parlé du film documentaire « #Refugistan » (https://seenthis.net/messages/502311), que beaucoup d’entre vous ont vu.

      Je vous disais, lors de la dernière réunion, qu’une des choses qui m’avait le plus frappé dans ce film, c’est ce rapprochement géographique du « camp de réfugié tel que l’on se l’imagine avec des #tentes blanches avec estampillons HCR »... cet #idéal-type de #camp on le voit dans le film avant tout en Afrique centrale, puis dans les pays d’Afrique du Nord et puis, à la fin... en Macédoine. Chez nous, donc.

      J’ai repensé à cela, ce matin, en voyant cette triste nouvelle annoncée par le HCR du décès d’un jeune dans le camps de Moria à Lesbos suite à une bagarre entre jeunes qui a lieu dans le camp.

      Regardez l’image qui accompagne l’article :

      Des tentes blanches avec l’estampillons « UNHCR »... en Grèce, encore plus proche, en Grèce, pays de l’Union européenne...

      Des pensées... que je voulais partager avec vous.

      #altérité #cpa_camps #altérisation

      ping @reka @isskein @karine4

    • Greek refugee camp unable to house new arrivals

      Authorities on the Greek island of Lesvos say they can’t house more newly arrived migrants at a perpetually overcrowded refugee camp that now is 400 percent overcapacity.

      Two officials told AP the Moria camp has a population of 12,000 and no way to accommodate additional occupants.

      The officials say newcomers are sleeping in the open or in tents outside the camp, which was built to hold 3,000 refugees.

      Some were taken to a small transit camp run by the United Nations’ refugee agency on the north coast of Lesvos.

      The island authorities said at least 410 migrants coming in boats from Turkey reached Lesvos on Friday.

      The officials asked not to be identified pending official announcements about the camp.

      http://www.ekathimerini.com/244771/article/ekathimerini/news/greek-refugee-camp-unable-to-house-new-arrivals

  • Déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française René Naba - /oumma.com
    https://oumma.com/deconstruction-des-mythes-fondateurs-de-la-grandeur-francaiseune-lecture-frac
    http://www.les7duquebec.com/7-au-front/deconstruction-des-mythes-fondateurs-de-la-grandeur-francaise

    Une lecture fractale de l’Histoire de France : Réponse à Bruno Gollnisch, Philippe Val, Philippe Douste Blazy et Nicolas Sarkozy

    La scène se passait en juin 1998, il n’y a pas si longtemps, huit ans environ à peine, un mois avant la grande communion multicolore du Mondial, la première victoire de la France bariolée dans le championnat du Monde de Football : Bruno Gollnisch, le successeur potentiel du dirigeant du Front National Jean Marie Le Pen, exhibait, au terme d’une conférence de presse, un attaché-case, dont il révélait le code secret de verrouillage comme un trophée de guerre (1).

    Le code secret par définition doit demeurer secret. Il se conserve comme une sainte relique. Pour M.Gollnisch, cela n’est évidemment pas le cas : le secret est public surtout lorsqu’il s’agit de stigmatiser, surtout lorsqu’il s’agit de glaner un succès à bon compte. Chacun a les satisfactions intellectuelles de son niveau d’éducation.

    Ménageant ses effets, il déclame en public sa combinaison magique de trois chiffres, l’égrenant lentement 7-3-2 dans un mouvement jouissif libérateur. 732. l’effet est assuré. 732, #Poitiers. La victoire controversée de #Charles_Martel sur les troupes arabes d’Abdel Rahman.

    Cela se passait donc en 1998 et #Gollnisch prenait pour référence un événement datant de 1266 ans. 1266 ans de rumination historique. Sans doute la marque manifeste du zèle d’un néophyte. 1266 ans de rumination pour ce Français de la troisième génération, comme l’on désigne en France les petits fils d’immigrés, en l’occurrence un petit fils d’immigrés allemands.


    Correspondant de guerre sur les théâtres d’opérations extérieurs du territoire métropolitain, l’exhibition impudique de Bruno Gollnisch, la passivité des #journalistes présents devant sa vaine et vaniteuse démonstration ont opéré comme un déclic en moi me propulsant dans une navigation sidérante dans le tréfonds de la conscience française, dont je souhaite vous livrer les conclusions sans appétence polémique particulière, dans le droit fil de la thématique de ce colloque « D’une rive à l’autre, Ecrire l’Histoire, Décoloniser les Esprits ».

    L’exercice ne relève ni de la démagogie, ni d’un populisme de bon aloi, de bonne guerre il est vrai, dans ce genre de démonstration. Il vise à apporter une contribution à la clarification sémantique et psychologique du débat post-colonial par le pistage des non-dits de la conscience nationale à travers un voyage dans les méandres de l’imaginaire français.

    Ni populisme, ni démagogie, ni dénigrement non plus. Mais l’application de l’analyse de contenu à de constats qui s’ils sont lapidaires ne sont nullement sommaires ni rudimentaires.

    Une thérapie par électrochocs en somme. Un voyage révélateur des présupposés d’un peuple, des ressorts psychologiques d’une nation et de la complexion mentale de ses dirigeants.

    Embarquons nous donc pour ce voyage de #déconstruction des mythes fondateurs de la #grandeur_française avec un grand merci pour Bruno Gollnisch d’en avoir été, involontairement, l’élément déclencheur.
    .
    Le Panache français ou le mythe de la grandeur
    Le propos n’est pas anodin. Il correspond à une réalité indéniable : la dernière grande victoire militaire française remonte à deux siècles. Oui deux siècles exactement. #Austerlitz. Certes il y eut #Valmy et le Pont d’Arcole. Puis Austerlitz. Le panache français en somme. Puis. Plus rien….drôle de panache. Ce fut ensuite Waterloo (1815), face aux Anglais, Sedan (1870), face aux Allemands, Fachoda (1898), qui brisa net l’accès de la France aux sources du Nil, au Soudan. Soit près d‘un siècle de désastres militaires ininterrompus, compensés, il est vrai, par les conquêtes coloniales notamment l’#Algérie. A croire que les expéditions coloniales sont d’utiles palliatifs aux désastres nationaux et par transposition au débat contemporain, les immigrés d’indispensables dérivatifs aux difficultés internes.

    #VERDUN 1916 et Rethondes I (l’armistice du 11 novembre 1918), cent ans après Waterloo refermeront la parenthèse néfaste. Mais là, les Français ne sont pas seuls. Ils ne peuvent plus revendiquer la victoire à leur bénéfice exclusif. C’est une « victoire alliée » qu’ils devront partager avec leurs alliés britanniques et américains mais aussi avec les nouveaux venus de la scène internationale : les #Basanés. 550.449 soldats de l’Outre mer dont 173.000 Algériens, soit 20 pour cent des effectifs et 10 pour cent de la population du pays participeront à l’effort de guerre de la France. 78.116 #ultramarins tomberont sur le champ d’honneur, soit l’équivalent de la totalité de la population de #Vitrolles et d’#Orange prises ensemble, les deux fiefs de l‘extrême droite française contemporaine.

    La pensée peut paraître sacrilège mais elle correspond, là aussi, à la réalité : Verdun est à ce titre autant une victoire française qu’une victoire arabe et africaine. Certes la « chair à canon » était présentée comme étant de peu de valeur face à la qualité des stratèges du Haut commandement. Mais le fait est là aussi démontré : Après Verdun beaucoup avaient cru naïvement que la France s’était réconciliée avec la victoire. Et bien non. 1940 et #Rethondes Bis (la capitulation de #Montoire du 21 juin 1940) apporteront la preuve du contraire. #Monte_Cassino (1944) lavera l’honneur français mais la plus grande victoire française de la Deuxième Guerre mondiale est une victoire mixte : Cent mille (100.000) soldats alliés, contre 60.000 Allemands, ainsi que 4000 ressortissants du #Maghreb auront payé de leur vie cette victoire. 4.000 originaires du Maghreb sur 6.300 tués dans les rangs français, soit les 2/3 des effectifs. Monte Cassino est donc tout autant une victoire alliée, qu’une victoire française, arabe et africaine.

    Le schéma est identique en ce qui concerne le domaine naval. Le dernier fait d’armes français -controversé tout de même- remonte à #Aboukir (1799). Puis ce fut au tour de Trafalgar (1805), Toulon (1942), le Charles de Gaulle et son hélice manquante durant la guerre d’Afghanistan (2001), la première guerre du XXI me siècle, enfin les pérégrinations de l’ancien joyau de la flotte française, le Clemenceau, en 2005. On aurait rêvé meilleur traitement à De Gaulle et à Clemenceau, tout de même deux personnages considérables de l’Histoire de France.

    Victorieuse avec ses anciens colonisés, la France retrouvera le chemin de la défaite lorsqu’elle se dressera contre eux. Carbonisée à #Dien_Bien_Phu (1954) contre le Vietnam, première victoire d’un pays du tiers monde sur un pays occidental, ainsi qu’en Algérie (1954-1962).
    .
    Le tryptique républicain (#Liberté, #Egalité, #Fraternité), le mythe fondateur de l’exception française.
    A) La liberté : 
La Colonisation est la négation de la Liberté. La #Colonisation n’est pas, loin s’en faut, « la mise en valeur des richesses d’un pays transformé en #colonie » selon la plus récente définition du dictionnaire « Le Petit Robert » Edition -2007

    La liberté et La colonisation sont proprement antinomiques. Car la colonisation est l’exploitation d’un pays, la spoliation de ses richesses, l’asservissement de sa population au bénéfice d’une #Métropole dont elle est, en fait, un marché captif, le réservoir de ses matières premières et le déversoir de son surplus démographique, de sa main d’œuvre et de sa surpopulation, le volant régulateur du chômage et de l’inflation dans les sociétés occidentales.

    Contraire aux idéaux de Liberté, d’Egalité et de fraternité, les principes fondateurs de la Révolution Française, la colonisation est le fossoyeur de l’#idéal_républicain. Elle l’aura été quand bien même d’illustres figures françaises, telles Léon Blum, la conscience morale du socialisme, auront voulu – déjà- en célébrer les bienfaits comme un devoir de faire accéder à la civilisation les peuples primitifs (2).

    Par transposition au débat contemporain, la rhétorique de #Léon_Blum est comparable à celle de la nouvelle conscience de la nouvelle gauche française, le philosophe #André_Glucksman, présentant l’invasion américaine de l’Irak en 2003 comme une contribution occidentale à l’instauration de la démocratie en terre arabe et non comme la mainmise américaine sur les gisements pétroliers de ce pays. « Le fardeau de l’homme blanc », théorisé par l’anglais Kipling, est un alibi commode, le thème récurrent à toutes les équipées prédatrices du monde occidental.
    B ) L’Egalité : 
L’exception française est une singularité : Premier pays à avoir institutionnalisé la terreur comme mode de gouvernement, avec Maximilien de Robespierre, sous la Révolution française (1794), la France sera aussi le premier pays à inaugurer la #piraterie_aérienne, en 1955, avec le déroutement de l’avion des chefs historiques du mouvement indépendantiste algérien Ahmad Ben Bella, Mohamad Khider, Mohamad Boudiaf et Krim Belkacem), donnant ainsi l’exemple aux militants du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

    La récidive dans la singularité est aussi un trait de l’exception française : En effet, ce pays jacobin, égalisateur et égalitaire se singularisera, aussi, en étant le seul pays au monde à avoir officialisé le « #gobino-darwinisme juridique », à avoir codifié en Droit « la théorie de l’inégalité des #races », une codification opérée sans discernement, pour promouvoir non l’égalité, mais la #ségrégation.

    La « Patrie des Droits de L’Homme » et des compilations juridiques modernes -le code civil et le code pénal- est aussi le pays de la codification discriminatoire, le pays de la codification de l’abomination : le pays du« #Code_Noir » de l’esclavage, sous la Monarchie, du « Code de l’#indigénat » en Algérie, sous la République, qu’il mettra en pratique avec les « expositions ethnologiques », ces « #zoos_humains » (3) dressés pour ancrer dans l’imaginaire collectif des peuples du tiers monde l’idée d’une infériorité durable des « peuples de couleur », et, par contrecoup, la supériorité de la race blanche comme si le blanc n’était pas une couleur, même si elle est immaculée, ce qui est loin d’être le cas.

    Un chiffre suffit à démontrer l’inanité de ce principe d’égalité : Trois membres du dernier gouvernement de l’ère chiraquienne présidé par Dominique De #Villepin (2005) ont été affectés à la mise en œuvre de ce principe dans ses diverses déclinaisons : la cohésion sociale (Jean Louis Borloo), la promotion de l’égalité des chances entre Français de souche et Français naturalisés (Azouz Begag) enfin la parité Hommes-femmes (Catherine Vautrin).

    Ce principe d’égalité est pourtant l’un des principes fondateurs de la République, entériné comme bien commun de la nation depuis deux siècles. Que n’a-t-on songé à le mettre en œuvre auparavant ? A croire que la laïcité ce concept unique au monde ne s’est forgé que pour servir de cache-misère à un #chauvinisme récurrent de la société française.

    Les hochets offerts épisodiquement non aux plus méritants mais aux plus dociles, en guise de lot de consolation, loin d’atténuer cette politique discriminatoire, en soulignent la parfaite contradiction avec le message universaliste de la France. Ils l’exposent à de douloureux retours de bâtons.

    C) Fraternité : Le #Bougnoule, la marque de stigmatisation absolue, le symbole de l’ingratitude absolue.
    La fraternisation sur les champs de bataille a bien eu lieu mais la fraternité jamais. Jamais pays au monde n’a autant été redevable de sa liberté aux peuples basanés et pourtant jamais pays au monde n’a autant compulsivement réprimé ses alliés coloniaux, dont il a été lourdement redevable de sa survie en tant que grande nation. De Fraternité point, mais en guise de substitut, la stigmatisation, la #discrimination et la #répression à profusion.

    Par deux fois en un même siècle, phénomène rarissime dans l’histoire, ces soldats de l’avant, les avant-gardes de la mort et de la victoire auront été embrigadés dans des conflits qui leur étaient, étymologiquement, totalement étrangers, dans une « querelle de blancs », avant d’être rejetés, dans une sorte de catharsis, dans les ténèbres de l’infériorité, renvoyés à leur condition subalterne, sérieusement réprimés aussitôt leur devoir accompli, comme ce fut le cas d’une manière suffisamment répétitive pour ne pas être un hasard, à #Sétif (Algérie), en 1945, cruellement le jour de la victoire alliée de la seconde Guerre Mondiale, au camp de #Thiaroye (Sénégal) en 1946, et, à #Madagascar, en 1947, sans doute à titre de rétribution pour leur concours à l’effort de guerre français.

    ((A noter qu’en Grande Bretagne, contrairement à la France, la contribution ultramarine à l’effort de guerre anglais a été de nature paritaire, le groupe des pays anglo-saxons relevant de la population #Wasp (White Anglo Saxon Protestant), -#Canada, #Australie, #Nouvelle Zélande, a fourni des effectifs sensiblement égaux aux peuples basanés de l’empire britannique (indiens, pakistanais etc.). Il s’en est suivi la proclamation de l’Indépendance de l’#Inde et du #Pakistan en 1948, au sortir de la guerre, contrairement, là aussi, à la France qui s’engagera dans dix ans de ruineuses guerres coloniales (#Indochine, Algérie).

    « Bougnoule » tire ainsi son origine de l’expression argotique de cette supplique ante-mortem.
    La revendication ultime préludant au sacrifice suprême -« Aboul Gnoul, apporte l’#alcool »- le breuvage galvanisateur de l’assaut des lignes ennemies, finira par constituer, par un dévoiement de la pensée, la marque d’une stigmatisation absolue de ceux qui auront massivement contribué, à deux reprises, au péril de leur vie, à vaincre, paradoxalement, les oppresseurs de leurs propres oppresseurs.

    Dans les ouvrages français, le calvaire de leur dépersonnalisation et leur combat pour la restauration de leur identité et de leur dignité se résumeront à cette définition laconique : « Le bougnoule, nom masculin apparu en 1890, signifie noir en langue Wolof (dialecte du Sénégal). Donné familièrement par des blancs du Sénégal aux noirs autochtones, ce nom deviendra au XXme siècle une appellation injurieuse donnée par les Européens d’Afrique du Nord aux #Nord-Africains. Synonyme de #bicot et de #raton » (4). Un glissement sémantique du terme bougnoule s’opérera au fil du temps pour englober, bien au delà de l’Afrique du Nord, l’ensemble de la France, tous les « mélanodermes », #arabo-berbères et #négro-africains, pour finir par s’ancrer dans le tréfonds de la conscience comme la marque indélébile d’un dédain absolu, alors que parallèlement, par extension du terme raton qui lui est synonyme, le langage courant désignait par « #ratonnade » une technique de répression policière sanctionnant le délit de faciès.

    Bougnoule finira par confondre dans la même infamie tous les métèques de l’Empire, piétaille de la République, promus au rang de défenseurs occasionnels de la Patrie, qui étaient en fait les défenseurs essentiels d’une patrie qui s’est toujours voulue distincte dans le concert des nations, qui se distinguera souvent d’une façon lumineuse, d’une façon hideuse parfois, traînant tel un boulet, Vichy, l’Algérie, la collaboration, la délation, la déportation et la torture, les pages honteuses de son histoire, peinant des décennies durant à expurger son passé, et, pour avoir tardé à purger son passif, en paiera le prix en termes de magistère moral…….Une revanche posthume du bougnoule, en quelque sorte.
    .
    La France du triptyque républicain : une vision ethniciste face au phénomène exogène.
    L’affirmation peut paraître péremptoire, n’y voyons aucune malice, mais correspond néanmoins à la réalité historique : Le clivage communautaire a préexisté en France dans l’esprit des autorités et des citoyens du pays d’accueil bien avant qu’il ne prenne corps dans l’esprit des migrants.

    Par transposition du schéma colonial à l’espace métropolitain, l’immigré en France a longtemps été perçu comme un indigène, ce qui faisait paradoxalement de l’immigré, l’indigène de celui qui est étymologiquement l’indigène (5), une main-d’oeuvre relevant de la #domesticité de convenance, dont l’expatriation assurait sa subsistance et l’obligeait par voie de conséquence à un devoir de gratitude envers le pays hôte.

    D’extraction modeste, affecté à des taches subalternes et pénibles de surcroît non valorisantes, l’immigré, parqué en marge des villes, était par définition et par destination un être en marge de la société, un élément #marginal et non une composante de la société française. Il n’avait de ce fait ni droit de cité, ni droit de regard, ni a fortiori droit de parole.

    L’immigré a été d’autant plus occulté qu’il deviendra durant les années 1950-1970 responsable de tous les maux diplomatiques et économiques français : du désastre de Dien Bien Phu, en 1954, à la Guerre d’Algérie, à l’expédition franco-britannique de Suez contre le symbole du nationalisme arabe Nasser, en 1956, à l’affrontement de Bizerte et la décolonisation de l’Afrique, en 1960, à la 3ème guerre israélo-arabe de juin 1967, à la première crise pétrolière, en 1973, autant d’événements qui ont fini par diaboliser l’immigré notamment “#arabo-musulman” dans le regard du français.

    Dans le domaine de l’imaginaire et le champ de la production intellectuelle, l’arabe représentait alors par compensation “le mal absolu” identifié dans le langage courant par cette rodomontade musculatoire : “le bougnoule à qui l’on doit faire suer le burnous”.

    Par un faux effet d’optique, la France se donnera l’illusion de venger ses avatars d’Algérie et, par un philosémitisme actif, l’illusion de sa rédemption, substituant une arabophobie à une judéophobie, en somme une injustice à une autre injustice, feignant par là même d’ignorer que l’injustice ne se combat pas par une autre #injustice.

    Symptomatique de cet état de fait, le #harki, celui-là même qui dans le schéma mental français devait représenter le bon arabe ou le bon immigré puisqu’il s’était rangé de son côté, c’est à dire du bon côté, sera gommé de la conscience nationale et dissimulé dans les recoins arides du pays, dans une démarche symbolique destinée à refouler ce « déchet du colonialisme » dans le tréfonds de la conscience.

    La crispation identitaire française remonte, en fait, sur le plan national, aux premières vagues d’immigration de l’ensemble arabo-musulman, principalement du Maghreb, le ponant du monde arabe, plus précisément à la Première Guerre Mondiale (1914-1918). Avec 1,4 millions de morts, 900 000 invalides, la France déplorera la perte de 11 pour cent de sa population active du fait du premier conflit mondial, à laquelle il conviendrait d’ajouter les dégâts économiques : 4,2 millions d’hectares ravagés, 295 000 maisons détruites, 500 000 endommagés, 4.800 km de voies ferrées et 58.000 km de routes à restaurer et 22 900 usines à reconstruire et 330 millions de m3 de tranchées à combler.

    Les premiers travailleurs immigrés, des #Kabyles, arriveront en France dès 1904 par petits groupes, mais la Première Guerre Mondiale provoquera un effet d’accélérateur entraînant un recours massif aux « travailleurs coloniaux » auxquels se superposeront les renforts des champs de bataille comptabilisés sous une autre rubrique.

    L’indigène lointain cède la place à l’immigré de proximité. De curiosité exotique que l’on exhibe dans les zoos humains pour glorifier l’action coloniale française, le mélanoderme deviendra progressivement une donnée permanente du paysage humain de la vie quotidienne métropolitaine, sa présence vécue comme une contrainte, exacerbée par la différenciation des modes de vie entre immigrés et métropolitains, les fluctuations économiques et les incertitudes politiques du pays d’accueil

    Paradoxalement, dans la période de l’entre-deux guerres (1918-1938), la France va favoriser la mise en place d’une « République Xénophobe » (6), matrice de l’idéologie vichyste et de la « préférence nationale », alors que son besoin en main d’oeuvre est criant. Bien que contribuant à sortir la France de son champ de ruine, les travailleurs immigrés seront tenus en suspicion, pistés au sein d’un grand « fichier central ».

    Soumis pour l’obtention de la carte de séjour à une taxation équivalant parfois à un demi mois de salaire, source de revenus complémentaire pour l’Etat français, ils seront de surcroît perçus comme porteurs d’un triple péril : péril économique pour leurs concurrents français, péril sanitaire pour la population française dans la mesure où l’étranger particulièrement les Asiatiques, les Africains et les Maghrébins étaient présumés porteurs de maladies, péril sécuritaire pour l’Etat français.

    Près de deux cent mille « #travailleurs_coloniaux » (200 000) seront ainsi importés d’Afrique du Nord et du continent noir par de véritables corporations négrières, telle la « Société générale de l’immigration » (#SGI), afin de pallier la main d’oeuvre française principalement dans le bâtiment et l’industrie textile en remplacement des soldats français partis au front. Dans la cohorte de travailleurs immigrés, venus d’abord principalement d’Italie et de Pologne, les Maghrébins feront l’objet d’une attention spéciale de la part des pouvoirs publics.

    Un « Bureau de surveillance et de protection des indigènes nord-africains chargé de la répression des crimes et des délits » est constitué le 31 mars 1925. Un bureau spécial rien que pour les Maghrébins, précurseur du « service des #questions_juives » que le pouvoir vichyste mettra en place en 1940 pour la surveillance des nationaux français de « race ou de confession juive » durant la Seconde Guerre mondiale.
    ((NDLR Citation de l’article de la juriste Danièle Lochak « La race, une catégorie juridique ? »
    (http://www.anti-rev.org/textes/Lochak92a ) :
    « la loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs dispose : “Est regardé comme juif pour l’application de la présente loi toute personne issue de trois grands parents de race juive ou de deux grands parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif”. Cette définition, qui laisse en suspens la question de savoir comment sera déterminée l’appartenance des grands-parents à la race juive, sera remplacée, dans la loi du 2 juin 1941, par une définition plus explicite : “Est regardé comme juif :

    1° celui ou celle appartenant ou non à une confession quelconque, qui est issu d’au moins trois grands-parents de #race juive, ou de deux seulement si son conjoint est lui-même issu de deux grands-parents de race juive. Est regardé comme étant de race juive le grand-parent ayant appartenu à la religion juive ;

    2° celui ou celle qui appartient à la religion juive et qui est issu de deux grands-parents de race juive”. »

    L’intitulé de l’office en dit long quant à l’opinion du gouvernement français et de ses intention à l’égard des « indigènes » d’Afrique du Nord. Le phénomène ira en s’amplifiant avec la Deuxième Guerre Mondiale et les trente glorieuses années de l’après-guerre (1945-1975) qui suivirent la reconstruction de l’Europe, où le besoin de « chairs à canon » et d’une main d’oeuvre abondante à bas prix provoqueront un nouveau flux migratoire égal en importance au précédent.

    Luxe de raffinement, le recrutement s’opérait selon des critères d’affinités géographiques au point de constituer de véritables couples migratoires en particulier entre Renault et l’embauche kabyle, charbonnages de France et les travailleurs du sud marocain, de même qu’en Allemagne, Wolkswagen et les immigrés turcs.

    A l’instar d’une cotation boursière sur un marché de bétail, les travailleurs coloniaux faisaient même l’objet d’une #notation en fonction de leur nationalité et de leur race (7) avec de subtiles distinctions selon leur lieu de provenance notamment au sein des Algériens où les Kabyles bénéficiaient d’un préjugé plus favorable que les autres composantes de la population algérienne. Le Kabyle était invariablement noté 5/20, l’arabe 4/20 et l’Indochinois 3/20. Ho Chi Minh témoin de cette humiliante notation ethnique lors de son séjour parisien, se vengera trente ans plus tard en infligeant à son ancien maître l’une des plus humiliantes défaites militaires du monde occidental, la défaite de Dien Bien Phu en 1954.

    Muettes, les blessures de l’histoire ne cicatrisent jamais.
    La France s’affiche volontiers révolutionnaire mais se révèle, en fait, profondément conservatrice. La France du triptyque républicain a eu un comportement liberticide avec la colonisation, ethniciste dans sa politique migratoire, un comportement sociocide dans sa structuration socio-culturelle et démographique.
    .
    Le mythe de la politique arabe de la France
    Philipe Val, le directeur conformiste de l’hebdomadaire faussement anarchiste Charlie Hebdo, impute la collaboration vichyste anti-juive à « la politique arabe de la France ». Ce mémorialiste des temps modernes qui se vit en rival contemporain du cardinal de RETZ, s’imagine, par ce raccourci non pas audacieux mais hasardeux, exonérer la France de l’#antisémitisme récurrent de la société française.

    Sauf à prêter aux Arabes une capacité d’anticipation d’une hardiesse rare confinant à un machiavélisme suprême, en vue de soudoyer l’Etat-Major français pour le conduire à faire condamner pour « haute trahison » un officier français de confession juive, le Capitaine Alfred Dreyfus, ou encore à gangrener le haut commandement politico-militaire français en vue de savourer le désastre de 1940, l’antisémitisme en France a préexisté à la présence arabe et musulmane en France.

    Le plus grand déferlement d’Arabes et de Musulmans en France est survenu à l’occasion de la Deuxième Guerre Mondiale, non pour l’appât du gain -« pour manger le pain des Français »-, mais bien pour libérer avec d’autres le pays du joug nazi, pour aider à la défense d’un pays que ses habitants n’ont pas su, pas pu ou pas voulu défendre… C’est-à-dire près de cinquante ans après l’affaire Dreyfus et dans la foulée de la capitulation de Montoire.

    Et, que je sache, le « Bureau des affaires juives », a eu pour précurseur immédiat « le Bureau de surveillance et de protection des indigènes nord-africains » dont la création, en 1925, n’a pas suscité la moindre protestation des Français sans doute trop occupés à l’époque à magnifier leur supériorité dans l’admiration des « zoos humains »

    La thèse de Philipe Val ne résiste pas à une analyse un tant soit peu sérieuse. Mais qui a jamais soutenu que Philippe Val était un analyste ? Sérieux de surcroît ? Elle participe néanmoins d’une falsification de l’Histoire, d’un sournois travail de révisionnisme anti-arabe.

    Une politique se juge sur la durée. A l’épreuve des faits, la politique arabe de la France, dogme sacré s’il en est, se révèle être, par moments, une vaste mystification, un argument de vente du complexe militaro-industriel français. Qu’on en juge. L’histoire en est témoin.

    La contribution des Arabes à l’effort de guerre français en 1914-1918 pour la reconquête de l’Alsace-Lorraine a été franche et massive. Sans contrepartie. La France, en retour, vingt ans après cette contribution, a témoigné de sa gratitude à sa façon…… en amputant la #Syrie du district d’Alexandrette (1939) pour le céder à la Turquie, son ennemi de la Première guerre mondiale.

    Dans la foulée de la Deuxième Guerre mondiale, la France, récidiviste, carbonisera la première manifestation autonomiste des Algériens, à Sétif, le jour même de la victoire alliée, le 9 mai 1945, une répression qui apparaîtra rétrospectivement comme une aberration de l’esprit sans doute unique dans l’histoire du monde, dont les effets se font encore sentir de nos jours.

    Dix ans plus tard, en 1956, de concert avec Israël et la Grande Bretagne, la France se livre à une « expédition punitive » contre le chef de file du nationalisme arabe, Nasser, coupable d’avoir voulu récupérer son unique richesse nationale « le Canal de Suez ». Curieux attelage que cette « équipée de Suez » entre les rescapés du génocide hitlérien (les Israéliens) et l’un de leur ancien bourreau, la France, qui fut sous Vichy l’anti-chambre des camps de la mort.

    Curieux attelage pour quel combat ? Contre qui ? Des Arabes, ceux-là mêmes qui furent abondamment sollicités durant la deuxième guerre mondiale pour vaincre le régime nazi, c’est-à-dire l’occupant des Français et le bourreau des Israéliens. A moins qu’il ne s’agisse d’une forme élaborée de l’exception française, on aurait rêvé meilleure expression de la gratitude.

    Très concrètement, la politique arabe de la France a consisté, historiquement, en une opération de restauration de la souveraineté nationale dans les centres de décision du pouvoir politique français, après la guerre de juin 1967, par la rupture de la relation fusionnelle qui existait qui, au mépris de l’intérêt national, entre services français et israéliens.

    Bon nombre d’entre vous se rappellent peut-être le chef de la mission d’achat militaire israélienne en France disposait, à l’époque, non pas à l’ambassade israélienne, mais au sein même du ministère français des armées, d’un bureau jouxtant celui du directeur de cabinet du ministre, une proximité sans précédent même dans les pays colonisés.

    Bon nombre d’entre vous gardent peut être présent à l’esprit l’implication des services israéliens et français dans l’enlèvement du chef charismatique de l’opposition marocaine #Mehdi_Ben_Barka, en 1965, en plein jour, en plein Paris, ou encore le vol des cinq vedettes de Cherbourg par les Israéliens (Décembre 1969), la plus concrète manifestation sinon de la connivence du moins de la passivité des services français à l’égard des coups de main israéliens.

    L’ouverture de la France vers les pays arabes, en 1967, au terme d’une rupture de onze ans consécutive à l’expédition de Suez, lui a valu un regain de prestige après deux décennies de déboires militaires en Indochine et en Algérie, la conquête des marchés pétroliers, notamment l’#Irak, l’ancienne chasse gardée des Anglais, la percée majeure de la diplomatie gaulliste de la seconde moitié du XXme siècle, ainsi que de fabuleux contrats militaires de l’ordre de plusieurs centaines de millions de dollars, notamment avec l’Irak, la Libye et l’Arabie saoudite,

    L’illustration patente de la disparité de traitement entre Français et Arabes est la première crise de l’#énergie en 1973. A cette date, la France est officiellement le partenaire privilégié du Monde arabe, officiellement épargnée par le boycottage pétrolier anti-occidental, le principal bénéficiaire du boom pétrolier, le principal bénéficiaire des contrats pétro-monarchiques, mais les Français se cramponnent à une xénophobie lancinante, crispés sur un comportement guidé par une psychorigidité nourrie d’une nostalgie de grandeur.

    Tout le monde garde présent à l’esprit les traits d’humour d’une époque où les Français exultaient de compenser leur absence de ressources naturelles par une prétendue supériorité intellectuelle, affichant leur fierté de ne “pas avoir de pétrole mais des idées”, formule qui peut se décrypter de la façon suivante : “pas d’essence, mais la quintessence de l’esprit”, humour que sous-tendait une #arabophobie ambiante dans une période où les arabo-musulmans étaient cloués au pilori pour avoir osé frigorifier les Français avec leur crise de l’énergie.

    Le renchérissement du coût du pétrole était vécu comme un crime de lèse-majesté, alors qu’il s’agissait d’un problème de rajustement des prix du brut, longtemps outrageusement favorables aux économies occidentales.

    La contradiction entre l’ouverture pan-arabe de la diplomatie française et la crispation identitaire de l’opinion française posait déjà à l’époque le problème de la mise en cohérence de la politique française à l’égard du fait arabo-musulman.

    L’universalisme français a pratiqué à destination du monde arabo-musulman une « politique des minorités », contraire à ses principes fondateurs, institutionnalisant et instrumentalisant le confessionalisme et le communautarisme, se servant des Maronites (au Levant) et des Kabyles (au Ponant) comme levier à une re-christianisation de la rive méridionale de la Méditerranée, interdisant aux Algériens sur le sol même de leur patrie, l’usage de leur langue nationale, infligeant à ce pays un dégât plus important que les ravages de 130 ans de la colonisation, le dommage de l’esprit,— l’acculturation—, dont les effets corrosifs et pernicieux se font encore sentir de nos jours et qui expliquent pour une large part les crises cycliques entre les deux pays.

    La politique arabe de la France c’est cela aussi. Muettes et douloureuses, les blessures de la mémoire ne cicatrisent jamais.
    .
    La France : Aimez- là ou quittez-là ou le mythe de l’excellence française
    Ce mot d’ordre n’a même pas le mérite de l’originalité. IL a été emprunté à #Ronald_Reagan, le président Rambo des Etats-Unis de la décennie 1980 (1980-1988) qui entendait par cette formule neutraliser les critiques contre l’aventurisme américain dans la période post Vietnam (1975-1980).

    Empruntée à Reagan en vue de son application électoraliste en France par le dirigeant de la droite traditionaliste #Philippe_de_Villiers, reprise et amplifiée par…#Nicolas_Sarkozy, ce « Français de la deuxième génération » selon la dénomination en vigueur en France pour les citoyens originaires du tiers monde.

    Le clonage de l’Amérique n’est pas la marque de l’originalité.

    Les basanés de France sont là et bien là. Durablement ancrés dans le paysage politique et social français. Eux dont « le rôle positif » n’a jamais été célébré avec solennité, sinon que d’une manière, incidente quand il n’a pas été plus simplement nié ou controversé.

    En France, non pas leur pays d’accueil, mais leur pays d’élection.

    Déterminés à défendre la haute idée que la France veut donner d’elle-même au Monde.

    A combattre tous ceux qui fragilisent l’économie par une gestion hasardeuse, tous ceux qui discréditent la politique par une connivence sulfureuse,

    Tous ceux qui polluent l’image de la France, à coups d’emplois fictifs et de responsabilité fictive, de rétro-commissions et de frais de bouche, de délits d’initiés et d’abus de biens sociaux

    Ces messieurs des frégates de Taiwan et de Clearstream,
    Du Crédit Lyonnais et de la Compagnie Générale des Eaux,
    D’Elf Aquitaine et d’EADS,
    D’Executive Life et de Pechiney American-Can
    Des marchés d’Ile de France et de HLM de Paris, de la MNEF et d’Urba-Gracco,
    Ceux qui dévalorisent leur justice à coups d’affaires d’#Outreaux, d’écoutes téléphoniques illégales, de tri sélectif et de « #charters de la honte »
    Qui dévalorisent leurs nationaux à coups de bougnoule et de ratonnades, de racaille et de Karcher.

    Contre la « France d’en bas » qui gouverne le pays, la France des basses manoeuvres et des bas calculs, des « zones de non droit et de passe-droits », des nominations de complaisance et des appartements de fonction, la France qui refuse de donner un coup de pouce au SMIC, qui « cristallise », c’est-à-dire, fige à sa portion congrue, les retraites des anciens combattants « basanés » de l’armée française, mais qui relève de 70 pour cent le salaires des ministres nantis, qui gorge de « stock options et de parachutes dorés » les gérants en déconfiture, tels ceux de Vinci et de Carrefour, qui recycle la forfaiture dans l’honorabilité, propulsant au Conseil d’Etat, le temple de la vertu républicaine, en guise de rétribution pour services rendus dans la diversion de la justice, tel ministre de la justice, passé dans l’histoire comme le plus célèbre intercepteur d’hélicoptères des annales judiciaires internationales.

    En un mot contre cette posture du mépris et de l’irresponsabilité la singulière théorie du fusible à la française » qui exonère le responsable de toute responsabilité par une sorte de privilège anti-démocratique tirant sa justification dans une idéologie protofasciste inhérente à un pan de la culture française.

    Contre la criminalisation du politique, cet état de fait symptomatique de la France contemporaine illustré particulièrement par la présidence Chirac, dont la double mandature (1995-2000), douze ans, aura été polluée par de retentissants scandales politico-financiers en rapport avec l’argent illicite, sans pour autant que soit discrédité le chef de l’état français -le parangon de la « fracture sociale », de « l’état modeste » et d’un « siècle de l’Ethique », réélu en dépit des dérives autoritaro-mercantiles de son magistère.

    Le président Chirac précisément et non son prédécesseur François Mitterrand, en application de l’aveu d’un spécialiste du brigandage politique, Jean Montaldo, un chiraquien désabusé qui soutient, paroles d’expert, que « de Mitterrand à Chirac nous sommes passés du stade artisanal au stade industriel », dans le domaine de la corruption (8).

    N’y voyez aucune interférence électoraliste ou partisane : L’histoire d’aujourd’hui est la mémoire de demain et il importe d’être vigoureux dans la dénonciation des dérives contemporaines pour prévenir de douloureuses réminiscences de la mémoire future.

    « Le casier judiciaire de la République » présente ainsi l’édifiant bilan suivant : Neuf cent (900) élus mis en examen soit pour #délinquance financière, soit pour atteintes aux biens et aux personnes y compris les crimes sexuels. Ce bilan porte sur la décennie 1990-2000. Gageons que le bilan de la présente décennie est en passe d’être identique.

    La « #tolérance_zéro » à l’égard de la criminalité en col blanc se devrait d’être pourtant un impératif catégorique de l’ordre républicain en vertu du principe de l’exemplarité de l’Etat.

    La capitulation de Sedan face à l’Allemagne en 1870-71 a donné naissance à la III me République, la capitulation de Montoire (9) face à Hitler en 1940 à la IV me République (1946), celle de Dien Bien Phu et d’Algérie en 1955, à la V me République (1958), avec leurs cortèges de grandes institutions : Sedan à la création de « sciences po », l’Institut des Etudes Politiques de Paris et Montoire à la fondation de l’ENA, l’Ecole Nationale d’Administration (1945). Le pays des « Grandes Ecoles », des concours pépinières des élites, des scribes et des clercs, -cinq millions de fonctionnaires en France en l’an 2.000, le plus fort contingent de l’Union européenne, soit 20 pour cent de la population active- ne tolère pas de retour sur son passé. Il ne conçoit que les perspectives d’avenir. Jamais de rétrospectives, ni d’introspection. toujours des prospectives. Une fuite en avant ?

    Loin de participer d’une hypermnésie culpabilisante, le débat s’impose tant sur la contribution des « peuples basanés » à la libération du sol français, que sur leur apport au rayonnement de leur pays d’accueil, en guise de mesure de prophylaxie sociale sur les malfaisances coloniales dont l’occultation pourrait éclairer les dérives répétitives de la France, telles que -simple hypothèse d’école ?- la correspondance entre l’amnésie sur les « crimes de bureau » de 1940-44 et l’impunité régalienne de la classe politico administrative sur les scandales financiers de la fin du XX me siècle, ou la corrélation entre la déroute de l’élite bureaucratique de 1940 et la déconfiture de l’énarchie contemporaine.

    Cette dérive a été sanctionnée d’ailleurs lors de la première consultation populaire à l’échelon national du XXI me siècle. « Une des plus grandes bévues démocratiques de l’histoire contemporaine de la France », selon l’expression de l’écrivain indo britannique Salman Rushdie, la présidentielle de 2002 qui avait mis aux prises un « superfacho » et un « supermenteur », -selon la formule en vigueur à l’époque-, révélera aux Français et au Monde médusés, le délitement moral d’un pays volontiers sentencieux et le discrédit de son élite non moins volontairement obséquieusement arrogante, incapable d’assumer au terme d’un pouvoir monopolisé par les élites depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale (1945), au niveau économique, la mutation postindustrielle de la société française, au niveau sociologique, sa mutation #postcoloniale, au niveau de son opinion nationale, sa mutation psychologique, signe de l’échec patent de la politique d’intégration de sa composante afro musulmane. Cinq siècles de colonisation intensive à travers le monde auraient dû pourtant banaliser la présence des « basanés » sur le sol français, de même que treize siècles de présence continue matérialisée par cinq vagues d’émigration conférer à l’Islam

    le statut de religion autochtone en France où le débat, depuis un demi siècle, porte sur la compatibilité de l’#Islam et de la République, comme pour conjurer l’idée d’une agrégation inéluctable aux peuples de France de ce groupement ethnico-identitaire, le premier d’une telle importance sédimenté hors de la sphère européo-centriste et judéo-chrétienne.

    Premier pays européen par l’importance de sa communauté musulmane, la France est aussi, proportionnellement à sa superficie et à sa population, le plus important foyer musulman du monde occidental. Elle compte davantage de musulmans que pas moins de huit pays membres de la Ligue arabe (Liban, Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Palestine, Iles Comores et Djibouti). Elle pourrait, à ce titre, justifier d’une adhésion à l’Organisation de la #Conférence_Islamique (OCI), le forum politique panislamique regroupant cinquante deux Etats de divers continents ou à tout le moins disposer d’un siège d’observateur.

    L’intégration présuppose une conjonction d’apports et non une amputation de la matrice identitaire de base. La troisième génération issue de l’immigration est certes extrêmement sensible à son environnement international comme en témoignent les flambées de violence à caractère confessionnel en rapport avec l’intifada palestinienne, la guerre du Golfe (1990-91) ou encore la guerre d’Afghanistan (2001-2002), la guerre d’Irak et la guerre du Liban (2006).

    Elle n’en demeure pas moins porteuse d’une dynamique interculturelle en raison de ses origines, de son profil culturel et de ses croyances religieuses.
    Facteur d’intermédiation socioculturelle, les bougnoules des temps anciens, #sauvageons des temps modernes, paraissent devoir tenir leur revanche dans leur vocation à devenir de véritables « passeurs de la #Francophonie », l’avant-garde de « l’arabofrancophonie culturelle » (10) que la France s’ingénie tant à mettre sur pied afin de faire pièce à l’hégémonie anglo-américaine et de favoriser le dialogue des cultures par le dépassement de son passé colonial.

    A l’entame du IIIème millénaire, la « patrie de la mémoire courte » souffre d’évidence d’un blocage culturel et psychologique marqué par l’absence de fluidité sociale. Reflet d’une grave crise d’identité, ce blocage est, paradoxalement, en contradiction avec la configuration pluriethnique de la population française, en contradiction avec l’apport culturel de l’immigration, en contradiction avec les besoins démographiques de la France, en contradiction enfin avec l’ambition de la France de faire de la Francophonie, l’élément fédérateur d’une constellation pluriculturelle ayant vocation à faire contrepoids à l’hégémonie planétaire anglo-saxonne, le gage de son influence future dans le monde.
    .
    Conclusion
    Cinq ans après la bourrasque lepéniste aux présidentielles françaises de 2002, alors que la France s’apprête, en 2007, à se choisir un nouveau président, il m’a paru salutaire de pointer les incohérences françaises. De démystifier le discours politique officiel, et, au delà du clivage droite-gauche de la classe politique française, de recentrer le débat sur le fait migratoire en mettant l’imaginaire français à l’épreuve des faits historiques et de la réalité quotidienne nationale en vue d’apporter ma contribution à la mutation post-coloniale de la France.

    L’exception française si hautement revendiquée d’une nation qui se réclame de la grandeur est antinomique d’une culture de l’#impunité et de l’#amnésie, une culture érigée en un #dogme de gouvernement et, à ce titre, incompatible avec la déontologie du commandement et les impératifs de l’exemplarité.

    Mes remerciements renouvelés vont donc en premier lieu à Bruno Gollnisch, Philippe Val, le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste Blazy, initiateur, en tant que député de Toulouse, du projet de loi controversé sur le « rôle positif » de la colonisation, ainsi que naturellement à Nicolas Sarkozy, pour leur inestimable contribution à la remise en ordre de ma formation universitaire, un exercice qui m’a permis de prendre conscience du « rôle positif » de la colonisation….. des Colonies par rapport à la Métropole et des colonisés à l’égard de leurs colonisateurs-oppresseurs.

    Merci aussi aux organisateurs de ce colloque qui m’ont donné la possibilité devant un auditoire savant, patient ( et indulgent à mon égard ), de procéder à une « déconstruction des mythes fondateurs de la grandeur française », pour le plus grand bénéfice du débat public contradictoire et de la recherche universitaire.

    Notes
    1) Contribution de l’auteur au colloque de SEPTEMES-LES-VALLONS 6- 7 OCTOBRE 2006, organisé par Festival TransMediterranée (fmed@wanadoo.fr) sur le thème « D’UNE RIVE A L’AUTRE, ECRIRE L’HISTOIRE, DECOLONISER LES MEMOIRES »
    2 Léon Blum invoquera son « trop d’amour » pour son pays « pour désavouer l’expansion de la pensée et de la civilisation française ». « Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture », écrira-t-il dans le journal « Le Populaire » en date du 17 juillet 1925) cf « Quand Tocqueville légitimait les boucheries » par Olivier le Cour Grandmaison et « une histoire coloniale refoulée » par Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire et Nicolas Bancel- Dossier général sous le thème « Les impasses du débat sur la torture en Algérie »-Le Monde Diplomatique juin 2001. Alexis de Tocqueville légitimera les boucheries considérant « le fait de s’emparer des hommes sans armes, des femmes et des enfants, comme des nécessités fâcheuses auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre ». De son côté, Jules Ferry soutiendra dans un discours au Palais Bourbon le 29 juillet 1895 qu’ « il y a pour les races supérieures un droit par ce qu’il y a un devoir pour elle. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ».
    3) « Zoos humains, de la Vénus Hottentote aux Reality Show » Ed. La Découverte Mars 2002, ouvrage réalisé sous la direction d’un collectif d’historiens et d’anthropologues membres de l’Association connaissance de l’Afrique contemporaine (Achac-Paris),Nicolas Bancel (historien, Université Paris XI), Pascal Blanchard (historien, chercheur CNRS), Gilles Boetsch (anthropologue, Directeur de recherche au CNRS), Eric Deroo (cinéaste, chercheur associé au CNRS) et Sandrine Lemaire (historienne, Institut européen de Florence). De 1877 à 1912, trente spectacles ethnologiques seront donnés au jardin d’acclimatation à Paris, puis aux expositions universelles de Paris de 1878 et de 1889 dont le clou pour celle de 1889 étaient aussi bien l’inauguration de la Tour Eiffel que la visite d’un « village nègre ». Suivront les expositions de Lyon (1894), les deux expositions coloniales de Marseille (1906 et 1922), enfin les grandes expositions de Paris de 1900 (diorama sur Madagascar, 50 millions de spectateurs) et de 1931 dont le commissaire général n’était autre que le Maréchal Lyautey. cf. « Le spectacle ordinaire des zoos humains » et « 1931. Tous à l’Expo » par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel et Sandrine Lemaire, Manière de voir N°58 Juillet Août 2001, op cité.
    4 Dictionnaire Le Petit Robert 1996.
    5 « Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français » René Naba-Editons l’Harmattan-2002
    6 « La République Xénophobe, 1917-1939 de la machine d’Etat au « crime de bureau », les révélations des archives » de Jean Pierre Deschodt et François Huguenin Editions JC Lattès septembre 2001.
    7 « Une théorie raciale des valeurs ? Démobilisation des travailleurs immigrés et mobilisation des stéréotypes en France à la fin de la grande guerre » par Mary Lewis, enseignante à la New York University, in « L’invention des populations », ouvrage collectif sous la direction d’Hervé Le Bras (Editions Odile Jacob).
    8 Jean Montaldo, auteur de deux ouvrages sur la corruption présidentielle : « Chirac et les 40 menteurs » Albin Michel 2006, « Mitterrand et les 40 voleurs » Albin Michel.
    9 l’armistice a été signé le 22 juin 1940 symboliquement à Rethondes au même endroit, dans le même wagon, que l’armistice du 11 novembre 1918. Toutefois l’entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 entre Pétain et Hitler a scellé la collaboration entre la France et l’Allemagne nazie. Si l’armistice constituait une cessation des hostilités, la rencontre de Montoire a représenté dans l’ordre symbolique le voyage à Canossa de Pétain et constitué en fait une capitulation dans la mesure où Pétain a cautionné la collaboration avec le régime nazi quand bien même l’Allemagne reniant ses promesses avait annexé l’Alsace-lorraine, août 1940.
    10 « Arabo-francophonie culturelle : l’expression a été forgée en 1995-1996 par Stellio Farangis, ancien secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie.

  • La #famille, un nouvel idéal ?

    Depuis les années 1960, le taux de #divorce en Occident augmente chaque année. En parallèle, de nouveaux #modèles de familles, monoparentales ou recomposées, sont apparus. Pourtant, malgré ces mutations, le #modèle_traditionnel réunissant père, mère et enfants reste la superstar des publicités, comme celle de la littérature et du cinéma.

    https://www.arte.tv/fr/videos/058227-061-A/square-idee
    #stéréotypes #monoparentalité #familles_recomposées #représentations #vidéo #film #récit_familialiste #ordre #valeur_refuge #idéologie #famille_nucléaire #divorce #cellule_familiale #famille_nucléaire #norme #propriété #mariage #christianisme #Eglise_catholique #amour #idéal_romantique #égoïsme_parental #lavage_de_cerveau #politiques_natalistes #Etat #domestication_de_la_sexualité #sexualité
    enfant comme #fixateur_social —> et c’est comme cela que, selon les deux interviewés, on ne fait pas la #révolution...

    #femmes comme #armée_de_réserve, nous suggère une des personnes interviewées (9’15 min) :

    « La #prime_aux_fourneaux fait actuellement l’objet de discussions en Autriche. Le #Vorarlberg a proposé de donner 300 euro aux femmes qui n’ont pas recours à la garde d’enfants dans les écoles maternelles, et ce jusqu’à l’âge de 6 ans. Et en Haute-Autriche cette question est également discutée. C’est révélateur du fait que le nombre d’emplois diminue. Autrement dit, selon l’état actuel du #marché_du_travail, les #femmes sont utilisées comme une armée de réserve. En ce moment on préfère les avoir à la maison car il y a de toutes façons peu d’emplois. C’est toujours en fonction des besoins économiques. »

    #Empire_romain #domination_masculine #unité_de_consommation #financement_des_retraites #violence #patriatcat #matriarcat #hiérarchie #maternité

    Interviewée :

    « J’ai lu un jour une interview d’un manager qui déclarait à la fin de sa carrière : ’Je ne pouvais pas m’occuper de mes enfants, mais je vais me rattrapper maintenant à la retraite avec mes petits-enfants.’ Imaginez qu’une femme dise une chose pareille. Elle ne peut pas dire ça. » Elle ne peut pas dire cela parce que les sanctions qui pèsent sur les mères sont beaucoup plus fortes que sur les pères défaillants

    #économie #travail #formation_à_la_parentalité #modèle_familial #éducation_des_enfants #éducation_collective #anarchisme #clan #amour_romantique #responsabilité #pression_sociale #congé_parental #explosion_démographique #justice_distributive #écologie #save_the_planet_make_no_baby #pression_sociétale #infertilité #propagande_nataliste #insémination_artificielle #cliniques_de_fertilité #business #néolibéralisme #néo-libéralisme #féminisme #politique_familiale #natalité

    • APHORISMAIRE À L’USAGE DES FUTURS FAMILICIDES

      Ce recueil d’aphorismes peu compatibles avec les bonnes mœurs ne devrait pas faire remonter la cote de popularité de son auteur, pourtant au plus bas dans les sondages effectués dans les maternités. Et pas seulement dans les maternités, confirment les critiques littéraires.
      Écridéviant, performeur volontiers nudiste, cofondateur de la « Fête des Non-Parents » et peintre en statues coloniales, Théophile de Giraud, né par hasard et sans conviction en 1968, a commis quelques doigts de livres désobligeants, tatoués d’humour noir et parfois diaprés d’une vaporeuse touche d’anti-natalisme consensuel.
      Épris de subversion carabinée, ce riant comparse de Noël Godin a participé, entre deux tentatives de suicide ou de régime amincissant, aux entartages de Doc Gynéco et de l’anticontraceptif archevêque Léonard, ainsi qu’au Coup d’État burlesque de Jan Bucquoy.
      Il a d’ores et déjà prévenu ses éventuels futurs parents qu’il refusera de renaître, même contre forte récompense.


      http://www.maelstromreevolution.org/pages/FRA/prodotto.asp?ProdottoID=308&FamigliaID=0

      #livre #Théophile_de_Giraud

  • Au détour des livres (7). #Aude_Picault affronte l’idéal féminin
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/040817/au-detour-des-livres-7-aude-picault-affronte-l-ideal-feminin

    Dans Idéal standard, la dessinatrice explore, tout en délicatesse mais sans rien éluder, le quotidien et les frustrations d’une trentenaire citadine à la recherche de l’amour. Un regard tranchant et tendre sur les innombrables injonctions qui pèsent sur la vie d’une femme en âge de faire des enfants.

    #Culture-Idées #bande_dessinée #femmes #ideal_standard

  • Remercions les rédacteurs du #comité_invisible de nous donner l’occasion de leur dire franchement qu’ils nous emmerdent.
    http://www.vacarme.org/article3054.html

    1. Prenons le texte comme il se présente : un condensé agressif et stylisé de politique. Naïvement, on croyait une lettre écrite à des amis, un désir de conversation planait dans l’air. « Il n’y a donc d’autres choix que de déployer un art de la #conversation » (p. 154). Même si c’était, il est vrai, que de la conversation par défaut, puisque les amis à qui parler se font rares, manifestement, et qu’en plus, les « moyens de communication » sont contrôlés « par ceux qui ne sont pas nos amis », si bien, que ce livre-même là, cet objet marchandisé qui passe entre nos mains, est sans doute déjà, aussi, le malheureux, le résultat de petites compromissions, encore ! Encore des petites compromissions, à l’issue d’un catalogue infini d’entres elles. Maintenant est le titre de ce catalogue de compromissions. « Quand on a des amis, plus besoin d’avoir d’ennemi » adage réécrit d’Aristote ou de Montaigne vérifié à la lecture de Maintenant . Car si les rédacteurs de Maintenant s’adressent à leurs « amis », c’est bien pour leur signifier sur tous les tons, et dans toutes les langues, qu’en réalité ils ne le sont pas.

    #La_gauche

    • Le Comité invisible est un producteur en série de vignettes spectaculaires toujours écrites en vue de signaler à la masse qu’elle succombe aux illusions tandis qu’eux, aristocratiquement placés de l’autre côté de la signalisation spectaculaire, s’en retrouvent les fabricants !

      (…) avec l’exposition Soulèvement au Jeu de Paume, le titre Révolution donné au pseudo-livre de Macron qui, sans honte, dans le magazine Elle, appelle aussi les jeunes à relire le Capital, il se passe que le romantisme insurrectionnel a été récupéré par la machine médiatique, ce qui rend difficile, en l’absence de situation insurrectionnelle réelle, de sauver ce qui fait le cœur positif de Maintenant. Que les rédacteurs de Maintenant le veuillent ou non, ils appartiennent désormais au secteur du marché de l’illusion insurrectionnelle.

    • Flash back : "Vous allez tous mourir et vos pauvres vacances n’y changeront rien" , clamait une banderole déployée sur une plage lors d’une des "actions d’éclat" du Parti imaginaire dont on trouve une photo dans Tiqqun...

      Pas possible d’isoler Maintenant de l’histoire dont il est issu, et du contexte dans lequel il s’inscrit (à tout le moins une crise des perpectives révolutionnaires). Quelques éléments.

      Pour un autre point de vue que celui proposée sur @vacarme, on peut consulter quelques pages de En quel temps vivons-nous ? (Rancière, 2017), à ce sujet :
      https://seenthis.net/messages/602424

      À partir des thèses énoncées par la revue #Tiqqun à la fin des années 90, pratiquant un usage singulier de l’héritage de l’#autonomie en Italie (cf. La Horde d’or ), le Comité invisible s’inscrit dans un courant #insurrectionnaliste qui n’a cessé de se développer depuis les émeutes de 2005 et la mobilisation lors du #CPE (2006). L’utilisation du CI par l’État et son antiterrorisme ( "affaire de Tarnac") a in fine accru le succès de thèses qui, sous une autre forme, servaient déjà de viatique à une frange importante des jeunes qui s’étaient politisés lors de la #lutte contre le CPE. Le texte qui suit a fait l’objet de mille réunions, conversations, reprises, usages : #Appel, 2004
      http://bloom0101.org/wp-content/uploads/2014/10/appel.pdf

      Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut encore s’approfondir. Devant l’évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s’indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s’organisent. Nous sommes du côté de ceux qui s’organisent.

      Pour ne citer qu’un exemple des diverses approches qui se sont directement inspirée de L’appel, un très beau texte, bien loin de la morgue arrogante du Comité invisible : Défendre la zad , livre-appel publié en janvier 2016
      https://constellations.boum.org/spip.php?article125

      Bref, on peut penser en termes de récupération, et on trouvera aisément des confirmations (les deux numéros de Tiqqun, ancêtre revendiqué, sont en salle des ventes), mais une telle approche raterait l’influence de ce versant de l’insurrectionalisme (cf, le succès de @lundimatin ou l’ampleur des ventes des extraits de Tiqqun par La fabrique). Ce serait aussi louper l’intérêt et les échanges que suscitent ces textes. Ainsi, cette semaine, le séminaire Conséquences a réuni pour une lecture de Maintenant 300 participants à la #lutte_contre_la_loi_travail aux Beaux-arts à Paris, autour de quatre thèmes qui n’ont pas pu être tous abordés : #guerre_civile, #destitution, la #figure_du_crevard, #déterminations_sociales
      https://fr-fr.facebook.com/consequencesintervention

      Retour sur une matrice, lointaine :

      Rions un peu avec Tiqqun
      http://www.multitudes.net/Rions-un-peu-avec-Tiqqun

      Le Tiqqun est un être très sensible. « Nous autres décadents avons les nerfs fragiles. Tout ou presque nous blesse, et le reste n’est qu’une irritation probable, par quoi nous prévenons que jamais on ne nous touche ». C’est toute une ontologie qui se dit dans ces quelques lignes inaugurales d’une « introduction à la guerre civile »[[Tiqqun, page 2.. Une ontologie très duale et assez simple : le réel c’est nous et les autres. Les autres supportent tout, leurs nerfs sont narcosés par les poisons psycho-actifs d’un #Spectacle omniprésent, leurs corps pris en charge par le #Biopouvoir à un point que ça en est fichu. Les autres, en fait, c’est tous les faux contestataires (dont Multitudes). C’eût été digne d’un léninisme déplacé et vieillot que de boviniser ou oviniser le prolétariat qui parle par la bouche du Tiqqun. Du coup, « nous » c’est beaucoup plus que le Tiqqun, autrement dit, le Tiqqun c’est beaucoup plus qu’une revue. « Nous, c’est une masse de mondes, de mondes infra-spectaculaires, intersticiels, à l’existence inavouable, tissés de solidarités et de dissensions impénétrables au pouvoir[[Tiqqun, page 32. ». On est très impressionné. Ça fait quand même rêver cette zone rouge que le pouvoir ne pénètre pas. Mais le plus amusant est de tomber, en feuilletant la revue, sur le passage de La Volonté de savoir, où Foucault parle de l’essaimage des foyers de résistance, qui ne s’explique que par la dissémination en réseau des relations de pouvoir, à travers tout le corps social, par delà les appareils et les institutions. Un tel souci philologique nous laisse pantois[[Rions un peu : « certes on ne peut pas dire que les négristes se soient jamais embarrassés de soucis philologiques ».. On se perd en conjectures et hypothèses quant à la cohérence d’un discours qui se réclame de Foucault et situe son ego révolté dans un en dehors des relations de pouvoir. « Là où il y a pouvoir, il y a résistance et pourtant, ou plutôt par là même, celle-ci n’est jamais en position d’extériorité par rapport au pouvoir [… Il n’ y a donc pas par rapport au pouvoir un lieu du grand Refus – âme de la révolte, foyer de toutes les rébellions, loi pure du révolutionnaire[[La volonté de savoir, pages 125-126, Tel Gallimard. ».
      On sera sensible au vide de ces énoncés, vide de l’ontologie, en dépit des lectures affichées (Deleuze et Guattari). C’est le vide des énoncés du #post-situationnisme qui en appelle au chaos et à la guerre sociale contre tous les réformismes mous. Un certain anti-programmatisme, qui a dépassé le léninisme, mais reste incapable d’envisager une ontologie du désir et la question des stratégies politiques immédiates, par où les « sujets » misent, entre autres modalités stratégiques, sur l’efficace d’une parole agissante. Et cette parole agissante constitue bien autre chose que ce vide dont souffrent ces énoncés ( « le chaos sera notre grève », « oui au mouvement réel et à tous les comportements qui rompent avec la passivité »).
      Au delà de ce vide, il y a aussi, dans ce discours de l’hyper-nervosité, non seulement un dispositif de distinction, mais, si l’on y regarde bien, un risque d’épicurisme vraiment drôle, et très peu séduisant sur le plan politique. Au beau milieu de tout l’attirail des références prestigieuses que Le Tiqqun ne manque jamais d’exhiber, voilà ce bon vieil Épicure et son hypersensibilité maladive qui revient. Nietzsche, en bon philologue, lui, a remarquablement formulé la vérité effroyable de l’épicurisme : « L’épicurien choisit pour son usage les situations, les personnes, voire les événements qui conviennent à sa constitution extrêmement irritable, et il renonce à tout le reste ; ce qui revient à dire presque tout[[Le Gai Savoir, IV, § 306. ». Laissons les hyper-nerveux dans leur retranchement mortifère (mort du monde). C’est peut-être ça que ça veut dire « Tiqqun », dans la langue imaginaire de « cet organe de liaison du #Parti_imaginaire » : « mort du monde ». Il y a des conceptions plus joyeuses et productives de la fuite, des réactions plus constructives à la honte qui peut nous saisir face au monde comme il va.

      Tiqqun, une #rhétorique de la remontrance, Jacques Guigou
      http://tempscritiques.free.fr/IMG/pdf/tc_15_a5_187_190.pdf

      Le dernier métaphysicien de l’histoire de la philosophie occidentale, #Heidegger, est traité de « vieille ordure » mais Tiqqun s’empare de son ontologie (« l’homme est le berger de l’être », etc.) car elle permettrait de sortir du nihilisme. Il s’agit donc de « politiser la métaphysique » (p. 16), de la remettre sur ses pieds comme Marx voulait le faire de l’idéalisme hégélien. Au « Spectacle1 », entité hypostasiée, puissance abstraite et universelle, véritable « métaphysique marchande » de la domination, la « communauté des métaphysiciens critiques » oppose « la création d’un monde » (p. 20), une pratique « col- lective et positive de communauté et d’affectivité indépendantes et supérieures » (p. 20), une « utopie concrète » dans laquelle chacune des grandes métaphysiques du passé serait réalisée non plus comme discours, mais comme « Demeure de l’Être » et ceci dans le « fécond tissu de l’existence ».

      #comité_invisible #aristocratisme #livre #idéalisme

      Vu tout autrement : Les Communes de l’insurrection du Comité invisible
      http://laboratoireurbanismeinsurrectionnel.blogspot.fr/2011/06/propos-des-communes-du-comite-invisible.html

      « Il n’est pas question d’occuper,
      mais d’être le territoire. »

      En matière d’« urbanisme insurrectionnel »,
      les propos de la mouvance impliquée dans la revue Tiqqun, le Parti imaginaire et le Comité invisible, constituent un renouvellement des idées et de la posture de l’#intellectuel : il n’y a plus lieu de raisonner encore comme si le dilemme était de choisir entre réforme ou révolution, entre alternative et révolution, entre théorie ou action. Le livre L’insurrection qui vient paru en 2007 appelle à la destruction de l’Empire et il institue la Commune comme un des moyens pour y parvenir.

      Une oeuvre magistrale pour la pensée urbaine anti-libérale car les auteurs ne s’attaquent non plus à la critique mais à l’élaboration de principes pragmatiques, non utopiques, destinés à inventer une autre #communauté préparant l’insurrection qui vient. Le plus grand intérêt de leur pensée, pour ce qui concerne le domaine de l’urbanisme, est qu’elle relie, à nouveau, les différentes formes de luttes au sein d’une emprise spatiale : la Commune.

    • @supergeante Vacarme critique le dernier livre du comité invisible, Maintenant paru aux éditions #La_Fabrique.

      Remercions les rédacteurs du comité invisible de nous donner l’occasion de leur dire franchement qu’ils nous emmerdent.

      Pour dire qu’ils nous emmerdent, faut-il encore les avoir lus.
      L’article d’Arthémis Johnson est très long surtout pour quelqu’un qui n’a pas lu l’ouvrage en question.
      Je me suis arrêté à L’insurrection qui vient et à Contributions à la guerre en cours. J’ai du lire, ce dernier, en biais comme longtemps, je me suis couché de travers.
      De la littérature et beaucoup de théorie.
      https://lafabrique.atheles.org/auteur/tiqqun

      Le comité invisible s’échange très bien chez les bouquinistes. Entre autres, par exemple, contre le premier roman de Jim Thompson, Ici et Maintenant (1942) avec une superbe préface de Stephen King.

      http://www.vacarme.org/auteur846.html

    • Sur le lien précédent (merci) :

      Or ces affirmations d’évidences qui n’en sont pas, et surtout ce ton souvent méprisant, produisent un effet sur le lecteur : il doit déterminer de quel côté il se range. Cela interfère avec la discussion dont nous avons besoin, et qui est en cours, pour élaborer des catégories communes. Cela interfère d’ailleurs aussi avec tout ce qu’il y a de chouette dans Maintenant : les développements conceptuels, les retournements de perspective malins, les traits d’esprit rigolos, les citations bien choisies, les propositions intrigantes, la vigueur de la pensée. Tout cela, c’est ce qui remue le lecteur et peut l’amener à changer d’avis, à se dire qu’il avait tort – sauf qu’au lieu de se dire qu’il avait tort, il doit se dire qu’il était un peu bête au fond, puisqu’on le lui signifie avec un certain mépris et depuis une position d’évidence. Bref, le Comité invisible alimente la réflexion politique autant qu’il interfère avec elle, c’est pourquoi la lecture est à la fois enthousiasmante et agaçante.

    • Jacques Rancière En quel temps vivons-nous ?
      https://seenthis.net/messages/602424

      « D’un côté, l’écart affirmé (par rapport au fonctionnement de ce qu’on entend par politique) est orphelin d’un monde symbolique et vécu auquel s’adosser (plus de communauté déjà-là qui garantisse la communauté à venir. Le travail ne fait plus monde). De l’autre, il a du mal à trouver les formes dans lesquelles se développer. C’est pourquoi l’idée que le système est moribond et prêt à s’effondrer reste commode. Elle comble l’intervalle entre les écarts actuels et l’avenir espéré et elle permet de s’imaginer alternativement qu’il suffit qu’on donne un petit coup d’épaule au système pour que tout s’effondre ou qu’il suffit qu’on se retire pour qu’il se dissolve."

    • Donc l’émeute : les « vivants » d’un côté ; les mort-vivants de l’autre... Le « subversivisme » d’époque fonde sa ligne sur son culte réitéré. Définie comme « intelligente », c’est-à-dire capable, « d’un même geste », de « désertion » et d’ « attaque », d’ « élaboration » (le « graffiti ») et de « saccage » (la destruction du symbolique publicitaire-marchand) (p. 85), cette émeute tant vantée relève d’un corps-à-corps sans frottement, d’une dialectique de l’avancée et de l’esquive, de la construction d’un monde réduit à une zone d’autonomie temporaire où tout est possible dans l’éphémère d’un instant. N’ayant d’autre but que de tenir l’espace du conflit, comme « Nuit debout » tenait la place, le principal caractère de ce simulacre d’émeute, fougueusement ritualisé, est de faire spectacle et, ce faisant, de substituer une impuissance singulière à l’impuissance générale. En s’inventant un supplément d’âme, en somme, au prétexte que le « parti de la rue » serait « tout » (p.63). Mais tout, c’est quoi ? Précisément quoi ?

      #subversivisme Quoi est-ce ?
      Une autre critique de Maintenant par Freddy GOMEZ
      http://acontretemps.org/spip.php?article630#nh4

      « Ce qui s’est passé au printemps 2016 en France n’était pas un mouvement social, mais un conflit politique au même titre que 1968 » (p. 60). Fanion nostalgique, la phrase claque au vent, comme sentence, pour finir par flotter, comme évidence, sur une subjectivité résolument assumée qui n’a rien à justifier de cette curieuse comparaison. Tout est dans la suite : « Cela se repère, nous dit-on, à ses effets, aux irréversibilités qu’il a produites, aux vies qu’il a fait bifurquer, aux désertions qu’il a déterminées, à la sensibilité commune qui s’affirme depuis lors dans toute une partie de la jeunesse, et au-delà. Une génération pourrait bel et bien se rendre ingouvernable. » Ces voyants-là ne voient que ce qu’ils veulent voir : un monde qui s’inventerait, dans les décombres du négatif, au pas de course des « émeutiers » d’un printemps héroïsés jusqu’à l’enflure.

      #tiqqun

  • L’antiracisme idéaliste | Mignon Chaton
    https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/07/23/lantiracisme-idealiste

    Dans cet article nous nous proposons de critiquer deux analyses, que nous jugeons idéalistes, du racisme et qui sont, selon nous, surtout propres à ce que l’on pourrait appeler la gauche française, à savoir la sociale- démocratie humaniste et universaliste, et l’extrême- gauche marxiste. Or, la spécificité de l’analyse du racisme que nous voulons essayer de développer dans ce blog s’inscrit en rupture avec l’analyse de cette gauche.

    #racisme #races #idéalisme #humanisme #gauche

    • Et pour aller plus loin (avec les chats), on peut aussi profiter de cet article qui me semble bien compléter le précédent :

      https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/08/29/pour-en-finir-avec-le-mot-racialisateur

      Face à l’émergence politique de la question raciale en France, on peut voir se dégager plusieurs types de réponses de gauche, qui ont toutes en communs d’être des d’avatars « respectables » d’un même discours raciste. Un même discours raciste qui fait des immigrés et des fils d’immigrés des facteurs de division et qui justifie leur invisibilisation, donc leur exclusion de la sphère politique.

      Mais c’est encore le raciste Alain Soral qui synthétise le mieux ce discours, citons le donc ici :

      « Le regroupement familial ne fut pas une naïveté humaniste de grand bourgeois qui plane, mais un projet pervers, dégueulasse : transformer les banlieues rouges à très forte conscience et solidarité de classe (avec un PCF à 30 %) en banlieues beurs.
      Car on ne dira jamais assez à quel point la maghrébisation, l’africanisation, la tiers-mondisation de la France ont fait baisser vertigineusement le niveau de civisme et de civilité de la population française. » [1]

      Alain Soral, peu soucieux de parler d’exploitation et de restructuration du capitalisme et de l’organisation du travail, met sur les dos de l’immigration la détérioration de la conscience de classe. Discours raciste- populiste classique dira t- on, mais pourtant ce discours n’est pas cantonné à l’extrême- droite si l’on y regarde de plus près. Nous allons voir comment cet argument de la division, au cœur de ce discours, est repris à gauche, et même à l’extrême- gauche sous des formes respectables.

      Merci @rastapopoulos

  • Cette offre d’emploi qui n’existe pas (encore) – Anne-Laure Fréant
    https://medium.com/@annelaure.freant/cette-offre-demploi-qui-n-existe-pas-encore-67f14cee4f6c

    Ne rigolez pas, je recrute vraiment (site en cours de réalisation), mais plutôt des collaborateurs que des employés, puisque c’est le principe :-) Le patron, c’est vous.
    Le projet, c’est le mouvement qui pousse tous les “atypiques” (revenus d’ailleurs, multiculturels, immigrés invisibles, multipotentiels, zèbres et autres hypersensibles) à vouloir se soigner, aller mieux, sortir de la solitude et créer ensemble des outils pour tous les autres, en communiquant au sein de la communauté mais aussi en ouvrant celle-ci à toutes les autres pour qu’enfin on puisse être nous, partout, tout le temps, même au travail. Notez que le mouvement a aussi pour objectif de faire réfléchir la norme sur elle-même (en France, surtout), et les manières dont elle s’incarne dans l’entreprise, la culture RH, les administrations, les institutions…
    Partant du principe que toutes les minorités ont quelque chose à apporter au reste du monde, puisqu’elles en reviennent.

    #travail #atypique

  • Pour une défense du #matérialisme
    http://www.laviedesidees.fr/Pour-une-defense-du-materialisme.html

    Peut-on définir le #capitalisme ? En reconnaissant un rôle aux idées économiques et philosophiques dans son développement, ne risque-t-on pas de nier l’importance des conditions matérielles et techniques qui y président ? Les économistes Clément Carbonnier et Geoffrey Hodgson en débattent.

    Essais & débats

    / capitalisme, matérialisme, #idéalisme, propriété, #esclavage

    #Essais_&_débats #propriété

    • Certes, des auteurs [8] ont publié dans les années 1970 une analyse cliométrique estimant que l’esclavage était encore une forme productive efficace lors de son abolition aux États-Unis. Toutefois, non seulement ces résultats ont été fortement contestés, mais surtout les auteurs eux-mêmes notaient bien que ce mode d’exploitation de la force de travail ne restait rentable que dans des contextes et pour des cultures très particulières. Ils trouvaient que l’esclavage n’aurait plus été rentable dans le Nord, non seulement dans l’industrie bien évidement, mais également dans l’agriculture. Il est important à ce propos de noter que l’#esclavage avait alors déjà disparu dans ces États du Nord.

      Plus généralement, un point fondamental de l’analyse économique du capitalisme est la question de l’allocation des facteurs de production. On retrouve cette problématique dans quasiment toutes les théories économiques classiques, depuis Adam Smith jusqu’à l’analyse dominante moderne en passant par la définition de la discipline elle-même par Lionel Robbins : « l’économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usage alternatif » [9]. Or, l’utilisation optimale de la force de travail – sous-entendu la plus productive – n’est absolument pas l’esclavage. Ce qui importe est bien la force de travail du travailleur et non le travailleur lui-même, et ce n’est pas en possédant le travailleur qu’on s’assure la plus grande force de travail.

      En laissant la charge au travailleur d’entretenir lui-même sa force de travail, on peut arriver à obtenir du travail plus productif, et c’est bien par le #salariat (voire en rendant le travailleur encore plus « libre » via un statut d’#indépendant) qu’on peut obtenir cette force de travail maximale. Ceci est d’autant plus vrai au fur et à mesure que la technologie demande du travail de plus en plus qualifié. Ainsi, l’esclavage se révèle de plus en plus obsolète au fur et à mesure du développement du capitalisme, et son abolition répond au développement matériel des conditions de production au lieu d’en être un frein, qui aurait été imposé par des philosophies humanistes.

      De ce point de vue, une rapide lecture historique est assez éloquente. En Europe, l’esclavage a disparu pendant la haute période féodale, au profit du statut de serf devenu petit à petit prépondérant. Celui-ci a lui-même commencé à disparaître au bas Moyen Âge. Si les Capétiens ont affranchi tant de serfs aux XIIIe et XIVe siècles, ce n’est pas uniquement par conscience morale, mais parce qu’ils y voyaient un intérêt économique ; Marc Bloch note même que « le nombre des affranchissements fut, en dernière analyse, fonction des conditions économiques du lieu et du moment » [10].

      Pour ce qui concerne l’un des affranchisseurs les plus actifs, à savoir Philippe le Bel, l’intérêt économique de l’affranchissement lui a d’ailleurs été suggéré par ses ministres, qui devaient précisément leur place au développement économique et à l’essor de la bourgeoisie qu’il avait permis. Les progrès techniques agricoles, et les besoins de superstructure pour permettre leur mise en place effective, ont participé au fait qu’on pouvait finalement tirer plus d’un travailleur libre bien imposé que d’un serf. C’est alors un système apparenté au métayage qui est apparu, puis s’est imposé avec la raréfaction de la main d’œuvre consécutive à la guerre de Cent Ans et à la peste noire, le salariat ne se généralisant que bien plus tard avec d’autres besoins spécifiques dans l’utilisation de la main-d’œuvre.

      Bien sûr, le lien entre développement productif et statut des travailleurs ne fut ni déterministe ni univoque.

  • Nique la « race » ! - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Nique-la-race-4739

    Le 31 octobre à Paris, a lieu la « marche pour la dignité et contre le racisme », organisée et signée par un certain nombre de groupes et d’individus pour le moins ambigus sur leurs rapports avec l’extrême-droite ou l’Islamisme politique et la récupération (mutuelle) de leurs idées, elle marque l’avancée d’une mystification grossière et de plus en plus courante, qui ne peut fleurir que sur le vide et l’ignorance qui caractérisent cette époque décomposée. Parfois il n’y a pas d’ambiguïté, comme par exemple avec Tariq Ramadan (et ses Frères Musulmans), maître du double langage et partisan d’un « moratoire » sur la lapidation des femmes. On nous parle de « races » et d’anti-racisme dans les mêmes phrases, un boulevard ouvert au XIXe siècle par certains courants racialistes et colonialistes de gauche, et arpenté depuis quelques années par Dieudonné, Soral et leurs (ex-)amis des Indigènes de la République, avec l’appui de quelques « antifascistes » perdus, et d’investissements divers des actionnaires internationaux de la réaction. Vous allez marcher aux cotés d’un mouvement (le PIR) qui appelle, comme le parti nazi à une autre époque, à la « lutte des races », un concept remis à l’ordre du jour pas des universitaires qui font leurs carrières dans le sillon du philosophe des ayatollah, Michel Foucault, ou du darwiniste social Ludwig Gumplowicz (der Rassenkampf).

    http://www.non-fides.fr/IMG/pdf/nique_la_-2.pdf

    • Vous allez marcher aux cotés d’un mouvement (le PIR) qui appelle, comme le parti nazi à une autre époque , à la « lutte des races », un concept remis à l’ordre du jour pas des universitaires qui font leurs carrières dans le sillon du philosophe des ayatollah, Michel Foucault, ou du darwiniste social Ludwig Gumplowicz (der Rassenkampf).

      (j’italise)
      pour écrire des âneries de ce calibre, et les assortir d’un aussi long et balourd exposé (truffé de contresens et d’insinuations choisis, quand ce ne sont pas des banalités éculées qui ont assez donné la preuve de leur inefficacité, pour ne pas dire pire) il faut être soit un authentique imbécile, soit très peu regardant sur les moyens employés pour venir de son propre chef contribuer à empêcher que soit posée publiquement une question intellectuelle des plus conséquentes - le racisme comme _système de rapports sociaux de domination existe-t-il dans ce pays, et les races sont-elles, oui ou non, des catégories politiques produites au sein d’un tel systèmes ? - par l’amalgame insultant et la vulgaire calomnie.

      Ce qui présente tout de même de troublantes ressemblances avec la première option.

      Il est savoureux - et accablant - d’y voir tenté un parallèle avec la question du genre, quand pour nombre de féministes radicales, et pour les études de genre, « homme » et « femme », hétérosexuel-le et homosexuel-le sont justement des catégories politiques et existent comme telles . Mais lorsqu’il s’agit des dominé-e-es et infériorisé-e-s, des femmes, des noir-e-s, des non-blanc-he-s, que celleeux-ci identifient l’identité politique qui leur est imposée et en tirent les conséquences devient aussitôt un « repli identitaire ». Haro sur la non-mixité !

      Ô, le bel aveuglement de dominants qui, c’est bien connu, sont au-dessus du sordide du communautarisme et des identités !
      Qui se complaisent dans une dénonciation idéaliste, à proprement désincarnée : « Toutes les catégories qui réduisent les individus à des critères biologiques (ou sociobiologiques) ou à des identités fixes, sont des catégories du pouvoir qui n’ont jamais servi à rien d’autre qu’à séparer les humains entre eux, pas sur des critères de classe, ou sur des critères liés aux choix individuels des uns et des autres, mais sur des critères imaginaires, essentialistes et englobants »

      Mais au bénéfice de qui ? De quel Pouvoir ? Pour quel résultat ? Non dans le but d’instaurer et de conforter de très matériels rapports sociaux de domination, des hiérarchies politiques. Non, le résultat, figurez-vous qu’il ne se situe que dans la tête de quelques abrutis racistes, et aussi, dans celles de qui pour s’efforcer de partir des conditions matérielles d’existences qui lui sont faites, et de l’identité politique qui lui est imposée, se voit aussitôt renvoyé-e par nos âmes pures aux mains ... blanches au repli identitaire, tribal et communautariste.

      Qui sont persuadés d’avoir déjà jeté tout seul leur propre blancheur comme un DRH sa chemise (il leur a suffi d « être » libertaires et contre les hiérarchies pour magiquement les dépasser sans avoir eu besoin de connaître celles qui existent, ni de se pencher sur ce qu’ont à en dire celleux qui les subissent) - ces innocents ne savent même pas qu’il leur faudra se l’arracher et que ce ne sera pas sans effort - a commencer par celui d’admettre la possibilité de son existence. Mais quand on leur parle de catégorie politique, ces libertaires préfèrent affecter de comprendre identité biologique plutôt que d’envisager de se trouver elleux-mêmes pris dans ce système de domination de races. Ces révolutionnaires se vantent d’être non seulementa proprement parler apolitiques, mais s’efforcent bien de dépolitiser la question, de la réduire à une question morale, ou purement idéologique : puisque « la race, ça n’est que de la biologie, rien que de la biologie », et que biologiquement, les races n’existent pas : ceux qui sont en permanence désignés comme les noirs et les arabes sont décidément de sacrés couillons, pour s’imaginer que « noir » et « arabe » aient un sens !

      J’ai conscience de ce que les auteurs de ce texte se sont probablement forgés une justification plus flatteuse de leurs propos. De même, il est probable que quelques racisé-e-s partagent cet idéalisme, et que l’idéalisme libertaire blanc ne les emploie comme caution.

      Toutefois, je me demande ce que le petit microcosme libertaire aurait à perdre à s’épargner de barboter dans pareilles ornières - sinon peut être quelques unes de ses illusions quant à sa capacité à penser avec pertinence des questions de hiérarchies sociales et de rapports de domination sociaux sans, et ici ouvertement contre, celleux qui se trouvent le vivre depuis une position infériorisée.

      Par ailleurs, les propos du PIR ou du CRAN, ou d’autres, doivent être discutés et critiqués. Ils le sont d’ailleurs, mais pas par de tels libertaires puisque cela ne peut se faire qu’en acceptant d’entendre ce qu’ils disent et non en s’efforçant au préalable de les rendre inaudibles ou incompréhensibles, qu’en acceptant de devoir reconsidérer ses propres certitudes.

      Une chose me semble quasi-certaine : se satisfaire de marteler le mantra de l’inexistence des races biologiques face à celleux qui pour subir l’existence politique d’une hiérarchie de race, se donnent des outils intellectuels pour nommer, penser et critiquer le système de rapports sociaux de domination qui l’institue, participe pleinement de la perpétuation de ce même système.

      S’imaginer « lutter contre le racisme » sur les bases désincarnées exposées dans ce tract est voué aux plus calamiteuses conséquences.
      Et la conclusion du tract se lit tout autrement.
      Il n’y a pas de races, seulement des racistes. En effet.

      #la-blancheur-est-toujours-borgne
      #PIR
      #déni
      #idéalisme
      #privilège_blanc
      #calomnies
      #arrogance_des_dominants
      #mépris
      #racisme

    • Il est savoureux - et accablant - d’y voir tenté un parallèle avec la question du genre, quand pour nombre de féministes radicales, et pour les études de genre, « homme » et « femme », hétérosexuel-le et homosexuel-le sont justement des catégories politiques et existent comme telles . Mais lorsqu’il s’agit des dominé-e-es et infériorisé-e-s, des femmes, des noir-e-s, des non-blanc-he-s, que celleeux-ci identifient l’identité politique qui leur est imposée et en tirent les conséquences devient aussitôt un « repli identitaire ». Haro sur la non-mixité !

      Ah ! Merci @martin5 je plussoie 500000 fois.

      et puis je relève au passage que ce texte est écrit entièrement au masculin et signé a l’exclusion des femmes (sur ce coup, tant mieux pour les femmes).

  • Federico Arcos

    Paco Ríos

    http://lavoiedujaguar.net/Federico-Arcos

    Barcelone, 18 juillet 1920 - Windsor (Ontario), 26 mai 2015

    Federico naquit à Barcelone, dans le quartier du Clot, rue Aragon. Il était le benjamin de cinq frères. Né dix ans après son frère immédiatement plus âgé, il fut un enfant privilégié objet de beaucoup affection. Son père était tanneur et sa mère femme à la maison. Analphabètes, il leur lisait les journaux : Tierra (Terre), la Soli (Solidaridad obrera) , la Revista blanca (Revue blanche), la Novela ideal (la Nouvelle idéale), Tiempos nuevos (Temps nouveaux), etc. Il lisait aussi la presse aux voisins. Il grandit dans l’ambiance de la CNT puisque son père, ses frères, ses beaux-frères appartenaient à la CNT.

    « À la maison, à table, on parlait toujours de la même chose et à quatorze ans je devins apprenti et on m’affilia à la CNT, au syndicat de la métallurgie » ... « Une grande partie du voisinage était aussi affiliée à la CNT et à cette époque-là nous partions en excursion à la montagne ; jeunes et enfants nous grandissions ensemble et à partir de là naissaient des couples, des amitiés et des affinités, qui durèrent toute la vie. La solidarité et l’entraide étaient très grandes. » (...)

    #anarchisme #révolution-espagnole #CNT #Quichotte(s) #idéal #exil #Canada #archives

  • Forum anarchiste • Contre la #censure et l’intimidation dans les espaces d’expression libertaire
    http://forum.anarchiste.free.fr/viewtopic.php?f=44&p=159549

    et voici une #pétition d’“anarchiste”s qui annonce de futurs cassages de gueule des hystéro-féministes qui osent perturber les picnics “carnés” où interviennent Escudero et consorts

    tradition stalinienne (...) doit être expulsé sans ménagement (...) supplétifs de la police de la pensée

    (qui parle d’intimidation ?)

    • Ah, ces utopiques « espaces de discussion libertaire », situés en dehors de la société !

      Qui a déjà vu comment la sordide réalité vécue s’arrête subjuguée sur le seuil de ces lieux ineffables, où seuls entrent de purs esprits épris de totale liberté et dévoués au pur débadidées, ne peut qu’applaudir des deux mains l’initiative courageuse de cette pétition, avant de la signer de l’une, et de retrousser ses manches de l’autre pour être en mesure d’assumer aussitôt sa part de contribution à la police-contre-la-police-de-la-pensée (celle qui ose demander à des auteurs « libertaires » de rendre compte de ce qu’ils écrivent, et à des éditeurs « libertaires », de ce qu’ils éditent !), et aux futures expulsions sans ménagement des trouble-fête et autre gâcheurs de communion entre plus libres-que-nous-tu-meurs !

      Si la liste des provocateurs qui signent cette « pétition » (me font penser à Val ou Fourest, à brailler « Au stal ! » "Au bien-pensant" ! comme eux braillaient « Au fasciste ! » sitôt que confronté au moindre chahut) est bougrement longue, une grande partie des boutiques où ils (pour l’essentiel, des hommes) officient est elle assez peu surprenante.

      Au fait, ils comptent en faire quoi, de leur pétition ? Nous la brandir sous le nez, en insistant sur le nombre de signatures et le douteux prestige de celleux qui les ont apposées ?

      #backlash
      #idéalisme
      #antiféminisme
      #débadidées
      #décomposition

    • Bof, la pétition est un moyen assez inutile même si sur le fond je suis plutôt d’accord avec son contenu.

      (qui parle d’intimidation ?)

      Quand on agit de manière violente, il faut peut-être s’attendre à une réponse non ? Je ne crois pas que les libertaires soient des apôtres de Jésus Christ. Je suis toujours fasciné par cette inconséquence propre à certains groupes activistes ("je balance ta viande dans le caniveau, et quoi tu veux me casser la gueule ? Fasciste !", « je t’empêche de causer dans un salon libertaire et tu veux me virer, salaud ! »).

    • http://www.mondialisme.org/spip.php?article2208

      Par contre, pour les avoir entendus crier dans leur mégaphone, je crains que les adversaires d’Escudero par leurs insultes destinées à l’auteur mais aussi à tous ceux et toutes celles qui voulaient empêcher son expulsion, leur refus de débattre et d’avancer des arguments et leur violence aient renforcé les thèses d’Escudero plutôt que contribué à faire avancer leur cause.

    • @alexcorp

      « Quand on agit de manière violente, il faut peut-être s’attendre à une réponse non ? »

      C’est un reproche qu’on peut adresser légitimement à tous les carnistes ... ou à l’auteur d’un pamphlet.

      Je ne suis pas fasciné par la triste conséquence des procédés de dominants, des procédés du Pouvoir, que Jarry énonçait ainsi dans Ubu roi, il y a quelques temps déjà :

      Ubu, à ses palotins :
      "Alors, voilà. Je tâcherai de lui marcher sur les pieds, il regimbera, alors je lui dirai : « Merdre », et à ce signal vous vous jetterez sur lui."

      Ce qu’illustrent nos pétitionnaires.

    • @Stéphane_Bortzmeyer

      Je tente un résumé sommaire de ce que j’ai pu voir de la première saison, à laquelle je me trouve avoir participé :

      premier épisode

      Ce printemps, la petite PME PMO a tenté une OPA sur la critique de la PMA et surfé sur le raffut de la MPT en envoyant encore (ce n’était pas le premier : il y a eu des épisodes pilotes) un e-Scud-héros sur les radfem et les LGBT. Avec la complicité du monde à l’envers , chez qui, comme chacun sait, « le frai est un moment du veau ». (l’auteur y expose dans un style enlevé son point de vue sur la reproduction, la nature, les artifices, la marchandise, et aussi les féministes technolâtres, les lesbiennes libérales et les homosexuels irresponsables et infantiles, les transexuels post modernes, et quelques autres monstres terrifiants.)

      deuxième épisode
      été 2014 : clameurs clairsemées de protestations féministes et LGBT. Silence de tout le reste.
      Promotion dans La décroissance et sur divers sites anti-industriels, qui trouvent ce livre vraiment très très bien, et même critiquement radical, que c’est ces salauds de bien pensants qui vont être véner.

      troisième épisode

      début d’automne
      Complaisances répétées du milieu éditorial libertaire ou radicalement critique : un bon pamphlet, ça fait toujours vendre du papier, ou du clic, (ou ça amène du monde au squatt ?)
      S’ensuit un regain de protestations et de colère. Production d’arguments, démontages en règles du propos et des excès comme de l’axe d’Alexis qui, vexé, fixe son regard ailleurs, et reste droit dans ses bottes. (Nombreuses traces d’affrontements visibles sur Seenthis.)
      Escudero publie avec PMO « La manif pour tous, c’est pas nous, en fait on est anti-industriels, nous, mais on vous aime pas quand même ». Ou quelque chose d’approchant.

      quatrième épisode
      Accueilli vertement par superféministe au salon de l’ivre libertaire (PMO a un ongle cassé et cent quarante deux jours d’ITT, Escudero, lui, aurait « entendu des gros mots » et « vu des femmes habillées en hommes », (ou l’inverse), qu’il cherche depuis pour leur expliquer qu’ils ne pourront pas avoir d’enfants), et par des critiques virulentes à plusieurs reprises, en d’autres lieux, PMO tient son buzz !
      Surenchérit dans l’approfondissement de sa critique radicalement libertaire et anti-industrielle : publie
      « Les féministes les lesbiennes et les homos et trans c’est rien que des tordus du cuir », ou « ceci n’est pas une femme », « Choppe haine, ovaire ! », etc.
      Symptômes d’intoxication sévère et délire hallucinatoires répétés. Syndrome de Gérard de Villiers. Depuis que la mairie y est écolo, la toxicité du bassin grenoblois semble s’aggraver.
      Début décembre, étripage sanglant dans les marges d’article 11 qui veut sa part de buzz. Après tout, ça ne fait que cinq mois que le livre est sorti, et ils n’ont pas encore eu le temps de le lire ni de penser à ce qu’ils y ont lu. Mieux vaut lui faire de la pub d’abord !
      Le combat fait rage. En quelques jours, on relève plus de 400 commentaires morts au champ d’honneur. Dont plusieurs trolls authentiques.
      ( Ecoeuré par une telle violence, Peter Jackson évoquera une annulation de la sortie de « La bataille des cinq armées »).

      cinquième épisode
      fin d’automne 2014
      incident marginal : Accroc entre moi-même et un auteur anti-industriel que j’interpelle quant à sa promotion aveugle de l’OPA qui a toujours cours.
      Heureusement, l’anti industriel s’avère équipé de ciseaux et d’une gomme, et nos échanges deviennent malencontreusement invisibles. (cette ficelle scénaristique est tout de même assez grossière, on sent l’essoufflement, du côté de la production)

      Coeur de l’action :

      Hiver 2014.
      PMO, bardé de ses certitudes et de toutes les oeillères anti-égalitaires qu’il a pu trouver sur Le Bon Coin (certaines portent l’empreinte de leurs anciens propriétaires), essaie de détourner une chouette nouvelle du sympathique Kurt Vonnegut, et menace de se faire exploser avec si on lui explique qu’une fois encore, il est à côté de ses pompes.
      Manque de chance pour lui, sur seenthis, cela fait plutôt rire, bien que son running gag sur le Djender et ses durs à queer ait définitivement perdu de son sel. Ailleurs, je ne sais pas.

      Un forum anarchiste relaie ou publie une Pétition « libertaire » contre les plus véhémentes des manifestation de refus de discuter avec PMO/Escudero : les libraire-taires doivent pouvoir réduire au silence les critiques, accueillir les auteurs, leurs éditeurs, et vendre du papier.
      Force doit rester au marché (ici, du livre anti-féministe) et au débadidées !
      Appel à l’expulsion manu-militari des prochain-e-s pas assez libertaires et autres stalinien-ne-s au coupe-papier entre les dents qui refuseraient de discuter domestique- pardon, démocrat- je veux dire, libéralement avec un auteur de pamphlet antiféministe.

      Voilà où nous en sommes à ce jour.

      PMO survivra-t-il à ce ènième suicide politique manqué ?
      Escudero parviendra-t-il a ne pas déraper lors de ses prochaines conférences ?
      Leurs critiques sont-ellils vraiment tou-te-s téléguidé-e-s depuis un PC secret situé à Moscou en 1950 ?
      Les féministes radicales existent-elles ?
      Christine Delphy sera-t-elle un jour traduite du chinois ?
      Les LGBT sont ellils tou-te-s des ennemi-e-s du Peuple ?
      Les anti-industriels parviendront-ils à se réveiller un jour du coma ? (et se pourrait-il que celui-ci soit, horreur ! artificiel ?)
      Comment programmer un égalitariste sous Linux ?
      Un vrai libertaire doit-il prêter attention à ce que disent les femmes ?
      Doit-on vraiment être transgenre pour devenir transhumaniste ?
      et enfin, Peut-on tolérer dans les lieux libertaires que des débats soient violemment interrompus par des perturbateurs endocriniens ?

      Il n’y a pas encore eu de teaser pour la suite, mais cela ne saurait tarder.

      Je ne sais pas combien il y aura de saisons de plus, mais c’est plus violent que Game of Throne, et une chose est sûre : dans cette série libertaire ou il n’est donc pas du tout question de pouvoir ni jamais question de privilèges, on patauge grassement dans le backlash antiféministe et anti LGBT.

      #Stéphane_Bortzmeyer
      #PMO
      #Tranbert
      #Alexis_Escudero
      #La_reproduction_artificielle_de_l'humain
      #anti-industriels
      #backlash_anti-féministe
      #féminisme_radical
      #LGBT
      #privilèges
      #anarchiste
      #libertaire
      #éditeur
      #salon_du_livre_libertaire
      #Ceci_n'est_pas_une_femme
      #Les_tordus_du_queer
      #C'est_la_nature

    • Bon résumé ;) J’aime pas quand on critique les « anarchistes », « libertaires » etc... mais en fait plus cette affaire avance, plus j’ai l’impression qu’on est que quelques uns a critiquer clairement cette chose chez les anars (moi je suis a la CGA) : je vois des signatures de la FA dans leur pétitions, et d’éditions libertaires (mais a elle je leur faisait déjà plus trop confiance après la publication des « 20 penseurs vraiment radicaux » avec déjà-dedans des propos du même genre).
      Je me demande ce qu’en pense AL et d’autres orga, ou groupes.

    • Je ne voudrais pas m’avancer trop vite, mais je crois que la ligne de fracture passe à un niveau individuel, au sein des organisations (je ne sais pas ce que signifie CGA...).
      Par exemple, j’ai trouvé récemment quelques articles anarca-féministes plutôt étonnants qui ont été publiés en 2014 dans le ML (que je ne lisais plus depuis... déjà loin dans le XXème siècle).
      Et qu’un aspect générationnel joue fortement. Il s’agit de rien moins qu’un changement de paradigme.

      Cette pauvre pétition, après le carnage chez Article 11 il y a un petit mois, et l’affaire du Salon du livre auparavant, me fait surtout penser au joli titre d’un bouquin de Léo Thiers-Vidal qu’il me reste à lire, "Rupture anarchiste et trahison pro-féministe" .

      Il s’agit bien ici de trahir ses privilèges, et de rompre avec un entre-soi masculin et hétérocentré, et un point de vue de privilégié assez caricatural chez les anti-industriel, plus encore que chez les anars.
      PMO/Escudero, les anti-industriels, et leurs nouveaux soutiens du petit monde du livre libertaire contribuent à ce que commence d’être discutée cette question plus largement qu’elle ne l’avait jamais été jusqu’ici, à s’entêter à se faire jusqu’à la caricature (il y a là un Oscar mérité pour PMO) les agents trop zélés du patriarcat, du système de rapports de dominations de genre.
      D’ors et déjà, on voit de très grossières résistances masculines à l’oeuvre, et leurs contre-feux. (Je ne me méprends pas sur le fait qu’il en est bien d’autres, et que de ce point de vue, je me trouve être un champ de bataille à moi tout seul).

      Plutôt qu’une bonne partie des hommes qui signent cette pétition, cela fait quelques temps que j’ai jugé plus stimulant et pertinent de lire des auteurs comme Thiers-Vidal ou Andrea Dworkin. Quant à Delphy, je dois dire que PMO m’aura donné l’occasion de constater combien, l’avoir lu, et s’être donné la peine de chercher à comprendre et confronter un minimum ses écrits à ceux d’autres féministes ou antiracistes, cela peut faire la différence . :-D

    • @martin5 CGA signifie Coordination des Groupes Anarchistes. C’est une organisation qui a fait rupture avec la FA (Fédération Anarchiste). C’est l’organisation que PMO et le monde a l’envers traine dans la boue pour avoir perturbé leur intervention a Lyon (et a laquelle la CGA-Lyon a répondu qu’elle était impliqué par ses membres, mais pas la seule a avoir organisé la chose, j’avais relayé le communiqué).
      Sur Montpellier, on (la CGA-Montpellier) a distribué des tracts a sa venu, mais c’était organisé par le monde diplo (situation différente donc).
      Tu trouvera dans le livre que tu n’a pas encore lu de Thiers-Vidal, une allusion a notre motion antipatriarcale (apprécié par les auteurs).
      Bon, c’est pas le rêve et la perfection non plus chez nous hein... on essaye juste de faire attention.

    • Y’aurait bien besoin d’un texte "médiateur" pour en finir avec ces déballages infinis de conneries ou de pratiques insupportables basées sur des raccourcis (et y’a pas un "camp" qui en est exempt).

      Je suis bien navré de ne pas connaître assez le sujet ou de ne pas me sentir suffisamment légitime pour écrire dessus. Il me semble que des personnes ici pourraient (devraient) écrire ce texte (désolé pour l’invitation renouvelée) qui remettrait tout le monde à niveau sur ce qu’il s’est passé depuis 6 mois (tout le monde n’a du tout les mêmes infos) et permettrait d’établir des bases de discussion plus saines et respectueuses.

      Là, ça part vraiment loin, dans la direction favorite de celles et ceux qui ne veulent pas "préserver cette illusoire unité du milieu" (bien actifs dans chacun des "camps"). D’autres parlent, pour le dire vite, de diversité qui unit (« L’anarchisme, cette étrange unité qui ne se dit que du multiple ») et fait la richesse d’un mouvement. Même si celle-ci est ponctuée de désaccords nécessaires, mais qui ne peuvent se fonder sur le mépris ou l’alimenter. Et celles et ceux-là sont bien tristes de cette situation bloquée, chaque jour plus tendue.

    • @ Stéphane Bortzmeyer
      (et @geneghys aussi)

      C’est bien eux.

      Je ne l’aurais pas formulé exactement comme vous, mais que cela fait plaisir de voir un jugement un peu tranché, et une hostilité assumée, enfin, chez quelqu’un d’autre que chez moi !

      C’est que je me suis parfois senti un peu seul, ces derniers temps : cela fait près de trois mois que j’essaie de dire à des tas de gens de diverses sensibilité et de bonne volonté qu’il n’y a rien à faire en pareille compagnie, et que le bouquin d’Escudero - je m’en suis infligé la lecture - dont PMO assume la tapageuse promotion n’est pas un livre de critique anti industrielle plus ou moins raté (et qui en tant que tel pourrait peut être amendé ou amélioré) mais une nième provocation antiféministe et anti LGBT réussie .

      Et donc, figurez vous qu’il se trouve chez les libertaires un tas de gens persuadés qu’en fait, si, malgré peut-être un franc parler un peu rustre, et un point de vue peut-être un petit peu viril, Pièce et Main d’Oeuvre a sûrement à voir avec eux. D’ailleurs, si on soutient le contraire, on doit être staliniens, bien pensants, guide spirituel, apprentis gourous ou leaders charismatiques, voir pire encore.
      Et parmi les éditeurs et les auteurs « libertaires », on semble désormais inquiets de voir le lectorat se montrer capable de regimber au point sinon de foutre dehors, au moins d’empêcher de causer trop paisiblement un auteur et un éditeur/bateleur dont la camelote intellectuelle s’est avérée bien trop frelatée.

      D’où l’ironie, et la distance, auxquelles j’ai eu recours dans ma réponse à votre question.

    • Je tiens à préciser que je n’aime pas PMO et ses idées moisies. Ceci étant, je cite de nouveau Yves Coleman qui exprime je pense assez bien le problème que posent ce genre d’interventions :

      Mais d’un autre côté s’il faut chasser d’un événement libertaire tous ceux qui défendent des thèses contestables au sein du mouvement anarchiste, la tenue même d’un tel salon deviendrait impossible. Chacun, en fonction de ses positions, pourrait facilement établir une liste noire des auteurs, des compagnons de route de l’anarchisme, ou des organisations indésirables : les bouffeurs de viande pour les vegans ; les soutiens des mouvements de libération nationale pour les anars hostiles à tout Etat ; les partisans des coopératives pour les anarcho-communistes conséquents, etc.

    • @alexcorp

      le problème c’est que la cible de l’hostilité délirante de PMO/Escudero aux LGBT, ce sont des êtres humains. Non ce que ces derniè-r-es pensent, ou pas, des hommes hétérosexuels, mais ce que ces personnes sont .

      On peut, si vous voulez rendre les choses plus claires, poser le même problème, que Coleman oublie très opportunément, avec une autre forme de rapports sociaux de domination : le racisme. (Je passe sur les cas de figure discutables qu’il considère).

      Tenez, posons-le, pour voir :

      L’anarchie ou la liberté : mais peut-être seulement pour les hommes hétéros ou pour les blancs, faudrait qu’on en discute, mais librement et sans tabous. Eh, les femmes, lesbiennes, indigènes, homosexuels, transgenres, et intersexes, veuillez parler plus gentiment à ceux de nos compagnons qui défendent des points de vue masculinistes, homophobes et racistes ! Les féministes, taisez vous ! D’où prétendez-vous dire ce qu’il est bien de penser ? Non, les juifs, ne partez pas, vous pouvez rester : nos compagnons antisémites n’ont pas encore pu imposer leur motion !

      Si cette anarchie là convient à Yves Coleman, tant mieux pour lui.
      Mais je doute qu’il puisse défendre ce que je viens d’écrire.

      Lorsqu’il s’agit de mépris caractérisé des personnes LGBT et d’hostilité anti-féministe, lorsque la violence verbale est imprimée et vendue depuis quatre ou cinq mois, il est assurément étonnant de choisir de se prétendre choqué parce qu’un chahut est venu accueillir ses auteurs et promoteurs, qui plus est de venir exprimer sa désapprobation de ce chahut en compagnie de leurs amis.

      Une telle attitude n’est pas neutre, ni responsable, ni soucieuse idéalement de liberté ou d’expression : elle est ouvertement favorable à l’expression concrète de la violence à l’encontre des femmes, des LGBT et des féministes.

    • A priori au moins sur le papier, il n’y a pas de groupe anar qui est censé être pour le patriarcat, ou établir un silence sur la hiérarchie sexiste que la société transmet.
      Par ailleurs, l’auteur et la maison d’édition ne sont pas a ma connaissance libertaire, mais venaient sur invitation. Mais bon après je veux pas refaire l’histoire ;) Il est évident qu’il y a des oppositions plus ou moins franche entre groupe libertaires sur certains sujets. Certains font aussi accord pour le désaccord par exemple avec les manarchistes et les pseudo anarchocapitalistes.

    • Euuuh.

      1) On peut critiquer PMO sur plusieurs sujets, mais pour le coup ils n’ont jamais eu de « culte de la terre », ça non. Ah mais oui j’oubliais : être anti-industriel c’est vouloir retourner à la bougie. :D

      2) @bug_in, je ne sais pas ce que tu appellerais une « maison d’édition libertaire », mais en tout cas jusqu’à ce mois de juin, le Monde à l’envers était à priori bien considéré comme étant une maison d’édition libertaire anti-industrielle, pour le dire vite. Critique de l’urbanisme, de l’identification et du recensement, de la surveillance, de l’état actuel de La Poste ou de Pôle Emploi, etc. Bref, tout le reste de leur catalogue ne contient que des choses que l’on retrouve chez de multiples et nombreuses autres éditions ou librairies anars/critique sociale. J’en faisais d’ailleurs la pub ici bien avant cette histoire, en octobre 2013, et @intempestive corroborait le lendemain : http://seenthis.net/messages/182128

      Par ailleurs la présentation de la maison d’édition indique leurs buts, dont entre autre :

      Éditer des livres, car nous croyons au pouvoir des idées plus qu’à l’idée de pouvoir.
      […]
      Pour changer le monde, il faut savoir que c’est possible. Le monde à l’envers documente, enrichit et critique les luttes contre le capitalisme, le patriarcat, la technologie, la police. L’ordre des choses n’est ni juste, ni naturel, ni éternel. Encore faut-il réussir à le changer.

      Il me semble assez clair qu’au départ, avant « tout ça », on peut difficilement parler de vil⋅e⋅s essentialistes pétainistes. On peut toujours réécrire l’histoire après-coup pour pouvoir dire ensuite « je vous l’avez bien dit ». Mais à mon avis c’est un peu plus compliqué…

      3) @ari, oui oui, un texte médiateur, je saisis à peu près ton propos… Cela dit, en ce qui me concerne, il semblerait que mes « talents » de médiateur aient montré quelques limites ces derniers mois. :D
      Il faudrait peut-être en parler, mais à distance c’est difficile, et pour moi il faut être plusieurs. En tout cas, moi qui ne sait pas vraiment écrire (ou pas plus vite que 30min par phrase), je ne vois pas comment aider pour l’instant…

    • J’entend pour la dite maison d’édition. J’ai moi même qq.part un livre d’eux je crois. J’ai dit aussi que de toute façon ça n’avais pas bien d’importance.
      Après je surligne qu’ils indiquaient qu’ils était contre « le patriarcat » dans le passage que tu indiques.
      En tout cas, de toute façon pour moi ça ne change pas grand chose au propos qu’ils soient ou se réclament effectivement libertaire. Le principe que j’ai indiqué c’est que je ne connais a priori pas d’anarchistes qui se dirai favorable au patriarcat, c’est quand même une base assez partagé, le problème étant que contrairement a ce que Escudéro croit (dit en conférence) c’est pas si facile que ça de critiquer et lutter contre le patriarcat. C’est pas comme gérer une colonie de vacance (l’ex. qu’il m’a donné). Les questions psychologiques et comportementales sont bien difficiles a changer (sans faire de comparaison avec d’autres luttes, je ne fais pas de hiérarchie des luttes pour les autres) tous les milieux libertaires pourrons en témoigner sur la question précisément du patriarcat. C’est a mon avis pour ça qu’il y avait aussi des raisons de réagir (et je ne dirai rien des méthodes, je ne suis pas la pour juger ce que les uns ou les autres on fait. Moi j’ai distribuer des tracts et critiqué sa conférence dans la partie débat. En me tapant une heure sans rien dire).

    • Ah ben ça oui, je suis tout à fait d’accord que le patriarcat n’est pas un truc facile à critiquer (y compris et surtout chez soi-même, donc).

      Et c’est pour moi aussi un des points ("croire que c’est facile", ou plus largement, « en parler à la légère ») que je trouve le plus critiquable dans le livre d’Escudero et les débats qui suivent. On est d’accord là-dessus.

    • @Rastapopoulos
      (oups : message posté avant de lire le tien)

      J’entends les critiques (c’est une façon de parler : je les lis, plutôt) des propos à l’emporte-pièce de Stéphane.

      Je crains une chose, cependant.
      C’est que lorsqu’on en vient à trébucher aussi lamentablement qu’Escudero sur une pierre d’achoppement comme la question des rapports de domination de genre, il n’y ait plus aucune pensée critique qui tienne.

      On peut avoir déconstruit, critiqué avec une vigueur et une rigueur remarquable des pans entiers de la société et de sa propre existence - et s’avérer incapable d’appliquer le centième de cette critique à ses propres conceptions concernant le dimorphisme sexuel, l’hétérosexisme, le patriarcat.

      Tant que le problème n’est pas abordé de front, cela semble ne pas devoir avoir la moindre importance.
      Mais que l’on se trouve confronté à ses propres impensés - et l’on risque de très spontanément réintroduire ou conserver un fond d’essentialisme pour les justifier. (je renvoie à Delphy et Guillaumin, sur l’idéologie dominante et la conscience comme processus :
      http://www.ipernity.com/blog/206926/790809)

      Et à partir du moment où l’on commence de vouloir réintroduire ou conserver un peu d’essentialisme sur une question en apparence particulière, c’est toute la pensée qui peut se détricoter - de proche en proche. Tout dépend de l’ardeur que l’on va mettre à défendre cet impensé et l’enjeu qu’il y aura à s’accrocher à lui.
      Au vu du bouquin, du crescendo chez PMO, du mépris affiché par Tranbert ici, de la confusion croissante chez les « libertaires » et de toute l’actualité de ces derniers mois autour de ce livre, je crains que cet enjeu ne soit pour eux très important.

      Je ne sais pas qui s’occupe du Monde à l’envers, ni ce qu’ils avaient en tête quand ils ont publié Escudero. Mais aujourd’hui ce livre fait d’eux les éditeurs d’un auteur essentialiste, masculiniste, anti-féministe, à qui leur pratique passée n’a pas permis d’éviter de verser dans cette ornière. Cette publication est peut-être une très concrète régression , mais par rapport aux ambitions abstraites qu’ils affichaient. ("l’ordre des choses" - encore faut il s’entendre sur les choses, et sur l’ordre aussi).

      Je pense qu’il est déjà ambitieux d’essayer d’arriver à être pro-féministe quand on est un homme, et que s’afficher « contre le patriarcat » met la charrue avant les boeufs, ce alors qu’on ne s’est pas encore aperçu que la ligne de front nous passait, (et peut être est-ce dans le meilleur des cas) au milieu du nez. Je crains qu’en s’affichant « contre le patriarcat », le monde à l’envers n’avait fait qu’énoncer un vœu pieu, coché une case. Que ses clients ont checké sans plus réfléchir.
      Il me semble que les féministes ne cachent pas qu’elles ont appris à se méfier de longue date des déclarations d’intentions non immédiatement suivies d’effet.

    • Je me permets de m’infiltrer dans ce débat auquel il m’a fallu du temps à comprendre de quoi il s’agissait, tant la fâcheuse habitude d’utiliser des sigles s’est instauré dans les conversations et il va bientôt me falloir un abécédaire pour suivre les différents échanges.
      Et qu’on me pardonne de suite, mais comme j’ai l’art de me mettre à dos tout le monde depuis des lustres avec mon franc-parler, ce n’est pas ici que je vais prendre des gants pour "élever" le niveau. Je crois avoir fini ma petite introduction.

      Ah ! Peut-être encore spécifier que je suis une vieille dinosaure qui a mené ses combats seule, au risque de me retrouver au ban de la société, ce qui me fusse égal. Ayant trop souffert du "qu’en dira-t-on" et du "même dieu peut lire dans tes pensées" , sans compter la maltraitance, il m’a bien fallu me réfugier dans ma bulle pour me protéger et prendre de la distance, tout en observant le monde par ma lunette progressiste. (Et oser envoyer chier dieu tout en prenant le risque d’être foudroyée sur le champ, ce qui n’arriva pas et c’est là que je mis sérieusement l’existence de cette divinité envahissante et paralysante en doute, ceci vers l’âge de 9 ans, l’âge où on croit encore à ce genre de conneries !)

      Toujours est-il que je fusse une des premières fille-femme à arpenter les chantiers en tant que représentante du bureau d’architecture, que je fisse de la moto-trail que je réparai moi-même - à l’époque, c’était encore possible - que je fisse un peu plus d’une année dans une entreprise d’informatique en tant que dessinatrice-utilisatrice, formatrice et hot-line dans un nouveau logiciel de dessin 3D sur linux et un peu sur MS-DOS avant de me retrouver dans un atelier d’architecture, etcétéra, étcétéra. Un monde d’hommes, quoi ! Un monde où - en informatique - je devais enseigner le programme à un nouvel arrivant qui gagnait 1’000.00 chf mensuels de plus que mécole sous le prétexte fallacieux que c’était un homme. Faut le vivre pour le croire.
      Pire ! Je ne voulais pas me marier et encore moins avoir d’enfant, ce qui m’a valu d’avoir la fête des Caterinettes à 25 piges, sans compter les pressions de toutes les générations et des invitations pour me présenter à quelqu’un de « bien ». Ce que je supportais très mal vu que je faisais mes choix sans avoir l’aide de qui que ce soit, ce dont je ne me privais point. J’ai ainsi pu avoir une liberté de mouvements dont je profitais pleinement et j’ai pu ainsi griller ma vie par les deux bouts. Nul doute que ma façon de vivre ne plaisait pas à beaucoup de monde et représentait même une menace pour les couples qui ont "réussi" ! C’est du texto
      Comprenez par là que pour beaucoup, j’ai raté ma vie. Je dois bien être la seule à ne pas le voir ainsi. Certes, il y a un jour où on passe à la caisse, mais cela vaut pour tout le monde. Et je ne suis pas lesbienne, mais mon parcours de vie ne me permets pas de juger la vie des gens. D’ailleurs c’est simple, tant qu’on ne me fait pas chier, je m’en fous comme de ma première paire de chaussettes. Ceci pour la petite biographie.

      C’est aussi ce parcours de vie qui fisse que je me suis retrouvée brutalement avec un corps tout péta et que je me retrouve avec du temps pour aller sur internet. Et cela fait depuis bien avant l’avènement de fesses-bouc que je me bats pour avertir quant à la montée du fascisme dans nos sociétés. Aucun pays n’est épargné. Mais telle une Done Quichiotte, je me suis battue sur les différents réseaux sociaux qui existaient à l’époque pour mettre en garde contre cette poussée de cette peste brune que je voyais déjà s’étendre. Et je me suis mise à faire la morale - quelque chose qu’il ne faut pas faire - aux idées simplistes de certainEs intervenantEs. Je me suis donc fait traitée de tout et j’ai même eu droit à un exorcisme virtuel sans compter un piratage de ma boîte courriel, aussi appelée BAL (comme boîte aux lettres, il fallait le savoir !)
      Il est à noter que je fisse des connaissances, rares mais précieuses, avec lesquelles je conversais et heureusement que ces personnes existaient, car je pense que j’aurais tourné le dos aux réseaux sociaux si elles n’étaient pas là !

      Toujours est-il que je me suis dit que je prenais un mauvais angle d’attaque et que je devais faire la même chose que sur les chantiers, faire un travail d’équipe en maniant bien l’humour et en abolissant les degrés de hiérarchie. Pour me foutre de la gueule des sigles, j’ai créé FAICMFSF ou "Front apolitique international contre la montée du fascisme sous toutes ses formes" et j’ai plutôt abordé les sujets graves avec une sorte de dérision afin de me moquer des fachos. Un blog qui avait de la difficulté à se faire connaître, parce qu’avec un logo pareil... Mais ce site a fait son petit bonhomme de chemin et m’a fait connaître d’autres personnes avec lesquelles j’ai noué de vraies amitiés. Notamment les Nosotros.Incontrolados et feu Steph.

      De fil en aiguille, nous avons fusionné les deux blogs pour créer les AZA ou « les apodicticienNEs » car nous avons déjà pris nos distances avec les sites anarchistes dans lesquels nous nous reconnaissons point, car il faut bien le dire, c’est que si c’est avec un certain plaisir que nous relayons certains de leurs articles, nous ne nous voyons pas intégrer ce mouvement. « Libertaire » aurait été plus adéquat, mais même actuellement, il me semble que ce mot est galvaudé et utilisé à toutes les sauces. Nous sommes donc des apodicticienNEs et ne cherchez pas ce mot dans le dictionnaire, il n’existe que chez nous.
      Tenez pour la définition : http://lesazas.org/lesite

      Actuellement, je me fais crêper le chignon avec des femmes sur seenthis parce que j’ai osé dire que la femme est aussi responsable du patriarcat. Il a fallu aussi que je ponde une tartine pour m’expliquer et depuis, personne ne me répond. Je n’avais pourtant qu’ouvert un débat, mais un débat qui gêne car il s’agit de la gentrification au sens universitaire et étude comportementaliste qui est très remis en cause dans nos sociétés dites modernes...jusqu’à un certain point.

      Tout cela pour dire qu’à mon avis, parler de PMO et de ses PDF ennuyeux à mourir et qui ne veulent souvent rien dire sinon que c’est de la « masturbation intellectuelle » devrait être laissé de côté et de ne pas faire autant de bruit. Car Escudero, perso, j’en avais jamais entendu parler. Et c’est parfois le problème avec ce genre de littérature ou de débat, c’est que si c’est de la merde, pourquoi ouvrir le débat et de lire des réponses qui ne souffrent parfois pas la contradiction. Ce n’est pas Escudero et les PDF de PMO (je m’y fais ;) ) qui vont changer le binz ! Et ça, c’est quelque chose que j’ai appris à force de me débattre dans ce type d’échanges...
      Purée, mon texte doit être trop long, parce que seenthis pédale dans la semoule, là !
      Je pense qu’il est préférable de se payer une bonne tranche de moqueries devant des faits complètement fascistes et ainsi, de démonter leur schéma par l’ironie. C’est le seul moyen de ne pas entrer dans leur jeu. Et de ne pas ouvrir de portes par lesquelles un agent perturbateur peut s’infiltrer. Ou laissons-le entrer et tournons-le en bourrique. Parce que là, PMO n’est jamais venu défendre ses points de vue et je trouve frustrant que le principal intéressé ne vienne pas s’exprimer.

      Pour finir - car là, seenthis devient insupportable, je ne vois pas ce que j’écris de suite - je me suis fait traiter de "fasciste de merde" parce que j’avais relayé un lien sans le vérifier à donf ! Une erreur sur laquelle on ne m’a pas loupée ! Et j’avoue humblement qu’il m’arrive parfois à avoir un comportement de facho lorsque je me retrouve en face de petits connards ou de petites connasses qui emmerdent celles et ceux que j’aime !

      J’arrête là mon commentaire et je ne me relis pas

    • Il est clair pour moi que PMO et Escudéro, ou même N&MC n’ont pas le monopole de la critique de l’industrialisme. J’ai d’ailleurs rajouté un § un peu long a cette fin dans le texte que j’avais fait.
      Ce qui est triste c’est qu’il est probable que eux, pensent qu’ils l’ont et pour d’autres qu’elle se résume a eux.

    • @Aude V

      Je ne comprends pas chez qui « la mauvaise foi n’est pas avérée » et chez qui il y aurait « la volonté de construire un truc ensemble ».
      Par exemple, ma mauvaise foi, lors de ce long résumé des épisodes précédent, me semble avérée.

      Mais je vois bien combien nous sommes en désaccord.

      Je commencerai à considérer une contribution à une lutte contre l’industrialisation comme possible lorsque ceux qui la mènent ne toléreront plus les provocations et la confusion intellectuelle essentialiste des Escudero et PMO. A ceux-ci je ne connais de « radicale » que leur hostilité à l’endroit d’une pensée qui se trouve aussi être la mienne, et de quelques autres courants de pensées qui me paraissent mériter d’être discutés, justement ; à l’endroit de ma personne, de ce que je me trouve être, que cela leur plaise ou non, et de tant d’autres dont l’existence leur déplaît plus encore.
      En attendant, tant que ce sont eux qui bénéficient de crédit et qui sont en position d’imposer leur terrain, leur problématique, tant que leurs sinistres fantasmes et leurs falsifications demeurent présentées comme sujet à « débat » ou comme base d’une possible critique, c’est à eux et à ceux qui les soutiennent que j’ai affaire en priorité.
      Parce que je sais que moi et tant d’autres nous ne serons jamais en sécurité à leur côté.
      Il y a près de quinze ans que je le sais, mais il n’étaient jamais allés aussi loin dans le confusionnisme, ils n’avaient jamais jusqu’ici poussé l’hostilité aussi loin et aussi frontalement.

      Et il se trouve que les signataires de cette perfidie, de ce coup de force qu’est cette « pétition » ne sont pas des militants nés de la dernière pluie.
      Il ne s’agit pas d’honneur, mais d’un geste politique, et d’un choix délibéré. Ils ont choisi leur camp, ou ils l’ont reconnu.
      Pour nombre d’entre eux, cela ne date pas de cette mascarade « libertaire ».

    • @aude_v : la mise en ligne du dossier serait une contribution intéressante au débat. J’ai acheté pour la première fois @lan02 à cette occasion mais difficile de citer un journal papier dans ces débats Internet.

    • Une question. Est on devant un vieil achoppement entre féministes et libertaires, anti indus, sur les questions de sexe et de genre.... ou bien la polémique met elle en lumière ce que Indy Grenoble titre comme offensive réactionnaire dans les milieux alternatifs ?

    • @aude_v, à propos de vos contributions, c’est en partie ce dont parle @ari un peu plus haut aussi, en évoquant un ou des textes « médiateurs », qui peuvent critiquer le livre mais sans pour autant jeter le bébé (le sujet de départ notamment) avec l’eau du bain.

      Au niveau des « méthodes », je ne cautionne pas spécialement les différentes réponses aux critiques qu’il y a pu avoir. Mais au niveau du fond et des idées (et de la compréhension du genre et de sa construction), pour l’instant je ne confonds pas PMO et Escudero... Les dernières publications de PMO sont des réponses et des positions très claires et sans ambigüités. Pour les gens du Monde à l’envers, ce n’est pas assez catégorique pour moi... (mais suivant le vécu de chacun.e, je comprends que certain.es ne veuillent pas aller plus loin).

      @unagi, en ce qui me concerne, je pense que c’est un débat propre à l’acceptation du féminisme et de certaines de ses thèses dans différents milieux libertaires et/ou anti-indus. Çà reste circonscrit à ce sujet là (sauf pour celleux qui considèrent qu’être anti-indus est en soi réactionnaire, mais c’est un autre débat différent à mon humble avis).

    • Il n’est presque personne pour parvenir à se hisser au niveau de ce qu’il se passe

      Ce qu’il me semble manquer, c’est une approche historique et politique de cette histoire.

      C’est exactement ce que les positions de médiateur me semblent vouées à manquer.

      Il y a des moments pour agir en commun. Mais le coup de force de PMO, Le Monde à l’Envers, Escudero, soutenus par celleux - revues libertaires/écolo, radio, presse, squatts & lieux autogérés divers - qui ont inconséquemment choisi de leur donner la parole, et désormais par de singuliers pétitionnaires issus du même establishment « libertaire » ont clairement indiqué sur le dos de qui ce commun pouvait se faire, ou se discuter, selon eux. Bien sûr la part de chacun est très inégale, il ne s’agit pas de prétendre que tou-te-s sont identiques. Mais tou-te-s contribuent à leur niveau à la même provocation politique hétérosexiste et essentialiste.

      Le problème, c’est qu ’il n’est presque personne en face d’eux pour parvenir à se hisser au niveau de ce qu’il se passe . A part des auteurs militants transgenre comme Clirstrim et Koala , ou quelqu’un comme La soupe à l’herbe , et une ou deux autres qui ont commenté chez Article 11, sur le net, et ma grande gueule de mec hétéro, personne ne semble se sentir plus concerné que cela - certes, PMO arrive désormais à faire rire, mais PMO s’est distingué dès le début par son outrance -, encore moins tenu à prendre une position claire.
      Dans le milieu radical ou libertaire ou écologiste radical, (ne parlons pas des anti-indus que je qualifierai d’orthodoxes, ils ont ici pleinement donné la mesure de leur complaisance) on semble plus préoccupé de préserver la précieuse part de pertinence critique que l’on persiste à prêter à leurs auteurs, (quand quelqu’un comme Aude_V, avec tout le respect que j’ai pour le travail qu’elle fait et la sincérité de son engagement, parle des mérites qu’elle continue aujourd’hui encore à prêter à l’enquête à charge d’Escudero contre tout ce qui n’est pas assez hétéro et ’’naturel’’ à ses yeux , je dois me contenir) que d’affirmer à quel point pareille hostilité aux féministes et LGBT est toxique et inacceptable, à quel point ce livre et tout le buzz orchestré autour servent à promouvoir des thèses et imposer un terrain de discussion qui place d’office féministes et LGBT en position non d’accusés sommés de se défendre, mais de condamnés d’office.

      Ne parlons pas de refuser cela avec conséquence : je pense que les seuls à l’avoir fait sont la poignée de féministes et LGBT désignés désormais comme irresponsables et staliniens. C’est le deuxième temps d’une provocation : qui ose l’identifier comme l’agression qu’elle est, et s’en défendre, ne fait que confirmer et justifier les accusations calomnieuses portées contre elle ou lui initialement . Les LGBT étaient des libéraux, les voilà stals. Et oppresseurs de notables du milieu libertaires.
      Le prestige et la mesquinerie du petit pouvoir pourrissent ce milieu.

      Pour ma part, la première urgence est de répondre à cette agression, ce qui suppose d’admettre que c’en est une, et une agression délibérée. Et je sais que venant de gens que l’on a pu tenir sinon pour des alliés proches, au moins des gens « de son camp », parfois de longue date, l’admettre est difficile. C’est ce qui rend ce genre de stratégie politique efficace.

      Cela fait près de trois mois que je dois répéter cela ici à des gens certes sympathiques mais qui semblent à chaque fois incapables de prendre au sérieux les mots agression, provocation politique, hostilité, mépris, malhonnêteté, falsification, et de se comporter avec conséquence face à de telles attitudes.
      Notez que ce n’est pas particulier à seenthis, et que je sais bien combien il est difficile d’admettre que pareils coups tordus - j’ai parlé de perfidie à propos de la « pétition », c’en est une, mais c’est la suite logique de la provocation initiale - vienne de gens que l’on considère comme des alliés ; il m’aura fallu trois mois pour parvenir à accepter de me confronter dans le détail à la prose d’Escudero et surmonter ma sidération à chaque ligne ou presque devant l’énormité de ce qu’il osait écrire et présenter comme une critique de la marchandisation de la procréation.

      Je conçois que d’autres puissent avoir besoin de plus de temps pour digérer leurs désillusions.

      Il n’empêche que, je l’écrivais il y a presque trois mois, ce genre de provocation cause des dégâts.
      Nous y sommes aujourd’hui pleinement, et au vu de l’aveuglement durable du milieu libertaire/écologiste quant à la prégnance des rapports de domination de genre dans l’ensemble de la société et dans toutes les têtes, y compris les nôtres, nous n’avons pas fini de les subir.

      Je ne peux que recommander encore, sans grands espoirs d’être entendu, aux « médiateurs » et aux « constructifs » que de s’armer au moins de patience. Mieux, de goûter aux joies de la démolition et du conflit un temps.

      Ce n’est pas un conflit ou il y aurait des « bons » et des « méchants », et un camp à choisir. C’est un conflit qui nous traverse chacun-e- de part en part.
      Ou l’on est d’abord aux prises avec soi-même.

      Il y a une position minimale à assumer, ici, maintenant, et c’est difficile. Mais c’est nécessaire. Prétendre en faire l’économie n’est pas une erreur, c’est une faute politique.

      Il y en aura d’autres demain, et probablement que j’y serai moins bruyant et pénible que sur celle ci. Ce travail de mise en perspective sera à faire à propos d’autre chose. Et tout sera à nouveau en jeu.

    • Ce n’est pas un conflit ou il y aurait des « bons » et des « méchants », et un camp à choisir. C’est un conflit qui nous traverse chacun-e- de part en part.
      Ou l’on est d’abord aux prises avec soi-même.

      C’est bien gentil de dire ça pour la forme, mais ce n’est clairement pas ce qu’on voit dans cette « bataille », y compris ici. Moi je lis partout l’injonction d’appartenir à un camp, à choisir entre deux uniquement, qui se livreraient une guerre sans merci. Et c’est laid.

      (Et pour la forme moi aussi, je reprécise une énième fois que je dis ça aussi pour ceux qui critiquent floutement les féministes ou les libéraux sans être assez précis sur qui ils nomment avec les mêmes mots - comme si critiquer Iacub ou Ogien avait quelque chose à voir avec critiquer Delphy ou Butler.)

    • ce livre ne pose pas de bonnes questions auxquelles il apporterait de mauvaises réponses

      @Rastapopoulos

      Je le sais bien.

      Et j’espère ne pas enfoncer trop de portes ouvertes et ne faire l’insulte à personne de venir lui infliger des évidences en écrivant ce qui suit. Ce n’est pas mon but. Mes excuses par avance si je verse la dedans - je virerai ce commentaire s’il le faut, ainsi que quelques autres.

      Ce que je veux dire, c’est qu’il faut porter des jugements sur les actes, mais le faire vraiment, et prendre la mesure de leur importance.
      On ne peut pas se contenter de condamner à moitié le livre d’Escudero, prétendre en trier la « bonne critique », en conserver la « bonne enquête », en écarter la mauvaise, parce que c’est tout son livre qui repose sur l’oblitération pure et simple de l’histoire féministe et LGBT, sur le déni de la réalité des rapports de domination de genre, de l’hétérosexisme et des conséquences historiques de leur coexistence et co-constitution avec le capitalisme, de leurs apports réciproques, en terme de natalisme, de cette chose que l’on appelle le « désir d’enfant », de démographie, d’idéal familial et j’en passe.

      Son livre est d’une pauvreté de vue à pleurer.

      L’histoire féministe/LGBT est riche et complexe. Il y a certes des Iacub, des Badinter, des Bonnet, des Gaylib et des homonationalistes. Entre autre.

      Pour le dire autrement, je pense que ce livre ne pose pas de bonnes questions auxquelles il apporterait hélas de mauvaises réponses .

      Il n’y a rien à y sauver parce que ce livre est là pour (im)poser de fausses questions, et l’on ne pose jamais avec une telle impudence de fausses questions que pour dissimuler, entraver la conscience face à (ce qui revient à les manifester, pour qui sait les voir), de vraies inégalités , qu’il contribue justement à renforcer.
      Que le milieu anti-industriel ou écologiste ou libertaire ne se soit pas montré capable de voir plus clairement cela, de le dire, et de prendre publiquement ses distances (ce qui était à mon avis la seule chose à faire depuis le début : tenir à distance l’auteur, ses promoteurs, son éditeur, si nécessaire par l’insulte) est affligeant et inquiétant - et aussi peu surprenant.

      Commencer de situer , d’ évaluer la question de la PMA suppose de prendre à minima en compte l’existence des multiples rapports de domination qui structurent le monde dans lequel nous vivons, comme de porter un regard critique sur les notions de nature et d’artifice, ou sur l’inévitable socialité de la procréation .
      Ce livre ignore délibérément cette complexité au bénéfice des privilégiés des rapports de genre, pour très banalement accabler les infériorisé-e-s.

      On peut comparer cela avec le soi-disant « problème de l’immigration ». Combien de « réalistes » et de « pragmatiques » sont venus prétendre que le FN posait de bonnes questions mais leur apportait hélas de mauvaises réponses ? Il suffit de regarder avec un minimum de recul pour prendre conscience de ce que le prétendu « problème de l’immigration » est une fausse question .
      Je sais, la comparaison est réductrice, et proche du point Godwin. Mais c’est de ce genre de refus qu’il s’agit.

      Je ne dis pas que féministes et LGBT sont la panacée, ou que la critique de l’industrialisation c’est le diable.
      Mais que le « problème de la PMA » ou de l’artificialisation que prétend imposer Escudero est une fausse question qui comme telle ne peut servir qu’à ce qu’il en fait : accabler féministes et LGBT et promouvoir un naturalisme imbécile.

      Il nous faut refuser le simplisme des fausses question, et les visées qu’elles servent : refuser d’y répondre, mais aussi refuser de les voir posées devant nous. Et tenir à distance ceux qui tiennent absolument à les voir posées.

      Je pense que discuter des rapports qu’entretiennent marchandisation, industrialisation et hétérosexisme (pour faire très court) mène à d’autres questions que celle là, et sacrément moins faciles à trancher.
      Mais nous n’en saurons rien tant que nous en serons à devoir expliquer pourquoi la question d’Escudero ne mérite pas d’être discutée, et ne doit pas l’être parce qu’elle ne sert qu’à égarer et renforcer l’hétérosexisme, tant que celleux qui le disent devront se défendre des accusations de censure et de stalinisme.

      Et tant qu’il n’y aura qu’une poignée de militantes transgenre et féministes courageuses et tenaces pour affirmer assez fermement et conséquemment la nécessité de ce refus .

      Bien que les deux m’intéressent de très près depuis longtemps, je ne suis pas « féministe », je ne suis pas « anti-industriel » ; mais je pense avoir appris quelques fois à mes dépens à reconnaître une provocation politique et avoir appris qu’il n’y avait rien de bon à en tirer - si ce n’est une conséquence : qu’il y a un important travail critique à mener. Mais sur d’autres bases.
      Que le premier résultat d’une provocation, c’est de rendre ce travail à venir plus compliqué encore, parce qu’il faut commencer de se nettoyer l’esprit de la confusion que la provocation y a répandu.

      Il n’y a ni bon ni méchant, mais il y a à faire montre d’un minimum de sens historique et de jugement du moment ou nous nous trouvons, et d’inconfort quant au rôle que nous nous trouvons tous y jouer nous mêmes. C’est ce qui manque ici le plus.

      Comme l’industrialisation, la question des privilèges de genre nous touche tous, moi le premier.

      Sur ce sujet, ma trop grande gueule de polycommentateur torrentiel (je préfèrere cela à la « logorrhée ennuyeuse et fatiguante », dixit Tranbert) est une grande gueule bien masculine !

    • A-t-on besoin de ce livre pour voir que nous nageons déjà en pleine confusion ?! C’est une question que je me pose vraiment. Si on commence à se battre entre libertaires, anarchistes, anti-industrialisations j’en passe et des meilleures, le monde continue à bouger et prend une direction bien déplaisante sans que qui conque lève le petit doigt.

      @Martin_Scriblerus, tu prends l’exemple de l’immigration. Je prendrais un autre exemple pour illustrer mes propos, celui de la Turquie. Il y avait une telle mosaïque de partis dits « de gauche » qui ne sont pas arrivés à s’entendre que cela a permis à Erdogan de s’octroyer tous les pouvoirs. Cela a pris du temps...mais pas trop, quand on y songe.

      M’est d’avis que d’appartenir à un clan ou à un autre entre dans le même type de configuration. Et ces confusions, voulues ou non, ne servent que l’extrême-droite.

    • @Aude_V
      Merci de tes critiques.
      J’aurais préféré lire chez d’autres les critiques d’Escudero, etc. que j’ai formulé.
      Je cumule.
      Cela pose d’autres questions. Comment faire avec ma position et mon histoire de privilégié ? Dans quelle mesure la mettre au service de la critique ?
      Il y a pourtant urgence, et des critiques qu’il me semble crucial de formuler. Mais se parler demande une langue commune, à construire. Mes propos, je souhaite que d’autres s’en emparent, les critiquent, en fassent autre chose que ce à quoi je parviens – comme j’essaie de faire avec les leurs. Nous entendons-nous ? Comment stimuler sans écraser ?
      « Gagner », ou seulement convaincre n’aurait aucun intérêt.
      Je ne suis certain de rien. Ce que je fais est peut être entièrement calamiteux, et certainement exercice de privilège.
      Te lire en octobre m’a permis de me confronter à l’hostilité d’Escudero. Merci.
      Lire Clirstrim, Soupe à l’herbe, Koala a été un soulagement, le premier depuis juin.
      Je vais m’efforcer de me mettre en retrait, et de raccourcir avant de poster.

    • A vous lire je constate qu’outre la place que j’ai pu prendre, j’ai pu être très maladroit, et imprudent, vis à vis de plusieurs personnes.

      Si je ne sais pas me voir contribuant aux oppressions existantes, il vaut mieux que je m’efface un peu.
      En vous remerciant de m’avoir dessillé un peu les yeux.

  • A Saillans, les 1 199 habitants ont tous été élus au premier tour !
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/29/a-saillans-les-1-199-habitants-ont-tous-ete-elus-premier-tour-25106


    Voilà, c’est exactement cela que je voyais pour mon bled !

    Durant les réunions publiques, les habitants ont également construit le schéma de fonctionnement de leur municipalité idéale.

    Le schéma de fonctionnement « collégial et participatif »

    « On est même allés jusqu’à se demander si on avait besoin d’un maire », précise Tristan Rechid. Les conseillers municipaux fonctionneront en binôme autour de sept compétences communales. Les indemnités leur seront équitablement réparties, en fonction du temps investi.

    Que faire des trois élus de l’opposition ? « On va les intégrer dans notre fonctionnement, leur proposer de travailler selon nos méthodes », précise Vincent Beillard, le nouveau maire.

    Une à deux fois par an, la population sera invitée à donner ses idées lors d’assemblées (les « commissions participatives » du schéma). Le reste de l’année, il y aura des petits comités sur des sujets précis, comme le choix du mobilier urbain ou la question des rythmes scolaires. Et s’il faudra trancher sur une chose importante, les élus aimeraient organiser des référendums.

    leçon de #démocratie