#métaliste de la saga autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
#métaliste de la saga autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
Octobre 2020 :
Réponse du président de l’Université_Bordeaux_Montaigne à des propos qui semble être à attribuer à #Jean-Michel_Blanquer, en lien avec l’assassinat de #Samuel_Paty :
Octobre 2020, tribune de #Jean-François Bayart, toujours en lien avec l’assassinat de Samuel Paty :
L’effroi, le dégoût et la colère qu’inspirent l’assassinat de Samuel Paty et l’attentat de Nice offrent un effet d’aubaine aux idéologues qui s’arrogent le monopole de l’indignation et de la définition de la République. La dénonciation de « l’islamo-gauchisme » trahit un manque de securitas, cette tranquillité d’esprit que les stoïciens revendiquaient face au danger, et qui est l’antipode de la panique sécuritaire.
Novembre 2020, un long fil de discussion, qui commence par un texte de #Eric_Fassin intitulé, qu’il a écrit suite aux menaces de décapitation qu’il a reçues :
Qui est complice de qui ? Les #libertés_académiques en péril
–-
Dans ce même fil de discussion :
Une centaine d’universitaires alertent : « Sur l’#islamisme, ce qui nous menace, c’est la persistance du #déni », c’est le fameux #manifeste_des_100
De la liberté d’expression des « voix musulmanes » en France
▻https://seenthis.net/messages/884291#message884295
#Jean_Castex prend la parole sur TF1 :
« La pensée “décoloniale” renforce le narcissisme des #petites_différences »
▻https://seenthis.net/messages/884291#message884299
Les #sciences_sociales contre la République ?
▻https://seenthis.net/messages/884291#message884475
Academic freedom in the context of France’s new approach to ’separatism’
Islamisme : où est le déni des universitaires ?
▻https://seenthis.net/messages/884291#message884939
« Les libertés sont précisément foulées aux pieds lorsqu’on en appelle à la dénonciation d’études et de pensée »
▻https://seenthis.net/messages/884291#message884941
Open Letter : the threat of academic authoritarianism – international solidarity with antiracist academics in France
▻https://seenthis.net/messages/884291#message885279
Qui pour soutenir les « coupables de dérives intellectuelles idéologiques dans les universités » ?
▻https://seenthis.net/messages/884291#message888597
#Chasse_aux_sorcières. Un député contre-attaque
La liste des coupables s’allonge. Au tour des universités ?
▻https://seenthis.net/messages/884291#message890022
#Antiracisme : la guerre des facs n’aura pas lieu
▻https://seenthis.net/messages/884291#message890165
Academic Freedom Under Attack in France
▻https://seenthis.net/messages/884291#message894862
La France contaminée par les idées venues des campus américains
▻https://seenthis.net/messages/884291#message901619
Will American Ideas Tear France Apart ? Some of Its Leaders Think So
▻https://seenthis.net/messages/884291#message901620
Islamo-gauchisme : le rapport qui secoue l’université
▻https://seenthis.net/messages/884291#message919521
« Islamo-gauchisme » à l’université : la ministre Frédérique Vidal accusée d’abus de pouvoir devant le Conseil d’Etat
▻https://seenthis.net/messages/884291#message919522
#Caroline_Fourest sur LCP, 02.07.2021 :
▻https://seenthis.net/messages/884291#message921309
#Stéphane_Troussel : ’La République ne sait que faire des différences physiques ou des couleurs de peau multiples’
▻https://seenthis.net/messages/884291#message943267
Je suis prof. Seize brèves réflexions contre la terreur et l’obscurantisme, en #hommage à #Samuel_Paty
Texte de Pierre Tevanian, publié le 22.10.2020
Il s’est rapidement avéré, du coup, que cette offensive sans rapport réel avec la lutte anti-terroriste s’inscrivait en fait dans un tout autre agenda, dont on avait connu les prémisses dès le début de mandat d’Emmanuel Macron, dans les injures violentes et les tentatives d’interdiction de Jean-Michel #Blanquer contre le syndicat #Sud_éducation_93, ou plus récemment dans l’acharnement haineux du député #Robin_Réda, censé diriger une audition parlementaire antiraciste, contre les associations de soutien aux immigrés, et notamment le #GISTI (Groupe d’Information et de Soutien aux Immigrés). Cet agenda est ni plus ni moins que la mise hors-jeu des « corps intermédiaires » de la société civile, et en premier lieu des #contre-pouvoirs que sont les associations antiracistes et de défense des droits humains, ainsi que les #syndicats, en attendant le tour des partis politiques – confère, déjà, la brutalisation du débat politique, et notamment les attaques tout à fait inouïes, contraires pour le coup à la tradition républicaine, de #Gérald_Darmanin contre les écologistes (#Julien_Bayou, #Sandra_Regol et #Esther_Benbassa) puis contre la #France_insoumise et son supposé « #islamo-gauchisme qui a détruit la république », ces dernières semaines, avant donc le meurtre de Samuel Paty.
–-
Il faudra se souvenir qu’au sommet de l’État, enfin, en ces temps de deuil, de concorde nationale et de combat contre l’obscurantisme, le ministre de l’Éducation nationale lui-même attisa ce genre de mauvaise querelle et de #mauvais_procès – c’est un euphémisme – en déclarant notamment ceci :
« Ce qu’on appelle l’#islamo-gauchisme fait des ravages, il fait des ravages à l’#université. Il fait des ravages quand l’#UNEF cède à ce type de chose, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s’affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire. »
Il faudra raconter ce que ces sophismes et ces purs et simples mensonges ont construit ou tenté de construire : un « #consensus_national » fondé sur une rage aveugle plutôt que sur un deuil partagé et un « plus jamais ça » sincère et réfléchi. Un « consensus » singulièrement diviseur en vérité, excluant de manière radicale et brutale tous les contre-pouvoirs humanistes et progressistes qui pourraient tempérer la violence de l’arbitraire d’État, et apporter leur contribution à l’élaboration d’une riposte anti-terroriste pertinente et efficace : le mouvement antiraciste, l’opposition de gauche, la #sociologie_critique... Et incluant en revanche, sans le moindre état d’âme, une droite républicaine radicalisée comme jamais, ainsi que l’#extrême_droite lepéniste.
Novembre 2020 :
France attacks religion secularism radicalism blasphemy
–-> article retiré :
–—
Dans ce même fil de discussion :
« On a oublié le rôle de l’#humiliation dans l’Histoire », par #Olivier_Abel
▻https://seenthis.net/messages/887069#message887822
Le #rire du dominant
25.11.2020 :
Communiqué de presse de #Julien_Aubert #Damien_Abad
Et notamment une plainte portée par Christelle Rabier :
"Islamo-Gauchisme" : #Christelle_Rabier porte #plainte contre Julien Aubert - Info HuffPost
▻https://seenthis.net/messages/888410#message903613
–-
Et sur le même fil de discussion des réactions à ce communiqué des deux députés
Mais aussi :
La #cancel_culture pour les nuls
▻https://seenthis.net/messages/888410#message899704
Février 2021 : #Gérard_Darmanin autour de l’#idéologie_racialiste :
Accusation d’"#islamo-gauchisme" à l’université : des députés réclament une mission d’information
▻https://seenthis.net/messages/888410#message900142
En lien avec l’interdiction du #voile à l’université :
Fil de discussion à partir de cette tribune de #Samuel_Mayol et #Xavier-Laurent_Salvador parue dans Le Figaro, le 7 février 2021
Comment les militants décoloniaux prennent le pouvoir dans les universités
►https://seenthis.net/messages/900839
–—
Aussi dans le même fil de discussion :
L’#Observatoire_du_décolonialisme_et_des_idéologies_identitaires
▻https://seenthis.net/messages/900839#message900841
sur cet observatoire, voir aussi :
►https://seenthis.net/messages/908716
Février 2021
En #France, les recherches sur la #question_raciale restent marginales
Texte de Lucie Delaporte
Long fil de discussion à partir de ce texte publié le 15.02.2021 sur The Sound of Science :
#Frédérique_Vidal annonce vouloir demander une #enquête au #CNRS sur l’#islamogauchisme à l’#université
Frédérique Vidal veut demander au CNRS une #enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université
▻https://seenthis.net/messages/902062#message902914
▻https://seenthis.net/messages/902062#message902941
avec plein de réactions... of course !
... dont ce communiqué du #CNRS du 17.02.2021
L’ « islamogauchisme » n’est pas une réalité scientifique
▻https://seenthis.net/messages/902062#message902896
Islamo-gauchisme : une étude du CNRS pointe un « #piège » pour le gouvernement
▻https://seenthis.net/messages/902062#message903519
Et une pétition qui demande les démissions de Madame Vidal :
#Pétition : #Vidal_démission !
Une quatrième raison de la nécessaire démission de Frédérique Vidal
▻https://seenthis.net/messages/902062#message904568
Le retour de #Julien_Aubert...
Lettre de #Pinar_Selek à Frédérique Vidal (21.02.2021)
▻https://seenthis.net/messages/902062#message903068
"Islamogauchisme" : Le piège de l’#Alt-right se referme sur la Macronie
►https://seenthis.net/messages/902062#message903073
Et hop encore du #Blanquer, 20.02.2021 :
#Blanquer voit l’"islamo-gauchisme" comme « un fait social indubitable »
Des manifestations de solidarité, notamment de l’étranger :
Note de solidarité à l’intention des chercheuses et chercheurs en poste en France
▻https://seenthis.net/messages/902062#message903422
Frédérique Vidal. Frankreichs Ministerin für Hochschule und Forschung stürzt sich in ideologische Grabenkämpfe.
▻https://seenthis.net/messages/902062#message903423
« Islamo-gauchisme, le jeu dangereux de la macronie »
Par #André_Gunthert, sur Le Média, 23 février 2021
▻https://seenthis.net/messages/902062#message903433
#Macron et la bête immonde
▻https://seenthis.net/messages/902062#message903436
#Emmanuel_Macron
If You Thought the Culture War in the US and UK Was Dumb, Check Out France’s
▻https://seenthis.net/messages/902062#message904084
Aux sources de l’« islamo-gauchisme », tribune de #Pierre-André_Taguieff
▻https://seenthis.net/messages/902062#message904549
04.03.2021 : Près de 200 universitaires du monde anglophone, parmi lesquels #Arjun_Appadurai, #Judith_Butler, #Frederick_Cooper et #Ann_Stoler, et plusieurs organisations universitaires dénoncent la « chasse aux sorcières » menée par la ministre Frédérique Vidal.
Islamo-gauchisme : « Nous ne pouvons manquer de souligner la résonance avec les plus sombres moments de l’histoire française »
▻https://seenthis.net/messages/902062#message904829
L’université menacée par « l’islamo-gauchisme » ? Une cabale médiatique bien rodée
▻https://seenthis.net/messages/902062#message904892
#Etienne_Balibar : « Le conflit fait partie des lieux du savoir »
▻https://seenthis.net/messages/902062#message905513
Au soldat du déni Frédérique Vidal, la patrie résistante
▻https://seenthis.net/messages/902062#message907512
#Islamophobie ou islamo-gauchisme : l’indignation à géométrie variable de Frédérique Vidal
▻https://seenthis.net/messages/902062#message907521
« Le Klu Klux Klan en aurait rêvé ! » Ce que les #paniques_morales sur les universités révèlent de la #propagande d’extrême-droite
▻https://seenthis.net/messages/902062#message907535
Courrier de la ministre Vidal (22.03.2021) à propos de la "#Liste des #600_gauchistes complices de l’islam radicale qui pourrissent l’université et la France" publiée sur le blog de #Philippe_Boyer
« Combien d’attaques contre la science faudra-t-il pour briser le silence ? »
▻https://seenthis.net/messages/902062#message911272
#Marlène_Schiappa sur BFM, 20.04.2021 :
« Islamo-gauchisme » à l’université : « On ne peut pas nous accuser d’être des #militants »
▻https://seenthis.net/messages/902062#message914438
Ecole de #Marion_Maréchal : anatomie d’un fiasco
Dans un courrier de quatre pages envoyé le 16 avril à un fichier de 10 000 personnes, Marion Maréchal, qui entend bien profiter des polémiques sur « l’islamo-gauchisme » censé « gangrener » l’université, fait un vibrant appel aux dons pour son école de sciences politiques, l’#Issep (Institut de sciences sociales, économiques et politiques), créée il y a trois ans à Lyon.
Universités : « Le problème n’est pas tant l’“islamo-gauchisme”que le dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche »
Tribune d’un collectif de 130 universitaires, 22.02.2021
Mars 2021, arrive l’ #affaire_de_Grenoble , dont je vais faire une métaliste à part, dont j’ajouterai le lien ici :
►https://seenthis.net/messages/943294
Mars 2021 : La sénatrice #Nathalie_Delattre appelle à « une #commission_d’enquête sur la #laïcité à l’#université »
Mars 2021
Intellectuels de tous les pays, dé-trumpez-vous !
Par #Sandra_Laugier
▻https://seenthis.net/messages/906380
Le #militantisme à l’#université pose-t-il problème ?
▻https://seenthis.net/messages/906575
17.03.2021 : « Nous voulons exprimer ici notre solidarité avec les universitaires français », par #Angela_Davis, #Gayatri_Spivak, #Achille_Mbembe...
Première accusation, prononcée par #Macron, du monde universitaire français de séparer/casser la République... c’était juin 2020 :
« Le monde universitaire a été #coupable. Il a encouragé l’#ethnicisation de la #question_sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. Cela revient à #casser_la_République_en_deux », estime en privé le chef de l’Etat, qui souligne notamment les ambivalences des discours racisés ou sur l’#intersectionnalité.
►https://seenthis.net/messages/907514
–-> Mais qui souffle aux oreilles de MM. Macron et Blanquer ?
Réponse :
Mars 2021
Projet de #loi sur les #principes_républicains : le niveau des eaux continue de monter
avril 2021
« Pour un retour de l’#honneur de nos gouvernants » : 20 #généraux appellent Macron à défendre le #patriotisme
–-
–-> Commentaire de Regis Portalez sur twitter :
et d’autres à découvrir sur le fil de discussion signalé ci-dessus
Un long fil de discussion, où il est plutôt question de #woke et #wokisme...
#Liberté_académique et #justice_sociale
►https://seenthis.net/messages/933990
–-
Dans ce fil de discussion aussi :
La liberté académique aux prises avec de nouvelles #menaces
▻https://seenthis.net/messages/933990#message942266
« #Wokisme » : un « #front_républicain » contre l’éveil aux #injustices
▻https://seenthis.net/messages/933990#message943254
« Le mot “#woke” a été transformé en instrument d’occultation des discriminations raciales »
▻https://seenthis.net/messages/933990#message943257
L’agitation de la chimère « wokisme » ou l’empêchement du débat
▻https://seenthis.net/messages/933990#message943268
Europe’s War on Woke
▻https://seenthis.net/messages/933990#message947242
–—
Proposition d’une définition du wokisme :
▻https://seenthis.net/messages/963195
décembre 2021 And the #award goes to… #Frédérique_Vidal !
Janvier 2022, un "colloque" (soi-disant) est organisé par l’#Observatoire_du_décolonialisme et le #Collège_de_philosophie.
Sont entre autres présents à ce "colloque" #Jean-Michel_Blanquer et #Thierry_Coulhon (patron de l’HCERES)...
Titre du colloque « Après la #déconstruction : reconstruire les sciences et la culture »
#Université : « L’#universalisme_républicain ne se décrète pas, il se construit »
#Islamo-gauchisme, l’observatoire imaginaire de F. Vidal. Lettre par la voie hiérarchique
▻https://seenthis.net/messages/943413
01.02.2022
#Débats au #Sénat sur « les menaces que les théories du #wokisme font peser sur l’#Université, l’#enseignement_supérieur et les #libertés_académiques »
Enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université : histoire d’une vraie fausse annonce
▻https://seenthis.net/messages/996800
Novembre 2024 :
Accusée d’ « #islamo-gauchisme », une chercheuse en #procès contre le vice-président de LR
▻https://seenthis.net/messages/1083693
Communiqué de presse :
Avec @damienabad, nous demandons au président de l’Assemblée nationale de créer une mission d’information sur les dérives intellectuelles idéologiques dans les milieux universitaires.
▻https://twitter.com/JulienAubert84/status/1331588699264479233
#cancel_culture #dérives_intellectuelles_idéologiques #mission_d'information #culture_de_l'annulation #ostracisation
–-> on y parle aussi #toponymie_politique...
–—
Ajouté à ce fil de discussion dédié :
►https://seenthis.net/messages/884291
Réponse sur twitter de Julien Aubert :
Les coupables s’autodésignent.
Alors que la privation du débat, l’ostracisation et la censure est constatée par nombre de professeurs, étudiants ou intellectuels, certains se drapent dans des accusations de fascisme et de maccarthysme.
"Islamo-gauchisme" : les députés LR Damien Abad et Julien Aubert demandent une mission d’information
Le président du groupe LR Damien Abad (Ain) et le VP Julien Aubert (Vaucluse) demandent l’ouverture d’une mission d’information sur « les dérives idéologiques dans les milieux universitaires », mercredi 25 novembre 2020, dans une lettre au président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand. Citant une tribune parue dans Marianne le 24 août 2020, les députés fustigent « l’importation depuis les États-Unis » d’une « cancel culture » qui, selon eux « désigne la volonté de réduire au silence dans l’espace public tous ceux qui portent des paroles ou un comportement jugés ’offensants’ ». Ils dénoncent aussi les « courants islamo-gauchistes puissants dans l’enseignement supérieur » (lire ici) tels que pointés par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer (lire ici). Ces phénomènes s’illustreraient par « l’impossibilité de faire des conférences dans les IEP ou les universités ».
▻https://www.aefinfo.fr/depeche/640570-islamo-gauchisme-les-deputes-lr-damien-abad-et-julien-aubert-demanden
« Nous appelons à la résistance contre une culture de la déconstruction identitaire. » La tribune de Julien Aubert et Robin Reda
Les députés LR dénoncent « les menaces de procès, insultes et harcèlements » qui ont suivi la proposition de création, à l’Assemblée nationale, d’une mission d’information sur les dérives idéologiques à l’université.
La République Française ne connaît que des citoyens français. Elle ne les définit ni par leur ethnie, genre, ou religion et n’aborde ces sujets que lorsqu’il est nécessaire de combattre des discriminations qui ne sauraient exister. Elle ne reconnaît aucune tribu, clan ou regroupement particulier. Il ne peut y avoir en République qu’une communauté : la Nation.
Cette conception sage et héritée de deux siècles de démocratie se heurte aujourd’hui à une obsession pour les questions identitaires, importée de l’étranger. Les Etats-Unis, traumatisés par la question raciale, se sont construits en société du melting-pot, qui a abouti à des revendications minoritaires, puis à la discrimination positive fondée sur la différence et la singularité.
Ce différentialisme a contaminé une extrême gauche désorientée par l’échec du communisme, qui s’est trouvé un nouveau destin dans la rancœur à l’encontre de la République. Elle a fait sienne une grille de l’Histoire forgée dans la repentance, la culpabilité coloniale et un antiracisme dévoyé comme nouveau ciment idéologique. Elle a ainsi réintroduit dans le débat public une obsession pour la race, tout à sa volonté de faire corps avec un nouveau corps social « régénéré » par l’immigration et le métissage, une société de communautés juxtaposées. Sa recherche des victimes du système l’a poussé à faire du peuple une addition de minorités par définition persécutées - LGBT, femmes, immigrés, musulmans... - et à réussir une OPA intellectuelle sur une partie de la gauche modérée
Il en résulte que se développent aujourd’hui dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les tribunaux mais aussi les lieux de savoir, une culture de la déconstruction identitaire particulièrement belliqueuse et sectaire. De manière plus inquiétante, les relais de ce qu’il faut bien appeler une idéologie se sentent suffisamment forts pour tenter de museler les parlementaires qui souhaitent s’informer et prendre la mesure du phénomène.
Dérives. C’est ici des menaces de procès, insultes et harcèlements à l’attention de deux députés proposant une mission d’information sur les dérives idéologiques à l’université. A rebours des témoignages multiples d’étudiants, personnalités politiques et intellectuels pointant le développement d’une culture d’ostracisation à l’université, à l’égard de ceux qui ne partagent pas les thèses décoloniales, genrées ou communautaristes d’une certaine extrême gauche, ce tir de barrage n’avait qu’une vocation : intimider et enterrer l’affaire. Leur fureur redoubla lorsqu’au lieu de s’aplatir, l’un des deux auteurs de la proposition de mission aggrava son cas en résistant et pointant publiquement les professeurs et présidents d’université prompts à agiter complaisamment l’épouvantail du fascisme ou du maccarthysme. Eux qui adorent promouvoir le name and shame à l’américaine n’ont pas apprécié qu’on leur applique leurs méthodes.
C’est ailleurs, une association, le GISTI (Groupe d’Informations et de soutien aux Immigrés) qui s’autorise à dénoncer auprès de Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, un député, président de mission d’information sur l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme, parce qu’il a osé contredire cette association en cours d’audition et récuser l’affirmation selon laquelle la France serait un Etat raciste aux lois discriminatoires et illégitimes. Il faut dire qu’il avait sans doute aggravé son cas en rappelant la proximité du GISTI avec d’autres associations comme le FASTI qui avait ouvertement imputé les attentats islamistes perpétrés contre la France à « la politique néocoloniale discriminante, xénophobe et raciste de la France ».
Il ne s’agit pas d’incidents isolés.
Ces idéologues ont en commun de partager des thèses anti-républicaines d’une nouvelle extrême gauche imprégnée d’une culture de la pénitence occidentale et d’une détestation de tout ce que la France représente. Celle-ci fait du Français « non-genré et non-racisé » le grand satan de l’Histoire, quand l’étranger ou le minoritaire demeure le réprouvé de l’Histoire.
Complaisance. Ces nouveaux fascistes adeptes du racisme à l’envers n’aiment la liberté d’expression que pour eux-mêmes. Ils se servent de chaque remise en cause des dérives identitaires pour générer de la vexation et in fine de la sécession. Leur lecture de l’Histoire, à la seule chandelle de la couleur de l’identité singulière, n’est pas compatible avec le récit de ceux restés fidèles à l’universalisme et à une politique aveugle aux origines, guidée par l’intérêt général.
Ces doctrinaires en sont conduits à une coupable complaisance envers les fondamentalistes conservateurs islamistes, qu’ils voient comme le nouveau lumpenprolétariat, une classe populaire de substitution capable de les conduire au pouvoir. Les plus naïfs ne comprennent pas qu’ils en sont les idiots utiles.
Nous souhaitons par cette tribune alerter la majorité silencieuse. Il ne peut pas y avoir de concession, de dialogue ou de complaisance à l’égard d’un courant politique qui en réalité s’en prend à la République. Nous en appelons à la Résistance.
▻https://www.lopinion.fr/edition/politique/nous-appelons-a-resistance-contre-culture-deconstruction-identitaire-231157
Mission « #racisme » de l’Assemblée nationale : les dérapages d’un président
Invité par la Mission d’information de l’Assemblée nationale « sur l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter », le Gisti a été auditionné le 24 septembre dernier, après un certain nombre d’autres associations et d’expert.es.
Les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’audition de Danièle Lochak, qui représentait le Gisti, devant les quelques rares membres présent.es de cette Mission, nous ont amenés à saisir l’ensemble des parlementaires membres de cette Mission, ainsi que le président de l’Assemblée nationale, pour leur faire part de notre stupéfaction face à la partialité et l’agressivité du président de la Mission, M. Robin Reda, et aux erreurs grossières qu’il a proférées, dénaturant l’audition qu’il a utilisée comme une tribune pour afficher ses positions partisanes.
La vidéo de l’audition est accessible sur le site de l’Assemblée nationale (►http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9535885_5f6c41b26de5a), ainsi que son compte-rendu écrit (►http://videos.assemblee-nationale.fr/video.9535885_5f6c41b26de5a).
Ci-dessous le courrier adressé par le #Gisti aux membres de la Mission et au président de l’Assemblée nationale.
Paris, le 12 octobre 2020
À Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
À Mesdames et Messieurs les députés,
membres de la Mission d’information sur l’émergence
et l’évolution des différentes formes de racisme
et les réponses à y apporter
Nous souhaitons appeler votre attention sur les conditions dans lesquelles s’est déroulée l’audition de Mme Danièle Lochak le 24 septembre dernier.
Madame Lochak a été entendue en sa double qualité de Professeure émérite de droit public à l’Université de Paris Nanterre et Présidente honoraire du Gisti par les membres de la mission d’information sur l’émergence et l’évolution des différentes formes de racisme.
Elle a présenté un exposé liminaire, dans lequel elle a procédé à une analyse de la législation relative aux étrangers et des pratiques constatées de la part des autorités publiques, pour démontrer en quoi de nombreuses inégalités de traitement fondées sur la nationalité constituent en réalité des discriminations fondées sur les origines, voire des discriminations raciales et comportent de ce fait un effet stigmatisant.
Reprenant immédiatement la parole à l’issue de la présentation de cet exposé introductif, le président de la mission, Monsieur Robin Reda, a adopté un comportement insolite en ce genre de circonstances. Il s’est exprimé en ces termes : « Un peu plus, un peu moins, de toutes manières, ce qui nous intéresse, c’est le fond du propos, dont je dois dire, Madame, qu’il m’a énormément choqué mais je ne suis pas surpris au regard des prises de positions du Gisti et moi qui me croyais d’une droite relativement modérée, je me découvre totalement fasciste au regard de ce que vous dites, avec lesquels je suis en désaccord sur tous les points. Mais on est là pour en débattre et la démocratie a ceci de beau que nous invitons aussi des organisations qui appellent ouvertement à enfreindre la loi, je pense notamment à la Marche des sans-papiers organisée le 17 octobre, à laquelle le Gisti est associé. Si on est sans-papiers et que l’on défile ouvertement sans se faire arrêter, on viole la loi et non seulement on viole la loi mais en plus, l’État est trop faible pour vous interpeller ».
Madame Lochak a rappelé qu’il n’y avait là aucune violation de la loi puisque la liberté de manifester ne prévoit pas d’exceptions pour les personnes sans papiers. Elle a fait remarquer qu’il arrivait souvent, au demeurant, que des personnes sans papiers soient régularisées, ce qui atteste que leur revendication peut être entendue par l’administration. Monsieur Reda a alors ajouté qu’à cette Marche du 17 octobre, le Gisti défilait avec des mouvements indigénistes – comme si le fait d’apparaître comme signataire d’un appel parmi plus d’une centaine d’organisations impliquait l’adhésion aux positions de la totalité des signataires, et alors même que plusieurs des associations déjà auditionnées par la mission sont également signataires de cet appel à la Marche du 17 octobre, sans que Monsieur Reda s’en soit ému.
Monsieur Reda a ensuite demandé « si la France serait toujours coloniale et s’il faudrait lui imposer une forme de démarche vengeresse qui mettrait en cause la République-même », avant de s’interroger lui-même, de façon particulièrement insultante pour l’organisation représentée par Madame Lochak et pour elle-même, sur la question de savoir si la mission qu’il préside « ne devrait pas s’intituler : Émergence d’une forme d’antiracisme dangereux en ce qu’il menace l’ordre républicain », suggérant explicitement que le Gisti serait le vecteur de cet « antiracisme dangereux ».
Le monologue agressif du président de la Mission d’information s’est poursuivi pendant la majeure partie de l’audition, alors qu’il avait lui-même rappelé que celle-ci devait pouvoir se dérouler « en toute tranquillité ». Ce n’est que dans les dix dernières minutes que la rapporteure a donné l’occasion à Madame Lochak de développer ses arguments.
Par son comportement, le président a clairement outrepassé ses prérogatives, dévoyé sa fonction et dénaturé cette audition en principe destinée à recueillir les connaissances d’experts, à poser des questions utiles et à enrichir les travaux de la Mission. Il l’a utilisée en effet comme une tribune pour afficher des positions partisanes, en agressant la personne auditionnée, non sans proférer une série d’erreurs grossières et de contre-vérités.
Ces manquements aux obligations inhérentes à ses fonctions et la violence des attaques portées par Monsieur Reda contre Madame Lochak, et à travers elle contre le Gisti, nous paraissent d’autant plus préoccupants que la Mission mise en place par la Conférence des Présidents traite d’un sujet « sensible » et que, pour cette raison précisément, son déroulement exige, a fortiori de la part de son président, une parfaite neutralité.
Compte tenu de l’importance de l’enjeu de la Mission, nous demandons que ce courrier soit annexé à son futur rapport.
Pour la même raison, vous comprendrez que ce courrier soit rendu public.
Veuillez croire, Mesdames, Messieurs, à l’assurance de nos salutations.
Vanina Rochiccioli
Présidente du Gisti
voir aussi ce (long) fil de discussion :
Qui est complice de qui ? Les #libertés_académiques en péril
►https://seenthis.net/messages/884291
La #cancelculture pour les nuls
Faire taire : tel est l’objectif que se donnent celles et ceux qui pratiqueraient — consciemment ou non — la cancel culture. Depuis quelques mois, on assiste à une recrudescence de commentaires sur l’existence d’une #cancelculture à la française, qui consisterait à déboulonner les statues, à « couper la République en deux » (Emmanuel Macron), ou plus pratiquement, à entraver la tenue de « débats »1 ou à censurer des oeuvres2.
Il est pourtant une #cancelculture bien française, qui se reconnaît difficilement comme telle, et qui se pratique dans l’espace de communication feutrée des universités : le harcèlement sur les listes professionnelles, à l’endroit des jeunes chercheurs et, plus souvent encore, des jeunes chercheuses.
Pour ce billet, nous nous appuyons sur les archives de la liste Theuth, spécialisée en épistémologie et histoire des sciences. Nous ne souhaitons pas particulièrement stigmatiser une liste de diffusion qui a été, par le passé, un beau lieu de débat professionnel et scientifique. Cette liste en effet n’est pas modérée a priori3, ce qui favorise les débats ou les échanges. Elle diffère ainsi grandement des listes où les modérateurices, en autonomie ou soumis·es à un protocole complexe de censure, comme H-France, Histoire eco, la liste de diffusion de l’Association française d’histoire économique4, ou encore geotamtam, qui regroupe des centaines de géographes ; ces listes sont modérées a priori ; les lecteurices n’ont pas accès aux épiques échanges invisibles ont lieu avant la publication ou la censure — ni même idée de leur existence, puisqu’aucune justification publique et régulière de l’activité de modération n’est jamais publiée sur lesdites listes. Parmi les sujets les plus censurés sur ces dernières listes citées, on trouve ainsi toutes les considérations touchant aux conditions de travail et d’emploi dans l’enseignement supérieur et la recherche, jugées « non scientifiques », ou sans rapport avec l’objet de la liste de diffusion, et plus récemment, les informations touchant aux attaques contre les « libertés académiques ». C’est ainsi que, pendant des années, l’emploi dans l’ESR et ses conditions n’ont fait l’objet d’aucune discussion au sein de certaines sociétés savantes, les privant de facto d’un levier sur une évolution dégradant considérablement les conditions d’exercice et la science telle qu’elle se fait. En ce sens, Theuth n’est pas représentative de nombre de listes de diffusion universitaire et reste un espace professionnel bien vivant.
La conjonction entre un échange récent sur Theuth, à propos de l’Observatoire du décolonisme, et le fait que plusieurs membres, également membres de Vigilances Universités, y pratiquent de façon régulière le harcèlement sexiste et dominant à l’endroit de jeunes chercheuses et de jeunes chercheurs — visant in fine à les faire taire — nous conduit aujourd’hui à resaisir le pseudo-débat autour du décolonialisme à l’université au prisme du harcèlement des subalternes de l’ESR5. Ce harcèlement prend plusieurs formes : en général, des interpellations à n’en plus finir sur l’usage « scandaleux » (sic) de l’écriture inclusive ou de la langue anglaise ; moins fréquemment, l’attaque ad hominem et l’injure publique6. Ces comportements, qui s’apparentent à du harcèlement avec ciblage spécifique des femmes et des jeunes chercheurs et chercheuses ne font pas l’objet d’une modération a posteriori effective7.
Le harcèlement professionnel ne laisse pas indemnes les membres d’une communauté scientifique. Plusieurs collègues ont d’ailleurs quitté Theuth, fatiguées des remarques sexistes continuelles. Dans le contexte récent de mise en lumière de l’association Vigilance Universités, à la manœuvre dans l’élaboration et la publication de plusieurs tribunes cette année8, la rédaction d’Academia a découvert avec stupéfaction que ceux-là mêmes qui prônaient le maccarthysme universitaire, pratiquaient quotidiennement le harcèlement sur une liste professionnelle bien familière. Attaques publiques et dévalorisation publiques apparaissent, sous ce nouveau jour, comme les deux mamelles de la domination professionnelle de ceux qui sont habituellement prompts à se poser comme victimes de la supposée #cancelculture des militant·es gauchistes9. Ce faisant, et sans modération de la part de leurs collègues titulaires, ce sont bien les « dominé·es » de l’ESR, les non-titulaires, les femmes et les personnes racisées, qui se trouvent privées d’un espace de travail serein. Il est ainsi plus simple de cancel celles et ceux à qui ces personnes malveillantes dénient toute légitimité ou qui, en raison d’une politique plus que malthusienne de l’emploi universitaire, ont intérêt à se taire, à oublier même certains sujets ou certaines pratiques de la recherche, s’iels veulent être un jour recruté·es.
Nous choisissons de reproduire trois réponses de la liste, sélectionnées au sein de son archive publique, avec l’accord de leurs autrices et de leur auteur, afin de donner à d’autres les moyens de se défendre contre la mâle #cancelculture à la française.
- Observatoire du décolonialisme, Vigilance universités et domination (janvier 2021)
- « Les convulsions qui indiquent la fin prochaine » : point médian, écriture inclusive et réactions d’arrière-garde (novembre 2020)
- Au revoir TheuthienNEs : quitter la liste pour en refuser le sexisme (décembre 2018)
L’#Idéologie_racialiste venue des Etats-unis se répand dans les universités françaises ? @GDarmanin : « Un drame pour la France ; nous devons combattre cela pied à pied »
▻https://twitter.com/franceinter/status/1356147189546934273
#Darmanin
Lettre ouverte de #Eric_Fassin (juin 2020) :
Le régime de la peur
►https://seenthis.net/messages/860903
Toujours juin 2020 :
Macron juge le “monde universitaire coupable” d’avoir “cassé la République en deux”
►https://seenthis.net/messages/860428
Accusation d’"#islamo-gauchisme" à l’université : des députés réclament une mission d’information
Deux députés Les Républicains demandent la création d’une mission d’information parlementaire sur les « dérives intellectuelles idéologiques dans les milieux universitaires ». La Conférence des présidents d’université affirme qu’elle « partage l’indignation de toute la communauté universitaire ».
La polémique n’en finit pas… Deux députés Les Républicains, Julien Aubert et Damien Abad, ont adressé un courrier au président de l’Assemblée nationale dans lequel ils dénoncent « les dérives intellectuelles idéologiques qui se manifestent dans les milieux universitaires », indique l’Assemblée dans un communiqué.
Les deux députés réclament la création d’une mission d’information parlementaire. Si l’Assemblée nationale accepte la création de cette mission d’information, une délégation de la commission sera alors chargée d’étudier cette question et de publier un rapport.
« Islamo-gauchisme »
Les parlementaires pointent deux faits dans leur courrier. L’importation, selon eux, de la « cancel culture » américaine « qui désigne la volonté de réduire au silence dans l’espace public tous ceux qui portent des paroles ou un comportement jugés offensants ». Mais aussi l’existence de supposés "courants « islamo-gauchistes » puissants dans l’enseignement supérieur".
Ces députés font écho aux propos du ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, qui pointait « l’islamo-gauchisme qui fait des ravages à l’université », six jours après l’assassinat de Samuel Paty. La Conférence des présidents d’université (CPU) s’était alors indignée de ces mots. D’autant que le terme « islamo-gauchisme », qui a été inventé par des intellectuels réactionnaires dans les années 2000, a en effet longtemps été l’apanage des penseurs d’extrême-droite. De plus en plus répandu, il désigne « l’alliance ou la collusion entre des groupes d’extrême gauche et des mouvances islamistes », explique un de ces créateurs, le politologue Pierre-André Taguieff, dans une tribune publiée dans Libération.
« Odieuses calomnies »
Pour la CPU, cette demande de mission d’information « reflète la totale méconnaissance du fonctionnement de l’institution universitaire, de la recherche et de la formation » de ces parlementaires. « Elle signale surtout, au nom de l’opportunisme populiste, l’irrespect et la remise en cause des libertés académiques, principe fondamental de valeur constitutionnelle et présent dans toute démocratie ».
Elle s’indigne par ailleurs d’un post Twitter de Julien Aubert, qui désigne sept présidents d’universités comme « coupables » de la « censure » qu’il entend dénoncer dans les universités. Cette publication, avec des photos des profils des présidents, est un « mépris des droits les plus élémentaires de la personne humaine », condamne la CPU dans un communiqué publié ce lundi 30 novembre.
La CPU tient « à apporter son soutien aux universitaires qui subissent, ces derniers jours, d’odieuses calomnies », a-t-elle réagi. En attendant la décision de l’Assemblée, elle affirme qu’elle est « solidaire de ses collègues et partage l’indignation de toute la communauté universitaire ».
▻https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/accusation-d-islamogauchisme-a-l-universite-deux-parlementaires-demandent-
Interdiction du #voile à l’université : « L’université est traversée par des mouvements puissants et destructeurs », alerte @AnnieGenevard (LR), qui cite « le #décolonialisme, le #racialisme, l’#indigénisme et l’#intersectionnalité ».
"Islamo-Gauchisme" : #Christelle_Rabier porte #plainte contre Julien Aubert - Info HuffPost
La chercheuse Christelle Rabier, maîtresse de conférence à l’EHESS, vient de porter plainte contre Julien Aubert, député Les Républicains, pour "injure publique".
Le terme “islamo-gauchiste” sera-t-il considéré bientôt comme une injure ? Christelle Rabier, historienne des sciences et de la médecine, maîtresse de conférence à l’École des Hautes Études en sciences sociales (EHESS) à Marseille, a porté plainte mardi 23 février contre le député Julien Aubert (LR) pour un tweet où elle est désignée comme “islamo-gauchiste” aux côtés de sept autres chercheurs.
Dans le tweet en question, qui date du 26 novembre 2020, le député du Vaucluse écrit : “Universités : les coupables s’autodésignent. Alors que la privation du débat, l’ostracisation et la censure est constatée par nombre de professeurs, étudiants ou intellectuels, certains se drapent dans des accusations de fascisme et de #maccarthysme.”
Sous ce texte, un montage photo affiche les comptes Twitter de sept universitaires, dont un président d’université. La plainte, qui a été déposée le 23 février et consultée par Le HuffPost, fait état d’un délit d’“injure publique envers un fonctionnaire public”.
“Jeter le #discrédit sur les universitaires”
“Pour que ce soit de la diffamation, il faut que ce soit quelque chose de précis, justifie au HuffPost son avocat au Barreau de Paris, Maître Raphaël Kempf. Si nous attaquions pour diffamation, cela voudrait dire que l’on considère que le terme ‘islamo-gauchisme’ correspondrait à une certaine réalité.”
Si le terme “islamo-gauchisme” n’apparaît pas dans le tweet dont il est l’objet, c’est bien de cela qu’il s’agit, ainsi que de “dérives idéologiques”, et de “cancel culture”, dont les universitaires seraient “coupables”.
“Pour comprendre le tweet, il faut lire son tweet précédent, explique l’avocat. Les ‘Coupables’ de quoi ? D’“islamo-gauchisme’, de ‘cancel culture’, de ‘censure’... Le but est de jeter le discrédit et l’anathème sur les universitaires. Il faut lire ça comme un tout.” De mémoire d’avocat, ce serait la première fois que ces termes sont présentés comme des injures.
“Cancel culture” et “islamo-gauchisme”
Pour pleinement comprendre ce tweet, il faut en effet revenir un peu en arrière. La veille, le 25 novembre, Julien Aubert et le président du groupe Les Républicains, Damien Abad, ont demandé à l’Assemblée nationale la création d’une mission d’information “sur les dérives idéologiques dans les milieux universitaires”.
Dans leur communiqué de presse, il est question de lutter à la fois contre la “cancel culture” et “les courants islamo-gauchistes puissants dans l’enseignement supérieur” (voir le tweet ci-dessous). Une annonce qui provoque la polémique. Des professeurs d’université et des chercheurs s’érigent contre une “chasse aux sorcières” et accusent les députés de “maccarthysme”.
Les protestations du monde universitaire ne freinent pas la volonté du député LR. Le lendemain, il publie le tweet en question, et affiche les comptes de ceux qui sont, pour lui, des preuves vivantes de la nécessité de cette mission d’information parlementaire.
À l’époque, les réactions ont été vives. La Conférence des présidents d’université (CPU) parle d’une “#faute_grave” du député. L’Alliance des universités appelle à “de la dignité et de la retenue dans les propos”. L’Université de Rennes 2 considère que “c’est une dérive grave”.
“Une telle désignation, de la part d’un représentant de la Nation, constitue une faute grave”, écrit la CPU dans son communiqué datant du 30 novembre, avant de fustiger la mission d’information qui “signale, au nom de l’opportunisme populiste, l’irrespect et la remise en cause des libertés académiques, principe fondamental de valeur constitutionnelle et présent dans toute démocratie.”
▻https://twitter.com/CPUniversite/status/1333342242195578880
“Une #attaque brutale et inouïe”
Pour Christelle Rabier, qui fait partie des universitaires ainsi désignés, c’est “un choc”. “Je ne suis pas la seule à avoir été très affectée par cette attaque brutale et inouïe, de la part d’un député, en dehors de l’hémicycle”, témoigne-t-elle dans la vidéo en tête d’article.
“C’est méconnaître nos métiers, l’engagement qu’on a au quotidien auprès de nos étudiants et de nos collègues, tempête-t-elle. Les mots me manquent.”
Pour elle, la meilleure façon de répondre est de porter plainte, “pour que les députés sachent qu’il n’est pas possible de s’en prendre impunément à des universitaires au titre de leur fonction, d’enseignant et de chercheur.”
Une décision qui “n’a pas été prise simplement” et qu’elle porte finalement seule. “Certains des mis en cause jugeaient que c’était vraiment du buzz électoraliste et qu’il fallait juste faire taire”, raconte la chercheuse. La réaction collective se borne à demander à ce que le tweet, qui n’a pas été supprimé par Twitter, n’apparaisse dans aucune publication médiatique sur le sujet.
Elle décidera de se lancer en solo dans la bataille judiciaire. Elle espère que cette plainte, si son issue lui est favorable, pourra faire jurisprudence et précisera “dans quelle mesure un député peut utiliser sa parole sur un réseau social pour s’en prendre à un ou plusieurs agents de la fonction publique.”
Une décision renforcée par les déclarations de sa ministre de tutelle, Frédérique Vidal, sur “l’islamo-gauchisme” qui “gangrène l’université”. “Ces affirmations sont gravissimes, estime-t-elle. Pour moi qui suis historienne, ‘islamo-gauchisme’, c’est comme ‘judéo-bolchevique’.”
Pas de protection fonctionnelle
Si elle ne porte plainte que trois mois plus tard, c’est parce qu’elle espérait disposer d’une “protection fonctionnelle” de la part de l’établissement où elle travaille, l’EHESS, liée à son statut de fonctionnaire et qui permet notamment de bénéficier d’une assistance juridique.
Une aide juridique et financière qui avait notamment été accordée par exemple aux quatre policiers mis en examen après le passage à tabac de Michel Zecler en décembre dernier.
En novembre, le président de son université aurait envoyé un signalement au Procureur de la République, indiquant qu’elle a fait l’objet d’un tweet diffamatoire. Mais sa demande de protection fonctionnelle sera finalement refusée.
“Elle lui a été refusée en pratique, précise son avocat Me Kempf. Dans les discours, ils lui ont accordée, mais de fait ils l’ont refusée. Ils considèrent qu’intenter une procédure contre Julien Aubert serait contribuer à une publicité tapageuse. Mais ce n’est absolument pas à l’université de décider à la place de la victime d’un délit de la meilleure procédure à mettre en place.”
C’est donc à ses propres frais que la chercheuse s’est lancée dans cette procédure. “Cela a choqué beaucoup de collègues, au sein de mon établissement et à l’extérieur, estime-t-elle. Quand ils ont découvert que pour une affaire aussi grave, je ne bénéficie pas du soutien de mon institution.” Christelle Rabier a déposé un recours contre cette décision et son avocat attaqué l’EHESS devant le tribunal administratif.
Contacté par Le HuffPost, le député Julien Aubert n’a pas souhaité apporter de commentaire.
▻https://www.huffingtonpost.fr/entry/islamo-gauchisme-christelle-rabier-porte-plainte-contre-julien-aubert
Mars 2021 :
La sénatrice #Nathalie_Delattre appelle à « une #commission_d’enquête sur la #laïcité à l’#université »
►https://seenthis.net/messages/905723