• Et du coup, en faisant un peu de recherches sur internet je découvre cet article qui parle de #racisme_alpin...
      La Suisse sous l’influence d’un « racisme alpin » ?

      #Blocher égale #Haider. Telle est l’idée répandue hors des frontières de la Suisse, que vient confirmer un récent rapport de l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes, une institution créée par l’Union européenne. Selon son président, Jean Kahn, la Suisse et l’Autriche seraient touchées par « une nouvelle forme de racisme alpin ». Ainsi il existerait dans les deux pays une « espèce de culture, de mentalité commune » qui s’expliquerait notamment par « l’existence des vallées encaissées des Alpes », au fondement de l’attitude de #repli sur soi.

      Vu de l’intérieur, la situation paraît plus complexe. Pour les spécialistes suisses en la matière, s’il existe bien une spécificité du #nationalisme helvétique, il ne faut pas la confondre avec le racisme.

      Les régions alpines auraient-elles donc développé un nationalisme particulier ? C’est ce que pensent certains observateurs. « Au cœur de l’Europe, des régions se sentent exclues du développement. Elles n’ont pas connu le même phénomène d’urbanisation qu’ailleurs, à cause de leur enfermement », estime Claude Torracinta, président de la Licra en Suisse (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme). Parallèlement, le #patriotisme que l’on observe aujourd’hui dans le pays est le résultat d’une vieille habitude de refus des alliances avec l’extérieur. Réflexe sécuritaire d’un Etat peu sûr de son #identité ? Tel est le jugement porté par Brigitte Sion, responsable du Centre intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation. A ses yeux, la particularité helvétique est l’anticipation : « En Suisse, on crée un discours sécuritaire avant même que le danger n’existe. »

      Cette crainte de l’étranger marquerait donc depuis longtemps les décisions de politique extérieure des gouvernements successifs. La vice-présidente de la Commission fédérale contre le racisme, Boël Sambuc, juge qu’une partie des décideurs encourage la méfiance envers l’autre, entretenant ainsi une « #xénophobie_institutionnelle » renforcée par le fait que les autorités « omettent de mettre en place des mécanismes de prévention de la xénophobie ». Autre preuve aux yeux des militants, le droit des étrangers, établi par une loi adoptée en 1931 et toujours en vigueur aujourd’hui, qui serait issu d’une idéologie politique xénophobe. L’ouvrage Suisse : un essai sur le racisme d’Etat développe cette thèse. Selon ses auteurs, l’idée d’Überfremdung, l’altération de l’identité nationale par les étrangers, est au centre des décisions en matière d’asile. Enfin, en Suisse comme ailleurs, les discours populistes à tendance xénophobe font toujours recette. Un fonds de commerce qui force la classe politique à réorienter le débat autour de thèmes chargés d’ambiguïté.

      https://www.letemps.ch/suisse/suisse-linfluence-dun-racisme-alpin
      #Autriche

    • #Livre : #Racisme_d’Etat ? ou #xénophobie ordinaire ?

      L’idéologie raciste et nationaliste de l’Etat a survécu à la chute du nazisme. Elle guide aujourd’hui encore la politique suisse à l’égard des étrangers. C’est la thèse défendue par un livre publié par l’Association romande contre le racisme (#CORA). Le terme « #Überfremdung » illustre parfaitement la politique fédérale de l’immigration. Sa traduction française, « #surpopulation_étrangère », est très imparfaite. L’expression allemande signifie « altération excessive de l’#identité_nationale » par la présence des étrangers.

      Le rapport Bergier a longuement analysé la politique fédérale des années noires. Le livre des éditions CORA n’apporte pas de nouveauté sur cette période. Son intérêt est ailleurs. Il analyse avec passion l’évolution de la législation de l’après-guerre pour contenir l’#immigration. La pénurie de main-d’œuvre incite à ouvrir les frontières. Mais la présence des étrangers ne doit être que provisoire et leur statut précaire. Toutes les cautèles sont imaginées pour éviter l’octroi du permis d’#établissement. Ce modèle de #rotation_de_la_main-d’œuvre n’est qu’une impasse. Elle sera progressivement retouchée pour répondre aux besoins de l’#économie.

      La politique d’immigration est limitative. Elle est aussi discriminatoire. Les travailleurs nécessaires à l’économie sont recrutés dans pays du sud de l’Europe. Il faut, selon une circulaire du Département de Justice et Police de 1964, limiter l’admission de ressortissants de pays étrangers en raison des problèmes d’#adaptation aux conditions de vie et de travail en Suisse. La discrimination est systématisée par la #politique_des_trois_cercles décrétée en 1991. Les ressortissants des pays de l’Union européenne et de l’AELE sont prioritaires. Le recrutement de la main-d’œuvre est envisageable dans le deuxième cercle (Canada, Etats-Unis, Australie, Nouvelle Zélande). Les habitants du reste du monde, le troisième cercle, sont en principe exclus. C’est la fin du recrutement des travailleurs turcs et yougoslaves. L’accord sur la libre circulation des personnes permet une retouche, idéologiquement plus présentable, du système. Les ressortissants de l’Union européenne sont quasiment assimilés aux travailleurs suisses. Pour le reste du monde, on acceptera la main-d’œuvre qualifiée dont l’économie a besoin, qu’elle soit blanche, jaune ou noire.

      Les auteurs du livre insistent sur la pérennité de l’attitude raciste de l’Etat qui est parvenu à imposer son idéologie à l’ensemble du pays. Cette affirmation ne convainc pas. Les farouches luttes politiques, d’abord autour des initiatives Schwarzenbach, puis de celles de l’UDC, montrent plutôt que le moteur xénophobe vient de la population. D’abord sensible aux demandes de l’économie, qui veut des bras, l’Etat infléchit sa politique d’immigration sous la pression d’une partie, presque majoritaire, de l’opinion. Les auteurs ont voulu écrire un Essai sur le racisme d’Etat. Suggérons un autre titre : Essai sur une xénophobie bien ordinaire.

      https://www.domainepublic.ch/articles/8641
      #discrimination #politique_migratoire #immigration #migrations

  • ÊTRE SUR ZONE… Par Alèssi Dell’Umbria
    https://lundi.am/ETRE-SUR-ZONE-Par-Alessi-Dell-Umbria

    Au sein du mouvement contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, des perceptions extrêmes se sont toujours opposées. Elles se retrouvaient sur la ZAD même. Ce ne fut pas toujours facile de les combiner mais enfin le mouvement a tiré sa force de cette composition, qui lui a permis de s’exprimer sur des modes variés, depuis le blocage du périphérique jusqu’à des recours juridiques en passant par des journées portes ouvertes et par l’émeute pure et simple. Du tirage et des désaccords, il y en eut (...)

  • #La_loi_c'est_la_loi

    Le village d’#Assola est curieusement découpé par les méandres de la frontière franco-italienne. Le douanier français Ferdinand Pastorelli fait respecter la loi tandis que son ami d’enfance, le contrebandier Giuseppe La Paglia, ne cesse de la violer. De plus leur intimité est liée au fait que Giuseppe a épousé Antonietta la première femme de Ferdinand, lequel a convolé en secondes noces avec Hélène.

    Lorsque Giuseppe découvre que la pièce où est né Ferdinand est en Italie, il le fait savoir, ce qui met le douanier dans une singulière et fâcheuse situation : cela remet en cause son état civil et sa nationalité française. Considéré tour à tour comme bigame, déserteur ou apatride, il est obligé de prendre le maquis. Mais comme les contrebandiers ont toujours besoin des douaniers, Giuseppe, lorsqu’il l’apprendra fera éclater la vérité pour réhabiliter son ami Ferdinand : la pièce où Pastorelli est né n’était pas en Italie à l’époque mais bien en France. Aussitôt libéré, Ferdinand se mettra à pourchasser de plus belle Giuseppe car italien ou français, « la loi, c’est la loi ».

    https://www.youtube.com/watch?v=TS6Tfduz8oo


    #frontières #frontières_naturelles #frontières_artificielles #ressources_pédagogiques #contrebande #Alpes_maritimes #Italie #France #géographie_politique #film #gardes-frontière #bornes #nationalité #citoyenneté #identité #frontières_mobiles

    #frontière_mobile :

  • Les enseignants entre métier et profession : une identité introuvable ? (Éduveille)
    https://eduveille.hypotheses.org/9239

    Le « monde enseignant » est en effet un objet de fantasme social et politique de longue date. Les « profs » peuvent être tour à tour des professionnels de « vocation » à qui l’on confie ses enfants, des agents du service public en premier ligne pour défendre les valeurs républicaines, des fonctionnaires maltraités et injustement reconnus ou au contraire trop à l’abri de toute critique derrière leurs syndicats corporatistes, des professions libérales rétives au changement ou des cadres faisant preuve d’innovation et de créativité, etc.

    Malgré cette diversité des « missions » ou des « fonctions », l’illusion d’une certaine unité du monde enseignant perdure largement dans les représentations, en décalage avec les analyses et les études qui soulignent les segmentations voire les fractures de ce groupe social.

    Par ailleurs le métier enseignant est loin d’être autonome et bien clôturé au regard de ses conditions d’accès (une grande partie des enseignants n’est pas passée par les concours censés organiser son recrutement) comme de ses savoirs de référence ou de son positionnement au sein de l’Etat et de la société, et l’on doute aujourd’hui encore qu’il obéisse aux critères de maîtrise d’un savoir expert l’autorisant à affirmer un pouvoir social à l’instar de la profession médicale.

    Au sein même du monde enseignant, la caractérisation de la « professionalité » est loin d’être consensuelle, et les définitions de la « compétence » se concurrencent. Malgré la production de nombreux et récents référentiels de compétences, ce qui fait aujourd’hui un « bon enseignant » n’est pas évident. Selon les personnes et les contextes, la référence principale sera plutôt la maitrise disciplinaire, la gestion de la classe, l’ingénierie pédagogique, l’engagement collectif, la maitrise didactique…

    En matière de politique publique, il n’y a pas non plus de référentiels univoque : parfois, la figure implicite de l’enseignant qui transpire des circulaires et des grands discours ministériels est celle du professionnel agile, inventif, qui innove et ré-invente chaque jour de nouveaux chemins pour faire apprendre. D’autres fois, c’est celle de l’agent public qui a besoin d’être strictement contrôlé, à qui il faut rappeler quelles sont les méthodes pédagogiques efficaces, quels sont les manuels utiliser, les gestes légitimes.

    Ce modèle de référence peu stabilisé a des implications très concrètes dans le domaine de la formation des enseignants, des modes de régulation imaginés pour l’activité pédagogique, de l’évaluation des carrières, du cadrage des contextes de travail, etc.

    Selon les contours privilégiés, sa prescription peut donner une place différente à la question des programmes et du curriculum, du pilotage par les résultats ou les standards, des évaluations du système éducatif, du mode de diffusion ou de mutualisation des pratiques…Il explique aussi peut-être la perte d’attractivité de la profession enseignante et des niveaux importants de sortie du métier, particulièrement chez les jeunes enseignants.

    #éducation #enseignant·e·s #vocation #métier #compétences #professionalité #référentiels #identité

  • ‘I Feel Pretty’ and the Rise of Beauty-Standard Denialism - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/04/23/movies/i-feel-pretty-amy-schumer-beauty.html

    Comment les normes de beauté se maintiennent à travers l’impératif du bien-être, et comment l’insistance sur la « confiance en soi » permet de faire peser la responsabilité de leur non-conformité sur les femmes elles-mêmes

    The movie suggests that the only thing holding back regular-looking women is their belief that looking regular holds them back at all. That attitude puts the onus on individual women to improve their self-esteem instead of criticizing societal beauty standards writ large. The reality is that expectations for female appearances have never been higher. It’s just become taboo to admit that.

    This new beauty-standard denialism is all around us. It courses through cosmetics ads, fitness instructor monologues, Instagram captions and, increasingly, pop feminist principles. In the forthcoming book “Perfect Me,” Heather Widdows, a philosophy professor at the University of Birmingham, England, convincingly argues that the pressures on women to appear thinner, younger and firmer are stronger than ever. Keeping up appearances is no longer simply a superficial pursuit; it’s an ethical one, too. A woman who fails to conform to the ideal is regarded as a failure as a person.

    #beauté #poids

  • Frontières en tous genres. Cloisonnement spatial et constructions identitaires

    Beaucoup de groupes ne préexistent pas aux frontières qui semblent les séparer. Ce sont les frontières, qui, par leurs inscriptions, leurs représentations, leurs usages, cloisonnent l’espace, différencient et souvent opposent les groupes concernés. L’ouvrage présente l’originalité de montrer ce processus de cloisonnement à l’œuvre à différentes échelles : de la distinction des genres de part et d’autre de la limite entre l’espace domestique et l’espace public à la distribution des « races » par continents, en passant bien sûr par la détermination des nations par des frontières interétatiques.


    http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=4482

    Table des matières :

    #frontières #identité #construction_sociale #géographie_politique #ressources_pédagogiques #livre #altérité #performativité #cloisonnement #genre #espace_public #femmes #ghettos #ségrégation #quartiers_réservés #gated_communities #apartheid #bonne_frontière #mauvaise_frontière #Afrique_du_Sud #essentialisme #frontières_communautaires #paysage #identités_collectives #mondialisation #globalisation #continents #civilisations #aires_culturelles #nature #géographie_culturelle

  • Une #blockchain suisse pour redonner une identité aux #Rohingyas

    La plate-forme d’#identité_numérique #Procivis s’est associée à une ONG pour fournir des identités à 3,5 millions de Rohingyas. Le programme a pour but d’améliorer l’accès des Rohingyas à l’éducation, aux services publics - comme les hôpitaux - et aux services bancaires, mais aussi de rétablir la dignité de cette minorité apatride.

    https://www.swissinfo.ch/fre/politique/apatride_une-blockchain-suisse-pour-redonner-une-identit%C3%A9-aux-rohingyas/44023278
    #réfugiés #identité #apatridie #identification

  • "Les métis, forcément suspects"

    Un très intéressant article de Fred Eboko - et qui ne parle pas que de footballeurs !

    #métis #métissage #France #Afrique #identité #altérité
    http://www.jeuneafrique.com/mag/547460/societe/les-metis-forcement-suspects

    "Si les débats autour de ceux que l’on nomme – parfois abusivement – « les binationaux » occupent les médias, le cas spécifique des métis de naissance – et leur place dans nos sociétés – est un sujet peu abordé. Entre racisme, rejet assumé ou inconscient, admiration et fantasmes, les métis suscitent des sentiments contradictoires, les non-dits le disputant aux discours ambigus."

    "Parce que cette « identité métisse » doit s’accommoder du regard particulier des sociétés africaines et occidentales."

    "Mais, ici, on n’hésite pas à gommer la part blanche des métis, ce qui est parfois mal vécu. « Mon père est noir ; j’en suis fier. Mais dire que je suis noir revient à nier l’existence de ma mère », confie Pierre, un cadre franco-gabonais. « Français de souche » par l’un de ses parents, le métis devrait être perçu comme français quel que soit son lieu de naissance."

  • La frontière est mobile : la preuve par Dublin et l’Irlande

    La frontière est une donnée mouvante : pour le migrant « #dubliné », qui sera renvoyé dans le premier pays atteint en Europe, ou pour l’Irlande elle-même qui pourrait, Brexit oblige, voir se poser de nouveau la question de sa limite avec le Royaume-Uni.

    La frontière est simultanément différenciée et sélective. Elle peut être #barrière au franchissement et à l’accueil de certains, perçus comme indésirables, et ouverte au franchissement pour d’autres, exemptés de contrôles et toujours bienvenus ; elle peut être ouverte aux flux de marchandises et de capitaux, en les attirant même par des différentiels savamment promus, et fermée à ceux de la migration et du refuge.

    On nous la présente volontiers comme nécessaire, pas seulement comme moyen d’un projet collectif et de l’établissement d’une juridiction, mais comme une condition de l’être au monde pour une collectivité. La métaphore de la #peau ou de la #membrane est ainsi couramment utilisée et admise, y compris dans une rhétorique qui se veut positive, humaniste et réaliste. La peau ou la membrane est la condition de l’être au monde du #corps vivant, lui permettant de se délimiter par une enveloppe, mais aussi de percevoir, d’interagir et d’échanger, tout en restant cohérente en tant qu’organisme. Très bien, mais qu’est-ce que cette métaphore basée sur l’unité et l’indivisibilité intrinsèque du corps ou de la cellule a à voir avec un groupe humain ? Rien ! Le groupe humain, la communauté, la collectivité est par définition construite. Si elle définit une #identité, elle n’en épuise jamais les possibilités d’#appartenance des êtres qui la constituent et qui peuvent être simultanément membres d’autres groupes. En ce sens, elle peut cohabiter avec d’autres identités qui la transcendent, elle peut aussi évoluer vers d’autres regroupements construits ou choisis, plus grands, plus petits, autres. Elle peut aussi, et doit même si elle veut rester dynamique et dans le monde, toujours s’ouvrir, échanger et accueillir. Si la frontière est donc évolutive par nature, elle n’est pas vivante, car elle ne peut être essentialisée ni érigée en principe unique d’#appartenance, pas plus que la collectivité ou la communauté, dont elle n’est qu’une modalité pratique d’existence à un moment donné, dans un contexte donné. La frontière est ainsi variable et évolutive, elle est une modalité politique matérielle d’un projet, d’une intention et d’un #récit_collectif. Mais voilà qu’encore un autre aspect de sa nature contemporaine apparaît au grand jour avec deux événements qui nous viennent tous deux d’#Irlande. C’est-à-dire des confins nationaux qui ont réussi leur arrimage dans un projet européen qui les englobe, projet qui a aujourd’hui ses propres frontières, celles-ci passant justement par l’Irlande.

    Le règlement européen dit de Dublin (en fait, une suite d’accords et de conventions du même nom qui font système) introduit une innovation majeure dans le traitement de la migration extra-européenne et des demandes d’asile. Le premier pays officiellement atteint est celui dont relève le ou la réfugié(e) pour l’examen de sa demande d’accueil ou de permis de séjour. Autrement dit, le franchissement d’autres #frontières_internes à l’Europe ne garantit nullement la possibilité de voir sa demande considérée là où on se trouve dans un territoire que l’on a gagné. Pour les migrants qui ne disposent pas de visa même temporaire leur permettant d’arriver par un aéroport, la frontière se trouve avec les technologies biométriques sur le bout de leurs doigts ou inscrite dans leur iris, traces qui les ramèneront là où ils ont été enregistrés, quelles que soient les frontières franchies ultérieurement. Fini le mythique franchissement, même illégal d’une frontière qui fait que l’on relève d’une autre juridiction. Fini le pied de nez aux forces de l’ordre poursuivantes que l’on sème définitivement en atteignant l’autre côté. Fini le sentiment de nouvelles possibilités, même provisoire, que son franchissement procure, fini l’accès même temporaire à une juridiction, un système, une société rêvée et désirée. Elle n’est plus de l’autre côté de sa propre frontière, elle est inaccessible, car la frontière est ailleurs. La frontière est là où vous étiez lorsque vous en avez franchi une autre. Elle est aussi inscrite dans votre corps en connexion avec une base de données. Elle est mobile et ubiquiste.

    Elle l’est d’autant plus que le système de Dublin s’inscrit dans un dispositif plus large encore. Un dispositif qui repousse les frontières de l’Union au-delà et en deçà de son territoire. Au #Niger aujourd’hui même, le ministre de l’Intérieur français se félicite de voir désormais des routes migratoires vers l’Europe coupées. C’est que la sous-traitance officielle du #filtrage ou de la #rétention migratoire aux voisins que sont le #Maroc, la #Libye ou la #Turquie se doit d’être toujours plus repoussée vers l’amont des #routes_migratoires, vers l’extérieur de l’Union. La frontière mobile de l’Europe est dans le #Sahara aussi. Mais la frontière apparaît au même moment là ou on ne l’attendait pas dans la #mer_Egée, entre les « #hotspots » de la zone grise des #îles grecques qui ourlent la côte turque, îles devenues zone frontalière avec une nouvelle frontière qui les séparent du reste de l’Europe. On est loin de Dublin, certes, à l’autre bout de l’Union exactement, mais c’est bien le système du même nom qui s’y déploie.

    Mais voilà aussi l’Irlande rattrapée, cette fois indirectement (avec les frasques du Royaume-Uni avec lequel l’île est partagée) mais concrètement par la mobilité de la frontière. Un #Brexit improbable destiné à rassurer en renforçant et reconstruisant des frontières, des vraies, des fixes déboucherait-il lui aussi sur la frontière mobile ? A priori, c’est simple, on sort de l’Europe et on récupère ses frontières, intégralement, les siennes chez soi ! Oui, mais lesquelles ? Celles que l’on a projetées à Calais ? Non, sûrement pas ! Celles que l’on a projetées à Gibraltar ? Ah non ! surtout pas. Mais celles qui incluent notre Irlande du Nord, ça oui. Pas si vite ! les accords inter-irlandais, ceux si précieux pour la paix dans notre province, prévoient autre chose, ils prévoient la frontière ouverte. Alors la frontière en deçà de notre #Irlande_du_Nord, nous séparant d’elle ? Ah ! sûrement pas. Soit, mais il ne reste alors que la frontière… mobile, celle qu’on ne voulait plus !

    La frontière est mobile, qu’on se le dise ! Qu’on le dise surtout aux populistes qui la vendent comme fantasme d’une réalité intemporelle et comme rempart à toutes les peurs ! Les réfugiés eux le savent déjà, à leurs dépens.

    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/08/la-frontiere-est-mobile-la-preuve-par-dublin-et-l-irlande_1641946
    #frontières #frontière_mobile #asile #migrations #réfugiés #Dublin #Règlement_Dublin #frontière_ouverte #frontière_fermée #biométrie

  • “Ce que j’aime en moi…” (Séance d’écriture-flash n°4, CM2)

    Consigne : Je vais taper dans les mains une fois et vous devrez faire silence. Mes instructions seront écrites au tableau et vous n’aurez aucune autre indication. Impossible de me poser des questions, impossible d’en discuter avec vos camarades, le silence doit être complet. Lorsque je frapperai par deux fois dans mes mains, cette contrainte sera levée. Des questions ?
    – Prenez une feuille de classeur et un crayon.
    – Écrivez votre prénom.
    – Écrivez une phrase ou un court texte commençant par « Ce que j’aime en moi… ».
    – Je chronomètre 3 minutes à l’horloge et je relève les feuilles.

    Productions des élèves (1er jet, orthographe corrigée par moi)

    – Ce que j’aime en moi c’est que je suis amoureuse, que j’ai de la chance, que j’ai des amis. Des fois, moi, je regarde Parodie Bros des Youtubers. J’en dis une comme je vais me doucher et il n’y a plus d’eau chaude et d’autres comme j’aime ma maman, mon papa, mon frère, mes tontons, mes taties. Je suis comme je suis. À mes yeux, je suis précieuse.
    – Ce que j’aime en moi c’est mon côté râleuse et que je suis curieuse.
    – Ce que j’aime en moi c’est ma bonne humeur.
    – Ce que j’aime en moi c’est m’amuser et faire la folle chez moi. Et j’aime aussi tricher au Uno quand je joue avec ma sœur chez moi et si elle gagne, je dis qu’elle a triché. Et j’aime beaucoup ma famille et m’amuser le plus que je peux.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je fais des sorties avec ma famille, que je travaille, qu’on s’amuse avec ma sœur ou mon frère, et que je reste en sécurité avec ma famille.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je ne mens pas et que je râle pour énerver mes frères. Je suis sure de moi et curieuse.
    – Ce que j’aime en moi c’est mon chien, mon père, ma mère, ma sœur, mon frère, mes mamies, mes papis, mes amies, ma meilleure amie, mes cousines, mes cousins, mes tontons et mes taties ! Enfin toutes ma famille et mes amies.
    – Ce que j’aime en moi c’est mon intelligence, ma joie, mon côté râleuse et boudeuse. Je suis gentille avec les gens qui m’entoure, aussi ce que j’aime en moi c’est que j’aime aller à l’école pour me faire des amis et découvrir plein de chose. Mais surtout ce que j’aime en moi c’est que j’aide mes parents.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je me fais confiance et que je me sens protégé avec ma famille.
    – Ce que j’aime en moi c’est mon caractère, mon visage, mes cheveux et aussi que je suis poli.
    – Ce que j’aime en moi c’est mon courage et que j’ai des principes et des valeurs.
    – Ce que j’aime en moi c’est ma vie.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je sais me battre et je fais des superbes dessins.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je suis gentil et que je ne fais pas mon beau.
    – Ce que j’aime en moi c’est le livre de mon cœur, ouvert quand je suis joyeux, fermé quand je suis en colère, l’histoire de ma vie.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je suis joyeuse, j’ai des amies, j’ai ma famille. J’aime aussi aller en vacances avec ma famille et mes amies, j’aime partager des moments avec eux.
    – Ce que j’aime en moi c’est aller à la plage avec ma famille et mes grands-parents et mes cousins et cousines.
    – Ce que j’aime en moi c’est le courage. Ce que j’aime en moi c’est la réalité et la vérité. Ce que j’aime en moi c’est la nature. Ce que j’aime en moi c’est la colère. Ce que j’aime en moi c’est ma famille.
    – Ce que j’aime en moi c’est que je suis courageux, intelligent, sérieux quand quelqu’un me donne un travail et aussi ma personnalité et puis ma famille.

    #école #témoignage #production_d'écrits #CM2 #identité #image_de_soi

  • #RADLESFEMSURVIVOR : Qu’est-ce qu’une femme ?
    https://tradfem.wordpress.com/2018/04/07/quest-ce-quune-femme%E2%80%89


    Lorsque la violence contre les femmes était légale, le mot « femme » signifiait une adulte de sexe féminin.
    Lorsqu’il était permis de sous-payer les femmes, le mot « femme » signifiait une adulte de sexe féminin.
    Quand ils brûlaient des sorcières en se basant sur le fait que « les femmes sont plus proches du diable », le mot « femme » signifiait une adulte de sexe féminin.
    *
    Encore aujourd’hui, partout dans le monde où les femmes sont encore la propriété légale des hommes, le mot « femme » a pour sens une adulte de sexe féminin.

    Traduction : Tradfem
    Version originale : https://radlesfemsurvivor.wordpress.com/2018/04/05/what-is-a-woman
    #femme #identité

  • Les #chinatowns - Trajectoires urbaines de l’identité chinoise à l’heure de la mondialisation

    La production de quartiers chinois dans les grandes villes mondiales est un phénomène très ancien, qui a historiquement touché les villes d’Asie du Sud-Est, puis les grandes villes occidentales aux xixe et xxe siècles. Il concerne aujourd’hui tous les continents et va de pair avec la réussite économique de la République populaire, les liens renoués entre Pékin et sa diaspora, et la revalorisation mondiale de la sinité. La majorité des Chinois outre-mer est aujourd’hui de nationalité continentale et vient, outre les foyers historiques de la Chine du Sud, du Nord-Est chinois, de la Chine intérieure et de ses périphéries. Revendiqué sous le terme de chinatowns, ces #quartiers_chinois font souvent l’objet d’une forte promotion de la part des villes qui les accueillent. Ils ne se réduisent plus à des quartiers d’immigration, de travail et d’habitation pour des populations d’origine chinoise, au point même de perdre jusqu’à leurs caractéristiques démographiques premières. Les chinatowns déclinent désormais une identité « ethnique » revendiquée dans leurs décorations et leurs fonctions pour devenir des hauts lieux touristiques, participant pleinement à la construction des #villes_globales. Cet ouvrage collectif explore les trajectoires de différents avatars du chinatown, du foyer originel sud-est asiatique, jusqu’aux villes d’Europe et des États-Unis en passant par l’Asie du Sud et de l’Est.

    http://www.prodig.cnrs.fr/spip.php?article2509
    #livre #chinatown #Chine #mondialisation #globalisation #identité_chinoise #urban_matter #tourisme

  • #Meghan_Murphy : Au Royaume-Uni, des femmes de gauche refusent de taire leurs critiques de la nouvelle notion d’« identité de genre »
    https://tradfem.wordpress.com/2018/03/31/au-royaume-uni-des-femmes-de-gauche-refusent-de-taire-leurs-criti

    Des femmes de la classe ouvrière et des membres du parti travailliste sont furieuses de se voir harcelées et réduites au silence dans leurs tentatives de discuter de cette notion. Et elles ripostent.


    Le ressac opposé aux droits des femmes se poursuit sans relâche sous diverses formes. Vingt ans seulement après que des listes réservées aux femmes aient été adoptées par le Parti travailliste britannique, pour remédier au faible nombre de femmes élues à la Chambre des communes, ces listes sont déjà menacées.

    Traduction : #tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2018/03/23/leftist-women-uk-refuse-accept-labours-attempts-silence-critiques-g

    Meghan Murphy est écrivaine et journaliste indépendante, et fondatrice et directrice du site Feminist Current. Elle a obtenu une maîtrise au département d’Études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’Université Simon Fraser en 2012. Elle travaille actuellement à un livre qui invite à un retour vers un féminisme plus radical, rappelant la deuxième vague et ancré dans la sororité.

    Meghan blogue sur le féminisme depuis 2010. Elle n’hésite pas à penser à contre-courant et a été la première à publier une critique des défilés Slutwalk, en 2011. C’est l’une des rares blogueuses populaires à développer en public une critique à la fois féministe radicale et socialiste de l’industrie du sexe. Les critiques adressées par Meghan au#twitterfeminism, à la mode du burlesque, à l’auto-objectivation des selfies, et au féminisme du libre choix lui ont valu une foule d’éloges et d’attaques, mais surtout une reconnaissance comme écrivaine qui n’a pas peur de dire quelque chose de différent, en dépit de ce que le féminisme populaire et les grands médias décrètent comme ligne du parti.

    En plus de sur TRADFEM, vous pouvez trouver ses écrits en version originale dans les médias Truthdig, The Globe and Mail, Georgia Straight, Al Jazeera, Ms. Magazine, AlterNet, Herizons, The Tyee, Megaphone Magazine, Good, National Post, Verily Magazine, Ravishly, rabble.ca, xoJane, Vice, The Vancouver Observer et New Statesman. Meghan a également participé à l’anthologie Freedom Fallacy : The Limits of Liberal Feminism.

    Elle a entre autres été interviewée par Radio-Canada, Sun News, The Big Picture avec Thom Hartmann, BBC Radio 5, et Al Jazeera, ainsi que dans de nombreux autres médias. Isabelle Alonso a publié une interview d’elle sur son blog. Vous pouvez également la suivre sur son fil Twitter à @MeghanEMurphy.
    #feminist_current #Royaume-Uni #identité_de_genre

  • #Histoire des #frontières (1/4). Que voulait dire être français au #Moyen –Âge ?

    Comment les français percevaient leur pays au XIIème siècle ? et au XVème siècle ? Comment était-il possible de représenter le royaume sur une carte ? Qu’est-ce qu’on connaissait de la #France ?


    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-des-frontieres-14-que-voulait-dire-etre-francais-au-moyen-age

    signalé par @odilon que je remercie

    #identité #paysage #paysage_sonore #dépaysement #ambiance_sonore #représentations #miniatures #campagne #construction_identitaire #panorama

  • Voices of Young Muslims

    Our report, Voices of Young Muslims: Building a Society free of Islamophobia captures an important moment in the story of Muslims in Britain today. It is a story of discrimination, fear, identity and above all – resilience.

    What did we find?

    Our report presents a thematic analysis of qualitative data. This means we structured our report around common themes that emerged from our case studies and interviews. These include: Islamophobia, Muslim Women, Young Muslim Identity and Muslim Generational Changes.

    Islamophobia is multi-layered, operating at several levels of society. It manifests indirectly through negative stereotyping and attitudes expressed towards Muslims. However, Islamophobia
    also operates across British institutions. Formally recognising Islamophobia will help to provide security to a beleaguered and targeted Muslim community.

    Muslim Women: Visibly Muslim women still struggle to find acceptance in society. Many Muslim women are actively changing their style to appear ‘less Muslim’ to avoid Islamophobia. Two of our female interviewees felt they needed to take off their headscarves altogether.

    Young Muslim Identity: Muslim identities are complex, and young Muslims have multiple locations of belonging. ‘British Muslim’ discourse homogenises the diversity of Muslim identities. We are concerned that processes of racialisation will result in a new type of Muslim: one that is readily identifiable, easily governed, yet, unprotected against Islamophobia.

    Muslim Generational Changes: Young Muslims perceive themselves as more willing to challenge Islamophobia and racism compared to their elders. Their ability to challenge discrimination is rooted in a sense that Britain is their home compared to their elders, who felt more insecure about their position in society.

    We also found:

    61% reported personal experiences of Islamophobia or knew someone who had experienced it.
    60% of our participants reported feeling pressure to hide or downplay their Muslim identities. Mostly at work or at airports.
    43% of our participants reported feeling conflicted in their identities. Acts of Muslim-perpetrated violence, wanting to fit in, feeling unwanted, and evolving relationships with Islam were the main sources of conflict.
    55% said they identified at least partially as British.
    19% said they did not feel part of any British identity.


    http://jawaab.org.uk/report-voices-young-muslims
    #islamophobie #rapport #islam #identité #discriminations #UK #Angleterre #peur #résilience

    Pour télécharger le rapport : http://jawaab.org.uk/wp-content/uploads/2018/03/Voices-of-young-Muslims-building-a-society-free-of-islamophobia-designed.

    • Young Muslims respond to Islamophobia

      ‘Since we began our work in 2011, we have seen so much change. And with this has come our focus to challenge Islamophobia.

      Islamophobia is powered by politics, domestic and foreign policies, and through recent political campaigns. It’s powered by our institutions and our labour market. It plays out on our TVs and social media, in our schools, and on the streets. It was only last year that a white terrorist ploughed his van into Muslims outside Finsbury Park Mosque, just metres away from our office.
      We have to realise that Islamophobia isn’t just an uncomfortable conversation with a workmate about Islam, or someone hurling abuse at you on public transport. Its manifestations have helped shape a highly charged environment where Muslims are vilified, attacked, and even killed. Makram Ali was killed at Finsbury Park, Mushin Ahmd kicked to death by two white men in Rotherham. And only a few days ago, Paul Moore was convicted of the attempted murder of a Somali mother, Zaynab Hussein. He knocked her down with his car and then tried running over her again, while she was on the ground. Minutes later, he attempted grievous bodily harm on a 12-year-old Muslim girl.

      Recent events like the EU referendum vote, the attacks at London Bridge and Manchester have given an opening for racist crimes to rise. The backlash from such events impact Muslim communities across the country – especially women and young people. If we look at the figures on hate crime, there were over 80,000 offences reported in 2016-17 in England and Wales. That’s up from 62,000 from the year before. And these are reported crimes; imagine how many more go unreported. Islamophobia is part of everyday life for many Muslims living in Britain.


      http://www.irr.org.uk/news/young-muslims-respond-to-islamophobia

  • Biometric data in large EU IT systems in the areas of borders, visa and asylum – fundamental rights implications

    The EU has developed common rules for managing external borders, for issuing visas and for dealing with asylum requests. These rules require cooperation between EU Member States, including the exchange of personal data concerning third-country nationals. The EU has developed three large scale IT systems to exchange personal data in the areas of asylum, borders and visa: #Eurodac, #SIS II (#Schengen_Information_System) and #VIS (#Visa_Information_System). This project will analyse the fundamental rights implications of inserting, storing and using biometric data – such as fingerprints – in these IT systems. Both the negative as well as the positive fundamental rights implications will be studied.

    http://fra.europa.eu/en/project/2014/biometric-data-large-eu-it-systems-areas-borders-visa-and-asylum-fundamen
    #biométrie #surveillance #frontières #surveillance_frontalière #contrôles_frontaliers #visa #asile #migrations #réfugiés #Schengen #données_biométriques #empreintes_digitales #droits_humains #droits_fondamentaux #rapport

    Mais je ne trouve pas le rapport à télécharger...

    Sous “publications”, par contre, d’autres documents intéressants:
    Fundamental rights implications of the obligation to provide fingerprints for Eurodac

    Processing biometric data for immigration, asylum and border management purposes has become common. This focus paper looks at measures authorities can take to enforce the obligation of newly arrived asylum seekers and migrants in an irregular situation to provide fingerprints for inclusion in Eurodac.

    http://fra.europa.eu/en/publication/2015/fundamental-rights-implications-obligation-provide-fingerprints-eurodac

    #Smart_Borders Pilot Project Technical Report Annexes
    https://www.eulisa.europa.eu/Publications/Reports/Smart%20Borders%20-%20Technical%20Annexes.pdf
    #frontières_intelligentes

    • Europe: l’enjeu des #données_mobiles des migrants

      Les téléphones portables sont de véritables lignes de vie pour les migrants. Outils de documentation, systèmes de navigation, mais aussi et surtout moyens de communication, ils leur permettent d’établir un contact régulier avec leurs proches, les passeurs, et toute autre personne susceptible de les aider dans leur périple. Mais justement parce qu’ils leur permettent de rester connectés, les téléphones portables exposent aussi les migrants à de véritables risques. Parmi eux, l’exploitation de leurs données mobiles par les autorités de certains pays européens, qui peut permettre de retracer leur parcours ou vérifier leur identité.

      Lorsqu’ils sont contraints de quitter leur pays d’origine, des milliers de migrants laissent derrière eux leurs foyers avec pour seuls bagages quelques billets, et un téléphone portable. Juste de quoi leur permettre d’atteindre l’Europe. Être connecté est un point essentiel dans une situation de migration forcée, pour rester en contact avec ses proches, mais aussi pour pouvoir joindre les secours.

      Pour des questions de mobilité, de localisation et de sécurité, les téléphones sont donc des outils indispensables aux migrants, mais pas seulement. Selon Wired UK, la déclinaison britannique du mensuel américain Wired, certains gouvernements européens utilisent les téléphones portables des migrants et en extraient les données mobiles de #géolocalisation et de #messagerie.

      Des entreprises spécialisées dans l’extraction de données

      « Ça ne me surprendrait pas, affirme Carleen Maitland, professeur associée à l’université des sciences de l’information et technologie de Pennstate. Il y a 20 ans déjà, si quelqu’un faisait une demande d’asile, les agents de l’immigration demandaient des preuves pour vérifier les propos des demandeurs. C’est extrêmement inquiétant, et décevant pour des gens qui ont déjà tout perdu de devoir perdre, en plus, leurs #souvenirs_numériques ».
      –-> #audition, donc. Et #vraisemblance

      Un acte rendu possible par la recrudescence d’entreprises spécialisées dans ce domaine, comme par exemple au Royaume-Uni. Là-bas, plusieurs entreprises possèdent même des contrats avec les forces de police britanniques, comme le révèle un rapport de Privacy International, une organisation non gouvernementale basée à Londres, militant pour le droit à la vie privée.

      Selon l’une de ces sociétés, MSAB, 97% des forces de police britanniques utiliseraient le logiciel #XRY, donnant même un accès aux données supprimées des appareils mobiles, qu’il s’agisse de smartphones, de #modem_3G, de #GPS ou encore de #tablettes.

      Manque de transparence

      Aujourd’hui, Privacy International n’a pas la preuve que les forces de police ont recours à ce type de pratique envers les migrants, et ce malgré les révélations du journal The Guardian en 2016, statuant que le Home office, le ministère de l’Intérieur britannique, pouvait bel et bien avoir accès aux données mobiles des téléphones des migrants soupçonnés d’avoir commis un crime. Mais sur quels critères ? Le problème pour Privacy International : un manque de transparence sur cette question, régulée par une loi, selon eux, obsolète - la loi sur la police et les preuves pénales, datant de 1984. Elle accorde à la police le pouvoir d’exiger « n’importe quelle information stockée sous toute forme électronique ».

      « Nous craignons que les données mobiles des migrants soient extraites de leurs téléphones portables quand ils sont détenus dans des centres de rétention, ou lorsqu’ils passent d’un centre à un autre (au Royaume-Uni), sans que personne ne le sache vraiment », s’inquiète Millie Graham Wood, avocate au sein de Privacy International. « La loi sur laquelle ils disent s’appuyer est inadéquate et inapplicable aux nouvelles technologies », ajoute-t-elle.

      Un volume d’informations important

      Une inquiétude d’autant plus légitime lorsque l’on sait à quelles informations peuvent accéder les services de police britanniques quand ils ont recours à la technologie de #Cellebrite : les numéros de chacun des contacts enregistrés dans le téléphone, le journal d’appel, les messages textes et images envoyés, toutes les vidéos et images ainsi que leur date et heure de création (parfois même accompagnées de leur géolocalisation), les fichiers audio, les e-mails, les informations de navigation, les données GPS, les messages et contacts des applications de réseaux sociaux, tous les réseaux bluetooth auxquels a été connecté le téléphone, les codes de déverrouillages (qu’il s’agisse de chiffres ou de schémas), et même les données supprimées.

      « Ils n’ont aucune idée du volume d’informations qui peut leur être pris, et comment cela pourrait être utilisé contre eux dans le futur », explique Millie Graham Wood. D’autant que les informations trouvées dans le téléphone ne sont pas forcément précises et fiables à 100%. « Avec ce manque de transparence autour de la question de la provenance des données des migrants et de leur utilisation, il y a un risque d’erreur judiciaire, qui pourrait conduire à des expulsions à cause de ce qu’on a trouvé sur les téléphones et qui pourrait s’avérer incorrect. »

      Mais le #Royaume-Uni n’est pas le seul pays d’Europe où les données mobiles peuvent se retourner contre les migrants. En #Allemagne, la loi est plus claire : depuis le 18 mai 2017, les autorités peuvent examiner les #métadonnées des migrants potentiels et déterminer dans quels pays ils ont été, et à quel moment - vérifier, donc, leurs #témoignages lors de leur demande d’asile en cas de doute.

      Selon Wired, les autorités allemandes ont recours à un logiciel informatique appelé #Atos, qui utilise les technologies de deux entreprises spécialisées dans l’analyse forensique des téléphones, #T3K... et MSAB. Une combinaison d’outils qui permet d’accéder aux métadonnées contenues dans les téléphones portables.

      Des politiques différentes en Europe

      En Allemagne, la loi sur la surveillance des téléphones ne peut s’appliquer que dans le cas où l’identité ou la nationalité d’un demandeur d’asile ne peut pas être prouvée, et s’appuie sur la section 15a de l’Asylum Act, selon Annegret Korff, porte-parole de l’Office allemand des migrations (BAMF), interrogée par confrères du site Infomigrants. Seul le BAMF peut ensuite traiter ces données.

      En 2017, la #Belgique s’est aussi inspirée de son voisin allemand ; au mois de novembre, la Chambre a adopté la réforme du droit d’asile du secrétaire d’Etat Theo Francken. Un texte qui donne aux autorités la possibilité d’inspecter les téléphones portables des demandeurs d’asile, mais aussi d’éplucher leurs profils sur les réseaux sociaux afin de vérifier le récit du candidat quant à son parcours. L’objectif est aussi de contrôler leur #identité s’ils ne possèdent pas de documents pouvant la prouver. En cas de refus de rendre accessible son téléphone portable et ses réseaux sociaux, le demandeur d’asile peut être enfermé.

      Même chose en #Turquie. Là-bas aussi, les autorités se penchent sur les profils des migrants, dès leur passage à la frontière avec la Syrie. C’est ce que l’on peut lire dans un article de Marie Gillespie, professeur de sociologie à l’Open University du Royaume-Uni, et Souad Osseiran, anthropologiste spécialisée sur les questions de migrations et réfugiés en Turquie, ainsi que Margie Cheesman, de l’université d’Oxford au Royaume-Uni. Ils ont interrogé Saleem, qui témoigne : « quand je suis arrivé à la frontière en Turquie, le garde a pris mon téléphone et m’a demandé mon mot de passe Facebook. Au début, je ne voulais pas lui donner parce que j’avais peur, mais ils m’ont mis en prison pendant 15 jours, et m’ont frappé. Ils avaient pris mon téléphone, et j’étais coincé. »

      Dans l’article, on apprend aussi que la #surveillance en ligne peut continuer une fois les frontières européennes passées, puisque les autorités demandent aux demandeurs d’asile des informations à propos de leur compte #Facebook, les incitant à « nettoyer » leurs profils.

      La #France adopte, elle, une position différente de ses voisins : les autorités ne peuvent surveiller les données mobiles des migrants pour des procédures administratives telles que des demandes d’asile, sauf dans le cadre de la lutte contre le #terrorisme - où n’importe quelle personne suspectée peut être mise sur écoute.

      Mais alors pourquoi de telles différences de pratiques entre les pays européens ? Interrogé par Infomigrants en mars 2018, le Bureau des migrations et des affaires intérieures de la Commission européenne a répondu que le droit européen ne réglementait pas cette question. Chaque Etat-membre est donc en mesure de décider si oui ou non les demandeurs d’asile doivent remettre leur téléphone portable aux autorités, et s’ils font appel à des entreprises comme #MSAB. La firme résume d’ailleurs bien quelles sont ses possibilités en matière d’exploitation des données : « si vous avez accès à une #carte_SIM, vous avez accès à la vie entière d’une personne ».

      http://www.rfi.fr/europe/20180730-europe-donnees-mobiles-migrants-immigration-portables
      #smartphones #téléphones_portables #SIM

  • ​La police chinoise traque les Ouïghours exilés en France
    https://www.marianne.net/societe/la-police-chinoise-traque-les-ouighours-exiles-en-france

    Le magazine « Foreign Policy » a révélé le 2 mars dernier que la police chinoise utilise des techniques d’intimidation envers les membres de la communauté ouïghoure en France. « Marianne » a également pu se procurer ces documents démontrant que la diaspora ouïghoure étroitement contrôlée en Chine, est la cible d’une vaste campagne de surveillance. C’est une campagne de surveillance mondiale qui n’épargne pas la France. Vendredi 2 mars, le magazine Foreign Policy a révélé que la police chinoise demande aux (...)

    #algorithme #Identité #CCTV #biométrie #génétique #facial #Islam #surveillance (...)

    ##Identité ##vidéo-surveillance

  • Avec l’essor de la biométrie, la société en liberté surveillée
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/11/biometrie-la-societe-en-liberte-surveillee_5269215_3234.html

    Le stockage et l’utilisation des informations collectées par les géants de l’Internet inquiètent. En Europe, un règlement général sur la protection des données entrera en vigueur le 25 mai. Ce jeune homme debout, les mains dans les poches, qui sourit à un écran dans l’entrée d’un fast-food, ne patiente pas devant une vidéo en attendant ses morceaux de poulet grillé. Il est en train de payer d’un sourire le repas qu’il vient de commander. Les restaurants KFC de Huangzhou, dans la région de Shanghaï, testent (...)

    #Alibaba #Apple #Google #Microsoft #Tencent #Xiaomi #Amazon #Baidu #Facebook #algorithme #Identité #smartphone #CCTV #anti-terrorisme #biométrie #iris #empreintes #facial #surveillance #vidéo-surveillance #GAFAM #BATX (...)

    ##Identité ##KFC

  • Les monuments aux morts entre passé et présent, #mémoire et #histoire. Ils nous interrogent sur la manière dont nous transmettons et maintenons la mémoire collective. Film diffusé en coopération avec CNRS-Images

    https://sms.hypotheses.org/11092

    #monument_aux_morts, #monument, #mort, #mémoire, #histoire, #Première_Guerre_mondiale, #Grande_guerre, #1914-1918, #commune, #ville, #armistice, #guerre, #souvenir, #France, #commémoration, #patrimoine, #symbole, #film_recherche, #documentaire, #CNRS

  • Métiers domestiques, #voile et #féminisme

    En #France, le travail des migrantes souffre d’un déficit d’analyse. Si la recherche féministe prend bien pour objet la position des femmes immigrées, elle a tendance à oublier les dynamiques profondes qui déterminent leur histoire. L’insertion de ces femmes dans les #métiers_de_service et l’affirmation de leur #identité_culturelle à travers le port du voile ne sont pas des phénomènes récents. Pour les comprendre, il faut savoir décrypter les mécanismes de #racialisation à l’œuvre au sein de la société française.

    http://journals.openedition.org/hommesmigrations/925
    #travail_domestique #travail_domestique

  • Holidays in the #Highlands. The development of mass tourism in the 18th and 19th centuries

    Long weighed down by historical prejudice, the Highlands slowly started to attract the public’s interest from the mid-18th century onwards. With the development of mass tourism, public perceptions of the Scottish region gradually improved, fostering its integration within Great Britain.

    http://www.booksandideas.net/Scottish-Tourism.html
    #Ecosse #tourisme #tourisme_de_masse #géographie_culturelle

    L’Invention de l’Écosse. Premiers touristes dans les Highlands

    Que serait l’Écosse sans #Walter_Scott ? Sous sa plume, l’histoire tourmentée de la région devint #légende. Et ses lochs insondables, ses montagnes battues par les éléments, ses ruines « gothiques », son peuple aux coutumes archaïques l’incarnation d’un passé grandiose. Au XVIIIe siècle, lettrés, curieux, explorateurs et amateurs du premier #romantisme sont ainsi, peu à peu, partis à la découverte des Highlands. En quelques années, cet attrait pour la nature sauvage en a fait la destination la plus prisée des Britanniques. Sur le terrain, on se confronte avec étonnement aux « indigènes », on s’émerveille, on apprend l’art du loisir et du voyage : de nouvelles routes surgissent, de nouvelles auberges, des circuits balisés ; une économie du loisir se met en place. Pour le plus grand profit des habitants. Et du royaume tout entier, qui voit ainsi la pacification de contrées hostiles à la Couronne.


    http://www.editions-vendemiaire.com/catalogue/collection-chroniques/l-invention-de-l-ecosse-premiers-touistes-dans-les-highlands-m
    #identité_nationale #nationalisme #livre #montagne

  • History’s Creed (2/10). Stereotypes

    Les Français passent leur temps à chanter la marseillaise, les Vikings portaient des casques à cornes, le Moyen Age est une époque sombre et violente... Pourquoi autant de clichés dans les jeux vidéo ? Pour les créateurs de jeux vidéo, l’Histoire est avant tout un univers dans lequel se déroule des aventures. Un décor qu’ils n’hésitent parfois pas à adapter.

    https://www.arte.tv/fr/videos/074699-002-A/history-s-creed-2-10

    #identité_nationale #nationalisme #clichés #stéréotypes #jeux_vidéos #ressources_pédagogiques #drapeau #histoire #vidéo